(Huit heures une minute)
M. Bérubé : Merci.
Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, je veux faire écho aux préoccupations du
gouvernement du Québec sur la langue et sur l'immigration, et en faisant un
résumé des épisodes précédents. La CAQ a commencé en disant : On est
inquiets pour nos petits enfants. C'est suicidaire, augmenter les seuils. La
louisianisation nous guette. Pour finalement arriver que le projet de loi 96,
qui était défini comme un plan costaud par le ministre. Et, en anglais, Bernard
Drainville dit : C'est modéré. Alors, il y a une variation entre les deux
langues. Force est d'admettre, avec les chiffres qu'on a obtenus en août
dernier en immigration, avec les données en français, que la loi 96 est
insuffisante, si on nous avait écoutés, on l'aurait su bien avant, et qu'en
conséquence le gouvernement n'a pas choisi d'aborder cette question-là en
campagne, à ma connaissance. Et là, maintenant, c'est tous azimuts, ça presse
de poser des gestes forts.
Tout le temps qu'on a mis sur le projet de
loi 96 à faire des propositions fortes sur l'immigration, sur le cégep en
français, sur le rayonnement avec la culture, tout ça n'a pas été retenu. Donc,
on arrive là. Très bien. On est prêt à participer à nouveau pour renforcer la
position du gouvernement du Québec en matière de langue, mais quelques
questions quant à l'immigration.
Je vous rappelle que le gouvernement de la
CAQ s'était fortement opposé au seuil de 50 000
des libéraux, Jean Charest et Philippe Couillard. Finalement, ils sont passés
de 40 000 à 50 000. Ça a été normalisé.
Ensuite, M. Boulet est jusqu'à aller dire 58 000
à un moment donné. Il a été rabroué. Et là il n'était pas question de bouger.
Puis maintenant, on est prêt à augmenter de façon considérable les seuils, à
condition qu'ils parlent français.
Je rappelle que le gouvernement du Québec
contrôle 65 % de l'immigration, pas 100 %. D'ailleurs, ça me permet
de rappeler à nouveau que le premier ministre avait dit que ça prenait un
mandat fort pour aller chercher tous les pouvoirs en immigration. La moitié de
ça est vraie. Le mandat fort, oui. Les pouvoirs, il ne les aura pas plus. Donc,
on se retrouve devant quoi? Bien, le gouvernement du Québec, il veut essayer
d'aménager son statut de province pour faire ce qu'il peut. Le problème, et j'y
arrive, présentement, là, la ministre Christine Fréchette, elle indique
100 % d'immigration francophone. On a toujours dit ça. Tant mieux, on est
d'accord avec ça. Enfin. Mais ensuite, 100 % d'immigration francophone et
francotrope. O.K. Et là arrive le représentant du milieu des affaires, M. Fitzgibbon.
Puis il n'est pas juste dans le milieu des affaires, hein? Il est en avant, il
est un arrière, il est à droite, il est à gauche. Il est partout dans les
affaires. Lui, il dit que ça prend des exceptions. Et là, finalement, tu sais,
on a trois propositions, 100 % francophone, 100 % francophone et
francotrope, avec exception. Entendez-vous. Parlez-vous. Revenez nous voir
quand vous allez avoir une position arrêtée en matière d'immigration. Ça me
rappelle le débat sur la langue,.
L'aile affairiste et fédéraliste avait
remporté sur l'aile nationaliste, ça a donné la loi 96. On dirait qu'il va
se passer la même chose en matière d'immigration. Je l'ai lu, là, le tweet, là,
de la ministre de l'Immigration, où le représentant du Conseil du patronat, il
dit : Bonne rencontre avec la ministre de l'Immigration. Sur quelle base?
Eux autres, ils proposent 100 000,
100 000 par année.
Donc, sur l'immigration, c'est quoi, leur
position? Nous, la nôtre, c'est la même, hein? Paul en a parlé en campagne, on
en a parlé avant, on en parle encore après, puis l'autre, c'est Roxham. Je veux
dire, j'ai encore entendu le premier ministre parler de Roxham. Je vais vous
dire c'est quoi, la différence entre les différents partis politiques sur
Roxham. Nous, on dit : Il faut fermer parce que c'est illégal, parce que
les coûts sont à la charge du Québec, parce que ce n'est pas la véritable façon
de fonctionner, ce n'est pas juste pour l'ensemble de l'immigration. La CAQ,
ils disent : Il passe du monde. Il passe du monde. Il passe du monde. O.K.,
mais allez-vous les arrêter? Oui... Il passe du monde. Puis il y a d'autres
formations politiques, c'est : Il passe du monde? Continuez. On vous tient
la porte. Bien, il y a des différences entre les partis politiques là-dessus.
Quand on est sérieux, on a un processus qui tient compte des dossiers de chacun
pour être capable de bien accueillir correctement les gens qui font le choix de
l'expérience québécoise. C'est ça, la différence entre les partis. Il y en
avait sur la langue, il y en a sur l'immigration.
Et je termine en vous disant que c'est un
enjeu majeur, l'immigration. On n'a pas eu de débat qu'on souhaitait, nous,
dans le mandat précédent. On a eu un débat sur des dossiers qui ont été
détruits, sur le Programme de l'expérience québécoise, mais pour le reste, sur
la capacité de bien intégrer, sur les budgets qui sont bien utilisés pour
accueillir les gens, on n'a pas eu ce débat-là.
Alors, en matière de langue ou en matière
d'immigration, je suggère bien humblement au gouvernement que, s'il veut mieux
comprendre ces enjeux-là, on est disponibles, on est capables de faire plein de
choses en même temps. En matière de langue, vous vous souvenez que j'avais
offert à chacun des députés, dans le mandat précédent, de les rencontrer pour
leur expliquer les enjeux. Certains avaient dit oui, puis là, quand ça s'est
su, là, ils leur ont dit de ne pas venir me voir. Mais je réitère mon
invitation, immigration puis français, on est encore disponibles pour aider le
gouvernement à prendre une bonne orientation, si tant est qu'il soit... qu'il
puisse être ouvert à ce qu'on a à dire là-dessus.
Je termine là-dessus. Peut-être un petit
clin d'oeil historique intéressant pour les amateurs d'histoire. Je vois M. Laforest
qui partage cette passion, avec moi, entre autres. Quand même pas rien, le
président français, M. Macron, qui visite la Louisiane aujourd'hui. Ce
n'est pas arrivé souvent, dans l'histoire, qu'un président français y va. Il va
lancer un programme d'apprentissage du français partout dans le monde et ça va
être annoncé en Louisiane. Donc, je me permets de dire que c'est un événement
historique assez émouvant, avec la Louisiane qui, depuis quelques années, est
en train de mettre en valeur le français. Il y a de plus en plus de locuteurs
francophones. Les jeunes s'approprient la langue de leurs ancêtres. C'est très
émouvant.
Alors, petite note internationale pour
terminer cette intervention sur l'immigration et le français. Mon collègue Joël
Arseneau est disponible en matière de santé. On a parlé de santé de la langue,
et là santé...
17
947
M. Arseneau : Oui,
mais, en fait, je vais y aller très, très rapidement. C'est pour revenir sur
l'appel du ministre Dubé, hier, aux infirmières en leur disant d'une
part : Ça va continuer de mal aller dans le réseau, mais je vous appelle,
infirmières retraitées, à venir nous prêter main-forte via la plateforme Je
contribue.
Alors, la question qui peut se poser,
c'est : Quand est-ce que le ministre, lui-même, va dire : Je
contribue. J'ai des solutions, on les met en place et elles sont structurantes,
ces solutions-là. Elles vont permettre de convaincre enfin les infirmières que
les conditions de travail dans le réseau sont adéquates, sont humaines, sont
respectueuses, considèrent la main-d'oeuvre, et ça commence à être attrayant
d'y aller, plutôt que de continuer de fuir, de quitter le réseau et d'aller du
côté des agences privées qui, elles, vous le savez, continuent de drainer
quelque chose comme 1 milliard de dollars de fonds publics pour
pallier les lacunes du réseau qui manque de personnel. Le ministre a aussi
dit : Non, mais on a mis des solutions en place, là, avec la cellule de
crise. Quelles sont ces solutions et quels sont les résultats obtenus?
Ça me fait penser, là, à Jacques Proulx
qui disait, à une certaine époque: De victoire en victoire, nous reculons sans
cesse. Alors, je pense que de mesure en mesure, de solution en solution en
matière de santé, nous reculons sans cesse. On nous dit : Il y a une ligne
téléphonique, le 8-1-1 qui fonctionne. La ligne fonctionne, mais personne ne
répond parce qu'on manque de personnel. On a un foutu problème et, à l'heure
actuelle, bien, le ministre, il n'a pas de solution. Il nous dit :
Attendez. Ça va finir par mal aller avant que ça aille mieux. On ne peut pas se
contenter des excuses du ministre qui, pendant longtemps, ont été : Bien,
on a une pandémie. Mais là, aujourd'hui, on a des virus, puis, demain, ce sera
autre chose. À un moment donné, il va falloir que les résultats soient
probants. Il va falloir... Et je me souviens du ministre, quand il est entré en
poste pour expliquer l'hécatombe des CHSLD, disait : Ça va prendre de
l'imputabilité. Mais je pense que là, aujourd'hui, on ne peut parler
d'imputabilité, mais du ministre qui est quand même en place depuis trois ans.
Et la situation n'a jamais été aussi dramatique dans les hôpitaux, avec des
taux d'attente, là, de 300 %. Puis on a transféré ces attentes-là au
téléphone, une heure, une heure et demie, deux heures. Ça n'a plus de maudit bon
sens, il faut que le ministre réagisse, non seulement en créant des comités puis
des cellules de crise, mais comme si la crise, elle est réelle. Bien, il faut
mettre des solutions à la hauteur de la crise qu'on vit.
Mme Plante (Caroline) : M.
Bérubé, sur la langue, est-ce que vous vous attendez à ce que le gouvernement
rouvre sa propre loi 96?
M. Bérubé : On constate
qu'elle est désavouée sans même que, lorsqu'on l'évoque, ça soit nié. Alors,
c'est insuffisant, c'est ce qui a été dit. Je ne sais pas ce qu'en pense Simon
Jolin-Barrette, mais c'est assez dévastateur, là. On a accueilli tout le monde,
là, les plus grands experts, et là il recommence à faire des rencontres. Le
démographe Marc Termote a rencontré la ministre de l'Immigration récemment,
elle a placé ça sur son fil Twitter. Donc, ce que je comprends, c'est que le
fer de lance, pour eux, pour le français, c'est l'immigration. Ça ne suffira
pas. Ils ne contrôlent même pas le deux tiers de l'immigration.
Il y a aussi l'apprentissage en milieu
scolaire, il y a la socialisation des étudiants collégiaux. Il y a un ensemble
de mesures qu'on a encore en tête, qu'on peut proposer. Et il y a l'effort que
le gouvernement du Québec peut faire. Je veux
bien... qu'il dise: Ça n'a aucun sens qu'on se fasse soigner en anglais.
C'est quoi, les suites? Est-ce qu'on identifie les personnes qui ne parlent pas
français? Est-ce que les gestionnaires font quelque chose là-dessus? Je veux
dire, à chaque fois, c'est du commentariat. Ça n'a pas de bon sens. Puis après,
là, ils pensent que vous allez l'oublier, vous n'allez pas revenir après le
dossier d'un journal ou d'une télé ou d'une radio. Mais c'est un peu tout le
temps comme ça. Alors, moi, je suis...
Mme Plante (Caroline) : ...dans
l'autre projet de loi ou il faut améliorer le 96?
M. Bérubé : Bien, ça va
passer par une volonté puis une volonté politique de fer. La Loi sur les
langues officielles, puis ce n'est pas rien ce qui se passe présentement, parce
que, là, ils vont comme consacrer la politique fédérale, et là, le ministre est
obligé d'intervenir, le ministre québécois, en disant : Écoutez, là,
n'oubliez pas qu'on a une loi qui dit que les entreprises à charte fédérale
sont assujetties à la Charte de la langue française. CN puis Air Canada, ils
n'en ont rien à foutre de nous. Alors eux, ils disent : Le fédéral, c'est
bien plus important que Québec, ça. Ça fait qu'ils attendent le fédéral...
M. Laforest (Alain) : C'est
des entreprises de la charte fédérale, M. Bérubé, ils n'ont pas d'attache
au gouvernement du Québec...
M. Bérubé : Bien, je le sais.
M. Laforest (Alain) : ...c'est
des entreprises de la charte fédérale.
M. Bérubé : On le sait, vous
le savez puis je le sais. Mais le ministre, il fait accroire à tout le monde
que, lui, parce que c'était lui, puis parce que c'était sa loi, qu'elle était
obligée d'être assujettie.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez fait la même chose tantôt avec le chemin Roxham, vous avez dit :
Allez bloquer la porte. J'aime l'histoire, j'aime un peu la géographie, le
chemin Roxham, c'est fédéral aussi, là, le Québec ne peut rien faire là aussi,
là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien,
il y a une raison pourquoi on est indépendantistes.
M. Laforest (Alain) : Oui,
mais l'indépendance, ce n'est pas demain matin. Il n'y a pas de référendum la
semaine prochaine, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce
dont il est question, c'est notre capacité à appliquer nos propres lois sur
notre territoire. Donc, de deux choses l'une, soit que le fédéral collabore
lorsqu'il est question d'appliquer des lois normales sur notre territoire. S'il
ne collabore pas, il faut que le gouvernement soit capable de nommer la
possibilité d'en sortir l'indépendance du Québec. Et il est là le problème.
Parce que ce gouvernement fédéraliste est incapable de nommer les options, il n'a
aucun rapport de force, il fait, comme le dit Pascal, des déclarations pour
ensuite ne rien faire. Mais ces problèmes-là, ce sont de vrais problèmes
démocratiques. On fait des lois, elles ne s'appliquent pas sur notre
territoire.
M. Gagnon (Marc-André) : En
Alberta, ils ont voté une loi sur la souveraineté. Est-ce que vous trouvez
qu'il y a quelque chose d'inspirant là-dedans?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je
la lisais justement ce matin. L'Alberta va beaucoup plus loin que la CAQ en
indiquant que, lorsqu'une loi fédérale empiète sur un pouvoir de l'Alberta ou
crée un préjudice à l'Alberta, bien, il y a un mécanisme où l'Alberta suspend
l'effet de cette loi fédérale. Et donc l'Alberta agit davantage que la CAQ à ce
sujet là en mettant des limites à un gouvernement fédéral qui, pour revenir au
sujet de nos lois, là, manquent de respect envers les assemblées nationales,
les gouvernements de chaque province canadienne.
M. Gagnon (Marc-André) : ...ils
sont plus nationalistes que la CAQ?
M. Bérubé : Ils sont plus
nationalistes que la CAQ, c'est vrai, avec leur politique actuelle, leurs
intentions actuelles puis ils le verbalisent puis ils le font, eux autres. Puis
c'est un gouvernement qui, évidemment, est contesté à certains égards dans
cette province-là, mais ils ont cette volonté, ils ont un volontarisme, qui
sera jugé positivement ou négativement par les citoyens de l'Alberta, ce n'est
pas à nous à juger de ça. Mais force est de constater que, dans leurs actions,
il y a un volontarisme qui fait en sorte que ce n'est pas juste l'Alberta
d'abord, c'est l'Alberta tout le temps, à moins d'avis contraire. Ça devrait
inspirer le Québec. Je veux dire, l'Alberta a dépassé le gouvernement du Québec
en matière de nationalisme. Il faut le faire.
M. Carabin (François) : M. St-Pierre-Plamondon,
le gouvernement vient de déposer au feuilleton son projet de loi rendant
facultatif le serment. Ça laisse croire qu'il va le déposer mardi. Est-ce que
ça vous donne confiance de siéger dès la semaine prochaine?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien,
c'est définitivement possible qu'on siège la semaine prochaine. Tout est entre
les mains à ce stade-ci du gouvernement, puisque tous les autres partis ont
dit : Non seulement on va collaborer, mais on est prêt à accélérer par
tous les moyens ce projet de loi là. Donc là, c'est vraiment entre les mains du
gouvernement. Et, oui, c'est définitivement possible que nous puissions siéger
la semaine prochaine et évidemment que c'est notre souhait.
Le Modérateur : Dernière question
en français.
M. Laforest (Alain) : ...encore
une fusillade dans un IGA, dans un stationnement. Ça n'arrête pas à Montréal.
M. Bérubé : L'enjeu... Bon,
le ministère de la Sécurité publique, dans ses priorités, il y a de s'assurer
de la sécurité des Montréalais et des Québécois à tous égards. Et la question
des armes longues, qui est discutée présentement à Ottawa, il y a les effectifs
policiers... Le gouvernement du Québec devra bientôt, dans les prochains jours,
avaliser la nomination du nouveau chef de police du SPVM, M. Dagher. Parce que
vous savez que c'est un cas unique, là, le gouvernement du Québec doit
approuver cette nomination-là de la ville de Montréal. Ce que j'ai compris,
c'est que la ville de Montréal a besoin de renfort sur cette question-là, mais
il est clair que, dans les dernières années, plusieurs équipes ont été montées.
Il y a eu Éclipse, entre autres, il y a eu des mesures sur les gangs de rue, il
y a... mais sur les armes longues... Je vais vous donner un autre exemple qui était
peut-être un peu tabou pour faire un lien avec chemin Roxham. Ça fait des
années qu'on sait par où passent les armes, par l'État de New York, par des
territoires autochtones. Nommons les choses. C'est récent qu'on ose nommer ces
choses-là. Et c'est encore difficile de dire : On va aller à la jonction
de l'État de New York, du Québec et de l'Ontario, là où, notamment là et
ailleurs, les armes passent. Alors, le problème est beaucoup plus des passeurs
d'armes du crime organisé que des honnêtes chasseurs québécois.
Alors, attaquons-nous là où ça se passe et
mettons en commun toutes les ressources pour empêcher des armes qui passent par
bateau, par camion, en pièces détachées, également par la poste, parce que,
maintenant, il y a des gens qui sont capables....
M. Laforest (Alain) : ...ça
fait 15 ans que j'entends ça.
M.
Bérubé
: Pas
de moi.
M. Laforest (Alain) : Non,
non, mais tous gouvernements confondus...
M.
Bérubé
: Ça
fait 15 minutes.
M. Laforest (Alain) : Non,
mais tous gouvernements confondus...
M. Bérubé : Non. C'est quand,
la dernière fois, que vous avez entendu, M. Laforest, un groupe parlementaire
dit : Nommons les choses, ça se passe sur un territoire qui est
frontalier, notamment en territoire autochtone?
M. Laforest (Alain) : ...les
opérations...
M.
Bérubé
: Quel
élu québécois a nommé ça dans les dernières années? Personne.
M. Carabin (François) : ...vous
entendre sur le jugement de la cour par rapport à Métropolis, les corps de
police qui ont été blâmés ce matin
17
947
M. Arseneau : Votre
question, c'est...
M. Carabin (François) : Je
veux juste savoir comment vous réagissez au fait que le SPVM et la SQ soient
blâmés dans cette histoire-là.
17
947
M. Arseneau : Bien, en
fait, je pense, pour ceux qui ont suivi un peu le procès, moi, je trouve que la
décision du juge est la bonne, donc d'accorder, effectivement, des indemnités
aux victimes. Et les blâmes sévères envers les services de police, je pense
qu'ils vont de soi. Et ce que j'espère, c'est que les deux services de police
et le Procureur, en fait, général n'iront pas en appel sur une décision comme
celle-là. C'est d'ailleurs assez dramatique pour les familles qui ont vécu,
évidemment, cet attentat-là. Même pour le gouvernement du Québec, c'est assez
honteux également la façon dont ça s'est déroulé. Je pense ici, évidemment, là,
à madame Marois. Et donc, pour tourner la page sur cet événement-là, je pense
qu'il faut accepter le jugement et, moi, je pense qu'il faut aussi accepter, de
la part des corps policiers, d'avaler la pilule. On sait que, pendant le
procès, ils ont voulu camoufler, pendant un certain temps, les rapports, les
rapports qui étaient assez sommaires, les enquêtes qui étaient douteuses.
J'ose espérer qu'aujourd'hui, dix ans plus
tard, là, on a fait l'examen de conscience. Et puis on l'avait d'ailleurs dit,
un peu avant la période électorale, que les méthodes devaient changer. Je pense
qu'elles ont changé également, et...
Mme Lévesque (Fanny) : ...que
ça aurait pu être facilement évité. Est-ce que ça vous choque? Votre formation
a été très touchée par ce drame-là. Qu'est-ce que ça vous fait comme effet
aujourd'hui?
M. Bérubé : J'étais candidat
à ce moment-là. C'est un enjeu de juridiction, c'est-à-dire qu'à l'intérieur,
c'est la Sûreté du Québec, dans la ruelle, et en face, c'était le SPVM. Ça,
c'est l'enjeu. Comment se fait-il qu'on ait pu s'approcher aussi près de la
porte de service à côté? M. Bain arrive avec une mitraillette, arrive avec un
genre de cocktail Molotov. C'est ce qui est arrivé. Comment se fait-il que les
rapports nous ont été refusés à plusieurs reprises pour dissimuler des erreurs
qui sont arrivées? Je veux dire, ça aurait pu être funeste.
Je tiens à dire que moi, j'étais soucieux
de la sécurité de tout le monde pendant la campagne. Puis, quand j'ai entendu
que Québec solidaire tenait son rassemblement exactement au même endroit, j'ai
eu... ça m'a donné une émotion puis ça m'a rappelé beaucoup de choses. Alors,
je me suis dit : J'espère qu'ils vont être bien protégés, au même titre
que notre chef, que le premier ministre et que la cheffe du Parti libéral.
D'ailleurs, petite note là-dessus, des
gens que vous côtoyez sans arrêt, à l'Assemblée nationale, qui sont les
constables spéciaux, qui font la protection des ministres, n'ont aucune façon
de faire valoir leurs droits. Ils sont en négociation présentement. Personne ne
parle d'eux. Moi, je pense, c'est des gens importants dans notre vie
démocratique, et j'appelle le ministre de la Sécurité publique à avoir beaucoup
de bonne foi dans la négociation. Je vous le dis parce qu'on les côtoie à cause
de Paul. J'ai des gardes du corps souvent aussi, jamais vous n'allez les
entendre, mais c'est une négociation qui piétine. Ils ont des conditions très
en deçà des policiers du Québec. Ce ne sont pas des policiers. Je prends cette
tribune-là pour le dire parce qu'on est un peu sur le sujet, la protection des
personnalités politiques.
Et
en France, en terminant, le ministre la Justice, Éric Dupond-Moretti, a annoncé
il y a quelques jours des mesures exceptionnelles pour protéger les élus, les
élus français, les élus municipaux français, et tout ça. Il y a un véritable
enjeu là. Mais nos constables spéciaux, qui font le travail hors des élections,
méritent considération. On a fait adopter deux motions là-dessus dans le passé.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que vous jugez que la sécurité actuelle des élus politiques du Québec est
suffisante?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui,
c'est ça, je voulais quand même spécifier. Je pense que, pour être honnête, la
Sûreté du Québec a apporté beaucoup de changements et quiconque a participé à
la dernière campagne électorale a vu ces changements-là. Donc, il faut être
aussi équitable, là. Je pense qu'il y a eu toute une évolution qui fait qu'à
cette campagne-ci, tous les dispositifs de sécurité me semblaient parfaitement
en place. Par contre, comme le disait Joël, si on a cherché à cacher certains
aspects de ce qui s'est passé au Métropolis, ça, ce n'est pas acceptable. Mais
est-ce que la situation a évolué en termes de manière de fonctionner?
Vraisemblablement, oui, là. On l'a tous vécu puis on l'a tous constaté.
M. Denis (Maxime) : M.
Plamondon, sur la mise à jour économique de jeudi, sur la mise à jour
économique, rapidement, vos attentes de ce qui devrait être priorisé par Eric
Girard.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça,
on va y revenir en temps et lieu.
Mme Senay (Cathy)
: The fact that the Legault Government gave the notice that they can...
basically, it can table its bill on the oath to the British Crown, how do you
see that? Do you see that there is a will to adopt this bill as soon as
possible so that you can sit?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Well, that's what the
motion says very clearly. And since all parties agree, there's absolutely
nothing stopping this bill from being adopted, not only just... not just to
table it, but to adopt it very, very...
Mme Senay
(Cathy) : Is it possible?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Oh, yes! It is factually
possible. So then, it's just a matter of political will, because all parties
said : Not only we're collaborating, but we're really willing to
accelerate this whole process so it can... There's a very reasonable
possibility that we will be part of the salon bleu next week.
Le Modérateur
: Dernière en anglais, s'il vous plaît.
Mme MacKenzie
(Angela) : Just about the Metropolis attack,
so do you feel as though enough has changed since that time? Do you feel that
politicians are protected?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : As I experienced it, it did indeed
change a lot. So, I think, to be fair, the way security was organized during
the last campaign, things have moved forward, and the level of security was
very adequate.
Now, it's not to
underestimate what we have learned on the Metropolis event, police forces
should not be trying to hide what actually happens when somebody dies and when
a premier is the object of an attempt of murder. It's very serious. And we have
the right to transparency for events that are that important.
Now, to be fair, it has
changed in terms of levels of security; that is obvious for anyone that was
part of the campaign in 2022.
Le Modérateur
: Merci beaucoup.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Merci.
(Fin à 8 h 24)