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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, et M. Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine

Version finale

Friday, December 2, 2022, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Bérubé : Merci. Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, je veux faire écho aux préoccupations du gouvernement du Québec sur la langue et sur l'immigration, et en faisant un résumé des épisodes précédents. La CAQ a commencé en disant : On est inquiets pour nos petits enfants. C'est suicidaire, augmenter les seuils. La louisianisation nous guette. Pour finalement arriver que le projet de loi 96, qui était défini comme un plan costaud par le ministre. Et, en anglais, Bernard Drainville dit : C'est modéré. Alors, il y a une variation entre les deux langues. Force est d'admettre, avec les chiffres qu'on a obtenus en août dernier en immigration, avec les données en français, que la loi 96 est insuffisante, si on nous avait écoutés, on l'aurait su bien avant, et qu'en conséquence le gouvernement n'a pas choisi d'aborder cette question-là en campagne, à ma connaissance. Et là, maintenant, c'est tous azimuts, ça presse de poser des gestes forts.

Tout le temps qu'on a mis sur le projet de loi 96 à faire des propositions fortes sur l'immigration, sur le cégep en français, sur le rayonnement avec la culture, tout ça n'a pas été retenu. Donc, on arrive là. Très bien. On est prêt à participer à nouveau pour renforcer la position du gouvernement du Québec en matière de langue, mais quelques questions quant à l'immigration.

Je vous rappelle que le gouvernement de la CAQ s'était fortement opposé au seuil de 50 000 des libéraux, Jean Charest et Philippe Couillard. Finalement, ils sont passés de 40 000 à 50 000. Ça a été normalisé. Ensuite, M. Boulet est jusqu'à aller dire 58 000 à un moment donné. Il a été rabroué. Et là il n'était pas question de bouger. Puis maintenant, on est prêt à augmenter de façon considérable les seuils, à condition qu'ils parlent français.

Je rappelle que le gouvernement du Québec contrôle 65 % de l'immigration, pas 100 %. D'ailleurs, ça me permet de rappeler à nouveau que le premier ministre avait dit que ça prenait un mandat fort pour aller chercher tous les pouvoirs en immigration. La moitié de ça est vraie. Le mandat fort, oui. Les pouvoirs, il ne les aura pas plus. Donc, on se retrouve devant quoi? Bien, le gouvernement du Québec, il veut essayer d'aménager son statut de province pour faire ce qu'il peut. Le problème, et j'y arrive, présentement, là, la ministre Christine Fréchette, elle indique 100 % d'immigration francophone. On a toujours dit ça. Tant mieux, on est d'accord avec ça. Enfin. Mais ensuite, 100 % d'immigration francophone et francotrope. O.K. Et là arrive le représentant du milieu des affaires, M. Fitzgibbon. Puis il n'est pas juste dans le milieu des affaires, hein? Il est en avant, il est un arrière, il est à droite, il est à gauche. Il est partout dans les affaires. Lui, il dit que ça prend des exceptions. Et là, finalement, tu sais, on a trois propositions, 100 % francophone, 100 % francophone et francotrope, avec exception. Entendez-vous. Parlez-vous. Revenez nous voir quand vous allez avoir une position arrêtée en matière d'immigration. Ça me rappelle le débat sur la langue,.

L'aile affairiste et fédéraliste avait remporté sur l'aile nationaliste, ça a donné la loi 96. On dirait qu'il va se passer la même chose en matière d'immigration. Je l'ai lu, là, le tweet, là, de la ministre de l'Immigration, où le représentant du Conseil du patronat, il dit : Bonne rencontre avec la ministre de l'Immigration. Sur quelle base? Eux autres, ils proposent 100 000, 100 000 par année.

Donc, sur l'immigration, c'est quoi, leur position? Nous, la nôtre, c'est la même, hein? Paul en a parlé en campagne, on en a parlé avant, on en parle encore après, puis l'autre, c'est Roxham. Je veux dire, j'ai encore entendu le premier ministre parler de Roxham. Je vais vous dire c'est quoi, la différence entre les différents partis politiques sur Roxham. Nous, on dit : Il faut fermer parce que c'est illégal, parce que les coûts sont à la charge du Québec, parce que ce n'est pas la véritable façon de fonctionner, ce n'est pas juste pour l'ensemble de l'immigration. La CAQ, ils disent : Il passe du monde. Il passe du monde. Il passe du monde. O.K., mais allez-vous les arrêter? Oui... Il passe du monde. Puis il y a d'autres formations politiques, c'est : Il passe du monde? Continuez. On vous tient la porte. Bien, il y a des différences entre les partis politiques là-dessus. Quand on est sérieux, on a un processus qui tient compte des dossiers de chacun pour être capable de bien accueillir correctement les gens qui font le choix de l'expérience québécoise. C'est ça, la différence entre les partis. Il y en avait sur la langue, il y en a sur l'immigration.

Et je termine en vous disant que c'est un enjeu majeur, l'immigration. On n'a pas eu de débat qu'on souhaitait, nous, dans le mandat précédent. On a eu un débat sur des dossiers qui ont été détruits, sur le Programme de l'expérience québécoise, mais pour le reste, sur la capacité de bien intégrer, sur les budgets qui sont bien utilisés pour accueillir les gens, on n'a pas eu ce débat-là.

Alors, en matière de langue ou en matière d'immigration, je suggère bien humblement au gouvernement que, s'il veut mieux comprendre ces enjeux-là, on est disponibles, on est capables de faire plein de choses en même temps. En matière de langue, vous vous souvenez que j'avais offert à chacun des députés, dans le mandat précédent, de les rencontrer pour leur expliquer les enjeux. Certains avaient dit oui, puis là, quand ça s'est su, là, ils leur ont dit de ne pas venir me voir. Mais je réitère mon invitation, immigration puis français, on est encore disponibles pour aider le gouvernement à prendre une bonne orientation, si tant est qu'il soit... qu'il puisse être ouvert à ce qu'on a à dire là-dessus.

Je termine là-dessus. Peut-être un petit clin d'oeil historique intéressant pour les amateurs d'histoire. Je vois M. Laforest qui partage cette passion, avec moi, entre autres. Quand même pas rien, le président français, M. Macron, qui visite la Louisiane aujourd'hui. Ce n'est pas arrivé souvent, dans l'histoire, qu'un président français y va. Il va lancer un programme d'apprentissage du français partout dans le monde et ça va être annoncé en Louisiane. Donc, je me permets de dire que c'est un événement historique assez émouvant, avec la Louisiane qui, depuis quelques années, est en train de mettre en valeur le français. Il y a de plus en plus de locuteurs francophones. Les jeunes s'approprient la langue de leurs ancêtres. C'est très émouvant.

Alors, petite note internationale pour terminer cette intervention sur l'immigration et le français. Mon collègue Joël Arseneau est disponible en matière de santé. On a parlé de santé de la langue, et là santé...

17  947 M. Arseneau : Oui, mais, en fait, je vais y aller très, très rapidement. C'est pour revenir sur l'appel du ministre Dubé, hier, aux infirmières en leur disant d'une part : Ça va continuer de mal aller dans le réseau, mais je vous appelle, infirmières retraitées, à venir nous prêter main-forte via la plateforme Je contribue.

Alors, la question qui peut se poser, c'est : Quand est-ce que le ministre, lui-même, va dire : Je contribue. J'ai des solutions, on les met en place et elles sont structurantes, ces solutions-là. Elles vont permettre de convaincre enfin les infirmières que les conditions de travail dans le réseau sont adéquates, sont humaines, sont respectueuses, considèrent la main-d'oeuvre, et ça commence à être attrayant d'y aller, plutôt que de continuer de fuir, de quitter le réseau et d'aller du côté des agences privées qui, elles, vous le savez, continuent de drainer quelque chose comme 1 milliard de dollars de fonds publics pour pallier les lacunes du réseau qui manque de personnel. Le ministre a aussi dit : Non, mais on a mis des solutions en place, là, avec la cellule de crise. Quelles sont ces solutions et quels sont les résultats obtenus?

Ça me fait penser, là, à Jacques Proulx qui disait, à une certaine époque: De victoire en victoire, nous reculons sans cesse. Alors, je pense que de mesure en mesure, de solution en solution en matière de santé, nous reculons sans cesse. On nous dit : Il y a une ligne téléphonique, le 8-1-1 qui fonctionne. La ligne fonctionne, mais personne ne répond parce qu'on manque de personnel. On a un foutu problème et, à l'heure actuelle, bien, le ministre, il n'a pas de solution. Il nous dit : Attendez. Ça va finir par mal aller avant que ça aille mieux. On ne peut pas se contenter des excuses du ministre qui, pendant longtemps, ont été : Bien, on a une pandémie. Mais là, aujourd'hui, on a des virus, puis, demain, ce sera autre chose. À un moment donné, il va falloir que les résultats soient probants. Il va falloir... Et je me souviens du ministre, quand il est entré en poste pour expliquer l'hécatombe des CHSLD, disait : Ça va prendre de l'imputabilité. Mais je pense que là, aujourd'hui, on ne peut parler d'imputabilité, mais du ministre qui est quand même en place depuis trois ans. Et la situation n'a jamais été aussi dramatique dans les hôpitaux, avec des taux d'attente, là, de 300 %. Puis on a transféré ces attentes-là au téléphone, une heure, une heure et demie, deux heures. Ça n'a plus de maudit bon sens, il faut que le ministre réagisse, non seulement en créant des comités puis des cellules de crise, mais comme si la crise, elle est réelle. Bien, il faut mettre des solutions à la hauteur de la crise qu'on vit.

Mme Plante (Caroline) : M. Bérubé, sur la langue, est-ce que vous vous attendez à ce que le gouvernement rouvre sa propre loi 96?

M. Bérubé : On constate qu'elle est désavouée sans même que, lorsqu'on l'évoque, ça soit nié. Alors, c'est insuffisant, c'est ce qui a été dit. Je ne sais pas ce qu'en pense Simon Jolin-Barrette, mais c'est assez dévastateur, là. On a accueilli tout le monde, là, les plus grands experts, et là il recommence à faire des rencontres. Le démographe Marc Termote a rencontré la ministre de l'Immigration récemment, elle a placé ça sur son fil Twitter. Donc, ce que je comprends, c'est que le fer de lance, pour eux, pour le français, c'est l'immigration. Ça ne suffira pas. Ils ne contrôlent même pas le deux tiers de l'immigration.

Il y a aussi l'apprentissage en milieu scolaire, il y a la socialisation des étudiants collégiaux. Il y a un ensemble de mesures qu'on a encore en tête, qu'on peut proposer. Et il y a l'effort que le gouvernement du Québec peut faire. Je veux bien... qu'il dise: Ça n'a aucun sens qu'on se fasse soigner en anglais. C'est quoi, les suites? Est-ce qu'on identifie les personnes qui ne parlent pas français? Est-ce que les gestionnaires font quelque chose là-dessus? Je veux dire, à chaque fois, c'est du commentariat. Ça n'a pas de bon sens. Puis après, là, ils pensent que vous allez l'oublier, vous n'allez pas revenir après le dossier d'un journal ou d'une télé ou d'une radio. Mais c'est un peu tout le temps comme ça. Alors, moi, je suis...

Mme Plante (Caroline) : ...dans l'autre projet de loi ou il faut améliorer le 96?

M. Bérubé : Bien, ça va passer par une volonté puis une volonté politique de fer. La Loi sur les langues officielles, puis ce n'est pas rien ce qui se passe présentement, parce que, là, ils vont comme consacrer la politique fédérale, et là, le ministre est obligé d'intervenir, le ministre québécois, en disant : Écoutez, là, n'oubliez pas qu'on a une loi qui dit que les entreprises à charte fédérale sont assujetties à la Charte de la langue française. CN puis Air Canada, ils n'en ont rien à foutre de nous. Alors eux, ils disent : Le fédéral, c'est bien plus important que Québec, ça. Ça fait qu'ils attendent le fédéral...

M. Laforest (Alain) : C'est des entreprises de la charte fédérale, M. Bérubé, ils n'ont pas d'attache au gouvernement du Québec... 

M. Bérubé : Bien, je le sais.

M. Laforest (Alain) : ...c'est des entreprises de la charte fédérale.

M. Bérubé : On le sait, vous le savez puis je le sais. Mais le ministre, il fait accroire à tout le monde que, lui, parce que c'était lui, puis parce que c'était sa loi, qu'elle était obligée d'être assujettie.

M. Laforest (Alain) : Vous avez fait la même chose tantôt avec le chemin Roxham, vous avez dit : Allez bloquer la porte. J'aime l'histoire, j'aime un peu la géographie, le chemin Roxham, c'est fédéral aussi, là, le Québec ne peut rien faire là aussi, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, il y a une raison pourquoi on est indépendantistes.

M. Laforest (Alain) : Oui, mais l'indépendance, ce n'est pas demain matin. Il n'y a pas de référendum la semaine prochaine, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce dont il est question, c'est notre capacité à appliquer nos propres lois sur notre territoire. Donc, de deux choses l'une, soit que le fédéral collabore lorsqu'il est question d'appliquer des lois normales sur notre territoire. S'il ne collabore pas, il faut que le gouvernement soit capable de nommer la possibilité d'en sortir l'indépendance du Québec. Et il est là le problème. Parce que ce gouvernement fédéraliste est incapable de nommer les options, il n'a aucun rapport de force, il fait, comme le dit Pascal, des déclarations pour ensuite ne rien faire. Mais ces problèmes-là, ce sont de vrais problèmes démocratiques. On fait des lois, elles ne s'appliquent pas sur notre territoire.

M. Gagnon (Marc-André) : En Alberta, ils ont voté une loi sur la souveraineté. Est-ce que vous trouvez qu'il y a quelque chose d'inspirant là-dedans?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je la lisais justement ce matin. L'Alberta va beaucoup plus loin que la CAQ en indiquant que, lorsqu'une loi fédérale empiète sur un pouvoir de l'Alberta ou crée un préjudice à l'Alberta, bien, il y a un mécanisme où l'Alberta suspend l'effet de cette loi fédérale. Et donc l'Alberta agit davantage que la CAQ à ce sujet là en mettant des limites à un gouvernement fédéral qui, pour revenir au sujet de nos lois, là, manquent de respect envers les assemblées nationales, les gouvernements de chaque province canadienne.

M. Gagnon (Marc-André) : ...ils sont plus nationalistes que la CAQ?

M. Bérubé : Ils sont plus nationalistes que la CAQ, c'est vrai, avec leur politique actuelle, leurs intentions actuelles puis ils le verbalisent puis ils le font, eux autres. Puis c'est un gouvernement qui, évidemment, est contesté à certains égards dans cette province-là, mais ils ont cette volonté, ils ont un volontarisme, qui sera jugé positivement ou négativement par les citoyens de l'Alberta, ce n'est pas à nous à juger de ça. Mais force est de constater que, dans leurs actions, il y a un volontarisme qui fait en sorte que ce n'est pas juste l'Alberta d'abord, c'est l'Alberta tout le temps, à moins d'avis contraire. Ça devrait inspirer le Québec. Je veux dire, l'Alberta a dépassé le gouvernement du Québec en matière de nationalisme. Il faut le faire.

M. Carabin (François) : M. St-Pierre-Plamondon, le gouvernement vient de déposer au feuilleton son projet de loi rendant facultatif le serment. Ça laisse croire qu'il va le déposer mardi. Est-ce que ça vous donne confiance de siéger dès la semaine prochaine?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est définitivement possible qu'on siège la semaine prochaine. Tout est entre les mains à ce stade-ci du gouvernement, puisque tous les autres partis ont dit : Non seulement on va collaborer, mais on est prêt à accélérer par tous les moyens ce projet de loi là. Donc là, c'est vraiment entre les mains du gouvernement. Et, oui, c'est définitivement possible que nous puissions siéger la semaine prochaine et évidemment que c'est notre souhait.

Le Modérateur : Dernière question en français.

M. Laforest (Alain) : ...encore une fusillade dans un IGA, dans un stationnement. Ça n'arrête pas à Montréal.

M. Bérubé : L'enjeu... Bon, le ministère de la Sécurité publique, dans ses priorités, il y a de s'assurer de la sécurité des Montréalais et des Québécois à tous égards. Et la question des armes longues, qui est discutée présentement à Ottawa, il y a les effectifs policiers... Le gouvernement du Québec devra bientôt, dans les prochains jours, avaliser la nomination du nouveau chef de police du SPVM, M. Dagher. Parce que vous savez que c'est un cas unique, là, le gouvernement du Québec doit approuver cette nomination-là de la ville de Montréal. Ce que j'ai compris, c'est que la ville de Montréal a besoin de renfort sur cette question-là, mais il est clair que, dans les dernières années, plusieurs équipes ont été montées. Il y a eu Éclipse, entre autres, il y a eu des mesures sur les gangs de rue, il y a... mais sur les armes longues... Je vais vous donner un autre exemple qui était peut-être un peu tabou pour faire un lien avec chemin Roxham. Ça fait des années qu'on sait par où passent les armes, par l'État de New York, par des territoires autochtones. Nommons les choses. C'est récent qu'on ose nommer ces choses-là. Et c'est encore difficile de dire : On va aller à la jonction de l'État de New York, du Québec et de l'Ontario, là où, notamment là et ailleurs, les armes passent. Alors, le problème est beaucoup plus des passeurs d'armes du crime organisé que des honnêtes chasseurs québécois.

Alors, attaquons-nous là où ça se passe et mettons en commun toutes les ressources pour empêcher des armes qui passent par bateau, par camion, en pièces détachées, également par la poste, parce que, maintenant, il y a des gens qui sont capables....

M. Laforest (Alain) : ...ça fait 15 ans que j'entends ça.

M. Bérubé : Pas de moi.

M. Laforest (Alain) : Non, non, mais tous gouvernements confondus...

M. Bérubé : Ça fait 15 minutes.

M. Laforest (Alain) : Non, mais tous gouvernements confondus...

M. Bérubé : Non. C'est quand, la dernière fois, que vous avez entendu, M. Laforest, un groupe parlementaire dit : Nommons les choses, ça se passe sur un territoire qui est frontalier, notamment en territoire autochtone?

M. Laforest (Alain) : ...les opérations...

M. Bérubé : Quel élu québécois a nommé ça dans les dernières années? Personne.

M. Carabin (François) : ...vous entendre sur le jugement de la cour par rapport à Métropolis, les corps de police qui ont été blâmés ce matin

17  947 M. Arseneau : Votre question, c'est...

M. Carabin (François) : Je veux juste savoir comment vous réagissez au fait que le SPVM et la SQ soient blâmés dans cette histoire-là.

17  947 M. Arseneau : Bien, en fait, je pense, pour ceux qui ont suivi un peu le procès, moi, je trouve que la décision du juge est la bonne, donc d'accorder, effectivement, des indemnités aux victimes. Et les blâmes sévères envers les services de police, je pense qu'ils vont de soi. Et ce que j'espère, c'est que les deux services de police et le Procureur, en fait, général n'iront pas en appel sur une décision comme celle-là. C'est d'ailleurs assez dramatique pour les familles qui ont vécu, évidemment, cet attentat-là. Même pour le gouvernement du Québec, c'est assez honteux également la façon dont ça s'est déroulé. Je pense ici, évidemment, là, à madame Marois. Et donc, pour tourner la page sur cet événement-là, je pense qu'il faut accepter le jugement et, moi, je pense qu'il faut aussi accepter, de la part des corps policiers, d'avaler la pilule. On sait que, pendant le procès, ils ont voulu camoufler, pendant un certain temps, les rapports, les rapports qui étaient assez sommaires, les enquêtes qui étaient douteuses.

J'ose espérer qu'aujourd'hui, dix ans plus tard, là, on a fait l'examen de conscience. Et puis on l'avait d'ailleurs dit, un peu avant la période électorale, que les méthodes devaient changer. Je pense qu'elles ont changé également, et...

Mme Lévesque (Fanny) : ...que ça aurait pu être facilement évité. Est-ce que ça vous choque? Votre formation a été très touchée par ce drame-là. Qu'est-ce que ça vous fait comme effet aujourd'hui?

M. Bérubé : J'étais candidat à ce moment-là. C'est un enjeu de juridiction, c'est-à-dire qu'à l'intérieur, c'est la Sûreté du Québec, dans la ruelle, et en face, c'était le SPVM. Ça, c'est l'enjeu. Comment se fait-il qu'on ait pu s'approcher aussi près de la porte de service à côté? M. Bain arrive avec une mitraillette, arrive avec un genre de cocktail Molotov. C'est ce qui est arrivé. Comment se fait-il que les rapports nous ont été refusés à plusieurs reprises pour dissimuler des erreurs qui sont arrivées? Je veux dire, ça aurait pu être funeste.

Je tiens à dire que moi, j'étais soucieux de la sécurité de tout le monde pendant la campagne. Puis, quand j'ai entendu que Québec solidaire tenait son rassemblement exactement au même endroit, j'ai eu... ça m'a donné une émotion puis ça m'a rappelé beaucoup de choses. Alors, je me suis dit : J'espère qu'ils vont être bien protégés, au même titre que notre chef, que le premier ministre et que la cheffe du Parti libéral.

D'ailleurs, petite note là-dessus, des gens que vous côtoyez sans arrêt, à l'Assemblée nationale, qui sont les constables spéciaux, qui font la protection des ministres, n'ont aucune façon de faire valoir leurs droits. Ils sont en négociation présentement. Personne ne parle d'eux. Moi, je pense, c'est des gens importants dans notre vie démocratique, et j'appelle le ministre de la Sécurité publique à avoir beaucoup de bonne foi dans la négociation. Je vous le dis parce qu'on les côtoie à cause de Paul. J'ai des gardes du corps souvent aussi, jamais vous n'allez les entendre, mais c'est une négociation qui piétine. Ils ont des conditions très en deçà des policiers du Québec. Ce ne sont pas des policiers. Je prends cette tribune-là pour le dire parce qu'on est un peu sur le sujet, la protection des personnalités politiques.

    Et en France, en terminant, le ministre la Justice, Éric Dupond-Moretti, a annoncé il y a quelques jours des mesures exceptionnelles pour protéger les élus, les élus français, les élus municipaux français, et tout ça. Il y a un véritable enjeu là. Mais nos constables spéciaux, qui font le travail hors des élections, méritent considération. On a fait adopter deux motions là-dessus dans le passé.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que vous jugez que la sécurité actuelle des élus politiques du Québec est suffisante?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, c'est ça, je voulais quand même spécifier. Je pense que, pour être honnête, la Sûreté du Québec a apporté beaucoup de changements et quiconque a participé à la dernière campagne électorale a vu ces changements-là. Donc, il faut être aussi équitable, là. Je pense qu'il y a eu toute une évolution qui fait qu'à cette campagne-ci, tous les dispositifs de sécurité me semblaient parfaitement en place. Par contre, comme le disait Joël, si on a cherché à cacher certains aspects de ce qui s'est passé au Métropolis, ça, ce n'est pas acceptable. Mais est-ce que la situation a évolué en termes de manière de fonctionner? Vraisemblablement, oui, là. On l'a tous vécu puis on l'a tous constaté.

M. Denis (Maxime) : M. Plamondon, sur la mise à jour économique de jeudi, sur la mise à jour économique, rapidement, vos attentes de ce qui devrait être priorisé par Eric Girard.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça, on va y revenir en temps et lieu.

Mme Senay (Cathy) : The fact that the Legault Government gave the notice that they can... basically, it can table its bill on the oath to the British Crown, how do you see that? Do you see that there is a will to adopt this bill as soon as possible so that you can sit?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, that's what the motion says very clearly. And since all parties agree, there's absolutely nothing stopping this bill from being adopted, not only just... not just to table it, but to adopt it very, very...

Mme Senay (Cathy) : Is it possible?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oh, yes! It is factually possible. So then, it's just a matter of political will, because all parties said : Not only we're collaborating, but we're really willing to accelerate this whole process so it can... There's a very reasonable possibility that we will be part of the salon bleu next week.

Le Modérateur : Dernière en anglais, s'il vous plaît.

Mme MacKenzie (Angela) : Just about the Metropolis attack, so do you feel as though enough has changed since that time? Do you feel that politicians are protected?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : As I experienced it, it did indeed change a lot. So, I think, to be fair, the way security was organized during the last campaign, things have moved forward, and the level of security was very adequate.

Now, it's not to underestimate what we have learned on the Metropolis event, police forces should not be trying to hide what actually happens when somebody dies and when a premier is the object of an attempt of murder. It's very serious. And we have the right to transparency for events that are that important.

Now, to be fair, it has changed in terms of levels of security; that is obvious for anyone that was part of the campaign in 2022.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci.

(Fin à 8 h 24)