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Conférence de presse de M. Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Friday, December 2, 2022, 12 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Douze heures)

M. Beauchemin : Bonjour. Au Parti libéral, et ce, depuis plusieurs années, nous voulons une économie qui est forte, qui est verte, qui est prospère pour tous les Québécois aujourd'hui mais aussi pour les prochaines générations.

Je veux juste mettre une petite mise en contexte, là, pour le dépôt qui va arriver, là, le 8, la semaine prochaine. On a une inflation de 6,4 %, elle fait le plus mal aux gens les moins fortunés. Le taux baisse, là, par rapport à ce que c'était quelques mois au préalable, mais quand même les prix, eux, ne baisseront pas, là, ne reculeront pas aux prix des années précédentes. Le ralentissement économique, là, il y a plusieurs signes qui pointent dans ce sens. On a des hausses de taux d'intérêt, le taux directeur de la banque centrale est à 3,75 %. C'est une hausse de 3,5 % depuis le mois de janvier. La pénurie de main-d'oeuvre qui, elle, va durer, surtout si la CAQ et le premier ministre continuent de dire que c'est une bonne nouvelle. On a des opportunités économiques qui vont aller ailleurs à cause de la pénurie de main-d'oeuvre qu'on a ici au Québec.

Ici, j'aimerais ça vous parler un petit peu aussi du problème de la chaîne d'approvisionnement et la globalisation. Tous les CEO avec lesquels je discute... la chaîne d'approvisionnement comme on la connaît, là, elle va changer de façon permanente. Depuis le début de la guerre en Ukraine et la pandémie, il n'y a pas aucun CEO qui va vouloir installer une nouvelle ligne d'approvisionnement dans des territoires qui sont moins sécurisés. Donc, tout le monde va vouloir rapatrier sur nos terres leurs chaînes d'approvisionnement, les connexions avec leurs fournisseurs, et tout ça.

Donc, ça va être ultra-important de considérer ça en toile de fond, parce que ça, ce que ça veut dire, c'est qu'on a une vague de fond qui va être probablement aussi longue que la globalisation a été les 30 dernières années. Donc, on va avoir un rapatriement probablement dans le G20, majoritairement dans les pays qui sont plus favorables à l'intérieur du G20. On ne parle pas, évidemment, de la Chine, on ne parle pas, évidemment, de la Russie. Est-ce que ça va être dans le G7? Probablement. Majoritairement, pour les entrepreneurs québécois, on va vouloir être au Québec, au Canada. Possible qu'on aille aux États-Unis, mais même les États-Unis, on a peut-être un petit problème, des fois, de temps en temps, qu'on a pu voir durant la pandémie au niveau d'America First, donc le protectionnisme américain.

Les solutions, au Parti libéral du Québec, pour faire face aux enjeux des coûts de la vie, et de l'inflation, et de la pénurie de main-d'oeuvre, ce sont des mesures ciblées qui sont responsables et non inflationnistes. On a parlé, nous, d'une allocation de 2 000 $ pour les aînés, pas un crédit, une allocation. J'ai entendu, plus tôt cette semaine, la P.D.G. du Fonds de solidarité, Mme Béïque, nous parler qu'on va frapper un mur car nos aînés n'ont tout simplement pas assez d'argent pour leurs vieux jours. Bien, le 2 000 $ que nous, on propose, c'est une mesure qui est structurante.

Mais aussi on doit regarder en amont, c'est-à-dire penser à l'éducation de nos jeunes pour que ce soit plus tôt dans leur enseignement qu'ils apprennent les rouages de la finance, des placements, et de l'épargne, et du logement, mais, en plus de ça, ces jeunes, là, ils ont toute une courbe démographique qui va contre eux. Quand on regarde ce que la courbe a de l'air, là, O.K., on doit se dire qu'ils ont besoin de toute notre aide. Ils vont avoir à prendre soin de plusieurs personnes âgées quand eux vont devenir à notre âge adulte à nous, et donc ça va être important qu'on les supporte le plus possible.

Dans ce sens, nous, ce qu'on voulait et ce qu'on continue à vouloir, c'est des pleines contributions au Fonds des générations. Quand on parle que les vieux... Excusez, excusez-moi. Quand on parle que les personnes âgées aujourd'hui n'ont pas les moyens de faire face à leur retraite, imaginez ce que ça peut être plus tard si on arrête de contribuer au Fonds des générations. Donc, c'est une priorité pour le Parti libéral.

Tout ça, là, c'est un immense chantier. Donc, je vous parlais du 2 000 $ pour aider face à la crise d'inflation pour les aînés, mais aussi, pour les gens les plus vulnérables, c'est l'augmentation du crédit à la solidarité. On a proposé, nous autres, une augmentation de 25 %. On a aussi proposé l'élimination de la TVQ sur les produits essentiels. Ça, c'est une mesure qui est ciblée. Je sais, tout le monde a de besoin des produits essentiels, mais, pour les gens qui sont moins nantis, éliminer la taxe de vente sur les produits essentiels, c'est quand même 10 % de moins.

Baisse d'impôt pour le premier palier d'imposition. Donc, pour nous, on veut faire mettre en place une mesure qui est récurrente, le premier palier d'imposition doit être réduit, on avait proposé de 1,5 %. On est ouverts, évidemment, à ce qu'il y en ait plus plus tard pour donner à l'ensemble... à un deuxième niveau d'imposition, un relâchement au niveau du taux. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'actuellement, nous, on vise des mesures qui sont vraiment ciblées, des mesures qui vont atteindre les gens qui en ont plus de besoin. Donc, on ne pense pas qu'actuellement le deuxième palier d'imposition va être aussi optimal que pour vraiment viser les gens au premier palier d'imposition.

Il ne faut pas aussi oublier le fait que la banque centrale, qui est une institution qui nous gouverne au niveau monétaire au Canada, fait tout ce qu'elle peut actuellement pour refroidir l'économie. Il est important qu'on soit conséquent par rapport à ça et qu'on ne chauffe pas, nous autres, l'inflation de notre bord. On veut des mesures, donc, qui vont être ciblées. Si je peux faire une comparaison, ce que suggère la CAQ, c'est comme monter le chauffage pendant que la climatisation fonctionne. C'est un petit peu contre-productif, puis ce que ça va faire en bout de piste, là, c'est que ça va allonger la période d'inflation. Donc, il y a ça.

Les tarifs d'Hydro-Québec, on en a parlé depuis quelques jours, nous, on croit qu'il est grand temps que la CAQ corrige son erreur historique d'indexer les tarifs d'Hydro-Québec à l'inflation. On en a entendu parler ce matin par la part du ministre Fitzgibbon, mais nous, on continue de croire que c'est une erreur. Ce que le gouvernement devrait faire, c'est plutôt remettre la décision tarifaire dans les mains de la régie, la Régie de l'énergie. Ça, ce sont des gens qui sont indépendants, qui sont professionnels, qui ont déjà démontré, de par le passé, leur capacité de bien agir dans ce domaine. Ils sont non politisés et ils vont pouvoir faire, de façon totalement optimale... une conclusion optimale, excusez, sur l'augmentation des tarifs, si augmentation de tarifs il y a besoin d'avoir. Ce que la CAQ fait actuellement, en ce qui me concerne, de jouer avec les tarifs d'Hydro-Québec, c'est un problème de gouvernance. Ça ne devrait pas être comme ça. C'est un organisme qui est indépendant, qui devrait prendre la décision tarifaire. Donc, moi, je crois sincèrement que ça devrait être la régie.

D'autres mesures. Nous, pour la pénurie de main-d'oeuvre, on pense que ce qu'il faut faire, c'est augmenter l'exemption d'impôt pour les premiers 30000, pour les travailleurs expérimentés, pour les attirer à revenir sur le marché du travail. On pense qu'une cotisation... congés de cotisation pour le RRQ, pour les gens de 62 ans et plus, automatisation, robotisation, investissements en innovation, toutes des mesures qui vont permettre d'améliorer la productivité, la requalification des travailleurs. Évidemment, ça, ça va aider.

Le service de garde. On a 51000 enfants, et donc de parents au Québec qui n'ont toujours pas de service de garde. Ça, c'est un automatisme. Si on pourrait remplir ça, on aurait donc des parents disponibles pour revenir sur le marché du travail. Ce n'est pas très complexe, là, comme mécanisme, ça devrait être fait rapidement. Donc, ça, nous autres, on vise fort là-dessus.

La reconnaissance des diplômes pour les immigrés vivant déjà ici... Puis, oui, on devrait avoir une conversation pragmatique sur l'immigration et comment nous assurer que notre capacité d'accueil puisse être optimisée, et on devrait évidemment impliquer les régions.

Maintenant, j'aimerais juste faire un petit point sur l'économie verte. Notre capacité à atteindre nos objectifs de lutte contre les changements climatiques est intimement liée à notre capacité de produire de l'énergie verte sans GES. M. Legault a parlé en début du débat national sur l'avenir de l'énergie, et le Parti libéral, nous, on répond qu'on va être présents et on veut prioriser le développement énergétique, notamment dans le développement de nos régions, mais aussi parce qu'il est clair que la CAQ n'a pas vraiment de réelle vision sur le sujet. J'entendais le premier ministre nous comparer aux États-Unis et au reste du Canada. Ça, c'est comme nous comparer au pire élève de la classe. Moi, ce n'est pas ça que je veux. Je n'ai pas le goût d'être le troisième avant-dernier, je veux plutôt qu'on soit dans les leaders mondiaux. La croissance économique en symbiose avec l'environnement, l'économie comme levier de la lutte aux changements climatiques, l'environnement comme moteur économique, c'est ça qu'on veut.

Donc, ici, on parle d'éoliennes, solaire, biomasse, optimisation de la consommation, optimisation de la distribution déjà actuelle, optimisation des barrages qu'on a déjà, changer les vieilles turbines pour des nouvelles. Donc, générer plus avec les mêmes barrages hydroélectriques qu'on a actuellement, c'est tout dans le possible. Évidemment, l'hydrogène vert, absolument. Des barrages additionnels, on n'est pas contre, mais ça prend toutes les données pour prendre une bonne décision, puis je m'explique. Quand le premier ministre parle que ça prend 15 ans pour construire un barrage, ça prend aussi d'énormes quantités de ciment pour construire un barrage. Donc, dans le calcul des GES, là, il faudrait qu'on entre toutes les données pour s'assurer que ça tient la route. On ne peut pas juste dire : Une fois que le barrage est construit, voici ce qu'on va économiser en GES. Construction du barrage, le ciment qu'on amène pour, justement, obstruer les rivières, la pollution qu'on... pas la pollution, mais le dommage environnemental qu'on va faire et les GES qui vont être créés par ça, tout ça, ça doit rentrer dans l'équation pour qu'on s'assure qu'on prenne la bonne décision. Je sais, dans l'éolien, dans le solaire, il y a aussi des variables à inclure dans les calculs, les quantités de GES qui doivent être incluses dans les calculs, sinon, on va faire fausse route.

Moi, ce que je dis, là, c'est : Ayons quand même une conversation intelligente, basée sur l'ensemble des données et pas juste des données partielles, pas nous comparer avec les pires élèves quand on peut avoir comme objectif d'être comparés, peut-être, aux meilleurs élèves, comme certains pays d'Europe. Donc, il faut être conséquents dans notre approche, dans notre logique. Puis, faire des comparaisons boiteuses, je ne pense pas que ça va vraiment nous aider dans le dialogue.

Je comprends que, parfois, on peut oublier des choses. Je pense que c'est normal que, de temps en temps, des gens d'une certaine génération puissent oublier des choses qui sont peut-être plus contemporaines, mais, ce qui est important de se rendre compte aujourd'hui, c'est qu'un barrage, ça demande énormément de ciment, ça demande énormément de travaux. On parle d'une période de 15 ans, potentiellement, avant qu'un barrage puisse être effectif. Donc, dans ce cas-là, je pense que j'inviterais les gens qui vont participer dans ce processus décisionnel là de s'assurer de rentrer, donc, toutes les variables dans l'équation.

Évidemment, j'aimerais aussi savoir comment le gouvernement va atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Ici, on parle d'un pourcentage de réduction, donc un effort qui nous est, à nous, proportionnel, relatif, donc, à notre propre situation. Il me semble que c'est important qu'on fasse notre effort, nous tous, évidemment, pour la planète puis aussi pour les prochaines générations.

Finalement, j'aimerais juste glisser un mot à propos du financement des sociétés de transport. L'aide pandémique offerte aux sociétés de transport se termine. C'est un sujet d'actualité, là, on l'a vu cette semaine. Afin d'éviter les réductions de services partout à travers le Québec, le gouvernement doit offrir des sommes supplémentaires pour supporter ces sociétés et encourager les Québécois à utiliser le transport en commun. Donc, nous aimerions entendre des solutions pour aider les organismes communautaires pour pérenniser leur financement. J'espère que l'approche du temps des fêtes incitera... J'ai comme sauté un paragraphe. Je veux juste vous dire que, donc, c'est important que le gouvernement aide, évidemment, les sociétés de transport, pas juste à Montréal, là, mais dans l'ensemble du Québec.

Aussi, j'aimerais parler des organismes communautaires, ce serait important. On a défait une motion hier, le gouvernement l'a rejetée. Mais, à l'approche du temps des fêtes, je pense que c'est important qu'on puisse être plus généreux envers les Québécois les moins fortunés ainsi que les organismes qui leur portent aide. On l'a vu, spécifiquement, là, les banques alimentaires du Québec ont de la misère à rejoindre les deux bouts. Donc, une aide d'urgence est nécessaire pour ces organismes, mais, malheureusement, comme je mentionnais tantôt, le gouvernement a refusé la motion d'hier qui était d'aider les banques alimentaires maintenant, avant le temps des fêtes. Alors, voilà, je suis prêt à vos questions.

M. Laberge (Thomas) : J'aimerais une clarification par rapport aux tarifs. Vous avez parlé des tarifs d'Hydro-Québec. Vous dites qu'il faut qu'ils soient fixés de manière indépendante. Mais, par rapport aux autres tarifs gouvernementaux, où vous vous situez? Vous êtes d'accord avec le plafonnement à 3 %? Vous demandez un gel?

M. Beauchemin : Bien, nous, on veut travailler avec des mesures qui vont être ciblées. On peut donner l'exemple de la Société d'assurance automobile du Québec. Limiter ça à 3 %, pour quelqu'un qui a, par exemple, plusieurs voitures, c'est bien plus intéressant que pour quelqu'un qui n'a même pas les moyens de s'en payer une. Donc, c'est encore l'exemple que je donnais tantôt, de viser de façon très ciblée les gens qui en ont plus besoin.

Alors, il y a d'autres mesures qui... Évidemment, c'est un bouclier que la CAQ veut utiliser. Nous, on n'est pas contre l'ensemble des mesures que le gouvernement veut mettre en place, mais il y a des mesures qui ne le sont pas, ciblées. Je vous ai donné cet exemple-là, je vous ai donné l'exemple d'Hydro-Québec. Je pense que le crédit à la solidarité, ça en est un autre, exemple. Puis baisser l'impôt au premier palier de taxation, c'est probablement là qu'on vise le plus les gens qui... C'est les gens qui vont être les plus frappés par l'inflation. C'est eux autres qu'on doit supporter, parce que, si on ne fait pas des... si on fait des mesures élargies, si 93 % des Québécois reçoivent de l'argent de la part du gouvernement, la réalité, dans ça, c'est qu'on chauffe pendant que la pièce essaie d'être refroidie par la banque centrale. Donc, on va juste, conséquence nette, étirer la période d'inflation. Ça fait qu'on veut juste être conséquents.

Mme Morin-Martel (Florence) : Ce matin, là, ça a été... à la période de questions, on a parlé du salaire minimum, là, un échange entre Québec solidaire puis la CAQ. C'est quoi, votre... Est-ce qu'on devrait hausser à 18 $, selon vous?

M. Beauchemin : Bien, nous, notre position a été... Je pense que c'est monsieur... puis peut-être que je vais me corriger, là, on va me corriger si ce n'est pas le cas, là, mais c'était M. Sam Hamad qui avait mis en place cette espèce de mécanisme-là où on prenait 50 % du salaire médiant, donc, à chaque fois qu'une révision du salaire minimum a été faite, c'était en fonction de ce ratio-là. Je pense que c'est important, on peut rester ouvert à d'autres approches pour voir comment le salaire minimum peut être ajusté. Moi, je pense que toutes les suggestions peuvent être bonnes et sur la table. Et, évidemment, le salaire minimum, ça affecte les gens les moins... bien, c'est ce qui... financièrement, c'est ce que génèrent les gens qui, malheureusement, ont moins de revenus. Donc, évidemment, on pense qu'il y a moyen de peut-être les aider.

M. Laberge (Thomas) : Mais ça veut dire quoi? Parce que, justement, vous parlez de mesures ciblées, ça touche les moins bien nantis. Est-ce que vous trouvez que la hausse qui va être annoncée prochainement, qui risque de ne pas être très élevée, c'est suffisant dans le contexte?

M. Beauchemin : Bien, c'est parce que c'est un panier de solutions que nous, on propose. Spécifiquement, par rapport à votre question, on ne l'a pas, comme, abordé, nous autres, là, au Parti libéral. Ma perception, ma vue principale, pour moi, c'est que nous, on est ouverts à...  bien, pas... je sais que la vue de du parti, c'est qu'on est ouverts à avoir une discussion sur le salaire minimum, mais le mécanisme qui est en place, à être déterminé, qu'est-ce qui va être la meilleure façon de le faire... Donner un chiffre arbitraire, 18 $, comme ça, je ne sais pas d'où est sorti le chiffre ce matin. Ça fait que, c'est pour ça que, tu sais, je pense que ça prend du temps pour analyser les bonnes données avant de juste simplement mettre un chiffre comme ça. Un.

Et deux, je pense que c'est important d'essayer de mettre en place quelque chose qui va être structurant à long terme. Le mécanisme qui avait été mis en place à l'époque, c'était un mécanisme qui nous permettait de, justement, revisiter les données de façon annuelle ou semi-annuelle ou à tous les cinq ans. Je n'ai pas la mécanique spécifique, mais ça permettait au moins de pouvoir dire : Bon, bien, tu sais, si le salaire médian est rendu ça, voici le mécanisme qu'on devrait mettre en place pour établir le salaire minimum.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que vous considérez qu'avec le salaire minimum actuel quelqu'un qui travaille, par exemple, à temps plein a les moyens de subvenir à ses besoins de base?

M. Beauchemin : Personnellement, non. Moi, je trouve que le salaire minimum, c'est quelque chose que... Il faut que tu vives avec des conditions minimums pour être capable d'avoir un salaire minimum. Donc, il y a comme un équilibre, dans le sens que, tu sais, tu ne peux pas avoir, tu sais, deux voitures, la grosse maison puis toutes ces histoires-là sur le salaire minimum. C'est tough. Tu n'as pas la capacité de pouvoir payer, au salaire minimum, un gros train de vie. Donc, il faut que ça soit adapté. Ça fait que c'est... Donc, moi, je trouve, c'est difficile, peu importe le niveau de style de vie d'une personne, de vivre avec le salaire minimum. Ce n'est pas évident, là, ce n'est pas la richesse, là.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur la question des barrages, M. Beauchemin, j'ai bien compris que vous n'êtes pas contre la construction de nouveaux barrages. C'est bien ça?

M. Beauchemin : Exact.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais en campagne électorale, votre ancienne cheffe, Dominique Anglade, avait fermé la porte, là, elle ne voulait rien savoir des barrages, là. Donc, pourquoi est-ce que la position a changé si rapidement? Qu'est-ce qui explique ça?

M. Beauchemin : Bien, écoutez, moi, j'en ai discuté un petit peu, là, avec les gens dans le parti. Dans notre caucus, on n'est pas fermés à l'idée, mais, comme je mentionnais, je pense que ce qui est important, c'est qu'on ait toutes les variables pour pouvoir prendre les bonnes décisions. Donc, il y a évidemment des mathématiques, là, qui vont avoir à être faites, parce que, quand on parle de construire un barrage hydroélectrique, on parle de plusieurs milliers de tonnes, plusieurs années de fabrication de ciment qui sont en arrière de ça, et donc énormément de GES qui sont dégagés. Donc, tu sais, si on veut regarder le bénéfice net au niveau GES, bien, je pense qu'il faut inclure ça dans les calculs. Si je sous-entends par ça que ça veut dire que, si on les inclut, un barrage ne sera pas écologique, je ne peux pas vous dire. Ce que je peux juste vous dire, c'est que c'est certain que les technologies vont s'améliorer avec le temps, il va peut-être en avoir, des améliorations, mais on ne peut pas juste regarder la construction d'un barrage électrique puis dire : Bon, bien, à partir du fait qu'il est construit, l'avenir... on ne considère pas la pollution qui a été créée par la construction du barrage. C'est comme illogique dans ma tête, là, de ne pas avoir inclus ça.

Le Modérateur : Est-ce qu'il y a d'autres questions?

M. Laberge (Thomas) : Vous vous positionnez comment par rapport à la monarchie?

M. Beauchemin : Bien, écoute, je pense qu'on a donné notre vue. Je suis d'accord avec...

M. Laberge (Thomas) : ...position personnelle, M. Fortin, hier, donc...

M. Beauchemin : Bien, ma position personnelle, moi, j'ai prêté allégeance au peuple québécois. Donc, je pense, ça répond...

M. Laberge (Thomas) : Vous avez aussi prêté serment au roi d'Angleterre. Si jamais le serment était rendu optionnel, est-ce que vous prêteriez serment au peuple québécois?

M. Beauchemin : Je ferais exactement ce que j'ai fait, là, il y a quelques semaines, au peuple québécois seulement.

M. Laberge (Thomas) : Mais vous avez prêté serment au roi aussi, là.

M. Beauchemin : Oui, oui, mais je veux dire, si j'avais le choix, ce serait au peuple québécois seulement.

M. Laberge (Thomas) : Donc, vous ne feriez pas la même chose qu'il y a quelques semaines?

M. Beauchemin : Non, c'est ça.

M. Laberge (Thomas) : O.K., parfait.

M. Beauchemin : Excusez, je voulais être clair.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que vous pensez que le Québec, le Canada est mûr pour une discussion sur son rapport à la monarchie?

M. Beauchemin : Ça, je pense que je ne suis pas la bonne personne pour poser cette question-là. Je vais vous laisser la poser aux autres, là, qui vivent... qui sont dans ce domaine-là plus spécifique, là.

M. Laberge (Thomas) : Bien, ça concerne tous les citoyens du Québec, là.

M. Beauchemin : Oui, mais là, vous parlez... Moi, je suis un politicien, là, en ce moment, là, ça fait que je ne peux pas vous répondre à cette question-là sans qu'il y ait des ramifications. Je ne sais pas s'il peut y en avoir, des ramifications. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je suis venu ici pour vous parler, là, d'économie, puis c'est ça, un petit peu, qui était le sujet, là, que je voulais discuter avec vous.

M. Laberge (Thomas) : M. Fortin, qui est d'ailleurs peut-être votre prochain chef, s'est positionné là-dessus. Est-ce que vous trouvez qu'il s'est avancé trop, qu'il n'aurait pas dû aller là?

M. Beauchemin : Bien, c'est un peu hypothétique, là, même la prémisse de votre question, ça fait que je pense qu'on peut arrêter d'en parler, là.

Mme Morin-Martel (Florence) : Est-ce que vous avez parlé à Mme Anglade après son départ, hier?

M. Beauchemin : Bien, pas depuis hier, non, je n'ai pas jasé avec elle, mais je l'ai rencontrée par simple hasard. Elle va bien, elle est souriante, elle est en forme. La vie continue pour elle.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Beauchemin : Merci.

(Fin à 12 h 22)

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