(Onze heures huit minutes)
Le Modérateur : Alors,
bonjour, tout le monde, et bienvenue à ce point de presse de la vérificatrice
générale du Québec, Mme Guylaine Leclerc, qui présente aujourd'hui le tome
de décembre de son rapport pour l'année 2022-2023. Mme Leclerc est
accompagnée aujourd'hui d'Alain Fortin, directeur général d'audit, Caroline
Rivard, vérificatrice générale adjointe, et de Martin St-Louis, directeur
principal d'audit. La vérificatrice générale prendra d'abord la parole, puis
nous procéderons ensuite avec une période de questions. À vous.
Mme Leclerc (Guylaine) : Merci.
Alors, bonjour à vous. C'est avec plaisir que je suis avec vous aujourd'hui
pour vous présenter les résultats des travaux que nous avons menés au cours des
derniers mois. Alors, comme vous le savez, pour l'occasion, je suis accompagnée
par mes collègues.
Alors, l'audit de performance intitulé Allocations
familiales : suppléments pour enfant handicapé porte sur les deux aides
financières pour enfant handicapé qu'offre Retraite Québec : le supplément
pour enfant handicapé et le supplément pour enfant handicapé nécessitant des
soins exceptionnels. Pour ces deux suppléments, les sommes versées s'ajoutent
à l'Allocation famille de base destinée aux familles qui résident au Québec et
qui comptent des enfants de moins de 18 ans.
Notre premier constat est à l'effet que le
processus de demande des suppléments pour enfant handicapé est lourd et
complexe, et les parents doivent notamment fournir une documentation importante
et remplir des formulaires compliqués tout en composant avec des processus qui
se recoupent et se dédoublent. Aussi, les délais de traitement des demandes
sont longs, et, lorsqu'une révision de dossier médical est nécessaire, les
délais peuvent dépasser 200 jours.
Le chapitre 3 porte sur l'attribution
et suivi des contrats à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, BANQ.
Elle est assujettie à la Loi sur les contrats des organismes publics. Du 1er avril
2018 au 31 mars 2021, l'institution a conclu 190 contrats de
25 000 $ ou plus. Nous avons constaté que BANQ a mis en place des
contrôles, cependant, ils sont insuffisants pour favoriser la rotation des
fournisseurs et identifier les achats récurrents en vue d'assurer la
concurrence et l'obtention des meilleurs prix. Aussi, certaines exigences du
cadre normatif de la gestion contractuelle et des procédures internes n'ont pas
été respectées par BANQ. Entre autres, des autorisations relatives à
l'obtention de contrats sont obtenues en retard, dans certains cas, elles sont
absentes.
Le chapitre IV porte sur
l'enseignement à distance durant la pandémie de COVID-19. Selon diverses
études, la fermeture des écoles et l'enseignement à distance ont entraîné des
retards d'apprentissage, particulièrement pour les jeunes en difficulté
d'apprentissage ou à risque de décrochage. Ces retards, s'ils ne sont pas
comblés par des mesures de rattrapage efficace, risquent de compromettre le
cheminement scolaire de ces jeunes et de les priver d'un diplôme.
Le ministère de l'Éducation a tardé à
émettre des directives claires aux centres de services scolaires afin de
préciser les services éducatifs minimaux à offrir au primaire et au secondaire.
De ce fait, les services éducatifs proposés au printemps 2020 étaient
limités. Près de deux mois se sont écoulés entre la fermeture des écoles le
13 mars 2020 et la reprise de l'enseignement en présentiel ou à distance
le 11 mai. Et, pour le reste du printemps, le mauvais encadrement du
ministère a contribué à une prestation de services très variable d'un centre de
services scolaire à l'autre. Autre constat important est que les analyses dont
dispose le ministère de l'Éducation ne lui permettent pas d'avoir un portrait
complet des retards d'apprentissage afin de mettre en place les mesures de
rattrapage appropriées.
Enfin, le dernier chapitre porte sur la
maintenance des actifs du réseau de distribution d'électricité d'Hydro-Québec.
Plus de 95 % de la clientèle québécoise est alimentée par Hydro-Québec. La
demande en électricité a augmenté ces dernières années et continuera de
croître, notamment en raison du Plan pour une économie verte 2030 du
gouvernement du Québec qui vise à intensifier l'électrification des transports,
des bâtiments et des entreprises. Cette croissance augmente la pression sur le
réseau de distribution d'électricité. Or, une maintenance rigoureuse de ce
réseau contribue à réduire les pannes. Nous avons constaté que la fiabilité du
service de distribution d'électricité d'Hydro-Québec présente une baisse
marquée, et son plan de réduction des pannes n'a été que partiellement mis en
œuvre.
Depuis 2012, la fiabilité du service de
distribution d'électricité s'est dégradée. En excluant les événements
météorologiques majeurs, la durée moyenne des pannes par client alimenté a
augmenté de 63 %, et le nombre de pannes est en hausse de 16 %. En
2020, Hydro-Québec a lancé un plan de réduction des pannes, toutefois,
seulement le quart des travaux prévus a été réalisé en 2021, et les travaux
coûtent plus cher que prévu. Une part importante des efforts de maintenance
préventive qu'Hydro-Québec doit réaliser n'est pas accomplie. Dans les faits,
Hydro-Québec accomplit partiellement la maintenance préventive qu'elle prévoit
réaliser chaque année. De 2016 à 2020, le tiers des heures de maintenance
préventive systématique planifiée n'a pas été effectué, et la société a
interrompu son programme régulier d'inspection des lignes aériennes pendant
deux ans, en 2018 et en 2019. Les délais entre la décision d'entreprendre une
tâche de maintenance préventive conditionnelle et la fin des travaux ont doublé
entre 2012 et 2021. Enfin, Hydro-Québec dispose de données incomplètes, non
structurées ou imprécises sur certaines caractéristiques de ses actifs.
En terminant, le Vérificateur général
adresse des recommandations aux ministères et organismes audités. Un processus
de suivi de l'application de ces recommandations est en place et un rapport sur
ces suivis est publié chaque année. Celui-ci, celui de cette année, est publié
actuellement. Pour 2021-2022, nous avons réalisé le suivi de l'application de
206 recommandations provenant de 25 rapports d'audits de performance
ou d'audits financiers. La majorité des recommandations ont été jugées
appliquées ou ont donné lieu à des progrès satisfaisants.
En terminant, je tiens à remercier très
sincèrement les équipes qui ont travaillé très fort à la préparation de chacun
de ces chapitres. Je suis maintenant prête à répondre à vos questions en lien
avec ces rapports.
Le Modérateur : Merci beaucoup.
On va d'abord procéder avec une période de questions en français, deux
questions par journaliste. On fera plusieurs tours, si nécessaire. Et nous
débutons aujourd'hui avec Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
Mme la vérificatrice. Je voudrais d'abord que vous me parliez des méthodes
d'analyse pour les retards d'apprentissage. En fait, ce qui ressort de cet
aspect du rapport, c'est qu'on n'a pas fait d'examen du ministère, finalement,
et donc on s'est privé d'outils, selon ce que vous dites. Pourquoi... Quelles
sont les raisons qu'on vous a données pour ne pas avoir utilisé les examens du
ministère? Parce que ce que vous dites, c'est que vous auriez... on aurait pu
quand même tenir l'examen du ministère, faire une normalisation des notes, là,
pour tenir compte, évidemment, peut-être du... mais on aurait eu un outil.
Mais qu'est-ce qu'on vous a dit, au
ministère de l'Éducation, pour justifier le fait qu'on n'a pas... qu'on s'est
passé de ces outils-là d'analyse?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
premièrement, en novembre 2020, il y a un mémoire qui est présenté au Conseil
des ministres mentionnant qu'il y a un risque qu'il y ait des difficultés
accrues pour les élèves. À ce moment-là, on dit : Ce serait intéressant
d'avoir un examen du ministère, là, qui permette de faire l'évaluation, quitte
à ce qu'on normalise les notes. On a fait le choix, en janvier 2021, de ne pas
préparer d'examen du ministère. Même si on était en janvier 2021, on a fait le
choix que, pour l'année 2020‑2021, il n'y en aurait pas, donc, en juin
2021, il n'y en aurait pas. Donc, il n'y en a pas eu, ce qui fait que le
ministère de l'Éducation s'est privé d'informations importantes qui lui
auraient permis d'avoir une information sur l'état de situation des élèves qui
ont eu à vivre, depuis mars 2020, soit des coupures au niveau de l'enseignement
ou soit de l'enseignement à distance.
Lorsque... Un des commentaires... Le commentaire
qu'on a eu, c'est relativement à l'aspect juridique de la chose, hein? C'est
ça, c'est...
M. Fortin (Alain) : C'est ça,
mais, pour les analyses, là, on dit... Parce que je pense que M. Lacroix le
cherche. Il n'y a en pas eu, d'analyse.
Mme Leclerc (Guylaine) : Un,
il n'y en a pas eu, d'analyse, mais...
M. Fortin (Alain) : Il n'y a
pas eu d'analyse qui justifiait, là.
Mme Leclerc (Guylaine) : Il
n'y a pas eu d'analyse qui justifiait, mais on mentionne aussi à l'effet que...
Bien, vas-y, Alain.
M. Fortin (Alain) : Bien,
c'est ça, il n'y avait, premièrement, pas d'analyse. Puis l'autre élément, on
nous mentionnait : Bien, juridiquement, il y aurait eu une difficulté à...
Parce que certaines épreuves, c'est juste les centres de services qui peuvent
avoir accès aux données, là, parce qu'il y a certaines épreuves... mais ce
qu'on a constaté, nous autres, juridiquement, bien, s'il n'y aurait pas eu, en
tout cas, les noms des étudiants à enlever, la PRP qu'on appelle, là, dans le
jargon, bien, il n'y aurait pas eu de problème, là.
Mme Leclerc (Guylaine) : Avoir
l'information pour pouvoir avoir l'information à l'intérieur... à l'ensemble du
Québec.
M. Lacroix (Louis) : Donc, on
s'est privé d'un outil important et, malgré ça, on a investi 88 millions
dans un plan de tutorat ou d'accompagnement, là, pour les jeunes. Donc, ce
plan-là n'était basé sur rien, dans le fond? Il n'était pas basé sur des
données probantes, là?
Mme Leclerc (Guylaine) : Le
montant de 88 millions pour le tutorat a été réparti à la grandeur des
centres des services scolaires en fonction des effectifs, donc, parce qu'on
n'avait pas de données sur quelles étaient les régions qui en avaient le plus
besoin, quels étaient les centres de services scolaires qui en avaient le plus
besoin. Et, à l'intérieur des centres des services scolaires, bien, la
répartition était variable d'un centre de services scolaire mais sans avoir
l'information complète sur l'état de situation.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
si on avait eu l'information complète, juste pour bien comprendre, c'est qu'on
aurait pu mieux cibler les endroits où il y avait peut-être plus de besoins,
par exemple dans telle commission scolaire ou dans tel... Là où on voyait, par
exemple, qu'il y avait... on aurait pu envoyer davantage d'argent là, moins
dans des régions où ça s'était mieux passé. C'est ce que je comprends.
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
c'est que l'exercice de tutorat, c'est justement pour aider les étudiants.
Donc, ça aurait été important de fournir ce support-là aux régions et dans les
centres de services scolaires qui en avaient le plus besoin et, à l'intérieur
des centres de services scolaires, avoir l'information pour pouvoir le répartir
adéquatement aussi à l'intérieur des écoles.
Le Modérateur : Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous. Mme Leclerc, décembre 2022, est-ce que vous considérez,
actuellement, que les jeunes ont rattrapé ce qu'ils ont perdu durant la
pandémie? Est-ce que le ministère a mis en place des mesures pour les
favoriser, entre autres, là, le un quart des élèves, là, qui est à... problème
de décrochage ou qui a des problèmes d'apprentissage? Est-ce qu'il y a des
mesures qui ont été mises en place pour pallier au problème de l'enseignement à
distance?
Mme Leclerc (Guylaine) : Notre
rapport porte sur... C'est quoi, la période?
M. Fortin (Alain) : C'est
justement, là, de mars 2020 aller jusqu'à juillet 2022... Je vais te le dire exactement...
M. Laforest (Alain) : C'est
juillet 2022.
Mme Leclerc (Guylaine) : Juillet 2022,
donc. Bien, c'est vrai que notre portée, là, c'est cette période-là, donc...
Mais après ça dans quelle mesure est-ce que...
M. Laforest (Alain) : Je vais
formuler ma question autrement.
Mme Leclerc (Guylaine) : Oui,
allez-y.
M. Laforest (Alain) : L'apprentissage
à distance, ça a été deux mois. Vous notez que, durant ces
deux mois-là, il y a eu des carences, il y a eu mauvais suivi, que les jeunes
ont été laissés seuls, particulièrement les enfants à décrochage. Après ce
deux mois-là, pour la période suivant, selon les données que vous avez
recueillies au ministère, est-ce qu'il y a eu des mesures de rattrapage qui ont
été faites pour rattraper ces jeunes-là ou c'est tombé dans les dédales, puis
on les a laissés aller en se disant : C'est plate, mais ils ont perdu
deux mois de leur vie, puis peut-être qu'en bout de ligne ils n'auront pas
de diplôme?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
on a émis des mesures d'une valeur de 88 millions de dollars, mais
sans savoir si ça allait vraiment aux enfants qui en avaient vraiment besoin.
Et ce que nous disons dans notre rapport, c'est que, dans les
deux premiers mois, les écoles étaient fermées. Ça a été en mai 2020
pour qu'on ait un décret qui fasse en sorte qu'on puisse faire de l'éducation à
distance, et ça n'a été que trois semaines avant le début des classes, en
septembre 2020, qu'on a émis des directives sur le nombre d'heures minimal
qui était requis pour chacun des centres de services scolaires.
M. Laforest (Alain) : Dans
l'autre dossier qui m'intéresse, Hydro-Québec, au fond, ce que vous dites,
c'est que son réseau de distribution manque d'amour, là.
Mme Leclerc (Guylaine) : Il y
a un accroissement des pannes, un accroissement de la durée des pannes.
Effectivement, il y a des lacunes importantes au niveau du réseau de
distribution, je vous dirais, au niveau de la maintenance préventive du réseau
de distribution.
Le Modérateur : Kim Vermette,
Radio-Canada.
Mme Vermette (Kim) : Bonjour,
Mme Leclerc. Tu sais, quand vous parlez, là, de dommages importants, et
tout, pour les enfants qui ont des problèmes d'apprentissage, est-ce qu'on peut
dire que la gestion qui a été faite par le ministère de l'Éducation, ça aura un
peu des dommages irréversibles, là, sur ces enfants-là qui ont des retards
d'apprentissage? Est-ce qu'on va sentir longtemps l'effet de la gestion qui a
été faite pendant la pandémie?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
c'est... Je pense que tout le monde... Vas-y, tu peux...
M. Fortin (Alain) : Bien,
moi, ce que je reviendrais, c'est que ce qui est important... ce n'est pas
irréversible, c'est important, c'est de savoir comme il faut ces retards-là,
comme nos recommandations le mentionnent. Puis on a une autre recommandation,
la recommandation n° 4 : mettre en place des mesures, justement, de
rattrapage nécessaires, pour justement, là, favoriser la diplomation, favoriser
la réussite puis favoriser tout, là, pour faire en sorte qu'ils ne décrochent
pas, là. Ça fait qu'on ne dit pas du tout que c'est irréversible, ce qu'on dit
quand on recommande, c'est de connaître comme il faut le portrait, parce qu'il
y en a, c'est peut-être en français, puis, même en français, ça peut être en
lecture ou en écriture, puis ça dépend des endroits. C'est de savoir c'est où
qu'il est, le retard, puis de mettre en place les mesures, là, justement, pour
récupérer ces retards-là.
Mme Vermette (Kim) : O.K.,
mais on peut parler quand même de deux années... C'est quand même
deux grosses années, là, où il y a eu une gestion qui a été un peu
défaillante.
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
dans un premier temps, au début, il n'y a pas eu de directive claire.
Deuxièmement, le ministère n'est pas en mesure de connaître le portrait de la
situation, bien qu'il ait investi des sommes importantes, 88 millions, il
ne l'a pas réparti en fonction des besoins des enfants qui sont plus dans le
besoin, qui ont des risques de décrochage.
Le Modérateur : Gabriel Côté,
Agence QMI.
M. Côté (Gabriel) : Bonjour,
Mme Leclerc. À la page 115, 116 de votre rapport, vous dites que
42 millions de dollars d'appareils de visioconférence ont été achetés
puis que ces appareils ont été peu utilisés. Puis, à la page suivante, on voit
qu'il y a 14 650 appareils qui ont été livrés dans les centres de
services scolaires mais que seulement un peu moins de la moitié a été
installée. Je voudrais savoir : Ils sont où, ces appareils de
visioconférence là, actuellement? Ils sont stockés sur des chariots à quelque
part?
Mme Leclerc (Guylaine) : Je
vais te laisser, c'est toi qui as été sur place.
M. Fortin (Alain) : Comme on
le mentionne, là, vous l'avez bien fait référence, au tableau, là, ils sont
tous envoyés dans les centres de services ou les commissions scolaires,
qu'importe, là, le… Ils sont tous envoyés, il y en a 14 650. Il y en a qui
sont installés, environ à peu près 48 %, ça fait que, là, votre expression
est bonne, sur des chariots, mais d'autres ne sont même pas encore installés.
Ça fait que je ne sais pas si ça répond complètement à votre question, là,
mais...
M. Côté (Gabriel) : Donc, ils
sont à quelque part dans les centres de services scolaires?
M. Fortin (Alain) : Ils sont
à quelque part dans les centres de services, mais ils ne sont pas encore
installés pour être possiblement utilisés, là. Ils ne sont pas encore... ça,
c'est...
M. Côté (Gabriel) : Comme ces
appareils-là peuvent être utilisés seulement dans le cadre de projets-pilotes,
si de l'enseignement à distance est nécessaire, est-ce qu'on doit craindre que
leur durée de vie utile expire avant qu'on puisse les utiliser?
M. Fortin (Alain) : Bien,
nous, pour répondre…
Mme Leclerc (Guylaine) : Ah,
tu peux répondre.
M. Fortin (Alain) : Oui.
Bien, nous, en tout cas, il y a déjà un problème autre, dès le début, là, c'est
la dimension, là, éthique, là. Parce qu'il y a eu ces achats-là, puis après ça,
on a réalisé qu'il y avait des dimensions éthiques, là, que, dans les
paragraphes 45, 46, là, je fais référence à ceux-là, qu'on a dit que
c'étaient des dimensions éthiques, à savoir, ils ont réalisé rapidement que,
dans le fond, pour faire histoire courte, là, il y en a qui peuvent être en
classe puis d'autres sont chez eux. Mais, chez eux, mettons que, moi, c'est mon
enfant qui regarde, moi, je pourrais passer à côté puis voir Paul qui a
beaucoup de difficulté, là. C'est ça qui créait... Puis là je saurais que Paul,
qui est pas loin de chez nous, bien... Ça fait que, là, c'est un problème
d'éthique, que ça a créé. Ça fait que, l'utilisation — là, je
comprends que vous parlez de désuétude, on n'a pas couvert ça, nous, c'était
déjà même avant ça — c'est l'utilisation au niveau d'éthique. Là, ça
crée un problème, d'où c'est peu utilisé.
M. Lacroix (Louis) : Et, si
on avait fait une étude au préalable, on aurait su que ça ne marchait pas?
M. Fortin (Alain) : Bien,
c'est pour ça que, là, je vous réfère à notre recommandation qui dit,
justement, là, «réaliser une analyse adéquate des besoins avant chaque
acquisition d'équipement», là. Justement, c'est quand on fait une analyse
adéquate des besoins, on aurait pu réaliser, fort possiblement qu'on aurait
réalisé ces enjeux-là, là, d'éthique qui faisaient en sorte que l'équipement,
là, créait des enjeux majeurs, là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Avant
de passer en anglais, je vais me permettre aussi des questions. Hugo
Pilon-Larose, de La Presse. Bien, pour rester en éducation, justement,
avez-vous l'impression, à la lumière des constats que vous faites aujourd'hui
dans votre rapport, qu'au MEQ on navigue souvent à vue? Il nous manque des
données lorsqu'on prend des décisions. Est-ce que vous aimeriez avoir, par
exemple, un tableau de bord comme on a en santé pour pouvoir suivre ce qui se
passe au ministère de l'Éducation?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
le mandat qu'on a fait, c'est un mandat qui était assez ciblé. C'est un mandat
qui était sur l'enseignement à distance, pas en période de pandémie. Donc, je
ne suis pas en mesure de vous répondre sur quel est leur tableau de bord, là,
actuellement, là. Ce n'était pas le sujet de l'audit.
Par contre, lorsqu'on mentionne est-ce
qu'ils naviguent à vue, ils n'ont pas un portrait actuel de l'état de
situation. Donc, au moment où on a fait… jusqu'en juillet 2022, où on a cessé,
arrêté notre audit, il n'y avait pas le portrait de l'état de situation, est-ce
que… où étaient les enfants qui étaient plus en difficulté et, comme le disait
mon collègue, dans quelles matières est-ce qu'il y avait des problèmes plus
importants.
M. Pilon-Larose (Hugo) : C'est
incroyable, quand même. Vous trouvez ça incroyable, de constater ça?
Mme Leclerc (Guylaine) : C'est
effectivement une lacune importante. Il est important que le ministère de
l'Éducation connaisse l'état de... quel est l'impact de la pandémie et de l'enseignement
à distance sur les élèves du Québec.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Concernant
Hydro-Québec, le réseau de distribution manque clairement d'amour. La société
d'État est de moins en moins fiable, et la situation ne s'améliore pas assez
rapidement, au même moment où le gouvernement annonce déjà qu'on veut
construire un demi-Hydro-Québec de plus pour répondre aux besoins énergétiques
de la province. Est-ce que ça part mal?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
ce que vous me parlez, c'est de la production, et notre rapport ne portait que
sur la distribution. Donc, la distribution, c'est à partir du moment où on...
il y a la production d'électricité, après ça, il y a le transport de
l'électricité et ensuite il y a la distribution vers nos résidences ou les industries.
Alors, notre audit ne portait que sur le réseau de distribution. Eh bien, ce
qu'on mentionne, c'est que la fiabilité du service de distribution a baissé de
façon importante au cours des dernières années.
Le Modérateur : On peut
passer en anglais maintenant avec Kelly Greig de CTV News.
Mme Greig
(Kelly) :
Good
afternoon. I won't ask you to do a resumé in English, but it seems like the
message overall with the Ministry of Education is that, just generally, it
didn't really know what was going on in schools. Is that a fair assessment?
Mme Leclerc
(Guylaine) :
Well,
they don't have a portrait that is sufficient to know where are the
difficulties. So, it would have been important that they had known where are
the issues, where are the risks for the students, or the risk is in that type
of area, is the risk in that type of subject, lecture, mathematics, or other.
So, it would have been important that «ministère de l'Éducation» would have
that portrait.
And, even on
November 2020, they had written a memoir to the «Conseil des ministres»,
the Executive, I would say, saying that there is a risk for the students that
there would be a lack on the knowledge. So, they say : Well, we propose to
have some ministry examination but with maybe doing a type of standardisation
to be sure that there is no impact. And, in January, they decided to not go
with the ministry exams, so they haven't been able to get a portrait of what
was the situation in Québec.
Mme Greig
(Kelly) :
In
your report, you note how important it is for students to do well in elementary
school, because then, when they go to high school, they have a better chance of
staying there and not dropping out. For this catch-up that you're recommending,
if you could just give an idea of how vital that is for student success.
Because you noted in your report that, you know, you don't want students
dropping out in high school because they're behind in elementary school.
Mme Leclerc
(Guylaine) : Well, that's important, and I
think that the «ministère de l'Éducation» knows how it
is important. They have injected, I would say... invested 88 million
dollars for «tutorat», but the issue is that they just don't know who are in
need. And, having known that, they would maybe have been able to spend that
80 million dollars in a proper way.
Le
Modérateur : Franca Mignacca, CBC News.
Mme Mignacca
(Franca G.) :
On
the education report, I know you said that, you know, there was data missing,
but do we have any idea of the kind of impact that online learning had on
students with learning disabilities, specifically?
Mme Leclerc
(Guylaine) :
Well,
even in the memoir of November 2020, the «centres de services scolaires»
mentioned that they see an impact on their students. So, what will be the
impact on the long-term, I just don't know, it's not my speciality, so... But
it is important that the «ministère de l'Éducation» knows what is going on in
Québec regarding the possibility of lack of learning for their students.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
And in
terms of the section on Hydro, can you describe a bit what led exactly to, you
know, these non-weather-related power outages? And what exactly you're
recommending to fix it?
Mme Leclerc
(Guylaine) :
Well,
our recommendation is that they have to fix some objectives to improve the
network of the distribution, they have to reinforce their tools to know what
are the assets that are getting older and older. So, they need to get some
tools to help them to identify how it goes regarding that. And they have to improve
the planification of the «plan de maintenance», so maintenance plan. So, they
have to improve the maintenance plan.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
Just a
clarification though, in terms of the reliability of the network, is it
becoming less reliable because of aging equipment?
Mme Leclerc
(Guylaine) :
Well,
more you have aging equipment, more there are some risks, so you have to
know.correctly what are your assets, and you have to plan on how you will
manage those assets that are getting older. So, there are many impacts, there
are many reasons. Some reasons are that, year after year, they are not able to
do what they had planned, to do the maintenance of the distribution network.
Mme Greig
(Kelly) :
If I
may, just a technical question as well. When you say the «centre de services
scolaire», those are the French boards, in your study, did you also include the
English school boards, the anglophone school boards? Is it all of them?
Mme Leclerc (Guylaine) : Est-ce
que ça comprend les...
Mme Greig (Kelly) : Parce que
le centre de services scolaire, c'est...
M. Fortier
(Alain) :
Les deux.
Mme Greig (Kelly) : Les deux.
O.K. Merci.
M. Fortin (Alain) : Nous, on
le dit ici, on a utilisé l'expression «centre de services scolaire» mais pour simplifier
le texte, parce qu'on sait qu'il y a x centres de services puis il y a
sept commissions scolaires anglophones, mais c'est fin de simplification.
Quand vous voyez ici, dans le rapport, «centre de services scolaire», c'est
l'ensemble des... tout.
Mme Greig (Kelly) : Merci.
Le Modérateur : On va faire
une deuxième ronde de questions en français. Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Sur
Hydro-Québec, ce que je comprends, c'est qu'ils avaient vécu à peu près la même
situation dans les années 90, puis finalement ils n'ont pas appris de
leurs erreurs, si je comprends bien. Parce que vous avez... Il y avait un
constat qui était semblable, là, au niveau de la dégradation des équipements
dans les années 90, puis ils avaient lancé un programme, comment dire, de
remplacement des équipements. Puis finalement on arrive 25 ans plus tard
ou 30 ans plus tard puis on est encore dans la même situation. On n'a pas
appris des erreurs passées?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
notre audit porte de 2012... C'est-u 2012, hein, c'est ça?
Mme Rivard (Caroline) : On a
regardé les données depuis 2012 jusqu'à 2021.
Mme Leclerc (Guylaine) : Mais
tu as peut-être quelque chose sur les années 90?
Mme Rivard (Caroline) : Bien,
effectivement, c'est ce qu'on mentionne dans le rapport. Dans le fond, il y a
déjà eu une situation similaire, là, dans les années 90. Puis,
aujourd'hui, Hydro-Québec se retrouve aussi, là, devant des actifs qui sont
vieillissants. Plusieurs en sont à plus de la moitié de leur durée de vie, il y
a des remplacements qui vont s'accélérer au cours des prochaines années. Et ce
qu'on mentionne dans notre rapport, c'est que sa stratégie de maintenance n'a
pas été... Hydro-Québec n'a pas pu nous démontrer qu'elle avait vraiment adapté
sa stratégie de maintenance pour faire face à ce vieillissement-là. Donc,
effectivement, là, il y a une recommandation à cet effet-là, là, d'ajuster sa
stratégie puis de s'assurer de pouvoir faire face à ça.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
qu'est-ce qui fait qu'on prend du retard? Parce qu'en 2020, quand on
constate, là, que la fiabilité du réseau est en baisse, on décide de lancer un
plan pour essayer de remplacer les équipements puis de fiabiliser le réseau,
puis on prend du retard. Pourquoi on prend du retard dans ce programme-là?
Pourquoi on n'est pas capable de prendre le dessus?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien
là, le plan est de... a commencé en 2021, là, le plan de réduction des pannes,
là, que vous parlez, mais, même avec ce plan de réduction des pannes là, bien,
il y a des lacunes. Dans un premier temps, on a mal évalué le coût que ce
serait, donc on l'avait évalué à 800 millions de dollars… 800, c'est
ça? Et, en décembre 2021, on l'a réévalué à 1,14 milliard de
dollars. Et il y a des possibilités que l'application de ce plan-là prenne près
d'une dizaine d'années pour être réalisée… près d'une dizaine d'années de
retard. Alors, il y a effectivement des lacunes importantes au niveau de la
planification.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'il ne devrait pas y avoir un programme d'amélioration continue? Parce
que, là, on semble arriver... Tu sais, si on se fie à l'histoire, ce qui s'est
passé il y a 30 ans, dans les années 90, on constate ça, on répare le
réseau, puis après ça on continue à aller comme ça, puis là, d'un coup, woups!
en 2020, on dit : Ah! mon Dieu, on est encore dans la même situation
qu'il y a 30 ans, ça fait qu'on refait un autre programme. Est-ce qu'il ne
devrait pas y avoir un programme d'amélioration continue qui soit implanté pour
éviter, justement, qu'on se retrouve, à terme, dans des situations semblables?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
c'est nos recommandations. Nos recommandations sont à l'effet d'établir des
objectifs étayés d'amélioration de la fiabilité du réseau de distribution, et
puis, une fois qu'on a mis ces objectifs-là, bien, mettre en oeuvre le
programme qui va faire en sorte qu'on va pouvoir l'atteindre.
Le Modérateur : Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Je vais
continuer là-dessus. Est-ce qu'une des réponses Hydro-Québec vous dit qu'ils
n'ont pas suffisamment d'argent pour le maintenir, le réseau, à niveau? Comment
ils justifient le fait qu'ils ne l'entretiennent pas, le réseau?
Mme Rivard (Caroline) : Bien,
dans le fond, ce n'est pas nécessairement une question, là, qui est énoncée
dans leur réponse. Ils ont adhéré à nos recommandations, dans le fond, ils
disent qu'ils vont les mettre en oeuvre. C'est la teneur de leurs commentaires,
aussi de leur réponse.
M. Laforest (Alain) : ...ils
vous ont dit quoi quand vous avez dit : C'est parce que ça fait
30 ans, vous l'avez encore laissé aller pendant 30 ans, votre réseau,
là? Comment ils vous ont expliqué ça, là? Ils ont dû vous parler, les
gestionnaires de chez Hydro-Québec. Comment ils ont justifié le fait qu'ils
n'aient pas supervisé la mise à niveau ou le… du réseau?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
on a les commentaires d'Hydro-Québec dans notre rapport, là, comme vous le
voyez. Puis, notre rapport, comme vous voyez, est assez factuel, là, O.K., donc
quelle est l'augmentation des pannes, quel est le délai entre...
M. Laforest (Alain) : ...est-ce
que ça vous a convaincus, ce qu'Hydro-Québec vous a dit pour justifier le fait
que leur réseau ait encore des problèmes, les mêmes problèmes qu'il y a
30 ans?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
la façon dont on travaille, nous, on identifie des lacunes, des éléments à
améliorer, et après ça, on fait des recommandations. Et on va faire un suivi
des recommandations. Donc… Et, dans leur réponse, souvent, les entités vont
nous donner certaines bribesd'explication.
Mais, ce qui est important pour nous, c'est que la situation soit corrigée.
M. Laforest (Alain) : Ça fait
que vous n'êtes pas certaine que, dans 30 ans, on ne vivra pas le même
problème, là.
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
premièrement, on a fait des recommandations qui sont assez claires et,
deuxièmement, on fait un suivi des recommandations de façon régulière.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Je
poursuis sur ce sujet-là, également, concernant Hydro-Québec. On est bientôt
près de 25 ans après la crise du verglas. Le réseau serait-il tout aussi
fragile, justement, au niveau de la distribution, si une crise similaire
survenait dans les prochaines années, là?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
c'est certain que, quand il y a un impact météorologique… Mais, plus le réseau
est solide, mieux c'est. Mais la crise du verglas a beaucoup impacté le
transport, là. Donc, c'est les gros pylônes, ça, c'est le transport. Et c'est
attendu que plus tes actifs sont vieillissants, moins tu connais l'état de
situation de tes actifs, où ils sont, ceux qui doivent être changés. Bien, les
changements climatiques ou les événements météorologiques, bien, ça peut avoir
un impact de façon plus importante.
Le Modérateur : En terminant,
est-ce qu'il y a d'autres questions en français ou en anglais, avant de
conclure?
M. Laforest (Alain) : Peut-être
une petite dernière sur les centres de services. À la lumière de ce que vous
avez eu comme information, là, en mai 2020, est-ce qu'ils étaient désorganisés?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
ça a pris... bien, je vous dirais, en mai 2020, donc deux mois après qu'on ait
fermé les écoles puis qu'on ait décidé que... on ait préparé un décret qui
faisait en sorte qu'il pourrait y avoir de l'enseignement à distance, à partir
de ce moment-là, jusqu'à la fin août, bien, il n'y avait pas de directive
auprès des centres des services scolaires sur quelles étaient les exigences
minimales. Donc, il y a certains centres de services et certaines écoles
secondaires qui n'ont pas donné d'enseignement à distance à partir de mai pour
les deux mois, là, mai et juin 2020. Puis il y en a d'autres qui avaient
dit : Bien, nous, c'est minimalement 50 minutes par jour
d'enseignement à distance, qu'on va exiger. Donc, il n'y avait pas d'uniformité
entre un centre de services scolaire par rapport à un autre.
Le Modérateur : Kim Vermette,
Radio-Canada.
Mme Vermette (Kim) : Juste
être sûre de bien comprendre, une dernière question sur l'enseignement à
distance, toujours, là. Est-ce que, finalement, on a un peu raté la cible? Tu
sais, le ministère n'a pas mis son énergie à la bonne place en lançant, par
exemple, ce programme-là, de tutorat, de 88 millions, mais sans savoir un
peu où il mettait ses ressources?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien,
c'est le problème. C'est autant pour le 80 millions de tutorat où on n'est
pas en mesure de connaître où sont vraiment les besoins, c'est un peu la même
chose pour le 42 millions d'équipements audiovisuels qui n'a pratiquement
pas été utilisé, où on n'a pas identifié le besoin à l'origine. Donc, le
ministère de l'Éducation, dans les deux cas, aurait dû avoir l'information pour
pouvoir prendre les décisions adéquates.
Le
Modérateur :
Kelly
Greig, CTV News.
Mme Greig
(Kelly) :
Yes.
On the same topic. With the distance learning and the differences between
different school boards and even different schools, in your assessment, would
that put certain students at a better chance of graduating just because their
schools had better resources at the time and others would have a disadvantage
because their schools didn't?
Mme Leclerc
(Guylaine) : What we say is that it's
important that the «ministère de l'Éducation» knows that. It's important that
the «ministère de l'Éducation», knows which school board or «centre de services scolaire» needs less
budget or «tutorat» than others. So, that is to the «ministèrede l'Éducation» to know that. And what we
have seen, for the period that we have audited, is that, for that period, they
didn't know.
Mme Greig
(Kelly) : That's a big problem, I assume,
because some students will have better chances of graduating than others.
Mme Leclerc
(Guylaine) : Well, that's to the «ministère» to know that. And what we
can say is that they just don't know.
Le Modérateur
:
Franca Mignacca, CBC.
Mme Mignacca (Franca
G.) : When you speak of issues with
communication, at the beginning of the pandemic, especially between the
Ministry and the school boards, what exactly... like, what kind of information
do you think should have been conveyed? And what kind of impact, concretely,
does this have on students?
Mme Leclerc
(Guylaine) : Well, just to give you an example, some high schools,
from May 2020, for May and June, some high schools just didn't provide any
course and some other high schools had put some directives, to their… Some
«centres de services scolaires» had put to… I restart, O.K.? Some high schools
had decided to have 50 minutes of distance learning per day and some other high
schools just didn't have, at all, any distance learning for that period of
time, for May and June 2020.
So, what we would have
liked to see is that, right in May, the «ministère» would have guide the
«centres de services scolaires». And it took them many months, they only did
that a few weeks, three weeks before September 2020, just, so, three weeks
before they start the new classes for 2021.
Mme Mignacca (Franca
G.) : So, what you're saying is this could have had an impact on the
quality of education some students received?
Mme Leclerc
(Guylaine) : Well, I cannot conclude, because they haven't done any
evaluation. But what we can see is that some high schools provided some courses
on learning distance and other didn't. So, you can conclude by yourself.
Le
Modérateur : Merci beaucoup. C'est ce qui met fin au point de presse.
Merci.
(Fin à 11 h 48)