(Huit heures vingt-six minutes)
M. Fortin :Bonjour, tout le monde. Merci. Merci d'être là. Hier, on a
entendu, bien évidemment, le discours de M. Legault qui, dans plusieurs
secteurs, nous... en fait, qui, de façon générale, nous semblait comme une
espèce de pot-pourri de priorités. On aurait dit que M. Legault avait
demandé deux ou trois lignes à chacun de ses ministres pour pouvoir les réciter
devant eux, devant tout le monde.
Mais on entendait un thème qui revenait
souvent, M. Legault demandait des résultats à ses ministres. Il leur
donnait des cibles précises avec des résultats précis. Mais il y a un secteur
en particulier où ce n'était pas le cas, en santé. Moi, je n'ai pas entendu de
demandes précises envers M. Dubé. Il avait des demandes précises envers
les ordres professionnels, parler de décloisonnement, mais de demandes
précises, de cibles précises envers son ministre de la Santé, il y en avait
bien peu.
Et je dois vous dire que, si M. Legault
veut qu'on juge ses ministres à leurs résultats, bien, regardez la situation
actuelle dans le réseau de la santé, ce serait difficile de juger positivement
le bilan de M. Dubé. La situation dans les urgences en ce moment, vous la
connaissez, elle est extrêmement difficile et extrêmement problématique. Le
plan qui a été présenté par le ministre jusqu'à maintenant, surtout, est ciblé
vers Montréal et très peu pour les régions. Pourtant, les salles d'urgence en
région, elles sont dans une situation extrêmement difficile.
En matière de chirurgies, chaque fois que
le ministre Dubé s'est donné une cible, il l'a ratée. Il l'a raté lors de la
première cible qu'il s'est donnée en 2021. L'an dernier, il nous a dit... ou en
avril dernier, il nous a dit : Je veux revenir, d'ici un an, à des niveaux
prépandémiques de gens qui attendent pour des chirurgies. Mais jusqu'à
maintenant, il n'a eu aucun impact. Il y a exactement le même nombre de
Québécois qui attendent pour une chirurgie en ce moment que lorsque le ministre
Dubé s'est fixé cette cible-là. Alors, je comprends le premier ministre de n'avoir
donné aucune cible à son ministre de la Santé, mais c'est malheureux pour les
Québécois qui, jusqu'à maintenant, ont eu très peu d'avancées à ce niveau-là.
Dernière chose au niveau de la santé avant
de prendre vos questions : la situation dans le Nord québécois. Je vois
encore ce matin des données qui sont frappantes, des situations qui sont
choquantes. Et malheureusement on dirait qu'à chaque deux, trois semaines, c'est
le même constat qui s'impose : il y a un manque flagrant de ressources.
Et, quand on manque d'intervenants en protection de la jeunesse dans le Nord
québécois, on laisse des enfants subir des sévices, on laisse des enfants subir
de la violence, on laisse des enfants vivre dans des conditions qui sont
complètement inacceptables. Quand on n'a pas d'infirmière dans un village du
Nord québécois, on laisse des gens continuer leur vie sans aucun accès aux
soins de santé. Je demande au gouvernement, qui n'en a fait aucune mention, du
Nord québécois, hier, dans son allocution, de prêter une attention particulière
à ce qui se passe dans le Nord. C'est une tragédie envers laquelle on devrait
tous être sensibles.
M. Laforest (Alain) : M. Fortin,
actuellement, dans les hôpitaux, partout au Québec, là, on est frappés par un
trio de virus respiratoires, ça ne va pas très bien, puis même qu'on commence à
avoir beaucoup de jeunes qui quittent les classes. On fait quoi, là? Qu'est-ce
que vous demandez au gouvernement? Est-ce qu'on ramène le masque, on met des
mesures sanitaires plus sévères? On ne s'en va vraiment pas dans la bonne
direction, là, à quelques jours des Fêtes, là.
M. Fortin :Bien, d'abord, je demande des explications claires, de la
part du ministre de la Santé, de la part du directeur de la santé publique, à
savoir pourquoi il n'y a pas des directives précises pour garder les enfants
malades à la maison. Pourquoi on accepte de les envoyer en service de garde,
entre autres? Je pense qu'il y a lieu d'avoir des précisions à ce niveau-là de
la part du directeur de la santé publique, du ministre de la Santé, parce qu'il
y a beaucoup de parents qui se posent la question quand ils voient leurs
enfants qui fréquentent des enfants qui sont malades et que ça semble acceptable
pour la Santé publique.
L'enjeu de la ventilation en demeure un.
Le gouvernement a fait un choix au cours des dernières années, choix différent
des autres provinces. L'Ontario a investi de façon massive dans sa ventilation.
Le Québec ne l'a toujours pas fait. Alors, si on cherche pour des facteurs qui
peuvent contribuer à la situation actuelle, je vous soumets que ça peut en être
un.
Pour ce qui est du reste, dans les
urgences comme telles, moi, de voir qu'on accepte que 1 200 à 1 500 patients
se rendent aux urgences, des gens qui sont malades, des gens qui ne vont pas
bien, des enfants, des parents avec leurs enfants, des parents qui prennent le
temps — on est l'hiver, là — d'habiller leur bébé, leurs
enfants, de les amener à l'urgence, de préparer des collations, de préparer
tout ce qu'on a besoin pour passer des heures et des heures à l'urgence, et qu'ils
ne voient jamais personne.... Parce qu'aujourd'hui, là, il y a 1 200 à 1 500 patients
québécois qui vont aller à l'urgence et qui vont quitter avant de voir quelqu'un.
Ça, c'est une situation qui est inacceptable. Il faut mettre en place un
mécanisme pour que ces gens-là ne quittent pas sans avoir vu qui que ce soit.
M. Bellerose (Patrick) : ...c'est
quoi, M. Fortin? Il y a un trio de virus qui frappe partout en Amérique du
Nord. La situation est différente ailleurs. Donc, votre solution à vous, c'est
quoi?
M. Fortin :Bien, moi, je ne peux pas accepter une situation où il y a
des gens qui appellent le 8-1-1 pédiatrique, par exemple, et qui raccroche, et
qu'il n'y a aucun suivi envers ces gens-là. On devrait avoir un mécanisme en
place pour s'assurer que, si on appelle le 8-1-1 pédiatrique et qu'on ne
puisse pas parler à qui que ce soit, au moins quelqu'un nous rappelle. Si
quelqu'un se présente à l'urgence et qu'il ne peut pas voir quelqu'un, il
devrait au moins y avoir un mécanisme pour que ces gens-là aient un suivi. On
ne se présente pas à l'urgence pour rien, là. Il y a des gens qui se présentent
pour des situations graves, puis l'État québécois, après 15 heures d'attente,
24 heures d'attente, est incapable de leur donner la possibilité de parler
à un professionnel de la santé. Ça, c'est inacceptable. Il faut trouver un
mécanisme. Il faut trouver un mécanisme par lequel ces gens-là puissent au
moins parler à quelqu'un de leur situation, voir quelqu'un. Je ne peux pas
croire qu'on ne peut pas organiser le réseau de façon à ce que quelqu'un qui
prend le temps de se présenter à l'urgence ne puisse pas voir un professionnel.
M. Bellerose (Patrick) : Sur
les trois députés péquistes qui vont tenter d'entrer au salon bleu aujourd'hui,
qu'est-ce que vous pensez de ce coup d'éclat?
M. Fortin :Le Parti québécois savait la situation dans laquelle il se
plaçait. Aujourd'hui, c'est, disons, la journée ultime, là, de leur
revendication, de leur action politique. Je vais laisser à la présidence le
soin de décider ce qui va se passer. C'est entre ses mains. Mais le Parti
québécois a fait un choix aujourd'hui, alors peu importe ce qui arrivera, ça
leur appartient.
M. Bellerose (Patrick) : ...d'accord
pour abolir?
M. Fortin :Non, je laisse la décision dans les mains de la présidente.
M. Bellerose (Patrick) : Mais,
justement, les quatre partis sont d'accord pour rendre facultatif le serment au
roi. Donc, on pourrait décider de demander à la présidente de les laisser
entrer, parce que, dans le fond, c'est une question de principe, mais tout le
monde est d'accord pour rendre le serment facultatif.
M. Fortin :Tout le monde est d'accord pour rendre le serment
facultatif, tout le monde est d'accord qu'on doit avoir un débat là-dessus, qu'il
doit y avoir un projet de loi présenté à l'Assemblée nationale, qu'on doit
voter là-dessus. Et, à partir du moment où un projet de loi est adopté, bien, c'est
là que la loi change. Mais, pour l'instant, si on veut siéger à l'Assemblée
nationale, selon ce que j'en comprends, selon ce qui est la détermination du
président sortant de l'Assemblée nationale, on doit avoir prêté serment. C'est
pour ça qu'on l'a fait. Ça ne m'a pas fait particulièrement plaisir de prêter
serment au roi, moi non plus, mais on l'a fait pour pouvoir siéger, pour
pouvoir débattre, pour que je puisse aujourd'hui poser des questions en matière
de santé, ce dont le Parti québécois accepte de se priver. Les députés du Parti
québécois, là, qui sont ici aujourd'hui, qui sont élus par leur population, eux
aussi ont fait du porte-à-porte, eux aussi ont choisi d'aller se présenter aux
électeurs, en disant : Je vais défendre vos intérêts en matière de santé,
en matière de logement, en matière de transports, puis aujourd'hui c'est
possible qu'ils ne soient pas là pour le faire, et c'est leur choix.
M. Bellerose (Patrick) : ...un
peu étonnant de votre part. Vous êtes vraiment un fédéraliste, là, assez
convaincu.
M. Fortin :Oui, oui.
M. Bellerose (Patrick) : ...pas
fait plaisir de prêter serment au roi. Donc, même vous, ça vous a déplu?
M. Fortin :Bien, je pense qu'il y a une grande majorité de Québécois
qui pensent qu'un député devrait pouvoir siéger s'il prête serment au peuple
québécois, et je suis de ceux-là.
M. Bellerose (Patrick) : Donc,
à l'avenir, vous n'allez pas prêter serment au roi, vous allez seulement prêter
serment au peuple québécois?
M. Fortin :Si c'est mon option, effectivement.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Aujourd'hui, là, c'est la date de départ de Dominique Anglade, là, à titre de
députée. Est-ce que vous lui avez parlé?
M. Fortin :Non, je ne lui ai pas parlé au cours des derniers jours.
Une dernière journée en tant que députée, je suis certain que c'est poignant
comme moment pour elle, mais je pense qu'elle peut être fière du travail qu'elle
a accompli. Moi, j'ai adoré travailler avec Dominique Anglade la ministre du
Développement économique. Je pense qu'elle a fait un très bon travail à ce
niveau-là. Comme députée locale, j'ai toujours senti une préoccupation immense pour
des enjeux de développement économique en région de sa part. Et ça, je l'ai
apprécié, et beaucoup de gens dans ma région l'ont apprécié aussi. Comme chef
du parti, je pense qu'elle a fait un travail à un moment qui était extrêmement
difficile pour le Parti libéral. Alors, je lui lève mon chapeau. Je lui
souhaite bonne chance pour la suite.
M. Laberge (Thomas) : M. Fortin,
est-ce que ça ne vous rendrait pas mal à l'aise de voir des députés exclus du
salon bleu?
M. Fortin :C'est le choix de la présidence, c'est sa détermination. On
suit les règles, on suit les lois. Nous, on a choisi...
M. Laberge (Thomas) : Vous,
là, ça ne vous rendrait pas mal à l'aise de voir ça aujourd'hui?
M. Fortin :C'est le choix que le Parti québécois fait aujourd'hui.
C'est le choix que le Parti québécois fait aujourd'hui.
M. Lecavalier (Charles) : Est-ce
que vous êtes d'accord avec M. Fitzgibbon qui croit que ça prend des
exceptions à cette idée-là de 100 % d'immigration économique francophone
en disant qu'on se priverait de talents, par exemple, dans... lui a cité
l'exemple de la filière batterie, mais je pourrais vous en donner d'autres, les
jeux vidéo, l'intelligence artificielle, le génie?
M. Fortin :Bien, il y a deux choses, là, sur cette question-là. De
faire en sorte que les gens, partout à travers le monde, les francophones,
puissent rêver de venir au Québec, je crois que c'est une évidence même, on
devrait tendre vers avoir un maximum de francophones parmi notre immigration
économique. Et ça, je pense que tout le monde va être d'accord avec cette
affirmation-là. Cependant, de dire à la communauté grecque, de dire à la
communauté vietnamienne, de dire à la députée qui était ici avant moi, là, Mme Ghazal,
que des gens issus de sa communauté ne pourraient plus venir au Québec, alors
que plusieurs de ces communautés-là, comme la communauté vietnamienne, sont
parfaitement intégrées au Québec, et alors que le gouvernement du Québec ne
fait pas tout en son pouvoir pour franciser les immigrations... Je vous
rappelle que, dans la capitale nationale, aujourd'hui, un nouvel immigrant qui
veut avoir des services de francisation doit attendre trois mois pour le faire.
Alors, le gouvernement du Québec a en son pouvoir, a en sa responsabilité
d'offrir des services à ces gens-là. Alors, avant de dire à toutes ces
communautés-là qu'ils ne peuvent plus rêver à venir au Québec, il me semble que
le gouvernement a ses propres devoirs à faire.
Maintenant, pour ce qui est de M. Fitzgibbon
et de son affirmation, de un, ça m'apparaît très clair, de par son affirmation,
de par celle de Mme Fréchette, que le premier ministre est un peu vite en
affaires. Quand tu as deux de tes ministres qui te contredisent rapidement et
ouvertement, c'est parce que le premier ministre tourne les coins ronds un peu.
Et, pour ce qui est de l'immigration économique, bien sûr que dans des secteurs
de pointe, parfois, c'est important, c'est utile d'avoir des gens qui sont des
experts mondiaux, et je peux comprendre la position de M. Fitzgibbon.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Juste
une clarification. Sur le projet de loi de l'abolition du serment, M. Tanguay
a eu l'air d'avoir changé son fusil d'épaule hier. Il nous disait,
avant-hier : On veut l'étudier, on veut avoir des auditions, des
constitutionnalistes. Puis, hier, il disait : Ah! non, on va le faire
avant Noël. Là, vous dites ce matin que vous voulez entendre des gens. Est-ce
que c'est possible de le faire avant Noël, de régler cette question-là avant
Noël, ou vous allez étirer ça?
M. Fortin :Je ne me souviens pas de vous avoir dit que je voulais
entendre des gens sur le projet de loi, là.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Non,
mais vous vouliez que ça soit fait en bonne et due forme, là.
M. Fortin :Je ne me souviens pas de vous avoir dit ça non plus, mais
je laisse à M. Tanguay le choix de la stratégie parlementaire autour de
tout ça.
M. Laforest (Alain) : Hier,
il a dit : Noël, c'est possible.
M. Fortin :Bien, il faudra voir quand le gouvernement va déposer son
projet de loi, qu'est-ce qu'il contient, mais je pense que tout le monde
s'entend pour dire qu'on veut l'adopter rapidement ce projet de loi là.
Mme Senay
(Cathy) :
Mr. Fortin,
yesterday, you probably saw QS MNAs not standing up when the
lieutenant-governor entered the Blue Room. How do you feel about this?
M. Fortin :
I thought it lacked class, to be quite
honest. As I just said, I'm not particularly happy myself about having to swear
allegiance to the King and understand that the lieutenant-governor is his
representative in the province of Québec, but I thought it lacked class on the
part of Québec solidaire. My mom always raised me to
say: When you have a guest on your house, you stand up and you greet them. I
think the least Québec solidaire should and could have done is to stand up and
greet the lieutenant-governor.
Mme Senay
(Cathy) :
Will
it lack class if three PQ MNAs are expelled from the Blue Room this morning?
M. Fortin :
Well, the presidency here, the Speaker
of the Assembly, has to follow the rules. It's up to her interpretation of what
the rules are at this point. 122 out of 125 MNAs swore allegiance to the King. There's
a good number of them, including myself, who were not particularly thrilled by
swearing allegiance to the King, but we did so nonetheless so that we could
defend our citizen's interest. Two months ago, I went and knocked on a lot of
doors in my riding and told citizens: I will go and defend your interest in
matters of health care, in matters of transportation, in matters of housing, and
that's why I'm here today. That's why we're all at the National
Assembly. So, for the Parti
québécois, to say: I'm willing to sacrifice that to
make a statement, that's their choice and it's unfortunate for their electors.
Mme Senay
(Cathy) :
And
you're ready to put… to accelerate or be there for the study of the Legault Government's bill to make the oath to the Crown
optional?
M. Fortin :
Yes. It has to be studied quickly, this
bill.
Mme Senay
(Cathy) :
Before
Christmas?
M. Fortin :
Well, it depends on when the Government puts it forward, it depends on
what's in the bill, it depends on how exhaustive it is, but I think everybody
agrees it has to be done very quickly.
M. Spector
(Dan) : So, if and when that bill does pass, like,
next time around or in the same situation, you wouldn't swear…
M. Fortin :
Personally, I will swear allegiance to
the people of Québec.
Mme Senay
(Cathy) :
Only?
M. Fortin :
Yes.
Mme Senay
(Cathy) :
Not
the second oath?
M. Fortin :
If I have the choice, I will swear
allegiance to the people of Québec and only to the people of Québec. I do not particularly hold the King
in my heart.
Mme MacKenzie (Angela) :Just going back to health care and the lack of… or not very much
information on that in the speech yesterday. What would you like to have seen?
M. Fortin :
In terms of the speech, I thought… I'll
give Mr. Legault one credit for his speech: the matter of energy. I think
he wants to have a national discussion on energy. I think that is a positive
thing, and we certainly intend to be part of that discussion. At the same time,
for him to make a big stink about: energy, environment and the economy can all
work together, I remember hearing that from political leaders 25 years ago, so,
I think Mr. Legault is kind of stepping into the 21st century in that
regard.
What I would have like to
have seen on a health care front is very specific targets, very specific
measures. He asked all of his ministers for results, but the results on health
care, let's say, are pretty lackadaisical so far from Minister Dubé. I want his
strategies to work, I wish for his strategies to work. It would be a gain for
all of Quebeckers. But, so far,
in terms of catching up on the number of surgeries, in terms of many of the
indicators on health care, we are no further ahead since Minister Dubé has
taken over.
Mme MacKenzie (Angela) :You mentioned, like, 8-1-1, people waiting, like, two hours on the
phone. You know, what sorts of solutions would you propose?
M. Fortin :
Well, there has to be a strategy, there
has to be a plan, so that when people call 8-1-1 and they don't make it to talk
to somebody, that somebody calls them back. You can't just have people who do
not have access to their family doctor, who do not have access to walk-in
clinics, who turn to the 8-1-1 line because they have no other access, simply
drop the line after an hour, an hour and a half, two hours, and then never hear
from the health care system again. Just the same way that you can not have
people walk into an emergency room, wait 15, 20 hours there and walk away
without getting any care. That simply is not something that is acceptable. It's
an obvious failure of the Health Minister and the health care system, and
that's something that has to be fixed. If people are willing to wait all these
hours in the emergency room, the least we could do is call them and verify how
they're doing, what their issue is and what we can do for them.
M.
Bellerose (Patrick) : En français, vous avez dit : Je ne porte
pas le roi particulièrement dans mon coeur. Donc, qu'est-ce que vous avez voulu
dire? Est-ce que c'est le roi, c'est la monarchie? Qu'est-ce que vous avez
voulu dire?
M. Fortin :Non, c'est la monarchie, ce n'est pas le roi lui-même. Je
n'ai rien contre le roi lui-même, je suis certain que c'est une bonne personne,
mais la monarchie, ce n'est pas quelque chose que je porte particulièrement
dans mon coeur.
M. Laberge (Thomas) : ...qui
est archaïque, la monarchie?
M. Fortin :Je pense qu'on est dus pour une bonne conversation au
Canada sur la monarchie. Je pense qu'on est dus pour une conversation sur
l'importance qu'on y accorde, sur le rôle que la monarchie a dans notre système
canadien. Il y a d'autres pays qui l'ont eue, cette conversation-là. Si
l'Australie est capable d'avoir une conversation qui mène jusqu'à un référendum
sur cette question-là, je ne vois pas pourquoi le Canada serait incapable
d'avoir une telle conversation.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que c'est un sentiment qui est partagé dans le caucus libéral?
M. Fortin :Je ne peux pas vous dire, je ne sais pas. Ce n'est pas...
C'est ma position à moi, ce n'est pas une position du parti. Vous m'avez
demandé comment je me sens par rapport au roi et si, personnellement, je
prêterais allégeance au roi. La réponse est non. Je prêterais allégeance au
peuple québécois. Pour le reste, je n'ai pas sondé mes collègues, et ce n'est
pas une position officielle.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
vous êtes prêt à aller jusqu'à une rupture avec la couronne britannique pour le
Canada?
M. Fortin :Bien, je pense qu'on est dus pour une bonne discussion à ce
niveau-là.
M. Laberge (Thomas) : S'il y
avait un référendum là-dessus, vous voteriez oui?
M. Fortin :La réponse, c'est oui, absolument.
M. Laberge (Thomas) : Pour
couper les liens avec la monarchie?
M. Fortin :Personnellement? Oui, personnellement, je suis prêt. Je ne
sens pas une allégeance particulière au roi d'Angleterre. Alors, je ne vois pas
pourquoi on maintiendrait... Je, André Fortin, là, je ne parle pas au nom du
Parti libéral, vous me demandez, comme individu, comment je me positionnerais
dans un référendum sur cette question-là, bien, voilà la réponse.
Mme Plante (Caroline) : Avez-vous
cheminé là-dessus?
M. Fortin :Non, pas vraiment.
Mme Plante (Caroline) : Ça a
toujours été votre position?
M. Fortin :Ça a toujours été. Je n'ai jamais vraiment compris la
raison de ça et... bien, à part la raison historique, là, mais je n'ai jamais
senti d'allégeance particulière à ce niveau-là.
M. Bellerose (Patrick) : ...un
lien avec le fait que vous pensez à la chefferie du Parti libéral?
M. Fortin :Non, non, pas du tout. Pas du tout.
M. Laberge (Thomas) : Si vous
devenez chef, ça va-tu devenir la position officielle du parti? Le parti
libéral antimonarchiste?
M. Fortin :Il n'y a pas eu de discussion au caucus du Parti libéral
sur cette question-là.
(Fin à 8 h 45)