(Onze heures cinquante-trois minutes)
M. Tanguay : Merci beaucoup.
Alors, nous sommes très heureux à la conclusion de notre caucus présessionnel,
l'opposition officielle, l'opposition libérale, nous avons eu un excellent
caucus. Et j'ai pu constater la richesse, la force, les talents de l'équipe.
N'oublions pas que nous avons, au sein de
l'équipe libérale, dix nouvelles députées, dix nouveaux députés.
Alors, il y a eu évidemment une phase, à l'intérieur de nos discussions,
davantage de donner l'information pertinente sur le fonctionnement de l'Assemblée
nationale, les outils parlementaires, et autres. Et, bien évidemment, il y a eu
une partie majeure qui était sur les dossiers, les dossiers de chacune et de
chacun des porte-parole. On a fait un tour global, à savoir quels sont les
enjeux, quels seront les enjeux dès la rentrée parlementaire, le 29 novembre
prochain. Et nous aurons l'occasion d'être une opposition compétente,
rigoureuse, forte qui va parler à la défense de toutes les Québécoises et de
tous les Québécois.
Puis moi, je vais vous dire une chose, je
me sens très, très fier, puis je m'adresse à mes collègues, puis ils le savent,
puis je leur ai dit : Très fier de l'équipe libérale. Et on sera prêts le
29 novembre prochain. Merci beaucoup.
Le Modérateur : Merci. Alors,
nous allons débuter avec les questions. Au micro de gauche, Jocelyne.
Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour,
M. Tanguay.
M. Tanguay : Bonjour.
Mme Richer (Jocelyne) : Quand
on regarde les forces en présence, on voit que c'est un peu disproportionné, le
gouvernement et les partis d'opposition. Est-ce que vous craignez une forme d'arrogance
de la part du gouvernement durant la prochaine session?
M. Tanguay : Vous savez,
nous, on va partir et on va accorder la bonne foi. On pense que le gouvernement
va agir de bonne foi. Et évidemment, si on regarde les quatre années qui
ont précédé, le premier mandat de la CAQ, on a pu voir à l'occasion,
évidemment, l'arrogance ressurgir. On va partir sur des bases nouvelles. Ils
ont été élus, ils forment le gouvernement. Les succès du gouvernement seront
les succès du Québec. Alors, nous n'aurons pas peur de les saluer, pas peur de
faire des propositions constructives. Mais croyez-nous que, lorsqu'il y aura
des iniquités et des injustices, nous allons les dénoncer avec toute la vigueur
que vous pouvez présumer, en ce qui me concerne et en ce qui concerne mes
collègues.
Peut-être, également, pour préciser dans
cette réponse-là, que, si j'avais à établir trois éléments qui seront là,
prioritaires lors des deux semaines qui sont devant nous, il y aura, bien
évidemment, la santé… notre collègue André Fortin a eu l'occasion de faire des
sorties depuis hier, la santé, l'accès aux soins de santé, aux services de
première ligne, et aussi dans le contexte où nous devons être très vigilants
quant aux virus qui circulent, de un. Et, de deux, deuxième priorité de trois,
nous aurons, bien évidemment, la hausse du coût de la vie, l'impact dans le
budget des citoyens et citoyennes, et Fred Beauchemin a également eu l'occasion
de faire des sorties. Et, aussi, nous parlerons d'économie, de pénurie de
main-d'oeuvre.
Mme Richer (Jocelyne) : Quelle
sera la principale faiblesse du gouvernement, selon vous, en ce début de
deuxième mandat?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
je pense que, sans dire que ce sera la principale faiblesse, le principal défi
du gouvernement, c'est de reconnaître les crises, les crises auxquelles font
face tous les Québécois et Québécoises. Ça fait, écoutez, depuis les dernières
années qu'on dénonce… la pénurie de main-d'œuvre, c'est une véritable crise, on
ne l'a pas entendu ça, être qualifié de la sorte par le gouvernement, pénurie
de places en service de garde. Et puis je pense qu'on peut maintenant parler,
en matière de santé, d'accès aux soins, de retard dans les chirurgies. Ce sont
des enjeux majeurs. Alors, sans dire qu'ils n'y répondront pas, chose certaine,
nous serons très vigilants. Et, à l'heure actuelle, santé et coût de la vie, on
ne peut pas dire qu'ils répondent réellement aux crises auxquelles font face
tous les Québécois et les Québécoises.
Le Modérateur : Merci. Micro
de droite.
M. Denis (Maxime) : On le
voit avec la situation, M. Tanguay, dans les hôpitaux, il y a des gens qui
ramènent l'histoire de Gaétan Barrette, cette image libérale, qu'il y a eu des
coupes, que ça a fait mal au système de santé. Puis, si on regarde plus loin,
l'image de la corruption qui a fait qu'encore aujourd'hui le Parti libéral
n'attire pas les Québécois, on l'a vu au dernier scrutin. Comment vous allez
tourner la page maintenant, après trois jours de caucus? Quelle image vous
voulez envoyer aux Québécois du Parti libéral?
M. Tanguay : Écoutez, au-delà
de l'image, vous me parlez de santé et de Gaétan Barrette puis vous me parlez
d'éthique. Je vais vous parler de faits. Première des choses, il sera plus que
jamais gênant, à la CAQ, de parler du 15 ans libéral pour justifier
désormais leur inaction. Gaétan Barrette, là, ça fait quatre ans et plus
qu'il n'est plus ministre de la Santé, mais là je constate qu'eux ça fait
quatre ans qu'ils sont au pouvoir, et on peut voir que les résultats ne
sont pas là du tout, du tout. Alors, au niveau de la santé, je pense qu'au-delà
de l'image il y a les faits.
Et là vous m'emmenez sur la question de
l'éthique, de l'éthique. On va en parler, de l'éthique. Vous avez vu le rapport
du Protecteur du citoyen ce matin, des faits extrêmement troublants, un
programme de 60 millions de dollars, et là j'ai quelques notes, qui
fait en sorte qui... où il y a eu des... par un ministre, un cabinet de
ministres... On ne sait pas lequel encore. Quel programme est touché? Qui sont
les organismes qui auraient reçu, selon le Protecteur du citoyen, ni plus ni
moins que des traitements de faveur? On parle, et je cite : D'empiétinement
sur le rôle de l'administration et de traitements de faveur. Fin de la
citation. Nous, sur l'éthique, parlons-en, des faits, nous demandons… nous
exigeons du gouvernement caquiste de nous dire de quel cabinet on parle, quel
ministre, et de quel programme parle-t-on, et qui a été arrosé. Qui a été
arrosé financièrement? Qui a bénéficié des traitements de faveur? Est-ce que...
Et là vous dites : Quel sera, peut-être, le talon d'Achille du
gouvernement qui est devant nous? Ça commence pas mal à être un talon
d'Achille, ça, l'éthique, à ce gouvernement-là. On a quelques noms en tête,
mais je me réserverai... parce que je ne n'ai pas... Évidemment, on a tous les
mêmes noms en tête, mais je n'ai pas les faits.
Une voix : ...
M. Tanguay : Je vais vous
laisser… Lesquels? Et c'est précisément la question. C'est précisément... Mais
c'est un programme de 60 millions de dollars, on peut... Mon point,
mon point, c'est que j'espère, je termine là-dessus, que le gouvernement
caquiste va de façon proactive, rapidement, faire toute la lumière là-dessus,
divulguer cela. Ou est-ce que ça va prendre encore un autre rapport de Me Mignolet,
la Commissaire à l'éthique?
M. Denis (Maxime) : Donc,
justement, quelles conséquences qui pourraient y avoir?
M. Tanguay : Pardon?
M. Denis (Maxime) : Quelles
conséquences vous aimeriez qu'il y ait pour le ministre en question ou la
ministre?
M. Tanguay : Je veux d'abord
connaître les faits. On veut d'abord connaître les faits. Et la population
québécoise, là, qui trime dur, qui paie des taxes, qui paie leurs taxes, leurs
impôts, ils ont le droit de savoir qui a pigé dans le plat de bonbons du
60 millions puis quel ministre, le cas échéant, l'a aidé, et qu'il y ait
des sanctions. On veut savoir, les Québécois ont le droit de savoir. Puis notre
rôle d'opposition officielle, c'est de se lever en Chambre, et, croyez-nous, on
va le faire, c'est de se lever et dire : Divulguez tout, on veut la
transparence la plus complète.
Le Modérateur : Micro de
gauche.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. Tanguay, mesdames, messieurs. Sur la reconnaissance des partis, les
négociations, etc., le Parti Québécois, si ça reste comme c'est là, là, a
dévoilé des chiffres ce matin qui démontrent qu'avec 33 % du vote reçu
pour les oppositions, lors de la dernière élection, ils ont plus de votes que
vous. Ils ont 5 % du temps de parole, vous avez 70 % du temps de
parole. Est-ce que vous trouvez ça équitable?
M. Tanguay : Écoutez, moi, ce
que je trouve équitable, c'est quand on applique les règles de l'Assemblée nationale.
Alors, dans ces discussions-là, il faut que tout le monde parle avec les...
parte dans les discussions avec les règles applicables à l'Assemblée nationale,
chose que nous avons faite. Une fois qu'on part avec ces règles-là, bien,
est-ce qu'on peut avoir des aménagements? Mais on ne part pas de zéro, là, on
ne part pas de zéro. Alors, une fois... Puis c'est clair qu'il y a des
aménagements.
Donc, en ce sens-là, moi, je vais vous
avouer une chose candidement. Vous allez dire, bon, bien, je suis capable
d'être candide à l'occasion, là. Moi, je suis un peu déçu, même très déçu que
ça soit sorti public. La règle qu'on s'est donnée, là, à l'époque, les quatre leaders,
puis je poursuis... c'est moi qui poursuis les négociations en étroite
collaboration avec mon collègue, Monsef Derraji, qui est leader de l'opposition
officielle, on s'était dit : On ne va pas négocier sur la place publique.
Là, j'entends que Paul St-Pierre Plamondon, il n'a pas de l'air content de ce
qui se discute. L'entente n'est pas signée, les discussions doivent se
poursuivre. Et je l'invite à revenir à la table de négociation, appelons-les
comme ça, et qu'il discute avec nous. Il y a moyen de s'entendre. Moi, je veux
qu'on s'entende, puis je veux qu'on ait une entente, puis on le doit à la
population du Québec. Alors, au niveau des proportions, ça se discute.
M. Lacroix (Louis) : Pour
revenir sur le rapport du Protecteur du citoyen, là, ce qu'on apprend dans ce
rapport-là, c'est quand même accablant, là. Qu'est-ce qui devrait arriver? Vous
avez lu le rapport, vous avez vu les conclusions du Protecteur du citoyen.
Est-ce que le gouvernement, en voyant un rapport comme celui-là, devrait
suspendre son ministre le temps de faire la lumière sur ce qui s'est passé?
M. Tanguay : Moi, vous dites :
«Le temps de faire la lumière…», j'aimerais qu'on puisse avoir un début de
lumière. On ne sait même pas de qui on parle, on ne sait pas de quel cabinet,
quel ministère et quel programme... Qu'est-ce qui s'est passé? Est-ce qu'il y a
enquête interne au sein... Que fera M. Legault? Et j'interpelle M. Legault, là,
c'est tolérance zéro en matière d'éthique. Et que fera M. Legault? La
population du Québec l'écoute. Il doit être proactif, demander des comptes et
divulguer de qui on parle. Qu'il n'attende pas, je lui en prie, là, qu'Ariane
Mignolet soit obligée de faire enquête puis de déposer un rapport dans x nombre
de mois, on a le droit de savoir.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
juste pour préciser, vous ne trouvez pas... Parce que moi, je l'ai lu, le
rapport, là, du Protecteur du citoyen, puis c'est quand même des conclusions
qui sont assez sévères, qui sont accablantes, là. Vous ne trouvez pas qu'il y a
suffisamment d'éléments dans ce que dit le Protecteur du citoyen pour justifier
qu'on suspende le ministre le temps de faire la lumière?
M. Tanguay : Écoutez, moi,
j'aimerais... Tout à fait, tout à fait. Je veux dire, quand on dit que c'est
tolérance zéro puis que c'est accablant, puis on le voit, là, rien qu'à voir,
on voit bien, c'est clair qu'il faut qu'il y ait des gestes concrets posés par
M. Legault. M. Legault, au moment où on se parle, vous et moi, il doit bien le
savoir, c'est qui, il doit bien le savoir, ce qui s'est passé. On a des doutes,
nous, mais je me garderai de sortir des noms puis de savoir de qui on parle. Il
ne peut pas tolérer ça, ça doit être tolérance zéro. Alors, je suis d'accord
avec vous qu'il doit y avoir des sanctions, le cas échéant, puis, je veux dire,
pour un ministre, là, je veux dire, ça se fait, perdre son ministère. Mais,
moi, je ne peux pas m'embarquer là-dedans, parce que c'est lui qui a
l'information. On veut l'avoir, l'information, les Québécois ont le droit de
savoir.
Le Modérateur : Micro de
droite.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Oui. Pour revenir aux négociations, là, entre les partis, là, considérant
l'amertume du Parti québécois, est-ce que vous seriez prêts à aller de l'avant
dans les négociations sans le Parti québécois?
M. Tanguay : Honnêtement, je
vais vous le dire, là, moi, je pense qu'on est capables d'avoir une entente
signée à quatre. Vous le voyez, là, il y a déjà beaucoup de progrès qui a été
fait. Moi, je pense qu'on doit s'entendre pour la population puis je pense que
la façon de le faire, bien, ce n'est pas par médias interposés, ce n'est pas en
donnant de l'information. Je le sais que c'est intéressant de savoir ce qui se
passe, mais c'est entre nous qu'on va s'entendre, puis après ça qu'on va dire :
Regardez, la population, on est fiers, on a un résultat commun puis on est
capables de s'entendre. Moi, je pense qu'on n'a pas le choix de s'entendre,
puis c'est ce que je souhaite, c'est ce que je souhaite. Puis on s'était dit la
règle de conduite, que personne n'avait brisée jusqu'à tout récemment, c'est
qu'on va garder nos discussions entre nous. C'est la seule façon efficace de
fonctionner. Alors, ça, je le déplore. Mais j'ai toujours bon espoir qu'on ait
une entente.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Sur un autre sujet, j'aimerais revenir... hier, là, la recommandation du port
du masque, là. En fait, le gouvernement l'a dit, qu'il ne le recommandait pas
dans les écoles et les garderies pour les enfants. Mais il y a certains experts
qui ont l'air de dire que, considérant que... les urgences pédiatriques, le débordement...
Est-ce que vous pensez que ça devrait être recommandé aussi dans les écoles et
garderies?
M. Tanguay : Là-dessus, il
est clair que nous manquons de recommandations claires. Le gouvernement
devrait, de façon très précise, dire où ça s'applique, dans quel contexte et,
de façon très, très claire, guider la population. La population doit savoir ce
qui est important, et la population a eu l'occasion de suivre les
recommandations puis de les comprendre. Vous savez, on a brisé cette perception
au début, le masque, et ainsi de suite. On est capables d'adapter notre
comportement, mais il faut l'adapter sur des recommandations et des demandes
claires du gouvernement, et c'est important qu'elles soient précisées, ce qui
n'est pas le cas présentement.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Mais vous, êtes-vous en faveur pour les écoles et les garderies?
M. Tanguay : Bien, nous, on
est en faveur de ce qui se justifie en vertu de la santé publique. C'est à la
Santé publique de dire clairement : Voici le danger, voici notre
recommandation, et c'est au gouvernement d'y faire écho après analyse. Alors,
nous, on veut qu'il fasse ce travail-là. Mais là on est comme un peu dans le
«limbo», et c'est comme si, oui, les Québécoises, Québécois sont responsables,
mais je pense qu'il nous manque de directives du gouvernement.
Le Modérateur : Merci. Micro
de gauche.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Tanguay. Juste pour comprendre... Parce que, là, sur le Protecteur
du citoyen, vous dites : Ça prend une enquête interne. Mais il y en a eu
une, enquête du protecteur...
M. Tanguay : Oui, tout à
fait.
M. Lecavalier (Charles) :
...puis les faits sont accablants, comme vous le dites, c'est... le ministère a
reconnu lui-même qu'il y a des organismes qui étaient proches du cabinet
politique qui ont bénéficié de subventions. Mais non seulement ça, mais en plus
il y a des fonctionnaires qui ont dit : Non, ne donnez pas de subventions.
Cette décision-là a été renversée au bénéfice des organismes. Donc, au vu de
tout ça, là, est-ce que le ministre responsable de ça peut rester à son poste,
là?
M. Tanguay : À sa face même,
si les faits sont avérés, je ne crois pas, non. Et, en ce sens-là, quand je dis
enquête interne, là, je pense à M. François Legault, François Legault
doit, à la minute où il a vu cette information-là, s'enquérir de qui on parle,
qu'est-ce qui s'est passé. Quand je dis enquête interne, là, c'est les gestes
que François Legault doit, de façon très rapide, poser, et lui doit prendre ses
responsabilités, et dire que ça ne passe pas la rampe, et donner suite à ça.
Mais ça, nécessairement, ça va prendre une transparence. Les Québécoises et
Québécois ont le droit de savoir. Ce n'est pas rien, là, c'est un programme de
60 millions, 60 millions. Et, encore une fois, tolérance zéro. C'est
un signal important, parce que, de un, on ne peut pas laisser de tels
agissements sans sanction. Mais c'est un signal important pour la population
qui travaille dur puis qui paie ses taxes et impôts de voir ça.
Ça pourrait marquer, encore une fois, ce
gouvernement, je pense que c'est à lui. La seule chose responsable à faire,
c'est de sortir avec toute la transparence et de sanctionner.
M. Lecavalier (Charles) : Les
parlementaires ont adopté une loi, la Loi facilitant la divulgation d'actes
répréhensibles à l'égard des organismes publics. C'est avec une plainte, dans
cette loi-là, que le protecteur a fait enquête. Puis le protecteur, lui, dit :
Avec cette loi-là, bien, pour protéger la personne qui a fait la plainte, on ne
nomme pas le ministère. Mais les faits sont tellement graves qu'on se demande :
Mais il faudrait quand même, dans ce cas-là, au moins, savoir c'est quoi, le
ministère. Donc, il n'y a pas un problème avec la loi, ou comment est-ce qu'on
fait pour protéger la personne qui fait la plainte, mais, en même temps, il y a…
à un moment donné, aussi, on veut...
M. Tanguay : Bien, j'ai eu la
même réaction en prenant connaissance de ça. J'ai eu la même réaction, j'ai dit :
Comment ça qu'on ne sait pas de qui on parle? J'ai eu la même réaction. Et,
vous savez, il y a un débat qui est devant nous par rapport à l'accès à
l'information. Il faut faire en sorte... Puis je bifurque sur cette
question-là. L'accès à l'information, que l'on ait davantage accès aux
informations pour ne pas que ça soit la loi de non-accès à l'information, que
ça soit la loi d'accès à l'information. Une fois que j'ai dit ça, sur la même
philosophie, bien, encore une fois, on pourra voir s'il y a lieu de réviser
cette loi-là. Mais il y en a un qui l'a, l'information, c'est le premier
ministre du Québec, et il y en a un qui la doit aux Québécois, c'est le premier
ministre du Québec.
Alors, en attendant de changer la loi,
c'est à lui de faire une divulgation proactive, là, et de sanctionner.
Le Modérateur : Merci. Micro
de droite.
Journaliste : ...Qu'est-ce
que ça devrait être, la sanction? Vous ne le dites pas clairement.
M. Tanguay : Bien, la
sanction, ce serait la destitution du ministre, ça serait la destitution du
ministre, et également de voir comment à l'interne, on parle du cabinet. Qui a
été impliqué? Quel est le modus operandi? Comment ça s'est fait? Comment ça s'est...
Comment, en 2022, ça peut être encore possible, ces affaires-là? Alors,
les sanctions, c'est le ministre qui ne peut pas plaider l'ignorance, et, en ce
sens-là, bien, il faut avoir toute l'information.
Le Modérateur : Micro de
droite.
Journaliste : Bonjour, M. Tanguay.
J'aimerais ça vous entendre à nouveau sur la circonscription
Saint-Henri–Sainte-Anne. On a appris ce matin que Québec solidaire la
convoitait déjà. Trouvez-vous que ça va un petit peu vite quand même? Parce que
Dominique Anglade reste députée jusqu'au 1er décembre? Trouvez-vous qu'il
y a un petit manque de délicatesse?
M. Tanguay : Québec solidaire
a manqué d'élégance. Son candidat potentiel a manqué d'élégance. Dominique
Anglade est toujours députée de la circonscription jusqu'au 1er décembre.
À ce que je sache, il n'y a pas de date pour l'élection partielle. Ça aurait
été élégant de se garder une petite gêne jusqu'à l'autre bord du 1er décembre.
Journaliste : En même temps,
est-ce que ça vous dit quelque chose sur la circonscription? On a l'impression
qu'il la veut vraiment, là, cette place-là. Est-ce que ça vous indique que la
lutte va être assez chaude?
M. Tanguay : Écoutez, nous
aurons l'occasion de déposer une excellente candidature. Bien évidemment, c'est
une discussion que j'aurai à l'interne avec les instances du Parti libéral du
Québec. Mais, soyez assurée, au même titre que sous Dominique Anglade, la
circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne a été très, très bien desservie par
une députée libérale. Nous aurons l'occasion d'avoir une excellente candidature
libérale pour poursuivre sur cette lancée de la députée sortante, qui est
Dominique Anglade, à laquelle on doit tout respect jusqu'au 1er décembre
dans ses fonctions.
Le Modérateur : Micro de
gauche.
M. Côté (Gabriel) : Bonjour, M. Tanguay.
Je me demandais, est-ce que la loi 101 devrait s'appliquer aux entreprises
de juridiction fédérale, selon vous?
M. Tanguay : Oui, oui.
M. Côté (Gabriel) : Oui. Puis,
je me demandais aussi, il y a le Québec Community Groups Network qui a dit que,
dans la réforme de la Loi sur les langues officielles au fédéral, donc, la loi
C-13 ne devrait contenir aucune mention de la Charte de la langue française
parce que c'est une loi liberticide. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Tanguay : Non, la Charte
québécoise de la langue française ne peut pas être qualifiée de la sorte. C'est
une loi qui fait écho de ce qu'est la nation québécoise. Vous le savez, c'est
Robert Bourassa, le premier, en 1974, je ne vous apprends rien, qui a fait
le français la langue officielle du Québec. Et, en ce sens-là, c'est une loi
qui a su évoluer avec le temps et nous permettre l'épanouissement, avec des
outils tangibles, l'épanouissement de la langue française.
Ceci dit, dans le débat sur la loi n° 96,
on a pu voir de la diminution de droits qui n'était pas justifiée à des
Québécoises et des Québécois. Vous ne pouvez pas assurer l'épanouissement du
français en disant : Je vais priver de droits fondamentaux certaines
catégories de citoyens. Je vous donne un seul exemple : l'accès à des
francophones à un cégep anglophone. Ça, ça ne fera pas l'épanouissement du
français, ça va juste faire en sorte que des étudiants francophones n'auront
pas accès à un cégep, le cas échéant, anglophone. Et, si d'aventure ils avaient
accès à un tel cégep anglophone, ils ne perdraient pas le français, mais ils
ouvriraient l'occasion, également, de pouvoir étudier la matière qu'ils veulent
étudier, notamment.
Alors, tout ça pour vous dire que je
n'embarquais pas dans cette qualification-là, mais on comprend très bien les
enjeux. C'est une priorité, ça sera toujours l'épanouissement du français, il
faut juste se donner les bons outils.
M. Côté (Gabriel) : Puis donc
vous faites front commun avec le gouvernement Legault pour demander au fédéral
de respecter la volonté du Québec d'appliquer la loi 101 aux entreprises
de juridiction fédérale?
M. Tanguay : Notre
nationalisme s'exprimera toujours dans le contexte fédératif, et, en ce sens
là, dans une fédération, on a le droit et on se doit de formuler des demandes.
Alors, en ce sens-là, nous aurons l'occasion de faire écho à ces demandes-là et
aussi d'apporter, le cas échéant, les nuances nécessaires, mais il est clair
que, nous, notre nationalisme s'exprimera aussi dans ce sens-là.
Le Modérateur : Merci. Micro
de droite.
M. Tanguay : Bonjour.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
M. Tanguay, on vous a déjà connu, disons, plus mordant. Est-ce que c'est le
rôle de chef qui vous rend zen ou qui vous adoucit?
M. Tanguay : Bien, il me
semble, je ne me trouvais pas si zen que ça, mais, écoutez, encore une fois, au
salon bleu, je ne vous promets rien. Ça se peut que naturel revienne au galop.
M. Bossé (Olivier) : Ou vous
nous promettez quelque chose, peut-être.
M. Tanguay : Non, je ne vous promets
rien, ni d'un bord ni de l'autre, mais, écoutez, on est là pour défendre les
intérêts des citoyens, citoyennes. Vous savez, premier point de presse que j'ai
fait comme chef de l'opposition officielle, je vous ai dit que le style ne
changera pas, mais le ton peut s'améliorer.
M. Bossé (Olivier) : Parce
que vous parlez au nom de tout le monde, là.
M. Tanguay : C'est ça, c'est
ça. Et, vous savez, l'important, c'est que le message percole, le message
touche la cible. Et, en ce sens-là, il ne faut pas que le ton soit une
distraction, c'est réellement le message, mais ça ne veut pas dire qu'on va le
faire avec moins de vigueur, là, loin de là.
M. Bossé (Olivier) : Qu'est-ce
que vous avez appris, dans les dernières semaines, des épisodes qui ont été pas
très agréables pour le Parti libéral? Qu'est-ce que vous retenez? Vous êtes
quand même un député d'expérience.
M. Tanguay : J'ai appris
qu'en politique, souvent, on peut se faire du tort à soi-même. En politique, on
peut manquer le véritable objectif. On peut être distrait, notamment comme on
l'a été avec la troisième vice-présidence. Puis je ne suis pas en train de
réduire le rôle et l'importance de la troisième vice-présidence, je suis en
train de dire : Est-ce que c'était justifié, tout ce brouhaha-là? C'est
derrière nous.
Et maintenant on a eu, là, à la sortie du
caucus un très bon caucus. On a parlé de tous les dossiers de tous les
collègues, là, on a fait un tour de table complet avec des beaux échanges. On
voyait entre collègues que tout était interrelié, il y a un tel dossier qui
touche à tel, tel autre collègue. Puis ce que j'ai constaté, c'est qu'on avait
une belle équipe qui est prête à travailler ensemble. Alors, vous verrez, pour
ne pas dire jamais, très, très, très rarement un ou une collègue sortir
seul, il va être accompagné d'un ou deux autres collègues parce que tout
est interrelié. Puis c'est comme ça qu'on va défendre bien puis qu'on va faire
notre job, les intérêts des Québécois.
Le Modérateur : Merci. On va
donc passer en anglais. Micro de gauche.
Mme Senay
(Cathy) : Good day, bonjour. When you read the
ombudsman's report, what did it tell you? How can we explain that, even if we
don't have a lot of details, it's another example of the CAQ Government lacking ethics principles?
M. Tanguay
: My first thoughts were the following: Oh my God! Here we are again!
The CAQ Government has very,
very, very problems with ethics. And what we've learned about this report...
And still, we don't have all the details, all the... it's not details, all the
relevant information. Who's the Minister involved? How come, within the Cabinet,
it was possible to privilege certain organizations and to set aside the basic
rules that should be applied everywhere within the QuébecGovernment? It
was... I was thunderstruck to hear that. I thought to myself: Oh my God! Here
we are again!
And now the only thing
that François Legault has to do
is to provide all the population with all the information. We're talking about what type of program — we're talking about
$60 million — who's
involved, who's the Minister involved, and we need to have all the details, and
we need to have sanctions very quickly.
Mme Senay (Cathy) :
I spoke with Joël
Arseneau of the PQ, and he told me that the political party… blocking the number of questions, caping the number of questions for the PQ,
which is about five or seven… It's nothing compared to what they wanted to get.
It's basically the Liberals. So, even if you look zen with those discussions,
it seems that you're quite firm and strict around the table and you didn't get
as much as both as they did.
M. Tanguay : Let's put this the other way around. For the PQ, we are blocking
the discussion on the «période de questions». For the PQ, the CAQ Government is blocking the budget. For the
PQ, Québec solidaire is
blocking «le temps de parole» also. But the fact is that we are advancing, we
have a good discussion, negotiation, and we're going forward, the CAQ, the PLQ
and QS. So, the question is: Who's the problem? Who is the problem? I think
that the PQ needs to get back around the table, and we can make sure that we'll
have, at the end, an acceptable deal. We will not end up with all we are asking
for, but we need to discuss together.
Le Modérateur
: Micro de droite.
M. Authier (Philip) : Is that it, Cath?
Mme Senay (Cathy) : Oui.
M. Authier (Philip)
:O.K. I will
proceed. Just to be clear, if the facts of the ombudsman's
report are proven true, this Minister should be fired?
M. Tanguay : Absolutely, yes.
M. Authier (Philip) : Forthwith, very quickly?
M. Tanguay :
Very quickly. And the lack of
information is very, very, very troublesome. It's very, very… I'm worried about
this. We need to know very, very quickly. And that's François Legault
responsibility.
M. Authier (Philip)
: How can it still be happening, as you said it's…
M. Tanguay
: I don't know, I don't know. We need to have the information. How
come it has been possible to see this? And it's a program, again, of $60 million.
We're talking about helping Quebeckers for the cost of living and, at the same time, sending out checks
$400, $500, $600 to Quebeckers
to help them. And, on the other hand, seeing this, that some people, with the
help of a minister, put their
hands on the cookie jar, I think that it's unacceptable, and we need and we
have the right to know.
M. Authier (Philip) : …And just to complete, you guys have had a difficult week, what
will it take for you to get back on track? Certainly, the Liberal Party brand has been tarnished, you'll
agree, in what happened in the last couple of days.
M. Tanguay :
We had to have a great caucus, and
that's what we have done, that's what we have accomplished. We had numerous
conversations, namely on health care, on the cost of living, on our economy,
the labor shortage. And we need to address those issues. So, I think that doing
our job, talking about real things that are in every Quebecker's life, that's the way of saying things. And I am very, very glad,
we had a great caucus together and…
M. Authier (Philip) : That's the way to get yourselves back on track, that's what you
mean?
M. Tanguay :
We are back, yes.
Le
Modérateur : Merci. Merci beaucoup.
M. Tanguay :
Thank you.
(Fin à 12 h 22)