(Neuf heures quarante-sept minutes)
M. Dubé : Alors, bonjour
tout le monde, à quelques jours du congé de Pâques.
Vous avez entendu le Dr Boileau,
hier, puis j'aimerais faire deux points spécifiques. Le premier, c'est
peut-être pour revenir sur la gestion du risque et je dirais particulièrement
pour les personnes plus âgées. On le voit, il y a de l'infection dans nos RPA, et
quand je pense aux RPA, je ne peux pas m'empêcher de penser à ma mère, que je
suis allé visiter hier soir. Puis ces personnes-là, qui sont plus âgées, plus
vulnérables, c'est elles qui devraient faire un peu plus attention,
particulièrement, durant le week-end de Pâques. Puis je pense que le Dr Boileau,
ce qu'il a dit hier, c'est : Ne prenons pas de risque inutile. Si vous
vous sentez à risque, je sais qu'on a toujours le goût, dans ces week-ends-là,
de voir nos proches, mais je pense qu'il est important de rappeler de bien
gérer notre risque et de faire attention. On connaît bien... on est rendus
experts, là, c'est notre sixième vague, on les connaît, les mesures de
distanciation, on sait comment c'est important, de porter notre masque. Bien, je
dirais tout simplement à ces gens-là, particulièrement les gens un peu plus
âgés, de ne pas prendre de risque inutile, c'est le message que je passerais.
Mon deuxième message, il est sur le réseau
lui-même, le réseau de santé. Bon, moi, ce qui me préoccupe en ce moment, c'est
qu'on a quand même 13 000 personnes, 13 000 employés du
réseau qui sont absents. Je ne vous dirais pas qu'on a une stabilité, parce que
ça a beaucoup monté depuis quelques semaines, mais là, on est rendus à 13 000.
Je ne dirais pas que c'est stable, mais c'est peut-être encourageant, on verra,
dans les prochains jours, comme ça se développe. C'est le principal point qui
nous rend un peu plus préoccupés, mais jusqu'à maintenant ça tient bien le fort.
Et j'en profite pour les remercier, parce
que ce n'est pas facile, surtout quand on arrive dans des longs week-ends. Je
dirais, puis il n'y aura pas de surprise, ça va être difficile dans les
urgences pour les deux prochaines semaines. Parce que, ce qui arrive en ce
moment, il y a beaucoup de gens qui sont par exemple dans les RPA, qui vont
venir à l'urgence, et souvent, ces gens-là, s'ils sont malades, on n'est pas
capables de les retourner tout de suite, donc ça cause en plus un engorgement. Ça
fait le lien avec le premier point de tout à l'heure, c'est pour ça que je
disais de ne pas prendre de risque inutile, parce que vous êtes peut-être mieux
de rester dans votre résidence que de prendre un risque puis de vous retrouver
à l'urgence.
Donc, le personnel est un enjeu, en ce
moment, ça tient le fort. C'est ce qui explique qu'en ce moment on n'a pas été
capables de remonter le nombre de chirurgies qu'on fait. La bonne nouvelle, c'est
qu'on n'a pas baissé, on reste toujours à peu près à 85 % des opérations,
si je compte les cliniques privées. Donc, je vous dirais, le réseau tient le fort,
mais étant donné qu'on va avoir peut-être plus d'impact de l'influenza, les
deux prochaines semaines…
(Interruption) Pardon. Vont être critiques.
Et c'étaient les deux points que je voulais vous faire ce matin.
M. Laforest (Alain) :
S'il vous plaît, deux petites questions rapides.
M. Dubé : Oui.
M. Laforest (Alain) : Monsieur
Boileau, ce matin, a laissé entendre à notre collègue Louis Lacroix qu'il était
prêt à extensionner le masque, il a dû vous en parler possiblement, de deux
semaines. Est-ce que vous pensez que c'est la solution, compte tenu de ce qu'on
vit actuellement?
M. Dubé : Bien, je vais
le laisser finaliser la décision, mais c'est sûr qu'en ce moment la meilleure
protection, c'est le masque. Alors, je vais le laisser finaliser sa décision
là-dessus, mais on le voit, là, on se sent beaucoup plus en sécurité lorsqu'on
a le masque. Alors, je vais le laisser...
M. Laforest (Alain) : ...c'est
concernant les oppositions qui vous accusent d'avoir pris une position
électoraliste puis d'avoir abandonné le message sur la COVID puis de laisser ça
à la Santé publique. Vous leur répondez quoi?
M. Dubé : Je ris, là,
mais ce n'est pas drôle. Vous me demandez rapidement… Bien, ils sont un peu
difficiles à suivre, l'opposition. D'un côté, pendant le dernier bout de la
pandémie, ils nous disaient que la Santé publique devait être indépendante,
puis pas d'avoir d'influence politique. Vous avez remarqué que, depuis quelques
mois, la Santé publique prend les points de presse seule, et ils nous font des
recommandations. Alors, il faut qu'ils se décident : est-ce qu'ils veulent
une Santé publique qui soit indépendante ou sous influence politique? Je pense qu'on
a démontré clairement que le Dr Boileau, avec son équipe, est très
indépendant, donc…
Puis l'autre chose, je suis un peu mêlé
parce que... puis vous me faites penser à ça. D'un côté, nous, on est prêts,
avec p.l. n° 28, pour clairer toute la question des mesures
d'urgence, puis là, j'entends que les oppositions veulent faire une coalition
pour bloquer le p.l. n° 28, alors je trouve qu'ils sont...
M. Robillard (Alexandre) : Mme Anglade
disait que vous devriez plutôt trouver un juste milieu entre vous coller sur le
directeur national de la santé publique puis complètement laisser la Santé
publique toute seule dans la gestion de la pandémie.
M. Dubé : Bien, je
trouve... Merci pour la question. Je lui parle tous les jours, au Dr Boileau,
c'est ça, ma job.
M. Robillard (Alexandre) : Non,
non, mais ce n'est pas dans le sens que… je pense que la demande de Mme Anglade,
ce n'était pas tellement que vous parliez ou pas avec le directeur de la santé
publique, c'était plus que le gouvernement soit actif en relayant les messages
de la Santé publique.
M. Dubé : Bien, à chaque
occasion que j'ai d'en parler… je le fais ce matin. Mais ce que je vous dis,
c'est que les gens veulent être capables, et vous en premier, les journalistes,
de poser les questions que vous voulez au Dr Boileau et à son équipe, sans
influence politique, d'avoir un premier ministre ou un ministre de la Santé qui
est à ses côtés. On a fait ça depuis quelques mois puis...
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
qu'il y a un coût politique à vous associer à la gestion de la pandémie?
M. Dubé : Si quoi?
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
qu'il y a un coût politique à vous associer à la gestion de la pandémie?
M. Dubé : Ah! pas du
tout, je me suis associé à la gestion de la pandémie depuis deux ans puis je
suis très fier du travail qu'on a fait.
Mme Prince (Véronique) : Est-ce
qu'en quelque part vous ne mettez pas une certaine pression indue, si on peut
le dire comme ça, sur le réseau de la santé, qui est rendu à
13 000 absents? Puis on dit : Bien, le réseau va tenir le coup,
mais les gens sur le terrain commencent à être pas mal écrasés sous le poids,
là.
M. Dubé : Et je le sais
et on en parle, on en parle avec eux, on en est conscients, c'est pour ça que
je dis : Ça tient le coup, en ce moment. On est rendus à un taux
d'absence, je l'ai bien dit, à 13 000, là, qui est inquiétant. Par contre,
on est quand même... il y a quand même des choses qui sont positives, puis je
le dis, là… Prenez l'exemple, en ce moment… Paxlovid, là. On est la province,
en ce moment, qui l'utilise le plus, ça, ça nous enlève de la pression.
Le deuxième point, c'est que, puis les
gens qui sont sur le terrain, là, les médecins, les infirmières nous le disent,
on l'a dans nos statistiques, la moitié des cas ne sont pas des cas qui
viennent à l'hôpital pour la COVID mais ils viennent avec la COVID. On a
réussi, grâce à la bonne gestion de nos gens dans le réseau, à mieux gérer ces
cas COVID là, qui viennent pour se faire hospitaliser de façon normale. On est
capables, pas toujours, d'avoir des zones tièdes, de les organiser, donc, on
gère mieux cette chose-là. Ça ne veut pas dire que c'est plus facile pour le
réseau, comprenez-moi bien, mais je pense qu'avec les niveaux actuels on est
capables de bien gérer ça en ce moment.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
le projet de loi n° 11, M. Dubé, est-ce que vous êtes surpris de voir
la réaction de la FMOQ, ce matin, qui peut-être songe à poursuivre le
gouvernement, si vous allez de l'avant avec le projet de loi n° 11, la
façon qu'il est proposé? Et ça inclut les amendements.
M. Dubé : Bien, écoutez,
moi, j'avance avec le Dr Amyot depuis plusieurs mois. C'est sûr que la
question des données, qui les préoccupe, ce n'est pas la première fois, là.
J'ai lu l'article, ce matin. Mais je me suis bien engagé à respecter les règles;
les règles, ça veut dire que c'est pour fins de gestion, qu'on va avoir accès
aux données, puis que non seulement, s'il y a des enjeux, on va passer par la
Commission d'accès à l'information, donc on va faire exactement ce qui est
prévu pour protéger les données personnelles. Moi, je trouve... je vais vous
dire, là, que ça va très bien, dans le projet de loi n° 11, en ce moment,
et j'espère qu'on pourra le conclure.
La Modératrice : Dernière
question.
Mme Lévesque (Fanny) : ...votre
engagement n'est pas suffisant, à leurs yeux, votre engagement n'est pas
suffisant, ils veulent le voir dans le texte de loi.
M. Dubé : Bien, je pense
que c'est la… Écoutez, je pense que les gens apprennent à travailler avec moi,
là, depuis quelques mois. Puis surtout avec l'arrivée du Dr Amyot, je
pense que, dans les prochains mois, les gens vont voir qu'on va respecter notre
parole.
La Modératrice : En anglais,
s'il vous plaît.
Des voix : …
Mme Prince (Véronique) : ...sur
les départs de P.D.G., c'est quoi, vos relations avec le réseau? Parce qu'il y
a des P.D.G. de CISSS et de CIUSSS qui partent, là, depuis le début de la
pandémie, est-ce que ça va bien, avec eux, ou…
M. Dubé : Non seulement
ça va très bien, mais je veux juste vous donner le contexte. Eux aussi, je leur
parle régulièrement. Il faut se rappeler que quand a eu lieu la réforme, tous
ces P.D.G. là ont été nommés tous en même temps, et ça fait à peu près quatre
ans, et ce quatre ans-là, bien, il vient à échéance. Alors, il y en a qui
veulent continuer, il y en a qui veulent partir. Moi, je pense qu'on a
l'occasion, aussi, d'avoir une jeune relève qui rentre dans les P.D.G.
maintenant avec une connaissance du réseau. Mais il faut se rappeler que tous
ces gens-là ont été nommés en même temps pour des périodes de trois ans.
La Modératrice
: En
anglais, en anglais.
Mme Senay (Cathy) : …I have two questions. First of all, I would like to ask you about
the dental care plan, what Mrs. Freeland announced in her budget. I know that
you're a nationalist Government,
but there are a lot of Quebeckers that are… that waited for this, so how did you receive this
program?
M. Dubé : Well, I think everything that can be helpful for health care is O.K.,
but under our rule, and if there is a compensation, we should have the
compensation because we will provide the dental care.
Mme Senay (Cathy) : So, give us the money and we'll take care of the dental care.
M. Dubé : And we'll take care of it, that's exactly the way to go.
Mme Senay (Cathy) : The mask. You have a public school board, Ottawa-Carleton, that
reinstated the mask mandate. So, you would not be surprized if Dr. Boileau
gives us an extension of wearing the mask.
M. Dubé : Well, that's what I heard, this morning, what he said, but I will
leave Dr. Boileau make all the recommendations that he needs to do, but
that's his job to…
Mme Senay (Cathy) : Your advice for Easter?
M. Dubé : I'm sorry?
Mme Senay (Cathy) : What's your advice for Easter?
M. Dubé : Let's be prudent, especially for elderly people, that I would say,
as he mentioned yesterday, don't take risks that are unnecessary during this
weekend, so, I think, let's be protected.
La Modératrice
: Une dernière question.
M. Authier (Philip)
: But, people will be tempted to visit each other, to have suppers,
to do things together, it… Why aren't you more… Why isn't the Government more severe in its' directives to
the population at this… at Easter?
M. Dubé : Well, I think we've learned, over the last six waves, including
this one, that people know now the measures, they know where they take a risk,
because they… we know now how to manage those risks, the best practices,
distanciation, wearing mask, aeration of our room or… So, I think we're saying
to people, especially elderly people, and I'm thinking about people in RPA… I
went tot visit my mother yesterday, I think people need to be conscientious that
there is a risk. And, when there is a risk, sometimes, it's better to take a
little bit back and say : I'll wait a couple weeks to see my people. So,
that's what we're telling people.
La Modératrice
: That's it.
M. Dubé : Merci, tout le
monde. Bonne journée.
(Fin à 9 h 58)