(Neuf heures cinquante-neuf minutes)
La Modératrice : Bonjour.
Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Pascal
Bérubé, député de Matane-Matapédia et porte-parole en matière de réforme des
institutions démocratiques. Il sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul
St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.
M. Bérubé : Bonjour, mon
nom est Pascal Bérubé, je suis député de Matane-Matapédia, pour le bénéfice des
gens qui nous regardent ou qui nous écoutent. J'arrive de Longueuil. J'ai fait
campagne, dans les derniers jours, pour l'élection partielle dans Marie-Victorin,
pour le candidat Pierre Nantel, et je remarque plusieurs choses.
D'abord, c'est David contre Goliath. Le
gouvernement a des moyens considérables en termes de visibilité, en termes d'effectifs
qui proviennent des cabinets ministériels, et semble déterminé à tout faire
pour remporter l'élection. Rappelons-nous que, d'abord, il y a eu manipulation
du calendrier. On a fait attendre les électeurs, les citoyens de Marie-Victorin,
pour que le gouvernement soit prêt. Quand lui était prêt, il faudrait qu'à ce
moment-là, les citoyens soient prêts. Alors, ça a commencé comme ça, et après
on a imposé des ministres qui ont fait du porte-à-porte un peu partout, même
dans les endroits où ils n'auraient pas dû le faire. On a mobilisé ce personnel
politique aussi. Après, on a dit qu'il fallait voter du bon bord, alors,
rapidement, on s'est insurgé. On n'entend plus parler de ça maintenant. Après,
on nous a dit qu'on avait besoin absolument de la candidate de la CAQ pour la
réforme de la santé. Sans elle, ce n'était pas possible. C'est nouveau. Et
puis, dans les derniers jours, bien, force a été de constater que les règles
mêmes qui nous gouvernent en matière d'élections sont bafouées. On a dû faire
deux signalements qui font l'objet d'enquêtes.
Donc, c'est des nouvelles de l'élection
partielle. Ce n'est pas terminé. J'invite les concitoyens de Longueuil à porter
attention à l'enjeu principal de cette élection, qui est le choix d'un ou d'une
députée, essentiellement, pour ce qu'il porte, pour ce qu'elle représente, pour
son enracinement à Longueuil, mais aussi en fonction de ce que l'actualité nous
apporte comme informations fondamentales sur ce qui se passe avec ce
gouvernement, dans le cadre de cette pandémie. Alors, pour ce qui est de l'élection
partielle dans Marie-Victorin, on travaille, on sait qu'on a moins de moyens
que l'adversaire, c'est très clair, mais on y va avec humilité, avec le
sourire, avec beaucoup d'enthousiasme, et je suis confiant que Pierre Nantel
apparaît de plus en plus comme un candidat fantastique.
Ceci étant dit, le gouvernement est
rattrapé par son absence de volonté de tenir une commission d'enquête, encore
une fois. C'est les journalistes qui, morceau par morceau, vont révéler des
informations cruciales, indépendantes, sur la gestion de cette pandémie, la
gestion politique de cette pandémie. J'indique à Thomas Gerbet, journaliste à
Radio-Canada... il fera ce qu'il voudra, mais je l'invite à prendre ses
prochaines vacances après le 4 octobre prochain, si c'est possible, parce
que ses informations sont pertinentes. Évidemment, je veux parler du CHSLD
Herron. Écoutez, c'est grave. Ça suit le livre qui est paru, qui s'appelle 5060,
la semaine dernière. Allons droit au but : quelqu'un a menti. Quelqu'un a
menti, deux ministres étaient informés de ce qui se passait à Herron 10 jours
avant. Imaginez l'impact si on avait agi rapidement sur ce qui s'est passé à
Herron. L'information s'est rendue, qu'est-ce qu'on en a fait? On ne le sait
pas, mais on a l'assurance parce qu'il y a eu corroboration d'un autre
journaliste, tout à l'heure, sur les ondes du 98,5. M. Derfel, de La
Gazette, a corroboré les propos de son collègue de Radio-Canada, indiquant
que deux ministres étaient au courant et qu'ils avaient l'information, et que,
pendant 10 jours, ils se sont assis sur ces informations. Donc, il est
juste de dire, je crois, que le premier ministre n'était pas informé, mais les
deux ministres et les directeurs de cabinet étaient informés. Donc, c'est une
nouvelle inquiétante parce que la conséquence, c'est qu'il y a des décès. Je
veux dire, est-ce qu'on aurait pu endiguer ce qui s'est passé? Je ne suis pas
en mesure de vous le dire, mais 10 jours avant, je veux dire, chaque heure
fait une différence. Alors, quelqu'un a menti quelque part. Je ne sais pas si
quelqu'un fait ses boîtes aujourd'hui, mais j'invite des personnes à la
réflexion.
Je termine en vous disant qu'on va déposer
une motion à l'Assemblée nationale rappelant les règles élémentaires qui
gouvernent les élections partielles ou générales. Je pense, ça sera bénéfique,
notamment pour le ministre Dubé et le ministre Fitzgibbon. J'ai bien entendu
François Legault dire, hier, que : Ah! parfois, on pouvait oublier les
règles. Je veux juste vous rappeler que les règles sont connues de tous. D'ailleurs,
François Gendron recevra, la semaine prochaine, un prix de l'Assemblée
nationale comme doyen de l'Assemblée nationale, 20 ans en politique, donc
il connaît les règles. Et Christian Dubé, ça fait quand même plusieurs années
qu'il a été député. Il a été dans l'opposition, il est revenu. Donc, on ne peut
pas feindre de ne pas connaître les règles, alors on va rappeler ça au bénéfice
de tout le monde. Pas de tricheries, on va gagner sur la base des idées.
Nous, on n'a pas de ministre pour faire
campagne, mais on a des gens qui ont des étincelles dans les yeux puis le pays
dans le cœur, puis je peux vous dire que c'est motivant pas à peu près. Et je
suis pas mal convaincu que c'est l'opinion de Paul St-Pierre Plamondon, le chef
du Parti québécois.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Quelle transition!
M. Bérubé : J'étais en
première partie.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Un mot, avant de répondre aux questions, sur le rapport du GIEC. Bon,
évidemment, j'ai pris connaissance du rapport et ça nous dit qu'il nous reste
trois ans pour corriger le tir, pour tenter, là, de demeurer sous la barre du
1,5°. Et moi, ce que je veux dire, ce matin, c'est qu'il
ne faut pas que cette information-là soit reçue dans le découragement. C'est
tentant, quand on voit le poids de cette responsabilité-là qu'on a, c'est
tentant de se décourager. Moi, je pense que c'est possible de faire les
ajustements en temps utile. Pour ce faire, il faut arrêter de faire porter le
poids uniquement sur le ministre et interpeller l'ensemble de ce
gouvernement-là. Il faut que l'exemple vienne d'en haut. Il faut que l'exemple
et la volonté politique viennent du premier ministre et ensuite de l'ensemble
du Conseil des ministres, à savoir se fixer des objectifs qui sont cohérents
avec l'entente de Glasgow, cesser de bloquer les projets de transport collectif
qui ont le potentiel de réduire les gaz à effet de serre, agir en matière de
transport. Il y a plusieurs choses qu'on peut faire, qu'on peut toujours faire.
Et je souligne un bon coup du gouvernement
ce matin : on a décidé de mettre fin aux travaux dans le dossier Ray-Mont
Logistiques. Bien, en voilà un, un exemple de volonté politique qui s'exprime
par un geste concret. Qu'est-ce qui nous empêche de poser d'autres gestes
concrets dans le cadre de ce que le gouvernement propose pour la lutte aux
changements climatiques? C'est insuffisant pour l'instant, mais ne nous
décourageons pas. Soyons proactifs. Et moi, je m'attends à ce que l'exemple, le
leadership, vienne d'en haut. Ce n'est pas que le ministre et le ministère, ce
sont tous les ministères et, surtout, le premier ministre.
M. Laforest (Alain) : Concernant
le décret qu'on attend demain, là, le premier ministre, hier, a répété «acceptabilité
sociale». Vous entendez quoi là-dessus, vous, concernant le tramway de Québec,
M. Bérubé?
M. Bérubé : J'ai le dossier
Capitale-Nationale, c'est pour ça que...
M. Laforest (Alain) : Oui,
bien, c'est ça, j'aimerais ça vous entendre là-dessus.
M. Bérubé : Bien, je
veux dire, de quelle façon est-ce que le gouvernement du Québec pourrait créer
un précédent et imposer un référendum sur un dossier municipal? Moi, je n'ai
pas de cas en tête, là, équivalent, alors je l'invite à préciser. Mais j'ai
l'impression que le gouvernement va essayer de repousser le plus tard possible
des gestes significatifs qu'il pourrait poser en fonction d'un tramway.
Il est très clair que plusieurs ministres,
et il les a même identifiés lui-même hier, ce qui est assez inusité, sont
contre. Il a quand même dit une chose hier qui a frappé, là, mon imaginaire,
qu'il y aurait un vote au Conseil des ministres. Je veux dire, je n'ai pas été
longtemps au Conseil des ministres, pendant 18 mois, je n'ai jamais vu de
vote. C'est consensuel. Ça serait la première fois, à ma connaissance, qu'il y
aurait un vote. Donc, on est en droit de questionner chacun des ministres qui
passera devant vous, au cours des deux prochains jours, sur quelle sera leur
position, quelle sera la position d'Éric Caire, de Geneviève Guilbault, de
Jonatan Julien, et quelles seront les positions, par exemple, de François
Bonnardel. François Legault a dit qu'il allait voter pour, donc un vote. Ça, je
trouve ça très particulier. Donc, on va les laisser s'exprimer au Conseil des
ministres, on aura le résultat dans 25 ans, lorsque ça sera accessible.
C'est assez particulier.
Alors, la question que je pose au
gouvernement : Est-ce qu'il veut imposer un référendum sur une question
comme celle-ci alors qu'il ne le fait nulle part au Québec? Je soupçonne le
gouvernement que ça soit de vouloir utiliser une mesure dilatoire pour ne pas
avoir à gérer ça en campagne électorale. Voilà.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que c'est la peur d'Éric Duhaime, qui va se présenter...
M. Bérubé : C'est la
peur de déplaire à un certain électorat très localisé dans la
Capitale-Nationale.
M. Carabin (François) : Est-ce
que c'est une bonne idée, M. Bérubé, un référendum?
M. Bérubé : Ce n'est pas
moi à m'exprimer là-dessus. Bien, référendum, c'est hautement démocratique, mais
au plan municipal, ce n'est pas une bonne idée, dans le sens que si c'est juste
parce que la CAQ a un enjeu électoral, ce n'est pas pour des bonnes raisons. Je
veux dire, il y a 1 000
et plus municipalités au Québec. Des référendums imposés par le gouvernement du
Québec, moi, je n'en connais pas beaucoup.
M. Lecavalier (Charles) : Est-ce
qu'il faut avoir un référendum sur le troisième lien, un référendum sur le REM
de l'Est?
M. Bérubé : Pourquoi
pas? Pourquoi ne pas ajouter une case de plus, effectivement? Pourquoi pas, sur
des grands ouvrages, des grands projets? Je veux dire, j'écoutais le premier
ministre hier puis je me disais : Il prépare quelque chose, puis j'ai
l'impression qu'on va en savoir plus prochainement.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
il y a l'enjeu de l'acceptabilité sociale. Je veux dire, même le maire lui-même,
quand il a été élu, a reconnu qu'il y avait des efforts à faire pour augmenter
ça. Mais je n'ai pas entendu, hier, le premier ministre reparler de la rue
partagée. Donc, si le gouvernement met de côté cette condition-là, parce que
c'est ce qu'on avait compris de M. Bonnardel, de Mme Guilbault, qu'il
y avait un enjeu là, si on enlève ça, est-ce que c'est déjà une bonne nouvelle?
M. Bérubé : Ah! bien là,
il va y avoir un vote. Alors, êtes-vous pour les rues partagées? Oui ou non?
C'est au Conseil des ministres.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
...
M. Bérubé : Vas-y. Je
termine en disant : Le député qui a le plus de municipalités, au Québec,
dans son comté, c'est moi. J'en ai 45. Si on commençait à faire des référendums
sur tous les dossiers municipaux, ça ne finirait pas. Puis ça n'a jamais été
imposé, alors ça m'apparaît assez particulier.
M. Gagnon (Marc-André) : Non,
mais juste là-dessus, M. Bérubé, est-ce que vous trouvez qu'il y a trop de
municipalités dans votre comté? C'est un sujet...
M. Bérubé : Bien, en
tout cas, je trouve que ça se passe bien, puis ils me le rendent bien. Ils sont
plutôt satisfaits du travail de leur député.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Juste là-dessus, là, c'est qu'il y a, dans un projet de transport, une
expertise qui est nécessaire. Puis lorsqu'on parle de la configuration d'une
rue ou qu'on parle du débit, de la capacité à transporter des gens, là, on
tombe dans de l'expertise. Donc, on a vu des épisodes, par le passé, où on
politisait à outrance en fonction de l'impression que le gouvernement, là... que
les intentions de vote pourraient varier en fonction d'un projet ou d'un tracé.
Ce n'est pas normal que ce qui relève de l'expertise pour qu'on ait de bons
transports en commun devienne des questions politiques fondées sur les sondages
dans la région de Québec. Ça, c'est inquiétant. Puis ce n'est pas comme ça
qu'on veut gouverner, de la même manière que ce n'est pas comme ça qu'on veut
fixer comment on gère les tarifs d'Hydro-Québec, c'est-à-dire en fonction de
considérations qui n'ont rien à voir avec un examen sérieux et rigoureux de la
question. Ça, ça m'inquiète.
M. Lacroix (Louis) : Sur
Herron, qu'est-ce que le gouvernement doit faire avec les ministres Blais et
McCann, qui étaient aux affaires au moment où c'est survenu, les révélations de
Radio-Canada, etc.? C'est ces deux ministres-là qui sont directement liées, si
on veut, aux informations qui sortent. Alors, on doit faire quoi avec elles?
M. Bérubé : Bon.D'abord,
valider avec les deux ministres si elles corroborent les informations des
journalistes Gerbet et Derfel. Première des choses. Si oui, c'est très grave
parce que ça va à l'encontre des témoignages sous serment devant la commissaire
Kamel, et mentir sous serment, que ça soit dans une cour de justice ou dans une
commission d'enquête, il y a des conséquences graves. Alors, que ça soit les
directrices de cabinet, dont une, entre autres, s'est exprimée dans le livre de
Katia Gagnon et de ses collègues en disant qu'elles avaient tout fait, elle
avait failli démissionner... Je veux dire, à la lumière de l'information
d'aujourd'hui, est-elle toujours en poste?
M. Laforest (Alain) : Vous
qui avez été ministre, là, lorsqu'un sous-ministre a une information, est-ce
que vous aviez la... Vous n'avez pas été ministre longtemps, vous allez me
dire, là.
M. Bérubé : Non, non,
mais j'ai un cas très précis en tête.
M. Laforest (Alain) : Bon,
O.K. Est-ce que vous, vous avez la certitude que vos sous-ministres vous ont
toujours informé des courriels qu'il y avait pour les situations délicates ou,
à quelques reprises, on a considéré que la situation était gérée puis on ne
bougeait pas?
M. Bérubé : Oui, mais ça,
on ne peut pas le savoir. Mais le problème, c'est que c'est le cabinet qui l'a
reçue, l'information. La ministre elle-même, la ministre Blais, en
l'occurrence, a reçu l'information par son courriel. C'est ce que j'ai compris
de ce matin. Donc, ça n'a pas passé par le sous-ministre, là, ou si...
M. Laforest (Alain) : Êtes-vous
sûr que Mme Blais est en copie dans le courriel?
M. Bérubé : C'est ce que
tend à indiquer M. Gerbet dans l'information que j'ai pu lire ce matin,
là. J'ai le document avec moi, je ne le consulterai pas devant vous, mais c'est
ce que j'ai compris.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que vous faites confiance à ces deux ministres-là, vous, M. Bérubé?
M. Bérubé : Non. Puis je
pense que les Québécois ont démontré... J'ai vu une donnée : 72 % des
Québécois ont des reproches à faire au gouvernement dans sa gestion des aînés.
Je vous prédis qu'à la fin de la journée, ça va être encore plus haut.
Journaliste : M. Bérubé,
vous répondez quoi au fait que le bureau du premier ministre, justement, se
défend en disant qu'on a été rassuré parce que, dans le courriel, on précise
que c'est le CIUSSS qui a pris le relais?
M. Bérubé : Oui, bien,
je n'implique pas le bureau du premier ministre. Il ne l'a pas reçue,
l'information. C'est lui qui répond pour les deux ministres, que vous
n'entendrez probablement pas aujourd'hui. Donc, le premier ministre, quand il
dit, en tout cas, l'entité cabinet du premier ministre : On n'a pas reçu
l'information, je le crois. Je le crois, mais c'est eux qui assurent la défense
des deux ministres, qui ont reçu personnellement... Qui? Danielle McCann. Qui? Marguerite
Blais. Qui? Pascale Fréchette. Qui? Direction de cabinet de Mme McCann à
l'époque. Était-ce M. Valois, qui est toujours avec M. Dubé? Je ne le
sais pas, à vérifier. Mais ceux qui ont l'information, ils se connaissent, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il y a une responsabilité ministérielle...
M. Bérubé : Il y a une
responsabilité ministérielle très forte. Alors, si tu as failli... Il y a eu
des cas pas mal moins impliquants que ça qui n'impliquaient pas des morts. Moi,
je me souviens d'une ministre, il y a quelques années, au Parti québécois, que
sur une question de renseignements nominatifs, qu'elle n'avait rien à voir
là-dedans, mais sur cette base-là, elle avait dû quitter. Là, je veux juste
vous dire que l'implication, là, est pas mal plus lourde. Alors, 10 jours,
qu'est-ce qu'on aurait pu faire en 10 jours à Herron? Je laisse ça à votre
réflexion.
Journaliste
: Dossier
de la langue, vous pensez quoi du mea culpa ou du recul du Parti libéral
concernant les cours de français à imposer aux anglophones? Est-ce qu'il faut
maintenir ça?
M. Bérubé : Ce n'est pas
là que ça se passe. Je veux dire, on perd un temps précieux avec le Parti
libéral depuis le début de la commission 96. Ils interviennent sur tout.
Ils invitent Gaétan Barrette puis David Birnbaum à venir parler de l'avenir de
la langue française, O.K.? Puis là, là, ils interviennent sur tous les sujets,
surtout pour agir comme un lobby qui veut diminuer l'impact des mesures. C'est
ça, la réalité du Parti libéral depuis le début de la commission. Sur les
enjeux qui comptent pour de vrai, cégep en français, immigration francophone,
municipalités bilingues, le gouvernement, c'est service minimum, il ne veut
rien faire. Mais, comme le gouvernement se compare au Parti libéral, il a l'air
nationaliste. Je vous le dis, c'est encore un nationalisme, là, de vitrine ou
homéopathique, c'est incroyable. Et là les libéraux demandent au gouvernement
de retirer les amendements qu'ils ont eux-mêmes déposés, puis là ils se font
niaiser. Je veux dire, c'est un carnaval. Puis en plus, ils vont voter contre.
Bon, nous, on a envie de voter pour, mais il n'y en a pas assez. Les mesures
qui sont là, on est d'accord avec les mesures qui sont là. Puis on aimerait en
avoir plus, comme sur la laïcité. Il reste Québec solidaire à entendre
là-dessus.
M. Gagnon (Marc-André) : Et
ce recul, donc, des libéraux, est-ce que, selon vous, c'est une conséquence du
recul, justement, qu'on a pu observer dans leurs intentions de vote auprès des
non-francophones?
M. Bérubé : Bien, je
veux dire, je ne veux pas intervenir dans la régie des autres partis, mais
sérieusement, pour le reste de la commission, là, profil bas, là. Je veux dire,
on a tellement perdu de temps avec eux autres, là, tu sais, puis ils ont des
questions sur tout, là, puis là ils rappellent, là, tu sais, M. Lapalme puis
tout ça. Aïe! Moi, je me souviens d'eux autres en 1977, là...
M. Gagnon (Marc-André) :
C'est de l'obstruction?
M. Bérubé : Ce n'est pas
intéressant.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
retirer l'amendement en question, là, ça prend l'unanimité, si je ne m'abuse?
M. Bérubé : Bien,
c'est-à-dire que le gouvernement peut le garder. C'est comme une accusation,
dans le sens, ça appartient au procureur. Le ministre, il l'a, il peut les
tenir jusqu'à la fin de la commission en disant : Moi, je le garde.
M. Lacroix (Louis) : Mais
c'est votre adversaire naturel depuis des générations, là, le Parti libéral.
Est-ce que, vous, vous êtes enclin à dire : Bien, nous autres, on va le
garder, l'amendement? Il a été déposé, il est là.
M. Bérubé : Non, ce
n'est pas ça qui nous intéresse. Nous, notre adversaire naturel, là, si vous
aviez été comme moi à Longueuil, là, c'est la CAQ. Puis je peux vous dire
qu'ils vont vous dire que c'est le Parti québécois pas à peu près. Ils le
sentent, ils le ressentent pas à peu près.
La Modératrice : Une dernière
en français, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Patrice) : Quand
vous dites que c'est David contre Goliath, est-ce que c'est parce que vous
redoutez... vous êtes déjà en train de faire baisser les attentes?
M. Bérubé : Non. Non, ça
va bien. Paul, on était là ensemble hier encore.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça va très, très bien parce qu'on a le seul candidat implanté à Longueuil
qui a fait ses preuves. Puis on est sur le terrain, puis on dit : Le travail
de Pascal Bérubé en matière de langue française... Si ce n'était pas de notre
travail, le gouvernement n'avait même pas l'intention de se pencher sur une
rénovation de la loi 101. Si ce n'était pas de nous, il n'y aurait pas de
députés ouvertement indépendantistes qui soulèvent la question du Québec dans
le Canada et dans le monde. Si ce n'était pas de nous sur l'environnement, il
n'y aurait pas des commentaires comme on fait à nouveau, ce matin, sur comment
est-ce qu'on peut amener ce gouvernement à faire autre chose que des
demi-mesures. Les gens, je pense, reconnaissent le rôle qu'on joue et
reconnaissent la qualité de notre candidat qui, à notre avis, de manière très
claire, ferait le meilleur député dans les circonstances. Donc, on ne ménage aucun
effort puis on a beaucoup de plaisir à le faire.
M. Bérubé : Mais on sait
comment se termine David contre Goliath.
M. Authier
(Philip)
: I don't know if I should ask
Mr. Bérubé or mister...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Your call.
M. Bérubé : Your call.
M. Authier (Philip) :
It's on 96, as you can imagine.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Go ahead.
M. Authier (Philip) :
Yes, you're... Mr. Bérubé.
M. Bérubé :
I'm your man.
M. Authier (Philip) :
...
M. Bérubé :
Pretty much.
M. Authier (Philip) :
And they say that... of students who
are going to fail these courses, that they are appealing to the Government to
drop it or to allow them to withdraw that amendment, as you know, you read the
story. Are you willing to put politics aside in the interest of the students?
M. Bérubé :
Well, it's not about...
M. Authier (Philip) :
No, but it has to be anonymous in order
for this to happen, I understand.
M. Bérubé :
That's a circus. It's unbelievable that
the Liberals ask ourselves to protect them from themselves. And they thought it
was a good idea, by Hélène David, to propose that the Anglophones should get
three classes in French and success with it, and now, it's not good anymore
because the anglophone community are the Liberals supporters, saying : If
you don't backtrack, we're not anymore with you. So that's shameful for them.
That's not a good position at all. So, I keep looking, the dynamic between CAQ
and Liberal… they're not really different. Lot of people in CAQ coming from the
Liberal Party… and, in French, it's «service minimum». So, it's not about the
real issues that should be put in front. So, that's your problem, you know
what? My sentence is : Deal with it.
M. Authier (Philip) :
Whose problem is it?
M. Bérubé :
The Liberals.
M. Authier (Philip) :
So...
M. Bérubé :
That was not a good idea at all, so
what do you want me to do? Like, talk to the Liberals? Make a pep talk? Talk
about the language...
M. Authier (Philip) :
...believe the appeal is in the interest
of students, put the politics aside and think of their failure rates in these
courses?
M. Bérubé :
But who brings these amendments to the
table? The Liberals. Who wants to backtrack? The Liberals. That's something.
M. Authier (Philip) :
So, you... in seeing that amendment
removed?
M. Bérubé :
I don't... it's not our game. It's
about French college. You have a third of the students in colleges like Dawson
coming from immigration. Who decides that, in Québec, you go to a primary
school and secondary school when you're someone who arrived to Québec, and
then, in college, go whatever you want to go? ...Champlain, Dawson, John
Abbott. It's your call. I think we're failing if we don't make sure that at age
18, 19, important... a period of the life where they choose the job that they
want to do, where they want to live, that we don't... we're not with them.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Just to come back... The specific issue is whether there should be
classes in French that are evaluated in English-speaking CEGEPs. The
point that is being made is : Students might fail the entry level in
French, so we will withdraw those requirements. If we take that logic, maybe,
when mathematics is too difficult or when geography poses challenges, we should
also withdraw that knowledge. We need to remind ourselves that the French
language is the common language in Québec. And if citizens in Quebec do not
have the minimum level of mastery of understanding and cannot work in French,
we manufacture problems for...
M. Authier (Philip) :
Do you agree it is possible to live and
work in French, in Québec, adequately... people who come from English CEGEPs
work in French, they are mostly bilingual, they work in French...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
In which case? In which case...
M. Authier (Philip) :
...might not be able to take a
humanities course in a second language, and that's...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
How can you work...
M. Authier (Philip) :
...that, apparently, is... So, it's...
for their situation or do you want to see multiple failures?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
I've worked in several... I've been to school in Danish and in
Swedish, and the bottom line is if you want to work in a language, you should
be at the level where you're able to take a CEGEP class in the same language,
period. It's just a question of logic.
La Modératrice
: Une dernière en anglais.
Mme Senay (Cathy) :
…sorry about that. I would like to
know, Mr. Bérubé, about what Thomas Gerbet... this email that was sent and that
was forwarded to Marguerite Blais by her chiefs…
M. Bérubé :
Directly what I was saying.
Mme Senay (Cathy) :
Yes. So, I mean, according to what
Gerbet found, so what does that tell you? It doesn't smell good at all.
M. Bérubé :
Someone lied on oath, pretty much, and
we have to find that someone. We have two ministers who didn't say the truth in
the Chamber and, I guess, in front of the Coroner Kamel. So, Gerbet has some
emails, some SMS as well, proving that, at least, Minister Blais was aware of
what's going on in the Herron installation 10 days before. We have to imagine
what we can do 10 days before this massacre. So, it's a really important issue,
and I do think we have to remember that there's a responsibility when you're a
minister. And regarding all those things, and with the corroboration of Aaron
Derfel of The Gazette, someone here or in a ministry should make their box today.
Mme Senay (Cathy) :
So, you go back to a public inquiry on the
management of…
M. Bérubé :
Sure. Thomas Gerbet andAaron
Derfel, by themselves, and you, the journalists, doing the job every single
day, the public inquiry, so…
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : The more we learn, the more
it's obvious that the Government has not been collaborating so that we
understand what actually happened. And so the more there's an urgency to have
that public inquiry, so that the understanding be complete, the job be done correctly,
so that we can do better next time. It's obvious.
M. Bérubé :
Yes, and with the work of Thomas
Gerbet, you know why they don't want any public inquiry, because we might find
the truth, maybe before the elections. So, my advice to Thomas Gerbet is :
If you have to take vacations this year, please wait October 4th.
Des voix : Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 25)