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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie

Version finale

Friday, March 18, 2022, 9 h 50

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures cinquantes minutes)

Mme Ghazal : Alors, bonjour. Bonjour, tout le monde. Donc, je vais aussi, à mon tour, intervenir, ce matin, sur l'interpellation sur le coût de la vie.

Vous savez, moi, dans mon comté, il n'y a même pas une semaine, j'étais avec des aînés pour qui l'inflation et l'augmentation du coût de la vie, ce n'est pas juste une question d'économiste, ça influence grandement leur vie. Une des aînées a été très, très touchante. Elle disait : Moi, je ne vais même pas dans la section pour les steaks qui coûtent... un steak à 12 $. Je n'y vais même pas, ça ne sert à rien. Il y en a un autre qui disait : Je coupe dans mon budget, dans quoi je vais couper, dans mes médicaments? Ça, c'est des aînés, là, de 70 ans, 75 ans qui me parlaient il n'y a même pas une semaine.

Et moi, ce matin, dans l'interpellation, les cinq minutes que je vais avoir, et la semaine prochaine, quand je vais critiquer le budget du gouvernement, c'est ces gens-là que je vais avoir en tête quand je vais parler au gouvernement par rapport à leur budget et en faire une critique constructive.

Je vais répéter une demande que j'ai faite cette semaine, c'est : Pour aider les gens à faire face à la crise de l'inflation, il faut remettre de l'argent dans les poches des gens qui en ont réellement besoin puis qui n'ont aucune marge de manoeuvre. Je pense aux aînés, mais aussi aux familles avec des revenus modestes, aux personnes seules. Et la proposition, elle est très simple — et j'espère que M. Eric Girard écoute — c'est de doubler pendant six mois les prestations de crédit d'impôt pour solidarité, avec une bonification pour les aînés, justement, qui ont encore moins de marge de manoeuvre que la majorité de la société, de 500 $ par personne de 65 ans et plus.

Mais moi, je suis inquiète à la réponse que va donner le gouvernement, si je regarde comment il a traité avec mépris la proposition de ma collègue, Christine Labrie, de donner une prestation d'urgence pour les familles avec des jeunes enfants qui ne trouvent pas de places en garderie ou en CPE. Il y avait des gens avec leur bébé, hier, qui étaient ici, de Ma place au travail. Ça fait un an que ces femmes-là luttent pour ne pas perdre leurs acquis. Et, quand ce gouvernement-là se dit féministe mais qu'il traite ces demandes-là, qui sont tout à fait raisonnables, avec autant de mépris, moi, ça m'inquiète pour la semaine prochaine.

On dit souvent que la nuit porte conseil. Il y a encore quelques jours, pour le ministre Eric Gérard et M. Legault, pour le gouvernement de la CAQ de réfléchir et de vraiment comprendre les besoins des Québécois. Je pense que M. Legault, ça fait très longtemps qu'il est à l'Assemblée nationale. Il commence à être déconnecté des besoins des gens de la base. Et j'espère qu'il va réfléchir puis qu'il va mettre en place les propositions que Québec solidaire a faites. Surtout, surtout aussi qu'on a les moyens de le faire.

Et on en a proposé, depuis plus d'un an, des moyens pour aller chercher l'argent là où il est, pour le remettre dans les bonnes poches. Et là où il est, c'est un impôt de pandémie. On voit les profits mirobolants des banques. C'est scandaleux. Les cinq P.D.G. des grandes banques canadiennes, juste à eux seuls, ils ont mis dans leurs poches, là… ça, c'est des individus, là, ce n'est pas les banques, là, je ne parle pas des profits des banques, 66 millions de dollars, juste pour cinq personnes, en un an. C'est vraiment scandaleux. Voilà. Merci.

La Modératrice : On va prendre vos questions.

M. Lavallée (Hugo) : Bonjour. Deux questions. D'abord, on comprend que la situation actuelle de l'inflation est causée en partie par le fait que les gouvernements ont injecté beaucoup d'argent, là, ces derniers temps. Ce n'est pas la seule raison. Est-ce qu'il n'y a pas un risque, d'en redonner encore?

Mme Ghazal : L'inflation et la situation actuelle est expliquée par une multitude de causes, et ce n'est pas uniquement par le fait qu'on a mis de l'argent. Là, on est dans une situation urgente, et il faut aider les gens à faire face à l'augmentation du coût de la vie. Ce n'est pas ça qui va faire que l'inflation va exploser.

Ce n'est vraiment pas la raison principale. Qu'on parle de la guerre en Ukraine, mais même aussi, avant, tous les problèmes d'approvisionnement, de la chaîne d'approvisionnement, les coûts des matériaux, tout ça, il y a plein, plein de raisons, et ça ne va pas... L'argent qu'on va mettre, là, ce qu'on propose, nous, là, dans notre proposition, ce n'est pas ça qui va faire exploser l'inflation.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant le prix de l'essence, qu'est-ce que vous pensez de l'idée, là, de réduire la taxe sur l'essence pour aider les familles?

Mme Ghazal : C'est une très, très mauvaise idée. Ce qu'il faut... En fait, si on se trouve aussi dans cette situation-là, aujourd'hui, c'est parce qu'on est très, très dépendants des énergies fossiles, notamment de l'essence. Si on avait vraiment mené la transition, il y a plusieurs années, ça aurait aidé les gens, puis peut-être que, là, on aurait été dans une situation moins catastrophique, où les gens, quand ils mettent de l'essence dans leur voiture, ça leur coûte une fortune.

C'est une idée à courte vue. De toute façon, même si on enlève la taxe, probablement que les pétrolières vont juste reprendre la différence, et ça va continuer à coûter aussi cher aux familles.

M. Lavallée (Hugo) : Mais pourquoi c'est une mauvaise idée?

Mme Ghazal : C'est une mauvaise idée parce que ça va nous mettre encore plus... En fait, c'est un plaster, c'est une solution temporaire pour un problème qu'on vit en ce moment. Ce qu'il faut, c'est apprendre des erreurs du passé et diminuer notre dépendance au pétrole en augmentant l'électrification, en investissant massivement dans le transport en commun. Il faut aussi que le budget, ce budget-là soit vert. Et là on ne sent pas que le gouvernement s'en va vers là.

Ça fait qu'il faut... Il va y avoir des crises une à la suite de l'autre. Là, on vit cette crise-là, maintenant, et ce qu'il faut, c'est une transition écologique de notre économie, et de réduire notre dépendance au pétrole au lieu d'en rajouter, puis on réduit les taxes. Comme je dis, à la pompe, ça ne veut pas dire que ça va se traduire par une réduction, parce que les pétrolières vont venir prendre la différence. Ça, il y a ce risque-là. Et même si elles ne le faisaient pas, il va y avoir d'autres crises. Ça va juste continuer à augmenter. Jusqu'à quand on va continuer à mettre de l'argent? Ce qu'il faut, c'est arrêter d'en consommer, c'est-à-dire réduire la consommation en électrifiant de façon beaucoup plus rapide que ce que le gouvernement fait… l'électrification des transports.

M. Lavallée (Hugo) : Mais est-ce que vous diriez que ça peut être une bonne chose pour la transition écologique de voir cette hausse-là?

Mme Ghazal : Nous, ce qu'on dit, à Québec solidaire… ce qu'il faut, c'est mettre en place des mesures pour que, dans le futur, oui, qu'il y ait comme un incitatif, par exemple, même pour les entreprises, pour faire leur transition.

Mais là, en ce moment, la situation actuelle, elle fait mal aux familles, elle fait mal aux gens aussi dans les régions, qui n'ont pas beaucoup d'alternatives, et il faut les aider avec des mesures ciblées, comme celle-là, à court terme. Et, à plus long terme, il faut mener la transition. Puis, à un moment donné, même si le coût de l'essence augmente, ça ne fera pas mal aux poches des gens.

M. Lavallée (Hugo) : Merci.

Mme Ghazal : Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

Mme Ghazal : Merci. Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 57)

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