Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
jeudi 18 juin 2020
-
Vol. 45 N° 57
Étude détaillée du projet de loi n° 44, Loi visant principalement la gouvernance efficace de la lutte contre les changements climatiques et à favoriser l’électrification
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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Grondin, Agnès
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Gaudreault, Sylvain
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Charette, Benoit
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Leitão, Carlos J.
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Birnbaum, David
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Birnbaum, David
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Benjamin, Frantz
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Campeau, Richard
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Ghazal, Ruba
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Ghazal, Ruba
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Grondin, Agnès
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Campeau, Richard
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Leitão, Carlos J.
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Benjamin, Frantz
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Kelley, Gregory
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Birnbaum, David
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Charette, Benoit
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Bussière, Robert
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Provençal, Luc
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Tardif, Marie-Louise
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Poulin, Samuel
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Tardif, Denis
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Gaudreault, Sylvain
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Grondin, Agnès
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Gaudreault, Sylvain
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Ghazal, Ruba
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Ghazal, Ruba
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Grondin, Agnès
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Benjamin, Frantz
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Kelley, Gregory
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Birnbaum, David
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Charette, Benoit
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Campeau, Richard
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Bussière, Robert
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Provençal, Luc
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Tardif, Marie-Louise
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Poulin, Samuel
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Tardif, Denis
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Gaudreault, Sylvain
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Gaudreault, Sylvain
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Bussière, Robert
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Provençal, Luc
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Tardif, Marie-Louise
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Poulin, Samuel
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Tardif, Denis
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Benjamin, Frantz
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Leitão, Carlos J.
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Kelley, Gregory
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Birnbaum, David
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Grondin, Agnès
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Gaudreault, Sylvain
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Ghazal, Ruba
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Birnbaum, David
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Birnbaum, David
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Grondin, Agnès
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Charette, Benoit
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Gaudreault, Sylvain
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Benjamin, Frantz
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Leitão, Carlos J.
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Ghazal, Ruba
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Gaudreault, Sylvain
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Grondin, Agnès
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Campeau, Richard
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Bussière, Robert
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Provençal, Luc
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Tardif, Marie-Louise
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Poulin, Samuel
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Tardif, Denis
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Benjamin, Frantz
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Leitão, Carlos J.
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Kelley, Gregory
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Birnbaum, David
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Campeau, Richard
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Leitão, Carlos J.
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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Grondin, Agnès
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Leitão, Carlos J.
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Ghazal, Ruba
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Campeau, Richard
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Bussière, Robert
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Provençal, Luc
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Tardif, Marie-Louise
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Poulin, Samuel
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Tardif, Denis
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Kelley, Gregory
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Gaudreault, Sylvain
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Leitão, Carlos J.
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Kelley, Gregory
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Benjamin, Frantz
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Birnbaum, David
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Campeau, Richard
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Bussière, Robert
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Provençal, Luc
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Tardif, Marie-Louise
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Poulin, Samuel
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Tardif, Denis
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Ghazal, Ruba
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Gaudreault, Sylvain
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Leitão, Carlos J.
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Leitão, Carlos J.
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Benjamin, Frantz
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Provençal, Luc
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Ghazal, Ruba
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Grondin, Agnès
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures trente-sept minutes)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande
à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 44,
Loi visant principalement la gouvernance efficace de la lutte contre les
changements climatiques et à favoriser l'électrification.
Mme la secrétaire, bienvenue. Y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. M. Caron (Portneuf) est remplacé par M. Provençal
(Beauce-Nord); M. Lamothe (Ungava) est remplacé par Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice); M. Reid (Beauharnois) est remplacé par M. Poulin
(Beauce-Sud); M. Barrette (La Pinière) est remplacé par M. Leitão
(Robert-Baldwin); Mme Montpetit (Maurice-Richard) est
remplacée par M. Kelley (Jacques-Cartier); Mme St-Pierre (Acadie) est
remplacée par M. Birnbaum (D'Arcy-McGee); et M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Gaudreault (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux d'hier, nous en étions à
l'étude d'un amendement présenté par le député de Robert-Baldwin. Y a-t-il
d'autres... Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Question
de règlement. C'est que nous avons appris, ce matin, le dépôt du plan d'action
sur l'économie verte, qui a coulé, finalement, entre les mains de LaPresse.
Alors, moi, j'aimerais, pour le bon déroulement de nos travaux, que le ministre
nous le dépose également. Le Parlement n'est pas à LaPresse,
le Parlement est ici, à l'Assemblée nationale. Alors, j'aimerais tout de suite
demander le dépôt du Plan pour une économie verte, que LaPresse
a obtenu avant les parlementaires.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : S'il
existait, j'aimerais bien l'avoir, moi aussi. Ce que LaPresse
a obtenu, c'est une version de travail qui date de janvier dernier, donc ce n'est
pas le plan. Le plan n'est pas complété. Le plan est à être peaufiné. <Donc,
c'est une...
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette :
S'il existait, j'aimerais bien l'avoir moi aussi. Ce que
La
Presse
a obtenu, c'est une version de travail qui date de janvier dernier. Donc, ce n'est
pas le plan. Le plan n'est pas complété. Le plan est à être peaufiné. >Donc,
c'est une version qui est loin d'être à jour. Plusieurs versions ont été
ajoutées depuis, plusieurs éléments ont été ajoutés depuis. Donc, je ne peux
rien déposer qui n'existe pas.
• (9 h 40) •
M. Gaudreault : Bien, Mme
la Présidente, moi, j'aimerais qu'il dépose soit la version que LaPresse
a obtenue et que les parlementaires n'ont pas ou qu'il dépose la dernière
version qui est présentement au travail. Alors, nous, on ne peut pas continuer
avec les informations qui sont dans LaPresse ce matin sans
obtenir le même niveau d'information que des journalistes ont obtenue.
Alors, soit qu'il nous dépose minimalement
ce que LaPresse a eu en janvier, bien, c'est-à-dire le plan
de janvier, ou soit qu'il nous dépose, encore mieux, l'état des travaux
actuels. Alors, moi, comme parlementaire, là, je comprends que ce n'est pas un projet
de loi, puis qu'on ne peut pas invoquer le fait que le projet de loi a été
rendu public à des tiers avant les parlementaires, mais pour la bonne marche de
nos travaux, le minimum, c'est qu'on obtienne la même information que les
journalistes ont obtenue. Et moi, je lui demande de nous le déposer.
La Présidente (Mme Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, je comprends... pas la tactique, mais l'approche du collègue. Elle
ne s'appuie en rien par rapport à notre règlement. Il faut savoir qu'un document
connaît une évolution dans le temps. Aucun gouvernement ne pourrait... en fait,
même une formation politique... Si moi, je demandais au collègue de déposer sa
plateforme électorale de 2022 ou autre... Donc, un document qui est en
préparation d'aucune façon ne peut être dévoilé, que ce soit pour une
organisation, que ce soit pour un gouvernement, que ce soit pour une formation
politique.
Donc, il n'y a rien d'officiel, c'est un
document qui est en évolution. C'est un document de travail. Je ne peux même
pas mesurer ce que les journalistes ont obtenu comme version. Ça ne vient
manifestement pas de nous étant donné que ce n'est pas un document qui est
complet. Je comprends le jeu du collègue, mais ça ne s'appuie sur aucune réglementation
qui nous régit.
Et, de surcroît, le plan qui sera présenté
à l'automne est une politique-cadre qui nous permettra d'envisager la
décennie 2020. Là, on est sur un projet de loi sur la gouvernance,
déterminer le rôle du ministre. Donc, non seulement il n'y a rien qui permet au
collègue de réclamer ce qu'il réclame, mais il n'y a pas non plus de lien entre
le projet de loi qui est à l'étude et la demande qu'il peut formuler ce matin.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le député.
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, d'abord, je n'ai pas relevé les propos du ministre, mais il dit que
je fais de la tactique, il parle que je fais un jeu. Alors, moi, je suis ici
pour faire un travail parlementaire. Il ne peut pas m'imputer des motifs de
cette nature-là. Je ne voudrais pas qu'on commence ce matin, là, il est à peine
9 h 40... Il serait malheureux qu'il commence tout de suite en nous
imputant des motifs, avec «tactique» et <«jeu». C'est...
M. Gaudreault : ...je n'ai
pas relevé les propos du ministre, mais il dit que je fais de la tactique, il
parle que je fais un jeu. Alors, moi, je suis ici pour faire un travail
parlementaire. Il ne peut pas m'imputer des motifs de cette nature-là. Je ne
voudrais pas qu'on commence ce matin, là, il est à peine 9 h 40... Il
serait malheureux qu'il commence tout de suite en nous imputant des motifs,
avec «tactique» et >«jeu». C'est inacceptable. Ça, c'est la première
chose.
Deuxièmement, quand il compare le programme
d'un parti politique avec un plan d'action du gouvernement, c'est là qu'on voit
qu'il confond la partisanerie avec l'action gouvernementale. Là, il est ministre.
Il est ministre. Ce n'est pas du tout de la même envergure <qu'un plan...
>qu'un programme électoral d'un parti politique. On lui demande de
déposer un plan d'action qu'il a lui-même commenté. Il l'a commenté dans LaPresse.
Ses citations sont dans LaPresse. Alors, il ne peut pas
dire que ça n'existe pas ou que c'est...
Alors, moi, je... et, en plus, il devait
nous déposer officiellement devant les médias le plan d'action, le plan sur l'économie
verte. Il devait le déposer au mois de mars. Il dit que c'est encore en train d'être
travaillé. On est rendus à la mi-juin. Alors, s'il veut, parce que c'est ce qu'il
n'arrête pas de dire, là, j'ai lu son article hier, qu'il a donné à LaPresse
canadienne, s'il veut qu'on collabore, bien, qu'il nous donne tous les
outils pour ce faire.
Alors, il y a un plan qui a coulé dans les
médias. Moi je demande de l'obtenir, et j'invoque l'article 214, dépôt du document,
214 de notre règlement : «Lorsqu'un ministre cite, même en partie, un document,
tout député peut lui demander de le déposer immédiatement. Le ministre doit
s'exécuter, sauf s'il juge que cela serait contraire à l'intérêt public.»
Alors, je veux avoir ce document puis je suis convaincu que mes collègues des
autres partis d'opposition souhaitent l'obtenir aussi et sûrement les collègues
du gouvernement aussi qui ont le droit de l'obtenir. Alors, il faut qu'on
obtienne ce document. Le ministre n'arrête pas de nous dire qu'on fait de
l'obstruction, ce qui est totalement faux. S'il veut qu'on avance, bien, on va
avancer avec les documents sur lesquels il se base pour travailler.
Alors, moi, je n'accepte pas que des
journalistes, en tout respect pour les journalistes, obtiennent des documents
aussi fondamentaux et que les parlementaires n'en aient pas accès. Article 214
de notre règlement.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le député. M.
le ministre, je vous laisse répondre.
M. Charette : Le collègue
de Jonquière est beaucoup trop expérimenté pour ne pas connaître la portée de l'article
qu'il cite. Un document de travail n'a pas à être déposé. À chacune des fois qu'il
y a une demande de dépôt de document et qu'on confirme qu'il s'agit d'un document
personnel de travail ou un document de réflexion qui est en élaboration, on n'est
aucunement tenu de le déposer. Et selon la logique du collègue, qui ne tient
aucunement la route, imaginez, à partir du moment qu'on évoquerait le fait qu'il
y ait un document de travail qui existe, on exigerait son dépôt, ça ne fait
aucun, aucun sens. Le collègue siège parmi nous depuis assez longtemps pour
connaître la portée de ce règlement. Et je n'ai pas commenté un plan, j'ai
répondu à des questions d'un journaliste qui me demandait qu'est-ce qui en <était
de ce que lui...
M. Charette : ... ça ne
fait aucun, aucun sens. Le
collègue siège parmi nous depuis assez
longtemps
pour connaître la portée de ce
règlement. Et je n'ai pas commenté un
plan, j'ai répondu à des
questions d'un journaliste qui me demandait qu'est-ce
qui en >était de ce que lui avait obtenu. Je lui disais que c'était un
document qui est excessivement incomplet. C'est un document qui date de
plusieurs mois, nous sommes en juin. Et de l'avis même du journaliste en
question, c'est une copie qui était datée de janvier. Donc, même si la
politique, au départ, devait être déposée en mars, c'est un document qui est
antérieur de trois mois au dépôt prévu. C'est donc dire à quel point c'est un
document qui est excessivement parcellaire, excessivement incomplet, qui ne
reflète en rien une politique. Donc, jamais...
En fait, c'est la crédibilité du collègue
qui sera confirmée dans les prochains instants. S'il insiste pour dire qu'on
doit déposer un document de travail, en termes de crédibilité, malheureusement,
il en perdra excessivement beaucoup.
La Présidente (Mme Grondin) :
Et j'ai bien compris. Donc, je ne peux...
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Grondin) :
S'il vous plaît! Je ne peux...
M. Gaudreault : Je ne
peux pas, là, rester muet à une attaque de la part du ministre qui, face à un
désert d'argument, en vient à attaquer la crédibilité de collègues, alors que
la crédibilité, là, si j'étais lui, je me regarderais dans le miroir d'abord et
avant tout. Je veux juste dire...
Des voix
: ...
M. Gaudreault : Non, non.
La Présidente (Mme Grondin) :
Un moment, s'il vous plaît!
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, laissez-moi terminer.
La Présidente (Mme Grondin) :
O.K. On arrête. S'il vous plaît! C'est moi... Laissez-moi finir.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre, s'il vous plaît! On va...
Des voix
: ...
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, je cite le ministre. Il dit que cette version a été soumise au
Conseil des ministres. La version qui est citée dans l'article a été soumise au
Conseil des ministres.
La Présidente (Mme Grondin) :
J'ai bien compris, je pense que vous avez fait votre point.
M. Gaudreault : Puis il
dit...
La Présidente (Mme Grondin) :
S'il vous plaît! Je vais suspendre les travaux. S'il vous plaît! O.K.
On suspend les travaux.
(Suspension de la séance à 9 h 47)
(Reprise à 9 h 48)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, on reprend les travaux. Vous allez me laisser, s'il vous plaît, prendre
ma décision à ce <niveau-là...
(Reprise à 9 h 48)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, on reprend les travaux. Vous allez me laisser,
s'il
vous plaît, prendre ma décision à ce >niveau-là. Effectivement, je ne
peux pas exiger le dépôt d'un document. Je comprends tout à fait qu'il n'est
pas toujours si facile de déposer un document de travail, mais j'avoue que je
trouve ça quand même particulier que les journalistes aient accès à un document
et que les parlementaires n'aient pas accès.
Par contre, la conclusion est qu'on ne
peut pas exiger de déposer un document, et je peux comprendre, je le répète, qu'un
document de travail peut amener à toutes sortes de choses. Donc, le document n'est
pas terminé, le plan d'action n'est pas déposé officiellement, et poursuivons, s'il
vous plaît, sur l'amendement.
Donc, y a-t-il des interventions
concernant l'amendement déposé par le député de Robert-Baldwin? M. le député de
Robert-Baldwin.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Grondin) :
Je veux juste... Je vais le laisser, parce qu'on recommence et c'est son amendement,
mais, sur ma liste, j'avais, et je l'ai dit avant de quitter hier, le député de
D'Arcy-McGee et le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Alors, Mme la
Présidente, donc, sur l'amendement, bien sûr, c'est un amendement que nous
jugeons utile et nécessaire, surtout dans le contexte que le collègue de Jonquière
vient de mentionner, parce qu'à notre avis ce n'est pas un document de travail
dont il est fait question dans les journaux, c'était la politique-cadre qui
devrait être annoncée par le gouvernement, qui fait suite au budget. Dans le
budget de mars, c'était aussi établi. Entre-temps, il y a eu la pandémie. Je
comprends que ça a changé les choses, mais le projet de loi n° 44,
en fin de compte, a alimenté la construction de ce plan d'action, cette
politique-cadre, et donc les deux sont interconnectés.
Alors, pour la poursuite de nos travaux,
moi, je pense que, puisque ça a été présenté au Conseil des ministres, ça
serait tout à fait utile qu'il soit aussi... que nous prenions connaissance. Je
comprends que, de façon réglementaire, vous n'êtes pas obligé de le faire, je
comprends, vous n'êtes pas obligé de le déposer...
M. Charette : Question de
règlement, question de règlement.
La Présidente (Mme Grondin) :
Juste une question de règlement.
• (9 h 50) •
M. Charette : La
présidence a statué sur cet élément-là, c'est un document de travail, et j'ai
bien dit que c'était une version qui avait été soumise au Conseil des ministres.
Entre janvier et mars, il y a eu d'autres versions qui ont été présentées. La
présidence a statué. Je pense qu'on peut passer à l'étape suivante de nos
travaux.
M. Leitão : Certainement,
certainement, passons aux étapes suivantes, et on va avoir beaucoup de plaisir
aux étapes suivantes. Déjà, dès la semaine prochaine, on va avoir beaucoup de
plaisir. On va continuer nos travaux, ça va avancer <rondement...
M. Charette : La
présidence a statué. Je pense qu'on peut passer à l'étape suivante de nos travaux.
M. Leitão :
Certainement,
certainement, passons aux étapes suivantes, et on va avoir
beaucoup
de plaisir aux étapes suivantes. Déjà, dès
la semaine prochaine, on va
avoir beaucoup de plaisir. On va continuer nos travaux, ça va avancer >rondement.
La seule chose que je vous dis, pour alléger un peu l'atmosphère, par exemple,
le fait qu'on siège la semaine prochaine m'empêchera de me faire couper les
cheveux. Donc, vous allez... on va être tous ensemble avec des cheveux plus
longs.
Mais sérieusement, on va poursuivre notre
travail, on va continuer de bonifier le projet de loi, mais ça aiderait notre
travail, ça aiderait à nous avancer, à avancer encore plus rapidement et avec
encore plus d'énergie, si on pouvait avoir cette information-là que mon collègue
de Jonquière demande. Vous n'êtes pas obligé de la déposer, on comprend. C'est
dommage parce que ça aiderait l'avancement des travaux, si ça pouvait alimenter
notre réflexion, parce que, écoutez, on parle de cibles d'émission de gaz à effet
de serre, on parle de tous les éléments dont on discute ici, dans le projet de
loi. Alors, voilà.
Si on revient à l'amendement que nous
avons proposé, écoutez, encore une fois, je trouve que ça serait très utile
d'inclure ça aussi dans le projet de loi, mais je n'ai pas d'autre chose à dire
là-dessus, autre que de soutenir les propos de mon collègue de Jonquière,
que... je trouve que c'était une demande qui était tout à fait normale et qui
aurait aidé la suite des choses. Voilà, c'est tout.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le député. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme
la Présidente. Je veux revenir à l'amendement. Je ne peux pas m'empêcher de
constater que j'ai pris ma marche quotidienne vers l'Assemblée nationale et je
vous jure que Maurice Duplessis souriait en me regardant de sa place
privilégiée, parce qu'il voyait, à quelque part, le renouvellement de sa façon
très particulière de voir la démocratie parlementaire, reprise par le
gouvernement devant nous. Et de toute évidence...
M. Charette : ...clair
sur les intentions qui sont portées à une formation politique ou un à membre de
cette Assemblée. Le gouvernement ne voit pas de façon particulière la
démocratie, il la vit comme nous la vivons tous. Donc, attention aux propos,
là, qui sont portés.
La Présidente (Mme Grondin) :
Je vous invite tous...
M. Birnbaum : C'est la présidente
qui va me dire de porter attention, pas le ministre. Et c'est une observation
que je me permets, bon, je voyais des parallèles. C'est mes impressions, et
chaque député a le droit de voir le monde comme il ou elle le voit.
Je signale, et je me donne la prétention
de parler pour mes collègues, que nos discussions, dorénavant, jusqu'au mois
d'août, s'il le faut... nous sommes ici pour bonifier une loi qui a de grosses
lacunes actuellement... que nos réflexions vont être alimentées par ce qu'on a
devant nous. Et c'est une version d'un document qui a été <déposé...
M. Birnbaum : ...
je me donne la prétention de parler pour mes collègues, que nos discussions,
dorénavant, jusqu'au mois d'août, s'il le faut... nous sommes ici pour bonifier
une loi qui a de grosses lacunes actuellement... que nos réflexions vont être
alimentées par ce qu'on a devant nous. Et c'est une version d'un document qui a
été >déposé devant le Conseil des ministres, parce qu'on n'a que ça. Mme
la Présidente, j'insiste que je parle avec pertinence de l'amendement devant
nous.
La Présidente (Mme Grondin) :
...qu'on revienne, s'il vous plaît, à l'amendement, l'amendement qui est devant
nous et... «Le comité rend public les conseils, recommandations, observations
qu'il donne aux ministres et organismes publics 30 jours après lui avoir
transmis.» Merci.
M. Birnbaum : ...j'ai bien
compris. Une discussion sur un projet de loi avec ses amendements est un
exercice en continu vers les objectifs et vers l'atteinte de ses objectifs, et
le boulot des formations de l'opposition, c'est de bonifier les efforts vers
ces objectifs. Jusqu'à date, nos interventions, et j'imagine que mes
collègues vont continuer à aller dans ce sens-là, ça serait, sans
exception, de proposer des changements de façon rigoureuse et constructive qui
vont faire en sorte que les pouvoirs et les enjeux soient protégés et bonifiés.
Et, dans cette optique, à l'aube de
plusieurs amendements de refusés, nous continuons nos efforts d'assurer trois
choses, et c'est des mots qui ont été répétés. De dire que, sans compromettre
les pouvoirs qu'on essaie de bonifier du ministre, on veut s'assurer que les
autres ministères et organismes publics soient impliqués dans l'atteinte des
objectifs du développement durable, de l'électrification du transport... et
l'atteinte des objectifs, qui sont maintenant dans ce projet de loi, merci aux
amendements proposés par l'opposition officielle, et deuxième et troisième
oppositions.
Dans cette optique, comment ça peut être
incohérent de proposer que ce comité et ses observations et recommandations
soient acheminés aux organismes publics dans un court délai? Si nous voulons,
une autre fois, renforcer la main du ministre pour que, dans ses tâches de
coordonner, de veiller à l'implication et le respect des objectifs par les
autres ministères et organismes, ce n'est aucunement...
M. Charette : ...question
de règlement. J'ai été suffisamment patient. On étudie un sous-amendement. Ça
fait plusieurs minutes que le collègue parle, et il n'y a pas eu une seule
référence, ne serait-ce qu'un mot, au sous-amendement qu'il doit <débattre.
Donc...
M. Birnbaum : ...
des objectifs par les autres ministères et organismes,
ce n'est
aucunement...
M. Charette :
...question de règlement. J'ai été suffisamment patient. On étudie un
sous-amendement. Ça fait plusieurs minutes que le collègue parle, et il n'y a
pas eu une seule référence, ne serait-ce qu'un mot, au sous-amendement qu'il
doit >débattre. Donc, je nous rappellerais cette obligation, là, de
traiter le sous-amendement qui nous réunit ce matin.
M. Birnbaum : Est-ce que
la présidente nous rappelle ainsi? Parce que je m'en fous de si le ministre
aime mes interventions ou non.
La Présidente (Mme Grondin) :
Poursuivez, M. le député, s'il vous plaît, mais je vous invite à faire des
liens avec le sous-amendement.
M. Birnbaum : Mme la
Présidente, je viens de...
La Présidente (Mme Grondin) :
C'est bon. Je fais juste vous... Je vous invite... poursuivez.
M. Birnbaum : Bon, je
n'avais pas compris que le rappel a été nécessaire. «Le comité rend publics les
conseils, observations et recommandations qu'il donne au ministre et aux organismes
publics 30 jours après...» Je ne parle pas de délais, là, que je suis
très, très prêt à défendre, je parle du concept que ces observations et recommandations
soient partagées.
Et je veux comprendre du ministre comment <soit...
>ça va à l'encontre des objectifs dans le projet de loi qu'on appuie,
que le ministre coordonne des efforts de ses collègues au sein du Conseil des
ministres. En quoi ça risque de contredire ça? En quoi ça ne servirait pas ces
trois critères, transparence, rigueur et imputabilité, de s'assurer que tous
ces partenaires au sein du gouvernement et dans les instances publiques, de
s'assurer que ce monde travaille en partenariat avec lui afin qu'il atteigne
ses objectifs de coordonner les efforts et l'implication ou l'implantation des recommandations
et des avis de son comité? En quoi ça n'aide pas à atteindre les objectifs que
le ministre et le législateur nous proposent de fixer dans le projet de loi
devant nous?
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
• (10 heures) •
M. Charette : Mme la
Présidente, on a une belle illustration de ce que j'ai évoqué hier. Bien, en
fait, la question a été largement répondue et à plusieurs reprises. Je pourrai
reprendre les grandes lignes, mais hier, lorsque je disais à certains
journalistes qu'on était à 60 heures de travaux en étude détaillée, ça,
sans compter les suspensions, donc on est à peu près à 70 heures de
faites, sans compter les 30 quelques heures en consultations, donc on a une
centaine d'heures de faites à ce moment-ci, au niveau de l'étude du projet de
loi, et là peut-être une heure et demie sur ce sous-amendement-là...
Ça a été démontré dès le départ que c'est
un sous-amendement qui n'apporte strictement rien au projet de loi parce que
tout est déjà entièrement couvert par le projet de loi qui nous réunit ce
matin. Donc, certains appellent ça faire du temps, donc peu importe
l'expression que l'on peut retenir, mais lorsque, très rapidement, on <démontre
que le projet de loi couvre ces aspects-là, l'opposition...
>
10 h (version révisée)
<195
M.
Charette : ...
déjà entièrement couvert par le
projet de
loi qui nous réunit ce matin. Donc, certains appellent ça faire du temps, donc,
peu importe l'expression que l'on peut retenir. Mais lorsque, très rapidement,
on >démontre que le projet de loi couvre ces aspects-là... L'opposition
officielle, les oppositions sont maîtres de leurs propos, mais ils sont jugés
aussi par cette attitude-là.
Mais, si on relit le sous-amendement en question...
Ça vaut la peine de rappeler un petit peu un fondement du projet de loi. «Le
comité rend publics les conseils, observations ou recommandations qu'il donne
aux ministres et aux organismes publics 30 jours après leur
avoir transmis.»
Ce qui est amusant, c'est qu'hier on a, et
même à travers la légistique, démontré que le concept de conseil reprend tout
ce qui est communication du comité. Donc, on peut appeler ça observation, on
peut appeler ça recommandation, mais tout sera systématiquement rendu public
dans un délai de 30 jours. Je disais, et personne n'a pu démontrer le
contraire, 30 jours, dans l'administration publique, on peut qualifier ça
de sans délai parce que c'est une période qui est excessivement courte.
Et, à partir du moment où c'est rendu
public pour tout le monde, c'est tout à fait inutile et non pertinent
d'insister ou d'ajouter une clause qui spécifierait que ça doit être transféré
aux ministères et aux organismes. Ce sera public pour tout le monde. Autre
élément.
Et dernier élément qui est au coeur du
projet de loi et qui confirme l'importance de ce dernier, lorsqu'on dit que le
ministre de l'Environnement va coordonner l'action gouvernementale en matière
d'environnement, le ministre de l'Environnement est toujours le destinataire
des communications du comité consultatif, mais ces communications seront
publiques, et c'est au ministre de l'Environnement de faire les suivis et de
coordonner la suite des choses pour être bien certain que ces avis-là ne
tombent pas entre deux chaises.
Donc, si, personnellement, j'avais eu deux heures
à consacrer à défendre un sous-amendement, je l'aurais fait volontiers sur un
sous-amendement qui change quelque chose, mais ça a été largement démontré
qu'il n'y a aucun, aucun apport au projet de loi, et, très clairement, cet
argumentaire-là a été présenté, et, très clairement, on a indiqué qu'on ne
pouvait pas l'adopter.
Encore une fois, c'est vous qui êtes
maîtres de votre temps. Si vous jugez, malgré tout, nécessaire d'y consacrer
des heures supplémentaires, c'est libre à vous, mais vous êtes jugés sur votre
attitude également.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Merci.
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Et j'aimerais remercier le ministre pour ses conseils, qu'on va se
permettre de prendre avec toute la légèreté qu'ils méritent.
Sur l'amendement, est-ce qu'on peut se
comprendre, et là ça va être ma dernière intervention là-dessus, que notre
rigueur, notre insistance, notre transparence en défendant cet amendement,
c'est à <l'aube de...
M. Birnbaum : ...
toute
la légèreté qu'ils méritent.
Sur l'amendement, est-ce qu'on peut se
comprendre, et là ça va être ma dernière intervention là-dessus, que notre
rigueur, notre insistance, notre transparence en défendant cet amendement,
c'est à >l'aube de ce qui s'en vient, où nous serons davantage rigoureux
et persistants? Et j'ai confiance que les deux oppositions, deuxième et
troisième oppositions, vont faire ainsi. Nous sommes devant un projet de loi
qui, prochainement, va proposer le démantèlement de plusieurs instances qui
vont dans le même sens de cet amendement. On essaie de protéger le public. On
va être devant le démantèlement de la TEQ, des pouvoirs de la régie, d'avoir
une veille sérieuse sur tout ce qu'on fait, évidemment, le démantèlement du
plan vert et du conseil d'administration à distance du gouvernement qui veille...
qui aurait veillé comme il faut à ces biens issus de nos cibles sur les gaz à
effet de serre.
Alors, nos interventions là-dessus sont en
bonne connaissance de cause, et le ministre devrait se préparer pour d'autres
amendements rigoureux, sérieux et transparents pour protéger le public et ses
intérêts en tout ce qui a trait au développement durable.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Sur le 15.0.4, Mme la Présidente, si vous permettez, je vais
intervenir <à partir... >sur ce sous-amendement-là, donc, et
aussi, évidemment, à partir de quelques éléments de réponse que je viens d'entendre
de la part du ministre, donc, en réponse à mes collègues.
Je commencerais par saluer l'amendement,
ce sous-amendement apporté par mon collègue le député de Robert-Baldwin. C'est
un excellent sous-amendement, Mme la Présidente, quand on parle du comité qui
rend publics les conseils. Donc là, on est en plein dans les enjeux de
transparence, on est en plein dans les enjeux de transparence.
Et moi, ce que j'entends aujourd'hui, ce
que je viens d'entendre de la part du ministre, qui accuse, justement, qui
continue d'accuser l'opposition officielle et les oppositions de faire de
l'obstruction, il l'a dit publiquement à plusieurs reprises, par rapport à son
projet de loi... Je suis en mesure de dire au ministre de l'Environnement qu'il
manque de transparence, parce que, lorsqu'il déclare, dans un journal, qu'il
commente, donc...
M. Charette : Mme la
Présidente, appel au règlement. On ne peut pas imputer de motif et on ne peut
pas dire d'un collègue qu'il manque de transparence.
M. Benjamin : Je poursuivrai,
Mme la Présidente, si vous permettez.
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît.
M. Benjamin : Vous savez, Mme
la Présidente, mon droit de parlementaire est brimé dans l'attitude du ministre
puisque... Lorsqu'il y a un document qui est dans les médias, que le ministre
commente ce document-là et qu'il n'est pas capable de déposer ce document-là
ici, en commission, devant les parlementaires, donc, mon droit de parlementaire
est brimé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Et je vous... S'il vous plaît! Peut-on revenir à
l'amendement, s'il vous plaît? On a réglé la question du document. J'aimerais
qu'on revienne à l'amendement.
M. Benjamin : Mais je tiens à
vous dire, Mme la Présidente, que je soutiens totalement la demande formulée
par mon collègue de Jonquière, qui est une demande importante pour l'ensemble
des <parlementaires...
M. Benjamin : ...ici, en
commission, devant les parlementaires, donc, mon droit de parlementaire est
brimé.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Et je vous... S'il vous plaît! Peut-on
revenir à l'amendement, s'il vous plaît? On a réglé la question du document.
J'aimerais qu'on revienne à l'amendement.
M. Benjamin : Mais je tiens
à vous dire, Mme la Présidente, que je soutiens totalement la demande formulée
par mon collègue de Jonquière, qui est une demande importante pour l'ensemble
des >parlementaires. Et, Mme la Présidente, j'ai entendu M. le ministre
évoquer... faire le décompte du temps tout à l'heure. Nous venons de passer au
moins 20 minutes sur une requête on ne peut plus normale, les
parlementaires.
M. Campeau : ...Mme la
Présidente, l'article 211 sur la pertinence. Nous sommes dans un
amendement, et on s'éloigne encore de l'amendement. J'aimerais ajouter que cet
amendement-là, on y a répondu. On a dit, déjà, que le ministre servirait de
courroie de transmission.
La Présidente (Mme
Grondin) : J'ai bien compris. Donc, M. le député, je l'ai
répété à quelques fois, vous revenez d'une autre façon pour exprimer vos
préoccupations par rapport à un dossier qui est déjà réglé. Donc, je vous
invite, s'il vous plaît, à revenir sur l'amendement.
M. Benjamin : Bien sûr,
toujours sur l'amendement, mais vous avez entendu comme moi, Mme la Présidente,
le ministre faire le décompte du temps utilisé par les oppositions. Et je peux
me permettre de faire aussi le décompte du temps utilisé par le ministre aussi
sur ce projet de loi. C'est un projet de loi important, Mme la Présidente, vous
savez, un projet de loi qui a différents enjeux en termes de centralisation, en
termes de gouvernance, en termes de perte de pouvoir de certaines instances du
gouvernement du Québec. Donc, on a le devoir de questionner l'usage et
l'utilisation du temps fait par le ministre aussi, en termes d'obstruction
aussi, par rapport aux demandes des parlementaires car c'est de l'obstruction
dont il s'agit et rien d'autre, Mme la Présidente.
Alors, sur ce sous-amendement, comme je le
disais, Mme la Présidente, donc, nous pensons que c'est un sous-amendement qui
apporte, justement... qui renforce ce que nous, les oppositions, nous avons
exigé, nous continuons d'exigeret nous allons continuer à l'exiger, par
rapport à tous les articles, donc, dans ce projet de loi, c'est-à-dire qu'il y
ait de la transparence, qu'il y ait de l'imputabilité. Et l'enjeu de la
transparence est fondamental, et je pense que nous allons continuer d'en débattre
tout au long de cette journée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Donc, on a discuté de cet amendement-là un petit peu hier, le
15.0.4, et, comme dans d'autres amendements que les oppositions ont apportés et
moi-même, j'ai apportés, le ministre a fait souvent référence aux 15.0.4.1, 15.0.4.2,
15.0.4.3, 15.0.4.4, 15.0.4.5, 15.0.4.6, qui font partie d'amendements que lui a
déposés déjà. Il y en a d'autres aussi, amendements, qu'il va déposer et qu'il
a déjà déposés. Il y en a d'autres encore qu'il n'a pas encore déposés, comme
le 14.1, 14.2. Et moi, ce que ça me dit... j'aime ça, ces discussions-là, puis
qu'il les dépose. Ça me dit que le projet de loi lui-même est un document de
travail qu'on est en train de bonifier, qu'on est en train d'améliorer, et sur
lequel on travaille, tout le monde ensemble, et on essaie le plus <possible
de...
Mme Ghazal : ...
comme
le 14.1, 14.2. Et moi, ce que ça me dit... j'aime ça, ces discussions-là, puis
qu'il les dépose. Ça me dit que le projet de loi lui-même est un document de
travail qu'on est en train de bonifier, qu'on est en train d'améliorer, et sur
lequel on travaille, tout le monde ensemble, et on essaie le plus >possible
de faire ce travail-là.
Je vais dire juste un mot. Moi aussi,
j'aurais aimé ça qu'on puisse avoir le plan de travail ou le plan d'action que
les journalistes ont. On va essayer de l'obtenir autrement. Mais le projet de
loi lui-même est une sorte de plan de travail, puisqu'on est en train de le
modifier puis il n'est pas totalement complété. Je sais qu'il y a les règles,
puis le règlement et les articles dans le règlement, mais il y a aussi, dans
cette enceinte, ce qu'on appelle les règles d'usage, puis il y a des façons de
travailler ensemble puis de démontrer de la collaboration. Puis, quand le ministre
est collaborateur et ouvert, il l'a vu hier après-midi, où on n'arrêtait pas de
dire, tout le monde... puis de se féliciter à quel point ça se passait bien. On
était donc bien beaux, donc bien gentilles, mais c'est parce qu'il y a eu de
l'ouverture de la part du ministre, et c'est sûr que nous, ça nous a incités à
être dans la collaboration. Quand il y a de la fermeture et quand on évoque des
règlements après règlements, eh bien, c'est sûr que ça ne nous incite pas à
l'ouverture, disons. Donc, je tenais à dire ça.
• (10 h 10) •
Donc, j'invite le ministre à faire preuve
d'ouverture. Ça ne lui est pas arrivé souvent, récemment, mais il a pu en faire
preuve de temps en temps, et c'est des bons exemples qui restent dans mon
esprit. Et j'appelle que, même si, des fois, on s'emporte... parce qu'on est
des gens passionnés qui aimons ce qu'on fait. La présidente le comprend, elle
le constate elle-même, l'environnement est un sujet qui la passionne et... mais
sa neutralité ne lui permet pas de pouvoir commenter les articles. Si elle est
d'accord ou elle n'est pas d'accord avec le ministre ou si elle est d'accord
avec mes propos, elle ne peut pas, elle a ce devoir de neutralité. Mais nous,
on ne s'empêche pas, on est... C'est notre travail, c'est pour ça qu'on siège
ici maintenant, en plein mois de juillet, c'est parce qu'on est passionnés. Et
on peut être maladroit, quand on est passionné, on peut dire des choses qui
dépassent notre pensée. Ça peut arriver, nous ne sommes pas des robots. Je sais
qu'il y a certains collègues du ministre qui... je ne le nommerai pas, qu'on
traite de robot, et qui est très touché, par exemple, quand on lui dit qu'il
est sensible. Ça, par exemple, il est touché, donc on voit qu'il ne l'est pas
tout à fait. Et moi, je peux vous assurer qu'ici on n'est pas des robots, et ça
nous passionne.
Puis moi, à chaque fois que j'amène un amendement,
je me fous du calendrier, je me fous du temps, je me fous qu'il fasse beau. C'est
un amendement, et tous les mots que je dis ici, je les crois, fondamentalement.
Et, quand je parle ici puis quand je regarde le ministre, ce n'est même pas le ministre
que je vois. Ce que je vois, c'est les jeunes qui sont venus, que lui-même a
regardés dans les yeux, qui sont venus à l'Assemblée nationale, qui ont parlé
de la lutte aux changements climatiques, qui lui ont dit : C'est notre
avenir, puis on a peur. Puis le Québec, on a tout ce qu'il faut pour avancer au
lieu d'avoir des plans... j'ai un mot en tête, mais je ne vais pas le
prononcer, je vais dire pas ambitieux du tout et pas à la hauteur de la
capacité du Québec.
Et j'ai très hâte d'avoir la discussion
sur les cibles, hein? Le ministre a déposé un document de <travail...
Mme Ghazal : ...au lieu
d'avoir des plans... j'ai un mot en tête, mais je ne vais pas le prononcer, je
vais dire pas ambitieux du tout et pas à la hauteur de la capacité du Québec.
Et j'ai très hâte d'avoir la discussion
sur les cibles, hein? Le ministre a déposé un document de >travail. Moi,
j'en ai déposé un et j'ai hâte...
M. Campeau : Appel au règlement,
s'il vous plaît. J'aimerais...
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier...
Oui, M. le député de Bourget, s'il vous plaît, le règlement.
M. Campeau : Je reviens à l'article
211. Désolé pour la députée de Mercier, je déteste faire ça, mais je n'ai pas
encore entendu quelque chose qui portait sur l'amendement, là, maintenant, là. Je
pense qu'il est important de revenir à ça, il faut avancer là-dedans. Et je le
demande à l'ensemble des gens ici, il faut revenir à l'amendement. Ça ne sert à
rien de... On est tous convaincus... quand je parle des jeunes, moi aussi, je
suis convaincu qu'il faut faire quelque chose pour l'ensemble de la planète.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Donc...
Mme Ghazal : ...alors que je
sentais que le ministre était à l'écoute et aimait beaucoup ce qu'il entendait,
mais, bon, le député de Bourget en a décidé autrement.
Alors, d'ailleurs, juste un rappel, le document
que j'ai déposé sur les cibles, peut-être, si, à un moment donné, on pourrait
aussi avoir une discussion... et j'ai très hâte de voir ce que l'équipe du ministre
en a pensé, puisqu'on a eu cette discussion-là sur son propre document, mais on
aura probablement l'occasion d'y revenir.
Donc, par rapport «au ministre», le fait
que les conseils — le ministre avait dit qu'«observations», «recommandations»,
c'est comme «conseils» — ne soient pas donnés aux ministres et aux organismes
publics... j'avais posé la question au ministre, et ce que j'ai compris, c'est
qu'il est le destinataire. Et après ça, lui, ce qu'il fait, c'est qu'il prend
ce conseil-là du Conseil des ministres et, après ça, l'envoie à la poste et
l'envoie aux organismes et aux autres ministres puisque des fois le comité
consultatif peut faire des conseils qui ne s'adressent même pas au ministère de
l'Environnement. En fait, le sujet est celui... et s'adresse, par exemple, au ministère
des Transports, ou d'autres ministères, ou d'autres organismes publics.
Mais ma question, c'est : Est-ce
qu'un organisme public ou un ministère autre que le ministre de l'Environnement,
est-ce qu'il pourrait prendre le conseil puis dire : Bien, ça ne
m'appartient pas, ça ne m'est même pas destiné, même si on parle de mon ministère
et de mes actions, mais je ne veux même pas m'en occuper et ne pas en tenir
compte? Est-ce qu'un ministère ou un organisme public pourrait dire ça, si
l'avis qui est produit par le comité consultatif les concerne mais qu'il ne
leur est pas destiné? Est-ce qu'ils auraient le droit de faire ça, tiens?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, je vais laisser aux nombreuses personnes qui nous écoutent le soin
de juger, je vais les inviter d'écouter la dernière heure de nos travaux
d'hier. Ces questions-là ont été posées, elles sont très, très légitimes, mais
ces questions-là ont surtout été répondues. Donc, les gens qui nous écoutent
pourront juger en réécoutant cette dernière <heure. Et...
M. Charette : ...qui nous
écoutent le soin de juger, je vais les inviter d'écouter la dernière heure de
nos travaux d'hier. Ces
questions-là ont été posées, elles sont
très,
très légitimes, mais ces
questions-là ont surtout été répondues. Donc,
les gens qui nous écoutent pourront juger en réécoutant cette dernière >heure.
Et, dans les dernières minutes de nos travaux d'hier, ça semblait acquis que
nous passerions au vote sur le sous-amendement. Ça semblait acquis, de part et
d'autre, qu'on ne pouvait pas l'accepter, mais je ne veux pas prêter
d'intention à qui que ce soit. Je laisserai tout simplement les gens juger en
réécoutant la dernière heure. Et, oui, la question a été largement répondue
plus d'une fois hier, donc je ne commenterai pas davantage.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Moi, ce que j'ai
compris de la réponse du ministre, c'est que ce serait possible qu'ils n'en
tiennent pas compte. Le ministre est le coordonnateur, mais ce n'est quand même
pas le boss de ses collègues, c'est le premier ministre qui l'est. Donc, ils
pourraient ne pas en tenir compte, moi, c'est ce que j'ai compris. Je voulais
juste le confirmer de façon beaucoup plus claire et plus courte. C'est ce que
je comprends de la réponse du ministre, les autres ministères, les organismes
publics, vu que ces conseils du comité consultatif ne leur sont pas destinés
même s'ils en font l'objet, ils pourraient ne pas en tenir compte puisque toute
la responsabilité et la charge reposent sur les épaules du ministre. C'est ce
que je comprends.
M. Charette : ...compréhension
est inexacte, et c'est même malheureux, parce qu'à cette question précise hier,
je rappelais à la collègue que nous sommes passés à travers l'article 3, je
l'ai mentionné, j'ai référé clairement à cet article que nous avons adopté, où
il est dit que le ministre donne des directives. Donc, non, un avis ne peut pas
tomber entre deux chaises. Si le suivi qui en est fait n'est pas adéquat,
le ministre de l'Environnement peut donner des directives. Je pense l'avoir
dit, sans doute, mot pour mot de la même façon hier. Donc, non, on ne peut pas
arriver à la conclusion de la collègue, comme quoi on pourrait, effectivement,
rester sans suivi.
Donc, encore une fois... Des fois, je me
permets de répéter une réponse, ça devient lassant, mais je le fais lorsque
l'interprétation est carrément erronée.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Mme la Présidente,
moi, j'aurais deux questions, parce que moi, je n'ai jamais été dans
l'appareil gouvernemental. C'est quoi, la force d'une directive, quand on dit
une directive? Quand un ministère donne une directive à un autre ministère, si
l'autre ministère n'y répond pas... et est-ce qu'il a l'obligation, l'autre ministère
ou l'organisme public, est-ce qu'il a... Cette directive-là, est-ce qu'elle a
une force... pas de loi, mais une force, c'est-à-dire une demande de résultat? Est-ce
qu'il y a une obligation de résultat? Ça, c'est mon autre question.
M. Charette : ...encore une
fois, un article qui est déjà adopté, là, je le lis mot pour mot, ce qui a été adopté :
«De telles directives lient les ministères et les organismes publics <concernés...
Mme Ghazal : ...de résultat?
Ça, c'est mon autre question.
M. Charette : ...
encore
une fois,
un article qui est
déjà adopté, là, je le lis mot pour
mot, ce qui a été
adopté : «De telles directives lient les
ministères
et les organismes publics >concernés.»
Mme Ghazal : Donc, quand on
dit le mot «lient», est-ce que ça a une force d'obligation de résultat?
M. Charette : C'est le sens du
mot «directives», et «lient», effectivement, il y a une obligation de suivi. Ça
ne veut pas dire que ce sera toujours à la satisfaction, comme on l'a répété à
plusieurs reprises, du comité. Si, pour une raison ou pour une autre, le gouvernement
devait prendre une orientation différente, il aura à se justifier. La
justification sera d'autant plus pertinente que l'avis aura été public au
préalable. Donc, «directives», «lient», «documents publics», donc tout ça offre
les garanties nécessaires.
Mais le gouvernement est libre de ses
choix. Donc, si éventuellement ça suscite ou génère des questionnements, ce
sera au gouvernement de répondre à ces questionnements-là.
• (10 h 20) •
Mme Ghazal : Donc, le gouvernement,
dans son ensemble, incluant les organismes publics et, par exemple, les ministères,
pourrait décider que, bien, pour des raisons politiques ou autres, de ne pas
tenir compte... Ça n'a pas force de loi, bien sûr, ce que fait le comité
consultatif.
Parce que nous, on essaie de rendre cette
chose-là plus forte, plus importante, pour éliminer tout risque qu'un gouvernement
décide de ne pas en tenir compte. Et c'est sûr que... Bien, c'est un risque qui
existe. Puis c'est correct, ça peut être un choix politique de dire : On
répondra devant la population, on ne respectera pas, par exemple, ce que le comité
consultatif fait. On essaie juste, par la loi... parce que, quand c'est une
directive, ou un conseil, ou peu importe, c'est toujours plus faible que dans
la loi. C'est pour ça qu'on essaie, nous, en tant que législateurs, de
renforcer cet article-là auquel on tient et qu'on amène autant d'amendements.
Et on pose autant de questions, on veut vraiment
comprendre. Moi, ce que je comprends encore de la réponse du ministre... et c'est
bon, je la prends, c'est son choix, le choix politique de son gouvernement.
Non, les décisions du gouvernement pourraient aller à l'encontre de ce que le comité
consultatif, c'est-à-dire ce comité d'experts scientifiques choisis, entre
autres, par le comité... après la consultation du Scientifique en chef, qui
sont reconnus par leurs pairs et tout ça, il pourrait amener des avis qui
s'adressent au ministre, et le ministre va donner des directives aux autres ministères,
aux autres organismes, dont certains, peut-être, sont moins... disons qu'à
cause de la mission de leur ministère...
Par exemple, je pense au ministère de
l'Énergie et des Ressources naturelles, son objectif premier, contrairement à
celui du ministère de l'Environnement, n'est pas la protection de
l'environnement, n'est pas la lutte aux changements climatiques, mais plutôt
l'exploitation des ressources naturelles. Donc, c'est un objectif qui va à
l'encontre des objectifs de lutte aux changements <climatiques ou qui...
Mme Ghazal : ... au
ministère
de l'Énergie et des Ressources naturelles, son objectif premier, contrairement
à celui du ministère de l'Environnement, n'est pas la protection de
l'environnement, n'est pas la lutte aux changements climatiques, mais plutôt
l'exploitation des ressources naturelles. Donc, c'est un objectif qui va à
l'encontre des objectifs de lutte aux changements >climatiques ou qui pourrait,
disons, être en contradiction avec des directives qui seraient données par le
ministre de l'Environnement. Et là il y aurait un clash entre ce que le comité
consultatif dit... Le ministre est tenu de prendre ça puis, si on veut, de
transmettre le message du comité consultatif à cet autre ministère, et, après
ça, globalement, ce n'est pas le ministre qui décide tout seul. Globalement, le
gouvernement pourrait dire : Malgré ça, nous irons à l'encontre de ce que
le comité consultatif dit. C'est quelque chose qui est possible.
M. Charette : Ma collègue, en
tout respect, a une vision très, très romantique du rôle d'un gouvernement.
Elle sait n'y avoir jamais siégé, et je le comprends par sa position. On ne
peut pas penser ou imaginer que les avis d'un comité consultatif aient force de
loi. C'est un petit peu ce qu'elle souhaiterait. Un avis d'un comité
consultatif demeure un avis. Donc, penser que pareil avis aurait force de loi
est l'incarnation d'une vision romantique du rôle d'un gouvernement. Ce n'est
pas le cas, mais déjà, avec le comité consultatif que nous mettons en place, on
fait une avancée majeure avec ce qui se vit présentement. On l'institue à
travers une loi, on le rend permanent, on statue que tous ses avis seront
publics. Donc, si le gouvernement, pour les raisons qui lui reviendra, décide
de ne pas suivre un avis, il aura à se justifier. Mais non, d'aucune façon les
avis d'un comité consultatif ne peuvent être interprétés comme ayant force de
loi.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Je ne sais pas. Avoir
une vision romantique du gouvernement, c'est une jolie expression qui,
peut-être, veut réduire la crédibilité de ce que je suis en train de dire. Mais
moi, ce que je me demande, c'est : Est-ce que, par exemple, la
Nouvelle-Zélande a une vision romantique de comment on devrait fonctionner, un
gouvernement, où eux viennent préciser beaucoup d'éléments de ce que fait leur
comité consultatif, qu'ils appellent une commission?
Et je ne suis pas en train de dire qu'il
faudrait que ça ait une force de loi. Ce n'est pas ça que je suis en train de
demander non plus et ce n'est pas ça que, probablement, la commission en
Nouvelle-Zélande fait non plus. Ce que j'essaie de faire, c'est de rapprocher
ça peut-être de quelque chose qui soit beaucoup plus exigeant. La façon de le
faire aurait été que ça ne soit pas tout ce pouvoir sans ressources, si on
veut, ou sans, comment dire, sans pouvoirs réels, que tout ça repose sur les
épaules du ministre, qui est un ministre parmi d'autres, qui vient avec une
directive sur un <sujet...
Mme Ghazal : ...que ça
ne soit pas tout ce pouvoir sans ressources, si on veut, ou sans, comment dire,
sans pouvoirs réels, que tout ça repose sur les épaules du ministre, qui est un
ministre parmi d'autres, qui vient avec une directive sur un >sujet, comme
un autre ministre pourrait faire la même chose sur un autre ministre.
Et donc c'est là que je dis : On a un
comité consultatif qui n'est pas nommé de la façon que moi, j'aurais souhaité
qu'il soit nommé pour lui donner encore plus d'indépendance, plus de
légitimité. Ça, j'ai perdu ces amendements-là. Donc, c'est ce que j'essaie de
rapprocher, de donner de la force à ce comité consultatif qui, je le rappelle,
est un des seuls éléments positifs et innovateurs dans ce projet de loi là. Je
dis «innovateur», mais, en même temps, il y a beaucoup de pays qui l'avaient
avant. On rattrape un retard qu'on n'avait pas avant, où... si on veut, des
fonctions qui étaient sous le comité du conseil... le Conseil de gestion du Fonds
vert, mais qui va disparaître, et donc c'est ce comité consultatif qui va avoir
certaines de ces responsabilités-là. Donc, moi, j'essaie d'augmenter la force
de ce comité consultatif, pas jusqu'à aller nécessairement à dire que ça ait
force de loi. Ce ne sont pas des législateurs qui sont autour de la table, c'est
nous, les législateurs, mais j'essaie de leur donner plus de force.
Et comme tout ce pouvoir-là est entre le
ministre, mais que... Quand même que le ministre donnerait une directive à son
ministère, comme je le disais, de l'Énergie et des Ressources naturelles, les
deux sont sur un pied d'égalité. Le ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles... je ne parle pas nécessairement de celui qui est ici, ou de la
Faune, de la Forêt et des Parcs, c'est des ministères dont l'objectif n'est pas
de la protection de l'environnement en premier lieu. Leur objectif, c'est
l'exploitation des ressources naturelles, c'est comment est-ce qu'on peut tirer
le plus profit de nos ressources naturelles, avec une logique extractiviste,
qui existe depuis très longtemps, et l'environnement, et tout ça, c'est comme
un boulet, on est obligés d'y répondre.
Et ce que je dis, ce n'est pas uniquement
par rapport au ministre actuel, ça a toujours été ça. Et donc il y a une
opposition là qui existe, et tout le poids de faire respecter ces conseils-là
du comité consultatif des experts scientifiques repose sur les épaules du
ministre. Donc, c'est un ministre à côté d'un autre ministre, et c'est là que
je vois un risque. Et c'est pour ça que je me dis, on a une bouée, on a...
J'aurais aimé mieux que ça relève de plus haut, du Conseil exécutif, comme
beaucoup de groupes nous l'ont dit, ce pouvoir-là, et non pas uniquement sur
les épaules du ministre, qui pourrait réussir dépendamment du ministre qui est
en place, dépendamment de sa force.
Moi, je suis certaine, par exemple, que le
ministre de l'Environnement a travaillé très fort pour être autour de la table
du groupe sur la relance économique après la pandémie. Parce que, là, on fait
face et on va continuer à faire face à une crise économique. Je suis certaine
qu'il a travaillé fort, en tout cas, je l'espère. Peut-être qu'il a laissé tomber,
je ne le sais pas, je n'étais pas dans ces discussions-là, mais je souhaite
espérer que lui, il a dit : Bien, moi, je veux être autour de la table de
décision pour la relance économique. Le résultat est qu'il n'y est pas, peu
importe s'il l'a demandé ou pas. Il n'y est pas, donc ce n'est pas lui qui
décide.
Et c'est la même chose ici. Ici, on a un <comité...
Mme Ghazal : ...
qu'il
a laissé tomber, je ne le sais pas, je n'étais pas dans ces discussions-là, mais
je souhaite espérer que lui, il a dit : Bien, moi, je veux être autour de
la table de décision pour la relance économique. Le résultat est qu'il n'y est
pas, peu importe s'il l'a demandé ou pas. Il n'y est pas, donc ce n'est pas lui
qui décide.
Et c'est la même chose ici. Ici, on a
un >comité consultatif qui pourrait, si on veut, dégager des épaules du ministre
tout ce poids et toute cette responsabilité-là. Et, même s'il bataille très
fort, il pourrait gagner, si on veut, dépendamment de la force du ministre de
l'Environnement en place, ou perdre si, par exemple, c'est un ministre qui est
moins, peut-être, fort au sein du Conseil exécutif.
Donc, je ne connais pas tout ça. J'essaie
d'expliquer peut-être ma vision et de ce que je vois de comment ça se passe
dans un gouvernement. Je ne sais pas si c'est une vision romantique ou pas.
Moi, ce que je vois, c'est qu'il peut y avoir ce genre de bataille là. Moi, je
suis convaincue que ça existe. Des fois, ça percole dans les médias. Mais
peut-être que non, peut-être que ça va être extraordinaire puis toutes les
directives qu'il va donner aux organismes publics, toutes les directives qu'il
va donner au ministère vont être écoutées, et peut-être pas. Ça dépend du
ministre en place. Et c'est là que je me dis, le comité consultatif est une
sorte de bouée de sauvetage pour que la science soit respectée et acceptée et
que les conseils valent quelque chose.
Et comment est-ce qu'on peut faire ça?
Bien, on peut le faire à travers ce que nous, comme législateur, on a entre les
mains. Ce qu'on a entre les mains, c'est un projet de loi, et on a des
articles. Et c'est ça que j'essaie de faire, et c'est ce que mes collègues ici
essaient de faire avec leurs amendements, de dire que ce que le comité rend...
ce qui est rendu public, là, les conseils, bien, qu'ils ne soient pas juste
donnés au ministre. Peu importe, je ne parle pas de l'adresse à laquelle ça va
être envoyé, là, mais que vraiment, que ça s'adresse au ministre X, là, aux
ministres et aux organismes publics, et que tout le poids ne repose pas sur un
simple ministre. Aussi fort soit-il, il pourrait être très, très fort, mais il
pourrait ne pas l'être. On essaie d'avoir une loi qui ne dépend pas du
gouvernement, qui ne dépend pas du ministre en place. C'est ce que moi,
j'essaie de faire et c'est ce que je comprends de l'amendement de mon collègue.
C'est ce qu'il essaie de faire.
• (10 h 30) •
Et c'est pour ça... Le ministre peut
répéter, peut répéter, peut répéter tant qu'il veut les mêmes réponses, moi, ce
que j'en comprends, c'est que le comité consultatif, ce qu'il amène, pourrait
ne pas être retenu en compte. Peut-être pas par son gouvernement, quoiqu'avec
ce qu'on a appris ce matin j'en doute, là, mais, bon, je perds espoir petit à
petit. De plus en plus, je perds espoir, mais j'essaie de le maintenir, et c'est
pour ça que je suis ici aujourd'hui avec vous, même s'il fait très, très beau
dehors. Et je vais rester ici, parce que c'est une des responsabilités que moi,
je sens sur nous, d'améliorer ce projet de loi là, et d'améliorer cet
article-là, et d'améliorer le seul outil qu'on a, qui est ce comité
consultatif. Et on y tient comme une bouée de sauvetage, et on essaie de lui
donner plus de pouvoir pour ne pas que ça dépende du gouvernement qui est en
place. Et de dire <simplement qu'il donne aux ministres...
>
10 h 30 (version révisée)
<17933
Mme Ghazal :
...d'
améliorer ce projet de loi là, et d'améliorer cet article-là, et
d'améliorer le seul outil qu'on a, qui est ce
comité consultatif. Et on
y tient comme une bouée de sauvetage et on essaie de lui donner plus de
pouvoirs pour ne pas que ça dépende du
gouvernement qui est en place. Et
de dire >simplement qu'il donne aux ministres, et non pas seulement au
ministre de l'Environnement comme c'est écrit dans la version originale, et aux
organismes publics... que ça soit donné à eux, 30 jours après leur avoir
transmis. Et ce n'est pas uniquement cet amendement-là, je l'ai vu aussi dans
des... qui a été proposé aussi par d'autres groupes qui sont venus en commission,
et c'est écrit aussi dans leurs mémoires, mais malheureusement...
Je vais essayer... J'ai encore d'autres
amendements qui viennent pour renforcer ce comité consultatif, et le ministre
va devoir répéter, mais il peut répéter la même chose. Mais moi, ce que je
comprends de ce qu'il me dit, et il peut aussi ne pas le répéter, moi,
ce que je comprends, c'est que le comité consultatif n'a pas cette force-là que
nous, nous essayons de lui donner. Et que le ministre donne une directive et
que le gouvernement décide dans son ensemble d'aller dans une autre direction
est quelque chose de possible, si on adopte l'article tel quel.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le député de
Bourget.
M. Campeau : Qu'un comité
consultatif donne un avis, et que le gouvernement, via le Conseil des
ministres, aille dans un autre sens, je reviens à l'essentiel de ça. Moi, je
n'utiliserais pas le mot «romantique», je vais y aller d'une façon différente.
Si on regarde la situation actuelle, par rapport à ce qui est avancé dans le
projet de loi n° 44, on a vraiment mis beaucoup de balises pour s'assurer
que ce comité consultatif là va avoir un poids. Je pense qu'on se répète un
peu, mais j'essaie de le faire d'une façon un peu différente.
Un conseil des ministres, c'est fait
d'êtres humains. Il y en a qui sont plus forts, il y en a qui sont moins forts.
Il y en a qui, dans certaines circonstances, prennent de la force, dans
d'autres, ils en ont moins. Ça reste un groupe d'êtres humains. Alors, est-ce
qu'à un certain moment un avis de ce comité consultatif là va être challengé
par le Conseil des ministres? Bien oui, ça va arriver, c'est sûr. C'est même
souhaitable de créer une discussion. Imaginez-vous un ministre, mettons, de
l'Économie qui dirait : Je veux aller dans le sens opposé. La force d'un
avis d'un comité scientifique choisi par le Scientifique en chef, un président,
avec toutes les balises qu'ils se sont donné déjà, la force d'un avis comme ça,
transparent, public, je pense qu'on s'est mis des balises extrêmement
intéressantes, qui ne sont pas parfaites, qui ne pourront jamais être parfaites,
parce qu'un gouvernement sera toujours là pour gouverner, puis un comité
consultatif sera toujours là comme consultatif.
Alors, j'ai l'impression qu'on a beau le
tourner de tous les sens, on a beau vouloir donner de la force, je pense que
c'est le meilleur, c'est le plus loin qu'on puisse aller à ce moment-ci, en
donnant les meilleurs avis qui ont un poids, un très grand pouvoir vis-à-vis
même du <Conseil des ministres...
M. Campeau : ...j'ai
l'impression qu'on a beau le tourner de tous les sens, on a beau vouloir donner
de la force, je pense que c'est le meilleur, c'est le plus loin qu'on puisse
aller à ce moment-ci, en donnant les meilleurs avis qui ont un poids, un très
grand pouvoir vis-à-vis même du >Conseil des ministres.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions
portant sur l'amendement du député de Robert-Baldwin? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais donc le mettre aux voix par appel nominal. Donc, Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui. M. Leitão
(Robert-Baldwin)...
M. Leitão : Oui.
La Secrétaire
:
...pour, contre, abstention?
M. Leitão : Excusez-moi, je
suis trop enthousiaste. Pour.
La Secrétaire
: Non, il
n'y a pas de souci. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
Madame... M. Tardif, pardon, (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Bien oui. Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous
revenons à l'article 4, donc l'article 15. Oui, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : J'aurais un sous-amendement
à déposer... un amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Un amendement, donc, à l'article 15.0.4?
M. Gaudreault : Exact.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait, donc nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 10 h 35)
>
(Reprise à 10 h 41)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. M. le député de Jonquière,
vous proposez un amendement à l'article 15.0.4. Je vous invite à en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Gaudreault : Oui. Alors, l'amendement
à l'article 4 :
Ajouter, à la fin de l'article 15.0.4 de
la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs proposé par l'article 4 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Le comité produit et publie, annuellement,
un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement du
Québec dans la lutte contre les changements climatiques.»
Alors, c'est un amendement qui est
important, Mme la Présidente, et qui vise, justement, à plus de transparence,
qui vise à faire un suivi plus étroit également de la lutte contre les changements
climatiques, mais surtout de l'atteinte des cibles. Nous avons créé un comité
consultatif composé d'experts, de scientifiques recommandés, <suggérés...
M. Gaudreault : ...
qui
vise à faire un suivi plus étroit également de la lutte contre les
changements
climatiques, mais surtout de l'atteinte des cibles. Nous avons créé un comité
consultatif composé d'experts, de scientifiques recommandés, >suggérés
par le Scientifique en chef, donc c'est des gens qui sont crédibles. Si nous
voulons avoir une plus grande reddition de comptes, il faut que ce comité
consultatif soit capable de rendre public, de produire, à chaque année, un
rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement du Québec
dans la lutte contre les changements climatiques. Ce rapport très solide
viendrait, évidemment, soutenir en plus le travail du Commissaire au
développement durable, dans son travail, dans ses audits, sur l'atteinte des
cibles. Donc, ça serait également une avancée importante d'avoir ce rapport, en
termes de démocratisation et d'engagement, de mobilisation de la population,
dans la lutte contre les changements climatiques.
Cette idée, cet amendement n'est pas sorti
d'une feuille de chou, là, comme ça, soudainement. C'est, entre autres,
recommandé par quelqu'un que le ministre connaît bien, parce qu'il est dans
l'actualité aujourd'hui, Pierre-Olivier Pineau, entre autres, celui qui a
commenté, là, le plan d'action sur l'électrification, comme de quoi que c'était
vraiment mauvais puis que ça n'allait pas permettre d'atteindre les cibles,
plan d'action que le ministre refuse de nous déposer. Alors, le même
Pierre-Olivier Pineau, dans le mémoire qu'il a déposé ici, en commission, nous
a dit que le projet de loi...
M. Charette : ...me prête une
intention de refuser de déposer un plan. Je veux clairement mentionner que je
ne peux pas déposer un plan qui n'existe pas. Donc, prudence dans les propos
qui sont tenus.
La Présidente (Mme
Grondin) :Veuillez poursuivre, M. le
député de Jonquière, sur votre amendement.
M. Gaudreault : Bien, c'est
parce qu'il l'a commenté lui-même dans La Presse, le document, dont il a
lui-même qualifié, là, excessivement parcellaire, mais néanmoins déposé au
Conseil des ministres.
M. Charette : ...un plan, M.
le député.
M. Gaudreault : Bien, un
document... Non, non, mais je suis prêt à dire, un document de travail...
La Présidente (Mme
Grondin) : Messieurs, s'il vous plaît! Je vous invite à revenir
à l'amendement qui est très intéressant. Je vous invite à en discuter...
M. Gaudreault : Je suis
vraiment direct sur l'amendement, mais c'est parce que, ce que je dis, c'est
que le personne qui nous a fait cette première recommandation, d'avoir un
rapport annuel de recommandations du comité, c'est le même qui a commenté le
document de travail excessivement parcellaire du ministre, qui a été déposé au
Conseil des ministres, et qu'on aimerait obtenir ici, mais dont le ministre
refuse qu'on ait accès, même si les journalistes, eux, y ont accès. Alors,
c'est simplement ça que je dis. Je dis que cette même personne a suggéré
l'amendement qu'on propose. Ça fait que je suis direct sur l'amendement, Mme la
Présidente.
Donc, dans son mémoire, M. Pineau,
qui a commenté <aujourd'hui...
M. Gaudreault : ...
dont
le ministre refuse qu'on ait accès, même si les journalistes, eux, y ont accès.
Alors, c'est simplement ça que je dis. Je dis que cette même personne a suggéré
l'amendement qu'on propose. Ça fait que je suis direct sur l'amendement, Mme la
Présidente.
Donc, dans son mémoire, M. Pineau,
qui a commenté >aujourd'hui dans LaPresse, nous dit,
dans son chapitre 2.2.1, à la fin de la page — ses pages ne sont
pas paginées, malheureusement, ce n'est pas grave : «Le projet de loi
n° 44 devrait également exiger que le comité consultatif produise,
annuellement, un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du
gouvernement du Québec dans la lutte contre les changements climatiques.»
Alors, c'est M. Pineau lui-même qui dit ça.
Nous, on a choisi d'écouter cet expert
très crédible, justement, qui commente aujourd'hui dans LaPresse,
pour formuler l'amendement que je vous propose aujourd'hui, Mme la Présidente,
et qui permettrait de donner beaucoup plus de crédibilité, beaucoup plus de
sérieux, beaucoup plus de suivi, beaucoup plus de transparence. Ça permettrait,
pas juste au gouvernement et aux parlementaires, mais ça permettrait à
l'ensemble de la population de savoir où on s'en va dans l'atteinte des cibles
de réduction de gaz à effet de serre. C'est un comité scientifique. C'est un
comité composé majoritairement de scientifiques. On a eu l'occasion d'en parler
ici.
Donc, admettons qu'il y a neuf membres, il
pourrait y en avoir quand même quelques-uns, sans que ça soit la majorité, qui
sont plus des représentants, par exemple, de groupes, ou de citoyens, ou de la
population en général, ou d'experts en mobilisation sociale, peu importe, mais
ça permettrait justement de faire de suivi qui nous est recommandé, au fond,
par un expert en la matière, qui s'appelle Pierre-Olivier Pineau. Alors, voilà,
Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, peut-être mentionner que ce sont effectivement des informations qui
sont nécessaires, mais d'emblée, là, pour ne pas qu'on y perde trop de temps,
ce n'est pas un sous-amendement, là, que l'on pourrait adopter. Mais je rassure
le collègue de Jonquière, par contre, avec l'adoption du projet de loi
n° 44 s'ensuivra une grande réorganisation administrative du ministère. On
aura une direction en mesure et qui aura le mandat de produire ces données-là,
parce qu'on voudra suivre l'évolution des mesures prises par le gouvernement,
donc des informations nécessaires que nous aurons, grâce à l'expertise du
ministère, qui seront rendues publiques, naturellement.
Mais ceci dit, si le comité voulait
lui-même entreprendre des travaux de pareille nature à travers l'amendement,
là, que j'ai, à bon nombre de reprises, répété depuis quelques jours, le comité
aurait tout à fait la latitude. Donc, on vient défoncer deux portes ouvertes en
quelque sorte, mais l'idée derrière ça, sur le fond, on y est, ce sera fait,
mais pas à travers l'avenue, là, qui est proposée par le <collègue de...
M. Charette : ...
là,
que j'ai, à bon nombre de reprises, répété depuis quelques jours, le comité
aurait tout à fait la latitude. Donc, on vient défoncer deux portes ouvertes en
quelque sorte, mais l'idée derrière ça, sur le fond, on y est, ce sera fait,
mais pas à travers l'avenue, là, qui est proposée par le >collègue de Jonquière.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bien, écoutez,
ça devient facile, trop facile, pour le gouvernement, de dire toujours :
Ah! c'est dans le mandat du comité, c'est dans le mandat large du comité. Je
suis d'accord, mais je ne veux pas adopter l'amendement. Moi, quand je suis d'accord
sur quelque chose, j'essaie de faire en sorte que ça se réalise puis de passer
à l'action. Alors, si le ministre est d'accord, bien, qu'il nous dise comment
on pourrait le travailler, l'amendement, pour que ça corresponde encore plus à
sa façon de faire.
Mais, vous savez, il y a différentes
façons de voir ça, quand on donne un mandat large à un comité, on peut bien
dire à ce comité : Oui, tu as un mandat large puis organise-toi avec ça, mais
on peut aussi dire : Oui, tu as un mandat large, mais voici quelques
éléments sur lesquels on pense que tu pourrais travailler, tu pourrais faire
une reddition de comptes, produire un rapport. Et c'est ce que j'essaie de
faire ici avec mon amendement.
Donc, de dire que «le comité produit et
publie annuellement un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement
du Québec dans la lutte contre les changements climatiques», c'est vraiment
encore plus important, d'autant plus, avec ce qu'on apprend dans La Presse
aujourd'hui... c'est encore plus important parce qu'on a une analyse, puis ça
s'adonne que c'est le même spécialiste qui nous propose cet amendement-là. On a
une analyse de sa part qui dit qu'avec le document de travail excessivement
parcellaire déposé au Conseil des ministres par le ministre, on n'atteindra pas
les cibles, que ça va être seulement, encore une fois, un feu de paille, que ça
va être encore une occasion ratée.
• (10 h 50) •
Donc, moi, je trouve qu'il y a une
cohérence entre l'analyse de ce matin, qui est rendue publique, dans La Presse,
par Pierre-Olivier Pineau, et sa proposition dans le mémoire. Parce que l'enjeu,
c'est vraiment ça, si on veut avoir un suivi étroit, si on veut savoir où on
s'en va en termes d'atteinte des cibles, il faut qu'on ait des données qui nous
viennent d'experts, qui vont être publiques, qui vont nous permettre de savoir
où on s'en va. Et M. Pineau est tout à fait cohérent, avec sa critique de
ce matin puis avec la proposition qu'il nous a faite dans son mémoire, d'avoir
un comité consultatif qui produise annuellement un rapport de recommandations
sur le bilan des avancées du gouvernement dans la lutte contre changements
climatiques. Ça nous permettrait justement d'éviter ce qui est dénoncé
aujourd'hui à partir du document de travail excessivement parcellaire déposé au
Conseil des ministres. Donc, nous, ça nous permettrait, comme parlementaires,
mais aussi à l'ensemble de la population, de savoir où on s'en va.
Alors, moi, je veux qu'on se donne le plus
possible de balises, de barrières, de garde-fous, de pare-feux, appelez ça
comme vous voulez, <pour qu'on sache...
M. Gaudreault : ...
des
ministres. Donc, nous, ça nous permettrait, comme parlementaires, mais aussi à
l'ensemble de la population, de savoir où on s'en va.
Alors, moi, je veux qu'on se donne le
plus possible de balises, de barrières, de garde-fous, de pare-feux, appelez ça
comme vous voulez, >pour qu'on sache où on s'en va. C'est trop un défi
important, l'atteinte des cibles de réduction de gaz à effet de serre, la lutte
contre la crise climatique, c'est trop un défi important pour qu'on ne se donne
pas un tableau de bord. Puis c'est exactement ce que propose mon amendement,
c'est d'avoir un tableau de bord pour savoir où on s'en va en matière de
réduction de GES. Et le comité scientifique, bien, si on y croit, si on y croit
réellement, si on pense que les personnes qui seront là seront compétentes, ce
qui est le cas, bien, on peut leur donner au moins la responsabilité de
produire ce rapport sur l'avancée dans la lutte contre les gaz à effet de serre.
J'aurais pu également ajouter, parce que
si jamais il y a des collègues qui veulent faire un sous-amendement, que ce
rapport soit déposé à l'Assemblée nationale. Ça, ce serait un élément de plus
important qu'on pourrait y ajouter, que ce rapport soit déposé à l'Assemblée
nationale. Alors, je suggère moi-même à mes collègues d'auto-sous-amender...
Une voix
: ...
M. Gaudreault : Ah bon! Alors,
ça va être encore plus clair, à ce moment-là, Mme la Présidente. On ne l'avait
pas prévu, parce qu'on a travaillé hier, cet amendement-là, ça fait qu'on ne le
savait pas que Pierre-Olivier Pineau allait sortir, dans LaPresse,
ce matin, pour critiquer le document de travail excessivement parcellaire du ministre.
On ne le savait pas, ça. Alors là, en l'apprenant, bien là, l'amendement était
fait, alors peut-être que les collègues pourront sous-amender, mais
effectivement, ça pourrait être déposé... En tout cas, moi, j'annonce tout de
suite mes couleurs, là, si les collègues déposent ce sous-amendement-là, moi,
je vais les appuyer là-dedans. Ça va venir renforcer... parce que moi,
contrairement au ministre, je suis prêt à entendre ce que les autres
oppositions ont à dire. Alors, moi, je serais prêt à ce que mon amendement soit
sous-amendé pour que le rapport soit encore plus public, encore plus clair,
encore plus opérationnel puis encore plus suivi, notamment avec un dépôt devant
l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député de Jonquière. M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, donc, je salue l'amendement déposé ici par le collègue de
Jonquière. Mme la Présidente, voilà déjà quelques heures que nous sommes à
travailler pour bonifier ce projet de loi, et notamment, en particulier, ce
comité consultatif où, rappelons-le, Mme la Présidente, il y avait plusieurs
préoccupations émises par différents groupes à propos de ce comité consultatif.
Nous avons travaillé, et rondement, notamment à travailler sur les domaines
d'expertise, à travailler sur la portée des recommandations, à travailler sur
le mandat ou la mission. Et là l'amendement qu'apporte le collègue de
Jonquière, effectivement, nous semble quelque chose de presque normal, <c'est-à-dire
que...
M. Benjamin : ...
à
travailler sur les domaines d'expertise, à travailler sur la portée des
recommandations, à travailler sur le mandat ou la mission. Et là l'amendement
qu'apporte le collègue de Jonquière, effectivement, nous semble quelque chose
de presque normal, >c'est-à-dire qu'un comité consultatif puisse produire
un rapport annuel.
Mais, avant de poursuivre, Mme la
Présidente, j'ai une première question à poser à M. le ministre. Lorsqu'il
dit : ce sera fait, au collègue de Jonquière, qu'est-ce qu'il veut dire
par là? Est-ce que c'est déjà quelque part, quand il dit que ce sera fait?
Donc, j'aimerais l'entendre là-dessus, qu'est-ce qu'il veut dire par là.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Quand je
mentionnais, il y a quelques instants, qu'à travers la proposition du collègue
de Jonquière on défonçait deux portes ouvertes, une autre illustration, là, si
c'était nécessaire... Selon ce qui nous régit déjà et qui n'est nullement
affecté par le projet de loi n° 44, je stipule les obligations :
«Le ministre publie, annuellement, l'inventaire des émissions de gaz à effet de
serre correspondant à l'année qui précède de deux ans celle de la publication — comme
on a fait en novembre dernier, là où malheureusement on a pu constater encore
l'échec des années libérales — et enfin un bilan exhaustif et,
lorsqu'applicable, quantitatif des mesures mises en oeuvre relativement à la
réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la lutte aux changements
climatiques.»
Donc, on reprend pratiquement mot pour mot,
à tout le moins, la finalité du sous-amendement proposé par le collègue. C'est
déjà le cas et, avec la réorganisation administrative que le ministère prépare
et complétera, là, dans les prochains mois, ce sera d'autant plus le cas avec,
à chacune des fois, des rapports rendus publics. Donc, sur le fond, entièrement
d'accord, mais malheureusement ce n'est pas pertinent, là, de l'ajouter dans le
projet de loi n° 44 étant donné l'application actuelle.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, vous l'avez constaté, c'est le ministre qui a décidé d'aller jouer
sur le terrain de la partisanerie. Moi, j'aimerais bien rappeler au ministre
l'actualité du jour, et je cite : «Ce gouvernement refuse de prendre acte
des choses nécessaires à faire pour réduire les GES et atteindre les cibles», et
je cite Pierre-Olivier Pineau. Il n'était pas en train de parler des gouvernements
précédents, il parle de ce gouvernement. Et c'est aujourd'hui dans les
journaux, dans les médias. Et nous avons constaté l'attitude du ministre, et je
crois que, face à cette obstruction, donc c'est le cas de le dire...
Donc, je reviens encore à l'amendement de
mon collègue le député de Jonquière pour rappeler son importance et toute sa
nécessité. Lorsqu'on demande à des experts, donc, au sein d'un comité
consultatif, de travailler, je pense que les Québécoises et les Québécois sont
en droit <d'attendre de...
M. Benjamin : ...donc c'est
le cas de le dire...
Donc, je reviens encore à l'amendement
de mon collègue le député de Jonquière pour rappeler son importance et toute sa
nécessité. Lorsqu'on demande à des experts, donc, au sein d'un comité
consultatif, de travailler, je pense que les Québécoises et les Québécois sont
en droit >d'attendre de cette instance d'experts indépendants d'avoir
accès à une mise à jour, un rapport annuel publié, rendu public par ce comité
consultatif, qui dit, de manière indépendante, où est-ce que nous en sommes sur
le fond de la lutte contre les changements climatiques.
Et je saisis la balle au bond que nous a
lancée le collègue de Jonquière pour tout de suite vous dire, Mme la Présidente,
qu'on va effectivement déposer un sous-amendement, donc, à l'amendement du
collègue de Jonquière. Si vous voulez bien, Mme la Présidente, suspendre quelques
minutes pour nous, le temps de déposer notre sous-amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il est rédigé?
M. Benjamin : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 10 h 58)
11 h (version révisée)
(Reprise à 11 h 03)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. M. le
député de Viau, vous avez déposé un sous-amendement à l'article 15.0.4.
Bien qu'il y ait une petite coquille sur le Greffier, on va le modifier, mais
on peut poursuivre. Donc, je vous invite à en faire la lecture, s'il vous
plaît.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, le sous-amendement, donc, se lirait comme suit. Donc, je
vais seulement lire le sous-amendement, si vous permettez, Mme la Présidente.
Donc : «Le comité produit et publie, annuellement, un rapport de
recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement du Québec dans la
lutte contre les changements climatiques et le respect des cibles de réduction
des émissions de gaz à effet de serre fixées. Le rapport doit comprendre une
analyse de la mise en oeuvre des mesures d'adaptation et de lutte aux
changements climatiques. Ce rapport est déposé par le ministre dans les
30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans
les 30 jours de la reprise de ses travaux.»
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. Vous souhaitez
plaider?
M. Benjamin : Bien,
écoutez, tout simplement... Je serai assez bref, Mme la Présidente. Donc, c'est
un amendement... c'est un sous-amendement, pardon, qui vient au moins nous
rassurer que, face au refus de ce gouvernement de prendre acte des choses
nécessaires à faire pour réduire les GES et atteindre les cibles, comme le
rappelait ce matin encore l'expert que le gouvernement a lui-même consulté,
M. Pierre-Olivier Pineau... C'était une de ses recommandations, le
collègue de Jonquière l'a très bien rappelé. Alors, face à ce refus, il nous
faut absolument avoir une... Et, pour nous, ce sous-amendement, c'est une bouée
de sauvetage, pour les parlementaires, qui leur permettrait, à ce moment-là,
d'être rassurés sur le fait qu'il y aura un rapport annuel qui sera rendu
public, et ce rapport annuel sera déposé par le ministre lui-même à l'Assemblée
nationale.
Donc, voilà la portée de ce
sous-amendement, dans le contexte actuel de vacillement, et d'hésitation, et,
voire, de beaucoup de lacunes dans ces enjeux-là. Donc, je pense que c'est un
sous-amendement fondamental et non... J'ai posé la question, tout à l'heure, au
ministre pour lui demander, quand il dit que ce sera fait, où... Je pense que
ça vaut la peine. Ça vaut la peine, donc, de nous assurer... En l'inscrivant
comme sous-amendement, ça vaut la peine de nous assurer, donc, dans le projet
de loi, qu'il est prévu qu'il y aura un rapport annuel, et ce rapport annuel là
sera déposé, dans les 30 jours suivants, ici, à l'Assemblée nationale, par
le ministre. Voilà.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député de Viau. M. le
ministre.
M. Charette : Très
simplement, j'ai clairement dit que tout ceci était déjà applicable. Les
portes, j'aime les ouvrir lorsqu'elles sont fermées, mais, dans le cas présent,
la porte est grande ouverte. Donc, pas nécessaire d'apporter de multiples <sous-amendements...
M. Benjamin : ...par le
ministre. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Merci, M. le député de Viau. M. le ministre.
M. Charette : Très
simplement, j'ai clairement dit que tout ceci était déjà applicable. Les
portes, j'aime les ouvrir lorsqu'elles sont fermées, mais, dans le cas présent,
la porte est grande ouverte. Donc, pas nécessaire d'apporter de multiples >sous-amendements.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je pense que ce qu'on voit, c'est une porte qui est fermée, puisque
ce que nous demandons... Et l'exigence, elle n'est pas différente de celle que
nous avons déjà demandée, Mme la Présidente, depuis les derniers jours, donc,
que nous débattons autour de ce projet de loi. C'est une exigence de
transparence, de nous assurer, dans ce projet de loi là, que les mécanismes,
tous les mécanismes, reliés à la transparence seront présents.
Et visiblement, c'est une fermeture et,
contrairement à l'ouverture... J'essaie de voir l'ouverture du ministre. Je n'en
vois pas. Au contraire, c'est une fermeture. Lorsque l'opposition officielle,
lorsque les oppositions, et c'est le cas de mon collègue le député de Jonquière,
déposent un amendement aussi louable, et nous, on sous-amende pour fixer des
balises qui sont prévues, d'ailleurs, ailleurs dans les balises de 30 jours,
etc., ce n'est pas différent. Et notamment on s'assure aussi du rôle du
ministre comme ministre responsable du portefeuille de l'environnement et des
changements climatiques. J'essaie de voir, donc, où, dans un sous-amendement,
il sera appelé à jouer son rôle, c'est-à-dire à déposer ce rapport-là à l'Assemblée
nationale, et je n'y vois que de la fermeture.
Alors, encore une fois, je lui demande en
quoi est-ce que nous assurer que ce comité consultatif produise et publie son
rapport et que ce rapport-là puisse être déposé à l'Assemblée nationale par lui...
En quoi est-ce que c'est ouvrir des portes? Au contraire, j'y vois une
fermeture. Alors, pourquoi est-ce qu'il refuse d'agréer à cette demande?
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, je sais le collègue très, très en mesure de faire la part des
choses. Il connaît très bien le principe comme quoi le législateur ne parle pas
pour ne rien dire, que les textes de loi ne parlent pas pour ne rien dire. Je
vais relire pour la dernière fois l'article 46.18 de la Loi sur la qualité
de l'environnement, loi que nous ne changeons pas. Donc, inutile de faire les
changements demandés à travers le projet de loi n° 44.
«Le ministre publie annuellement l'inventaire
des émissions de gaz à effet de serre correspondant à l'année qui précède de
deux ans celle de la publication — ce que nous avons publié, pour
2017, en novembre dernier, je ferai fi de rappeler qui était au pouvoir à ce
moment-là — et un bilan exhaustif et, lorsque applicable, quantitatif
des mesures mises en oeuvre relativement à la réduction des émissions de gaz à
effet de serre et à la lutte aux changements climatiques.»
C'est déjà dans la loi. C'est déjà dans la
Loi sur la qualité de l'environnement. Tous les articles du projet de loi
n° 44 n'affectent d'aucune façon cette disposition-là. Donc, inutile de le
ramener dans le projet de loi n° 44. C'est déjà prévu. Et, à ça,
j'ajoutais que, suite à <l'adoption...
M. Charette : ...déjà dans
la loi. C'est déjà dans la Loi sur la qualité de l'environnement. Tous les
articles du projet de loi n° 44 n'affectent d'aucune façon cette
disposition-là. Donc, inutile de le ramener dans le projet de loi n° 44.
C'est déjà prévu. Et, à ça, j'ajoutais que, suite à >l'adoption du projet
de loi n° 44, le plus tôt possible, au niveau du ministère, au niveau des
services administratifs, une direction sera réaménagée pour se concentrer sur
ce volet-là de la loi pour rendre les rapports encore plus limpides, plus
lisibles, de transmettre le plus d'informations publiques. Et, encore une fois,
ce seront tous des rapports qui seront publics.
Donc, quand je dis qu'on défonce
deux portes ouvertes, c'est réellement le cas lorsqu'on prend le temps de
bien lire et comprendre la Loi sur la qualité de l'environnement.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
• (11 h 10) •
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je parle ici, Mme la Présidente, du comité consultatif. Et dois-je
rappeler au ministre que ce comité consultatif n'est pas un comité comme les
autres? Et c'est pour cette raison, d'ailleurs, que ce n'était pas vain, de
notre part, de nous assurer d'engager le débat sur la portée de la mission de
ce comité consultatif. C'est un comité d'experts. Et notamment, pour nous, de
l'opposition officielle, on a beaucoup travaillé, on a beaucoup réfléchi, on a
essayé de contribuer aussi pour renforcer le caractère indépendant de cette
commission-là... de ce comité-là et justement... et parce que ce comité, pour
nous, n'est pas un comité cosmétique. C'est un comité important. Je pense que
l'importance de ce comité-là, l'envergure de ce comité-là, son indépendance
doit être confirmée par ce geste ultime, c'est-à-dire un comité indépendant
d'experts qui se réunit, donc, pour travailler sur cet enjeu si important pour
l'ensemble des Québécoises et des Québécois... puisse, à la fin de ses travaux,
annuellement, déposer un rapport annuel.
Donc, ce n'est pas un comité comme les
autres dont on parle là. Donc, alors, encore une fois, j'ai écouté la réponse
du ministre, mais c'est une réponse, il me semble, qui ne convenait pas, par
rapport à ce que nous débattons, à savoir le comité consultatif d'experts
indépendant puisse déposer annuellement son rapport, et ce rapport-là, ce
serait au ministre de l'Environnement de le déposer ici, à l'Assemblée
nationale. Donc, c'est ça, le coeur de l'amendement du collègue de Jonquière et
de notre sous-amendement. Et, dans notre cas à nous, nous pensons que ça doit
se faire dans les 30 jours suivants, que le ministre puisse le déposer à
l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député.
M. Charette : Je prends bonne
note de la position des oppositions qui souhaiteraient que le travail se fasse
deux fois. Ce n'est pas notre vision d'être efficaces et productifs. Donc, il
sera fait une fois en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. Mais
naturellement, le comité consultatif pourra se baser sur ces expertises-là pour
produire ses propres avis, mais, non, on ne lui demandera pas de faire quelque
chose qui se fait déjà.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de <Jonquière...
M. Charette : ...il sera
fait une fois en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. Mais
naturellement, le comité consultatif pourra se baser sur ces expertises-là pour
produire ses propres avis, mais, non, on ne lui demandera pas de faire quelque
chose qui se fait déjà.
La Présidente (Mme
Grondin) :
M. le député de >Jonquière.
M. Gaudreault : Le ministre ne
peut pas dire qu'on défonce des portes ouvertes, et que c'est la même chose,
puis que tout existe déjà dans la Loi sur la qualité de l'environnement. Ce n'est
pas vrai, Mme la Présidente. Alors, dans les articles 46.17 et 46.18... C'est
à ça que faisait référence le ministre, c'est bien 46.17, 46.18? Bon, je les
lis.
«Le ministre transmet au gouvernement un
rapport sur l'atteinte des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de
serre fixées en vertu de l'article 46.4 au plus tard deux ans après
l'expiration de la période pour laquelle ces cibles ont été fixées.
«Le gouvernement doit rendre public le
rapport dans les 30 jours de sa réception.
«46.18. Le ministre publie annuellement :
«1° l'inventaire des émissions de gaz à
effet de serre correspondant à l'année qui précède de deux ans celle de la
publication; et
«2° un bilan exhaustif et, lorsque
applicable, quantitatif des mesures mises en oeuvre relativement à la réduction
des émissions de gaz à effet de serre et à la lutte aux changements
climatiques.»
Mme la Présidente, ça n'a rien à voir avec
<l'amendement et le sous-amendement que... >l'amendement
que j'ai déposé et le sous-amendement qu'a déposé le député de Viau. Ça n'a
rien à voir. Nous, là, on parle du comité consultatif qu'on est en train de
créer dans cette loi, qui devrait déposer un rapport de recommandations sur le
respect des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre, un oeil
externe. C'est un rapport <avec un respect... >sur le respect des
cibles. Ça n'a rien à voir avec ce qui est prévu à 46.17 et 46.18, où le
ministre transmet au gouvernement un rapport sur l'atteinte des cibles. On veut
l'avis du comité consultatif sur ce sujet-là.
Alors, le ministre peut bien nous dire :
On défonce des portes ouvertes, on défonce des portes ouvertes. Ce n'est pas la
même chose. Ce n'est pas du tout, du tout, du tout la même chose. Alors, mon
amendement est hyperpertinent puis il devient encore plus pertinent avec le
sous-amendement du député de Viau, que je trouve parfaitement bien construit. Pas
le député, là, le sous-amendement. En tout cas, le député aussi, mais le
sous-amendement est parfaitement bien construit quand il nous dit : «Le
rapport doit comprendre une analyse de la mise en oeuvre des mesures
d'adaptation et de la lutte aux changements climatiques. Ce rapport est déposé
par le ministre dans les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale».
Donc, c'est vraiment un contrepoids qu'on
vient donner à ce que 46.17 et 46.18 nous dit dans la LQE. Le ministre dépose
son inventaire. On le sait qu'il le fait quand il veut puis quand ça fait son
affaire — ça, c'est un autre problème en soi — avec un deux
ans de retard. Mais là on aurait un dépôt à l'Assemblée nationale par le comité
consultatif qui viendrait jeter un oeil externe sur ça. Alors, moi, je trouve
qu'au contraire c'est complètement <nouveau...
M. Gaudreault : ...
qu'il
le fait quand il veut puis quand ça fait son affaire — ça, c'est un
autre problème en soi — avec un deux ans de retard. Mais là on aurait
un dépôt à l'Assemblée nationale par le comité consultatif qui viendrait jeter
un oeil externe sur ça. Alors, moi, je trouve qu'au contraire c'est
complètement >nouveau. C'est bon. Ça vient donner un suivi puis savoir
si on s'en va dans la bonne direction ou si on s'en va dans le trou, dans la
mauvaise direction, quant à l'atteinte des cibles, comme, entre autres, nous le
dit l'article dans LaPresse ce matin.
Donc, c'est très important d'avoir cet
oeil externe. Et moi, je trouve que l'amendement et le sous-amendement, tel que
formulé et déposé par le député de Viau, sont parfaitement compatibles, parfaitement
pertinents et parfaitement complémentaires aux articles 46.17, 46.18
existants déjà dans la LQE. Ce n'est pas de la répétition. Ce n'est pas de la
redite. C'est parfaitement complémentaire. Alors, ça, c'est bien important de
le préciser. Puis le ministre devrait suivre mon exemple où j'entends puis
j'accepte les sous-amendements puis les améliorations proposées par l'opposition
officielle, parce que je trouve qu'elles viennent, humblement, améliorer mon
projet d'amendement, mais le ministre devrait aussi écouter ce que les
oppositions proposent et accepter des modifications à ses propositions.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Hier, ça a été largement démontré, lorsque les propositions font
du sens, on est capables de les adopter très, très rapidement. Lorsqu'elles ne
font pas de sens, nous le disons aussi rapidement pour que les oppositions
puissent se gouverner en conséquence. Je ne répéterai pas ce que j'ai dit
précédemment, qui continue à s'appliquer, mais je vais juste corriger une
fausseté, par contre, qui a été mentionnée sur les rapports qui sont publiés
deux ans après, donc, l'année qui est étudiée.
Le collègue mentionne que c'est déposé
avec deux ans de retard, dit que c'est au moment où le gouvernement le souhaite,
et autres. Je pense qu'on a eu un long... pas débat, c'est un échange
constructif, il y a quelques jours, sinon quelques semaines, sur cet enjeu-là.
La dynamique a été clairement démontrée pourquoi ça prend deux ans. On serait
les premiers à souhaiter que ce soit plus court. On attend d'abord les données
fédérales qui arrivent au printemps. On doit réévaluer, à partir de 1990, les
propres évaluations qui avaient été faites les années précédentes jusqu'à
l'année d'étude de référence.
Donc, lorsque le collègue mentionne qu'on
publie ces données-là avec deux ans de retard et lorsque le gouvernement le veut
bien, ça démontre très, très bien l'incompréhension du dossier par le collègue
ou encore qu'il laisse entendre que c'est à la discrétion du ministre. Mais je
le sais en maîtrise de ce dossier-là. Il comprend très bien les délais de deux
ans. Il sait fort bien que le gouvernement du Québec, peu importe sa <couleur...
M. Charette : ... le
gouvernement
le veut bien, ça démontre
très, très bien l'incompréhension du dossier
par le
collègue ou encore qu'il laisse entendre que c'est à la
discrétion du
ministre. Mais je le sais en maîtrise de ce dossier-là. Il
comprend
très bien les délais de deux ans. Il sait fort bien que le
gouvernement
du
Québec, peu importe sa >couleur, aimerait que des délais
soient plus courts. Donc, c'est une fausseté que je souhaitais corriger.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, si c'est
la faute du fédéral, moi, j'ai une solution. Je sais que le ministre, il y a
déjà cru puis il a abandonné ça pour un nationalisme de façade, mais ça, c'est
un autre débat qu'on pourra faire ailleurs.
M. Charette : ...la
personnalité du collègue, et ça, ce n'est pas à son avantage, parce que cette
blague-là, il l'a faite...
M. Gaudreault : Je ne pense
pas que la personnalité du député de Jonquière fasse partie du sous-amendement,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite, s'il vous plaît, à revenir...
M. Charette : D'accord,
d'accord, je vais revenir sur...
M. Gaudreault : Parce que, si
on veut commencer à s'autopsychanalyser ici, là, moi, je pourrais en faire
aussi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Non, s'il vous plaît, je vous invite, monsieur...
M. Charette : Je vais revenir
sur les propos du collègue de Jonquière dans ce cas-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...parfait, à revenir sur l'amendement.
M. Charette : La preuve que
nous avons eu ce débat-là sur le deux ans, c'est qu'il a fait exactement la
même blague lorsque le débat a eu lieu. Donc, lorsque, aujourd'hui, il nous dit
que c'est deux ans de retard à la discrétion du ministre, il démontre
clairement... Non seulement il l'avait entendu la première fois, mais il sait
très bien que ce qu'il a avancé est totalement faux.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Ça ne vaut pas
la peine de répondre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Pardon?
M. Gaudreault : Ça ne vaut pas
la peine de répondre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, dans ce cas-là, il y a la députée de
Mercier qui souhaite intervenir. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Bien, par rapport à cet amendement... le sous-amendement, moi,
j'avais exactement le même amendement que j'apportais. Donc, on est sur la même
page par rapport à cet aspect-là. Et l'idée, ici, derrière ça... En fait, moi,
je ne l'ai même pas pris du mémoire de M. Pierre-Olivier Pineau, je l'ai pris
du Centre québécois du droit de l'environnement, mais il y avait aussi le
mémoire d'Équiterre. Les groupes qui sont venus en ont parlé, et ce qu'ils
mentionnent, c'est vraiment toute la question de la reddition de comptes, de la
transparence.
Et nous aussi... En tout cas, moi, je me
répète aussi beaucoup, de ce côté-ci, le ministre n'est pas le seul... où
est-ce qu'on essaie de donner un peu plus de poigne, disons, à ce comité
consultatif, même si le mot «consultatif» peut sembler un peu plus léger. On
fait juste le consulter, son avis. Malgré tout ce que le ministre dit, et on
peut bien le croire sur parole, notre objectif, c'est que, dans la loi, ça soit
écrit.
• (11 h 20) •
Et par exemple, ici, dans le mémoire
d'Équiterre, ce qui était mentionné... et je reprends encore le même exemple de
la Nouvelle-Zélande. C'est très important de se comparer pas au pire, comme ce
qu'on fait souvent... malheureusement, ce gouvernement-là fait souvent, en se
comparant aux États-Unis, en Amérique du Nord, qui sont les pires élèves en
matière de lutte aux changements climatiques. Nous, il faut qu'on se compare
aux meilleurs. Pourquoi? Pas seulement parce que... ah! mais on peut dire :
Bien oui, mais on est loin des autres, il faut qu'on se compare à ceux qui sont
proches. Ça dépend de <notre...
Mme Ghazal : ...
comme ce qu'on fait souvent... malheureusement, ce gouvernement-là fait
souvent, en se comparant aux États-Unis, en Amérique du Nord, qui sont les
pires élèves en matière de lutte aux changements climatiques. Nous, il faut
qu'on se compare aux meilleurs. Pourquoi? Pas seulement parce que... ah! mais
on peut dire : Bien oui, mais on est loin des autres, il faut qu'on se
compare à ceux qui sont proches. Ça dépend de >notre contexte. Nous
avons une énergie renouvelable, une énergie propre. On a tout ce qu'il faut, on
a le consensus social pour procéder. Et c'est pour ça que moi, j'ai cette
ambition-là qui manque au ministre et qui est celle de nous comparer aux
meilleurs.
Donc, en Nouvelle-Zélande, en plus des
rapports qu'elle produit à la demande du ministre, ce qui est exactement la
même chose que notre comité consultatif, ce qu'Équiterre nous dit, c'est... La
Climate Change Commission, la commission dont j'avais défini les objectifs et
ce sur quoi elle doit se prononcer, mais que le ministre a refusé qu'on dise
sur quoi elle se prononce, doit faire un rapport annuel sur sa revue du progrès
vers l'atteinte des budgets carbone. Ce rapport est fourni au ministre après
trois mois, qui doit le présenter à la Chambre des représentants, donc
l'équivalent de notre Assemblée nationale, et le rendre public trois mois après
sa réception.
Donc, c'est sûr que le ministre reçoit le
rapport. Ce qu'on souhaite avec ce sous-amendement-là puis l'amendement de mes
collègues, c'est que le ministre reçoive ces rapports-là et, évidemment, quand
c'est soumis, quand c'est présenté à l'Assemblée nationale, c'est rendu public.
Également, la Climate Change Commission doit faire rapport deux ans plus tard,
à la fin des périodes de budget carbone, ce qui n'existe pas encore ici, au
Québec, parce qu'on a du retard et on préfère avoir une cible lointaine sans
avoir des étapes.
Au Royaume-Uni, c'est le secrétaire d'État
qui est imputable des politiques climatiques qu'il doit présenter au Parlement,
donc toujours au Parlement, pas uniquement au gouvernement, un rapport qui
énonce des propositions et des politiques pour respecter les budgets carbone
ainsi qu'un relevé annuel des émissions britanniques. Et le Committee on Climate
Change, quant à lui, doit faire un rapport annuel sur le progrès envers
l'atteinte de ces budgets carbone devant le Parlement, en plus des rapports sur
chacune des périodes du budget carbone.
Donc, ici, ce qu'on voit, c'est beaucoup,
beaucoup de transparence, beaucoup d'imputabilité. Tout ne se passe pas
uniquement derrière des portes closes. Les rapports sont déposés à l'Assemblée
nationale, et ces éléments-là, de plus de transparence, sont extrêmement
importants... et d'aussi légitimité démocratique. Moi, dans les amendements que
j'ai apportés, depuis le début, pour le comité consultatif, par exemple, qui
ont tous été rejetés par le ministre, c'est, par exemple, de dire sur quoi,
entre autres, pas uniquement, mais entre autres, on inviterait ou on exigerait
que le comité consultatif se prononce. Le ministre nous dit : Mais ils
vont le faire, là, c'est sûr qu'ils vont le faire. Mais pourquoi ne pas
l'écrire dans la loi, s'ils vont le faire?
Par exemple, quand je parle de donner son
avis sur les impacts des changements climatiques, de donner aussi... de
produire un avis aux ministères et organismes ou tout... aux autorités
gouvernementales en lien avec le progrès vers l'atteinte des cibles de
réduction, le ministre a refusé ça. Et, quand j'expliquais, à ce moment-là,
pourquoi est-ce que j'apportais cet amendement-là... parce que ce qu'on essaie
aussi d'amener avec ce comité <consultatif...
Mme Ghazal : ...
de
produire un avis aux ministères et organismes ou tout... aux autorités
gouvernementales en lien avec le progrès vers l'atteinte des cibles de
réduction, le ministre a refusé ça. Et, quand j'expliquais, à ce moment-là,
pourquoi est-ce que j'apportais cet amendement-là... parce que ce qu'on essaie
aussi d'amener avec ce comité >consultatif, c'est d'augmenter son rôle
de supervision aussi de l'action gouvernementale, et c'est exactement à ça que
servent cet amendement et ce sous-amendement-là, pas seulement de dire que ce
comité consultatif doit se prononcer sur plein d'affaires, qu'il doit produire
plein d'avis et que le ministre, après ça, va produire plein de directives qui,
d'ailleurs, directives, ne seront jamais rendues publiques. Donc, on ne saura
pas ce que le ministre va faire, mais, au moins, les avis vont l'être... du comité
consultatif.
Et cette transparence est importante, et
le ministre le sait, d'autant plus qu'il a dû s'excuser en cette Chambre devant
tout le monde du fait qu'il n'avait pas déposé le plan stratégique du Conseil
de gestion du Fonds vert. Donc, le ministre...
(Interruption)
Mme Ghazal : Excusez-moi, je
vais prendre une gorgée d'eau, pardon. Donc, le ministre s'était levé en
Chambre pour dire : Je m'excuse, la loi m'exigeait de déposer un plan du
Conseil de gestion du Fonds vert qu'il avait obtenu tôt, au mois de mars, et il
devait le déposer d'ici la fin de l'année, et il ne l'a pas fait. Il a fallu
que, par une demande d'accès à l'information, on le voie, qu'on s'en rende
compte et qu'on fasse... on demande au ministre de le déposer, alors qu'il
l'avait entre les mains depuis longtemps. Et là il y a eu toutes sortes de
tergiversations — c'était brouillon, ce n'était pas complet, je
n'étais pas pour le déposer comme ça, il fallait que j'y travaille, etc. — pour
finalement être obligé de le déposer, parce que la loi l'exigeait, et de
s'excuser.
Maintenant, avec son projet de loi et son
refus de ce sous-amendement-là et de cet amendement-là, le ministre est en
train, peut-être, de s'épargner d'autres excuses en Chambre en disant : Bien,
je ne le mettrai pas, je ne demanderai pas au... pas le Conseil de gestion du
Fonds vert parce que le Conseil de gestion du Fonds vert n'existera plus avec
ce projet de loi là, mais à un autre organe qui va avoir en partie ses
responsabilités... Bien, ce comité consultatif qu'on essaie de renforcer, mais
que le ministre veut garder le plus... pas faible, je ne dirais pas faible,
mais le plus consultatif... consultation, sans aller plus fort que ça... de ce
comité-là, eh bien, je ne lui exigerai pas qu'il ne dépose aucun plan sur aucun
sujet que ce soit, uniquement des avis, ce qu'il a lui-même envie de produire
ou que le ministre lui demande de produire, mais sans aucune... d'augmenter,
plus de légitimité... Ça augmenterait encore plus la légitimité démocratique,
si ces rapports-là étaient déposés à l'Assemblée nationale.
Mais, le ministre, peut-être <que...
Mme Ghazal : ...
uniquement des avis, ce qu'il a lui-même envie de produire ou que le ministre
lui demande de produire, mais sans aucune... d'augmenter, plus de légitimité...
ça augmenterait encore plus la légitimité démocratique, si ces rapports-là
étaient déposés à l'Assemblée nationale.
Mais le ministre, peut-être >que...
Comment on dit, chat échaudé craint l'eau froide? Donc, le ministre a décidé de
s'épargner le dépôt, et c'est pour ça qu'il refuse ce qui tombe sous le sens et
ce qui a été demandé par plusieurs groupes et experts qui sont venus à
l'Assemblée nationale, en s'inspirant des meilleures pratiques qui se font
partout à travers le monde, des meilleures, pas des pires. Nous, on ne se
compare pas à des pires en disant : Nous, c'est uniquement neuf tonnes
d'émission de CO2 par habitant, donc on est dans la moyenne de
l'OCDE puis on n'est pas si pires par rapport à l'Amérique du Nord, mais on... par
rapport à tout ce qu'on a au Québec, on est... On ne se compare pas aux
meilleurs, ça, c'est sûr.
Et là c'est un autre exemple, par le refus
du ministre, en amenant des argumentaires pas très convaincants, pour le moins,
qui dit : Bien, je le fais déjà, j'ai déjà un rapport que j'amène... Mais
ce n'est pas le même rapport, là. On ne demande pas la même chose. Ça, c'est
l'inventaire, c'est obligé, oui, dans la loi, ce n'est pas ça... Si le ministre
lit et relit... Et moi, ça ne me dérange pas de le répéter puis de le lire
comme il le fait. Il se plaint de le faire. Moi, je ne me plains pas de le
faire. Je le fais parce que c'est important, pour le débat, que les gens sachent
de quoi on parle.
Et ce que ça mentionne, ce que dit
l'amendement, c'est... Bon, donc, le comité produit et publie annuellement un
rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement dans la
lutte aux changements climatiques, mais pas seulement ça. Ça, c'est ce qui est
dans la loi, mais aussi... c'est-à-dire, pas dans la loi, excusez-moi, ça, c'est
ce qui est dans l'amendement. Et le sous-amendement vient d'amener... et aussi
le respect... Le rapport doit aussi parler du respect des cibles de réduction
des émissions de gaz à effet de serre fixées. Il doit aussi comprendre une
analyse de mise en oeuvre des mesures d'adaptation et de lutte aux changements
climatiques. Et moi, dans mon...
• (11 h 30) •
Aussi, il y a un autre élément qui était
mentionné dans le rapport d'Équiterre, et d'autres aussi, de dire c'est quoi,
la probabilité, pour le gouvernement, avec ses actions... parce que ce
comité-là va comme observer ce que fait le gouvernement, quelle est la
probabilité qu'on respecte les cibles de réduction de gaz à effet de serre.
Est-ce qu'on... La probabilité, par exemple, avec le plan qu'on a vu, qui a
coulé dans les médias, mais que le ministre nous promet que ce n'est plus ça,
là, après la crise... Il a réfléchi et il va nous soumettre quelque chose,
peut-être, de plus ambitieux ou, au moins, qui va atteindre la cible qu'il
s'est fixée lui-même. On se le souhaite, même si nos espoirs s'atténuent de
plus en plus quand on voit les arguments du ministre, mais on se le souhaite.
Lui, ce qu'il dit, c'est qu'en fait ce
comité-là, il pourrait dire, avec les actions du gouvernement, avec les mesures
qui sont mises en place, à quel point il est probable qu'on atteigne la cible,
là, d'ici 2030, lointaine, de 37,5 %. Est-ce que c'est probable à
10 %? Est-ce que c'est probable à... Ça fait que, ça aussi, c'est quelque
chose sur lequel le comité pourrait se prononcer même si ce n'est pas, tel
quel, marqué dans l'amendement. Et je ne vais pas <ajouter un autre...
>
11 h 30 (version révisée)
<17933
Mme
Ghazal : ...lointaine de 37,5
%. Est-ce que c'est probable
à 10 %? Est-ce que c'est probable à... Ça aussi, c'est quelque chose sur
lequel le comité pourrait se prononcer, même si ce n'est pas tel quel marqué
dans l'amendement. Et je ne vais pas >ajouter un autre sous-amendement
pour l'ajouter puisque le ministre va le refuser, mais ça aussi, ça aurait été
quelque chose et c'est quelque chose qui a été proposé, simplement d'avoir
quelqu'un qui nous dit : Est-ce que je vais dans la bonne voie? Et
peut-être que le comité va le faire, mais pourquoi d'abord ne pas déposer ça,
ce rapport-là, et de dire sur quoi il va porter et le déposer à l'Assemblée
nationale, comme c'était exigé dans le passé avec le plan stratégique du
Conseil de gestion du Fonds vert, que le ministre a omis de déposer à
l'Assemblée nationale? Ici, il n'aura plus besoin d'omettre, ni d'oublier, ni
rien, il ne se l'exige même pas.
Donc, c'est beaucoup plus facile, et ça va
encore dans toute la façon de faire du gouvernement par rapport à la lutte aux
changements climatiques, qui n'a aucune ambition et, surtout, qui est
irréaliste, qui est dans le monde des licornes de penser qu'en 2030, pouf,
1,5 million de voitures électriques vont apparaître sans même penser à
combien d'argent on va investir, combien... Peut-être que le comité consultatif
pourrait émettre un avis, à un moment donné, au ministre par rapport à ça :
M. le ministre, vous avez oublié un détail, ce n'est écrit nulle part le
montant d'argent que vous allez mettre pour donner les incitatifs, là, le
bonus, là, qu'on donne aux gens qui vont s'acheter une voiture. Si vous voulez
avoir autant de voitures, il va falloir mettre de l'argent, mais ce n'est pas
prévu nulle part. Et, en plus, il y a d'autres actions qu'il faut faire, et ce
plan-là et ce rapport-là pourraient être soumis à l'Assemblée nationale et on
pourra avoir cette discussion-là, mais non, on préfère pas d'imputabilité,
pas de reddition de comptes, pas de transparence. C'est beaucoup plus facile de
gérer comme ça pour le gouvernement, mais nous, on ne peut pas accepter ça.
Et donc le ministre ne peut pas se cacher
derrière : Il y a un article quelque part qui dit que moi, il faut que je
fasse l'inventaire. Bien oui, ça, on le sait, là, on ne parle pas de ça, on ne
parle pas du même sujet. Au moins, que le ministre, encore une fois, je le
répète, quand il refuse nos amendements, qu'il s'assume jusqu'au bout, il dise :
Tout ça, moi, je vais l'avoir, je n'ai pas envie de le déposer à l'Assemblée
nationale, de la même façon que je n'ai pas envie que les députés à l'Assemblée
nationale votent aux deux tiers le président, de la même façon que je n'ai pas
envie qu'on ait des débats. Qu'on dise que le comité consultatif peut faire des
débats publics et inciter le public, je n'ai pas envie de ça. Le comité, s'il
juge qu'il a envie de le faire, il le fait, mais à la fin, il y a un autre article
qui dit que : «Sont mises à la disposition du comité des ressources que le
ministre juge nécessaires...»
Je ne parle pas du ministre actuel, là. Moi,
je ne fais pas ce projet de loi par rapport au ministre, que je ne peux pas
nommer son nom, mais le ministre de l'Environnement actuel dans ce gouvernement
actuel. Qu'est-ce qui va arriver dans le futur? Je le répète, et nous aussi, on
se le répète. Pourquoi? C'est normal. Parce qu'on entend tout le temps des
arguments non fondés de la <part...
Mme Ghazal : ...
ministre juge nécessaires...»
Je ne parle pas du ministre actuel, là.
Moi, je ne fais pas ce projet de loi par rapport au ministre... que je ne peux
pas nommer son nom, mais le ministre de l'Environnement actuel dans ce
gouvernement actuel. Qu'est-ce qui va arriver dans le futur? Je le répète, et
nous aussi, on se le répète. Pourquoi? C'est normal. Parce qu'on entend tout le
temps des arguments non fondés de la >part du ministre ou des arguments
qui... non convaincants, disons, qui ne me convainquent pas. Je veux parler
pour moi-même, mais les actions du passé nous montrent ce qui va arriver dans
le futur.
Et je peux comprendre... bien, en fait, je
ne le comprends pas, mais je peux concevoir que le ministre dise : Non, je
ne me ferai pas avoir une deuxième fois, puis moi, je ne... personne ne va
déposer aucun plan, aucun rapport de quoi que ce soit autre que celui que
m'exige déjà la LQE à l'Assemblée nationale, parce que je n'ai pas envie de
cette transparence ni de cette imputabilité. Moi, je sais ce qu'il faut faire
et je vais le décider seul. Tout le pouvoir est sur mes épaules. En fait, tout
le pouvoir est avec moi, mais le problème, c'est les ressources.
Parce que, comme je le disais tout à
l'heure, le ministre peut très bien vouloir être coordonnateur, dire ce qu'il
veut à ses collègues, mais il y a un risque qu'il ne soit pas écouté et qu'on n'en
tienne pas compte. Ce n'est pas lui qui décide à la fin. Il a les pouvoirs,
mais il n'a pas les leviers pour pouvoir décider. Ça va dépendre de beaucoup d'autres
facteurs.
Et nous, ce qu'on essaie ici, avec ce comité
consultatif, c'est d'enlever ça de ses mains pour avoir un organisme qui
soit... un comité qui soit plus fort, plus imputable, c'est-à-dire un organisme
qui amène plus d'imputabilité du gouvernement et aussi qu'il ait ce rôle de
supervision de l'action gouvernementale. C'est exactement ce qu'on essaie de
faire et on va continuer à le faire.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée de Mercier. Y a-t-il
d'autres interventions sur le sous-amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Mme la Présidente, donc, je ne serai pas tellement long. Donc,
seulement pour rappeler... Mme la Présidente, vous savez, <dans... >les
médias sont essentiels dans notre démocratie. Pour notre démocratie, c'est
essentiel, mais on ne peut pas s'en remettre aux médias pour la qualité de nos
travaux au Parlement, ici. Et ce sous-amendement-là qui est déposé, justement,
nous permet d'éviter ce genre de dérive. C'est de cela dont il est question
lorsque vient le temps de parler du droit parlementaire.
J'apprenais ce matin, et j'ouvre les
guillemets, je cite, Mme la Présidente : «Sur papier, l'objectif [du] plan
vert est de réduire de 37,5 % les émissions de gaz à effet de serre au
Québec d'ici 2030 par rapport au niveau de 1990. Or, selon les calculs d'un
expert consulté par LaPresse, Québec sera loin du
compte. Les mesures de la politique ne permettent [pas] de réduire les
émissions de GES que de 24 %, estime-t-il.» C'est un expert. Or, on a cru
bon avoir un comité consultatif composé d'experts <venant...
M. Benjamin : ...
consulté par LaPresse, Québec sera loin du compte. Les
mesures de la politique ne permettent [pas] de réduire les émissions de GES que
de 24 %, estime-t-il.» C'est un expert. Or, on a cru bon avoir un comité
consultatif composé d'experts >venant de domaines de compétence variés. Et
contrairement à ce que nous disait, tout à l'heure, le ministre de l'Environnement,
la Loi sur la qualité de l'environnement prévoit un inventaire, ne prévoit pas
des conseils, des recommandations ou des avis sur ce qui est accompli.
Donc, le rôle particulier de ce comité
consultatif exige qu'on lui confère toutes les responsabilités, toutes les
marges, et notamment que ce soit clairement indiqué qu'il y aurait un rapport
annuel qui sera déposé par le ministre ici, en cette enceinte, pour permettre
au public, mais aussi aux parlementaires, de jouer leur rôle convenablement. Et
ne pas le faire me semble être une erreur pour ce qui a trait aux exigences de
transparence et de rigueur et surtout de l'indépendance de ce comité-là qu'on
exige. Ce sont des gens indépendants, donc capables de nous prodiguer des
conseils, des recommandations, mais est-ce que ce comité-là pourrait nous
déposer un rapport annuel? Je pense que oui. Je pense que oui.
Est-ce que c'est trop demander au ministre
que de lui demander de nous déposer ça ici, à l'Assemblée nationale, qu'il nous
dépose ce rapport annuel là? Je ne pense pas. Contrairement à ce qu'il a évoqué
tout à l'heure, c'est faire le travail en double, pas du tout. Ce n'est pas
faire le travail en double. Il y a des choses qui sont prévues dans la Loi sur
la qualité de l'environnement, mais ici, nous sommes en train de travailler sur
un comité consultatif d'experts indépendants. Je souligne, Mme la Présidente,
le mot «indépendants». Pour nous, c'est important, et c'est parce que nous
savons que ce comité consultatif soit constitué d'experts indépendants,
justement, qu'on pense, qu'on croit qu'ils sont à même de nous donner l'heure
juste et, en fin d'année, de déposer un rapport annuel.
Donc, encore une fois, j'aimerais
sensibiliser le ministre sur cet enjeu-là et lui demander de faire preuve d'ouverture
par rapport à ce sous-amendement ainsi que l'amendement apporté par mon
collègue de Jonquière. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député de Viau. Y a-t-il d'autres
interventions portant sur le sous-amendement? Je vais donc le mettre aux voix
par appel nominal. Parfait. Donc, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin :
<Pour...
La Présidente (Mme
Grondin) :
...
portant sur le sous-amendement? Je
vais donc le mettre aux voix par appel nominal. Parfait. Donc, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : >Pour.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
• (11 h 40) •
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté.
Nous revenons à l'amendement déposé par le député de Jonquière. Y a-t-il
d'autres interventions? M. le député.
M. Gaudreault : C'est décevant
de voir la fermeture du gouvernement sur le sous-amendement du député de Viau.
Maintenant, on revient avec mon amendement. Pour moi, c'est un minimum. Dans le
fond, le sous-amendement du député de Viau venait préciser mon amendement.
C'était beaucoup plus clair, je l'admets. Maintenant, bien, moi, je pense que
le minimum, ça serait au moins que le comité consultatif produise et publie
annuellement un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement
du Québec dans la lutte contre les changements climatiques, tel que recommandé
par un expert qui est dans LaPresse, justement, aujourd'hui,
Pierre-Olivier Pineau, qui est venu nous le dire, en commission
parlementaire, qui l'a écrit dans son mémoire également.
Alors, moi, je serais d'avis, évidemment,
qu'il nous faut ce rapport. Alors, voilà, Mme la Présidente, je ne peux pas en
dire plus.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Évidemment, moi aussi, je suis extrêmement déçue. Moi, ce que
j'aimerais comprendre de la part du ministre, c'est de quoi est-il inquiet de
rendre les choses plus transparentes, de rendre le travail plus transparent.
Qu'est-ce qui l'inquiète tant dans le fait — là, on l'a vu, il vient
de le refuser — de déposer des documents à l'Assemblée nationale, de
donner ça... de rendre publiques, par exemple, ses directives, de rendre
publics des éléments pour permettre qu'il y ait une discussion avec la
population? Qu'est-ce qui l'inquiète par cet amendement-là, qui est de
simplement demander quelque chose à ce comité consultatif là?
Lui-même, il l'a fait, il a amené des
amendements. «Le comité produit et publie, annuellement, un rapport de
recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement du Québec dans la
lutte contre les changements climatiques.» Il n'y a rien d'épeurant <là-dedans...
Mme Ghazal : ...
qui est de simplement demander quelque chose à ce comité consultatif là?
Lui-même, il l'a fait, il a amené des
amendements. «Le comité produit et publie, annuellement, un rapport de
recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement du Québec dans la
lutte contre les changements climatiques.» Il n'y a rien d'épeurant >là-dedans.
Peut-être qu'ils vont le faire, puis c'est ça que va nous dire le ministre :
Ah! mais ils vont le faire de par leur propre initiative, donc pourquoi le
marquer? Pourquoi l'écrire?
Mais moi, j'ai envie de poser la question :
Pourquoi ne pas l'écrire? Il y a plein de comités, toutes sortes d'organismes
qui déposent un rapport — et là on ne demande même plus à l'Assemblée
nationale — et qui le rendent public. Est-ce que le ministre veut que
toute la question de la lutte aux changements climatiques se fasse de façon non
transparente? Je pose la question au ministre. Moi, c'est ce que je comprends
de ses non-réponses.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Bien, je le
disais hier, j'étais de bonne humeur, je le suis encore, donc je prends les
propos avec sourire. Lorsque la collègue mentionne que le ministre refuse de
rendre publics, c'est mentionné à plus d'une reprise, et ça a été réitéré au
cours des 100 dernières heures que nous avons passées ensemble sur l'étude
de ce projet de loi là, que tous les documents allaient être rendus publics.
Donc, après 100 heures, qu'une collègue ou un collègue mentionne que le ministre
refuse de rendre public, oui, ça me fait sourire, et je n'ajouterai pas d'autre
commentaire.
La Présidente
(Mme Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Mais là on
parle d'un rapport du... L'amendement, ce qu'il amène, c'est un rapport de
recommandations, que ça soit publié par le comité. Le ministre refuse. Les
conseils, les avis vont être publics.
Mais juste peut-être me rappeler, parce
que je lui ai posé la question, est-ce que les directives... ce que parlait tout
à l'heure le ministre, est-ce que les directives, par exemple, qu'il va donner
aux organismes publics et aux autres ministres... Mais moi, ce que je comprends,
c'est qu'il avait refusé que le comité consultatif, quand il fait des conseils
ou des avis... je vais les appeler «avis» même si c'est écrit «conseils»,
«produit des conseils», dans le projet de loi, et les adresse au ministre. Il
avait refusé l'amendement qui est que ça soit au ministre et les autres ministres
aussi, et aux organismes publics, en disant : Mais moi, de toute façon, je
vais les recevoir et je vais donner des directives.
Donc, peut-être juste me rappeler... ça se
peut qu'on oublie, comme le ministre dit, ça fait 100 heures. Je n'ai peut-être
pas sa mémoire, mais ça se peut que, des fois, des choses nous échappent, et je
pose la question en toute bonne foi. Ces directives-là dont parlait le ministre
vont être rendues publiques?
M. Charette : On a dû le
dire à plusieurs dizaines ou centaines de fois, mais je vais relire un article que
nous avons nous-mêmes adopté ensemble, 12.1.
Donc : «Dans le cadre de l'exercice
de ses fonctions visées à l'article 10.1, le ministre doit donner des
directives aux ministères et organismes publics quant aux méthodes qu'ils doivent
appliquer afin de notamment calculer la quantité de gaz à effet de <serre...
M. Charette : ... que nous
avons nous-mêmes adopté ensemble, 12.1.
Donc : «Dans le cadre de
l'exercice de ses fonctions visées à l'article 10.1, le ministre doit
donner des directives aux ministères et organismes publics quant aux méthodes
qu'ils doivent appliquer afin de
notamment calculer la quantité de gaz à
effet de >serre émise, réduite, évitée ou limitée ou celle retirée de
l'atmosphère, de quantifier d'autres éléments ou facteurs qui contribuent au
réchauffement planétaire et d'évaluer leurs effets ainsi que ceux des gaz à
effet de serre sur le réchauffement planétaire, ou d'évaluer et d'intégrer les
risques liés aux impacts du réchauffement planétaire et des changements
climatiques dans l'adaptation à ces derniers si de telles méthodes ne sont pas
autrement prescrites par la loi.
«Il doit également leur donner des directives
quant aux méthodes à appliquer dans le cadre de la reddition de comptes
associée à la mise en oeuvre de la politique-cadre sur les changements
climatiques.»
Et ce que j'ai répété à bon nombre de
reprises également : «De telles directives lient les ministères et les
organismes publics concernés et doivent être rendues publiques.» Tout est
public.
Et, pour ce qui est du comité lui-même, on
ne reviendra pas sur tous les critères d'indépendance qui ont aussi longuement
été débattus ici. Donc, quand j'entends la collègue dire : Le ministre
refuse de rendre public, on l'a adopté ensemble, cet article-là... et pour ce
qui est des travaux du comité, je l'ai répété des centaines de fois, les
communications seront systématiquement rendues publiques. Donc, on défonce,
encore une fois, une porte qui est ouverte et je pense que l'auteur du sous-amendement
que nous débattons le sait clairement.
Mme Ghazal : Mais est-ce
que... Ça veut dire que, là, le ministre assure et garantit ici, même sans
l'écrire, que le comité va faire un rapport annuel?
M. Charette : En fait, le
rapport est annuel sur l'état de situation. C'est déjà dans la Loi sur la
qualité de l'environnement, ce rapport existe déjà. Le comité, je ne lui
demanderai pas de faire un rapport qui sera produit par les plus grands
spécialistes. Si je leur demandais, ils se référeraient vers les spécialistes
du ministère.
Donc, le rapport est produit par le ministère
de l'Environnement de façon très exhaustive, et, oui, le comité sera tout à
fait libre de recevoir ce rapport-là et d'en faire les avis qu'il juge
pertinents, et c'est, dans tous les cas, rendu public.
Mme Ghazal : Mais ce qui est
marqué ici, c'est un rapport de recommandations sur le bilan des avancées. Donc
là, le ministre, il dit : Bien, pourquoi leur demander de faire ce
travail-là? Eux, ce qu'ils vont faire, c'est qu'ils vont se tourner vers le ministère,
ils vont dire : Produisez-nous un rapport sur les avancées. C'est ce que je
comprends, la logique?
Donc, ça va être le ministère qui va le
produire, mais il produit déjà... Quand le ministre dit : Il produit un
rapport, c'est l'inventaire? Est-ce que... Il ne dit pas ça.
M. Charette : Alors, ce n'est
pas ce que j'ai mentionné, mais pour compléter ce que j'ai déjà répété à plus
d'une reprise, le comité, lorsqu'il recevra ce rapport-là, comme tous les
Québécois, sera en mesure d'en prendre connaissance et sera tout à fait
habileté... oui, c'est ça, habileté à <faire les...
M. Charette : ... ce n'est
pas ce que j'ai mentionné, mais pour compléter ce que j'ai déjà répété à plus
d'une reprise, le comité, lorsqu'il recevra ce rapport-là, comme tous les
Québécois, sera en mesure d'en prendre connaissance et sera tout à fait
habileté... oui, c'est ça, habileté à >faire les recommandations qui
seront rendues publiques et qui seront interprétées à leur juste mesure par le ministre
de l'Environnement.
Et plus que ça, si on se réfère à ce qu'on
a déjà convenu, lorsqu'on se rappelle de la mission du comité, ça va être sa
job d'accompagner le gouvernement pour qu'il atteigne ses cibles. Ça va être sa
job de le conseiller pour établir une marche à suivre, faire le bilan de ses
actions, critiquer ses actions au complet. Donc, ce n'est pas nécessaire de le
réitérer, c'est dans la mission même du comité que d'accompagner le gouvernement.
Autrement, on ne l'aurait pas créé. Et j'entendais le collègue de Viau se
soucier de l'indépendance du comité, c'est aussi dans la mission même qu'on a
déjà définie et adoptée, cette indépendance-là. Donc, l'accompagnement, c'est
dans sa mission, et comment le faire, c'est à travers l'indépendance et les articles,
si on peut y arriver, qu'on va étudier dans les prochains instants où on va se
rassurer, bien que ça ait été dit des dizaines de fois, à quel point leur
latitude, elle est totale. Ils seront en mesure de se gouverner.
Et ce qui est amusant, on a entendu les
mêmes groupes, au moment des consultations, tous ont réitéré l'importance de
l'indépendance de ce comité-là. On est, de ce côté-ci de la Chambre, ceux qui
défendons le plus cette indépendance-là en laissant au comité le soin de se
gouverner. Si on était celles et ceux qui lui conféraient une multitude de
mandats précis, on nous le reprocherait sans doute. Donc, laissons le comité
agir en toute indépendance et gardons en tête la mission que nous avons adoptée,
et c'est cette mission-là qui va assurer les objets qui sont proposés à travers
la multitude de sous-amendements qui sont proposés.
La Présidente
(Mme Grondin) :Mme la députée.
• (11 h 50) •
Mme Ghazal : J'entends le
ministre. Moi, ce que je veux juste savoir, par exemple, ce n'est pas mieux de
le faire avec un livrable qui est... C'est un rapport... pas un rapport, le
même que celui... puis qui a été lu par le député de Jonquière, où le ministre
transmet au gouvernement un rapport sur l'atteinte des cibles de réduction de gaz
à effet de serre, fixé en vertu de l'article 46.6 au plus tard deux ans
après l'expiration de la période, etc. Puis il y a eu la discussion, là, je ne vais
pas la répéter. Puis après, le ministre publie annuellement, là, c'est
l'inventaire, un bilan exhaustif de la quantité et des mesures mises en oeuvre
et tout ça. Donc, c'est comme un bilan que le ministre publie.
Dans l'amendement, si on le lit, c'est un rapport
de recommandations. Il y a le mot «recommandation». Le ministre, ce qu'il
publie, selon l'article, dans la LQE, ce n'est pas des recommandations sur ce
que je vais faire. C'est : Voici le <bilan...
Mme Ghazal : ... des mesures
mises en oeuvre et tout ça. Donc, c'est comme un bilan que le
ministre
publie.
Dans
l'amendement, si on le lit,
c'est un
rapport de
recommandations.
Il y a le mot «
recommandation».
Le
ministre, ce qu'il publie, selon
l'article, dans la LQE, ce n'est
pas des
recommandations sur ce que je vais faire. C'est : Voici le
>bilan, voici la situation, voici ce que j'ai fait, voici les mesures en
place, etc.
Mais l'idée ici, derrière ça, c'est
d'amener aussi un aspect... pas surveillance, mais supervision du comité, que
le ministre me dit : Bien oui, si on lit, c'est exactement ce qu'on lui
donne. Mais ça ne serait pas une meilleure chose de dire : Bien on va lui
demander, je vais juste lui demander un livrable, que ce soit fait, un livrable
et que ça soit rendu public, à ce comité-là? Au lieu de dire : Bien, si on
regarde, selon lui, sa mission, à chaque fois que le gouvernement va faire une
action, il peut, de son propre chef, dire : Tiens, on se réunit, on n'est
pas d'accord, par exemple, avec ce projet-là qui est extrêmement polluant, GNL,
le troisième lien ou une autre mesure, ou une autre action... Et de sa propre
initiative, la loi actuelle, selon ce que le ministre propose, et avec lequel
on est d'accord, de leur propre initiative, ils vont produire quelque chose. Et
oui, il pourrait le faire. Il pourrait dire : Mon Dieu! Mais je regarde
qu'est-ce que le gouvernement fait et, clairement, on ne s'en va pas vers
l'atteinte du 37,5 %. Il y a telle, telle mesure... Ils pourraient le
faire, ça, je le comprends, ils peuvent le faire de leur propre initiative, et
même le ministre pourrait leur demander.
Mais ici, ce qu'on dit, c'est : Demandons-leur
ici, là, les législateurs, un livrable. Peut-être qu'ils pourraient faire le
bilan. Après ça, il pourrait décider de le faire comme il veut, parce que dans
tous les conseils ou les avis qu'ils auront publiés, il y aura eu des recommandations.
Ils voient que ce n'est pas suivi ou que c'est suivi. Dans leur rapport final,
ils disent : Bien, nous recommandons que... tel, tel avis n'a pas été
suivi, on recommande que ça le soit ou que ça ne le soit pas, ou de tout ce
qu'on a produit... Ça peut être ça, ça peut être d'autre chose. C'est d'avoir
des recommandations et, après, libre au gouvernement de les suivre ou pas.
Parce qu'un comité pourrait être, de ce
que je comprends, dépendamment des gens, très, très, très productif, en faire
plein ou en faire peu. Il n'y a pas de limite. On ne dit pas combien, on ne dit
rien, on les laisse... C'est des experts, c'est des scientifiques. Bien, qu'ils
produisent, une fois par année, un rapport de recommandations et le bilan du
gouvernement. Et, comme moi je l'annonçais tout à l'heure, puis je ne l'amènerai
pas, là, le sous-amendement, vu que le ministre va battre celui-là, mais moi,
ce que j'aurais mis, c'est... Et c'est quoi, la probabilité, même de dire :
Quelle est la probabilité du gouvernement d'atteindre les cibles? Est-ce qu'il
s'en va vers la bonne voie ou la mauvaise voie? Peut-être qu'ils vont dire,
dans leur avis qu'ils vont produire au fur et à mesure de l'année... parce
qu'eux autres, ils veulent le faire puis, pour que ça soit sérieux, ils veulent
faire... peut-être non.
Nous, ici, tout ce qu'on fait, c'est de
dire : un livrable. Qu'est-ce que ça vient changer d'avoir quelque chose,
un livrable, un élément, juste un élément — on ne dit même pas le
contenu, puisque ça a tout été refusé par le ministre — de le rendre
public, tout simplement? Comme ça, des gens qui n'ont pas le temps de suivre
tous les travaux que ce comité-là est en train de faire, bien, au moins, il
aurait un bilan sur les avancées, quelqu'un <d'externe...
Mme Ghazal : ...juste un
élément
— on ne dit même pas le contenu, puisque ça a tout été
refusé par le ministre
— de le rendre public tout simplement.
Comme ça, des gens qui n'ont pas le temps de suivre tous les travaux que ce
comité-là est en train de faire, bien, au moins, il aurait un bilan sur les
avancées, quelqu'un >d'externe au ministre. Parce que ce qu'on a, c'est
le ministre qui transmet au gouvernement le rapport sur l'atteinte, qui est
faite par les professionnels, par les gens qui sont au ministère, mais c'est
bien d'avoir quelqu'un d'externe qui... des experts, des scientifiques, pas
juste le vérificateur; il y a aussi le Commissaire au développement durable, et
qu'on vient augmenter son pouvoir aussi puis qu'on va avoir l'occasion d'y
arriver, d'en discuter, mais de leur demander : Faites un livrable.
Parce que, quand on lit les articles,
c'est quand même court, qu'est-ce qu'on dit, et ça peut aller un petit peu dans
tous les sens, mais je suis convaincue... les gens qui vont être autour de
cette table-là, les experts, les scientifiques reconnus par les pairs qui ont
de l'expérience diversifiée, qui viennent de différents milieux, etc., qu'eux,
ils tiennent à leur crédibilité, ils vont produire du travail sérieux. Ça,
personne ne le remet en question, mais ils regardent la loi qui leur demande
toutes sortes de choses, avec aussi les amendements qu'on va étudier par le
ministre à cet article-là, de simplement leur demander, en plus de rendre
public... c'est ce qu'on leur demande, le ministre l'a fait. Il aurait pu, le
ministre, dire : Bien, je laisse le soin de juger ce qu'ils rendront
public et ce qu'ils ne rendront pas, mais il n'a pas décidé de faire ça. Il a
décidé d'exiger, dans la loi, à ce comité consultatif qui est totalement
indépendant, libre, qui peut faire ce qu'il veut, de leur dire : Ça va
être public, ce que vous allez faire. Il aurait pu dire... des fois, j'ai envie
qu'il me conseille, moi, mais... puis de faire un document sans le rendre
public, parce que j'ai envie qu'il me conseille puis que j'y réfléchisse.
Il aurait pu prendre cette décision-là
puis dire : Ils sont libres de décider quand c'est public ou quand ça ne
l'est pas. Non, il a décidé de les restreindre, d'une certaine façon, à le
rendre public. Il pourrait décider de les, entre guillemets, restreindre. Ce
n'est pas une grosse restriction, de produire un rapport, d'y mettre des recommandations
sur le bilan des avancées, qui n'a rien à voir avec le bilan dont le ministre
parle et qui est produit par le ministre. Ce n'est pas la même chose, là, dont
on parle ici, et ça ne vient pas faire répéter ce qui se fait déjà et ce qui
est dans l'univers des possibles, pas du tout. Ça vient rendre encore plus
transparent, parce que, si le gouvernement veut que la population le suive dans
ses actions de lutte aux changements climatiques pour arriver à son 1,5 million
de voitures, par exemple, d'ici 2030, il ne faut pas que ce soit parce que ça
leur tente, et tout ça, <il y a... >juste de... Il faut que les
gens soient impliqués totalement là-dedans, et ça, c'est une façon. On essaie
de plus en plus d'amener des façons. Ça, c'est une façon qui n'est vraiment pas
restrictive pour un comité consultatif.
Donc, ce n'est pas : Ah, mon Dieu! ça
n'a pas de bon sens ce qu'on demande, on est... Premièrement, ce qui est
demandé, ce n'est pas juste par mon collègue député de Jonquière, c'est par
plusieurs, dans plusieurs mémoires, avec des experts qui, peut-être, un de ces
experts-là va se retrouver sur le comité. Je ne sais pas, monsieur, par
exemple, Pierre-Olivier Pineau, peut-être qu'il va vouloir être sur le comité
et être <critique...
Mme Ghazal : ...
ce
qui est demandé, ce n'est pas juste par mon collègue député de Jonquière, c'est
par plusieurs, dans plusieurs mémoires, avec des experts qui, peut-être, un de
ces experts-là va se retrouver sur le comité. Je ne sais pas, monsieur, par
exemple, Pierre-Olivier Pineau. Peut-être qu'il va vouloir être sur le comité
et être >critique. Et probablement que lui-même, de par lui-même, il va
faire ce rapport-là, il va dire à ses amis : Il faut faire ce rapport-là
de bilan parce que je le recommandais. Et tant mieux, mais ce qu'on est en
train de faire ici, ce n'est pas juste pour cette année ni la prochaine année,
c'est pour très long terme. Et on ne sait pas qui va être à la place du ministre
et on ne sait pas qui va être autour de la table et qui va être nommé, puisque
même la Chambre ne pourra pas voter pour eux, on a enlevé ça. Donc, ce n'est
pas... ça ne vient pas de nulle part, ça n'a pas de bon sens.
Je vois mes collègues du gouvernement, là,
de la partie gouvernement, là, regarder puis dire que ça a de l'allure, ce que
je suis en train de dire, mais ils ne peuvent pas parler ou, en tout cas, ils
peuvent, là, mais moi, j'ai envie de les entendre, d'entendre quelqu'un de la
jeunesse. Je parlais de la jeunesse aussi. Moi, j'ai peur, avec le rapport qui
a coulé dans les médias, pour les générations futures. Il y a des jeunes, ici,
ils pourraient parler et dire le contraire, comme moi. Bien, j'aimerais les
entendre.
Qu'est-ce que ça fait? C'est quoi, le
danger de demander à un comité consultatif que le ministre a mis sur pied et à
qui il a demandé de publier, de rendre ses rapports publics? Comme je le dis,
je le répète, il aurait pu dire : Non, c'est un comité d'experts, ils
savent ce qu'ils font, ils vont décider ce qui est public ou pas. Non, il leur
a demandé : Il faut que ce soit public. Et nous, ce qu'on demande au
ministre, c'est d'ajouter un élément, qu'il produise et publie annuellement un
rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement du Québec
dans la lutte aux changements climatiques. C'est quoi, ce n'est pas une demande
qui sort... le ministre est «flabbergasté» par nos amendements puis il n'en
revient pas à quel point on demande des choses incroyables. Ça tombe sous le
sens. Ils vont peut-être le faire, pourquoi ne pas le mettre dans le rapport...
dans la loi? Comme ça, on est sûrs que d'autres ministres ou d'autres membres
du comité consultatif vont suivre ce qui est écrit dans la loi et que ça ne va
pas dépendre des individus, mais qu'il y ait ici une volonté de l'Assemblée
nationale, une volonté des législateurs, tout le monde ensemble, pas juste le
ministre, que ce rapport-là soit produit.
J'ai senti que le député de Bourget avait
envie... mais je vais laisser la présidente lui donner le tour de parole, je ne
vais pas... Mais est-ce que c'est si dangereux et c'est si restrictif de
demander un bilan, un rapport de recommandations annuel? Je pose la question.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Bourget.
• (12 heures) •
M. Campeau : Oui. Le député de
Bourget, il avait envie de dire quelque chose, en effet, oui. Des fois, j'ai
l'impression d'avoir l'air rabat-joie, puis, je pense, c'est vrai. Oui, je
pense que j'ai le tour, là-dessus. Pourtant, je n'essaie pas, mais, en tout
cas, je pense, ça arrive, je vois... Ça fait sourire des gens, je ne dois pas
être toujours rabat-joie, d'abord, mais j'ai entendu les mots «restreindre à
rendre public». Ce n'est pas... Il n'est <aucunement question de ça. On
a, au contraire, dit que...>
12 h (version révisée)
<17843
M.
Campeau : ...
je pense que j'ai le tour
là-dessus.
Pourtant, je n'essaie pas... e
n tout cas, je pense que ça arrive. Ça
fait sourire des gens, je ne dois pas être
toujours rabat-joie,
d'abord.
Mais j'ai entendu les mots «restreindre à rendre public». Ce n'est pas...
Il
n'est >aucunement question de ça. On a, au contraire, dit que ça serait
tout rendu public. C'est quand même le summum de la transparence, ça. Je vais
vous prendre juste une petite comparaison. Mettons qu'on fait un comité sur les
droits de l'homme et que le rapport le plus important de l'année est publié, ils
ne vont pas commenter là-dessus, ils ne le regarderont même pas. Bien, voyons
donc!
Bien, c'est un peu la même chose. On va
leur sortir le rapport qu'ils attendent, avec les données du ministère. S'ils
ont à commenter, ils vont commenter. Ils ne commenteront pas? Bien, voyons donc!
De quoi on parle, là? C'est plus que de la transparence, c'est leur job, c'est
leur réputation qui est en jeu. Ils ne vont pas le faire? C'est inclus dans
tout ce qu'on a fait, on a mis encore la ceinture et d'autres bretelles. Je ne
pense pas qu'ils seront lousses dans ce cas-là. C'est sûr qu'ils vont vouloir
commenter, il en va de leur réputation. Voyons donc!
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Ils vont faire
des avis qui vont être rendus publics. Peut-être qu'ils vont en faire plein, beaucoup,
mais ils pourraient faire un rapport avec des recommandations. Parce qu'au lieu
d'avoir un conseil ou un avis à la fois, qui est une accumulation... que
peut-être les gens, je ne sais pas à quel point, à un moment donné — il
se passe beaucoup de choses — ils vont en faire peut-être un, ils
vont en faire deux, mais c'est plus un jugement global sur l'action du
gouvernement, par rapport à la trajectoire qu'il est en train de prendre, et,
s'il s'en va à la bonne direction, pour atteindre la cible que le ministre, lui-même,
s'est fixée et qu'il dit fièrement maintenant qu'il a mise dans la loi. C'est
tout simplement ça.
Je repose ma question. Qu'est-ce qui
dérange de l'ajouter dans la loi?
M. Charette : Un principe
simple, élémentaire, veut qu'on n'ajoute pas ce qui est déjà possible dans une
loi. Et je réfère de nouveau la collègue aux échanges que nous avons eus sur la
mission du comité. Ce sera dans la mission du comité de dire au gouvernement
s'il va dans la bonne direction ou pas. Le rapport très exhaustif qui est déjà
produit par le ministère, à travers les articles de la Loi sur la qualité de
l'environnement que je vous ai lus, servira de base au comité, très, très
certainement, parce qu'il n'y a personne qui a remis en question la qualité de
ces rapports-là avec l'exactitude des données qu'on y retrouve.
Donc, le comité, dans sa mission même,
aura à se saisir de ce rapport-là et sera tout à fait habileté à produire des
avis, conseils. Et tout ça implique la possibilité de faire des
recommandations, comme le demandait la collègue. Donc, c'est dans la mission
même du comité de faire des avis, de proposer des orientations au gouvernement.
Donc, on n'ajoute pas, dans une loi, ce qui est déjà permis de faire. Et, si on
se réfère à la mission, <je suis... bien, en fait...
M. Charette : ...
comme
le demandait la collègue. Donc, c'est dans la mission même du comité de faire
des avis, de proposer des orientations au gouvernement. Donc, on n'ajoute pas,
dans une loi, ce qui est déjà permis de faire. Et, si on se réfère à la
mission, >je suis... bien, en fait, je ne veux pas être convaincu, c'est
la loi qui dit que le comité aura à accompagner le gouvernement tout en gardant
pleinement son esprit critique.
Et je nous ramènerai à une conversation
qu'on a eue hier. On parle de scientifiques reconnus, des gens qui ont une
réputation, des gens qui seront soucieux de préserver cette réputation-là, et
non, ils ne seront pas à la solde d'un quelconque esprit occulte, ils seront là
pour préserver leur...
Une voix
: ...
M. Charette : Je n'ai pas dit
que la collègue l'avait mentionné, je définis encore davantage mon explication.
Donc, ces gens-là seront soucieux de préserver leur réputation chèrement
acquise au fil des années. Donc, je suis convaincu que ce ne seront pas des
conseils ou des avis de complaisance. Je suis convaincu qu'ils seront soucieux
de respecter la mission de ce comité-là, auquel ils accepteront d'adhérer. Et
cette mission-là, encore une fois, c'est de faire des recommandations pour que
le gouvernement prenne les bonnes orientations.
Donc, on ne peut pas accepter — ça,
je l'ai dit assez rapidement, il y a quoi, peut-être quelques heures de ça — un
amendement ou un sous-amendement qui vient dire ce qu'un projet de loi, soit le
44, permet déjà ou une loi existante permet déjà, une loi qui n'est pas
modifiée par le projet de loi n° 44. Donc, c'est le cas. Il n'y a pas de
plus-value à ce sous-amendement-là, et, pour cette raison, naturellement, on ne
peut pas l'appuyer.
Mme Ghazal : Moi, j'aurais une
question. Est-ce que ça aurait été possible, par exemple, que le ministre, dans
l'article 15.0.4, n'exige pas que les avis soient rendus publics? Est-ce que ça
aurait été possible que ce soit écrit, qu'ils soient publics?
M. Charette : C'est-à-dire,
ils doivent, comme ça s'est... Je reviens encore une fois à ce qui a été
mentionné à plusieurs reprises hier. On a entendu un certain nombre de groupes
en consultation, et la proposition qu'on vous soumet à travers la version
originale du projet de loi, mais surtout les nombreux amendements que nous
apportons pour mieux définir le mandat, la mission, les qualificatifs, les
propriétés de ce comité-là sont les échos de cette consultation-là. On arrive
avec les propositions qui nous permettent de rejoindre une majorité de propos.
Peut-être qu'on peut identifier une
citation ou un passage dans un mémoire qui aurait souhaité un élément de plus,
mais de façon générale, on se rapproche du consensus commun qui a été dégagé.
Et, dans certains cas, il y a des passages qui, peut-être, ne sont pas rencontrés
pour une raison fort simple, c'est que ça le permet déjà. Donc, si ça le permet
déjà, <il n'y a pas de...
M. Charette : ...
de
plus, mais de façon générale, on se rapproche du consensus commun qui a été
dégagé. Et, dans certains cas, il y a des passages qui, peut-être, ne sont pas
rencontrés pour une raison fort simple, c'est que ça le permet déjà. Donc, si
ça le permet déjà, >il n'y a pas de pertinence à l'ajouter.
Mme Ghazal : Mais moi, je
reconnais qu'il y a eu des éléments et surtout, avec les amendements apportés
par le ministre, qu'il a tenu compte de certaines recommandations. Là, elles ne
me viennent pas à l'esprit, rapidement, comme ça, mais on l'a vu avec les
amendements, notamment... Je ne me rappelle pas si c'était le Scientifique en
chef, par exemple, de l'impliquer, il n'était pas dans la version originale, il
y avait d'autres éléments. Donc, on le voit qu'il l'a fait, mais il ne l'a pas
fait en disant : Oh mon Dieu! 51 % des mémoires disent ça, donc je
vais faire ça. Ce n'était pas comme ça. Il y a aussi une orientation que lui
préfère, et peut-être que le fait que les... c'est-à-dire, les conseils de ce
comité consultatif soient rendus publics en faisait partie, puis lui, ça ne le
dérangeait pas, mais je comprends que c'est possible.
Puis ce comité consultatif va produire des
recommandations au fur et à mesure de son année, mais c'est possible qu'il
dise : Bien, j'en ai faites. Que les gens le consultent, qu'ils le voient,
que le ministre le voie. Je ne ferai pas un rapport qui dit vers où on s'en va,
voici, j'ai produit tout ça dans l'année, comme une sorte de bilan de ce qui
s'est fait. Ça, c'est possible qu'un comité décide, même s'ils sont très
sérieux, respectueux, ils disent : Non, on ne trouve pas que c'est
pertinent de le faire, donc on ne le fera pas. Et c'est cette possibilité-là que
ce rapport-là ne soit pas produit par les membres du comité consultatif qu'on
veut éviter, qu'ils doivent être... c'est-à-dire que nous, ici, on veut éviter
avec cet amendement-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a
pas d'autre intervention, je vais procéder à sa mise aux voix.
M. Charette : Mme la
Présidente, on a un collègue qui a eu à s'absenter une petite minute. On va
juste suspendre quelques instants pour lui permettre de revenir. Il est juste,
juste à côté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. On suspend quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 08)
(Reprise à 12 h 09)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on recommence. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'amendement apporté par le député de Jonquière, je vais
procéder à sa mise aux voix par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: Oui.
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif <(Rivière-du-Loup—Témiscouata)...
La Secrétaire
: ...
M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal :
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif >(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement apporté par
le député de Jonquière, à l'article 15.0.4, est rejeté. Nous revenons donc
à l'article 15.0.4 de l'article 4. Y a-t-il d'autres interventions? Il
n'y a pas d'autre intervention, donc...
M. Charette : ...puisque
le collègue semble avoir des besoins répétitifs, on va juste attendre qu'il
revienne, s'il vous plaît.
(Consultation)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention
sur le 15.0.4, nous allons sauter à l'article 15.0.5. M. le ministre, vous
n'aviez pas un article?
M. Charette : Ce que je
mentionnais, c'est un ajout, effectivement, qui serait proposé en 15.0.4.1. Et,
si vous me permettez, c'est déjà partagé à travers Greffier. J'en ferais la
lecture complète, et après on pourrait tout simplement procéder, comme on le
fait depuis les débuts, là, alinéa par alinéa, et ça nous permettrait, là,
d'avoir la vision d'ensemble.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Je voulais juste m'assurer que
vous avez... on va fonctionner comme le dernier, l'article 4. Donc, vous
êtes... J'ai besoin d'un consentement. Ça vous convient, la lecture complète et,
après ça, c'est alinéa par alinéa? Merci. Allez-y, M. le ministre.
M. Charette : C'est bien
gentil. Merci. Donc, j'en fais la lecture. Insérer, après l'article 15.0.4
de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs proposé par l'article 4 du projet de loi, les articles
suivants :
«15.0.4.1. Les membres du comité sont
nommés pour un mandat d'au plus trois ans.
<«À l'expiration de leur...
M. Charette : Insérer, après
l'article 15.0.4 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs proposé par l'article 4 du projet de loi, les
articles suivants :
«15.0.4.1. Les membres du comité sont
nommés pour un mandat d'au plus trois ans.
>«À l'expiration de leur mandat,
ils demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient nommés de nouveau ou
remplacés.
«15.0.4.2. Toute vacance parmi les membres
du comité est comblée suivant les règles de nomination prévues à leur égard.
«Constitue notamment une vacance, la perte
des qualités requises ou l'absence non motivée à un nombre de séances
consécutives déterminé dans le règlement intérieur du comité, dans le cas et
les circonstances qui y sont prévus.
«15.0.4.3. Les membres du comité ne sont
pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que peut
déterminer le gouvernement. «Ils ont cependant droit au remboursement
des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions, aux conditions et dans
la mesure qui détermine le gouvernement.
«15.0.4.4. Le comité peut prendre tout règlement
concernant l'exercice de ses fonctions et sa régie interne.
«15.0.4.5. Le quorum aux séances du comité
est constitué de la majorité des membres ayant droit de vote.
«Les conseils et les règlements du comité
sont adoptés à la majorité des membres présents — et enfin;
«15.0.4.6. Le secrétaire ainsi que les
autres membres du personnel du comité sont nommés conformément à la Loi sur la fonction
publique.»
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Donc, nous allons commencer avec l'article 15.0.4.1.
Souhaitez-vous plaider rapidement?
M. Charette : Oui. Bien, très,
très rapidement le relire et le justifier.
M. Leitão : Mme la
Présidente, excusez-moi. Est-ce que je peux faire un commentaire d'ordre
général sur cet amendement avant qu'on aille direct? Rapidement, je ne veux pas
prendre...
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est un peu ce que je voulais m'assurer
avec le ministre, s'il voulait faire un commentaire d'ordre général...
M. Leitão : C'est ça.
La Présidente
(Mme Grondin) : ...vous le précisez davantage. Par la
suite, je pourrai vous donner le...
M. Leitão : C'est ça.
Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, M. le ministre, souhaitez-vous faire
un commentaire d'ordre général sur l'ensemble?
M. Charette : Oui.
Peut-être de façon, effectivement, assez générale pour reprendre le détail par
la suite, là, au gré de l'avancée de nos travaux. C'est une disposition qui est
relativement standard par rapport à ce qu'on retrouve au niveau des emplois
supérieurs. Ça ne faisait pas partie de la version originale, et on a jugé bon
de l'intégrer, parce que ça amenait des confirmations de nature à rassurer,
autant les membres qui pourraient y siéger, que le public intéressé par la
question. On a eu l'occasion, là, tous, de se référer souvent à un des
éléments, là, que j'ai lu à plusieurs reprises sur l'indépendance de ce
comité-là, sur son indépendance, sur ses propres règles, sur sa propre régie.
Donc, c'était de nature à rassurer autant, encore une fois, ceux qui y
siégeront, le public intéressé et les collègues très, très certainement. Et
c'est une formulation, là, qui est typique au niveau des emplois supérieurs.
Donc, on a une référence, là, concrète <à ce niveau...
M. Charette : ...
sur
sa propre régie. Donc, c'était de nature à rassurer autant, encore une fois,
ceux qui y siégeront, le public intéressé et les collègues très, très
certainement. Et c'est une formulation, là, qui est typique au niveau des
emplois supérieurs. Donc, on a une référence, là, concrète >à ce niveau-là.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. M. le
député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, je ne veux pas non plus prendre des heures de cela. Je
trouve ces mesures-là tout à fait standard, en effet, et on en parlera après,
mais il n'y a rien de mystérieux.
Le seul enjeu que j'ai... pas un enjeu, la
seule remarque que j'aimerais faire, c'est... Quand on lit l'article 15.0.4,
il était très simple originalement. Donc, dans le projet de loi original, il
n'y avait rien de ça. Si c'est tellement standard, pourquoi on ne l'avait pas tout
de suite inclus dans le projet de loi? Il me semble que ça aurait pu être fait tout
de suite. Mais, écoutez, je n'ai rien contre, mais je trouve ça un peu
étonnant, c'est tout.
M. Charette : En fait, c'est nous-mêmes
qui amenons l'amendement. Donc, on réalise la pertinence de l'ajout. Mais, encore
une fois, une consultation doit servir à bonifier un projet de loi au gré des
questionnements qui ont été posés. On estime... et je suis convaincu que
plusieurs se retrouveront rassurés par ces précisions-là. Donc, on serait
malavisés de tenir des consultations sans rien retenir de ces dernières. Donc,
c'est un amendement, là, qui me semble tout à fait justifié, là, dans les
circonstances.
M. Leitão : Tout à fait, et je
n'ai rien contre. Il y aurait peut-être quelques petits ajustements à faire ici
et là. Je n'ai rien contre, c'est très bien. Seulement, moi, j'aurais pensé, de
tels propos standards, comme ça, auraient dû se trouver initialement dans le
projet de loi. C'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Quelqu'un d'autre souhaite apporter un commentaire
général sur l'ensemble de l'article? Non. Donc, nous... Oui, Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : Donc, ce que
disait le ministre, c'est que tout ça, ces aspects-là existent déjà ailleurs,
mais formulés tels quels ou... c'est comme des copier-coller d'articles usuels
pour d'autres sortes de comités? Comme quel exemple, par exemple? Quels autres
comités?
M. Charette : ...céder la
parole à nos spécialistes dans la matière, puisque c'est assez standard,
effectivement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Donc, monsieur, je vous invite à vous
présenter. Je vous invite à vous présenter, s'il vous plaît.
M. Moisan (Hugo) : Oui. Hugo
Moisan. Je suis avocat à la Direction des affaires juridiques du ministère de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Ça, c'est des dispositions similaires
qu'on retrouve dans plusieurs autres lois, qui créent soit des comités
consultatifs ou des organismes... plusieurs types d'organisme. C'est
principalement basé sur le comité qui est créé dans la Loi visant à lutter
contre la pauvreté et l'exclusion sociale, mais c'est aussi inspiré d'autres
dispositions, là, d'autres comités, comme le comité créé dans la loi <encadrant...
M. Moisan (Hugo) : ...
des
comités consultatifs ou des organismes... plusieurs types d'organisme. C'est
principalement basé sur le comité qui est créé dans la Loi visant à lutter
contre la pauvreté et l'exclusion sociale, mais c'est aussi inspiré d'autres
dispositions, là, d'autres comités, comme le comité créé dans la loi >encadrant...
loi visant à encadrer le cannabis et d'autres lois aussi. Ce n'est pas toujours
mot pour mot, on ajuste en fonction du contexte, mais certains de ces
articles-là, oui, sont repris mot pour mot, là, des autres lois.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Donc, je
comprends que le ministre défonce des portes ouvertes parce que ça existe déjà
ailleurs. Alors, je ne sais pas si on a besoin d'adopter ça, vu que ça existe
déjà ailleurs. Le ministre défonce des portes ouvertes, Mme la Présidente.
Alors, moi, je voudrais l'entendre là-dessus.
M. Charette : Et je vais
demander au collègue un petit peu plus de sérieux. Quand je dis qu'il y a des
portes qui sont ouvertes, c'est par rapport à notre législation à nous. Ce
n'était pas dans notre législation à nous, mais ça se voit dans d'autres
législations. Mais je sais le collègue suffisamment brillant pour connaître la
réponse à la question qu'il a lui-même posée.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions
sur... de façon générale? Donc, nous revenons à l'article 15.0.4.1. Y
a-t-il des interventions? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Pourquoi trois
ans?
M. Charette : Comme on peut le
lire, c'est une période de référence qui est assez typique. Cependant, ça peut
être renouvelé au besoin. S'il y a démission, il y a procédure de remplacement.
On veut assurer, là... c'est de nature, sans doute, à, j'espère, rassurer la collègue
de Mercier, là, qui s'inquiétait sur un possible, comment qu'elle
employait ça, pas dégonflement, mais si le comité perdait un petit peu de
sa vigueur avec les années. Donc, pour s'assurer d'une permanence et de cette
même expertise, il faut un minimum, et lorsqu'il y a vacance, la procédure est
aussi déterminée.
• (12 h 20) •
Si jamais on limitait, dans tous les cas
de figure, je peux en prendre un, si on limitait à une année, à quoi bon
s'investir pleinement lorsqu'on sait que notre geste aura une portée limitée.
Deux ans, ce serait déjà acceptable, mais trois ans pour une personne qui veut
réellement faire une différence, qui veut réellement laisser sa marque au sein
du comité, ça devient un espace-temps qui est plus intéressant. Mais, si, pour une
raison ou pour une autre, on prévoit des procédures de vacance... un petit
peu plus loin, on pourra en parler, mais si une personne, pour raison de
santé, incapacité ou autre devait quitter plus tôt, là aussi, on prévoira un
remplacement pour une période de trois ans <idéalement...
M. Charette : ...
pour
une raison ou pour une autre, on prévoit des procédures de vacance... un petit
peu plus loin, on pourra en parler, mais si une personne, pour raison de santé,
incapacité ou autre devait quitter plus tôt, là aussi, on prévoira un
remplacement pour une période de trois ans >idéalement.
M. Gaudreault : Oui, mais ça
ne répond pas à ma question. Je comprends, là, qu'il y a moyen de remplacer et
tout, là, la question n'est pas là, mais pourquoi trois ans, pourquoi pas
quatre? Est-ce que, dans toutes les autres lois que M. le légiste a nommées tout
à l'heure, c'est des mandats de trois ans aussi?
M. Charette : En fait, il faut
fixer une limite quelque part ou une précision à un certain moment. On a du
trois, quatre ans dans certains exemples, et c'est là où on n'empêche pas non
plus le renouvellement. On aurait pu écrire quatre, on aurait demandé
pourquoi... trois. Donc, il faut établir un minimum qui assure, justement, la
permanence du comité mais aussi l'efficacité de ses travaux. Mais, en même
temps, lorsque la durée, elle est trop longue, c'est là où des gens pourraient
aussi devenir hésitants. Autant ils pourraient être hésitants à être nommés
pour une période trop courte et ne pas avoir le temps ou le sentiment de
pouvoir faire une différence, autant une période trop longue pourrait les
décourager aussi.
Donc, trois ans, c'est une référence,
mais, si la personne manifeste le soin... le souhait, c'est-à-dire, d'y rester
plus longtemps, et qu'à travers les recommandations du Scientifique en chef et
de la présidence du comité, il est estimé que cette personne-là pourrait et
devrait y rester plus longtemps, c'est là où le renouvellement pourrait se
faire, là, sans problème.
M. Gaudreault : Donc, son
trois ans est complètement arbitraire.
M. Charette : Il n'est pas
arbitraire d'aucune façon. Comme je vous disais, trop court, c'est un
désincitatif, trop long, c'est un désincitatif. Trois ans, c'est une bonne
moyenne, ça se voit ailleurs. Bien, je n'exclus pas, et je le disais, que
quatre ans est parfois employé ou retenu dans certains exemples, mais il faut
tracer la voie. En fait, le quatre ans ou le trois ans ne sera pas plus
arbitraire l'un que l'autre. Il faut, avec l'expérience, déterminer la formule
qui est la plus susceptible de permettre l'atteinte des résultats.
M. Gaudreault : Est-ce qu'il y
a d'autres comités scientifiques, dans d'autres lois, qui sont à trois ans ou
les comités scientifiques sont à deux ou à quatre ans?
M. Charette : On pourra
compléter la recherche pour répondre de façon exhaustive à la question. Puis on
a regardé au niveau des comités en général pour des mandats semblables, mais,
pour une mission aussi précise, on pourra faire la recherche et vous revenir.
Mais, de façon générale, <clairement...
M. Charette : ...
compléter
la recherche pour répondre de façon exhaustive à la question. Puis on a regardé
au niveau des comités en général pour des mandats semblables, mais, pour une
mission aussi précise, on pourra faire la recherche et vous revenir. Mais, de
façon générale, >clairement, dans le trois ans, on est dans ce qui se
fait de plus courant. Et moi, je suis intimement convaincu que, si on faisait
un mandat trop court, on aurait des problématiques de recrutement et tout aussi
convaincu que, si le mandat est trop long, on aurait aussi des problématiques
de recrutement.
M. Gaudreault : Je comprends
que le mandat d'au plus trois ans... Donc, pourquoi «au plus»? Le président et
le Scientifique en chef ou le ministre pourraient nommer pour un an? Pourquoi
ce n'est pas maximum, pourquoi ce n'est pas un mandat ferme, c'est-à-dire de
trois ans?
M. Charette : C'est uniquement
une formulation très usuelle. On a d'autres exemples. Naturellement, la
personne va s'attendre... et. au moment de la nomination, va s'attendre à une nomination
de trois ans. Mais, s'il y a une problématique quelconque qui intervient
entre-temps, naturellement, on ne s'obligera pas à respecter le trois ans, là, notamment
au niveau de la politique sur la pauvreté, là, c'est l'exemple que j'ai sous
les yeux. Au niveau de son comité consultatif, c'est exactement, exactement la
même formulation qui est retenue. Donc, oui, des mandats de trois ans, mais
dans l'intervalle, si c'est nécessaire de procéder à un changement, on le fait.
Et à l'inverse, une personne pourrait très
bien dire, et il ne faudrait pas l'exclure d'emblée, si c'est la candidature
elle-même qui est retenue, qui nous dit : Bien, écoutez, moi, je prévoyais
partir à la retraite dans deux ans, donc j'accepte volontiers mais je me limite
moi-même à deux ans. Donc, c'est s'offrir l'espace de liberté pour constituer
le comité le plus solide possible.
M. Gaudreault : Donc,
l'argument d'avoir une durée qui assure une continuité puis une stabilité, ça
ne tient pas vraiment dans le sens que c'est au plus trois ans. Donc, le
ministre peut en nommer un un an, un autre de deux ans, un autre de trois ans,
un autre d'encore deux ans et demi. Alors, je veux dire, c'est au plus trois
ans, mais, dans le fond, il pourrait y arriver que les neuf membres, admettons
que c'est un comité de neuf, soient nommés pour deux ans.
Alors, c'est parce que j'essaie de
comprendre la logique du gouvernement qui nous dit : Ah! c'est important
d'avoir une stabilité, mais pourtant, c'est au plus trois ans. Alors, je veux
dire, à un moment donné, il dit : Il faut qu'on tire la ligne à quelque
part, mais là il ne la tire pas vraiment parce que c'est au plus trois ans.
C'est très discrétionnaire, de la part du ministre, de dire : Bien, je
vais en nommer un, deux ans, un autre, un an, un autre, un an et demi. Je
trouve qu'il y a une contradiction <à sa face même.
M. Gaudreault : ...
je
veux dire, à un moment donné, il dit : Il faut qu'on tire la ligne à
quelque part, mais là il ne la tire pas vraiment parce que c'est au plus trois
ans. C'est très discrétionnaire, de la part du ministre, de dire : Bien,
je vais en nommer un, deux ans, un autre, un an, un autre, un an et demi. Je
trouve qu'il y a une contradiction >à sa face même.
M. Charette : Encore une
fois, Mme la Présidente, je sais le collègue beaucoup trop intelligent pour ne
pas avoir réponse à sa question. C'est la formulation usuelle avec les exemples
cités en notes. Et j'ai clairement mentionné, ce seront des nominations de
trois ans, à moins que quelque chose n'intervienne et qui change la donne, à
moins que la candidature que nous souhaitons avoir absolument sur le comité
dise d'elle-même : J'accepte à la condition que ce soit, par exemple, deux
ans uniquement, parce que je pars à la retraite, ou, dans deux ans, j'ai un
contrat de recherche en Europe, ou autre. Mais ce sont des mandats de trois ans
qui peuvent être renouvelés avec les mêmes conditions, c'est-à-dire on aura un
scientifique en chef, on aura une présidence qui recommandera ce renouvellement
au besoin. Mais sinon, des mandats de trois ans, mais oui, dans la vie, il peut
y avoir des exceptions.
Et moi, je serais très, très malheureux
qu'on se prive d'une personne qui pourrait faire la différence sur ce comité-là,
si elle nous dit : J'y vais à la condition et seulement si c'est, par
exemple, maximum deux ans. Donc, ne nous privons pas de bonnes candidatures,
mais les mandats seront de trois ans.
M. Gaudreault : Oui.
Donc, finalement, la continuité, ça n'existe pas vraiment, ou la stabilité, là,
parce que ça peut être deux ans, ça peut être un an, enfin, c'est... Ce n'est
pas des mandats de trois ans, le ministre ne peut pas dire ça. C'est des
mandats d'au plus trois ans. Ce n'est pas la même chose, là.
L'autre question, je comprends que c'est
des mandats individuels, ce n'est pas les mandats du comité en soi. Donc, il
peut y avoir neuf membres qui vont être renouvelés individuellement. Ce n'est
pas un comité qui a un mandat de trois ans, c'est neuf membres qui ont des
mandats d'au plus trois ans chacun. Ça veut dire, ça peut être, à la limite, un
comité où il y aura toujours du roulement de membres du comité, parce que ce
n'est pas un mandat du comité, c'est un mandat de membre.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, c'est un...
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
• (12 h 30) •
M. Charette : ...le
comité a sa mission, mais elle est rendue possible par des mandats de membre.
C'est certain que, pour constituer une première mouture, on en est là ou en
sera là, dans quelques semaines, quelques mois, de constituer une première
mouture pour ce comité-là. C'est clair qu'on arrivera avec tous des nouveaux
membres qui auront un nouveau mandat à entamer. Mais c'est là où, au gré des
renouvellements, des départs en cours de route, un équilibre va se créer. Si
quelqu'un, par exemple, d'entrée de jeu, nous dit qu'il ne peut qu'y <siéger
deux ans, bien, la personne...
>
12 h 30 (version révisée)
<195
M.
Charette : ...on arrivera avec tous des nouveaux membres qui auront un
nouveau mandat à entamer, mais c'est là où, au gré des renouvellements, des
départs en cours de route, un équilibre va se créer. Et si
quelqu'un,
par
exemple,
d'entrée de jeu, nous dit qu'il ne peut que >siéger deux
ans, bien, la personne qui va le remplacer va faire en sorte qu'avec le temps,
au gré du temps, on aura des nouveaux mandats qui interviendront ou qui
débuteront à des moments différents, mais oui, pour une première mouture, ils
vont tous commencer ensemble et ils seront tous susceptibles de partir
sensiblement au même moment, s'il n'y a pas eu des départs entre-temps, s'il
n'y a pas eu des renouvellements à l'échéance. Mais ça, c'est le défi pour
toute nouvelle mouture, pour un nouveau comité ou un conseil d'administration.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Je vous
remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux... ah non, suspend, pardon, suspend ses travaux jusqu'à cet
après-midi, 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 h 03)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des
transports et de l'environnement reprend ses travaux. Je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 44, Loi visant principalement la gouvernance efficace de la
lutte contre les changements climatiques et à favoriser l'électrification.
Lors de la suspension de nos travaux, cet avant-midi,
nous étions rendus à l'étude d'un amendement déposé par le ministre, un amendement
qui insère, après l'article 15.0.4 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs proposé à
l'article 4 du projet de loi, six articles. Nous en étions donc... C'était
le député de Jonquière qui avait la parole. M. le député, oui, question?
Documents déposés
M. Benjamin : Écoutez, Mme la
Présidente, j'aimerais faire un dépôt de deux documents tout de suite, donc, premièrement,
une copie de deux articles. Et, en vertu de l'article 214, je vais
demander tout de suite au ministre de déposer son plan puisque, ce matin, on en
a parlé abondamment. Or, cet après-midi, c'est presque le plan qui est dans les
journaux, qui se retrouve dans les journaux. Alors, je dépose donc ces copies
des deux articles. En vertu de l'article 214, je demande au ministre de
déposer le plan tout de suite pour les parlementaires.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre, je ne pense pas
que je peux vous exiger de déposer un document, là.
M. Charette : La présidence a
statué à ce niveau-là, mais j'aime bien l'intervention du collègue. Ça permet
de le rassurer. Je suis convaincu, le plan que nous présenterons sera nettement
plus ambitieux, nettement plus complet que ce qui a coulé dans les médias. J'ai
aussi appris, tout comme vous, l'existence d'un deuxième article. Nous n'y
sommes pour rien, sinon vous dire qu'on parle de version très préliminaire. Ça ne
représente en rien ce que sera la politique-cadre qui sera présentée à
l'automne. Donc, oui, ce sera plus ambitieux. Et la présidence a déjà statué
sur cet élément-là.
M. Benjamin : Il appartiendra
aux parlementaires d'apprécier l'ambition de ce plan-là, mais un fait demeure,
le plan est dans les journaux. Le ministre a pris soin de le commenter aussi.
Donc, il y a des extraits d'interventions du ministre dans les journaux aussi à
ce <sujet...
M. Charette : ...sur cet
élément-là.
M. Benjamin :
Il
appartiendra aux parlementaires d'apprécier l'ambition de ce plan-là, mais un
fait demeure, le plan est dans les journaux. Le ministre a pris soin de le
commenter aussi. Donc, il y a des extraits d'interventions du ministre dans les
journaux aussi à ce >sujet, et ce que je constate... Évidemment, on est
en train de brimer les droits des parlementaires en les privant de cette
ébauche de plan qu'affirme le ministre, puisque lui-même, il affirme qu'il y a
quelque chose. Il n'infirme pas l'information. Donc, il a même confirmé l'information.
Donc, à ce moment-là, laissons-nous le soin, le choix d'apprécier l'ambition du
ministre par rapport à ce plan. Donc, nous demandons encore le dépôt de ce plan
ici, à la commission.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau, j'ai déjà statué sur la
question. Ce que je vous ai dit, et je le rappelle ici... Effectivement, le
ministre est en train de travailler sur un plan. J'espère... On est rendus en
juin 2020. C'est un document préliminaire qui a coulé probablement dans les
médias. Le ministre vous dit qu'il va le déposer en temps et lieu, un document
final. Effectivement, c'est triste que les médias aient accès avant les
parlementaires, mais c'est le document final qui sera déposé quand il y aura
lieu.
Donc, ma décision, elle est prise. Je vous
invite à... Le député de Jonquière avait la parole. Donc, je vais lui permettre
de poursuivre sur l'amendement du ministre.
M. Benjamin : Rapidement, sur
votre décision, Mme la Présidente, je respecte votre décision...
La Présidente (Mme
Grondin) : Non, M. le député de Viau, la décision, elle est
déjà prise. J'aimerais qu'on poursuive avec le commentaire...
M. Benjamin : Je vais respecter
votre décision. C'est la décision de la présidence, mais certains de vos
commentaires, je pense, auraient été beaucoup plus intéressants venant de la
part du ministre, parce que je pense que votre poste commande une certaine
neutralité.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau, je ne souhaite pas perdre
patience. Je vous invite, s'il vous plaît... J'ai bien entendu. Vous avez fait
votre point, et là je donne la parole au député de Jonquière. Merci.
Document déposé
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, évidemment, je partage le point de vue du député de Viau. Moi, je
voudrais invoquer l'article 162 du règlement demandant le dépôt, votre
permission pour déposer un document. Alors, est-ce que vous me donnez la
permission de déposer, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous pouvez déposer un document.
M. Gaudreault : C'est bien.
Alors, moi, je vais déposer l'article, justement, qui a été publié dans Radio-Canada
au moins pour éclairer les parlementaires ici, qui fait référence au document
excessivement parcellaire déposé par le ministre au Conseil des ministres, avec
les cibles de GES, pas de plus gros véhicules... avec des plus gros véhicules
électriques, plus de trains fabriqués ici, la batterie de l'Amérique du Nord,
l'utilisation accrue du gaz naturel renouvelable et <l'hydrogène...
M. Gaudreault : ...au
document excessivement parcellaire déposé par le ministre au Conseil des
ministres, avec les cibles de GES, pas de plus gros véhicules... avec des plus
gros véhicules électriques, plus de trains fabriqués ici, la batterie de
l'Amérique du Nord, l'utilisation accrue du gaz naturel renouvelable et >l'hydrogène,
chauffage des bâtiments, meilleure gestion des déchets, agriculture plus verte,
forêts et carbone, pouvoir élargi pour le ministre et reddition de comptes,
industrie sobre en carbone, biodiversité, autochtones, exemplarité de l'État,
urbanisme et architecture.
Donc, c'est le compte rendu que les
journalistes ont obtenu du document excessivement parcellaire, avec tous ces
chapitres, déposé au Conseil des ministres par le ministre. Donc, moi,
j'aimerais ça en faire un dépôt au moins pour alimenter la réflexion des
parlementaires ici. Considérant que le gouvernement refuse le dépôt du document
officiel en bonne et due forme, on va être obligés de se fier à un gouvernement
parallèle, qui est celui des médias, pour avoir accès aux informations, Mme la
Présidente. Alors, j'en fais le dépôt.
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) :Je confirme le dépôt que vous
faites. Comme c'est un document papier, on va voir, là, comment on va pouvoir
le transférer sur le Greffier le plus tôt possible.
M. Gaudreault : ...Google, cet
après-midi, Thomas Gerbet, journaliste, Radio-Canada. Probablement que le
ministre a son adresse personnelle. Il n'y aura pas de problème. Alors, il
pourra vous le fournir.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député.
M. Charette : Une réponse, Mme
la Présidente...
La Présidente (Mme
Grondin) :Même chose pour les documents
du député de Viau, ils seront disponibles.
M. Charette : Peut-être en
guise de réponse, je le disais ce matin, c'est encore le cas, je suis de grande...
en fait, de grande humeur, de bonne humeur, mais je m'amuse beaucoup, beaucoup
de voir les oppositions, de façon concertée, demander le dépôt d'un document de
travail. Moi, c'est la première fois que je vois ça, honnêtement, qu'on exige
le dépôt d'un document de travail.
J'invite les oppositions à plus de sérieux,
comme si n'importe quelle organisation, et même un gouvernement, accepterait de
déposer, de rendre public un document qui n'est pas complété. Donc, c'est une
belle source de divertissement. Donc, ça augure bien pour l'après-midi. Donc,
si ça nous incite à garder cette bonne humeur, je ne m'en plaindrai pas.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière, je
vais prendre la... vous donner la parole après. Je voulais juste m'assurer... M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : C'est
fascinant de voir qu'il y a comme une autre commission parlementaire entre
journalistes, parce que Katia Gagnon, de LaPresse,
vient de tweeter : «Cher Thomas Gerbet, LaPresse
n'a pas obtenu une partie du plan pour l'économie verte. Nous avons obtenu tout
le plan, 89 pages bien tassées et commentées par des conseillers.» Alors,
ça, c'est le document excessivement parcellaire du ministre, 89 pages bien
tassées.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite, s'il vous plaît, à revenir à
l'amendement déposé. Merci.
M. Gaudreault : Avec plaisir,
Mme la Présidente. Puis, dans le fond, en reprenant la parole sur cet
amendement, je veux en profiter pour dire que nous pourrions <avancer...
La Présidente (Mme
Grondin) :
...à revenir à l'
amendement déposé.
Merci.
M. Gaudreault : Avec
plaisir, Mme la Présidente. Puis, dans le fond, en reprenant la parole sur cet
amendement, je veux en profiter pour dire que nous pourrions >avancer
plus rapidement sur cet amendement déposé par le ministre et l'étudier plus à
fond, si nous avions le plan pour l'économie verte.
Alors, je suis sur l'amendement... parce
que le plan de match d'origine, sans la pandémie, c'était le début des travaux
de l'étude détaillée du projet de loi n° 44 en mars.
Le ministre avait annoncé, puis ça a été redit, d'ailleurs, dans l'article de
ce matin, qu'il devait déposer son Plan pour une économie verte mars, avril, et
les travaux auraient continué, et nous aurions pu faire nos travaux parlementaires,
en temps normal, mars, avril, mai, sur le projet de loi n° 44,
avec le Plan de l'économie verte qui aurait été déposé par le ministre à ce
moment-là.
La pandémie a fait en sorte qu'il n'a pas
pu déposer son plan sur l'économie verte,et là on est où on est présentement.
Mais ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas dire que de ne pas avoir le
Plan pour une économie verte nous empêche de faire notre travail. C'est, au
contraire, très utile, puis on l'aurait fait en temps normal, en dehors de la
pandémie, parce que le ministre avait annoncé qu'il déposait son plan pour
l'économie verte en mars, avril, puis on aurait étudié le projet de loi au même
moment. Alors, c'est dommage que nous n'ayons pas droit aux mêmes informations
qu'on aurait dû avoir et qui nous auraient permis d'être plus informés de l'amendement
que nous sommes en train d'étudier, Mme la Présidente.
Alors, moi, je veux savoir, puis c'était
là-dessus qu'on s'était laissés djuste avant la pause du lunch : Est-ce
que les mandats de trois ans... au plus trois ans, prévus pour les membres du
comité, sont prévus dans le document excessivement parcellaire du ministre?
Est-ce que c'était déjà dans ce document excessivement parcellaire et, de ce
document, a découlé l'amendement que nous étudions présentement?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : J'ai pu rassurer
le collègue, je pense bien, ce matin, il n'y a pas de lien. Il n'y a pas de
lien, et, non, dans la politique-cadre, on ne parlera pas de la durée des
mandats des membres du comité scientifique. Ce sont deux éléments différents.
Donc, il peut davantage se consacrer sur le sous-amendement lui-même, là, parce
qu'il n'y a pas de lien avec le document auquel il fait référence.
M. Gaudreault : De quel sous-amendement
parle le ministre? On est sur un amendement.
M. Charette : J'ai répondu à
la question du collègue, tout simplement.
M. Gaudreault : Non, non, mais
c'est parce que le ministre vient de dire de me concentrer sur le
sous-amendement. De quel sous-amendement il parle?
La Présidente (Mme
Grondin) :Nous sommes rendus à
l'amendement déposé par le ministre, qui <introduit...
M. Charette : ...avec le
document
auquel il fait référence.
M. Gaudreault : De quel
sous-amendement
parle le
ministre? On est sur un
amendement.
M. Charette : J'ai répondu
à la
question du
collègue, tout
simplement.
M. Gaudreault : Non, non,
mais c'est parce que le
ministre vient de dire de me concentrer sur le
sous-amendement.
De quel
sous-amendement il parle?
La Présidente (Mme
Grondin) :
Nous sommes rendus à
l'amendement
déposé par le
ministre, qui >introduit la série d'articles.
M. Gaudreault : Il pourrait suivre
un peu plus, là. On est sur l'amendement et non sur le sous-amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) :Effectivement, nous sommes sur l'amendement.
M. Gaudreault : Et moi, je lui
ai demandé si la question d'avoir une stabilité dans le comité scientifique
chez les membres, ce qui est vraiment collé sur l'amendement, si c'était prévu
dans son document, excessivement parcellaire, de 89 pages bien tassées.
M. Charette : En fait, si le collègue
suivait davantage, il aurait réalisé que j'ai répondu à la question, et, non,
il n'y a pas de lien, et, non, ça ne se retrouve pas dans ce document-là.
M. Gaudreault : Ça va, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Écoutez, Mme la
Présidente, lorsque j'ai levé ma main, je voulais apporter un complément
d'information, mais que le collègue de Jonquière a bien voulu apporter, pour...
Donc, pour les personnes qui souhaitent avoir une idée du plan, je les invite à
aller consulter le site de Radio-Canada, donc, et à lire le journal LaPresse.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Moi, j'ai aussi
une question, là, par rapport à 15.0.4.1. Après l'intervention de l'avocat qui
est intervenu, là, du ministère, mais juste... Je voulais juste dire... Je ne
suis pas intervenue. Moi, je n'ai pas déposé de document, contrairement à ce
que le ministre a dit, où les oppositions se sont concertées... Tout ce que je
veux dire, c'est que c'est toute la... Je me sens comme témoin de toute la question
du respect des institutions, qui est extrêmement importante.
Et là je sens que le fait que les médias
aient accès à des documents avant nous, les députés, alors que ça peut nous
aider à faire notre travail... Moi, je vois là un manque de respect des
institutions, et je trouve ça bien dommage d'être témoin de ça en ce moment, et
c'est aussi simple que ça. Et le ministre en a déjà déposé, des documents. Il
en a déposé un dès le début. Il voulait même qu'on en discute avant même
l'article 1 et mon article 0 que j'avais amené sur les cibles. J'en
ai déposé un autre. Donc, c'est quelque chose qui se fait, de nous aider dans
notre travail, tout simplement, et c'est vraiment, là, la question du respect
des institutions, rien d'autre, rien de plus, rien de moins.
Donc, par rapport à l'article 4, je
suis allée voir la loi de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Je
suis allée voir le chapitre IV qui parle du Comité consultatif de lutte contre
la pauvreté et l'exclusion sociale. Donc, si c'est juste possible que le
ministre me dise quels sont les articles de cette loi-là, pour ce comité-là,
qui sont les équivalents avec les articles qui viennent de... qu'il a soumis,
en fait, par un amendement à son projet de loi.
M. Charette : Je ne ferai pas
une recension de ce qui se retrouve dans les autres articles de loi qui ne nous
concernent pas. Ce que j'ai mentionné ce matin, c'est que le modèle qui est
proposé est un modèle relativement standard, avec les clauses qui, elles aussi,
sont relativement standards, pour déterminer un petit <peu...
M. Charette : ...
ne
ferai pas une recension
de ce qui se retrouve dans les autres articles
de loi qui ne nous concernent pas. Ce que j'ai mentionné ce matin, c'est que le
modèle qui est proposé est un modèle relativement standard, avec les clauses
qui, elles aussi, sont relativement standards pour déterminer un petit >peu
les modalités des mandats des membres de ce comité. Quand je faisais référence
à ce comité-là en particulier, c'est qu'une ligne a été reprise telle quelle,
c'est sur la durée du mandat. Mais je ne dis pas que l'intégralité des modalités
figure dans ce comité-là. C'est un collage des pratiques les plus courantes,
là, qui a inspiré la rédaction de l'article en question.
Mme Ghazal : En fait, puis je
ne m'en rappelle pas si c'était le ministre qui l'avait demandé ou plus quelqu'un
d'autre du ministère, donc, par exemple, le trois ans, est-ce que c'est trois
ans pour ce comité consultatif? J'essaie juste de voir des équivalences, et ça
a été nommé. Donc, est-ce que c'est trois ans? Est-ce que ça veut dire... C'est
quoi, les éléments qui sont différents entre ce comité-là et ici?
M. Charette : Pour la durée du
mandat, si je me souviens bien, là, ce que je lisais ce matin, c'est en tous
points semblable à ce qui est proposé à travers l'article qui est étudié
présentement.
Mme Ghazal : Donc, pour tout,
de 15.0.4.1 jusqu'à 15.0.4.6, tout est... parce que ce que j'ai compris de
l'intervention de l'avocat, donc, du ministre, ce que j'ai compris, c'est
qu'ils ont repris la même chose. Tout ce qu'ils ont changé, tout ce qui a été
changé, c'est pour le mettre en contexte avec <la loi... >le projet
de loi qu'on étudie en ce moment. Donc, je veux m'assurer... Est-ce que, vu
qu'ils l'ont fait, donc, ils peuvent dire : Oui, il y a une différence,
non, il n'y a pas de différence, entre le trois ans... Le ministre me dit que
c'est la même chose, c'est trois ans, toute vacance... La façon, par exemple, quand
il y a un poste qui est vacant, est-ce que c'est la même chose — ça,
c'est à 15.0.4.2 — et, si ça ne l'est pas, peut-être nous indiquer
quelles sont les différences?
M. Charette : «Au plus de» se
retrouve dans tous les comités de référence, là, qui ont pu inspirer la
rédaction de l'article. Mais ce que je mentionnais ce matin, dans certains cas,
c'est trois ans, dans certains cas, c'est quatre ans. On a vu des cinq ans
aussi dans certains cas. Mais, «au plus de», c'est réellement le vocable qui
est le standard, en quelque sorte.
• (14 h 20) •
Mme Ghazal : Puis, pour les
autres articles... parce que, là, je comprends, on ne peut pas discuter des
autres articles? O.K., c'est ça, on le fait en même temps.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...rapidement, on va y revenir, de toute façon, un à
la fois.
Mme Ghazal : O.K., là, on est
dans le... On en discute de façon générale. Donc, c'est ça, mon idée.
La Présidente (Mme
Grondin) : On est dans le 4.0.4.1.
Mme Ghazal : Exact. Ça fait
que ma question, c'est : Est-ce qu'il y a des éléments là-dedans que c'est
une nouveauté, qui n'ont jamais existé, où le ministre aurait innové? Moi,
c'est ça, vraiment, ma question, qu'il y aurait une nouveauté. On a pris des
choses standards pour tous les articles ou il y a une nouveauté que le ministre
a faite spécifiquement pour ce <comité?
Mme Ghazal : ....
c'est ça, mon idée.
La Présidente (Mme
Grondin) :
On est dans le 4.0.4.1.
Mme Ghazal : Exact. Ça fait
que ma
question, c'est :
Est-ce qu'il y a des éléments
là-dedans
que c'est une nouveauté, qui n'ont jamais existé, où le
ministre aurait
innové? Moi, c'est ça,
vraiment, ma question, qu'il y aurait une
nouveauté. On a pris des choses standards pour tous les
articles ou
il
y a une nouveauté que le
ministre a faite spécifiquement pour ce >comité?
M. Charette : L'innovation est
bienvenue, mais, dans certains cas, lorsqu'il y a des clauses standards,
l'innovation, elle n'est pas nécessaire. J'ai la recension de tous les
parallèles qu'on pourrait faire avec bon nombre d'autres lois et d'autres
comités. Ce n'est pas sur ces aspects-là que l'innovation va se vivre.
Lorsqu'on dit «au plus de», des fois, ce n'est pas nécessaire d'innover et,
avec cette formulation-là, ce n'était sans doute pas nécessaire d'innover.
Mme Ghazal : Je n'étais pas en
train de dire qu'il aurait fallu innover quand... Ce n'était pas ça, ma
question, même si j'ai utilisé le mot «innovation». Ma question, elle est très
précise. Est-ce qu'il y a des éléments qui sont là-dedans, que le ministre a
dit : Ah! pour le comité consultatif, ça va être spécifique à lui, qui
n'existent pas ailleurs pour d'autres comités? Ça se peut que la réponse soit
non. Je veux juste une confirmation, parce que je n'ai pas fait la recension de
tous les comités consultatifs, et tout ça. Le ministre, il a apporté cet amendement-là
qui n'existait pas dans le projet de loi. C'est parce qu'il y a une raison à ça,
et je veux juste savoir : Est-ce que c'est juste une raison pour mieux
spécifier des aspects comme ce qui existe pour d'autres comités de ce genre, ou
semblables à celui-là, ou il y a des éléments vraiment nouveaux qui sont
différents?
M. Charette : Il y a une
innovation majeure qu'on a discutée longuement, c'est la place du Commissaire
au développement durable par la suite, mais, dans un premier temps, du Scientifique
en chef. En fait, les innovations ne sont pas dans la durée des mandats ou
autres, mais c'est de dire : On institue le comité à travers une loi, on
le rend permanent, on fait jouer un rôle... Je réponds directement à la
question. La collègue dit que je ne réponds pas. C'est directement là où se
trouve l'innovation, mais ce n'est pas sur la formulation, une durée maximum de
trois ans.
Donc, si on regarde les autres comités, le
fait de faire intervenir dans la sélection des membres, par exemple, le Scientifique
en chef, c'est une innovation, là, qui est majeure. Mais, dans les
technicalités, par exemple, là, j'ai beaucoup cité le 15.0.4.4. Là aussi, c'est
des formulations qui sont courantes, mais le fait de les ajouter au projet de
loi vient confirmer que le comité que l'on institue ne sera pas la boniche du ministre
de l'Environnement, hein? Maintenant que le terme est courant dans la bouche de
la collègue de Mercier, je me permets de le dire. Étant donné que ce comité-là
sera indépendant, on vient rassurer encore davantage les gens en leur disant :
Ils seront aussi libres de se doter des mandats qu'ils souhaitent, de se doter
des règles de régie interne qu'ils souhaitent. Donc, c'est là où c'est pertinent.
Donc, l'innovation, elle est antérieure à l'étude de l'article qui nous <occupe...
M. Charette : ...davantage
les gens en leur disant : Ils seront aussi libres de se doter des mandats
qu'ils souhaitent, de se doter des règles de régie interne qu'ils souhaitent.
Donc, c'est là où c'est pertinent. Donc, l'innovation, elle est antérieure à
l'étude de
l'article qui nous >occupe maintenant, mais elle est
renforcée par les précisions qui sont faites à travers les différents articles
de l'amendement de l'article 4, là, que j'ai déposé.
Mme Ghazal : Vraiment, dans
ma question, quand je disais «innovation», ce n'était pas une critique qu'il
n'y en ait pas. Ce n'était pas du tout là, c'était ailleurs, tout à l'heure,
dans d'autres éléments. Donc, je vais essayer de ne pas... de, comment dire,
faire attention à la susceptibilité du ministre. Ça fait que je vais utiliser
un autre mot. Est-ce que c'est juste administratif, comme ce qui existe
ailleurs, ou est-ce qu'il y a des modifications, tout simplement? Il n'y a
aucun sous-entendu dans ma question. Donc, la réponse peut être : Oui, c'est
administratif, semblable. Je suis en train de regarder plus attentivement les
articles, puis ça se peut que ça soit ça.
M. Charette : C'est un
article qui est essentiellement, effectivement, administratif, qui apporte des
précisions qui sont pertinentes... et donner force à l'innovation qui a été
décrite, là, il y a quelques instants.
Mme Ghazal : C'est bon.
Ça répond à ma question. C'est des formalités administratives, voilà, c'était
tout... aussi court que ça. Je n'avais pas besoin que le ministre me convainque
de l'innovation du comité consultatif. Je l'ai dit, la seule chose qui est
bonne là-dedans, c'est ça, puis c'est pour ça qu'on essaie de le renforcer.
M. Charette : ...les
collègues soient déjà convaincus de l'innovation du...
Mme Ghazal : Déjà,
l'article qui dit que j'avais...
M. Charette : Prêté des
intentions?
Mme Ghazal : ...prêté des
intentions.
M. Charette : En fait, ce
sont de belles intentions.
Mme Ghazal : Des
intentions positives.
M. Charette : Très, très
positives, effectivement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Aviez-vous terminé pour le moment, Mme la
députée?
Mme Ghazal : Oui, merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 15.0.4.1? Non? Nous allons donc poursuivre à l'article 15.0.4.2.
Y a-t-il des interventions? Nous continuons... M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : O.K. Je
vois qu'il y avait mon collègue de D'Arcy-McGee aussi, mais je veux juste
savoir... 15.0.4.2, «constitue notamment une vacance», ce que nous n'aurons
visiblement pas cet été...
Alors : «Constitue notamment une
vacance, la perte des qualités requises ou l'absence non motivée à un nombre de
séances consécutives déterminé dans le règlement intérieur du comité». Alors, c'est
quoi, «la perte des qualités requises», pour le ministre?
M. Charette : ...ramènerai à
l'article, il est réellement passe-partout, 15.0.4.4. «Le comité peut
prendre tout règlement concernant l'exercice de ses fonctions et sa régie
interne.» Donc, le comité pourra effectivement établir combien d'absences
maximales non motivées peuvent être tolérées, pourra également voir si le
membre est toujours apte et <toujours...
M. Charette : ...
l'exercice
de ses fonctions et sa régie interne.» Donc, le comité pourra effectivement
établir combien d'absences maximales non motivées peuvent être tolérées, pourra
également voir si le membre est toujours apte et >toujours en mesure
d'apporter une contribution aux travaux du comité. Donc, ça, c'est beaucoup,
beaucoup, beaucoup de la régie interne encore.
M. Gaudreault : Bien, «la
perte des qualités requises», avec les conditions qu'on a mises pour siéger sur
le comité, ce n'est quand même pas de la régie interne, là. «La perte des
qualités requises», dans l'esprit du ministre, si c'est lui qui l'a mis dans
son projet de loi, il doit savoir c'est quoi. Dans son esprit, ça veut dire
quoi?
M. Charette : Je sais le
collègue très intelligent et en mesure de trouver une réponse convenable, mais
je vais l'aider. Si on a un membre qui a été déterminé et confirmé apte au
départ par le Scientifique en chef, par la présidence du comité, qui, à travers
son ordre professionnel, par exemple, est sanctionné, ou si l'indépendance, qui
était un critère de sélection, n'était plus évidente, c'est là où ses
attributs, c'est là où ses qualités, reconnues au départ, peuvent être remises
en question, et, oui, le membre perdrait son habileté à siéger, là, sur le
comité en question.
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça va? M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. J'ose espérer que le ministre me trouve aussi intelligent que le
membre de Jonquière. Je peux avoir des grandes aspirations ainsi et, dans la
capacité de mon intelligence, je me trouve devant la même question et la même
insatisfaction avec la réponse.
Bon, «la perte des qualités requises», est-ce
que je peux être assuré, Mme la Présidente, que c'est une formulation très
habituelle, ou standard, ou est-ce que je dois rester avec mes soupçons qu'il y
a là-dedans un potentiel de choix arbitraire et du mandat qui risque d'être
raccourci d'un membre ou un autre qui n'a pas, aux yeux du ministre ou du
président, et, en manque de transparence, perdu les qualités requises? Alors, est-ce
que je peux comprendre, dans un premier temps, si c'est une formulation assez
standard? Et, si oui, où est-ce qu'on la trouverait ailleurs, dans les autres
lois actuelles?
• (14 h 30) •
Et deuxièmement, comment, même si c'est le
cas, on est en train de confectionner la meilleure loi qu'on peut devant nous, comment
est-ce qu'on peut être assurés qu'il n'y a pas la moindre <marge de
manoeuvre pour un choix non justifié, non transparent...
>
14 h 30 (version révisée)
<15371
M.
Birnbaum : ...dans les autres lois actuelles? Et deuxièmement, comment
on... même si c'est le cas, on est en train de confectionner la meilleure loi
qu'on peut devant nous, comment est-ce qu'on peut être assurés qu'il n'y ait
pas la moindre >marge de manoeuvre pour un choix non justifié, non
transparent et arbitraire, selon ces critères, comme le libellé actuel indique?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Simplement, ce n'est
pas arbitraire. Oui, on retrouve pareille formulation dans d'autres lois qui
réfèrent à la constitution d'un comité. Et n'oublions pas qu'on a débattu
pendant un certain nombre d'heures sur les qualités que devaient avoir les
membres de ce comité-là. On a beaucoup parlé de leur indépendance, on a
beaucoup parlé de cette nécessité d'avoir...
Une voix
: ...
M. Charette : Oui, bien, en
fait, ce ne sont que des exemples. Effectivement, il y en a d'autres, notamment
au niveau... Le comité consultatif, ça, c'est au niveau des études. Voilà,
donc, non, je confirme que c'est très, très, très standard.
Mais, par rapport aux critères qu'on s'est
donnés, c'est facile de déterminer si ces critères-là sont toujours valables.
Si on parle d'un scientifique, par exemple, et que ce scientifique-là, du jour
au lendemain, se retrouve éclaboussé par un scandale médiatique parce qu'on
devait découvrir qu'il a faussé les résultats de ses études ou autre, donc, la
qualité qui lui a permis d'être sélectionné tombe. Je parlais tout à l'heure de
sanctions importantes, si cette personne est davantage membre d'un ordre
professionnel et que l'ordre professionnel devait sanctionner pour abus de
confiance par rapport aux règles de son propre ordre professionnel, bref, ce
qui lui a permis d'être sélectionné, si cela ne s'applique plus, c'est là où,
naturellement, il n'aurait plus sa place.
Mais il n'y a aucune place à l'arbitraire,
il n'y a aucune place pour des décisions subjectives à ce niveau-là. Et, comme
on va le voir dans quelques instants, c'est le comité qui, à travers sa régie
interne, pourra déterminer l'absence de confiance à l'égard d'un de ses
membres, par exemple. Et c'est là où on va faire intervenir de nouveau le
Scientifique en chef, c'est là où on va faire de nouveau intervenir la
présidence pour que ce poste-là soit comblé par une personne qui respecte les
critères qu'on a longuement débattus ensemble.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Brièvement,
parce que je sais qu'on a beaucoup de travail devant nous, le ministre a offert
un genre d'exemple, je me permets un autre, pas quelqu'un scandalisé dans un
article de <journal...
M. Charette : ...comblé par
une personne qui respecte les critères qu'on a longuement débattus ensemble.
La Présidente (Mme
Grondin) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Brièvement,
parce que je sais qu'on a beaucoup de travail devant nous, le ministre a offert
un genre d'exemple, je me permets un autre, pas quelqu'un scandalisé dans un
article de >journal, un membre en bonne et due forme qui a été nommé au
comité, qui trouve que les gestes du ministère, du ministre et du gouvernement
ne sont pas du tout respectueux aux propres objectifs qui leur est fixé, et ce
membre du comité insiste, avec des données probantes, ce qui n'est pas toujours
au premier ordre avec la façon de faire de la CAQ, insiste que les objectifs ne
sont pas en train d'être respectés.
Je veux savoir qu'est-ce qui est dans la
loi qui m'assure que de tels comportements d'un membre du comité ne le
rendraient pas susceptible à être perçu comme quelqu'un qui aurait perdu des
qualités requises. Qu'est-ce qui est dans la loi qui me... donner du confort
dans l'exemple que j'offre?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Tout simplement
un élément qu'on a aussi longuement débattu, c'est-à-dire l'indépendance du
comité et l'indépendance de ses membres. D'aucune façon le membre du comité ne
perd son individualité. C'est certain que, s'il parle au nom du comité, ça
devrait être en respect avec ce que le comité aura convenu. Mais on reprend l'exemple
d'un scientifique. Ce scientifique-là va continuer à avoir une vie en dehors de
sa présence et de sa participation au comité. Donc, si, à travers ses études,
si, à travers son parcours professionnel, il pense qu'une orientation
gouvernementale n'est pas valable, n'est pas adéquate, sa liberté de parole est
totale, donc il n'y a aucune restriction. Et, lorsque le collègue demande où
cette garantie-là se trouve, c'est sur les concepts d'indépendance, là, qu'on a
longuement débattus, là, au cours des derniers jours.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça vous convient? Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article? Nous allons donc passer au suivant. Donc, à
l'article 15.0.4.3, y a-t-il des interventions? Donc, nous passons au
suivant. L'article... M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. C'est
quoi... «dans les cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le
gouvernement» pour la rémunération?
M. Charette : ...une bonne
chose que le collègue enlève la main devant sa bouche parce que je n'ai
strictement rien compris.
M. Gaudreault : C'est quoi, les
conditions, pour... «...dans la mesure que peut déterminer le gouvernement»,
pour les rémunérations?
M. Charette : Merci. Beaucoup
plus clair. Dans les faits, à la <base...
M. Gaudreault : ...
pour
la rémunération?
M. Charette : ...une bonne
chose que le collègue enlève la main devant sa bouche parce que je n'ai
strictement rien compris.
M. Gaudreault : C'est quoi,
les conditions, pour... «...dans la mesure que peut déterminer le gouvernement»,
pour les rémunérations?
M. Charette : Merci.
Beaucoup plus clair. Dans les faits, à la >base, c'est un travail
bénévole, mais, dans certains comités à l'international, et là aussi on
s'inspire des meilleures pratiques, il y a une compensation supplémentaire qui
peut être accordée, par exemple, à la présidence pour le travail supplémentaire
que ça implique au niveau de l'organisation des travaux ou autres. Mais on
parle davantage de compensation que de salaire à proprement dit. Mais, à la
base, on s'entend, et ça a été répété, ce sont des membres bénévoles qui siégeront
sur ce comité.
Et il faut faire abstraction entre le
salaire... et on le mentionne, là, dans certains cas, participer à des
rencontres, ça engendre des dépenses. C'est certain que les gens pourraient
être compensés pour ça, mais c'est réellement un travail bénévole à la base,
là, qui réunira ces personnes-là.
M. Gaudreault : C'est parce
que, là, on ne parle pas de compensation, on parle de rémunération, alors ce n'est
pas la même affaire, là. Les membres du comité ne sont pas rémunérés, sauf dans
les cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement.
Donc, on parle de rémunération. Est-ce que le ministre est en train de dire
qu'il pourrait arriver que le président, par exemple, soit à temps plein ou
soit rémunéré en partie?
M. Charette : Déjà répondu,
mais ça va me faire plaisir de le faire. On s'est inspiré d'autres comités où, effectivement,
dans certains cas, il peut y avoir une rémunération. Aucun cas, par contre, de
figure où la personne est à temps complet. Donc, il peut y avoir une
rémunération minimale pour respecter, en quelque sorte, la charge
supplémentaire que ça pourrait représenter, mais non, ce n'est pas une personne
qui sera à temps complet, et non, on ne pourrait pas parler d'un salaire comme
tel. C'est une rémunération au gré de l'implication. Mais ça, ce n'est pas de
facto ce qui est convenu. C'est la possibilité... on se laisse la possibilité
comme d'autres comités l'ont fait.
L'exemple français est bon. Par exemple, à
la présidence, il va y avoir une légère rémunération compte tenu de la charge
supplémentaire que ça représente. Mais là aussi, du côté de la France, on ne
parle pas d'un emploi à temps complet et on ne parle pas d'un salaire annuel
pour un emploi à temps complet.
M. Gaudreault : Pourquoi le ministre
a choisi le bénévolat?
M. Charette : Bien, en fait, à
partir du moment où on dit que ces gens-là gardent leur indépendance, à partir
du moment où on dit que ces gens-là ne sont pas des employés de l'État, mais
des conseillers, on parle effectivement de bénévolat, un bénévolat qui sera
compensé, c'est-à-dire il n'y aura pas de perte subie par ces gens-là, mais les
gens qui <siégeront...
M. Charette : ...à partir du
moment où on dit que ces gens-là ne sont pas des employés de l'État, mais des
conseillers, on parle effectivement de bénévolat, un bénévolat qui sera
compensé, c'est-à-dire il n'y aura pas de perte subie par ces gens-là, mais les
gens qui >siégeront accepteront par contre de ne pas être rémunérés pour
leur implication. Mais il ne faut pas confondre, par contre, les membres du comité
avec tout l'appui logistique dont le comité va bénéficier. Il y aura une
permanence, il y aura des gens qui, eux, seront rémunérés en bonne et due
forme, payés en bonne et due forme, non pas parce que membres du comité, mais
pour leur donner des moyens pour qu'ils puissent bien s'acquitter de leur
travail.
• (14 h 40) •
M. Gaudreault : Est-ce que le
ministre a évalué le risque de recrutement de membres considérant que ce n'est
pas rémunéré? Est-ce que ça va être plus difficile de recruter? Je veux dire,
quand on parle de scientifiques de haut niveau, je veux dire, ça peut être plus
difficile de recruter s'il n'y a pas de rémunération à la clé.
M. Charette : Oui, en fait, je
pense que nous tous l'avons évalué à travers les consultations, lorsque c'était
déjà connu que ça allait être bénévole et que tout le monde voulait en faire
partie. Donc, aucunement inquiet à ce niveau-là.
M. Gaudreault : Pourquoi?
M. Charette : Bien, tout le
monde veut en faire partie, donc il n'y aura pas de difficulté de recrutement.
Et lorsqu'on s'est rencontrés, lorsqu'on a tenu la consultation, on parlait
déjà de bénévoles, donc, dans les faits, aucunement inquiet qu'il y aura
effectivement beaucoup de gens intéressés à y participer.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière, est-ce que vous souhaitez
poursuivre ou je vous donne un peu de temps?
M. Gaudreault : Dans le projet
de loi d'origine, je ne vois pas que c'est marqué : n'ont pas de
rémunération. Est-ce que le ministre peut me dire c'est où? Peut-être ça m'a
échappé, là. C'est où qu'on disait, dans le projet de loi d'origine, que
c'était non rémunéré?
M. Charette : Comme je le
mentionnais, ça a été discuté au moment des consultations. Moi, je l'ai dit, on
l'a dit à plusieurs reprises et c'est maintenant confirmé à travers
l'amendement que l'on a présenté, mais la référence aux membres bénévoles a été
faite à plus d'une reprise.
M. Gaudreault : O.K. C'est
dans le projet de loi? O.K.
La Présidente (Mme
Grondin) : O.K., ça veut dire... Pour le moment, ça va, c'est
ça? Vous n'avez pas d'autres questions? Donc, y a-t-il d'autres interventions
sur l'article?
Nous poursuivons donc à <l'article 15.0.4.4.
Y a-t-il...
La Présidente (Mme Grondin) :
O.K., ça veut dire... Pour le moment, ça va, c'est ça?
Vous n'avez pas d'autres questions? Donc, y a-t-il d'autres interventions sur
l'article?
Nous poursuivons donc à >l'article 15.0.4.4.
Y a-t-il des interventions? Donc, l'article... Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Comment vont
se prendre les règlements concernant l'exercice de ses fonctions puis sa régie
interne? C'est quoi, la procédure d'adoption d'un règlement?
M. Charette : C'est le comité
lui-même qui va se doter des règles de fonctionnement. C'est difficile d'en
dire davantage.
(Consultation)
M. Charette : Et par la
suite... Effectivement, c'était déjà écrit : «Les conseils et les règlements
du comité sont adoptés à la majorité des membres présents.»
Donc, à partir du moment où le comité se
dote de règles de fonctionnement, elles sont adoptées et sont mises en place.
Donc, là aussi, parfaite autonomie, là, de la part du comité lui-même.
M. Gaudreault : Où qu'il prend
ça, hein, quand il vient de nous citer quelque chose, là?
M. Charette : C'est tout juste
en bas. Donc, vous avez le 15.0.4.4 et, dans le 15.0.4.5, vous avez...
M. Gaudreault : ...sont
adoptés.
M. Charette : Pardon?
M. Gaudreault : Les avis sont
adoptés.
M. Charette : Non, non, non,
15.0.4.5.
Une voix
: ...
M. Charette : Ah! bien, peut-être
vous assurer d'avoir la bonne version, là, mais celle que l'on étudie... Je
vais le lire pour ne pas qu'il y ait de confusion, là.
Le 15.0.4.4 : «Le comité peut prendre
tout règlement concernant l'exercice de ses fonctions et sa régie interne.»
C'est quelque chose que j'ai eu à citer à plusieurs reprises.
Et le 15.0.4.5 : «Le quorum aux
séances du comité est constitué de la majorité des membres ayant droit de
vote.»
Et, par la suite, c'est là la référence
que je faisais : «Les conseils et les règlements du comité sont adoptés à
la majorité des membres présents.»
M. Gaudreault : O.K. Je n'ai peut-être
pas la bonne version, à ce moment-là, là. Il y a tellement de versions qui ont
circulé.
M. Charette : Est-ce que c'est
celle qui est sur Greffier? Parce qu'il y a eu une version précédente, là, il y
a quelque temps, mais là, normalement, sur Greffier, on a tous la même version.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite à aller voir celle qui était la plus
récente sur notre Greffier.
M. Gaudreault : Celle que je
prends sur Greffier, moi... O.K. Oui. «Le comité peut prendre tout règlement
concernant l'exercice de ses fonctions et sa régie interne.» C'est beau.
«Les conseils et les règlements du comité
sont adoptés à la majorité des membres présents.» Pour s'assurer de la
légitimité ou du bon droit, là, des <règlements...
M. Gaudreault : «Les
conseils et les règlements du comité sont adoptés à la majorité des membres
présents.» Pour s'assurer de la légitimité ou du bon droit, là, des >règlements,
est-ce que le comité peut bénéficier de ressources juridiques ou de ressources administratives?
Parce que c'est des scientifiques, ce n'est pas nécessairement des avocats.
M. Charette : Effectivement, la
pertinence de l'article suivant, le 15.0.4.6 : «Le secrétaire ainsi que
les autres membres du personnel du comité sont nommés conformément à la
politique sur la fonction publique.»
Et, dans le 15.0.5 : «Sont mises à la
disposition du comité les ressources que le ministre juge nécessaires à
l'accomplissement de sa mission pour assurer le soutien administratif et
l'organisation de ses travaux.»
Donc, c'est déjà prévu, là, que les moyens
nécessaires seront confiés au comité.
M. Gaudreault : Est-ce que le
ministre sait s'il y a des comités comparables? Parce qu'il nous a cité une
pléthore de lois, là, avant le lunch, sur d'autres comités semblables dans
d'autres lois. Est-ce qu'il est capable de nous dire que... de ce genre de
comité qui ont adopté, effectivement, des règlements internes?
M. Charette : Je connais... Au
niveau québécois ou par rapport aux comités semblables à l'international?
M. Gaudreault : Comités
québécois.
M. Charette : Je vais laisser aux
juristes la possibilité de valider. Moi, je peux vous parler d'expérience, pour
avoir échangé avec eux, aux membres de comités semblables à l'international, eux,
clairement, mais au Québec, ça, ça ne relève pas de l'Environnement. Je n'ai
pas la réponse. Donc, on peut laisser valider l'information. Je ne sais pas si
vous avez d'autres questionnements entre temps, ou sinon on y reviendra, là,
avec...
Des voix : ...
M. Charette : ...la question,
là, vient un petit peu, là, de façon impromptue. Le premier exemple qu'on a
sous les yeux, le comité consultatif de lutte à la pauvreté a aussi une clause
semblable. Là, c'est difficile pour nous de faire la recension, là, de
l'ensemble des comités qui ont été instaurés...
M. Gaudreault : ...à savoir, est-ce
qu'ils en ont fait un, règlement de régie interne, ou pas?
M. Charette : S'ils l'ont
fait, ça, c'est l'information qu'on va vous transmettre dans quelques instants,
mais ils avaient une clause semblable, là, pour en produire un.
M. Gaudreault : Ça serait
peut-être intéressant, Mme la Présidente, si jamais on trouve un comité formé
de façon semblable, qui ont adopté une régie interne, un règlement de régie
interne, que ça soit déposé ici. Ça permettrait aux futurs membres du comité de
s'en inspirer pour leur propre régie <interne.
M. Gaudreault : ...serait
peut-être intéressant, Mme la Présidente, si jamais on trouve un comité formé
de façon semblable, qui ont adopté une régie interne, un règlement de régie
interne, que ça soit déposé ici. Ça permettrait aux futurs membres du comité de
s'en inspirer pour leur propre régie >interne.
M. Charette :
...volontiers, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Je retiens qu'un document sera déposé à
cet effet.
M. Gaudreault : C'est
qui, les membres qui ont droit de vote?
M. Charette : Pardon?
M. Gaudreault : C'est
qui, les membres qui ont droit de vote?
M. Charette : ...les
membres du comité. Naturellement, on l'a mentionné, le sous-ministre n'a pas
droit de vote, il est là comme observateur. Sinon, ce sont les... Si le comité
est doté de neuf membres, ce seront les neuf membres. Si c'est 10, ce sera
les 10. Si c'est 11, ce sera 11, hein? Donc, ce seront les membres du comité,
tout simplement, et uniquement les membres du comité.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions?
Nous sommes à l'article 15.0.4.4. Nous passons au suivant, l'article 15.0.4.5.
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. À cet article, je me demandais... En fait, la question que je
soumets au ministre : Est-ce que... Puisque nous sommes dans un contexte
où les rencontres se tiennent davantage en mode virtuel, est-ce qu'on a
réfléchi à comment, toutes les questions de quorum, et comment ça, ça va
s'articuler à ce niveau-là?
M. Charette : Ce n'est
pas au ministre à dicter la pratique qui sera retenue par le comité. Donc, lorsqu'on
mentionne, à l'article précédent, que le comité va déterminer lui-même sa régie
interne, c'est des questions qu'ils auront à trancher eux-mêmes. On peut penser
qu'en période de pandémie comme nous la vivons actuellement, ces rencontres
virtuelles sont de plus en plus fréquentes. Donc, ce sera au comité à
déterminer ses façons de faire.
• (14 h 50) •
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Et qu'en
est-il, donc... Dans cet article, donc, Mme la Présidente, on parle de quorum
constitué à la majorité des membres ayant un droit de vote. Donc, cette majorité-là
est de combien?
M. Charette : J'ai en
partie répondu au collègue. Tous les membres du comité ont droit de vote, donc
la majorité va dépendre du nombre de membres. Donc, si on est avec neuf membres,
on devine que c'est cinq. Si c'est 10, on devine que c'est six. Donc, c'est à
la majorité, tout simplement, mais tous les membres du comité sont des membres
votants.
Ce que je mentionnais, et c'est peut-être <intéressant
de le rappeler encore, là, pour confirmer l'indépendance du comité, le sous-ministre
ou son représentant qui sera présent en guise d'accompagnateur,
d'observateur, lui, n'a pas droit de vote. Donc, ce sont les membres eux-mêmes uniquement,
là, qui peuvent constituer la majorité...
M. Charette : ...c'est
peut-être
>intéressant de le rappeler encore, là, pour confirmer l'indépendance du
comité, le sous-ministre ou son représentant qui sera présent en guise
d'accompagnateur, d'observateur, lui, n'a pas droit de vote. Donc, ce sont les
membres eux-mêmes uniquement, là, qui peuvent constituer la majorité.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. En fait, le ministre semble nous dire que, si c'est six, ce sera la
majorité, si c'est neuf, etc. Est-ce qu'il est en train de nous dire que c'est
à la majorité des membres présents? Est-ce que c'est ce que je dois comprendre?
M. Charette : En fait, pour
avoir siégé sur plusieurs conseils d'administration, pour qu'une décision soit
prise, il doit y avoir quorum et ensuite la décision est prise selon la
majorité des personnes présentes, à moins qu'il y ait un aspect spécifique dont
les membres, à travers leurs règles de régie, déterminent.
Par exemple, pour des éléments plus
sensibles, le comité pourrait très bien se dire : Pour tel type de vote,
on va exiger la majorité non seulement des personnes présentes, mais la
majorité du comité en question. Mais c'est réellement de la dynamique interne,
c'est réellement de la régie qui sera à l'entière discrétion, là, du comité lui-même.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Très, très rapidement, dans le même ordre d'idées que mon collègue,
peut-être vous l'avez dit, là, et je m'excuse si c'est le cas et je n'ai pas
fait attention, mais, quand on parle de la majorité des membres présents,
est-ce que «membres présents», ça veut nécessairement dire présents
physiquement? Est-ce qu'un membre peut être présent à distance, comme c'est le
cas maintenant dans beaucoup de nos réunions?
M. Charette : La question,
elle est excellente, mais elle a été posée par votre collègue de Viau il y a
deux minutes à peine. Donc, c'est une question de régie interne, tout
simplement. Donc, votre collègue a posé exactement la même question, il y a
quelques instants. Alors, c'est de la régie interne, donc libre au comité de
déterminer un peu comment se dérouleront ces rencontres et quelles seront les
modalités, là, pour les votes.
M. Leitão : Donc, merci. Ce
que je voulais préciser, c'est donc... le comité, lui, aura la possibilité de
faire cet ajustement-là. Je ne suis pas convaincu, là, peut-être nos amis
avocats pourraient nous confirmer ça, je ne suis pas avocat, mais j'ai
l'impression que, si on indique, dans le projet de loi, «la majorité des
membres présents», j'ai l'impression que ça veut dire, nécessairement, présents
physiquement. Est-ce qu'on peut confirmer ça? C'est juste le...
M. Charette : Oui, mon
collègue sous-ministre adjoint précise qu'en plus de ça il y a une loi sur la
neutralité technologique, donc que, lorsque cette présence, elle est dûment
reconnue, elle est permise et possible. Mais c'est de la régie interne.
Moi, je peux vous dire que, <depuis...
M. Charette : ...
mon
collègue sous-ministre adjoint précise qu'en plus de ça il y a une loi sur la
neutralité technologique, donc que, lorsque cette présence, elle est dûment
reconnue, elle est permise et possible. Mais c'est de la régie interne.
Moi, je peux vous dire que, >depuis
le début de la pandémie, j'ai dû assister à je ne sais pas combien de comités
ministériels, entre autres, et j'étais considéré présent. En fait, tous les
membres étaient considérés présents, même si aucun n'était physiquement réuni
au même endroit. Donc, ça, il y a des garanties suffisantes, là, à ce niveau-là.
Mais, pour une raison qui appartiendrait
au comité, les membres pourraient très bien convenir, ce que je
mentionnais aussi tout à l'heure, pourraient très bien convenir que, pour
tel type de vote, c'est la majorité non seulement des membres présents, mais la
majorité par rapport au comité lui-même qui serait requise. Si, pour tel type
de vote, une présence requise, physique est nécessaire, on est dans les
modalités, là, administratives de fonctionnement, là, du comité lui-même.
M. Leitão : Très bien. La
seule raison que je mentionne ça, c'est que je vous rappelle que l'automne
dernier, on a dû présenter un projet de loi d'intérêt privé parce qu'il y avait
un organisme, je pense que c'est l'association des courtiers immobiliers
du Québec, que c'était le résultat d'une fusion de deux organismes,
et ils voulaient justement avoir la possibilité d'avoir des votes à distance,
et ça a... donc on a dû passer une loi spéciale pour le faire.
M. Charette : Effectivement, je
me souviens très bien de l'exemple, avec des règlements corporatifs qui, dans
certains cas, dataient de plusieurs années. Mais dans le cas présent, c'est-à-dire,
il n'y a pas de restriction, là, de cette nature-là.
M. Leitão : Très bien. Ça a
été mentionné. Très bien. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente...
Document déposé
M. Charette : Si vous me
permettez, j'aurais un dépôt de document, ça peut éclairer tout le monde. On a
un exemple, à la demande du collègue de Jonquière, de règlement, d'un code d'éthique
et de déontologie, cette fois-ci, du Comité consultatif de lutte contre la
pauvreté. On y faisait référence, là, d'ailleurs, donc un exemple,
là, qui sera déposé à Greffier dans les prochains instants.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci. Donc, le document sera déposé et
disponible sur Greffier bientôt. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci. Moi, j'avais
une question... Là, je le sais, on est à 15.0.4.5, qui parle du quorum, de la
présence des membres et de la façon d'adopter les conseils et les règlements du
comité. Mais il y a une question qui vient de m'arriver à l'esprit, c'est par rapport
au comité consultatif qui est à l'article 44 du projet de loi, le comité
consultatif du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles :
Comment est-ce que les deux vont... Est-ce qu'il va y avoir un lien entre les
deux? Est-ce qu'il y a... Parce que ce n'est pas écrit dans aucun des articles.
Et comment est-ce que ce travail-là va se faire entre les deux? Et ça serait de
quelle <nature...
Mme Ghazal : ...
qui
est à l'article 44 du projet de loi, le comité consultatif du ministère de
l'Énergie et des Ressources naturelles : Comment est-ce que les deux
vont... Est-ce qu'il va y avoir un lien entre les deux? Est-ce qu'il y a...
Parce que ce n'est pas écrit dans aucun des articles. Et comment est-ce que ce
travail-là va se faire entre les deux? Et ça serait de quelle >nature? Est-ce
qu'il y a quelque chose de prévu? Je n'ai pas l'impression que c'est prévu dans
la loi.
M. Charette : Ce sont
deux missions complètement... les deux jouissant d'une liberté d'action.
Donc, si les deux veulent se parler, soit, mais, dans les faits, pour les Ressources
naturelles, c'est réellement un comité qui va venir conseiller le ministre au
niveau de la transition énergétique. Donc, il n'y a pas de hiérarchie entre les
deux comités, il n'y a pas d'obligation, il n'y a pas d'impossibilité,
mais les deux sont indépendants. Cependant, le comité qui nous occupe
maintenant est celui qui va conseiller le coordonnateur de l'ensemble de
l'action gouvernementale. Je ne veux pas du tout minimiser celui qui va
accompagner mon collègue, mais ce n'est pas la même mission. C'est réellement
dans l'optique de l'accompagner, de le conseiller sur les technologies qui se
développent en matière, par exemple, là, de transition énergétique.
Mme Ghazal : Donc, les
deux comités fonctionnent en parallèle, si on veut.
M. Charette : Bien, en
fait, pas tant en parallèle, parce que la mission n'est pas la même, mais en
indépendance des uns et des autres. Puis je ne veux pas hiérarchiser, mais c'est
certain que, le ministre de l'Environnement étant coordonnateur de l'action
gouvernementale, il y a peut-être des solutions du comité en transition
énergétique qui seront proposées, mais qui ne seront pas forcément encouragées,
là, par le ministre de l'Environnement, parce que ce dernier pourrait avoir des
données lui permettant de dire à son collègue : Oui, l'idée a été
discutée, mais regardez, dans les faits, ce n'est pas la meilleure approche à
retenir.
Mme Ghazal : Donc, je
veux dire, sans que ça soit écrit, ils pourraient fonctionner en parallèle,
mais ce que le ministre dit, c'est que ça serait bien qu'il y ait une... qu'un
tient compte de ce que l'autre dit.
Par exemple, si, dans les conseils qui sont
rendus publics, ça concerne... tu sais, on avait donné l'exemple aussi tantôt
d'autres ministères ou d'autres organismes publics, notamment le MERN. Donc, c'est
possible que ce conseil qui est envoyé au ministre... peut donner une directive
au ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, mais le comité
consultatif, est-ce qu'il en tient compte ou si c'est vraiment...
• (15 heures) •
M. Charette : On se
souvient, le comité consultatif, là, qui nous réunit n'a qu'un seul
interlocuteur, le ministre de l'Environnement. Le ministre des Ressources
naturelles va aussi avoir un comité, un comité qui va davantage l'accompagner,
et ça, c'est un élément, je pense, qui a été dit de façon unanime. TEQ, c'est
une chose, on aura le débat en temps et lieu, mais ce qui est surtout apprécié,
c'est sa <politique-cadre, c'est son...
>
15 h (version révisée)
<195
M.
Charette : ...ministre
des Ressources naturelles va aussi avoir
un comité, un comité qui va
davantage l'accompagner. Et ça, c'est un
élément,
je pense, qui a été dit de façon unanime. TEQ, c'est une chose,
on aura le débat en temps et lieu, mais ce qui est surtout apprécié, c'est sa >politique-cadre,
c'est son plan d'action, à TEQ. C'est ce qui... d'ailleurs, on confirme qu'il
est maintenu dans le projet de loi.
Donc, ce qui est cher aux yeux des gens
est quelque chose qui est bâti à travers l'expertise de ce comité-là. Donc, le
comité de Ressources naturelles, au niveau de la transition énergétique, sera
davantage utile pour le collègue afin de maintenir bien, bien vivant son plan
de mise en œuvre, qui a été salué, là, par plusieurs intervenants.
Mme Ghazal : Très bien. Donc,
l'autre comité, c'est pour... le collègue, c'est le ministre des Ressources
naturelles, mais il ne pourrait pas avoir des avis contraires. Là, j'essaie de
me rappeler s'il était...
M. Charette : Étant donné
qu'il n'y a pas de hiérarchisation, étant donné que le comité, au niveau des
Ressources naturelles, à la transition énergétique, va davantage accompagner le
ministre pour son plan de mise en œuvre, ultimement, si, dans le plan de mise
en œuvre, il y a une orientation qui n'est pas valable aux yeux de
l'Environnement... du ministre, ou même du comité, c'est clair que ça va, je
veux dire... et comme on disait un petit peu plus tôt, par rapport aux
directives qui lient les autres ministères et autres, les protections, on les
a.
Donc, reste... je ne peux pas garantir que
toutes les propositions qui seront faites par ce comité-là seront conformes à
la vision qui serait celle du comité consultatif, mais si ce n'est pas
conforme, le comité ne se gênera pas pour le faire savoir par l'entremise du
ministre de l'Environnement, étant donné qu'il est le seul interlocuteur, là,
du comité.
Mme Ghazal : Il y a un exemple...
par exemple, le comité consultatif peut dire que, si on veut vraiment mener la
transition à bien, bien, il faudrait laisser tomber le gaz naturel parce que
c'est une énergie fossile, mais de l'autre côté, peut-être que le comité
consultatif ne conseillerait pas nécessairement le ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles dans ce sens-là. Ça fait qu'il pourrait y avoir cette
contradiction, mais le ministre de l'Environnement, qui est le coordonnateur de
la question, pas de la transition, mais de la lutte aux changements
climatiques, va émettre la directive : Bien, il faudrait peut-être
écouter ce que le comité consultatif dit, par exemple.
M. Charette : Le gouvernement...
et, ça aussi, j'ai eu l'occasion de le mentionner, je vais le réitérer, il est
très, très possible qu'il y ait des décisions gouvernementales qui soient
prises ultimement qui ne soient pas au goût du comité consultatif, parce que le
comité consultatif va avoir une lunette très, très précise. Mais si, pour une
raison ou pour une autre, par exemple... et on ne souhaitera jamais appuyer un
projet, là, qui est extrêmement polluant... Ces dernières années, on a beaucoup
parlé, par exemple, de la cimenterie <McInnis...
M. Charette : ...
pas
au goût du comité consultatif, parce que le comité consultatif va avoir une
lunette très, très précise. Mais si, pour une raison ou pour une autre, par
exemple... et on ne souhaitera jamais appuyer un projet, là, qui est
extrêmement polluant... Ces dernières années, on a beaucoup parlé, par exemple,
de la cimenterie >McInnis. Ce n'est pas le genre de projet que le gouvernement
actuel va vouloir mettre de l'avant, mais il est possible qu'il y ait des
projets, dans certains cas, qui aient une incidence non négligeable, disons-le,
sur l'environnement, qui ne soient pas au goût du comité consultatif, mais, à
ce moment-là, c'est le gouvernement qui aura à assumer sa décision. Et c'est le
gouvernement qui aura à la justifier aussi, mais le comité, malgré tout, sera tout
à fait libre de dire : Bon, le gouvernement a pris telle orientation, pour
nous, pour telle et telle raison, ça ne nous semble pas adéquat. Donc, le gouvernement,
en tant que gouvernement imputable de ses choix, aura à les justifier, tout
simplement.
Mme Ghazal : Puis j'aime l'exemple
du ministre, de la cimenterie McInnis. La cimenterie... En fait, GNL Québec est
en train de devenir, au gouvernement actuel, ce que la cimenterie McInnis a été
au gouvernement précédent.
M. Charette : En fait, ne
présumons de rien pour la suite des choses. On a deux gouvernements, par le
passé, qui ont changé les règles environnementales, qui ont changé les règles
du BAPE et autres pour financer... pour permettre la réalisation de McInnis.
Nous, on s'est déjà engagés qu'on...
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, question de règlement. On ne peut pas dire qu'on a changé les
règles du BAPE ou qu'un gouvernement a changé les règles du BAPE, là, pour la
cimenterie McInnis, là. Ce n'est pas le cas, là.
M. Charette : Il y a eu, effectivement,
des mesures de prises à ce niveau-là. Nous, par contre, on s'est engagés à ne
pas le faire. Donc, si GNL va de l'avant, c'est hypothétique, c'est un projet
qui va passer à travers toute la réglementation, notamment les processus
d'évaluation environnementale. Donc, je ne peux pas faire de parallèle, parce
que, oui, McInnis existe, oui, McInnis pollue. GNL est encore un projet
uniquement sur papier dont aucune décision n'a été prise pour aller de l'avant
avec la réalisation du projet.
La Présidente (Mme
Grondin) : Peut-être, juste avant, vous informer, en fait, que
l'exemple de régie interne du Comité consultatif de la lutte contre la pauvreté
et l'exclusion sociale est disponible sur le Greffier. C'est déposé, c'est dans
l'onglet Documents déposés, Séance en cours.
Y a-t-il d'autres interventions? Donc,
nous allons poursuivre avec le dernier article, qui est donc le 15.0.4.6. Il
n'y a pas d'intervention? Donc, nous revenons à l'ensemble de l'amendement. Je
serais prête à le mettre aux voix. Donc, par appel nominal, <j'imagine...
La Présidente (Mme
Grondin) :
Il n'y a pas
d'intervention? Donc, nous revenons à l'ensemble de l'amendement. Je serais
prête à le mettre aux voix. Donc, par appel nominal, >j'imagine? Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Une voix : ...
La Secrétaire
:
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons donc à l'article 4, 15.0.5. Y a-t-il des commentaires sur l'article 15.0.5?
Mme la députée de Mercier. Par la suite, M. le député de Viau.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. À plusieurs de mes interventions sur le comité consultatif, j'ai
dit qu'on essaie de le solidifier, et une de mes inquiétudes que je nommais, c'était
par rapport à, justement, cet article-là où on dit que c'est le ministre qui
juge nécessaires. Je veux juste le lire, parce que je ne sais pas s'il fallait
que le ministre le lise avant : «Sont mises à la disposition du comité les
ressources que le ministre juge nécessaires à l'accomplissement de sa mission
pour assurer le soutien administratif et l'organisation de ses travaux.»
Puis je m'en rappelle, j'avais donné l'exemple
si, par exemple, ce comité-là veut faire... je veux dire, c'est quoi, l'impact
des changements climatiques sur les populations inuites, les Premières Nations?
Ces gens-là, on le sait, c'est très difficile de les amener à l'Assemblée
nationale. Ils voudraient se déplacer pour faire une consultation puisque ça
fait partie de leurs prérogatives, et là, bien, il n'y a pas suffisamment de
ressources, parce que le ministre, à ce moment-là — je ne parle pas
du ministre qui est assis devant moi, c'est une loi pour le long terme — décide
que, bien, il y a des... c'est suffisant, là, les ressources que je donne à ce
ministère... à ce comité consultatif, et tout ça. Puis donc, ça les empêcherait
de mener à bien leur mission.
Moi, j'ai un amendement par rapport à ça,
mais j'aimerais quand même, avant d'apporter mon... non, c'est un amendement. Avant
d'apporter mon amendement, j'aimerais que le ministre m'explique un peu plus ce
que signifie «les ressources que le ministre juge nécessaires». Quels sont les
critères?
M. Charette : En fait, on n'a
pas évalué, à ce moment-ci, les coûts que ça pourrait représenter, mais ce que
l'on sait, c'est qu'on souhaite et on va tout faire pour que le comité ait les moyens
nécessaires à sa disposition pour s'acquitter de sa <mission.
Mme Ghazal : ...
les
critères?
M. Charette : En fait, on
n'a pas évalué, à ce moment-ci, les coûts que ça pourrait représenter, mais ce
que l'on sait, c'est qu'on souhaite et on va tout faire pour que le comité ait
les moyens nécessaires à sa disposition pour s'acquitter de sa >mission.
On sait déjà qu'il y aura du personnel dédié, dont naturellement les salaires
seront pris en charge par le ministère. En dehors de ça, c'est difficile... ce
n'est pas que l'information est cachée ou quoi que ce soit. C'est une
évaluation qui va continuer de se faire vraisemblablement d'ici l'adoption du
projet de loi, très certainement d'ici la mise en place du comité en question,
mais le critère est le suivant : on veut que le comité ait les moyens
nécessaires de s'acquitter de sa mission.
• (15 h 10) •
Et il y a les moyens financiers dont le
comité va jouir, mais il y a aussi... et ça, c'est important de le mentionner,
à travers le rôle de coordonnateur du ministre de l'Environnement, il va y
avoir une facilitation de faite pour aider le comité à obtenir l'information
dont il a besoin. Si, par exemple, il a besoin d'informations précises au
niveau des transports et qu'il estime que ces informations-là sont au ministère
des Transports, en vertu de tout ce que nous avons mentionné, en vertu de tout
ce que nous avons adopté, c'est clair que l'information sera acheminée.
Donc, il y a, oui, les moyens à travers
une permanence. Il y a aussi toute l'infrastructure du gouvernement du Québec,
par l'entremise du ministre de l'Environnement, là, qui pourra lui profiter
également.
Mme Ghazal : C'est ça, quand
le ministre dit «infrastructure», il veut dire les informations...
M. Charette : Effectivement,
mais à travers les différents ministères, à travers les différents organismes.
En fait, souvent, pour n'importe quel comité, pour n'importe quelle mission, le
grand défi, avant même les besoins financiers, c'est la capacité d'obtenir la
bonne information. C'est crucial, surtout si on veut faire des études de cette
nature-là. Donc, on a un comité qui pourra s'assurer d'avoir accès aux
informations dont il a besoin. Donc, ça fait partie aussi des ressources jugées
nécessaires, pour ne pas dire essentielles, à la réalisation du mandat du
comité.
Mme Ghazal : Puis est-ce qu'il
peut arriver que, par exemple, un président ou des membres, eux, ils aient...
Par exemple, il y en a un qui en demande beaucoup, parce que lui, il veut faire
des consultations. Je dis le président, mais évidemment, tout ça est décidé avec
le comité. Et donc il a besoin de plus de personnel, il veut en embaucher plus
et il demande au ministre comment, à chaque fois... demande de ses besoins...
Un autre ou une autre personne, il aurait moins besoin de ressources. Donc,
est-ce que c'est eux qui font les demandes ou est-ce qu'il y a un budget qui va
être <déjà...
Mme Ghazal :
Et donc
il a besoin de plus de personnel, il veut en embaucher plus et il demande au
ministre comment, à chaque fois... demande de ses besoins... Un autre ou une
autre personne, il aurait moins besoin de ressources. Donc, est-ce que c'est
eux qui font les demandes ou est-ce qu'il y a un budget qui va être >déjà
imparti?
M. Charette : Je ne pense pas
que... En fait, je peux répondre que ce ne sont pas les membres, sur une base
individuelle, qui vont jouir d'un budget propre. Donc, un membre ne pourrait
pas, pour ses besoins à lui, jouir d'un budget, mais c'est vraiment le comité.
Donc, ça sera au comité de déterminer la gestion qu'il fait de ces différents
moyens là à sa disposition.
Et par rapport aux effectifs, par rapport... c'est
une situation... étant donné que c'est un comité permanent qui est institué à
travers une loi, il est très possible, au moment, par exemple, de la
préparation des budgets, si jamais le comité avait telle ou telle doléance, ce
sera possible, comme toutes les organisations, là, de justifier ce qui, pour
eux, pourrait représenter une augmentation... peut-être un ETC de plus, un
effectif temps complet de plus, deux de plus ou...
Donc, ça sera possible pour eux de partager leurs
souhaits, là, à travers un processus auquel même les ministres sont soumis. À
chaque année, en préconsultations et en consultations budgétaires, il y a des
ajustements, là, de cette nature-là qui peuvent être demandés.
Mme Ghazal : Moi, j'aurais une
dernière question avant de déposer... Je voudrais déposer un amendement ou je
peux le déposer maintenant. Bien, je peux le déposer maintenant puis je
pourrais continuer après.
La Présidente (Mme Grondin) :
C'est pour vous. Si vous le déposez, vous allez en débattre.
Mme Ghazal : Oui, oui, bien sûr.
J'aurai des questions.
M. Campeau : Juste un
commentaire, par rapport à l'amendement, mais j'aimerais juste donner une idée.
Je comprends qu'on puisse se questionner
sur... que le ministre juge nécessaire. Je me mets à la place des gens nommés
sur le comité, qui sont des scientifiques de haut niveau, qui font ça
bénévolement, si on ne leur donne pas les moyens, ils ne resteront pas.
Alors, j'ai l'impression que c'est une
façon... étant donné qu'ils ne sont pas rémunérés et que c'est un poste
d'importance, ils vont vouloir performer, que c'est comme une négociation. Bien
sûr que s'ils ont besoin d'autres moyens, ils vont le demander, puis s'ils ne
sont pas satisfaits, ils ne voudront pas rester.
Alors, j'ai l'impression qu'il n'y aura
pas de formalité. Ça serait bien de pouvoir formaliser, oui, mais il me semble
que c'est un bon contexte pour dire qu'on a, bon, pas mal d'assurance qu'à ce
moment-là, qu'il n'y aura pas de problème. Ce qu'il disait, les moyens
nécessaires à l'accomplissement de leur mission, je ne sais pas si ça va avoir
un effet sur l'amendement. On verra bien.
Mme Ghazal : Bien, oui, je
voudrais le déposer, mon amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, vous souhaitez déposer tout de suite un
amendement?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Leitão : Mme la Présidente,
excusez-moi, nous aussi, on <aurait un amendement...
M. Campeau : ...pas de
problème. Ce qu'il disait, les moyens nécessaires à l'accomplissement de leur
mission, je ne sais pas si ça va avoir un effet sur l'amendement. On verra
bien.
Mme Ghazal : Bien, oui, je
voudrais le déposer, mon amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Donc, vous souhaitez déposer tout de suite un
amendement?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Parfait.
M. Leitão : Mme la
Présidente, excusez-moi, nous aussi, on >aurait un amendement à
présenter. Alors, je ne sais pas, dans l'ordre de l'alternance, qui fait quoi
avant.
La Présidente (Mme
Grondin) : Bien en fait, c'est dans le cadre de son droit de
parole, qui a levé la main en premier, ça devient le...
M. Leitão : ...collègue a été
plus rapide.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, ça va être madame... Donc, on va suspendre les
travaux. Vous allez transmettre votre amendement...
M. Leitão : Et nous, après, on
aura aussi...
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. M. le député de Viau est sur la liste.
(Suspension de la séance à 15 h 16)
>
(Reprise à 15 h 22)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons les
travaux. Nous étions rendus à l'article 15.0.5 de l'article 4. Mme la
députée de Mercier, vous avez déposé un amendement. Je vous inviterais à le
lire, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. Alors, l'article 15.0.5
de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs, tel qu'introduit à l'article 4 du projet de loi, est remplacé par :
«Est adopté par l'Assemblée nationale un
budget ajusté et pérenne assurant que le comité consultatif sur les changements
climatiques dispose des ressources nécessaires lui permettant de mener les
activités nécessaires à la pleine réalisation de son mandat.»
Donc, ici, ce que je viens faire, c'est
très clair. Au lieu que ce soit le ministre qui juge ce qui est nécessaire, c'est
un budget qui serait adopté par l'Assemblée nationale, comme on adopte d'autres
budgets ou d'autres crédits. Et donc moi, en posant la question au ministre, je
comprends qu'est-ce qu'il disait et j'ai entendu aussi ce que le député de
Bourget dit. C'est quand même une façon de garder les personnes qui sont sur ce
comité-là, si on ne leur donne pas de moyens, etc.
Puis ce que j'avais aussi comme question,
premièrement : Qu'est-ce que le ministre pense de cet amendement-là que
j'apporte? Et aussi : Est-ce qu'il y a un budget, lui, dans son esprit, vu
que ce serait... selon l'article, tel qu'il était dans le projet de loi, là, dans
la version originale, est-ce qu'il y avait un budget déjà déterminé?
C'est-à-dire qu'il y a un budget, on n'attend pas que... Puis là il disait
individuel, mais moi, je parle toujours du comité consultatif comme groupe, là.
Il n'attend pas que le comité consultatif lui demande : Voici ce qu'on a
besoin chaque année, voici ce qu'on a évalué selon les activités qu'on va
mener, on a besoin de tant de personnes, etc. Il y a déjà un minimum,
j'imagine, qui va être déjà établi, auquel le ministre a déjà réfléchi et qu'il
peut nous exposer ici, et ça, c'est le minimum. Et après, de ce que j'ai
compris du ministre, c'est qu'après les membres du comité <pourraient
dire... >pourraient faire une demande, comme à l'étude des crédits, là,
ou comme... une demande supplémentaire d'un budget supplémentaire qu'ils
feraient au ministre tout le temps.
Moi, ce que je dis, c'est : Pour nous
assurer qu'un ministre... ce que j'avais mentionné, le fameux risque que ce
comité-là, peut-être... c'est-à-dire soit moins actif ou il décide de faire le
minimum, etc. Puis ça ne veut pas dire que ça va <enlever la...
Mme Ghazal : ...
d'un
budget supplémentaire qu'ils feraient au ministre tout le temps.
Moi, ce que je dis, c'est : Pour
nous assurer qu'un
ministre... ce que j'avais mentionné, le fameux
risque que ce comité-là,
peut-être...
c'est-à-dire soit moins
actif ou il décide de faire le minimum, etc. Puis ça ne veut pas dire que ça va
>enlever la crédibilité des gens. Des fois, c'est des choses qui
arrivent. C'est du travail bénévole, mais ça ne veut pas dire que ça va enlever
la qualité, au contraire, parce que c'est des gens occupés à d'autres fonctions
<en direct... >en lien direct avec le sujet, là, de ce comité-là.
Mais ce risque-là qui pourrait arriver,
si, à un moment donné, un ministre dise : Bien là, on va couper là-dessus...
je ne sais pas, à un moment donné, on dit : Il y a une crise économique
puis on a des restrictions budgétaires, il faut l'austérité, puis on va couper
dans le gras. Puis ça, ça peut faire partie du gras, c'est déjà arrivé, mais ça
n'enlève rien à ce que le comité fasse sa mission quand même, en faisant, <des...
>de sa propre initiative ou de l'initiative, par exemple, du ministre,
si le ministre leur demande des avis, des conseils qui vont être rendus publics.
Ça ne leur enlève pas de le faire, mais avec très peu de moyens. C'est
possible.
Donc, d'où l'idée <d'adopter... >que
ce soit adopté par l'Assemblée nationale, que ce soit ajusté en fonction du
temps, l'inflation, ajusté en fonction de la réalité, des demandes qui sont
faites à ce comité-là par le ministre ou par lui-même, des enjeux, et de façon
pérenne. Parce que c'est tout le temps ça, l'objectif derrière les amendements
qu'on fait, que ça soit long dans le temps. Donc, j'aimerais entendre le
ministre là-dessus et aussi sur, lui, sa perception, comment il voit ça. Il a
déjà un budget? Est-ce qu'il le sait déjà? Il peut nous dire c'est quoi, les
ressources, ou il attend que ces personnes-là soient nommées, et, après ça, ça
va être déterminé?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Je le
mentionnais tout à l'heure, il n'y a pas de budget déterminé à ce moment-ci.
C'est certainement une des premières choses qui sera à discuter avec la
présidence du comité pour établir un petit peu les façons de fonctionner, voir
un petit peu quelles sont les marges de manoeuvre, le budget, les ressources. À
ce moment-ci, on n'a pas d'a priori, sinon un seul, que le comité puisse bien
s'acquitter de son mandat, mais je ne serais pas en mesure de dire est-ce qu'en
plus des salariés, c'est 100 000 $, 200 000 $, 300 000 $,
400 000 $, 500 000 $, 1 million ou deux. Il n'y a pas
d'a priori à ce niveau-là. C'est des discussions qui doivent se tenir <dans...
>lors des prochaines étapes.
Et, pour ce qui est du budget lui-même,
j'anticipe un petit peu l'échange qu'on va avoir concernant l'amendement.
Malheureusement, ce n'est pas un amendement qu'on peut considérer. Le budget du
comité va être assuré à travers les crédits du ministère de l'Environnement.
Donc, à l'Environnement, on va s'assurer de faire les bonnes représentations,
on va s'assurer de fournir les moyens nécessaires, mais ce <sont les...
M. Charette : ...
ce
n'est pas un amendement qu'on peut considérer. Le budget du comité va être
assuré à travers les crédits du ministère de l'Environnement. Donc, à
l'Environnement, on va s'assurer de faire les bonnes représentations, on va
s'assurer de fournir les moyens nécessaires, mais ce >sont les crédits
du ministère de l'Environnement qui serviront à payer le fonctionnement de ce
comité, comme c'est déjà le cas pour... En fait, lors du dépôt des livres de
crédits, on a naturellement ceux pour le ministère, et c'est à même ces crédits
ministériels qu'on pourra confirmer les ressources qui seront mises à la
disposition du comité.
Mme Ghazal : Donc, c'est
par une discussion qui va avoir lieu au début de la constitution de ce
comité-là qu'on va déterminer les besoins. C'est ce que j'entends. Est-ce que c'est
chaque année que ces discussions-là doivent avoir lieu ou il y a un budget
initial puis, après ça, c'est l'inflation ou pas?
M. Charette : En fait,
naturellement, là, c'est des éléments qui pourront être discutés année après
année. Comme je le mentionnais tout à l'heure, il y a tout le temps un exercice
prébudgétaire qui se fait avec les organismes de la société civile, mais avec
aussi les différents ministres eux-mêmes. Moi, dans le cadre du dernier budget,
il y a eu plusieurs, plusieurs rencontres avec le ministre des Finances,
c'est-à-dire, pour partager les besoins de l'Environnement, puis je dois avouer
être assez fier du résultat, là. On a vu, les crédits ont augmenté de façon
significative. Donc, dans mes doléances pour un prochain budget pour les
crédits du ministère, j'aurai un élément de plus à considérer, c'est-à-dire les
besoins du comité qui est mis en place actuellement.
Mme Ghazal : Et ça, ces
informations-là, donc, ça va être publié dans le budget ou il faut comme faire
une demande lors des crédits ou...
M. Charette :
C'est-à-dire, les crédits budgétaires sont publics. Ce qui ne l'est pas, c'est
les échanges préalables, là, naturellement. Mais les crédits sont déposés dans
le livre, c'est-à-dire au moment du... Il y a une année, je pense, que les
crédits n'avaient pas été déposés en même temps que le budget, là. Je ne
souviens plus trop du contexte. J'ai une vague idée, mais je ne la répéterai
pas, mais généralement, les crédits sont déposés en même temps que le budget.
Mme Ghazal : Et donc ça
va être une information qu'on va pouvoir avoir rapidement, à moins... ou il
faut poser la question? Qu'est-ce que comité-là a comme...
M. Charette : Et après le
dépôt des crédits, il y a tout le temps cette étude des crédits. Donc, c'est
des données, là, qui... c'est-à-dire, c'est des informations sur lesquelles des
échanges pourraient très, très bien avoir lieu, effectivement.
• (15 h 30) •
Mme Ghazal : Mais le
ministre comprend... C'est sûr que lui, au début, il va donner, comme je le
mentionne tout le temps, parce qu'il y croit... c'est le comité consultatif qu'il
a constitué avec son projet de loi. Il en est fier. Donc, le début,
probablement, ça va être en grande pompe, puis il va avoir un bon budget et
tout ça, peut-être l'année d'après, peut-être d'autres après. Après ça, à un
moment donné, ça ne sera peut-être plus le <ministre qui a toute cette...
>
15 h 30 (version révisée)
<17933
Mme
Ghazal : ...donner, comme je le mentionne
tout le temps,
parce
qu'il y croit, c'est le
comité consultatif qu'il a constitué avec son
projet
de loi, il en est fier. Donc, au début,
probablement, ça va être en
grande pompe. Il va y avoir un bon budget, et tout ça,
peut-être l'année
d'après, peut-être l'autre après. Après ça,
à un moment donné, ça ne
sera
peut-être plus le >ministre qui a toute cette volonté-là de
donner tous les moyens que lui juge nécessaires à ce comité-là. Puis, à un
moment donné, il y a un autre ministre puis qui dit : Ah! c'est un peu
trop. On veut couper, on a d'autres priorités. Et c'est tout à fait possible
que ces gens-là puissent travailler avec une personne, ou un personnel, ou je
ne sais pas, ils travaillent dans des chaires de recherche dans leurs
universités. Ils pourraient faire appel pour la recherche à leurs propres
moyens, etc.
On ne peut pas savoir qu'est-ce qui va se
passer dans le futur. Comment est-ce qu'on peut s'assurer que ça soit pérenne?
Et comment est-ce qu'on peut s'assurer que ça soit pérenne dans le temps, si
c'est tout le temps des discussions arbitraires qui se font entre le ministre,
et dépendamment de sa propre volonté, et le comité?
M. Charette : En fait, le
comité est institué dans la loi. Sa permanence est confirmée dans la loi, et
les modalités... ou l'article qu'on a pu lire confirme qu'il y aura un budget
jugé suffisant pour l'accomplissement de la mission. Donc, tant que la loi
existe, tant qu'un autre gouvernement ne la modifierait pas, cette
assurance-là, elle est donnée. Mais c'est certain que, pour le gouvernement
actuel, étant donné que c'est nous qui implantons ça, on n'a pas d'intérêt, on
n'a pas d'intention de modifier ce qui est mis en place. Donc, dans notre perspective,
c'est une mesure qui est pérenne, et on va faire en sorte que le comité ait
tout à fait les moyens nécessaires à sa disposition pour pouvoir opérer ses
activités et réaliser sa mission.
Mme Ghazal : Donc, le ministre
le reconnaît, le gouvernement actuel, qui est élu actuellement, a dans
l'intérêt de donner les ressources nécessaires, et tout ça. Mais il pourrait, à
un moment donné, dans le temps — on n'est pas devins, on ne sait pas
qu'est-ce qui peut arriver — que finalement, le ministre en place,
qui juge nécessaire... en réalité, ne serait pas suffisant pour que ce
comité-là puisse accomplir tout ce que ce comité-là veut accomplir. Ça pourrait
être moins, on a déjà vu ça. Ce n'est pas dans le champ de l'impossible.
Et moi, mon objectif avec mon amendement,
c'est de retirer le pouvoir discrétionnaire du ministre... pas du ministre qui
est en face de moi, je le répète, du ministre de l'Environnement puisque tout
ce pouvoir-là est entre ses mains.
M. Charette : En même temps,
je dirais, et c'est notre système qui est ainsi régi, toutes les lois qui sont
adoptées, peu importe le domaine, que ce soit en santé, en éducation, en ressources
naturelles, les dizaines, en fait, les milliers de lois qui ont été adoptées au
fil du temps à l'Assemblée nationale, elles sont en vigueur tant qu'elles ne
sont pas <changées...
M. Charette : ...
qui
est ainsi régi, toutes les lois qui sont adoptées, peu importe le domaine, que
ce soit en santé, en éducation, en ressources naturelles, les dizaines, en
fait, les milliers de lois qui ont été adoptées au fil du temps à l'
Assemblée
nationale, elles sont en vigueur tant qu'elles ne sont pas>changées. Donc,
dans l'avenir, il y a peut-être un gouvernement autre qui ne croira plus en ce
comité-là, qui va décider de l'abolir. Il faudra modifier une loi, abolir ou ne
pas lui confier de budget pertinent ou autre, mais actuellement, la loi nous
dit : Ce budget-là devra permettre au comité de remplir sa mission. Et on
est assurés que, pour les années où l'actuel gouvernement est au pouvoir, ce
sera le cas.
Naturellement, je ne peux pas présumer de
ce que les gouvernements à venir décideront. Je vais souhaiter vivement... je
ne sais pas où je serai à ce moment-là, mais je vais souhaiter qu'un garde-fou,
qu'un comité-conseil de cette nature-là survive, et de longtemps, à l'actuel gouvernement.
Mme Ghazal : L'idée, ce n'est
pas juste de le souhaiter, c'est que ça soit réellement effectif parce que...
M. Charette : Malheureusement,
je ne peux pas le garantir, une loi étant en vigueur tant qu'elle n'est pas
changée. Si, par exemple, scénario, là, purement hypothétique, élections
en 2022, c'est un parti x qui l'emporte, et ce parti x est
majoritaire et n'aime pas cette surveillance qui est assurée par le comité, il
va changer la loi tout simplement, là. Ça, je ne peux pas donner de garantie.
Une loi, c'est plus contraignant qu'un règlement, ça doit repasser par un
processus législatif. Un règlement, un gouvernement a plus de marge de
manoeuvre pour le modifier, mais je ne peux pas empêcher, d'aucune façon que ce
soit, qu'un futur gouvernement change la loi qu'on est en train d'étudier.
Mme Ghazal : Ce que j'étais en
train de dire, puis j'ai laissé le ministre continuer, ce que je disais, c'est
que je ne suis pas du tout, du tout, du tout en train de dire qu'un prochain
gouvernement va abolir le comité ou mettre à zéro son budget. Je n'étais pas là
du tout, là. Moi, je suis pas mal, même certaine, ça va rester. Mais on l'a
déjà vu, il pourrait décider que lui, le ministre, juge nécessaire, c'est ce
qui est écrit, c'est-à-dire que le budget que... les ressources que le
ministre juge nécessaires, et lui, il juge que ça, c'est suffisant pour
l'accomplissement du comité. Et le ministre me dit que la façon que ça va être
fait, c'est des discussions.
Donc, il va discuter avec le comité ou
son président, et le président va faire ses doléances, de la même façon que le
ministre de l'Environnement discute avec le ministre des Finances ou du Conseil
du trésor. Après ça, il y a des discussions puis, après ça, tout ce qu'il veut,
il ne l'obtient pas, parce que, l'autre côté, le ministre des Finances ou du
Conseil du trésor va, lui, juger que ce qui est <nécessaire...
Mme Ghazal : ...
et le
président va faire ses doléances, de la même façon que le ministre de
l'Environnement discute avec le ministre des Finances ou du Conseil du trésor.
Après ça, il y a des discussions puis, après ça, tout ce qu'il veut, il ne
l'obtient pas, parce que, l'autre côté, le ministre des Finances ou du Conseil
du trésor va, lui, juger que ce qui est >nécessaire par rapport à cette
demande-là, c'est suffisant ce qu'il offre, ce qui n'est pas ce avec quoi le
ministre pourrait ne pas être d'accord. Mais, à la fin, oui, il peut avoir
toutes ces discussions-là, et tout ça, mais l'objectif, c'est de garantir que
ce financement-là va être réellement suffisant pour que le comité accomplisse
sa mission.
Puis, comme je le dis, il y a peut-être un
comité pour accomplir sa mission, il y a un besoin de moins, d'autres qui ont
besoin de plus, c'est les discussions qui vont le déterminer. Il n'y a aucune
garantie que ça sera réellement suffisant... ou, par exemple, on peut dire que
c'est suffisant, tel budget pour faire tel type, telle quantité de travail,
mais pas, par exemple, un comité qui trouve, à cause d'un enjeu à un moment
donné, qu'il doit faire des consultations, admettons, qu'il doit se déplacer,
qu'il a besoin de faire encore plus de recherche sur un sujet beaucoup plus
précis, un enjeu prioritaire. Donc, un ministre pourrait dire : Bien, vous
n'avez pas besoin de faire tout ce travail-là, l'important, c'est que vous
fassiez les conseils, les avis, et moi, je juge ce budget-là nécessaire. Donc,
c'est vraiment juste de garantir ce financement-là, et c'est pour ça que je
viens... que, dans mon amendement, je dis que ça devrait être adopté à
l'Assemblée nationale.
Puis moi, je suis étonnée quand le
ministre dit qu'il y a des discussions, il n'y a pas... En ce moment, on n'a
aucune idée du budget qui va être... d'un minimum, disons. Ça n'a même pas été
réfléchi.
M. Charette : On évoque des
possibilités de cette nature-là, mais il n'y a rien d'officialisé à l'heure où
on se parle. On a des idées de ce qui peut nous sembler intéressant comme
scénario, mais c'est aussi quelque chose qui devrait être discuté avec la
présidence lorsqu'elle sera nommée. Le comité, à l'exercice, à l'usage, pourra
aussi nous préciser des besoins, et cela va s'enclencher, la procédure
budgétaire.
Mais le sous-amendement proposé, je
comprends l'idée, mais il n'y a pas d'équivalent, des ministères... En fait, il
y a un budget qui est adopté à l'Assemblée nationale, c'est le budget du
gouvernement du Québec. On ne pourrait pas adopter le budget du comité
consultatif à l'Assemblée nationale. Les crédits du
comité seront adoptés à travers les crédits du ministère de l'Environnement
qui, eux, seront adoptés à l'Assemblée nationale. Mais penser que l'on peut
adopter le budget ou, disons, les crédits <d'un comité...
M. Charette : ...
à
l'Assemblée nationale. Les crédits du comité seront adoptés à travers les
crédits du ministère de l'Environnement qui, eux, seront adoptés à l'Assemblée
nationale. Mais penser que l'on peut adopter le budget ou, disons, les crédits
>d'un comité, ça ne se fait pas.
Mme Ghazal : Est-ce que, par
exemple, si le ministre juge que... mais non, on ne peut pas le faire, parce qu'on
le fait pour aucun autre budget, on ne peut pas le faire à l'Assemblée
nationale, quel autre moyen le ministre verrait pour enlever ce pouvoir
arbitraire et discrétionnaire du ministre de donner le budget?
• (15 h 40) •
M. Charette : Bien, en fait,
tout, tout, tout, comment... Et là on revient à tout ce qui est discussion sur
l'élaboration d'un budget. Chaque ministre, chaque dirigeant de société d'État
a son idéal, en termes de budget, va faire des représentations pour s'en
approcher le plus possible, mais, au final, c'est à travers le budget du gouvernement
du Québec que cette question-là est tranchée.
Moi, m'assurer que, de tout temps et à
tout moment, le comité ne souhaitera pas davantage de budgets, ça, je ne peux
pas prendre l'engagement. Mais le comité aura, à travers sa présidence,
j'imagine, à faire des représentations, comme le ministre de l'Environnement,
comme la ministre de la Santé, comme la ministre de la Justice ont à faire des représentations.
Mais je ne peux pas, encore moins dans un projet de loi, dire qu'à tout moment
les membres du comité seront pleinement satisfaits du budget qui leur est
confié. C'est une tâche qui est impossible et qui est même impossible à
quantifier, à qualifier. Mais le principe de base : Il y a un comité qui
est mis en place, il y a une mission très, très précise qui lui est confiée, et
le gouvernement s'engage à ce que le comité ait les moyens à sa disposition
pour s'acquitter de son mandat.
Mme Ghazal : Moi, c'est... En
fait, <ce qu'on essaie de faire aussi, c'est de... >ce que
j'essaie de faire, c'est de protéger un legs du ministre, ce comité consultatif
qu'il met dans son projet de loi. Et un ministre, par exemple, à un moment
donné, pourrait dire : Bien, moi, ce comité consultatif fait trop d'avis à
l'encontre de mes actions et de mes décisions ou des décisions de mon gouvernement,
et c'est gênant parce qu'ils sont publics. Et il pourrait décider de juger que
peu de ressources nécessaires seraient suffisantes. Donc, ça ne protégerait pas
ce legs-là du ministre du comité consultatif, et il y aurait ce risque-là de
dégringolade où il n'aurait pas les moyens. Donc, même s'il a la mission, le
pouvoir, et tout ça, mais il n'a pas les moyens d'agir, c'est quelque chose de
possible et que je vois ici possible, donc... Et moi, je suis sûre que le ministre
ne serait pas content de ça, le ministre actuel, là, que j'ai devant moi, que
ça arrive à ce comité consultatif.
Donc, peut-être, moi, ce que je dis, ça
serait peut-être <d'amener...
Mme Ghazal : ...et tout
ça, mais il n'a pas les moyens d'agir, c'est
quelque chose de possible
et que je vois ici possible, donc... Et moi, je suis sûre que le
ministre
ne serait pas content de ça, le
ministre actuel, là, que j'ai devant
moi, que ça arrive à ce
comité consultatif.
Donc,
peut-être, moi, ce que je
dis, ça serait
peut-être>d'amener... Si le ministre trouve que l'Assemblée
nationale, c'est beaucoup trop, ce n'est pas ce qu'on fait, est-ce qu'il y
aurait un autre moyen? Par exemple, les budgets des autres comités
consultatifs, c'est le ministre en titre qui le décide?
M. Charette : Juste pour
laisser répondre mon collègue de Bourget, là, je vois qu'il veut intervenir, très
rapidement... Dans un gouvernement futur, je ne peux pas présumer, mais, si
cette situation-là devait se produire, n'oublions pas que le comité est
indépendant, le comité peut produire des avis sur quoi il le souhaite.
Donc, imaginez un avis qui serait rendu
public, qui dirait : Au fil des années, voici à quel point notre budget a
décru, voici à quel point la situation est intenable. Imaginez la pression qui
reposerait sur le ministre de l'Environnement de l'époque et sur le gouvernement.
Donc, le risque zéro devant ce scénario hypothétique là, je ne peux pas le
garantir. Mais, malgré tout, le comité, avec son indépendance, aurait largement
les moyens de signifier son inconfort, sa colère, ou quoi que ce soit, parce
que l'indépendance, elle n'est pas à la discrétion du ministre, elle est dans
la loi. Donc, que le ministre n'aime pas la présence de ce comité-là, tant que
la loi n'est pas changée, le comité y est et va continuer à faire son travail.
Mme Ghazal : ...à ma question
par rapport à comment ça se passe, par exemple, pour les budgets des
autres comités consultatifs.
La Présidente
(Mme Grondin) : ...je sais que le député de Bourget
souhaite intervenir. <Ça vous... >Ça va? M. le député de Bourget.
M. Campeau : Bien, c'est
évident qu'on fait ça pour le long terme, comme on a toujours mentionné, alors il
faut se poser ce genre de question là. Et on ne pourra jamais garantir que,
dans un comité, il n'y a pas un président de comité qui va demander plus, puis
que le ministre ne va pas avoir à... C'est presque sûr qu'un jour quelque chose
va arriver.
Mais pensons au BAPE. Le BAPE, est-ce
qu'on n'adopte pas les crédits du BAPE précisément de cette façon-là? Et le
BAPE fonctionne. Alors, ça me fait un peu penser à ça comme analogie. Je pense que
le fonctionnement du BAPE est très acceptable, qu'il est même exemplaire. Puis
on a un comité, puis il fonctionnerait un peu de la même façon, à ce moment-là,
pour ce qui est du montant d'argent disponible. On rediscute à chaque année, on
regarde les besoins, discuter... Il me semble qu'on a une certaine assurance
pour le court terme, comme pour le long terme, que ça devrait bien fonctionner.
Mme Ghazal : Ça me fait
penser à une autre analogie, c'est celle du Conseil de gestion du Fonds vert.
Le ministre a dit que les ressources, ce n'est pas juste des ressources
financières, <c'est aussi...
M. Campeau : ...
semble
qu'on a une certaine assurance pour le court terme, comme pour le long terme,
que ça devrait bien fonctionner.
Mme Ghazal : Ça me
fait penser à une autre analogie, c'est celle du Conseil de gestion du Fonds
vert. Le ministre a dit que les ressources, ce n'est pas juste des ressources
financières, >c'est aussi des ressources informationnelles, de
l'information, mettre tout l'appareil gouvernemental au service des
informations que demanderait le comité. Eh bien, on a eu la P.D.G. ici, en
consultations particulières, du Conseil de gestion du Fonds vert, et ce qu'elle
a dit, c'est exactement ça. Elle ne se plaignait pas du manque de ressources
financières, elle se plaignait du fait qu'on l'empêchait de faire son travail
comme il faut, qu'on ne lui donnait pas les informations, qu'il y avait un
manque de collaboration, ce qui l'a empêché de faire ce travail-là. Ce n'est pas
le fun à entendre, et le gouvernement, maintenant, décide de l'abolir.
Donc, oui, tout peut arriver dans le
futur. On ne peut pas avoir des garanties à 100 %, j'en suis, mais au
moins, d'avoir le plus de garanties... ou le plus de protection du rôle et de
l'accomplissement de la mission de ce comité.
M. Charette : Je suis très,
très content de la question de la collègue, parce qu'effectivement ça a été une
belle illustration, ce témoignage. Bien, en fait, de ce côté-ci, on en était
déjà convaincus, mais la façon dont le conseil de gestion a été conçu... Tout n'est
pas mauvais à travers le conseil de gestion, mais ce qu'on a pu voir, ce que sa
P.D.G. a pu réitérer, c'est qu'il y avait une énorme confusion au niveau des
rôles. Hier ou ce matin, je ne me souviens plus, on réitérait, là, avec
15 ministères, partenaires et autres, quelle était la responsabilité de
chacun, quelle était l'obligation de transmission d'informations. Donc, tout
n'était pas mauvais dans le conseil de gestion, mais dans sa façon dont il a
été institué, il y avait... et encore, beaucoup, beaucoup, beaucoup de
confusion sur les rôles... et chacun, de tous. Donc, c'est un élément qui sera
corrigé avec le projet de loi n° 44.
Mais on ne peut pas comparer la situation
du conseil de gestion, que l'on dit déficiente de ce côté-ci de la Chambre,
avec le comité qu'on met en place. La mission ne sera pas la même, d'une part.
L'imputabilité ne sera pas la même puisque l'imputabilité va revenir directement
au ministre. Mais clairement, les problématiques qui ont été identifiées pour
le conseil de gestion, on ne veut certainement pas les reproduire de notre
côté. Alors, on aura l'occasion d'en parler lorsque ces notions-là seront
abordées dans le projet de loi, mais on veut clairement corriger une situation
qui a engendré énormément, énormément de difficultés.
On se souvient tous de l'échange, autant
avec la P.D.G. du conseil de gestion, que les gens du Vérificateur général. On
peine... On a presque résolu la problématique, mais on n'a même pas, du côté du
conseil de gestion, pas par manque de compétence du côté du conseil de gestion,
<réussi...
M. Charette : ...
avec
la P.D.G. du conseil de gestion, que les gens du Vérificateur général. On
peine... On a presque résolu la problématique, mais on n'a même pas, du côté du
conseil de gestion, pas par manque de compétence du côté du conseil de gestion,
>réussi à faire approuver les états financiers 2017‑2018. Donc, ça
veut dire, du coup, 2018‑2019, ce n'est pas fait non plus, 2019‑2020 non plus.
Il y a une très, très, très grande confusion, là. On a un calendrier, ces trois
années seront complétées dans un avenir prévisible, mais on veut éviter ce
cafouillage-là qui, malheureusement, a terni la réputation du Fonds vert, qui
est une belle institution à la base, on n'a jamais dit le contraire, mais qui,
malheureusement, n'a jamais atteint ses objectifs compte tenu de tout le
laxisme qu'il permettait, là, d'engendrer.
Mme Ghazal : Juste pour
comprendre quels sont les aspects particuliers, je sais que ce n'est pas la
même mission, là, que le Conseil de gestion du Fonds vert puis tout est changé,
mais le ministre comprend que c'est ce qu'on essaie de faire avec le Comité
consultatif sur les changements climatiques, que le même cafouillage n'arrive
pas plus tard, alors que c'est une belle idée, je n'arrête pas de le dire que
c'est une bonne chose. Moi, je ne me rappelle pas c'était quoi, la position du
ministre à l'époque... pas du ministre, mais c'est-à-dire... oui, du ministre
ou de la CAQ, à l'époque quand a été institué le Conseil de gestion du Fonds
vert. Tout le monde, il y avait une unanimité que c'est ce que ça prend et tout
le monde était d'accord avec ça, puis c'est ça qu'on essaie de faire. Ce n'est
pas parce qu'une belle idée est instituée que tout est garanti, mais je ne suis
pas en train de dire que c'est garanti 100 % d'ici 100 ans, là. C'est
juste quelques années, au moins d'ici à ce que... à 2030.
Donc, ça fait que ça serait quoi, les
aspects dans... ici, peut-être que c'est une question générale qui va faire que
le ministre va répéter, donc pas besoin de répéter. Je ne veux pas que le
ministre nous répète tout. Moi, j'ai essayé d'amener des amendements pour
protéger contre un cafouillage futur, pour faire de la prévention. Et c'est ça
que j'essayais de faire, de préciser un peu plus, et ça, c'en est un, cet
amendement-là en est un, pour ne pas qu'à un moment donné on se retrouve devant
la situation où le comité dise des avis : Nous n'avons pas assez de budget,
parce que le ministre, les discussions qu'on a avec lui ne fonctionnent pas,
etc. Je veux prévenir ça parce que c'est dans le domaine des possibles.
Et si le ministre trouve que l'Assemblée
nationale, c'est un peu intense de voter ça ici, bien, de quelle autre façon on
peut enlever l'arbitraire dans les mains d'une seule personne? Ça, c'est un, et
la deuxième question que je vais répéter, celle que j'ai déjà demandée : Comment
ça se passe avec les autres comités semblables?
M. Charette : On a des
références en termes de nombre d'effectifs prêtés et autres. Mon collègue
pourra vous en dire davantage dans quelques instants, mais pour ce qui est de
la question... En fait, si je reviens au libellé de l'amendement, c'est qu'on
ne peut pas... le risque zéro, je le disais rapidement tout à l'heure, là,
n'existe pas, mais on ne peut pas adopter un budget propre à <un
comité...
M. Charette : ...
collègue
pourra vous en dire davantage dans quelques instants, mais pour ce qui est de
la question... En fait, si je reviens au libellé de l'amendement, c'est qu'on
ne peut pas... le risque zéro, je le disais rapidement tout à l'heure, là,
n'existe pas, mais on ne peut pas adopter un budget propre à>un comité consultatif
à l'Assemblée nationale. C'est à travers le budget d'ensemble, à travers le budget
du ministère de l'Environnement, à travers ses crédits que le comité pourra
avoir les bons budgets, mais je... Il n'y a pas de risque zéro.
Sinon, que dire? On a un comité qui est
dûment inscrit dans la loi, sa mission est dûment inscrite dans la loi. L'indépendance
du comité est dûment inscrite dans la loi. Donc, le ministre ou le gouvernement,
dans l'avenir, qui oserait aller à l'encontre de ces éléments-là se le ferait
rappeler par le comité lui-même qui est indépendant et qui peut produire l'avis
de son choix. Si le comité décide et convient qu'il n'est pas suffisamment
appuyé au niveau de ses moyens, bien, il pourra le faire savoir, et ce sera un
avis qui sera rendu public au même titre que les autres.
Mme Ghazal : Bien, moi — bien,
merci pour les réponses — j'ai envie d'entendre l'avis de mes autres
collègues sur le risque que je vois, qui est celui de l'arbitraire dans cette
décision-là, où c'est concentré entre les mains du ministre, c'est lui qui juge
si c'est nécessaire. Je serais curieuse de les entendre, s'ils le désirent.
• (15 h 50) •
M. Charette : Si la collègue
me permet, on a une chance inouïe, cet après-midi, d'avoir un ancien ministre
des Finances parmi nous. J'aurais une question pour lui. Est-ce que tous les
ministres qu'il a eu à consulter à la veille du dépôt du budget étaient
entièrement et totalement satisfaits des budgets qu'ils ont obtenus? Je suis curieux
de voir.
M. Leitão : Mme la Présidente,
j'aimerais répondre, mais juste en disant que... une petite, comment on dirait
ça, pas une mise en garde, mais un petit conseil, M. le ministre. Vous allez
apprendre que votre collègue du Conseil du trésor a une phrase préférée qui est
«autofinancement». Donc, faites bien attention quand il va vous dire :
Excellente idée, mon cher collègue, mais tu vas l'autofinancer. Il faut faire
attention à ça. Voilà. J'arrête là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, vous aviez terminé pour le moment?
Mme Ghazal : Oui, comme je
disais, j'avais envie d'écouter mes collègues.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le député de Viau. J'ai vu une autre main
aussi se lever, non? Oui, M. le député de Robert-Baldwin. M. le député de Viau
en premier.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, écoutez, c'est sûr que, depuis les débuts de ces travaux
auxquels je participe, donc, en fait, c'est-à-dire les dernières
48 heures, un peu plus que 48 heures, un enjeu qui est souvent revenu
sur la table, c'est l'enjeu de l'indépendance des <membres de...
M. Benjamin : ...Mme la
Présidente. Donc, écoutez, c'est sûr que, depuis les débuts de ces travaux
auxquels je participe, donc, en fait, c'est-à-dire les dernières
48 heures, un peu plus que 48 heures, un enjeu qui est souvent revenu
sur la table, c'est l'enjeu de l'indépendance des >membres de ce comité.
Et ce n'est pas qu'un principe, donc je comprends que... J'ai entendu la collègue
évoquer cette question d'indépendance, mais afin de nous permettre peut-être de
mieux saisir les enjeux, j'aurais peut-être quelques questions, Mme la
Présidente, à soumettre au ministre. Et j'aimerais savoir, à son ministère, est-ce
qu'il y a d'autres comités similaires, consultatifs ou autres, qui relèvent de
son ministère? Il y en a combien?
M. Charette : ...comités
de cette nature-là, c'est ce que je croyais, là, institués par une loi, non. Cependant,
il y a des mandats qui sont confiés à des organisations ou des regroupements
d'organismes, que ce soit, par exemple, le réseau au niveau de bassins... des organismes
de bassins versants, que ce soit le RNCREQ au niveau des conseils régionaux en environnement,
mais on innove à travers la constitution d'un comité, là, comme celui-là. Et
avec les autres groupes, dont je fais mention, c'est des conventions qui sont
signées. Donc, ils ne relèvent pas du ministre, mais des conventions sont
signées leur permettant d'accomplir un mandat particulier.
Je le disais, là, encore la semaine
dernière, suite au dépôt du rapport du Commissaire au développement durable, on
est à négocier actuellement la convention de renouvellement pour le réseau des
organismes de bassins versants. Donc, avec cette nouvelle convention qui sera
signée, ils auront la latitude nécessaire pour réaliser le mandat qui aura été
convenu entre le gouvernement et les organismes en question. Donc, c'est un
parallèle. C'est difficile de dire, ce n'est pas la même chose, mais c'est le
mieux, là, que l'on peut se rapprocher de ce qui existe en ce moment.
M. Benjamin : Alors, Mme
la Présidente, j'aimerais savoir, quand vient le temps pour son ministère, pour
le ministre, de décider des allocations de ressources, est-ce qu'il y a
plusieurs modèles ou il n'y a qu'un modèle?
M. Charette : Ça dépend
de la mission que l'on souhaite réaliser. Il ne pourrait pas y avoir un modèle
unique. Moi, je regarde ce qui est en discussion actuellement avec les
organismes de bassins versants, je ne pourrais pas transposer ce modèle-là avec
le RNCREQ. Je ne pourrais pas le transposer avec le comité, dont on parle
maintenant, parce que c'est des missions différentes, c'est des attendus ou des
rendus différents aussi. Donc, il n'y a pas de modèle <unique...
M. Charette : ...
je
ne pourrais pas transposer ce modèle-là avec le RNCREQ. Je ne pourrais pas le
transposer avec le comité, dont on parle maintenant, parce que c'est des
missions différentes, c'est des attendus ou des rendus différents aussi. Donc,
il n'y a pas de modèle >unique qui me permettrait de dire, par exemple, pour
un comité de cette nature-là, c'est, par exemple, 400 000 $, au
minimum, de budget de fonctionnement. Je n'ai pas d'équivalent. Donc, c'est
quelque chose qu'on devra établir pour permettre au comité de bien s'acquitter,
là, de sa mission.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, le ministre l'a souvent évoqué au cours des dernières heures, la
latitude, l'étendue, l'indépendance de ce comité consultatif, c'est-à-dire que
c'est un comité qui pourrait, par exemple, décider des mandats d'initiative,
par exemple, ou encore c'est un comité qui pourrait accompagner le ministre ou
le gouvernement dans ces différents enjeux. Maintenant, c'est un principe, ce
sont des orientations, mais faut-il bien que les moyens qui l'accompagnent.
Moi, ma question maintenant :
Comment, comme ministre, comment va-t-il s'assurer que ce comité-là... toujours
dans l'esprit, gardons en tête cette notion d'indépendance parce que la notion
d'indépendance va de pair avec le concept de moyen. Donc, comment va-t-il
s'assurer que ce comité-là puisse garder son indépendance, mais tout en ayant
les moyens, les moyens pour pouvoir atteindre, répondre à sa mission, aux
enjeux de sa mission?
M. Charette : Deux éléments,
là, auxquels j'ai eu l'occasion de répondre précédemment. Je ne peux pas
garantir que le budget rêvé de ce comité-là sera rêvé par le comité lui-même,
sera accordé, tout comme aucun ministre des Finances — c'est pour ça
qu'on faisait la blague, il y a quelques instants — ne peut garantir,
aussi importante la mission soit-elle, que, par exemple, les attentes sont
élevées, autant dans la population, que chez le ou la ministre de la Santé, par
exemple. Il n'y a aucun ministre des Finances qui pourrait dire : Je vais
répondre aux rêves les plus fous du ou de la ministre de la Santé. Donc, ça,
c'est une garantie, là, peu importe le domaine, peu importe le comité, peu
importe le ministère, que personne ne pourrait donner.
• (16 heures) •
Ce que je mentionnais par contre à la
collègue, on confie, à travers une loi, une mission très claire à un comité,
mission qui est excessivement importante. On confirme, à travers une loi, qu'on
va donner les moyens jugés nécessaires pour permettre à l'organisme de remplir
sa mission. Et ultimement, ce que je disais tout à l'heure, si, dans les faits,
le budget était outrageusement ridicule et impossible, avec un budget
semblable, de permettre au comité de <réaliser sa mission, le comité a
toute la latitude...
>
16 h (version révisée)
<195
M.
Charette : ...de remplir sa mission, et ultimement, ce que je disais
tout à l'heure, si, dans les faits, le budget était outrageusement ridicule et...
impossible, avec un budget semblable, de permettre au comité de >réaliser
sa mission, le comité a toute la latitude, toute l'indépendance, tous les
outils à sa disposition pour le faire savoir de façon publique. Et c'est là où
un collègue de l'opposition pourrait rappeler au ministre : Regardez la
loi qui est en vigueur, regardez les obligations de ce comité-là, et là ce même
comité qui nous dit qu'il ne peut pas faire son travail.
Donc, le risque zéro n'existe pas, mais il
y a des garanties inégalées, par contre, à travers une loi. C'est un petit peu
comme... puis je ne veux pas tourner le fer dans la plaie en disant ça, mais le
comité que le gouvernement précédent avait créé à travers un communiqué de
presse, il n'y avait pas de garantie de budget, il n'y avait rien qui était
protégé dans une loi. Là, il y en a une. Je ne dis pas que c'est la garantie
assurée, elle n'existe pas, cette garantie-là, à toute épreuve, mais c'est un
pas et des protections qui sont quand même très, très, très fortes.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je comprends très bien, c'est-à-dire que le rôle... le concept de
la responsabilité ministérielle, mais le ministre nous a dit et... qu'il n'y a
pas d'exemple similaire par rapport à ce que nous sommes en train de faire, à
travers ce comité consultatif, dans le cadre de ce projet de loi. Donc, alors,
c'est un comité qui est indépendant, et là, soudainement, en fait, dans l'argument
du ministre, je semble sentir, tout à coup, quand vient le temps de parler de
moyens mis à la disposition du comité, je sens tout à coup un frein, je sens un
cadre, je sens des balises. Et alors la question que je repose au ministre :
Comment compte-t-il s'assurer que ce comité va... parce que, vous savez, le
parallèle qu'on peut faire, dites à quelqu'un qu'il est libre, qu'il peut faire
ce qu'il veut, mais il n'a pas les moyens d'accomplir, de se réaliser, on ne va
pas loin avec ça.
Donc, maintenant, le ministre est
intervenu à plusieurs reprises pour nous dire que ce comité consultatif
constitué d'experts indépendants, il le veut vraiment indépendant. Il a même
rejeté des amendements au nom de l'indépendance, donc, de ce comité-là. Moi, ce
que je lui demande, maintenant : Comment il va s'assurer que, quand
viendra le temps de toujours considérer cet esprit d'indépendance du comité... que
le coeur de l'enjeu qui nous concerne maintenant, ce sont les ressources, les
moyens mis à la disposition de ce comité, comment s'assure... comment être
cohérent, à ce moment-là, par rapport à ce concept, cette notion <d'indépendance...
M. Benjamin : ...que,
quand viendra le temps de toujours considérer cet esprit d'indépendance du
comité... que le coeur de l'enjeu qui nous concerne maintenant, ce sont les
ressources, les moyens mis à la disposition de ce comité, comment s'assure...
comment être cohérent, à ce moment-là, par rapport à ce concept, cette notion
>d'indépendance du comité?
M. Charette : J'ai
largement répondu, mais je veux rassurer le collègue, il n'y a aucune gêne de
mon côté, il n'y a aucune réticence ou aucun malaise. Moi, je serais tout à
fait amusé d'entendre le collègue dire comment assurer, de façon sans
risque, que le comité va tout le temps avoir l'argent qu'il veut et regarder,
en même temps, la réaction de son collègue qui a longtemps été ministre des
Finances et qui a longtemps été celui qui devait pondérer les attentes de
chacun. Donc, je n'ai pas de popcorn avec moi, mais si le collègue peut dire
comment il pourrait le garantir, je prendrais beaucoup de plaisir à regarder et
le collègue et celui qui a longtemps occupé le poste de ministre des Finances.
La Présidente
(Mme Grondin) : Je vous propose de prendre une pause de
10 minutes et, par la suite, M. le député de Robert-Baldwin... Ça vous
convient? Donc, on suspend les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 4)
>
(Reprise à 16 h 17)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos
travaux. Nous en étions rendus à l'article 4, l'article 15.0.5. La
députée de Mercier a déposé un amendement, et je donne la parole au député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, mon collègue député de Viau avait couvert les points que
j'aimerais soulever, donc, pour l'instant, je n'ai pas d'autres commentaires à
faire.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autres interventions, je vais
procéder à sa mise aux voix par appel nominal. Donc, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
:
<Abstention...
La Secrétaire
: ...
Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: >Abstention.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous
revenons donc à l'article 15.0.5. M. le député de Viau, je crois que vous
souhaitez déposer un amendement.
M. Benjamin : Absolument.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 19)
(Reprise à 16 h 20)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le député
de Viau, vous souhaitez... vous avez déposé un amendement à l'article 15.0.5
de l'article 4. Je vous invite donc à le lire, s'il vous plaît.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 15.05 de la loi... 15.0.5, pardon, de la Loi
sur le ministère du Développement durable et de l'Environnement et des Parcs,
introduit par l'article 4 du projet de loi, est modifié par :
1° l'ajout après le mot «ministre» des
mots «et le comité»;
2° le remplacement du mot «juge» par le
mot «évaluent».
Donc, l'article ainsi modifié se lirait
comme suit : «Sont mises à la disposition du comité les ressources que le
ministre et le comité évaluent nécessaires à l'accomplissement de sa mission
pour assurer le soutien administratif et l'organisation de ses travaux.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous souhaitez plaider la modification?
M. Benjamin : Bien, écoutez,
Mme la Présidente, rapidement, pour vous dire que c'est un amendement que nous
pensons être en cohérence avec le sens des interventions que nous avions faites
précédemment, c'est-à-dire tout en étant conscient de la responsabilité
ministérielle, mais aussi fort de la volonté affirmée à plus d'une reprise par
le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques de s'assurer que ce comité-là soit indépendant, d'associer
justement le comité, donc, à cette décision quand viendra le <temps...
M. Benjamin : ...
ministérielle,
mais aussi fort de la volonté affirmée à plus d'une reprise par le ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques de s'assurer
que ce comité-là soit indépendant, d'associer justement le comité, donc, à
cette décision quand viendra le >temps de prendre... de donner le
soutien administratif nécessaire à l'organisation des travaux. Nous pensons que
ça n'enlève absolument rien aux responsabilités ministérielles, mais, au
contraire, ça bonifie cette responsabilité-là, tout en s'assurant, justement,
que le comité puisse, avec le ministre, évaluer les ressources nécessaires à
l'accomplissement de leur... de la mission. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...M. le député. M. le ministre.
M. Charette : On revient au
dernier échange que nous avons vu. Très rapidement, là, je vous dis, en toute,
toute transparence, qu'on ne peut naturellement pas accepter un amendement de
cette nature-là. C'est un petit peu... À travers l'analogie que je faisais tout
à l'heure, est-ce que le ministre des Finances, qui était le député de
Robert-Baldwin, aurait pu, dans une loi, garantir que l'ensemble des demandes
budgétaires des ministres qui viennent le rencontrer à la veille de chaque
budget soit rencontré? Non. Ce qu'il a essayé de faire, et j'en suis convaincu,
avec les balises qu'il avait, il a essayé d'aller au mieux à chacune des fois,
mais je suis convaincu qu'il n'a pas pu garantir que chaque ministre a eu
totalement des réponses favorables à toutes leurs revendications.
Ceci dit, ce que j'ai répété à plusieurs reprises,
on vient instaurer un comité dans une loi. C'est un comité permanent, ce qui
est confirmé dans une loi, on confirme sa complète indépendance sur les propos
que le comité tiendra, on lui confie une mission fondamentale au niveau de
notre lutte aux changements climatiques et on dit, de surcroît, qu'on va donner
les moyens nécessaires à la réalisation de sa mission. Est-ce que le comité va
se sentir appuyé par le gouvernement? Totalement. Est-ce que le comité va
souhaiter, par moments, des budgets plus élevés? C'est possible. Est-ce que ses
demandes seront assurément rejetées? Non.
Cependant, il y a un processus budgétaire
qui va s'enclencher, il y a des revendications qui vont se faire, et tout ce
qui est raisonnable et réalisable va se faire. Et, si le président du Conseil
du trésor me dit que ça doit s'autofinancer, je lui dirai que le député de
Robert-Baldwin m'avait prévenu à cet effet. Mais c'est dire qu'on ne peut pas
garantir la satisfaction de tous et chacun, mais, à travers une mission qui est
dûment inscrite dans une loi, avec toutes les garanties que nous avons, ils
auront les moyens suffisants. Mais est-ce que, par moments, ils <souhaiteraient...
M. Charette : ...
prévenu
à cet effet. Mais c'est dire qu'on ne peut pas garantir la satisfaction de tous
et chacun, mais, à travers une mission qui est dûment inscrite dans une loi,
avec toutes les garanties que nous avons, ils auront les moyens suffisants.
Mais est-ce que, par moments, ils >souhaiteraient en avoir plus? C'est
possible. C'est possible, mais c'est là où on ne peut pas garantir que leurs
rêves les plus fous seront toujours réalisés.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau, et, par
la suite, ça sera M. le député de Robert-Baldwin. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Simplement, Mme
la Présidente, pour demander au ministre... et je ne sais pas s'il a vraiment
pris le temps de lire le sous-amendement qu'on a devant nous, ce n'est
nullement un amendement qui parle du processus budgétaire, c'est-à-dire il me
semble que ça va de soi, c'est-à-dire que le ministre aura à aller défendre, justement,
le budget de son ministère et des différents comités.
Tout ce que cet amendement-là dit, demande
au ministre, c'est de s'assurer, évidemment, que ces ressources-là, quand
viendra le temps de les penser, de les réfléchir, donc, que cette évaluation
soit faite conjointement avec le comité. Donc, c'est tout. Donc, on n'est pas
au ministre des Finances, là, on n'est pas encore rendus là. Donc, alors,
j'aimerais peut-être que le ministre jette un coup d'oeil à nouveau sur cet amendement
où il n'est pas question... on n'est pas encore dans la machine auprès du
président du Conseil du trésor... au ministère des Finances, c'est plutôt un
exercice en amont que cet amendement invite à faire au ministre, c'est-à-dire,
puisque que c'est un comité important, est-ce que c'est un comité qu'il
souhaite qu'il soit le plus indépendant que possible?
Deux, au lieu de juger ce qui est nécessaire
à l'accomplissement, on lui demande d'évaluer ce qui est nécessaire à
l'accomplissement, conjointement avec le comité, c'est tout. Donc...
M. Charette : Sans vouloir
jouer avec les mots, j'ai la proposition devant moi : «Sont mises à la
disposition du comité les ressources que le ministre et le comité évaluent nécessaires.»
C'est là où je dis : aucun gouvernement ne pourra assurer répondre aux
attentes et à l'ensemble des attentes, que ce soit d'un ministre, que ce soit
d'un comité, que ce soit... C'est impossible. C'est impossible de garantir
qu'il y aura parfaite adéquation à ce niveau-là.
Donc, ne jouons pas avec les mots. On ne
pourra jamais garantir, dans une loi, que les budgets conférés à ce comité
rencontrent l'ensemble des attentes de ce comité. Moi, ce que je vous dis, on a
énormément de garanties, à travers le projet de loi, qui stipulent que le
comité va avoir les budgets nécessaires à sa mission, mais je ne peux pas
garantir qu'ils n'aimeraient pas en avoir davantage, là. C'est absolument
impossible à ce niveau-là.
M. Benjamin : Quand le ministre
parle de jouer avec les mots, donc, je pense que c'est lui qui joue avec les
mots, c'est-à-dire c'est lui qui joue avec les mots dans la mesure où... c'est-à-dire,
quand on dit, quand on affirme à plus d'une reprise qu'on souhaite qu'un comité
consultatif soit <indépendant...
M. Charette : ...
davantage,
là. C'est
absolument impossible à ce niveau-là.
M. Benjamin : Quand le
ministre
parle de jouer avec les mots, donc, je pense que c'est lui qui joue avec les
mots,
c'est-à-dire c'est lui qui joue avec les mots dans la mesure où...
c'est-à-dire, quand on dit, quand on affirme à plus d'une reprise qu'on
souhaite qu'un comité consultatif soit >indépendant... mais c'est un mot
qui a une valeur, être un comité consultatif indépendant, c'est-à-dire il
faut que ce comité consultatif là ait les moyens de pouvoir atteindre ses
objectifs. Et ce que nous demandons ici, dans cet amendement qu'on a devant
nous, si le ministre ne veut pas jouer lui-même avec les mots, c'est de pouvoir
être cohérent. Et cette cohérence-là que nous lui demandons, c'est de
s'assurer... c'est de faire conjointement un exercice avec les membres de ce comité-là.
Donc, c'est clair. Donc, ce n'est pas jouer avec les mots, au contraire. Quand
on prétend qu'on veut un comité consultatif indépendant, Mme la Présidente, bien,
écoutez, il faut que les bottines suivent les babines.
• (16 h 30) •
M. Charette : Malheureusement,
le manque de cohérence est au niveau de l'argumentaire présenté et du
sous-amendement lui-même. Même moi, comme ministre, je peux vous dire que le
ministère de l'Environnement a eu une augmentation de ses crédits jamais vue, a
des moyens inégalés jusqu'à maintenant. J'en suis extrêmement satisfait. Est-ce
que j'avais d'autres idées qui auraient pu nécessiter des crédits
supplémentaires? Clairement. C'est le cas de l'ensemble des ministres de ce
gouvernement-ci mais de l'ensemble des ministres au fil du temps. Des idées, il
n'en manque pas.
Donc, lorsqu'on lit : «Sont mises à
la disposition du comité», ça voudrait dire que ce qui est souhaité sera
assurément donné, et c'est cette garantie qu'aucun ministre des Finances, aucun
ministre ne pourrait donner. C'est là où l'exemple me surprend, spécialement un
article... c'est-à-dire un amendement déposé par une opposition officielle qui
était, il n'y a pas si longtemps, au gouvernement, avec de surcroît l'ancien
ministre des Finances avec nous cet après-midi. Jamais et d'aucune façon une
garantie de cette nature-là ne pourrait être donnée à un ministre.
Parce que n'oublions pas qu'on a rejeté
l'amendement, et d'ailleurs l'opposition officielle s'est abstenue sur ce
vote-là. Si, par exemple, on avait accepté l'amendement de la collègue de
Mercier et si, par exemple, on avait déposé à l'Assemblée nationale un budget
spécifique pour le comité, bien là, on se dit, on pourrait l'évaluer de façon
indépendante. Mais ce que j'ai eu l'occasion de répéter à plusieurs reprises,
le comité va être financé à même les crédits du ministère de l'Environnement,
donc, cette garantie-là ne peut pas être donnée, mais oui, il y a des leviers à
travers la loi, à travers plusieurs articles qu'on pourra revisiter ensemble au
besoin, qui garantiront qu'ils auront les <moyens nécessaires, mais...
>
16 h 30 (version révisée)
<195
M. Charette :
...de l'environnement. Donc, cette garantie-là ne peut pas être donnée. Mais
oui,
il y a des leviers, à travers la loi, à travers
plusieurs
articles, qu'on pourra revisiter
ensemble au besoin, qui garantiront
qu'ils auront les >moyens nécessaires, mais nécessaires aux yeux de qui?
Pas toujours aux yeux de celui qui demande, parce que celui qui demande, par
moments, n'a pas la réalité complète sous la main, ne peut pas deviner qu'un budget,
ça a ses limites. On ne peut pas étirer l'élastique indéfiniment.
Donc, oui, les moyens nécessaires à leur
fonction, à leur mission, mais pas, assurément, à la satisfaction complète du
comité. Mais ce que j'ai répété à plusieurs reprises, si jamais le comité se
voyait extrêmement déçu et au point de dire : Je ne peux pas
convenablement m'acquitter de ma mission, ils en feront un avis, cet avis sera
public, et on pourra en débattre ouvertement par la suite. Donc, il n'y a aucun
intérêt pour le gouvernement de donner cette latitude-là à un comité et ensuite
ne pas lui donner le financement nécessaire pour s'acquitter de sa mission.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Oui, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, ça ne vous surprendra pas que je soutienne,
bien sûr, l'amendement de mon collègue. Mais ce que je trouve intéressant, c'est
que le ministre vient de plaider de façon assez déterminée contre son propre
article. Donc, je pense que, s'il est cohérent avec lui-même, il devrait
retirer le 15.0.5, parce que le 15.0.5, tel qu'il est maintenant, avant
l'amendement que nous proposons, dit que «sont mises à la disposition du comité
les ressources que le ministre juge nécessaires», et le ministre vient de nous
dire qu'il n'y a aucun ministre qui pourrait s'engager à faire ça.
Alors, nous, tout ce qu'on vient ajouter à
ce qui est déjà écrit dans le projet de loi, c'est que ce processus de décision
de ressources nécessaires à l'accomplissement de la mission, c'est un processus
qui devrait se faire conjointement avec le comité, en
consultant — tiens, on revient à ce qu'on parlait
mardi — le comité. Ce n'est pas contraignant. Ça n'oblige à rien. C'est
juste une obligation de consulter le comité pour voir avec eux : Écoute,
on va vous donner x nombre de personnes, on pense vous donner un budget de x
dollars, comment vous voyez ça? Il n'y a rien de contraignant. Moi, je pense, c'est
un article assez simple. Je ne vois pas vraiment en quoi un ministre des
Finances pourrait trouver ça contraignant.
Alors, encore une fois, écoutez, on ne va
pas passer des heures là-dessus, là, mais on a donné au <comité...
M. Leitão : ...
c'est
un article assez simple. Je ne vois pas
vraiment en quoi un
ministre
des Finances pourrait trouver ça contraignant.
Alors, encore une fois, écoutez, on ne
va pas passer des heures là-dessus, là, mais on a donné au >comité une
mission qui est bien chargée. On en a discuté ici pendant deux jours et demi, ce
qui était nécessaire. C'est un comité qui est important. C'est une pièce
maîtresse du projet de loi. Je ne veux pas minimiser le temps qu'on a passé à
discuter de l'article 4. Nous sommes maintenant rendus pratiquement à la fin
de l'article 4, et, à la fin de l'article 4, on parle des ressources mises
à la disposition de ce comité, un comité qu'on...
Ça a été dit plusieurs fois, c'est un
comité composé de bénévoles et de personnes à temps partiel, aussi expertes
soient-elles, et j'espère qu'elles le soient. Donc, elles vont avoir besoin de
l'aide. Elles vont avoir besoin de soutien administratif, de soutien technique
pour pouvoir mener à bien la mission importante qu'on lui donne. Alors, je ne
pense pas que c'est exagéré, loin de là, que ce processus, déterminer quelles
sont les ressources mises à la disposition du comité, que ce processus-là
comprenne une discussion, une consultation. Ça n'engage à rien.
M. Charette : ...mentionne
qu'il y a une contradiction avec l'élément précédent qu'on a adopté. D'aucune
façon. L'élément précédent dit clairement que le budget est jugé nécessaire par
le ministre. Donc, c'est très, très différent du budget jugé nécessaire par le
ministre et par le comité. C'est très différent et, oui, c'est très engageant,
tel que formulé actuellement, parce que les ressources financières devraient
être mises à la disposition selon les attentes et du ministre et du comité.
Quand le collègue mentionne qu'on ne
passera pas des heures là-dessus, je soupçonne qu'il soit parfaitement
conscient que ce n'est pas réaliste, parce qu'autrement on a une opposition
officielle qui est capable de passer des heures sur un amendement que l'on sait
encore inapplicable ou déjà inscrit dans l'esprit du projet de loi. On ne
passera pas des heures, je crois, je soupçonne, parce que <le ministre...
>l'ancien ministre des Finances sait très bien qu'on ne peut pas lier de
cette façon-là...
Mais je serais curieux de savoir, lorsqu'il
était ministre des Finances, est-ce que les collègues qui étaient à l'époque
ministre de l'Environnement sont ressortis satisfaites ou satisfaits de ces
échanges avec l'ancien ministre des Finances? Est-ce que les budgets à l'Environnement,
à l'époque, étaient jugés satisfaisants?
M. Kelley
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) :Député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: 35, on a
parlé souvent de rester sur l'article qu'on parle, puis, présentement, le
ministre continue de faire de la partisanerie. Je pense, c'est important qu'on
revienne sur le sujet.
La Présidente (Mme
Grondin) :Parfait. Je vous invite, M. le
ministre, à revenir sur...
M. Charette : Je suis
pleinement sur <l'amendement...
M. Charette : ...jugés
satisfaisants?
M. Kelley
: ...
La Présidente (Mme Grondin) :
Député de
Jacques-Cartier.
M. Kelley
:
35,
on a parlé souvent de rester sur l'article qu'on parle, puis, présentement, le
ministre continue de faire de la partisanerie. Je pense, c'est important qu'on
revienne sur le sujet. Je pense, c'est important qu'on revienne sur le sujet.
La Présidente
(Mme Grondin) :
Parfait.
Je vous invite, M. le ministre, à revenir sur...
M. Charette : Je suis pleinement
sur >l'amendement, parce que le collègue prétend qu'on peut répondre aux
attentes de tous. Donc, dans cette logique-là, je suis curieux de savoir si,
lorsque les anciens ministres de l'Environnement prenaient connaissance de leur
budget, est-ce qu'ils étaient satisfaits des sommes, et des budgets, et des
crédits qui étaient alloués? Donc, je serais très curieux d'entendre le
collègue de Robert-Baldwin à ce sujet-là.
M. Leitão : Mme la
Présidente, merci au ministre de me donner cette opportunité, mais nous sommes
ici pour parler du projet de loi n° 44. Nous ne sommes pas ici pour parler
du passé. Nous parlons du projet de loi n° 44, et, dans le projet de loi
n° 44, il y a l'article 4, et, dans l'article 4, il y a le
sous-article 15.0.5 que nous jugeons être tout à fait pertinent et que ce
serait tout à fait souhaitable que cela se fasse conjointement avec le comité.
Le ministre n'est pas d'accord, très bien, très bien.
Encore une fois, on ne va pas passer des
heures là-dessus, mais on va passer des heures, oui, sur des articles que nous
jugeons être importants. On l'a déjà fait, et j'ai l'impression que, dans les
jours qui vont suivre, il y a plusieurs articles qui sont très importants dans
le projet de loi, quand on va y arriver, ça ne m'étonnerait pas qu'on passe
longtemps... On passera le temps qu'il faut pour améliorer le projet de loi qui...
D'ailleurs, l'article 4, tel qu'il est maintenant amendé, est bien
différent de l'article 4 qui était proposé initialement. On va continuer
de faire le même travail. Si ça prend des heures, ça prend des heures. Si ça
prend des minutes, tant mieux. Entre-temps, je pense qu'on pourrait passer au
vote sur cet amendement. Merci.
M. Charette : ...pas se
priver d'un certain plaisir. Je vais juste noter une affirmation du collègue
qui disait : On va prendre le temps, lorsque le sous-amendement sera
important... Merci de concéder que ce sous-amendement-là ne mérite pas un long
débat et très, très heureux de pouvoir passer au vote rapidement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, je serais prête à mettre aux voix le
sous-amendement déposé par le député de Robert-Baldwin.
Une voix : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Par appel nominal? Donc, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui, pour,
contre ou abstention. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
• (16 h 40) •
La Secrétaire
:
Mme <Grondin...
La Secrétaire
: ...
M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal :
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
Mme >Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, j'ai juste fait... pour ne pas
mélanger tout le monde. Donc, c'est un amendement déposé par le député de Viau
sur l'article 15.0.5 de l'article 4. Donc, cet amendement est rejeté.
Donc, nous revenons... Je serais prête... Nous avons donc passé à travers
chacun des articles de l'article 4.
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 15.0.5, effectivement? Merci. Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : Bien, juste une
question. J'avais posé la question, puis là ça se peut que j'ai fait
d'autres choses, c'est tout à fait possible, pour savoir comment ça
fonctionne pour le budget dans d'autres comités semblables, et je me rappelle
que le sous-ministre devait répondre.
La Présidente (Mme
Grondin) :...consentement? Oui,
consentement. Je vous invite à vous présenter, s'il vous plaît.
M. Théroux (Éric)
: Donc, Éric Théroux, sous-ministre adjoint à la
Lutte aux changements climatiques au ministère de l'Environnement et de la
Lutte aux changements climatiques.
Quand on compare les pratiques dans les
autres comités qui ont été mis en place dans diverses juridictions, ce que l'on
note, ce sont des pratiques variables. Disons qu'il y a un spectre en termes de
ressources attribuées. Si on prend le modèle d'origine, qui est le modèle
britannique, ils ont un énorme secrétariat de 25 personnes, mais, en vertu
de la loi constitutive, le modèle britannique ou la commission britannique
remplit également des mandats pour l'Écosse et Wales. Donc, en gros, si on
prend en comparaison le comité français, <le secrétariat, >pour,
quand même, une population de plus de 50 millions, le secrétariat du
comité français, c'est six personnes. Donc, on voit qu'il y a quand même des
différences, et, dans tous les cas, il y a des budgets de recherche.
Donc, nous, d'un point de vue
administratif, c'est clair qu'en termes budgétaires on fera de même. Donc,
c'est pour ça aussi que, dans les dispositions, on indiquait que les
fonctionnaires mis à disposition du comité seront rémunérés en vertu de la Loi
sur la fonction publique, donc il y aura des fonctionnaires d'affectés au
mandat du comité, et qu'il y aura également un budget de recherche qui sera
alloué au comité-conseil pour qu'il puisse remplir sa mission.
Mme Ghazal : C'est drôle, parce
que moi, quand j'avais posé ma question, je ne parlais pas de comment ça se
passait dans les autres comités consultatifs à travers le monde... consultatifs
sur les changements climatiques. Je pensais plus à d'autres comités comme <celui...
M. Théroux (Éric)
: ...qui sera alloué au comité-conseil pour qu'il
puisse remplir sa mission.
Mme Ghazal : C'est drôle,
parce
que moi, quand j'avais posé ma question, je ne parlais pas de comment ça se
passait dans les autres comités consultatifs à travers le monde... consultatifs
sur les changements climatiques. Je pensais plus à d'autres comités comme >celui
sur la pauvreté ou d'autres comités, au Québec, semblables, parce que souvent,
quand je parlais, le ministre, souvent, invoquait d'autres comités : Il y
a d'autres comités, on n'a jamais vu ça, on n'a jamais vu ça. Et donc je me
demandais : Est-ce que c'est le ministre en titre qui donnait le
financement?
M. Théroux (Éric)
: Je peux ajouter, sur la base... Comme je
l'indiquais lors de ma première intervention, ça fait 30 ans que je suis
dans la fonction publique. J'ai été au ministère de l'Emploi et de la
Solidarité sociale quelques années, où il y a le CEPE et le comité de lutte à
la pauvreté, et il y avait des fonctionnaires dédiés aussi au soutien du comité
sur la lutte à la pauvreté et des budgets de recherche spécifiquement dédiés.
Donc, c'est un peu la même pratique.
Mme Ghazal : Puis est-ce que,
comme dans l'article de loi, c'est écrit : Le ministre donne le budget tel
qu'il le juge nécessaire? C'était un petit peu ça... parce que moi, ce que je
me disais, ça peut ne pas être l'Assemblée nationale. Mon collègue ici a amené
un amendement pour dire : Bien, c'est le comité et le ministre, pour comme
réduire... Si ce n'est pas l'Assemblée nationale... Dans le fond, c'est
d'enlever l'arbitraire des mains d'un ministre.
Donc, je me posais la question : Au
Québec, là, dans l'appareil gouvernemental, d'autres comités, pas obligé que ce
soit consultatif puis exactement pareil, parce qu'il n'y en a pas exactement de
la même nature, si on veut... d'autres comités comme ceux-là, mais qui
pourraient être semblables, comment ça fonctionne pour le budget? C'était plus
ça, ma question, parce que j'essaie de trouver... Ce que j'ai essayé, avec mon
amendement puis l'amendement aussi de mes collègues, c'est d'amener un autre moyen
pour enlever tout le pouvoir discrétionnaire des mains du ministre pour ce
budget-là, pas du ministre actuel, du ministre de l'Environnement.
M. Théroux (Éric)
: Si je prends le comité consultatif sur la
pauvreté, il n'y a aucune mention... Dans la loi, il y a beaucoup de
dispositions analogues, mais il n'y a rien sur le budget. Donc là, je dirais,
on a une disposition additionnelle ici qu'il n'y a pas dans cette loi-là. Mais,
pour le reste, c'est beaucoup d'analogies.
Mme Ghazal : Et on pourrait
faire une recherche plus exhaustive, d'autres comités semblables, etc. Puis je
voulais juste savoir... parce que j'imagine que le gouvernement, quand ils ont
mis... Quand le ministre a mis cet article-là, il a vu ce qui se passait
ailleurs, dans d'autres comités semblables, mais... Donc, si ça fait partie de
la réflexion, est-ce que c'est possible de partager le fruit de cette
réflexion-là avec nous? Donc, si on a à regarder d'autres comités semblables au
sein de l'appareil gouvernemental, qu'est-ce qui a été décidé par rapport au
budget? Donc, c'était ça que j'aurais aimé avoir comme information. Peut-être
que j'avais mal posé la question tout à l'heure.
M. Charette : Encore une fois,
malheureusement, le risque zéro n'existe pas, compte tenu qu'on parle d'une loi.
Une loi pourrait toujours être modifiée à travers une procédure législative, mais
l'engagement qu'on peut prendre... Un gouvernement de la CAQ... Je ne peux pas
m'engager pour un gouvernement autre, mais un gouvernement de la CAQ va tout
mettre en <oeuvre...
M. Charette : ...
risque zéro n'existe pas, compte tenu qu'on parle d'une loi. Une loi pourrait
toujours être modifiée à travers une procédure législative, mais l'engagement
qu'on peut prendre... Un gouvernement de la CAQ... Je ne peux pas m'engager
pour un gouvernement autre, mais un gouvernement de la CAQ va tout mettre en >oeuvre
pour que l'esprit de sa loi soit respecté, et, dans l'esprit de la loi, c'est
clairement dit que les budgets nécessaires seront disponibles pour... les
ressources nécessaires seront disponibles pour le comité en question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Y a-t-il d'autres interventions sur l'article
15.0.5? Donc, je serais prête à mettre aux voix l'article 4. Par appel nominal,
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Donc, M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Contre.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Contre.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Contre.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 4, tel qu'amendé...
La Secrétaire
: Et
vous, Mme Grondin?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Je suis désolée. Donc, l'article 4,
tel qu'amendé, est adopté. Nous passons à l'article 5. M. le ministre, je
vous invite à en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Charette : Parfait. Donc, l'article 5
se lirait ainsi... Juste être certain d'avoir la bonne version. L'avantage
d'être en partie numérique, en partie papier... Voilà, donc, je m'en assure. Merci.
Donc, il se lit ainsi :
L'intitulé de la section II.1 qui précède
l'article 15.1 de cette loi est modifié par le remplacement de «vert » par
«d'électrification et de changements climatiques».
Donc, il se lirait, là, tout simplement
comme étant le Fonds d'électrification et de changements climatiques.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Charette : ...définition,
on a eu l'occasion à maintes reprises, au cours des derniers mois... que
l'atteinte de nos cibles, de nos objectifs va notamment... pas exclusivement,
mais notamment, miser beaucoup sur l'électrification. On veut mettre de l'avant
cette fierté qui est celle de tout le Québec, c'est-à-dire son <pouvoir...
M. Charette : ...
que
l'atteinte de nos cibles, de nos objectifs va notamment... pas exclusivement,
mais notamment miser beaucoup sur l'électrification. On veut mettre de l'avant
cette fierté qui est celle de tout le Québec, c'est-à-dire son >pouvoir
hydroélectrique. Donc, on trouve important de l'insérer dans le titre du fonds
lui-même pour illustrer cette fierté-là. Mais, dans les groupes que nous avons
entendus, on s'est aussi fait rappeler, à juste titre, en fait, ce n'était pas
nécessaire, c'était un acquis, comme quoi il y a d'autres sources d'énergie
renouvelable également. Mais on veut insister sur cette fierté qu'a le peuple
québécois pour son hydroélectricité.
Et, fondamentalement aussi, c'était
nécessaire de rappeler pourquoi ce fonds-là existe. C'était et c'est pour
lutter contre les changements climatiques. C'est important de le rappeler,
parce que, malheureusement, le Fonds vert, tel qu'il existe, n'offrait pas de
balises ou, sinon, très peu. On l'a vu, un ministère avait besoin d'un budget
d'appoint, souvent avait l'occasion de piger dans le Fonds vert même si les
mesures financées n'engendraient pas systématiquement des réductions de gaz à
effet de serre. En fait, la majorité, malheureusement, des mesures financées
n'ont pas engendré les résultats escomptés. Donc, nous, on ne veut plus qu'il y
ait d'équivoque. C'est un fonds qui va contribuer à la lutte aux changements
climatiques. Donc, c'est important de l'instaurer dans le nom. Donc, on parlera
dorénavant, là, du Fonds d'électrification et des changements climatiques.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière et M. le député de Robert-Baldwin.
• (16 h 50) •
M. Gaudreault : O.K., bien,
moi, je propose de suspendre l'adoption de cet article parce qu'on n'a pas
étudié le fond des choses, c'est le cas de le dire, le fond du Fonds vert. Puis,
quand on aura disposé des articles sur la gestion, sur le pourquoi et le
comment du fonds, on verra comment on l'appelle.
Donc, moi, je propose qu'on suspende
l'adoption de cet article-là parce que peut-être qu'on va y trouver d'autres
missions, d'autres points. Peut-être qu'on va clarifier un certain nombre de
choses. Peut-être qu'on aura la chance d'avoir le plan sur l'économie verte et
qu'on pourra s'y référer. Mais, pour l'instant, il m'apparaît prématuré qu'on
vote le titre d'un fonds sur lequel on n'a pas encore discuté. Alors, on verra
quelle orientation prendront nos discussions, les amendements potentiels ou pas
qu'on adoptera.
Moi, j'attendrais avant d'adopter cet
intitulé. C'est pratique courante aussi. On a déjà vu ça, là, qu'on attend de
discuter du fond avant d'adopter des intitulés. Donc, moi, je propose de
suspendre l'étude de cet article.
M. Charette : ...pas de consentement
pour deux raisons. D'une part, on avait convenu, et c'était à la demande
expresse des oppositions, de procéder dans l'ordre. Donc, nous procéderons dans
l'ordre. Et le titre peut très <bien...
M. Gaudreault : ...des
intitulés. Donc, moi, je propose de suspendre l'étude de cet article.
M. Charette : ...
consentement
pour deux raisons. D'une part, on avait convenu, et c'était à la demande
expresse des oppositions, de procéder dans l'ordre. Donc, nous procéderons dans
l'ordre. Et le titre peut très >bien être convenu compte tenu des propos
qui ont déjà été échangés. Donc, procédons dans l'ordre, comme l'opposition l'a
demandé. Donc, débattons de cet article 5, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, pour suspendre...
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, procéder dans l'ordre, ça veut dire de procéder avec logique.
Alors, on ne peut pas adopter un titre avant qu'on ait discuté du fond du
dossier. Alors, ce n'est pas de ne pas procéder dans l'ordre. Je demande juste
de suspendre l'article 5. On va l'étudier une fois qu'on aura discuté du
fond des choses. Je ne dis pas que je suis contre ou que... Moi, ce que je
veux, c'est que je veux étudier d'abord la question du fond des choses. Moi, j'ai
appris une chose. Quand j'ai fait mes études universitaires, là, mes profs me disaient :
Quand tu fais un travail, tu termines par l'introduction et par le titre parce
qu'il faut que tu aies bien fait toute ta logique, ta démonstration, après ça
tu vas pouvoir le présenter dans ton introduction. C'est un peu la même chose.
Alors, on va faire tout le travail sur le Fonds
vert qui, peut-être, mutera vers un fonds d'électrification et de changements
climatiques. Une fois qu'on en aura disposé, bien là, on y donnera un titre. Sinon,
on va être obligés de voter sur quelque chose dont on ne sait pas exactement
quelle allure ça prendra. C'est comme si le ministre essayait de nous lier les
pieds et les mains avant, parce que, là, si on l'adopte tout de suite, puis ça
devient effectivement le Fonds d'électrification et de changements climatiques,
bien là, il va toujours se référer... On commence à le connaître, le ministre,
il va toujours se référer, après ça, à : Ah! bien, vous l'avez voté, Fonds
d'électrification et de changements climatiques, donc il faut que vous soyez
cohérents, les députés de l'opposition. C'est sûr qu'il va nous sortir ça.
Donc, moi, ce que je dis, c'est... Ça ne
lui coûte pas plus cher de suspendre l'adoption de l'article 5 puis, de
toute façon, ça correspond à notre volonté de procéder dans l'ordre. Procéder
dans l'ordre, ça veut dire d'étudier le fond des choses avant d'adopter le
titre. C'est la moindre des choses.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : ...les très
longs débats tenus par l'opposition. Ce n'était pas le gouvernement, au départ,
qui faisait cette demande-là. Je me souviens le plaidoyer plein de vigueur de
la collègue de Maurice-Richard, qui a même empêché, par
exemple, la collègue de Mercier de procéder de cette façon-là. Soit, si on fait
ça, on fait un désaveu très, très clair des plaidoiries qui ont été faites par
l'opposition officielle. Donc, soit on procède à ce désaveu, soit on étudie
l'article 5, parce que nous sommes rendus à l'article 5. Donc, à la
limite, ce débat a déjà eu lieu. Donc, procédons par ordre comme il avait été
convenu à la demande des oppositions et <étudions...
M. Charette : ...
soit on étudie l'article 5, parce que nous sommes rendus à
l'article 5. Donc, à la limite, ce débat a déjà eu lieu. Donc, procédons
par ordre comme il avait été convenu à la demande des oppositions et >étudions
l'article 5.
M. Leitão : Puisque l'opposition
officielle a été invoquée, juste mentionner que non, moi, je suis tout à fait
d'accord avec la position du collègue de Jonquière. Nous avons plusieurs
questions sur l'article 6, donc, sur le Fonds vert, qui s'appellerait maintenant
quelque chose d'autre. Alors, discutons du fond de la question. Et ça ne remet
en question aucunement les positions que ma collègue la députée de Maurice-Richard a prises avant. Non, nous sommes tout à fait
d'accord pour procéder comme le collègue de Jonquière le suggère.
M. Charette : ...suivante dans
ce cas-là. Ce que dit le collègue maintenant, c'est ce que nous disions depuis
le début. On a voulu collaborer de cette façon-là. On a donné raison après un
long... pas donné raison, mais on a laissé du lousse après un long plaidoyer de
l'opposition officielle. Si l'opposition officielle admet aujourd'hui que ce
long plaidoyer n'avait pas sa place et que l'on peut y aller selon le bon ordre
des choses, je n'ai aucun, aucun problème à passer à l'article 6. Mais je
rappellerai le temps qu'a pu prendre la collègue de Maurice-Richard
pour dire : Non, non, non, on ne peut pas sauter d'un article à l'autre.
Je me souviens des interventions qui avaient été faites. Mais si, aujourd'hui,
l'opposition offre une façon différente de collaborer, moi, je ne m'y oppose
pas. Je ne m'y oppose pas, mais il faut admettre qu'on se régissait jusqu'à maintenant
suite aux propos de la collègue de Maurice-Richard. Mais,
si l'opposition officielle a évolué, je suis le premier ravi.
La Présidente (Mme
Grondin) :Parfait. Merci. Donc, je
comprends que je pourrais obtenir un consentement pour suspendre l'article 5.
Est-ce que j'ai un consentement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre, on a un
consentement?
M. Charette : ...on a perdu
sans doute de longues minutes à entendre la collègue de Maurice-Richard
par la suite.
La Présidente (Mme
Grondin) :Est-ce qu'il y a un consentement
pour suspendre l'article 5 puisque c'est un intitulé?
M. Charette : ...dès le départ.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, sautons à l'article 6. Il y a
donc consentement. L'article 5 est suspendu. Donc, <s'il vous plaît,
>M. le ministre, je vous invite à lire l'article 6, s'il vous plaît.
M. Charette : Cependant, les
oppositions vont voir qu'on ne peut pas reporter indéfiniment, parce qu'on fait
référence à la nouvelle appellation aussi et, à cet article-ci, on va
l'étudier.
Donc, les articles 15.1 et 15.2 de cette
loi sont remplacés par les suivants :
«Est institué le Fonds d'électrification
et de changements <climatiques...
M. Charette : ... parce
qu'on fait référence à la nouvelle appellation aussi, et, à cet
article-ci,
on va l'étudier.
Donc, les articles 15.1 et 15.2 de
cette loi sont remplacés par les suivants :
«Est institué le Fonds
d'électrification et de changements >climatiques.
«Ce fonds est affecté au financement, dans
le respect des principes, des orientations et des objectifs établis dans la
politique cadre sur les changements climatiques, de toute mesure visant la
lutte contre les changements climatiques, notamment au moyen de
l'électrification, ainsi que des activités du ministre en cette matière.»
Une voix
: ...
La Présidente
(Mme Grondin) :...l'article 6.
M. Birnbaum : Oui, je
comprends. Je pose la question, si on est sur l'article 6.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui.
M. Charette : Oui, oui, tout
à fait. Il faut suivre. Donc, le fonds sert notamment... Je répète :
«Le fonds sert notamment à financer des
activités, des projets ou des programmes visant à stimuler l'innovation
technologique et sociale, la recherche et le développement, l'acquisition de
connaissances, l'amélioration des performances ainsi que la sensibilisation et
l'éducation de la population en matière de lutte contre les changements
climatiques.
«Les sommes portées au crédit du fonds
peuvent, en outre, être utilisées pour l'administration et le versement de
toute aide financière prévue par un programme élaboré par le gouvernement ou
par le ministre, ou par tout autre ministre ou organisme public partie à une
entente conclue en vertu de l'article 15.4.3 ou à qui un mandat a été
confié en vertu de cet article.»
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Est-ce que vous souhaitez présenter l'article avec des commentaires ou plaider?
M. Charette : En fait, c'est
un autre bel article, naturellement, avec des précisions qui sont nécessaires
quant à la vision, quoiqu'on l'avait déjà définie en partie... qu'est-ce que la
lutte aux changements climatiques. On voit que, oui, il y a une référence
naturelle à la diminution des émissions de gaz à effet de serre, mais on voit
aussi que c'est beaucoup plus large que ça, notamment en réitérant l'importance,
pour nous, et bien, bien illustrée par le collègue de Bourget... la référence à
l'importance de la sensibilisation, l'éducation de la population, parce que le gouvernement,
lui seul, n'y parviendra pas. On l'a dit à plusieurs reprises. On fait
référence aussi à ce qui a déjà été mentionné. Il y a des ententes, il y a des
partenariats qui peuvent être conclus.
Mme Ghazal : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Désolé, je ne comprends pas...
Mme Ghazal : ...la question,
puis j'essaie de me rappeler... Le ministre n'a pas lu les commentaires qui
sont dans le cahier du député, je pense, à la page 43, là. Je l'ai ici
devant moi.
M. Charette : C'est-à-dire,
je les résumais.
Mme Ghazal : Parce que c'était
la pratique qu'on avait dit, qu'on lit l'article et on lit les commentaires.
M. Charette : Je les
résumais dans mes mots.
Mme Ghazal : C'est la
pratique qu'on a faite depuis le début.
• (17 heures) •
M. Charette : Donc, très,
très simplement, c'est ce que je résumais, là, l'article 5... juste <adapter
ici, voilà...
>
17 h (version révisée)
<17933
Mme
Ghazal : ...c'est la pratique qu'on a faite depuis le début.
M. Charette : Donc,
très,
très simplement, c'est ce que je résumais, l
'article 5,
l'article...
juste >adapter ici. Voilà.
Une
voix : ...
M. Charette : Oui, j'essaie de...
avec le bon lien. Malheureusement, je n'ai pas le bon lien sous les yeux, je
vais tout simplement emprunter le lien du collègue. Donc : Le nouvel
article 15.1 prévoit que l'existence Fonds vert est continuée sous le nom de
Fonds d'électrification et de changements climatiques.
Ce fonds serait dorénavant affecté
exclusivement au financement de mesures visant la lutte contre les changements climatiques.
La notion, c'est ce que j'expliquais dans mes mots, la notion de
lutte contre les changements climatiques a ici le sens que lui donne le
deuxième alinéa du nouvel article 10.1, inséré par l'article 1 du projet
de loi. La gestion des matières résiduelles et la gouvernance de l'eau
relèveraient dorénavant de l'autre fonds spécial sous la responsabilité du
ministre, soit le Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique
de l'État.
Cet article prévoit que les mesures de
lutte contre les changements climatiques qui seront financées par ce fonds
devront être choisies dans le respect des principes, des orientations et des
objectifs établis dans la politique-cadre sur les changements climatiques
prévus à l'article 46.3 de la Loi sur la qualité de l'environnement
(chapitre Q-2), remplacé par l'article 16 du projet de loi. Le fonds
servira également à financer les activités du ministère en matière de lutte
contre les changements climatiques et l'électrification, soit les activités du sous-ministériat
à la lutte contre les changements climatiques.
Le troisième alinéa fournit des exemples
de mesures que le fonds pourra financer. Cet alinéa reprend en grande partie le
contenu de l'actuel troisième alinéa de cet article, en ajoutant notamment la
notion d'innovation sociale à celle d'innovation technologique.
Enfin, le dernier alinéa prévoit que le
fonds pourra être utilisé pour l'administration et le versement d'aide
financière dans le cadre d'un programme du gouvernement, du ministre ou de tout
autre ministre ou organisme public partie à une entente conclue en vertu de
l'article 15.4.3 ou à qui un mandat a été confié en vertu de cet article.
Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Souhaitez-vous poursuivre pour
ajouter certains commentaires?
M. Charette : Bien, en fait,
c'était une belle description, mais sinon mentionner aussi dans mes mots, il y
a une garantie maintenant de respect par rapport à ce qu'est les changements
climatiques, comment nous les définissons, notamment. Donc, on ne pourra plus
financer, comme c'est le cas actuellement, malheureusement, ou comme c'était le
cas sous l'administration précédente, des projets qui n'ont pas d'impact réel
en lien avec les changements <climatiques...
M. Charette : ...
ce
qu'est les changements climatiques, comment nous les définissons, notamment.
Donc, on ne pourra plus financer, comme c'est le cas actuellement,
malheureusement, ou comme c'était le cas sous l'administration précédente, des
projets qui n'ont pas d'impact réel en lien avec les changements >climatiques.
Donc, un projet, pour être financé, devra se fixer des objectifs précis et
devra les rencontrer.
Ce qui est intéressant à travers l'amendement,
à travers ces nouvelles possibilités, on inclut «sociale» aussi. Oui, il y a
des innovations technologiques. Naturellement, on sera intéressés à les
soutenir lorsqu'elles feront une différence, mais il ne faut pas sous-estimer,
c'est ce que j'allais mentionner tout à l'heure, le rôle de la population, le
rôle des regroupements, organismes de la société civile aussi, qui, à travers
leur pédagogie propre, à travers leur mobilisation, vont aussi aider... je dis
«le gouvernement», mais il faudrait dire «la société québécoise» à atteindre
ses objectifs. Donc, on vient clarifier, là, des éléments importants pour la
suite des choses.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Écoutez, ça ne vous surprendra pas que je vous dise que nous
avons quelques amendements à proposer. On va commencer par un amendement, mais,
avant d'y arriver, je pense que c'est important de poursuivre un peu dans la lignée
que le collègue de Jonquière avait commencée, parce qu'ici on veut renommer le
fonds, de Fonds vert à Fonds d'électrification et changements climatiques.
Fonds de changements climatiques, écoutez,
très bien, on en discutera, mais c'est tout à fait ce que nous voulons faire.
Maintenant, l'électrification, comme l'a
dit le Pr Pineau, c'est un moyen pour atteindre un résultat. Ce n'est pas
une fin en soi. Et donc, à notre avis, c'est très réducteur d'inclure dans le
titre, et donc dans la mission de ce fonds-là, le mot même «électrification».
Tout à fait d'accord avec l'électrification, c'est un moyen puissant, mais
c'est un moyen, ce n'est pas une fin en soi.
L'autre chose que j'aimerais aussi
mentionner, parce que ça a été mentionné plusieurs fois par M. le ministre
aujourd'hui, même hier et avant-hier, au sujet du Fonds vert tel qu'il existe
aujourd'hui, le Fonds vert tel qu'il a été mis en place par le gouvernement, et
tout ça, et comme si c'était épouvantable auparavant... bon, on en discutera de
ça aussi, mais juste rappeler que, quand même, ça a pas mal changé en 2016.
Et la loi n° 102, qui a d'ailleurs été votée, je
dirais, pas à l'unanimité, mais que les trois partis représentés à
l'Assemblée avaient, à ce moment-là, voté pour, incluant la Coalition avenir <Québec...
M. Leitão : ...
la loi
n°
102, qui a d'ailleurs été votée, je
dirais, pas à l'unanimité, mais que les trois partis représentés à
l'Assemblée avaient, à ce moment-là, voté pour, incluant la Coalition avenir >Québec,
incluant le député de Deux-Montagnes à l'époque, actuel ministre de
l'Environnement, qui avait voté pour la loi n° 102... et la loi n° 102
changeait déjà considérablement les pratiques qui existaient avant 2016. Si on
veut faire le procès de tout ce qui s'est passé avant 2016, faisons-le,
mais je vous dis que ça a pas mal changé après 2016.
Maintenant, c'est important,
l'électrification, mais la lutte aux changements climatiques ne peut pas se
limiter à cela. L'énergie hydroélectrique, que nous possédons au Québec, n'est
pas la seule source d'énergie. Et si, en effet, on voulait électrifier mur à
mur, comme semble être le souhait du gouvernement, il n'y aura pas assez
d'énergie, là. Hydro-Québec elle-même a mentionné, je pense, lorsqu'ils se sont
présentés ici, qu'il va falloir qu'on soit prudents à cet égard-là. Oui, on
souhaite électrifier, mais notre action ne peut pas se limiter à ça.
Alors, tout d'abord, j'aimerais savoir
quelle est la... comment le ministre réagit à ce que je viens de dire au sujet
de l'électrification avant d'y aller avec un amendement que nous avons à
proposer, d'ailleurs, amendement qui est déjà sur Greffier, mais, pour
l'instant, j'aimerais juste voir comment on peut initier ce dialogue.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Ça me fera
plaisir de réagir. Le collègue ne sera pas surpris de m'entendre dire que je
suis complètement en désaccord par rapport à sa vision sur le Fonds vert, sinon
on ne serait pas réunis ici aujourd'hui pour pouvoir changer des façons de
faire.
Mais, pour ce qui est de
l'hydroélectricité, je suis entièrement, entièrement d'accord. Non seulement je
l'ai dit tout à l'heure, mais c'est dans l'article lui-même. Je vais inviter le
collègue à relire ou je vais relire le premier alinéa, en lisant : Le «fonds
est affecté au financement, dans le respect des principes, des orientations et
des objectifs établis dans la politique cadre sur les changements climatiques,
de toute mesure visant la lutte contre les changements
climatiques — et c'est là où ça devient
intéressant — notamment au moyen de l'électrification — donc,
le terme «moyen» que le collègue a employé, il est retenu dans le libellé
lui-même — ainsi que des activités du ministre en cette matière.»
Et ce que je disais tout à l'heure en
guise de présentation générale de l'article, il est clair que l'hydroélectricité,
l'électricité n'est pas le seul <moyen...
M. Charette : ...que le
collègue
a employé, il est retenu dans le libellé lui-même
— ainsi que
des activités du
ministre en cette matière.»
Et ce que je disais
tout à
l'heure en guise de présentation générale de
l'article, il est clair que
l'hydroélectricité, l'électricité n'est pas le seul >moyen, mais
c'est très certainement... Et on le voit dans la population, il y a déjà eu des
sondages, d'ailleurs, à ce niveau-là, il y a une très, très grande fierté au Québec
liée au fait que l'essentiel de notre énergie est produit par l'entremise de l'hydroélectricité.
Hydro-Québec est une source de fierté lorsqu'on réalise tout le chemin parcouru
au fil des décennies. L'hydroélectricité est une source de fierté aussi. Donc,
dans le titre du fonds, on fait référence à cette fierté.
Oui, il y aura beaucoup d'électrification.
Non, on ne pourra pas tout électrifier, Hydro-Québec, effectivement, l'a
mentionné. Mais je rappellerais aux collègues que, dans la stratégie, non pas gouvernementale,
mais dans le plan stratégique d'Hydro-Québec 2020‑2030, il est question de cet
enjeu-là, la capacité. Est-ce qu'on peut davantage électrifier? Oui et non, pas
parce qu'on veut tout électrifier, ce n'est pas possible. Et on peut davantage
électrifier sans pour autant, du jour au lendemain, avoir à construire de
nouveaux barrages. Pourquoi? Parce qu'on veut beaucoup miser sur l'efficacité
énergétique, notamment.
• (17 h 10) •
Donc, le «notamment au moyen de» est
clairement mentionné pas uniquement dans mes propos, mais dans l'article
lui-même. Donc, ce n'est pas exclusif. Et on aura largement l'occasion, dans la
politique-cadre, de parler de gaz naturel renouvelable, d'énergie solaire, de
l'éolien également, donc plusieurs sources d'énergie. Mais l'hydroélectricité,
au Québec, jouera toujours un rôle prépondérant.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien, merci. Mais
dans cette optique-là de lutte aux changements climatiques, encore une fois, je
reviens sur le fait que l'électrification, c'est un moyen, ce n'est pas une fin
en soi, mais ce qui est important à considérer, et à débattre, et à discuter, c'est
la consommation de l'énergie elle-même. Qu'elle vienne de l'hydroélectricité ou
qu'elle vienne d'une autre source, c'est la consommation de l'énergie
elle-même, donc la façon dont notre société est organisée, mais c'est ça qui
devrait être, à mon avis, au centre d'un véritable plan de lutte aux
changements climatiques.
Nous ne sommes plus dans une période où on
pourrait limiter la question de l'environnement à quelques mesures
sectorielles. Nous sommes dans un environnement — parler
d'environnement — où il nous faut une approche globale, une <approche...
M. Leitão : ...
on
pourrait limiter la question de l'environnement à quelques mesures
sectorielles. Nous sommes dans un environnement — parler
d'environnement — où il nous faut une approche globale, une >approche
globale qui comprend ou qui tourne autour de la consommation d'énergie et la
nécessité de revoir les fondements mêmes de la façon dont on consomme
l'énergie. L'énergie hydroélectrique, elle est là, elle existe, elle est très importante,
mais c'est une source d'énergie dont nous devons bien nous servir, bien sûr,
mais elle n'est pas la seule. Et donc notre réflexion, à mon avis, doit
commencer par un moyen de revoir la façon dont on s'est organisé et la façon
dont on consomme l'énergie dans son ensemble. Et ça nous amènera à peut-être un
certain constat qui fera en sorte qu'on doive aller beaucoup plus loin que
juste l'électrification.
Alors, Mme la Présidente, ça ne vous
surprendrait pas, bien sûr, que dans cet esprit-là nous avons...
M. Charette : ...permets,
étant donné...
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous permettez...
M. Charette : ...avant de
déposer l'amendement, juste répondre à ce qu'il mentionnait.
Sur le fond, je suis entièrement,
entièrement d'accord, et d'ailleurs on prépare notre politique-cadre dans cette
perspective-là. Le collègue faisait mention de l'efficacité énergétique. Je lui
rappellerai que c'est aussi un moyen. L'efficacité énergétique est un moyen au
même titre que l'électrification est un moyen. Donc, d'accord sur le fond. Ça
n'affecte pas, par contre, la compréhension que nous devons avoir de l'article,
le 6, que nous étudions maintenant. Mais sur le fond, et c'est clairement
mentionné mot pour mot, tout ne peut pas reposer sur l'électrification.
M. Leitão : Je vous dirais que
tout ne doit pas reposer sur l'électrification, c'est un moyen comme d'autres.
Et d'ailleurs j'aimerais revenir sur une chose que vous avez mentionnée, M. le
ministre, parce que ce n'est pas la première fois non plus, et d'ailleurs votre
gouvernement, à commencer par le premier ministre lui-même, utilise souvent ces
termes-là... et c'est très bien, là, on parle beaucoup de fierté. Et je n'ai
rien contre la fierté, mais on ne peut pas mettre en place un plan de lutte aux
changements climatiques efficace basé sur la fierté. On doit aller plus loin. On
doit aller plus loin, beaucoup plus loin que ça. Et donc c'est pour cela que je
pense qu'on doit commencer par regarder la consommation même d'énergie.
M. Charette : ...une confusion
qui semble être <présente...
M. Leitão : ...
On
doit aller plus loin, on doit aller plus loin, beaucoup plus loin que ça. Et
donc c'est pour cela que je pense qu'on doit commencer par regarder la
consommation même d'énergie.
M. Charette : ...une
confusion qui semble être >présente chez le collègue. Là, on parle du
nom du fonds, on parle aussi de la politique-cadre, mais ce sont deux choses
différentes. Le fonds sera un outil pour réaliser la politique-cadre, mais il
ne faut pas... Je veux dire, ce n'est pas la même chose. La politique-cadre, c'est
une chose; le fonds, c'en est une autre; le plan de mise en oeuvre, c'en sera
une autre.
Ce sont des éléments qui sont liés, oui,
mais il ne faut pas confondre le fonds avec la politique-cadre. Donc, lorsque
le collègue mentionne : Il ne faut pas... Dans une politique-cadre, il ne
faudrait pas qu'il n'y ait que ça, je suis entièrement, entièrement d'accord.
Mais là on parle du fonds, qui sera un des moyens, pas le seul, mais un des
moyens de financer la politique-cadre.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien.
Et, dans cet ordre d'idées là, alors je pense que, dès le départ, mentionner
que le fonds s'appellerait dorénavant le Fonds d'électrification et de
changements climatiques, c'est réducteur parce qu'on limite la portée du fonds
à l'électrification, je pense, plutôt que de mettre l'accent, et l'emphase, et l'importance
sur les changements climatiques. Donc, je pense que c'est surtout ça qu'on
devrait faire. Écoutez, je ne sais pas si les collègues ont quelque chose à
ajouter avant que je passe à l'amendement. Sinon, je peux passer à l'amendement.
Est-ce que...
La Présidente
(Mme Grondin) : Bien, en fait, si vous... Est-ce que vous
déposez clairement un amendement maintenant?
M. Leitão : Oui, je
compte le faire. D'ailleurs, il est déjà sur Greffier. Mais, avant de le
déposer, si les collègues ont des remarques générales à faire sur l'article 6...
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est parce qu'on s'est dit que si... L'amendement
est relié au droit de parole. Donc, si vous permettez à d'autres collègues, ils
pourraient déposer un amendement. Donc, c'est...
M. Leitão : Bon, alors,
dans ce cas...
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, je vous invite, si vous souhaitez
déposer un amendement, à le faire maintenant.
M. Leitão : Donc, je
dépose l'amendement, Mme la Présidente, et la discussion suivra.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait.
Donc, nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 17)
>
(Reprise à 17 h 19)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le député
de Robert-Baldwin, vous avez déposé un amendement qui est disponible déjà sur
le Greffier, à l'article 5... à l'article 6, pardon, à
l'article 15.1. Donc, je vous invite à en faire la lecture, s'il vous
plaît.
M. Leitão : Très bien, Mme la
Présidente. Alors donc, on est à l'article 6, article 15.1 de la Loi
sur le Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. L'article 15.1,
de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs, introduit par l'article 6 du projet de loi, est modifié à son
premier alinéa :
• (17 h 20) •
1° par l'ajout après les mots «lutte
contre les changements climatiques» des mots «, l'adaptation aux changements
climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre,»;
2° par la suppression des mots «notamment
au moyen de l'électrification»;
3° par l'ajout après les mots «ainsi que
des activités du ministre» des mots «et du comité consultatif»;
4° par l'ajout, à la fin de l'alinéa, des
mots «Il priorise le contrôle des émissions produites sur le territoire
québécois.»
Alors, l'article, tel que modifié, ou, en
tout les cas, le premier alinéa, tel que modifié, se lirait comme ceci :
«Ce fonds est affecté au financement, dans
le respect des principes, des orientations et des objectifs établis dans la
politique-cadre sur les changements climatiques, de toute mesure visant la
lutte contre les changements climatiques, l'adaptation aux changements
climatiques et la réduction des gaz à effet de serre ainsi que des activités du
ministre et du comité consultatif en cette matière. Il <priorise...
M. Leitão : ...
objectifs
établis dans la politique-cadre sur les changements climatiques, de toute
mesure visant la lutte contre les
changements climatiques, l'adaptation
aux changements climatiques et la réduction des gaz à effet de serre ainsi que
des activités du ministre et du comité consultatif en cette matière. Il >priorise
le contrôle des émissions produites sur territoire québécois.»
Voilà, ça, c'est l'amendement que nous
proposons. Maintenant, pourquoi nous proposons un tel amendement? Parce qu'on
est, donc, au tout début de notre discussion sur le nouveau Fonds
vert — appelons-le comme ça pour l'instant — et je pense
que, dès le début, il est important d'être clair sur ce qu'on veut faire, de
quel est notre objectif. Et je pense que notre objectif doit être vraiment
centré sur la lutte contre les changements climatiques, bien sûr, mais aussi
l'adaptation aux changements climatiques.
Je pense que l'adaptation... parce que les
changements sont déjà là, il y a déjà des effets qui se font sentir, qui se
font sentir partout sur la planète, partout au Québec. Ce n'est pas seulement
une question des grandes villes ou des grandes villes industrielles. Je pense
que nos concitoyens qui habitent aux Îles-de-la-Madeleine, par exemple, ou en
Gaspésie sont très, très, très bien au courant de l'effet pratique des
changements climatiques sur l'érosion des berges et donc la façon dont l'océan
Atlantique a déjà changé. Donc, l'adaptation aux changements doit faire partie
aussi de la mission de ce nouveau fonds.
Et, bien sûr, la réduction des émissions
de gaz à effet de serre... parce que c'est ça, comme dirait l'autre, c'est ça
qui est ça. Ce qui nous a mis dans ce pétrin où nous nous trouvons aujourd'hui,
ce sont les émissions de gaz à effet de serre. Et donc, ce qu'on doit faire,
c'est de réduire, de diminuer ces émissions-là, donc ça va faire partie de la
mission de ce fonds-là.
Et les activités de ce fonds, donc, comme
on en a amplement discuté dans les heures qui ont précédé, le comité
consultatif doit aussi être partie prenante dans cette discussion-là.
Et puis, finalement, c'est important de le
mentionner à la fin de ce premier alinéa, que le fonds, là, doit... La priorité
des priorités... tout dans la vie ne peut pas être prioritaire, sinon il n'y a
pas de priorité, mais la priorité doit être le contrôle des émissions de gaz à
effet de serre sur notre territoire, et donc c'est à ça que ce nouveau Fonds
vert doit servir.
Alors, pour l'instant, <moi...
M. Leitão : ...tout dans la
vie ne peut pas être prioritaire, sinon
il n'y a pas de priorité, mais
la priorité doit être le contrôle des
émissions de gaz à effet de serre
sur notre
territoire, et donc c'est à ça que ce nouveau
Fonds
vert doit servir.
Alors, pour l'instant, >moi,
j'arrête ici. J'aimerais voir comment M. le ministre réagit. Et puis aussi, si
les collègues, par la suite, veulent intervenir, ça me fera plaisir.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Merci au collègue pour l'amendement. Il y a des éléments intéressants,
effectivement, qu'on pourra discuter. On ne pourra pas adopter intégralement
l'article, mais il y a certainement des... c'est-à-dire l'amendement, mais il y
a certainement une portion qui, elle, serait possible.
La dernière portion, lorsqu'«il priorise
le contrôle des émissions produites sur le territoire québécois», c'est dans le
discours du gouvernement. On préférera toujours procéder aux réductions au
Québec plutôt que d'acheter des crédits. Donc, la bourse du carbone offre cette
souplesse-là, mais c'est certainement à l'avantage du Québec de générer des
réductions sur le territoire du Québec. Donc, cette phrase-là, on pourrait
l'accepter dans son intégralité.
Mais là les autres modifications, dans
certains cas, pas sur le fond... Si on regarde l'adaptation aux changements
climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, je nous
référerai à l'article 1, à un amendement qui a déjà été débattu, accepté.
La définition, à 10.1, s'y retrouve déjà. Donc, ça, on ne l'ajouterait pas ici.
«Notamment au moyen de l'électrification»,
vous comprendrez qu'on ne peut pas enlever cette référence-là, parce que, même
à 10.1, tel qu'on l'a convenu, on lit aussi «notamment au moyen de
l'électrification». Donc, c'est une suite logique.
Donc, on pourrait très, très rapidement
convenir d'accepter la phrase en question. Il faudra, par contre, retirer les
deux éléments, là, qui étaient aussi mentionnés.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Bon, oui, merci de
votre offre, là, mais, pour nous, les changements que nous proposons
constituent un tout et... Non, pour nous, c'est très important, les... surtout
l'adaptation. Je sais qu'on a déjà parlé de l'adaptation auparavant, on l'a
déjà même inscrit dans certains articles, etc., mais je pense qu'ici dans la...
quand on parle de la mission du nouveau Fonds vert, je pense que c'est
important de le préciser.
M. Charette : ...que le
collègue puisse prendre la décision, là, qu'il jugera nécessaire, mais, avec ce
libellé-là, il se restreint davantage, qu'est-ce qu'on a convenu à 10.1. 10.1
est nettement plus intéressant que la seule description qui en est <faite
là...
M. Charette : ...
puisse prendre la décision, là, qu'il jugera nécessaire, mais, avec ce
libellé-là, il se restreint davantage, qu'est-ce qu'on a convenu à 10.1. 10.1
est nettement plus intéressant que la seule description qui en est >faite
là. Donc, comme je vous dis, ce n'est pas sur le fond, je vous dis juste que
les discussions qui ont déjà eu cours nous donnent une portée plus grande que
ce qui est proposé maintenant. Donc, ce n'est pas du tout, du tout sur le fond.
Je le ramène juste à l'article 1, 10.1, qui a été convenu. Et je pense
que, rapidement, on pourra convenir, là, que c'est plus intéressant tel que
libellé à cet endroit-là.
M. Leitão : Bien, écoutez,
je pense qu'on est ici dans le domaine de préciser ce à quoi <le fonds...
>les fonds qui sont dans le fonds seront affectés. Et donc je pense que
ça serait tout à fait pertinent de le maintenir. Donc, je maintiens que notre
formulation, c'est un tout, et je maintiens aussi que cela serait une bonne
amélioration aux activités de ce nouveau fonds...
M. Charette : En tout
respect, c'est une question de perception, mais clairement, ce serait un recul.
J'invite sincèrement le collègue à lire 10.1. Ce serait dommage de débattre un amendement
sur une malinterprétation, une mauvaise interprétation d'un article qui a été
convenu. Et le collègue dit : C'est un tout. Là aussi, je pense que le
collègue nous pénaliserait tous en ce sens que, si on peut bonifier
l'amendement avec une phrase qui peut être très pertinente, celle que je mentionnais,
donc c'est préférable d'y aller par morceau, en quelque sorte. Si c'est un
tout, si l'opposition officielle le maintient comme un tout, c'est dommage,
mais ça va être battu.
Si l'opposition officielle reconnaît que
la première partie, elle est réglée, que l'on pourrait ajouter la dernière
phrase... Et vous comprendrez que c'est le programme du gouvernement de miser
notamment sur l'électrification. Donc, non, d'aucune façon, on ne peut le
retirer.
Je n'ai pas abordé la question du comité
consultatif, mais le comité consultatif ne sera pas mêlé aux prises de décision
sur le fonds. Il pourra toujours la commenter et produire des avis, émettre des
commentaires, mais le comité consultatif, ce n'est pas son mandat. D'ailleurs,
son mandat, on a réglé cet élément-là. Le mandat du comité n'est pas de gérer
ou d'administrer le fonds en question.
• (17 h 30) •
Donc, il y a des éléments qu'on doit
impérativement enlever. D'autres, c'est parce qu'on trouve une meilleure
définition ailleurs et que c'est deux... On ne peut pas <avoir deux définitions...
>
17 h 30 (version révisée)
<195
M.
Charette : ...cet élément-là. Le mandat du comité n'est pas de gérer
ou d'administrer le fonds en question. Donc,
il y a des éléments qu'on
doit impérativement enlever, d'autres, c'est
parce qu'on trouve une
meilleure définition
ailleurs et que ces deux... on ne peut pas >avoir
deux définitions contraires dans un même projet de loi. Et il y a cette
dernière phrase qu'on pourrait volontiers consentir à ajouter, étant donné que
ça fait partie et des intentions du gouvernement et du discours actuel du gouvernement.
M. Leitão : Très bien.
La Présidente (Mme
Grondin) :Peut-être, je souhaiterais
juste vous relire l'article 10.1, la définition qui a été convenue, là. L'article
est encore en suspens, mais si ça peut... Donc, ici, on dit : «La lutte
contre les changements climatiques comprend l'ensemble des mesures visant à
réduire, à limiter ou à éviter des émissions de gaz à effet de serre, notamment
au moyen de l'électrification, à retirer de tels gaz de l'atmosphère, à
atténuer les conséquences environnementales — c'est ce qu'on a
rajouté — économiques et sociales de telles mesures, de même qu'à
favoriser l'adaptation aux impacts du réchauffement planétaire et des
changements climatiques, ainsi que la participation du Québec à des
partenariats régionaux ou internationaux portant sur ces matières et le
développement de tels partenariats.»
Donc, ça, c'est la définition de «lutte
aux changements climatiques».
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Très utile et très pertinent de faire cette clarification, mais il
n'y a pas de contradiction, parce que ce dont on parle ici, c'est du fonds, du
Fonds vert. Donc, la lutte aux changements climatiques, oui, à l'article 1,
donc, on la décrit comme ça, et c'est tant mieux, mais ici, on parle du Fonds
vert, du nouveau Fonds vert et de la façon dont ce fonds va être géré, va être
utilisé. Et donc moi, je ne vois aucune contradiction entre ce que nous
proposons ici et ce qui a déjà été convenu.
Mais pour revenir au comité consultatif, dont
c'est aussi important d'en discuter, parce que c'est au coeur de nos
discussions. On a beaucoup parlé de garde-fous, on a beaucoup parlé de... et c'est
même vous, M. le ministre, qui, un peu plus tôt, hier, je pense, quand on
parlait du comité consultatif, vous considériez ce comité-là comme étant une
énorme... une bonne avancée sur ce qui existe déjà, et donc il servirait à...
il constituerait un peu ce garde-fou. Donc, oui, le comité est important, et
donc je pense qu'il a un rôle à jouer dans les décisions du nouveau fonds, et
donc, je pense, ça serait important aussi de le garder.
Alors, merci pour votre offre de prendre
une partie de notre proposition, mais je pense que les trois parties que nous <proposons...
M. Leitão : ... rôle à
jouer dans les décisions du nouveau fonds, et donc, je pense, ça serait
important aussi de le garder.
Alors, merci pour votre offre de prendre
une partie de notre
proposition, mais je pense que les trois parties que
nous >proposons, les trois sont importantes, et j'aimerais bien qu'on
accepte les trois. Voilà.
M. Charette :
L'opposition officielle est naturellement propriétaire de son amendement. Donc,
si elle souhaite qu'elle soit rejetée en bloc, elle le sera. C'est libre à elle,
mais il y a réellement un problème d'interprétation sur la définition des
changements climatiques.
Ce que lisait la présidente et ce qui a
été convenu est drôlement plus intéressant que la trop courte énumération qui
est présentée là. Donc, là-dessus, malheureusement, on a plus d'ambition, là,
que l'opposition officielle. Quand on parle de changements climatiques, notre
position est nettement plus ambitieuse que ce que dit l'opposition officielle.
L'électrification, non négociable, et d'ailleurs c'est déjà mentionné dans ce
qui a été convenu dans 10.1, les comités consultatifs... Il n'y a personne qui
s'attendait, avant cet après-midi, avec la proposition de l'opposition
officielle, que le comité consultatif soit lié à la gestion de ce fonds-là. Il
sera tout à fait en droit de la commenter. N'oubliez pas non plus que le
Commissaire au développement durable a un mandat, à travers le projet de loi
n° 44, très, très, très clair sur la gestion de ce fonds-là. Donc, on ne
confie pas le mandat au comité consultatif, mais le mandat de surveillance, on
le confie dûment au Commissaire au développement durable.
Donc, un petit peu de confusion. Ce n'est
pas un reproche, mais il y a clairement un petit peu de confusion. Puis, encore
une fois, je réitère l'offre, soit que c'est battu d'emblée, ce qui serait
dommage, ou soit l'opposition officielle accepte de maintenir cette dernière
portion de son amendement qui est tout à fait convenable et qui peut être une
belle façon de réitérer les intentions du gouvernement.
M. Leitão : Bon, écoutez,
en tout cas, moi, je vais m'arrêter ici, mais je veux juste vous mentionner
qu'à 10.1, que Mme la Présidente a lu, on parle aussi d'électrification, et
donc là... et vous revenez sur les... donc, je ne pense pas que d'ajouter ici,
comme nous le faisons, «l'adaptation aux changements climatiques et la
réduction d'émissions de gaz à effet de serre», je ne pense pas que ça soit
redondant. Alors, voilà, moi, j'ai dit ce qu'il y avait à dire. Je ne sais pas
si les autres collègues ont d'autres choses à ajouter.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député de Viau. J'ai, par la suite, Mme
la députée de Mercier et M. le député de Bourget. Donc, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, je veux remercier le collègue de Robert-Baldwin pour cet
amendement. C'est un amendement important.
Donc, Mme la Présidente, <j'écoutais
avec...
La Présidente (Mme
Grondin) :
M. le député de Viau.
J'ai, par la suite, Mme la députée de Mercier et M. le député de Bourget. Donc,
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci,
Mme la Présidente. Donc, je veux remercier le collègue de Robert-Baldwin pour
cet amendement. C'est un amendement important.
Donc,
Mme la Présidente, >j'écoutais
avec beaucoup d'attention le ministre faire le parallèle entre 10.1 et l'amendement
que nous avons devant nous. Or, c'est clairement indiqué ici, écoutez, à 10.1,
ça donne une définition de la lutte contre les changements climatiques. Ça
définit la lutte contre les changements climatiques. Et je vais relire ce que
vous avez dit tout à l'heure, Mme la Présidente, parce que je pense qu'il
faut... les membres de cette commission ont le droit d'être édifiés, donc,
quand on fait des parallèles de ce genre-là :
«La lutte contre les changements
climatiques comprend — et là il y a une suite d'énumérations — l'ensemble
des mesures visant à réduire, à limiter, à éviter les émissions de gaz à effet
de serre, notamment au moyen de l'électrification, à retirer de tels gaz de
l'atmosphère, à atténuer les conséquences économiques et sociales», etc.
Tandis que l'amendement de mon collègue le
député de Robert-Baldwin, qu'on a devant nous, ce n'est pas un amendement qui
définit la lutte contre les changements climatiques, c'est un amendement qui
vient encadrer, c'est-à-dire qui définit la portée du fonds, et qui dit :
Ce fonds est affecté au financement, dans
le respect des principes, des orientations et des objectifs établis dans la
politique-cadre sur les changements climatiques, de toute mesure visant la
lutte contre les changements climatiques.
Et là ce n'est pas une définition, ce qui
vient après, «donne des changements climatiques», c'est le ministre qui
l'interprète comme tel. C'est son interprétation à lui. Ce n'est pas ce qui est
dans le texte. Le texte dit le cadre d'intervention de la définition du fonds.
Et là il dit : «...la lutte contre les changements climatiques,
l'adaptation aux changements climatiques et la réduction des émissions de gaz à
effet de serre, ainsi que les activités du ministre et du comité consultatif en
cette matière. Il priorise le contrôle des émissions produites sur le
territoire québécois.»
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je suis
quand même mitigé, en fait, à entendre le ministre dire... Bon, il est d'accord
avec le fait qu'on priorise le contrôle des émissions produites sur le
territoire québécois, qui est un segment de cet amendement, mais l'amendement,
c'est un amendement qui vient définir le fonds et qui ne définit pas ce qu'est
la lutte contre les changements climatiques. Cet exercice-là, de définition, a
déjà été fait, déjà, à 10.1, la définition de la lutte aux changements
climatiques. Ce n'est pas de cela dont il est question ici, dans l'amendement
de mon collègue.
Mais j'aurais, si vous permettez, Mme la
Présidente, quelques questions d'éclaircissement, si vous permettez.
M. Charette : Mme la
Présidente, je vais y répondre volontiers, mais je tiens à la crédibilité de
l'opposition...
M. Benjamin : Est-ce que je
peux terminer? Est-ce que je peux terminer, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) :Est-ce que c'était...
M. Charette : Mais, avant de
poser des questions, j'aimerais répondre à ce qu'il a mentionné.
M. Benjamin : Non, mais
écoutez, non, je n'ai pas encore posé ma question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Non. M. le ministre, si c'est une question de
règlement...
M. Charette : En fait, je
dirais seulement, à ce moment-ci, qu'il y a des affirmations, malheureusement,
qui sont fausses.
M. Benjamin : Non, non, je n'ai
pas encore posé des questions.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous pourrez intervenir après, c'est juste qu'il ne
faut pas l'interrompre.
M. Charette : Parfait, sans
problème. Sans problème.
M. Benjamin : Je faisais une
rectification des propos du ministre, Mme la Présidente. Mais ma question...
La Présidente (Mme
Grondin) : À moins que vous me... si c'est un <règlement...
M. Charette : ...avant de
poser des questions, j'aimerais répondre à ce qu'il a mentionné.
M. Benjamin : Non, mais
écoutez, non, je n'ai pas encore posé ma question.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Non, M. le ministre, si c'est une question de
règlement...
M. Charette : En fait, je dirais
seulement, à ce moment-ci, qu'il y a des affirmations, malheureusement, qui
sont fausses.
M. Benjamin : Non, non, je
n'ai pas encore posé des questions.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Vous pourrez intervenir après, c'est juste qu'il
ne faut pas l'interrompre.
M. Charette : Parfait, sans
problème. Sans problème.
M. Benjamin : Je faisais
une rectification des propos du ministre,
Mme la Présidente. Mais ma
question...
La Présidente (Mme
Grondin) :
À moins que vous me... si c'est un >règlement.
• (17 h 40) •
M. Charette : Non, c'est
vraiment répondre à ce qu'il a mentionné.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, Mme la Présidente, c'était, pour moi, important de remettre
les pendules à l'heure puisque, ce que, et je le réitère encore, l'article 10.1,
Mme la Présidente, définit... ce qu'est la lutte contre les changements
climatiques, tandis que l'amendement de mon collègue met les balises autour du
fonds. Donc, ce n'est pas la même chose.
Alors, ma question pour M. le ministre,
donc, s'il peut m'éclairer là-dessus : Quand on parle des activités du
ministre, on fait référence à quoi exactement? Est-ce qu'il peut élaborer pour
moi là-dessus?
M. Charette : Je veux d'abord
répondre à ce que le collègue mentionnait tout à l'heure. C'est une précision
qui est importante parce que, malheureusement, il y a clairement un problème d'interprétation.
Si jamais on n'assurait pas de concordance entre le 10.1 et cet article-ci, ce
serait extrêmement pénalisant, extrêmement réducteur.
Nous, ce que l'on dit, on peut, à travers
le fonds, financer les mesures qui luttent contre les changements climatiques,
et les changements climatiques, on les a définies. Mais si on souhaitait
restreindre la portée du financement du fonds, comme l'indique le collègue, on
n'aurait plus la possibilité de financer les efforts de mobilisation dont nous
avons vanté les vertus. Plus ironique que ça, on ne pourrait plus financer, par
exemple, un programme de coopération climatique internationale mis en place par
le gouvernement libéral, et dont je salue les mérites, et pour lequel on a d'ailleurs
reçu un prix de l'ONU il y a quelques mois à peine.
Donc, de voir le collègue se refuser de
financer des initiatives de cette nature-là, ça me dépasse. Et lorsque l'on
parle, à 10.1, que l'on peut aussi participer, donc financer des activités
internationales, ça voudrait dire qu'on ne pourrait plus financer le marché du
carbone. Donc, clairement, il y a un problème d'interprétation.
Donc, dans tous, tous, tous les cas, on ne
pourra pas accepter. Et, si jamais il y a des doutes qui subsistent, moi, je
suis volontiers disposé à céder la parole au sous-ministre adjoint qui pourra
le confirmer. La portée de votre amendement réduit sensiblement la lutte aux
changements climatiques que propose de faire ce fonds-là, d'une part, et...
bien, voilà. Voilà, je pense, c'est important de se rejoindre là-dessus, mais
si vous voulez un avis qui est <extérieur...
M. Charette : ...confirmer.
La portée de votre amendement réduit sensiblement la lutte aux changements
climatiques que propose de faire ce fonds-là, d'une part, et... bien, voilà.
Voilà, je pense, c'est important de se rejoindre là-dessus, mais si vous voulez
un avis qui est >extérieur au gouvernement, libre aux oppositions, mais
clairement, on se pénalise grandement avec ce qui est proposé là.
La Présidente (Mme Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, j'essaie de voir... en fait, j'essaie de voir en quoi et comment on
se pénaliserait de ça puisque la définition... En fait, dans l'amendement de
mon collègue le député de Robert-Baldwin, donc, puisque la lutte aux
changements climatiques a déjà été définie à l'article 10.1, donc elle est
incluse automatiquement. Donc, il n'y a pas de dissonance là-dessus, M. le
ministre.
M. Charette : Si c'est l'interprétation
du collègue, soit, mais dans pareil cas, ce serait inutile de rajouter
l'adaptation aux changements climatiques et la réduction des émissions de gaz à
effet de serre. Donc, soit on se limite à la définition dans 10.1 pour convenir
ce qui est admissible au financement, ou soit c'est complètement inutile de
préciser ces éléments-là, parce que ces éléments-là sont dans 10.1.
Comme je vous dis, ce n'est pas une
question... peut-être qu'il y a une mauvaise interprétation de la part de l'opposition
officielle. Nous, ce n'est pas sur le fonds, mais, si c'était sur le fonds,
c'est que votre ambition serait nettement moins élevée, nettement moins
intéressante que celle du gouvernement. Mais si c'est une énumération, cette
énumération-là, elle est incomplète parce que, dans 10.1, les changements
climatiques, c'est plus que l'adaptation aux changements climatiques et la
réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député...
M. Charette : Avec votre
consentement, Mme la Présidente, à l'occasion, c'est bon d'avoir un regard
extérieur...
M. Benjamin : Bien, on veut
encore débattre avec le ministre après, donc on n'est pas encore rendus au
stade...
M. Charette : Peut-être juste
me laisser finir, s'il vous plaît, M. le député de Viau. Avec le consentement,
à l'occasion, ce n'est pas mauvais d'avoir un éclairage extérieur. Je céderais
volontiers la parole au sous-ministre adjoint pour qu'il puisse donner...
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement? Donc, il n'y a pas de
consentement.
M. Charette : C'est quand même
assez incroyable, mais c'est votre droit. Incroyable.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Beauce-Nord... sud...
nord.
M.
Provençal : Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Question de règlement?
M.
Provençal : En fait, si vous me permettez, j'ajouterais peut-être un
petit complément à ce que le ministre ajoute puis versus l'argumentaire du
député de Viau. Au départ, 10.1, on s'est entendus sur ce que j'appelle le
cadre de référence au niveau de ce qu'est, pour nous, les changements
climatiques. Alors, quand vous dites, dans votre article, que vous voulez le
baliser, il est déjà balisé au niveau de 10.1.
Alors, quand on mentionne qu'on a... En
termes d'interprétation, on n'a peut-être pas la même paire de lunettes, puis
vous et moi, on en porte, puis même le ministre, ça fait que ça se peut qu'on
ait trois visions <différentes, mais il...
M.
Provençal :
...climatiques. Alors, quand vous dites, dans votre
article, que vous voulez le baliser, il est déjà balisé au niveau de 10.1.
Alors, quand on mentionne qu'on a... En
termes d'interprétation, on n'a peut-être pas la même paire de lunettes, puis
vous et moi, on en porte, puis même le ministre, ça fait que ça se peut qu'on
ait trois visions >différentes, mais il n'en demeure pas moins qu'il y a
un cadre de référence qui a été bien défini, à l'article 10.1, dans lequel
il semblait y avoir un consensus.
Alors, à un moment donné, dans le... Je
comprends peut-être la volonté, mais on n'a rien à préciser, tout est là. C'est
simplement... Je voulais quand même émettre ma perception des choses, parce
qu'il y a des éléments, dans ça ici, là, qui méritent d'être discutés. Et
j'appuie mon ministre dans sa vision des choses.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le député de Viau. Je sais qu'il y a aussi M.
le député de Bourget qui souhaitait intervenir, mais, avant ça, il y avait la
députée de Mercier. Donc...
M. Benjamin : Bien oui, je
souhaite continuer.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, continuez.
M. Benjamin : Ah! bien, merci,
Mme la Présidente. Je tiens à remercier le collègue de Beauce. Donc, j'apprécie
toujours le ton de ses interventions. Merci beaucoup, collègue de Beauce.
Bien, je pense que, là-dessus, vous et
moi, nous ne sommes, hélas, pas, pour une des rares fois, sur la même longueur
d'onde, puisque je crois que ce nous avons devant nous, Mme la Présidente, et
vous avez donné lecture tout à l'heure, donc, au 10.1, le 10.1... et je n'ai
pas souligné que la lutte aux changements climatiques est balisée dans l'amendement
de mon collègue. J'ai parlé de baliser le fonds. Le fonds est balisé.
Donc, c'est-à-dire que l'amendement
qu'apporte ici mon collègue, donc, nous permet de voir sur quel terrain ce
fonds-là aura à évoluer. Et, quand on parle... Et, quand il parle, notamment...
C'est un fonds qui vise «toute mesure visant la lutte contre les changements
climatiques, l'adaptation aux changements climatiques — donc, c'est
un autre segment — la réduction des gaz à effet de serre ainsi que
des activités du ministre et du comité consultatif en cette matière.»
Donc, alors, quand on me dit que c'est une
contradiction avec 10.1, pas du tout. Il n'y a pas de dissonance, puisqu'à
10.1, ce que nous avons fait par rapport à la lutte contre les changements
climatiques, nous avons dit qu'est-ce que c'est, la lutte contre les
changements climatiques.
Or, ce que nous avons devant nous, c'est
plutôt une précision du fonds, qui dit ce que c'est, mais, à ce moment-là, je
ne vois pas pourquoi est-ce qu'il y a cette témérité de la part du ministre à
vouloir absolument parler de «notamment au moyen de l'électrification», puisque
nous avons déjà défini, à l'article 10.1, ce qu'est la lutte aux
changements climatiques. Et, comme cette lutte aux changements climatiques est
déjà définie, donc, point besoin de revenir avec ça, et donc d'où le fondement,
d'où le bien-fondé, donc, de l'amendement de mon collègue.
Mais je réitère encore ma question, Mme la
Présidente. J'avais posé la question à M. le ministre. Je lui avais demandé,
quand on parlait d'activités du <ministre...
M. Benjamin : ...
aux
changements climatiques. Et, comme cette lutte aux changements climatiques est
déjà définie, donc, point besoin de revenir avec ça, et donc d'où le fondement,
d'où le bien-fondé, donc, de l'amendement de mon collègue.
Mais je réitère encore ma question, Mme
la Présidente. J'avais posé la question à M. le ministre. Je lui avais demandé,
quand on parlait d'activités du >ministre... Et je dois le remercier
parce que, pour la première fois... ça fait deux ans que je suis dans cette
enceinte, Mme la Présidente, pour la première fois, j'ai entendu M. le ministre
féliciter le gouvernement libéral. Alors, je tiens à souligner ce fait. Donc, c'est
tout à son honneur. Mais je vais lui demander... Plus sérieusement, je vais lui
demander la question suivante, donc : Quand il parle d'activités du ministre,
à quoi fait-on référence?
M. Charette : Deux éléments.
D'abord, ce n'est pas la première fois. C'est vrai que les occasions sont trop
peu nombreuses, mais ce n'est pas la première fois. Ce n'est pas la première
fois. Mais lorsque nous avons reçu ce prix sur le côté de Madrid, c'est sa
collègue de Maurice-Richard qui était responsable du
dossier. Et sur la scène, j'ai tenu à ce que la collègue de Mercier, à ce que
la collègue de Maurice-Richard.... Malheureusement, le
collègue de Jonquière avait des problèmes de garde-robe cette journée-là, sa valise
avait été égarée, donc il n'a pas pu être de la photo, sinon j'aurais été bien
heureux qu'il soit des nôtres. Mais publiquement, j'ai souligné que c'était une
reconnaissance qui devait rayonner sur tout le Québec, donc j'ai tenu à ce que
les différentes formations politiques soient représentées. Donc, occasions trop
peu nombreuses, mais ce n'est pas la première fois.
Ceci dit, après les fleurs, le pot. Je
trouve excessivement regrettable et je n'ai pas vu ça souvent, clairement, il y
a un problème d'interprétation ici. J'ai proposé, en toute bonne foi, que l'on
puisse obtenir un éclairage neutre soit de nos légistes ou du sous-ministre
adjoint, et l'opposition officielle a refusé cet éclairage-là. Dommage.
Peut-être sont-ils conscients que leur article, tel que formulé, ne tient pas
la route, mais, dans tous les cas, c'est très, très, très dommage.
• (17 h 50) •
Sinon, répondre directement à la question
du collègue... Il aurait pu la poser d'ailleurs au collègue de Robert-Baldwin.
On sait qu'à travers le Fonds vert, qui est appelé à devenir le Fonds d'électrification
et des changements climatiques, qu'il y a une partie des budgets du
sous-ministériat chargé de la lutte aux changements climatiques qui est
financée par ce fonds, donc une direction qui travaille sur le marché du
carbone, une direction qui travaille sur les enjeux qui nous occupent. Donc, la
question est très, très pertinente, mais c'est une pratique, là, qui prévaut
depuis un certain nombre d'années et qui ne mérite pas d'être changée compte
tenu du travail absolument essentiel qui est fait dans cette instance-là.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ma deuxième question, en fait, toujours une question
d'éclaircissement, donc... Est-ce qu'aujourd'hui, comme ministre de <l'Environnement...
M. Charette : ...
changée
compte tenu du travail absolument essentiel qui est fait dans cette
instance-là.
La Présidente (Mme
Grondin) :
M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ma deuxième question, en fait, toujours une question
d'éclaircissement, donc... Est-ce qu'
aujourd'hui, comme ministre de >l'Environnement,
quand il parle d'innovation sociale... donc, j'aimerais peut-être l'entendre
sur ses idées en termes d'innovation sociale. Quelle est sa perspective quand
il parle d'innovation sociale?
M. Charette : En fait, on a eu
l'occasion d'en débattre aussi pendant de nombreuses heures à travers les
consultations, à travers l'étude article par article également. Innovation
sociale, donc, on peut faire référence aux sciences sociales, qui seront
représentées dans le comité consultatif, on l'a mentionné, mais au niveau des
objets qui pourraient faire l'objet d'un financement, par exemple, la
mobilisation citoyenne. Si on avait de beaux projets qui permettraient de
mobiliser la population entière ou une portion de la population, on serait très
certainement intéressés à les considérer.
Et n'oublions pas qu'on a eu l'occasion de
discuter déjà de la possibilité d'établir des partenariats. Donc, ces
partenariats pourraient aussi servir à financer des mesures de mobilisation
sociale. Donc, ça fait partie de ce qui est possible avec la vision, là, qui
est celle du gouvernement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Ça va? Donc, Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. En fait, il y a comme une règle, habituellement, qui est appliquée.
Là, je ne veux pas en faire un gros cas, mais normalement... parce que j'ai
levé la main en même temps que le député de Viau, puis normalement quand il y a...
un des députés de l'opposition officielle parle, après ça, même s'il y a deux
députés, c'est de donner la...
Une voix
: ...
Mme Ghazal : Oui, la préséance
au prochain, à un autre groupe parlementaire et tout ça. Mais bon, ce n'est pas
grave. Je voulais juste le préciser.
Bien, moi, comme... moi, en fait, j'avais
le même amendement, mais pas celui où est-ce qu'on ajoute l'adaptation aux
changements climatiques et réduction des émissions de gaz à effet de serre,
mais plutôt celui où on ajoute «comité consultatif» et la dernière phrase où le
ministre consent déjà à l'ajouter. Mais quand j'ai vu l'amendement, je me suis
dit : Bien oui, je veux dire, quand je le lis, oui, on veut que le fonds
serve à la lutte aux changements climatiques et encore plus à l'adaptation et à
la réduction des gaz à effet de serre. Mais je comprends que ce qui a été
écrit, c'est que la lutte aux changements climatiques a déjà été définie.
Et je m'en allais, avant même que ça soit
refusé, demander, peut-être, pour une question de loi... parce que je peux
comprendre qu'on peut dire : Ah! c'est la même chose, mais de dire que ça
l'affaiblit, moi, en français, ça, je ne le comprends pas, parce que... quand
je dis en français, c'est parce qu'il y a aussi la langue juridique. Moi, je me
dis : Mais non, on va... le fonds va permettre de financer toute mesure de
lutte contre les changements climatiques. Même si la lutte contre les
changements climatiques inclut l'adaptation et la réduction, comme c'est écrit
à 10.1, ça ne vient pas <l'affaiblir...
Mme Ghazal : ...quand je dis
en français, c'est parce qu'il y a aussi la langue juridique. Moi, je me dis :
Mais non, on va... le fonds va permettre de financer toute mesure de lutte
contre les changements climatiques. Même si la lutte contre les changements
climatiques inclut l'adaptation et la réduction, comme c'est écrit à 10.1, ça
ne vient pas >l'affaiblir, ça fait juste le répéter d'une certaine
façon. Donc, j'aimerais peut-être... moi, je serais... j'aimerais, s'il y a consentement,
d'avoir soit le sous-ministre ou... c'est plus le langage juridique, moi, c'est
ça qui m'intéresse.
M. Charette : Tout à fait.
Puisque c'est votre question, c'est votre consentement qui est requis. Donc, je
vais céder volontiers la parole...
La Présidente (Mme
Grondin) : En fait, c'est le consentement de tous. Est-ce qu'il
y a consentement pour que le sous-ministre puisse répondre aux questions de la
députée de Mercier? Merci. Donc, il y a consentement. M. le sous-ministre.
M. Théroux (Éric)
: Merci. Donc, je pourrais... Mon collègue de la
DAJ pourra compléter.
Essentiellement, la préoccupation dans...
la distinction, pour nous, c'est important que l'acception, et non pas
exception, mais acception, lutte aux changements climatiques, soit englobante,
et qu'il n'y ait pas une énumération sélective qui soit distincte ou plus
restrictive que la définition à 10.1. Par le passé, il y a eu peut-être des questionnements,
on va le dire comme ça, sur la nature de ce que pouvait financer le Fonds vert.
Et une des problématiques, c'était la perception à l'effet que le Fonds vert ne
devait financer que, par exemple, les mesures de réduction de gaz à effet de
serre, alors que ça doit aussi financer l'adaptation, bien sûr, mais les autres
mesures de lutte aux changements climatiques.
Et donc, pour s'assurer qu'il n'y ait pas
de distinction entre ce qu'est une mesure de lutte aux changements climatiques,
pour nous, il ne faudrait pas avoir une deuxième définition distincte et plus
restrictive à 15.1 que nous retrouvons... de celle qui figure à 10.1. Et, pour
ce qui est des activités du ministre, ça, le ministre l'a expliqué tantôt, ça,
dans le fond, c'est payer nos salaires... parce que ça aussi, ça fait partie
des questionnements qui ont été soulevés antérieurement, et c'est une pratique
constante dans tous les fonds spéciaux du gouvernement, que les fonctionnaires
qui sont affectés à ces enjeux-là sont financés à même le fonds.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
Est-ce que... oui, non? C'est bon, c'était complet, s'il voulait compléter.
Donc, c'est de cette façon-là que ça réduit. Dans 10.1, parce que là je sais
qu'on a accepté des choses, il y a eu des amendements, mais c'est vraiment la
version originale, le 10.1, parce qu'on n'a pas tout le temps le projet de loi
à jour, là.
M. Charette : Effectivement,
en fait...
M. Théroux (Éric)
: On a juste ajouté...
Mme Ghazal : O.K. oui, oui,
c'est vrai. Je me rappelle.
La Présidente (Mme
Grondin) : C'est pour ça que je l'ai lu, Mme la députée, c'est
parce qu'on ne l'avait pas devant les yeux. Donc, moi, j'ai pris ce qu'on avait
amendé. C'est pour ça que je me suis permis de le lire.
Mme Ghazal : Oui, mais je
n'avais pas perçu qu'«environnement» n'était pas là, parce que je suis plus
visuelle, c'est plus difficile. Donc, c'est de... «acception», quand on dit
«acception», ça veut dire qu'il faut prendre... comme, concrètement, ça veut
dire quoi?
M. Théroux (Éric)
: C'est la définition... dans le fond, ce qu'il
faut comprendre d'une référence à toute <mesure...
Mme Ghazal : ...parce que je
suis plus visuelle, c'est plus difficile. Donc, c'est de... «acception», quand
on dit «acception», ça veut dire
qu'il faut prendre... comme,
concrètement, ça veut dire quoi?
M. Théroux (Éric)
: C'est la définition...
dans le fond, ce
qu'il
faut comprendre d'une référence à toute >mesure visant la lutte aux
changements climatiques. C'est comme si on importait toute la définition de
10.1, dans toute sa déclinaison,donc réduction, adaptation,
mobilisation, partenariats internationaux, etc.
Mme Ghazal : O.K., très bien,
merci pour l'explication. J'aurais une question pour la suite, pour les
activités, justement, du ministre. M. le sous-ministre adjoint a expliqué les
activités du ministre, qui sont, par exemple, le financement des gens de son
ministère qui travaillent... ou plus du ministre, donc son cabinet.
M. Charette : ...pas le
cabinet qui est financé avec le Fonds vert.
Mme Ghazal : Non, j'espère que
non, oui.
M. Charette : Là, je
comprendrais les oppositions d'être outrées. Non, ce n'est pas... c'est un
sous-ministériat qui est financé par...
Mme Ghazal : C'est un quoi?
M. Charette : Un
sous-ministériat. Un sous-ministre adjoint, donc son sous-ministériat.
Mme Ghazal : O.K., l'équipe du
sous-ministre. O.K. Et pour ce qui est du comité consultatif, est-ce que
c'est... donc, c'est uniquement ça quand on dit «les activités du ministre»,
c'est uniquement le sous-ministériat que vous venez de dire? Est-ce qu'il y a
autre chose quand on dit «les activités»?
M. Charette : En fait, le...
Mme Ghazal : Je voudrais que
vous précisiez plus «les activités du ministre».
M. Charette : Le
sous-ministériat du sous-ministre adjoint, ici présent, et quelques autres
fonctionnaires dans d'autres directions, et même autres ministères, qui sont en
lien directement avec les enjeux, soit liés à la bourse du carbone, soit liés
aux changements climatiques.
Mme Ghazal : Quand on dit
«activités», c'est du personnel, dans le fond? Et, par exemple, que pense le
ministre... parce que je ne pense pas que la discussion a eu lieu
spécifiquement sur... et de financer aussi les... que ce soit le Fonds vert qui
finance aussi les activités du comité consultatif? On vient à la question du
budget.
M. Charette : Oui,
effectivement. Bien, en fait, tel que libellé, on voudrait que le comité
consultatif participe à la gestion du Fonds d'électrification et des
changements climatiques. Or, ce n'est pas du tout dans sa mission, ce n'est pas
du tout dans les objectifs, non plus, fixés. À travers ça, peut-être qu'on
voulait s'assurer que le fonds soit bien administré, ce qui est très, très
légitime. C'est la raison pour laquelle on confie non pas au comité
consultatif, parce que ce n'est pas son expertise, mais au Commissaire au
développement durable. On le verra plus loin dans le projet de loi, mais, au
Commissaire au développement durable, on demandera de s'assurer que le Fonds
d'électrification et des changements climatiques soit bien administré.
Mme Ghazal : Mais les
activités du comité consultatif, dans cette matière, elles ne seront pas
financées par le Fonds vert?
M. Charette : Non, compte tenu
de tout ce qui a été discuté maintenant, là, clairement.
• (18 heures) •
La Présidente (Mme Grondin) :
Je dois donc... <Je suis désolée. Je dois...>
18 h (version révisée)
<195
M.
Charette : ...soit bien administré.
Mme Ghazal : Mais les
activités du comité consultatif, dans cette matière, elles, ne seront pas
financées par le
Fonds vert?
M. Charette : Non, compte
tenu de tout ce qui a été discuté
maintenant, là, clairement.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Je dois donc... >Je suis désolée, je
dois terminer ici les travaux. Donc, je vous remercie pour votre collaboration.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au vendredi le 19 juin, à 9 h 30, où elle
poursuivra son mandat.
(Fin de la séance à 18 heures)