Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
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Le
jeudi 3 octobre 2019
-
Vol. 45 N° 34
Étude détaillée du projet de loi n° 17, Loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-neuf minutes)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Bonjour à vous tous. Lors de l'ajournement
des travaux... premier...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ah oui! J'ai vu mon micro ouvert, mais je n'ai pas vu que la caméra était
ouverte. Bonjour. Alors, lors de l'ajournement des travaux, le 1er octobre
dernier, les discussions portaient sur le premier alinéa de l'article 78 du projet
de loi. Je ne suis pas à la bonne page, excusez-moi. Donc, c'est ici que je
dois commencer.
• (11 h 40) •
Donc, ayant constaté le quorum, je déclare
la séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je
demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir la sonnerie de
leur appareil électronique. La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n°17, Loi concernant le transport rémunéré de
personnes par automobile. Mme la secrétaire...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...donc, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
transports et de l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes,
dans la salle, de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques. La commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi n° 17, Loi concernant le transport rémunéré de personnes par
automobile.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Reid (Beauharnois) sera remplacé par M. Bachand
(Richmond) et Mme Montpetit (Maurice-Richard) par M. Kelley
(Jacques-Cartier).
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, lors de l'ajournement des travaux le 1er octobre dernier, les discussions
portaient sur le premier alinéa de l'article 78 du projet de loi. Y a-t-il
d'autres interventions concernant cet alinéa? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : C'est ça, la
dernière fois qu'on était en commission, je posais des questions sur le premier
alinéa de l'article 78, et je posais la question sur le rapport des activités
que le système de transport, le répondant devait fournir. Et je sais que ce que
le ministre avait dit, c'est que ces informations-là étaient contenues à l'article
80, par exemple, que ça contenait, selon ce qui est écrit à l'article 80, les
lieux d'origine et de destination de courses effectuées par le chauffeur. Il
m'avait dit le nombre de courses, départ, arrivée. Quelles autres informations
sont contenues et doivent être fournies dans le rapport des activités? Parce
que là je n'ai pas comme une liste exhaustive, il y a quelque chose qui est
mentionné à l'article 80. Est-ce que c'est juste ça? Il y a le lieu d'origine
et de destination, mais là finalement il y a le numéro de course. Quoi d'autre?
Parce que j'ai comme... juste pour savoir toute la liste des informations qui
doivent être contenues dans le rapport d'activité plus spécifiquement.
M.
Bonnardel
:
Alors, Mme la Présidente, donnez-moi deux petites secondes que je sorte un document
que je cherche. Ce ne sera pas très long.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va suspendre quelques secondes.
(Suspension de la séance à 11 h 42)
(Reprise à 11 h 43)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Oui. Donc, comme je l'ai déjà mentionné la dernière fois qu'on s'est rencontré
en commission, il y a des rapports donc qui sont remis de façon trimestrielle
et des informations donc qui sont demandées, bon, marque, modèle, l'année, kilométrage
des automobiles, les évaluations, comme j'avais mentionné, réalisées par les
clients, le nombre de partenaires chauffeurs, la nature des antécédents
judiciaires, ça va de soi. Et, voilà, grosso modo. Donc, on pourra définir les
informations additionnelles, si besoin est. Encore une fois, comme je l'ai
mentionné, pour bonifier l'offre de transport sur le réseau, que ce soit
montréalais ou ailleurs au Québec, tout dépend ce que décideront les répondants
dans le futur en termes de modèle d'affaires qu'ils voudront développer.
Mme Ghazal : Puis est-ce qu'il
va avoir moyen aussi peut-être... parce que là vous avez nommé les points qui
sont, je pense, qui sont mentionnés dans le projet pilote, mais est-ce qu'il va
avoir aussi, comme je le disais, ce qui se passait à la ville de Montréal, pour
permettre aux sociétés de transport de mieux gérer et coordonner leur mobilité,
notamment l'intermodalité pour voir, par exemple, s'il y a des endroits où il y
a beaucoup, beaucoup d'appels que ce soit de taxi, d'Uber ou de Lyft, ou
n'importe où? Peut-être que là il y a les moyens d'améliorer leur offre de
transport public, puis ça, c'est des informations importantes qui vont leur
permettre de faire en sorte que le transport public va être beaucoup plus
efficace. Donc, ce sont des informations qu'ils ont, en ce moment, et qu'ils
exigent.
Mais là, avec le projet de loi, est-ce que
ces informations... vous dites : Si, par exemple, les nouveaux joueurs le
souhaitent, mais est-ce qu'il n'y a pas moyen... puis même les nouveaux joueurs
nous l'ont dit en commission, qu'ils étaient prêts si le gouvernement le
demandait, si c'était une exigence d'ouvrir leur livre, tout en s'assurant de
respecter la confidentialité. Est-ce que ce serait possible que, dans le
rapport d'activité, que ce ne soit pas trimestriel, parce que trimestriel,
c'est beaucoup trop espacé, alors que, comme je le mentionnais, les données
ouvertes que le bureau du transport de Montréal recevait, c'est aux cinq
secondes, là. Donc, ils avaient les informations en temps réel, et ça, ça vaut
de l'or. Avec le contexte puis toutes les technologies qui nous le permettent,
au lieu d'avoir juste un rapport d'activité au trimestre, qui ne sera pas très aidant
pour améliorer l'efficacité de transport en commun puisque l'objectif, puis ça
aussi, la ministre le reconnaît, c'est d'arrêter l'auto solo, d'améliorer le
transport en commun, et tout ça.
Est-ce qu'il n'y a pas moyen d'obliger que
ces données-là soient transmises? Parce que là, c'est transmis à la commission,
donc peut-être, oui, transmises à la commission, mais même aussi aux sociétés
de transport.
M.
Bonnardel
:
On évaluera ce qui pourra être transmis aux sociétés de transport par règlement.
Je l'ai mentionné aussi, les lieux d'origine, destination, à l'article...
Mme Ghazal : ...que ces
données-là soient transmises... Parce que là, c'est transmis à la commission,
donc, peut-être... oui, transmises à la commission, mais même aussi aux
sociétés de transport?
M.
Bonnardel
:
On évaluera ce qui pourra être transmis aux sociétés de transport par
règlement. Je l'ai mentionné aussi, les lieux d'origine, destinations, à
l'article 80. Je le disais en début de semaine, les répondants seront tenus de
nous envoyer, donc, les répondants seront tenus de nous envoyer, donc,
l'origine, destination. Et toute information qui sera importante pour la suite
des choses, nous l'aurons dans le futur règlement, qui définira encore une fois
les informations additionnelles que pourront bénéficier... qu'on pourra avoir,
au bénéfice, pardon, donc, des sociétés de transport qui pourraient en faire la
demande, du bureau de taxi, du MTQ. On mettra tout en oeuvre pour être capable,
encore une fois, d'avoir une... bonifier une offre de services pour tous les
Montréalais et tous les Québécois.
Mme Ghazal : J'avais d'autres
questions, notamment l'information aux sociétés de transport, mais, comme je
suis responsable de plusieurs dossiers en même temps, notamment le dossier du
verre, est-ce que c'est possible juste de suspendre cet article-là ou, si on en
parle, en tout cas, à l'article 80? Parce que moi, il faut que j'aille faire
une intervention au salon bleu maintenant.
M.
Bonnardel
:
On va en parler, Mme la Présidente, à l'article 80, de toute façon.
Mme Ghazal : O.K. Donc, on en
parle à l'article 80.
(Consultation)
Mme Ghazal : N'arrivez pas
trop vite à l'article 80. Est-ce que c'est possible d'attendre d'arriver là ou
de le suspendre?
M. Barrette : On peut-u
suspendre maintenant quelques instants, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. Alors, nous allons suspendre quelques instants. Il y a une demande de suspension.
(Suspension de la séance à 11 h 46)
(Reprise à 11 h 47)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous reprenons nos travaux. Nous sommes au premier alinéa de l'article
78. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le premier alinéa de l'article
78?
M. Barrette : Pas sur le
premier... Ah! bien, j'ai toujours le même commentaire, Mme la Présidente. Je
ne peux pas faire autrement que de le faire. Puisque le ministre choisit de
tout mettre par règlement, je ne peux pas, moi, passer outre le fait qu'à un
moment donné ça existe-tu, les projets de loi, là? Si on fait des projets de
loi pour juste dire qu'il va y avoir des règlements, on devrait laisser faire
les projets de loi. Projet de loi Untel, trois points de suspension, tel sujet
sera géré par règlement. Voici les sujets qu'on va traiter. On devrait déposer
une table des matières et dire, par sujet, que ça va être géré par règlement.
Je n'ai pas d'autres commentaires, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord, alors nous passer au deuxième alinéa de l'article 78. Est-ce qu'il y
a des commentaires?
M. Barrette : Au deuxième
alinéa, non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous allons passer au premier paragraphe de l'article 78.
M. Barrette : Alors, l'article
26, l'article 22, c'est tout le monde qui est responsable de ceci et de cela,
là. On s'entend, là, c'est ça? C'est ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Deuxième paragraphe de l'article 78?
M. Barrette : Rien à ajouter.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il n'y a pas de commentaire?
M. Barrette : Non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors là, je vais au troisième alinéa...
Une voix
: Non, au
dernier alinéa.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...dernier alinéa de l'article 78.
M. Barrette : Je n'ai pas de
commentaire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre aux voix l'article 78.
Est-ce que l'article 78 est adopté?
M.
Bonnardel
:
Adopté.
M. Barrette : Sur division.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre, veuillez lire l'article 79, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel
:
Oui : «79. Dans les cas mentionnés aux paragraphes suivants, le répondant
d'un système de transport doit, sans délai, transmettre à la commission les
renseignements et les documents qui y sont visés:
«1° le changement des coordonnées de
son établissement au Québec : ses nouvelles coordonnées;
«2° le changement de son nom, de
celui qu'il utilise au Québec ou de celui du système dont il est le répondant :
le nouveau nom;
«3° une modification ou le
remplacement d'un accessoire visé au paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 50 : la description de l'accessoire ainsi modifié ou remplacé,
comprenant sa reproduction;
«4° un changement dans la liste des
personnes visées au paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 26 : une liste
à jour ainsi que l'un ou l'autre du certificat d'absence d'antécédent
judiciaire ou de la liste des antécédents judiciaires délivré par un corps de
police en vertu de l'article 13 concernant les personnes ajoutées à la liste,
de même que leur curriculum vitæ.»
• (11 h 50) •
Commentaire. L'article 79 prévoit
l'obligation faite au répondant de fournir à la commission les renseignements
relatifs à tout changement à ses coordonnées, à son nom, à un accessoire
nécessaire à l'identification des automobiles inscrites auprès de lui ou dans
la liste de ses administrateurs et dirigeants...
M.
Bonnardel
:
...de même que leur Curriculum Vitae.»
Commentaire : L'article 79 prévoit
l'obligation faite au répondant de fournir à la commission les renseignements
relatifs à tout changement, à ses coordonnées, à son nom, à un accessoire
nécessaire à l'identification des automobiles inscrites auprès de lui ou dans
la liste de ses administrateurs et dirigeants.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le ministre. Alors, est-ce qu'il y a des commentaires sur le premier
alinéa de l'article 79?
M. Barrette : Oui, c'est une
question. Alors, j'ai une question philosophique, là. On comprend que, pour le
ministre, là, c'est bien important que bien des choses soient gérées par
règlement. Maintenant, pour ce qui est de la transmission de certaines données
à la Commission des transports, pourquoi ce n'est pas tout changement à
n'importe quoi que... pourquoi 79 ce n'est pas tout document, tout simplement,
là, dès qu'il y a un changement, sont transmis à la commission immédiatement?
Parce que là, là, ce n'est pas tous les documents, c'est juste ce qui est à un,
deux, trois, quatre. Pourquoi, là, ce n'est pas un article qui dit, là :
Regardez, là, vous avez fait une demande, là, vous avez été autorisés, et vous
êtes autorisés en fonction de telle responsabilité, et ainsi de suite. Alors,
pourquoi, là, ce qui est nécessaire à l'autorisation et au fonctionnement du
système où il y a un répondant, pourquoi ce n'est pas un article qui dit :
Quand il y a un changement, vous avez l'obligation, sans délai, de nous faire
part des... de ça?
M.
Bonnardel
:
J'aimerais ça poser une question au député qui parle, de quels changements qui
pourraient être...
M. Barrette : C'est parce que
c'est à nous autres de poser les questions, là. Je veux bien, là, mais... Je va
répondre par la contre-question : Pourquoi il y a des changements qu'il
faut, puis des changements qu'il ne faut pas? Ne serait-il pas plus simple de
dire : Les documents qui sont liés à l'autorisation et au fonctionnement
de ladite... dudit système, dès qu'il y a un changement, on doit en informer la
commission?
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, je l'ai déjà mentionné dans les articles auparavant, s'il y
a changement du modèle d'affaires d'un futur répondant, il y a nécessairement,
donc, une nouvelle demande qui est faite. Là, on est pas mal plus dans les
changements administratifs que la structure.
M. Barrette : C'est
exactement, Mme la Présidente, ce à quoi je fais... J'avais compris qu'à 79 on
était dans un changement administratif. Alors, pourquoi, dans... Il n'y a pas
de question, là. C'est évident que, dans le changement de modèle d'affaires et
ainsi de suite, bien, c'est sûr qu'il faut le faire, mais, dans les changements
administratifs, là, il faut faire la preuve d'un certain nombre d'éléments pour
pouvoir avoir une autorisation. Il faut une analyse de dossier, il faut que la
commission, à la lumière de toute la documentation qui est fournie, puisse
faire une appréciation adéquate et donner son imprimatur, faire un jugement au
sens hautement général du terme et autoriser. C'est une espèce d'appréciation
qualitative et aussi normative. Pourquoi, pour ça, on ne dit pas : C'est
pour l'ensemble de cette oeuvre-là administrative, s'il y a un changement, sans
délai, vous devez nous transmettre un avis qui le définit, et ainsi de suite?
M.
Bonnardel
:
Parce que nous avons décidé d'énumérer ces quatre paragraphes, Mme la
Présidente.
M. Barrette : Bien, ça, j'ai
compris, là, que... J'espère que c'est parce que nous avons décidé. Ça, c'est
clair. Il pourrait me répondre aussi : C'est parce que ça a été tapé à
dactylo, là. Je comprends, là, mais...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
... député. Quand même.
M. Barrette : Bien, c'est
parce que, Mme la Présidente, parce qu'on a décidé ça de même, moi, je demande
pourquoi qu'on a décidé ça puis qu'on n'a pas... on a enlevé les autres?
Réponse, parce qu'on a décidé ça de même. Vous savez, Mme la Présidente, vous
savez que j'ai une expression que j'utilise beaucoup...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Gardons une atmosphère...
M. Barrette : ... «parce que
c'est de même».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Gardons une atmosphère cordiale.
M. Barrette : L'atmosphère et
correcte, elle est cordiale. M. le ministre, est-ce que...
M.
Bonnardel
:
Vous savez, Mme la Présidente, si j'avais mis un point plus large, on m'aurait
dit : je ne suis pas assez précis. Là, je suis précis, puis on me
dit : Bien, soit plus large. Bien, ça va être comme ça. C'est les quatre
points des quatre paragraphes qu'on a marqués.
M. Barrette : Mais c'est...
Mme la Présidente, c'est très rare que je dis que le ministre n'est pas... est
trop large, ce n'est pas arrivé souvent. On n'arrête pas de demander des
questions... Non, par contre, ça arrive souvent qu'on dit que tout est trop
dans les règlements. Ça, c'est une autre affaire. Ça, c'est clair que ça, c'est
clair que c'est... Mais là je pose une question bien simple, là : pourquoi
on n'a pas dit : L'ensemble de l'oeuvre. N'y a-t-il pas un risque d'omettre
un certain nombre de choses?
M.
Bonnardel
:
Alors, je l'ai répété, Mme la Présidente, ce qui est administratif et ce qui
est la structure d'affaires qui doit changer, donc une nouvelle autorisation
devrait être faite par le répondant.
M. Barrette : O.K. Mme la
Présidente, on va aller à 26.
M.
Bonnardel
:
Tu as-u ton cahier pas loin?
M. Barrette : Alors, à 26, là,
Mme la Présidente, là, on a un certain nombre de choses, là, qui sont
obligatoires, entre autres la suffisance des ressources humaines et matérielles
pour faire la surveillance, la répression, la prévention. Toutes des choses qui
sont tout à fait correctes à mettre dans le projet de loi, tout à fait
correctes. On l'a adopté, ça, cet article-là, sur division, je le concède, mais
quand même. Je n'ai pas, moi, contesté le fait qu'on devait mettre ça là.
Alors, admettons...
M. Barrette :
...surveillance, la répression, la prévention. Toutes des choses qui sont tout
à fait correctes à mettre dans le projet de loi, tout à fait correctes. On l'a adopté,
ça, cet article-là sur division, je le concède, mais quand même. Et je n'ai
pas, moi, contesté le fait qu'on devait mettre ça là.
Alors, admettons, là, que dans une société
X, là, pendant une période Y, il y a un remaniement du personnel et ça fait en
sorte que la demanderesse, là, elle n'est plus capable de remplir vraiment ses
obligations. Et la commission ne va pas se mettre à toutes les deux semaines à
faire des vérifications auprès desdites sociétés pour voir si elles sont en
mesure de remplir leurs obligations.
Alors, c'est... 26 oblige, hein? Puis je
l'ai critiqué, ça. J'ai critiqué le fait que c'était clair dans la finalité,
mais imprécis dans les barèmes, les paramètres. Ça prend quoi? Le ministre m'a
répondu, comme il le fait régulièrement : Ce n'est pas de nous ingérer
dans le travail de la commission, la commission a la compétence pour faire
cette évaluation-là. O.K. C'est correct, fin de la discussion, parfait, puis je
ne dis pas parfait, quand je dis «parfait», c'est parce qu'on passe à autre
chose, là. Ne prenez pas ce qualificatif-là comme étant... ce commentaire-là
comme étant un compliment.
Alors donc, mais la finalité de ce qui a
été écrit à 26, 1 a) et b), on en convient tout le monde, bon.
Puis on sait qu'on n'a pas des autorisations à toutes les deux minutes, là.
Hein, il n'y a pas d'obligation de reconduction d'une autorisation, comme une
immatriculation, là, à tous les deux ans, trois ans, quatre ans. À moins que
j'aie mal compris, il n'y a pas ça. Bon, alors là, Mme la Présidente, là, s'il
y a des changements, là, au nombre de personnes et ainsi de suite, je pense
qu'on va vouloir le savoir. Alors là, je comprends qu'à 4, on y fait référence.
Maintenant, il est possible qu'ailleurs, là, si on revenait sur tous les
articles précédents, qu'on trouve des choses qu'il y aurait un impact, d'où la
nécessité de, à mon sens, de dire que tout ce qu'il y a comme changement, bien
on est obligé de le faire, d'en aviser la commission.
J'ai pris un exemple favorable au
ministre. Alors là, je ne veux pas regarder les 78 autres articles pour en
trouver qui manque à mon sens. Alors, je repose la question : Pourquoi ce
n'est pas l'ensemble de l'oeuvre?
M.
Bonnardel
:
Parce que, dans le paragraphe 4°, Mme la Présidente, quatrième
paragraphe... au deuxième paragraphe donc du premier alinéa de
l'article 26, on demande tout changement d'administrateur ou de dirigeant,
s'il y a lieu, on informe la commission. Vous comprendrez que dans un... dans
une entreprise, des changements d'administrateur, ce n'est pas fréquent, mais
ça peut arriver. Ça n'arrive pas une fois par mois, d'habitude. Donc, pour
nous, il est juste important d'obtenir ces informations s'il y a lieu. Je ne
vois pas en quoi c'est problématique de demander ça au futur répondant.
M. Barrette : O.K. Alors,
je vais le reprendre et je vais le reprendre dans le bon sens. Le quatrième
alinéa... on n'est pas au quatrième alinéa, on s'entend, là, je le sais. Mais,
au premier alinéa, je pense que me me sens autorisé à parler du quatrième parce
que je...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Le quatrième, c'est un paragraphe, puis...
M. Barrette : Puis vous
avez raison, Mme la Présidente, je fais un lapsus, là.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : C'est correct.
M. Barrette : Mais
quand...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Tout le monde comprend.
M. Barrette : Tout le
monde comprend. Alors, le quatrième paragraphe, là, quand il parle de 26, on
parle du deuxième. O.K.? Ça, c'est les antécédents, les administrateurs, et
ainsi de suite.
Moi, je prends l'exemple, là, des
ressources qui sont à 1°. Puis là, à 1°, là, ça se peut-u que, ça, ça change?
Ça se peut-u que, dans la vie de la compagnie, là, ça change et que 1°, ça ne
soit pas... on se retrouve dans une situation, pendant deux ans de temps, là,
parce que, parce que, parce que, et que la compagnie, là, parce qu'elle est
dans une situation où elle n'est plus vraiment capable de faire ça, il est
possible que le répondant se dise : Aïe! ces obligations-là, là, ça me
pèse, et puis on va slaquer là-dessus, on va faire des économies, ou peu importe
la raison. Il n'y a pas l'obligation, là, 1°. On a mis 2° parce que 2°, bon,
2°, ça a une certaine lourdeur, là, je dirais, là, mais on n'a pas mis 1°, par
exemple. Donc, quand on doit fournir 1°, alors, moi, mon point, il est là, là.
Alors, quand le ministre me dit : Bien, c'est parce qu'on a décidé ça.
O.K. Mais pourquoi vous n'avez pas pris 1° qui est tout aussi important?
• (12 heures) •
Moi, je reprends 1°, là, à 26, 1°. Là, je
peux prendre le 26, 1°, Mme la Présidente, c'est mon argument pour le premier alinéa.
À 26, là, j'ai critiqué le fait qu'on demandait bien des choses qui étaient
correctes à demander, mais on ne statuait pas sur ce qui devait au moins être
les grandes lignes de ce qui devait être en place. C'est conceptuel, hein,
c'est un concept. Construisez-moi une maison avec trois chambres à coucher et
deux salles de bain. Je peux vous dire...
12 h (version non révisée)
M. Barrette : ...on demandait
bien des choses qui étaient correctes à demander, mais on ne statuait pas sur
ce qui devait au moins être les grandes lignes de ce qui devait être en place.
C'est conceptuel, hein, c'est un concept. Construisez-moi une maison avec trois
chambres à coucher et deux salles de bain. Je peux vous dire que, si vous
donnez ça à un entrepreneur, vous allez peut-être être surpris de la facture,
avec raison, parce que c'est un concept qu'on a demandé. À la fin, ça va coûter
cher ou pas cher. Si ça ne coûte pas cher, vous allez peut-être être
malheureuse de votre choix.
Mme la présidente, là, je regarde ça, là.
Alors, 26, c'est quelque chose qui est ouvert comme concept, laissé à
l'appréciation de la commission des transports et on ne le met pas dans l'obligation
de transmettre des informations lorsqu'il y a un changement. Or, à 26, 1°,
bien, ce sont les éléments qui sont quasiment névralgiques, là, pour le
fonctionnement en termes de surveillance et de prévention et de répression
qu'on souhaite voir. N'y a-t-il pas là, Mme la Présidente, le ministre pourra
nous répondre, une incongruité?
M.
Bonnardel
:
Pas du tout, Mme la Présidente.
M. Barrette : Bon.
J'attends...
M.
Bonnardel
:
On n'a pas à mettre le paragraphe 1°. On n'a pas à demander à chaque fois s'il
y avait, donc à l'article 26, la suffisance des ressources humaines. Vous
imaginez, là, s'il y a 10 employés de plus du jour au lendemain parce qu'on
besoin de plus d'employés, ou il y en a cinq, un mois suivant, de moins. Il
va-tu falloir chaque fois demander au répondant d'informer la CTQ d'un
changement du nombre d'employés de la société, non, ça ne tient pas la route.
Alors, pour nous, il est important d'avoir les administrateurs, les dirigeants,
je pense que ça va de soi, s'il y a des changements importants de ce côté. Pour
ce qui est des opérations en bonne et due forme, on laisse le répondant faire
le travail et nécessairement de démontrer qu'il a les ressources initialement
avant d'obtenir son autorisation pour avoir son accréditation.
M. Barrette : Moi, je n'en
reviens pas, Mme la Présidente, là, parce que là le ministre, ce qu'il vient de
nous dire, là, c'est qu'il est plus important de savoir le nom et le nombre
d'administrateurs, que le nom et le nombre de personnes qui sont affectées à la
surveillance, prévention, répression. Moi, je vais vous dire une chose, Mme la
Présidente, dépendamment de la situation économique de tout le monde, de tout
entrepreneur, il y a malheureusement des moments où, pour des raisons de rentabilité,
où on va restructurer ou, encore même, diminuer, faire le choix de diminuer
certaines activités pour faire en sorte que l'équilibre financier de la
compagnie demeure. Il est possible que, quand on est dans une compagnie, dont
le coeur de compagnie est de faire du transport, qu'on puisse rogner, hein,
rogner, puis des fois rogner pas mal fort sur ce qui n'est pas le transport,
notamment la surveillance, la prévention et la répression, hein, ça, c'est pas
mal plus, un, plus lourd de conséquences que le dirigeant. Et vous savez quoi?
C'est le dirigeant qui va décider ça.
Alors, la ministre nous dit, lui : Il
faut qu'on m'informe s'il y a un changement dans la direction, c'est bien plus
important que ce qui est sous sa direction, mais le dirigeant peut très bien,
dans une situation particulière, rogner là-dessus, et ça s'est déjà vu dans
plusieurs domaines, ça s'est déjà vu là-dedans. Et, comme la commission ne fait
pas, à ma connaissance, des inspections périodiques, bien, s'il n'y a pas
d'obligation de divulguer, bien, il est possible d'avoir une situation qui
devienne problématique si on la savait, et, si on la savait, on interviendrait.
Je ne ferai pas la métaphore de l'annonce de Réno-Dépôt, là, mais ça revient à
ça.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, l'article 33 démontre et dit, encore une fois, que «la
commission, pour faire droit à la demande, doit recevoir toutes les
informations, dont les ressources humaines et matérielles, avant d'accréditer».
C'est déjà mentionné dans la loi, c'est déjà mentionné dans la loi et à 39
aussi. Alors, je ne vois pas en quoi aujourd'hui, là, on a un débat sur
pourquoi on n'a pas ajouté donc le premier paragraphe de l'article 26 à
l'article 79. Pour nous, comme c'est écrit, c'est bien écrit, et on répond, encore
une fois, aux demandes que nous souhaiterions avoir pour les futurs répondants.
M. Barrette : Mme la
Présidente, Mme la Présidente, c'est vraiment extraordinaire, ici, l'échange
qu'on a, pour me dire que mon intervention n'est pas pertinente, l'intervention
qui est sur un article qui traite d'un changement pendant les opérations qui
arrivent après l'autorisation, on me répond que je n'ai pas besoin de parler de
ça, ce n'est pas pertinent puisqu'avant l'autorisation on a demandé une liste
de ceci et de cela. On présente un article 79, là, qui, pour certains éléments,
exige qu'il y ait une transmission d'information, s'il y a un changement
pendant les opérations, donc après l'autorisation, puis on me répond «avec
l'obligation d'avant les opérations». Bien, voyons donc! Voyons donc!
M.
Bonnardel
: À
l'article 39, «tout changement à un système de transport...
M. Barrette : ...exige qu'il y
ait une transmission d'information s'il y a un changement pendant les
opérations, donc après l'autorisation, puis on me répond avec l'obligation
d'avant les opérations. Bien, voyons donc! Voyons donc!
M.
Bonnardel
: À
l'article 39, tout «changement à un système de transport, incluant aux
activités de son répondant ou, le cas échéant, à celles des fournisseurs dont
il retient les services, ne peut être effectué sans obtenir au préalable de la
Commission le remplacement de son autorisation pour une nouvelle autorisation
dans les cas suivants: le changement est incompatible avec l'autorisation délivrée...»
C'est l'article 33. Alors, je pense que j'ai répondu aux inquiétudes du député.
M. Barrette : Non, parce que, Mme
la Présidente, si c'est ça, la réponse, ça veut dire que 79 n'a aucune utilité,
il y a 39.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Là, pour m'éclairer, excusez-moi, est-ce que vous êtes toujours au premier
alinéa?
M. Barrette : Certainement, Mme
la Présidente, on est encore dans le premier alinéa, c'est certain.
M.
Bonnardel
:
On parle des changements administratifs à 79, Mme la Présidente. S'il y a tout
changement dans le modèle d'affaires de la société, l'article 39 s'applique, et
la société, le répondant devra faire une nouvelle demande.
M. Barrette : Mme la
Présidente, est-ce que le ministre peut me dire en quoi 79 n'est pas inclus
dans 39?
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, je l'ai répété, 79, ce sont des changements administratifs.
C'est ce que nous avons indiqué dans les quatre paragraphes qui sont là.
M. Barrette : Mme la
Présidente, ma question, elle est très, très, très simple. Moi, quand je
regarde 79, là, puis je prends l'argument du ministre, que je ne... auquel je
ne souscris pas, si je prends l'argument du ministre, là, 39 comprend 79, donc
79 est inutile, on le retire.
M.
Bonnardel
:
Ce n'est pas ça qu'on a dit. Ce n'est pas parce qu'il y a des changements de
coordonnées ou d'établissement ou administratifs qu'on fait une nouvelle
demande, là.
M. Barrette : Bien, Mme la
Présidente, le ministre me dit : Bien, regardez, M. le député de La Pinière,
vous avez juste à regarder à 39. 39 dit que, s'il y a un changement, là,
incluant ceci, cela, bien, il faut aller même jusqu'à une nouvelle
autorisation. C'est ça que ça dit. Et là, on me dit... Puis là, le ministre me
dit lui-même : Bien oui, à 39, 1, «le changement est incompatible avec
l'autorisation délivrée», et l'autorisation, c'est 33. 33, il a tout. Alors, si
33 a tout et puis que 39, ça amène à tout changement qui amène à une nouvelle
autorisation, bien, 79 est dans 39, qui est dans tout. Alors, 79 ne sert à
rien.
M.
Bonnardel
:
Je me suis expliqué, Mme la Présidente.
M. Barrette : Bien, «je me
suis expliqué». C'est parce que je n'ai pas eu d'explication à la question
simple : Est-ce que 79 est dans 39?
J'entends des voix, Mme la Présidente...
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente...
M. Barrette : ...et les voix
que j'entends disent que 79 vient... c'est plus précis. Dons, si 79 est plus
précis par les voix que j'entends, ça veut dire que 79 est dans 39, donc 79 ne
sert à rien.
M.
Bonnardel
:
Je me suis expliqué, là, depuis 15 minutes, Mme la Présidente, sur le besoin, à
79, des articles qui concernent l'administration de la société et les autres
articles qui concernent la structure d'affaires, le modèle d'affaires.
M. Barrette : Alors, si je
comprends bien, Mme la Présidente, le ministre a senti la nécessité, dans sa
loi, de préciser les changements d'administrateurs, mais n'a pas précisé tout
ce qui touche à la prévention, à la répression et à la surveillance. C'est
étonnant. Est-ce que le ministre comprend mon étonnement?
M.
Bonnardel
:
J'ai mentionné, Mme la Présidente, aux différents articles 33 et 39, en termes
de surveillance, réprimande, administration, s'il y avait changement, que la
société devait faire une nouvelle demande.
M. Barrette : Oui. Mais, Mme
la Présidente, s'il y a des changements dans les administrateurs, il n'y aura
pas besoin de faire une nouvelle demande?
M.
Bonnardel
:
Exactement.
M. Barrette : Voilà. Alors
donc, peut-être que là, l'article 79 sert à déterminer simplement les éléments
à propos desquels s'il y a un changement il n'y aura pas de nouvelle demande,
mais ça ne dit pas ça non plus. Il n'y a pas de référence à une nouvelle, ou
pas de nouvelle demande dans 79. Ça fait que là on revient encore à l'argument
précédent, 79 est dans le 39, 39 traite de 33 au complet, puis 79 ne sert à
rien.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, le député semble vouloir plus de lourdeur administrative.
M. Barrette : Pas du tout.
M.
Bonnardel
:
Ce n'est pas ce que je veux.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je ne souhaite pas plus de lourdeur, au contraire. Je souhaite que
le projet de loi soit cohérent le plus possible. Là, je ne note une incohérence
et je la débats.
M.
Bonnardel
:
Il n'y a aucune incohérence, Mme la Présidente.
M. Barrette : Bien oui, Mme la
Présidente. Si on met de l'importance comme on l'a fait à 26, qui se retrouve
dans 33, qui est traité par 39 puis 79, bien, à un moment donné, là, si la
surveillance, la prévention et la répression, ce sont des valeurs ou des
éléments secondaires, dans l'esprit du ministre, au fonctionnement d'un
système, bien, il peut le dire. Peut-être qu'il peut dire que c'est pour ça que
ce n'est pas dans 79.
M.
Bonnardel
: Je
n'ai pas d'autre intervention, Mme la Présidente.
• (12 h 10) •
M. Barrette : Moi non plus,
Mme la Présidente...
M. Barrette : ...et la
répression, ce sont des valeurs ou des éléments secondaires, dans l'esprit du ministre,
au fonctionnement d'un système, bien, il peut le dire. Peut-être qu'il peut
dire que c'est pour ça que ce n'est pas dans 79.
M.
Bonnardel
:
Je n'ai pas d'autre intervention, Mme la Présidente.
M. Barrette : Moi non
plus, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, il n'y a pas d'autres interventions sur
le premier alinéa? Non? Alors, nous allons passer au premier paragraphe.
M. Barrette : Alors, le
premier paragraphe, on parle ici des changements de coordonnées. C'est sûr que,
je pense, c'est une bonne idée de l'obliger. On est bien d'accord avec ça. Mais
il me semble que la surveillance, la prévention et la répression, c'est tout
aussi important, mais ce n'est pas là. Alors, on ne peut pas s'ostiner là-dessus.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Pas d'autres commentaires sur le premier paragraphe?
M. Barrette : Oui, une question :
Est-ce que ça va demander une nouvelle autorisation ou non?
M.
Bonnardel
:
Justement, ce que le député semble vouloir...
M. Barrette : J'entends
des voix, Mme la Présidente, j'aime ça.
M.
Bonnardel
:
...semble vouloir, c'est plus, plus, plus de lourdeur. Est-ce qu'il est en
train de nous dire qu'il faudrait demander une nouvelle autorisation parce
qu'on change d'adresse ou de coordonnées? Non. Alors, on informe la commission,
c'est tout.
M. Barrette : Non. Je ne
suis pas en train de dire ça du tout, M. le Président. Je ne suis pas en train
de dire ça du tout, du tout, du tout. Ce n'est pas ça que je dis. Ce n'est pas
ça que je dis du tout. Moi, ce n'est pas moi qui ai parlé de nouvelle autorisation,
c'est le ministre, Mme la Présidente, en nous renvoyant à 39. Moi, je n'ai pas
parlé de 39, j'ai parlé de 26.
Alors, c'est sûr, Mme la Présidente, que, si le ministre
me renvoie à des articles qui me permettent de faire un débat, je ne peux pas
faire autrement que le faire. Alors, il faut faire attention dans un renvoi.
Mais là je comprends qu'ici, là, le ministre
nous dit que 79 sert aussi à ne pas générer de nouvelle autorisation, même si
ce n'est pas écrit dedans. C'est vrai, là, que ce n'est pas écrit dedans. C'est
tout, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, il n'y a pas d'autres commentaires sur le
premier alinéa?
M. Barrette : Non.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur le
deuxième alinéa?
M. Barrette : Non.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Troisième alinéa?
M. Barrette : Bon. Là, le
ministre, là... Parce que je n'ai toujours pas eu, là, le sens de ces mots-là,
là. À chaque fois que je le vois, j'oublie de poser la question.
Quand le ministre dit, dans son texte...
puis là peut-être que c'est les juristes qui vont me répondre, là. Je vais lire
le troisième... paragraphe?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Paragraphe, oui, c'est moi qui ai fait
l'erreur, c'est... J'ai dit alinéa, mais c'est paragraphe. Excusez-moi.
M. Barrette : Mais vous
savez, Mme la Présidente, que... on se comprend.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui. J'espère.
M. Barrette : Je ne veux surtout
pas qu'on prenne du temps, là, en ne se comprenant pas.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K., parfait.
M. Barrette : Alors, le
troisième paragraphe : «Une modification...» On doit aviser, là, sans
délai. «Une modification ou le remplacement d'un accessoire visé au paragraphe
1° du premier alinéa de l'article 50». Alors, c'est l'accessoire, là, qui
identifie le véhicule. On se comprend? Oui. «La description de l'accessoire
ainsi modifié ou remplacé comprenant sa reproduction».
Quand on dit «comprenant sa reproduction»,
qu'est-ce qu'on veut dire exactement? Quelle est la portée de la reproduction
au sens légal du terme? Là, je comprends, là, il ne faut pas... Je vais m'aider
moi-même puis je vais aider le ministre à bien consommer le temps. J'ai compris
qu'on parlait de l'accessoire, O.K., puis qu'il va y avoir des caractéristiques
x. Alors, cet accessoire-là, quand on dit «comprenant sa reproduction», là, on
parle de quoi légalement exactement?
M.
Bonnardel
:
La portée du paragraphe 3°, Mme la Présidente, est que, s'il y a tout
changement du côté d'un répondant...
M. Barrette : Je savais
qu'il allait me dire ça.
M.
Bonnardel
:
...le répondant, l'accessoire sera nécessairement modifié, on veut voir ce
qu'aura l'air l'accessoire qui sera remplacé ou installé sur le véhicule.
M. Barrette : Mme la
Présidente, ce n'est pas la question que je pose, là. J'ai dit... D'entrée de
jeu, là, j'ai dit... Écoutez, là, Mme la Présidente, je l'ai dit comme ça. Ça
fait plusieurs fois qu'on voit ce bout de texte là, puis j'oublie toujours de
poser la question. Là, on le revoit, j'ai donc une opportunité de poser la
question et je la pose : Qu'est-ce que ça veut dire en droit une phrase
comme ça, «comprenant sa reproduction»? Est-ce qu'on définit ce qu'est une
reproduction? Est-ce qu'il y a une modalité de reproduction? Est-ce qu'il y a
un nombre de reproductions? C'est quoi, la portée de ça?
M.
Bonnardel
:
C'est... Mme la Présidente, c'est l'accessoire qui sera nécessairement fourni à
la commission qui va autoriser ce nouvel accessoire. Quand on parle de sa
reproduction, il n'y a pas de définition légale. Sa reproduction, c'est le
décalque ou l'élément qui va être envoyé sur un document ou sur un papier à la
commission pour définir, bien, voici la reproduction de l'accessoire comme tel.
M. Barrette : Est-ce
que... O.K. Je suis un peu confus. Est-ce que le ministre pourrait nous donner
un exemple...
M.
Bonnardel
:
...envoyé sur un document ou sur un papier à la commission pour définir, bien,
voici la reproduction de l'accessoire comme tel.
M. Barrette : Est-ce que... O.K.
Je suis un peu confus. Est-ce que le ministre pourrait nous donner un exemple
graphique, pas une affaire... je comprends qu'il ne l'a pas sur place, là, mais
quelque de plus clair? Moi, quand j'ai écouté le ministre, Mme la Présidente,
là, j'ai comme compris que c'était comme... Ça, ça révèle ma génération. Là, le
ministre, c'est comme s'il parlait d'un papier carbone dans les anciens
formulaires où il y a cinq copies carbone. C'est-u de ça qu'on parle? On parle
de quoi exactement, là? Avez-vous compris, vous autres?
Des voix
: ...
M. Barrette : Vous êtes
meilleurs que moi.
M.
Bonnardel
:
...être reproduite sur un papier, hein, qui va définir l'accessoire pour que la
commission prenne acte du document, de sa reproduction sur un papier ou même
sur un courriel, même sur un courriel. Possible.
M. Barrette : Ah! O.K., O.K., O.K...
Je n'ai vraiment pas... Je vois que les collègues du ministre semblent avoir
compris une chose que je n'ai pas comprise. J'en suis heureux.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Masson, vous voulez intervenir.
M. Lemay : ...on lit le
premier alinéa de l'article 79, ça dit qu'on doit transmettre à la commission
les renseignements et les documents qui sont visés, puis après ça, au troisième
paragraphe, on dit : «...la description de l'accessoire — donc,
ça, c'est une description écrite — ainsi que comprenant sa
reproduction — en voulant dire : L'image dudit accessoire.»
M. Barrette : Ah! c'est drôle,
hein, parce que, moi, la raison pour laquelle... le député de Masson, hein, c'est
ça?
M. Lemay : Oui.
M. Barrette : Il va être
content puisqu'il me permet d'engager un débat additionnel. Alors, nous allons
y aller. Alors, Mme la Présidente, là, moi, je... La raison pour laquelle...
Puis je vais répéter, là, ce n'est pas la première fois qu'on voit ces trois
mots-là ensemble dans le projet de loi. Alors, j'ai... je saisis l'occasion
parce que j'ai oublié de le faire ailleurs. Je le fais aujourd'hui parce que,
moi, là, «comprenant sa reproduction», ça fait référence au fait que... de ce
que l'on voit actuellement sur le terrain.
Alors, le ministre nous dit souvent :
Bien, voyons donc! Il ne faut pas changer ça parce que tout va bien. Bien, on
ne va quand même pas faire quelque chose de différent, tout va bien, tout est
correct. Il nous dit ça souvent. Moi, je vois, là, pour... je l'ai vu à
plusieurs reprises, des photocopies de l'accessoire d'Uber scotchées ailleurs
dans l'automobile. Moi, là, ça, ça s'appelle comprenant la reproduction.
Vous autres, vous pensez en papier carbone
pour l'image. Moi, je pense différemment. Et, si moi, je pense différemment du
député de Masson, ça se peut que dans la population ça soit différent, et, à ce
moment-là, ça devient nécessaire d'avoir une précision juridique de que c'est
que ça veut dire «comprenant sa reproduction». C'est juste ça. C'est simple.
Alors, moi, je l'ai vue, je l'ai vue, la
photocopie, «tapée» sur la fenêtre du passager. Ça, là, ce n'est pas la petite
plaque de plastique avec le logo d'Uber, là, ce n'est pas la reproduction
copyright d'U-b... avec la bonne calligraphie. Pas de ça qu'on parle. Peut-être
qu'on parle de ça, d'où ma question : On parle de quoi? C'est tout. Moi,
là, je peux vous dire une chose, là, je peux faire de la reproduction de la
fleur de lys du drapeau du Québec. Alors, on parle de quoi exactement, là?
C'est une photocopie? C'est quoi, les standards? C'est ci, c'est ça?
«Comprenant sa reproduction», est-ce que, juridiquement, on peut m'expliquer ce
que ça veut dire? Je suis tout ouïe.
M.
Bonnardel
:
Alors, je répète ce que j'ai déjà dit, Mme la Présidente, l'accessoire sera
défini par règlement. L'accessoire devra être visible pour le client, pour le
chauffeur, et il devra être visible aussi pour les agents de la paix, les
policiers, nécessairement, et les représentants de la SAAQ, qui font les
inspections des véhicules-taxis et du transport rémunéré de personnes.
M. Barrette : Mais, Mme la
Présidente, je n'ai pas posé cette question-là. Est-ce que vous m'avez entendu
dire : Qu'est-ce qu'il va y avoir dans le règlement? Je n'ai pas entendu
dire ça. Je comprends, là, qu'il va y avoir un règlement qui va dire, je ne le
sais pas, là, probablement que ça va dire : Ça doit être une... on va
l'appeler comment, là, l'accessoire doit être rigide, dans un matériau x, de
telle couleur, avec le logo de la compagnie tel que défini. Il va y avoir ce
genre de choses là dans le règlement. Reproduction, ça va être quoi? Bien là,
je vais aller au bout de l'affaire, là, est-ce que moi, je peux prendre une
feuille de papier, un crayon-feutre, écrire «Uber», le «taper» sur la fenêtre?
En faire une photocopie puis dire : Bien, voici, c'est moi.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, on ne peut pas prétendre ce que sera l'accessoire. Là, il
essaie de prendre des cas de figure, le député, là...
M. Barrette : Ce n'est pas ça
que je dis.
• (12 h 20) •
M.
Bonnardel
:
...puis de s'imaginer. Là, je lui dis une chose, on va le définir par
règlement, cet accessoire. Là, il ne peut pas prétendre qu'il va arriver ça
demain parce qu'il voit ça aujourd'hui. Alors, je lui dis encore une
fois : L'accessoire sera défini par règlement, il devra être visible pour
le client, il devra être visible pour les agents de la paix, je le répète une
autre fois, et il ne peut pas prétendre...
M.
Bonnardel
:
...on va le définir par règlement, cet accessoire. Mais il ne peut pas
prétendre qu'il va arriver ça demain parce qu'il voit ça aujourd'hui. Alors, je
lui dis encore une fois : L'accessoire sera défini par règlement. Il devra
être visible pour le client. Il devra être visible pour les agents de la paix,
je le répète une autre fois. Et il ne peut pas prétendre ce que sera
l'accessoire de demain pour les futurs répondants.
M. Barrette : Mme la
Présidente, c'est sûr que je ne peux pas prétendre parce que, le ministre l'a
dit lui-même, tout va être défini, un jour, dans un règlement. Alors, c'est sûr
que je ne peux pas prétendre. Je veux dire, le projet de loi est un projet de
loi de règlement, alors je ne prétends rien. Je pose une question : C'est
quoi, la portée juridique des trois mots qu'on revoit à plusieurs reprises dans
son projet de loi, «comprenant sa reproduction»?
Alors, on a deux lectures, là. Il y a la
lecture du député de Masson, que je comprends. Puis je vais aller loin, Mme la
Présidente, je vais aller très loin. Je pense que le député de Masson comprend
ma lecture. Je n'ai pas dit qu'il était d'accord. J'ai dit simplement qu'on
peut lire le texte des deux manières. Et je demande au ministre, qui a une
armée de juristes avec lui, de me permettre de savoir quelle est la portée
juridique de «comprenant sa reproduction».
M.
Bonnardel
:
...alors, Mme la Présidente, une dernière intervention là-dessus. Le député, sa
première prétention, c'est de s'imaginer qu'on pourrait falsifier ou faire des
photocopies sur ce qui existe déjà. Parce que...
M. Barrette : Madame... Madame
la... on me prête des intentions.
M.
Bonnardel
:
...ce qui existe déjà aujourd'hui, c'est son projet pilote, c'est son projet
pilote.
M. Barrette : 35.6. Mme la
Présidente, 35.6. Question de règlement.
M.
Bonnardel
:
Alors, je lui dis : Il ne peut pas prétendre de ce que sera l'accessoire
de demain.
M. Barrette : Mme la
Présidente, question de règlement. 35.6. On me prête des intentions. Je
n'annonce pas que quelqu'un va falsifier. Je n'annonce pas rien. Je demande de
comprendre. Je demande une explication, puis on ne l'a pas. Ce serait tellement
plus simple qu'un des juristes qui accompagnent le ministre nous dise : En
droit, «comprenant la reproduction», ça veut dire telle affaire. «M. le député
de La Pinière, voici, je vous donne un exemple.» Ça prendrait environ 45
secondes, puis ce serait terminé. C'est quoi, le problème, là?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Monsieur... Alors...
M. Barrette : Mme la
Présidente, je pense que le ministre a le droit de s'autofilibuster. Mais je
lui dis, là, moi, je suis convaincu que... Puis je vais exagérer, qu'en
1 min 30 s un juriste va pouvoir m'expliquer ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Masson.
M. Lemay : Là, le député de
La Pinière nous disait qu'on lui prêtait des intentions et là il est en
train de prêter des intentions au ministre.
M. Barrette : Mme la
Présidente, loin de moi. Je ne pense pas, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Gardons l'atmosphère calme.
M. Barrette : Bien,
l'atmosphère est excellente, Mme la Présidente. Moi, je vous le dis, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, alors, M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, il n'y a rien d'autre à dire, là. Je sais que le député a
l'imagination fertile depuis les 70 dernières heures.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bon, là, vous lui prêtez des... c'est à votre tour de prêter des intentions à
l'autre.
M.
Bonnardel
:
Oui... Non, mais oui. Bien, c'est ça pareil, c'est ça pareil.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, chacun a fait son petit mea culpa, là, puis on...
M.
Bonnardel
:
Alors, il a le droit de faire les interventions qu'il souhaite. Moi, je lui
réponds encore une fois : Entre ce que lui peut prétendre, et il ne peut
pas le faire, d'un futur accessoire... Et ce qui explique aussi, donc, la
reproduction, sur un papier, du futur accessoire que la commission recevra.
M. Barrette : Ah! donc là il
va y avoir des standards de reproduction pour envoyer à la commission. C'est ça
que ça veut dire. Mme la Présidente, est-ce qu'il y aurait consentement, de la
part du ministre, à ce que le juriste de son choix... on ne met pas de
pression... vienne nous expliquer ça? Alors, c'est soit la vision Masson ou la
vision La Pinière. Laquelle est la bonne?
M. Lemay : Masson.
M. Barrette : Il n'a pas le
droit de parole. On peut le faire par main levée. Un, c'est Masson; deux, c'est
La Pinière.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bon, M. le député de La Pinière... M. le ministre, vous avez une demande
de permettre à un de vos avocats de venir s'exprimer. Vous acceptez ou vous
n'acceptez pas?
M.
Bonnardel
:
Non, pas du tout.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous n'acceptez pas, d'accord. Parfait.
M.
Bonnardel
:
Le débat a été fait déjà, là.
M. Barrette : Le débat a été
fait, puis on n'a pas eu de réponse.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bon, M. le député, est-ce que vous voulez continuer sur le paragraphe 3°?
M. Barrette : Alors, oui, je
vais poser la question, là, à ce moment-là, au ministre : Est-ce qu'on
peut faire une photocopie de l'accessoire et l'afficher dans un véhicule?
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, le député ne peut pas prétendre de quoi sera fait
l'accessoire futur. Et encore une fois, à 53, une photocopie, c'est non.
M. Barrette : Pardon? Je n'ai
pas entendu.
M.
Bonnardel
:
J'ai dit qu'à l'article 53 c'était non.
M. Barrette : Pardon? À
l'article...
M.
Bonnardel
:
J'ai dit qu'à l'article 53 c'était non, à la question.
M. Barrette : C'est non? Bon,
O.K. Alors, «comprenant sa reproduction», ça s'applique... la reproduction
s'applique dans quelles circonstances?
M.
Bonnardel
:
Les circonstances, Mme la Présidente, les documents administratifs de l'article
79.
(Consultation)
M. Barrette : Mme la
Présidente, je n'ai pas d'autre commentaire, puisque le ministre ne veut pas
donner les précisions. C'est phénoménal.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur...
M. Barrette : Il n'y a pas de
réponse.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...le paragraphe 3° de l'article 78?...
M. Barrette : ...Mme la
Présidente, je n'ai pas d'autre commentaire puisque le ministre ne veut pas
donner les précisions. C'est phénoménal.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires...
M. Barrette : Pas de réponse.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...sur le paragraphe 3 de l'article 78?
M. Barrette : Mme la
Présidente, est-ce que vous pourriez indiquer que tout un chacun ne peut pas
prendre la parole selon son propre désir autour de cette table?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien non, mais quand le député de Masson a demandé la parole, je lui ai donné
la parole.
M. Barrette : Oui. Oui, mais
pas tout le temps, là. Il parle, il parle, il parle.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, il parle. Il a le droit de parler à ses collègues. Bon, alors...
M. Barrette : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Tout en faisant en sorte que ça ne dérange pas les autres collègues, et le ministre,
et le député de La Pinière, M. le député de Masson.
Donc, on va aller au paragraphe 4 de
l'article 79. Est-ce qu'il y a des commentaires? Pas de commentaire sur le
paragraphe 4 de l'article 79, donc nous allons procéder à l'adoption. Est-ce
que l'article 79 est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Barrette : Sur division.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre, veuillez, s'il vous plaît, lire l'article 80.
M.
Bonnardel
:
Donc, l'article 80;
«Le répondant d'un système de transport
transmet à la commission et au ministre, dans la forme et selon la teneur et la
périodicité de ce que ce dernier détermine par règlement, les renseignements
concernant les lieux d'origine et de destination des courses effectuées par les
chauffeurs inscrits auprès de lui.»
L'article 80 proposé prévoit la
transmission par un répondant des renseignements relatifs aux lieux d'origine
et de destination des courses qu'effectuent ses chauffeurs à la Commission des
transports du Québec, au ministre des Transports, le tout conformément à un
règlement pris par le ministre.
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, nous avons un amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Est-ce qu'il est prêt?
M. Barrette : Il a été
transmis au secrétariat. Est-ce que... Ce ne sera pas long.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous allons suspendre...
M. Barrette : Un instant, ce
ne sera pas long, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...pour distribuer l'amendement. Quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 27)
(Reprise à 12 h 29)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous reprenons les travaux, s'il vous plaît. M. le député de La Pinière,
veuillez lire votre amendement.
M. Barrette : Oui. Mme la
Présidente, je vais le lire en relisant l'article qui serait amendé par notre amendement.
Alors, l'article, là, 80, qui est, pour moi, un article fondamental, aussi
fondamental que le projet de loi lui-même, à mon sens... Le répondant...
L'article se lit initialement comme suit :
• (12 h 30) •
«Le répondant d'un système de transport
transmet à la commission et au ministre — et on pourrait même changer
ça, «et au ministre» — dans la forme et selon la teneur et la
périodicité que ce dernier détermine par règlement, les renseignements
concernant les lieux d'origine et de destination des courses effectuées par les
chauffeurs inscrits auprès de lui.»
Le ministre...
12 h 30 (version non révisée)
M. Barrette : ...à la commission
et au ministre, on pourrait même changer ça, et au ministre, dans la forme et
selon la teneur et la périodicité que ce dernier détermine par règlement, les
renseignements concernant les lieux d'origine et de destination des courses
effectuées par les chauffeurs inscrits auprès de lui. Le ministre a voulu,
c'est clair, puis c'est correct, vouloir être informé de l'évolution de cette situation-là.
Il a souhaité, dans son article 80, que et la commission et lui soient informés
de données évolutives sur l'utilisation des systèmes. Et ça, Mme la Présidente,
je suis bien d'accord avec ça. Pas de problème avec ça. Le projet de loi du
ministre, et le ministre l'a dit à plusieurs reprises, a aussi comme finalité
de faire en sorte qu'il y ait une offre de service qui soit optimale et que, le
plus possible, on abandonne l'auto solo. On est confortables avec ça. Qu'est-ce
qu'il y a?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député, avant de poursuivre. Logiquement, là, puisque c'est un alinéa que
vous ajoutez, il arriverait comme en deuxième. Il arriverait en deuxième à
l'article 80. Alors...
M. Barrette : C'est correct.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est correct?
M. Barrette : Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, le premier alinéa est...
M. Barrette : Ah! O.K. Me
laissez-vous, avec consentement...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, peut-être qu'il y aurait un consentement pour qu'on procède sur votre
amendement, mais, logiquement, il va arriver...
M. Barrette : Oui, il va
arriver après. Je le sais.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il va arriver après le début de l'article 80.
M. Barrette : Tout à fait.
Mais si les deux vont ensemble, vous allez voir...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ça va? O.K.
M. Barrette : ... s'il y a
consentement pour qu'on puisse finir mon affaire, là.
Alors, le ministre, dans son premier alinéa...
vous avez raison, Mme la Présidente, mon amendement va devenir un deuxième
alinéa... le premier alinéa, il dit ça. Il dit : Moi, là, comme ministre,
là, je souhaite que, dans le nouveau système, là, avec cette loi-là, les
informations des lieux d'origine, destination, ça soit transmis et au
ministère, au ministre, et à la commission. Parfait, on est d'accord avec ça.
Le projet de loi a aussi comme objectif de faire en sorte qu'on prenne moins
l'auto, puis ça fait... puis qu'il y ait une offre de service adéquate. On est
d'accord avec une partie de ça.
Et, par contre, le ministre dit souvent,
il l'a dit, puis il est d'accord avec ça, puis on est d'accord, nous aussi,
avec ça : La gestion et la coordination de la mobilité va se faire de plus
en plus, sur un territoire donné, par des organisations qui détiennent la
donnée pertinente de la mobilité des individus dans la mesure permise par nos
lois qui protègent les renseignements de la vie privée de gens. O.K.? Alors, si
on prend l'article 80 tel qu'écrit dans son premier alinéa, il manque
simplement un bout. Le premier alinéa, il est plus bureaucratique. Il permet de
faire des analyses rétrospectives qui ont un certain degré de précision mais
qui n'est pas optimal parce que la donnée la plus optimale pour faire les
analyses, c'est la donnée en temps réel.
À l'heure, Mme la Présidente, où se
développent partout, et particulièrement au Québec, des applications,
aujourd'hui, algorithmiques d'intelligence artificielle, s'il y a un domaine où
ça s'applique, là, c'est bien la mobilité. S'il y a une place, là, un secteur,
là, où les données sont simples... c'est simple, ces données, là... qui peuvent
se mettre dans des bases de données, qui peuvent être traitées de façon
algorithmique que sont les intelligences artificielles, bien, c'est ça. Et, si
on veut avoir un... si on veut s'assurer, là, qu'on ait un grand, grand, grand
succès en gestion de la mobilité, tel que le ministre le souhaite, il faut que
les autorités, là, qui soient en place, là où il y en a. Il n'y aura pas ça à
Senneterre. Il y a ça à Montréal, au sens large du terme. Il va y avoir ça, un
jour, à Québec, au sens large du terme. Il faut ces autorités-là... puis
peut-être qu'il y en aurait à Trois-Rivières puis Sherbrooke, là... mais il
faut que ces autorités-là puissent disposer de la donnée la plus précise et en
temps réel possible. Alors, nous, on regarde ça... et ça, ce n'est pas juste
moi qui le dis, là... nous, on regarde ça parce que les gens qui sont venus en
consultation ont dit ça. Et, quand on leur a parlé, en consultation publique,
et quand qu'on leur a reparlé en dehors des caméras, c'est leur bataille. Eux
autres, là, ce n'est pas une question de guerre, de bataille, de ci puis de ça,
c'est le nerf de leur guerre a eux, avoir cette information-là pour coordonner
la mobilité. La mobilité, ce n'est pas juste le taxi, ce n'est pas juste Uber
et compagnie, ce n'est pas, aujourd'hui, vraiment, les trottinettes, de toute
façon, ça ne s'applique pas à ça, ce n'est pas juste non plus les autobus, ce
n'est pas juste le métro, c'est tout ça ensemble. Et, tout ça ensemble, bien,
si l'autorité, là, qui fait cette gestion-là, qui peut aller aussi que de faire
sa recherche, dispose de ça... on vient de mettre en place quelque chose dans
la loi, la loi sert à ça...
M. Barrette : ...le métro?
C'est tout ça ensemble. Et tout ça ensemble, bien, si l'autorité, là, qui fait
cette gestion-là, qui peut aller aussi loin que de faire sa recherche, dispose
de ça, on vient de mettre en place quelque chose dans la loi, la loi sert à ça,
au jour un, à obliger les gens de le faire. Parce que technologiquement ils
peuvent le faire, et ils vont toujours dire non. Ils vont toujours dire non,
sauf qu'on les a consultés. Et ils nous ont dit que, si c'est ça qu'on demande,
pas plus, ils vont dire oui.
Alors là, sur l'argument de la vie privée,
regardez, on limite, nous autres, là, là, l'obligation à transmettre à cette
autorité-là, on peut la nommer différemment, là. Pas de problème à ce qu'on
réécrive notre argument, là. On demande à ce qu'on transmette à cette
autorité-là, qui reçoit déjà en ligne ses propres données, transport adapté,
métro, autobus et ainsi de suite, cette donnée-là pour qu'aujourd'hui ils
puissent se coordonner et qui, pour aujourd'hui et pour le futur, ils puissent
chercher, chercher dans le sens recherche du terme, bref, qu'ils puissent
s'améliorer avec le temps, empêcher quelque joueur que ce soit d'arriver en se
disant : Ah! moi, je ne peux pas. Ma technologie, elle ne me le permet pas.
Non, non, non. Regarde bien, là. Ta donnée de géolocalisation, elle est émise
et elle est reçue en quelque part. Là, on va te demander de l'émettre et de
nous permettre de la recevoir. Ça, ça se fait, là. Ce sont des protocoles de
transmission de données. Il n'y a aucun obstacle à ça.
Par contre, on peut choisir aujourd'hui
d'en faire une obligation. Et c'est ce que l'amendement propose. Alors, le
premier alinéa de l'article, s'il était amendé, c'est correct, là. Le premier
alinéa, là, ce sont des statistiques, c'est des rapports et ainsi de suite.
Alors que mon amendement vient amener un élément empirique. Empirique, ça veut
dire en ligne, ça veut dire maintenant, ça veut dire une valeur très, très,
très ajoutée en ampleur à l'article du... au premier alinéa du ministre. Puis
on le conserve, là. Il est correct, cet alinéa-là, mais il ne va juste pas
assez loin. Et nous, on considère qu'il doit aller un pas de plus. Et c'est ce
que demandent ces grandes organisations là. Il y en a juste une aujourd'hui
Québec, grande organisation, mais c'est la moitié du Québec. Puis un jour il va
en avoir une, j'en suis convaincu, dans la région de la Capitale-Nationale. Un
jour, là, quand le ministre aura la joie d'inaugurer son troisième lien qu'il
souhaite inaugurer un jour avec joie, bien, peut-être qu'il va y avoir du...
Bien, s'il souhaite l'inaugurer, je pense que ça va être avec joie. Alors, il y
aura peut-être du transport en commun là-dedans. Puis peut-être que, dans la
Capitale-Nationale, il y aura une entité qui va faire cette gestion-là. Puis,
s'il y avait quelqu'un dans ce domaine-là qui m'écoutait à Québec en ce moment,
là, il dirait : Certainement qu'on veut ça.
Maintenant, l'usage de toutes les
compagnies à date, et ça a été ça à chaque fois, on leur a parlé : Aie!
Minute, là. C'est de la vie privée. Oui, mais là, on ne vous demande pas la vie
privée, là. On ne vous demande pas le nom, on ne vous demande pas ci, on ne
vous demande pas ça. On vous demande la géolocalisation du véhicule en temps
réel. Alors, la géolocalisation en temps réel, on a automatiquement le point de
départ et le point d'arrivée. Et ça, là, bien, pour une gestion de la mobilité,
c'est quelque chose de spectaculaire. Le ministre nous dit que son projet de
loi, c'est un projet de loi du futur. Hein, c'est pour les 40, 50,
60 prochaines années. Bien, la technologie, là, c'est clair que, dans les
prochaines années, plus on les nourrit en données réelles et plus elle va être
performante, plus la société va en bénéficier. Je vois difficilement comment on
peut dire non à un amendement comme ça dans l'esprit du projet de loi du
ministre.
M.
Bonnardel
:
Alors, Mme la Présidente, on a eu plusieurs discussions quand on a eu à
recevoir différents organismes, la STM et autres, Uber, Lyft, Eva. Et, oui, la
gestion et les éléments d'origine destination sont des éléments importants à
savoir. C'est pour ça qu'on l'indique à l'article 80. L'intention du
député, c'est de l'avoir en temps réel. Bien, on aura ces informations en
différé, en différé, selon la périodicité, pour être capable d'évaluer, que ce
soit dans les documents que nous souhaiterions recevoir aux 14 jours, aux
30 jours, aux 45 jours, tout dépend de ce qu'on décidera par
règlement. Bien, ces informations, nous les aurons. Nous les aurons. Et si,
dans le futur... Si, dans le futur, on avait une opportunité d'améliorer puis
que les informations soient encore plus pertinentes pour ce qui est de
l'origine destination et du transport de ces véhicules, et de les mettre en
combinaison avec le transport en commun, le REM et tout autre, on le fera. On
le fera par règlement.
Alors, oui, il y a un règlement qui va
définir, encore une fois, si la périodicité, donc, de ces renseignements. Mais
les lieux d'origine et de destination de ces courses, nous les aurons. C'est ce
que nous discutons à l'article 80. Mais on n'ira pas à demander en temps
réel, en temps réel, ces informations.
• (12 h 40) •
M. Barrette : Une simple
question, Mme la Présidente. Pourquoi? C'est-u parce que...
M.
Bonnardel
:
...donc de ces renseignements. Mais les lieux d'origine et de destination de
ces courses, nous les aurons. C'est ce que nous discutons à l'article 80.
Mais on n'ira pas à demander en temps réel, en temps réel, ces informations.
M. Barrette : Une simple
question, Mme la Présidente. Pourquoi? C'est-u parce qu'Eva a de la misère avec
sa technologie? Moi, je peux vous dire une affaire, Mme la Présidente, là, on
a... on n'a pas contacté Eva, on a contacté Uber, on a contacté Lyft. Ils
peuvent le faire, ils n'ont aucune objection. Aucune. Zéro. Je vous le dis, là,
je peux vous montrer nos courriels, ils n'ont aucune objection. Ils sont prêts aujourd'hui
à sortir et dire : Oui, on est capable de le faire puis on va le faire.
Ils sont capables, là, puis il n'y a pas d'objection du bord de la compagnie.
Je n'ai pas parlé à Eva. Je ne sais pas si le ministre a des contacts chez Eva,
mais peut-être qu'eux autres, avec leur chaîne de bloc, c'est un problème. Je
ne vois pas pourquoi ce serait un problème.
Alors, là, là, on parle ici dans l'intérêt
de la société, là, on ne parle pas, là, dans une espèce de patente d'analyse
statistique rétrospective d'un rapport biannuel, là, ce n'est pas de ça qu'on
parle, là, on parle de l'opérationnel au quotidien. Les gens qui font cette
gestion-là, là, leur meilleure «nourriture», entre guillemets, là, de gestion,
c'est la donnée en temps réel. Il n'y a personne, Mme la Présidente, qui peut
arriver ici, ici, là, aujourd'hui, là, sur ce sujet-là et arriver sérieusement
et nous dire que la donnée rétrospective, c'est bien en masse. Je ne dis pas
que c'est mauvais, mais que c'est bien en masse. Il n'y a personne qui peut
arriver ici, qui a une expertise de quoi que ce soit dans la gestion de la
mobilité et de la donnée, qui ne va pas nous dire que la meilleure, meilleure,
meilleure manière, c'est de l'avoir en ligne. Il n'y a personne qui va dire le
contraire de ça.
Alors, moi, je n'ai pas entendu du ministre
un seul argument, un seul argument, là, argument, pour dire que ce n'est pas
bon, que ce n'est pas meilleur, alors que tous les experts sont venus ici nous
dire que c'était meilleur. Tous les... Bien, il y en a juste une, tous les gens
de cette organisation-là sont venus ici nous dire : Battez-vous pour ça
parce que c'est vraiment de ça qu'on a de besoin.
Alors, est-ce que le ministre peut nous
dire une seule raison, un argument, un argument, sujet, verbe, complément autre
que : Je vais le mettre par règlement, pourquoi il est contre cet
argument-là... amendement-là? Juste un.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, le député prétend que certaines sociétés sont d'accord. Je
vous demanderais de déposer ces courriels.
M. Barrette : Ah! non, je ne
déposerai pas mes courriels, Mme la Présidente, parce que je ne les ai pas avec
moi. Alors...
M.
Bonnardel
:
Ah! Alors, je vous demanderais, cet après-midi, de venir déposer ces courriels.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je prendre ça en différé pour voir si j'ai l'obligation de faire
ça. Mais une chose qui est certaine, Mme la différence... la Présidente, la
différence, la réalité, Mme la Présidente — vous faites la
différence, faites-vous en pas — la réalité, là, c'est que ça, c'est
faisable. Alors, pourquoi le ministre nous dit-il non à ça? Une raison, juste
une.
M.
Bonnardel
:
Parce que nous aurons ces informations, Mme la Présidente. C'est ce que nous
demandons à l'article 80.
M. Barrette : Absolument pas,
Mme la Présidente.
M.
Bonnardel
:
Nous aurons ces informations d'origine destination. Ce que le député souhaite,
c'est que, partout au Québec, incluant les chauffeurs de taxi à l'extérieur de
Montréal, ce soit en temps réel, c'est ce qu'il dit. Est-ce qu'un jour on s'y
rendra? Assurément, peut-être. Et s'il y a lieu, si l'opportunité est là, nous
le ferons par règlement.
Maintenant, ici, aujourd'hui, ces
informations importantes d'origine destination, nous le demandons spécifiquement
et ce sera fait aux 30 jours, aux 45 jours, aux 15 jours, aux
60. On va le définir. Parce qu'il est immensément important, puis je l'ai
mentionné maintes et maintes fois, que ces sociétés de transport, le REM,
l'ARTM, Mobilité Montréal, tout le monde soit capable de bonifier, encore une
fois, l'offre selon la demande. Alors, on le fait, là, on le fait, on ne va
juste pas aussi loin que le député de La Pinière le souhaiterait, en 2020.
Voilà.
M. Barrette : Mme la
Présidente, le ministre devrait corriger sa phrase. Il ne va pas aussi loin que
ceux qui sont venus nous ont demandé. Il choisit de dire non à une demande qui
vient de ces organisations-là. On ne parle pas d'entreprises privées, là, on
parle d'organisations publiques qui nous disent l'avantage qu'il y aurait si
elles détenaient cette information-là. On ne parle pas de secret d'État, là, on
ne parle pas de modèle d'affaires, on ne parle pas de chiffre d'affaires, on
parle simplement de données qui peuvent, elles, même à la limite, dans la loi,
ou un règlement... puisque le ministre peut tout mettre dans son règlement,
incluant une loi, bien, c'est tout, il protégera la donnée s'il considère que
ça doit être protégé.
Mais pour le gestionnaire de la mobilité,
le coordonnateur de la mobilité, le fait d'avoir ces données-là en réel, c'est
clair qu'il y a un avantage. Un, c'est technologiquement faisable, deux, c'est
un avantage, trois, elles le demandent. Je n'ai pas entendu un seul argument.
L'argument de nous dire : Ah! on va mettre dans un règlement l'obligation
de nous envoyer ces données-là à tous les x semaines ou mois... Oui, mais
qu'est-ce qu'il va y avoir...
M. Barrette : ...un, c'est technologiquement
faisable, deux, c'est un avantage, trois, elle le demande. Je n'ai pas entendu
un seul argument. L'argument de nous dire : Ah! on va mettre dans un
règlement l'obligation de nous envoyer ces données-là à tous les x semaines ou
mois... Oui, mais qu'est-ce qu'il va y avoir dedans? Origine, destination,
heure, et ainsi de suite, on ne le sait pas. On ne le sait pas, c'est par
règlement.
Alors, à la question, à l'argument qui...
Et je reprends l'argument de ceux qui sont venus ici nous parler de ça, déposer
un mémoire, nous dire que, pour eux et elles, la meilleure solution, c'est ça,
et elle est faisable. Je n'ai pas entendu un seul argument pour faire le
contraire. Aucun. Et, Mme la Présidente, je vais vous dire une chose, là, puis
tout le monde le sait, ça : À partir du moment où cet amendement-là est
dans la loi, on ne revient pas en arrière. Le ministre, là, pellete par en
avant. Un jour, si on pense que c'est utile, on le mettra dans un règlement,
puis en même temps — et là je vais prêter des intentions au
ministre — j'espère bien que personne ne va le demander, comme ça je
n'aurai pas ce trouble-là. Alors, essentiellement, là, ça ressemble à ça. Le
ministre a la possibilité de le faire aujourd'hui, je n'ai pas entendu un seul
argument, argument, pour ne pas le faire.
Il y en aurait un, Mme la Présidente, qui
serait valable : la technologie. Ils sont capables. L'industrie est
capable de le faire. Alors, le récepteur, là, l'entité qui fait la gestion et
la coordination de la mobilité est capable de le recevoir. Alors, l'émetteur,
le récepteur, ils peuvent se parler, c'est faisable. On ne le fait pas. Alors,
elle est où, la raison? Il est où, l'argument? C'est la meilleure, meilleure,
meilleure façon de gérer ça, il n'y a pas de problème technologique en soi qui
n'est pas solvable, ça se fait, puis on décide de ne pas le faire. Pourquoi?
Juste... un seul argument. Là, le ministre va me répondre : Bien, en temps
et lieu, là, si ça nous tente, on verra bien dans le futur, dans 10 ans, dans
20 ans.
Pourquoi ne pas saisir cette
opportunité-là pour le Québec, pour la moitié du Québec qui actuellement est
dans un territoire gérable, géré, au moment où on se parle? Imaginez, là, pour
nous, la visibilité que ça peut nous donner, au Québec, comme succès, hein? On
parle constamment de telle, telle ville, tel pays, toujours dans les pays
scandinaves. Pourquoi ne pas saisir cette opportunité-là? On a l'opportunité
technologique, là, d'avoir une donnée qui peut faire du Québec une fenêtre, là,
hein, pour le monde. Venez au Québec, là, nous autres, on a fait plus que tous
vous autres, ailleurs, on l'a fait. Puis à un moment donné, nous autres, on
s'est assis autour d'une table, là, puis on n'a pas pris en considération telle
compagnie, telle objection, tel ceci, tel cela. Nous, au Québec, à un moment
donné, on a décidé, là, pour la mobilité, de donner un coup. On a passé une loi
puis on a dit à tout le monde : ...modèle d'affaires, là, vous êtes des
organisations à but lucratif ou non ,pas de problème avec ça, ça ne nous
regarde pas, mais, par contre, la gestion de la mobilité, ça nous regarde, et,
comme représentants de la société, gouvernement, on a décidé de faire un pas en
avant puis on a pris... Tiens, à la limite, là, je vais peut-être empiéter dans
la pensée du ministre. On a pris un risque, on a pris un risque de se faire
chicaner juridiquement, mais on est allés jusqu'au bout puis regardez ce qu'on
a fait avec ça aujourd'hui, dans 10 ans, dans cinq ans. Alors, pourquoi le
ministre ne veut même pas prendre le risque d'être un grand succès à l'échelle
internationale? Il n'y a personne, à ma connaissance... peut-être qu'il y en a,
mais qui a ça.
Alors, pourquoi le ministre, là, s'empêche
de prendre ce risque de succès là? Sur quelles bases philosophiques,
juridiques, politiques il refuse ça? Il ne peut pas la prendre, Mme la
Présidente, sa décision, sur une base technologique, ça se fait. Ça se fait.
Alors, encore une fois, Mme la Présidente, est-ce que le ministre peut nous
donner une seule raison pour laquelle il refuse un amendement aussi simple et
fructueux que celui-là?
• (12 h 50) •
M.
Bonnardel
:
Parce que, Mme la Présidente, ce que le député souhaite, nous le faisons. Nous
le faisons. Les données, les renseignements importants d'origine, destination,
de l'heure, ce sera inclus dans le règlement. Ces informations que les sociétés
nous ont demandées, ils les recevront. Ils les recevront. Ils les auront en
main pour qu'on soit capable d'évaluer, que ce soient l'ARTM, Mobilité
Montréal, sociétés de transport, Laval, Longueuil, Montréal, ils les auront. On
n'aura aucun intérêt à cacher ces informations, on doit encore faire mieux
selon la demande et ajuster notre offre de transport en commun, je l'ai répété
mille fois, de réduire le nombre d'automobiles sur la route, d'inciter les gens
à utiliser le transport en commun. On aura des opportunités incroyables dans le
futur avec le REM. Les phases additionnelles que la CDPQ Infra est en train de
préparer, les tramways qu'on souhaite bâtir partout...
M.
Bonnardel
:
...offre de transport en commun, je l'ai répété mille fois, de réduire le
nombre d'automobiles sur la route, d'inciter les gens à utiliser le transport
en commun. On aura des opportunités incroyables dans le futur avec le REM, les
phases additionnelles que la CDPQ Infra est en train de préparer, les tramways
qu'on souhaite bâtir partout, de Gatineau à Québec, à Montréal. Alors, ces informations,
ils les auront. La seule différence, ce ne sera pas en temps réel. Et, si
l'opportunité nous amène partout au Québec, partout au Québec, pour toutes les sociétés
de taxi, pas juste Montréal non plus, là, partout au Québec, et des futurs
répondants, nous le ferons. Mais, présentement, ces informations, ou ce que le député
de La Pinière souhaite, nous les aurons et nous les partagerons. Voilà.
M. Barrette : Mme la
Présidente, nous les partagerons, hein? Ça non plus, ce n'est pas dans le projet
de loi. Alors, le ministre, là, il nous refuse... Puis, quand je prends
l'argument du ministre, là : Faites-vous-en pas, Mme la Présidente, là,
ceux qui gèrent le REM vont avoir cette donnée-là en ligne, ils vont tout avoir
pour le REM. Faites-vous-en pas, Mme la Présidente, pour un tramway à Québec,
la société de transport de Québec va avoir sa donnée de tramway. Si jamais il y
avait un tramway à Lévis, à Lévis ils vont avoir leurs données, mais ils n'en
parleront pas à Québec. Alors, ce que le ministre... ce à quoi il nous invite,
le ministre, c'est la rétrospective, toujours la rétrospective. Voyons donc! Ça,
là, ce n'est jamais aussi bon que du en direct, pour toutes sortes de raisons. Ça,
c'est clair, clair, clair.
Alors, le ministre nous dit, là, essentiellement,
là... Il faudrait qu'il parle à son collègue ministre délégué à la
Transformation numérique, qui actuellement travaille justement pour briser ça.
Son collègue, là, à la transmission numérique... Transformation numérique, il
essaie de briser ça, des bases de données, là, qui sont séparées, qui ne sont
pas du même format, hein, qui ne sont pas... dont les données ne sont pas
acquises de la même manière puis qu'on est obligé... à propos desquelles on est
obligé de faire des mariages qui sont souvent dysfonctionnels parce qu'il n'y a
pas de cohérence dans la gestion de la donnée.
Nous, ce qu'on propose, là, simplement,
c'est que, quand il y a une entité, là, qui reçoit ça et qu'on établit qu'il va
y avoir une obligation de le transmettre, ça oblige la mise en place de
protocoles de transmission de données qui font en sorte qu'au bout de la ligne
la donnée est cohérente, cohérente au sens informatique du terme. C'est ça
qu'on propose, pas de la rétrospective qui va venir d'une donnée d'un, d'une
donnée de l'autre, puis tata, tata, tata. Puis, au bout de la ligne, moi, je le
sais par expérience, là, c'est moins performant, c'est plus lourd. Bien oui, ça
peut faire des analyses un an plus tard, mais c'est ça, l'affaire. Alors, nous,
on propose quelque chose de performant, on propose une opportunité pour le
Québec, et le gouvernement refuse cette opportunité-là. Moi, c'est ça qui me...
c'est ça, Mme la Présidente, là, qui m'estomaque le plus. C'est une opportunité
pour le Québec. On va les mettre, les Yoshua Bengio du Québec, là, on va les
mettre là-dessus, puis ils vont être bien contents. On va... L'ARTM, par
exemple, va être bien contente, elle, d'embarquer là-dedans; le Bureau de taxi
va être bien content d'embarquer là-dedans. Tous les acteurs de ce domaine-là
vont être bien contents d'embarquer là-dedans.
La seule personne qui n'est pas contente
de ça aujourd'hui, c'est le ministre. Pourquoi la CAQ ne peut pas prendre un
instant, puis faire des téléphones, puis dire : Écoutez, le député de
La Pinière m'a dit que ça pourrait être une opportunité pour le Québec de
rayonner sur la planète. On serait les premiers, hein? Ça se peut-u qu'il ait
raison? Puis là, peut-être qu'il pourrait me... Tiens, j'ai une idée : il
pourrait aller voir son collègue, lui téléphoner, de l'Économie, hein, il
pourrait lui demander ça, là : Ça se peut-u, là... Pierre, là, appelle tes
contacts. Ça se peut-u que, ça, là, ça soit une opportunité pour nous autres?
Ça ne nous coûte rien, Pierre. Pierre, ça ne nous coûte rien, zéro, c'est juste
un texte dans la loi, puis ceux qui sont là, là, ils vont le recevoir, là, puis
ils savent quoi faire avec. Ça se peut-u qu'une tierce partie industrielle du
Québec qui viendrait se joindre à ça puisse faire du développement économique?
Ça se peut-u que des gens dans le département de sociologie de toutes les
universités du Québec puissent dire : Wo! En faisant ça de telle manière,
on vient de créer telle solution, éviter tel problème? Ça se peut-u que, ça,
dans un univers où on n'arrête pas de parler de changement climatique, où on...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste encore une minute, M. le député.
M. Barrette : Oui, je le sais,
là, puis je la prends, ma minute. Alors, Mme la Présidente, ça se peut-u, là,
qu'en quelque part il y ait des gens qui se lèvent puis qui disent : Dans
l'environnement d'aujourd'hui, là, on doit passer par ce genre de décisions là
pour faire la bataille qui doit être faite? Ça se peut-u que quelqu'un voie un
bénéfice que le ministre ne voit pas? Moi, je suggère au ministre de suspendre
80, là, puis d'aller faire des téléphones, puis de revenir, puis d'adopter
l'amendement. Mme la Présidente, c'est à mon avis, là, complètement
inacceptable, et je pèse mon mot, j'en aurais utilisé un non parlementaire,
qu'on n'aille pas de l'avant avec ça. Il y a des choses que le ministre ne nous
dit pas.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Donc, Mme la députée de Mercier, vous avez demandé la parole.
Mme Ghazal : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Je sais qu'on ne peut pas prêter des intentions, mais je ne sais
pas si on a le droit de prêter des intentions positives, dans le sens que,
moi...
M. Barrette : ...inacceptable — et
je pèse mon mot, j'en aurais utilisé un non parlementaire — qu'on
n'aille pas de l'avant avec ça, il y a des choses que le ministre ne nous dit
pas.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Donc, Mme la députée de Mercier, vous avez demandé la parole.
Mme Ghazal : Oui, merci, Mme
la Présidente. Je sais qu'on ne peut pas prêter des intentions, mais je ne sais
pas si on a le droit de prêter des intentions positives, dans le sens que, moi,
je regarde le ministre, depuis tantôt, puis j'ai comme l'impression qu'il
trouve que c'est totalement logique qu'est-ce qu'on propose, puis que c'est vraiment
logique aujourd'hui, surtout quand il parle beaucoup du projet de loi n° 17
dès le début, que c'était un projet de loi de la modernité, qu'il fallait
arrêter de se coller à un vieux système du passé qui n'a pas changé depuis les
30 dernières années. Et la modernité, ce n'est pas juste une application technologique
sur un téléphone, là, pour appeler pour avoir un système de transport. C'est
aussi des villes modernes comme, par exemple, la ville de Montréal, le Bureau
de taxi de Montréal qui est venu ici, puis qui nous a dit : Nous, on a
développé une technologie, une plateforme de données ouvertes, et non seulement
on l'a développée, mais on veut qu'elle puisse être partagée partout au Québec,
on est prêt à la rendre ouverte totalement. Ça aussi, c'est de la modernité.
Puis, vous savez, là, ça fait un bout de
temps, là, l'article 1, ça fait un bout de temps qu'on parle... qu'on est dans
l'étude du projet de loi, donc peut-être qu'on l'a oublié, ça fait que je vais
rafraîchir la mémoire à tout le monde ici. On avait voté un amendement, et tout
le monde ici était d'accord que la mobilité durable ne soit pas juste un
souhait, juste une politique, mais que, dans l'article, on avait dit qu'il
fallait qu'on respecte aussi que le projet de loi n'aille pas à l'encontre de
cette politique-là, n'aille pas à l'encontre des efforts de réduction de gaz à
effet de serre. Ce n'était pas formulé comme ça, mais ça disait pas mal la même
chose, et que c'était très, très important, cette politique-là qu'elle soit
appliquée puis que le projet de loi n'aille pas à l'encontre. Puis, si on veut
être cohérent, ça ici, ce qui est proposé, dans cet amendement-là, de rendre
disponible en temps réel, ce que ça permet, c'est une autre mesure de rendre ce
souhait-là du ministre, qu'on n'aille pas à l'encontre la mobilité durable, que
ce soit une réelle mesure.
Moi, j'ai proposé plusieurs amendements
pour que ce principe-là ne soit pas uniquement un principe, mais que ce soit
réellement applicable, par exemple sur la question de l'électrification, que la
flotte des véhicules des transporteurs soit, à la grande majorité, électrique
ou hybride, de ne pas faire un recul avec qu'est-ce que l'industrie du taxi a
fait comme effort pour rendre sa flotte hybride. Ça, ça a été refusé parce que
c'était perçu par le ministre comme une contrainte. Mais, par exemple, il est d'accord
avec les principes, il est d'accord avec le fait qu'il faut réduire l'auto
solo, qu'il faut électrifier les transports, etc. Mais il n'y a aucune mesure,
en ce moment, dans le projet de loi qui nous permet de le faire, au contraire,
en ce moment, si on laisse le projet de loi tel quel, puis que nos amendements
ne sont pas acceptés ni cet amendement-là du projet de loi n° 80, à date,
si on garde ça comme ça jusqu'à la fin, ce souhait-là du ministre, ce principe
de mobilité durable de rendre plus efficaceS les transports collectifs, de les
rendre plus attrayants, qu'ils soient présents. Eh bien, en ce moment, il n'y a
aucune mesure dans ce projet de loi qui nous garantit ça, même on a beaucoup de
risques d'aller à l'encontre de la politique, d'aller à l'encontre de la
réduction des gaz à effet de serre, d'aller à l'encontre de l'électrification
des transports. Et à chaque fois qu'on prend une mesure après l'autre, un
article... un amendement après l'autre, ils sont tout le temps, tout le temps
refusés, je commence à me demander, je veux dire, quand est-ce que ça va être
accepté, quand est-ce que réellement ces principes-là, sur lesquels le ministre
nous répète : Oui, il faut contrer l'auto solo, Oui, il faut que les gens
prennent leur transport en commun, qu'ils délaissent leur voiture, qu'ils ne
s'achètent pas une deuxième voiture, qu'ils gardent une. Mais, pour ça, ça ne
peut pas être seulement fait par des souhaits puis des beaux principes puis des
belles politiques, il faut qu'il y ait des mesures. Il y a des gens, des
sociétés de transport, il y a la ville de Montréal qui nous a dit : Je
l'ai, moi, en ce moment, je veux que ce soit attrayant. Je veux que le
transport par taxi, que ça me permette de le rendre le plus efficace, que ça
n'aille pas en concurrence avec les autobus, le métro, le transport collectif.
Et j'ai un outil qui existe en ce moment, et on est sur notre lancée pour être
une ville moderne, et il ne faut pas aller à l'encontre. Et là, ici, cet
amendement-là, c'est exactement ce qu'il propose au ministre de rendre ces
données de géolocalisation possibles.
Moi, je n'ai pas de courriel de personne
ni d'Uber, ni de Lyft, ni de personne, mais je comprends la logique, la
logique, c'est que c'est en ce moment et la cohérence. En ce moment, c'est
possible, technologiquement, de rendre ces données. Ils nous l'ont dit même en
commission : Si on vous l'exigeait, allez-vous accepter? Et la grande
majorité Uber, Lyft et même aussi, avec Téo Taxi, si on respecte la
confidentialité, oui, on va voir aussi comment ça va être demandé. On peut le
faire, et ça va aider la société de transport et ça va aider tout le monde à
rendre le transport par personne et aussi le transport collectif efficace.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici pour la pause-repas. Alors, bon appétit à vous
tous et à vous toutes. On se revoit à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
13 h (version non révisée)
Mme Ghazal : ...va aider la société
de transport et ça va aider tout le monde à rendre le transport par personne et
aussi le transport collectif efficace.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici pour la pause repas. Alors, bon appétit à vous
tous et à vous toutes. On se revoit à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 1)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
reprendre nos travaux. La parole était... Lorsque nous avons fait
l'ajournement, la parole était à la députée de Mercier relativement à
l'amendement du député de La Pinière. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Donc, on discutait de l'amendement à l'article 80,
d'ajouter un alinéa pour rendre disponibles en temps réel, c'est ça qui est le
plus important, en temps réel les données de géolocalisation des voitures, là,
des répondants.
Et un des aspects importants sur lequel je
parlais, c'était toute la question de mieux coordonner la mobilité dans une
ville, une grande ville comme Montréal qui, en ce moment, le fait et qui est
prête aussi de rendre sa plateforme et le registre, là, des... la plateforme,
là, qu'elle utilise pour les données ouvertes disponibles partout au Québec. Et
il y a aussi tous les répondants, ou ce qu'on appelle les nouveaux joueurs. Les
taxis le font déjà, mais les nouveaux joueurs à Montréal et aussi partout, ça
serait possible pour eux de rendre ces données-là disponibles.
Et donc il n'y a aucune raison pour
laquelle cet amendement-là serait refusé puisque c'est possible, c'est déjà
appliqué à certains endroits et que c'est fondamental si on veut que la
mobilité durable ne soit pas juste un principe, mais qu'elle soit réellement
appliquée puis qu'on donne les outils à des villes, des grandes villes comme
Montréal de mieux gérer efficacement le transport collectif, le transport en
commun.
Moi, ce que j'aimerais savoir, si le
ministre continuer à refuser de rendre ces données-là... de les rendre
disponibles mais que ça soit obligatoire, de quelle façon est-ce qu'il va aider
une ville comme Montréal puisqu'en ayant ces nouveaux joueurs, qui ne seront pas
connectés à sa plateforme actuelle, ça va avoir un impact négatif sur la
mobilité dans la ville? Donc, de quelle façon, s'il refuse cet amendement-là,
il est prêt à les aider?
M.
Bonnardel
:
Comment, Mme la Présidente, députée de prétendre que cela aura un impact
négatif? Présentement, la demande est importante. L'offre n'était pas adéquate,
et de nouveaux joueurs sont sur le marché dans le cadre d'un projet pilote. Ces
nouveaux joueurs auront l'obligation, parce que nous leur demanderons des renseignements
additionnels concernant leur lieu... les courses, les lieux d'origine et de
destination. Ça ne sera pas en temps réel, mais ces informations seront
importantes à partager avec toutes les sociétés qui nous en ont fait la
demande, comme on les a entendues voilà quelques mois déjà.
Donc, ces informations qui sont
pertinentes seront partagées pour mieux comprendre les courses, d'origine,
destination, mieux comprendre la demande sur l'île de Montréal mais partout au
Québec aussi. Là, on parle de Montréal, là, mais ce que les oppositions me
demandent, c'est partout au Québec.
Est-ce qu'on peut l'appliquer à court
terme? Assurément non. Est-ce qu'on aura l'opportunité de le faire dans le
futur? Assurément oui, parce que c'est par règlement qu'on va être capable de
le définir et d'amener, encore une fois, donc, des dispositions intéressantes
pour les sociétés de transport, pour le gouvernement, de bien mesurer jusqu'à
quel point on étend une offre additionnelle dans le cadre d'un projet de loi
qui va répondre, donc, à des besoins importants de la part de la clientèle.
Mme Ghazal : Donc, ce que
j'entends le ministre dire, c'est qu'il n'est pas fermé à ce que ça devienne
obligatoire un jour.
M.
Bonnardel
:
Il est très probable, il se peut que, dans quelques années, on décide de le
faire parce que la technologie, les taxis dans leur ensemble nous permettra de
le faire pour être capable d'avoir une vue d'ensemble.
Maintenant, présentement, nous aurons la
possibilité... Et nous le ferons, nous le ferons, là. On le mentionne, «les
lieux d'origine et de destination des courses», c'est un moment important que
les sociétés auront en différé, là, pas six mois plus tard, qu'on va
déterminer, là, par sa périodicité. Est-ce que ce que ce sera aux 15 jours,
ce sera aux mois? On aura ces informations, on les partagera avec les sociétés
concernées pour améliorer l'offre selon la demande dans les différents secteurs
des villes et d'être capable de répondre à...
M.
Bonnardel
:
...là, pas six mois plus tard, qu'on va déterminer, là, par sa périodicité, est-ce
que ce sera aux 15 jours, que ce sera au mois, on aura ces informations, on les
partagera avec les sociétés concernées pour améliorer l'offre selon la demande,
dans les différents secteurs des villes, et d'être capables de répondre à la
PMD d'offrir quatre moyens de transport à 70 % de la population partout
sur le territoire québécois.
Mme Ghazal : Vous dites que ce
va être disponible, puis c'est ça, ça va l'être en différé. Mais l'information
fondamentale, pour ceux qui sont venus nous parler en commission, ils ont dit,
c'est que ça soit en temps réel. C'est ça qui leur permet d'offrir un meilleur
service de mobilité, que ça soit pour les taxis ou les transports collectifs
dans la ville, et ça, c'est fondamental. Le Bureau du taxi de Montréal nous
l'ont dit qu'eux c'est fondamental pour eux que ça soit en temps réel pour
pouvoir s'ajuster rapidement parce que les clients qui, eux, prennent le, par
exemple, le taxi, ou qui prennent le transport en commun... puis là ils
trouvent que c'est mieux de prendre, par exemple, je ne sais pas, moi, je va
dire, un Uber et tout ça parce que ça répond mieux à leurs besoins. Mais si
l'information... ça serait trop tard si elle arrive six mois plus tard ou, vous
avez dit, c'est aux deux ans, bien, ça va être défini par règlement, on ne le
sait pas à quelle fréquence. S'ils vont l'avoir au trimestriel, s'ils vont
l'avoir en différé, c'est difficile, pour eux, de mieux gérer la mobilité pour
répondre aux besoins de la clientèle. Vous avez beaucoup, beaucoup parlé puis
insisté sur la clientèle, le client qui reçoit le service, il faut que ça soit
de bonne qualité et tout ça, et ces informations-là permettent à la ville de
Montréal d'offrir ce service-là pour qu'ils soient efficaces.
Et, un point très, très important, c'est
qu'on ne veut pas que... on veut que les gens, puis ça, vous aussi, vous vous
le dites, puis vous le répétez souvent, on veut que les gens prennent le
transport collectif, le transport en commun, et que, peut-être, le dernier
mille, ils vont prendre transport par taxi ou un véhicule, là de transport
rémunéré par véhicule. Excusez-moi, mais, ce que je veux dire, c'est, si on
veut donner les outils à la ville, aux trois... de façon en différé, d'avoir
ces données-là en différé, et bien, ça ne les aide pas en ce moment. Moi, ce
que je veux savoir, c'est : supposons, vous refusez cet amendement-là,
mais qu'est-ce que vous mettez à la place autre que seulement : par
règlement, ça va être défini à quelle fréquence ces données-là... en fait,
c'est la commission qui va les avoir, mais nous, ce qu'on dit, c'est que ça va
être... il faut... c'est important que cette information-là soit donnée aux
sociétés de transport. Donc, de quelle façon est-ce que vous allez les aider
pour qu'ils aient ces informations-là autre que seulement par différé?
M.
Bonnardel
:
Bien, je vous l'ai mentionné, Mme la députée. Ces informations qui seront
soumises à la commission ou au ministre, gouvernement, pourront être transmises
à des sociétés qui en feront la demande. Parce que, pour nous, ce n'est pas de
garder ces informations, puis, oui, ça sera important de les avoir, mais ce
n'est pas nous, là... Le ministère des Transports, on supporte les sociétés
pour développer l'offre sur le terrain. Alors, que ces informations arrivent 15
jours après, 30 jours après, vous le savez très, très bien, là, ce n'est pas en
claquant des doigts qu'on modifie un trajet parce que soudainement on a
l'impression que, d'un point a au point b, il y a plus de personnes, du lundi
au vendredi, qui partent de là. Ça prend un peu de temps à modifier ces trajets
ou de mettre des trajets additionnels pour ce qui est des autobus. Puis là, on
parle de Montréal. On peut parler de n'importe où ailleurs. Donc, ces infos, on
les aura, on les partagera et on informera, et on va participer avec ces
sociétés, encore une fois. C'est le défi qu'on a, dans notre politique de
mobilité durable, de donner plus d'offres, plus de choix aux citoyens et de
délaisser l'automobile si le citoyen le peut. Alors, c'est le défi qu'on va
avoir, c'est le défi qu'on se donne avec l'article 80.
Mme Ghazal : Mais ça va rester
un défi. C'est... Parce que, hein, on va donner les informations. Si ça prend du
temps de modifier le trajet, puis de rendre les trajets plus efficaces, et tout
ça, pour les sociétés, ça fait qu'imaginez s'ils ont l'information en différé
ça va prendre encore plus de temps.
M.
Bonnardel
:
Mme la députée...
Mme Ghazal : J'ai envie de
reposer la question : pour quelle raison, pour quelle... Non, mais c'est
vrai. Il y a des gens qui le font déjà. Le Bureau de taxi de Montréal, ils sont
venus, ils nous l'ont dit : nos taxis, en ce moment, les 4 400 à
Montréal, sont connectés. Nous avons une plateforme, c'est déjà utilisé. Ça
nous permet d'être plus efficaces, ça nous permet de réduire nos gaz à effet de
serre parce qu'on va s'assurer qu'il y ait moins... de réduire les voyages à
vide. Ce n'est pas le projet de loi qui a fait en sorte que les gens ont
dit : Oui, il va falloir qu'on réduise les voyages à vide, donc il
faudrait détruire les agglomérations. C'est ce que le projet de loi dit en ce
moment.
M.
Bonnardel
:
...
Mme Ghazal : Donc, ce qui est
important... Est-ce que le ministre veut répondre? Est-ce que le ministre...
Parce que votre micro est ouvert puis je vous ai entendu dire quelque chose.
Est-ce que vous voulez faire un commentaire sur ce que je suis en train de dire
maintenant?
• (15 h 10) •
M.
Bonnardel
:
Oui. Oui, oui, je vous répète encore une fois, à Montréal, ils ont créé, oui,
cette plateforme. Ailleurs au Québec, elle n'existe pas. Elle...
Mme Ghazal : ...ce qui est
important... Est-ce que le ministre veut répondre à... Est-ce que le ministre...
Parce que votre micro est ouvert puis je vous ai entendu dire quelque chose. Est-ce
que vous voulez faire un commentaire sur ce que je suis en train de dire maintenant?
M.
Bonnardel
:
Oui. Oui, oui. Je vous répète encore une fois... À Montréal, ils ont créé, oui,
cette plateforme. Ailleurs au Québec, elle n'existe pas. Elle ne pourra pas
exister à moyen terme parce qu'Internet n'existe pas dans toutes les régions du
Québec présentement. Deuxièmement, les lieux d'origine et de destination des
courses, on les demandera, on les aura et on les partagera avec les sociétés.
Vous êtes bien consciente, Mme la députée, qu'une société de transport comme
Montréal, du jour au lendemain, n'est pas capable de modifier ses trajets ou
d'ajouter des trajets en claquant des doigts, juste parce que vous avez en
temps réel l'origine-destination des courses. C'est faux de prétendre que ça
peut. Alors, les avoir sur une périodicité de deux semaines, d'un mois, ça
prend du temps à changer ça. Ça prend du temps. On va les partager. Nous les
aurons, ces informations. C'est écrit dans la loi. Est-ce qu'un jour on
arrivera à la prétention que ça pourra nous aider parce que les technologies,
le 5K, le 6K va nous amener ailleurs? Assurément. Mais on aura la possibilité par
règlement d'aller plus loin encore que ce que le 4K nous permet présentement au
Québec. Alors, je vous le dis en tout respect, c'est écrit dans la loi, là,
origine-destination, on va le demander, on va le partager puis on va améliorer
l'offre si on peut le faire.
Mme Ghazal : Mais en ce
moment c'est possible. Là, vous dites que... Et c'est fait, je veux dire. Ce
n'est pas partout au Québec, mais c'est fait dans une grande région, là, pas n'importe
où. C'est... Il y a une grande population qui habite là puis qui est desservie.
La moitié de la population au Québec qui est dans la... à Montréal. Donc, c'est
fait. C'est possible. Là, si on... C'est seulement une partie des taxis,
c'est-à-dire c'est seulement une partie de ceux qui font du transport rémunéré
par personne qui sont connectés, c'est-à-dire les taxis actuels, mais que ce
n'est pas exigé pour les autres, ça ne sera... Tout l'avantage, tout le travail
qui a été fait sera perdu. Mais si je comprends bien les interventions du
ministre, c'est comme si ce n'est pas possible de le faire mur à mur partout.
Donc, on ne va pas l'exiger là où c'est déjà fait puis que c'est possible. Il
faut que ce soit mur à mur pour que vous acceptiez ça, ou de l'exiger puisque
c'est fait, ou ça pourrait être, vu que c'est fait maintenant dans certaines,
par exemple, comme je disais, à Montréal, on pourrait le rendre obligatoire à
Montréal pour commencer, phase I.
M.
Bonnardel
:
...pas une question de mur-à-mur. C'est juste qu'aujourd'hui en 2020 les
informations que nous posséderons avec l'article 80 d'origine-destination,
on aura la possibilité de modéliser des données et d'évaluer avec les sociétés
de transport où on peut aller six mois, un an plus tard, en modélisant, donc,
les données que nous aurons des sociétés, incluant le Bureau de taxi de
Montréal. Présentement, est-ce qu'il les partage avec ces sociétés, le bureau
de taxi?
Mme Ghazal : Ils sont
ouverts.
M.
Bonnardel
:
Peut-être. Peut-être. Mais présentement...
Mme Ghazal : Ils l'ont
écrit textuellement dans leur mémoire.
M.
Bonnardel
:
Oui, mais présentement, ils...
Mme Ghazal : Nous offrons
ça à tout le monde. Là, en ce moment, eux, ils sont prêts à le faire, là, en ce
moment. C'est une opportunité, puis vous ne voulez pas la saisir, qu'ils vous
donnent.
M.
Bonnardel
:
Ce n'est pas une question de la saisir. Je vous le répète, en temps réel,
aujourd'hui, on ne peut pas changer. En temps réel. Si vous me dites demain
matin : En temps réel, on peut, en claquant des doigts, changer les
trajets puis modéliser le transport en commun à Montréal, c'est faux.
Mme Ghazal : Ce n'est pas
du tout ce qu'on est en train de dire.
M.
Bonnardel
:
Je sais. Je comprends.
Mme Ghazal : On ne dit
pas : Il faut, en temps réel, changer les trajets. On est en train de
dire, parce que ça prend du temps, justement, on a besoin de l'information en
temps réel pour que, quand on va changer les trajets puis les rendre les plus
efficaces pour les citoyens, pour les gens qui prennent ces transports-là,
bien, que ça soit fait le plus rapidement possible, pas en temps réel. Mais on
a besoin de l'information en temps réel puis des données, parce que c'est
énorme. C'est beaucoup d'information à traiter. Et c'est ce qu'ils ont en ce
moment. Et puis je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous refusez de l'exiger.
Je veux dire, il y a un outil extraordinaire qui est utilisé...
M.
Bonnardel
:
On ne refuse pas. On ne refuse pas.
Mme Ghazal : Mais
pourquoi on refuse...
M.
Bonnardel
:
On le demande. Et on va le demander. Les renseignements seront obligatoires,
les lieux d'origine et destination des courses, c'est écrit noir sur blanc.
Mme Ghazal : Mais ce
n'est pas en temps réel, parce que la valeur de l'information...
M.
Bonnardel
:
Mais ça ne sera pas... Mais ça ne sera pas en temps réel.
Mme Ghazal : La valeur de
ces informations augmente. Et ça a encore une plus grande valeur parce que
c'est en temps réel. Pourquoi d'abord ces technologies ont été développées pour
que ça soit fait en temps réel, c'est parce que ça a une valeur. Sinon on va
dire : Bien, on n'a pas besoin de les développer. On va attendre d'avoir
l'information périodiquement, là, définie par règlement.
M.
Bonnardel
:
On est très bien capable de travailler en modélisant avec les informations que
nous aurons et en les partageant avec les sociétés pour faire un bon travail...
Mme Ghazal : ...pourquoi,
d'abord, ces technologies ont été développées pour que ça soit fait en temps
réel? C'est parce que ça a une valeur, sinon on va dire : Bien, on n'a pas
besoin de les développer, on va attendre d'avoir l'information périodiquement,
là, définie par règlement.
M.
Bonnardel
:
...très bien capable de travailler en modélisant avec les informations que nous
aurons et en les partageant avec les sociétés pour faire un bon travail. On
sera très, très, très bien capables de le faire. Si les technologies sont
encore plus avancées, à 6K, 7K, dans les trois, quatre, cinq, six, sept
prochaines années, on pourra l'évaluer, changer le règlement puis être capables
d'aller en temps réel, s'il le faut, dans quelques années.
Mme Ghazal : Dans quelques
années. C'est fou, à quel point je ne sens pas que le ministre est pressé que
ça fonctionne bien, alors qu'il a été très, très pressé de dire : Bien, on
va ouvrir la porte à tout le monde et on bouleverse toute une industrie,
pour... parce que c'est une industrie qui n'a pas été modernisée depuis 40 ans.
Est-ce qu'on va encore attendre des années, et des années, et des années, puis,
plus tard, dire : Bien, quelle... On a manqué toute une opportunité qui
s'offrait à nous de rendre ça obligatoire dès maintenant pour améliorer la
mobilité puis que la mobilité... la Politique de mobilité durable ne soit pas
uniquement un voeu pieux écrit dans un premier article ou dans une politique?
Mais que... Il n'y a aucune mesure, aucun outil pour faire en sorte que cette mobilité
durable... ces principes-là soient effectifs dans la vraie vie, dans la
réalité.
M.
Bonnardel
:
Je vais répéter une dernière fois : Nous aurons ces informations et nous
pourrons modéliser, dans le futur, pour permettre aux sociétés de transport
d'améliorer leur offre. Le seul but et défi que nous avons, c'est ça.
D'utiliser ces données pour être capables de faire une modélisation sur un territoire
x et se dire : Là, ça marche bien, là, ça ne fonctionne pas, comment on y
travaille? On les aura, ces données, puis on va les partager, puis on va y
travailler. Il n'y a personne qui va cacher ses données, là, on les demande.
Alors, que ces demandes arrivent, ou ces renseignements, à chaque 15 jours, à
chaque 30 jours, bien, c'est ce qu'on va définir par règlement, puis on va
travailler avec les sociétés qui vont en faire la demande. Le but que j'ai puis
que vous avez, c'est que la Politique de mobilité durable fonctionne, qu'on ait
une offre de transport en commun pour inciter les gens à laisser leurs autos à
la maison. C'est ce que vous avez comme défi, c'est ce que j'ai comme défi puis
c'est ce que tout le monde devrait avoir comme défi. Alors, ces informations,
on va les avoir, juste pas en temps réel.
Mme Ghazal : Mais ces informations
qu'on n'aura pas en temps réel n'aideront pas à...
M.
Bonnardel
:
Pourquoi?
Mme Ghazal : Parce que ça va
prendre comme beaucoup, beaucoup de temps. Aujourd'hui, on parle... il y a
toute une tendance de données ouvertes de toutes sortes, pas uniquement en
mobilité. On parlait beaucoup de la modernisation, pour qu'on soit plus
modernes. Ce n'est pas juste d'avoir une application sur un téléphone, là, pour
appeler un taxi, ce n'est pas juste ça, la modernité. Toute la question des
villes ouvertes et toute cette tendance-là... Pourquoi est-ce qu'on attendrait
des années, alors que, là, c'est un outil de gestion pour augmenter l'efficacité,
pour inciter les gens justement à garder leurs autos chez eux, à en avoir juste
une, à réduire l'auto solo, à réduire la congestion dont c'est toute la société
qui paie, etc. Et là c'est un outil, pas des rapports qui vont prendre du temps
à être analysés, après ça, là, c'est donné à la commission, après ça, il faut
que la commission les distribue ou les envoie aux sociétés de transport. Parce
que, dans l'amendement aussi, ce qui est important, c'est de les transmettre à
l'autorité responsable de la gestion et de la coordination des... à la mobilité
sur un territoire. Donc, les sociétés de transport doivent les avoir, et non
pas uniquement la commission... et tout ce temps-là, administratif, de donner
ces informations-là, importantes.
Et comme je vous dis, les spécialistes,
ceux qui vivent ça au quotidien, ceux qui veulent que ce soit le plus efficace
nous l'on dit, que le fait que les données soient en temps réel, c'est
important. Et les gens qui peuvent les offrir, les nouveaux joueurs, ils ont
dit : Oui, nous sommes prêts. Les chauffeurs de taxi, les taxis, eux, à
Montréal, ils le font déjà, ce n'est pas nouveau, il n'y a rien de nouveau sous
le soleil pour eux. Donc, c'est de le rendre obligatoire. Donc, tout le monde
est prêt à faire ce changement-là, il y a juste le ministre qui n'est pas prêt
et qui veut qu'on attende encore quelques années.
M.
Bonnardel
:
Ça pourrait prendre, Mme la Présidente, deux ans, trois ans, peut-être, avant
que la technologie soit encore plus forte, avant que la STM nous mette sur la
table un processus de paiement avec notre téléphone pour en arriver à avoir un
service de paiement qui nous amènerait à la trottinette, qui nous amènerait le
Bixi, le taxi, le Uber, s'il le faut, le train. On va y arriver, on va y
arriver, un jour, sûrement, mais, à court terme, présentement, les données que
nous aurons, que nous demanderons, seront partagées, seront partagées et nous
permettront d'agir puis de modifier, encore une fois, l'offre selon la demande.
Alors, on le fera, on le fera, parce qu'on va l'avoir.
• (15 h 20) •
Mme Ghazal : On va pouvoir
avoir l'offre et la demande en temps réel. Vous, vous dites...
M.
Bonnardel
:
...mais, à court terme, présentement, les données que nous aurons, que nous
demanderons seront partagées, seront partagées et nous permettront d'agir puis
de modifier, encore une fois, l'offre selon la demande. Alors, on le fera. On
le fera, parce qu'on va l'avoir.
Mme Ghazal : On va
pouvoir avoir l'offre et la demande en temps réel. Vous, vous dites : On
va attendre d'avoir ça périodiquement, puis on ne sait pas encore quel
périodiquement.
Vous parlez des technologies et des
obstacles, mais les gens sur le terrain disent qu'il n'y a pas d'obstacle, que
c'est possible, ces technologies-là, de commencer à les utiliser. Il n'y a pas
d'obstacle, mais vous en voyez partout, des obstacles. Je ne comprends pas.
J'ai envie de reposer la même question que mon collègue de tout à l'heure :
Pourquoi? Pour quelle raison? Parce que c'est inutile? Non. Ça, vous ne dites
pas que c'est inutile. Vous... Est-ce que vous voyez l'utilité d'avoir les
données en temps réel versus à une fréquence déterminée?
M.
Bonnardel
:
À court terme, non. Non. Non.
Mme Ghazal : Pourquoi?
M.
Bonnardel
:
Parce que... Je vous le répète, parce que ces informations, nous les aurons.
Nous les aurons parce qu'on va le demander dans le règlement puis on va le
partager avec les sociétés parce qu'on aura assez de temps. Si, périodiquement
ou de façon hebdomadaire, on demande ces renseignements, bien, on pourra les
évaluer avec les sociétés, comme Montréal, ou autre, pour être capables
d'évaluer puis de modifier l'offre selon la demande. Et ça, ça ne se fait pas
en claquant des doigts. Pas parce qu'on les a en temps réel que, le lendemain
matin, l'offre est modifiée. Donc...
Mme Ghazal : Je n'arrive
juste pas à comprendre. À court terme, on ne va pas l'imposer, mais, plus tard,
on... oui, on va être ouvert à le faire. Je ne comprends pas pourquoi, aujourd'hui,
le ministre ne voit pas l'urgence de le faire tout de suite, puisqu'on est en train
de discuter exactement du sujet... puis d'attendre plus tard. Je n'arrive pas à
comprendre pourquoi on ne peut pas le faire maintenant puis l'imposer. Parce
que ceux qui connaissent les technologies, ceux qui sont experts là-dedans
disent que... nous, on l'a, puis on est prêts à la donner, puis on est prêts à
l'utiliser.
M.
Bonnardel
:
Je vous l'ai dit, madame...
Mme Ghazal : En tout cas, au
moins à Montréal, oui.
M.
Bonnardel
:
Je vous l'ai dit, on n'imposera pas cette donnée en temps réel partout au Québec,
présentement. Puis on n'imposera pas juste à Montréal non plus, parce que les informations
que nous pourrons obtenir seront faites de façon périodique, selon les renseignements
que nous souhaiterons avoir par règlement.
Mme Ghazal : Mais les gens,
ceux qui gèrent le transport, ceux qui sont sur le terrain, qui vivent avec ces
réalités-là puis qui veulent que la mobilité ne soit pas juste un principe, la mobilité
durable, ou une politique, mais que ça soit réel, eux nous disent : Nous
avons besoin, c'est un outil. Les données en temps réel sont un outil
fondamental et important pour offrir un service qui réponde aux besoins maintenant,
aujourd'hui, des citoyens.
M.
Bonnardel
:
...informations une semaine plus tard.
Mme Ghazal : Donc là, vous
êtes en train de définir la fréquence.
M.
Bonnardel
:
Non, je vous pose la question. Si vous obtenez ces informations une semaine
plus tard.
Mme Ghazal : Mais ce n'est pas
moi qui veux les obtenir, moi...
M.
Bonnardel
:
Non, non, mais, Mme la députée...
Mme Ghazal : ...je ne gère pas
de système de transport.
M.
Bonnardel
:
...je vous explique.
Mme Ghazal : C'est les gens
qui les gèrent en ce moment qui ont les informations à toutes les cinq
secondes. Je ne suis pas en train de dire qu'à toutes les cinq secondes ils
vont changer les trajets d'autobus, ce n'est pas ça qu'on dit, mais ils vont
pouvoir le faire rapidement, parce que c'est un outil.
M.
Bonnardel
:
Voilà. J'ai assez expliqué mon point.
Mme Ghazal : Mais est-ce qu'au
moins il y a une ouverture pour, au moins, déterminer la fréquence?
M.
Bonnardel
:
Ce sera déterminé par règlement. On va s'assurer, dans le règlement, d'avoir le
plus d'informations possible, le plus d'informations possible, pour être
capables d'avoir des données probantes qui vont nous aider à modéliser un
modèle de transport dans le futur.
Mme Ghazal : O.K. Est-ce que
c'est... J'aimerais suspendre, parce que j'aurais un sous-amendement à
proposer.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Est-ce que vous voulez... On va suspendre, le temps que vous puissiez
le rédiger et qu'on puisse le distribuer.
(Suspension de la séance à 15 h 24)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 30)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
S'il vous plaît! On va reprendre les travaux. Alors, Mme la députée de Mercier,
veuillez, s'il vous plaît, lire votre amendement.
Mme Ghazal : Donc, mon amendement
se lit comme suit : Modifier l'amendement en ajoutant, après
«disponibles», «là où la technologie le permet». Donc, c'est un amendement...
je vois le ministre sourire, donc il y a de l'espoir, oui. Parce que c'est vraiment
le ministre, dans le fond, qui m'a inspiré ce sous-amendement-là puisqu'il
disait : C'est quelque chose qu'on va mettre sur pied, oui, dans quelques
années, ça va être défini par règlement, etc., puis pourquoi, puis c'est quoi,
les obstacles. Moi, je lui demande pourquoi les gens qui sont venus ici étaient
prêts à les rendre disponibles. Les sociétés de transport notamment, comme je
parlais du bureau de transport de Montréal, eux, sont en train de le faire. Et
c'est comme de les arrêter dans leur élan que de ne pas... d'avoir des nouveaux
joueurs qui, eux, ne seront pas connectés à leurs technologies, donc... et le
ministre disait : Bien, on ne peut pas le faire partout, parce qu'il y a
même des endroits où il n'y a même pas Internet, etc.
Donc, c'est pour ça que je lui dis «là où
la technologie le permet», de le faire aujourd'hui, parce que c'est pressant.
La politique de mobilité durable, on ne veut pas qu'elle soit appliquée dans
quelques années. On a des objectifs à atteindre et on ne peut pas juste les
atteindre en ayant des politiques, puis des souhaits, puis des objectifs, puis
toutes des cibles qu'on n'atteindra pas, qu'on ne va pas réussir, il faut qu'il
y ait des réelles mesures. Et ça, c'en est une que le ministre ne peut vraiment
pas refuser, puisqu'en ce moment, partout au Québec, que ce soient les nouveaux
joueurs, que ce soient les sociétés de transport, tout le monde est venu en
commission puis a dit : Oui aux données ouvertes, on est rendu là en 2019.
Si on veut moderniser le transport rémunéré de personnes, il faut qu'on le
fasse totalement en utilisant les technologies qui sont disponibles.
Donc, j'aimerais entendre le ministre sur
ce sous-amendement-là, cette main tendue.
M.
Bonnardel
:
Bien, Mme la Présidente, c'est... cela ne changera rien à mon analyse et au
fait que je refuserai l'amendement du Parti libéral, celui de Québec solidaire.
J'ai expliqué pourquoi. Ça me fait rire un peu de voir cet amendement, quand on
a refusé tantôt une motion qui disait que nous souhaitions étendre l'Internet
partout au Québec. La députée comprend bien que ce défi est énorme. On le fera,
on le fera d'ici 2022. Mais, avant toute chose, je l'ai mentionné, les données
importantes d'origine-destination dont les oppositions me font mention
aujourd'hui, nous les aurons en main. On aura ces informations, que nous
partagerons avec qui de droit. Elles ne seront juste pas en temps réel. Ces
infos, on va les avoir. Est-ce qu'elles seront hebdomadaires, bimensuelles,
mensuelles? On va l'évaluer. Mais on va s'assurer d'avoir ces informations, qui
seront importantes dans l'avenir de la mobilité durable à Montréal et ailleurs
au Québec. Et, si un jour la technologie nous amène encore plus loin, 6, 7, 8K,
que ça prenne trois, quatre, cinq ans, on ira peut-être là. Mais, pour le
moment, on n'a pas besoin d'y être. Avec les informations et les renseignements
que nous obtiendrons, on aura assez d'information pour faire évaluer, améliorer
l'offre de transport à court terme à Montréal ou ailleurs au Québec.
Mme Ghazal : Donc, c'est à
court terme ou dans cinq ans? Parce que, quand le ministre dit : «Dans
cinq ans, on va peut-être l'imposer puis l'obliger une fois que partout,
partout on va pouvoir le faire», ça, ce n'est pas à court terme. Si on veut
améliorer l'offre de transport, si on veut améliorer le transport en commun,
là, tu sais, dans une grande ville, par exemple, comme Montréal, cinq ans,
c'est extrêmement long d'exiger ce genre d'information là. Ça, ce n'est pas du
court terme, c'est du moyen terme, même du long terme. Du moyen terme, c'est
trois ans. Donc, ça sera exigé quand par règlement? À quelle fréquence?
C'est important de faire ça puis d'avoir
ces discussions-là maintenant de façon transparente, parce qu'il y a des gens
aussi qui...
Mme Ghazal : ...même du long
terme, du moyen terme, c'est trois ans. Donc, ça sera exigé quand par règlement?
À quelle fréquence? C'est important de faire ça puis d'avoir ces discussions-là
maintenant de façon transparente parce qu'il y a des gens aussi qui trouvent
que c'est extrêmement important pour eux parce que ça va venir affecter toute
la mobilité dans leur ville. Et, eux, ils attendent d'avoir un message et ils
attendent de voir une volonté du ministre de les aider et non pas de leur nuire
en ce moment pour gérer la mobilité. Parce qu'ils ne peuvent pas juste avoir
des objectifs, ils ont aussi besoin d'avoir des outils pour travailler, en ce
moment, pour améliorer l'offre de transport, et ça, c'est un outil
extraordinaire pour eux, d'avoir les données en temps réel et non pas des
données qui vont venir un peu plus tard... je ne sais même pas sous quelle
forme aussi là, alors que, là, c'est avec des plateformes technologiques. C'est
ce que ça prend pour les villes modernes, où on veut moderniser le transport
rémunéré de personnes par automobile. Ça aussi, c'est une façon pour eux...
c'est une demande qu'ils font.
Donc, j'aimerais savoir qu'est-ce que le ministre
leur répond quand eux disent que ce n'est pas utile pour nous, ce n'est pas si
utile pour nous d'avoir des informations comme ça en différé, à une fréquence
quelconque, qui ne nous aide pas alors qu'on avait le vent dans les voiles, et
là vous nous arrêtez là. C'est ça, le sens du sous-amendement que j'amène.
Qu'est-ce... J'aimerais entendre qu'est-ce que le ministre leur répond de...
M.
Bonnardel
:
Ce que je viens de vous répéter depuis à peu près 40 minutes déjà. Ces
informations seront disponibles, que nous les demanderons, que nous les
partagerons avec les sociétés pour prendre acte, encore une fois, de l'offre
d'évaluer la demande sur Montréal, partout au Québec. On va les avoir. Tantôt,
je parlais de K, là, c'est plus 5G, 6G, 7G dans le futur, parce qu'on sera là
dans trois, quatre ans? Peut-être. Est-ce qu'on aura la possibilité de modifier
puis d'avoir en temps réel cette possibilité? Peut-être. On n'en est pas là, on
n'en est pas là à court terme, mais on aura ces renseignements pour supporter
les plateformes de société de transport, puis surtout à Montréal, ailleurs au
Québec, puis d'avoir, encore une fois, une offre additionnelle selon la demande
des différents secteurs de Montréal, Laval, la Montérégie ou ailleurs au
Québec.
Mme Ghazal : Vous dites qu'on
n'en est pas là. Partout au Québec on n'en est pas là, mais, par exemple, à
Montréal, on en est là, l'industrie du taxi est déjà là puis elle a coopéré
puis elle a participé à ça. Donc, on en est là et tout le monde est ouvert.
Personne ne voit les obstacles incroyables et le mur incroyable que le ministre
voit. Donc, on n'en est pas là partout, mais là où la technologie le permet, en
ce moment, puisque c'est déjà utilisé, c'est une super opportunité d'aider les
villes à améliorer l'efficacité de leur transport pour justement réduire les
gaz à effet de serre, pour réduire l'auto... les voyages à vide comme le
ministre l'a mentionné beaucoup, à quel point c'était une préoccupation importante
pour lui, une préoccupation pour l'usager d'avoir un transport efficace qui
réponde à ses besoins.
Il y a une technologie maintenant qui
existe et qui est déjà utilisée. Nous, on demande à ce qu'elle soit exigée pour
tout le monde, pas seulement pour une portion, à la ville de Montréal. Donc,
c'est exactement le sens de l'amendement et du sous-amendement aussi, c'est une
question de cohérence avec cette politique de mobilité durable. Ça ne peut pas
juste être des... puis là je le mentionne, moi aussi, je le répète depuis...
pas juste 40 minutes, depuis le début du projet de loi, ça ne peut pas être
uniquement des voeux pieux, toute la question de la mobilité durable. Il va
falloir, à un moment donné, que le ministre montre et donne un message clair que,
oui, c'est sérieux cette demande d'améliorer la mobilité dans les villes, dans
nos villes. C'est un des enjeux les plus importants, la mobilité dans les
villes, il le sait encore... en tant que ministre des Transports, encore plus
que n'importe qui ici.
• (15 h 40) •
Mais qu'est-ce que, dans ce projet de loi,
il va accepter comme mesure qui va permettre à cette politique-là de prendre
effet pour vrai? Ça, c'est quelque chose d'extrêmement concret. C'est un outil
de gestion qui est demandé, que tout le monde est d'accord, tout le monde est
prêt, il y a juste le ministre qui veut attendre encore cinq ans et plus, alors
qu'on a des objectifs à atteindre d'ici 2030. Mais on ne veut pas attendre
jusqu'à la dernière minute pour dire : Ah! finalement, on a fait une
erreur, on a augmenté la congestion dans la ville de Montréal et dans les
grandes villes. Et pourtant, on a les outils, on a la technologie pour y
arriver. On le fait maintenant. Et là vous leur coupez les ailes... c'est
exactement l'expression qu'ils ont utilisée... vous nous coupez les ailes avec
votre projet de loi. Et là nous, ici, on arrive... moi, j'arrive avec un
sous-amendement à cet amendement-là pour dire, bien, il faudrait changer ce
message, qui est perçu en ce moment par ceux qui veulent...
Mme Ghazal : ...on a la
technologie pour y arriver. On le fait maintenant. Et là vous leur coupez les
ailes, c'est exactement l'expression qu'ils ont utilisée : Vous nous
coupez les ailes avec votre projet de loi.
Et là nous ici, on arrive... moi, j'arrive
avec un sous-amendement à cet amendement-là pour dire, bien, il faudrait
changer ce message, qui est perçu en ce moment par ceux qui veulent que la
mobilité durable ne soit pas uniquement un voeu pieux, mais réelle, puis
qu'elle soit effective dans leur ville au lieu de venir gâcher tous les efforts
qu'ils ont faits pour atteindre les objectifs imposés par le gouvernement du
Québec. De leur dire : Vous allez avoir les informations à une fréquence
quelconque, que je ne peux pas vous définir maintenant, mais que cette
technologie-là, une fois qu'elle est possible partout, puis qu'on va être
rendus très, très loin, là, je vais être prêt, ça, ce n'est pas les aider.
On n'a pas besoin de faire du mur-à-mur
partout. C'est exactement le sens du sous-amendement, «là où la technologie le
permet». Et, en ce moment, il y a des endroits où c'est déjà fait. Donc, il
faudrait l'exiger à tout le monde. C'est une superbelle opportunité pour
démontrer aussi... d'être un exemple. Partout où est-ce qu'on a ouvert les
portes, bien, qu'on ne l'a pas fait n'importe comment puis qu'on a saisi cette
opportunité pour être réellement un endroit... que le Québec soit réellement
arrivé... un endroit moderne, qui veut gérer ces données-là de façon à répondre
à notre défi, là, de mobilité, et de transport, et de réduction des gaz à effet
de serre.
Est-ce que le ministre voit qu'il est le
seul à voir des obstacles, le seul? Est-ce que le ministre peut reconnaître
qu'il est le seul à voir des obstacles, alors que tout le monde est prêt? C'est
une question.
M.
Bonnardel
:
Je ne prétends pas, Mme la Présidente... Je l'ai mentionné maintes et maintes
fois... On parle de couper les ailes, on parle de gâcher... je ne vois pas où
la députée s'en va avec ça. J'ai toujours mentionné qu'on allait accompagner
les sociétés de transport, leur donner des outils, être capable de leur donner
les informations pour améliorer leur offre selon la demande un peu partout sur
le secteur... les différents secteurs. C'est ce qu'on va faire. C'est ces
informations que nous demanderons à l'article 80 que nous partagerons
pour être capables d'améliorer, encore une fois, l'offre sur le territoire
québécois. Je pense que je ne peux pas être plus clair que ça.
Alors, l'offre sera améliorée avec les
renseignements que nous partagerons, et on va être capable d'atteindre les
objectifs de notre Politique de mobilité durable. Je ne reviendrai pas sur le
débat du nombre d'autos. À Montréal, vous le savez... il y a moins de véhicules
immatriculés à Montréal présentement, moins. Pas beaucoup, mais moins.
Contrairement à tout ce que vous avez dit depuis des mois et des mois,
l'arrivée d'un joueur, l'arrivée de l'autre joueur, c'est l'explosion. C'est
faux, c'est faux.
Alors, je vous dis qu'on va partager ces
informations pour améliorer l'offre de services avec les sociétés qui en feront
la demande. Parce que pour nous, ça va être important de partager ces
informations puis d'avoir une offre de services adéquate. On le sait, les
enjeux de transport sont immensément importants, immensément importants. On n'a
qu'à penser au REM, qui arrive, à la ligne de Deux-Montagnes, fermeture du
tunnel Mont-Royal, les tramways qu'on veut bâtir à Montréal, Longueuil, Québec,
Gatineau. Les défis sont énormes.
Alors, si vous pensez deux petites
secondes qu'on va garder ça pour nous, qu'on ne les partagera pas, je
m'excuse, là, mais c'est essayer de prétendre, là, qu'on retourne en arrière.
On ne retourne pas en arrière, on regarde en avant. On regarde en avant puis, avec
les informations qu'on aura dans nos mains, là, on va être capable de prendre
les meilleures décisions possible.
Mme Ghazal : Dans
quelques années. Mais est-ce que le ministre est conscient que d'avoir des
données sur une base... une telle fréquence, ce n'est pas la même chose que
d'avoir les données en temps réel. Est-ce que ça, il le reconnaît, que ce n'est
pas... ça n'a pas la même valeur?
M.
Bonnardel
:
Pour moi, non, il n'y a pas de différence entre avoir l'information que j'aurai
dans mes mains à la fin d'une journée, que je vais compiler sur sept jours, que
je donnerai comme informations à une société x, puis ces informations, là, je
les ai, là, que ce soit immédiatement ou... Dans mon document, là, j'ai ici les
informations, là, d'origine, destination, puis je serai capable de modéliser
avec les informations rapidement ce que j'ai à faire. Je serai capable.
Mme Ghazal : On est capable,
mais la question de temps est fondamentale, d'avoir... puis de l'avoir aussi
sous une forme technologique, et non pas... je ne sais pas comment ça va être,
sous quelle forme en plus que ces données-là vont être données à la commission.
De les avoir avec cette technologie-là, c'est extrêmement important parce que,
comme je vous dis, cette plateforme de données ouvertes que le Bureau de taxi
de Montréal a et sur lesquelles 4 400 taxis actuellement sont
branchés, quand ils vont avoir d'autres personnes... Parce que là vous dites
qu'il n'y en aura pas tant que ça, on ne le sait pas, mais le projet de loi, il
n'est pas encore appliqué tel quel, on ne sait pas quels vont être ses effets
une fois que le projet pilote... ça ne sera plus le projet pilote qui va
être... qui va prendre...
Mme Ghazal : ...plateforme de
donnés ouvertes que le Bureau de taxi de Montréal a, et sur les 4 400
taxis, actuellement, sont branchés, quand il va y avoir d'autres personnes, parce
que là vous dites qu'il y en aura pas tant que ça, on ne le sait pas, mais le projet
de loi n'est pas encore appliqué tel quel. On ne sait pas quel vont être ses
effets, une fois que le projet pilote... ça ne sera plus le projet pilote qui
va prendre effet, mais plutôt le projet de loi. On ne le sait pas. On n'a même
pas eu d'étude d'impact pour pouvoir, vraiment, le déterminer. On se base sur
ce qui s'est passé ailleurs, et ça ne peut pas être uniquement
l'immatriculation. Ça, ce n'est pas parce qu'Uber est venu qu'il y a moins
d'immatriculation ou que ça n'a pas empiré. On ne le sait pas, qu'est-ce qui
va... quelles sont les conséquences, quels sont les impacts puisqu'on n' pas
fait une étude d'impact digne de ce nom. Donc, on ne peut pas le prétendre.
Mais d'avoir ces données-là en temps réel c'est une demande qui n'est pas faite
par nous, les groupes d'opposition, c'est fait par les gens qui gèrent ça au
quotidien, qui gèrent la mobilité au quotidien et qui ont besoin d'outils. Et,
en ce moment, le ministre ne veut pas leur donner ces outils. Parce qu'ils
ont... ils vont avoir 4 400 taxis qui sont branchés. Tous les autres qui
vont s'ajouter, bien, ils ne le sauront pas, et ça va leur prendre du temps à
analyser, à regarder l'information. Est-ce que ces sociétés de transport
attendent de l'information? Qu'elle leur soit transmise. Alors que là, si on
oblige que c'est là où la technologie le permet que ce soit utilisé, puis
qu'ils aient l'information, parce que ces données, en temps réel, ça vaut de
l'or. Aujourd'hui, toutes les données, même nos données personnelles, tout ça,
c'est ça, aujourd'hui, les ressources importantes.
Et c'est un outil de gestion pour ces
organisations-là, mais là, en ce moment, le ministre refuse d'aider ces gens-là
qui disent que ces données-là, c'est important, puis tous les nouveaux joueurs
qui ne seront pas... de qui on ne pourra pas obtenir les informations en temps
réel, bien, ça va nous retarder, ça va les retarder. Vous-même, vous le
dites : On va l'exiger dans cinq ans, c'est énorme, mais quoique vous avez
dit : Ça va être dans le règlement. Mais est-ce que c'est bientôt ou c'est
dans cinq ans? Il y a beaucoup trop de flous, alors que les gens sont venus
dire : On a besoin de ces informations-là, et les nouveaux joueurs ont
dit : Nous sommes prêts à les fournir.
Donc, en ce moment, je ne vois... je
n'arrive pas, j'essaie, je n'arrive pas à voir qui d'autre, au Québec, est
contre le fait de rendre ces données-là, en temps réel, obligatoires, à être
diffusées par tout le monde, en respectant la confidentialité et tout ce que
ces groupes-là aussi sont venus nous dire, à part le ministre. Je ne sais pas
si mes collègues ont quelque chose à ajouter.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député des Îles-de-la-Madeleine, tout à l'heure, vous aviez demandé la
parole.
M. Arseneau : Oui, tout à
fait. Merci, Mme la Présidente. Moi, j'ai raté le dépôt de cet amendement,
j'étais, au salon bleu, retenu pour commenter le rapport sur le recyclage du
verre. Et là j'arrive ici et j'ai l'impression d'être dans une autre dimension,
le monde à l'envers, quoi. Le ministre qui a toujours clamé sa volonté ferme et
d'être le défenseur de cette modernisation-là, aujourd'hui, en fait, ce qu'on
entend depuis 48 minutes, c'est une résistance absolument surprenante à
l'utilisation des moyens qui sont à notre disposition pour obtenir des données
en temps réel. C'est comme s'il nous proposait d'utiliser une tablette pour
réserver un taxi, mais qui passerait par un téléphone pour ensuite peut-être
aller à travers la poste pour réclamer un taxi. J'ai l'impression et je blague
un peu pour dire que je ne comprends pas comment on peut, aujourd'hui, dire
exactement le contraire de ce qu'on dit depuis le début, depuis le dépôt du
projet de loi, c'était l'idée de ne plus être dans le passé, de regarder vers
l'avenir. On discutait même des voitures sans chauffeur au début du projet de
loi, tellement on voyait loin en avant.
• (15 h 50) •
Et je ne vois pas comment on peut avoir,
aujourd'hui, mais changer de direction à ce point, où l'on dit que cette
information-là, en temps réel, n'est pas nécessaire, même si elle est
disponible. Et là, cet amendement, pour dire là aussi la technologie le permet,
me semble être un positionnement tout à fait adéquat. L'une des résistances du
ministre semble être celle d'imposer à des entreprises une condition qu'elle ne
pourrait pas respecter puisque la technologie ne le permettrait pas. Mais là où
la technologie le permet, là où les entreprises ont déjà mentionné qu'elles
étaient prêtes à le faire, pourquoi le ministre se refuse-t-il à aller chercher
cette information-là en temps réel et la rendre disponible en temps réel aux
sociétés de transport? Je ne comprends pas, je dois insister, moi aussi, sur le
questionnement concernant la résistance du ministre à imposer un délai entre
l'obtention des données et la transmission...
M. Arseneau : ...de transport.
Je ne comprends pas. Je dois insister moi aussi sur le questionnement
concernant la résistance du ministre à imposer un délai entre l'obtention des
données et la transmission de ces données-là. Je ne vois pas pourquoi, si on
est capable de le faire en toute transparence, de façon immédiate, imposer une
étape supplémentaire, une étape supplémentaire où on dit qu'on va avoir
l'information en main. L'objectif, c'est justement de ne pas avoir de
l'information, ni en main, ni sur papier, mais de la rendre disponible
immédiatement, que ces données-là, cet échange de données là se fasse en temps
réel puisque la technologie le permet.
L'information en temps réel, ma collègue
de Mercier l'a mentionné tout à l'heure à juste titre, donc, toutes les sphères
de notre société, moderniser, maintenant, c'est vers ça qu'on se tourne. Toutes
les transactions financières, toutes les données essentielles pour l'ensemble
des entreprises, plus on a de l'information à jour, mieux on peut s'ajuster aux
changements, plus on est réactifs. Et il me semble que c'était le fondement
même du projet de loi, d'être plus réactif, d'être plus proche des besoins de
la clientèle avec cette dimension de réduire l'auto solo puis de favoriser, justement,
la mobilité durable avec le partenaire, évidemment, dans les centres urbains,
que sont les sociétés de transport. Bien, à ce moment-là, il manque un joueur
dans l'équation pour s'assurer qu'on améliore les choses, qu'on modernise
véritablement le fonctionnement et la prise de décision. Alors, permettez-moi
d'exprimer encore une fois toute ma perplexité devant ce changement de cap du ministre,
qui, ici, résiste à cette possibilité qu'offre la technologie d'améliorer la fluidité
du transport.
Je soumettrais même que la fluidité du
transport, en bonne partie, défend de la... dépend de la fluidité des données. Je
pense que l'équation, de plus en plus, serait valide. Et, sous cet angle-là, je
vais poser une question qui est similaire à celle de mes collègues : si la
technologie le permet, si les entreprises sont d'accord et sont en moyen... ont
la possibilité de le faire, si le ministre dit : je vais le faire, mais
avec un délai, quelle est la résistance, à ce moment-là, qu'est-ce que le
ministre ne nous dit pas qu'on fait en sorte qu'on ne puisse pas obtenir, de sa
part, un engagement à le faire en temps réel, ce transfert de données là, pour
facilité la vie de l'ensemble des intervenants et des joueurs et peut-être même
épargner du travail à certains fonctionnaires du ministère qui n'auront pas,
justement, à manipuler ces données-là, à les avoir en main, à les
retransmettre? Il y a quelque chose qui peut se faire. On dit : on n'a
besoin, on ne peut pas, en claquant des doigts, changer les circuits, mais on
ne peut pas non plus, en claquant des doigts, là, transmettre des données qu'on
aurait reçues, puis qu'on aurait eu à entreposer, traiter ou manipuler. On
pourrait s'épargner toute cette complication-là, tout simplement, par la voie
de la modernisation des systèmes de transfert de données, qui me semble aller
exactement en ligne droite avec les fondements de la... du projet de loi en
question, celui de moderniser l'industrie. Mais je pense que l'industrie du
transport rémunéré de personnes, sauf erreur, il inclut les sociétés de
transport des milieux urbains, là où on les retrouve. Alors, est-ce que le
ministre... Ma question est : en sorte que le ministre reconnaît que les
sociétés de transport font partie de l'équation lorsqu'il est question
d'améliorer le transport rémunéré de personne et la mobilité durable?
M.
Bonnardel
:
Absolument, Mme la Présidente.
M. Arseneau : Alors, si on
reconnaît qu'ils sont un moteur ou un intervenant et qu'ils réclament cette
information-là et qui... en temps réel, ces données-là sont transférables en
temps réel, pourquoi cette résistance à les rendre disponibles en temps réel là
où la technologie le permet?
M.
Bonnardel
:
Ils obtiendront, Mme la Présidente, comme je l'ai mentionné depuis une heure ou
presque, déjà, ces renseignements selon la périodicité que nous allons définir
par règlement, pour obtenir, encore une fois, ces destinations, ces
renseignements sur l'origine, destination de toutes les courses qu'un répondant
pourrait avoir sur une période x, et d'être capable, par la suite, de modéliser
ces données pour modifier l'offre selon la demande sur un secteur du Québec ou
d'une ville. Merci.
M. Arseneau : Est-ce que vous
reconnaissez que, ce faisant, en imposant une périodicité plutôt qu'un
transfert de données transparentes en temps réel, que ça occasionne un délai
dans la réalisation...
M.
Bonnardel
:
...sur un secteur du Québec ou d'une ville. Merci.
M. Arseneau : Est-ce que
vous reconnaissez que, ce faisant, en imposant une périodicité plutôt qu'un
transfert de données transparentes en temps réel, que ça occasionne un délai
dans la réalisation de cette analyse-là? Est-ce que... Peu importe la
périodicité, c'est un délai qu'on impose, qu'il soit d'une semaine, d'un mois
ou de trois mois. Pourquoi ce délai? D'où vient la nécessité d'imposer un
tampon entre l'accès à l'information qui est là et le moment où on va le
transmettre? Pourquoi est-ce nécessaire que l'information fasse une escale dans
les bureaux du ministère des Transports? Quelle est la valeur ajoutée de
ralentir le transfert et le flux des données? Y a-t-il une valeur ajoutée, lorsque
la technologie le permet?
M.
Bonnardel
:
... Mme la Présidente, le jour où les technologies un peu partout au Québec
évolueront, on sera rendus aux six, sept, huit cas, on en arrivera peut-être à
court terme, dans un laps d'années, à modifier par règlement ces renseignements
qui pourraient un jour être en temps réel, qui pourraient, un jour, être en
temps réel.
Maintenant, à court terme, aujourd'hui,
nous obtiendrons ces informations, comme demandées aux répondants. Nous les
partagerons. On va les modéliser pour participer, encore une fois, avec les sociétés
de transport à améliorer l'offre de services.
M. Arseneau : Nous avons
entendu les mêmes personnes lors des rencontres, dépôt de mémoires et les
auditions. Est-ce qu'on a tous entendu la même chose? Parce qu'on prend pour
acquis... je pense qu'on a tous interprété les informations qu'on a obtenues de
la même façon, et il me semble qu'ici il est important de valider à savoir si
on a entendu tous la même chose de la part des sociétés de transport.
Est-ce que vous avez entendu, M. le
ministre, comme nous, les sociétés de transport nous dire, comme nous, on l'a
entendu, que l'information et le transfert des données en temps réel étaient
utiles, sinon essentiels ou nécessaires? Est-ce qu'on a entendu ça? Est-ce que
vous vous rappelez, comme nous, d'avoir entendu ça de la part des sociétés de
transport ou du Bureau du taxi de Montréal, par exemple?
M.
Bonnardel
:
...souhaitent, c'est de partager les données d'origine, destination des
multiples courses des futurs répondants pour être capables de modéliser, encore
une fois, et d'améliorer leur offre. C'est ça qu'on leur a dit.
M. Arseneau : Donc, c'est
ce que vous leur avez dit, mais est-ce que vous avez entendu comme nous que ce
qu'ils souhaitaient, c'était plutôt d'avoir cette information-là en temps réel?
M.
Bonnardel
:
Non.
M. Arseneau : Vous ne
vous souvenez pas d'avoir entendu ça. Alors, c'est peut-être la raison pour
laquelle on a de la difficulté à s'entendre.
Est-ce que vous avez entendu, comme nous,
que les entreprises qui ont défilé devant nous étaient prêtes à partager ces
données-là? Nous, on l'a entendu de plusieurs. Est-ce qu'il y a...
Parce que, si la résistance ne vient pas
de vous, est-ce qu'il est possible que cette résistance-là vienne de certaines
entreprises? Parce que nous, on a entendu des entreprises qui semblaient
vouloir se plier à une exigence qui pourrait être de cet ordre-là, du transfert
des données en temps réel, pourvu qu'on respecte certaines conditions. Est-ce
qu'il y avait des résistances dont on n'a pas entendu parler ou qu'on a mal
interprétées?
Parce que nous, on l'a dit à plusieurs
reprises, on pense que l'ouverture est là de la part des entreprises.
L'ouverture est là, donc ils sont capables de le faire et le font déjà, dans
une certaine mesure, du moins, ils le font à l'intérieur de leur propre réseau.
Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on n'a pas saisi qui militerait en faveur de
cette résistance à aller de l'avant, plus loin encore dans le projet de
modernisation que ce que vous voulez exprimer aujourd'hui?
M.
Bonnardel
:
Notre ministère, Mme la Présidente, n'a jamais voulu mettre de l'avant, donc,
ce partage en temps réel, parce que c'est écrit, comme je le mentionne, dans la
loi. Et je ne prétends pas avoir entendu d'aucune des sociétés vouloir partager
en temps réel ces informations. Alors, c'est pour ça que j'indique, à
l'article 80, que nous demanderons ces renseignements pour les partager
dans le futur, selon une certaine périodicité, que nous définirons dans un
règlement pour être capables... être capables, pas à long terme, à court terme,
de prendre des décisions qui vont améliorer l'offre selon la demande dans les
différents secteurs du Québec, dans les différentes villes du Québec.
• (16 heures) •
M. Arseneau : Donc, vous
n'avez pas entendu les sociétés de transport ou les... c'est-à-dire, les
entreprises, même les associations demander que le ministère leur impose de
transférer les données en temps réel. Ce n'est pas non plus ce qu'on a entendu.
Par contre, lorsque la question leur était posée, je ne me souviens pas d'avoir
entendu de résistance de leur part. Est-ce qu'ils sont, selon vous...
16 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...que le ministère
leur impose de transférer les données en temps réel, bien, ce n'est pas non
plus ce qu'on a entendu. Par contre, lorsque la question leur était posée, je
ne me souviens pas d'avoir entendu de résistance de leur part. Est-ce qu'ils
sont, selon vous, contre cette idée du transport... du transfert, pardon, des
données en temps réel? Est-ce qu'il y a des joueurs qui ne souhaitent pas partager
ces données-là et qui résisteraient à cette proposition-là qui est faite par
voie d'amendement à l'article 80?
M.
Bonnardel
:
Je ne peux vous donner cette information. Maintenant, je vous mentionne qu'à
l'article 80, ces sociétés, futurs répondants, auront l'obligation,
l'obligation de partager ces données que nous définirons, encore une fois, par
règlement selon une certaine forme de périodicité et que nous partagerons avec
les différentes sociétés, comme je le mentionne depuis une heure déjà.
M. Arseneau : J'aimerais
savoir si le transfert des données, dans votre esprit, selon une certaine
périodicité, ça se fera sur papier ou dans des fichiers électroniques, parce
qu'il me semble qu'on s'apprête à complexifier drôlement une opération qui pourrait
être beaucoup plus simple et rapide. Moi, j'ai entendu à plusieurs reprises les
gens du gouvernement actuel nous mentionner qu'on voulait alléger la
réglementation et souvent, là, s'inscrire en faux contre l'idée de cette
paperasse qu'on réclame à des entreprises, et tout ça. Il me semble qu'il y
aurait, là, une occasion, dans le transfert de données en temps réel, d'éviter
une certaine lourdeur dans le transfert de données. Est-ce que ces données-là,
selon vous, seront transférées sur papier? Est-ce qu'elles le seront par
fichier électronique? Est-ce qu'en fait ça ne risque las d'alourdir la
procédure, d'augmenter le nombre d'heures, par exemple, de travail de la part
des gens du ministère, qui serait un peu contraire à votre philosophie de vouloir
alléger les contraintes?
M.
Bonnardel
:
M. le député, en tout respect, vous ne pensez quand même pas qu'on va utiliser
le papier pour ces milliers de courses d'origine-destination, hein? Ils seront
nécessairement sur des fichiers numériques. Ils seront transférés aux sociétés
de transport par fichier numérique.
M. Arseneau : Hum-hum.
Mais alors pourquoi, si on a des opérations de manutention et de constitution
de fichiers se donner cette complexité-là alors que les données réelles
pourraient être transférées en toute transparence, et observées, et analysées
en temps réel? Il y a quand même une amélioration sur le papier, je vous le
concède, et c'est bon pour la planète, mais de... Encore une fois, cette
information-là qui est disponible en temps réel, de la mettre sur pause, le
temps qu'on le réclame de la part du ministère, ou qu'on le transfère de la
part des entreprises, je ne vois pas, encore une fois, quelle peut être la
raison qu'invoque le ministre pour attendre, attendre de l'imposer là où c'est
possible et là où on peut avoir un gain d'efficacité dans le traitement et le
transfert des données et un gain d'efficacité dans l'utilisation de ces
données-là dans l'utilisation de ces données-là pour l'amélioration des
services de transport. Je m'interroge sur la volonté réelle dans cet article-là
de vouloir favoriser une amélioration continue du transport et de la mobilité
dans les secteurs urbains en particulier. Est-ce que vous pouvez nous dire que
le fait d'avoir cette périodicité-là comporte un avantage si on compare avec un
accès en temps réel à ces données?
M.
Bonnardel
:
Je n'ai plus de commentaire là-dessus, Mme la Présidente...
M. Arseneau : Donc, il
n'y a aucun avantage. Je comprends qu'il n'y a pas d'avantage, mais plutôt un
désavantage. Le désavantage, il est pour les sociétés de transport, mais je ne
vois pas pourquoi à ce moment-là il peut y avoir une solution qui est proposée
par les oppositions suite à des commentaires constructifs de la part des
partenaires, des intervenants du milieu. Le ministre reconnaît que ce sont les
intervenants majeurs, les sociétés de transport. Et lorsqu'on leur propose,
nous proposons en leur nom une amélioration du transfert et de l'accès aux
données, le ministre, sans évoquer aucun avantage, résiste à la modernisation
de cet aspect-là du transport rémunéré de personnes. C'est à rendre...
M. Arseneau : ...du transfert
et de l'accès aux données, le ministre, sans évoquer aucun avantage, résiste à
la modernisation de cet aspect-là du transport rémunéré de personnes. C'est à
rendre perplexe.
Alors, puisque M. le ministre ne semble
pas vouloir commenter davantage, moi, je vous dirais que la seule piste d'explication
que je peux amener, c'est celle qu'on a souvent évoquée, à savoir que la
modernisation n'était peut-être pas l'objectif ultime. Et ce qu'on s'apprête à
faire, c'est une déréglementation, on le sait, la déréglementation sous couvert
de modernisation. Et là, aujourd'hui, ce qu'on est en train de faire, présentement,
depuis près d'une heure, c'est de tester les limites de la modernisation, mais
l'angle mort du dossier, c'est celui de la déréglementation. Alors là, la question
que j'ai, peut-être que ça permettra au ministre d'ouvrir davantage, je dirais,
son coeur envers l'industrie... Est-ce que vous jugez, à ce moment-là, que
d'ouvrir l'accès aux données en temps réel ou de le réclamer de la part des entreprises,
ce serait une contrainte à leur fonctionnement, ça occasionnerait, pour eux,
des obstacles ou des comptes à rendre qui vont plutôt dans le sens d'une reddition
de comptes et d'une réglementation que vous ne voulez pas imposer aux entreprises?
Est-ce que c'est ça? J'essaie de deviner ce qui peut être cette résistance-là à
aller jusqu'au bout de la modernisation dont vous vous faites l'apôtre depuis
le début, depuis le dépôt du projet de loi. Est-ce que vous voyez l'imposition
du transfert et de l'accès aux données en temps réel comme une réglementation
abusive auprès des entreprises ou une commande qui serait trop intrusive de la
part du gouvernement de le faire en temps réel? Est-ce qu'il y a un élément là,
là, une piste qui nous permette de comprendre puis éventuellement d'accéder à
votre point de vue, de l'accepter, en fait? Parce que, sans explication, c'est
assez difficile de reconnaître que cet article-là soit optimal dans un projet
de loi qu'on souhaite le meilleur possible. Est-ce que c'est l'aspect réglementaire
qui vous fait tiquer sur la proposition qui est faite aujourd'hui? Ce serait
trop en demander aux entreprises? Est-ce que c'est ça, c'est une intrusion dans
leurs opérations?
Moi, je me mets dans la peau de celui qui
demande un taxi avec son application et qui voit le déplacement du chauffeur,
il est à 1,2 kilomètre, il s'approche à 0,5 kilomètre. En fait, je le
fais à chaque semaine et je trouve ça merveilleux. Et je trouverais ça d'autant
plus merveilleux s'il y a quelqu'un qui gère l'ensemble de la mobilité durable,
de la mobilité en ville, à Québec ou à Montréal, et qui puisse voir tous ces
petits points se déplacer, puis voir dans quel sens ça va, puis justement
réfléchir au quotidien, voir d'heure en heure comment on peut l'améliorer,
cette mobilité-là, et s'assurer que la répartition des services corresponde à
la diversité des besoins dans le milieu urbain qui est le nôtre.
Alors, j'ai beaucoup de difficulté, sans
avoir d'argument, à dire... Pourquoi se priver de cette information-là? Je
pense que cette information-là est disponible à Montréal, qu'elle est à Québec,
la technologie le permet. Les entreprises, encore une fois, n'ont pas opposé de
résistance farouche ou même n'ont pas exprimé leur résistance devant nous lors
des consultations particulières. Est-ce que les entreprises... En fait, est-ce
qu'on va plus loin, est-ce qu'on devine que les entreprises ne souhaitent pas vraiment
et on va au-delà de ce qu'elles ont elles-mêmes demandé? Est-ce que c'est un
aspect, selon vous, M. le ministre... Mme la Présidente, j'aimerais demander au
ministre, en fait, s'il voit cet aspect-là, cette amélioration de l'article 80,
comme étant une procédure réglementaire abusive ou intrusive? Voilà ma question.
• (16 h 20) •
M.
Bonnardel
:
On ne s'empêchera pas, Mme la Présidente, de demander des renseignements additionnels
concernant les lieux d'origine, destination, comme qu'il est écrit dans
l'article 80, pour être capables de bonifier, encore une fois, avec les
sociétés de transport, parce que ces sociétés devront partager, pas on les
envoie au MTQ, puis vous les gardez pour vous, là, devront partager ces
informations avec les sociétés de transport. Et ce sera défini selon une
certaine périodicité que nous évaluerons pour être capables, pas à long terme,
à court...
M.
Bonnardel
:
...société de transport parce que ces sociétés devront partager, pas on les
envoie au MTQ pour les garder pour vous, là, devront partager ces informations
avec les sociétés de transport. Et ce sera défini selon une certaine
périodicité que nous évaluerons pour être capable, pas à long terme, à court
terme prendre des actions qui vont permettre, encore une fois, d'améliorer
l'offre de service de transports en commun à Montréal à court terme, à moyen
terme selon la demande que nous évaluerons et que ces sociétés évalueront avec
les renseignements que nous leur donnerons. Voilà.
M. Arseneau : Est-ce que vous
voulez...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous avez terminé, M. le député des Îles-de-la-Madeleine?
M. Arseneau : Pour l'instant.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement?
M. Barrette : ...
Des voix
: ...
M. Barrette : D'abord, je vais
commencer, Mme la Présidente, par vraiment souligner l'argumentaire de mes
collègues, particulièrement la députée de Mercier. J'aurais à reprendre... à
lire tout son argumentaire, verbatim, je ne rechangerais pas une virgule.
Alors, je suis... Je prends à mon compte aussi l'argumentaire du député des Îles-de-la-Madeleine.
Je veux simplement changer un mot de notre collègue des Îles-de-la-Madeleine.
Je ne dirais pas que c'est inexplicable, je dirais que c'est inexpliqué, ce qui
n'est pas la même chose.
Alors, je vais rafraîchir un peu la
mémoire du ministre, parce qu'il nous a dit qu'il ne s'en rappelait pas. Pour
ce qui est du Bureau de taxi, Mme la Présidente, le 8 mai 2019, lorsqu'ils
sont venus nous voir, et c'est la transcription qui nous est fournie par le
secrétariat, merci beaucoup : «Ce qui nous inquiète — c'est
M. Poisson qui parle — ce qui nous inquiète, c'est que le projet
de loi n° 17 ne prévoit pas d'outil de mesure
performant pour comprendre en temps réel comment se déploie le déplacement des
personnes sur le territoire et surtout qu'il ne prévoit pas de plan b au cas
où... et ainsi de suite.»
Alors, maintenant, toujours pour
rafraîchir la mémoire du ministre, le 9 mai... je ne me citerai pas... je
ne vous citerai pas mon préambule, tiens, mais mon préambule se terminait par
la question suivante : «La donnée en direct, êtes-vous disposé à la
partager?» Réponse de M. Jean-Christophe de le Rue, de la compagnie
Uber : «On est tout à fait conscients de la valeur, pour les sociétés de
transport pour les villes, pour les gouvernements, de nos données, et on est
tout à fait ouverts au partage des données en direct.» Bon. On vient d'établir
quelque chose d'extraordinaire. Et l'utilisateur, qui est le Bureau de taxi,
pour ce qui est de Montréal, le veut, et l'émetteur de la donnée est d'accord.
Bon. On vient d'enlever un obstacle.
Alors là, j'ai une couple de questions à
poser au ministre. Il nous parle régulièrement, là, de 6K, 7K, 8K. J'imagine
qu'il veut dire J?
M.
Bonnardel
:
Oui. G.
M. Barrette : G. Bon. Pourquoi
il nous parle de ça?
M.
Bonnardel
:
Je parle de l'évolution technologique, des applications, des applications
téléphoniques, numériques et tout autre.
M. Barrette : Mais c'est quoi
le rapport avec notre discussion?
M.
Bonnardel
:
Ah! bien, c'est un rapport de technologie efficiente dans le futur des
téléphones, où ils seront. C'est tout.
M. Barrette : Des téléphones.
C'est quoi le rapport avec, mettons, le Bureau de taxi de Montréal?
M.
Bonnardel
:
Ça n'a aucun rapport.
M. Barrette : En effet. C'est
déjà ça. Est-ce que le... Le ministre nous dit : On verra quand ça, ça va
arriver. Est-ce que je me trompe? C'est le 6G, 7G, 8G? C'est ça que ça veut
dire? On verra dans le règlement quand ça arrivera, la technologie.
M.
Bonnardel
:
Non, mais quand les... vont évoluer, quand on sera à un niveau où on pourra...
premièrement, avec l'Internet, partout au Québec, être capable de l'amener là,
puis on l'évaluera.
M. Barrette : Là, je vais
faire de la peine à notre collègue de Mercier. M. le ministre, pouvez-vous nous
dire quand le 4G est arrivé au Canada? Peut-être que le ministre ne le sait
pas. Le 4G est arrivé en 2010. Est-ce que le ministre peut nous dire quand
est-ce qu'il pense que le 5G va être déployé au Canada?
M.
Bonnardel
:
Ça pourrait être dans quelques années, sinon dans quelques mois.
M. Barrette : Oui, ça devrait
être en 2020. Ça veut dire que si on attend l'évolution technologique pour
avoir les données en direct, on va attendre au moins 10 ans, 20 ans,
30 ans, parce que, là, c'est des cycles de 10 ans, là. Puis c'est
normal que ce soit des cycles de 10 ans, c'est la technologie. Est-ce le
ministre, Mme la Présidente, peut nous donner une seule raison technologique
qui empêche actuellement la transmission de données en ligne de l'émetteur à
une autorité comme le Bureau de taxi de Montréal?
M.
Bonnardel
:
Le Bureau de taxi de Montréal a décidé d'avoir une plateforme pour ses taxis à Montréal.
Les autres taxis au Québec ne l'ont pas comme telle. Alors...
M. Barrette : Mme la
Présidente, la question que je pose est simple. Le ministre nous dit :
Avec l'évolution technique, technologique, donc il fait référence à la capacité
de transmission. Le G, là, c'est une...
M.
Bonnardel
:
...taxi de Montréal a décidé d'avoir une plateforme pour ses taxis à Montréal.
Les autres taxis au Québec ne l'ont pas comme telle. Alors...
M. Barrette : Mme la
Présidente, la question que je pose est simple. Le ministre nous dit :
Avec l'évolution technique, technologique, donc il fait référence à la capacité
de transmission. Le G, là, c'est une capacité de transmission. Pour transmettre
des données de l'émetteur, qui est, mettons, Uber, au Bureau de taxi, là, est-ce
qu'aujourd'hui il y a un empêchement technologique?
M.
Bonnardel
:
La question, ce n'est pas un empêchement technologique, là. Je suis à l'article
80, où je vous dis, Mme la Présidente, depuis 1 h 15 min que les
données de renseignements d'origine-destination, nous les obtiendrons des
sociétés et les partagerons selon une certaine périodicité définie dans un
règlement.
M. Barrette : Oui. Alors, Mme
la Présidente, je fais remarquer au ministre, là, les incohérences de son
discours. Alors, ici, là, nous sommes trois, de notre côté de la Chambre, à
souhaiter que les données soient transmises en temps réel. Alors, le ministre,
pour ne pas le faire, parce qu'il peut le faire en étant dans la loi, il nous a
dit à au moins 30 reprises, minimum : Quand la technologie évoluera... Le
ministre n'est pas capable de nous montrer que la technologie actuelle est
incapable de faire ça, c'est impossible. Bon. Alors, si on attend l'évolution,
les cycles étant de 10 ans, bien, c'est là où involontairement je fais de la
peine à ma collègue de Mercier. Je pense qu'elle n'attend pas, elle, là, là...
elle ne s'attend pas à ce que ça soit dans 20 ans, ni dans 10 ans, ni dans 30
ans, là, et moi non plus, et ni notre collègue des Îles-de-la-Madeleine. Alors,
il n'y a pas d'obstacle technologique. Ça, c'est clair.
Est-ce que l'émetteur, lui, a un problème
avec ça? On vient d'établir clairement que non. C'est dans nos transcriptions.
Le collègue des Îles-de-la-Madeleine se demande, se dit : Il doit y avoir
une autre raison. Bien, il doit bien y avoir une raison, mais on ne l'a pas.
Maintenant qu'on a établi tout ça, est-ce que le ministre, là, serait plus
disposé à nous dire l'autre raison?
M.
Bonnardel
:
Est-ce que j'ai défini d'autres raisons, moi, explications? Je ne sais pas, là.
Il peut être en quoi?
M. Barrette : Bien, ou la raison
inconnue non exprimée.
M.
Bonnardel
:
Je lui ai mentionné et j'ai mentionné aux oppositions depuis 75 minutes que les
informations que nous obtiendrons, qu'eux souhaitent avoir en temps réel, nous
les obtiendrons et nous les partagerons selon une certaine périodicité définie
dans un règlement.
M. Barrette : Quand ma
collègue de Mercier, à plusieurs reprises, fait référence à l'utilité pour le
gestionnaire de la mobilité de sa coordination, le ministre a constamment
répondu : Ils vont avoir les données, là, puis ils seront capables à ce
moment-là de faire la modélisation. Bon. Il y a une dizaine d'années environ,
Mme la Présidente, approximativement, là — je n'ai pas la date, là,
même pas l'année si précisément que ça, mais tous ceux, ici, qui étaient à
Montréal, là, se rappellent de ça — à un moment donné, il y a une
conduite, là, il y a une grosse, grosse conduite de... une conduite d'eau ou
d'égout, peu importe, qui, sur l'avenue des Pins, a rompu, et ça a inondé le
centre-ville. Est-ce que le ministre se rappelle de ce que ça a fait, ça, au
centre-ville de Montréal?
M.
Bonnardel
:
Pas du tout.
M. Barrette : Pas du tout.
Alors, ça a été pendant un certain temps, Mme la Présidente, un certain chaos,
chaos qui a eu un effet, comme toujours, là, quand... Un effet d'une bombe, là,
ça se dissémine à toute la ville. Moi, je m'en rappelle très bien, j'avais à
passer dans ce coin-là, et ça a été très, très, très compliqué.
Est-ce que, Mme la Présidente, le ministre
considère que d'avoir des données en temps réel dans une situation comme
celle-là, qui affecte grandement le transport en commun, parce que le métro
avait été affecté, ça serait utile pour une organisation comme le Bureau de
taxi de Montréal ou peu importe l'entité qui coordonne la mobilité?
M.
Bonnardel
:
Est-ce qu'il est en train de prétendre, le député, qu'on devra modifier les
entrées et sorties des différents ponts ou du tunnel parce que, soudainement,
il y aurait x nombre de taxis ou de transports rémunérés de personnes en temps
réel? Est-ce que c'est ça qu'il est en train de penser?
M. Barrette : Mme la
Présidente, je suis en train de faire la démonstration non pas par l'absurde,
mais par un fait réel que d'avoir des données en temps réel a une utilité. Ce
n'est pas simplement une question de modélisation, c'est une question de vie au
quotidien. Et des exemples comme ça, il y en a régulièrement.
Alors, quand le ministre nous dit :
Technologiquement, il faut attendre, non, ça ne marche pas, ça ne marche pas.
Quand il nous dit : Bien, on va les envoyer, ils feront bien leur... Non,
c'est utile en temps réel. Quand il nous dit : Je n'ai pas entendu le
Bureau de taxi nous dire qu'il voulait, ou les compagnies être disposées à le
faire, c'est dans nos transcriptions.
• (16 h 20) •
Alors, si la compagnie le veut, l'émettre,
si le receveur, qui est le Bureau de taxi, par exemple, le veut, le recevoir,
et le trouve utile, si on est capable de faire la démonstration par des
exemples triviaux que ça a une utilité, bien là, on est en...
M. Barrette : ... dans nos
transcriptions. Alors, si la compagnie le veut, l'émettre, si le receveur, qui
est le bureau de taxi, par exemple, le veut, le recevoir, et le trouve utile,
si on est capable de faire la démonstration, par des exemples triviaux, que ça
a une utilité, bien, là, on est en train d'éliminer toutes les raisons que le
ministre donne pour ne pas le mettre dans la loi. Donc, il reste une raison non
avouée, non admise, non exprimée. Quelle est-elle? C'est une question.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, je répète ce que j'ai dit depuis trois heures déjà,
là : ces renseignements seront fournis aux sociétés. Ils seront obligés de
partager ces renseignements avec les sociétés, les renseignements d'origine,
destination pour qu'on soit capable de modéliser, modéliser, encore une fois,
l'offre de transport en commun selon la demande sur les différents territoires
desservis par les sociétés de transport.
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, le ministre a dit, en réponse à une collègue, à ma collègue de
Mercier, je pense : Je ne sais pas où la députée s'en va. Nous, de notre
côté, on sait que le ministre ne s'en va nulle part. Ce qu'il nous dit, Mme la
Présidente, essentiellement, c'est qu'il préfère la bureaucratie actuelle...
puis je ne le dis pas négativement... la bureaucratie actuelle par... au sens
de la transmission de données recueillies manuellement et envoyées à quelqu'un
d'autre, à la modernité, le monde, aujourd'hui, où toute cette information
pourrait circuler... il n'y a pas d'obstacle à ça, Mme la Présidente.
Le ministre, là, lui, là, il prend tout le
temps l'argument de dire : Bien oui, bien oui, on va leur envoyer, les
données, ils feront leurs modélisations, et ainsi de suite. Bon. Quand je lui
donne un exemple simple, simple, simple d'un évènement qu'on a vécu à Montréal,
qui est la rupture d'une énorme conduite d'eau au centre-ville, le centre-ville
a été paralysé, de mémoire, c'était rentré dans une bouche de métro, ça a eu un
impact jusqu'à Laval, il me semble qu'une organisation qui a la responsabilité
de réagir à ce genre de situation là, ça serait utile, pour elle, d'avoir
l'information en temps réel de toutes les possibilités, toutes les variations.
Il me semble que, dans un univers d'aujourd'hui et dans un futur très proche,
de développer des applications qui nous permettent de réagir en temps réel, ça
serait utile.
Mme la Présidente, on a des universités
qui sont... qui nous font notre fierté pour ce qui est de l'intelligence
artificielle. Il n'y a pas un ordinateur qui est intelligent, Mme la
Présidence, au sens de l'intelligence. Il y a des ordinateurs performants qui,
dans... pour lesquels ont a dessiné des algorithmes qui, par des gens, eux,
très intelligents qui nous permettent, lorsqu'ils ont appliqué, de prendre les
décisions qui sont les meilleurs pour tout le monde, tout le monde étant la
société. Le ministre ne veut pas. Pourquoi il ne veut pas? Pourquoi il ne veut
pas ça?
M.
Bonnardel
:
Parce qu'on n'a aucun avantage, en temps réel, à partager ces informations aux
sociétés. On n'a aucun avantage. Ces avantages, nous les obtiendrons parce
qu'ils seront obligés de les transmettre à la société ou aux sociétés de
transport. Ils seront obligés. Il faut qu'on soit capable de modéliser dans une
certaine périodicité, encore une fois. On n'a aucun avantage à court terme.
M. Barrette : Mme la
Présidente, si j'avais à donner la définition d'une oeillère politique, ça
serait le commentaire que le ministre vient de faire.
Une voix
: Mme la
Présidente...
M. Barrette : Une oeillère,
c'est une oeillère.
Une voix
: Mme la
Présidente, on ne peut pas présager...
M. Barrette : Mme la
Présidente, il n'y a pas d'insulte là-dedans, là. C'est une oeillère. Une
oeillère sert à ne voir qu'une partie de ce qui est devant.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
... intentions, M. le député.
M. Tardif :
... une oeillère politique, la partie est élargie un peu.
M. Barrette : Bien, c'est une
oeillère politique. Le ministre, Mme la Présidente, vient d'y dire... vient de
nous dire qu'il ne voit aucun avantage à avoir des données en temps réel alors
que j'en fais la démonstration d'une façon irréfutable. Alors, je vais vous
donner un exemple, Mme la Présidente, à une grande échelle, mais petite.
Petite, au sens, ce n'est pas une ville, grande échelle pour la complexité.
Savez-vous que, dans un hôpital moderne, aujourd'hui, là... savez-vous comment
ça marche? On coordonne tous les transports de patients. C'est comme ça que ça
marche. Au moment où on se parle, là, dans les grands hôpitaux nord-américains,
là, les préposés ont un bracelet qui émet, GPS, et, vous savez, les patients
qui sont transportés dans un hôpital, ils sont transportés de leur chambre à
une salle d'examen, parfois un deuxième examen, et ainsi de suite. Savez-vous
qu'il y a des algorithmes, actuellement, dans les hôpitaux, là, qui font en
sorte qu'on surveille? Puis ça a été dur à mettre en place parce que les
syndicats se considéraient surveillés, Big Brother, bien non, à un moment
donné, ils se sont rendu compte que leur travail était plus efficace, plus le
fun, puis l'hôpital marchait mieux. Alors, il y a des algorithmes, là, qui
disent : Ah! Si le patient qui est dans la chambre 832...
M. Barrette : ...qui font en
sorte qu'on surveille, puis ça a été dur à mettre en place, parce que les
syndicats se considéraient surveillés «Big Brother», bien non, à un moment
donné, ils se sont rendu compte que leur travail était plus efficace plus le
fun, puis l'hôpital marchait mieux. Alors, il y a des algorithmes, là, qui
disent : Ah! si le patient qui est dans la chambre 832 doit aller avoir un
examen à telle place et après aller à telle place, avant de faire opérer à
telle place, bien là, il y a des préposés qui sont partout dans l'hôpital, et
on coordonne, là, leurs déplacements pour que l'entité qui est l'hôpital soit
plus efficace, temps réel. La vraie vie aujourd'hui, algorithme, même affaire, totalement
transposable à la grandeur d'une ville, et la ville veut ça, c'est ça que la
ville veut. Le ministre nous dit : Ce n'est pas disponible dans tout le Québec.
Bien non, on le sait. Mon amendement, il est d'une immense simplicité,
lorsqu'elle le requiert, on n'oblige personne, la seule chose qu'on oblige dans
la loi, c'est de le rendre disponible.
Avec l'exemple que j'ai donné, qu'est-ce
que m'oppose le ministre? Est-ce qu'il dit encore qu'il ne voit aucune utilité
dans le transport d'avoir des données en temps réel?
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, il n'y a aucune société, même la plus grosse à Montréal, dans ma
tête, qui est capable de modifier un trajet de bus, d'augmenter la fréquence en
faisant ça, parce que, soudainement, il y aurait un problème de transport ou de
demande additionnelle sur l'île de Montréal, personne. Là, le député m'amène
sur un tuyau qui a pété, excusez de le dire ainsi, ça fait que là il y a eu des
problèmes de transport à gauche puis à droite, on parle de transport ici, là.
Et d'amener des changements immédiats, immédiats pour les sociétés de transport
pour répondre aux besoins à gauche et à droite, il n'y a aucune société qui est
capable de faire ça...
M. Barrette : Ah bon!
M.
Bonnardel
:
...aucune en faisant ça comme ça, aucune. Ces renseignements que nous
obtiendrons, que nous partagerons, quand on les modélise, on est capable
d'évaluer sur une période de quatre semaines, trois semaines, six
semaines : O.K. Il y a des changements de comportement de l'usager sur un
secteur x, d'origine, destination, on pourrait peut-être modifier notre trajet,
nos courses, on pourrait peut-être augmenter les fréquences de bus, augmenter
les fréquences de train, ça, c'est de modéliser sur une période x, avec des informations
qu'ils obtiendront, ça, c'est du travail bien fait, bien fait. Et peut-être
qu'à long terme les sociétés seront habiles à modifier ça et de mettre des
Bixi, des trottinettes à des endroits spécifiques pour le dernier kilomètre,
peut-être, mais on n'est pas là encore, on n'en est pas là.
M. Barrette : Mme la
Présidente, le ministre se limite toujours au même exemple et, nous trois, là,
quatre, cinq, de ce côté-ci, on est constamment en train de lui donner d'autres
exemples. Puis je vais aller plus loin, en quoi ça le regarde, le ministre,
pour porter son jugement de ce que le bureau de transport va faire avec ces
données-là? En quoi, là... qu'est-ce qui l'autorise à prendre une décision
basée sur son jugement d'un seul scénario? On lui donne des exemples d'autres
situations, il les balaie du revers de la main, parce que ce n'est pas son
scénario, c'est quoi, ça?
Puis je reprends l'exemple du
ministre : Il n'y a aucune société qui est capable de réagir rapidement
de même. Quand le métro tombe en panne à Montréal, on fait sortir les autobus.
On peut faire sortir les autobus plus sur une ligne que sur une autre. Moi, aux
dernières nouvelles, là, à Montréal, quand le métro tombe en panne, là, bien,
on fait sortir rapidement les autobus, on ne les fait pas sortir trois jours
plus tard, on les fait sortir dans l'heure ou les heures qui suivent, en fonction
de la disponibilité des chauffeurs. Multiplions ça par les autres modalités.
Pourquoi ça, en temps réel, le ministre ne peut-il pas voir que là il y a un
avantage, pourquoi? Je donne cet exemple-là. Le ministre peut-u nous expliquer
pourquoi ce ne serait pas utile d'avoir cette donnée-là pour décider si on fait
sortir plus d'autobus dans une ligne que dans une autre, et ainsi de suite?
M.
Bonnardel
:
Je l'ai mentionné, Mme la Présidente, mon intervention est la même depuis 90
minutes, et je vais la répéter une autre fois. Ces renseignements seront
obligatoires, les sociétés devront transmettre au MTQ, aux sociétés de
transport les informations que nous définirons par règlement pour être capable
de les partager avec eux, de modéliser donc, oui, des modèles dans différentes
régions, que ce soit Montréal ou ailleurs au Québec, pour améliorer l'offre de
service selon la demande.
• (16 h 30) •
Alors, je vous le répète, encore une fois,
les futurs répondants seront eux-mêmes capables de définir, par différents
modèles, que ce soit par le Bixi, la Société de transport de Montréal, qui
s'attachent avec les vélos, que ce soit d'autres sociétés qui le font avec les
trottinettes, le défi, c'est de faire bouger les gens...
16 h 30 (version non révisée)
M.
Bonnardel
:
...je vous le répète encore une fois, les futurs répondants seront eux-mêmes
capables de le définir par différents modèles. Que ce soit par le Bixi, la
Société de transport de Montréal, qui s'attache avec les vélos, que ce soit
d'autres sociétés qui le font, avec les trottinettes, le défi, c'est de faire
bouger les gens rapidement, pas dans leur automobile, surtout dans les grandes
villes comme Montréal.
Alors, les informations, on les partagera.
Ces informations seront immensément importantes pour l'avenir du transport
actif, durable de Montréal et de partout au Québec.
M. Barrette : Madame la...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Nous allons prendre une pause.
M. Barrette : Ah! c'est
dommage.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ça va faire un peu de bien. Alors, voilà, nous allons prendre une pause de 10
minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 31)
(Reprise à 16 h 41)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons nos travaux. M. le député de La Pinière, est-ce que
vous avez d'autres commentaires?
M. Barrette : Oui, oui, oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste quelques minutes seulement.
M. Barrette : Je le sais. Oui,
il m'en reste cinq?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Cinq, oui.
M. Barrette : Bon. Est-ce que,
Mme la Présidente, le ministre peut me dire s'il est familier avec ce qu'on
appelle en gestion d'organisation la gestion des flux?
M.
Bonnardel
:
Non.
M. Barrette : Non. La gestion
des flux, ça dit ce que ça dit, c'est la gestion des flux, matériel et de
personnel. On peut prendre comme exemples Amazon puis FedEx, toutes les
compagnies, là, qui livrent du matériel. Est-ce que le ministre pense qu'une
compagnie comme Amazon et FedEx pourrait fonctionner sans données disponibles
en temps réel?
M.
Bonnardel
:
Tout dépend du modèle d'affaires que certaines sociétés ont. Ici, on est dans
un modèle de transport rémunéré de personnes.
M. Barrette : O.K. Non, je
pense que, dans la gestion des flux, Mme la Présidente, là, les flux de
n'importe quoi, si on n'a pas des données en temps réel, on n'est plus dans la
game. Alors, pour prendre l'exemple que je viens de donner, si Amazon l'avait
puis FedEx ne l'avait pas, il y en a un des deux qui disparaîtrait de la carte
pour des raisons de concurrence. Et dans la gestion des flux, on ne peut pas
fonctionner sans données en temps réel.
Je vais poser une question simple au ministre,
là : Est-ce que... Je vais lui décrire une application. S'il existait aujourd'hui
une application qui faisait en sorte que, sur notre téléphone, là, sur notre
écran — aujourd'hui, on a des grands, grands écrans, c'est le fun — sur
notre téléphone, on pouvait voir en temps réel tous les véhicules de transport
rémunéré de personnes en même temps, avec leur identification de compagnie,
est-ce qu'il trouve que ça, ce serait une bonne idée?
M.
Bonnardel
: Peut-être
que les sociétés de transport souhaiteraient obtenir ces informations, peut-être
qu'un jour ce sera possible de l'avoir.
M. Barrette : Bien, Mme la
Présidente, là, je pose une question bien simple, là. Le ministre nous parle du
futur, il veut un beau futur, il veut le bonheur de la société, il veut la mobilité
durable, il veut qu'on ne prenne pas notre auto. Alors, je lui pose une question
bien simple, là. Une application qui montrerait à un citoyen à quelque part à Québec
ou n'importe où, là... j'ouvre ça, là, et je vois, en temps réel, le véhicule
Uber, le véhicule Lyft, le taxi, le deuxième taxi, le troisième taxi, et ainsi
de suite, géolocalisés sur mon application, avec, comme background, là, en
arrière, là, Google Maps. Est-ce que ça, Mme la Présidente, ce serait vraiment quelque
chose, une réussite, d'après lui, là?
M.
Bonnardel
:
Ce sera sûrement accessible un jour, Mme la Présidente, présentement, on peut
l'avoir.
M. Barrette : Non, je lui
demande, Mme la Présidente : Ce serait-u quelque chose qui serait une
avancée, quelque chose d'extraordinaire?
M.
Bonnardel
:
Bien, vous savez, Mme la Présidente, si vous avez besoin d'un Uber, d'un Lyft,
d'un taxi..., d'un Bixi, d'une trottinette, vous allez sur une application que
vous choisissez selon le modèle de transport que vous voulez puis vous allez
avoir ces informations en direct. Je ne vois pas en quoi, demain matin, je
pourrais aller sur un Google Maps puis d'avoir toutes ces informations. Pour
moi, ça ne sert absolument à rien. Si j'ai besoin d'un dernier kilomètre, d'un
Bixi, d'un taxi, ou d'un véhicule, ou d'un bus, bien, je vais sur le site que
je choisis pour, encore une fois, encourager la plateforme que je choisirai.
C'est tout.
M. Barrette : Moi, je pense, Mme
la Présidente, qu'on n'encourage personne lorsqu'on achète quelque chose, là,
on achète ce qui fait notre affaire. Alors, ma question est simple, encore, je
la répète : Est-ce que si une application donnait en temps réel la
position de toutes les offres de transport rémunéré de personnes, ça me permettrait
de choisir le plus proche, celui qui va arriver le plus vite, ou la compagnie, peut-être
un peu plus loin, si j'aime mieux la compagnie, est-ce que ça, ça serait un
avantage?
M.
Bonnardel
:
Il n'y a aucun citoyen qui va prendre sur Google Maps une carte comme celle-là.
Il va choisir le modèle de transport que lui-même souhaite. Selon le modèle
qu'il va choisir, il y aura ces possibilités, donc, de voir si un véhicule va
arriver en quatre minutes, sur une autre plateforme, en deux minutes, ou s'il
décide de prendre un Bixi libre à un endroit, à une station x.
M. Barrette : Là, je pense
qu'on arrive vraiment sur la chose non avouée, puis je vais préciser ma question.
Si, Mme la Présidente, l'individu préfère le taxi, est-ce que ça serait un
avantage pour le citoyen de voir trois...
M.
Bonnardel
:
...deux minutes ou s'il décide de prendre un Bixi libre à un endroit à une
station x.
M. Barrette : Là, je
pense qu'on arrive vraiment sur la chose non avouée. Puis je vais préciser ma question.
Si, Mme la Présidente, l'individu préfère le taxi, est-ce que ça serait un
avantage pour le citoyen de voir trois compagnies de taxi et voir la position
de ces trois taxis là sur une seule application? C'est oui ou c'est non, la
réponse.
M.
Bonnardel
:
Il existera sûrement un jour une application mobile, je le souhaite, pour
toutes les sociétés de taxi au Québec.
M. Barrette : Alors, Mme
la Présidente, là, je lui pose une question qui se répond par oui ou par non.
Je vais aller à l'extrême, là. Si, là, Mme la Présidente, j'ai une application
qui me dit : À quatre coins de rue, j'ai un Uber, à 17 coins de rue,
j'ai un taxi, puis à sept coins de rue, j'ai un Lyft, est-ce que, ça, c'est utile,
là, de pouvoir discriminer en fonction de la distance et/ou du fournisseur de
service? Et est-ce que, ça, n'est-ce pas un avantage pour le citoyen?
M.
Bonnardel
:
Il existera peut-être un jour une application comme celle-ci, Mme la Présidente.
Présentement, ça n'existe pas.
M. Barrette : Le problème,
Mme la Présidente, c'est que c'est actuellement ce sur quoi travaillent les
grandes organisations et que ça va être disponible très, très rapidement. Et
pour fonctionner, la seule façon, c'est qu'on ait l'information en temps réel
de tout le monde. Ainsi, Mme la Présidente, est-ce que, si on ne donne pas ça,
on fait en sorte qu'on diminue la concurrence et que, ce faisant, bien, on se
retrouve dans une situation où on empêche la concurrence à l'avantage de
quelqu'un? C'est une question.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, si les grandes sociétés de ce monde et l'industrie du taxi,
un jour, décident de participer, donc, ou de partager ces données avec une
autre société qui mettrait au monde une application mobile où on aurait tout
ça, bien, ce sera à eux de décider. C'est un modèle d'affaires privé qui ne
m'interpelle pas.
M. Barrette : Madame...
Ça ne l'interpelle pas? Aie! Au contraire, tout le projet de loi l'interpelle.
Et c'est de ça qu'on parle. De donner la géolocalisation de tout le monde en
temps réel permet à une société, d'un jour, de mettre ça. Et il y en a qui
travaillent là-dessus maintenant, Mme la Présidente. Maintenant. Le ministre
refuse de mettre ça dans sa loi parce qu'il sait très bien qu'à un moment donné
il y a quelqu'un qui va être désavantagé. C'est ce que je postule. Je répète ma
question. Est-ce que le ministre ne choisit-il pas de diminuer la concurrence
en empêchant d'avoir la source de la donnée pour avoir une telle application
sur laquelle, au moment où on se parle, il y a des gens qui tentent de la
développer? Est-ce qu'il réalise ça?
M.
Bonnardel
:
Je pense que le député essaie de me prêter des intentions.
M. Barrette : Pas du
tout.
M.
Bonnardel
:
Ah! Alors, je lui dis une chose, là.
M. Barrette : Mme la
présidente, s'il...
M.
Bonnardel
:
Je lui dis une chose, là, puis je vais continuer de le répéter jusqu'à
18 heures.
M. Barrette : Combien de
temps?
M.
Bonnardel
:
Les informations...
Une voix
: ...une
minute.
M.
Bonnardel
:
...que les députés souhaitent, nous les aurons, nous les partagerons. C'est des
informations importantes pour être capable de modéliser, encore une fois, une
offre de transport en commun pour le client, et cela, dans une périodicité
définie par le règlement, par des fichiers, pour rassurer le député du Parti
québécois, numériques, hein, et certainement pas sur papier, parce qu'il y a
des dizaines, et des dizaines, et des dizaines de milliers de transactions...
pas de transactions, de courses par jour à Montréal et partout au Québec. Avec
ces informations, on va être capable de faire une modélisation importante avec
les sociétés et leur donner des outils pour être capable d'avoir une offre de
transport en commun adéquate, leur donner une offre de transport du dernier
kilomètre. Alors, c'est tout ça ensemble qu'on aura à travailler avec les
sociétés de transport, avec les Uber, les Lyft, les Eva, les sociétés de taxi,
les Bixi. C'est le défi qu'on se donne, c'est le défi que je répète jour après
jour, autant à la députée de Mercier qu'au député de La Pinière et au
député du Parti québécois. C'est un défi commun que nous avons pour améliorer
l'offre de services de transport en commun au Québec, réduire l'auto solo,
réduire le nombre de véhicules sur nos routes, si possible, inciter les gens à
rouler vert, inciter les gens à utiliser, donc, un transport en commun, réduire
les GES. Les transports, on est une partie du problème puis on doit être une
partie de la solution. Et avec ces solutions, ces renseignements que nous
obtiendrons, on pourra les partager et avoir, encore une fois, une offre de
transport améliorée dans le futur.
M. Barrette :
Alors, Mme la Présidente, je vais le répéter. Ne pas mettre maintenant comme
obligation le partage en temps réel des données de géolocalisation de tous les
véhicules empêche le développement d'une application où tout le monde serait
visible, empêche la concurrence et favorise celui qui à toute son activité sur
une application. N'est-ce pas ça, la raison pour laquelle le ministre refuse de
donner suite à mon amendement et au sous-amendement?
• (16 h 50) •
M.
Bonnardel
:
Je crois encore une fois, Mme la Présidente, en tout respect, que le député me
prête des intentions. Alors, je lui répète encore une fois que ces renseignements
seront...
M. Barrette : ...n'est-ce pas
ça, la raison pour laquelle le ministre refuse de donner suite à mon amendement
et au sous-amendement?
M.
Bonnardel
:
Je crois encore une fois, Mme la Présidente, en tout respect, que le député me
prête des intentions. Alors, je lui répète encore une fois que ces
renseignements seront obligatoires pour toutes les sociétés, les répondants,
les répartiteurs. Et ces obligations nous amèneront à partager ces informations
avec les sociétés de transport. Et je le répète : Obligatoires.
M. Barrette : Mme la
Présidente, il me reste 25 secondes maintenant. Il y a une chose qui est
certaine après notre échange. Le ministre a été incapable de donner une seule
raison rationnelle, factuelle pour ne pas donner suite à notre amendement. Il
n'a jamais été capable de s'expliquer. Il y a donc une raison qui n'est pas
exprimée. Je pense l'avoir trouvée et exprimée et je trouve ça malheureux pour
un ministre qui se vante de vouloir moderniser les transports des personnes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici. Alors, M. le député de Viau, tout à l'heure, il y
a longtemps, vous m'aviez demandé la parole, mais il reste encore du temps à la
députée de Mercier. Est-ce que vous voulez prendre la parole maintenant? Je
pourrais vous la donner.
M. Benjamin : Mais, écoutez,
je voulais intervenir sur l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. Donc...
M. Benjamin : Mais je pense
que je vais...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mais là on est sur le sous-amendement.
M. Benjamin : Le
sous-amendement, donc.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Moi, il y a
quelque chose dans le discours du ministre qui me fascine depuis le début de
l'étude du projet de loi. Quand on parle, par exemple, d'améliorer le
transport, de mobilité durable, il est toujours d'accord avec les défis. Il
voit les défis qu'on a devant nous puis le retard que le Québec a accumulé en
matière de meilleure gestion de la mobilité, et de réduction de la congestion,
de réduction des gaz à effet de serre dans le transport, et tout ça, mais c'est
comme s'il ne voit pas... Il voit toutes les mesures qu'on apporte, notamment
celles-là, de permettre là où la technologie le permet, de rendre les données
de géolocalisation disponibles aux sociétés de transport qui les requièrent...
il voit toujours ça comme une contrainte. Chaque mesure qu'on amène pour que la
politique de mobilité durable ne soit pas juste une politique ou un principe
énoncé dans un article de projet de loi, mais une réalité, à chaque fois, il
voit ça comme une contrainte.
Mais fixer des objectifs, puis des
politiques, puis... des objectifs avec lesquels tout le monde est d'accord, ça,
il n'y a pas de problème. Mais d'aller mettre en place des mesures, ça, c'est
une contrainte. Et je ne comprends pas pourquoi le ministre ne prend pas
l'opportunité qu'on a aujourd'hui de... bien, je vais le dire. Lui, il voit ça
comme négatif, mais d'imposer une contrainte en obligeant des entreprises qui
ont des données, qui ont le privilège... à qui on donne le privilège d'offrir
du service de transport rémunéré de personnes par automobile, parce que c'est
un privilège... C'est pour ça qu'on a un projet de loi, puis qu'ils doivent
répondre à toutes sortes d'exigences, et tout ça. Mais il faut contrôler ces
gens-là qui viennent faire des profits, faire de l'argent, ces entreprises-là,
les répondants.
Mais il y a aussi une contrepartie, notamment
de ne pas empirer la situation, par exemple, de la congestion à Montréal, de ne
pas augmenter la congestion, de ne pas augmenter les gaz à effet de serre. Il
le faut. On ne peut pas obtenir ça comme ça, par la bonne volonté. Les mesures
de bonne volonté ne fonctionnent plus. Et là ici, on a une mesure extrêmement
concrète, possible, technologiquement possible, qui existe, qui est déjà
utilisée dans des... à la ville de Montréal, qu'ils sont venus nous en parler à
quel point c'est fondamental pour eux d'avoir cette donnée-là en temps réel
pour les aider à atteindre leurs objectifs de rendre plus efficace le transport
en commun, de rendre tous ces moyens-là non pas concurrentiels, le taxi et le
transport rémunéré par personne, avec les nouveaux joueurs... L'autobus, le
métro, ce n'est pas concurrentiel, mais plutôt complémentaire. C'est ce qu'ils
demandent. Eux, ils vivent avec cette réalité-là. D'avoir uniquement des
objectifs, ce n'est pas ça, ça ne va pas les aider.
Eux, ce qu'ils veulent avoir, c'est des
moyens. Et un des moyens qu'ils ont, puis qu'ils ont utilisé jusqu'à
maintenant, et qui est en train de donner des résultats pour eux, pour eux,
pour les sociétés de transport, mais aussi pour les usagers... Eh bien, là, on
arrive avec un projet de loi qui va les retarder. Et pour éviter que cette
situation-là se produise, même si le ministre ne le reconnaît pas que ça va les
retarder... Bien, ça va l'être parce qu'il dit : Ah! peut-être dans
quelques années, on va pouvoir rendre ça à tout le monde, mais pour le moment,
on ne va pas contraindre personne à partager ces données, même si ces gens-là
nous ont dit : Oui, nous sommes ouverts, oui, on est prêts à le faire.
Puis c'est vrai que c'est extrêmement nébuleux de comprendre la raison pour
laquelle il ne veut pas, quand les gens disent : Oui, on est prêts à
travailler avec vous, puis que le ministre dit : Non, non, je vais encore
laisser le temps à tout le monde, là, d'être tous... possible puis que toutes
les technologies incroyables puissent exister, puis d'ici peut-être cinq ans,
là, peut-être, on va rendre ça obligatoire par règlement, à un moment donné.
Alors qu'on a des cibles puis des objectifs avec des dates précises où est-ce
qu'on doit les atteindre. Mais les mesures sont floues.
Donc, moi, j'aimerais ça que le ministre
voit ces mesures-là qu'on apporte comme pour amener du sérieux aux objectifs
qu'on a, et non pas...
Mme Ghazal : ...rendre ça
obligatoire par règlement à un moment donné alors qu'on a des cibles puis des
objectifs avec des dates précises où est-ce qu'on doit les atteindre. Mais les
mesures sont floues. Donc, moi, j'aimerais que le ministre voit ces mesures-là
qu'on apporte comme pour amener du sérieux aux objectifs qu'on a, et non pas uniquement
comme une contrainte. Puis, oui, ça prend... si on doit contraindre des
entreprises à toutes sortes de choses, que ça soit l'électrification des
transports, d'avoir leur flotte électrique, qui a été refusée par le ministre,
ou de rendre leur disponible... de les obliger, tout le monde, de rendre leurs
données disponibles, et bien ça prend du courage de les contraindre. Parce que
si on pense que tout va arriver sans contrôle et sans contrainte, bien, ça, ce
n'est pas le monde réel. Ça va être uniquement ceux qui sont... qui y croient
puis qui veulent faire réduire la congestion et tout ça. Mais ça, ce n'est pas
les entreprises. Elles, elles vont répondre à ce qu'on leur impose. Et ça, ça
vient du gouvernement. Les objectifs, c'est des objectifs du gouvernement, donc
les mesures doivent venir du gouvernement pour montrer, donner un message clair
que nous sommes sérieux avec nos objectifs. Et donc nous allons mettre en place
des mesures. Et ça, c'est une mesure, comme je le disais, c'est une
opportunité, pour le ministre, à saisir puisque tout le monde ne voit pas...
personne, à part le ministre, ne voit d'obstacle, en ce moment, pour la mettre
en place. Et c'est pour ça que j'ai amené ce sous-amendement-là en entendant le
ministre, même si le député de La Pinière trouvait que oui, mais si on met ça,
ça va peut-être encore prendre quelques années. Mais on essaie de trouver une
façon de faire entendre raison au ministre, et ça, c'est une façon que j'ai
amenée. Et j'invite le ministre a ne pas voir, à changer, peut-être, sa
perception, de mettre en place des contrôles pour ces entreprises-là qui,
elles, vont y répondre parce qu'elles ne vont pas partir. Elles veulent avoir
ce privilège-là d'être sur nos routes. Elles veulent le faire parce qu'elles
font de l'argent et elles veulent offrir ce service-là aux usagers. Et bien,
c'est au ministre ou au gouvernement en place de mettre en place des mesures,
de leur demande de faire leur effort, leur contribution, pas en leur demandant
gentiment s'ils acceptent ou pas, en les contraignant, oui. C'est ça, une loi.
Ça contraint. On ne peut pas faire ce qu'on veut.
Donc, d'où vient... puis là je ne veux pas
prêter d'intention, je ne veux pas dire «peur» ou «manque de courage», mais
d'où vient ce frein du ministre ou cette perception du ministre de voir ça
comme une contrainte, de nous... de demander des mesures à ces entreprises-là,
d'ouvrir leurs données pour nous permettre collectivement d'atteindre des
objectifs et aussi de répondre aux... même, aux craintes du ministre sur le fait
qu'on ne va pas augmenter la congestion, qu'on a un défi devant vous... pour
répondre à ce défi-là? D'où vient cette inquiétude du ministre de mettre en
place des contraintes, dans le projet de loi, pour l'ouverture aux données?
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, est-ce que je parais inquiet de quelque chose? Depuis deux
heures, déjà, on débat sur le même point, à l'article 80, à savoir si, oui ou
non, j'accepte que les données soient à temps réel. Je répète aux députés que
ces informations seront données concernant les lieux d'origine et destinations
de toutes les courses, dans des fichiers numériques, pour rassurer le député du
Parti québécois. Ces renseignements seront donnés pour, encore une fois,
bonifier l'offre, modéliser l'offre de transport en commun à Montréal ou
ailleurs au Québec. Alors, je le répète une autre fois : il y a des
contraintes. Ces contraintes sera nous donner ces informations et de les
partager, et définir une périodicité de ces informations. Est-ce que ce sera
aux semaines, aux 48 heures, aux 72 heures, aux deux semaines? C'est ce que
nous allons définir, c'est ce que nous allons définir pour être capables
d'améliorer encore une fois l'offre.
• (17 heures) •
Et, quand vous dites qu'on a du retard en
transport en commun à Montréal, oui, on a du retard, mais on est des... une des
sociétés ou une des législations, une des provinces les meilleures en termes
d'offres de transport, à Montréal, parce qu'on a le métro depuis une
cinquantaine d'années. Est-ce qu'on peut faire mieux? Assurément. Est-ce qu'on
a des projets sur la carte? Ah! Énormément, énormément. Je le répète maintes et
maintes fois, c'est votre défi, c'est le mien encore plus, comme membres du
gouvernement, d'offrir plus de modèles, plus de choix aux automobilistes, qui
devraient, je le souhaite, dans le futur, laisser leurs véhicules à la maison,
rouler vert si possible. Alors, c'est le défi, un défi de société énorme,
d'offrir des opportunités de transport en commun aux automobilistes, leur
donner des choix du dernier kilomètre par la trottinette, par le vélo, le Bixi,
le Jump ou autre, le taxi, le transport rémunéré. Alors, ces informations, on
va les partager. Alors, arrêtez de dire que c'est un frein, c'est un retour en
arrière. Non, ce n'est pas un retour en arrière. C'est écrit dans la loi,
là : ces renseignements seront partagés. Peut-être...
17 h (version non révisée)
M.
Bonnardel
:
...Alors, ces informations, on va les partager.
Alors, arrêtez de dire que c'est un frein,
c'est un retour en arrière. Non, ce n'est pas un retour en arrière. C'est écrit
dans la loi, là : «ces renseignements seront partagés». Peut-être pas
comme vous le souhaitiez depuis deux heures déjà, mais ils vont être partagés.
Est-ce qu'un jour on arrivera à... oui, ce
temps réel, oui, cette application, comme le député de La Pinière le
mentionne. Est-ce qu'on a... un jour on sera là? Peut-être. Peut-être. On n'en
est pas là. Et on aura la possibilité de s'adapter. On aura la possibilité de
s'adapter par règlement pour, encore une fois, aller plus loin que ce que la technologie
nous proposera dans deux ans, dans quatre ans, dans cinq ans.
Mme Ghazal : Mais la technologie
nous permet...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...30 secondes...
Mme Ghazal : Ah! 30
secondes? O.K. Vous dites : Plus de choix aux usagers. Ce qui est
important aussi, c'est de donner plus d'outils aux sociétés de transport qui
vous en demandent. Et en ce moment vous êtes en train de leur en enlever. Et
c'est ça, le point. Ce n'est pas nous, les oppositions, qui le demandons, ce
sont les sociétés de transport qui les demandent.
Et j'espère que, dans le prochain amendement
qu'on va proposer... Ou peut-être que le ministre pourrait réfléchir à un
prochain amendement qui va permettre de faire en sorte que la politique de
mobilité ne sera pas seulement un principe dans un article mais une mesure
réelle dans ce projet de loi.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, M. le député de Viau, vous aviez demandé
à intervenir. Est-ce que c'est sur le sous-amendement?
M. Benjamin : Sur le sous-amendement,
Mme la Présidente. Donc, merci, Mme la Présidente. Donc, voilà un article, je
pense, qui est un article qui est au... un des articles, je pense, les plus
importants de ce projet de loi.
Vous savez, ça fait déjà quelques
semaines, quelques bonnes semaines que nous sommes autour de ce projet de loi.
Présentation, consultations, étude détaillée. Et le mot le plus souvent répété
par le ministre comme argumentaire de base pour son projet de loi, c'est
«modernisation». C'est le maître mot, c'est le mot qu'il n'a pas cessé de
marteler auprès de tous les acteurs, les acteurs de l'industrie du taxi. Et il
veut moderniser. Bon. Soit. Alors, voilà un article qui est au coeur de cet
enjeu de modernisation. Et je tiens à remercier mon collègue de La Pinière
pour son argumentaire.
Mais j'ai écouté le ministre avec beaucoup
d'attention, je vais lui demander de me préciser quelques-unes de ses paroles.
Il a dit que c'est données-là, nous allons les mettre à la disponibilité...
vont être disponibles. Est-ce que ces données-là vont être disponibles en temps
réel, M. le ministre?
M.
Bonnardel
:
Ces données seront disponibles selon la périodicité que nous allons définir par
règlement.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Bourget, vous avez demandé la
parole. Est-ce que vous voulez continuer, M. le député de Viau? Ou est-ce que
vous vouliez répondre à M. le député de Viau ou si...
M. Campeau : ...pas
l'interrompre, là.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. Alors, on va continuer avec M. le député
de Viau...
M. Benjamin : Merci.
Donc, ma question, Mme la Présidente, que je pose à M. le ministre... Donc, je
comprends que ce qu'il nous dit, c'est que ce sont les données de
géolocalisation ne seront pas disponibles en temps réel. C'est bien ça, M. le
ministre? Donc, il ne veut pas mettre les données... Bon.
Je regarde le sous-amendement présenté par
la collègue et en lien avec l'amendement présenté par mon collègue de
La Pinière. Et ce que dit, ce que dit le sous-amendement présenté par la
collègue de Mercier, c'est «là où la technologie le permet».
Je vais donner un exemple, c'est ce matin,
d'ailleurs, au bulletin de nouvelles, il y a une problématique dans la région
de Montréal, apparemment, autour de l'application... vous savez, de certaines
applications que les gens utilisent pour se déplacer, donc, whiz, pour ne pas
les nommer, et d'autres applications. Et il apparaît... il paraît qu'il y a des
personnes qui, en utilisant ces applications-là, donc, vont, pour écourter un
peu leur distance, leur distance de parcours, prennent des rues qui ne sont
pas... qui sont des rues, tout simplement, résidentielles.
Or, l'expert qu'on interviewait ce matin à
la radio, Mme la Présidente, nous disait clairement qu'il est possible de
corriger le tir parce que, tout simplement, en ayant accès... puisque ces
données-là existent, les données en temps réel de géolocalisation, qui peuvent
être mises à la disponibilité de la ville ou d'autres instances. Donc, moi, je
pense que la technologie le permet. Est-ce que, comme moi, M. le
ministre... Est-ce que le ministre pense que la technologie actuellement permet
que les données... ce qu'on appelle les données réelles de géolocalisation,
est-ce que ça existe actuellement?
M.
Bonnardel
:
Bien, certainement que ça existe. Ça existe sur les sociétés qui utilisent en
temps réel, donc, les applications de différentes compagnies qui font du
transport rémunéré. Est-ce que ça existe pour les trottinettes en Europe ou les
vélos électriques? Je crois que oui. Pas au Québec encore. Mais, oui, ça
existe.
M. Benjamin : Bon. Alors,
ce sont des données...
M.
Bonnardel
:
...bien, certainement que ça existe, ça existe sur les sociétés qui utilisent
en temps réel, donc, les applications de différentes compagnies qui font du
transport rémunéré. Est-ce que ça existe pour les trottinettes en Europe ou les
vélos électriques? Je crois que oui, pas au Québec encore, mais, oui, ça
existe.
M. Benjamin : Bon. Alors, ce
sont des données qui existent. J'étais, comme M. le ministre, Mme la
Présidente, là comme membre de cette commission lorsque plusieurs instances,
notamment la ville de Montréal, étaient venues présenter leur mémoire, donc...
Et ces instances nous ont dit clairement que l'accès à ces données-là, l'accès
à ces données, en temps réel, des géodéplacements, des géolocalisations, leur
permettrait une meilleure planification de la mobilité à l'échelle de la ville.
J'aimerais entendre M. le ministre sur ce
commentaire particulier, puisqu'il était là comme moi, et quand la ville de
Montréal, entre autres, a dit que l'accès en temps réel à ces données de
géolocalisation leur permettrait d'avoir... de travailler sur une meilleure
planification de la mobilité. Est-ce qu'il est d'accord avec ça? Qu'est-ce
qu'il en pense?
M.
Bonnardel
:
Le Bureau de taxi de Montréal, Mme la Présidente, a décidé d'avoir, en temps
réel, donc, ses données pour ses taxis à elle. Est-ce que, pour la suite des
choses, elle acceptera de partager ces informations avec les sociétés de
transport? Peut-être. Les informations que nous souhaiterons avoir d'eux, c'est
de les partager aussi avec ces sociétés. Alors, comme je l'ai mentionné, nous
n'utiliserons pas ces données en temps réel, nous prendrons ces données et nous
les partagerons selon une certaine périodicité définie par règlement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Le député de Bourget, vous voulez répondre à M. le député de Viau?
M. Campeau : En fait, je pense
que c'est vraiment en ligne avec ce qu'on dit là. Ça fait, de façon imagée, je
dirais que, juste cet après-midi, ça fait plus de 2 h 5 min, en
temps réel, là, qu'on passe sur cet article-là. Je comprends que, quand quelque
chose nous tient à coeur, que... Je comprends que, quand quelque chose nous
tient à coeur, qu'on y passe plus de temps. J'aimerais vous faire remarquer
que, dans le texte de loi initial, on voit le mot « périodicité». Ça veut tout
dire et ne rien dire. Ça peut être aux huit ans, ça peut être aux huit minutes
puis ça peut être aux cinq secondes. Alors...
M. Benjamin : ...
Des voix
: ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Laissez terminer le député de Bourget.
M. Benjamin : Parfait,
allez-y.
M. Campeau : Alors, est-ce
qu'il y a quelqu'un qui pense qu'actuellement, là, si on redemande les données
aux semaines ou aux deux semaines, et qu'on s'aperçoit que c'est beaucoup plus
utile d'aller sur une période plus courte, est-ce qu'il y a quelqu'un ici qui
pense que le ministère des Transports va tout faire pour ralentir la
circulation puis bloquer ça? On raccourcira, à ce moment-là, la périodicité, si
nécessaire. Alors, la flexibilité me semble être là dans le texte, et selon les
besoins, selon ce qui arrivera, par règlement, il y aura moyen d'aller chercher
quelque chose qui, peut-être, se rapprochera du temps réel, si nécessaire, si
requis.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je pense que le député de Bourget a été clair en disant, en
affirmant : Ça veut tout dire et ne rien dire, la question de la
périodicité. C'est lui qui l'a dit : Ça veut tout dire et ne rien dire.
Or, aujourd'hui, ce que nous disent les instances possédant justement une
expertise, une expérience dans la planification de la mobilité durable, c'est
que l'accès en temps réel à ces données-là leur permettrait de faire une meilleure
planification du transport.
Alors, je veux bien... j'aimerais bien que
le ministre devienne un champion de la mobilité, mais il faut, à un moment de
la durée, que le ministre puisse nous dire quelle est la véritable raison pour
laquelle, justement, dans ce sous-amendement présenté par la collègue...
d'autant plus, Mme la Présidente, c'est un sous-amendement en lien avec
l'amendement qui donne quand même une certaine latitude au ministre. J'ai
entendu certains arguments présentés par le ministre tout à l'heure que je
pense que l'amendement en soi ou le sous-amendement réfute. Premièrement, la
collègue a pris le soin de baliser, de dire : C'est là où la technologie
le permet. Et le collègue de La Pinière a pris le soin, dans son
amendement, de dire : Sur un territoire donné, qui le requiert.
Donc, c'est... Je ne pense pas que ce soit
tout à fait vrai qu'il y ait une demande qui veut qu'il y ait un accès en temps
réel des données de géolocalisation qui soient... qu'on exige, qu'on demande
qu'elles soient dans la loi pour l'ensemble du territoire. C'est là où le
territoire le requiert et là où la technologie le permet, donc, conformément au
sous-amendement présenté par notre collègue.
• (17 h 10) •
Est-ce que... La prochaine question que
j'ai pour M. le ministre, Mme la Présidente... Est-ce qu'il y a des...
M. Benjamin : ...où le territoire
le requiert et là où la technologie le permet, donc, conformément au sous-amendement
présenté par notre collègue. Est-ce que... La prochaine question que j'ai pour M.
le ministre, Mme la Présidente... Est-ce qu'il y a des taxis qui ne peuvent pas
le faire? Est-ce qu'il y a des compagnies de taxi qui ne peuvent pas le faire?
M.
Bonnardel
:
...
M. Benjamin : J'aimerais peut-être
l'entendre là-dessus, donc est-ce qu'il peut étayer un peu plus?
M.
Bonnardel
:
Bien oui, il y a des sociétés de taxi qui ne sont pas intégrées à une
application mobile et puis il n'y a pas Internet sur leur territoire.
M. Benjamin : Alors, mais
c'est là, justement, que le sous-amendement est pertinent, c'est là où la technologie
le permet, M. le ministre. C'est le territoire... dans le territoire où c'est
requis, M. le ministre. Personne ne vous a demandé, donc... je n'ai pas entendu
un collègue parler ici, de dire : Là où la technologie ne le permettait
pas ou, du moins, c'est partout, sur tout le territoire du Québec. Alors, si
nous sommes d'avis... nous sommes du même avis qu'il y a des endroits où ça ne
se peut pas, est-ce qu'on peut accepter aujourd'hui que la technologie le
permet? Vous venez de... alors, en début d'entretien avec moi, vous venez
d'accepter le fait que la technologie le permet, et on est d'accord que ce
n'est pas sur l'ensemble du territoire québécois. Est-ce que, par exemple, les territoires
pour lesquels il y a une demande, il y a une disponibilité, est-ce qu'on peut
avancer là-dessus?
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, un jour, tous les taxis au Québec seront peut-être sous le
chapeau d'une application mobile, mais présentement ce n'est pas le cas. Ce
n'est pas le cas. Il y a des sociétés, des taxis indépendants qui n'ont aucune
application, sous l'égide d'aucune application. Ce que vous leur dites, que,
demain matin, obligatoirement, ils doivent être sous une application mobile, je
le souhaite, cela va arriver. Est-ce que ce sera dans six mois, dans un an,
dans deux ans? On ne le sait pas.
Maintenant, je vous répète encore une fois
que les informations données, origine, destination, seront disponibles. Mon collègue
de Bourget l'a mentionné, je l'ai répété, maintes et maintes fois depuis
2 h 10 min, la périodicité sera définie par règlement pour être
capable de donner tous les outils possibles, possibles, aux sociétés de
transport pour améliorer l'offre selon la demande.
M. Benjamin : Mais, Mme la
Présidente, vous comprendrez que... Je cite encore mon collègue de Bourget qui
disait tout à l'heure : La périodicité, ça veut tout dire et ne rien dire.
Donc, ce que... L'enjeu qui est fondamental, aujourd'hui, pour la mobilité,
donc, l'enjeu qui est fondamental pour la mobilité aujourd'hui, c'est l'accès
en temps réel à ces données-là. Or, technologiquement, c'est possible, dans
plusieurs territoires du Québec. Et des sociétés de transport sont venues nous
dire que, si elles avaient cet accès-là, ce serait un plus pour une meilleure
planification de la mobilité. Alors, je ne comprends pas, donc, que le ministre
puisse nous renvoyer à un enjeu de périodicité, donc, pendant que la demande
qui est devant lui, c'est un accès en temps réel...
Or, je crois aussi que mon collègue de
La Pinière, dans l'amendement qu'il a présenté — on aura le
temps de revenir sur l'amendement, je sais qu'on est bien dans le
sous-amendement — a pris le soin, et je l'en remercie, d'ailleurs, de
bien baliser son amendement pour dire que c'est sur un territoire donné qui le
requiert. Maintenant, est-ce que le ministre peut nous dire, au niveau des
sociétés, donc, qui ne sont pas des compagnies de taxi conventionnelles,
combien d'applications, actuellement, qui sont disponibles, qui sont sur le territoire
québécois?
M.
Bonnardel
:
Excusez-moi, M. le député, on me chuchote à l'oreille. Je vous demanderais
respectueusement...
M. Benjamin : J'espère que
c'est pour une bonne nouvelle.
M. Barrette : Pour accepter l'amendement?
M.
Bonnardel
:
...de me répéter la question.
M. Benjamin : Alors, ma question,
M. le ministre, donc, c'était : Hormis les compagnies de taxi
conventionnelles, pouvez-vous nous dire combien d'entreprises de taxi,
applications, donc, qui sont en oeuvre, en opération actuellement sur le territoire
québécois?
M.
Bonnardel
:
Combien de sociétés de taxi fonctionnent sous une application.
M. Benjamin : Sous une
application, hormis les compagnies de taxi non conventionnelles.
M.
Bonnardel
:
Vous parlez donc du transport rémunéré, là, des...
M. Benjamin : Transport
rémunéré.
M.
Bonnardel
:
Ceux qui sous l'égide... ceux qui sont projet pilote, là.
M. Benjamin : Voilà.
M.
Bonnardel
:
Il doit y avoir certainement une quinzaine d'entreprises de taxi, au Québec,
qui ont une application technologique.
M. Benjamin : Une quinzaine.
De ce nombre-là, M. le ministre, est-ce que vous êtes au courant, êtes-vous au
fait, est-ce qu'il y a, parmi eux... parmi elles, ces compagnies-là... qui
seraient réticentes à l'idée de mettre les données en temps réel et de
géolocalisation?
M.
Bonnardel
:
Aucune idée, M. le député, je ne peux pas parler pour eux. Le bureau de taxi, à
Montréal, le fait. Elle ne le partage pas, à ce que je sache, présentement,
avec aucune société...
M. Benjamin : ...réticentes à
l'idée de mettre les données en temps réel et de géolocalisation?
M.
Bonnardel
:
Aucune idée, M. le député. Je ne peux pas parler pour eux. Le Bureau de taxi, à
Montréal, le fait. Il ne le partage pas, à ce que je sache, présentement avec
aucune société. Ils le font. On pourra demander ces informations dans le futur
pour les partager. Alors, est-ce que tous les taxis québécois, dans deux ans,
trois ans, seront sous une application pas uniforme, mais unique? Je le
souhaite puis je l'espère pour qu'on soit capable d'avoir une force importante
pour notre taxi traditionnel au Québec. Maintenant, ce n'est pas à moi de
décider pour eux.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, l'accès aux données — et mon collègue de La Pinière
l'a maintes fois répété lors des travaux de cette commission à juste titre,
d'ailleurs — l'accès aux données est le nerf de la guerre, si je peux
m'exprimer ainsi. L'accès aux données en temps réel est crucial, est crucial
pour la suite des choses, donc notamment pour les enjeux de planification de la
mobilité durable.
Maintenant, est-ce que... Ce que je vois
dans l'article 80 m'apparaît très peu par rapport aux ambitions telles que
formulées par le ministre et son gouvernement sur les enjeux de mobilité
durable. L'accès aux données en temps réel m'apparaît important. Est-ce que...
M. le ministre, pouvez-vous partager avec nous les informations au sujet des...
Est-ce qu'actuellement il y a des discussions avec ces compagnies-là, donc
cette quinzaine de compagnies là, est-ce qu'il y a des discussions avec elles
sur l'accès à des données? Il n'y a pas de discussions en cours actuellement du
tout?
M.
Bonnardel
:
Pas du tout.
M. Benjamin : Maintenant,
est-ce qu'avec des instances des agglomérations urbaines... est-ce que votre
ministère a des discussions sur les données aussi, sur la question des données?
M.
Bonnardel
:
Pas du tout.
M. Benjamin : Est-ce que votre
ministère... Avez-vous validé les besoins? Avez-vous validé les besoins des
différentes sociétés de transport en matière de données? Parce qu'il y en a au
moins une qui est venue nous dire que l'accès aux données en temps réel
permettrait une meilleure planification de la mobilité.
M.
Bonnardel
:
Bien, ces données, Mme la Présidente, présentement, elles ne sont pas partagées
avec personne. Les sociétés de transport n'ont pas ce partage de données en
temps réel, parce que ça n'existera pas, et ça n'existera pas dans le futur non
plus. Maintenant, ce que je vous dis, c'est qu'avec l'application de la loi...
dans l'application de la loi à court terme, ces données seront perçues pour
nous, pour les sociétés de transport, et, je le répète, dans quelques années,
selon les moyens technologiques, selon les avancées, par règlement, on pourra
peut-être aller un jour là. Mais, à court terme, pour modéliser l'offre de
services avec les informations que nous obtiendrons des répartiteurs, des
répondants, bien, avec ça, on va être capables de travailler et de préparer une
offre ou de modifier une offre adéquate à Montréal ou ailleurs au Québec.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je pense, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, qu'il ne vous restait que
quelques secondes sur le sous-amendement.
M. Arseneau : Un gros 23
secondes...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est ça.
M. Arseneau : ...que je vais
m'empresser d'employer, si vous le permettez, Mme la Présidente, pour
mentionner que qui dit périodicité dit justement intervalles, et c'est le coeur
de la discussion qu'on mène depuis deux heures et c'est contradictoire. Nous
voulons faire éclater les intervalles, les éliminer pour avoir de l'information
en temps réel en tout temps. Voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre.
M. Arseneau : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, je pense que... Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le
sous-amendement de la députée de Mercier? Mais je ne suis pas sûre qu'il reste
du temps. Est-ce qu'il reste du temps à... Je pense...
Seul le député de Viau a encore du temps.
Je pense que c'est terminé pour les autres députés sur le sous-amendement.
Est-ce que le député de Viau, vous avez d'autres commentaires?
M. Benjamin : Non merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non. Alors donc, s'il n'y a pas d'autres commentaires sur le sous-amendement,
nous allons mettre aux voix le sous-amendement. Est-ce que le...
M. Barrette : Vote nominal, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, vote nominal sur le sous-amendement de la députée de Mercier. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
• (17 h 20) •
M. Benjamin : Pour...
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire
: Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté.
Nous allons maintenant à l'amendement. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement? Est-ce que, Mme la
secrétaire, il restait du temps à nos...
La Secrétaire
: Oui. Je
pense que oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Du côté du gouvernement, il y a encore du temps, mais est-ce que...
Une voix
: ... le
député de Viau, je pense qu'il a encore du temps.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui. Je pense que, M. le député de Viau, vous avez du temps pour l'amendement.
Alors, vous avez la parole.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Donc, Mme la Présidente, cet amendement-là, je le disais
tout à l'heure, donc, c'est un amendement important, c'est un amendement
important parce que voilà quelques semaines que nous sommes sur ce projet de
loi et je mets... et je... à chaque semaine, surtout depuis les derniers jours,
on n'a jamais cessé de débattre, d'adopter des motions, des résolutions par
rapport à la lutte contre les changements climatiques, ce qui est une bonne
chose, mais je pense que l'amendement qu'on a devant nous nous pose, en tout
cas, pose au ministre un enjeu, véritablement, de cohérence, de cohérence entre
le discours et de cohésion par rapport aux gestes qui sont posés, par rapport
aux décisions qu'on va prendre. Et, ici, je l'ai répété tout à l'heure, donc,
il y a des sociétés de transport qui nous disent qu'accéder en temps réel aux
données de géolocalisation permettrait de faire une meilleure planification de
la mobilité durable.
Et si vous permettez, Mme la Présidente,
puisque je crois bien que c'est un dossier que le ministre connaît bien
puisqu'il a fait sienne la politique de mobilité durable... Et cette politique
de mobilité durable, Mme la Présidente, pour les personnes qui nous écoutent ou
qui nous regardent, enjoint le gouvernement à poser des actions concrètes, des
actions importantes à bien des niveaux pour les citoyens surtout, donc, une
mobilité visant aussi à travailler à réduire notre empreinte carbone et une
mobilité visant aussi... Je me... Je vais me permettre, Mme la Présidente, si
vous permettez, de citer un extrait de cette politique de mobilité durable qui
est à la base même, puisque le ministre a souvent évoqué cette politique de
mobilité durable en nous affirmant que ce projet de loi va en ce sens, va
contribuer à cette politique de mobilité durable. Et la cible de cette
politique de mobilité durable, Mme la Présidente, c'est à l'effet que 70 %
de la population québécoise puisse avoir accès à au moins quatre services de
mobilité durable, qu'on puisse réduire de 20 % le temps de déplacement
moyen entre le domicile et le travail, réduire, et ça, c'est important comme
cible, Mme la Présidente, réduire de 20 % le temps de déplacement moyen
entre le domicile et le travail. Vous comprenez, Mme la Présidente,
qu'évidemment quand on parle qu'on veut réduire le temps de déplacement, quand
on veut que les systèmes se parlent, les applications puissent se parler, que,
quand des sociétés de transports nous disent : Écoutez, nous voulons
travailler sur une meilleure planification de la mobilité durable, et le moyen
pour y parvenir, c'est d'avoir accès aux données, mais pas... ce n'est pas
avoir accès à des données sur une périodicité x ou y qui reste à être définie,
qui ne veut rien, dire, je cite encore le député de Bourget, donc, mais c'est
d'avoir accès à des données en temps réel. Et je dois rappeler aux personnes
qui nous regardent ou qui nous écoutent : il n'y a rien, technologiquement
parlant, qui empêche actuellement de faire ainsi. Technologiquement, c'est
possible de le faire. Est-ce que c'est possible de le faire partout? Non, ce
n'est pas possible de le faire partout. D'où le sens profond de cet amendement,
donc, visant... Et je relis encore, je prends le soin... Et je remercie le
collègue de La Pinière, donc, qui, dès le départ, dès le dépôt de ce projet de
loi, a saisi cet enjeu-là et l'a placé dès le départ. Ce n'est pas aujourd'hui
qu'il l'aborde. Dès le départ, il a parlé de cet enjeu-là comme étant un enjeu
crucial pour la suite des choses, l'accès aux données. Je dois vraiment le
remercier. Je lis... Je prends la peine, Mme la...
M. Benjamin : ... a saisi,
a saisi cet enjeu-là et l'a placé dès le départ... ce n'est pas aujourd'hui
qu'il l'aborde. Dès le départ, il a parlé de cet enjeu-là comme étant un enjeu
crucial pour la suite des choses, l'accès aux données. Je dois vraiment l'en
remercier.
Et je lis... Je prends la peine, Mme la
Présidente, si vous permettez, de lire son amendement : Que le répondant
rende disponibles en temps réel les données de géolocalisation des véhicules de
son système de transport à l'autorité responsable de la gestion et de la coordination
de la mobilité sur un territoire donné et qui le requiert.
Et, pour moi, Mme la Présidente, la fin de
cet amendement est la clé, est la clé de l'importance qu'il faille adopter cet amendement.
On ne demande pas au ministre d'inclure un amendement qui serait impossible à
faire. Au contraire, c'est possible à faire puisque, lors des échanges, tout à
l'heure, précédents entre mon collègue de La Pinière et le ministre, ou
encore la collègue de Mercier et le ministre, le ministre a reconnu que technologiquement
c'est possible de le faire. Nous avons convenu avec le ministre que ce n'est
pas possible de le faire partout. Mais le coeur de l'amendement, Mme la
Présidente, c'est la coordination de la mobilité sur un territoire donné et qui
le requiert. Or, ces données-là existent en temps réel de géolocalisation.
Alors, la question demeure entière puisque
je n'ai pas vu l'ombre d'une réponse satisfaisante, donc, de la part du
ministre sur le pourquoi est-ce que ces données-là, qui sont des données en
temps réel de géolocalisation des déplacements qui existent. Et
technologiquement c'est faisable. Je n'ai pas vu l'ombre d'une réponse du
ministre à cet effet-là.
Donc, j'aimerais, donc, M. le ministre,
comprendre pourquoi ce manque de cohérence entre votre discours sur les enjeux
de politique de mobilité durable et sur l'accès aux données en temps réel de
géolocalisation.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, je trouve que je suis très cohérent dans mes commentaires
depuis le début du dépôt de ce projet de loi.
Je suis fier de voir que le député a pu
énumérer une partie de la Politique de mobilité durable que son gouvernement a
mise en place, je ne suis pas gêné de le dire, que j'ai continué d'appuyer
parce que le travail avait été bien fait dans son ensemble. Beaucoup, beaucoup,
beaucoup d'organismes y ont participé. Et ça m'a fait plus que plaisir
d'entreprendre, encore une fois, ce processus de développement avec eux de
financement, que mon collègue le député de Beauharnois entreprend aussi... a
entrepris depuis des semaines déjà dans une tournée un peu partout au Québec.
Quand il dit, et je l'ai répété maintes et
maintes fois, qu'on doit offrir à 70 % de la population québécoise quatre
modèle de transport, bien, ce qu'on fait aujourd'hui, c'est partie prenante de
ces quatre modèles de transport. Quand on a proposé d'avoir des trottinettes à
Montréal, ça fait partie de cette offre de transport. Le train, les futurs
tramways, le REM, les prochaines phases du REM, bien, c'est le défi qu'on se
donne.
Quand on parle de réduire 20 % du
temps de déplacement moyen entre le domicile et le travail, c'est le défi qu'on
se donne aussi d'avoir plus de fluidité. Il y aura nécessairement plus de
routes au Québec, des routes élargies, de nouvelles, avec des voies réservées,
nécessairement, avec des programmes Roulez vert pour inciter les gens à changer
leur véhicule à combustion pour des véhicules électriques ou hybrides. C'est un
défi qu'on a tous ici. Le transport est une partie du problème, il doit être
une partie de la solution.
Et, encore une fois, je le répète, à
l'article 80... Ça fait 2 h 30 qu'on parle de ça. C'est votre
plein droit du côté de l'opposition de prendre tout le temps que vous souhaitez
pour essayer de gagner un point. Je vous explique depuis 2 h 30 puis
je vais continuer à l'expliquer calmement. Ces données, nous les obtiendrons,
elles seront obligatoires, elles seront partagées avec les sociétés de
transport pour que ces sociétés soient capables de modéliser une offre
meilleure, meilleure, dans un court laps de temps, si besoin est. Si besoin
est. Ces informations seront importantes pour nous, soit importantes pour les
sociétés...
Est-ce qu'on amènera tous les taxis du
Québec sur une application technologique un jour? Je le souhaite. Il faut qu'on
soit capable avoir leurs informations à eux aussi, qu'on soit capables de les
partager à eux aussi. C'est le défi qu'on se donne.
Et, encore une fois, comme je l'ai
mentionné, mon collègue de Bourget l'a mentionné, cette périodicité sera
définie par règlement pour, encore une fois, donner plus de force à ces données
numériques que les sociétés recevront pour, encore une fois, améliorer l'offre
au service du client.
• (17 h 30) •
M. Benjamin : Mme la
Présidente, le ministre a raison lorsqu'il dit...
17 h 30 (version non révisée)
M.
Bonnardel
:
...sera défini par règlement. Encore une fois, donner plus de force à ces
données numériques que les sociétés recevront pour, encore une fois, améliorer
l'offre au service du client.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, le ministre a raison lorsqu'il dit que c'est le précédent gouvernement,
c'était notre gouvernement qui avait mis en place cette politique. Donc, je le
salue d'ailleurs d'avoir embrassé cette politique et pour poursuivre sa mise en
oeuvre. Mais, vous savez, cette politique, c'est, en 2018, ce ministre est
celui qui est dans le fauteuil actuellement et qui sera responsable, en bonne
partie, de la mise en oeuvre de cette politique de mobilité durable. Et le
précédent gouvernement aussi lui a laissé pas mal de moyens, en termes de
ressources financières, pour mettre en oeuvre sa politique. Mais la question
qui est devant nous, Mme la Présidente, ce n'est même pas... M. le ministre a
évoqué l'idée de vouloir gagner un point, moi, écoutez, ce n'est pas un point
que je veux gagner, je ne veux pas gagner un point, je veux tout simplement
sensibiliser le ministre sur un aspect important, le futur, c'est maintenant,
ce n'est pas dans 10 ans, ce n'est pas 20 ans, le futur est là. Et puisque le
futur est maintenant, la technologie le permet.
Vous savez, les enjeux d'accès aux
données, quand c'est bien balisé, quand c'est bien encadré, c'est possible, Mme
la Présidente. Et il y a une des entreprises, une qui est venue... un des gros
joueurs qui était venu dire en commission : Oui, ces données-là, nous les
avons, nous sommes prêts à les mettre disponibles, à les rendre disponibles en
temps réel. Je comprends qu'aujourd'hui encore le ministre nous dit que «nous
allons mettre ces données disponibles sur une période de», mais l'enjeu du
temps réel est crucial. Et un des exemples que le collègue de La Pinière a
donné tout à l'heure par rapport à, justement, une rupture d'un tuyau de canalisation
à Montréal, selon moi, c'est un exemple parfait qui nous montre comment et
combien... quand nous voulons agir sur un enjeu aussi important qu'est la
mobilité durable, il nous faut être agile, il nous faut travailler sur des
choses qui peuvent nous permettre d'arriver à des solutions immédiates.
Et une de ces choses-là, Mme la
Présidente, c'est, et ce n'est pas impossible, ce n'est pas impossible, c'est
que, moi, ce que j'essaie de voir, c'est qu'on ne demande pas l'impossible dans
ce projet de loi, on demande de reconnaître le fait que les données réelles, en
temps réel de géolocalisation, existent, sont disponibles, donc de le prévoir,
de le prévoir dans le projet de loi, là ou le territoire le permet, c'est tout,
là où le territoire le permet. Et maintenant ceci n'enlève rien à toute la
démarche du ministre qui viserait à travailler justement sur l'accès aux
technologies pour les territoires qui ne sont pas bien desservis actuellement,
mais en attendant il y a des territoires qui nous disent que ces données-là, si
on y avait accès en temps réel, ce serait très utile pour une meilleure
planification. C'est le coeur de mon argumentaire, Mme la Présidente. Il y a
des territoires qui nous disent que, oui, on aimerait avoir accès à ces
données-là, ça nous permettrait de faire une meilleure planification. Or,
aujourd'hui, il n'y a pas d'entrave à ce que ces données-là puissent être
accessibles ou disponibles.
Moi, j'essaie de voir, est-ce qu'il y a
une entrave? S'il y a une entrave, j'aimerais bien que M. le ministre m'aide à
identifier l'entrave qui empêche l'accès à ces données-là actuellement en temps
réel.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, je vais prendre quelques secondes encore pour réexpliquer ce
que j'explique, depuis 2 h 35 min, sur le même sujet. Les
informations d'origine destination seront disponibles, seront obligatoires,
seront transmises au ministère des Transports, aux sociétés de transport pour
être capable de faire une modélisation, encore une fois, et d'améliorer l'offre
de transport en commun selon la demande des gens qui ont besoin d'un service de
transport à Montréal ou ailleurs au Québec.
M. Benjamin : Et voilà, je
pense... je vais faire un appel, à ce moment-ci, puisque M. le ministre vient
de nous dire, c'est souvent la demande des gens. Moi, je pense que c'est un
enjeu trop important, c'est un enjeu trop important pour la suite des choses,
pour justement pour l'atteinte des objectifs de la politique de mobilité
durable...
M. Benjamin : ...je vais
faire appel... Je vais faire un appel à ce moment-ci puisque M. le ministre
vient de nous dire, c'est souvent la demande des gens. Moi, je pense que c'est
un enjeu trop important. C'est un enjeu trop important pour la suite des choses
pour, justement, pour l'atteinte des objectifs de la politique de mobilité
durable, que nous ne puissions pas, que le ministre des Transports ne puisse
pas, justement, assurer ou assumer un leadership dans ce dossier-là et
dire : Écoutez, ces données-là, c'est nécessaire de les avoir en temps
réel et ne pas attendre que les personnes, que les gens fassent la demande. Ce
sont des données qui peuvent être disponibles, qui existent donc. Et je ne vois
pas, je ne comprends pas pourquoi. Le ministre qui m'avait semblé au départ,
quand il a déposé son projet de loi, être vraiment, vraiment sur un ton
décisif, décisionnel.
Donc, j'avais compris que c'est quelqu'un
qui voulait aller en avant de la parade et dire : Voici comment on va s'en
aller vers les enjeux de mobilité durable. Il nous a beaucoup parlé de
modernisation. Et justement nous sommes au coeur de tous ces arguments de
modernisation. Et aujourd'hui, en 2019, M. le ministre, il est inconcevable de
parler de politique de mobilité durable, inconcevable de parler de politique de
mobilité durable sans parler d'accès aux données en temps réel de
géolocalisation des déplacements. Donc, moi, je veux voir, je veux retrouver
dans ce projet de loi là toute la cohérence du premier... du discours premier,
du discours originel de M. le ministre avec cet enjeu de l'accès aux données en
temps réel et de géolocalisation.
M.
Bonnardel
:
Je n'ai plus de commentaire là-dessus, Mme la Présidente.
M. Benjamin : Je... Bien,
je ne peux que déplorer et que, malheureusement, je n'aie pas eu de réponse
satisfaisante ou que le ministre ne commente pas, parce que c'est important.
Quand on fait des discours... Quand on fait des discours, quand on utilise des
mots, les mots ont une valeur. Les mots ont un sens. Lorsqu'on parle de modernisation,
ça a un sens. Lorsqu'on dit qu'on veut être un champion de la mobilité durable,
ça a un sens aussi. Donc, je ne peux que déplorer, donc, les non-réponses du
ministre sur cet enjeu-là. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous avez demandé la parole.
M. Arseneau : Oui,
absolument, parce que, dans les 23 secondes qui étaient... qui m'étaient
imparties tout à l'heure, je n'avais que souligné l'espèce de noeud du problème
qui est discuté depuis déjà plus de deux heures et qu'il est nécessaire de
discuter et d'approfondir pour une raison très, très simple, c'est que le fait
d'imposer une périodicité est contradictoire avec l'idée d'obtenir des données
en temps réel. Qui dit périodicité, dit imposition d'intervalles dans le
transfert d'information du point a au point b. Et c'est ce qui est le plus
difficile à comprendre, je pense, de la part de l'ensemble des intervenants de
ce côté-ci de la table, c'est de voir que cette possibilité existe dans
certains secteurs, particulièrement dans la ville de Montréal, le bureau du
transport nous l'a confirmé, il y a déjà un registre où 4 400 taxis
transfèrent de l'information en temps réel, ce qui est utile, voire essentiel
au développement d'une offre qui soit la plus précise et la plus adéquate à
tous points de vue pour la clientèle, évidemment, du transport rémunéré de
personnes, mais également pour la mobilité durable dans la ville, donc, qui
rend les transports plus fluides.
• (17 h 40) •
Et qui dit transports plus fluides, dit
efficacité, dit également gains sur le plan financier, sur les horaires et
ainsi de suite. Donc, il y a, ici, une contradiction fondamentale que l'on doit
mettre au jour, que l'on doit approfondir et que l'on doit discuter. Et je
pense que la contradiction, elle réside dans le discours du ministre lors du
dépôt de son projet de loi. Jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à ce matin, nous
croyions que le ministre avait pour objectif de faire le plein usage de toutes
les possibilités offertes par les moyens technologiques qui sont aujourd'hui
les nôtres et ceux qui viendront. Et là on... Subtilement, à chaque fois qu'on
prend la parole du côté du parti gouvernemental, on semble nous dire qu'on
passe beaucoup trop de temps sur un élément et que ce serait un peu notre faute
si...
M. Arseneau : ...aujourd'hui
les nôtres et ceux qui viendront. Et là, subtilement, à chaque fois qu'on prend
la parole du côté du parti gouvernemental, on semble nous dire qu'on passe beaucoup
trop de temps sur un élément et que ce serait un peu notre faute si le dossier
ou si les travaux n'évoluent pas, alors qu'aujourd'hui, on a la preuve au carré
que c'est plutôt le ministre qui bloque l'évolution du dossier, aujourd'hui.
Nous avons des propositions, celle qui est faite, d'amendements par le député
de La Pinière, qui est constructive. C'est une proposition qui permettrait
d'aller plus loin, qui nous permet de nous projeter dans l'avenir sur l'horizon
de 40 ans que le ministre veut déblayer par son projet de loi n° 17 et, du même souffle, le ministre vient imposer un
blocage. Il vient inclure, dans le transfert des données, des intervalles, des
intervalles qui seront, on ne sait pas trop, décréter par règlement, de
quelques jours, de quelques semaines, on ne sait trop, donc des opérations
inutiles à l'accès à l'information et aux données, alors que... et ça, c'est
fondamental, alors que des gestionnaires du transport nous démontre que cette
information-là, elle est nécessaire, qu'elle est utile.
Et j'aimerais poser la question, parce
qu'il me semble qu'il y a quand même un problème de cohérence là-dedans. Si on
veut favoriser la modernisation de l'industrie du taxi, on veut réduire l'auto
solo, on a certains arguments, là, qui ont été avancés depuis des semaines, et
là on a une façon, un moyen technologique d'atteindre, de façon beaucoup plus
précise ou avec une efficacité encore plus grande, ces objectifs-là, et on y
renonce. On ne veut pas aller jusque là. Et cette espèce d'incompréhension qui
est exprimée ici ne peut pas rester sans réponse. On ne peut pas se contenter
d'une réponse qui oppose à l'idée du transfert en direct, et donc en temps réel
des données, le concept de périodicité qui est son contraire. Ça ne peut pas
être satisfaisant pour nous. Et nous, ici, dans cette salle, défendons le point
de vue des sociétés qui l'ont réclamé et pour qui ce serait utile.
Je voudrais, encore une fois, comprendre
pourquoi le ministre, même si on a les moyens technologiques, même si les entreprises
sont prêtes à le faire, pourquoi le ministre veut priver les sociétés qui en
auraient besoin, de cette capacité d'intervenir en temps réel par rapport à une
situation qu'il pourrait justement voir évoluer en temps réel. Pourquoi priver
ceux qui en ont fait la demande, de ce moyen de mieux gérer la mobilité dans
les secteurs urbanisés? On pourrait commencer par Montréal où c'est déjà une
possibilité qui est offerte, là, à tous ceux qui sont au registre des taxis,
donc au Bureau du taxi de Montréal, de voir la situation évoluer en temps réel.
Alors, pourquoi se priver d'une possibilité technologique alors qu'on défend le
discours depuis le début de la modernisation et de la place plus grande qu'on
doit offrir aux moyens technologiques présents et à venir? C'est ma question.
La demande a été formulée, la demande a été faite, nous portons cette demande
au ministre, encore une fois. Pourquoi refuser? Pourquoi priver ceux qui
demandent de cet accès aux données en temps réel?
M.
Bonnardel
:
Je n'ai plus de commentaire, Mme la Présidente.
M. Arseneau : Alors, ce refus
de répondre est quand même lourd, il est contradictoire, je l'ai déjà mentionné
et il est incompréhensible. Et je ne vois pas comment on peut trouver une
explication quand on écoute les réponses préalables du ministre qui semble dire
qu'il en a fait suffisamment pour nous convaincre, alors que le seul argument,
c'était celui du fait que l'information qui pourrait être transmise, selon une
certaine périodicité qu'il reste à déterminer, cette information-là servirait,
selon le point de vue du ministre, à modéliser l'offre de transport. Alors, la
fonction de cette information-là que le ministre souhaite aller chercher, et
retenir pendant un temps, et ensuite retransmettre, cette information-là, dans
le...
M. Arseneau : ...l'offre de
transport. Alors, la fonction de cette information-là que le ministre souhaite
aller chercher, et retenir pendant un temps, et ensuite retransmettre, cette information-là,
dans le discours du ministre, ne sert qu'à une seule chose : modéliser
l'offre de transport. Et je crois que c'est là, peut-être, qu'il y a une
incompréhension de la part du ministre de ce à quoi peut servir l'information
et l'accès aux données en temps réel. Et ça, ce n'est pas moi qui le dis. Dans
l'un des mémoires qui nous a été soumis, le Bureau du taxi de Montréal
mentionne qu'il existe déjà un registre qui comporte 4 400 voitures de
taxi. Ces voitures sont connectées à ce registre et elles transmettent de l'information
à toutes les cinq secondes, ce qui équivaut, à toutes fins pratiques, au temps
réel, un temps de transfert de données. Et ce qui est intéressant, c'est de
voir que l'argument de la modélisation n'a pas été invoqué par le Bureau du
taxi. On y va plutôt de certains arguments qui portent spécifiquement sur des
enjeux que le ministre dit vouloir régler avec son projet de loi n° 17
dans son ensemble.
Je vous en nomme quelques-uns. On dit
qu'on veut... avec l'accès en temps réel... on pourrait l'offrir à d'autres,
dit-on également dans le mémoire, on souhaite augmenter, avec l'utilisation de
données en temps réel, augmenter l'efficacité des services de transport par
taxi. Alors, je ne comprends pas que le ministre, avec un projet de loi qui
transforme de façon si importante l'industrie du taxi, ne peut pas souscrire à
un argument qui milite en faveur de l'augmentation de l'efficacité du transport
en taxi. Alors je ne vois pas, encore une fois, pourquoi il résiste, en
adoptant cet amendement, à cette capacité que certains voient dans l'amélioration
de l'efficacité du service de transport par taxi.
L'autre élément qui est tout aussi intéressant,
c'est qu'un outil technologique de cette nature contribuerait à la réduction
des voyages à vide. Et ça, c'est un argument que le ministre a utilisé à
maintes et maintes reprises, réduire l'auto solo. On aurait cru entendre
l'apôtre de l'écologie et de l'environnement par excellence en proposant, à
travers sa réforme et le projet de loi n° 17, un
certain nombre de mesures qui allaient réduire l'auto solo. Nous avons ici un
bureau de taxi, qui s'y connaît dans l'affaire, dans l'entreprise, et qui nous
dit : Justement, le fait de pouvoir avoir des données en temps réel
permettrait de réduire le transport à vide, l'auto solo, deuxième objectif que
souhaite le ministre... souhaite atteindre le ministre grâce à son projet de
loi n° 17. Et il s'y refuse sans donner d'explication
plausible, claire, et en nous ramenant l'idée de cette périodicité, de cette
pause qu'il faut avoir entre la collecte de données et son transfert. C'est,
encore une fois, à mon point de vue, assez incompréhensible, et il est
nécessaire d'en discuter et de l'approfondir jusqu'à ce que, espère-t-on, d'ici
18 heures, on puisse comprendre d'où vient cette résistance.
• (17 h 50) •
Autre élément, et là c'est l'élément
supplémentaire... Pourquoi réduire l'auto solo? Pourquoi réduire le transport
des voitures à vide? C'est bien évidemment pour limiter la production de gaz à
effet de serre. C'est également un enjeu, la qualité de l'air, dans une ville
comme Montréal, c'est aussi un des arguments du Bureau du taxi. Cette
plateforme, ce registre sert à mieux planifier le transport, non pas seulement
à le modéliser dans une approche de changement sur une période de quelques
semaines ou de quelques mois, mais qu'on puisse le faire à peu près en continu,
on puisse donc intervenir de façon efficace, qu'on puisse être, comme je le
disais plus tôt, beaucoup plus réactifs à des situations qui peuvent évoluer au
jour le jour. Peut-être, comme le disait mon collègue de La Pinière, parce
qu'il y a des événements extraordinaires qui...
M. Arseneau : ...on puisse
donc intervenir de façon efficace, qu'on puisse être, comme je le disais plus
tôt, beaucoup plus réactifs à des situations qui peuvent évoluer au jour le
jour. Peut-être, comme le disait mon collègue de La Pinière, parce qu'il y a
des évènements extraordinaires qui le nécessitent, mais il peut aussi s'avérer,
et j'ose espérer que, dans l'avenir, sur une période de 40 ans, qu'on puisse
avoir, justement, des équipes qui puissent intervenir en déployant des services
de transport de façon la plus efficace possible en maximisant l'offre là où la
demande le justifie et en diminuant de facto les pertes d'énergie, de temps, et
en favorisant la fluidité du transport, donc en améliorant aussi la qualité de
vie de tous ceux qui doivent emprunter le transport collectif ou le transport
rémunéré de personnes pour aller au travail et pour toutes les fonctions qu'on
peut imaginer.
Donc, il y a un outil qui est à notre
disposition. Il y a là-dedans une incompréhension de ma part sur les fondements
d'une posture de la part du ministre qui, pour nous convaincre de renoncer à la
demande légitime des gens de terrain d'avoir l'accès aux données en temps réel,
tente de nous convaincre que d'imposer des intervalles de transfert de données,
ce serait une bonne solution, alors qu'on démontre justement qu'avec la
capacité d'intervenir en temps réel... d'avoir l'information en temps réel, on
pourrait intervenir beaucoup plus rapidement, sinon carrément en temps réel.
C'est ce qu'on va souhaiter. Alors, encore une fois, je ne vois pas pourquoi le
ministre résiste à un élément aussi clairement enligné dans la perspective
qu'il défend depuis le début dans son projet de loi n° 17, celui de la
modernisation.
Le fait de ne pas pouvoir l'appliquer,
cette mesure, à travers l'ensemble du territoire québécois, ne devrait pas être
un frein à aller de l'avant. On a déjà des situations tout à fait particulières
qui sont reconnues par le projet de loi et qui ne posent pas de problème. On
n'a aucune difficulté, à, par exemple, s'assurer que certains feront du
transport rémunéré de personnes avec un lanternon et d'autres avec un
identifiant qui sera différent en travaillant pour une entreprise qui pourrait
être d'ailleurs et qui engage ses conducteurs qui fournissent leurs voitures et
ainsi de suite, comme on le sait. Alors, il y a déjà des différentes catégories
d'entreprises et d'organisations qui seront reconnues à titre de répondants,
avec le déploiement d'un service qui va être selon un éventail de possibilités
qui sera sans doute très, très grand au fur et à mesure que la technologie sera
disponible pour pouvoir rendre un service encore plus adéquat, en phase avec
les besoins de la population. On a aussi, dans le projet de loi, une
reconnaissance qu'on pourra soit utiliser le taximètre, dans le cas des taxis,
ou encore aller de l'avant avec l'implantation d'un système de tarification
dynamique. C'est une... ce sont deux façons de gérer, là, la collecte des
tarifs de transport qui sont très bien précisées dans le projet de loi et qui
permettent à chacun d'y aller selon le mode qu'il préfère.
Alors, je ne vois pas, à ce moment-ci,
qu'est-ce qui empêcherait le ministre d'accepter que, la situation de Montréal
étant différente, probablement celle de Québec également, et des centres
urbains, d'ailleurs, de pouvoir implanter un service là où la technologie, là
où Internet le permet, là où les entreprises sont équipées pour se faire,
d'aller chercher le maximum de la technologie. Est-ce que le fait, par exemple,
d'avoir une tablette, un téléphone intelligent qui nous permette de faire appel
à un service de transport rémunéré de personnes, c'était l'un des arguments
qu'invoquait le ministre en disant que l'industrie du taxi, trop longtemps,
avait retardé sa modernisation, les investissements, ce qui était à bien des
égards, je dirais, caricatural, dans la mesure où on n'avait pas nécessairement
la possibilité de le faire de par la réglementation même du ministère, mais...
M. Arseneau : ...avait retardé
sa modernisation, les investissements, ce qui était, à bien des égards, je
dirais, caricatural, dans la mesure où on n'avait pas nécessairement la possibilité
de le faire, de par la réglementation même du ministère. Mais cela étant dit,
on semblait voir, à travers l'application des nouvelles façons de contacter les
chauffeurs de taxi et les répondants, donc, une espèce de solution miracle, qui
passait par la technologie. Et cette technologie-là, si elle sert si bien le
client, nous verrons les impacts que ça aura dans les années à venir. Il y a
certainement un côté pratique à l'utilisation de la tablette et des plateformes
numériques pour réserver.
Mais ce qui est absolument
incompréhensible, c'est de voir que cette capacité-là du transfert de données
numériques est tout aussi utile, pourrait être tout aussi productive pour
améliorer l'efficacité globale de la mobilité dans un secteur, dans une ville
comme Montréal, et le fait que le ministre, ici, pour une raison qui nous
échappe, et qu'il ne veut pas ou ne peut pas expliquer, il s'y oppose. Il
s'oppose à ce que l'on aille au bout de l'exercice, au bout de la logique du
projet de loi n° 17. Il s'oppose donc à ce qu'on tire
le maximum des nouvelles technologies, qui, par ailleurs, à ses yeux, sont
véritablement la voie d'avenir pour l'industrie du taxi et du transport de
personnes.
Alors, cette contradiction-là, je pense
que, si le ministre, aujourd'hui... depuis quelques minutes que je discute...
ne souhaite pas se prononcer davantage, bien, le mystère demeurera entier. Et,
si le mystère demeure entier, je pense qu'il valait au moins la peine d'aller
jusqu'au bout du temps qui nous était imparti pour donner toute la chance au
ministre d'expliquer non seulement aux membres de la commission, mais aux gens
de l'industrie et à la population québécoise les raisons profondes de cette
résistance soudaine à toutes les possibilités qu'offre la technologie de rendre
le transport rémunéré de personnes et la mobilité plus efficaces et plus
écologiques au Québec.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député, je dois vous interrompre ici. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'amendement du député de La Pinière?
M. Benjamin : Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez, Mme la Présidente, nous avons été
nombreux — donc, je parle de l'ensemble des élus de
l'opposition — à aborder l'aspect crucial de cet enjeu-là. Et lors de
mes échanges, tout à l'heure, avec M. le ministre, donc, sur l'enjeu de la
périodicité, donc, il a parlé de... ça peut être un court laps de temps, donc.
Cet enjeu-là est trop important, Mme la Présidente, pour qu'on ne puisse pas
arriver à s'entendre, et à ce stade-ci, je veux amener un sous-amendement.
Donc, je demande de le distribuer, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, il reste 1 min 30 s avant la fin de la session. Est-ce
qu'on a le temps de distribuer rapidement le sous-amendement, et qu'on puisse
le lire?
M. Barrette : ...sinon, on va
le distribuer demain.
(Consultation)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous pouvez en faire la lecture, puis demain, on... Faites un court
commentaire, et demain, on pourra poursuivre le...
M. Benjamin : Alors, il s'agit
de... Tout simplement, Mme la Présidente, c'est de : Modifier l'amendement
proposé à l'article 80 par :
1° le retrait des mots «en temps
réel»;
2° l'ajout, après les mots «qui le
requièrent», «au maximum 20 minutes après la collecte de celles-ci».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, voulez-vous commenter? Vous avez 50 secondes.
M. Barrette : Avec 50
secondes, Mme la Présidente...
M. Benjamin : Allez-y,
collègue.
M. Barrette : Je pense que le
collègue de Viau l'a très clairement dit. Le ministre s'est clairement exprimé
que ça pourrait être un court laps de temps. On le prend au mot, on le prend au
mot. Ce n'est plus du temps réel, alors c'est un décalage maximal de 20
minutes. Et je peux vous dire, Mme la Présidente, que, lorsque nous reprendrons
nos travaux — parce que je sens qu'on va terminer dans les prochaines
secondes — j'aurai un argumentaire pour étayer...
Et Mme la Présidente, je vais terminer sur
un commentaire. Si le ministre choisissait de nous expliquer la raison
rationnelle, rationnelle pour laquelle il refuse notre amendement, ça fait très
longtemps qu'on aurait terminé nos travaux...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici.
M. Barrette : ...et on ne l'a
pas entendu.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux à demain, le
vendredi 4 octobre 2019, à 9 h 30. Bonne soirée à vous tous.
(Fin de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
M. Barrette : …rationnel pour
laquelle il refuse notre amendement. Ça fait très longtemps qu'on aurait
terminé nos travaux…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici…
M. Barrette : …et on ne l'a
pas entendu…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux à demain le
vendredi 4 octobre 2019 à 9 h 30. Bonne soirée à vous tous.
(Fin de la séance à 18 heures)