Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
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Le
mardi 19 novembre 2019
-
Vol. 45 N° 44
Étude détaillée du projet de loi n° 37, Loi visant principalement à instituer le Centre d’acquisitions gouvernementales et Infrastructures technologiques Québec
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10 h (version non révisée)
(Dix heures une minute)
Le Président (M. Simard) :
Bien. À l'ordre, s'il vous plaît! Bienvenue à tous et à toutes. Bon début de
semaine.
Comme vous le savez, la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 37, Loi
visant principalement à instituer le Centre d'acquisitions gouvernementales et
Infrastructures technologiques Québec. Mme la secrétaire, vous allez bien?
La Secrétaire
: Oui,
merci.
Le Président (M. Simard) :
Est-ce qu'il y a des remplacements ce matin?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Alors : M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est
remplacé par Mme Guillemette (Roberval); M. Thouin (Rousseau) est
remplacé par Mme Grondin (Argenteuil); M. Derraji (Nelligan) est remplacé
par Mme Nichols (Vaudreuil); et M. Fortin (Pontiac)
est remplacé par M. Rousselle (Vimont).
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, avant de poursuivre l'étude du projet de loi, j'aimerais
déposer un mémoire reçu de la Fédération des transporteurs par autobus. Le
document est déposé.
Alors, lors de la suspension de nos
travaux, le 13 novembre dernier, les discussions portaient sur
l'article 3 du projet de loi. Est-ce qu'il y aurait d'autres interventions
à cet égard?
M. Barrette : M. le
Président, j'avais... on avait terminé un peu là-dessus la dernière fois,
j'avais évoqué... j'avais posé une question à propos... à propos du siège
social ainsi que de ses différentes divisions, là, je vais les appeler comme
ça, là. Le ministre m'avait répondu à l'effet que ça allait être un petit peu
comme la Caisse de dépôt, le siège social est à Québec et les opérations sont à
Montréal. Évidemment, j'avais posé la question à savoir si les entités qui
existent actuellement, comme par exemple les regroupements d'achats, allaient
garder leurs adresses eux autres. Bon, on n'avait pas eu le temps de s'étendre
là-dessus, là. Là, on a un petit peu plus de temps. Est-ce que c'est dans
l'intention du ministre de garder physiquement, là où elles le sont, les
entités qui existent dans les différents secteurs?
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député de La Pinière. M. le ministre.
M. Dubé : Écoutez, il n'y
a pas eu vraiment de discussions là-dessus, là, à moins que je ne me trompe.
Mais je pense qu'à court terme ce n'est pas l'objectif de changer
l'organisation physique à court terme, à court terme, là.
M. Barrette : C'est vrai
qu'on n'a pas eu de discussion. J'avais posé la question, puis on n'avait pas
eu le temps d'avoir la discussion...
M. Dubé : Oui, non, non,
tout à fait.
M. Barrette : ...parce
que le temps, le temps, le temps imparti s'était écoulé, mais donc l'intention
à court terme, là. Donc, à long terme, c'est le contraire?
M. Dubé : Non. Bonjour,
M. le député, vous allez bien?
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Dubé : Je vois que
vous êtes dans une forme débordante ce matin. Alors, ce n'est pas sûr que vous
avez droit...
M. Barrette : Je suis
arrivé tôt.
M. Dubé : Ce n'est pas
sûr que vous avez le droit au café ce matin. Mais je dirais...
M. Barrette : Et j'en
prends rarement.
M. Dubé : Non, non, non.
Parce qu'il y a des principes très importants, et c'est pour ça que je veux
faire attention à la... non seulement à votre question, mais surtout à la
réponse parce qu'il faut penser à tout l'aspect...
Une voix
: ...
M. Dubé : Non, il n'en a
pas besoin, de café. Non.
M. Barrette : Je n'en
prends pas, M. le Président, de café. J'en prends très rarement. Il m'en coule
du naturel dans les veines, il me semble.
Une voix
: ...du thé.
M. Barrette : J'ai pris
du thé, par exemple.
Le Président (M. Simard) :
Ah!
M. Dubé : Donc, la
réponse, c'est qu'il y a des principes qui ne changeront pas. Toutes les
installations que nous avons en région, il n'y aura pas de changement là-dessus
parce que c'est très important qu'on soit en région. Il y a déjà... je pense à
GACEQ et aux autres organisations. Mais, quand je vous dis à court terme, je ne
connais pas encore la finalité. Est-ce que toutes les adresses du centre... du
CSPQ en ce moment où sont les différentes gens qui font des achats... moi, je
suis allé les rencontrer, je ne vois pas de changements à court terme. Je ne
vois pas de besoin de changer à court terme. Donc, pour répondre à votre
question, il n'y a pas de changement dans les régions, mais il n'y a pas du
changement non plus sur la question des établissements où ils sont en ce
moment.
Le Président (M. Simard) :
M. le député.
M. Barrette : Donc, M. le
Président, ce que le ministre nous dit, c'est très important, c'est lourd den
conséquences dans le bon sens de la lourdeur du terme. Je comprends que, dans
l'esprit du ministre actuellement, les entités acheteuses, on va les appeler
comme ça, fonctionneraient encore à leur adresse.
M. Dubé : Ils
fonctionneraient comment? Je n'ai pas compris.
M. Barrette : Encore à
leur adresse actuelle...
M. Dubé : Oui, voilà.
M. Barrette : ...dans
tous les secteurs. On reviendra plus loin, M. le Président, dans tous les
secteurs parce qu'il y a un...
M. Barrette : ... Je comprends
que, dans l'esprit du ministre actuellement, les entités acheteuses — on
va les appeler comme ça — fonctionneraient encore à leur adresse.
M. Dubé : Fonctionneraient
comment? Je n'ai pas compris le...
M. Barrette : Encore à leur
adresse actuelle.
M. Dubé : Oui. Voilà.
M. Barrette : Dans tous les
secteurs. On reviendra plus loin, M. le Président, dans tous les secteurs, parce
qu'il y a un des secteurs qui m'a paru plus particulier à cause de son statut,
là, je l'annonce à l'avance, qui est le statut de Collecto, eux qui sont très,
très, disons, enclins à vouloir garder leur statut. Mais ça, on en reparlera un
petit peu plus loin dans le projet de loi. Mais je comprends aussi d'une... aujourd'hui
que la volonté clairement affirmée du ministre aujourd'hui est, au moins à
court terme, de garder ces entités-là telles quelles. Il dit : Au moins à
court terme. Ça pourrait aussi potentiellement être à long terme.
M. Dubé : Ça pourrait être
aussi à long terme.
M. Barrette : O.K. Voilà. Je
n'ai pas d'autre question sur l'article 3, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Une voix
: ...
M. Barrette : Nous avons passé
beaucoup d'heures sur une ligne, M. le Président.
M. Dubé : On va vous inviter
plus souvent.
M. Barrette : C'est vrai qu'on
pourrait... À moins que mon collègue, mes collègues aient d'autres questions.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres interventions sur l'article 3? Sans quoi nous serions prêts
à passer à la mise aux voix.
M. Barrette : Vote nominal, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Mme la secrétaire, veuillez procéder, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
Alors, M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Abstention.
La Secrétaire
: M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle : Abstention.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention.
La Secrétaire
: C'est adopté.
Le Président (M. Simard) :
Alors, l'article 3 est adopté. Nous avions, vous vous en souvenez, travaillé l'article
4, parce que nous avions suspendu l'article 3. Conséquemment, nous revenons à l'article
5. Y aurait-il des interventions? M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. Alors, merci
beaucoup, M. le Président. Alors, on va commencer avec l'article 5. Alors, l'article
5 se lit :
«Le Centre doit plus particulièrement:
«1° acquérir pour le compte des organismes
publics des biens et des services en procédant à des regroupements ou en
exécutant des mandats, telles acquisitions étant dans la présente loi appelées
"acquisitions gouvernementales";
«2° gérer ces acquisitions en tenant
compte des indications du président du Conseil du trésor en matière
d'acquisitions gouvernementales;
«3° établir et mettre à jour, en
collaboration avec les organismes publics qu'il dessert et en tenant compte des
indications que lui donne le président du Conseil du trésor, une planification
des acquisitions gouvernementales de biens ou de services qui lui sont
confiées;
«4° mettre à contribution les organismes
publics et les autres partenaires qui possèdent les connaissances et les
compétences requises à la réalisation de projets d'acquisition gouvernementale;
«5° produire de l'information de gestion
selon les conditions et modalités déterminées par le président du Conseil du
trésor, notamment à l'égard de l'utilisation des ressources consacrées aux
acquisitions gouvernementales sous sa responsabilité;
«6° exercer tout autre mandat connexe que
lui confie le gouvernement ou le président du Conseil du trésor.
«Le ministre de la Santé et des Services
sociaux et le ministre responsable de l'éducation et de l'enseignement
supérieur peuvent également exercer à l'égard des organismes qui relèvent de
leur responsabilité respective le pouvoir prévu au paragraphe 5° du premier
alinéa.»
Je pourrais peut-être faire quelques
commentaires. L'article 5 proposé énonce les devoirs du centre dans le cadre de
la réalisation de sa mission. Entre autres, il énonce le cadre d'intervention
du centre dans la chaîne d'approvisionnement pour le compte des organismes
publics. Il précise que la planification des projets d'acquisition doit être
effectuée en tenant compte des indications du président du Conseil du trésor et
que la gestion du centre est sujette au contrôle de ce dernier. Les organismes
publics des réseaux de la santé et de l'éducation sont également assujettis au
contrôle du ministre duquel ils relèvent. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors, bon, on
garde la même formule, M. le Président, on navigue, mais on additionne le total
de notre temps. Alors, je vais commencer.
• (10 h 10) •
Les gens qui sont venus nous voir, M. le
Président, là, ont... je vais le répéter, il y en avait deux groupes :
essentiellement, il y avait ceux qui étaient de bonne humeur puis ceux qui
étaient inquiets. On va dire ça comme ça. Ce n'est pas méchant. Et ceux qui
étaient inquiets, ils étaient inquiets pour un certain nombre de choses, puis
je fais référence particulièrement au bureau... au BCI, au bureau de coordination
interuniversitaire, et d'autres l'ont dit de façon moins directe, mais ont
évoqué la même chose. Et, quand on arrive à 5, là, 5 vient préciser évidemment
les articles précédents dans la portée de ce que la...
M. Barrette : ...au bureau, au
BCI, là, au bureau de coordination interuniversitaire, et d'autres l'ont dit de
façon moins directe, mais ont évoqué la même chose. Et quand on arrive à 5, là,
5 vient préciser évidemment les articles précédents dans la portée de ce que le
centre doit faire.
Et, à cet égard-là, il y a des inquiétudes
sur le terrain, à savoir qui qui mène. Vous vous rappellerez, M. le Président,
que quand les... même en santé, ceux qui sont de bonne humeur, moi aussi, je
suis de bonne humeur à cet égard-là, eux autres, je leur ai reproché à plusieurs
reprises de parler des grands réseaux comme étant leurs clients. Alors que,
dans la vraie vie, et ça, c'est mon point qui est le plus important, là, dans
la vraie vie, c'est le centre qui est le client des grandes organisations, et
non l'inverse. Et ici, là, il y a une espèce de flou artistique qui est
maintenu, et on le voit au premier paragraphe du premier alinéa, tout de suite
en partant.
Alors, le centre... puis je prends le
premier alinéa, M. le Président... le premier paragraphe, pardon, alors :
«Le centre doit plus particulièrement acquérir, pour le compte des organismes
publics, des biens et des services en procédant à des regroupements ou en
exécutant les mandats telle l'acquisition étant dans la présente loi appelée
acquisition gouvernementale.» Vous voyez, ça, ça me va, mais nulle part, dans
le texte, là, et ailleurs dans le projet de loi ce n'est clair que les besoins
sont définis par les réseaux eux-mêmes. Il y a un... ce projet de loi de là, à
peu près... à plusieurs endroits sous-entend — sous-entend, je ne dis
pas explicitement — sous-entend que c'est le président du Conseil du
trésor ou une autre gouvernementale qui définit les besoins. Et là, là, ce
n'est pas clair. Alors, moi, j'aimerais ça que le ministre, là, le président du
Conseil du trésor nous éclaire là-dessus, quitte à, éventuellement, déposer un
amendement qui va clarifier cet élément-là.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Bien, peut-être
que... Le député de La Pinière le sait très bien, je l'ai dit, qu'il y
avait des éléments qui étaient perfectibles, puis je pense que... Je veux bien
être à l'écoute de ses points parce que, s'il y a un amendement, moi, je serais
prêt à regarder, mais je veux bien comprendre où se situe le besoin. Là, on est
dans l'article 5 parce que...
M. Barrette : ...
M. Dubé : Dans 5. Non, mais ce
que je dis, c'est on va voir tantôt qu'il y a un lien important entre 5 et 7,
où il pourrait y avoir un amendement aussi, parce qu'on a été, de la même
façon, puis j'apprécie le commentaire du député, on a été sensibles aux
consultations que nous avons eues puis on veut être sûrs qu'on définit bien les
choses.
Ça fait que je repose ma question pour le
député : Dans l'article 5, quel des alinéas le préoccupe particulièrement?
Parce que je voudrais comprendre. Puis que l'amendement vienne de chez nous ou
qu'il vienne de chez vous, je n'ai aucun problème, il s'agit juste de bien
préciser. Je voulais savoir sur lequel des alinéas que vous avez une
problématique que vous aimeriez définir.
M. Barrette : Ça, on verra.
Là, le président du Conseil du trésor, M. le Président, a raison de soulever
cette question face à ma question, parce que ce dont je parle se retrouve
ailleurs, dans 7 et un peu plus loin, ça, c'est clair.
M. Dubé : On s'entend bien.
M. Barrette : Sauf que cet
élément-là va venir être impacté par 5. Alors, comme par exemple, si on prend
le premier paragraphe, là, alors «acquérir pour le compte des organismes
publics des biens et des services en procédant à des regroupements ou en
exécutant des mandats, telle acquisition étant, dans la présente loi, appelée
acquisition gouvernementale», ça, pour moi, ça représente un sous-groupe, ça
représente un sous-groupe de ce dont je parle. Ça garde la possibilité d'un
droit de regard sur ce que seraient les besoins des grands réseaux par
rapport... versus... de la part, pardon, du Conseil du trésor.
Moi, dans mon esprit, là, je ne vois pas
de circonstance — puis le président du Conseil du trésor pourrait
m'indiquer le contraire, je serais bien intéressé à voir le
contraire — je ne vois pas de circonstance où la... Puis on va
prendre un langage commun, là, d'acquisition ou de travaux, le donneur
d'ouvrage, là, il me semble que ce doit être, en quasi toute circonstance, les
réseaux. Alors là, ici, dans le premier paragraphe, on parle essentiellement de
ce qui serait venu du réseau, mais ça n'exclut pas la possibilité que ça vienne
du Conseil du trésor, et ça, ça gère pour moi... ça donne, pour moi... ça
génère, pour moi, pardon, une inquiétude. Le deuxième paragraphe, «gérer ces
acquisitions en tenant compte des indications du président du Conseil du trésor
en matière d'acquisitions gouvernementales, ça, c'est immensément large. Parce
que si le Centre d'acquisitions gouvernementales gère en tenant compte des
indications du président...
M. Barrette : …le deuxième paragraphe,
gérer ses acquisitions en tenant compte des indications du président du Conseil
du trésor en matière d'acquisitions gouvernementales, ça, c'est immensément
large. Parce que si le Centre d'acquisitions gouvernementales gère en tenant
compte des indications du président, ce sont des indications opérationnelles?
Ce sont des indications de choix? Ce sont des indications de quel ordre? Ce
n'est pas clair, ça. Le deuxième paragraphe, lui, il est très ouvert. Le
premier paragraphe va pas mal dans le sens de ce que je dis. Le deuxième
paragraphe va pas mal dans le sens de ce que je dis ne pas vouloir arriver.
Alors, là, il y a un flou. Là, mais le président du Conseil du trésor peut me
dire qu'on va régler ça un petit peu plus loin, mais moi, je pense que là,
quand je l'explique ou le décris comme ça, le président du Conseil du trésor
est plus en mesure de voir ce que je crains et que les gens du réseau
craignent. Je le répète, là, les gens qui sont venus nous voir, leur première…
je dirais, leur première inquiétude, c'est de voir cette entité-là non pas être
le client des grands réseaux, mais le superviseur des grands réseaux, ce qui…
ça ne peut pas être ça. Si c'est ça que le ministre entrevoit, là, on fait
fausse route à mon avis. On fait vraiment fausse route alors que l'idée d'avoir
le Centre d'acquisitions servant les grands réseaux… Ça, je pense que c'est ça
qui est l'esprit, là. Mais, si ça demeure ça, l'esprit, il faut que ça soit
clair. «Clair», ça veut dire que le texte de loi n'ouvre par la porte à un
droit de regard sur les besoins de la part tant du Centre d'acquisitions que du
Conseil du trésor qui… puis je le dis très, très… avec le plus grand respect,
je ne pense pas que le Conseil du trésor ait la compétence pour déterminer les
besoins des réseaux. Je ne le pense pas. Puis si le ministre pense le
contraire, bien, j'aimerais ça qu'il me le dise, qu'on puisse en débattre parce
que j'y verrais là un problème.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Barrette : …déjà une
question dans mon énoncé.
Le Président (M. Simard) :
Tout à fait. M. le ministre.
M. Dubé : Oui. Mais, pour
être… adresser une… «Adresser», ce n'est pas le bon mot… Pour tenir compte de
votre question sur la question des besoins, ce n'est pas du tout notre objectif
d'être… au trésor, de déterminer les besoins. Ça, je pense qu'on l'a… Rappelez-vous,
M. le député, lors des consultations particulières, j'ai été très, très clair
là-dessus. Les gens qui nous posaient la question… On va respecter le même
processus que la détermination des besoins se fait au niveau des réseaux, se
fait en éducation, en santé, se fait dans les ministères. Donc, pour vous
rassurer, puis c'est ça qui est dans le point 2, dans le, donc, deuxième
alinéa, je ne lis pas là-dedans, dans ce point-là, que c'est le président du
Conseil du trésor qui va déterminer les besoins. C'est pour clarifier la
pensée, là. Puis je sais que lorsque quelqu'un, un jour, reviendra regarder la
loi et écoutera ce qu'on a discuté, c'est… Mon point est très clair, le point 2
n'est pas pour adresser que c'est l'objectif du président du Conseil du trésor,
qui qu'il soit, de déterminer les besoins.
Moi, je voudrais revenir sur votre premier
point. Le premier alinéa, je… Est-ce que vous avez un enjeu avec ça, parce que
je pense qu'il est plus facile, selon moi, si on les prend un par un que de
discuter globalement parce que…
M. Barrette : Le problème, M.
le Président, ce n'est pas que je ne veux pas les prendre un par un, c'est
qu'ils sont tous interconnectés sous le même thème. Je vais en prendre un
autre. Bien, en fait, je vais revenir au deuxième paragraphe. Le deuxième
paragraphe, là, il est clair, là. Il fait… Il est affirmatif, c'est définitif,
c'est dans la loi, ça doit tenir compte des indications du président du Conseil
du trésor.
Bon. Est-ce que je pourrais avoir un
exemple d'indication? C'est quoi, la portée potentielle des indications? Parce
que là, les indications, c'est infini. C'est infini. Ça pourrait être :
Vous ne dépassez pas tel prix, vous n'achetez pas tel genre de choses, vous
n'allez pas dans telle démarche. Ça va même jusqu'aux règles d'adjudication.
• (10 h 20) •
Alors, ici, c'est… Pour moi, là,
indication… générer… pas générer… mais gérer les acquisitions en tenant compte
des indications du président du Conseil du trésor, il me semble que ça veut
dire : Vous allez faire vos acquisitions en fonction de mes règles, mes
règles étant celles du président du Conseil du trésor. Et là on n'a aucune
indication sur ce vers quoi le ministre veut s'en aller. Et la portée de ça,
elle est immense. Cette phrase-là, là, c'est une phrase, là, qui est
universelle. Ça peut vouloir dire tout et très peu selon le choix du président
du Conseil du trésor. Président du Conseil du trésor pourrait me
répondre : Écoutez, moi, je vais donner une ou deux indications, pas plus,
mais le texte de loi, lui, ouvre la porte à une…
M. Barrette : …cette phrase-là,
là, c'est une phrase, là, universelle. Ça peut vouloir dire tout et très peu,
selon le choix du président du Conseil du trésor. Le président du Conseil du
trésor pourrait me répondre : Écoutez, moi, je vais donner une ou deux
indications, pas plus, mais le texte de loi, lui, ouvre la porte à une infinité
de possibilités.
M. Dubé : Pour alimenter notre
discussion, pour moi, les indications, ça tient des orientations gouvernementales.
Alors, les orientations gouvernementales, c'est quand même assez large. On
n'ira pas rentrer dans ce que le président du Conseil du trésor… aller rentrer
dans les méthodes d'adjudication, on n'est pas là du tout, là. Encore une fois,
je le répète, pour ne pas dénaturer le projet de loi, on n'est pas en train de
discuter des meilleures pratiques, comment va se faire les appels d'offres, on
n'est pas là dedans du tout.
Alors, ce que ça veut dire, le deuxième
alinéa, c'est vraiment les orientations gouvernementales générales. Je vous
donne un exemple. On a donné, lors du dépôt du budget, en mars cette année, on
a donné des orientations gouvernementales qui disaient le niveau des économies
qu'on voulait avoir sur quelques années. Moi, je pense qu'on est dans la zone
des orientations gouvernementales, puis c'est de ça dont on parle.
M. Barrette : Ça, ça veut dire
que, M. le Président, conséquemment, des décisions du centre d'acquisition
pourraient être basées sur l'objectif d'économie.
M. Dubé : Bien, c'est sûr que
c'est un des éléments, je veux dire, on a… Rappelez-vous, M. le député, là, que
je vous ai souvent dit qu'un des principes était… puis je pourrais vous montrer
un petit tableau que j'ai fait, puis je pense que ce serait peut-être intéressant
de vous le montrer, parce que je l'avais… J'y reviens souvent, puis je pourrai
le déposer si vous voulez…
M. Barrette : C'est sûr,
j'aimerais ça.
M. Dubé : C'est bon pour nos
auditeurs, nos gens qui nous regardent. On revient souvent aux économies, hein?
Est-ce que vous le voyez bien? Oui?
M. Dubé : …pas vraiment.
Le Président (M. Simard) :
Attendez un peu, M. le ministre. Tant qu'à l'avoir…
M. Dubé : Je pourrais le
mettre ici. Là, je vais avoir de la misère à le lire, par exemple.
Le Président (M. Simard) : Ah!
Ça, c'est bien.
M. Dubé : C'est bien comme ça?
M. Barrette : Vous n'êtes pas
capables de lire à travers, vous?
M. Dubé : Bien, j'ai de la
misère à lire à travers, là…
M. Barrette : …
M. Dubé : Oui. Alors ce que
je voulais dire, ici, c'est qu'on…
M. Barrette : …
M. Dubé : Pardon?
M. Barrette : On pourrait le
distribuer tout de suite puis on pourrait suivre.
M. Dubé : Bien, oui. Je ne
sais pas. Est-ce qu'on peut l'avoir?
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, suspendons temporairement.
M. Dubé : On peut…
Le Président (M. Simard) :
Nous allons suspendre temporairement.
(Suspension de la séance à 10 h 22)
(Reprise à 10 h 23)
Le Président (M. Simard) :
Ministre.
M. Dubé : …parce que je pense
que la question du député de Lotbinière est très pertinente, mais la question
était : Quelle est la capacité de gérer ces acquisitions-là, en tenant
compte des indications du président du Conseil du trésor? Moi, ce que j'ai dit,
c'est que nous avons déposé, à titre d'exemple… Qu'est-ce que ça veut dire? Je
pense que c'est les grandes orientations gouvernementales. Et les grandes
orientations gouvernementales, c'est ça que nous avons présenté, cette année,
lorsqu'on a déposé le budget, par le ministre des Finances, et qu'on a déposé
les crédits. Et dans le dépôt des crédits, on a été très clairs que la
stratégie de dépenses devait tenir compte des changements qu'on voulait
apporter au CSPQ et d'avoir un centre spécialisé en acquisitions.
Donc, pour moi, il y a un élément d'aller
chercher les économies qui vient de toute cette stratégie de dépenses là. Ça
va, jusque-là? Donc, on est à un niveau macro, on n'est pas dans le détail…
comment acheter. Alors, l'élément, le premier élément dont on parle, que vous
voyez en haut à gauche, c'est les économies. Le projet de loi que l'on discute
va travailler sur certains éléments de gouvernance, on pourra y revenir. Les
synergies qu'il peut y avoir entre les différents ministères, comment on va
aller chercher les talents. Alors, ça, c'est quelque chose qu'on peut trouver
aussi… d'être une orientation gouvernementale, parce que le fait de mettre tout
ce monde-là à contribution, on le voit, au CSPQ, on a de la misère des fois à
trouver tout le talent nécessaire pour aller le chercher, parce que pour x
raisons, des gens aiment mieux être dans les réseaux, ou etc. Là, l'avantage de
ce regroupement-là permet à tout le monde de travailler ensemble. Alors, la
question du talent est là, d'être capable d'aller chercher les meilleures
pratiques, on l'a dit. On a vu ce qui s'est fait dans le GACEQ au niveau…
M. Dubé : ...tout le talent nécessaire
pour aller le chercher, parce que pour X raisons des gens aiment mieux
être dans les réseaux ou etc. Là, l'avantage de ce regroupement-là permet à tout
le monde de travailler ensemble. Donc la question du talent est là. D'être
capable d'aller chercher les meilleures pratiques, on l'a dit, on va vu ce qui
s'est fait dans le GACEQ au niveau régional. Tantôt, on parlait des bureaux
régionaux. Pour moi, les meilleures pratiques ont été pas mal développées du
côté de ce qui s'est fait en santé dans les dernières années. On veut aller
chercher ça dans le reste des réseaux.
Et le dernier et non le moindre, d'avoir
une masse critique avec les investissements, c'est-à-dire que lorsqu'on veut
développer, puis même les gens du GACEQ qui sont assez avancés nous
disent : On aimerait ça avoir plus de ressources pour être capables de
continuer à développer des systèmes informatiques qui nous donnent des
meilleures données.
Donc, quand je fais l'ensemble de ces
points-là, ici, c'est à ce niveau-là, ce que j'appelle les orientations
gouvernementales. Alors... Et c'est là que, puis je suis tout à fait d'accord
avec le député, ce n'est pas notre objectif ici de rentrer dans le détail des
méthodes ou quoi que ce soit, là. C'est vraiment de dire : Voici les
orientations gouvernementales avec lesquelles on veut être... Je pourrai y
référer plus tard au besoin. Je ne sais pas si ça répond à la question du
député.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, c'est sûr que c'est plus stratégique, là, c'est... On est plus à
30 000 pieds lorsqu'on parle dans...Puis c'est correct, à un moment
donné avant de creuser, il faut être... hein? Quand on creuse, on est au-dessus
au départ. Alors ça, c'est correct, mais le ministre lui-même dans son langage
utilise le mot «orientation» alors que dans le texte, c'est «indication». Et
moi, «indication», ça m'apparait plus précis, plus direct, plus
creux — creux, dans le sens qu'on a creusé dans l'organisation.
Pour insister sur ce sens-là, je vais
prendre le troisième paragraphe. Le troisième paragraphe, on utilise encore le
mot «indication». Établir et mettre à jour, en collaboration avec les
organismes publics qu'il dessert et en tenant compte des indications que lui donne
le président du Conseil du trésor, une planification des acquisitions
gouvernementales de biens ou de services qui lui sont confiées.
Alors, au deuxième paragraphe, on a des
indications qui m'apparaissent plus près de l'opérationnel que des orientations.
Et au paragraphe 3, là, on est vraiment, vraiment, vraiment dans les
opérations, là. Alors donc, et c'est encore des indications qui proviennent du
président du Conseil du trésor. Alors avec l'explication, M. le Président, que
le ministre vient de nous donner, c'est un peu plus inquiétant, parce que je
comprends très bien ce qu'il nous dit à partir du document qu'il nous a déposé,
et c'est clair que ce sont des orientations, alors que le texte, lui,
m'apparait plus près de l'opérationnel.
Et là, on a des indications
potentiellement opérationnelles qui viennent du président du Conseil du trésor
et là aussi, comme je l'ai dit en deux, c'est très, très, très totipotentiel,
là. Tout, tout, tout, là, peut être... Une phrase comme ça, ça donne un pouvoir
qu'on va dire indicatif assez grand au président du Conseil du trésor. On ne
peut pas nier ça, là.
M. Dubé : Alors moi, ce que
j'aimerais, si vous permettez M. le Président, puis peut-être qu'avec les
commentaires que le député soulève, là, puis que je voudrais... Avant de parler
d'amendement, est-ce qu'on pourrait continuer — parce que j'apprécie
ses commentaires, là, je ne peux pas dire que je suis d'accord avec ses
commentaires, mais au moins, j'apprécie la teneur de ses points — est-ce
qu'on ne pourrait pas continuer à avoir vos commentaires sur les points 4°, 5°,
6° pour justement... On pourrait après ça, je vous le dis, moi, je suis déjà
prêt à fournir peut-être un amendement sur 5°, étant donné ce qu'on avait déjà
entendu. Ça fait que j'aimerais ça vous entendre sur les points 4°, 5° et 6°,
si ceux-là vous posent problème aussi, comme vous avez soulevé dans 2 et 3,
puis ça sera peut-être possible après ça de regarder pour voir ce qu'on peut
faire comme amendement.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, oui, je n'ai pas de problème. C'est pour faciliter notre
compréhension des enjeux et de trouver des solutions qui soient acceptables
pour tout le monde. Puis quand je dis tout le monde, j'insiste, c'est pour les
réseaux aussi, parce qu'ils sont inquiets pour ces raisons-là. Moi, je les
comprends, là, c'est... Puis je suis sûr que le ministre les a compris, il n'y
a pas de doute là-dessus. Mais je les comprends encore plus, ayant été sur le
terrain.
Alors, quand je prends 4°, 5° et 6°, il
m'a demandé, le ministre, d'aller à 4°, 5° et 6°, parfait. Alors 4°, là, je
n'ai rien à dire. Il faut mettre à contribution les organisations et les autres
partenaires, ça, c'est clair. Ce n'est peut-être pas assez incisif comme texte,
ça devrait... Il devrait y avoir un «doit mettre», par exemple. J'y reviendrai
dans un instant. 5°... Parce que, là, ça va... Ça tombe...
M. Dubé : Est-ce qu'il y
aurait d'autres commentaires sur 4°, ou si c'est plus le... c'est le seul
point, là?
• (10 h 30) •
M. Barrette : Sur 4°,
essentiellement, là, moi, j'y vais, là... Je prends l'approche du ministre, là,
M. le Président, je vais d'en haut, puis on descend. Alors...
10 h 30 (version non révisée)
M. Barrette : ...par
exemple. J'y reviendrai dans un instant. 5°... Parce que, là, ça va... Ça
tombe...
M. Dubé : Est-ce qu'il y
avait d'autres commentaires sur 4°, ou si c'est plus le... c'est le seul point,
là?
M. Barrette : Sur 4°,
essentiellement, là, moi, j'y vois, là... Je prends l'approche du ministre, là,
M. le Président, je vais d'en haut, puis on descend. Alors...
Le Président
(M. Simard) : ...
M. Barrette : Alors,
5°... Non. En haut, je veux dire, pas 1°, 2°, 3°, 4°, 5°, 6°, mais le concept,
et l'application, puis le détail.
Le Président (M. Simard) :
Ah! D'accord.
M. Barrette : Dans ce
sens-là. «Orientation», «indication», pour moi, c'est des mots qui ont un sens
qui n'est pas le même dans le... et certainement pas dans l'application du
sujet qui nous intéresse.
5°, bien ça, ça tombe sous le sens. Ça,
là, je n'ai pas grand-chose à dire, sauf que peut-être qu'on pourrait détailler
un petit peu plus l'information qui est... va être contenue dans un exercice de
reddition de comptes. Et 6°, bien là, évidemment, 6°, bien là, ça reprend tout
ce qui aura été dit. 6°, ce n'est pas compliqué, là, «exercer tout autre mandat
connexe que lui confie le gouvernement ou le président du Conseil du trésor».
Là, ça vient reprendre l'entièreté de ce que j'ai dit à date ce matin, M. le
Président.
Ça veut dire que, là, le gouvernement et
le président du Conseil du trésor peuvent aller où ils veulent. Là, je pourrais
même dire qu'ils peuvent aller en dehors de ce dont on parle depuis le début de
l'étude du projet de loi, incluant les consultations. Là, c'est ouvert. C'est
ouvert, ouvert, ouvert. Je vais donner un exemple bien simple, là, ici, M. le
Président. Est-ce que, par exemple, les contrats d'autobus, là, ça va faire
partie de ça, les autobus scolaires? Est-ce que ça va faire partie des achats
ou de services que va analyser le centre d'achat gouvernemental, par exemple?
Je vous donne un exemple, là. Ça peut-u aller là? Ça va-tu aller en dehors dans
de surprenants autres ministères? L'imagination est infinie, là, il y a plein
des choses que je pourrais imaginer, mais 6°, c'est comme une espèce de clause,
là, tu sais, c'est l'antithèse de la clause «nonobstant». Là, c'est : Je
fais ce que je veux. Puis c'est... Puis selon ce que je décide, là, le CAG va
le faire selon mes indications, mes sujets. Je choisis et ainsi de suite. 6°,
il n'y a pas grand-chose à dire d'autre que c'est la liberté absolue du
gouvernement et du président du Conseil du trésor. Techniquement, là. Parce que
«tout autre mandat», ce n'est même pas un mandat nécessairement d'acquisition,
là.
M. Dubé : ...connexe.
M. Barrette : Oui,
connexe.
M. Dubé : Connexe.
M. Barrette : Connexe.
Alors, là, on y reviendra à la signification...
M. Dubé : C'est comme
«notamment».
M. Barrette : ...du
mot... Que j'aime ça.
M. Dubé : «Connexe», c'est
comme «notamment».
M. Barrette : Ça, j'aime
ça. Ça, j'aime ça, vraiment. Alors, on définira tantôt...
M. Dubé : J'en ai même
entendu parler en fin de semaine.
M. Barrette : C'est-u
vrai? Le notamment?
M. Dubé : Ah oui! Il y a
des gens qui ont été impressionnés de...
M. Barrette : Merci.
M. Dubé : ...l'échange
que nous avons eu sur «notamment».
M. Barrette : Vous avez
eu du plaisir? C'était où, au combientième, comme verre de vin, ça, que vous
avez eu ce plaisir-là? Samedi soir, j'espère. Alors, voilà, M. le Président.
Alors, ça tourne tout autour de l'affaire, M. le Président. C'est la question
de circonscrire ces pouvoirs-là et l'application de ces pouvoirs-là à la
hauteur ou dans un rayon qui soit adéquat pour tout le monde pour éviter
certains impairs.
M. Dubé : Alors, à la
lumière de vos points, et puis je pense que la... Ce que je voudrais penser,
là, je vous ai entendu sur 2° et 3°. Je vous ai entendu sur 4°. Je vous ai entendu
que vous n'aviez pas d'enjeu avec 5° à moins, là, de préciser certains...
pardon, et «d'exercer tout autre mandat connexe». Laissez-moi donc prendre
juste quelques minutes.
M. Barrette : Allez-y.
M. Dubé : Je voudrais
regarder, parce qu'on était prêts, nous, à avoir peut-être... à considérer
peut-être un amendement au niveau de ça. Alors, laissez-moi peut-être quelques
minutes avec l'équipe puis je pourrais vous...
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Bien sûr. Nous allons suspendre temporairement.
(Suspension de la séance à 10 h 34)
(Reprise à 10 h 38)
Le Président (M. Simard) :
À l'ordre, s'il vous plaît! M. le ministre, à vous la parole.
M. Dubé : Oui, alors,
comme j'ai dit tout à l'heure, suite aux très bons commentaires du député de
La Pinière... puis je pense qu'ils s'inscrivent dans ce qu'on a entendu
lors des consultations particulières, de certaines préoccupations, puis en fait
c'est pour ça qu'on a une commission parlementaire, c'est pour tenir compte des
commentaires autant des gens de l'externe que des députés, puis surtout avec la
connaissance du député de La Pinière puis de son collègue...
Moi, ce que j'aimerais proposer, c'est de
déposer tout de suite deux amendements, auxquels on avait réfléchi, mais qui,
je crois, vont répondre aux questions du député lorsqu'on regarde l'essentiel.
Puis, je pense, ça serait... C'est pour ça que j'apprécie qu'on ait vu un peu
son argumentaire sur les six points.
Alors, si vous êtes d'accord, je
déposerais un amendement sur l'article 5 immédiatement. Je déposerais en
parallèle, puis on y reviendra plus tard... mais un amendement sur
l'article 7. Et, dans ces deux amendements là, notre objectif, c'est de bien
établir, ce qui était peut-être moins clair, que la définition des besoins se
fait au niveau des utilisateurs.
Et toutes les discussions qu'on pourrait
avoir par la suite, si vous êtes d'accord, viendront tenir compte de ces
changements-là qu'on a faits. Ça sera plus facile d'avoir des discussions sur
l'interprétation.
Le Président (M. Simard) :
Seriez-vous donc prêt à déposer immédiatement?
M. Dubé : Oui, je serais
prêt à déposer si les...
Le Président (M. Simard) :
Immédiatement?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
M. Dubé : Tout à fait.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons momentanément suspendre.
(Suspension de la séance à 10 h 39)
(Reprise à 10 h 41)
Le Président (M. Simard) : …
M. Dubé : Bon. Alors, merci de
pouvoir discuter cet amendement-là puis, encore une fois, je le répète, là,
c'est un objectif de collaboration après les commentaires et du député de l'opposition
officielle et des commentaires que nous avons reçus. Alors, l'article 5 que
nous discutons présentement, nous proposons d'insérer, après le premier alinéa
de l'article 5 proposé par l'article 1 du projet de loi, l'alinéa
suivant :
«Dans l'exercice de ses fonctions et
préalablement à tout processus d'appel d'offres, le centre peut consulter les
organismes publics et toute personne ou toute entité dont il juge l'expertise nécessaire,
y compris un expert externe.»
Et le commentaire que je fais, en ajout de
ça, si vous permettez, c'est, l'amendement proposé vise à préciser que le
centre consulte les organismes publics et toute personne ou entité ayant une
expertise nécessaire, et ce, avant tout le processus d'appel d'offres.
Alors, je le répète, là, si ce n'était pas
clair qu'il y avait cette obligation-là de produire de l'information pour
définir les besoins et que, nous, nous consultons les organismes publics, je
pense que c'était peut-être important de le préciser, et c'est ce que cet amendement-là
vient faire, et je pense que l'amendement, tel que nous le voyons, on pourrait
le discuter tout à l'heure. Mais ce qui m'amène aussi, puis je veux, M. le
Président, si vous me permettez d'amener… l'article 7, bien que nous le
débattrons plus tard, si vous permettez, mais, dans le contexte de l'article 7,
je voudrais qu'on puisse comprendre le lien qu'il y a avec l'article 5
lorsqu'on y sera rendu, à l'article 7.
Alors, l'article 7, lui, dit :
Ajouter, à la fin du premier alinéa de l'article 7 proposé par l'article 1 du
projet de loi, «qui lui ont été communiqués par chacun d'eux». Alors, je pense
que ça devient en plus, et c'est ça, mon commentaire, c'est que l'amendement
qui est proposé, M. le Président, vise à préciser l'obligation pour les
organismes publics de communiquer leurs besoins au centre. Chaque organisme
public est donc responsable de déterminer ses propres besoins.
Alors, je suis conscient que l'article 7,
on le débattra plus tard, mais je croyais important de soumettre l'article 7,
pour fins de réflexion, l'amendement à l'article 7, et de revenir à notre
discussion sur l'amendement que vous avons. Est-ce que ca, M. le Président?
Oui.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Tout à fait. Alors, nous allons donc poursuivre nos
discussions de manière très spécifique sur l'amendement déposé par M. le
ministre à l'article 5. M. le député de La Pinière, à vous la parole.
M. Barrette : Bon. D'abord, je
remercie le ministre de cette ouverture-ci, parce que je pense que c'est une
ouverture, on travaille ensemble pour améliorer le projet de loi, c'est ça qui
est l'objectif. Et là, évidemment, mon rôle est de me faire l'avocat du diable.
Je n'ai pas dit que je vais être le diable, j'ai dit, l'avocat du diable, ce
n'est pas la même chose, alors… mais je peux faire les deux aussi évidemment,
puisque le diable est dans les détails.
Bon. O.K. Alors, M. le Président, quand je
regarde, là, quand je regarde l'amendement proposé, on va le relire :
«Dans l'exercice de ses fonctions et préalablement à tout processus d'appel
d'offres, le centre peut consulter les organismes publics pour toute personne
ou toute entité dont il juge l'expertise nécessaire, y compris un expert
interne.» Moi, je veux vous dire spontanément, doit, il ne peut pas faire ça
sans consulter, il ne peut pas procéder à un appel d'offres sans consulter, je
pense qu'il n'a pas l'obligation de consulter une liste…
M. Barrette : ...juge
l'expertise nécessaire, y compris un expert interne.
Moi, je veux vous dire spontanément
«doit». On ne peut pas faire ça sans consulter. On ne peut pas faire un...
procéder à un appel d'offres sans consulter. Je pense qu'il n'y a pas
l'obligation de consulter une liste spécifique dans la loi, mais le CAG ne peut
pas procéder à un appel d'offres sans consulter les organismes.
Puis, en plus, dans la phrase, M. le
Président, c'est : Peut consulter lorsqu'il juge ça nécessaire, alors que,
dans mon esprit à moi et dans mon expérience, c'est toujours. Il n'y a pas de
circonstance où ce n'est pas nécessaire. Il n'y en a pas. Puis là j'exagère peut-être
même peu. Je pense qu'on n'a pas vraiment besoin de consulter pour l'expertise
d'acheter des crayons. Mais est-ce vraiment le gros de l'ouvrage que ces
gens-là vont faire? Je ne pense pas.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de La Pinière. M. le président du Conseil du trésor.
(Consultation)
M. Dubé : ...parce que je suis
d'accord avec le commentaire de Mme Arav ici. J'aimerais peut-être, M. le
Président, puis je pense que le député n'aura pas d'objection, mais je ne veux
pas présupposer, faire une précision sur... Je comprends votre «doit» versus
«peut», mais peut-être, si vous n'avez pas d'objection, j'aimerais ça que vous
donniez le cas où on pourrait... Pour nous, on explique pourquoi on ne veut pas
aller vers «doit» pour une raison technique, mais je...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, madame... Il y a consentement pour que Mme Arav puisse
s'adresser à nous. Mme Arav, pour les fins de nos débats, pourriez-vous d'abord
vous présenter, s'il vous plaît?
Mme Arav (Carole) : Oui.
Alors, bonjour, M. le Président. Carole Arav, secrétaire associée aux marchés
publics au Secrétariat du Conseil du trésor.
Alors, à l'article 5, on met le mot
«peut» parce qu'évidemment on vise à ce que le centre consulte le plus
largement possible les utilisateurs. C'est l'objectif que l'on a. De mettre un
«doit», c'est vraiment de ne laisser aucune marge de manoeuvre au centre. Il va
falloir qu'il le fasse, peu importe l'objet qu'il doit acquérir. Alors, vous
parliez des crayons, il devra aussi faire un comité pour les crayons. Cela
étant dit, ça se peut qu'il en fasse pour certains crayons qui sont plus
spécialisés.
Mais aussi, dans un processus où il vient
de faire un comité de travail, il a consulté largement les organismes publics,
ils ont déterminé leurs besoins, il a lancé un appel d'offres, il n'a eu aucun
soumissionnaire, si on met un «doit», ça veut dire que, s'il veut relancer un
appel d'offres, il va falloir qu'il refasse l'exercice, même si l'exercice
vient d'être fait très, très récemment, dans les mois, les semaines qui
viennent de passer. Donc, on paralyse un petit peu le centre d'acquisitions
dans ses fonctions.
Alors, quand on a l'amendement de
l'article 5 et qu'on le lit avec l'article 7 où on vient dire que les
besoins sont déterminés par les organismes publics, je pense qu'on peut être
rassuré au fait que ce ne sera pas le centre qui va déterminer les besoins. Il a
l'obligation de tenir compte... pas de tenir compte, mais de... C'est les
organismes publics qui ont l'obligation de déterminer leurs besoins.
Donc, on boucle la boucle. Le centre fait
des comités de travail, il détermine les besoins, il parle aux gens qui sont les
utilisateurs, il parle aux organismes publics et il le fait de façon régulière.
Sauf que de mettre le «doit», ça va venir, quelque part, créer des tâches
administratives qui, parfois, ne seront pas nécessaires.
Le Président (M. Simard) :
...merci, Mme Arav. M. le député.
M. Barrette : Je comprends
bien, M. le Président, la position de Mme Arav. Je la comprends très bien,
sauf que c'est un texte de loi. Alors, l'argument ici, là, c'est un argument
d'évitement de procédure administrative. O.K. Correct, correct.
Moi, ma position, c'est qu'on ne peut
jamais passer à côté de l'obligation de consulter lorsque c'est
fondamentalement nécessaire. À ce moment-là, transformons l'amendement en un
«doit» avec exception. Quand je prends l'exemple de O.K., ça ne fait pas
longtemps qu'on l'a fait, on n'a pas besoin de reconsulter, bien, qu'on le
mette dans une exception qui sont déterminées par un règlement quelconque, mais
il doit y avoir un «doit», là. Pour moi, là, c'est fondamental.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de... En fait, M. le président du Conseil du trésor.
M. Dubé : Écoutez, quand
j'entends des bons commentaires de nos gens de la fonction publique, je prends
toujours un peu de temps avant de vous donner une réponse. Est-ce que vous me
donneriez encore...
M. Barrette : Bien, M. le
Président, nous sommes dans une collaboration non vue à date dans nos travaux
parlementaires au sens général du terme, puis j'inclus mes collègues. C'est la
joie ce matin. Je vous laisse tout votre temps.
M. Dubé : ...je pense qu'on l'a
déjà fait plusieurs fois, M. le député. Alors, je ne pense pas que c'est une
première. Je ne pense pas que...
M. Barrette : Même dans les
interpellations, on avait...
M. Dubé : C'est même... Non,
non, mais c'est une collaboration incroyable.
M. Barrette : Totale.
M. Dubé : Alors, est-ce que
vous me donnez le temps de prendre quelques instants avec mes collègues?
M. Barrette : ...avec plaisir.
M. Dubé : Très bien. O.K.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Nous allons suspendre...
M. Dubé : ...M. le député,
alors je ne pense pas que c'est une première. Je ne pense pas que c'est une...
M. Barrette : ...interpellation,
on avait...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Dubé : C'est même... Non,
non, mais c'est une collaboration incroyable.
M. Barrette : Totale.
M. Dubé : Alors, est-ce que
vous me donnez le temps de prendre quelques instants avec mes collègues?
M. Barrette : Avec plaisir.
M. Dubé : Très bien. O.K.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 10 h 50)
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 h 8)
Le Président (M. Simard) :
Alors, à l'ordre! Alors, chers collègues, au moment de suspendre nos travaux,
nous étions en discussion sur l'amendement, un amendement déposé par M. le
ministre, sur l'article 5. Alors, M. le député de La Pinière, à vous la
parole.
M. Barrette : Merci, M. le
Président. Alors... pas pour le bénéfice du ministre qui, je pense, a déjà
entendu mes propos, mais peut-être pour le bénéfice de l'équipe qui
l'accompagne, pour qu'ils l'entendent peut-être pour la première fois, je
pense, peut-être que non, peut-être que oui, mais ce que je vais vous proposer,
c'est de vous donner un cas de figure, en le mettant dans son contexte, qui
explique mes appréhensions et qui dirigerait potentiellement les amendements
vers ce que je pense qui devrait être.
• (11 h 10) •
Alors, juste pour revenir sur la dernière
intervention, M. le Président, de Mme Arav... ça va bien aujourd'hui?
L'intervention que j'ai faite moi-même, qui a été reprise par Mme Arav,
montre la chose qui est fondamentale : dans les achats, il y a un spectre
de possibilités. On s'entend, il y a du très simple... et j'avais pris
l'exemple du crayon, Mme Arav, elle-même, m'a dit : Oui, mais des
fois, il y a des crayons spéciaux. Et c'est vrai, tout ce qui a l'air simple
peut être complexe. Puis à l'autre bout, il y a des affaires bien compliquées.
Bon, moi je viens du bout compliqué, là, dans mon expérience passée, quoique
nous avons eu à faire des achats de choses simples. D'ailleurs, il y a un
groupe qui est venu ici pour illustrer la problématique des choses simples,
quand qu'elles ne sont pas bien faites, et l'exemple qui avait été pris par le
groupe qui est venu était celui des gants...
M. Barrette : ...bout, il y a
des affaires bien compliquées. Bon, moi, je viens du bout compliqué, là, dans
mon expérience passée, quoique nous avons eu à faire des achats de choses
simples. D'ailleurs, il y a un groupe qui est venu ici pour illustrer la problématique
des choses simples quand elles ne sont pas bien faites, et l'exemple qui avait
été pris par le groupe qui est venu était celui des gants, des gants
chirurgicaux qu'on voit à la télévision, là. Même les policiers, ils utilisent
ça. Ils ne sont pas stériles, c'est la seule différence.
Alors, voici le cas de figure qui va
illustrer essentiellement tous les éléments dans la chaîne de l'acquisition,
qui font en sorte que, pour moi, à chacune de ces étapes-là, il doit y avoir quelque
chose de clair, bon. Que ce soit en éducation, en santé ou ailleurs, là, pour
moi, le principe du besoin identifié par l'utilisateur est fondamental. Ce
n'est pas le Conseil du trésor qui va déterminer... Puis là je vais prendre
deux exemples qui ont été exprimés ici, là. Ce n'est pas le Conseil du trésor...
puis je le dis avec tous les égards possibles... ce n'est pas le Conseil du
trésor qui peut déterminer le besoin en prothèses de hanche ni en logiciels
pour l'enfance en difficulté, par exemple, pour aller en éducation. Ce n'est
pas... Puis je ne pense même pas, M. le Président, que le président du Conseil
du trésor souhaite avoir ce pouvoir et ce rôle-là. Je ne pense même pas.
Donc, pour moi, à cette étape-là du
besoin, il faut que ce soit clair dans la loi que le besoin est identifié par
le réseau ou les réseaux concernés. Il faut que ça vienne de l'utilisateur ou
des utilisateurs. Ça, il faut que ce soit clair. Et alors sur ce point-là, là,
j'ai «check». Ma première boîte, là, «check», problème, là, ça. Il faut que la
loi dise ça. Alors, ça, ça m'amène, après ça, à l'étape suivante, qui
est : le centre d'acquisitions est au service des utilisateurs, et non
l'inverse. Deuxième petite boîte. Et ça, ce n'est pas clair non plus dans le
projet de loi parce que c'est là qu'entrent en jeu les «peut», les «doit», et
ainsi de suite.
Après ça, un coup que les besoins ont été
identifiés, que le mandat a été donné... Puis là l'expression que j'ai utilisée
ce matin, donneur d'ouvrage, c'est ça. On donne au CAG l'ouvrage de faire la
procédure d'achat. Un coup qu'on a établi les besoins, là, «check», le mandat
est donné au CAG, parfait, ils font leur job, O.K. Peuvent-ils faire leur job
correctement tout seuls? Pour moi, la réponse, c'est non. Pourquoi? Tant pour
les logiciels dans l'éducation que pour des instruments médicaux ou des
«devices», c'est dans le jargon, là, les dispositifs dans la santé, tant dans
les deux cas, à un moment donné, quand arrive le moment d'écrire un appel
d'offres, ils ne sont pas capables... à moins de l'avoir fait 25 fois, puis là
je n'exagère même pas... j'exagère pas mal, en fait, mais à moins de l'avoir
fait plusieurs fois, ils ne peuvent pas écrire un devis bien écrit sans avoir
consulté ou fait ça collégialement avec les utilisateurs. C'est juste
impossible.
Ça, c'est une exagération que je viens de
dire. C'est possible. Ça donne toujours des mauvais résultats, tout le temps,
tout le temps, tout le temps. Parce que regarder, là, les spécifications
techniques de telle ou telle bébelle, là, puis écrire un devis, là, ça se fait.
Les pièges du devis, ça, si on ne parle pas à l'utilisateur, c'est là qu'on se
fait avoir. Et les exemples qui ont été exprimés ici, particulièrement en
santé, l'histoire de gants, là, bien, ça, cette histoire-là, moi, je sais
exactement ce qui s'est passé. Ça a été mal écrit, le devis a été mal écrit.
Les éléments qu'on doit mettre dans un devis qui vont éliminer les pas bons...
moi, je les appelle comme ça, là, ceux qui passent entre les mailles puis qui
disent : Ah!... O.K., ça, c'est un peu l'exemple que j'ai pris dans une
question que j'ai posée au salon bleu récemment. Il y a toujours quelqu'un qui
va réussir à passer à côté parce qu'on n'a pas posé les bonnes questions.
Un devis, ce n'est pas des questions.
C'est des questions, dans une certaine mesure, parce qu'on dit au
fournisseur : Remplissez-vous telle affaire, telle affaire, telle affaire?
Si ça, ce n'est pas bien écrit, c'est là qu'arrive la possibilité pour l'État,
le réseau de se faire avoir, soit sur le prix, soit sur la qualité, ou les
deux. Et ça, c'est ça que tout acheteur veut éviter. Et c'est pour ça que j'ai
toujours dit qu'il est possible, dans un achat regroupé, de toujours avoir le
maximum de qualité à la condition expresse et absolue que le devis soit écrit
correctement. Il est impossible, pour tous les CAG de la planète,
là — mettons qu'il y en a d'autres, là — de réussir ça si,
à côté d'eux autres, il n'y a pas l'input des utilisateurs. Et là, quand on dit
l'input des utilisateurs, il faut qu'il y ait quelqu'un d'intéressé à ça puis qui
soit un petit peu... Disons, c'est comme aller à la chasse, là. Tu sais,
l'expert qui est là, lui, là, là, il faut qu'il soit là pour le système, et
non...
M. Barrette : ...de réussir ça
si, à côté d'eux autres, il n'y a pas les inputs des utilisateurs. Et là, quand
on dit l'input des utilisateurs, il faut qu'il y ait quelqu'un d'intéressé à ça
puis qui soit un petit peu, disons, c'est comme aller à la chasse, là. C'est l'expert
qui est là, lui-là, là, il faut qu'il soit là pour le système et non comme ça
vaguement, là, pour, même des fois, son intérêt personnel.
Alors... Il ne me reste plus de temps?
Le Président (M. Simard) : Ah!
non, non, je vous en...
M. Barrette : Alors donc,
donc, ça, pour moi, là, c'est fondamental. La détermination des besoins, le
mandat qui est donné au CAG, l'établissement du devis, ça, ça ne peut pas se
faire sans collaboration expresse de tous les instants avec les utilisateurs. On
part en appel d'offres, il y a des soumissionnaires. Et, dans cette période-là,
il y a toujours... peut-être pas toujours mais... Parce que n'a s'applique pas toujours.
Acheter des berlingots de lait, on n'a pas besoin de tester le lait. Mais,
puis... Des crayons? Compliqué, peut-être qu'on doit les tester, les crayons,
mais pas les crayons à mine ordinaires. Mais il y a des circonstances où il y a
des analyses terrain qui doivent être faites. Ça ne peut pas se faire jamais, jamais,
jamais sans une collaboration réelle de tous les instants, une participation
réelle de quelqu'un qui représente l'utilisateur. Pas dans une relation de
compétition, puis «d'ostinage», puis de «gossage», là, ce n'est pas une
relation syndicale. C'est que les experts doivent être là.
À la fin de cet exercice-là, il doit y
avoir un choix. Et j'ai fait, à plusieurs reprises, référence au fait que quelqu'un
doit caller la shot, un arbitre. Arbitre, ce n'est pas le bon mot. Mais quelqu'un,
à un moment donné, là, doit avoir l'expertise nécessaire pour faire pencher la
balance correctement à la bonne place, parce qu'il y a toujours... Quand on
écrit bien le devis, là, c'est tous des bons, là, qui arrivent à la fin, c'est
tous les meilleurs, on a juste la qualité. Puis là, à un moment donné, là,
c'est qui qui va gagner au fil d'arrivée? C'est la photo-finish qui ne peut pas
être déterminée autrement que par l'expert qui doit venir des utilisateurs.
C'est où, ça, dans le projet de loi? Elle n'est pas là, l'obligation, puis il
n'y a pas cette garantie-là.
Et là, après ça, il y a l'adjudication, et
ça, là, là, là, ça, c'est vrai que, là, le Trésor a un rôle à jouer, ça, on
s'entend là-dessus, mais de concert avec tout le monde. C'est quoi les
critères? Je me suis déjà exprimé, je ne prendrai pas 15 minutes
là-dessus, M. le Président, sur le piège de la valeur comme le piège du plus
bas soumissionnaire. Mais le piège du plus bas soumissionnaire, là, il vient
d'un mauvais devis. Quand le devis est écrit pour avoir toujours la meilleure
qualité, là, puis que le devis élimine la mauvaise ou la moyenne qualité, c'est
le principe que j'ai utilisé, l'image, là, de la Lexus, de la BMW ou de la
Mercedes. À un moment donné, là, il faut en revenir, là, quand c'est une auto
haute gamme, là, elle n'est peut-être pas de la bonne couleur, mais elle est
haute gamme.
Puis là, après ça, il y a la vérification,
et ça, on s'entend là-dessus, là, là, les experts du réseau n'ont plus leur
rôle à jouer, là, ça tombe la responsabilité du CAG et du gouvernement. À un
moment donné, il faut qu'il y ait une vérification. Mais ça, on en parlera
ultérieurement.
Les cases que je viens de vous nommer, là,
il faut qu'elles soient là, il faut qu'elles soient là. Et, à chaque étape, ce
n'est pas nécessairement la même personne. Et pour reprendre l'exemple que
Mme Arav a donné tantôt, là, les appels d'offres peuvent être construits
pour ne pas repartir en consultation. Ça s'est fait, on l'a fait en santé. On
permet à des gens, pour une période déterminée, définie et donc finie dans le
temps, de se greffer à un appel d'offres qui vient d'être fait. Donc, pour
l'exemple qui a été donné précédemment, là, il y a moyen de régler ça. Et
l'industrie est contente de ça. L'industrie, ce qu'elle veut, elle-là, là, l'industrie
souhaite avoir ce que tout le monde aime : de la prévisibilité.
L'industrie, ce qu'elle veut savoir, là, c'est qu'il y ait des appels d'offres
bien faits, et qu'à la fin ça se ferme pour avoir la chance de venir dans le
marché au cycle suivant. Et ça, ça devient simplement une condition de
fonctionnement du CAG. Et ça, ce n'est pas tout là.
• (11 h 20) •
Alors, M. le Président, là, je ne vais pas
répéter ce que je viens de dire, je pense que tout le monde a compris. Mais ce
que je recherche, moi, là, ce n'est pas du «gossage», je ne gosse pas pour
gosser, là. Ce que je recherche, c'est que les éléments que je viens de nommer,
les petites boîtes qu'il faut checker, là, que, dans la loi, ça soit clair, et
que la loi n'ouvre pas la possibilité de passer à côté de ça, particulièrement
sur l'évaluation pratique sur le terrain, la rédaction du devis et ainsi de
suite. Alors comme le texte ne s'adresse pas à ça nommément, vous comprenez ma
réaction, à ce moment-là, ça ouvre la porte à passer à côté de ça. Et ça, je
vais vous dire, ça fait peur au monde. Ça me fait peur moi-même parce qu'on
pourrait faire des affaires plates. Les gens qui sont venus nous voir, là, ce
qu'ils veulent voir essentiellement, c'est cette rigueur-là. Puis je ne dis pas
que le projet de loi n'est pas rigoureux, je ne dis pas ça du tout...
M. Barrette : ...à ce
moment-là, ça ouvre la porte à passer à côté de ça. Et ça, je vais vous dire,
ça fait peur au monde. Ça me fait peur moi-même parce qu'on pourrait faire des
affaires plates. Les gens qui sont venus nous voir, là, ce qu'ils veulent voir
essentiellement, c'est cette rigueur-là. Et je ne dis pas que le projet de loi
n'est pas rigoureux, je ne dis pas ça du tout. Les gens, ce qu'ils veulent
voir, là, c'est que ça, c'est là. Et là, après ça, tout le monde va s'obstiner
sur la grille d'analyse avant la justification, là, ça, c'est une autre
affaire. Je comprends que ça ne sera pas dans le projet de loi, mais ça,
c'est... on s'y adressera peut-être plus tard dans le projet de loi, mais c'est
un sujet en soi. Alors, voilà.
Alors, j'ai pris ce moment-là, M. le
Président, pour, très ouvertement et objectivement, éclairer le sens de mes
interventions actuelles et futures auprès de l'État.
Le Président (M. Simard) :
Alors, merci à vous, M. le député de La Pinière. M. le ministre, à vous la
parole sur l'amendement que vous avez déposé à l'article 5.
M. Dubé : Alors, je ne sais
pas si je devrais faire mes interventions avant de demander le retrait de mon amendement
ou pas. Je ne sais pas techniquement qu'est-ce qui est la meilleure façon de
faire, là.
Le Président (M. Simard) :
Libre à vous. Libre à vous, M. le ministre.
M. Barrette : Moi, M. le
Président, j'ai fait cette intervention-ci uniquement parce que, si on est pour
avancer, là, dans le projet de loi, puis je pense qu'on peut avancer assez vite
si on s'entend, si on se comprend, là, alors, moi, mon jeu est très ouvert, là.
Pour moi, ce n'est pas un jeu en plus mais mes cartes sont sur la table.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : Non, mais d'ailleurs
dans le sens de cette intervention-là que je vais faire puis après ça, on
prendra... vous prendrez la décision.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Très bien.
M. Dubé : Je veux juste
rappeler au député de La Pinière que l'article 5, comme il était écrit
avant l'amendement qu'on a proposé, était exactement ce qu'il y a en ce moment
dans la Loi sur les services en santé puis les services sociaux. Alors, je vais
juste le lire pour qu'on se comprenne bien, là, parce c'est quand même un
organisme que vous avez piloté, qui fonctionne bien, on a entendu les gens et
ça disait, je lis, là, parce qu'on compare l'article 5 de ce moment-là de
la Loi sur les services de santé qui disait :
«Il met à contribution les établissements et
les autres partenaires qui possèdent les connaissances et les compétences
requises à la réalisation des projets d'approvisionnement,
notamment — Je vous reconnais — les pharmaciens
d'établissements dans le cas de l'approvisionnement de médicaments».
Alors, je vous rappelle la terminologie
qui était employée dans la loi qui nous a servi du numéro quatre dans notre
article 5 qui disait : «...mettre à contribution les organismes
publics et les autres partenaires qui possèdent des connaissances». Alors, on est
dans la même... On était, avant la discussion de l'amendement, M. le Président,
exactement avec la même façon qu'on procède actuellement.
Alors, quand le député insiste pour
rajouter le «doit» ou «il faut» puis, etc., bien là, je dis : Je peux être
ouvert à ça mais je ne veux pas non plus qu'on s'empêche de fonctionner dans un
cadre qui est correct. Parce que vous l'avez dit... le député de La Pinière l'a
bien dit : Ça fonctionnait très bien. Puis, en santé, on était capable
d'avoir l'information, la définition des besoins. Alors, si on veut aller plus
loin dans une loi qui fonctionnait très bien puis qui était clairement définie,
moi, je me dis, je suis prêt à amener des amendements mais je ne veux pas d'un
autre côté me retrouver dans une situation où on va être complètement bloqués.
Alors, ceci étant dit, puis on pourra
continuer de le discuter, mais c'est pour ça que je suggère de retirer notre
amendement et je vais encore plus loin. Alors donc on rajouterait deux couches
pour rassurer le député que, non seulement on s'est inspiré de la loi sur la
santé qu'il met à contribution, mais on va avoir un cas, puis je vais vous...
je pense que vous en avez pris connaissance, vous avez eu la chance d'en
prendre connaissance, dans certains cas, on va dire «il peut» puis dans
certains cas, on va dire «il doit». Alors, moi, je pense qu'on fait un
effort... je vous ai bien entendu, là, puis je pense que si on part de ce qui
est bien dans la santé puis qu'on dit : On va en mettre plus, je pense
qu'on montre une bonne fois aussi des deux côtés.
Donc, ma recommandation, ce serait
d'enlever le premier amendement que nous avions fait tout à l'heure, le
retirer, et de discuter avec toute l'ouverture que vous avez montrée, là, je
l'apprécie, celui que nous proposons en deuxième instance.
Le Président (M. Simard) :
O.K. est-ce qu'il y a consentement afin de retirer l'amendement déposé par le
ministre? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Après le
commentaire que je vais faire. Oui, après le commentaire que je vais faire.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, pour répondre à la réponse du ministre, je vais... il me prend en
exemple, je l'apprécie, c'est très sympathique. C'est une reconnaissance, ça
n'arrive pas souvent sur la place publique. Mais malheureusement la place
publique n'est pas très étendue, mais que voulez-vous...
Le Président (M. Simard) :
...je vous en prie.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, pour répondre à la réponse du ministre, je vais... Il me prend en exemple,
je l'apprécie, c'est très sympathique, c'est une reconnaissance, ça n'arrive
pas souvent sur la place publique, mais malheureusement notre place publique
n'est pas très étendue, mais que voulez-vous.
M. Dubé : ...souvent, M. le
député.
M. Barrette : Oui, oui.
M. Dubé : Pas juste ici, là.
M. Barrette : Non, non. Je
parlais de la sphère médiatique en général.
M. Dubé : Ah! O.K. O.K. Moi,
j'essaie de le faire, là.
M. Barrette : M. le Président,
j'annonce au ministre, au président du Conseil du trésor, qu'il ne sera pas
cité à la première page d'aucun journal, demain.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Barrette : Mais alors j'apprécie
la reconnaissance, mais c'est justement à cause de l'objet de la reconnaissance
que je fais cette intervention-là. C'est le reste qui... M. le Président, c'est
vrai. La loi amène un minimum. Ce que j'ai fait dans le passé, là, même avant
que je sois au gouvernement, avec le gouvernement, on l'a fait parce que quelqu'un
à quelque part qui a choisi d'aller plus loin que ce que la loi obligeait, O.K.?
Alors, dit différemment, là, a contrario, ça veut dire que, si la personne qui
est en poste dans les grands réseaux décide de ne pas aller là, elle n'ira pas
là, et ça va donner des résultats délétères. Le point, il est là, là. Alors,
c'est sûr que c'est toujours la métaphore de l'autoroute, il y a un minimum de
vitesse sur une autoroute puis il y a un maximum, hein, puis il y a un maximum
toléré. C'est sûr que, si tout le monde va à 80 kilomètres-heure sur une
autoroute, c'est légal, mais l'autoroute va être embouteillée. C'est comme ça,
sauf dans les embouteillages, ça va être juste plus embouteillé. Mon point, il
est celui-là, M. le Président : l'expérience a montré que, si on ne va pas
suffisamment loin, on a des mauvais résultats.
La loi, aujourd'hui, là, qu'on vient de me
donner comme assise de l'argument, exige le minimum. L'expérience a montré que
le minimum nous amenait à des mauvais résultats, pas toujours, mais trop
souvent, ayant été plus loin que ce que la loi permettait. Et l'ayant fait
pendant bien des années, bien, bien, bien plus loin que ce que la loi permet, aujourd'hui,
en ma qualité de porte-parole de l'opposition, je dis au ministre : Vous
devez aller plus loin dans le texte de loi parce que, justement, la loi actuellement
a permis d'aller plus loin, mais a permis aussi de ne pas aller plus loin, et
ça a donné des mauvais résultats. Les mauvais résultats, là, c'est les gens qui
sont venus chez nous, là, et qui nous ont dit : Eh! Pas le CSPQ encore,
parce que prenez l'exemple de l'achat de telle affaire, comment ça a été un
fiasco. Moi, je peux très bien vous dire que ce fiasco-là, où il est arrivé,
là, il est arrivé, là, parce que ceux qui ont écrit le devis, ils ne savaient
pas ce qu'ils écrivaient. Ils ont fait un devis bien, bien sommaire,
genre : On achète des téléphones. Puis là ils n'ont pas pensé à regarder
s'il y avait du réseau partout. Moi, je peux vous dire qu'un cas comme ça, là,
dans mon domaine, là, ça ne serait jamais arrivé. Jamais, jamais. Alors, c'est important,
ça, M. le Président. Alors, on ne peut pas prendre comme argument : Vous
avez réussi à le faire parce que la loi actuelle le permettait. Je
réponds : Bien, justement, je veux que la loi future ne permette pas de
faire les erreurs du passé et fasse toujours le meilleur.
Le Président (M. Simard) :
Message bien entendu. Ceci étant dit, je dois donc procéder avec la demande qui
m'est donnée. Est-ce qu'il y a consentement...
M. Barrette : Bien sûr.
Le Président (M. Simard) :
...afin que nous retirions l'amendement déposé par le ministre? Il y a
consentement. Très bien. Alors, M. le ministre, vous n'êtes pas en reste
puisque vous avez déjà un autre amendement à nous suggérer.
M. Dubé : Voilà. Alors, est-ce
que c'est bien l'amendement que vous avez déjà fait circuler?
Le Président (M. Simard) :
Oui, tout à fait.
M. Dubé : On peut prendre la
copie ici qui est manuscrite, là?
Le Président (M. Simard) :
Tous les membres en ont une copie? M. le député de René-Lévesque, également? Très
bien. Allez-y, je vous en prie, M. le ministre, à vous la parole.
M. Dubé : Bon, alors... puis
je pense que ça s'inscrit exactement dans la discussion, mais je vous ferai le commentaire
après. Donc, l'article 5, insérer, après le premier alinéa de l'article 5
proposé par l'article 1 du projet de loi, l'alinéa suivant :
Dans l'exercice de ses fonctions et préalablement
à tout processus d'appel d'offres, le centre peut conseiller les organismes
publics et toute personne...
Une voix
: ...
M. Dubé : J'ai dit
«conseiller»? Pardon. Excusez-moi, je recommence :
Le centre peut consulter les organismes
publics et toute personne ou toute entité dont il juge l'expertise nécessaire,
y compris un expert externe. Il doit toutefois consulter de tels organismes
pour s'assurer qu'il répond adéquatement à leurs besoins particuliers. Fin de
l'amendement.
• (11 h 30) •
Donc, en termes de commentaire, puis je
laisserais la discussion porter là-dessus, j'ai bien dit tout à l'heure que
l'article 5, tel que nous l'avions proposé initialement, était largement
inspiré de ce qu'on avait dans la...
11 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...leurs besoins
particuliers.» Fin de l'amendement.
Donc, en termes de commentaires, puis je
laisserais la discussion porter là-dessus, j'ai bien dit tout à l'heure que
l'article 5, tel que nous l'avions proposé initialement, était largement
inspiré de ce qu'on avait dans la Loi sur la santé et la sécurité sociale, pour
les approvisionnements. À la suggestion du député, on a eu une longue
discussion tout à l'heure sur «il peut» versus «il doit». Alors, on essaie de
respecter, non seulement le principe d'être agile puis des fois de dire qu'on
peut le faire, et d'autres fois qu'on doit le faire. Et dans ce cadre-là, je
pense que, M. le Président, ce qu'on vient d'amener, c'est non seulement on
s'est inspiré de la partie de la loi qui fonctionnait quand même très bien,
mais qui permet d'ajouter le processus que le député de La Pinière veut
s'assurer. C'est qu'il va y avoir encore plus d'information qui va venir des
besoins des utilisateurs, qu'ils seront consultés au moment approprié, dans la
définition des besoins, pour être sûr que l'appel d'offres en tienne compte, et
lorsqu'il y a un appel d'offres qui n'est pas nécessaire, bien, à ce moment-là,
on peut aller dans la consultation.
Alors, pour moi, je pense que ce nouvel amendement
là répond aux questionnements et aux améliorations qui étaient demandées par le
député.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors là, bon, évidemment
qu'on le lit comme ça, c'est une première lecture, on l'aperçoit. Je comprends
l'intention du ministre et je comprends l'intention de l'équipe qui a... Mais
là je le lis, là, puis il me semble, là, peut-être que je le lis mal, il va
falloir qu'on me l'explique, il me semble qu'il y a contradiction entre la
première partie puis la deuxième partie du texte. Si, dans l'exercice de ses
fonctions et préalablement à tout processus, c'est «peut consulter», puis après
ça, »«il doit toujours consulter pour s'assurer qu'il répond adéquatement à
leurs besoins particuliers», ce n'est pas en opposition, ça? Je pense
comprendre la nuance, mais j'aimerais qu'on me l'explique clairement pour être
sûr que je comprends la nuance.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Alors, peut-être que
je vous laisse Mme Arav commencer la discussion, parce que je pense qu'il
faut faire la... En tout cas, je vous laisse aller, ça va être peut-être plus
facile.
Le Président (M. Simard) :
Mme Arav.
Mme Arav (Carole) : Oui.
Alors, l'amendement proposé a deux volets, comme vous l'avez mentionné. Dans le
premier volet, on dit que le centre, préalablement à tout appel d'offres,
processus d'appel d'offres, il peut consulter, et là il peut consulter des organismes
publics, toute personne, des experts, etc.
Et dans le deuxième membre de phrase qu'on
a rajouté, c'est de venir dire : Bien, il y a des cas où ce n'est pas «il
peut», «il doit», le faire. Et ces cas-là, c'est lorsque... il doit consulter
lorsqu'on tombe dans les besoins particuliers. Alors, les besoins particuliers
sont les besoins qui ne sont pas simples, communs et faciles, mais plus... qui
demandent, justement, d'avoir de l'expertise, qui demandent d'avoir de
l'intrant. On a parlé des crayons. Acheter un crayon à mine peut être simple,
il peut y avoir des crayons qui sont spécifiques dans un secteur d'activités,
et donc l'organisme doit consulter pour s'assurer que les spécificités de ces
crayons-là vont... on va en tenir compte lorsqu'on va faire l'appel d'offres.
Parce que l'objectif, c'est que le bien qu'on va acquérir ou le service qu'on
va acquérir va répondre aux besoins de, ou des organismes publics dans ces
cas-là.
Donc, cet amendement-là, il vient préciser
ce qui était déjà à l'article 5, hein? Il ne faut pas oublier que le paragraphe 4
de l'article 5, il est affirmatif, il n'est pas possible, c'est «mettre à
contribution les organismes publics et les autres partenaires qui possèdent les
connaissances et les compétences requises à la réalisation de projets
d'acquisitions gouvernementales». Donc, déjà, le paragraphe 4 de
l'article 5 venait dire, de façon affirmative, que le centre
d'acquisitions va mettre à contribution les partenaires. Il peut les mettre à
contribution tout au long du processus, donc au moment de la définition des
besoins, au moment de la rédaction du devis d'appel d'offres.
Ça fait que, comme on comprenait que ça ne
semblait pas assez clair, on est venu préciser ça par... en ajoutant à
l'amendement, la possibilité de... on a parlé d'experts externes, et là de
venir encore plus préciser qu'il doit le faire quand on a des besoins
particuliers.
M. Barrette : Bon.
Le Président (M. Simard) :
Vous souhaitez intervenir? Non.
M. Ouellet : Peut-être une
précision.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, cher collègue.
M. Ouellet : Qui identifie le
besoin particulier? Est-ce que serait un groupe qui dit : Moi, dans ce cas-là,
ce besoin, il est particulier considérant x, y attente? Ou bien c'est le
Conseil du trésor, par le CAG, qui va dire : Ça, j'ai...
Une voix
: ...
Le Président (M. Simard) :
Voulez-vous intervenir? Non.
M. Ouellet : Juste une
précision.
Le Président (M. Simard) :
Je vous en prie, monsieur. Je vous en prie, cher collègue.
M. Ouellet : Qui
identifie le besoin particulier? Est-ce que ça serait un groupe qui dit :
Moi, dans ce cas-là, ce besoin, il est particulier considérant x, y attente, ou
bien c'est le Conseil du trésor, par le CAG, qui va dire : Ça, j'ai
circonscrit que c'était un besoin particulier? Parce que, tu sais, il ne
faudrait pas qu'il y ait des arbitrages en disant que, dans un secteur
d'activité, on dise : ça, pour nous, c'est particulier, on ne veut pas ce
qui se fait ailleurs parce qu'on x, y besoin, et là le Conseil du trésor
dit : Non, non, ça pour nous, ce n'est pas un besoin particulier, c'est un
besoin qu'on est capable de fédérer ailleurs au Québec?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Ça, c'est une
très, très bonne question. Mais je pense que, si vous prenez connaissance de
l'amendement qu'on a déposé à l'article 7, qu'on ne débat pas
présentement, mais qu'on a dit, tout à l'heure, qu'il faut
regarder — puis je pense que c'est une très, très bonne question, là,
je reviens — on a entendu cette préoccupation-là qu'on voulait être
certain que peut-être le projet de loi n'était pas assez clair sur qui
définissait les besoins. Le point sur lequel vous revenez. On a dit, tout à l'heure,
qu'on était prêt à déposer un amendement qui est devenu cet amendement-ci, mais
qu'en même temps il fallait regarder ce qu'on va discuter sur l'article 7
plus tard où il y a clairement cette redéfinition-là que les besoins viennent
des utilisateurs et non du Conseil du trésor. Donc, je ne sais pas si ça répond
à votre question, mais je pense qu'il faut lire l'amendement que nous suggérons
à 5 tendant compte qu'on aura une discussion tout à l'heure qui viendra plus
tard, qui viendra préciser que les utilisateurs sont ceux qui... j'allais dire
qui définissent les besoins, mais ce n'est pas le Conseil du trésor. Je ne sais
pas si ça répond à votre question.
M. Ouellet : Oui, oui,
merci.
M. Dubé : Oui. Parfait.
M. Ouellet : O.K.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, puisqu'on va le faire le lien avec 7, là, je vous le dis tout de
suite, là, moi, à 7, je vais poser un sous-amendement à l'amendement que vous
allez écrire à l'avance, mais les besoins des organismes... qui tient compte
des besoins identifiés par les organismes publics et qui lui ont été
communiqués. Là, là, s'il y a une place pour dire que c'est eux autres qui
déterminent leurs besoins, là, c'est dans votre amendement. Pas simplement des
besoins qui ont été communiqués, là, à 7. On n'en débat pas tout de suite du 7,
le 7, là. Mais puisqu'on fait le lien avec 7, là, 7, mettez-le donc, là, les
besoins qui ont été déterminés par les organismes en question. Comme, là, ça va
être clair que c'est les réseaux qui déterminent leurs besoins et non
l'inverse, et non quelque chose entre les deux.
M. Dubé : Mais ce que
j'ai dit, M. le député, on débattra de 7 en temps et lieu.
M. Barrette : Je le sais.
C'est ce que je viens de dire aussi.
M. Dubé : O.K. On dit la
même chose.
M. Barrette : Je dis
simplement, M. le Président, que, tout de suite, que dans ce débat-là que
c'était... que j'allais faire la même intervention que le collègue de René-Lévesque
à cette étape-ci. Le président du Conseil du trésor fait le lien avec 7,
parfait. Mais je le fais moi aussi, là, puis je dis à l'avance, là, que s'il y
a un moment approprié pour signifier clairement, dans le projet de loi, que les
besoins sont identifiés par les réseaux, c'est dans l'amendement, les besoins
qui sont déterminés par les organismes publics et qui lui ont été... qui ont
été acheminés au CAG par chacun d'eux. Je vous le dis tout de suite, je vous le
dis tout de suite à l'avance, on va proposer cet amendement-là, et il est dans
l'esprit de la chose.
M. Dubé : M. le député,
vous avez raison.
M. Barrette : Merci.
M. Dubé : Et c'est dans
ce cadre-là, suite à votre question aussi, que je dis qu'on avait décidé de
déposer les amendements sur les deux. Alors, s'il y a des précisions à faire
sur 7 tout à l'heure, on le fera avec plaisir parce que...
M. Barrette : C'est correct?
M. Dubé : Oui. On
s'entend sur ça.
M. Barrette : Puis je ne
veux pas faire le débat de 7, M. le Président.
M. Dubé : On s'entend
très bien.
M. Barrette : J'annonce
simplement mes couleurs.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Très bien. On s'entend qu'on s'entend.
M. Barrette : J'annonce
simplement mes couleurs.
Le Président (M. Simard) :
On s'entend qu'on s'entend, ça va bien. Alors, M. le ministre, vouliez-vous
poursuivre sur votre...
M. Dubé : ...
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, allez-y, M. le député de La Pinière.
M. Barrette : À moins que
le député de René-Lévesque n'ait pas fini, lui, là.
M. Ouellet : Non, ça va.
Le Président (M. Simard) :
Bon, toujours sur l'amendement. Très bien.
M. Barrette : Toujours
sur l'amendement. Alors, les mots ont un sens, ici, là. Alors, préalablement à
tout processus d'appel d'offres, O.K.? Ça, c'est avant que tout se passe, O.K.?
C'est préalablement à tout processus. Ça, pour moi, ça pose un problème parce
que c'est, si dans le processus d'appel d'offres, là, à moins que je comprenne
mal le français légal, ce qui est très fréquent dans mon cas, mais je ne suis
pas trop pire, c'est même... le processus d'appel d'offres comprend la
rédaction du devis. Alors, moi, là, dans l'exercice des fonctions,
préalablement à tout processus d'appel d'offres, là, on doit consulter les
organismes, bon, ça veut dire que quoi, ça? Parce que, dans ma logique, là, et c'est
le sens de l'amendement à 7, les organismes déterminent leurs besoins et
donnent un mandat au CAG. Ça fait qu'à ce moment-là il n'y a pas il n'y a pas
de consultation autre qu'un échange d'information. Si c'est ça, M. le
Président, que le gouvernement veut dire, je le comprends. Mais est-ce que
c'est ça que le gouvernement veut dire?
• (11 h 40) •
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. Mme Arav, peut-être?
(Consultation)
M. Barrette : …autre qu'un
échange d'information. Si c'est ça, M. le Président, que le gouvernement veut
dire, je le comprends. Mais est-ce que c'est ça que le gouvernement veut dire?
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le député. Mme Arav, peut-être?
(Consultation)
Le Président (M. Simard) : Mme
Arav.
Mme Arav (Carole) : Oui.
Bonjour. Alors, comme je vous le disais tout à l'heure, il faut partir de 4 parce
que c'est un amendement à l'article 5 qu'on vient proposer, donc c'est… il faut
le lire comme un tout. Alors, au départ, le 4, c'est : On met à
contribution les organismes publics et les autres partenaires qui possèdent les
connaissances et les compétences requises à la réalisation de projets
d'acquisitions gouvernementales. Donc, un projet d'acquisition gouvernemental,
c'est de la définition du besoin jusqu'à la fin, jusqu'à l'adjudication. C'est
dans le cadre de l'article 4. On précise bien, au quatrième paragraphe de l'article
5, qu'on met à contribution les partenaires.
Ici, on est venu préciser, pour être
encore… pour rajouter une couche, là, dans le fond, pour enlever les inquiétudes
possibles au niveau de la définition des besoins des organismes publics… on est
venus rajouter que, dans l'exercice de ses fonctions et préalablement à tout
processus d'appel d'offres… donc, on est toujours, vraiment, dans la
détermination des besoins… le centre peut consulter les organismes publics et
toutes personnes ou toute… je vais mettre mes lunettes… et toutes entités
qu'il… dont il juge l'expertise nécessaire, y compris une… un expert externe.
Donc, on a déjà, à 4, le corps de l'article qui vient dire qu'on met met à
contribution les partenaires, les utilisateurs, etc., puis on vient préciser
qu'avant de faire l'appel d'offres, il peut mettre à contribution… puis on
vient préciser certains cadres pour vraiment être sûrs de la définition des
besoins puis qu'on est sûrs qu'on achète les bons produits.
M. Barrette : Non. Là, M. le
Président, je ne suis pas d'accord. Alors, Mme Arav vient de nous dire d'une
façon claire, nette et précise que le CAG peut consulter des tierces parties, à
la limite, sur le sujet précis de la détermination des besoins avant d'aller en
appel d'offres. C'est exactement ça que je ne veux pas. Les besoins, là, c'est
les réseaux qui déterminent ces besoins. Le CAG n'a pas d'affaire, en ce qui me
concerne… à mon avis, là, n'a pas d'affaire à faire une consultation sur la
détermination des besoins. C'est ça qui a été prononcé, comme mot, là.
Je comprends, là, qu'il y a 4 dans l'article.
C'est la procédure au complet. Mais là, vous venez de faire référence… M. le
Président, Mme Arav vient de faire référence à la consultation pour la
détermination des besoins. Non. La détermination des besoins, c'est les
réseaux, ce n'est pas le CAG. Le CAG n'a pas… Le CAG, c'est un mandataire, ce
n'est pas le détermineur de besoins. Ce n'est pas sa job, puis ça ne peut pas
être sa job. Ça, c'est, à mon avis, une erreur. Il ne faut pas que ça soit ça.
C'est une bonne affaire, d'avoir un centre pour aller chercher des économies.
Ce n'est pas une bonne affaire, de donner au… au centre, pardon quelque pouvoir
que ce soit sur la détermination des besoins.
M. Dubé : Peut-être que ça
serait bon, M. le Président, de donner à Mme Arav l'occasion de redire ce
qu'elle a dit pour être sûrs qu'on a la bonne compréhension de ce qui a été
dit.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, moi, je suis toujours heureux d'échanger avec Mme Arav…
M. Dubé : Et voilà. C'est bien
gentil de votre part.
M. Barrette : …surtout que ce
matin je ne me suis pas trompé une seule fois. Ça va vraiment bien.
M. Dubé : Mais la journée est
jeune.
M. Barrette : La journée est
jeune.
Le Président (M. Simard) : Eh
bien, Mme Arav.
Mme Arav (Carole) : Oui,
merci. En fait, l'idée de consulter pour la détermination, vous avez raison,
c'est les organismes qui vont déterminer leurs besoins.
Mais prenons l'exemple des gants dont… que
vous avez mentionné un peu plus tôt. Alors, les organismes vont dire :
J'ai besoin de gants, hein? Ils vont dire : On a besoin de gants pour nos
chirurgiens, on a besoin des petits, des moyens, des grands, puis… Mais le
centre, lui, il ne peut pas juste dire : Bien, je vais acheter des gants,
parce que sinon on va arriver à ce que vous me disiez tout à l'heure puis qu'on
va avoir des gants qui ne fonctionnent pas pour le chirurgien, ses gants ne
seront pas résistants, il va falloir qu'il en mette deux paires. Alors, là, il
va falloir qu'on mette les gens à contribution, ils vont… Donc, les médecins
qui sont… qui ont besoin de gants, les organismes publics qui ont manifesté le
besoin, il va falloir que ces gens-là s'assoient ensemble pour nous dire :
Ah, oui! Mais là on a besoin de telle épaisseur de gant, on veut de la poudre à
l'intérieur, pas de poudre à l'intérieur. Alors, on a… Puis là, on va finir par
dire : Bien, on a besoin de 12 sortes de gants différents parce que pour
chacune des grandeurs de… Bien, ça, c'est dans le processus d'acquisition. Ça
fait que oui, les organismes publics vont avoir déterminé : On veut des
gants, on en veut des petits, des moyens, des grands, mais ça ne sera pas
suffisant. Il va falloir que vienne se joindre à ça une équipe qui va venir
dire : Bien, des gants… ça nous prend des gants pour la chirurgie qui sont
différents des gants pour la personne qui reçoit les patients à l'urgence, qui
peuvent être différents. Alors, c'est un peu dans cette optique-là, de venir
préciser ce qui va être écrit dans l'appel d'offres pour… quand on va sortir au
marché, le produit qu'on va avoir acquis, bien, ça soit le produit qui va faire
que le chirurgien va être satisfait, que la personne à l'urgence va avoir les
gants dont elle a besoin. Alors, le centre va mettre tous ces gens-là assis
autour d'une table pour…
Mme Arav (Carole) : ...préciser
ce qui va être écrit dans l'appel d'offres pour quand on va sortir au marché le
produit qu'on va avoir acquis, bien, ça soit le produit qui va faire que le
chirurgien va être satisfait, que la personne à l'urgence va avoir les gants
dont elle a besoin. Alors, le centre va mettre tous ces gens-là assis autour
d'une table pour, une fois que le besoin de base est déterminé, venir préciser
le besoin pour la rédaction du devis final pour l'appel d'offres.
Ça fait que c'est un peu dans cette
optique-là qu'on vient vous proposer l'amendement pour préciser ça encore,
alors que, comme je vous le disais, il était déjà écrit à plus haut niveau au
paragraphe 4° de l'article 5.
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme Arav. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : C'est la
démonstration de mon point. Parce que ça, ce que Mme Arav vient de
décrire, c'est la procédure de rédaction d'un appel d'offres. C'est 4. Ce
n'est pas «préalable à», c'est 4. Alors, moi, là, dans la phrase qui a été
dite, on ne lui donne pas le même sens. Alors, il n'y a pas de... la détermination
des besoins que Mme Arav a utilisée dans sa propre phrase, le besoin ici,
c'est d'acheter des gants. Des gants de la qualité appropriée pour faire face à
toutes les circonstances. Et Mme Arav, en le sachant ou sans le savoir, a
mis le doigt sur la bonne affaire. Je peux vous dire, M. le Président, que les
gants, il y en a une douzaine de sortes dans le réseau pour la simple et bonne
raison qu'il y a une douzaine de sortes de situations, et les sortes de
situations, ce sont des situations de tolérance et de risques. Des gants plus
épais pour certaines circonstances, des gants plus ou moins... Vous savez, il y
a des gens qui sont allergiques, croyez-le ou non, au caoutchouc, au latex. Ça
existe. Ça, ça veut dire qu'un chirurgien qui développe une allergie au latex
avec le temps, ou bien on lui trouve un autre gant, ou bien non sa carrière
arrête. Ça fait que là, il y a des gants en nitrile, en ci, en ça. Il y a des
gens qui sont allergiques à la poudre à l'intérieur. Une espèce de poudre
antiseptique, là, bon, ça existe, ça. C'est pour ça que, dans la vraie vie, il
y a effectivement une douzaine de gants qui sont mis à la disposition des gens.
Alors, le préposé qui reçoit des gens, là,
c'est comme les gants qu'on prend, là — qui sont les mêmes qu'à
l'hôpital, les gants bleus, là, bien, ça — pour peinturer, là, bien,
le monde... on a ça partout. Mais ça existe aussi dans les hôpitaux. Ça fait
que, bref, il y a ça.
La détermination du besoin dans l'exemple
que madame a pris est très simple. Le besoin, c'est des gants pour la situation
appropriée, avec un éventail qui peut permettre de pallier à tous les
problèmes. La détermination du besoin, c'est les gants, et l'exercice de
l'écriture de l'appel d'offres, bien, ça, ça fait partie de l'exercice qu'elle
décrit correctement.
Alors, d'où mon point. La détermination du
besoin, là, ce n'est pas compliqué, ça, c'est établi par le milieu qui donne le
mandat. Donc, il n'y a pas de consultations à faire préalablement à l'appel
d'offres. L'appel d'offres, là, le processus... le mot qui est utilisé dans
l'amendement, c'est le «processus d'appel d'offres». Le processus d'appel
d'offres, M. le Président, commence par la discussion des cas de figure. Et
c'est là qu'on écrit comme il faut un appel d'offres, ce n'est pas à la
détermination du besoin. Le besoin, il est établi, il est clair, le mandat est
donné, dans la procédure, on fait ça.
Alors, moi, ce qui me fatigue, vous
comprenez maintenant, que c'est «préalablement à tout appel d'offres». Alors,
si elle avait souhaité dire, Mme Arav : Préalablement à la
publication d'un appel d'offres, bien oui, c'est correct. Mais là, ce n'est pas
ça, là, c'est «préalablement à tout processus d'appel d'offres». Le processus
d'appel d'offres commence lorsqu'on reçoit le mandat d'acquérir ce qui va
satisfaire à un besoin identifié. Dans l'exemple présent, c'est des gants, qui
doivent satisfaire à toutes les circonstances. C'est simple, on n'a pas besoin
de ça. Ça, à ce moment-là, ça veut dire qu'on vient demander à l'État, au CAG,
de faire une consultation sur le besoin, ce n'est pas leur job. Et ça,
j'insiste là-dessus, c'est fondamental.
Je reviens à mon cas de figure, que je ne
répèterai pas, je pense qu'il a été très bien compris par les gens d'en face,
la partie ministérielle. Je suis sûr qu'ils l'ont compris. Mais je pense que
tout le monde a compris que je vais être pointilleux sur chacun des éléments.
Alors, ici, moi, ce que je lis, je lis qu'avant tout processus d'appel
d'offres, l'appel d'offres étant à partir du moment où on reçoit le mandat de
satisfaire au besoin jusqu'à l'adjudication, je dis que ça, ça appartient à
l'utilisateur et non au CAG.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le député de René-Lévesque, souhaitiez-vous intervenir
à ce stade-ci? Ça va? Merci beaucoup. M. le ministre...
M. Barrette : ...jusqu'à
l'adjudication, je dis que ça, ça appartient à l'utilisateur, et non au CAG.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le député de René-Lévesque, souhaitiez-vous intervenir
à ce stade-ci?
M. Ouellet : Non, ça va.
Le Président (M. Simard) :
Ça va? Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Dubé : Moi, je suis en
train de réfléchir. Parce que c'est sûr que, quand on fait des ajouts... puis
qu'on a faits pour préciser certaines choses, il faut tenir compte de... puis
là on l'a bien dit tout à l'heure, de tenir compte de l'article 4. Alors,
quand... et c'est toujours là que c'est... je ne dis pas que c'est dangereux,
mais que c'est... il faut faire attention quand on rajoute des choses, c'est de
s'assurer qu'on est consistants et qu'on... que ça ne fait pas de changement.
Alors, là, la suggestion que... si je
comprends bien, que vous faites, parce que je veux juste être bien... Dans tout
l'amendement au complet, est-ce qu'il y a uniquement la question... Puis je
comprends votre point, là, puis je n'ai pas encore décidé si... quelles sont
les autres implications. Mais en faisant l'hypothèse, en faisant l'hypothèse
qu'on enlèverait «et préalablement à tout processus d'appel d'offres», nous, ce
qu'on voulait, c'est d'avoir un cas où il peut puis un cas où il doit. Vous me
suivez?
Alors, ce que... Ma question, qui serait
pour que vous puissiez délibérer de votre côté et que nous nous puissions
délibérer dans l'objectif d'arriver à quelque chose qui est correct,
c'est-à-dire d'ajouter à la loi qui était déjà en place pour la santé, on
revient toujours à ça, puis de l'avoir améliorée, c'est ça qui est votre... je
pense que c'est ça qui est notre objectif commun.
Ma question très claire : Si on
enlevait la partie «et préalablement à tout processus d'appel d'offres» parce
qu'on dit : Ça, c'est déjà couvert par 4, puis effectivement on semble
peut-être se répéter ou être en contradictoire, alors que le processus d'appel
d'offres, il est déjà couvert par 4, vous me suivez, est-ce qu'il y a d'autres
éléments dans l'amendement qui vous sont non acceptables? Parce que moi, je dis
aussi : C'est un tout.
Alors, je serais peut-être prêt à
considérer le... d'enlever la question du préalable, mais je veux juste voir,
est-ce qu'il y a autre chose dans l'amendement qui ne répond pas aux objectifs,
c'est-à-dire d'avoir un cas où il faut puis un cas où il doit?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député.
M. Barrette : Bon. Alors,
M. le Président, avec tous les égards que je dois à tous et toutes qui
participent à ces débats-là, Mme Avar nous l'a dit à plusieurs reprises...
Une voix
: Arav.
M. Barrette : Ah! ma
première erreur. Mme Arav... C'est la première, je n'aurais pas dû dire ça
tantôt que j'avais réussi à ne pas le faire une seule fois. C'est terrible. Je
viens d'échouer mon test.
Alors, M. le Président, comme
Mme Arav l'a dit à plusieurs reprises, en réalité, ce dont on parle est
traité dans 4. Et ce que je reproche à 4, c'est de ne pas être assez explicite,
alors que vous autres, dans votre amendement, vous l'êtes dans la deuxième
partie.
Et vous êtes explicites, là. Dans la
deuxième partie de votre amendement, vous dites : «Il doit toutefois
consulter de tels organismes pour s'assurer qu'il répond adéquatement
à — bon — qu'il répond adéquatement à leurs besoins
particuliers.» Bon. Ce texte-là, dans son esprit, répond à ce que je dis.
4, là, si c'était clair comme ça, 4, que
les organismes sont consultés à chaque étape de la réalisation dudit projet, à
chaque étape... et puis là on pourrait dire «, notamment à la rédaction du
devis, à l'évaluation de terrain», là, ou vous trouvez le terme que vous
voulez, «, et à l'adjudication», vous auriez fait, là, un grand pas parce que,
là, vous auriez garanti aux organisations, avec sept, que je vous ai
recommandé... vous auriez garanti aux organisations ou vous garantiriez aux
organisations que, un, ils déterminent leurs besoins, et deux, dans le
processus d'acquisition, ils ont leur mot à dire. Et là on pourrait
s'ostiner sur «consultation». Et là je vous entends déjà me répondre :
Oui, mais on les met à contribution. Non, non, non. Mettre à contribution, ça
peut être assis dans la salle comme observateurs. Ça, c'est mis à contribution
aussi. Moi, ce que je souhaite, c'est un joueur plein et entier. Il a un droit
de vote, vous comprenez l'esprit de ce que je veux dire, là. Mettre à
contribution, là, ils peuvent être ici, dans la salle, toute la gang, là, puis
vous êtes à contribution, vous êtes là. Vous n'avez pas le droit de lever la
main, vous n'avez pas le droit de commenter. Ou bien donc on vous donne le
droit de lever la main puis de commenter, mais vous ne votez pas.
Il faut que ces gens-là soient
formellement, à chaque étape, un joueur égal aux autres. Ça, là, c'est la
confiance. Le jour où ce monde-là ont ça, là, là ils embarquent. C'est ça que
la Conférence des recteurs est venue nous dire... bon, ils ne s'appellent plus
de même, ils s'appellent le BCI, là...
M. Barrette : ...il faut que
ces gens-là soient formellement, à chaque étape, un joueur égal aux autres. Ça,
là, c'est la confiance. Le jour où ce monde-là ont ça, là, là, ils embarquent.
C'est ça que la conférence des recteurs est venue nous dire. Bon, ça s'appelle
plus de même, là, ça s'appelle le BCI, là. Le BCI, là, c'est ça qu'ils sont
venus nous dire, hein? Ils ont dit quoi? Ils ont dit : M. le ministre, là,
ah! vous allez acheter des commodités, ça ne nous énerve pas, ça, mais si vous
allez un petit peu plus loin de ça, hum... Et ils ont même gardé la porte
ouverte à ce que, dans des cas particuliers, ils puissent y participer. Ça,
c'est de la bonne foi, puis je les comprends. Quand j'avais posé la question :
Dr Cossette, vous êtes le président du BCI, là, puis vous êtes recteur, vous
avez déjà été doyen puis vous avez tout vu ça, là... Dr Cossette, il est plus
jeune que moi, il a tout vu ça, lui, il a tout vu le... il a tout fait ça, lui,
il a même participé lui-même à des achats regroupés, lui-même, en personne,
puis vous ne l'avez pas vu se plaindre de ça, hein? Pantoute. Le monde dans le
réseau, là, c'est ça qu'ils veulent entendre, et là, si on amende dans ce
sens-là, je trouve qu'on vient de faire un grand pas pour ce qui est de la
confiance à propos de l'objectivité de ce que ça, ça va faire. C'est mon
opinion.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Merci beaucoup, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Alors, écoutez, on a
le même objectif, parce qu'on a bien dit, puis je veux le répéter pour que le
monde comprenne bien où on est rendus, là, on a le même objectif de ne pas se
satisfaire de ce qu'on a dans la loi sur la santé, hein? On a comme objectif,
puis on est arrivés... Ce matin, quand on a commencé à discuter de 5, on a même
mis de l'avant les amendements pour aller un peu plus loin dans la définition
des besoins, puis avec l'article 7 dont on parlait tout à l'heure avec le
député. Donc, moi, je n'ai aucun enjeu à trouver la façon correcte, mais je le
dis, il faut être prudents parce que je ne veux pas, par souci d'améliorer la
loi qu'on avait avant en santé et qui fonctionnait bien, il y avait peut-être
certaines erreurs, on pense qu'on peut préciser certaines choses... je veux
juste être certain que les amendements ne viennent pas nous éloigner de notre
objectif en termes d'agilité puis, etc.
Donc, puis je le vois, là, c'est pour ça
que je suis en train de penser, quand on enlève le «et préalablement», parce
que, là, on comprend qu'il y a peut-être un problème avec l'article 4, puis ce
n'était pas ça l'objectif... Moi, ce que je suggérerais, dans les prochaines
minutes, M. le Président, parce que je vois qu'on se rapproche de la fin de
notre exercice d'aujourd'hui, ça serait peut-être de prendre un petit peu de
recul, parce que ça a été une très bonne discussion sur... en tout cas, moi, je
pense que c'est constructif, là, la discussion qu'on vient d'avoir, puis on a
surtout le même objectif, c'est de rendre ça plus pratique. Ça fait que ce que
j'aimerais, c'est, avec nos experts au niveau législatif puis opérationnel,
avec Mme Arav, de s'asseoir pendant quelque minutes, pendant l'heure du lunch,
et quand on reviendra, plus tard, cet après-midi, décider quel est... les
ajustements, au besoin, à faire à l'amendement qui répondraient à des objectifs
communs. Mais moi, je salue énormément la qualité des commentaires qui ont été
faits, parce qu'on a le même objectif, c'est d'améliorer la loi actuelle, parce
qu'on a cette chance-là de l'améliorer, mais que ça va répondre à la
préoccupation des utilisateurs qu'ils vont être consultés. Alors, je pense
que...
M. Barrette : Alors, moi, M.
le Président, je suis tellement content que je vais vous souhaiter bon appétit
si vous le décidez ainsi.
Le Président (M. Simard) :
Mais, avant, j'ai une annonce importante à vous partager. C'est à regret que je
vous informe que nous allons changer de salle cet après-midi pour poursuivre
notre mandat...
M. Barrette : Ah! c'est à
regret...
Le Président (M. Simard) : ...à
la salle des Premiers-Ministres, au 1.38, donc ne vous trompez pas d'endroit.
Bon lunch à toutes et à tous.
Des voix
: Merci.
M. Dubé : Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 39)
Le Président (M. Simard) :
Chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Puisque toutes les caméras sont
pointées sur nous, nous pouvons désormais commencer.
Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 37, Loi
visant principalement à instituer le Centre d'acquisitions gouvernementales et
Infrastructures technologiques Québec.
Alors, lors de la suspension de nos
travaux ce midi, les discussions portaient sur un amendement proposé par M. le
président du Conseil du trésor à l'article 5 de la Loi sur le Centre
d'acquisitions. M. le président du Conseil du trésor, la parole vous
appartient.
M. Dubé : Très bien, M.
le Président. Alors, des fois, on dit que la nuit porte conseil. Là, c'est le
lunch qui porte conseil. J'ai bien écouté le...
Une voix
: ...
M. Dubé : Bien, on va
attendre un peu.
En fait, M. le Président, j'ai beaucoup
apprécié la qualité de la discussion ce matin puis je pense qu'on recherche
vraiment le même objectif de trouver les amendements au projet de loi qui le
rendent le plus... Et encore... Je pense que c'est une combinaison de ce qu'on
a entendu au niveau de la commission parlementaire et des bonnes suggestions
que l'opposition officielle a faites ce matin. Nous, on est arrivés avec un
amendement, mais il faut s'assurer, après avoir parlé avec nos légistes,
notamment, de s'assurer que les ajouts qu'on fait sont cohérents avec
l'ensemble du projet de loi.
• (15 h 40) •
Alors, moi, j'aurais une suggestion, M. le
député... M. le Président. Ce serait de vous montrer le...
M. Dubé : …que l'opposition
officielle a fait ce matin, nous, on est arrivé avec un amendement, mais il
faut s'assurer, après avoir parlé avec nos légistes notamment, de s'assurer que
les ajouts qu'on fait sont cohérents avec l'ensemble du projet de loi. Alors,
moi, j'aurais une suggestion, M. le député… M. le Président, ce serait de vous
montrer, je pense, c'est là-dessus qu'on s'était laissé, qu'il y aurait
peut-être un autre ajustement à faire à l'amendement et, à ce moment-là, je
pense que là on pourrait avoir une discussion pour voir si ça répond, parce que
vous aviez des interrogations qui étaient, je pense, importantes avec la
terminologie, là, qui référait «et préalablement à tout le processus d'appel
d'offres», on a eu une longue discussion là-dessus.
Alors, je ne sais pas dans quel ordre, M.
le Président, vous suggérez que je le fasse, mais j'aimerais déposer
l'amendement… un amendement qui serait à discuter une fois qu'on aura eu…
retiré l'amendement que l'on discutait ce matin. Est-ce que c'est clair pour
vous?
Le Président (M. Simard) :
Bon. Alors, M. le président du Conseil du trésor, donc, en ce moment, nous
sommes déjà à discuter d'un amendement et, en fait, pour que vous puissiez
retraiter d'un autre amendement, donc le déposer, il faudrait que nous puissions
retirer celui que nous avons déposé ce matin. Alors, est-ce qu'il y aurait
consentement pour qu'on puisse d'abord retirer l'amendement du ministre? Très
bien. Alors, M. le ministre, puisque…
M. Dubé : Je retire
l'amendement que nous discutions juste avant le lunch et je pourrais déposer…
(Interruption)
M. Dubé : C'est de valeur
qu'on n'ait pas la télévision.
Le Président (M. Simard) :
Non, mais il y a Brian Mulroney qui avait fait ça.
M. Dubé : O.K. Ça va bien, ça
va bien. Alors, je pourrais déposer cet amendement-là, d'accord? Et j'en
profiterais, M. le Président — j'attire l'attention de mon collègue
le député — que, pour montrer l'écoute, j'ai ajouté… nous avons
ajouté un mot dans l'article 7. Alors, ce matin, on l'avait fait, on ne l'avait
pas officiellement déposé, on l'avait présenté. Alors donc, vous auriez en même
temps l'article 5 qui serait… l'amendement sur l'article 5 et la terminologie
suggérée dans l'article 7 qu'on pourra discuter tout à l'heure, d'accord?
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, nous allons suspendre momentanément, le temps que vous
puissiez distribuer cet amendement.
M. Dubé : Je vais donner
peut-être le temps aux collègues aussi d'en prendre connaissance.
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
M. Dubé : Quand vous serez
prêt, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Alors, suspendons.
(Suspension de la séance à 15 h 43)
(Reprise à 15 h 47)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, nous allons reprendre nos travaux. M. le ministre, à
vous la parole, peut-être, pour une lecture de ce nouvel amendement portant sur
l'article 5.
M. Dubé : Alors, M. le
Président, je dépose l'amendement à l'article 5, qui se lit comme
suit :
Insérer, après le premier alinéa de
l'article 5 proposé par l'article 1 du projet de loi, l'alinéa
suivant :
«Pour l'application du paragraphe 4° du
premier alinéa, le centre peut consulter les organismes publics et toute
personne ou toute entité dont il juge l'expertise nécessaire, y compris un
expert externe. Il doit toutefois consulter de tels organismes pour s'assurer
qu'il répond adéquatement à leurs besoins particuliers.»
Alors, comme commentaires… L'amendement
que l'on propose vise à prévoir les consultations dans le cadre de
l'application du paragraphe 4° du premier alinéa.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bien, je
remercie le ministre d'avoir pris du temps pour réfléchir, à son équipe aussi,
évidemment, d'avoir pris le temps, sur l'heure du midi, de réfléchir à la
chose. Mais je reste un peu, pas mal, sur mon appétit, M. le Président, parce
que mon intention, là, je pense que je l'avais… mon objectif, pas mon
intention, comme je l'ai clairement exprimé, là, c'est d'avoir l'assurance, la
garantie et la certitude qu'il est inscrit dans la loi qu'à chaque étape du
déroulement du processus d'appel d'offres, l'expertise ou… parce que c'est
toujours une question d'expertise, des donneurs d'ouvrage soient partie
prenante. Et ça, tel que c'est écrit là, je n'ai pas ça, je ne l'ai pas. Alors,
je trouve que ce n'est pas assez fort, M. le Président, pas assez fort.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, merci. M. le ministre.
• (15 h 50) •
M. Dubé : Bon, écoutez, je
vais vous laisser avoir votre opinion, M. le député de La Pinière, mais
pour revenir, là, sur ce qu'on a… sur la bonne discussion qu'on a eue ce matin,
on aurait pu se contenter d'avoir uniquement l'article 4 qui est
grandement inspiré de ce qu'on a déjà et de la façon dont le groupe en santé
fonctionne déjà. On vous a écouté en disant qu'il était préférable d'avoir une
précision sur le fait que les organismes avaient leur droit de parole sur la
question des besoins particuliers. On a clairement expliqué que ce n'était pas
l'objet de ce projet de loi, de ne pas tenir compte de ça. Nous avons donc, à
votre suggestion, repris deux éléments, des changements qu'on fait à
l'article 5, pour tenir compte de cette préoccupation-là, et aussi à
l'article 7 que l'on pourra débattre tout à l'heure. Alors, quand,
après avoir regardé quelques projets d'amendement qui, selon vous… Puis je
respecte votre opinion. Ce matin, l'ajout qu'on faisait pouvait créer une
certaine confusion avec l'article…
M. Dubé : …pour tenir compte
de cette préoccupation-là, et aussi à l'article 7 que l'on pourra débattre tout
à l'heure.
Alors, quand, après avoir regardé quelques
projets d'amendement qui, selon vous… Puis je respecte votre opinion. Ce matin,
l'ajout qu'on faisait pouvait créer une certaine confusion avec l'article 4,
alors nous avons éliminé la partie qui pouvait créer une confusion mais qui…
Restent les deux éléments clés qui étaient de votre présentation. C'est… Dans
certains cas, nous croyons que l'on peut demander cette information-là, donc la
consultation, et, dans certains cas, on doit la demander. Et, dans les cas où
on peut la demander, où toute personne, entité est particulièrement… y compris
un expert externe… c'est en complémentarité de l'article 4 qui fonctionne déjà très
bien en santé. Alors, donc, je comprends que vous… peut-être, vous…
Je comprends de votre commentaire que vous
voulez aller plus loin, mais là je pense qu'on est rendus à ajouter des
bretelles, une ceinture à l'article 4, qui répond déjà à la demande. Et, en
complémentarité, puis vous avez l'expertise, M. le député, il faut regarder
aussi les articles de loi qui s'en viennent. Et je pense que lorsqu'on va
prendre en considération l'article 7, bien, je pense que la définition des
besoins est clairement indiquée à l'article 7. Alors, moi, je pense que ça
répond à… beaucoup plus à la demande qu'on avait ce matin, puis je pense que
c'est la bonne façon de procéder.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Éventuellement, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : …
Le Président (M. Simard) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : Bon. M. le
Président, je vais répéter mes points. Je n'ai pas le choix, évidemment. Puis
là j'inviterais… j'invite le président du Conseil du trésor à un maximum
d'ouverture. Là, ça ne peut pas, en ce qui me concerne… ou ça peut l'être. Je
vous ai entendu : J'ai fait un changement, puis nous autres, on pense
qu'on a raison. Bien, vous auriez raison si ça ne répondait qu'entièrement au
commentaire que j'ai fait, et ce n'est pas le cas. Mais ce n'est juste pas le
cas, là. Je ne peux pas recevoir, moi, ce commentaire-là favorablement. Puis ce
que j'ai dit, là… Puis le ministre, M. le Président, vient de prendre comme
assise à son argumentaire le mode de fonctionnement actuel des corporations
d'achats, des regroupements d'achats. Il prend ça comme exemple. J'ai
clairement indiqué ce matin, M. le Président, clairement, clairement, que ce
que nous avions fait, dans le contexte législatif actuel, c'était aller
beaucoup plus loin. C'était aller jamais aussi loin que personne ne l'a fait.
Il n'y a personne qui est allé aussi loin que ce que l'on a fait dans le passé.
Que le ministre le reconnaisse, je le dis à chaque fois, j'en remercie qu'il
reconnaisse ça. Mais on est allé loin pas parce que la loi le permettait. On
est allé loin… On est allé plus loin parce qu'il fallait faire ça. À l'inverse,
si j'observe simplement… si je ne fais que ce que la loi permet ou oblige,
bien, je ferais bien moins que ça, là, hein? Je ferais bien, bien, bien moins
que ça, là.
Et j'ai… je souhaite, puis je l'ai dit ce
matin, à ce que, dans la loi, on y écrive non pas l'ancienne façon de
travailler, mais la nouvelle. Et la nouvelle façon de travailler, celle qui a
amené le projet de loi… Puis je vais en prendre une partie de la paternité… qui
en vient évidemment, biologiquement, entièrement au ministre… mais je vais en
prendre quand même une parce que la fécondation in vitro du projet de loi, là,
il est possible d'avoir plus qu'un parent. Et, dans ce cas-là, c'est le cas, M.
le Président. La réalité, là, c'est que le ministre veut avoir un effet. Il
veut absolument aller plus loin puis il veut être sûr que ça fonctionne? Moi
aussi. Et il s'appuie sur des anciennes règles que moi… si elles étaient
appliquées aujourd'hui, on ne ferait pas ça. Et le risque, en mettant en place
simplement les anciennes règles, est qu'une nouvelle entité purement
bureaucratique, hein, après qu'il soit passé, après que je sois parti, hein,
redevienne ou revienne à ce qu'on reproche à la bureaucratie, c'est-à-dire une
certaine isolation de son environnement, dans le cas présent les donneurs
d'ouvrage que sont les grands réseaux, et prennent les mauvaises décisions.
Ce n'est pas compliqué, M. le Président,
là. Moi, ce que j'ai souhaité… J'ai souhaité deux choses. La première, on y
répond. Je ne l'aurais pas phrasé comme ça personnellement, mais ce n'est pas
grave, à 7, on y répond. Puis quand on arrivera à 7, je vais encore une fois en
débattre parce que 7, c'est dans le cadre de… excusez, là, je n'ai pas le
texte… 7, c'est dans le cadre d'un plan d'acquisition. Ça peut affaiblir la
position que j'ai souhaité d'y être, mais elle est là au moins.
Maintenant, à 4, M. le Président, je l'ai
dit, je vais le redire, il faut que, dans la loi, ça soit…
M. Barrette :...de.... excusez,
là, je n'ai pas le texte, 7, c'est dans le cadre d'un plan d'acquisition. Ça
peut affaiblir la position que j'ai souhaité d'y être, mais elle est là, au
moins. Maintenant, à 4, M. le Président, je l'ai dit, je vais le redire :
Il faut que dans la loi, ça soit une obligation qu'à chaque étape du
déroulement du processus d'un achat regroupé que l'autre parti soit là, partie
prenante, égale. J'ai laissé l'ouverture au ministre de mettre les mots qu'il
veut là-dessus. Mais les mots qui ont été choisis pendant l'heure du dîner ne
disent pas ça, ça ne dit pas ça. Nominativement, ça ne le dit pas. Ce matin je
faisais une référence amusante au «notamment». Bien là, admettons qu'un
«notamment», là, ça aurait dû être là. Ça aurait dû être là.
Alors, je lis ce qui est proposé,
là :
«Pour l'application du paragraphe 4° du
premier alinéa, le centre peut consulter les organismes publics et toute
personne ou entité dont il juge l'expertise nécessaire...»
J'ai fait la démonstration qu'à chaque
étape, c'est nécessaire. Le centre n'a pas à se poser la question :
C'est-u nécessaire ou non? Ça l'est, par définition, à chaque étape.
«...y compris un expert externe. Il doit
toutefois consulter de tels organismes pour s'assurer qu'il répond adéquatement
à leurs besoins particuliers.»
Il va répondre adéquatement aux besoins
particuliers qui ne sont pas particuliers, ils sont explicitement les besoins
s'ils sont là à chaque étape. C'est tout. Alors là, on met des conditions
essentiellement et moi, je trouve ça malheureux. Et là on me dit, on va me
répondre : Oui, mais à 4, c'est déjà clairement ça que ça veut dire. Oui,
mais c'est l'ancienne manière.
Mettre à contribution, je vais reprendre
l'exemple que... Aïe! je l'ai vécu, moi, faire des achats regroupés, là.
J'étais mis à contribution, moi, par les corporations d'achats de chacune des
régions. C'est une joke, une plaisanterie, il n'y en avait pas de contribution.
Ces gens-là, bureaucrates, s'en allaient dans leur petit coin, faisaient leur
procédure, décidaient, puis c'était toujours le même qui gagnait. Parce que ça,
je ne nommerai personne, mais tous ceux qui sont dans le réseau de la santé
savent à qui je fais référence. C'est ça la réalité, M. le Président. Ça, c'est
l'ancienne manière de faire. 4, qui vient du passé, va régénérer le passé. Et
je ne le vous dis pas de façon politique, je vous le dis par expérience.
Alors, et là vous m'arrivez avec un texte
qui dit : Oui, là, écoutez, là, moi, je pense que ça va aller assez loin,
là, on ne veut pas avoir les ceintures et les bretelles. Non, non, non, non, je
veux avoir les ceintures ou les bretelles à la mode d'aujourd'hui, c'est ça que
je veux. Alors que les ceintures et les bretelles de l'ancien temps, ça donnait
l'ancien temps. Vous ne pouvez pas... Ce centre-là, M. le Président, ne peut
pas être quelque chose d'autre qu'une entité bureaucratique qui, écrit comme
ça, va devenir un monopole de l'achat groupé et qui ne fonctionnera pas. Ça va
fonctionner la première année, là. Mais, il y a personne après, sur la loi, qui
va pouvoir dire : Bien, non, tu ne peux pas faire ça comme ça, là, il
était convenu que ça allait être ça.
Vous savez, il y a une chose dans le
merveilleux monde de la bureaucratie qui s'appelle le «turnover». Les lois, on
les écrits, là, pour que quand il y a un roulement de personnel, la gang
d'après ait bien compris qu'est-ce qui se passait avec la gang d'avant. Puis,
s'ils ne l'ont pas compris, on leur met le texte devant les yeux. Et ça, c'est
mon souhait, c'est mon objectif, que le texte soit clair. Il n'est pas clair à
mon sens pour l'objet du projet de loi.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y aurait-il d'autres interventions sur cet amendement? M. le
ministre.
M. Dubé : Non, moi, je n'en ai
pas d'autres.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, si d'aventure il n'y avait pas d'autres...
M. Barrette : Bien, j'en
aurais, mais précédemment vous avez évoqué votre désir de donner la parole aux
collègues.
Le Président (M. Simard) :
Oui, effectivement, par souci d'alternance comme on le fait toujours. Mais, je
n'ai pas cru comprendre comment la matière... qu'en l'espèce, le député de
Rosemont soit intervenu.
M. Barrette : M. le Président,
vous me voyez très étonné de voir qu'il n'y a pas d'autres commentaires. Alors,
moi, je pense que, malheureusement, ça dénote une méconnaissance ou une
incompréhension du danger qui est là. Il y a un danger qui est là, qui est
clair, clair, clair, clair. Je vais le répéter : «Mettre à contribution»,
ça peut vouloir dire simplement de faire venir dans une réunion une tierce
partie qui n'aura même pas nécessairement l'autorisation de prendre parole.
«Mettre à contribution», ça fait ça. Venez à une réunion, là, puis écoutez ce
qui se dit, puis, après ça, quand vous allez être parti, on va voter nous
autres. Ça, c'est mis à contribution. Est-ce que je me trompe que ça, c'est une
mise à contribution potentielle?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Je n'ai pas d'autres
commentaires. J'ai fait les commentaires que j'avais à faire.
Le Président (M. Simard) :
D'accord, très bien. M. le député.
• (16 heures) •
M. Barrette : S'il y avait
consentement, je pourrais avoir la définition légale, parce qu'il y a l'équipe
légale du ministre qui nous accompagne, de ce qu'est une mise à contribution...
16 h (version non révisée)
M. Barrette : ...c'est une mise
à contribution potentielle?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Je n'ai pas d'autre
commentaire. J'ai fait les commentaires que j'avais à faire puis je n'ai pas
d'autre commentaire.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Très bien. M. le député.
M. Barrette : S'il y avait
consentement, je pourrais avoir la définition légale, parce qu'il y a l'équipe
légale du ministre qui nous accompagne, de ce qu'est une mise à contribution.
Le Président (M. Simard) : ...M.
le député de La Pinière. M. le ministre, souhaitiez-vous ajouter quelque
chose?
(Consultation)
M. Dubé : ...virgules, là.
Puis moi, je veux juste vous rappeler, M. le député de La Pinière, là, que
je pense que j'ai fait preuve beaucoup d'ouverture depuis ce matin. Puis l'article
dont vous dites qu'il est l'ancien temps, là, il date de 2017. Est-ce que c'est
l'ancien temps, ça, 2017, monsieur...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
j'ai entendu Mme Arav. La captation ne l'a pas pris, là, mais je l'ai
entendue dire : Il ne comprend pas. Je comprends. Je comprends très bien.
Je dis simplement que ça, ça ne...
M. Dubé : ...qu'il réponde à
ma question que je viens de...
M. Barrette : Bien, ce n'est
pas à moi à répondre à la question, moi, je pose les questions.
Des voix
: ...
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre! À l'ordre! D'abord, un, primo, on s'adresse à la présidence, vous le
savez. Deux, commenter des propos non captés de gens qui accompagnent de ministre,
là, je suis mal à l'aise avec ça.
M. Barrette : Je n'ai pas dit
ça de façon offensante, M. le Président...
Le Président (M. Simard) : O.K.
Non, je sais bien, mais quand même...
M. Barrette : ...c'est juste
que... Qu'on ne me pose pas la question sur une loi de 2017. En 2017, c'était
2017. Là, aujourd'hui, on est en 2019 avec un projet de loi qui va immensément
plus loin que ce qui se faisait avant, et ma préoccupation est dans l'esprit de
l'immensément plus loin dans lequel on s'en va. Rien à voir, là, ça fait que...
Ça n'a rien à voir. On fait des pas de plus que je n'aurais même pas faits
moi-même, et, de façon préventive, je fais des recommandations.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci beaucoup. M. le président du Conseil du trésor.
M. Dubé : Je l'ai dit que je
n'avais pas d'autre commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bon, alors,
j'avais demandé le consentement pour que, légalement, on me donne la définition
de «mise à contribution». Là, je comprends qu'il n'y a pas consentement.
M. Dubé : Non.
M. Barrette : Bon, il n'y a
pas consentement. Alors, là, on fait du temps. Alors, ça veut donc dire que... M.
le Président, je vais vous demander à l'instant de m'indiquer combien de temps
il me reste.
Le Président (M. Simard) :
...je vais le demander à ma secrétaire parce que, vous savez, on n'est pas très
bien équipés ici, je ne l'ai pas devant moi. Alors...
M. Barrette : ...équipés
qu'ailleurs, c'est vrai.
Le Président (M. Simard) :
Moins équipés qu'ailleurs. Que voulez-vous, c'est la tristesse de cette salle.
Mais là je vois 10 doigts levés. J'imagine que cela correspond à
10 minutes, cher collègue.
M. Barrette : Vous avez
réussi, M. le Président, à compter de un à 10. Vous êtes bon.
Le Président (M. Simard) : Ce
n'est pas trop mal, hein? Je m'améliore. À vous la parole, cher collègue.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, le ministre n'a plus de commentaire à faire. Alors, ce matin, mon
collègue de Vimont n'a pas eu la chance de prendre la parole et il me racontait
l'histoire suivante. Vous savez, mon collègue de Vimont, là, lui, là, il était
policier avant, et je vais aller plus loin, M. le Président, un policier en
question qui était dans le syndicat des policiers. Il était là-dedans. Et il a
eu, lui, à participer à... peut-être pas des achats regroupés mais à des achats
d'équipements au service de police de la ville de Laval, O.K.? Il a vécu ça.
Il me racontait, M. le Président, à la
pause à quel point j'étais sur le bon angle. Il a vécu des choses, lui, qui
ressemblent étrangement à ce que moi, j'ai vécu avant qu'on fasse les achats
regroupés de la manière qu'on les fait aujourd'hui, étrangement.
Alors, lui, il me racontait, M. le
Président, une affaire bien, bien simple. Vous savez, au service de police peut-être
de Montréal... en tout cas, à Laval, c'était comme ça, à Laval, on fait des
achats d'uniformes, O.K., et lui, il avait beaucoup, beaucoup critiqué le
fait... et il indiquait à quel point il aurait aimé avoir un projet de loi n° 37 construit comme celui que je propose pour qu'il eut
pu avoir son mot à dire dans les achats qu'il a faits parce que lui s'ostinait,
dans son syndicat, avec son employeur, la ville de Laval, à qui je ne reproche
rien. On parle d'un passé lointain, là. C'est la chanson d'Aznavour. Il y a
bien du monde qui ne s'en rappelle pas. Mais c'est arrivé, ça, et c'est la même
affaire, c'est le passé.
Et eux autres avaient vécu des achats
d'uniformes à répétition, et le syndicat faisait valoir à la ville : Vous
dépensez de l'argent pour rien parce que le plus bas prix soumissionnaire... le
plus bas soumissionnaire sur la base du prix sans prendre en considération la
qualité du vêtement, ça fait que ça s'effiloche, ça se déchire, vous êtes
obligés d'en acheter plus fréquemment parce que vous n'avez pas des bons
critères et vous ne nous écoutez pas.
Et lui me racontait qu'essentiellement ils
étaient des observateurs. Ils n'avaient pas vraiment leur mot à dire. Et la
ville faisait son affaire, puis on acquiesçait sur les couleurs, sur des choses
comme ça, mais, à la fin, ils n'avaient pas leur mot à dire vraiment, et, à la
fin, on faisait des...
M. Barrette : ...vous ne nous
écoutez pas.
Et lui me racontait qu'essentiellement ils
étaient des observateurs. Ils n'avaient pas vraiment leur mot à dire. Et la
ville faisait son affaire, puis on acquiesçait sur les couleurs, sur des choses
comme ça, mais, à la fin, ils n'avaient pas leur mot à dire vraiment, et, à la
fin, on faisait des achats qui étaient mauvais. Ils n'étaient pas mauvais sur
le prix à l'achat, ils étaient mauvais au long terme parce qu'on devait rapidement
racheter à nouveau du matériel.
Ça, c'est un exemple simple, M. le Président.
Je vais vous en donner un deuxième plus complexe. Il n'est pas complexe dans
l'histoire, il est complexe dans les... il est plutôt... pas complexe, il est
plus grave dans les conséquences. Là, là-dessus, il a gagné, M. le Président,
ils ont gagné là-dessus, parce que... puis même, je ne suis pas sûr qu'ils ont
gagné.
Mais, à un moment donné... Vous savez, les
policiers, ils sont armés, et il m'a raconté ça, puis c'est une belle histoire,
ils sont armés. Et dans les situations où il y a tir, il y a des armes qui sont
effectivement utilisées, des situations graves où il y a échange de coups de
feu, les policiers, là, c'est leur vie, eux autres, là, eux, les policiers, là,
ça arrive pour de vrai qu'ils mettent leur vie en danger, pour de vrai, ça arrive.
Il y a bien des gens qui chialent après la police, là, mais tout le monde est
bien content d'avoir la police quand quelqu'un se fait attaquer puis qu'elle
vienne s'interposer entre nous autres et l'assaillant. On les aime dans ce
temps-là, tout le monde les aime. Malheureusement, il y a des gens... il y a
trop de gens qui ne les aiment pas dans les autres circonstances. Pourtant, ils
font simplement leur travail.
M. le Président, ils ont fait un achat de
pistolets, O.K.? Et dans l'achat de pistolets, M. le Président, il était
question de choisir... la ville voulait un pistolet moins cher d'une autre
marque, O.K.? Alors, les policiers de Laval étaient habitués à avoir depuis,
disons, toujours une marque x. La ville souhaitait aller avec une autre marque y.
Et là les policiers ont fait valoir un élément qui m'apparaît très sensé, vous
allez voir, ça va vous apparaître très sensé aussi puis même au président du
Conseil du trésor. Peut-être qu'il en aurait eu besoin dans sa dernière
négociation. On ne se sait jamais.
Alors, M. le Président, le pistolet en
question, entre les marques, le magasin n'était pas interchangeable. Vous savez
c'est quoi un magasin. C'est le petit récipient qui est dans le manche, qui
contient les balles. Vous savez, les balles que vous envoyez vers le méchant.
Pourquoi? Pour empêcher le méchant d'envoyer les siennes sur vous. Et dans un
échange qui est le moindrement, le moindrement vif, dangereux, où il y a
beaucoup d'échanges, les policiers vont, techniquement, parfois, s'échanger leur
magasin, se l'échanger.
Alors, imaginez Pierre qui est dans un
échange de tirs, de coups de feu, il est rendu au bout de son magasin... ce
n'est pas comme à la TV, il y a rien qu'à la TV qu'un révolver tire
200 balles, dans la vraie vie, ça ne marche pas comme ça. Alors, imaginez,
là, vous avez deux policiers qui sont relativement proches l'un de l'autre et
l'un épuise ses munitions et demande à l'autre de lui envoyer un... tu sais,
comme dans les films, un magasin.
M. Dubé : ...
M. Barrette : Non, non, un
magasin. L'autre, il faut qu'il garde ses balles, lui aussi, parce qu'un
échange de coups de feu où quelqu'un peut mourir pour de vrai, incluant les
policiers. Marque différente, magasin incompatible. C'est qui qui va survivre
entre Paul et Jean ou Pierre et ainsi de suite?
Alors, ils nous ont fait valoir cet
argument-là et ils ont, à ma connaissance, gagné. Parce que l'acheteur, lui,
là, là, qui n'avait pas consulté avant, qui était tout excité d'avoir répondu à
un représentant qui allait lui vendre moins cher les pistolets d'une autre
marque, bien, il n'avait pas pensé à cette affaire-là. Il n'y avait pas pensé.
Alors, ils ont perdu sur le linge, ils ont
gagné sur l'arme. Vous allez me dire : C'est déjà ça. Il y en a un qui est
plus important que l'autre. Mais le ministre, lui, ici, là, son objectif, il
est purement et exclusivement pécuniaire. Mon objectif est qu'avec le
pécuniaire, il y ait la qualité appropriée. Et pour avoir la qualité
appropriée, il faut qu'à chaque étape du déroulement du processus d'achats de
groupe, les gens soient impliqués, pas juste mis à contribution, formellement
des partenaires. Et là, ce n'est pas le cas.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député.
M. Barrette : Que pense-t-il
de l'histoire du policier, M. le Président? Question que je pose au président
du Conseil du trésor.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Barrette : Pardon?
Le Président (M. Simard) :
Non, je disais : M. le ministre. Mais à moins que Mme la députée de Vaudreuil
souhaite ajouter... Non. Très bien. M. le ministre.
M. Dubé : Alors, je n'ai pas
de commentaire à ajouter. Je pense que l'amendement et le projet de loi, tels
que présentés, font l'affaire.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de La Pinière.
• (16 h 10) •
M. Barrette : Bon. Et moi, je
pense que le projet, tel que présenté, ne fait pas l'affaire, alors... et pour
les raisons que j'ai dites. Alors, j'aurais aimé entendre un seul
contre-argument...
M. Dubé : ...commentaire à
ajouter. Je pense que l'amendement et le projet de loi, tels que présentés,
font l'affaire.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bon. Et moi, je
pense que le projet, tel que présenté, ne fait pas l'affaire, alors... et pour
les raisons que j'ai dites. Alors, j'aurais aimé entendre un seul
contre-argument. Là, le contre-argument que j'ai, là, c'est : Bien, moi,
je regarde ça puis j'ai regardé mes collègues, puis mes collègues me disent que
j'ai raison, ça fait que j'ai raison, et puis c'est tout, je n'ai plus de commentaire.
Je n'ai pas entendu de contre-argument.
Je donne une série d'arguments qui sont
assez difficiles à battre, merci, alors si le ministre... D'ailleurs, je vais
demander au ministre de ne plus jamais dire que j'ai fait une bonne job, parce
qu'elle ne sert à rien, ma bonne job, mon expérience ne sert à rien, M. le
Président. Je dis que, par expérience, là, il faut faire ça, parce que ce qui
est écrit là, potentiellement, dans un scénario où on crée une méga structure
centralisée qui potentiellement va avoir tous les pouvoirs, bien, ce n'est pas
une bonne idée. Ce n'est juste pas une bonne idée, M. le Président, à moins qu'il
y ait des garde-fous. Et le président du Conseil du trésor souhaite qu'il n'y
ait aucun garde-fou. Ça m'étonne énormément, parce que les suggestions que je
fais, d'aucune manière, ne vont nuire à son projet. Est-ce que le président du
Conseil du trésor considère que ce que je propose nuirait à l'existence de son
projet, nuirait à l'atteinte de ses objectifs?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Je n'ai pas changé
d'idée.
M. Barrette : Non, mais je
comprends qu'il n'a pas changé d'idée, M. le Président. Alors, moi, je ne
change pas d'idée non plus puis je vais continuer à faire le débat de ma chose
parce que je pense que le ministre erre. Et je n'entends pas l'argument qui me
dise, là : Voici, ça, on ne devrait pas le faire comme ça. Et moi, là, je
m'évertue à donner des indications qui justifient ça. Est-ce que le ministre,
là, choisit de continuer dans cette voie?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le président du Conseil du trésor.
M. Dubé : La réponse, c'est
oui.
M. Barrette : M. le Président,
je vais vous demander de suspendre pour que je puisse procéder à la rédaction
d'un amendement, sachant...
Le Président (M. Simard) :
D'un sous-amendement.
M. Barrette : D'un sous-amendement,
pardon, sachant, M. le Président, sachant que je me serais attendu à ce qu'il y
ait une plus grande ouverture sur l'heure du midi.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 12)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 40)
Le Président (M. Simard) :
...on va repartir ça doucement.
Des voix
: ...
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers amis, au moment de suspendre nos travaux, le député de La Pinière
nous annonçait qu'il souhaitait nous soumettre un sous-amendement à
l'article 5. M. le député, à vous la parole.
M. Barrette : Oui, M. le
Président. Alors, regardez, M. le Président, là, on est évidemment dans un
contexte de sous-amendement. Nous sommes partis de l'amendement du président du
Conseil du trésor, il était sémantiquement difficile de reconstruire les
phrases pour qu'on garde quelque chose du squelette... pas du squelette, mais
d'original, là, original dans le sens de l'origine. Alors, M. le Président, on
a proposé de le remplacer, tout simplement, mais de ne pas en changer l'esprit
et de garder notre esprit à nous. Alors, je le lis :
Remplacer l'alinéa proposé par
l'amendement présenté à l'article 5 de la Loi sur le Centre d'acquisitions
gouvernementales dont l'édiction est proposée par l'article 1 du projet de
loi par ce qui suit :
«Pour l'application du paragraphe 4°
du premier alinéa, le centre doit, pour chaque procédure d'appels d'offres,
consulter les organismes mandataires ou toute autre personne ou toute autre
entité dont il juge l'expertise nécessaire, y compris un expert externe, à
chaque étape du processus, notamment, à la rédaction du devis, à l'évaluation
opérationnelle du produit ou du service et à l'adjudication.»
Clairement, M. le Président, ce que ça
dit, là, ça dit qu'aux étapes clés, le mandataire est là, est consulté, puis
s'il faut aller en voir un autre, expert, ils peuvent le faire. Mais au moins,
à chaque étape, le donneur d'ouvrage, le mandataire, est partie prenante, c'est
une obligation. Ce n'est pas une mise à contribution, là, c'est une obligation
de participation, d'une consultation formelle du mandataire. On peut changer
ça, mais c'est ça qui est recherché et qui est en cohérence avec tout ce que je
dis depuis ce matin à 10 heures.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, merci beaucoup, M. le député. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Le président du
Conseil du trésor ne souhaiterait pas réagir?
M. Dubé : Oui, bien, je vais
réagir, si vous voulez réagir tout de suite, je n'ai pas de problème, je vais
faire une réaction sur le sous-amendement, c'est certain.
M. Barrette : Bien, on va
prendre la réaction en premier.
M. Marissal : Oui, puisqu'il y
a eu une question.
M. Dubé : Bien, moi, par
politesse, je peux y aller avec vous, si le président... non, non, mais je
laisse le...
Des voix
: ...
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît, s'il vous plaît. Il n'y a qu'un seul président, du moins, pour le
moment.
M. Barrette : Vous êtes
unique, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
ne sais pas si je suis unique, ou en tout cas... Mais, ceci étant dit, M. le
ministre, il n'y avait pas de commentaire? Oui? Je vous en prie.
M. Dubé : Bien oui,
certainement, que je peux faire un commentaire, mais je croyais que vous
l'aviez fait au député de Rosemont avant, je n'ai pas de...
Le Président (M. Simard) : Je
pense que vous vouliez parler, M. le député.
M. Marissal : Je suggère de ne
pas briser l'échange qui avait cours, je pourrai suivre après.
Le Président (M. Simard) :
Superbe. Merci beaucoup pour cette... Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Dubé : Alors, bon, bien,
j'apprécie le sous-amendement parce que je vois bien que le député travaille
dans l'objectif de faire avancer les choses et je n'ai aucun doute là-dessus.
Alors, je vais revenir sur le commentaire parce que l'amendement proposé, selon
moi...
M. Barrette : L'amendement ou
le sous-amendement?
M. Dubé :...le sous... bien...
commencer par l'amendement que nous avons suggéré, auquel vous voulez faire le
sous-amendement. J'ai bien expliqué tout à l'heure, et c'est pour ça que j'ai,
à un moment donné, j'ai dit : Je n'ai pas d'autres arguments. Il faut
trouver l'équilibre avec l'agilité qu'on veut que cet organisme-là ait. Je suis
très clair et je ne crois pas que c'est l'objectif du député de La Pinière et
de l'opposition — parce que je regarde les autres députés qui sont
ici — de créer un monstre administratif qui n'atteindrait pas nos
objectifs. Et là où on s'en va avec la suggestion du député, pour être très
clair, on va perdre énormément d'agilité pour être capable de bien fonctionner.
Alors, il y a une question d'agilité, il y a une question fonctionnelle.
Et je répèterais, juste pour être certain
des arguments que j'avais faits tout à l'heure, M. le Président, qu'on est en
train d'essayer de mettre des mots qui sont déjà dans le texte du projet de loi,
et je m'explique, lorsqu'on lit le début de l'article 5 — et je
regarde mes autres collègues, là, incluant le député de La Pinière — il
faut bien se rappeler que l'introduction de l'article 5 dit bien :
«Le centre doit», hein, on est dans le...
M. Dubé : ...des mots qui sont déjà
dans le texte du projet de loi. Et je m'explique. Lorsqu'on lit le début de
l'article 5, et je regarde mes autres collègues, là, incluant le député de
La Pinière, il faut bien se rappeler que l'introduction de l'article 5 dit
bien : Le centre doit, hein? On est dans le devoir, on n'est pas dans le
pouvoir, on n'est pas dans le «peut», mais on est dans le «doit». Est-ce que tout
le monde voit bien ça? Alors quand on dit : Le centre doit plus
particulièrement, on allait à l'article 4 qui disait : mettre à
contribution, mais ce n'est pas une possibilité. Il y a un devoir pour le
centre d'aller mettre les gens à contribution. Je veux juste replacer les
choses en perspective.
Maintenant, lorsque je dis qu'il est important
de faire la consultation, on l'a fait par l'amendement qu'on a discuté tout à
l'heure. On a dit qu'on allait préciser encore une fois, dans l'article 7,
que la définition des besoins allait se faire avec les mandataires. Et là,
lorsque je lis, puis là, je... Juste, M. le Président, juste clarifier les
faits, pour l'application du paragraphe 4 du premier... Le centre... Là,
je lis le sous-amendement. Pour chaque procédure d'appels d'offres, pour chaque
procédure d'appels d'offres, consulter les organismes mandataires ou toute
personne ou toute entité...
Il y a combien d'organismes mandataires? Il
y a plus que 500 organismes mandataires. Il y a plus que 500 organismes,
alors quand j'entends le sous-amendement, on est en train de dire que pour — et
je continue de lire — ou toute personne ou toute entité dont il juge
l'expertise... y compris un expert à l'externe — ce qui était, ce
qu'on avait... — à chaque étape du processus, notamment, à la
rédaction du devis, à l'évaluation opérationnelle du produit ou du service et
à... Alors, on pourrait se retrouver, si je lis bien ce qui est là, dans un
processus complètement dysfonctionnel où il faudrait consulter pour un regroupement
d'achats du papier à photocopie, être dans l'obligation de contacter
500 organismes à chacune des étapes qui sont décrites là.
Alors, je veux bien être conscient, là,
qu'on peut trouver des solutions puis avancer, mais je crois qu'avec ce que nous
avons dit tout à l'heure dans l'amendement, il était très clair qu'on pouvait
clarifier certaines choses, dont les besoins des utilisateurs, mais là, ce
qu'on est en train de nous suggérer, c'est complètement dysfonctionnel. Ça
dénature l'objectif du centre, puis moi, je suis prêt à en discuter avec
plaisir.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, merci beaucoup, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : Ne boudons pas
notre plaisir. Parce que là, le président du Conseil du trésor, il vient de
nous montrer, disons, qu'il a une connaissance à parfaire de comment ça
fonctionne dans le réseau. Parce qu'actuellement, là, lorsqu'on achète un
équipement quelconque, là, alors M. le Président, au Québec, là, dans les
institutions, on en a des centaines. Il y a 75 hôpitaux à proprement
parler, et on a des centaines d'endroits où des services de même nature peuvent
se donner. Pas tous les services, mais on parle de centaines. Qu'est-ce qu'on
fait, aujourd'hui, M. le Président? On fait signer à tout le monde, puisque
tout le monde accepte ça, un petit bout de papier qui dit : Nous, mettons,
les 500, là, notre expert, ça va être quelqu'un de telle institution, puis on
se fie à lui. On fait ça à tous les appels d'offres. Alors, le chaos, ou je ne
sais pas trop quoi, là, auquel fait référence le ministre, là, on a déjà pallié
à ça, ça fait 20 ans qu'on a pallié à ça. Tous les hôpitaux font ça, signent un
petit papier, là : O.K., pour l'achat de tel équipement, là, ça va être
cette gang-là qui va nous représenter. Puis tout le monde est content de ça,
puis il n'y a jamais eu de contestation ni de baboune.
M. Dubé : Avec la loi
actuelle.
M. Barrette : Avec la loi
actuelle. Et la loi...
M. Dubé : ...
M. Barrette : Et, M. le Président,
je vois bien où le ministre veut aller...
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! On va s'adresser à la présidence. M. le
député de La Pinière.
M. Barrette : Et j'y suis déjà
allé, M. le Président, j'ai dit que la loi actuelle, elle était celle qui a été
reprise et permettait ce qui se faisait avant, mais ne garantit pas ce que je
souhaite. Alors, à l'argument que le ministre vient de dire, là, bien, c'est
assez, la méconnaissance du système... on fait déjà face à ça. Alors, on fait
déjà face à ça, et tout le monde se donne un représentant. Et ça va plus loin
que ça, c'est pire que ça, on nomme par sujet un individu, des fois deux, puis
tout le monde est content avec ça, des fois trois, et ça fonctionne. Ça fonctionne.
Et ça donne les résultats que le ministre lui-même vante. Alors là, peut-être
que, là, je vais lui laisser voir s'il a quelque chose à me dire là-dessus.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Dubé : Non, il va être
déçu, mais je n'ai aucun commentaire à ajouter à ce que j'ai dit...
• (16 h 50) •
M. Barrette : Bien, M. le
Président, c'est normal qu'il n'ait aucun commentaire, le ministre parle quand
il pense gagner l'argument. Là, je veux bien qu'il ne veuille pas perdre, ce
n'est pas une question de gagner ou de perdre, c'est une question d'améliorer
un projet de loi dont on reconnaît de part et d'autre la finalité et de faire
en sorte que ce soit bien fait. Et ce que je souhaite, ce n'est pas amender
pour amender, c'est pour garantir qu'au bout de la ligne...
M. Barrette : Là, je veux
bien, qu'ils ne veulent pas perdre. Ce n'est pas une question de gagner ou de
perdre, c'est une question d'améliorer un projet de loi dont on reconnaît de
part et d'autre la finalité et de faire en sorte que ce soit bien fait. Et ce
que je souhaite, ce n'est pas amender pour amender, c'est pour garantir qu'au
bout de la ligne il n'y aura pas de trous entre les planches qui vont faire en
sorte qu'on va prendre des mauvaises décisions, comme ça s'est fait dans le
passé.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de La Pinière. Nous avions préalablement convenu que
le député de Rosemont pourrait prendre la parole. M. le député.
M. Marissal : Oui. Merci.
Vous pardonnerez, je présume et j'espère, M. le Président, le léger décalage
parfois dans le suivi. On papillonne d'un projet de loi à l'autre, on parle de
choses très sérieuses et complexes, et je voulais m'assurer de bien comprendre.
Je pense que ça y est. Puis on va participer aussi à l'étude du projet de loi.
C'est drôle parce que ce matin, dans le
train... puis là coupez-moi pas tout de suite, M. le Président, s'il vous
plaît, j'y arrive très vite, au point principal.
Le Président (M. Simard) :
Prenez votre temps, M. le député.
M. Marissal : Il y avait
quelqu'un en arrière de moi qui parlait très fort sur son téléphone cellulaire,
puis c'était visiblement un acheteur de systèmes informatiques. J'espère
d'ailleurs qu'il ne travaille pas pour le gouvernement parce qu'il parlait
vraiment fort, puis tout le monde pouvait comprendre très bien de quoi il
s'agissait. Mais essentiellement cet homme, qui était dans tous ses états,
s'est engueulé avec quelqu'un à l'autre bout du fil de Drummondville jusqu'à
Sainte-Foy parce qu'il y avait eu un appel d'offres super mal foutu à cause
d'un devis qui n'avait pas de bon sens, puis là il fallait tout recommencer,
puis le client n'était pas content.
Et à les entendre... et à l'entendre
parler de «megabytes» et autres, je n'y comprenais pas grand-chose sauf que, de
toute évidence, il y a quelque chose qui n'avait vraiment pas marché dans le
contrat, la façon dont ça avait été fait, puis ça... C'est drôle parce que je
souriais tout à l'heure en entendant le député de La Pinière qui
disait : Un devis c'est important, puis il faut bien... surtout dans des
domaines comme ceux-là.
Alors, j'imagine que ça ne finit pas
toujours en engueulade dans le train, là, mais c'est vrai que, si on... Et en
particulier en informatique au gouvernement du Québec, on n'a pas une fiche et
un bulletin superreluisant tout le temps, je pense que le président du Conseil
du trésor est d'accord avec moi.
Alors, moi, je veux bien, les bretelles
puis la ceinture, puis c'est peut-être un «fashion» faux pas, selon certains,
là, mais, dans le cas d'achats du gouvernement, ça fait aussi un garde-fou
supplémentaire à la règle parfois aveugle du plus bas soumissionnaire, qui
partait d'une bonne intention, là, je pense, ça part d'une bonne intention de
dépenser le moins possible d'argent public, mais des fois ça donne des
résultats qui ne sont pas vraiment souhaités.
Alors, j'ai envie de poser la question au
président du Conseil du trésor, d'autant qu'il a dit tout à l'heure que ça se
trouve ailleurs au projet de loi, ce que le député de La Pinière recherche.
Alors, ça se trouve où? Et puis pourquoi ne pas aller dans ce sens d'une plus
grande... de balises et d'un cadre un peu plus rigide avec consultation?
Puis, en tout respect, l'exemple du
papier, c'est un peu caricatural. Acheter du papier, ce n'est pas comme acheter
un appareil de haute précision ou des logiciels dont les recteurs nous ont
parlé. L'achat de papier, ce n'est pas «rocket science», là, pour rester dans
l'esprit de l'hommage à David Saint-Jacques, ce n'est quand même pas si complexe
que ça, là.
Alors, ce n'est pas vrai qu'à chaque fois
il va y avoir un comité de 20 personnes qui va se rencontrer pour faire
des achats. Mais, dans des cas très particuliers, qui nous ont été nommés, les
recteurs, les cégeps, et autre... Je ne veux pas engager la discussion
par-dessus le président, mais je vais... j'y reviendrai. Je vous laisse... Je
vais laisser le président du Conseil du trésor répondre.
M. Dubé : Bien... M. le
Président, si vous me permettez, puis j'apprécie la question du député de
Rosemont, c'est exactement ça, mon point. Il faut trouver le compromis correct
pour que cette société-là puisse être agile puis puisse ne pas avoir comme
obligation, lorsque ce n'est pas nécessaire dans des achats — faire
attention au mot — «de commodité», mais on pourrait illustrer le
propos... de ne pas être obligé de mettre à toutes les fois 20 personnes
qui représentent l'ensemble des gens qui vont avoir leur mot à dire sur des
choses qui sont des produits de commodité.
Et c'est pour cela que nous avons mis dans
notre amendement, que nous avons suggéré... on discutera plus tard, si vous
voulez, mais, dans notre amendement, où nous avons ajouté qu'il «doit»
consulter. Donc, le «doit» est là concernant les produits de spécialité.
Alors, c'est pour ça que nous avons dit ce
matin... nous avons clairement montré, démontré, par l'ajout de l'amendement
sur l'article 5, par le principe que nous allons discuter lorsque nous
nous rendrons à l'article 7, que les besoins sont identifiés par les gens.
Et mon troisième point, que l'essentiel,
l'objet de la loi, de l'article 5, demande de dire qu'il doit
particulièrement, il «doit» mettre à contribution les groupes. Alors, nous,
notre objectif, c'est... et je le répète parce que votre question est très pertinente.
Je crois qu'avec les amendements que nous avons suggérés, on garde cette
flexibilité-là tout en respectant...
M. Dubé : ...de l'article 5
demande de dire qu'il doit particulièrement... il doit mettre à contribution
les groupes.
Alors, nous, notre objectif, c'est... Et
je le répète parce que votre question est très pertinente. Je crois qu'avec les
amendements que nous avons suggérés on garde cette flexibilité-là tout en
respectant la principale demande que nous avons entendue en consultation particulière,
c'est que les usagers puissent s'assurer qu'on répond à leurs besoins. Alors,
il faut trouver cet équilibre-là. Moi, je pense qu'on est allés plus loin que
la loi que l'on a dans la santé aujourd'hui puis je pense que cet équilibre-là,
il est retenu, et c'est pour ça que j'ai cette position-là, M. le député.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, bien, ce
que j'allais dire tout à l'heure, parce qu'on avait entamé un échange des
coordonnées, bien, pas un échange de coups de feu dont parlait le député de
La Pinière tout à l'heure, mais un échange, et je voulais juste ne pas
passer par-dessus le président pour que ce soit moins confus, notamment dans la
rédaction, là. Je comprends de cet amendement... Puis je ne parlerai pas pour
le député de La Pinière, qui fait très bien ça tout seul, et je ne lui
mettrai pas des mots dans la bouche. Mais de ce que je comprends de cet
amendement, c'est que nous devons nous assurer, avec les personnes concernées,
là, notamment les donneurs d'ouvrage... et nous devons nous assurer qu'avant de
lancer un appel d'offres il soit bien rédigé, qu'on cherche exactement ce qu'on
veut, qu'on trouve exactement ce qu'on veut. Et, je répète, je pense que pour
les crayons HB, ça va aller, là, ça va se faire assez vite. Ça devrait, en tout
cas, là. Ne complexifions pas les choses. J'ai tendance à faire confiance à la
nature humaine, là.
Alors, je pense que c'est ça que
l'amendement veut dire, c'est de s'assurer que nous ayons les consultations
avant, plutôt que les critiques après.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Ou même le
fiasco après.
M.
Dubé : Si je peux répondre, si vous me permettez, M. le député, pour
préciser, c'est ce que l'amendement fait, ce que le sous-amendement dont on
parle complique de façon non nécessaire. Puis je m'explique. Alors, le besoin,
l'obligation de consulter, à chacune des étapes, plus de 500 organismes, que ce
soit pour acheter des crayons HB... C'est ça que le sous-amendement dit.
M.
Marissal : Non.
M.
Dubé : Moi, je le lis comme ça. Puis je vais prendre beaucoup
d'attention à s'assurer qu'on ne dénature pas le projet de loi. Et c'est pour
ça que je redis ce que je vous ai dit tout à l'heure, juste pour être certain,
que l'amendement que nous avons proposé ce matin, qui vient dire à l'article
5 : voici ce qu'on suggère pour les cas notamment de produits spécialités,
il y a une obligation. Il y a un «doit» qui vient compléter déjà le début de
l'article 5, là. Je ne veux pas me répéter, mais... Alors donc, pour avoir un
fonctionnement que je pense efficace, tout le monde se retrouve dans la
définition des besoins au niveau de l'article 5, tel qu'amendé, sans aucun
besoin du sous-amendement, se retrouve avec l'article 7, dans les
sous-amendements puis au fur et à mesure qu'on pourra continuer lorsqu'on va
plus loin. Mais moi, j'étais très, très à l'aise, tout à l'heure, de... Et
c'est pour ça que j'ai dit que je n'avais pas d'autre argument parce qu'on
revient à complexifier l'article 5 sans raison nécessaire.
Le Président
(M. Simard) : Merci beaucoup, M. le ministre.
M.
Marissal : C'est bon pour moi.
Le Président
(M. Simard) : M. le député de Rosemont, ça va? M. le député de
René-Lévesque.
M.
Ouellet : Oui. Sans rétropédaler, juste pour que je comprenne bien, M.
le président du Conseil du trésor, quelle est, pour vous, la différence entre
mettre à contribution et consulter? Je vais partir de là. Quelle est la
différence pour vous, mais pour le gouvernement, mettre à contribution et
consulter?
Le Président
(M. Simard) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M.
Dubé : Ce qu'il faut faire attention... Puis je pense que...
J'apprécie votre question parce que tout à l'heure, lorsque je disais... Il faut
relire le début de l'article 5, O.K. Donc, alors, si je me retrouve avec...
Puis j'espère que nos légistes me diront que je ne suis pas dans le tort, là,
mais pour moi, ma compréhension est claire, c'est que le début de l'article 5
fait déjà état d'une obligation en disant «doit». Alors, si on s'en va dans
l'article 4 puis on mettrait... on décidait, par exemple, de changer «mettre à
contribution» pour «consulter», là, je me retrouve dans une obligation de
consulter pour toutes les étapes. On reviendrait finalement à l'équivalent de
ce qui est proposé dans le sous-amendement.
• (17 heures) •
Alors, je
répète, il faut que vous compreniez la différence. Donc, si j'ai «doit» en
haut, au début, puis je m'en vais dans l'article 4, puis je mets... j'enlève «mettre
à contribution», puis je le répète, ce qui est déjà dans la loi en ce moment,
puis qu'on a décidé de...
17 h (version non révisée)
M. Dubé : ...toutes les étapes,
on reviendrait finalement à l'équivalent de ce qui est proposé dans le sous-amendement.
Alors je répète, il faut que vous compreniez la différence, donc : Si j'ai
«doit» en haut, au début, puis je m'en vais dans l'article 4, puis je
mets... j'enlève «mettre à contribution», puis je le répète, ce qui est déjà
dans la loi en ce moment, puis qu'on a décidé de bonifier par l'amendement qui
précède le sous-amendement, bien, je ne vois pas du tout la nécessité de
changer le «mettre à contribution» dans un sens où on a l'obligation de le
faire et on a précisé qu'on devait le faire par l'amendement que nous avons dit
tout à l'heure. Alors, c'est là que je vois qu'il y a une complexification de
la loi qui nous rend moins agiles pour les raisons que j'ai expliquées tout à
l'heure. Je ne sais pas si ça répond à votre question.
Alors, ce n'est pas le... par manque
d'ouverture à utiliser le mot «consulter», mais je crois que nous allons
consulter, dans les deux cas que nous avons mentionnés, avec l'amendement que
nous avons proposé.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. M. le député.
M. Ouellet : Ça répond en
partie. L'amendement vient ajouter une possibilité de consulter si vous le
décidez ou une obligation de consulter si on touche des besoins particuliers.
Mais si je reviens à l'article 4 : «doit mettre à contribution». Il y
a un «doit». Cette contribution-là, là... je vous entends, depuis tantôt, vous
nous dites : Il faut faire attention, il ne faudrait pas mettre des
crayons là-dedans, puis du papier. Puis je suis bien d'accord avec vous. Mais
«Le Centre doit plus particulièrement : ...4° mettre à contribution...»,
c'est quoi «mettre à contribution» par rapport à «consulter»? J'aimerais juste
que vous m'expliquiez ça parce que mon raisonnement va suivre ensuite sur cette
clarté de texte là.
M. Dubé : Écoutez, si on est
dans ça, puis je respecte votre doit... votre droit, pardon, et non votre doit,
on peut, on l'a fait l'autre jour, puis je n'ai pas de problème, on peut peut-être
demander à notre légiste de rentrer dans le fameux dictionnaire, si vous
voulez. Mais je pense que les gens comprennent bien que... puis je vais laisser
peut-être à Mme Bacon vous donner la... Vous étiez là, la dernière fois,
lorsqu'on a eu la chance de...
M. Ouellet : Il y a un bout
que j'étais là mais il y a un bout que j'ai fait à distance.
M. Dubé : Non, non, mais mon
point était... Je pense que vous suivez bien les débats, je ne voudrais pas
qu'on rentre dans le dictionnaire, mais si c'est votre objectif, mais... Je
pense que de mettre à contribution, puis Mme Bacon peut-être si on lui donne la
permission d'intervenir, moi, je comprenais et je l'explique que, dans le code
de la loi telle qu'elle est, par exemple, au niveau du ministère de la Santé où
les GACEQ fonctionnaient très bien, mais il fallait, selon la demande du député
de La Pinière, de s'assurer qu'il y avait, dans certains cas, une
obligation. Et je pense qu'on y répond à ce moment-là.
Alors donc, la consultation vient, dans
certains cas, pour s'assurer que les besoins, dans des cas particuliers,
peuvent être faits. Alors, je ne ferais pas une si grande différence entre
mettre à contribution mais à consulter, mais plus dans l'obligation de le faire
dans certains cas. Mais si ça ne répond pas à votre question, on peut peut-être
donner la chance à Me Bacon de commenter là-dessus.
Le Président
(M. Simard) : Oui. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : ...le
consentement, parce qu'on demande le consentement. Je vais souligner à grand
trait que j'ai demandé, il y a quelques minutes, le même consentement avec le
même phrasé de la question, et le président du Conseil du trésor a refusé. Je
trouve ça un petit peu étonnant mais je consens.
Le Président
(M. Simard) : Le ministre est...
M. Dubé : ...député de La Pinière
qu'on n'était pas sur le même amendement.
M. Barrette : Non, on était
sur la même demande, M. le Président. J'ai demandé le consentement pour que
Me Bacon s'exprime sur la définition de ce qu'est la mise à contribution,
le président du Conseil du trésor a refusé de donner le consentement, et là il
le donne. Je le souligne pour que ça soit dans nos archives. Apparemment, il y
a un traitement différent dépendamment de la formation politique qui pose la
question.
Le Président
(M. Simard) : Bien. Alors, madame... est-ce qu'il y a
consentement pour que Mme Bacon puisse intervenir?
Une voix
: Bien sûr.
Le Président
(M. Simard) : Bien. Mme Bacon, à vous la parole.
Mme Bacon (Nathalie) :
Bonjour, M. le Président. Nathalie Bacon, Secrétariat du Conseil du trésor. M.
le ministre a raison lorsqu'il cite l'article 5 en précisant que le
préambule précise :«le Centre doit». Donc «le Centre doit», et on va au
paragraphe 4 qui dit : «mettre à contribution».
«Mettre à contribution», l'expression, là,
on peut se promener d'un dictionnaire à l'autre. J'ai déjà cité Le grand
dictionnaire terminologique, le Trésor de la langue française
informatisé, le TLFI, et là, on peut se promener dans d'autres
dictionnaires aussi, là. En gros, «mettre à contribution» pourrait donner, dans
un sens courant, action de contribuer à la réalisation de quelque chose. Donc,
le quelque chose en question, dans notre projet de loi, est un projet
d'acquisition soit d'un bien ou d'un service, donc si je mets à contribution...
Mme Bacon (Nathalie) :
...aussi, là, en gros, «mettre à contribution» pourrait donner, dans un sens
courant, action de contribuer à la réalisation de quelque chose. Donc, le quelque
chose en question, dans notre projet de loi, est un projet d'acquisition soit
d'un bien ou d'un service, donc si je mets à contribution soit un organisme, ou
un partenaire, ou un expert, je le fais participer à la réalisation d'un projet
d'acquisition gouvernementale.
Si j'utilise le mot «consulter» avec un
«doit», c'est nécessairement une obligation à chaque projet d'acquisition gouvernementale,
et donc, à chaque projet, si je dis «je dois consulter», alors à chaque projet,
je dois demander cet avis-là. Et, en plus, si le sous-amendement prévoit à
chaque étape, alors c'est vraiment l'ensemble de tous les organismes publics,
les 500 organismes, à chacune des étapes. Donc, il y a comme une connotation
plus rigide au mot «consultation», «doit consulter», alors que le mot,
l'expression «mettre à contribution» offre une souplesse et agilité, c'est-à-dire
que je peux faire une consultation plus légère, une consultation téléphonique,
je peux faire participer à trois comités sur 15 ou à deux étapes sur 10. Effectivement,
il y a... Mais, dans l'ensemble, on est toujours dans notre projet
d'acquisition, on est toujours dans l'obligation de mettre à contribution, de
faire participer à quelque chose, le quelque chose étant le projet
d'acquisition.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci, Mme Bacon. M. le député.
M. Barrette : Bien, est-ce que
mon collègue de René-Lévesque a terminé pour le moment... Alors, tu continues
ou je continue?
M. Ouellet : S'il vous plaît,
oui.
M. Barrette : Je continue?
¸
M. Ouellet : Je continue.
M. Barrette : Vas-y, vas-y.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Simard) : M.
le député de René-Lévesque, à vous la parole.
M. Ouellet : Merci. Donc là,
je comprends la différence entre mettre à contribution et consulter, et je
comprends votre réticence à mettre le «doit consulter» à l'article 4, et de
sous-amender plutôt pour une interprétation du quatrième paragraphe pour
dire : Dans certains cas, il y aurait consultation, et, dans d'autres, il
y en aurait de façon obligatoire. C'est ce que je comprends. Donc, dans le cas
de l'application de l'article 4, «le centre peut consulter les organismes et
toute personne ou toute entité dont il juge l'expertise nécessaire, y compris
un expert externe». Donc, on a fait la différence, tout à l'heure, entre des
équipements hautement spécialisés et des équipements achats communs. On faisait
référence, tout à l'heure, au papier. Je présume que vous vous donnez un
spectre plus large, à savoir que, dans certains cas, ce n'est pas spécialisé,
mais on pourrait consulter. L'interprétation que j'en fais, de l'article 4,
vous permet d'y aller sans obligation. Je comprends que l'amendement du collègue
de La Pinière vous oblige à consulter pour tous les achats, y compris les
achats de biens communs comme le papier ou les crayons, ce qui vous a amenés à
témoigner votre inconfort.
Cependant, il y a une particularité que je
trouve intéressante dans l'amendement du collègue de La Pinière, c'est
qu'il fait référence à des étapes importantes dont notamment la rédaction du
devis, l'évaluation opérationnelle et du service et à l'adjudication... l'importance
de consulter. Donc, je ne cherche pas à sous-amender, mais j'aimerais vous
entendre sur la pertinence de venir préciser dans votre amendement que de
consulter des organismes pour des besoins particuliers... Seriez-vous à l'aise
de les consulter à la rédaction, à l'évaluation du produit ou du service et
à... je vais être capable de le dire, l'adjudication? Donc, à trois étapes
différentes. Je comprends que vous ne voulez pas alourdir, mais je pense que ça
serait pertinent, dans le cas des besoins particuliers, d'être à plusieurs
endroits, cette obligation-là de consulter. Est-ce que c'est quelque chose qui
ferait du sens, à votre avis? Vous gardez l'opportunité de mettre à
contribution, l'opportunité de consulter dans une gamme un peu plus large qui
n'est pas hautement spécialisée, mais une obligation de consulter dans des
produits particuliers pour la rédaction, l'évaluation opérationnelle et
l'adjucitation.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député, d'avoir résumé de manière si bien faite votre
pensée. M. le ministre.
• (17 h 10) •
M. Dubé : Bien, écoutez, votre
demande est claire pour la deuxième partie, mais est-ce que je peux comprendre,
avant d'y réfléchir ou, en tout cas, de... Parce qu'encore une fois, lorsqu'on
veut changer des choses, je veux bien comprendre les principes directeurs que
j'expliquais tout à l'heure de fonctionnement et d'agilité, là, je pense qu'on
se comprend bien là-dessus. Est-ce que je peux pourrais penser que, s'il y avait
cette discussion-là, là... avant de vous dire oui ou non, que je voudrais
apprécier, je prendrais un peu de temps. Mais est-ce que ça veut dire que, pour
ce qui est de la partie plus commodités, donc la première partie de
l'amendement qu'on a discuté, vous seriez plus à l'aise avec cette partie-là,
et que c'est seulement dans la deuxième partie que vous demanderiez cette
précision-là? Est-ce que je comprends votre point?
M. Ouellet : Oui...
M. Dubé : …oui ou non, que je
voudrais apprécier, je prendrais un peu de temps, mais est-ce que ça veut dire
que, pour ce qui est de la partie plus commodité, donc la première partie de l'amendement
qu'on a discutée, vous seriez plus à l'aise avec cette partie-là, et que c'est seulement
dans la deuxième partie que vous demanderiez cette précision-là? Est-ce que je
comprends votre point?
Le Président (M. Simard) :
Oui, parce que je ne pense pas qu'on doit intervenir à toutes les étapes pour
consulter lorsqu'on achète du papier puis des crayons.
M. Dubé : Et surtout tous les
organismes.
Le Président (M. Simard) :
Tous les organismes, c'est ça.
M. Dubé : Alors, laissez-moi…
je vais demander, M. le Président, à bien comprendre les implications de la
demande du député puis je vais prendre quelques minutes…
M. Barrette : M. le Président,
là, il nous faut un consentement pour suspendre.
Le Président (M. Simard) :
Non, non, non.
M. Barrette : Non.
Le Président (M. Simard) :
Non, non, non.
M. Barrette : O.K. D'abord. M.
le Président, apparemment, vous avez le pouvoir absolu ici, exercez votre
pouvoir donc.
Le Président (M. Simard) : Ça
me fait penser… Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 11)
(Reprise à 17 h 23)
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Donc, au moment de suspendre nos travaux, le ministre
souhaitait réfléchir, avec donc son entourage, au sujet des discussions qu'il
avait entreprises avec le député de René-Lévesque. Alors, M. le ministre, à
vous la parole.
M. Dubé : Très bien. M. le
Président, merci de nous piloter à travers cette discussion-là qui est très intéressante.
Puis je voulais me donner le temps de réflexion à la discussion qu'on avait
avec le député de René-Lévesque qui posait une très bonne question, mais je
sais qu'on est en train de discuter le sous-amendement, mais mon propos, et je
pense que le député l'a très bien compris, on avait… dans l'amendement que nous
avons proposé, il y avait un endroit où on avait la consultation et l'autre qui
avait une obligation, il pouvait consulter… Et je crois que dans, et je suis
assez ferme là-dessus après avoir discuté avec mes collègues ici, que dans le
deuxième cas, où il y a des besoins particuliers, bien, ce qu'on me disait
était de bien lire, de bien comprendre, puis je le relis, là, juste pour être
certain, M. le député : «Il doit toutefois consulter de tels organismes
pour s'assurer qu'il répond adéquatement à leurs besoins.» Et dans le mot «adéquatement»,
et c'est là, moi, là, que j'ai une inquiétude par rapport à votre question,
bien que je comprends l'intention, si vous me permettez, je comprends bien
votre intention, c'est que là on est dans une loi ou dans un projet de loi où
on n'est jamais rentré dans la mécanique…
M. Dubé : …dans le mot
adéquatement, et c'est là, moi, qui me… que j'ai une inquiétude par rapport à
votre question, bien que je comprends l'intention, hein, si vous me permettez,
je comprends bien votre intention. C'est que là, on est dans une loi ou dans un
projet de loi où on n'est jamais rentrés dans la mécanique d'un processus
d'appel d'offres. Et là, moi, mon inquiétude, c'est qu'on est train de… puis je
l'ai dit, là, l'objectif de ce projet de loi là, c'est de mettre un organisme
en place qui va avoir comme objectif d'avoir… de regrouper des achats, puis
tout ça. Et là on est en train de rentrer dans la mécanique administrative des
meilleures pratiques… comment se fait les achats. Je pense qu'on est à un autre
endroit.
Moi, là, suite à votre bonne question,
puis c'est pour ça qu'on a pris du temps pour y réfléchir, je vais demander à
mes gens, puis on pourra continuer de vous écouter sur le sous-amendement, mais
ce que je serais prêt à faire, c'est d'accélérer le principe, parce qu'on avait
bien dit qu'on avait préparé plusieurs amendements. On en a déjà donné deux,
donc l'article 5, que nous sommes en train de débattre, l'article 7,
pour la définition des besoins. J'en rajouterais un, que je vais demander à mes
collègues de travailler, là, pendant qu'on a nos discussions, puis il porterait
sur l'article 25 ou…
Une voix
: …
M. Dubé : 27, qui est le
comité de vérification. Puis je pense que je pourrais réponse à votre demande.
Bien, encore une fois, je ne vous demande pas de dire oui ou non, mais je veux
juste vous dire que je suis très sensible à votre point, tout en restant
fonctionnel et agile… de rajouter une demande au comité de vérification, c'est
de s'assurer que la consultation est faite adéquatement. Et là ça devient, si
vous me permettez… on ne rentre pas dans la procédure mécanique de l'écrire
dans la loi au niveau de la procédure à chaque fois, mais on y va avec
l'assurance que le comité de vérification, dont on définira plus tard les
tâches, parce qu'il y en avait qui étaient à élaborer, mais celle-là, on
pourrait l'ajouter lorsqu'on sera rendus là, mais avec ce principe-là.
Alors, ce que je vous demanderais de...
parce que j'ai été très, très sensible à votre demande puis je me suis assuré
que je ne vais pas dénaturer le projet, de le compliquer, d'arriver avec des
méthodes ou avec des pratiques qu'on viendrait définir ici alors que ce n'est
pas l'endroit pour les définir selon moi. Et quand on... avec la terminologie,
que ça répond adéquatement, il pourrait y avoir une vérification... là, j'ai un
pléonasme, là, une vérification par le comité de vérification, mais une assurance
qui serait donnée par le comité de vérification que les processus sont suivis
et que les besoins des utilisateurs sont répondus.
Alors, je vous laisse à réfléchir à ça.
Parce que je respecte ce que vous me demandez, M. le Président, c'est qu'on
discute le sous-amendement. Mais je voulais juste préciser que, lorsqu'on
viendra à l'amendement lui-même, il y aurait cette ouverture-là, puis je pense
que d'ici là, on aura été capable de soumettre une suggestion de, un peu comme
on l'a fait pour l'article 7 à l'avance, on ferait la même chose pour
l'article 27.
M. Ouellet : Est-ce que ça viendrait
prochainement, subséquemment, ou... Je comprends bien ce que vous me dites...
M. Dubé : Bien, je pense qu'on
pourrait le faire assez rapidement parce que, comme je dis, nous, on avait
prévu, encore une fois, d'avoir un amendement au niveau du comité de vérification,
parce que, rappelez-vous des consultations populaires qu'on a eues, il y a eu
des questions sur le comité de vérification — je regarde le député de
Rosemont — on avait été sensibles à ça puis on a dit : On a des
précisions à faire quant au rôle du comité de vérification, à qui il se
rapporte, des... On est prêts à avoir ces discussions-là. Donc, pour vous dire,
j'ai demandé, tout à l'heure, en disant : Comment on peut être sûrs que ça
répond adéquatement aux besoins des particuliers sans avoir l'obligation
d'aller dans les 500 organismes pour des choses de commodités? Je pense qu'on
peut trouver le compromis avec ça, mais on va vous l'écrire puis on pourra le
montrer dans la soirée, ce soir... dans la soirée. Ce soir, plus tard. On va
dire ça comme ça.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, j'entends que ce sera plus tard parce que... Parfait. Parce qu'il
y avait deux cas de figure, on aurait pu suspendre, avec le consentement de
tous, les discussions sur le sous-amendement, ou encore... pour discuter immédiatement
de votre point, ou encore procéder, faire un retrait, tout simplement, du sous-amendement
aussi, par ailleurs, toujours avec le consentement. Puis la troisième voie,
c'était tout simplement d'épuiser le débat sur le présent sous-amendement et
puis de poursuivre plus tard.
M. Dubé : ...ça fait que je
vais laisser le choix au député...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Très bien. Mais, comme je vous disais, il y a trois cas de figure qu'on pourrait
emprunter, c'est... Moi, je suis un peu... Alors, on continue sur le sous-amendement,
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bien, à moins
que le...
Le Président (M. Simard) :
Oui. M. le député de René-Lévesque. Excusez-moi, cher collègue, je ne vous
avais pas vu. Excusez-moi.
• (17 h 30) •
M. Ouellet : J'ai eu des
enfants… tu sais, on a tous des cubes, on les remet tous dedans, là… on se
remet tous…
17 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Simard) :
…pourrait emprunter, ce… Moi, je suis un peu… Alors, on continue sur le sous-amendement.
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bien, à moins
que le…
Le Président (M. Simard) :
Oui. M. le député de René-Lévesque. Excusez-moi, cher collègue, je ne vous
avais pas vu. Excusez-moi.
M. Ouellet : J'ai eu des
enfants… tu sais, on a tous des cubes, on les remet tous dedans, là… on se
remet tous… plus petit au plus grand, là, je vais les remettre dedans. Donc, ce
que j'ai entendu, c'est qu'il devrait y avoir un amendement qui nous serait
soumis, qui pourrait venir préciser l'interrogation que j'avais sur la
nécessité de s'assurer, dans le processus, que les gens sont consultés à plus
d'une étape, pour s'assurer que les besoins ont été entendus, dans les devis,
dans les évaluations, jusqu'à l'adjudication. C'est ce que j'ai compris.
Donc… ce soir, donc, je suis d'accord pour
qu'on continue le débat sur le sous-amendement du collègue de La Pinière,
parce que j'ai aussi, et ma prétention… la discussion que j'avais tout à
l'heure, c'était que, nous, ce qu'on veut dans le fond, là, c'est que dans les
cas des besoins particuliers, on veut qu'ils soient identifiés par les gens du
milieu. Et l'article 7 vient préciser que ça vient du milieu. Notre prétention,
c'est que, si ça vient du milieu, il faut que, dans la rédaction de l'appel
d'offres, il faut qu'ils puissent être consultés. Et là, la précision de
l'amendement en question vient nous dire qu'il doit toutefois être consulté
pour s'assurer qu'il répond à leurs besoins particuliers.
La véritable interrogation, là,
c'est : Qui demande la consultation? Est-ce que ce sont les organismes qui
vont dire : Ça, pour nous, c'est particulier, ou c'est le Conseil du
trésor qui va dire : Une fois que je vous ai entendus, ça, moi, je juge
que c'est particulier, ça je ne juge pas que c'est particulier? Qui fera ces
arbitrages-là? C'est ça que je veux qu'on essaie un peu d'éclaircir dans la
discussion.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député. M. le président du Conseil du trésor.
Une voix
: …
M. Dubé : Bien non, mais je
peux vous laisser, là… je n'ai aucun problème, là, si vous… à moins qu'il y ait
une objection, je pense qu'il peut y avoir…. Puis je compléterai au besoin si…
Le Président (M. Simard) :
Est-ce qu'il y aurait consentement pour que Mme Arav puisse… Très bien. Mme
Arav.
Mme Arav (Carole) : Merci.
Bien, en fait, ce n'est pas le Conseil du trésor, hein, c'est bien le centre
d'acquisitions, dont… qu'on est en train de créer. Donc, c'est le centre
d'acquisitions qui va consulter. Puis les besoins particuliers, c'est les
besoins particuliers des partenaires, des usagers, des organismes. C'est pour
ça qu'on… quand on revient à l'article 5.4, lorsqu'on disait : «c'est
[établir et] mettre à contribution les organismes[,] les autres
partenaires — parce qu'on veut viser aussi les usagers, pas seulement
les organismes publics — qui possèdent les connaissances requises à
la réalisation de projets d'acquisition gouvernementale». Donc, on ne parle pas
de… exclusivement une étape. On parle vraiment du projet d'acquisition
gouvernementale qui est déjà là. Donc, c'est vraiment, ensemble, les
partenaires, les utilisateurs, les organismes publics qui vont déterminer si
c'est un besoin particulier ou si c'est vraiment un besoin de commodité
courante, là… quand on parlait du crayon HB.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui.
L'amendement de 7 vient dire que, dans le plan d'acquisitions gouvernementales,
ce sont les organismes publics qui vont déterminer… qui tient compte des
besoins, pardon, des organismes publics déterminés et communiqués par chacun
d'eux. Mais là, on ne fait pas de distinction entre besoins particuliers ou de
commodité. Là, peut-être que je comprends mal, là, mais…
Mme Arav (Carole) : Dans la
définition du besoin, c'est tous les besoins. Le centre d'acquisitions, même
pour les besoins de commodité, ne décidera pas qu'un organisme public a besoin
de crayons HB, ou a besoin de papier à lettres, ou a besoin d'un produit
particulier. Donc, lorsqu'on est dans la définition du besoin, c'est vraiment
l'organisme public qui détermine ses besoins, que ses besoins soient de
commodité ou que ses besoins soient particuliers.
M. Ouellet : O.K. Donc, les organismes
publics vont déterminer ce dont ils ont besoin… devraient vous indiquer les
besoins qui sont de commodité et ils vont vous indiquer assurément ceux qui
sont des besoins particuliers. Ça, on est d'accord là-dessus. Donc, le CAG est
saisi de ça et, si un groupe ou un organisme indique que ce besoin-là ou ce
service-là, il est particulier, le CAG ne remettra pas ça en question en
disant : Non, non, non, ça, je t'entends, mais ce n'est pas particulier, parce
que, quand je regarde ailleurs, dans d'autres commissions scolaires ou dans
d'autres centres hospitaliers, ils ne pensent pas la même affaire que vous.
Mme Arav (Carole) : Bien, en
fait, le CAG, il va avoir des comités d'utilisateurs qui vont regarder ça. Ça
ne sera pas nécessairement un seul organisme particulier qui va déterminer qu'est-ce
qu'un produit particulier ou pas, là. Ils vont avoir une discussion parmi les
utilisateurs de ces produits-là, qui vont faire…
Mme Arav (Carole) : ...bien, en
fait, le CAG, il va avoir des comités d'utilisateurs qui vont regarder ça. Ça
ne sera pas nécessairement un seul organisme particulier qui va déterminer qu'est-ce
qu'un produit particulier ou pas, là. Ils vont avoir une discussion parmi les
utilisateurs de ces produits-là qui vont faire... ils vont dire : Ah! oui
mais ça, là, même si on parle d'un crayon, ce n'est pas un crayon de commodité,
c'est un crayon spécialisé parce qu'il doit avoir x fonctionnalités qui, elles,
ne sont pas Bic bleu ordinaire qui écrit mais plutôt un crayon qui a une
vocation particulière dans un secteur d'activité ou... Alors, le centre va
avoir.... va travailler... d'ailleurs comme ils le font actuellement, hein, les
regroupements d'acquisitions, en niveau de la santé, c'est vraiment notre
inspiration, ils travaillent avec les utilisateurs, ils ont des comités
d'usagers, ils ont des liens avec les directeurs généraux d'hôpitaux. Donc, il
y a des choses mais ça, c'est de l'administratif, on n'est pas dans la
constitution d'un organisme public. Donc, ils vont parler avec les utilisateurs
de produits, c'est l'objectif.
M. Ouellet : O.K.
Le Président (M. Simard) : C'est
beau? Mme Arav, c'est... Très bien. Alors, M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
avec tout le respect que je vous dois, Mme Arav, ce n'est pas ça pantoute. Ce
n'est pas ça, ce n'est vraiment pas ça. Si vous vous êtes inspirés de ça, là,
il y a un bout qui n'a pas été saisi, là. On va revenir en arrière, là. On va
revenir.... Les comités d'utilisateurs, là, en santé, là, ce sont les experts qui
sont mandatés par le groupe de ceux pour qui on va acheter qui vont aller faire
l'évaluation opérationnelle du produit et participer à la rédaction du devis.
Il n'y a pas de comité d'utilisateurs en santé qui détermine si c'est
particulier, pas particulier. Ça n'existe pas ce que vous avez dit là, ça
n'existe pas.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de La Pinière. M. le ministre.
Mme Arav (Carole) : Est-ce que
je peux répondre?
M. Barrette : Bien oui.
M. Dubé : Vous pouvez sûrement
répondre en autant qu'on garde un ton correct s'il vous plaît, M. le Président.
M. Barrette : Bien, il est
correct, là.
M. Dubé : Non, mais j'aimerais
ça que le président... le député...
M. Barrette : M. le Président,
je l'ai dit avec tout respect, je l'ai mentionné, moi, je n'accepterai pas
cette affaire-là, là.
M. Dubé : Oui, mais je
voudrais que le ton suive le respect aussi s'il vous plaît. M. le Président...
M. Barrette : Ah! M. le
Président, la même chose vaut pour le président du Conseil du trésor, là.
M. Dubé : Je m'adresse à vous,
M. le Président...
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît, à l'ordre! À l'ordre, chers collègues.
M. Dubé : ... je vous dis que
je voudrais que le ton inspire le respect de la...
M. Barrette : Et moi, je
voudrais, M. le Président, que quand il dit oui à un et non à l'autre, que le
président du Conseil du trésor ait une constance.
Le Président (M. Simard) : Non,
non, attendez là, ça devient cacophonique. S'il vous plaît, à l'ordre! À
l'ordre! Alors, pensez à ceux qui écrivent nos... Non, non, s'il vous plaît!
M. Barrette : ... M. le
Président, si le président du Conseil du trésor a des choses à dire, il peut me
les dire. Je l'invite à prendre la parole.
Le Président (M. Simard) :
Bon, s'il vous plaît, à l'ordre! Alors, M. le ministre, vos messages sont
entendus. Veuillez poursuivre, s'il vous plaît.
M. Dubé : Et je n'ai aucun
problème à laisser Mme Arav continuer sa réponse, s'il vous plaît.
Le Président (M. Simard) : Mme
Arav, à vous la parole, s'il vous plaît.
Mme Arav (Carole) : Alors,
effectivement, les comités d'utilisateurs vont participer à la rédaction du
devis par les devis techniques. Vous avez parfaitement raison. Le centre
d'acquisitions, maintenant, va avoir une portée plus large que ce qui se
faisait au niveau des centres d'acquisitions... des anciens CAG. Alors, il va y
avoir des produits qui vont être... qui sont déjà... En santé, on le sait, là,
on l'a dit plusieurs fois, ils sont en avance de 15 ans par rapport aux autres,
aux ministères, organismes ou au réseau de l'éducation, sur la détermination
des besoins particuliers. Il y a déjà des circulaires du ministère qui sont là.
Donc, il y a déjà une structure, en arrière de ça, qui fonctionne bien.
Au niveau de l'éducation, ce n'est pas
encore structuré comme ça. Au niveau des ministères et des organismes publics,
ça ne l'est pas non plus. Donc, oui, il va falloir, un jour, qu'on se pose des
questions sur qu'est-ce qu'un besoin particulier, et qu'est-ce qui ne l'est
pas, et c'est vraiment les usagers qui sont les mieux placés pour le
déterminer, de la même façon qu'ils vont participer à la détermination des
devis techniques lorsque ce sera nécessaire pour déterminer des produits qui
pourraient être... Et là je ne veux pas dire d'absurdité, mais admettons, de la
gouache, si, un jour, on fait de la gouache en éducation, peut-être, des
besoins, il y a de la gouache qui n'est pas bonne, il y a de la gouache qui est
bonne. Mais c'est vraiment les professeurs qui devraient être interpellés par
rapport à ça.
C'est donc pour ça que la loi, comme elle
est structurée actuellement, va permettre au centre d'acquisitions, pour des
crayons HB, de voir avec les organismes s'ils ont besoin de crayons HB sans
rentrer dans la constitution d'un comité d'utilisateurs. Pour d'autres produits,
avoir des représentants qui, eux, vont être les représentants des organismes
publics et des réseaux, s'il y a lieu, qui vont pouvoir déterminer les
spécificités qui sont nécessaires pour des produits. Mais ils ne seront pas
obligés, comme le sous-amendement le fait, de consulter les 500 organismes
publics dans tous les cas.
Alors, c'est un peu une question de
dire : Si j'oblige la consultation dans tous les processus d'appel
d'offres, on ne peut pas dire qu'on va faire signer des désignations «at large»
pour être sur un comité d'utilisateurs, on ne peut pas. C'est dans chacun des
processus d'appel d'offres qu'il va falloir que chacun des organismes publics
qui est visé par cet appel d'offres là, bien, manifeste soit son consentement,
soit sa désignation pour pouvoir continuer à procéder.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, Mme Arav. M. le ministre, souhaitiez-vous compléter, ajouter
quelque chose?
M. Dubé : Non.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de La Pinière.
• (17 h 40) •
M. Barrette : M. le Président,
l'intervention que je vais faire, je vais la faire au bénéfice de nos collègues
des...
Mme Arav (Carole) : …des organismes
publics qui est visé par cet appel d'offres là, bien, manifeste soit son consentement,
soit sa désignation pour pouvoir continuer à procéder.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, Mme Arav. M. le ministre, souhaitiez-vous compléter,
ajouter quelque chose?
M. Dubé : Non.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
…l'intervention que je vais faire… Je vais le faire au bénéfice de nos
collègues des oppositions qui, par leurs obligations, n'ont pas pu
nécessairement suivre tous nos travaux. Mme Arav vient de confirmer ce que
je dis, O.K.? Elle vient aussi de confirmer que, dans le futur, elle souhaite
que ça soit essentiellement le CAG qui fasse ça, cette détermination-là. Je
vais le répéter, M. le Président, puis elle l'a confirmé, là. Les comités
d'utilisateurs, en réalité, ce sont les gens désignés par l'ensemble des
mandataires pour participer à l'établissement des paramètres qui doivent être
dans le devis et qui sont aussi les mêmes individus qui participent, avec le
gars, là… le regroupement d'achats, à l'évaluation opérationnelle, et qui aussi
participent à l'adjudication, ce qui est exactement mon sous-amendement, et ce
qui est exactement le contraire de ce qui vient d'être dit pour le futur. C'est
ça que ça fait, M. le Président, un dit comité d'utilisateurs. Puis, en
réalité, ce n'est pas un comité comme tel. Il y a des représentants et, dans
ces opérations-là, là, on met en place un comité d'utilisateurs pour faire
l'évaluation opérationnelle. C'est comme ça que ça marche.
M. le Président, je vais poser une
question simple au ministre. Est-ce que, pour lui, le problème, là, en est un,
fondamentalement, d'agilité qu'il associe à l'obligation de consulter
500 personnes?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Bien, moi, je
pense que je vais répéter ce que j'ai dit tout à l'heure, M. le Président, là,
pour être très clair. Je n'ai pas encore eu aucunement la démonstration, de la
part du député de La Pinière, que son sous-amendement vient régler quelque
chose qui est déjà réglé par notre amendement. Je le répète pour qu'on soit
clair, on peut rajouter tous les sous-amendements que l'on veut, les éléments
que nous avons rajoutés par l'amendement permettent de s'assurer que les
utilisateurs vont être consultés et que, dans le cas spécifique des produits
particuliers, il y a une obligation de consulter. Alors, moi, je… On peut en
parler pendant longtemps, là, mais c'est exactement ce que vous nous avez
demandé ce matin. C'est exactement ce que les consultations… des… populaires
nous ont demandé de tenir compte. Et, par la combinaison de cet amendement-là
avec le 7… l'article 7 et l'article 27, dont j'ai parlé tout à
l'heure, je pense qu'on répond pleinement à ça. Alors, ma question pour le
député de La Pinière : Je veux savoir, dans le sous-amendement qu'il
suggère, qu'est-ce que ça ajoute? Parce qu'en ce moment, je ne le vois pas, ce
que ça ajoute, à part la complexité et le manque d'agilité. Alors, je veux, là…
C'est à moi de lui poser la question.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je réitère que les questions, c'est à nous de les poser, et on les
pose, O.K.? Lorsque j'avais demandé de pouvoir avoir l'opinion de Me Bacon, il a
refusé. Quand le député de René-Lévesque l'a demandé, il a accepté. Et je vais
donc me servir de la réponse de Me Bacon. Bien important, parce que Me Bacon,
là, ce qu'elle nous a dit… puis elle l'a dit, là, je l'ai pris en note, O.K.,
on peut aller dans tous les dictionnaires et lexiques et ainsi de suite, là…
mais elle nous a dit que «mise à contribution», c'était l'action de participer
à la réalisation de quelque chose. Et elle nous a dit par la suite que le mot
«consulter» avait une connotation plus rigide, donc plus obligatoire. C'est ça
qu'elle nous a dit et c'est ce que je recherche. Alors, quand le ministre me
demande qu'est-ce que ça vient faire de plus, Me Bacon y a répondu. Parce que
le mot que j'utilise, il y a une obligation, alors que le mot qui est dans
l'actuel projet de loi du ministre, que lui trouve correct, bien, il y a moins
d'obligation, c'est moins rigide. Là, là, en partant, c'est ça. Le ministre
n'arrête pas de nous dire, ainsi que Mme Arav, ainsi que son attaché
politique qui le dit… parce qu'on l'entend mais il n'est pas capté, mais ce
n'est pas grave… Eux autres, là, ce qu'ils disent à trois, là, ils sont obligés
de consulter 500 personnes. J'ai fait la démonstration que ce n'était pas
le cas. Ce n'est pas le cas parce qu'aujourd'hui ce n'est pas le cas, et on en
fait…
Si je peux avoir… M. le Président, je
peux-u avoir un petit peu de silence parce qu'on est proches, ici, on n'est pas
loin comme dans les autres salles, et ça me fait perdre le fil.
Alors, M. le Président…
Le Président (M. Simard) :
On fait tous notre possible, hein, M. le député, vous savez bien. Personne qui
a une mauvaise foi ou qui essaie de vous déranger. Vous comprenez ça.
M. Barrette : Je le sais
bien, je le sais bien. Moi aussi, j'essaie de faire… possible, de convaincre le
ministre d'aller dans la bonne direction.
Le Président (M. Simard) :
Malheureusement, on est dans une salle qui est contiguë, je vous le concède et
puis, bon...
M. Barrette : Je le sais,
que je connais bien. D'ailleurs, je peux dire au ministre que j'étais assis à
sa place précédemment parce que c'est la salle qu'on utilisait.
Le Président (M. Simard) :
Ah! oui.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, ce n'est pas compliqué, là. Moi, ce que je souhaite, je…
Le Président (M. Simard) :
...vous savez bien.
M. Barrette : ...je le sais
bien. Moi aussi, j'essaie de faire... de convaincre le ministre d'aller dans la
bonne direction.
Le Président (M. Simard) :
Personne qui n'est de mauvaise foi ou qui essaie de vous déranger, vous
comprenez ça. Malheureusement, on est dans une salle qui est contiguë, je vous
le concède, et puis... Bon.
M. Barrette : Je le sais, que
je connais bien. D'ailleurs, je peux dire au ministre que j'étais assis à sa
place précédemment parce que c'est la salle qu'on utilisait.
Alors, M. le Président, ce n'est pas
compliqué, là. Moi, ce que je souhaite, je souhaite que la case départ dans la
hiérarchie des décisions soit celle qui fait en sorte que les donneurs
d'ouvrage, les organisations qui déterminent les besoins à être comblés qui
sont acheminés au CAG, que ces gens-là, en toutes circonstances, puissent avoir
la garantie d'être consultés. Ça ne veut pas dire qu'ils vont être consultés
tout le temps. Ça ne veut pas dire ça. Ça veut dire que, si on fonctionne comme
on fonctionne aujourd'hui, ces organismes-là, qui sont les mandataires, peuvent
déléguer en fonction desdits projets. Et, contrairement à ce qui a été évoqué,
là, il va y avoir un appel d'offres par objet. Il n'y aura pas un appel
d'offres, là, d'achat de crayons, de seringues et de tubulures pour injecter
des choses à des gens. Non, non. Il va y avoir un appel d'offres par type
d'objet, même par objet. C'est comme ça que ça marche.
Alors, c'est bien évident que ces
organismes-là mandataires vont déléguer à quelqu'un du groupe l'exercice de la
consultation. C'est bien évident parce que c'est comme ça que ça marche
actuellement. C'est de même que ça marche actuellement. Peut-être qu'il faut en
faire un sous-sous-amendement. Peut-être qu'il faut retirer mon amendement pour
en déposer un autre. C'est une chose que je peux faire pour rassurer le
ministre, en lui disant : Vous savez, M. le ministre, on ne veut pas que
500 personnes soient consultées, on est bien d'accord. Savez-vous
pourquoi, M. le Président, ça n'arrivera jamais? Parce qu'ils n'ont pas le
temps de faire ça parce que la procédure d'appel d'offres, ça prend du temps.
Alors, c'est évident que, les gens, pour un sujet... Secondes ou minutes?
Le Président (M. Simard) : ...
M. Barrette : Bon. Alors,
c'est évident, M. le Président, que ces gens-là vont déléguer. Alors, il suffit
d'accepter ce fait-là, ce qui fait qu'en toutes circonstances, quand les
mandataires vont vouloir être consultés, ils vont l'être. Et ça ne sera pas au
CAG d'arriver, dans le futur, de déterminer ce qui est nécessaire, pertinent,
exceptionnel, «whatever». Ça ne sera pas ça. Alors, c'est ça qui est recherché
et c'est ça qui est la valeur ajoutée à cet article-là... à ce
sous-amendement-là.
Alors, le ministre, là, est-ce qu'il
considère que, si, dans une procédure... puis je vais prendre un exemple
simple. Pour une procédure d'appel d'offres, on achète du papier avec une bande
bleue, hein, ça existe, ça, s'il ne le sait pas, là, ça existe, est-ce qu'il
s'attend, là, vraiment à autre chose que les
500 mandataires — s'il y en a 500, il n'y en aura pas
500 — disent : Faites-le donc tout seul dans votre coin, là,
nous, tout ce qu'on veut, c'est le papier avec une bande bleue? Est-ce que, là,
s'il a la garantie dans l'amendement, par exemple, que je peux réécrire, qu'ils
vont déléguer, parce que c'est ça qu'ils vont faire, est-ce que là ça le
rassure?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de La Pinière. M. le ministre, à vous la parole.
M. Dubé : Je trouve intéressant
que le député de La Pinière a compris qu'il est impossible pour nous
d'accepter le... dans la formule qu'il est. Ça, on s'entend, là. Tu sais, il
est déjà en train de parler de pouvoir retirer son sous-amendement parce qu'il
se rend bien compte de la non-fonctionnalité et de la non-agilité de ce qui
était écrit ici, là, qu'on se comprenne.
M. Barrette : M. le
Président...
Le Président (M. Simard) :
Aviez-vous fini, M. le ministre?
M. Dubé : J'ai terminé.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
article 35.6, on me prête des intentions, correct? Bien oui! On me prête
l'intention, là, de vouloir retirer mon amendement parce que je me rends compte
du... comment il a dit ça? du manque d'agilité.
Bien au contraire, depuis le début, M. le
Président, je prends toujours les mêmes exemples. Jamais je n'ai demandé que
500 organismes soient consultés. Jamais demandé ça. Il a fait cette
extrapolation-là. Il a le droit de se tromper dans ses extrapolations. Il a le
droit d'exagérer, c'est un politicien. Moi, j'essaie d'être pragmatique,
factuel et de montrer des chemins praticables. Je lui laisse la parole.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le ministre, veuillez poursuivre.
M. Dubé : Je trouve ça
intéressant de savoir lequel des deux est le plus politicien, mais, en tout
cas, c'est intéressant. Moi, je veux être pratique et je reviens à mon point.
Si c'est son désir de retirer le sous-amendement, je vais le laisser prendre sa
décision.
Je dis qu'en ce moment, tel que présenté,
ce n'est pas pratique et ce n'est pas agile, puis, ça, je pense que c'est à lui
de le reconnaître ou pas. C'est mon point. Puis c'est lui qui a fait la
suggestion tout à l'heure qu'il était intéressé à le retirer.
• (17 h 50) •
O.K. Deuxièmement, je veux mentionner que
tous les processus administratifs qui sont déjà en place avec des comités
d'utilisateurs fonctionnent très bien avec... là, je regarde les deux autres
députés de l'opposition, fonctionnent très bien avec l'article 4 tel que
mentionné avant le sous-amendement. Nous n'avons pas du tout l'intention de
changer la façon dont les comités d'utilisateurs...
M. Dubé : ...en place avec les
comités d'utilisateurs fonctionnent très bien avec — là, je regarde
les deux autres députés de l'opposition — fonctionnent très bien avec
l'article 4 tel que mentionné avant le sous-amendement. Nous n'avons pas
du tout l'intention de changer la façon dont les comités d'utilisateurs
fonctionnent. On n'en est pas là, là, on est en train de discuter l'amendement,
qui donne plus de droits qu'il n'y en a déjà dans l'article 4, en ce
moment. Alors, M. le Président, je vais laisser le choix au député de La
Pinière de faire ce qu'il veut avec son sous-amendement, puis on verra ce qu'il
a d'autre à suggérer.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : J'aimerais
reposer une question à laquelle je n'ai toujours pas eu de réponse. Est-ce que
lui, quand il m'accuse — gentiment — d'avoir déposé un
sous-amendement qui fait perdre de l'agilité, est-ce que son agilité est liée à
l'obligation de consulter 500 organismes?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Ce que j'ai dit, et
je le redis, c'est l'obligation, c'est l'obligation de consulter
500 organismes. C'est ça, qui est dans son amendement, incluant toutes les
procédures qui sont là.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
est-ce que, dans la tête du ministre, tous les appels d'offres vont mettre en
cause 500 organismes?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Écoutez, je ne peux
pas dire aujourd'hui tous, mais l'obligation, elle est là.
M. Barrette : Non, pas du
tout, M. le Président, il est écrit...
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît, s'il vous plaît, d'abord, on pense à ceux qui écrivent nos
travaux, ce n'est pas toujours évident. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
là, c'est bien évident qu'un processus d'appel d'offres, c'est implicite, ça
traite d'un sujet qui est la patente qu'on veut acheter, puis la patente qu'on
veut acheter, c'est loin d'être explicite et implicite que ça va concerner
500 organismes. En quoi peux-tu le dire que c'est ça que ça veut dire
là-dedans?
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. M. le ministre.
M. Dubé : Alors, je répète ce
que j'ai dit tout à l'heure, j'ai répondu à la question, je vais répondre
encore. Il n'y a rien dans son sous-amendement qui n'est pas déjà couvert par
la façon dont on vient l'adresser dans notre amendement. Alors, je ne vois pas
pourquoi je devrais répondre à cette question-là, alors que je lui ai demandé
tout à l'heure, il ne m'a pas répondu : comment l'amendement que nous
suggérons nous permet d'obtenir le droit des utilisateurs d'être consultés? Je
ne vois pas le...
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie beaucoup, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
j'ai même dit moi-même, que la réponse, la valeur ajoutée, c'est a, b, c, d, je
l'ai déjà dit. Je viens de lui poser une question simple. En quoi... où c'est
écrit là-dedans que, pour un appel d'offres, tous les appels d'offres, hein...
La première... j'ai posé deux questions : Est-ce que tous les appels
d'offres vont concerner les 500 organismes et leurs corollaires? Est-ce que c'est
écrit là-dedans que les 500 organismes, pour n'importe quel appel d'offres,
vont être consultés? Il dit : C'est écrit dans le sous-amendement. Où ça?
Appel d'offres, M. le Président, c'est comme sujet, verbe, complément, c'est un
objet qu'on achète, on fait une procédure d'appel d'offres, «that's it». Et ça
ne veut pas dire qu'il y a 500 organismes qui sont concernés.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député. M. le président du Conseil du trésor.
M. Dubé : Bien, en tout cas,
moi, je pense que j'ai... J'ai répondu, M. le Président, que, quand je lis
l'article, tel qu'il est, le sous-amendement, tel que proposé, il inclut tous
les appels d'offres puis il inclut les organismes. Alors, si... Dans du papier
photocopie, il serait possible qu'il y ait 500 organismes qui soient mis à
contribution. Et c'est là qu'on dit qu'on a une lourdeur administrative, de la
façon dont est écrit le sous-amendement.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. M. le député.
M. Barrette : Alors, ce que je
comprends du ministre, c'est qu'il est d'accord avec mon amendement, à la
condition que ça demande une consultation minima§§le d'organismes, d'un
minimum, même, genre, un.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Dubé : Non. Je n'ai pas
d'autre commentaire, je ne commencerai pas...
Le Président (M. Simard) :
D'accord.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, c'est ça qu'il vient de dire.
M. Dubé : Je ne... non, non,
ce n'est pas ça que j'ai dit du tout, j'ai...
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît, on s'adresse à la présidence et on y va dans l'ordre. Ça va
bien jusqu'à présent.
M. Dubé : Ça va très bien. Ça
va très bien.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le ministre, veuillez poursuivre votre réponse...
M. Dubé : Je n'ai pas d'autre
commentaire.
Le Président (M. Simard) :
D'accord. M. le député.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, c'est exactement ce qu'il vient de dire. Son problème avec mon
sous-amendement vient de ce qu'il considère comme étant explicite qu'on
consulte 500 organismes, ce qui est faux, parce qu'on parle d'un appel
d'offres. Un appel d'offres, il va y en avoir pour chaque chose qu'on va
acheter en groupe, c'est comme ça que ça marche. Alors, M. le Président, je lui
ai posé une question, je ne comprends pas pourquoi qu'il ne répond pas. Si le
problème de l'agilité, c'est le nombre de consultés, d'organismes consultés,
donc je comprends qu'il est en accord avec mon... amendement, mon
sous-amendement, s'il ne concerne qu'un petit nombre, voire un seul organisme.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Je n'ai pas d'autre
commentaire.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, si... Je vais reposer ma question à laquelle je n'ai pas eu de
réponse. Est-ce que le ministre peut nous dire quel est le paramètre qui lui
permet ou qui l'amène à être inconfortable en termes d'agilité?
Le Président (M. Simard) :
D'accord. Merci, M. le député, M. le ministre.
M. Dubé : Je pense, M. le
Président, que je l'ai expliqué plusieurs fois. Alors je n'ai pas...
M. Barrette : ...à laquelle je
n'ai pas eu de réponse. Est-ce que le ministre peut nous dire quel est le
paramètre qui lui permet ou qui l'amène à être inconfortable en termes
d'agilité?
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Je pense, M. le
Président, que je l'ai expliqué plusieurs fois. Alors je n'ai pas rien à
rajouter parce que je pense que mon explication, même si elle ne satisfait pas le
député de La Pinière, que je respecte beaucoup, je ne pense pas que j'ai
d'autres commentaires à faire.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Cher collègue, à vous la parole.
M. Barrette : M. le Président,
c'est pour ça qu'on débat. Le ministre me dit : on va être obligés de
consulter 500 organismes à chaque fois. Je lui réponds clairement, preuve
à l'appui, que ce n'est pas écrit ça. Ça écrit que pour un appel d'offres, on
consulte les organismes. Bon, O.K. J'aurais dû mettre «concernés» par l'appel
d'offres, O.K. Bon, je peux bien faire ça. Est-ce que ça, c'est un amendement
qui va satisfaire le ministre?
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. M. le ministre.
M. Dubé : Je pense que je n'ai
rien à ajouter.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. le député.
M. Barrette : Rien à ajouter.
Là, je vois que le ministre refuse de répondre à mes questions. Alors, je
reviens à la case départ, M. le Président. L'objet ici est de faire en sorte
que les mandataires, les organismes qui donnent le mandat, à moins que ça soit
un autre objectif, puis quand j'écoute Mme Arav, des fois, c'est un autre
objectif que je soupçonne. On leur donne le mandat...
M. Dubé : ...prêter des
intentions à Mme Arav.
M. Barrette : J'ai dit que je
soupçonnais, M. le Président, je n'ai pas prêté d'intentions.
M. Dubé : O.K.
M. Barrette : J'ai le droit...
Le Président (M. Simard) :
Soyons prudents. Poser et poursuivre.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, dans ce cas-là, tout ce que je dis, là, tout ce que je dis, quand le
mandataire donne le mandat au CAG de procéder à l'appel d'offres, tout ce que
je souhaite, c'est que le mandataire participe aux étapes cruciales, hein?
Le ministre interprète ça comme étant les
500... bien non, ce n'est pas les 500. On ne va pas demander aux
500 organismes d'être consultés pour l'achat d'un appareil d'échographie.
Hey, grosse révélation, hein? Alors révélation-choc pendant nos débats :
Non, le texte ne dit pas qu'on va consulter 500 organismes pour acheter un
appareil d'échographie. Par contre, le texte dit : dans tous les cas, s'il
le souhaite, s'il ne délègue pas l'exercice, ça va être... il va être consulté.
C'est tout. C'est tout ce que je dis.
Et j'ai dit à plusieurs reprises, M. le
Président, que dans l'expérience actuelle, les groupes de mandataires,
l'ensemble des mandataires, se déléguaient, se concertaient pour déléguer un
représentant pour faire cet exercice-là. Pourquoi? Parce que tout le monde ne
peut pas le faire. Et la raison... pas la raison, mais l'évidence, c'est
qu'évidemment pour la poutine, les commodités que nomme le ministre, bien c'est
bien sûr qu'ils vont déléguer au CAG. Puis il n'y en a pas, de problème, de ce
côté-là.
L'enjeu est de faire en sorte qu'on enlève
des possibilités, pas on rajoute des possibilités au bon vouloir du CAG, c'est
ça qui est dangereux, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie, M. le député, je vous remercie beaucoup. M. le ministre.
M. Dubé : Ça va très bien.
Le Président (M. Simard) : Est-ce
que d'autres collègues souhaitaient faire une intervention? M. le député de
Rosemont.
M. Marissal : Je ne suis
pas... Il reste très peu de temps avant l'ajournement, mais je ne suis pas
d'accord avec l'interprétation que fait le ministre de son amendement par
rapport à celui du député de La Pinière. Quand le président du Conseil du
trésor dit : Mon sous-amendement couvre ce que couvre aussi celui du
député de La Pinière, bien, ce n'est pas exact. Les mots ne sont pas du tout
les mêmes. Par exemple, parce que dans le vôtre, on ne parle que de besoins
particuliers. Le second est beaucoup plus large, et moi, j'ai quand même un
problème sémantique avec l'histoire des 500 groupes, là.
Je comprends que dit de même, ça fait peur, là,
mais je pense que dans la logique puis dans la façon de fonctionner, là, au
quotidien, là, soyons sérieux, là. On ne fait pas des réunions, là. On n'est
pas le centre des congrès... le Palais des congrès de Montréal, le Centre des
congrès de Québec à chaque fois qu'on veut faire un faire un appel d'offres
avec 500 personnes, puis là ça va être... Je ne pense pas, là.
Je pense que ça couvre certains appels
d'offres, là, plus particuliers qui doivent être... Bien oui, puisqu'il y a une
possibilité de le faire autrement aussi. Je pense que votre amendement, avec
celui du député de La Pinière mis ensemble, on arrive là, là. On arrive à une
façon de fonctionner qui est agile, puis on y reviendra certainement ce soir,
mais vous mettez énormément d'importance sur l'agilité. L'agilité ne doit pas
faire de l'ombre, de l'ombrage, sur le cadre réglementaire puis sur la
transparence...
Le Président (M. Simard) :
Alors chers collègues, compte tenu de l'heure, j'être m'excuse de vous
interrompre, mais il nous faut arrêter. Nous allons suspendre le temps d'aller
manger. Certains d'entre nous feront un caucus, mais on se retrouve à
19 h 30 dans la même salle, pour le meilleur et pour le pire. À plus
tard.
(Suspension de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
Le Président (M. Simard) :
...le temps d'aller manger. Certains d'entre nous feront un caucus, mais on se
retrouve à 19 h 30 dans la même salle, pour le meilleur et pour le
pire. À plus tard.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 36)
Le Président (M. Simard) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Donc nous allons reprendre nos travaux. Comme vous
le savez, la commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi n° 37, Loi visant principalement à instituer le Centre
d'acquisitions gouvernementales et Infrastructures technologiques Québec. Donc,
lors de la suspension de nos travaux à 18 heures, les discussions
portaient sur un sous-amendement qui était proposé par le député de La Pinière.
Alors, M. le député de La Pinière, à vous la parole.
M. Barrette : Merci, M.
le Président. J'aurais une question de directive d'abord...
Le Président (M. Simard) :
Je vous en prie.
M. Barrette : ...de façon
à ce que ce soit clair, que mon temps ne soit pas imputé, là. Question de
directive. Écoutez, M. le Président, j'allais dire à ma grande surprise, mais
en fait ce n'est pas vraiment surprenant, peut-être que le président du Conseil
du trésor va être heureux d'entendre ce que je vais dire, mais vous savez, M.
le Président, il y a beaucoup de gens qui suivent nos travaux. Il y a beaucoup
de gens qui aiment suivre nos travaux. Alors, je n'en prends pas... Je n'en
prends aucun mérite, là, le mérite revient à tous les parlementaires qui sont
autour de la table ainsi que vous, M. le Président, et toute l'équipe qui vous
appuie là-dessus. Et les commentaires que j'ai reçus par téléphone et par les
médias sociaux, on va dire, mais les outils modernes dont on dispose, les téléphones
cellulaires, il y a bien des gens qui sont déçus de constater qu'on est ici parce
que c'est plus difficile à suivre en audio plutôt qu'en vidéo. C'est plus
difficile à suivre.
Alors, ma question est une question de
directive. Compte tenu du fait qu'on dispose évidemment depuis, je pense, les
derniers 65 millions de dollars qu'on a investis, d'un nombre additionnel
de salles de conférence et que ces salles-là ont été construites pour augmenter
notre possibilité d'opportunités pour s'assurer qu'on puisse diffuser nos
débats, et je pense... Bien, écoutez, je ne sais pas si les informations que
j'ai sont bonnes ou non, mais il est possible, et ça, c'est le leader du
gouvernement qui prend cette décision-là d'assigner les salles, s'il y avait
des salles de disponibles actuellement pour la diffusion que je qualifierai de
normale, aujourd'hui, donc une diffusion audio vidéo, n'y aurait-il pas lieu de
l'utiliser aujourd'hui? Parce que, moi, je pense, et vous pouvez faire la
vérification, M. le Président, je pense qu'on a actuellement des salles qui
sont disponibles. Je comprends qu'aujourd'hui il y a... je comprends
qu'aujourd'hui il y a eu des activités protocolaires, là, c'est tout à fait
correct, là. Ça vient perturber notre affaire, puis c'est normal. Bien, pas que
ça soit perturbé, mais c'est normal que ça soit perturbé dans le protocole.
Là, ce soir, selon les informations que
j'ai, et à la suite de commentaires qu'on m'a faits de gens déçus de ne pas
pouvoir nous suivre. Puis c'est vrai, c'est difficile de nous suivre, des fois,
on peut présenter un tableau, un peu toutes sortes de choses. N'y aurait-il pas
lieu, M. le Président, c'est le le leader du gouvernement, et vous en deuxième,
qui pourrait faire en sorte qu'on suspende et qu'on aille dans une salle qui
nous permette de diffuser nos travaux? Je vous soumets ça.
Le Président (M. Simard) :
Bien, M. le député, d'abord merci de nous faire mention de cette question de
directive. Je dois vous avouer que, comme l'avez évoqué, ce n'est pas moi qui
ai choisi que nous tenions nos travaux dans cette réunion. Et jusqu'à présent
je dois vous avouer que je m'étais très peu préoccupé de la logique
d'intendance, c'est-à-dire où nous allions, où nous n'allions pas, prenant pour
acquis que, peu importe où on est, cela n'affecte pas la qualité de nos travaux
étant donné le très grand professionnalisme des députés que nous sommes.
N'est-ce pas, cher collègue?
M. Barrette : N'est-ce
pas, M. le Président?
• (19 h 40) •
Le Président (M. Simard) :
Voilà. Ceci étant dit, je prends en très bonne considération le fait que ce
n'est peut-être pas la salle la plus — comment dire — la
plus adéquate pour délibérer. L'article 147 prévoit que la convocation de
notre commission...
Le Président (M. Simard) :
...je prends en très bonne considération le fait que ce n'est peut-être pas la
salle la plus, comment dire, la plus adéquate pour délibérer. L'article 147
prévoit que la convocation de notre commission, comprenant le lieu de ladite commission,
se fait suite à une recommandation, comment dire, une convocation du leader du
gouvernement. Il y a ici un certain nombre de jurisprudences qui ont déjà été
étoffées, du moins, une, à l'égard de la question que vous posez. Je pourrais peut-être
prendre le temps de la lire, mais je comprends qu'à ce stade-ci du début de la
soirée... Non, mais ce que je veux vous dire, là, c'est qu'à ce stade-ci du
début de la soirée, en termes d'efficience de nos travaux, ce que je
souhaiterais, c'est que nous puissions continuer tout en prenant l'esprit de
votre message, que je transmettrai au personnes appropriées, dont certaines ne
sont même pas tellement loin, en ce moment, de nous. Voilà.
M. Barrette : Mais, M. le
Président, si vous me permettez...
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, cher collègue.
M. Barrette : ...et j'imagine
que vous allez me le permettre.
Le Président (M. Simard) :
Bien oui. Comment puis-je vous le refuser?
M. Barrette : Je vois que vous
avez une jurisprudence, pourriez-vous nous éclairer? Puis je vous vous dire
pourquoi je vous demande ça, M. le Président. Vous-même, là, vous avez
mentionné à plusieurs reprises que, dans cet environnement-ci, ça posait des
problèmes parfois de transcription, de ce genre de chose là. Et je vais vous
dire que mon argument ultime et supérieur... Ne sommes-nous pas là dans l'intérêt
supérieur des citoyens et citoyennes qui nous écoutent?
Le Président (M. Simard) : Tout
à fait.
M. Barrette : Et ne serait-il
pas plus intéressant pour les gens qui nous écoutent de nous voir et de nous
entendre, plutôt que de nous entendre sans nous voir?
Le Président (M. Simard) :
Bien, M. le député, je comprends très bien votre point de vue, je le respecte,
mais les gens devront prendre leur mal en patience. Nous savions, depuis au
moins ce matin, parce que je l'avais indiqué, que nous serions à la salle de
l'édifice Pamphile-Le May, 1.38. Nous le savions depuis un certain temps.
On a d'abord commencé nos travaux cet après-midi ici, nous avons accepté de les
poursuivre, sans que personne ne m'en fasse part, avant le début des présents
travaux ce soir. Pour une question très, très, très logique d'intendance, nous
déplacer, on est ici une vingtaine, le temps de trouver une salle... Tout ça me
semble un peu trop lourd pour les bénéfices escomptés.
Une voix
: ...
Le Président (M. Simard) :
Oui, tout à fait, trop lourd, trop exigeant pour finalement simplement, là, la
dimension, peut-être, télévisuelle de la chose. Donc, étant... Bon, je peux peut-être
demander un effort à toutes et à tous pour que, d'ici la fin de nos travaux, on
soit le plus silencieux possible, pour vous accommoder et nous accommoder tous
dans le traitement de nos échanges.
M. Barrette : M. le Président,
vous savez, ce n'est pas une question de m'accommoder, moi, je vous soumettrais
deux choses. Je répète, M. le Président, là, c'est dans l'intérêt supérieur du
grand public qui suit nos travaux, puis ce n'est pas des farces, des personnes
réelles... Même ici, là, dans l'ascenseur, j'ai reçu un appel
téléphonique : Vous êtes où, on ne peut pas vous suivre. Là, là, à
l'instant, il y a quelques minutes. Bien, j'ai dit : Qu'est-ce que tu
veux, on est dans la salle, notre espèce de salle tampon que l'on avait dans le
passé, qui est cette salle-ci, qu'on utilisait quand les autres salles étaient
toutes occupées. Et là, je vous soumettrais, M. le Président, que ça se fait,
là, ma collègue députée de Soulanges m'indique...
Mme Nichols : De Vaudreuil.
M. Barrette : De Vaudreuil,
pardon, je m'excuse, je m'excuse. Ma collègue... C'est moins pire que le nom.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Barrette : C'est vrai, quand
même... m'informe que, ce matin, à la CAP, on a fait exactement ça, on a changé
de salle...
Le Président (M. Simard) :
Mais, M. le député, en tout respect...
M. Barrette : ...et, et, et,
si vous le permettez, M. le Président...
Le Président (M. Simard) :
Oui, en conclusion, s'il vous plaît, parce que j'ai rendu ma décision, hein, je
vous le rappelle.
M. Barrette : Oui, mais, M. le
Président, je vous soumettrais que la jurisprudence sur laquelle vous vous
basez...
Le Président (M. Simard) : ...Mme
la députée d'Argenteuil.
M. Barrette : ...est une jurisprudence
précédant la mise à notre disposition de nouvelles salles.
Le Président (M. Simard) : Je
comprends, mais ma décision est rendue. Pour des raisons d'efficience, je
décide que nous poursuivons ici ce soir. Et je ne voudrais surtout pas, comment
dire, mettre un ombrage quelconque à tous les nombreux débats et travaux qui se
sont faits depuis des décennies dans cette chambre et qui n'ont... dans cette
salle, et qui n'ont jamais soufferts de se faire ici. Donc, ils n'en
souffriront pas plus d'ici 10 heures, nous allons poursuivre nos travaux,
à moins que la députée d'Argenteuil veuille émettre un commentaire.
Mme Grondin : Bien, en fait,
c'était l'article 41, M. le Président. Vous avez pris une décision, peut-on
poursuivre, s'il vous plaît? Merci.
Le Président (M. Simard) :
Bien oui, tout à fait.
M. Barrette : M. le Président,
on va poursuivre, je veux bien.
Le Président (M. Simard) :
Pour la suite, des choses, j'ai compris...
M. Barrette : ...mais, M. le
Président, je tiens à souligner qu'actuellement ceux qui souffrent, ce ne sont
pas, évidemment, les débats, mais bien le grand public qui, actuellement,
souffre de ne pas pouvoir assister à nos débats. C'est dommage.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Merci beaucoup, M. le député de La Pinière. Alors, nous allons
poursuivre nos travaux. Merci beaucoup à tous...
M. Barrette : ...ceux qui
souffrent, ce ne sont pas, évidemment, les débats, mais bien le grand public
qui, habituellement, souffre de ne pas pouvoir assister à nos débats. C'est
dommage.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Merci beaucoup, M. le député de La Pinière. Alors, nous allons
poursuivre nos travaux. Merci beaucoup à tous pour ces beaux échanges.
Donc, nous en étions rendus, M. le député
de La Pinière, à, comment dire, à des échanges portant sur le sous-amendement
que vous aviez déposé. Alors, nous allons poursuivre.
M. Barrette : Alors,
auriez-vous, maintenant, à cette étape-ci, l'obligeance de m'indiquer le temps
qu'il me reste?
Le Président (M. Simard) :
Oui. Il vous restait exactement, cher collègue, laissez-moi bien voir,
3 min 25 s.
M. Barrette : Alors, je vais
commencer par une question. Maintenant qu'on a fait une pause et que j'ai bien
expliqué avant la pause que mon intention n'a jamais été de faire en sorte
qu'on consulte 500 organisations, est-ce qu'après ces explications-là, le ministre
et son équipe sont arrivés à d'autres conclusions et auraient maintenant plus
d'ouverture à considérer au moins l'esprit du sous-amendement que j'ai exposé?
M. Dubé : Alors, M. le
Président, la réflexion a eu lieu, et je reviens avec le même commentaire que
j'ai fait tout à l'heure pour expliquer que l'amendement que nous avons
proposé, et je relis l'amendement de l'article 5, pour être sûr qu'on se
comprend bien.
Pour l'application du paragraphe 4,
qui était déjà dans la loi de la santé, «le centre peut consulter les organismes
publics et toute personne ou toute entité dont il juge l'expertise nécessaire,
y compris un expert externe. Il doit, et je répète, il doit toutefois consulter
de tels organismes pour s'assurer qu'il répond adéquatement à leurs besoins
particuliers.»
La raison pour laquelle je répète ce
mot-là, l'essentiel ou même la totalité de l'amendement que nous avons proposé,
je répète que, dans la dernière partie de la phrase, on dit «qu'il répond
adéquatement à leurs besoins».
Alors, j'aimerais rappeler au député de La Pinière
que je comprends son interrogation de s'assurer que notre projet de loi va bien
répondre aux besoins, mais je ne peux pas avoir plus clair que lorsqu'on dit
«pour s'assurer qu'il répond adéquatement aux besoins... à leurs besoins
particuliers.» Et j'ai même ajouté, en fin de discussion tout à l'heure, sur le
sous-amendement que je trouvais que ce projet-là, le projet de sous-amendement
n'ajoutait rien de nécessaire, je n'ai pas dit qu'il n'ajoutait rien, mais
n'ajoute rien de nécessaire, et je suis même allé plus loin suite à une
question que j'ai eue du député de René-Lévesque, qui était très à propos, j'ai
dit que nous étions prêts, M. le Président, à ajouter ou à discuter, en temps
opportun, un amendement à l'article 27, qui ajouterait au comité de vérification,
suite à notre discussion, un amendement qui permettrait de rajouter un volet au
comité de vérification pour s'assurer que les besoins sont répondus lorsque le
comité de vérification fait...
Alors, si vous le permettez, je verrai,
là, s'il y a consentement de la part de l'opposition. Je pourrais même
déposer... parce que c'est ça que nous avons fait pendant la période d'arrêt
que nous avions, je pourrais déposer, pour fins d'information, ce que
contiendrait l'article 27.
Alors, je crois que... et je redis, encore
une fois, M. le Président, que l'article 5, tel que mentionné et amendé,
pour nous, est justifié et ne nécessite pas le sous-amendement tel que suggéré.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
je n'ai pas de problème à ce qu'il nous informe dudit amendement, mais
j'aimerais qu'il nous laisse... qu'on suspende pour qu'on puisse prendre
connaissance dudit amendement à 27. C'est ce qu'il nous propose.
Le Président (M. Simard) : Écoutez,
moi, ce que j'en comprends, c'est que nous sommes présentement dans l'étude du sous-amendement
et que... Moi, je vous recommande comme directive de travaux qu'on ne
s'éparpille pas un peu partout, là, qu'on se concentre. On a dit tout à l'heure
qu'on allait épuiser un peu les débats sur le sous-amendement. C'est la
stratégie que nous avions prise avant de suspendre. Poursuivons-la.
M. Barrette : M. le Président,
question de directive, tout simplement, là.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Barrette : Le ministre nous
propose, pour nous informer, de nous... pas déposer, parce que ça a une
signification, «déposer», là, de nous distribuer un amendement éventuel pour
27. Tout ce que... Parce que des fois ça peut nous amener à des conversations
hors d'ondes.
Tout ce que je suggère, moi, c'est
qu'on... c'est de dire : Oui, distribuez-le, puis qu'on puisse avoir une
suspension pour être certains qu'on puisse bien comprendre le texte. Ça ne
prendra pas trois heures, là.
M. Dubé : Je suis très à
l'aise avec ça.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons... Puisque ça semble faire consensus, là, on va suspendre
quelques instants, le temps de distribuer les amendements déjà photocopiés.
Merci beaucoup. On suspend.
(Suspension de la séance à 19 h 50)
M. Barrette : …pour être
certain qu'on puisse bien comprendre le texte, ça ne prendra pas trois heures,
là.
M. Dubé : Moi, je suis très à
l'aise avec ça.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons, puisque ça semble faire consensus, là, on va suspendre
quelques instants, le temps de distribuer les amendements déjà photocopiés. Merci
beaucoup. On suspend.
(Suspension de la séance à 19 h 50)
(Reprise à 19 h 52)
Le Président (M. Simard) : M.
le député, à vous la parole.
M. Barrette : M. le Président,
je serais très intéressé d'entendre ce que le ministre considère comme étant la
signification du mot «adéquatement». Là, je ne suis pas à la recherche de
dictionnaire, là, qu'est-ce qu'il veut dire par ça, «adéquatement»? Il me
dit : Bien oui, mais ce qui écrit là, c'est «adéquatement». C'est quoi,
«adéquatement» pour lui?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez, il y
a deux façons de le discuter, c'est de dire qu'est-ce que vous, vous comprenez
d'«adéquatement», est-ce que c'est différent de tout ce que les professionnels,
les experts d'un centre d'acquisitions s'assuraient qu'ils font leur travail adéquatement
en lien avec la loi qui est là? Alors, lorsque la loi dit que le besoin des
utilisateurs doit être pris en compte, est-ce que le fait d'indiquer que ces
besoins-là doivent avoir été répondus adéquatement par les utilisateurs, je
pense que c'est assez clair que tout le monde comprend ce que veut dire
«adéquatement», c'est-à-dire répondre adéquatement aux besoins des
utilisateurs. J'essaie de bien comprendre votre question.
M. Barrette : C'est parce qu'«adéquatement»,
M. le Président, ça fait référence, dans mon esprit et en français, je pense, à
une certaine fourchette de qualificatifs. D'ailleurs, je sens que le ministre
veut que j'aille un peu plus loin. Est-ce c'est : O.K. Ce n'est pas si
pire, c'est adéquat, c'est en plein dans le mille, c'est excellent, c'est
extraordinaire, c'est merveilleux? Ça veut dire quoi, «adéquatement»?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Il reste combien de
temps?
Le Président (M. Simard) : Il
reste deux minutes, deux minutes.
M. Barrette : Pour l'amendement.
Le Président (M. Simard) :
Pour le sous-amendement, mais pour vous.
M. Barrette : Oui, c'est bien
ça.
M. Dubé : Je n'ai pas de commentaire
additionnel à sa réponse… à sa question.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, je vais éclairer le ministre par les propos de son collègue. Vous
savez, M. le Président, il m'arrive d'aller sur un autre projet de loi, je sais
que je suis hors d'ordre, mais vous allez comprendre pourquoi je fais ce
parallèle-là. À un moment donné, là, avec son collègue à l'énergie, là, je lui
ai demandé si le travail à l'énergie, je lui ai demandé si le travail de la
Régie de l'énergie était un travail qui était moyen, très bon, excellent, et il
me répond toujours, «c'est adéquat». O.K. «adéquat», c'est quoi, c'est le juste
milieu ou c'est excellent, ça dépasse nos attentes, c'est vraiment dans nos
attentes? J'ai eu tout cet échange-là, puis probablement que je vais l'avoir
encore bientôt, là, quand je vais y retourner.
Alors, dans l'esprit de son collègue,
parce que c'est le Conseil des ministres, le gouvernement, c'est le Conseil des
ministres, il a un collègue qui n'est pas capable de définir le mot «adéquat».
Quand on me dit ici que «c'est adéquat», et que son collègue n'est pas capable
de définir le mot «adéquat», parce qu'«adéquat», s'il n'est pas capable de
définir ce que la Régie de l'énergie fait comme recommandation, ça veut-u dire
«adéquat», bien, ce n'est pas trop pire, là, ça pourrait être mieux, ou c'est
adéquat parce que, oui, ça fait à peu près la job, ou vraiment, c'est :
Eux autres, là, ils sont rigoureux, là, puis ils sont «by the book», puis ce
qu'ils disent, c'est la vérité. J'exagère, là, mais vous comprenez ce que je
veux dire.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Il lui reste combien
de temps?
Le Président (M. Simard) : À
peine 30 secondes.
M. Dubé : D'accord. Alors, je
vais relire la phrase pour être sûr que non seulement on répond à la question,
mais je relis «pour s'assurer qu'il répond adéquatement à leurs besoins
particuliers». Alors, M. le Président, ce n'est pas de prendre «adéquatement»…
M. Dubé : …Il reste combien de
temps?
Le Président (M. Simard) : À
peine 30 secondes.
M. Dubé : D'accord. Alors, je
relis la phrase pour être sûr qu'on… non seulement on répond à la question,
mais je relis : «pour s'assurer qu'il répond adéquatement à leurs besoins
particuliers.» Alors, M. le Président, ce n'est pas de prendre «adéquatement»
dans son sens unique de la phrase, mais de le mettre dans son contexte de la
phrase et de dire que c'est «pour s'assurer qu'il répond adéquatement à leurs
besoins particuliers.»
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. Y aurait-il d'autres commentaires? Mme la députée de Vaudreuil
ou M. le député de Rosemont? M. le député de Rosemont, à vous la parole.
M. Marissal : Merci. Là, je ne
voudrais pas m'enfarger dans les fleurs du tapis, là, ni faire de
l'outre-sémantique, mais je suis un gars de l'écrit, puis les mots me semblent toujours
très importants, surtout quand ils sont couchés dans un projet de loi. Et je
reviens à ce que je disais un peu tout à l'heure, avant l'ajournement du
souper, que je vois qu'il peut y avoir concordance entre votre amendement
déposé et celui député de La Pinière, si on ne met pas dans la balance
qu'il va falloir nécessairement consulter les 500 organismes et tout, ce dont
nous avons parlé tout à l'heure.
Mais, dans l'amendement que vous avez
déposé, on dit : «le centre peut consulter les organismes publics et toute
personne ou toute entité dont il juge l'expertise nécessaire…» Il y a trois couches
de subjectivité ici, là : «peut consulter», «juge», le verbe juger, qui
est éminemment arbitraire, et «si l'expertise est nécessaire». On est loin
d'une obligation, là. On a trois couches de subjectivité. Trois couches de
subjectivité ne donnent pas une obligation, puis ça peut même mener à de
l'arbitraire.
Alors, moi, je comprends et je soutiens en
ce sens une formulation plus stricte, plus costaude, notamment celle où…
retravaillée, là, mais allant dans le sens de celle de mon collègue de
La Pinière, mais j'aimerais ça vous entendre sur mon interprétation
sémantique, parce que, quand je lis «peut consulter», on «juge» et «si
l'expertise est nécessaire»… Tu sais, je ne veux pas prêter d'intentions à
personne, là, mais on a toute la voie qui est tracée, là, pour dire : Non,
ce n'est pas nécessaire. Je juge, je peux juger que ce n'est pas nécessaire.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. Alors, je
pense que c'est important… j'ai l'impression qu'on se répète, mais je n'ai
aucun problème à le faire une autre fois. Il faut…
M. Marissal : …pédagogie.
M. Dubé : Et voilà. Non, non…
puis encore une fois, je n'ai aucun problème à le refaire, parce que si vous
reposez la question, je vous fais confiance que vous nous demandez une
précision puis je pense que c'est important de le faire.
Il faut se rappeler que, dans les
consultations populaires que nous avons eues… les consultations particulières,
pardon, que nous avons eues, il y avait vraiment une interrogation ou peut-être
une préoccupation que je résumerais… des utilisateurs de s'assurer… où le débat
était plus, beaucoup du côté des produits particuliers, les produits
spécifiques, on peut les appeler. Et je me souviens des… que ce soient des
recteurs d'université, lorsqu'ils nous parlaient de besoins spécifiques, on ne
parlait pas de papier... photocopie. La préoccupation était beaucoup plus sur
les besoins particuliers. Et c'est dans ce sens-là, pour répondre à votre
point, que la première partie de l'amendement, qui traite beaucoup plus, puis
je le fais pour simplifier la discussion, beaucoup plus de l'aspect des
commodités, alors que là… c'est là qu'on fait référence à «peut», vous venez
d'y référer, alors que, dans le cas des produits spécifiques ou particuliers,
on dit : On n'a aucun problème d'aller jusqu'à «doit».
Alors, dans ce sens-là, je pense que ça
répond à votre interrogation, et c'est pour ça que, dans les dernières heures
de nos discussions, nous avons décidé, après avoir écouté tout le monde, après
avoir écouté les préoccupations de vous, de la troisième opposition et de
l'opposition officielle, nous avons cru que notre amendement répondait à ces
besoins-là. Alors, je suis d'accord avec vous qu'il n'y a pas la même force, il
n'y a pas la même force dans la première partie de l'amendement, mais ce qui
était la préoccupation des gens que nous avons entendus dans les dernières
semaines… je pense que la deuxième partie de l'amendement lui répond très bien.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député.
M. Marissal : Plus précisément
là-dessus… là, je pense bien vous avoir entendu dire, là, que dans le cas des
besoins particuliers, le verbe qui suivait, c'était : «peut». On peut le
faire.
• (20 heures) •
M. Dubé : Dans le cas des
besoins particuliers, c'est : «doit» le faire. Puis je le relis, là :
«dont il […après], y compris un apport externe. Il doit toutefois
consulter — il doit — [toutefois consulter] de tels
organismes pour s'assurer qu'il répond adéquatement à leurs besoins…
20 h (version non révisée)
M. Marissal : ...on peut le
faire.
M. Dubé : Dans le cas des
besoins particuliers, c'est «doit» le faire. Puis je le relis, là... après «y
compris un rapport externe», point, «Il doit toutefois consulter — il
«doit» toutefois consulter — de tels organismes pour s'assurer qu'il
répond adéquatement à leurs besoins particuliers.
M. Marissal : O.K. Je vous
avais mal... visiblement mal compris.
M. Dubé : Non, non, c'est pour
ça qu'on est là.
M. Marissal : J'avais compris
que vous reveniez à «peut». C'est beau. Merci.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres interventions sur le sous-amendement?
M. Barrette : On revient à la
même question : Qui définit le caractère particulier du besoin?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Je pense que c'est
l'utilisateur.
M. Barrette : M. le Président,
ça veut dire que l'utilisateur, s'il détermine et décide que du papier, c'est
particulier, on va le faire.
M. Dubé : Bien, écoutez...
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Je comprends que
vous voulez discuter les extrêmes, là. Je pense que lorsqu'on... à moins que ce
ne soit un papier parchemin qu'on se sert pour faire... Voilà.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, M. le député de La Pinière, votre temps est écoulé, mais la
députée de Vaudreuil pourrait poursuivre si elle le souhaite.
Mme Nichols : Oui, peut-être.
Le Président (M. Simard) : Bien
sûr, chère collègue.
Mme Nichols : Peut-être juste
deux minutes. Ça doit être la portion médiatrice, là, qui ressort, parce que ce
que je comprends, puis je pense que le député en a fait référence tantôt, la problématique,
je pense, là... Parce que je pense que les amendements et les sous-amendements
sont... Il y a une façon qu'on peut se rejoindre, je pense juste qu'on ne se
comprend pas, mais je pense qu'à la fin on veut la même chose, mais qu'on ne
s'exprime peut-être pas pareil ou qu'il y a trop de résistance de part et
d'autre. Parce que, dans le fond, ce qui ne fonctionne pas, c'est que les
mandataires ne sont pas consultés à chaque étape. Ça, je comprends que, pour
nous, c'est comme un peu problématique, parce que...
M. Dubé : Qu'est-ce que c'est
qu'un mandataire?
Mme Nichols : Bien, en fait,
quand on fait référence... comme dans le sous-amendement, quand on dit :
Les organismes mandataires, bien, c'est ceux qui font la demande. Puis, quand
on parle des organismes mandataires, bien, on fait souvent référence à toute l'importance
qu'a la composition de l'appel d'offres, parce qu'on ne se le cachera pas, la
composition de l'appel d'offres... puis je vais vous donner un exemple, dans
une ville, par exemple, bien, souvent, c'est nos fonctionnaires qui font
l'appel d'offres pour, puis je donne un exemple, là, comme ça, là, pour
élaborer la route. Bon, bien, ça prend tant de pouces de gravier, tant de
pouces d'asphalte, ça peut être de l'asphalte recyclé, de... je donne un exemple
comme ça, puis je ne suis pas spécialiste, là. Mais, tu sais, le fonctionnaire
va élaborer, je ne sais pas, ça prend trois pouces de garnotte, ça fait qu'il
va donner des... il va nous dire qu'est-ce que ça prend, mais le fonctionnaire
n'est pas nécessairement l'ingénieur spécialiste qui peut... Mais c'est lui qui
va faire l'appel d'offres pour publier après au SEAO. Bien, nous, ce qu'on dit,
c'est qu'on aimerait ça que, bien, on aimerait ça que l'expert soit consulté à
toutes les étapes, c'est-à-dire qu'on ait un expert indépendant, une personne...
puis ça, je suis sûre que vous l'avez compris, M. le ministre... président du
Conseil du trésor, je m'excuse. Mais, en fait, ce qu'on veut, c'est que
l'expert soit consulté à chaque étape pour s'assurer que le contenu est bon. Tu
sais, si l'ingénieur nous dit : Bien non, tu sais, le fonctionnaire, le
trois pouces qu'il a mis, ce n'est pas vraiment ça, c'est plutôt quatre ou
c'est plutôt deux... Ça fait que c'est là où nous on fait référence, puis c'est
pour ça que, dans l'amendement, on dit que... de consulter les organismes
mandataires à chaque étape du processus. Je comprends que c'est lourd, je comprends
que les 500 organismes... puis je comprends que c'est là que ça accroche aussi,
les 500 organismes.
Ça fait qu'est-ce qu'on ne pourrait pas
prévoir une façon de le rédiger? Parce que je rappelle que... l'importance du
devis, je rappelle les exemples, entre autres, qu'a soulignés le député de La Pinière,
là, les problématiques du milieu. Il a une certaine... quand même une certaine
crédibilité, là, il a été dans le milieu, donc les exemples qu'il rapporte...
puis c'est vraiment sans préjudice à Mme Arav, mais les exemples que rapporte le
député de La Pinière, je pense qu'on doit quand même les prendre en
compte. Il a été sur le terrain, il a été dans le milieu. Alors, voilà, voilà
ce que je me disais, c'est qu'on pouvait peut-être trouver justement... tu
sais, faire un petit bout de chemin.
Parce que je suis sûre que c'est là que
vous vous en allez aussi, M. le président du Conseil du trésor, c'est que, tu
sais, le gouvernement du Québec, en fait, on doit quand même donner l'exemple,
hein, on doit quand même être perfectionniste. Je comprends qu'on ne veut pas
l'être trop non plus, puis non plus exagérer puis, tu sais, se mettre des
barrières puis des contraintes, ça, ça va, ça, je le comprends. Mais je pense
qu'on doit quand même trouver des balises, je crois... je pense qu'on doit quand
même montrer l'exemple, être exigeant. Tu sais, combien de fois, combien de
fois que c'est arrivé, là, qu'on rencontre des gens, que les gens nous
disent : Eh! Ça n'a pas de maudite allure, tu, sais, ça n'a pas de maudite
allure, ce qui a été commandé. Puis là je le sais...
Mme Nichols : …mais je pense
qu'on doit quand même trouver des balises, je pense qu'on doit quand même
montrer l'exemple, être exigeants, tu sais, combien de fois, combien de fois
que c'est arrivé, là, qu'on rencontre les gens, que les gens nous disent :
Eh! ça n'a pas de maudite allure, ça n'a pas de maudite allure ce qui a été
commandé. Je sais qu'on parle de crayons, là, mais je trouve ça banal comme
exemple… ou je trouve ça plate de répéter un exemple de crayons ou de papier
pour ceux qui nous écoutent, là, je trouve que, dans le fond, on les prend
presque pour des nonos, quand on parle de commander du papier puis des crayons,
là, parce que c'est pas mal plus important que ça, des fois, quand on
centralise… ou quand on fait des commandes, là.
Mais, voilà, en fait, moi, ce que je
pense, c'est qu'on devrait être en mesure de trouver un compromis, un compromis
plutôt correct entre les formes de rédaction parce que je pense que les cas
problématiques qui ont soulevés, qui ont été portés à notre attention, doivent
être pris pour compte. Puis, sur ce, j'ai peut-être…
(Consultation)
M.
Barrette : …
Le Président (M. Simard) :
…c'est que vous n'avez plus de temps, vous n'avez plus de temps. C'est votre
collègue de Vaudreuil…
M. Barrette : …faire des propositions
sur mon amendement, par exemple.
Le Président (M. Simard) :
Non, vous n'avez plus de temps.
M. Barrette : Même pas pour le
retirer?
Le Président (M. Simard) :
Vous n'avez plus de temps. Votre députée de Vaudreuil peut… la députée de Vaudreuil
peut le faire, mais pas vous. Voulez-vous qu'on suspende?
M. Barrette : Oui.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 20 h 7)
(Reprise à 20 h 8)
Le Président (M. Simard) :
Voilà. Alors, nous allons reprendre nos travaux. Je vous rappelle que nous en
sommes rendus, s'il n'y a pas d'autre intervention, au vote sur le sous-amendement
déposé par le député de La Pinière. Alors, est-ce que le sous-amendement
déposé par le député de… Oui.
Mme Nichols : Bien, moi, ce
que je propose pour le sous-amendement, c'est de retirer le sous-amendement de
mon collègue de La Pinière, et de peut-être vous proposer une autre
formulation qui allait dans le sens des représentations que j'ai faites pour en
arriver peut-être à un compromis.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Donc, il n'y a pas de consentement pour le retrait du sous-amendement. Nous
allons donc procéder à la mise aux voix. Est-ce que le sous-amendement déposé
par le député à l'amendement est accepté?
M. Barrette : Vote nominal.
Le Président (M. Simard) : Mme
la secrétaire, procédez, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui. M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Contre.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Le sous-amendement est donc rejeté. Nous allons reprendre nos
travaux sur l'amendement du député de La Pinière. Il vous restait donc,
cher collègue, sur l'amendement comme tel, pas de temps non plus. Bien. Pardon?
Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Bon. Ce n'est
pas encore mon collègue de La Pinière qui peut parler. Je vais déposer un sous-amendement,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Souhaitez-vous que nous suspendions quelques instants, le temps d'en
faire des photocopies?
Mme Nichols : Bien sûr.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Nous suspendons momentanément.
(Suspension de la séance à 20 h 9)
(Reprise à 20 h 17)
Le Président (M. Simard) :
À l'ordre! Donc, au moment de suspendre nos travaux, Mme la députée de
Vaudreuil, si je ne m'abuse, nous indiquait son intention de déposer un
sous-amendement. Mme la députée, à vous la parole.
M. Barrette : C'est toi.
Mme Nichols : Oui. Merci,
M. le Président. Alors, si vous permettez, je vais lire le document qui a été
distribué, mais que je comprends que tous les collègues sont capables de lire.
Mais pour ceux qui nous écoutent, hein, on est audio.
Alors, pour remplacer l'alinéa proposé par
l'amendement présenté à l'article 5 de la Loi sur le Centre d'acquisitions
gouvernementales dont l'édiction est proposée par l'article 1 du projet de
loi, par ce qui suit :
«Pour l'application du paragraphe 4°
du premier alinéa, le centre doit, pour chaque procédure d'appels d'offres,
consulter les organismes mandataires ou toute personne ou toute entité dont il
juge l'expertise nécessaire, y compris un expert externe, à chaque étape du
processus, notamment, à la rédaction du devis, à l'évaluation opérationnelle du
produit ou du service et à l'adjudication. Pour l'application du présent
alinéa, les organismes mandataires, lorsqu'ils sont multiples, doivent
déterminer un représentant.»
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme la députée. Voudriez-vous commenter un peu ce sous-amendement?
Mme Nichols : Peut-être
très, très rapidement. Ça allait un peu dans les propos... dans les propos
expliqués précédemment. En fait, ça vient préciser une modalité. Comme je
disais, la problématique... la problématique que... en écoutant les divers
collègues tant de l'opposition, puis en écoutant le président du Conseil du
trésor, je sentais qu'il y avait une problématique relativement aux
500 organismes. On disait tout le temps : Bien, là, on ne peut pas
consulter 500 organismes, mais là on ne peut pas consulter, c'est beaucoup
trop 500 organismes. Et le député de La Pinière, lui, nous
disait : Bien, non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans la vraie
vie, on désigne une personne. Donc, le sous-amendement, ce qu'il fait, c'est
qu'il vient... il vient définitivement dire qu'on désigne une personne pour...
qu'on désigne quelqu'un en fait pour représenter les 500 organismes un peu
comme ça se fait dans la pratique. Donc, c'est le but... c'est le but et
l'objectif du présent sous-amendement.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Merci, Mme la députée.
Mme Nichols : ...
Le Président (M. Simard) :
Pardon?
Mme Nichols : C'était
clair?
Le Président (M. Simard) :
C'était clair. Oui, c'était clair.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il d'autres interventions sur le sous-amendement? Alors...
• (20 h 20) •
M. Dubé : Bien, écoutez,
je ne vois pas... M. le Président, je ne vois pas vraiment des différences importantes
de l'amendement qui vient d'être retiré ou plutôt d'être... sur lequel on a
voté contre. Mais j'aimerais peut-être en profiter pour faire une précision,
là, parce que je pense qu'on peut sembler... il peut sembler de... important de
discuter ça. Mais je voudrais juste revenir sur un point, M. le Président, là, lorsqu'on...
M. Dubé : ...mais j'aimerais peut-être
en profiter pour faire une précision, là, parce que je pense qu'on peut
sembler... on peut sembler de... important de discuter ça. Mais je voudrais
juste revenir sur un point, M. le Président, là. Lorsqu'on ajoute les commentaires...
Puis tout à l'heure, je pensais que j'avais été assez clair de dire que, si le processus
qui est demandé pour s'assurer que les besoins d'utilisateur... est répondu adéquatement,
je ne crois pas nécessaire... Et on revient avec le même concept. C'est de
préciser, par exemple, que les différents... que l'évaluation opérationnelle du
produit ou que le service à l'adjudication... Toutes ces étapes-là, qui sont de
bonnes pratiques qui sont faites présentement par l'organisation actuelle, on
est dans l'organisation administrative du centre d'acquisitions. Toutes ces
opérations-là, toute cette organisation administrative là, elle est déjà en
place dans le CSPQ actuel. Il n'y a pas besoin de loi pour expliquer comment on
s'organise administrativement pour répondre aux besoins, pour répondre
adéquatement aux besoins.
Alors là, ce qu'on est en train de faire,
et j'ai bien fait le commentaire, tout à l'heure, à la députée puis je vais le
répéter, il n'y a pas seulement la notion de complexifier pour tenir compte de
tous les organismes, mais c'est la question qu'on est en train de dénaturer le
projet de loi et d'amener un niveau de complexité tel que l'on commence à
inscrire dans la loi, dans le projet de loi, de l'organisation administrative.
Alors, quand le député de La Pinière nous donne des exemples de comment ça
fonctionne en ce moment, il a tout à fait raison, ça fonctionne très bien en ce
moment. Il y a des comités d'experts, il y a des comités consultatifs, mais
ils n'ont pas besoin d'être dans la loi pour qu'ils fonctionnent.
Alors, moi, je suis... je vais répéter ce
que j'ai dit lorsque nous discutions l'autre sous-amendement. Et c'est pour ça
que je dis : Je ne trouve absolument rien de nouveau dans ce qu'on amène
là parce qu'on revient avec... à mêler des concepts d'organisation
administrative qui n'ont pas besoin... dans le projet de loi pour répondre
adéquatement aux besoins des utilisateurs. Alors, je m'excuse, je veux juste
être clair, ce n'est pas de la mauvaise volonté, mais administrativement,
aujourd'hui, ça fonctionne très bien, et on n'ira pas commencer à rentrer dans
le projet de loi de l'organisation administrative qui est déjà en place et que
l'on veut prendre comme modèle pour amener dans les autres réseaux. Alors, je
trouve ça intéressant d'entendre ces suggestions-là ou de voir ces
suggestions-là, mais je pense que l'amendement, tel que proposé dans l'article
4, est suffisant, puis... C'est ça.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Je comprends les
propos. Je ne les partage pas. Je suis d'accord qu'il faut trouver... Tu sais,
dans le fond, l'objectif, c'est de trouver l'équilibre. Si ça fonctionnait si
bien avant, bien, pourquoi qu'on propose un tel projet de loi puis pourquoi on
apporte les changements? L'objectif... On ne peut pas... On ne veut pas...
Une voix
: Dénaturer.
Mme Nichols : Oui, c'est ça,
on ne veut pas dénaturer le projet de loi, au contraire. Peut-être, ce qu'on
veut, c'est peut-être le bonifier, puis on veut prendre justement, là, les
exemples sur le terrain ou les exemples dans le quotidien pour le bonifier. Je
vous rassure, M. le Président, ce qu'on fait ici présent, notre objectif n'est
certainement pas de créer un monstre législatif, au contraire. Mais, si on peut
apporter des commentaires, justement, pour préciser ou, en fait, apporter... tu
sais, apporter un plus pour justement... pour le bien de fonctionnement, pour
que ce soit plus fonctionnel, bien, c'est surtout ça, l'objectif.
Parce qu'on ne se le cachera pas, là, les
gens, tu sais... les achats regroupés ou... Tu sais, même, on parlait du
processus particulier ou... Tu sais, il va y avoir deux types de réactions,
puis on en parlait un peu plus tôt, les gens vont dire : Bien non, bien,
moi, je ne veux pas être soumis. Ça fait qu'ils vont essayer de trouver une
façon pour ne pas être soumis. Ou, sinon, ils vont dire : Ah! bien non,
ça, c'est particulier. Puis là ils vont demander un processus particulier,
donc. Puis on l'a vu aussi... on l'a vu, on l'a vu lors des différentes
consultations. Ça fait que je le réitère.
Entre autres, le sous-amendement ici est
une proposition qui permet justement de régler, là, certaines problématiques.
Puis je vous le réitère, c'est loin d'être notre objectif de créer un document
législatif incompréhensible. Au contraire, on veut collaborer...
Mme Nichols : ...le sous-amendement
ici est une proposition qui permet justement de régler, là, certaines
problématiques. Puis, je vous le réitère, c'est loin d'être notre objectif de
créer un document législatif incompréhensible. Au contraire, on veut
collaborer, et ce, en fonction du fonctionnement qu'on voit au quotidien.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. Y aurait-il d'autres interventions sur ce sous-amendement? M. le
député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Merci, M.
le Président. Bien, il y a quand même un ajout. Je comprends que ça ne le rend peut-être
pas plus acceptable, là, aux yeux du président du Conseil du trésor, mais il y
a quand même un ajout notable, là, ne serait-ce qu'en termes de mots. Il y a
des mots qui ont été ajoutés, mais ils ont un sens aussi, et c'est la dernière
phrase, là, «pour l'application du présent alinéa, les organismes mandataires,
lorsqu'ils sont multiples, doivent déterminer un représentant».
On revient donc à notre... le risque
évoqué tout à l'heure que nous devrions à chaque fois ou à chaque année finir
par faire des consultations à 500 organismes, là. Moi, ça m'apparaît une
avenue, en tout cas, raisonnable, d'être capable de nommer un représentant,
surtout qu'avec la pratique on ne réinvente pas la roue à chaque fois, là. Quand
même, vous l'avez dit vous-même, M. le ministre, tout à l'heure, il y a des
trucs qui marchent bien, là, qui roulent déjà bien. Alors, je ne sais pas...
Je suis certain que vous l'aviez vue, la
phrase, la dernière phrase, là, mais celle-ci non plus ne semble pas vous
plaire davantage que les autres.
M. Dubé : ...M. le député de
Rosemont, ce n'est pas une question de me plaire ou pas, là, je ne suis pas
dans ce domaine-là. Mais, encore une fois, je veux bien expliquer. Il n'y a pas
uniquement... Je vais commenter la dernière partie de la phrase, mais, d'abord
et avant tout, je pense que, dans le reste du sous-amendement — je
reviens à un principe — on est en train de mêler des principes d'un
projet de loi. Nous avons discuté. L'article 5 porte principalement
comment on doit répondre adéquatement aux besoins des utilisateurs.
On n'est pas dans l'organisation
administrative du centre. Cette organisation administrative là, M. le député,
elle va être sur le modèle de ce que l'on a en ce moment et elle va être
appliquée à d'autres organismes ou à d'autres réseaux comme l'éducation. Cette
organisation administrative, comme je l'ai expliqué tout à l'heure, fait
référence... ou fait l'utilisation de comités aviseurs, de comités d'experts
qui ne sont pas dans la loi mais qui sont applicables et qui fonctionnent.
Lorsque je lis l'essentiel du
sous-amendement, on fait référence à l'obligation de suivre certains processus
qui sont des meilleures pratiques et qui sont déjà faites, mais de quelles on
n'a pas besoin d'y référer. Ça, c'est mon premier point et c'est dans ce
sens-là que je dis : Je pense qu'on dénature le projet de loi et on
complexifie pour rien. Ça, c'est mon premier commentaire.
Le deuxième, puis là je ne veux pas jouer
sur les mots parce que vous allez me dire : Bon, bien, peut-être qu'on
pourrait le changer, mais je fais juste vous répéter que, si, dans un cas, et
ça pourrait arriver plusieurs fois... qu'on a plusieurs
organismes — est-ce qu'on en a 100, 200, 300 qui s'appliqueraient? — et
que, lorsque je lis qu'ils sont multiples — donc, c'est un
cas — doivent déterminer un représentant, pouvez-vous imaginer, là,
d'être capable de donner un représentant pour ce qui serait... Puis je ne sais
pas dans quel sens ça a été écrit. Est-ce que c'est un représentant pour
l'ensemble de tous les ministères, de tout le réseau?
Alors, moi, je dis... Ce que je dis, et
c'est ce que j'explique, c'est que le nombre, le choix des représentants fait
partie, comme les procédures administratives, fait partie de l'organisation
administrative. Alors, lorsque le député de La Pinière expliquait pourquoi
il trouve que c'est important d'avoir la définition des besoins, et qu'on
procède en nommant des représentants qui donnent leur droit de pouvoir voter et
de les représenter, ça, ça fait partie de l'organisation administrative d'un
centre d'acquisitions, et je ne vois pas du tout ce qu'on vient ajouter comme
valeur au projet de loi qui est là pour discuter des grands principes, mais où
on n'a pas à aller jusqu'à l'organisation administrative qui fonctionne déjà
très bien.
• (20 h 30) •
Alors, ce n'est pas... Puis je veux vous
rassurer, ce n'est pas de la mauvaise foi, mais je viens de vous donner deux
exemples que, dans le sous-amendement, tel que proposé, on n'ajoute rien qui
est déjà en place. C'est déjà en place dans la façon dont on veut continuer à
travailler comme on le travaille présentement, puis moi, je pense que ça crée
une lourdeur qui ferait qu'à chaque procédé d'appel d'offres on devrait aller
là, alors que nous avons, par notre amendement... j'y reviens, je m'en
excuse...
20 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...en place.
C'est déjà en place dans la façon dont on veut continuer à travailler, comme on
le travaille présentement. Puis moi, je pense que ça crée une lourdeur qui fait
qu'à chaque procédé d'appel d'offres on devrait aller là, alors que nous avons,
par notre amendement... j'y reviens, je m'en excuse, mais de dire qu'on doit
s'assurer que ça répond adéquatement aux besoins. Alors...
Et j'ai même pensé, j'ai même pensé tout à
l'heure, puis je le répète, à dire : On va aller encore plus loin pour
vous assurer que le «adéquatement» est fait correctement, on le rajoute dans le
procédure qu'on discutera un jour, quand on arrivera à l'article 27, de
dire : Est-ce que le comité de vérification pourrait s'assurer que la
procédure a été suivie adéquatement?
Alors, ce n'est pas un commentaire personnel
sur l'adéquation du sous-amendement, mais je dis que ça ne rajoute rien à ce
qui est déjà prévu par la loi et par son organisation.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député.
M. Marissal : La bonne
foi se présume, M. le Président, mais j'ose croire que c'est réciproque. Vous
savez, M. le ministre, vous pourriez même nous dire très platement : Je ne
veux rien savoir, vous perdez votre temps, je ne changerai jamais d'opinion, et
je ne serais pas autorisé à douter de votre bonne foi. J'aurais une opinion sur
votre opiniâtreté mais pas nécessairement sur votre mauvaise foi.
Alors, on discute ici évidemment dans le
but d'améliorer ce projet de loi, et vous dites : Ça va être compliqué de
nommer un représentant. Pas sûr. Pas sûr. Parce que les appels d'offres, finalement,
comme je vous dis, on ne réinvente pas la roue à chaque fois. À un moment
donné, ils se répètent dans le temps. Il faut acheter des ordinateurs, on ne
réinvente pas la roue, là, on voit ce qu'il y a de nouveau sur le marché. Puis
il se trouve que, dans un regroupement d'organismes qui doivent acheter des
ordinateurs, il y a une personne qui s'est démarquée par son expertise, par son
leadership dans ce groupe-là.
Mais, tu sais, tout à l'heure, vous
disiez : Ce n'est pas une bonne idée parce qu'on va être pris à 500 organismes.
Là, on essaie de trouver une voie de passage où justement on serait capables de
minimiser le nombre d'intervenants. Puis là vous dites : Bien non, ça ne
sera pas possible de trouver une personne, ça va être hypercompliqué dans cette
machine-là de trouver. Je ne suis pas sûr.
M. Dubé : Non, mais...
Le Président (M. Simard) :
Bien. Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Dubé : Non, mais, écoutez,
j'ai répondu sur deux aspects. Puis il n'y a pas personne qui veut présupposer
de mauvaise foi, là. Si c'est ça que vous avez eu comme perception, je veux
clarifier les choses, ce n'est pas mon objectif du tout.
Ce que j'ai dit tout à l'heure, je vous ai
parlé des procédures, des meilleures pratiques à suivre pour que ça soit... Ça,
c'était la première partie de mon commentaire.
Le deuxième, sur la dernière partie de la
phrase, de la façon dont je le lis en ce moment, c'est qu'on parle... puis là peut-être
que je l'interprète mal, mais pour moi c'est secondaire, mais je vais quand
même faire le commentaire que, lorsqu'on dit : «lorsqu'ils sont multiples,
doivent déterminer un représentant», la question est — puis ce n'est
pas à propos, parce que je vais revenir un petit peu plus loin — est-ce
que c'est un représentant pour toutes les organisations multiples? Je ne sais
pas. Mais la façon dont c'est écrit là, c'est ça.
Mais je veux revenir sur un point. Toute
cette discussion-là qu'on veut avoir... puis je vois qu'on... Je respecte la
procédure législative, puis les sous-amendements puis sous-sous-amendements,
puis de retirer puis de revenir. Mais il y a un point. Dans les deux cas, M. le
député, mon commentaire s'applique. Autant des étapes du processus qui sont
suggérées d'ajouter, autant les représentants, ce sont des pratiques qui sont déjà
convenues à l'intérieur de l'organisation administrative. Alors, on veut mettre
par écrit quelque chose qui est déjà là et qui fonctionne déjà très bien.
Alors, moi, ce n'est pas pour ça que...
C'est pour ça que je vous dis : Ce n'est pas que je suis contre le
principe, mais on a déjà cette organisation administrative qui permet de le
faire. Et, en toute importance, si vous me permettez, il y a d'autres choses
qu'on a à discuter qui vont permettre de s'assurer que les besoins des...
Parce qu'il faut revenir à l'essentiel,
c'est de s'assurer que les besoins des utlisateurs sont répondus adéquatement.
Et ici on vient vouloir entrer dans la loi des choses de nature administrative.
Si on commence avec ce principe-là, je peux vous dire que ce n'est pas 200 articles
qu'on va avoir dans le projet de loi, mais c'est beaucoup plus que ça. Et je
pense qu'on crée une complexité... projet de loi...n'a pas besoin d'avoir pour
atteindre nos objectifs.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Y aurait-il d'autres interventions? M. le
député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bien,
je pense que le président du Conseil du trésor vient de mettre le doigt sur le
point commun des deux côtés de la table ici, à savoir que l'on veut évidemment
que les besoins des organismes soient couverts — j'allais dire
«soient répondus», mais ce n'est pas français, là, je cherche le
terme — que l'on comble les besoins — je vais y
arriver — adéquatement, bien, on peut débattre d'«adéquatement»...
M. Marissal : ...sur le point
commun des deux côtés de la table ici, à savoir que l'on veut, évidemment, que
les besoins des organismes soient couverts — J'allais dire soient
répondus, mais ce n'est pas français, là, je cherche le terme — que
l'on comble les besoins — Je vais y arriver — adéquatement.
Mais on peut débattre d'adéquatement, là, mais... alors, effectivement, je
pense que c'est ce que tout le monde vise ici.
Et il m'apparaît qu'on a de meilleures
chances d'y arriver en impliquant, justement, les gens qui vont faire les
achats, qui vont faire les devis, qui vont faire les appels d'offres. Des
étapes cruciales quand on est en train, justement, de dépenser les fonds
publics, pour ne pas que ça ne devienne pas non plus des automatismes, une
grosse, grosse machine qui fait des achats et qui se détache finalement, on
pourrait appeler ça des clients, là, ou en tout cas des organismes qui en ont
besoin.
Et, ça amène un autre point dont on n'a
pas parlé, en tout cas pas pendant mes présences ici. Ça a été dit, je ne peux
pas toujours être ici, là, et c'est avec grand regret d'ailleurs, M. le
Président, je vous l'assure. Mais, est-ce que j'ai le droit de dire que je
n'étais pas là? Je n'ai pas le droit de dire que mes collègues ne sont pas là,
mais j'ai le droit de dire que je ne suis pas tout le temps là.
M. Dubé : Non, mais sait que
ça vous intéresse.
M. Marissal : Ça m'intéresse,
assurément. Ça m'intéresse. Il y a un autre aspect dont on a peut-être parlé ou
pas, hein, moi, j'en parle pour la première fois, c'est un garde-fou contre les
lobbyistes si le milieu s'implique vraiment, les experts, là, des organismes,
des sociétés d'État ou des ministères ou des groupes qui vont faire des achats
sont impliqués, sont capables de dire : O.K. on veut ci, on veut ça. J'ai
parlé tout à l'heure de la loi des fois un peu aveugle du plus bas
soumissionnaire, on peut aussi contourner ça. Je vous ai entendu parler pendant
les auditions particulières que vous étiez prêt à reconsidérer ça.
Mais aussi, ça donne un autre garde-fou,
un autre degré de protection contre des lobbyistes qui sont très puissants, qui
ont bien de l'argent, qui sont partout ici sur la colline, qui sont capable
d'aller rencontrer tous les ministres, vous le savez, et même les membres de
l'opposition, on le sait tout le monde ici autour de la table, et qui sont
capables d'avoir un poids. Évidemment, ça marche comme ça, c'est comme dans le
règne animal, c'est comme la chaîne alimentaire, c'est toujours les plus gros
qui mangent les plus petits, hein, dans cette affaire-là. Ça fait qu'un gros
lobbyiste qui représente... une grosse firme de lobbyistes qui représente de
grosses entreprises pèse plus lourd.
Moi, je me souviens, par exemple, au début
des années 2010, des fameux tableaux blancs interactifs, là, dont on avait
équipé toutes les classes au Québec. C'était sorti d'un discours inaugural
comme un lapin d'un chapeau. Puis, regarde dont ça, ça tombait-u bien, il y
avait déjà une entreprise, qui avait été dûment et passionnément représentée
par des lobbyistes, qui étaient déjà prête à livrer, comme ça, tous les fameux
tableaux blancs interactifs.
Je ne suis pas sûr, dans ce cas-là... En
fait, je suis sûr de ce que je vais avancer parce qu'on a fait des reportages
là-dessus à l'époque à LaPresse, ce n'était pas le meilleur
appel d'offres, ce n'était pas le meilleur produit, ce n'était même pas la
meilleure idée. Alors... mais ils avaient été vraiment bien représentés. L'idée
avait cheminé, puis au jour... le moment où le premier ministre avait sorti ce
«lapeau», ce lapin de son... «le lapeau de son chapin», le lapin de son
chapeau... Une chance qu'on... il y a le son quand même, hein, mais on n'est
pas télédiffusé. Le jour où le premier ministre a sorti ce lapin de son
chapeau, bien, la messe était dite puis les tableaux blancs, ils étaient dans
les camions puis ils s'en venaient. Ils ont été commandés.
Mais, est-ce qu'on peut éviter ce genre de
chose avec de l'expertise dont nous sommes si fiers dans la fonction publique
et dans les organismes qui vont, justement, faire ces achats.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député. Y aurait-il d'autres interventions sur le
sous-amendement?
M. Barrette : ...
Le Président (M. Simard) :
Non, à ma connaissance, personne d'autre à part vous, M. le député, ne souhaite
prendre la parole.
M. Barrette : Ce qui est très
étonnant, M. le Président, c'est que le ministre nous a dit que l'amendement,
tel qui était libellé précédemment, il ne peut pas l'accepter parce que ça
déclenchait des consultations immenses. On corrige la chose qui est implicite,
ça ne voulait pas dire ça du tout. Là, on l'a de façon explicite écrit, puis
là, il n'est toujours pas correct. Alors, M. le Président, c'est quand même
étonnant, là. Parce que l'amendement, là... le sous-amendement, tout ce qu'il
demande, c'est l'obligation, l'obligation de faire participer les mandataires
aux étapes cruciales. That's it. M. le Président, est-ce que le président du Conseil
du trésor peut nous dire si son amendement dont on traite actuellement... le
sous-amendement est de nature administrative.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. M. le président du Conseil du trésor.
M. Dubé : Laissez-moi y
réfléchir.
M. Barrette : Maudite bonne
idée.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons momentanément suspendre.
(Suspension de la séance à 20 h 40)
Le Président (M. Simard) : …suspendre.
(Suspension de la séance à 20 h 40)
(Reprise à 20 h 42)
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre, à vous la parole.
M. Dubé : Alors, à la question
du député de La Pinière, à savoir si l'amendement tel que nous l'avons
proposé, puis je répète que nous sommes en train de discuter le sous-amendement
et non l'amendement, mais je vais répondre à sa question. Est-ce que l'amendement
que nous proposons est de nature administrative? Je lui dirais : Non,
parce que l'amendement que nous avons suggéré est très clair, très clair. Ce
qui a été une demande lors de la discussion que nous avons eue avec les
consultations populaires, c'était de clarifier, et on l'a fait trois fois, là,
je le répète, par l'article… les modifications à l'article 5, l'article 7 et
l'article 27… de préciser que le projet de loi là va s'assurer par tous les
moyens qu'il va répondre aux besoins des utilisateurs adéquatement. Alors, je
ne crois pas que cet article-là, pour moi, répond à des questions
administratives, mais c'est plus une question de principe.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre, merci. M. le député, à vous la parole.
M. Barrette : M. le Président,
là, le président du Conseil du trésor nous dit que, dans son amendement, «peut
consulter les organismes publics et toute personne [et] toute entité dont il
juge l'expertise nécessaire, y compris un expert externe. Il doit toutefois
consulter de tels organismes pour s'assurer [que]», ça, là, ce n'est pas de
nature de l'organisation administrative?
M. Dubé : Je réponds, que vous
aimiez ou pas la réponse, M. le député de La Pinière, vous m'avez demandé
si c'était d'ordre administratif. Moi, ce que je dis, c'est qu'on a fait cette
précision-là comme amendement pour nous assurer et assurer les gens qui nous
écoutent… et les consultations que nous avons faites, qu'on répondait aux
besoins particuliers des demandeurs.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre.
M. Barrette : M. le Président,
il n'y a pas de problème. Les paragraphes 1°, 2°, 3°, 5° et 6° veulent tous
dire ça. Alors, quand le ministre parle d'organisation administrative, il parle
de quoi? Parce qu'à sa face même, son amendement traite de l'organisation
administrative. Si ce n'est pas le cas, il… c'est quoi l'organisation administrative?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Barrette : Alors, quand
j'ai fait le commentaire tout à l'heure, lorsqu'on parlait d'organisation
administrative, dans son amendement, parce qu'on est en train de discuter le
sous-amendement qui est proposé, O.K., on fait référence à dire par exemple
qu'à chaque étape du processus notamment… je reconnais le député de
La Pinière, là… chaque étape du processus, notamment à la rédaction du
devis, à l'évaluation opérationnelle du produit ou du service et à
l'adjudication, je dis que ça, c'est de l'organisation… ce sont des méthodes
qui sont en ce moment très bien suivies par l'organisation administrative et
qui ne sont pas dans la loi actuelle de la santé, on s'entend bien, qui
fonctionne très bien avec une organisation administrative qui a des comités
aviseurs, des comités consultatifs, etc. Alors, moi, je ne… fais juste dire
qu'en ce moment on n'a pas besoin d'aller dans le détail de l'organisation
administrative pour obtenir les objectifs qu'on avait, et c'est pour ça qu'on a
précisé les amendements tels que proposés…
M. Dubé : ...qui a des comités
aviseurs, des comités consultatifs, etc. Alors, moi, je ne fais juste dire
qu'en ce moment, on n'a pas besoin d'aller dans le détail de l'organisation administrative
pour obtenir les objectifs qu'on avait. Et c'est pour ça qu'on a précisé les
amendements tels que proposés et non aller jusqu'à ce qui est proposé comme
sous-amendement.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre.
M. Barrette : Vous avez
remarqué, M. le Président, que le président du Conseil du trésor ne nous a pas
défini ce qui était de nature de l'organisation administrative. Il nous a fait
un argument circulaire. On passe à côté. Oui, mais ça se fait déjà. Puis parce
que ça se fait déjà, bien, c'est de nature... d'organisation administrative.
Mais nous, notre amendement, là, ça ne se fait pas déjà. Actuellement, il n'y a
personne qui fait ça, il n'y a personne qui consulte puis il n'y a personne...
personne. Voyons donc, M. le Président! Ça ne tient pas la route, cet
argument-là.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député. Y aurait-il d'autres interventions? M. le
ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez,
j'ai... Non, non, je n'ai aucun problème à pouvoir continuer, parce que, si
c'est le souhait du député de La Pinière, je n'ai aucun problème à
continuer cette discussion-là, qui est intéressante, mais il faut faire une
différence. Puis j'ai dit : On n'est pas ici pour dénaturer le projet de
loi. Le projet de loi est ici pour créer cette entité-là qui doit être capable
de bien procéder. En ce moment, tous les commentaires qui sont ajoutés dans le
sous-amendement font partie d'une façon de travailler qui fonctionne déjà très
bien. Les précisions qui nous ont été demandées par les utilisateurs, c'est de
s'assurer qu'il n'y avait pas de quiproquo à savoir qu'on allait respecter les
besoins des utilisateurs. Pour être certains qu'il n'avait pas de quiproquo,
nous avons ajouté notre amendement et on a dit qu'on était même prêts à aller
plus loin, d'ajouter dans l'article 7 et d'ajouter dans l'article 27.
Et je répète, et je répète, lorsqu'on
commence l'article 5, on dit bien : «Le centre doit...», alors il y a
une obligation pour le centre de s'assurer de quelque chose, de devoir... il y
a une demande de devoir. Et dans ça, il y a l'article 4. Et
l'article 4, on vient le compléter avec notre amendement.
Alors, je m'excuse si ça ne fait pas
l'affaire du député de La Pinière, que je respecte beaucoup, mais je crois
qu'on va trop loin avec vouloir inclure dans un projet de loi et le dénaturer
d'amener des notions d'ordre administratif ou d'organisation du travail qui
n'ont pas besoin d'être dans le projet de loi où on doit discuter des principes
et laisser aux organisations administratives le choix de bien travailler avec
les meilleures pratiques, quitte à ce qu'elles soient vérifiées et s'assurer
qu'elles sont là lorsque le comité de vérification pourra le faire. Et
lorsqu'on sera rendus...
M. Barrette : M. le Président,
avant de laisser la parole à mon collègue...
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, M. le député.
M. Barrette : ...le ministre
ne nous a pas... son amendement est d'ordre de l'organisation administrative.
Mon sous-amendement vient préciser son amendement et le ministre ne pourra pas
s'en sortir. Son amendement est d'ordre de l'organisation administrative. Et là
il tourne autour, là. Il tourne autour pour se sauver.
M. Dubé : M. le Président, je
pense qu'on est dans une question de sémantique aussi.
M. Barrette : Non.
M. Dubé : Le député de
La Pinière veut jouer sur les mots, je n'ai aucun problème avec ça. S'il
veut perdre son temps avec ça, je suis tout à fait à l'aise avec ça, tout à
fait à l'aise.
M. Barrette : M. le Président,
c'est insultant, là, ça, c'est insultant.
M. Dubé : ...
M. Barrette : Très insultant.
Le Président (M. Simard) :
Bon, écoutez... S'il vous plaît, à l'ordre, chers collègues! Bien. Alors, nous
allons poursuivre. M. le député de René-Lévesque, ai-je compris que vous
souhaitiez prendre la parole?
M. Ouellet : Oui.
M. Barrette : J'aurais quand
même une question de règlement, à 35.6. Si je souhaite... Comment il a dit ça,
là? Tourner en rond ou je ne sais pas trop quoi, là? Perdre mon temps? C'est ça
qu'il me dit. Question de règlement. On me prête l'intention de perdre mon
temps, donc de filibuster tant qu'à faire. Alors, M. le Président, là...
M. Dubé : Ce n'est pas moi qui
l'a dit, là, ce n'est pas moi qui l'a dit.
Le Président (M. Simard) :
...M. le ministre.
M. Barrette : M. le Président,
je débats. Et quand je débats, M. le Président, c'est ma prérogative de
soulever et de souligner l'incohérence de l'argument. C'est même notre rôle, M.
le Président. Puis ce n'est pas une question de s'opposer, on l'a dit depuis le
début. On a dit qu'on voulait l'améliorer, le projet de loi. Je prends ses
arguments que je défais facilement, à commencer par le 500. Je suis allé dans
son sens, M. le Président.
Alors, pouvez-vous inviter le ministre...
S'il est inconfortable avec le fait qu'il est mal pris avec son argument, il a
le droit, je respecte ça. J'ai déjà été ministre, ce n'est pas le fun. Bien, la
meilleure façon de se sortir de ça, c'est d'acquiescer et d'aller dans le sens
des modifications proposées, tout simplement. Ce n'est pas dur.
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, sachez — chers collègues au
pluriel — à quel point j'apprécie la cordialité de nos travaux. Tout
va bien. Je vous invite comme toujours à la prudence. M. le député de René-Lévesque,
à vous la parole.
• (20 h 50) •
M. Ouellet : Merci beaucoup,
M. le Président. Peut-être essayer de trouver un chemin entre deux positions
qui semblent arrêtées. Dans l'amendement déposé par...
Le Président (M. Simard) : ...M.
le député de René-Lévesque, à vous la parole.
M. Ouellet : Merci beaucoup,
M. le Président. Peut-être essayer de trouver un chemin entre deux positions
qui semblent arrêtées. Dans l'amendement déposé par la collègue, ce qui a été
rajouté, c'est de permettre à des organismes mandataires, lorsqu'ils sont
multiples, de déterminer un représentant. Est-ce que, ça, M. le président du
Conseil du trésor, c'est... Sans dire que c'est un irritant, c'est quelque
chose de... que vous êtes d'accord avec ça? C'est-à-dire que dans le projet de
loi en question, nous pourrions permettre... pas permettre... Nous devrions
plutôt organiser les regroupements et s'assurer qu'on ait qu'un seul
représentant lorsqu'il y a effectivement communion d'intérêts.
Est-ce que la dernière partie de la
collègue, de l'amendement de la collègue, pardon, qui fait référence à
déterminer un représentant lorsque les organismes mandataires sont multiples.
Est-ce que ça, ça vous plait ou encore une fois on est trop encadrés ou trop
dans la structuration du CAG?
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Dubé : Bien, j'apprécie que
vous reveniez sur ce point-là. Pour moi, on est au même débat d'amener des
éléments qui ne devraient pas selon moi être traités au niveau du projet de
loi, mais qui sont de nature, et je le redis, là, je m'excuse, mais de nature
administrative. Si dans un processus d'appel d'offres spécifique, il était de
la bonne chose de nommer un représentant pour l'ensemble des organismes, je
pense que ça peut se décider par l'organisation qui est en place. Comment les
consultations... Puis d'ailleurs le député de La Pinière l'a bien expliqué plus
tôt aujourd'hui, ça se fait présentement. Ça se fait présentement avec
l'organisme de la santé. Et je le décris de façon générale.
Est-ce qu'en ce moment, ça se fait du côté
du réseau de l'éducation? Non, parce que ces pratiques-là ne sont pas en place.
Alors, loin de moi l'idée de dire que ce n'est pas une bonne idée de traiter du
sujet, mais ce que je dis, ce n'est pas l'endroit dans le projet de loi
d'amener cet élément-là, alors que ça se traite déjà dans l'organisation
administrative, de faire ce genre d'entente là sur le nombre de représentants,
qu'il soit un, plusieurs, par fonction pour être capable d'arriver au bon
déroulement des processus d'appel d'offres.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre, M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Donc, si je
comprends bien, peu importe ce qui serait proposé par les oppositions, votre
position va demeurer celle qui a été présentée par votre amendement,
c'est-à-dire l'ajout du paragraphe 4 qui permet de consulter, oui, ou
d'obliger de consulter si on parle de besoins particuliers.
M. Dubé : Tout à fait,
toujours en prenant en note aussi, puis encore une fois, toujours en prenant
note que nous avons, pour s'assurer que ce n'était pas au niveau uniquement au
début de l'application, donc de l'application, c'est l'article 5 qui le
traite, j'ai dit qu'on allait préciser qu'est-ce que c'est les besoins des utilisateurs
dans l'article 7. Donc ça, c'est un autre ajout qu'on aura peut-être un
jour la chance de discuter.
Et troisièmement, par l'article 27
qui aura un processus en place qu'on rajoute aujourd'hui qui n'était pas là
dans le projet de loi initial, pour s'assurer que lorsqu'on dit qu'il doit
respecter adéquatement les besoins, qu'il soit là et qu'il soit vérifié. Alors,
ce n'est pas une question de dire : je ne veux pas aller plus loin, je
suis déjà allé beaucoup plus loin que ce qu'on avait dans le projet de loi pour
respecter cette demande-là que vous avez faite ou que les consultations ont
faite. Ça fait que je pense que tout en gardant ces principes-là au niveau du
projet de loi, et non dans les organisations ou méthodes administratives.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Donc, si je
résume, le centre va pouvoir consulter les organismes publics ou toute autre
personne s'il le juge approprié, mais devra les consulter si ça répond
adéquatement aux besoins particuliers, besoins particuliers qui seront précisés
et... pas évalués, mais édictés par l'article 7, qui nous ramène à «les
mandataires», communiqués par eux. Et donc le CAG aura à se
plier — parce que c'est toujours ça, la grande
question — le CAG va se plier à la volonté des organismes mandataires
qui vont décider des besoins particuliers. Moi, là, ce que je ne voudrais pas
qu'il arrive...
M. Ouellet : ...et donc le CAG
aura à se plier — parce que c'est toujours ça, la grande
question — le CAG va se plier à la volonté des organismes mandataires
qui vont décider des besoins particuliers. Moi, là, ce que je ne voudrais pas
qu'il arrive, M. le président du Conseil du trésor, là, c'est que le milieu
décide que c'est un besoin particulier, l'édicte, le dit, ils sont consultés,
mais le CAG ne prend pas pour acquis que ça, c'est un besoin particulier. C'est
ça que je ne veux pas qu'il arrive. Parce que, si on ne cadre pas ça, puis je
ne dis pas que le projet de loi ne fait pas ça, mais si on ne cadre pas ça,
tout ce qu'on jase depuis aujourd'hui puis antérieurement, ce n'est que du
vent, parce qu'au final, dès que les besoins particuliers ne seront pas pris en
compte par le CAG, tout l'exercice qu'on vient de faire, «peut ou pas...»...
«peut ou seront considérés» vient complètement de tomber. C'est ça que
j'essaie, moi, de mettre en boîte, là.
M. Dubé : Non seulement vous
avez raison, mais je souscris à ça, et c'est pour ça qu'aujourd'hui je pense
qu'on a fait une grande avancée dans la présentation des trois amendements, sur
ces trois articles-là. Et je crois qu'en mettant ça en place, quand on aura la
chance de le regarder dans son ensemble, qu'on va voir qu'il y avait des
imprécisions qui avaient été notées lors des consultations particulières avec
lesquelles je pense qu'aujourd'hui on peut se rallier. Puis je suis très
content d'avoir eu l'ouverture de pouvoir au moins les... je vais dire de les
présenter, plutôt que de les déposer, parce que ça nous permet d'avoir une
discussion qui donne une plus grande vue d'ensemble sur le nécessité d'avoir
fait ces précisions-là, M. le député.
Le Président (M. Simard) :
Merci., M. le ministre. M. le député.
M. Ouellet : Bien, peut-être,
en terminant, tu sais, je pourrais essayer de vous convaincre, on pourrait
encore en parler pendant longtemps. Je ne suis pas convaincu que c'est la bonne
chose à faire, vous êtes convaincu que c'est la bonne chose à faire, je pense
que c'est le futur qui va nous dicter si effectivement c'était correct. J'ai
hâte de discuter, notamment de 7, mais aussi de 27. Donc, écoutez, je n'ai pas
d'autre amendement, mais je vous dirais que c'est là qu'on est rendus.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le député de René-Lévesque. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
pour le bénéfice du collègue de René-Lévesque, la réponse du ministre, là,
c'est qu'ils vont... Le mot «consultés», dans l'amendement du ministre, qui est
totalement d'ordre organisationnel et administratif, est une provision faible.
Parce que c'est une consultation... quand, comment, la profondeur, le détail,
il n'y a rien de ça, alors que mon sous-amendement, notre sous-amendement vient
préciser son amendement. Et il n'y a rien là-dedans de grave. Il n'y a
absolument rien de grave, M. le Président, ça ne dénature pas son projet de
loi.
D'ailleurs, M. le Président, le président
du Conseil du trésor n'arrête pas de nous dire qu'il y a des principes du
projet de loi. Est-ce qu'il peut m'énoncer les principes du projet de loi?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Bien, moi, je pense
qu'on est en train de discuter l'à-propos du sous-amendement de la députée de Vaudreuil,
hein?
Le Président (M. Simard) : Oui.
De Vaudreuil, tout à fait.
M. Dubé : C'est ça qu'on est
en train de discuter, là?
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M. Dubé : Puis, au fur et à
mesure qu'on fait l'article par article du projet de loi, on regarde les
différents principes, alors moi, je pense qu'on est en train de répondre, au
fur et à mesure qu'on avance dans le projet de loi, quels sont les principes du
projet de loi.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
quand je pose des questions, le ministre répond à côté, encore une fois. Lui
dit que le sous-amendement dénature le projet de loi à cause des principes du
projet de loi, sur la base des principes. Quels sont ces principes qui
deviennent dénaturés?
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Dubé : Je vais le redire,
là. On a dit que ce projet de loi là, puis je pense qu'on l'a dit au tout
début, lorsqu'on a commencé, il y a quelques jours, hein, la semaine dernière,
en fait, que... puis c'est une des raisons pour lesquelles c'est comme ça que
c'est débattu, tous ces articles-là s'imbriquent un dans l'autre, hein, on
s'entend bien? On a passé beaucoup de temps à regarder le siège social, on a
passé beaucoup de temps à regarder la dénomination, le nom du centre, etc. Je
pense que, là, on est en train de regarder qu'est-ce que le centre doit faire.
Il y a six sous-articles... six paragraphes, pardon, qui sont là, qui
expliquent la façon de travailler, et je pense qu'on va continuer d'analyser
article par article pour bien s'assurer que le projet de loi répond aux besoins
des utilisateurs. Puis je n'ai aucun problème à continuer de cette façon-là.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le président du Conseil du trésor. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
est-ce que le ministre est en train de nous dire que les principes qui
sous-tendent son projet de loi, c'est l'énumération des articles?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
• (21 heures) •
M. Dubé : Bien, si c'est ça
que vous voulez entendre, moi, je n'ai aucun problème. Moi, ce que je vous
dis... Parce que, si c'est ça que vous voulez entendre, ce n'est pas ça que
j'ai dit, j'ai dit qu'il y avait des éléments qui...
21 h (version non révisée)
Le Président (M. Simard) :
...du Conseil du trésor. M. le député.
M. Barrette : Est-ce que le
ministre est en train de nous dire que les principes qui sous-tendent son projet
de loi, c'est l'énumération des articles?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Bien, si c'est
ça que vous voulez entendre, moi, je n'ai aucun problème. Moi, ce que je vous
dis... Parce que si c'est ça que vous voulez entendre, ce n'est pas ça que j'ai
dit. J'ai dit qu'il y avait des éléments qui se retrouvent dans plusieurs des articles.
D'ailleurs, il y a des... On nous a demandé de préciser. On nous a demandé de
préciser qu'un des principes, j'ai dit un des principes, ce n'est pas le seul,
c'était que ce projet de loi là s'assure que le centre qui est mis en place va
répondre aux besoins des utilisateurs. Il y avait des imprécisions qu'il était
important de faire, de clarifier, de corriger. Puis nous avons en tout début de
processus ajouté des amendements. Il y en a même un qu'on a accepté du parti de
l'opposition. Alors, pour vous dire qu'il y a des principes, le principe de
répondre aux besoins des utilisateurs, il est là. C'en est un qu'on est en
train de discuter, puis on dit même que, puis c'est ce que je veux expliquer,
c'est que pour s'assurer qu'on respecte le principe de répondre aux besoins des
utilisateurs, il y a d'autres articles qui viennent s'y ajouter. Alors, moi, je
pense que ça répond à la question du député.
M. Barrette : M. le
président, je prends...
Le Président (M. Simard) :
Je vous en prie, M. le député.
M. Barrette : Je prends
le ministre au mot. Alors, il dit : «Un des principes, c'est répondre aux
besoins des utilisateurs». Parfait. J'accepte ça. Y a-tu d'autres principes?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Dubé : Excusez-moi, je
n'ai pas compris la question.
Le Président (M. Simard) :
M. le député, auriez-vous l'amabilité?
M. Barrette : Bien,
voulez-vous lui répéter?
Le Président (M. Simard) :
Pardon? Il vous demandait s'il y avait d'autres principes en plus de ceux que
vous veniez d'évoquer.
M. Dubé : Ah! Bien, il y
en a d'autres. Il y en a d'autres. Et, je pense, ça va me faire plaisir, parce
que, si ça permet de passer du temps sur l'importance du projet de loi, aucun problème
avec ça. On a dit qu'un des premiers principes, un des premiers principes, c'était
d'optimiser les acquisitions gouvernementales.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre.
M. Dubé : Et voilà.
M. Barrette : Non, non, mais
il allait... M. le Président, il allait... Il allait énumérer les autres.
M. Dubé : Non, non, mais
je...
M. Barrette : Il y en a
juste deux?
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre, à vous la parole.
M. Dubé : Bien, écoutez,
moi, je prendrais un petit temps d'arrêt, s'il vous plaît.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons prendre une courte pause.
(Suspension de la séance à 21 h 2)
(Reprise à 21 h 3)
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît, à l'ordre! Vous savez que les sonnes clochent. Nous sommes
appelés à aller voter. Compte tenu de l'heure et compte tenu de ce qui était
prévu pour... afin que nous terminions à 21 h 30, je ferais motion
que nous ajournions sine die nos travaux. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Motion adoptée. Bonne fin de soirée à tout le monde. On va voter.
(Fin de la séance à 21 h 4)