Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
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Le
mercredi 9 octobre 2019
-
Vol. 45 N° 40
Étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l’instruction publique et d’autres dispositions à l’égard des services de l’éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-deux minutes)
La
Présidente (Mme Guillemette) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture et de
l'éducation ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes dans la salle
de bien vouloir éteindre la sonnerie de leur appareil électronique. La
commission est réunie aujourd'hui afin de poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi n°5, Loi modifiant la Loi sur l'instruction
publique et d'autres dispositions à l'égard des services de l'éducation
préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans. M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements ?
Le
Secrétaire
: Oui, Mme la Présidente, Mme Grondin (Argenteuil)
est remplacée par Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) et
M. Skeete (Sainte-Rose) est remplacé par M. Bussière (Gatineau).
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci, M. le
secrétaire. Lors de l'ajournement de la dernière séance, nous étions à l'étude
d'un amendement proposé par Mme la députée de Saint-Laurent et visant à ajouter
un nouvel article au projet de loi. La présidence était saisie d'une question
de recevabilité quant à cet amendement. Donc, je vais rendre ma décision sur la
question de règlement soulevée par le député de Richelieu concernant la
recevabilité d'un amendement présenté par Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
la députée de Saint-Laurent a présenté un amendement visant à ajouter un nouvel
article, 5.1, au projet de loi actuel. Ce nouvel article ferait en sorte
d'insérer dans la Loi sur l'instruction publique une exemption de frais de
services de garde dont peuvent déjà bénéficier certains parents à faible revenu
dans le contexte de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance,
c'est-à-dire en milieu non scolaire. L'exemption concerne les enfants de moins
de cinq ans au 30 septembre de l'année de référence.
M.
le député de Richelieu affirme que l'amendement introduit un nouveau principe
dans le projet de loi, soit celui de la gratuité en services de garde
éducatifs, qui serait contraire à l'article 197 du règlement. Lors de l'analyse
de la recevabilité d'un amendement, la présidence doit vérifier si l'amendement
respecte les règles générales de recevabilité qui se retrouvent aux articles
197 et 244 du règlement. Ainsi, un amendement doit se rapporter à
l'objet du projet de loi et être conforme «à son esprit et à la fin qu'il
vise».
De plus, parmi
les critères de recevabilité établis par la jurisprudence parlementaire, un
amendement...
La Présidente (Mme Guillemette) :
...du règlement. Ainsi, un amendement doit se rapporter à l'objet du projet de
loi et être conforme à son esprit et à la fin qu'il vise. De plus, parmi les
critères de recevabilité établis par la jurisprudence parlementaire, un amendement
ne doit pas contredire ni élargir le principe du projet de loi d'une manière
telle qu'il va au-delà de l'objet de celui-ci. Dans le cas qui nous concerne,
le projet de loi n° 5 vise à étendre les services de garde éducatifs
préscolaires destinés aux élèves de quatre ans, sans égard au milieu
économique, et à rendre l'offre de ces services obligatoires.
À la lumière de cet objectif, l'amendement
de Mme la députée de Saint-Laurent s'apparente à l'ajout d'une modalité plutôt
que d'un nouveau principe. En effet, l'exemption concernerait uniquement les
services de garde offerts dans le cadre des services éducatifs préscolaires
destinés aux élèves de quatre ans. La décision 1997-34 et celle rendue dans cette
commission le 3 octobre 2019 constituent des précédents qui vont dans le même
sens. Pour ces motifs, la présidente juge l'amendement recevable.
M. Roberge : Mme la Présidente,
ce n'est pas pour remettre en question votre décision, c'est simplement, dans
votre lecture de décision, vous avez parlé de services obligatoires, vers la
fin...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Services et à rendre l'offre de ces services obligatoires, oui. Dans le cas qui
nous concerne... je vais le relire.
M. Roberge : Rendre l'offre
des services. C'est correct. C'est bon. J'avais cru comprendre...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Je peux le relire si...
M. Roberge : Non, ça va, ça
va, j'avais... c'est peut-être moi qui avais mal saisi, je pense, je voulais
juste faire attention de ne pas, d'aucune façon...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ajouter.
M. Roberge : ...penser que la maternelle
quatre ans devienne obligatoire, mais ce n'est pas ce que vous avez dit. Donc,
voilà, c'est correct.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Ça vous va comme ça? Donc, nous allons reprendre les discussions sur l'amendement
à l'article 5.1 de Mme la députée de Saint-Laurent. Y a-t-il des interventions?
Mme la députée de Saint-Laurent, vous pouvez y aller, la parole est à vous.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Lorsqu'on s'est quitté hier soir, 21 h 30, le ministre de
l'Éducation avait dit qu'il allait prendre le temps de réfléchir et, puisque la
nuit porte conseil, je lui aussi remis un document pour lecture. Ici, évidemment,
je rappelle que le projet de loi vise aussi à agir tôt et je rappelle que c'est
très difficile d'aller à l'école le ventre vide, et que c'est une mesure qui
vise très, très peu de personnes, on parle des familles qui sont sur les programmes
d'aide financière de dernier recours. J'ai parlé du nombre... si vous
permettez, je vais me référer aux statistiques officielles 2017‑2018 du ministère
de la Famille. Cette mesure existe déjà au sein du ministère de la Famille.
Si on va à la page 2, nombre d'enfants,
dont les parents bénéficient de l'exemption de la contribution parentale, le
total pour du 0-5 ans, c'est 11 247 familles québécoises qui en ont
bénéficié de cette mesure d'exemption, c'est très peu de monde. Et, si on
retire de ce 11 247 la proportion de quatre ans, là, il est peut-être
question aussi de 2 500, 3 000 personnes, là, qui sont visées. Et je
le répète, c'est, oui, le ministre l'a souligné hier, je pense, c'était hors
micro, il a dit : C'est vrai que ce n'est pas uniquement un transfert dans
le sens qu'effectivement ceux qui sont déjà en réseau des services de garde, de
centre de la petite enfance, milieu familial ou garderie subventionnée, c'est
11 247, mais il est probable aussi qu'il y ait d'autres enfants qui ne
sont dans aucun bassin. Donc, par exemple, ceux qu'on pense, ce sont les
familles qui ne sont dans aucun bassin puis qu'effectivement ce serait des
montants additionnels. Ça, j'en suis, j'en conviens, mais je crois sincèrement
que cette mesure, lorsqu'elle a été ajoutée au ministère de la Famille, ça a
été un coût de 20 millions pour la mettre à temps plein, pour un total
d'environ 40 millions de dollars pour du temps plein, mais du 0-5 ans. Là,
ici, on parle juste de ceux de quatre ans. Alors, si on prend la proportion
d'argent qui part du ministère de la Famille vers un transfert, plus ceux qui,
par exemple, pourraient être visé, il ne devrait pas y avoir des millions de
personnes, on parle vraiment de quelques milliers au Québec, mais on parle de
ceux-là qui sont sur l'aide de dernier, dernier recours au Québec, les gens les
plus vulnérables de notre société.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. D'autres interventions? Oui, M. le ministre.
• (11 h 30) •
M. Roberge : Mme la
Présidente, je comprends cette préoccupation de ma collègue pour les jeunes qui
sont vulnérables, les familles qui sont vulnérables, là, puis c'est des
critères qui sont assez clairs, bon, qui existent au ministère de la Famille,
je pense qu'on a des critères... donc les gens qui sont bénéficiaires d'aide
sociale, du Programme de solidarité sociale, d'Alternative jeunesse, Objectif
emploi. Donc, je comprends que c'est assez bien ciblé ce qui se passe au
ministère de la Famille. Puis il y a des coûts quand même assez importants,
mais on comprend que ces gens-là, ils vont en avoir besoin. Maintenant, on
arrive avec...
11 h 30 (version non révisée)
M. Roberge :
...Alternative jeunesse, Objectif emploi. Donc, je comprends que c'est assez
bien ciblé, ce qui se passe au ministère de la Famille. Puis il y a des coûts quand
même assez importants. Mais on comprend que ces gens-là peuvent en avoir
besoin.
Maintenant, on arrive avec un nouveau
principe qui engendre un nouveau coût qui n'était pas du tout dans le projet de
loi. Vous avez jugé recevable, c'est correct. Mais moi, je ne le juge pas
recevable... d'un point de vue politique, à ce moment-ci, ça arrive comme ça,
et là on ne sait pas d'où viendrait cet argent. On ne sait pas comment la politique
serait établie. Et là, tout à coup, dans un... dans le cadre d'une étude de projet
de loi, on viendrait créer un nouveau programme avec un nouveau budget.
Alors, c'est une politique qui peut être
intéressante. C'est une politique qui peut être déployée, peut-être, dans les
mois qui suivent. Je ne veux pas m'aventurer. Il est possible qu'on aille dans
cette direction-là, il est possible qu'on n'y aille pas. C'est une question
intéressante. C'est des familles qui peut-être en ce moment bénéficient d'une
place en CPE... iraient en maternelle quatre ans, peut-être, en ce moment, ne
vont pas en CPE ou en milieu de garde ailleurs et iraient en maternelle quatre
ans. Tout ça est possible, mais ça demande une analyse approfondie, populationnelle,
géographique, combien de jeunes pourraient venir, quel serait l'impact
financier.
Donc, la question est, je vous dirais,
intéressante, mais on ne peut pas, là, ici, en séance de remue-méninges, créer
un nouveau programme, créer des modalités, trouver les budgets, faire le
prochain budget. Donc, question intéressante, mais malheureusement on ne pourra
pas voter en faveur de cet amendement-là parce qu'il ne nous appartient pas
ici, en commission, de créer un nouveau programme et de le financer comme ça.
Même si je comprends cette préoccupation, puis même si ma collègue dit :
Oui, mais ça se fait déjà au ministère de la Famille. Ce n'est pas comme ça,
là, qu'on crée des politiques publiques. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Je vais entendre la députée de Saint-Laurent
et après je vous donne la parole.
Mme Rizqy : J'aimerais
juste rappeler que cet enjeu, j'en ai déjà parlé. J'en ai parlé lors des
consultations, j'en ai parlé depuis le 20 août, puis je l'avais même soulevé parce
que je l'avais sorti... puis j'avais même fait le tableau comparatif, qui était
préparé par l'AQCPE, l'Association québécoise des centres de la petite enfance,
puis je parlais justement que, lorsqu'on a des repas qui sont déjà fournis dans
l'offre de services, mais qu'en plus de cela, c'est que, pour les familles les
plus vulnérables, il y a une exemption de base. Ici, ce n'est vraiment
pas du tout un nouveau principe qu'on introduit, c'est une modalité, telle que
précisée par la présidente, et c'est une modalité qui rentre dans une politique
gouvernementale 2017‑2023, on s'est dotés ici d'un plan de lutte contre la
pauvreté.
Et je vous répète, M. le ministre, vous
savez, vous avez été talonné par plusieurs personnes lorsqu'il était incertain
que... lorsque les cotes d'indice de défavorisation, que certaines perdent...
certaines commissions perdent des montants d'argent. Vous avez rectifié le tir.
Parce que vous savez aussi bien que nous, là, qu'on n'apprend pas lorsqu'on a
le ventre vide. Cette exemption, ça va venir aider des familles qui peut-être
que le 8 $... ça peut sembler pas beaucoup, mais qu'ils ne l'ont pas.
Alors, quand qu'on ne l'a pas, ce 8 $, ça peut être très problématique, et
c'est pour cela que, dans cette politique globale de 2017‑2023 de lutte contre
la pauvreté au Québec, on s'est donné comme objectif de venir aplanir les
chances puis de donner le maximum à ceux qui ont le plus besoin.
Et ce n'est pas quelque chose qui est
coûteux. Ce n'est vraiment pas quelque chose qui est coûteux, et qui est déjà
financé, dans une très large partie. Puis je vous répète qu'il y a quand même
le premier ministre qui vous a donné les coudées franches. Il a dit : Ça
coûtera ce que ça coûtera. Et ici, là, on ne parle pas, là, de centaines de
millions de dollars. Je crois sincèrement que cette politique qui prend
naissance dans un plan gouvernemental, mais qui existe déjà au sein du
ministère de la Famille, va venir bonifier votre projet de loi.
Et, puisque nous sommes en étude
détaillée, oui, des fois, il y a des affaires qui n'étaient pas initialement
dans le projet de loi, mais qu'on les ajoute parce que c'est ici qu'on fait le
travail de venir bonifier un projet de loi. Et je pense qu'il y a... Quand vous
allez retourner dans votre Conseil des ministres, je pense que vos collègues
vont être fiers de vous d'avoir ajouté cette mesure par souci de cohérence.
Puis je ne pense pas qu'ils vont vous taper sur les doigts, au contraire.
Au contraire, je pense même que le premier
ministre va être content de savoir que, oui, pour de vrai, au Québec, on lutte
contre la pauvreté puis on se donne les moyens que tous les enfants, surtout
ceux qui viennent des milieux économiquement très faibles, bien, on s'assure
que les parents n'ont pas d'épée de Damoclès sur la tête, avec des factures.
Parce que le 8 $ peut venir très, très vite. Après ça, il y a des
intérêts. Puis après ça, vous le savez, lorsque les gens ne paient pas, ma
collègue la députée des Mille-Îles vous l'a dit, ça s'en va en agence de
recouvrement, c'est les parents qui sont talonnés, et ça crée un stress inutile
pour ces gens-là qui sont déjà vulnérables.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, je veux
renchérir là-dessus. Le ministre a dit que c'était intéressant. Ce n'est pas
juste intéressant, c'est quand même essentiel. Puis, sur la question du coût,
on parle...
Mme Rizqy : ...ma collègue
la députée des Mille-Îles vous l'a dit, ça s'en va en agence de recouvrement,
c'est les parents qui sont talonnés, et ça crée un stress inutile pour ces
gens-là qui sont déjà vulnérables.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, et je
vais renchérir là-dessus. Le ministre a dit que c'était intéressant, ce n'est
pas juste intéressant, c'est quand même essentiel sur la question du coût. On parle
d'enfants, on parle des mêmes enfants qui ont déjà accès à cette mesure-là si
les parents font le choix dans un centre de la petite enfance, par exemple.
Donc, ce n'est pas un coût supplémentaire pour le gouvernement. Normalement,
c'est déjà budgété. Ce sont exactement les mêmes enfants, là, qui, si leur
parent a fait le choix : Moi, j'inscris mon enfant dans un CPE, il va y
avoir accès gratuitement. Mais, si ce parent-là fait le choix de l'inscrire à
la maternelle quatre ans, là, il n'y aura pas accès. Donc, ça vient comme un
peu pousser les parents dans une direction. Moi, je trouve regrettable.
Puis c'est sûr qu'il y a peut-être des
familles qui ne s'en prévalent pas en ce moment parce que le CPE ne répond pas
à leurs besoins. Ils ne se prévalent peut-être pas de cette mesure-là même si
c'est gratuit. Mais c'est exactement ces familles-là qu'on veut rejoindre avec
la maternelle quatre ans. Donc, on devrait favoriser que la mesure existe pour
les maternelles quatre ans, puis il y a peut-être plus d'enfants qui vont s'en
prévaloir.
Mais, normalement, quand les budgets sont
faits pour une mesure comme celle-là, on devrait prévoir un montant suffisant
pour que toutes familles qui sont admissibles puissent d'en prévaloir. Donc, ça
ne nécessite pas de dégager des fonds supplémentaires de la part du
gouvernement, c'est déjà clairement budgété. Il suffit que l'enveloppe soit
déplacée. Mais, en toute logique, ça devrait déjà être calculé, là, de la part
du gouvernement. Moi, je trouve que c'est vraiment essentiel.
On le sait, en plus on l'a vu dans les
études qui nous ont été présentées ici, pour les enfants qui fréquentent la
maternelle quatre ans, la réduction de la vulnérabilité était plus importante
si l'enfant fréquentait le service de garde scolaire en plus de la maternelle
quatre ans. Ça a été démontré ici, puis je m'en souviens parce que ça m'avait
surpris. Mais ça a été démontré. Donc, quand on sait que, pour avoir un effet
encore plus positif avec la maternelle quatre ans, la fréquentation du service
de garde scolaire donne cet effet-là, il faut favoriser que les enfants y aient
accès, en particulier les enfants les plus vulnérables dont a parlé ma collègue
de Saint-Laurent.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. D'autres interventions? Oui, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Moi, je ne vois pas ça comme une création d'un nouveau
programme, je vois ça vraiment comme une extension d'un programme qui est déjà
existant. Alors, c'est non seulement que oui il y a du budget déjà pour des
enfants qui sont déjà dans le système. Mais, pour les enfants qui ne sont pas
dénombrés à date, c'est une extension d'un programme, puis on peut très bien, à
l'intérieur du budget de fonctionnement, dans les mesures 15.0.10 pour les
milieux défavorisés, rajouter un regroupement. Quand on parle de la 15.0.11 et
Agir autrement pour la réussite des élèves en milieu défavorisé, on a déjà
beaucoup de mesures pour aider ces élèves-là. Je vois la façon qu'on peut peut-être
rajouter une autre mesure à l'intérieur de ce regroupement pour rejoindre cette
demande, puis c'est juste une extension de l'exemption d'un ministère à un
autre pour s'assurer que tout le monde à la même... l'égalité des chances.
Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : D'autres interventions? Oui, Mme la députée
de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Le ministre nous l'a dit souvent : On ne veut
pas agir désormais avec le projet de loi n° 5, en vertu du code postal,
pour aider les gens. Ça, c'est ce que vous avez dit à maintes reprises. Ça,
ici, ce n'est pas en fonction du code postal, c'est vraiment, là, avec la
déclaration de revenus. C'est des gens, là, on parle, qui font
14 000 $, 15 000 $ par année. C'est vraiment, là, quand on
a l'aide de dernier de recours, là, c'est... on ne parle pas des grandes
fortunes, on ne parle même pas de classe moyenne, on parle des gens qui ont de
la misère, pas à finir le mois, mais à chaque semaine. C'est ces gens-là qu'il faut
que vous ayez en tête, là, puis je vous dirais, là, c'est partout au Québec,
là, puis ce n'est pas dans un arrondissement seulement.
Oui, il y en a à Montréal, dans certains
quartiers qui sont beaucoup, beaucoup plus pauvres, mais il y en a dans tous les
comtés, puis ça, ce n'est pas en fonction de code postal, mais de la
déclaration de revenus, puis ces gens-là prennent l'aide de dernier recours. Et
c'est pour cela, quand la politique puis qu'ici, au Québec, on s'est donné de
lutter activement contre la pauvreté, c'était un plan qui aidait puis qu'on
enlevait des inquiétudes à ces parents parce qu'un parent stressé, là, ça fait
qu'il y a aussi des enfants qui sont stressés. Quand on a des parents qui ne
savent pas comment qu'ils paient leur loyer, qui ne savent pas comment qu'ils
vont payer le nouveau sac à dos...
• (11 h 40) •
Vous savez, à chaque année, là, la rentrée
scolaire, quelques semaines avant, là, il y a les magasins de partage qui font
la rentrée avec les sacs à dos. Ils viennent en aide à ces gens-là. C'est plein
de petites mesures qu'on s'est données au Québec, mais ces petites mesures là,
c'est ça la bouffée d'air frais que ces parents ont besoin. Gardez en tête, là,
que, quand la facture va arriver, puis que le parent va paniquer, l'enfant va
le ressentir aussi. Puis, dans les cas, par exemple, d'une clientèle encore
plus vulnérable, pensez aux nouveaux arrivants qui eux...
Mme Rizqy : ...qu'on s'est
donné, au Québec. Mais ces petites mesures, là, c'est ça, la bouffée d'air
frais que ces parents ont besoin. Puis gardez en tête, là, que quand que la
facture va arriver puis que le parent va paniquer, l'enfant va le ressentir
aussi. Puis, dans les cas, par exemple, de clientèle encore plus vulnérable,
pensez aux nouveaux arrivants qui, eux, souvent, il y en a, là, qui ne sont pas
fonctionnels en français, d'autres qui sont analphabètes. Puis c'est qui qui va
lire la facture? C'est la grande soeur ou le grand frère qui va lire cette
facture.
Alors, je vous le demande, c'est une
mesure qui existe déjà au sein du ministère de la Famille, qui est enchâssée
dans une politique, une vision globale pour aider vraiment ceux qui en ont vraiment
besoin, là. Et on va juste faire un transfert. Je ne sais pas si on peut
vérifier immédiatement avec vos collègues, je sais que c'est au ministère de la
Famille, avec le ministère des Finances. Je pense que c'est quelque chose, là,
qui ne va pas du tout être nuisible. Au contraire, ça va nous donner le filet
de sécurité sociale dont on s'est déjà donné au Québec. Ce n'est pas un nouveau
principe, il existe déjà, c'est un droit qui existe au ministère de la Famille,
puis, sincèrement, je crois qu'il doit être aussi présent au sein du réseau de
l'éducation. Ce sont des enfants. À quatre ans, cinq ans, ils se développent,
tout au long de leur primaire, puis c'est grave, au Québec, de savoir qu'on a,
oui, pour de vrai, des gens qui ne déjeunent pas avant de partir de la maison,
c'est grave de savoir qu'il y en a que la dernière collation, c'est celle
qu'ils ont prise à l'école puis qu'ils retournent à la maison puis qu'on ne
sait même pas s'ils vont souper. Ça, c'est grave, mais c'est pour ça que cette
politique de lutte contre la pauvreté, il faut qu'on l'ait à l'esprit à chaque
fois qu'on rédige des nouvelles lois, parce que tous les gestes qu'on va poser
doivent être en lien direct pour lutter activement à cette pauvreté que vous
avez raison de dire qu'elle n'a pas de code postal. Ça, vous avez raison.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, M. le ministre.
M. Roberge : Encore une fois, Mme
la Présidente, je pense que, quand on s'intéresse à la qualité de vie puis à
l'aide aux enfants qui sont démunis ou qui sont vulnérables et à leurs familles
aussi, on ne se trompe pas de se poser ces questions-là puis de voir quelle est
la meilleure façon de les soutenir. On a posé plusieurs gestes, dans les
dernières années, dans la dernière année, notre gouvernement, notamment
bonification pour l'aide sociale pour les gens qui sont déclarés inaptes,
l'aide alimentaire qu'on a bonifiée, il y en a plus cette année qu'il y en a jamais
eu pour... dans nos écoles, les collations, les repas.
Bien, là, on nous arrive avec cette
suggestion qu'il va falloir étudier. Ceci dit, il faut considérer combien
d'élèves, quels sont les impacts. Vous dites, c'est important pour ces
élèves-là, je le sais bien, mais c'est quelque chose qui mérite attention. Et
si c'était si évident, je veux dire, le précédent gouvernement libéral l'aurait
fait en même temps. Ils ont fait le choix, au moment où ils étaient là, de le
faire pour les CPE. Là, ils nous demandent de poursuivre leur politique là où
ils ne sont pas allés. Fort bien, il est possible qu'à l'intérieur du mandat ça
se concrétise.
Écoutez, c'est quelque chose qu'on va
étudier, quelque chose qu'on va regarder. Il y a un comité qui travaille sur,
en ce moment, les services de garde, services des dîneurs, les frais chargés
aux parents. On pourrait intégrer cette réflexion-là. En fait, on... hier soit,
j'ai parlé à des gens, on m'a dit que c'était déjà intégré. Les gens discutent
de ça, là, des frais pour les personnes les plus vulnérables. Donc, je partage
ces préoccupations-là. Maintenant, on ne pourra pas répondre ce matin, on ne
pourra pas adopter cet article-là. C'est correct de le ramener, mais, ceci dit,
on ne pourra pas adopter une nouvelle politique, ce matin, avec des insistances
budgétaires comme ça, là, à brûle-pourpoint. Mais ça n'enlève pas, je vous
dirais, la préoccupation qu'on a tous pour ces enfants-là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci, Mme la
Présidente. En fait, M. le ministre, puis ça a été pensé sous le précédent gouvernement
libéral. C'est le ministre Blais, à l'époque, qui avait déjà déposé son plan de
lutte contre la pauvreté. Puis savez-vous qu'est-ce qu'ils ont fait? Bien, ils
l'ont extensionné parce qu'au départ cette mesure, qui visait le zéro-cinq ans,
était à temps partiel. Deux jours et demi, il y avait une exemption, puis ils
se sont rendu compte : Non, il ne faut pas que ça soit deux jours et demi.
On n'est pas pauvre à temps partiel, on est pauvre à temps plein. Alors, c'est
pour ça que oui, ils l'ont extensionné à temps plein. Ils l'ont budgété. Cette
mesure de passer de temps... de la semaine... une demie semaine à une semaine
complète d'exemption à coûté 20 millions supplémentaires pour un total
d'environ 40 millions de dollars, mais pour le zéro-cinq ans. Et pourquoi
que ça n'a pas été fait dans les maternelles quatre ans? C'est que, dès le départ,
les maternelles quatre ans visaient les milieux défavorisés. Alors, il y avait
une certaine cohérence. Mais maintenant, on s'en vient l'élargir.
Moi, je vous demande, aujourd'hui, de
prendre cette bonne nouvelle puis de l'étendre, de donner de l'air aux familles
les plus démunies, de leur enlever un stress puis d'aller plus loin. Puis,
sincèrement, c'est qu'en fait, au Québec, on ne peut pas être, nous, une
société trop pauvre pour prendre soin des plus pauvres. Ce n'est pas...
Mme Rizqy : ...de prendre cette
bonne nouvelle puis de l'étendre, de donner de l'air aux familles les plus démunies,
de leur enlever un stress puis d'aller plus loin.
Puis sincèrement, c'est qu'en fait, au
Québec, on ne peut pas être, nous, une société trop pauvre pour prendre soin
des plus pauvres. Ce n'est pas vrai. Vous... Il y a un budget de
115 milliards de dollars, puis on n'est pas à 10 millions près pour
prendre soin des gens qui ont vraiment besoin de nous, de notre aide. C'est ça,
le rôle de l'État. Le rôle de l'État, c'est de dire : C'est qui les gens
les plus vulnérables, comment je fais pour lutter contre la pauvreté, comment
je fais pour qu'un enfant puisse réussir son parcours scolaire, comment je fais
pour enlever les barrières à l'entrée?
Mais dans le programme de lutte contre la
pauvreté déposé par le ministre libéral, M. Blais, là, il y en avait, des
bonnes mesures. Puis c'est pour ça qu'il est encore en application, ce
programme-là. Vous ne l'avez pas enlevé, le programme de lutte contre la
pauvreté, il est en cours. Puis au ministère de la Famille, il existe toujours.
Ça veut dire que ça doit être bon, si au ministère de la Famille on a jugé bon
de la garder. Alors c'est pour ça qu'ici quand vous dites : Ce n'est pas
budgété, il est déjà budgété. On sait combien ça va nous coûter.
Et s'il y a plus d'enfants qu'on a
rejoints, ça veut dire qu'on a atteint la cible, M. le ministre. Ça veut dire
qu'on est allé chercher ceux qui sont encore les plus vulnérables, qui ne
fréquentent aucun réseau, que ça soit CPE, milieu familial, garderie
subventionnée, et qu'on va avoir réussi notre pari, c'est-à-dire rejoindre ceux
qu'on doit rejoindre absolument pour les mettre dans les maternelles quatre
ans, mais s'assurer qu'effectivement on doit être... on est capable de leur
offrir un service.
Puis j'ajouterais, M. le ministre... le
coût de construction des classes... je me permets le parallèle, vous avez
accepté qu'il y ait vraiment des dépassements de coût, de façon importante.
Cette mesure-là est budgétée. On sait combien ça va coûter. Pour
10 millions de dollars, là, c'est comme... sincèrement, là, c'est le gros
maximum que ça devrait coûter, cette mesure-là, alors que pour les classes, là,
vous avez vraiment dit : Parfait, ça va coûter vraiment plus cher. Ça,
vous le savez.
Moi, je demande de mettre un
10 millions de dollars qui existe déjà, en grande partie au ministère de
la Famille, puis juste de le transférer avec votre collègue. Je ne pense pas
que là-dessus votre collègue va dire qu'on va se chicaner, parce qu'au fond, on
sert le même monde, on sert des enfants québécois.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Une autre intervention? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais mettre aux voix l'article 5.1.
Mme Rizqy : Est-ce que je peux
avoir un engagement du ministre de l'Éducation, qu'il nous revienne. Je
comprends qu'on n'ira pas là aujourd'hui, mais sincèrement, je suis vraiment
déçue, parce que ce n'est pas par caprice qu'on a déposé cet amendement.
Pourriez-vous prendre au moins l'engagement que vous allez retourner en Conseil
des ministres, que vous allez regarder ce principe, puis que plus tard, oui, si
vous voyez que ce n'est pas quelque chose qui va coûter 1 milliard de
dollars, puis que, oui, il y a déjà des sommes qui sont allées au ministère de
la Famille, puis que vous êtes capable d'aller dégager ces sommes-là pour aider
ces enfants, vous allez revenir, puis oui, vous allez l'amender, puis donner le
même droit qui existe au ministère de la Famille, le mettre dans le réseau de
l'éducation, parce qu'on veut vraiment s'occuper des gens qui ont besoin
d'aide? Est-ce que, ça, au moins, on peut avoir cet engagement de vous?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, M. le ministre.
M. Roberge : Ce que je peux
dire à ma collègue puis aux gens qui nous écoutent, c'est qu'en ce moment, il y
a un comité qui se rencontre sur les frais qui sont chargés aux parents,
notamment pour les services de garde et les services des dîneurs, que déjà,
quand j'ai parlé aux gens hier, parce que vous avez déposé cet amendement hier,
on a questionné un peu autour, puis on a dit : Bien, toute la question des
frais chargés aux parents, des questions des gens qui sont... pour des services
de garde et les dîneurs, services de garde et dîneurs, les plus nantis, les
moins bien nantis, les gens qui sont prestataires de certains programmes, ça
fait partie du cadre de réflexion. Donc, c'est ce que je peux dire à ce
moment-ci. Je ne peux pas en dire davantage.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Bien, je vais juste renchérir. Je pense que la proposition de la collègue de
Saint-Laurent est quand même très raisonnable, donc de simplement demander au
ministre qu'il s'engage à examiner la question et à nous revenir. Bien
sincèrement, je pense même que ça aide sa cause pour les maternelles quatre
ans, de dire qu'il va y avoir une exemption de frais de service de garde pour
les enfants dont les parents sont prestataires. Donc, c'est un des arguments
qui font en sorte que c'est un peu un frein aussi à la fréquentation.
Donc... et on sait qu'à l'origine les
maternelles quatre ans étaient beaucoup pour les enfants qui provenaient de
milieux défavorisés, donc je pense que c'est un argument de plus à considérer.
L'évolution est là, et je pense qu'on peut saisir l'occasion actuelle de faire
ce travail-là, mais si le ministre ne veut pas la saisir, si au moins il peut
prendre l'engagement d'y réfléchir spécifiquement pour la question des enfants
de quatre ans, je pense que ce serait un beau geste de sa part.
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
• (11 h 50) •
Mme Rizqy : Pour être très
précise, là, on parle de l'exemption de base...
Mme
Hivon
:
...pour la question des enfants de quatre ans. Je pense que ce serait un beau
geste de sa part.
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : ...très précise,
là, on parle de l'exemption de base pour les parents ayant un chèque, hein,
qu'ils reçoivent, l'aide sociale. Je ne vous parle pas du problème plus général
du service de lunch, c'est pour tous les réseaux d'éducation. On sait qu'il y a
des factures mirobolantes pour les parents puis que ça, vous allez vous pencher
là-dessus. Ça, je suis très contente que vous vous penchiez là-dessus.
D'autre part, l'exemption de base qui
existe déjà au ministère de la Famille, on aurait déjà dû aussi l'extensionner,
ça aurait dû être dans le projet de loi. Ça, là, pour moi, c'est clair. C'est
pour ça, je vous demande juste un engagement, que vous allez vérifier si oui ou
non l'exemption de base qui existe déjà, qui est déjà budgétée, qui vise des
enfants qui sont vraiment avec... bien, des parents qui sont sous l'aide de
dernier recours, pour moi, c'est sûr que j'ai besoin de votre engagement, M. le
ministre, que, oui, vous allez voir avec le ministre de la Famille, le ministre
des Finances comment qu'on peut arrimer tout ça puis avoir une belle cohérence
non seulement avec la loi qui relève du ministère de la Famille, mais aussi
avec vous-même. Quand que vous parlez que la pauvreté n'a pas de code postal,
vous avez raison. Moi, j'ai besoin d'un engagement de votre part qui dit qu'effectivement,
vous allez vérifier comment qu'on fait pour prendre l'exemption de base qui
existe au sein du ministère de la Famille, l'accorder aux enfants qui vont
fréquenter les réseaux des maternelles quatre ans.
Puis j'ajouterais la chose suivante :
j'avais lu, il y a quelques semaines, puis je vois le député de Richelieu, ne
fâchez-vous pas, je reviens encore sur l'article que j'avais lu, tu sais les
mères qui... les camps de jour coûtaient cher, puis qui dit : Bien, coudon,
avoir su que ça coûtait aussi cher, le camp de jour, bien, peut-être que je
serais resté à la maison. Dans les 20 000 enfants que vous parlez qui
ne sont dans aucun réseau, ça se peut très bien que, dans ce 20 000, il y
en a que c'est un choix. Mais ça se peut aussi que d'autres, c'est parce qu'ils
n'ont pas d'argent puis que, par exemple, dans le cas des CPE, oui, s'ils ont
le CPE puis ils sont capables d'avoir une place, bien, ils sont contents, ils
ont une exemption de base, ils n'ont pas besoin de la payer, le 8 $ et
quelque chose. Alors, eux, on les aide, mais il y en a d'autres, là, qui n'en
auront pas de services de CPE parce qu'ils font partie des endroits où est-ce
que... bien, dans la liste des 42 000 qui attendent une place.
Alors, si vous voulez vraiment être
cohérent avec le projet de loi de maternelles quatre ans puis rejoindre les
gens qui sont dans le bassin de 20 000, ça se peut que, là-dedans, il y en
a qui n'ont pas les moyens, à ce stade-ci, de, par exemple, inscrire leur
enfant de quatre parce que peut-être que la facture va être trop élevée pour
eux, ou que, quand ils vont voir la facture par surprise, là, bien, ils vont
paniquer.
Alors, je vous demande de mettre ça, là,
en réflexion, puis juste de prendre un engagement qu'effectivement, vous allez
vérifier avec votre collègue, là, vous avez un Conseil des ministres le
mercredi, aujourd'hui, on est mercredi, je pense que vous êtes capables,
tantôt, de parler avec vos collègues, je suis pas mal certaine que vous vous
parlez à tous les jours, là, mais tantôt, vous avez un Conseil des ministres,
parlez avec le ministre de la Famille et le ministre des Finances puis
revenez-nous, là, avec un engagement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, M. le ministre
M. Roberge : Merci bien. Bon,
plutôt que de répéter tout ce que j'ai dit précédemment, juste corriger un truc
à ma collègue. C'est déjà budgété, mais je comprends que la mesure qui est
budgétée est budgétée pour les CPE, les garderies subventionnées et les milieux
familiaux régis. Ça, c'est ce qui a là. De dire : On va l'étendre aux
maternelles quatre ans, ce n'est pas forcément une mauvaise idée, c'est quelque
chose qu'on peut regarder, j'ai déjà dit comme j'ai déjà dit... mais ce n'est
pas vrai que ça, c'est budgété. Il faut faire attention quand même. Ça peut
impliquer des coûts qui sont différents, ça pourrait engendrer des choses. Ce
n'est pas quelque chose qu'on peut improviser comme ça, une idée, une
politique, une facture, ce n'est pas comme ça qu'on gouverne correctement même
si les préoccupations peuvent être sincères. Il faut juste prendre le temps
d'analyser les choses avant de prendre des décisions qui deviennent des
politiques, puis regarder les impacts sur les autres programmes, regarder les
impacts, évidemment, sur les jeunes et les familles, regarder l'équité dans le
réseau par rapport à l'autre, c'est l'argument de ma collègue, regarder
l'équité à l'intérieur du réseau, si on le fait à quatre ans, qu'est-ce qui se
passe à cinq ans, qu'est-ce qui se passe à sept ans, à huit ans, à neuf ans?
Qu'est-ce qu'on fait avec tout ça? C'est pour ça qu'on prend le temps
d'analyser les choses, c'est pour ça qu'il y a un comité qui travaille,
notamment, sur ces questions.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, Mme la députée de Saint-Laurent, un droit de réplique, puis après
j'entendrai la députée de Sherbrooke et de Westmount—Saint-Louis.
Mme Rizqy : M. le ministre, ce
n'est pas moi qui fais de l'improvisation, là, puis le projet de loi a
18 articles. Alors, c'est un projet hyperimportant. Lorsque vous corrigez
la députée de Saint-Laurent, donc moi en l'occurrence, là, je vous rappelle que
c'est quand même nous qui vous ont talonné pour bonifier ce projet de loi, puis
on est arrivé. Là, aujourd'hui, quand que vous dites que ce n'est pas budgété,
il l'est budgété. Pour expliquer le plan de lutte contre la pauvreté, c'est au
ministère de l'Emploi et de la Solidarité que les sommes sont allouées. Après
ça, différents programmes, on transfère l'argent. Là, par exemple, en ce moment,
c'est transféré vers le ministère de la Famille. Mais vous pourrez très bien
vous entendre, vous autres, pour dire : Bon, bien là, M. le ministre de la
Famille, il y a une portion des enfants qui étaient dans votre réseau, qui se
sont en allés, par exemple, en CPE...
Mme Rizqy : ...que les sommes
sont allouées. Après ça, différents programmes, on transfère l'argent. Là, par
exemple, en ce moment, c'est transféré vers le ministère de la Famille. Mais
vous pourrez très bien vous entendre, vous autres, pour dire : Bon, bien
là, M. le ministre de la Famille, il y a une portion des enfants qui étaient
dans votre réseau, qui se sont en allés, par exemple, en CPE ou en milieu de
garde régi, subventionné, et la proportion qui maintenant va être dans les maternelles
quatre ans, là, cette proportion-là d'allocation de budget va venir maintenant
au ministère de l'Éducation pour accorder... exemption de base. Ici, là, c'est déjà
prévu dans le programme de lutte contre la pauvreté qu'il y a des transferts
entre ministères.
Pour une fois qu'on ne travaille pas silo,
je vous demande là-dessus, juste là, tantôt, vous avez un conseil des
ministres, de prendre un engagement que, oui, vous allez en discuter avec vos
collègues puis vous allez nous revenir pour voir qu'est-ce qu'on peut faire
pour que l'exemption de base qui existe déjà, qui est déjà budgétée... et que,
oui, l'argent existe, et que maintenant vous pouvez juste... vous, vous allez
faire des demandes pour votre réseau pour vous assurer que les enfants les plus
démunis, bien oui, effectivement, ils vont avoir droit à la même exemption de
base, puis c'est un engagement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, je vais
revenir là-dessus aussi parce que je ne comprends pas pourquoi on nous dit que
ce n'est pas budgété pour ces enfants-là. Ce sont exactement les mêmes enfants.
S'il y a, disons, 2 500 enfants de quatre ans au Québec dont les parents
sont admissibles à cette mesure-là pour les services de garde, ce sont
exactement les mêmes 2 500 enfants de quatre ans. Si 500 d'entre eux
décident de s'inscrire à la maternelle quatre ans, ils ne demanderont pas la
prestation pour le CPE. Ce sont exactement les mêmes enfants, ils ne la
demanderont pas aux deux endroits.
Donc, si on est capable de sortir l'argent
pour leur donner accès à cette mesure-là, s'ils font le choix du CPE, pourquoi
on n'est pas capable de juste le transférer s'ils font un autre choix? C'est ça
que je m'explique très mal, en ce moment. Il n'y a pas... Il y a un nombre
limité, et qu'on connaît déjà, d'enfants dont les parents sont admissibles à
cette mesure-là. Ce nombre-là ne change pas. Normalement, ça devrait déjà être
budgété pour que, si 100 % de ces enfants-là font une demande parce qu'ils
se sont inscrits en CPE, on a l'argent.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, écoutez, ça
fait partie des choses qu'on pourra évaluer. Je ne pense pas que c'est aussi
simple que ce que ma collègue le dit, tout simplement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Moi aussi, également, j'ai beaucoup de la misère à comprendre
pourquoi on est toujours porté à réécrire la roue. La roue existe déjà. C'est
un programme qui existe déjà, c'est déjà chiffré. J'ai le document devant moi
pour les statistiques qui indiquent le nombre d'enfants dont les parents
bénéficient de l'exemption de la contribution parentale pour les années 2016‑2018.
C'est ciblé par CPE, milieu familial, garderie subventionnée. C'est un total de
11 247 enfants.
Alors, on a déjà des statistiques, on a
déjà un programme, on a déjà du monde qui sont capables, qui connaît le réseau,
qui connaît le système, qui seront très, très, très à l'aise à transférer ceci
à le même groupe d'élèves, sauf que... ou enfants, juste dans un autre réseau.
Puis je veux soumettre aussi qu'à chaque
année il faut revoir nos budgets, ça fait que de planifier quelque chose qui
est déjà en place, bien, on fait ça actuellement, à chaque année, Mme la
Présidente. Ce n'est pas nouveau. Puis, dans le milieu scolaire, on fait des
révisions budgétaires à mi-année aussi pour voir où est-ce qu'on est rendu, si
ça prend des modifications.
Je trouve ça drôle qu'on dit qu'on ne peut
pas aider les gens qui sont actuellement dans le système. Actuellement, la...
C'est sûr, la maternelle quatre ans, le déploiement actuel, c'est en milieu
défavorisé. Alors, on a des gens qui sont dans le réseau maintenant, qui ont
besoin de notre aide. D'attendre une année, six mois pour une étude, quand on a
déjà les données, quand on a déjà le programme, un programme qui... On dit
souvent : Le ministère de la Famille puis le ministère de l'Éducation, on
travaille ensemble, bien, d'où l'importance de trouver une autre façon de
travailler en collaboration parce qu'on parle exactement dans le même bassin
d'enfants. C'est tout à fait logique, mais, s'il faut rajouter une lourdeur
bureaucratique, bien, c'est les enfants qui sont perdants.
• (12 heures) •
Je l'ai dit hors micro hier, puis je pense
que ça mérite de répéter, je ne veux pas que le programme ne fonctionne pas. Je
ne veux pas. Je veux que le ministre réussisse. C'est mon souhait, pas parce
que je suis promaternelle quatre ans universelle, ce n'est pas mon désir, mais
parce que j'ai à coeur les enfants. Ça me tient vraiment à coeur. Alors, je ne
vous souhaite que de succès dans qu'est-ce que vous êtes en train de faire.
Vous avez tout le pouvoir. Alors, si je suis ici, c'est pour vous aider. Je
trouve que c'est vraiment une belle façon d'aider ces enfants-là non seulement
pour avoir un accès plus facile... Comme ma collègue la députée de
Saint-Laurent a mentionné, ça enlève peut-être une barrière peu connue pour eux
de savoir que, tu sais, voici, votre accès...
12 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...avez tout
le pouvoir, alors, si je suis ici, c'est pour vous aider. Alors, je trouve que
c'est vraiment une belle façon d'aider ces enfants-là, non seulement pour avoir
un accès plus facile, comme ma collègue la députée de Saint-Laurent a
mentionné, ça enlève peut-être une barrière peu connue, pour eux, de savoir
que, tu sais, voici, votre accès est beaucoup plus facile à entrer en
maternelle quatre ans si c'est ça que les familles souhaitent, si c'est ça leur
choix, mais aussi parce qu'on a des enfants actuellement dans le réseau qui ont
besoin de nous. On a le budget, on a un programme qui existe, c'est facile.
Peut-être ce n'est pas... Peut-être c'est un amendement à changer, peut-être il
y a une autre façon de le formuler pour dire qu'il y aura un lien avec ce
programme-là, peut-être c'est parce qu'il ne faut pas insérer exactement le
454.2, peut-être il y a une autre façon de le formuler. Mais je pense qu'il y a
quelque chose qu'on peut faire ici, aujourd'hui, hors micro, peut-être, mais de
trouver une façon de faire ce lien-là. C'est une façon de réussir dans ce
programme-là. Je pense que c'est l'esprit qu'on veut tous ici.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. D'autres interventions, ou... Vous n'avez plus de temps, Mme la députée
de Saint-Laurent. Vous avez déjà pris quelques secondes de plus la dernière
fois. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, bien je
trouve ça dommage. Là, j'entends que le ministre est prêt à y réfléchir, mais
j'espère que c'est une réflexion qui va aller rapidement parce que,
normalement, là, les fonds existent déjà pour ça. Un enfant de quatre ans dont
le parent ou prestataire d'aide sociale, en ce moment, il est admissible, là.
Si cet enfant-là est chez lui en ce moment puis que, la semaine prochaine, ses
parents obtiennent une place en CPE pour lui, bien, même s'il ne coûtait rien à
l'État la semaine passée, bien, la semaine prochaine, il va être admissible. Je
ne peux pas croire qu'une famille qui obtiendrait une place pour un enfant de
quatre ans en CPE qui est admissible se ferait dire : On est désolés,
l'enveloppe est épuisée. La mesure, elle existe. Ils y ont droit. Donc, c'est
sûr que ça a été budgété pour que tous les enfants qui obtiennent une place
dans un service de garde puissent l'avoir, là. Il n'y a personne qui va se
faire dire non, ou, en tout cas, je n'ai pas entendu parler de ça, puis je
serais scandalisée d'apprendre que quelqu'un se fait dire : Ah! Là, on est
désolés, l'enveloppe est épuisée, on n'en a pas prévu pour tout le monde.
Donc, si on en a prévu pour tous les
enfants, y compris ceux qui sont chez eux en ce moment, ceux qui sont dans
n'importe quel type de service, l'argent, il est disponible. On veut juste
s'assurer que, peu importe le choix du parent, il va pouvoir être utilisé par
ces familles-là. C'est juste ça qu'on veut. C'est certain qu'il est déjà
budgété. Je ne peux pas imaginer une seconde que cette enveloppe-là ne suffit
pas pour tous les parents dans les... pour toutes les familles admissibles.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci. Je veux
juste rajouter que si le ministre veut véritablement donner le choix aux
parents, il doit donner pour toutes les familles, pas juste quelques familles,
mais vraiment toutes les familles. Une famille qui a un enfant en CPE, qui
touche cette exemption, doit avoir le choix de rester ou d'aller en maternelle
quatre ans sans avoir cette barrière financière. C'est vraiment l'égalité des
chances, on offre la même, même, même enfant. Puis, si... Puis c'est «at
large», là, ce n'est pas juste pour les enfants qui ne sont pas présentement en
CPE ou ailleurs. C'est une belle façon, pour nous, d'avoir une égalité de
chance. C'est une exemption qu'eux ils bénéficient déjà. Ils sont déjà les
bénéficiaires. Alors, ça va être difficile pour moi, mettons, si le monde vient
me voir puis dis : Mais, explique-moi pourquoi que si je suis en CPE, puis
mon enfant a quatre ans, que je pourrais avoir accès à cette exemption-là, mais
mon enfant... j'ai besoin d'agir tôt, je pense que mon enfant va vraiment être
mieux servi dans la maternelle quatre ans...
On parle de choix parental, mais là, ce
n'est pas égal parce que là, je ne veux pas, peut-être, vouloir aller à
maternelle quatre ans parce que je sais que ça va être coûteux pour moi puis je
n'ai pas ces moyens-là. Comme on a dit, le 8 $ par jour, c'est beaucoup,
c'est beaucoup pour quelques personnes, puis il faut tenir ça en compte.
Je suis certaine qu'il y a quelque chose
qu'on peut faire pour trouver un lien. Comme j'ai dit, si ce n'est pas à
l'intérieur de cet amendement, il doit avoir une autre façon, si on peut
peut-être parler avec les légistes. Je sais que c'est la volonté du ministre,
je sais qu'il y a déjà un comité qui est en train de l'étudier. Je n'enlève
rien de ce comité-là, j'ai déjà siégé des années, admise partenaire. Je
comprends l'importance de ces groupes, quand ils vont de mettre ensemble pour,
tu sais, «it's the brain tool». Tout le monde travaille ensemble. J'ai déjà
travaillé beaucoup avec Mme Lepage, dans le passé, sur des tels sujets, entre
autres, souvent, pour les codes postaux parce qu'il y a un impact majeur sur
les gens dans les régions. Mais, vraiment, si on peut parler d'égalité de
chance, est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut faire, est-ce que le
ministre, il a une autre idée, un autre propos qu'il peut nous amener qui pourrait
rejoindre l'esprit de qu'est-ce qu'on veut accomplir pour offrir une égalité
des chances des enfants qui sont actuellement en CPE, qui bénéficient déjà de
cette exemption?
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'autres...
Mme Rizqy : J'aurais juste une
petite question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Une question de règlement, ou, sinon...
Mme Rizqy : Non, une question.
J'aimerais juste avoir une courte...
La Présidente (Mme Guillemette) :
... sinon, vous n'avez plus de temps, Mme la députée.
Mme Rizqy : Je sais, mais
c'est que j'aimerais demander...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Non.
Mme Rizqy : ... une courte
suspension pour...
Mme Maccarone : ...qui
bénéficient déjà de cette exemption?
Mme Rizqy : Question, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Une question de règlement? Ou sinon...
Mme Rizqy : Non, une
question... J'aimerais juste avoir une courte...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Sinon, vous n'avez plus de temps, Mme la députée...
Mme Rizqy : Je le sais, mais
c'est que j'aimerais demander une courte suspension pour juste parler avec le ministre,
là, un petit moment.
M. Roberge : Bien, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Est-ce que...
M. Roberge : Excusez-moi. Mme
la Présidente, est-ce que vous me reconnaissez, oui?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. Parfait.
M. Roberge : Merci. Oui. Bien
non, je... Je pense que ça serait quand même spécial, alors qu'un collègue, peu
importe, a épuisé son temps de parole, donc ne peut plus intervenir sur un
sujet, demande une suspension pour intervenir, mais sans que le chronomètre
fonctionne. En tout cas, il me semble que ce serait une drôle de tangente que
nous prendrions, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Je comprends, M. le ministre.
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
je pourrais déposer aussi un amendement pour participer sur le débat, mais
c'est que j'essaie aussi...
La Présidente (Mme Guillemette) :
On peut mettre aux voix l'amendement, puis on reviendra avec un second amendement,
un sous-amendement. Donc, on va mettre aux voix... s'il n'y a pas d'autre
intervention.
Mme Maccarone : Avec
consentement, Mme la Présidente, je donnerais... je céderais le temps qu'il me
reste, parce qu'il faut que je quitte prochainement, peu importe, pour aller au
salon bleu pour le p.l. n° 34. Alors, avec le consentement
des collègues...
Mme Rizqy : C'est une
explication technique que je veux faire.
M. Roberge : Moi, j'ai une
question, là : Est-ce qu'on... Si on te transfère deux minutes, tu
déposes-tu un autre amendement ou...
Mme Rizqy : Non.
M. Roberge : O.K. Moi, j'ai un
consentement.
Mme Rizqy : Parfait.
M. Roberge : Bien, je ne sais
pas si les autres l'ont.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Est-ce qu'il y a consentement? Il y a consentement. Parfait. Merci.
Mme Rizqy : Merci. Alors,
qu'est-ce que j'essaie d'expliquer, dans l'enveloppe, là, que je faisais
référence, lorsqu'on est passé de demi-temps pour l'offre de services à temps
plein pour l'exemption de base, c'était budgété que ça a coûté 20 millions
de dollars de plus, donc environ 40 millions. Mais l'enveloppe, là, c'est
65 millions de dollars. Donc, il y en a encore, des marges de manoeuvre
là-dedans. C'est pour ça que je vous dis que c'est budgété, et c'est en droite
ligne, là, pour aider ceux qui ont besoin. Alors, ça ne sera pas plus coûteux
pour vous, il y a de l'argent dans cette enveloppe budgétaire. Moi, ce que je
vous demande aujourd'hui, c'est que tantôt vous avez un Conseil des
ministres... Puis c'est un plan qui va jusqu'en 2023, le plan de lutte contre
la pauvreté, donc on sait qu'il y a de l'argent jusqu'en 2023, puis après ça
j'espère juste qu'on aura réussi puis qu'on va avoir diminué la pauvreté au
Québec. C'est mon souhait le plus sincère.
Puis moi, la seule chose que je demande
aujourd'hui au micro, c'est de dire : Oui, les partis d'opposition, j'ai
entendu vos inquiétudes. Je vais me battre pour mon réseau, je vais le voir...
Puis ça ne sera pas une grosse bataille, là, l'argent est au ministère de
l'Emploi et de la Solidarité sociale. Leur objectif, c'est d'aider les gens qui
sont justement dans les programmes de dernier recours, d'aller voir avec eux,
dans cette enveloppe de 65 millions de dollars... de voir quelle
proportion peut aller dans votre réseau pour les plus démunis du Québec. Puis
ça, c'est votre rôle à titre de ministre d'aller faire ces revendications, puis
c'est la seule chose que je demande, c'est un engagement de le faire
aujourd'hui puis de nous revenir. Ce n'est pas grand-chose que je vous demande
aujourd'hui, M. le ministre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, j'ai l'impression qu'on défonce un peu des portes ouvertes. J'ai
déjà dit qu'hier j'ai parlé avec les gens qui sont sur ce comité pour savoir ce
qu'il en était. Ils m'ont dit que déjà ils évaluaient les frais qui sont
demandés, les compensations possibles pour toutes les clientèles, pour les gens
du service de garde, pour les gens des dîneurs, pour les gens qui sont plus
vulnérables, pour les gens qui sont prestataires de certains services ou qui
sont bénéficiaires de certains programmes. Alors là, on me demande de m'engager
à creuser quelque chose, alors que le comité est déjà au travail sur ces
questions-là et d'autres. On couvre plus large que ça. Ce n'est pas parce qu'on
couvre plus large qu'on ne s'occupe pas de ce que ma collègue dit. Puis là elle
nous dit : L'argent est là, elle nous dit : C'est un transfert. C'est
des choses qu'il faut valider, c'est des choses qu'on doit vérifier de manière
sérieuse. Donc, il y a des vérifications budgétaires, comptables : vérifier
qu'est-ce qui se passe, où est l'argent, quelles sont les mesures, quels sont
les critères. L'argent provient-il de tel fonds, tel fonds? Quels sont les
impacts de ça? Qu'est-ce qui se passe avec le comité?
Je ne peux pas m'engager, là, dire :
Oui, on va régler ça. Ce qu'on a dit, puis ce que je répète, c'est que, si on
me demande : Est-ce qu'on va se pencher là-dessus?, ce que je vous dis,
c'est que déjà le comité se penchait là-dessus avant que ma collègue dépose son
amendement hier. Le comité discute d'un ensemble de mesures, dont celle-là. Ce
n'est pas un engagement à l'implanter, ce n'est pas un engagement à
l'implanter, il y a déjà des gens qui se questionnent là-dessus et sur d'autres
choses qui n'ont pas fait l'objet d'amendements, mais que... On n'attend pas les
amendements pour réfléchir à des questions. Donc, ne pas défoncer des portes
ouvertes, là, il y a du travail qui se fait en ce moment, parce qu'on a à coeur
ces enfants-là, ces familles-là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
...merci, M. le ministre. Il vous reste 54 secondes du deux minutes qui avait
été autorisé.
• (12 h 10) •
Mme Rizqy : Bien, M. le
ministre, vous parliez de quelque chose qui est un problème global, par exemple
le service de lunch, parce qu'on entend par exemple des parents que ça coûte
1 440 $, puis ça, c'est vrai, il faut s'attaquer à ça, vous avez mis
un comité. Parfait. Moi, je vous demande une mesure qui existe depuis...
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...M. le ministre. Il vous reste
54 secondes du deux minutes qui avait été autorisé.
Mme Rizqy : Bien, M. le
ministre, vous parliez de quelque chose qui est un problème global, par
exemple, le service de lunch où est-ce qu'on entend, par exemple, les parents
que ça coûte 1 440 $, puis ça, c'est vrai, il faut s'attaquer à ça.
Vous avez mis un comité. Parfait.
Moi, je vous demande une mesure qui existe
depuis 2017, qu'on a vu déjà les impacts depuis 2017, qui est budgétée jusqu'en
2023 où est-ce que l'argent est déjà alloué au ministère de l'Emploi et de la
Solidarité sociale, qui fonctionne par transfert dans différents ministères
pour venir aider les plus vulnérables. La classe moyenne, on en parle toujours,
mais les gens les plus vulnérables, eux, ils n'ont pas de porte-voix, ils en
ont très peu pour venir défendre leur cause. Mais le plan de lutte contre la
pauvreté sert à ça.
Moi, la seule chose que je vous demande,
ce n'est pas de me dire que vous avez parlé puis que vous avez mis un comité.
C'est que je vous demande le programme qui existe déjà, là, d'aller chercher
l'appui de vos collègues dans votre caucus ministériel famille et solidarité
sociale pour vous assurer que les sommes qui sont allouées pour les quatre ans,
là, soient aussi transférées au réseau de l'éducation pour enlever les barrières
à l'entrée puis de parler de l'égalité des chances parce que le parent, là, qui
n'a pas l'argent, mais peut-être qu'il ne mettra pas son enfant en maternelle
quatre ans, puis on aura raté la cible. C'est le seul engagement, c'est un
engagement précis, l'exemption de base pour les familles les plus vulnérables
qui est prévue au ministère de la Famille. Je demande juste cet engagement-là
précis pour eux.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. D'autres interventions? Donc, s'il n'y
a pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix...
Une voix
: Par appel
nominal.
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...l'article 5.1 par appel nominal. M.
le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire
:
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Roberge (Chambly)?
M. Roberge : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
Mme IsaBelle : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
Le Secrétaire
: Et
Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Abstention.
Donc, nous passons au bloc suivant qui est
dans un cinquième temps, donc l'entrée en vigueur, à l'article 16. Donc,
M. le ministre, l'article 16.
M. Roberge : Merci bien,
Mme la Présidente. Alors, on y arrive. Je vais lire l'article 16, puis
après ça je vous lirai autre chose.
Donc, l'article 16 : Les
articles 224... pardon, 224.1 et 461.1 de la Loi sur l'instruction
publique (chapitre I-13.3), tels que modifiés par les articles 3 et
6, sont abrogés à la date déterminée par le gouvernement pour l'entrée en
vigueur de l'article 1.
Et là j'ai une question pour vous, Mme la
Présidente, parce que, précédemment, on avait bien dit que je déposerais un
article 15.1 qui vient avant l'article 16. Donc là, ayant lu
l'article 16, je veux bien, là.
Mais juste une question de procédure, puis avec
M. le secrétaire : Est-ce qu'on devrait plutôt déposer cet
article 15.1 puisqu'il vient avant l'article 16? Question de
procédure.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait.
M. Roberge : Est-ce que
ça...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, il y a consentement pour déposer le
15.1?
M. Roberge : Est-ce que
les collègues ont reçu une version...
Une voix
: Corrigée,
non.
M. Roberge : ...corrigée
et amendée? Non. On en a suffisamment de copies?
La Présidente
(Mme Guillemette) : On va suspendre quelques instants...
M. Roberge : Je vous
envoie ça dans quelques secondes.
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...le temps de redéposer
l'amendement 15.1.
(Suspension de la séance à 12 h 14)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 36)
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le
ministre, l'article 15.1. À vous la parole.
M. Roberge : Merci bien,
Mme la Présidente. Donc, l'article 15.1 qui est assez long, mais qui
comporte beaucoup d'éléments. Ça fait plaisir de lire ça. Donc, on dit :
Insérer, avant l'article 16 du projet de loi, le suivant :
«15.1. Chaque commission scolaire fait rapport
au ministre de la mise en oeuvre de la présente loi à l'égard des éléments
suivants, en lien avec les services de l'éducation préscolaire destinés aux
élèves âgés de 4 ans — premier alinéa ;
«1° le type de services de garde éducatifs
à l'enfance fréquenté, le cas échéant, par l'élève avant son admission aux
services de l'éducation préscolaire, soit un centre de la petite enfance, une
garderie ou un service de garde en milieu familial — deuxième alinéa;
«2° le nombre d'élèves par enseignant — troisième
alinéa;
«3° les services fournis en appui à
l'enseignant par une personne spécialisée dans le développement des enfants
d'âge préscolaire — quatrième alinéa;
«4° les services complémentaires offerts
aux élèves, soit les services de psychologie, de psychoéducation, d'éducation
spécialisée, d'orthopédagogie, d'orthophonie ainsi que de santé et de services
sociaux prévus au Régime pédagogique de l'éducation préscolaire, de
l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire (chapitre I-13.3,
r. 8) — cinquième alinéa;
«5° les services de garde en milieu
scolaire — sixième alinéa;
«6° l'organisation du transport des
élèves;
«Le ministre dresse un bilan, incluant le
montant des dépenses de fonctionnement alloué aux commissions scolaires, qu'il
dépose à l'Assemblée nationale au plus tard le 1er novembre suivant la
réception de ces rapports dont la transmission a lieu au plus tard aux dates
suivantes — premier alinéa :
«1° la première fois, le 30 juin
suivant le (et là on indique ici la date de la sanction de la présente loi);
«2° par la suite, le 30 juin de
chaque année jusqu'à la date déterminée par le gouvernement pour l'entrée en
vigueur de l'article 1 — troisième alinéa;
«3° une dernière fois, le 30 juin de
la cinquième année suivant la date déterminée par le gouvernement pour l'entrée
en vigueur de l'article 1.»
Donc, Mme la Présidente, c'est... En gros,
il me semble que c'est très, très fidèle aux choses que l'on s'est dites, tout
le monde, hier soir, pour tenter de rassurer tout le monde puis de montrer
qu'on partage ces mêmes préoccupations à l'égard de la qualité puis cette
préoccupation aussi gouvernementale de rendre compte de ce qui se fait,
l'obligation de rendre compte étant en quelque sorte aussi une obligation
d'offrir des services de qualité, bien sûr. Et ça aussi, je vais vous dire,
c'est une question d'engagement, de transparence aussi pour éviter que les
oppositions ne posent des questions à répétition sur chacun de ces éléments-là,
même chose pour les médias qui font des demandes fréquentes pour ces
éléments-là. Donc, ce sera plus transparent que ça ne l'a jamais été, je crois.
Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Des interventions?
Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
• (12 h 40) •
Mme Labrie : J'aimerais
ça remercier le ministre pour cet amendement-là. C'est sûr que, nous, on l'a
dit depuis longtemps, c'est des informations qu'on aurait aimé avoir avant le
déploiement universel du service. C'est des informations qu'on aimerait avoir
entre les mains en ce moment pour nous décrire l'offre de services actuel...
La Présidente (Mme Guillemette) :
...de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'aimerais ça
remercier le ministre pour cet amendement-là. C'est sûr que nous, on l'a dit
depuis longtemps, c'est des informations qu'on aurait aimé avoir avant le
déploiement universel du service. C'est des informations qu'on aimerait avoir
entre les mains, en ce moment, pour nous décrire l'offre de service actuelle,
puis on aurait aussi aimé savoir comment le gouvernement compte changer ce qui
existe en ce moment pour l'améliorer en fonction des commentaires reçus en commission
parlementaire.
J'ai bien entendu du ministre qu'il avait
mis en place différents comités pour travailler sur des changements qui vont
être mis en place avant la prochaine rentrée scolaire, notamment pour les
services de garde, de transport. Il y a des engagements importants aussi par
rapport au déploiement de services complémentaires. On l'a entendu ouvert à
réfléchir par rapport aux ressources d'appui aux enseignants aussi, à peut-être
que cette ressouce-là pourrait être à temps plein quand il y a un certain
nombre d'enfants dans la classe. Moi, j'accueille positivement que ces
comités-là existent. J'aurais aimé ça que les réflexions soient faites et
terminées avant qu'on déploie le service de manière universelle parce que, là,
on se trouve à avoir un peu des enfants, bien, cobayes, disons, qui vont servir
à tester comment ça se passer avant qu'on le déploie à large échelle avec des
meilleures dispositions, mais bon.
Moi, mes attentes sont assez claires par
rapport à ça, là, je veux que ces comités-là aient rendu leurs recommandations
et qu'elles soient appliquées avant la prochaine rentrée scolaire. Et je pense
que, pour les parents qui doivent choisir un milieu pour leurs enfants,
l'idéal, ça serait aussi qu'ils sachent, dès l'hiver prochain, au moment des
inscriptions, quelles seront les conditions et modalités de la maternelle
quatre ans l'année prochaine. Ça me semble essentiel pour leur permettre de
faire un choix éclairé. Puis d'ailleurs le ministre l'a dit souvent, ici, qu'il
trouvait ça important que les parents aient accès à la bonne information. Donc,
si le ministre veut que les parents aient accès à la bonne information, il a
tout intérêt à la rendre accessible lui-même.
Évidemment, ce qui est intéressant aussi,
c'est le suivi qui va être fait à chaque anné du déploiement des maternelles
quatre ans. C'est le minimum, là, en matière de transparence. On va attendre
assidûment la publication de ce rapport-là, puis, évidemment, le ministre
connaît nos attentes en termes de ratios non seulement dans la classe, mais
dans les services de garde aussi, il sait qu'on veut que le transport scolaire
soit davantage sécurisé, il sait qu'on veut que les services complémentaires
soient effectivement au rendez-vous parce que c'est un incitatif important pour
les parents. Donc, je m'attends qu'on ne soit pas déçus lors de la publication
de ces rapports-là à chaque année.
Et puis, maintenant, je pense que c'est
vraiment entre les mains du ministre. On lui a fait, nous, ici, dans
l'opposition, avec mes collègues, beaucoup de recommandations. Il nous a dit
souvent que c'était entendu mais qu'il ne voulait pas l'inscrire dans la loi.
J'espère que ce sera inscrit ailleurs par la suite et qu'on n'aura pas besoin
de dire : On vous l'avait dit, pourquoi vous ne l'avez pas fait?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, M. le ministre, vous pouvez y aller.
M. Roberge : Brièvement, je
remercie ma collègue pour ces commentaires-là, qui ne sont pas un chèque en
blanc, mais, je dirais, un commentaire honnête sur une démarche de bonne foi.
C'est vrai qu'à certains égards, mes collègues ont fait preuve de considération
pour des éléments qui n'ont pas pu tous être intégrés dans la loi. On en
intègre, en tout cas, certains là à titre de préoccupation à tout le moins.
Il y a quand même des choses qui ont été
intégrées dans la loi, il faut le dire aussi. À un moment donné, je me
souviens, d'ailleurs, la notion de service de qualité n'était pas nommée, elle
l'a été suite à une suggestion, notamment, de la députée de Sherbrooke. La
question de commencer le déploiement en allant d'abord dans les milieux
défavorisés même si, oui, on allait aller de manière universelle. Même si
toutes les premières années, c'était à 100 % en milieux défavorisés, bien
là, on s'est mis aussi, dans la loi, ça aussi. Donc, ça aussi, c'est une
préoccupation qui n'a pas seulement été nommée en disant : Oui, bon, bien,
j'entends, mais je ne peux pas le mettre dans la loi. Il y a quand même des
choses qui ont été mises dans la... d'autres qui ne l'avaient pas été, j'en
conviens, mais il y a quand même des choses qui ont été ajoutées dans la loi
suite aux débats qui ont été faits. Puis ici on en ajoute d'autres, pas tout le
temps de la manière souhaitée, puis je pense que c'est le plus loin qu'on
pouvait aller à ce moment-ci, puis je remercie ma collègue de l'avoir souligné
de cette façon.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Merci, Mme la Présidente. Alors, je pense que la reddition de comptes sur ces
éléments-là va être un élément très instructif, puis c'est une marque de
transparence qui va être bienvenue. Évidemment, le ministre ne sera pas surpris
de m'entendre dire que je souhaite toujours que le ministre nous dépose un plan
a priori et non pas une reddition de comptes simplement a posteriori. Je pense
que ce serait très...
Mme
Hivon
:
...très instructif, puis c'est une marque de transparence qui va être
bienvenue. Évidemment, le ministre ne sera pas surpris de m'entendre dire que
je souhaite toujours que le ministre nous dépose un plan a priori et non pas
une reddition de comptes simplement a posteriori. Je pense que ce serait très
utile pour savoir comment ce déploiement-là va se faire, pour savoir où on va
cibler le déploiement, pour savoir comment ça va se faire de manière complémentaire
avec les services de garde éducatifs. Donc, je me permets de le dire, parce que
je ne voudrais pas que ceci donne l'impression que c'est un plan, parce que ce
n'est pas du tout un plan. C'est plus une simple action de reddition de comptes
annuelle sur comment les choses avancent, mais ça ne nous permet pas de
planifier. Ça nous permet juste de prendre acte de ce qui s'est fait.
J'ai deux éléments sur lesquels je
voudrais questionner le ministre. Le ministre sait que la question des ratios
en service de garde est aussi quelque chose d'important. Je me demandais si, au
5°, on ne pourrait pas le mettre nommément, c'est-à-dire «les services de garde
en milieu scolaire», notamment le nombre d'élèves par éducatrice ou le ratio.
Je vous le nomme, parce que, quand on parle... «le nombre d'élèves par
enseignant» au 2°, on a bien spécifié. Je ne dis pas que c'est la seule chose
qui nous intéresse pour les services de garde, mais on se comprend que ce n'est
pas du tout précisé, que c'est un des éléments qu'on va souhaiter avoir dans la
reddition de comptes. Il me semble que ce serait un plus de l'ajouter.
Puis par ailleurs, pour ce qui est de...
le bilan annuel, en quelque sorte, je veux revenir, là, sur les dates,
c'est-à-dire que puisque maintenant, là, on a vraiment prévu que ça va être au
30 juin, pourquoi on ne prévoirait pas que, dès le prochain 30 juin, on ait un
bilan? Donc... parce que là, comme c'est rédigé là, c'est le 30 juin de l'année
scolaire qui suit la date de la sanction, et non pas l'année scolaire présente
de la date de la sanction. Ça veut donc dire qu'on n'aurait pas de bilan avant
30 juin 2021. Et moi, je pense qu'il y aurait vraiment un intérêt à avoir un
bilan ce 30 juin pour ce qui s'est fait cette année puis de voir comment les
choses sont enlignées. Donc, j'aurais proposé de dire : «la première fois,
le 30 juin suivant», puis indiquer la date de la sanction de la présente loi,
plutôt que de reporter ça à juin 2021, parce qu'on n'aura rien, là, avant
presque deux ans.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, M. le ministre.
M. Roberge : Je remercie ma
collègue pour ces précisions. On comprend un peu les mêmes choses. Sur le 5°,
elle nous dit : On devrait peut-être nommer que, quand on veut, rendre
compte de la mise en oeuvre des services, notamment les services de garde, ce
qu'on doit préciser... qu'on doit nommément aller avec le nombre d'enfants par
adulte. Écoutez, moi, je ne suis pas fermé à l'ouvrir... à l'inscrire. Je vois
mal comment on pourrait ne pas en parler. En tout cas, ce serait une omission
digne de mention, là, je ne vois pas comment on pourrait rendre compte sans le
mettre, mais sincèrement, je ne m'opposerai pas.
Si vous voulez déposer cet amendement-là,
en le formulant correctement, là, parce qu'il y a tout le temps... des fois, le
diable est dans les détails, sincèrement, je ne vois pas d'enjeu à m'opposer ou
à voter contre un tel amendement si vous voulez le déposer. Mais je ne vois pas
comment je pourrais rendre compte des services sans dire en moyenne à tout le
moins le nombre d'enfants par surveillante ou par animatrice. Ceci dit, je
comprends votre préoccupation. Ça vous appartient de déposer l'amendement ou
pas, mais sincèrement je ne vois pas comment on pourrait ne pas le faire.
Pour le point un qui suit — je
finis puis après ça je vous laisse la parole, je pensais à la même chose que
vous. Quand on dit : pour «la première fois, le 30 juin de l'année
scolaire qui suit», je comprends que dans le fond on parle de l'année scolaire
suivante, donc on parle de l'an prochain. Moi, j'avais compris que ça se
faisait dès cette année, il me semble, n'est-ce pas? C'est bien le cas, c'est
ce qu'on avait pensé. On pourra... je pourrai l'amender moi-même, si vous le
souhaitez, en le formulant : «suivant la date»... Ça pourrait être «la
première fois le 30 juin suivant»...
Une voix
: Suivant,
suivant. Puis la parenthèse reste... Juste remplacer.
Mme
Hivon
:
C'est ça.
M. Roberge : Parfait. Donc, je
pourrais... On jase, là, on pourra... parce que s'il y en a quelques-uns sur
lesquels on fait consensus pour le formuler de la manière qu'on le comprend
tous ensemble, je pourrai faire un amendement global. Si on ne s'entend pas, on
débattra puis on votera sur certains amendements, mais si on s'entend tous sur
le meilleur libellé possible, on pourra discuter puis amender ensuite tous
ensemble.
Une voix
: C'est ce
qu'on avait compris hier.
M. Roberge : Donc, je n'ai
aucune objection aux deux demandes. Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. Mme la députée de Joliette.
• (12 h 50) •
Mme
Hivon
:
Bien, je remercie le ministre. C'est ça, je pense que pour ce qui est de...
M. Roberge : ...on
débattra puis on votera sur certains amendements. Mais, si on s'entend tous sur
le meilleur libellé possible, on pourra discuter puis amender ensuite tous ensemble.
Une voix
: C'est ce
qu'on avait compris hier.
M. Roberge : Donc, je
n'ai aucune objection aux deux demandes. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Bien, je remercie le ministre. C'est ça, je pense que, pour ce qui est du
30 juin, ça va être facilement réglé.
Pour ce qui est des services de garde en
milieu scolaire, c'est qu'on pourrait s'imaginer, par exemple, si on ne le
mentionnait pas, qu'on pourrait rendre compte du nombre d'enfants qui
fréquentent les services de garde en milieu scolaire. On pourrait rendre compte
du nombre de groupes. Mais il n'y a rien qui dit... Il n'y aurait pas comme
d'incitatif ou d'indication qu'on veut le ratio.
Je peux préparer un amendement, mais, si
le ministre est pour préparer un amendement global, je pense que ce serait peut-être
plus efficace puis ça serait écrit de la manière qui va passer le test des
légistes.
M. Roberge : Mme la
Présidente, on... Si ma collègue nous propose de le faire, des fois ça va plus
vite, ou enfin... on est sûrs de passer des barrières législatives, puis on se
garantit de cette façon-là de ne pas juste refuser un amendement parce que légalement
les juristes diraient que ce n'est pas le terme à employer. Ça fait que, si
vous voulez bien, on va continuer de discuter.
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...côté des règles, M. le ministre, vous ne
pouvez pas déposer de sous-amendement sur votre amendement.
M. Roberge : O.K. À la
limite, on...
Mme
Hivon
:
...retirer...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, on retirera celui-ci et on
redéposera...
M. Roberge : Ça pourrait
être ça. Mais on peut continuer de discuter avant...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Il n'a pas été déposé, donc on peut continuer
de discuter sur celui-là.
M. Roberge : C'est ça, on
peut continuer d'en discuter...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait.
M. Roberge : ...sachant
que, bon, il y a quand même pas mal d'éléments dont on a préalablement discuté
hier. Mais ensuite, s'il y a d'autres incompréhensions ou ajustements, on
pourra les faire, dans la mesure où c'est consensuel comme ce l'est en ce
moment.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Tout à fait. Parfait. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Puis mon dernier élément, c'était sur les coûts, donc, en infrastructures.
Hier, on a discuté de la question, mais nous étions à micro fermé, je crois.
Donc, j'aimerais simplement... C'est sûr que nous, on aurait souhaité que ça
apparaisse aux éléments de reddition de comptes. On va avoir, donc, le montant
des dépenses de fonctionnement alloués aux commissions scolaires, mais on n'a
pas le montant en immobilisations. Et j'aimerais donc que le ministre
m'explique pourquoi il ne peut pas mettre la spécification du montant des
immobilisations dans la reddition de comptes.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. M. le ministre.
M. Roberge : Merci, Mme
la Présidente. Donc, juste en faisant la comparaison, les dépenses de
fonctionnement, ça demande un certain effort, là. Il faut valider, il faut
compter. Mais on peut assez facilement le faire.
Pour les coûts d'immobilisations,
d'infrastructures, c'est beaucoup plus compliqué parce que c'est comme de
sortir l'eau du lait. À un moment donné, là, c'est difficile de départager un
de l'autre. Supposons qu'on ouvre une classe de préscolaire, une classe où,
l'an passé, c'était de la maternelle cinq ans. Il va peut-être y avoir quelques
ajustements des coûts, mais qui ne seront là qu'à l'an un parce que le
matériel, il est possible qu'il y ait du matériel des fois qui soient plus
adapté à cinq ans, pas à quatre ans. Donc, pas de constructions, pas de
rénovations, mais par contre du coût pour du matériel pédagogique. Puis là,
bien, est-ce que vraiment on va demander à l'école de rendre compte, ça a-tu
coûté 1 000 $, ça a-tu coûté 2 000 $, 3 000 $?
Puis là, à l'échelle de 2 000 classes, là, ou... et plus, on ne sait pas,
dépendamment des années. Ça peut commencer à être lourd.
Ensuite, ça peut être une école, une
classe, mais qui était inoccupée. Bon, bien, dans... À ce moment-là, il va y
avoir des travaux mineurs à faire pour... bien, ça va être changer du mobilier,
ça va être abaisser les fontaines d'eau, les comptoirs. Donc là, c'est un petit
peu plus cher. Mais, encore une fois, ça va, mais c'est sur l'an un. Donc, on
imputerait 100 % des coûts à l'an un. À la deuxième année, quand on fera
ce même rapport mais pour cette classe-là, bien, celle-là va être à zéro. Mais
pourtant le coût d'abaisser le comptoir est... on va encore en bénéficier à
l'an deux. Est-ce qu'on l'amortit, est-ce qu'on ne l'amortit pas? Bon.
Si on agrandit une classe, souvent, on ne
fait pas simplement agrandir la classe. On fait le corridor pour s'y rendre, on
ajoute des toilettes, mais les toilettes ne sont pas juste utilisées par les
petits de quatre ans, les petits de cinq ans aussi vont en bénéficier, puis
peut-être même ceux de première année. Souvent, quand on ajoute, supposons,
deux ou trois classes, bien, il est possible qu'on ajoute un local
administratif. Il est possible qu'on agrandisse le service de garde.
Mais, quand on agrandit le service de
garde, je ne sais pas, moi, de 90 mètres carrés, oui, on le fait parce qu'on
agrandit... parce qu'on ajoute deux classes, mais, peut-être, ça faisait trois
ans qu'on voulait l'agrandir, le service de garde, qui était trop petit de
toute manière, mais que là on le fait parce qu'on fait venir les travailleurs,
on donne des contrats.
Vous savez, en rénovation, les «tant
qu'à», hein? Tant qu'à faire. Bien là, tant qu'à faire, bien, on va le faire
venir. Tant qu'à faire, on va réaménager le gymnase. Et ça devient très, très,
très difficile, pour vrai, d'imputer de manière très spécifique, pour faire une
reddition de comptes, des coûts dans ce sens-là.
Donc, ce n'est pas de la mauvaise foi,
c'est...
M. Roberge : ...vous savez, en
rénovation, les «tant qu'à», hein, «tant qu'à faire», bien là, tant qu'à faire,
on va le faire venir, tant qu'à faire, on va réaménager le gymnase... et ça
devient très, très, très difficile, pour vrai, d'imputer de manière très
spécifique pour faire une reddition de comptes des coûts dans ce sens-là. Donc,
ce n'est pas de la mauvaise foi, c'est juste que ça risque de susciter davantage
de débats que de donner des réponses, et ce qu'on veut, c'est donner des
réponses. Puis il y a toutes sortes de façon de le compter.
Donc, c'est la raison pour laquelle on
pense que ce n'est pas pertinent, à ce moment-ci, d'y aller classe par classe
en y allant avec des infrastructures. Quand on en construit une, on peut bien
dire : On construit une école dans laquelle il y a deux classes de
préscolaire, supposons, quatre ans. Bien, encore une fois, on peut dire :
Au pied carré, voici les coûts qui sont impartis à ça, mais là quel pourcentage
du secrétariat on impute à maternelle quatre ans?
Sincèrement, on ne dit pas que ce n'est
pas possible, mais ça risque de susciter davantage de débats que de donner des
réponses. Ça risque d'être lourd puis de devoir embaucher des gens, mettre de
l'argent dans des gens qui vont faire de la bureaucratie plutôt que de donner
des services aux élèves. Donc, c'est la raison pour laquelle... Puis c'est ce
que j'avais dit hier à micro fermé, c'est grosso modo ce que je répète à ce
moment-ci. Puis je pense qu'hier, bien que les gens des oppositions avaient
dit : On le souhaiterait, on aimerait bien avoir ça dans un souci de
transparence, bien, je pense qu'ils avaient bien compris hier puis ils avaient
accepté cette réponse de ma part.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Oui.
Puis je pense que c'est important que, quand on a des échanges significatifs
comme celui-là, on puisse les faire à micros ouverts. Est-ce que ce serait
possible minimalement que le ministre, dans la reddition de comptes, dise le
nombre de nouvelles constructions et le nombre de classes adaptées, de locaux
existants? Est-ce que... Il me semble que ça, ce serait une information de base
intéressante puis qui doit être assez facile. Je ne sais pas si le ministre me
suit. C'est-à-dire, dans une année donnée, exemple, on a créé 250 classes, il y
en a 180 qui sont des nouvelles classes, donc, et il y en a la balance qui sont
des classes qui existaient déjà, qui étaient libres ou qu'on a adaptées, par
exemple. Est-ce que ce serait possible d'avoir cette information-là?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
je pense que ce serait possible de répondre à cette question-là. Maintenant, on
pourrait le mettre dans le rapport. Il faudrait formuler la façon de le faire,
mais on peut le faire. Au salon bleu, l'an prochain, on pourrait très bien
imaginer quelqu'un qui pose la question : Bon, cette année, vous avez
ouvert x classes, est-ce que ces locaux étaient disponibles, oui, non? Ah! non,
il y en avait 30 qui résultent d'un réaménagement.
Puis même là, cette année, on est aux
alentours de 650 classes puis on a rajouté autour de 250 classes, il n'y a
aucune nouvelle construction, là, cette année. Il y a des locaux qui ont été
pris, pour lesquels il y a eu très peu de travaux à faire. Il y en a d'autres
que c'étaient, supposons, des locaux de première année, qu'il y a eu des
travaux qui ont été faits. On pourra toujours répondre à cette question-là,
mais des fois c'est plus complexe que ça. Parce que supposons que, l'an
prochain, on n'ouvrait aucune nouvelle classe. En chiffres absolus, là,
supposons qu'on gardait exactement le même nombre de classes, bien, il serait
possible quand même qu'il y ait des coûts parce que ce n'est pas nécessairement
dans les mêmes locaux. Une commission scolaire pourrait dire : Bien, cette
année, à cause de l'accroissement de clientèle, cette école où on accueillait
deux classes de quatre ans, on doit les réutiliser pour les cinq ans ou pour
les première année, puis ces deux mêmes classes vont maintenant être dans telle
autre école qui n'avait pas de quatre ans. Donc, je vais devoir investir pour
aménager ces locaux-là, et pourtant on n'ouvre même pas de nouvelle classe. Et
ça se fait déjà pour les maternelles cinq ans, là. Je veux dire, ce n'est pas
le propre des maternelles quatre ans. Les maternelles cinq ans ont aussi de
l'adaptation matérielle qu'on fait, puis ça se fait comme ça.
En tout cas, je ne suis pas sûr... Je
comprends la question, puis on est tous curieux mais... Je pense qu'on raffine,
on raffine, on raffine, mais je pense que l'essentiel est là quand même, là, le
nombre d'élèves par enseignant, le nombre d'élèves par ressource, services
complémentaires, services de garde, transport. Je pense qu'on fait pas mal le
tour. Puis il pourrait toujours y avoir une nouvelle question à laquelle un ministre
répondra soit en commission parlementaire soit au salon bleu. Il y en aura toujours,
des nouvelles questions, hein? Ça, je n'en doute pas.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 3)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend
ses travaux. Je demande aux personnes présentes dans la salle de bien vouloir
fermer leurs appareils électroniques.
Donc, j'ai ça ici. Lors de la suspension
de nos travaux plus tôt aujourd'hui, nous en étions à l'étude d'un amendement
proposé par M. le ministre relativement au nouvel article 15.1. Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article proposé par M. le ministre? Oui, Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Pendant que nous sommes en train de faire des modifications, j'ai
une proposition à faire pour M. le ministre. Quand on parle du point
numéro 6, l'organisation du transport des élèves, je voulais savoir s'il y
avait une ouverture pour écrire les mesures de sécurité, juste pour avoir des
précisions. Parce que c'est sûr, ils vont fournir les informations par rapport
à est-ce que c'est berline, est-ce que c'est un autobus jaune, est-ce que...
C'est sûr, quand on parle des quatre ans, ça ne serait pas des autobus
municipaux, mais je pense que ce serait intéressant de savoir c'est quoi les
mesures de sécurité qui ont été mises en place. Quand on parle des quatre ans,
les craintes sont vraiment... parce qu'ils ne sont pas nécessairement équipés
pour vraiment les tout-petits, ça prend des sièges de bébé, que ça prenne des
ceintures de sécurité ou bien comment qu'ils vont embarquer sur l'autobus,
débarquer de l'autobus. Est-ce qu'ils peuvent nous fournir ces précisions-là en
même temps que ce rapport?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Donc, vous
voudriez qu'on le précise parce que...
Mme Maccarone : ...des
sièges de bébé, que ça prend des ceintures de sécurité ou bien comment qu'ils
vont embarquer sur l'autobus, débarquer de l'autobus. Est-ce qu'ils peuvent
nous fournir ces précisions-là en même temps que ce rapport?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : Donc, vous
voudriez qu'on le précise parce que... Moi, je ne suis pas fermé du tout, là, je
veux dire. Ce n'est pas une fin de non-recevoir. Le dialogue est ouvert. Je
veux juste comprendre ce qu'on pourrait écrire et ce que ça pourrait vouloir
dire. Quand on parle en ce moment de faire rapport de la mise en oeuvre puis en
précisant le type de service, en précisant l'organisation du transport des
élèves, je m'attendais à ce qu'il y ait des informations à ce point-là. Outre
dire le nombre d'autobus, je pense qu'il faudrait dire ça. Si on disait
«incluant les mesures de sécurité qui sont prises, le cas échéant» ou quelque
chose comme ça, si on ajoutait ça pour être sûr de ne pas juste mettre bêtement
le nombre d'autobus qui sont utilisés, ça répondrait à votre préoccupation?
Mme Maccarone : Oui.
M. Roberge : On va
essayer de voir, là, si... On est en train de faire des ajustements mineurs. Ça
fait que, si vous voulez, on va voir si nos légistes sont capables de faire ce
genre de chose là, mais on va essayer de l'intégrer. On est en train de
discuter les façons, de la manière... C'est un peu particulier, Mme la
Présidente, mais on est en train de voir de quelle manière... Si c'est nécessaire
puis si on peut le faire d'un point de vue législatif, je pourrai retirer l'amendement
et le redéposer. Je le précise. Vous le savez tous, mais c'est parce qu'au cas
où il y a des gens qui se joignent à nous. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Et pendant qu'on discute de l'amendement en
arrière, on peut continuer de discuter, ici, s'il y en a qui ont d'autres
interventions. Mme la députée de Sherbrooke. Oui.
Mme Labrie : Là-dessus,
c'est... C'est assez clair pour moi que... Je m'attends aussi à des
informations de ce type-là sur chacun des points mentionnés pour le bilan, pour
qu'il y ait des éléments quantitatifs et qualitatifs aussi, là. Donc, ça se
peut que ça soit nécessaire de préciser. Pour moi, c'était quasiment comme
implicite, là, qu'il y aurait des informations comme ça, mais, oui, je...
Certainement que, si on le précise, c'est encore mieux.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Oui, M. le ministre.
M. Roberge : Oui, Mme la
Présidente. Bon, je suis d'accord avec la députée de Sherbrooke. Je pense
que... Écoutez, je peux le faire. Je ne vois aucun problème. On va vérifier si
on peut le faire. Je pense... C'est implicite qu'il va y avoir à la fois du
quantitatif et du qualitatif dans la mesure où il y a des choses qu'on peut
mesurer, comme un ratio, c'est assez facile de rendre compte. D'autres fois on
va plus expliquer et préciser la nature du service qui peut être donné. Puis il
y aura les deux. Donc, juste... Est-ce que mes collègues seraient... Vous
voulez dire quelque chose? Sinon j'étais pour dire : Est-ce qu'on suspend?
Le temps que je puisse...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions avant
de...
M. Roberge : O.K.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, Mme la députée de Joliette, c'est une
intervention?
Mme
Hivon
:
Bien, moi, je voulais juste conclure sur le point dont on discutait avant la
pause. C'est-à-dire que je pense que ça serait souhaitable, et le ministre peut
s'attendre à ce qu'effectivement nous lui posions la question éventuellement de
savoir combien de nouvelles classes versus des locaux qui sont déjà existants.
Je comprends les nuances qu'il a apportées, mais j'imagine que ce n'est quand
même pas quelque chose de fréquent de sortir des enfants de quatre ans de
classes pour aller créer d'autres classes de maternelle quatre ans. Ça peut
arriver à la marge, là, je comprends tout ça. Donc, je ne demande pas que tout
ça soit dans la nuance près. Je ne demande pas que ce soit intégré dans
l'article, mais je fais un préavis au ministre que c'est fort possible qu'il
ait cette question dans les mois, années à venir.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Merci. D'autres interventions avant
qu'on suspende pour finir de préparer l'amendement? Donc, on va suspendre
quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 9)
(Reprise à 15 h
18
)
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le
ministre, pouvez-vous nous présenter l'article 15.1?
M. Roberge : Oui, Mme la
Présidente. Mais, d'abord, avec le consentement, si tout le monde est d'accord,
je retirerais l'amendement précédemment déposé. Je commence par demander consentement
pour retirer l'amendement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Consentement.
M. Roberge : Merci bien.
Donc, je dépose, Mme la Présidente. Tout le monde l'a reçu ici, une nouvelle
version de cet amendement, et je vais devoir en faire la lecture pour les gens
qui sont avec nous.
Donc, article 15.1 : Insérer,
avant l'article 16 du projet de loi, le suivant — et là, je
prends une seconde parce que j'ai quand même maintenant 45 ans puis je
vais mettre mes lunettes. Ah! elles sont là.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Roberge : Je suis
capable de lire sans, mais je vais lire mieux avec. Et voilà. Tu sais, des
fois, c'est comme ça.
Donc, 15.1. «Chaque commission scolaire
fait rapport au ministre de la mise en oeuvre de la présente loi à l'égard des
éléments suivants, en lien avec les services de l'éducation préscolaire
destinés aux élèves âgés de 4 ans :
«1° le type de services de garde éducatifs
à l'enfance fréquenté, le cas échéant, par l'élève avant son admission aux
services de l'éducation préscolaire, soit un centre de la petite enfance, une
garderie ou un service de garde en milieu familial;
«2° le nombre d'élèves par enseignant;
«3° les services fournis en appui à
l'enseignant par une personne spécialisée dans le développement des enfants
d'âge préscolaire;
«4° les services complémentaires offerts
aux élèves, soit les services de psychologie, de psychoéducation, d'éducation
spécialisée, et d'orthopédagogie, d'orthophonie ainsi que de santé et de
services sociaux prévus au Régime pédagogique de l'éducation préscolaire, de
l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire (chapitre I-13.3,
r. 8);
«5° les services de garde en milieu
scolaire, incluant le nombre d'élèves par membre du personnel de garde;
«6° l'organisation du transport des
élèves, incluant les mesures de sécurité.
• (15 h 20) •
«Le ministre dresse un bilan, incluant...
M. Roberge : ...secondaire (chapitre
1-13.3, r. 8);
«5° les services de garde en milieu
scolaire, incluant le nombre d'élèves par membre du personnel de garde;
«6° l'organisation du transport des
élèves, incluant les mesures de sécurité.
«Le ministre dresse un bilan, incluant le
montant des dépenses de fonctionnement alloué aux commissions scolaires, qu'il
dépose à l'Assemblée nationale au plus tard le 1er novembre suivant la
réception de ces rapports dont la transmission a lieu au plus tard aux dates
suivantes :
«1° la première fois, le 30 juin suivant le
[et on indique ici la date de la sanction de la présente loi];
«2° par la suite, le 30 juin de chaque
année jusqu'à la date déterminée par le gouvernement pour l'entrée en vigueur
de l'article 1;
«3° une dernière fois, le 30 juin de la
cinquième année suivant la date déterminée par le gouvernement pour l'entrée en
vigueur de l'article 1.»
Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, y a-t-il des interventions suite à la présentation de l'amendement
à l'article 15.1? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Non.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Non, c'est beau? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux
voix l'amendement de l'article 15.1. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, merci tout le monde. Amendement adopté. Nous passons donc à l'article 16.
On n'avait pas d'autre amendement sur... Non. Donc, nous sommes toujours dans
le cinquième bloc à l'article 16. M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
présidente, je vais faire la lecture de l'article 16, mais je regarde ma
conseillère, il est possible qu'il y ait un amendement, peut-être en
concordance avec quelque chose précédemment.
Une voix
: ...
M. Roberge : Non, pas pour 16?
O.K. Très bien. Donc, article 16 : Les articles 224.1 et 461.1 de la Loi
sur l'instruction publique (chapitre I-13.3), tels que modifiés par les
articles 3 et 6, sont abrogés à la date déterminée par le gouvernement pour
l'entrée en vigueur de l'article 1.
Donc, pour préciser, cette abrogation aura
lieu à la date déterminée par le gouvernement — ce qu'on appelle
parfois la date de décret, si je ne trompe pas — pour l'entrée en
vigueur de l'article 1 du projet de loi, lequel propose de modifier l'article 1
de la Loi sur l'instruction publique pour y reconnaître le droit à l'éducation
préscolaire pour tout enfant ayant atteint l'âge de quatre ans. On en avait
déjà précédemment discuté. Moi, je n'ai pas de chose à ajouter à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 16? Ça va pour tout le monde?
Donc, s'il n'y a pas d'intervention, nous allons mettre aux voix l'article 16.
Est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté. Merci. Nous passons à l'article 17, toujours dans le cinquième bloc.
M. Roberge : Merci bien.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre, pour l'article 17, la parole est à vous.
M. Roberge : Merci bien, Mme
la Présidente. Je vais lire l'article 17 tel qu'il est pendant qu'on distribue
un amendement, mais de toute façon, je pense qu'il faut lire l'article tel
qu'il est. Donc, je vais le lire tel qu'il est, puis mes collègues vont
recevoir l'amendement dans les prochaines secondes.
Donc, l'article 17 en ce moment... on
dit : Jusqu'à [...] date déterminée par le gouvernement pour l'entrée en
vigueur de l'article 12 [...] aux fins de l'application de la Loi sur
l'enseignement privé (chapitre E-9.1), [de] l'article 12 du Régime pédagogique
de l'éducation préscolaire, de l'enseignement primaire et de l'enseignement
secondaire (chapitre I-13.3, r. 8) doit se lire en remplaçant, dans le
[dernier... dans le] premier alinéa, «5 ans» par «4 ans».
Je vais attendre juste une seconde que
tout le monde reçoive un amendement qui visera à remplacer l'article 17 par une
version modifiée. Ça va être juste quelques secondes... que tout le monde le
reçoive... Vous donnez ici aux collègues? O.K.
Est-ce que je peux en faire la lecture,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, vous pouvez y aller, M. le ministre, il n'y a pas de problème.
M. Roberge : Alors,
l'amendement viserait à remplacer l'article 17 par celui que je vais lire. Je
pourrai ensuite fournir des explications.
Donc, article 17, tel qu'il se
lirait : Pour l'application de la Loi sur l'enseignement privé (chapitre
E-9.1), le premier alinéa de l'article 12 du Régime pédagogique de l'éducation
préscolaire, de l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire
(chapitre 1-13.3, r. 8) doit, jusqu'à la date déterminée par le gouvernement
pour l'entrée en vigueur de l'article 12 de la présente loi et aux fins de
l'année scolaire 2020...
M. Roberge : ...9.1 le premier
alinéa de l'article 12 du régime pédagogique de l'éducation préscolaire, de
l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire (Chapitre I-13.3R8)
doit, jusqu'à la date déterminée par le gouvernement pour l'entrée en vigueur
de l'article 12 de la présente loi et aux fins de l'année scolaire 2020‑2021 et
des suivantes, se lire en remplaçant «cinq ans» par «quatre ans» et en
insérant, à la fin, «pour que lui soit offert le programme d'activités établi
par le ministre pour son âge».
Alors, si vous permettez, j'ai une petite
explication, ici, que je pourrais vous lire, parce que ce sont des termes
techniques, espérant que l'explication clarifie les choses. L'amendement a pour
effet d'introduire des mesures de nature transitoire qui visent à permettre aux
établissements d'enseignement privés de dispenser des services d'éducation
préscolaire destinés aux élèves ayant atteint l'âge de quatre ans à compter de
l'année scolaire 2020‑2021. Ces mesures prévoient notamment d'aider les particuliers
pour certaines demandes relatives au permis de tenir un établissement
d'enseignement privé et aux agréments aux fins de suspension pour l'année
scolaire 2020‑2021.
Donc, c'est simplement pour permettre à
des écoles privées de faire ce que feront les écoles publiques. Il ne s'agit
pas, ici, de donner des permis automatiquement à qui les demanderait, là, il
faut toujours faire les évaluations pour les ressources humaines, financières,
matérielles. Il ne s'agit pas non plus d'octroyer sans considération ou
automatiquement des agréments. C'est simplement de préciser qu'on pourra faire
à quatre ans ce qu'on pouvait faire à cinq ans. On pourra demander des permis.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : J'aurais quelques
questions et commentaires en même temps. On est dans la 10e Semaine de l'école
publique, présentement, jusqu'au 12 octobre, qui a pour objectif,
vraiment, d'inciter les gens à aimer nos écoles publiques. Aujourd'hui, on
déploie des maternelles quatre ans universelles puis je me pose la question
suivante, puis j'ai cette réflexion-là avec vous étant donné que, la semaine
dernière, il y avait l'article qui était sorti, le mouvement d'école où est-ce qu'on
voit les inégalités des chances puis qu'on voit qu'effectivement, au Québec, on
n'est pas rendus à un système à deux vitesses, mais plutôt à trois vitesses.
Pensez-vous que là, tant qu'à déployer les maternelles quatre ans, dans une
optique où est-ce qu'on veut attirer les gens vers le réseau public, est-ce que
vous pensez qu'on pourrait peut-être, dans un premier temps, le déployer de
façon universelle dans notre réseau public, par la suite, plus tard, de
l'ajouter dans un réseau privé?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, bien, on s'est engagés, nous, à rendre vraiment universel,
accessible dans le réseau public. On ne s'est pas engagé à le rendre universel
dans le réseau privé d'aucune façon. Il pourrait n'y avoir aucune classe de
maternelle quatre ans qui serait ouverte en milieu privé, il n'y a aucune
garantie. Ce qu'on dit, c'est qu'une institution privée pourrait en faire la
demande, puis doit faire la preuve qu'ils ont ce qu'il faut pour offrir le
programme, comme ils le font en sixième année ou en secondaire I ou en
secondaire II. Notre engagement, c'est de le déployer dans le réseau public, et
c'est là-dessus qu'on se concentre, comme on... les 250 classes de cette année,
c'est dans le réseau public.
Ceci dit, on ne veut pas empêcher, nuire
ou restreindre le réseau privé, surtout qu'on sait qu'il y a quand même des
parents qui font le choix, en ce moment, du réseau privé pour le primaire.
C'est beaucoup moins que pour le réseau secondaire, mais ça arrive. Alors,
bien, en toute logique, maintenant qu'on aurait un cycle du préscolaire, je ne
pense pas que ça serait une bonne idée d'interdire ça ou de ralentir.
Maintenant, j'ai déposé moi-même la motion
aujourd'hui sur le réseau... public, pardon, puis mon engagement, c'est de le
rendre accessible dans le réseau public. Je suis moi-même un enseignant du
réseau public, là, c'est là que j'ai fait ma carrière. Mon poste est encore
réservé, puis mon coeur est dans le réseau public, ça fait que je pense que
c'est là que ça va. Mais je comprends la préoccupation de ma collègue, mais je
ne pense pas que ça nous aiderait, d'empêcher le déploiement pour quelques
écoles privées qui auraient des locaux disponibles, qui auraient des
personnels, puis de dire : Bien, non, tant qu'on n'a pas fait le réseau
public, ne nous faites pas de demandes, ça serait refusé de toute façon. Je ne
serais pas d'accord d'aller là. Je pense, ça va être à la marge, ça ne sera pas
par centaines, je serais très surpris par centaines, là, vraiment, mais je ne
pense pas que ça soit une bonne idée, disons, de l'empêcher.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, vous pouvez y aller.
• (15 h 30) •
Mme Rizqy : C'est vraiment
juste une réflexion que j'ai, puis c'est pour ça que je voulais la faire avec
vous, parce que vous le déposez, cet amendement, puis tantôt vous avez aussi
parlé des agréments, des demandes d'agréments. Vous savez que, depuis quelques
années, il y a quand même un moratoire sur les agréments. Puis moi, ce n'est
pas de vous empêcher de le déployer. Au contraire, c'est que je me dis, dans le
contexte...
15 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme Guillemette) :
...oui...
Mme Rizqy : C'est seulement
juste une réflexion que j'ai, puis c'est pour ça que je voulais la faire avec
vous parce que vous déposez cet amendement. Puis tantôt, vous avez aussi parlé
des agréments, des demandes d'agrément. Vous savez que, depuis quelques années,
il y a quand même un moratoire sur les agréments. Puis moi, ce n'est pas de
vous empêcher de le déployer. Au contraire, c'est que je me dis : Dans le
contexte où est-ce que nous sommes... Il y a quand même la 10e semaine de
l'école publique, qu'on parle qu'on veut valoriser l'école publique. On peut
attirer justement, avec une offre de services nouvelle, les maternelles quatre
ans, les enfants dans nos écoles publiques, puis aimer nos écoles publiques. Je
disais : Est-ce que ça pourrait être pertinent que, dans un premier temps,
on commence par se concentrer davantage sur l'école publique avant d'étendre
cela à l'école privée?
Voir aussi avec la reddition de comptes en
lien avec l'article 15.1, l'amendement que vous avez déposé, voir est-ce que,
finalement, les objectifs qu'on souhaitait atteindre, avons-nous atteint ces
objectifs-là avec les nouveaux indicateurs que nous avons. Puis par la suite...
J'ai aussi toujours cette préoccupation-là. Est-ce que... C'est quoi, votre
intention par rapport aux agréments pour le secteur privé? Parce qu'on est...
Puis je mets ça aussi en lien avec le rapport... le mouvement de l'école,
L'École ensemble. Ils ont regardé avec l'OCDE, puis c'est quand même troublant,
là, ce qui se passe ici, chez nous, au Québec dans notre réseau de l'éducation.
On est la... Il y a beaucoup de place à l'amélioration, et c'est pour ça que je
me pose la question, puis j'ai cette réflexion avec vous.
Mais c'est juste d'avoir votre intention à
vous. Est-ce que c'est d'ajouter de nouveaux agréments? Ou vous êtes
plus : Non, en ce moment, il n'y a pas de nouveaux agréments? On se
concentre d'abord sur notre école publique? Parce que, oui, le primaire, si
l'école est obligatoire, mais pas pour le préscolaire. Là, ça pourrait être une
offre de services qui pourrait avantager le public puis, justement, attirer
davantage de gens à fréquenter nos écoles publiques, puis aussi apprendre à les
aimer.
M. Roberge : Je veux préciser
qu'il n'y avait pas de moratoire officiel, hein? Ça fait un bon bout de temps
que les derniers gouvernements se sont succédé sans acquiescer à des demandes
d'agrément pour des nouvelles écoles. Mais à aucun endroit, il n'est écrit
qu'il y avait un moratoire. Mais cependant, dans les faits, ça fait très
longtemps qu'il n'y a pas de nouveaux agréments qui ont été accordés pour des
nouvelles écoles. Voilà. Je n'ai pas l'intention, ce n'est vraiment pas dans
mon intention, là, à court terme, de donner de nouveaux agréments.
Donc, maintenant, comme on dit, l'avenir,
c'est long. Je ne peux pas m'engager sur des années, et des années, et des
décennies. Il n'y a pas de moratoire formel, mais ce n'est pas à l'ordre du
jour, ce n'est pas... Si vous n'avez rien dans le budget, il n'y a rien de
budgété, parce que des agréments, ça implique des trucs de budget. Ce n'est pas
à l'ordre du jour, puis ce n'est pas dans mon intention actuelle. Je ne peux
pas aller plus loin que ça à ce moment-ci, là, je pense.
Mme Rizqy : Moi,
personnellement, Mme la Présidente, c'est que... c'est ça, j'ai peut-être
besoin d'avoir un petit cinq minutes de suspension pour bien lire le nouvel
amendement parce qu'il est beaucoup plus long. On parle d'un paragraphe. Là,
maintenant, j'en ai comme quatre. J'ai juste besoin de faire les concordances
avec le règlement pour m'assurer que tout est beau. Je vais prendre un petit
cinq minutes, avec consentement, juste pour bien lire puis bien comprendre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
On peut prendre peut-être une ou deux interventions.
Mme Rizqy : Oui, peut-être
qu'eux autres...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Puis, s'il y a des modifications, on les fera tous en même temps. Donc, Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Oui, bien,
la question du financement des écoles privées, je pense que le ministre connaît
bien la position de notre formation politique là-dessus. Là, clairement, ici,
on ouvre la porte, là, à des demandes d'agrément pour des classes de maternelle
quatre ans dans le milieu privé. Moi, j'ai cru comprendre, de la position du
gouvernement en ce moment, qu'il n'avait pas l'intention de mettre fin aux
subventions aux écoles privées, même si je pense que ce serait une bonne idée.
Mais là on a devant nous une situation où on pourrait minimalement ne pas
octroyer de nouvelles subventions aux écoles privées. Je pense que ça vaut la
peine d'être envisagé, là. On... Je veux bien qu'on permette à ces écoles-là
d'offrir les services de maternelle quatre ans, mais je pense qu'on devrait
privilégier, comme société, de se désengager progressivement du financement des
écoles privées.
Il y a des rapports qui ont mis en lumière
le système d'écoles à trois vitesses qu'on a en ce moment et qui est notamment
entretenu par le financement des écoles privées. Donc, moi, personnellement, ça
me fait sourciller un peu qu'on dise ici, dans cet amendement-là, qu'il
pourrait y avoir des demandes d'agrément pour obtenir des subventions pour
offrir la maternelle quatre ans dans le milieu privé.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Interventions? Oui, M. le ministre, vous pouvez y aller.
M. Roberge : Bien, écoutez,
brièvement, il ne s'agit pas ici de quelque chose, là, qui vient octroyer des
subventions. C'est un article miroir. Très souvent, la LIP et la LEP, la Loi
sur l'instruction publique et la Loi sur l'enseignement privé, sont miroirs. Il
y a plusieurs articles, là, qui sont identiques. Ils ne sont pas tous
identiques, mais il y en a plusieurs qui sont identiques. Puis là ici, ça vient
simplement s'assurer que les deux sont en cohérence l'un avec l'autre. Mais il
ne s'agit pas ici d'accorder des permis de manière automatique, là. Il faut
tout le temps faire une demande. Puis, je dirais, encore moins des agréments.
Il faut toujours que ce soit étudié à la pièce. Mais ça fait un certain qu'il
n'y a pas de nouveaux agréments qui ont été accordés, là, puis ce n'est pas à
l'ordre du jour d'en accorder à ce moment-ci.
Mme Labrie : Est-ce que...
Plus clairement, est-ce que c'est dans l'intention du ministre...
M. Roberge : ...des permis
de manière automatique, là, il faut tout le temps faire une demande, puis je
dirais encore moins des agréments, il faut toujours que ça soit étudié à la
pièce. Mais ça fait un certain qu'il n'y a pas de nouveaux agréments qui ont
été accordés, là, puis ce n'est pas à l'ordre du jour d'en accorder à ce moment-ci.
Mme Labrie : Est-ce
que... Plus clairement, est-ce que c'est dans l'intention du ministre de
répondre positivement à des demandes de subvention d'écoles privées pour
déployer des classes de maternelle quatre ans?
M. Roberge : Ce n'est pas
mon intention à ce moment-ci, mais il faut à chaque fois se poser la question.
Il n'y a pas une politique de moratoire formel, il n'y en a pas chez nous, pas
plus qu'il n'y en avait dans les derniers gouvernements. Pourtant, ça fait
longtemps qu'il n'y en a pas eu qui ont été accordés.
Maintenant, je pense qu'il ne faut pas
être dogmatique, en tout cas, en toute situation, dire non, peu importe ce qui
arrive. Notamment, il y a plusieurs écoles privées qui donnent des services
vraiment à des élèves particuliers à Montréal... mon Dieu! juste parce que je
veux la nommer, je n'arrive pas à la sortir... il y a une école privée qui
donne des services aux... Il y a À pas de géant, notamment, qui offre des
services que le réseau public peine à offrir en ce moment, Vanguard. Il peut y
avoir des moyens... Ou des fois c'est la commission scolaire qui paient des
frais parce qu'elle-même n'arrive pas à donner des services qu'offrent ces
écoles privées là. Puis je le précise, on dit écoles privées, mais ce sont bien
souvent des OSBL, là, ce n'est pas des propriétaires ou des actionnaires qui
font de l'argent avec ça, là, ce sont des OSBL comme des organismes
communautaires qu'on subventionne ou qu'on... auxquels on accorde des services
dans nos comtés parce que ça donne des services à des gens qui sont vulnérables
ou qui ont de la difficulté. Donc, je veux apporter cette précision. Voilà.
Mme Labrie : Ce que
j'entends de la réponse du ministre, c'est que ce n'est pas dans son intention,
mais, en cas de situations exceptionnelles où un réseau public ne pourrait pas
offrir le service, donc, c'est possible qu'à ce moment-là une subvention soit
accordée au privé pour offrir le service. C'est... Est-ce que j'ai bien compris
la réponse? Mais ce seraient plutôt des situations exceptionnelles, ce n'est
pas l'intention d'offrir des subventions dans d'autres situations.
M. Roberge : Je n'ai pas
une... On n'a pas une politique de moratoire au gouvernement, on ne l'a pas.
Maintenant, je n'en ai accordé aucun, nouvel agrément, là, depuis qu'on est là.
Chaque fois, ça doit être étudié à son mérite. Je dirais qu'en ce moment on se
concentre vraiment pour déployer le réseau public. C'est ça que je vous dirais
à ce moment-ci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
...question, une de forme. Si on a l'amendement, en fait, c'est essentiellement
parce que ça avait été omis de prévoir le pendant pour le privé à
l'article 17. Je veux bien comprendre pourquoi on a cet... Je veux bien
comprendre pourquoi on a cet amendement-là à l'article 17, là. Je vois ce
qui s'ajoute, mais c'est parce que ça avait été tout simplement omis de parler
du réseau privé quand l'article 17 avait été écrit.
M. Roberge : Mais, dans
l'article 17, on le disait déjà, là : «Jusqu'à la date déterminée par
le gouvernement», on parlait du réseau de l'enseignement privé. Mais ce qu'on
m'a dit, c'est que c'était mal formulé légalement. Parce qu'il y avait déjà...
On parlait déjà dans l'article 17 ici, là... «et aux fins de l'application
de la Loi sur l'enseignement privé». Puis les légistes se sont rendu compte que
ce n'était pas parfaitement formulé, donc on l'a mieux formulé. Je peux... On
peut suspendre quelques minutes pour que je vous explique davantage peut-être
la nuance entre l'article 17 initial puis l'article 17 tel que
déposé. Mais je ne vois pas de grand changement.
Mme
Hivon
:
O.K. Puis j'avais une deuxième question. Après... Bien, le ministre peut finir
son explication. C'est parce que j'aimerais mieux qu'elle soit dans le micro
que...
M. Roberge : Oui, non,
mais c'est parce que je voulais comprendre pour vous...
Mme
Hivon
:
Ah! oui, oui, O.K.
M. Roberge : Bien sûr, ce
n'est pas pour ne pas vous répondre, au contraire. On peut suspendre une minute
pour être sûr de répondre correctement à mes collègues?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui.
On va suspendre quelques minutes puis on
va revenir avec la réponse au micro.
(Suspension de la séance à 15 h 39)
(Reprise à 15 h 41)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, nous reprenons les travaux. M. le ministre, vous pouvez y aller avec
votre réponse, si vous êtes prêt.
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente. On voit qu'a la... si on compare l'article 17 original et l'article
17 actuel, on a, à la fin, entre guillemets, «pour que lui soit offert un
programme d'activités établi par le ministre pour son âge.» C'est une modification
entre l'article 17 original et l'article 17 actuel, pour la bonne raison, parce
que... c'est que l'article 17 est en concordance avec l'article 12 et l'article
12, bien on l'a modifié. Donc, en modifiant l'article 12, on avait ajouté,
dans un amendement : Par l'insertion, à la fin, puis on disait :
«pour que lui soit offert le programme d'activités établi par le ministre pour
son âge.»
Donc, quand on a modifié l'article 12, on
s'est, en quelque sorte, contraints à modifier aussi l'article 17. C'est pour
ça qu'on arrive avec l'article 17, qu'on rajoute cette même section-là, parce
qu'on m'a dit que la Loi sur l'instruction publique, il fallait arriver avec la
Loi sur... l'enseignement privé. Alors, je ne sais pas s'il y a d'autres...
Une voix
: ...
M. Roberge : Allez-y, je vous
écoute.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Joliette, vous pouvez y aller.
Mme
Hivon
: Oui,
la question, c'est les autres paragraphes. Donc...
M. Roberge : Mais en-dessous?
Mme
Hivon
: Oui.
C'est quand même tout un amendement, là.
M. Roberge : Ah! ça, c'est les
explications. Non, c'est qu'en-dessous... Ah! O.K., c'est bon.
Mme
Hivon
:
C'est parce que...
M. Roberge : Bien, on l'a fait
à la fin. En-dessous, là, tout ça, là, après le premier paragraphe, ce n'est
plus l'amendement. C'est des notes...
Une voix
:
...commentaires, juste de l'autre côté.
M. Roberge : Ce sont des notes
explicatives.
Mme
Hivon
: Je
ne pense pas...
M. Roberge : Non?
Mme
Hivon
: ...parce
que ça dit, là : En date de la sanction, là.
M. Roberge : Oh! à ce
moment-là, je n'aurais pas lu au complet. Je m'en excuse si c'est le cas.
Mme
Hivon
: En
fait, si on veut clairs, ce qui suscite, je pense, beaucoup de questions...
M. Roberge : Merci.
Mme
Hivon
:
...c'est que cest une méga amendement...
M. Roberge : Oui, c'est
correct.
Mme
Hivon
:
...qui, je pense, est avec des... comporte des conséquences importantes.
M. Roberge : C'est correct.
Non, mais c'est... Faisons le tour de la question. Je n'essaie pas de brusquer
qui que ce soit puis j'avais mal compris. Moi-même, en le redéposant, il y a
des... Disons que ça a été préparé pendant qu'on étudiait les autres articles.
Des fois, il y a des amendements qu'on a préparé d'avance, dont on avait préalablement
discuté.
Donc, je vais lire les paragraphes qui
suivent le premier, parce que je croyais que l'amendement n'était que le
premier paragraphe. Le second paragraphe, arrive ici :
«Un permis de tenir un établissement
d'enseignement privé, en vigueur le
(indiquer ici la date de la sanction de la
présente loi), délivré conformément à l'article 12 de la Loi sur l'enseignement
privé et qui autorise son titulaire à dispenser des services éducatifs
«éducation préscolaire cinq ans» ne l'autorise pas à dispenser les services de
l'éducation préscolaire destinés à des élèves ayant atteint l'âge de quatre ans
selon ce que prévoient les modifications apportées par la présente loi» Donc, ici,
on le précise, là, : ce n'est pas parce que tu as l'autorisation pour cinq
ans que tu as l'autorisation pour quatre ans. «Pour y être autorisé, le
titulaire doit présenter, en application de l'article 20 de la Loi sur
l'enseignement privé, une demande pour faire modifier les services éducatifs
mentionnés à son permis.
«Malgré les délais prescrits par les
articles 4 et 5 du Règlement d'application de la Loi sur l'enseignement privé
(chapitre E-9.1, r.1), toute demande de délivrance ou de modification d'un
permis de tenir un établissement d'enseignement privé pour dispenser, pour
l'année scolaire 2020-2021, les services de l'éducation préscolaire destinés à
des élèves ayant atteint l'âge de quatre ans, selon ce que prévoient les
modifications apportées par la présente loi, doit être présentée au ministre au
plus tard le (et là, indiquer la date qui suit de 60 jours celle de sanction de
la présente loi).
«Il en est de même, malgré l'article 9
du règlement du l'établissement d'enseignement privé à l'éducation scolaire au
primaire et au secondaire, pour toute demande d'agrément aux fins de subventions
ou de modifications d'un agrément relativement à ces mêmes services pour cette
même année.»
Merci de m'avoir questionné parce que ça
va me...
M. Roberge : ...de la présente
loi).
«Il en est de même, malgré l'article 9
du règlement sur l'établissement d'enseignement privé à l'éducation scolaire,
au primaire et au secondaire, pour toute demande d'agrément aux fins de subventions
ou de modifications d'un agrément relativement à ces mêmes services pour cette
même année.»
Merci de m'avoir questionné parce que ça
va me permettre, maintenant que je l'ai relu, de les expliquer. Donc, effectivement,
le premier paragraphe prévoit l'ajout du programme scolaire, établi par le ministre,
pour son âge en concordance avec l'article 12. Le second paragraphe nous
dit : Ce n'est pas parce que tu as un permis pour faire du privé maternelle
cinq ans que tu l'as pour quatre ans, tu dois en faire la demande. Le dernier paragraphe
dit : Il y avait des règles dans la loi, selon un calendrier tu vas
déposer des demandes. Sauf que, comme la loi était adoptée plus tard... on
pensait, au moment du dépôt de la loi, là... on l'a déposée, il faut se
souvenir, en février, 14 février, je pense qu'on prévoyait qu'on aurait le
temps de l'étudier au printemps. Là, maintenant qu'on l'étudie à l'automne,
bien, des écoles qui voudraient faire des demandes ne pourraient pas faire des
demandes de permis en respectant le calendrier habituel.
Donc, ce qu'on dit, c'est : Vous avez
60 jours, après la sanction de la date, après la sanction de la loi, pour
déposer votre demande. Elles seront étudiées. Elles ne seront pas automatiquement
accordées, ce n'est parce que vous avez le cinq ans ou que vous allez avoir le
quatre ans, mais vous avez 60 jours pour déposer vos demandes. Si vous
voulez avoir un agrément, si vous voulez avoir un permis, voici le calendrier
tenant compte de la sanction de cette loi-là si vous pensez offrir des services
dès l'an prochain pour l'année 2020‑2021. Voilà. Puis là, c'est beaucoup plus
clair, parce qu'il y a trois paragraphes puis il y a plusieurs notions qui sont
là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
La députée de Joliette et, ensuite, j'entendrai la députée de Sherbrooke.
Mme
Hivon
: Mais
si on n'ajoutait pas ça, quel serait l'état de la situation pour des écoles
privées qui voudraient offrir la maternelle quatre ans?
M. Roberge : Eh bien, elles
devraient... en vertu du calendrier habituel, elles ne pourraient pas soumettre
une demande pour septembre prochain, parce que... supposons que la date pour
soumettre leur projet, on va dire, c'est le 20 septembre, au plus tard le
20 septembre pour septembre prochain, qu'elles auraient raté ce rendez-vous-là
pour septembre prochain, il faudrait qu'elles attendent septembre 2020
pour espérer peut-être avoir le droit d'en offrir pour 2021. Mais là, comme on
est au milieu de l'année... en fait, on n'est pas au milieu, on est au début de
l'année scolaire, mais bref on se trouve à étudier, puis vraisemblablement
adopter ce projet de loi là les empêchant de soumettre des demandes pour la
rentrée prochaine, eh bien, on leur donne un délai de 60 jours. Donc, si
on ne faisait pas ça, bien, ça sauterait un an. Voilà.
Mme
Hivon
: Mais
elles pourraient le demander. Parce que, en fait, ce que j'essaie de déceler,
là, c'est que, dans le deuxième paragraphe, on dit bien que le fait de pouvoir
dispenser les services d'éducation préscolaire cinq ans ne l'autorise à dispenser
les services d'éducation préscolaire pour les enfants de quatre ans, O.K. Puis
là, après, on dit : Pour y être autorisé, le titulaire doit présenter,
blablabla, sa demande.
Donc, si on n'amenait pas ce deuxième
paragraphe-là, là, est-ce que ça veut dire que, dans l'interprétation du
ministère, toute école privée qui a un permis pour les cinq ans pourrait
automatiquement avoir un permis pour les quatre ans? Sinon, est-ce que ça veut
dire qu'ils pourraient juste ne pas faire de demande pour les quatre ans? C'est
ça, le sens de ma question.
M. Roberge : On ne fait que le
préciser ici pour que ce soit... on dit que, dans le fond, ayant déjà un permis
pour le cinq ans, ça ne leur donne pas, par défaut, un permis pour tout le
préscolaire. Ça aurait, pu, hein, parce qu'on dit : Si on avait juste
écrit «permis préscolaire», le préscolaire maintenant étant, de facto, cinq et
quatre, ça aurait pu être ça. Non. On ne fait que l'expliquer mieux pour que
les gens le comprennent mieux, peu importe qu'il y ait ou pas ce deuxième
paragraphe-là. Ce n'est pas parce que tu as le cinq ans que tu as
automatiquement le quatre ans, on vient le préciser ici.
• (15 h 50) •
Mme
Hivon
: En
vertu de quoi, dans l'état actuel des choses, une école privée peut déjà
demander un permis pour les quatre ans? C'est prévu où, ça?
(Consultation)
M.
Roberge : En ce moment, une école privée pourrait le demander
seulement pour du quatre ans...
(Consultation)
M. Roberge : En ce moment, une
école privée pourrait le demander seulement pour du quatre ans, mais pour des
enfants handicapés ou qui ont des besoins vraiment particuliers. On me dit qu'il
y a une école, l'école Peter-Hall, en ce moment qui offre du privé pour des
quatre ans et des enfants qui ont des besoins particuliers, et c'est un pouvoir
discrétionnaire exceptionnel du ministre. Ce n'est pas moi qui l'ai fait, mais
ça leur avait déjà été préalablement accordé.
Mme
Hivon
:
Donc, on vient vraiment, avec cet amendement-là, juste pour être clair, créer
le droit de demander un permis pour offrir l'enseignement maternelle quatre ans
au privé général, qui n'existait pas avant, qui n'existait que pour des enfants
qui ont des besoins particuliers et handicapés.
M. Roberge : Oui, mais... Oui,
je pense qu'on pourrait dire ça, parce qu'en ce moment, en réalité, un peu
comme le ministre, et en fait l'État, en ce moment, n'a pas le permis, n'a pas
le droit d'offrir du quatre ans à l'extérieur des milieux défavorisés, le
gouvernement n'a pas le droit en ce moment, la loi interdit d'offrir du quatre
ans. De la même façon, la loi ne permet pas aux écoles privées d'offrir du
quatre ans, sauf exception pour des enfants handicapés. Puis là, bien, on
arrive avec cette possibilité-là pour les écoles de demander les permis, de
l'offrir.
Ah! Bien, voyez-vous, on pense comprendre
puis tout à coup on se fait dire...
Mme
Hivon
:
C'est pour ça, je pense, qu'il y a un flou. Moi, je veux savoir... Dans l'état
actuel des choses, les quatre ans, est-ce qu'il en existe? S'il en existe,
est-ce qu'elles sont non subventionnées? Est-ce qu'elles sont en milieu
défavorisé? Parce que, moi, je pense qu'on vient créer quelque chose, là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. J'aimerais
ça, aider le ministre à répondre à cette question-là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. Allez-y.
Mme Labrie : En fait, il en
existe. Il existe des classes de maternelle quatre ans dans des écoles privées
au Québec qui ne sont pas pour des élèves handicapés. Il y en a une dans ma
circonscription qui offre ce service-là. Simplement, ils ne sont pas
subventionnés. Donc, ça coûte beaucoup plus cher pour les parents en ce moment.
Donc, il existe... Bon. Peut-être que c'est l'unique exemple au Québec, là,
mais ça m'étonnerait quand même, là. Il existe en ce moment dans des écoles
primaires privées de l'offre de services pour le préscolaire quatre ans.
Simplement, il n'est pas subventionné.
Moi, le gros problème que je vois avec ça,
ici, là, c'est qu'on crée la possibilité, dans la dernière phrase de
l'amendement, qu'il y ait une demande d'agrément aux fins de subventions pour
ce service-là. Ça, c'est quelque chose de très, très problématique pour moi.
Qu'on vienne dire, qu'on vienne préciser de manière explicite que le fait de
détenir un permis pour les cinq ans n'implique pas d'avoir le permis pour les
quatre ans, juste ça, je trouve ça correct qu'on le précise. C'est vraiment ici
de mentionner explicitement qu'il va pouvoir y avoir des demandes d'agrément
pour des subventions pour le service préscolaire quatre ans. Ça, j'ai vraiment
un très gros problème avec ça, parce que ça veut dire des fonds supplémentaires
aux écoles privées. Je ne pense pas que c'est le message que le ministre veut
envoyer en pleine semaine des écoles publiques de dire : On va créer la
possibilité de nouveaux financements pour les écoles privées.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Bien, c'est pour ça que j'ai ce questionnement-là, puis j'aimerais vraiment
savoir de quelle situation actuelle on part. Parce que... Est-ce qu'il y en a?
S'il y en a, comme ma collègue de Sherbrooke le dit, est-ce que ce sont des
maternelles quatre ans privées évidemment non subventionnées? Est-ce que les
seules subventionnées sont pour des besoins particuliers, donc pour des enfants
qui ont des handicaps ou une problématique particulière? Moi, je veux un peu
connaître l'état de situation, parce que j'estime qu'on est en train vraiment
de changer la situation actuelle. Je comprends que le ministre nous dit :
On la change de manière globale pour les quatre ans. Mais les quatre ans
existent en ce moment en milieu défavorisé. Là, le ministre veut ouvrir
partout. Mais, en milieu privé, dans le secteur privé, est-ce qu'il y a des
maternelles quatre ans qui existent qui sont déjà subventionnées? En milieu
défavorisé, je ne crois pas, parce que je ne pense pas qu'il y a beaucoup
d'écoles privées qui sont spécialisées dans les milieux défavorisés en quelque
sorte.
Donc, c'est pour ça que je veux connaître
l'état de situation d'où on part, parce que, moi, je pense qu'on est en train
de créer quelque chose de significativement nouveau par le truchement de cet
amendement-là, qui n'est pas banal.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci.
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
question de procédure.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Deux affaires.
Premièrement, je tiens à souligner qu'il n'en a jamais été question, que,
personnellement, là, j'ai vraiment l'impression, là, qu'on... c'est un méchant
gros lapin qui sort du sac en ce moment, puis je ne suis pas à l'aise avec ça.
Premièrement, est-ce que c'est un nouveau principe qui rentre? Je crois que
oui.
Deuxièmement, Mme la Présidente, 192-7,
ici, on engage des fonds publics de façon importante...
Mme Rizqy :
...l'impression, là, que c'est un méchant gros lapin qui sort du sac en ce
moment. Puis je ne suis pas à l'aise avec ça. Premièrement, est-ce qu'ici il y
a un nouveau principe qui rentre? Je crois que oui. Deuxièmement, Mme la
Présidente, 192-7, ici, on engage des fonds publics de façon importante. Et
voici les critères. Est-ce que c'est exécutoire? La réponse, c'est oui. Y
a-t-il implication directe sur les dépenses d'argent? Clairement oui. Est-ce
qu'il est exprimé en termes généraux? Quand même. Est-ce que le montant
comporte des chiffres? C'est le quatrième critère. On connaît déjà le montant
des subventions pour les agréments. Donc, oui, il y a un chiffre à ça. Même
s'ils n'ont pas indiqué le chiffre, il y a un montant qui est connu pour les subventions
avec les agréments. Ici, Mme la Présidente, je vous demande de regarder si cet
amendement qui, à notre grand étonnement, est déposé à la fin, fin, fin, là. On
achevait, là, nos travaux. Je vous demande de regarder la recevabilité de cet
amendement-là, déposé.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Oui, M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Mais,
Mme la Présidente, ma collègue semble oublier que nous avons adopté ensemble
l'article 8. Alors, vous dites que, là, tout à coup, on vient créer une
possibilité pour le privé. À l'article 8, ça a déjà été adopté.
L'article 8 disait : L'article 24 de la Loi sur l'enseignement
privé est modifié par le remplacement de «cinq ans» par «quatre ans». Et ça
faisait... Donc, dans la Loi sur l'enseignement privé, l'article adopté
dit : «L'âge d'admissibilité à l'éducation préscolaire est fixé à quatre
ans à la date déterminée par le régime visé à l'article 25. L'âge
d'admissibilité à l'enseignement primaire est fixé à l'âge six ans à la même
date.» Et ça, c'est la Loi sur l'enseignement privé. On a déjà modifié la Loi
sur l'enseignement privé. Alors...
Mme Rizqy : Mme la
Présidente, je ne veux pas argumenter, mais l'article 8, c'est pour
l'admissibilité. Les agréments, c'est une question d'argent. Et là on engage
des fonds publics alors qu'il n'en a pas été question. Et là c'est une question
très sérieuse. Et je vous dis, là, ça, ça ne passera pas de notre côté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée de Sherbrooke a une
intervention aussi. Et, M. le ministre, après, vous reviendrez.
Mme Labrie : Bien, tout à
fait, là. C'était quand même assez clair depuis le début, même dès les notes
explicatives du projet de loi, on disait qu'on voulait permettre d'offrir le
service dans le réseau privé pour les enfants de quatre ans. On a déjà voté cet
article-là. Ce n'est pas un enjeu, là. L'enjeu, c'est la première fois qu'il
est question ici de subventionner ces services-là dans le réseau privé. Les
consultations qu'on a faites, là, en commissions parlementaires, personne n'a
pu se prononcer là-dessus parce que ça n'existait pas dans le projet de loi au
moment où il y a eu les auditions. Moi, je ne trouve pas ça correct qu'on nous
arrive avec un amendement comme ça ici aujourd'hui. On n'a... Personne n'a eu
le temps de se prononcer là-dessus, là, pour envoyer des mémoires.
Moi, c'est clair que ça ne passe pas de
mon côté non plus. On n'est pas contre l'offre de services dans le réseau
privé. On est contre subventionner ces services-là avec des fonds publics, en
particulier débloquer des nouveaux fonds publics pour le réseau privé, c'est
totalement inacceptable. C'est la direction contraire de celle où on devrait
être en train d'aller en ce moment.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
présidente, alors, dans les notes explicatives de la loi, il n'y a rien de
nouveau, là. Le paragraphe qui dit : le projet de loi modifie en outre la
Loi sur l'enseignement privé afin que les établissements d'enseignement privé
puissent dispenser à compter de l'année scolaire 2020‑2021, donc la date qu'on
retrouve dans l'amendement où on précise 2020‑2021 puis qu'on explique le
délai. On va leur laisser 60 jours pour déposer parce qu'on avait déjà dit à
l'introduction que ça allait pouvoir s'appliquer pour 2020‑2021. Donc, l'amendement
vient permettre ce qu'il y avait là. Ensuite ce que... Ma collègue, je pense
qu'elle présume qu'on pave une voie pour un agrément. Alors, est-ce que c'est
évident que si elles veulent un agrément, il faut qu'elles en fassent la
demande. Et c'est écrit... À chaque fois qu'une école veut un agrément, il faut
qu'elle en fasse la demande. Ça ne veut absolument pas dire qu'ils vont le recevoir,
d'aucune façon. Il n'y a pas de lien entre demander et recevoir. Ça dit
juste : si vous voulez voir un permis, vous devez le demander. Si vous
voulez avoir un agrément, vous devez le demander, comme pour la première année,
comme pour la sixième année, comme pour le secondaire.
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
il y a une question de règlement qui a été soulevée.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui.
Mme Rizqy : Elle est très importante
cette question-ci, elle a deux volets, introduire un nouveau principe et aussi
engager des fonds publics. Il y a quatre critères. Le préambule, je le
rappelle, parle de dispenser. Le terme dispenser, ça veut dire offrir. Agrément
veut dire subventionner. Je vous rappelle qu'au Québec, il y a un moratoire sur
les agréments depuis plusieurs années. A micro ouvert, le ministre de
l'Éducation a dit que, lui, n'était pas nécessairement pour le moratoire. Ce
n'est pas ce que, lui, a l'intention probablement de faire. Mais là, moi, je
vous ai posé une question. Je pense que ma collègue, la députée de Sherbrooke,
abonde dans le même sens et quand je regarde la députée de Joliette, elle
abonde pas mal dans le même sens. Et maintenant, il vous appartient de nous
revenir avec une décision et, si possible, nous aimerions que la décision soit
écrite.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, nous allons suspendre quelque temps et...
16 h (version non révisée)
Mme Rizqy : ...mais là, moi, je
vous ai posé une question, je pense que ma collègue la députée de Sherbrooke
abonde dans le même sens, et quand je regarde la députée de Joliette, elle
abonde pas mal dans le même sens. Et maintenant, il vous appartient de nous
revenir avec une décision, et, si possible, nous aimerions que la décision soit
écrite.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, nous allons suspendre quelque temps et nous pencher sur cette
décision.
(Suspension de la séance à 16 heures)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 53)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, nous reprenons les travaux. Je vais donc rendre ma décision sur la
question de règlement soulevée par la députée de Saint-Laurent concernant la
recevabilité d'un amendement présenté par M. le ministre à l'article 17 du projet
de loi.
Mme la députée de Saint-Laurent soulève
que cet amendement est irrecevable, puisqu'il introduirait un nouveau principe,
soit de permettre des agréments aux fins de subvention aux établissements
d'enseignement privé. Elle ajoute que l'amendement aurait des incidences
financières.
Le ministre mentionne que l'amendement est
relié à d'autres articles du projet de loi déjà adoptés afin d'atteindre
l'objectif de permettre aux établissements d'enseignement privé de dispenser
des services de l'éducation préscolaire à des enfants ayant atteint l'âge de
quatre ans, et ce, à compter de l'année scolaire 2020‑2021. Il souligne que les
demandes d'agrément sont déjà prévues dans la législation existante.
Le principe du projet de loi est d'étendre
les services éducatifs préscolaires destinés aux élèves de quatre ans, sans
égard au milieu économique, et de rendre l'offre de ces services obligatoire
dans les établissements publics et possible dans les établissements privés.
Quant à l'amendement du ministre, il ne vise essentiellement qu'à coordonner
l'entrée en vigueur du projet de loi relativement aux établissements
d'enseignement privé, compte tenu du délai entre la présentation et la sanction
du projet de loi.
La question des...
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...dans les établissements privés. Quant à l'amendement
du ministre, il ne vise essentiellement qu'à coordonner l'entrée en vigueur du projet
de loi relativement aux établissements d'enseignement privés, compte tenu du
délai entre la présentation et la sanction du projet de loi.
La question des agréments ne constitue pas
un nouveau principe au projet de loi, car elle fait partie du fonctionnement
actuel des établissements privés. L'amendement ne détermine qu'une modalité
pour que les demandes d'agrément puissent être présentées à temps pour l'année
scolaire 2020‑2021.
Concernant l'argument voulant que l'amendement
engage des fonds publics, la présidence ne peut le retenir. En effet, l'article 192
du règlement prévoit que seul un ministre peut présenter une seule motion...
une telle motion. En l'espèce, comme l'amendement a été présenté par le ministre,
il ne peut être déclaré irrecevable pour cette raison. Pour ces motifs, la
présidence juge que l'amendement est recevable.
Donc, compte tenu de l'heure, nous
allons... on va ajourner les travaux. Il reste cinq minutes... quatre minutes?
Ah! moi, si vous voulez continuer quatre minutes, on continue quatre minutes.
Donc, on continue sur l'article 17...
sur l'amendement de l'article 17. Est-ce que quelqu'un a des
interventions? M. le ministre, je vais vous laisser la parole.
M. Roberge : Merci bien, Mme
la Présidente. Alors, des fois, on est heureux, des fois, on est moins heureux
de vos décisions, mais on ne les conteste jamais. Je dois dire que je ne m'en
étonne pas parce que l'amendement à l'article 17 vient essentiellement
faire de la concordance avec l'article 12 et est la suite logique de ce
qu'on a fait pour les articles 8 et 9, qui venaient dire qu'on pouvait
offrir des services aux enfants de quatre ans dans le réseau privé, comme on le
fait dans le réseau public, en changeant tout simplement le cinq ans par un
quatre ans.
Après ça, bien, le reste de cet amendement
arrive avec des questions de temps. Considérant le moment où cette loi pourrait
être adoptée, bien, ça pose des enjeux de temps, des contraintes de temps pour
les écoles privées qui pourraient vouloir obtenir le permis pour la quatre ans,
donc on propose un délai qui peut être transitoire. Ce n'est pas un grand
changement, c'est simplement une modalité pour permettre à des écoles d'essayer
d'offrir le service peut-être. Peut-être, on ne sait pas. Certaines offriraient
le service dès septembre 2020, ou pas, il faudrait voir.
Ensuite, je sais que mes collègues se sont
inquiétés de voir apparaître la notion d'agrément. En réalité, ce que je
comprends, c'est qu'on est venu présenter, dans cet amendement, dans cet article,
simplement l'explication de ce qui se fait déjà, de ce qui se ferait de toute
façon. Peut-être était-ce une erreur d'expliquer dans un article de loi des
choses qui étaient déjà prévues dans d'autres articles, mais, en réalité, ce
que fait cet article-là, c'est de la concordance avec 8 et 9 et de tenir compte
du calendrier.
Maintenant, on pourra discuter de savoir est-ce
que c'est pertinent de faire un ajustement au calendrier pour permettre de
surseoir au calendrier habituel puis d'autoriser peut-être des écoles à
dispenser des services dès septembre 2020, ou pas. Bon, pour la suite, on
pourra en discuter ensemble. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. J'avais la députée de Joliette
qui avait levé la main...
Mme
Hivon
:
Oui, ça va être rapide, mais... Bien, en fait, ça ne sera pas rapide, mais je
vais essayer de... Je voulais juste comprendre, tantôt, on a eu des échanges,
là... Qu'est-ce qui, à l'heure actuelle... Parce qu'on nous dit que cet
article-là n'a rien à voir avec le fait qu'on puisse octroyer un permis et/ou
un agrément pour une maternelle quatre ans au privé, et donc je veux comprendre
les assises législatives, légales, dans les lois actuelles, qui permettent
d'octroyer un permis et/ou un agrément pour une maternelle quatre ans en milieu
privé.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, M. le ministre.
• (18 heures) •
M. Roberge : Alors, avant
qu'on dépose le projet de loi n° 5, donc, avant tout ça, dans la Loi sur
l'enseignement privé, ce sont les articles... surtout 11 et 14, mais, en
réalité, c'est 10, 11, 12, 14, là, dans la Loi sur l'enseignement privé, qui
parlent de ces permis-là. Le privé peut offrir des services pour la
prématernelle quatre ans, mais...
18 h (version non révisée)
M. Roberge : ...Donc,
avant tout ça, dans la Loi sur l'enseignement privé, ce sont les articles surtout
11 et 14, mais en réalité c'est 10, 11, 12, 14, là, dans la Loi sur l'enseignement
privé, qui parlent de ces permis-là. Le privé peut offrir des services pour la
prématernelle quatre ans, mais spécifiquement pour des jeunes qui peuvent être
handicapés ou qui ont des besoins vraiment particuliers, en vertu du régime
pédagogique, et là il faut aller voir les articles 12, 16 et 17. Avec le
projet de loi n° 5, eh bien, ce sont les articles 8 et 9, mais
surtout l'article 8, là. 9, c'est plus une technicalité. C'est l'article 8
qui vient préciser que dans le réseau privé comme dans le réseau public, bien,
l'âge d'admissibilité n'est plus de cinq ans mais de quatre ans parce que le
préscolaire n'est plus spécifique à cinq ans mais devient un cycle du
préscolaire quatre ans. Donc, voilà pour les réponses à ma collègue.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci.
Compte tenu de l'heure... Bien, Mme la
députée, un petit 30 secondes ou on se reprend la semaine prochaine?
Mme Rizqy : ...demain...
beaucoup plus pertinent.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, nous ajournons les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 1)