Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
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Le
vendredi 7 juin 2019
-
Vol. 45 N° 19
Étude détaillée du projet de loi n° 16, Loi visant principalement l’encadrement des inspections en bâtiment et de la copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du logement et l’amélioration de ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi sur la Société d’habitation du Québec et diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures cinquante-deux minutes)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bonjour, tout le monde. Les affaires courantes étant terminées, on va... puis
on a constaté le quorum, donc de déclare la séance de la Commission de
l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la
salle de bien vouloir éteindre sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 16, Loi visant principalement l'encadrement des inspections en bâtiment et
de la copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du
logement et l'amélioration de ses règles de fonction, modifiant la Loi sur la
Société d'habitation du Québec et diverses dispositions législatives concernant
le domaine municipal.
M. le secrétaire, y a-t-il
des remplacements ?
La Secrétaire
:
Oui, Mme la Présidente : Mme Guillemette (Roberval) est remplacée par M.
Bélanger (Orford) ; M. Provençal (Beauce-Nord) est remplacé par M. Allaire
(Maskinongé) ; M. Thouin (Rousseau) est remplacé par Mme Lavallée
(Repentigny) ; Mme Charbonneau (Mille-Îles) est remplacée par M. Tanguay
(LaFontaine) ; M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé par Mme Rizqy
(Saint-Laurent) ; Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est
remplacée par M. Fontecilla (Laurier-Dorion) ; et Mme Perry Mélançon
(Gaspé) est remplacée par M. LeBel (Rimouski).
La Présidente (Mme
Dansereau) : Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux, nous avons
adopté l'article 23, mais j'ai cru comprendre que la députée d'Anjou—Louis-Riel
avait un amendement. Je vous cède la parole.
Mme Thériault
: Absolument, Mme la Présidente, j'avais annoncé hier que
j'avais un article 23.1, puisqu'il touchait... On introduit, dans la prochaine
section, là où on est rendus dans nos travaux, le Code civil avec la
copropriété, parce qu'on a presque terminé la section sur l'inspection des
bâtiments, ce qui touchait à la Régie du bâtiment, sinon les mesures
transitoires, qu'on verra beaucoup plus loin dans le projet de loi. Donc, avant
de débuter le prochain article, j'ai l'amendement suivant à vous
proposer :
Ajouter, après l'article 23
du projet de loi, l'article suivant :
23.1. L'article 1052 du Code
civil du Québec est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
Elle ne peut être modifiée
que conformément aux règles du présent chapitre. Donc, je vous demanderais une
petite suspension, le temps de faire des copies de l'amendement.
La Présidente (Mme
Dansereau) : On va suspendre et on va vous remettre les copies.
(Suspension de la séance à
11 h 55)
(Reprise à 11 h 57)
La Présidente (Mme Dansereau) :
...nous allons reprendre. Tout le monde ont eu leur copie. Donc, je cède la
parole à la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Donc, Mme la Présidente, comme j'ai l'habitude de le
faire et parce que depuis qu'on est en étude de projet de loi et bien avant,
j'ai précisé qu'étant donné que le projet de loi n° 16 est en grande,
grande, grande partie inspiré du projet de loi n° 401, à part tout ce qui
touche les dispositions municipales, vous comprenez bien, Mme la Présidente,
que, oui, je comprends qu'on a un nouveau projet de loi devant nous.
Mais comme légistes, il est de notre
devoir de regarder s'il n'y a pas de meilleure formulation, s'il y a une
manière d'introduire des choses qui est conforme. Pourquoi, lors de l'ancienne
législation, on a pris la peine d'insérer un article comme ça et qu'on a fait
le choix, parce que c'est un choix qu'il s'agit, que ce soit un choix politique
ou un choix juridique, je n'ai pas de problème avec le fait qu'on puisse faire
des choix, je pense que c'est le rôle de la ministre de choisir aussi. Mais,
par contre, on peut faire les débats, Mme la Présidente, aussi pour savoir
pourquoi.
Donc, évidemment, j'ai pris la peine de
dire que tout ce qui était dans le 401, on était pour les redéposer à titre
d'amendement. Je vous signifie déjà, Mme la vice-présidente, que pour les
prochains... Mme la Présidente, pardon, excusez-moi, on est à l'article 23 et
que jusqu'à l'article, là, 67, c'est tout ce qui touche la copropriété et qu'il
y aura plusieurs, plusieurs, plusieurs amendements soit des choses qui étaient
à l'intérieur du 401 dans la section copropriété ou des recommandations qui
nous ont été faites par les gens qui sont venus lors des auditions
particulières nous expliquer leurs représentations et leurs revendications
puisque le rôle de l'opposition, c'est également de se faire le porte-voix des
groupes avec qui on travaille. Bien, il est bien évident que vous allez nous
entendre et nous voir souvent déposer des amendements.
Je pense que c'est important aussi de répéter,
Mme la Présidente, d'autant plus que c'est une nouvelle séance et qu'on tombe
dans un nouveau chapitre que j'avais demandé si c'était possible d'avoir un
briefing technique. Les briefings techniques, Mme la Présidente, vont servir,
puis je pense que c'est important pour les gens qui nous entendent, les
briefings techniques servent, entre autres, à annoncer : Est-ce que
j'aurai des amendements? Mais pas juste si je veux avoir des amendements. Moi,
honnêtement, je fais des amendements que la ministre ne veut pas, ça m'importe
peu.
Ce n'est pas d'avoir son amendement dans
mes mains qui m'importe. Je pense que ce qui est important, c'est de savoir où
la ministre a l'intention de faire des amendements. Donc, il est évident qu'au
niveau d'un briefing technique, bien, ça permet aux groupes d'opposition de
poser la question : Lorsque tel groupe est venu nous voir, ils nous ont
dit ça, ça, ça. Avez-vous l'intention de faire changer les choses là-dessus ou
vous restez sur vos positions?
À ce moment-là, l'équipe de la ministre ou
la ministre peut dire : Non. Nous, on les a écoutés. Ce qu'ils disent, ça
a bien de l'allure. Donc, on aura un amendement. Ce que ça donne, Mme la
Présidente, c'est que ça évite à l'opposition officielle et les autres groupes
d'opposition de préparer des amendements.
• (12 heures) •
Donc, il est évident que j'ai annoncé mes
couleurs dès le début des travaux qui ont entouré le projet de loi n° 16.
Donc, évidemment, c'est un omnibus, Mme la Présidente. Qui dit omnibus dit
projet de loi qui est assez costaud. Vous savez, on a terminé après
22 articles toute la section qui regardait la Régie du bâtiment...
12 h (version non révisée)
Mme Thériault
:
...dès le début des travaux qui ont entouré le projet de loi n° 16. Donc, évidemment,
c'est un omnibus, Mme la Présidente. Qui dit omnibus dit projet de loi qui est
assez costaud. Vous savez, on a terminé après 22 articles toute la section
qui regardait la Régie du bâtiment et les inspecteurs en bâtiment, donc, qui
est une nouvelle notion qu'on introduit pour protéger évidemment le public.
Donc là, on est à la réforme de la copropriété. C'est le Code civil. Donc,
c'est sûr que c'est beaucoup de termes juridiques, beaucoup des termes légaux.
On fait nos travaux comme il faut. Il n'y a pas de problème. J'espère qu'on
aura certainement des échanges très, très cordiaux avec les juristes qui
entourent l'équipe de la ministre, qui entourent la ministre, que ce soit le sous-ministre
ou les autres juristes. Et évidemment, Mme la Présidente, vous n'êtes pas
surprise de voir que l'article qu'on a devant nous, bien, évidemment, ce qu'on
avait jugé bon de faire, pas plus tard que l'année passée, c'est d'introduire
ce que je vous ai déposé comme amendement. Donc, elle ne peut être modifiée que
conformément aux règles du présent chapitre. Donc, si on prend la loi actuelle,
l'article 1052 dit : «La déclaration de copropriété comprend l'acte
constitutif de copropriété, le règlement de l'immeuble et l'état descriptif des
fractions».
Donc, vous comprenez que, puisqu'on amorce
le chapitre de la copropriété, Mme la Présidente, si à l'époque on avait décidé
d'instaurer... d'insérer, là, pardon, «elle ne peut être modifiée que
conformément aux règles du présent chapitre», je pense qu'il y avait une bonne
raison. Mon interprétation vous dirait, Mme la Présidente, que c'est peut-être pour
éviter que les gens modifient la déclaration de copropriété de n'importe quelle
manière. Je veux qu'on se rappelle qu'on est tous ici ensemble pour faire en
sorte que les gens qui achètent une copropriété soient bien protégés, que
lorsqu'on vient pour revendre sa copropriété, qu'on puisse avoir tous nos
documents. La copropriété, Mme la Présidente, aussi, je pense que ce qu'il est
important de se rappeler, c'est que les différents ministres de la Justice,
puisqu'il n'y avait pas de ministre de l'Habitation à l'époque, ont tous
travaillé avec un comité consultatif sur la copropriété où l'OACIQ était là. Il
y avait le Barreau du Québec, la Chambre des notaires. Évidemment le
Regroupement des gestionnaires de copropriété, le Bureau d'assurance du Canada
ont tous travaillé sur cette importante question de la copropriété. Je vous
dirais qu'on peut remonter presque à deux législations, Mme la Présidente,
tellement les débats ont été intenses et sérieux. Je vous dirais que notre
droit a besoin d'une telle réforme, Mme la Présidente. Puis c'était dans cet
esprit-là que le projet de loi n° 401 avait été introduit.
Donc, évidemment, je vais vous faire état
tout au long de nos discussions de ce que les gens qui sont venus en commission
parlementaire, ceux qu'on a pu entendre, parce qu'on n'a pas entendu tout le
monde, Mme la Présidente, vous vous souviendrez qu'en début de travaux j'ai
déposé une motion pour qu'on puisse entendre notamment les administrateurs
agréés et l'ordre des comptables professionnels du Québec qui, à mon avis,
évidemment, lorsqu'on parle copropriété, on parle de gestion, on parle
d'argent, des fonds de prévoyance, des centaines de milliers de dollars très
souvent, on parle de la gestion qui entoure les fonds de prévoyance, de la
gestion qui entoure les règles de la copropriété. Donc, il n'y a pas que des
questions légales, il y a des questions monétaires également. Donc, j'avais
déposé une motion pour qu'on puisse réentendre ces groupes-là. À défaut d'avoir
vu ma motion adoptée par la ministre et l'équipe ministérielle, Mme la
Présidente, évidemment, vous ne serez pas surprise de voir qu'on a analysé
finement les mémoires qui ont été déposés par ces groupes-là et qu'on aura
certainement l'occasion d'en reparler.
Donc, évidemment, Mme la Présidente, la
déclaration de copropriété, outre l'acte constitutif de copropriété, le
règlement de l'immeuble puis l'état descriptif des fractions, c'est quand même
quelque chose qui est important, qui est costaud. C'est l'introduction même, je
dirais, de la copropriété dans le Code civil. Donc, évidemment, je pense que
c'est important d'ajouter «elle ne peut être modifiée que conformément aux
règles du présent chapitre». Donc, ce qui veut dire que toutes les décisions,
Mme la Présidente, que nous prendrons au cours des différents articles qui vont
suivre, c'est ça qui va guider si, oui ou non, on modifie ou pas l'acte
constitutif de copropriété, le règlement de l'immeuble et l'état descriptif des
fractions.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, bonjour, tout le monde. C'est plaisant. Merci, chers collègues, d'être
ici présents. On a des nouveaux collègues. Bienvenue. Je suis en présence de
Nicolas Paradis qui est sous-ministre aux affaires municipales et à
l'habitation, et avocat. Bienvenue à vous, cher député de LaFontaine. C'est ça?
Ah! ça va bien. Alors au niveau de la section de la copropriété, je pense que
c'est une section qui devrait bien aller parce que, nous, qu'est-ce qu'on a...
Mme Laforest : ...de Nicolas
Paradis, qui est sous-ministre aux Affaires municipales et à l'Habitation et
avocat. Bienvenue à vous, cher député de LaFontaine. C'est ça? Ah! ça va bien.
Alors, au niveau de la section de la
copropriété, je pense que c'est une section qui devrait bien aller, parce que
nous, qu'est-ce qu'on a discuté, c'était la gestion des... la formation, en
fait, des gestionnaires de copropriété. Ça, ça a été discuté dans le projet de
loi. Par contre, il y a également plusieurs amendements qui touchent... Il y en
a énormément, là, il y en a plusieurs qui touchent la concordance, considérant
qu'il y a eu cette modification-là. Puis là peut-être que quand c'est une
situation de concordance... Moi, c'est pour ça que je demanderais tout de suite
à Me Paradis de donner la raison, parce qu'au niveau de la concordance, si on
peut fonctionner ainsi, évidemment, bien, je pense que ça irait rondement,
parce qu'en fait la section de la copropriété, selon moi, mis à part le fait de
la formation des gestionnaires en copropriété, je crois que la section
copropriété était quand même tout à fait acceptable, tout à fait logique. Mais
c'est une question justement que, dans certains articles, il y a le vocabulaire
qui change dans le projet de loi. Alors, quand c'est une question de
vocabulaire ou d'article, bien, également, on a ici l'équipe de légistes qui
est derrière moi — merci beaucoup — puis l'équipe de
légistes, justement, va être ici pour tout ce qui est modification de
concordance. Alors, je pense que ça devrait très, très bien aller, parce qu'on
a... il y a la formation des gestionnaires de condos qu'on va discuter
ensemble, mais la section copropriété était, comment je pourrais dire...
c'était vraiment important d'agir maintenant parce que... considérant l'état
des copropriétés au Québec, c'était essentiel d'y aller rapidement pour cette
section-là. Pour déposer le projet de loi, c'est une section importante.
Puis au niveau des copropriétés, bien, je
pense qu'on ne saura que saluer cette section améliorée pour la copropriété
pour tout ce qui est... tous les acteurs qu'on a rencontrés, là, cette
section-là est vraiment importante, tout le monde est heureux qu'on avance avec
les modifications dans la copropriété. Alors quand... Moi, je pense, si vous
êtes bien d'accord, tout le monde, quand c'est une question de concordance, on
a l'équipe de légistes, on a Me Paradis, mais quand ça touche à des articles de
loi qui sont modifiés par rapport à certains mots dans la réglementation comme
telle, au niveau de tous les articles, bien, moi, quand c'est la concordance,
je pense qu'on devrait y aller rondement avec les légistes ici et Me Paradis.
Alors, je serais prête à commencer.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bien là, c'est parce qu'il y a...
Mme Laforest : M. Paradis
voudrait peut-être...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Non, mais est-ce qu'il y a d'autres interventions au sujet de l'amendement de
l'article 23.1?
M. Tanguay
: ...je
pense, Me Paradis, on venait de lui faire une passe sur la palette, là, pour
qu'il intervienne.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bon. Monsieur, si vous voulez vous identifier, nom et fonction.
Mme Laforest : Ah! je peux
l'expliquer, par exemple, le premier, si vous voulez, là. On tombe tout de
suite sur l'amendement, c'est ça? O.K., je pensais que... O.K., bien, en fait,
l'amendement qui est demandé, c'est... encore là, c'est qu'on empêche quand
même les modifications tacites. Ça, on n'a pas changé ça, c'est seulement la
rédaction qui va en être différente, c'était vraiment important pour respecter
la loi, parce que le choix de la rédaction cadre mieux avec le Code civil,
actuellement. Mais on empêche quand même les modifications tacites, comme
c'était prévu, puis la modification du règlement de l'immeuble, bien, ça se
fera également par écrit, comme c'était prévu, et par décision également des
copropriétaires. Alors, ce n'est pas qu'on change la forme, c'est qu'on change
la rédaction, qui est différente pour respecter la loi. Ça fait que ça aussi,
on commence déjà avec une modification de concordance. Je peux laisser la
parole également à Me Paradis.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Si vous voulez bien vous identifier.
M. Paradis (Nicolas) : Oui,
bonjour, Nicolas Paradis, sous-ministre adjoint aux politiques au ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je veux juste demander s'il y a consentement.
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci.
• (12 h 10) •
M. Paradis (Nicolas) : En
l'occurrence, la disposition qui est amenée par l'amendement, l'objet de
l'amendement, vise effectivement à empêcher les modifications tacites à l'égard
de la déclaration de copropriété. Le projet de loi n° 16
vise exactement le même objectif avec la manière suivante : il faut se
rappeler que, si cette intention-là qui a été retenue d'apporter une telle
modification pour empêcher les modifications tacites... c'est que ça résultait
d'un certain courant jurisprudentiel qui avait été dégagé, qui avait reconnu
une telle possibilité, mais pas à l'égard de n'importe quoi, à l'égard
exclusivement d'une situation liée au règlement de l'immeuble. Il n'y a pas de
possibilité de modification tacite à l'égard des autres aspects de la
déclaration de propriété. Pensons à l'acte constitutif et à l'état descriptif
des fractions, ceux-ci devant notamment...
M. Paradis (Nicolas) :
...exclusivement d'une situation liée aux règlements de l'immeuble. Il n'y a
pas de possibilité de modification tacite à l'égard des autres aspects de la
déclaration de propriété. Pensons à l'acte constitutif et à l'état descriptif
des fractions, ceux-ci devant notamment être effectués de manière notariée en
minute, donc avec un formalisme, alors ce qui a par ailleurs été reconnu par
une décision, là, de la Cour supérieure.
De sorte que ce que fait le projet de loi n° 16, c'est qu'il intervient aux articles 1060 du Code
civil afin de s'assurer que les modifications aux règlements de l'immeuble
soient constatées par écrit et déposées au registre tenu par le syndicat, d'une
part, et, d'autre part, confirmer que le règlement de l'immeuble doit être
modifié par l'assemblée des copropriétaires. Donc, deux éléments qui font en
sorte d'écarter toute possibilité d'une modification tacite, obligeant une
modification par l'assemblée des copropriétaires, et obligeant que ce soit fait
par écrit et consigné au registre tenu par le syndicat.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres informations? Je cède la parole au député de
LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, d'abord pour vous saluer; saluer la
ministre; les collègues également autour de la table. Puis honnêtement je suis
très heureux de m'inscrire dans le débat parce que, dans l'ancienne
législature, je n'étais pas adjoint parlementaire à la ministre de la Justice,
mais je lui apportais aide quand elle... quand c'était requis. Et j'avais entre
autres eu le bonheur de... parce que je trouve ça intéressant, la réforme de la
copropriété, ça fait longtemps qu'on en parle... et on avait fait une
conférence à laquelle les trois principaux partis étaient représentés. Puis, la
CAQ, je pense que c'était notre collègue qui est président du caucus...
Une voix
: Oui.
M. Tanguay
: Je ne peux
pas dire son nom, mais tant mieux si je le connais plus par son nom que par le
nom de son comté, mais l'actuel président du caucus... mais je ne peux pas
dire...
Mme Thériault
:
Blainville.
Une voix
: Le député de
Blainville.
M. Tanguay
:
Blainville. Blainville. Et il était le représentant de la CAQ à ce moment-là.
Et il y avait, anciennement du Parti québécois mais aujourd'hui indépendante,
Marie-Victorin, la collègue. Et j'étais là. Et c'était un colloque organisé par
le Barreau à Montréal sur la réforme de la copropriété. Et c'était très, très,
très intéressant. Tout le monde s'entendait pour dire : Il faut réformer
ça. Mais, comme on le dit souvent, le diable est dans les détails. Et on dit
toujours qu'une loi, quand elle est adoptée, bien, l'applicabilité, la vie que
l'on en fait puis la vie que les parties en font, bien, ça, c'est la vraie vie.
Au-delà de ce qui est marqué dans la loi, c'est la vraie vie.
C'est comme un contrat. L'exécution que
les parties font d'un contrat vaut contrat; autrement dit, le contrat, c'est
quoi, c'est un élément de preuve. Le contrat, c'est un élément de preuve. On
peut avoir un contrat verbal. Puis on peut avoir un contrat qui vous dit :
Bien, je vais vous payer... Le contrat peut dire : Vous allez me payer à
tous les premier du mois, mais, si, pendant 10 ans, vous avez accepté que je
vous paie au 15 du mois, bien il y a eu une modification tacite.
Et c'est là où j'en viens à votre point.
J'aimerais comprendre, Me Paradis, parce que je suis en train de rembarquer
dans le bain. Vous avez référé à 1060. Puis moi, je me suis dit : Bon, là,
on est au premier article du chapitre troisième du Code civil, premier article
qui fait en sorte de déterminer les devoirs et obligations de tous, et la publication
des droits. Puis là, je me dis : O.K., mais le premier article, 1052,
déclaration de copropriété, c'est trois choses : l'acte constitutif, le
règlement et l'état descriptif des fractions.
Là, je me suis dit : Et comment
pouvons-nous modifier la déclaration de copropriété? Là, je suis rendu à 1097,
et je sais qu'il y aura... on ne fera pas le débat sur le prochain article 47
qui touche à 1097... mais vous pouvez peut-être éclairer ma lanterne sous deux
chapitres : le premier, j'ai pu cibler jusqu'à maintenant 1097, où là, les
modifications de l'acte constitutif de copropriété ou de l'état descriptif,
donc l'acte constitutif, état descriptif — c'est un peu bizarre, puis
ça, je pense qu'on va le corriger — on disait que c'était à la
majorité. Quand vous dites «majorité», on pense toujours à 50 % plus
un, mais on disait la majorité représentant les trois quarts des voix. Alors,
c'est un petit peu antinomique. Ça, on va aller le corriger, il n'y a pas de
problème. Donc, aux trois quarts des voix, l'acte constitutif de copropriété,
ça, c'est un des trois éléments. Et l'état descriptif, j'aimerais savoir... on
parle du règlement, le règlement de la copropriété. Il y a sûrement une
procédure que vous pourrez m'indiquer. Donc, c'est la première question de deux :
à quel endroit?
Et j'aimerais ça que vous reveniez sur le
concept de : On va fermer la porte à des modifications tacites. Comment
ça... j'aimerais comprendre. Il était toléré, puis je reviens à mon
introduction, dans l'exécution qu'en faisaient les parties, des modifications
tacites. «Tacite» veut dire qui n'était pas consigné...
M. Tanguay
:
...j'aimerais ça que vous reveniez sur le concept de : On va fermer la
porte à des modifications tacites. Comment ça a pris vie? J'aimerais
comprendre. Il était toléré, puis je reviens à mon introduction, dans
l'exécution qu'en faisaient les partis, des modifications tacites. Tacites veut
dire qu'elles n'étaient pas consignées, ce n'était pas modifié formellement.
C'est la jurisprudence qui y donnait suite, qui y donnait cours, les avalisait,
les rendait exécutoires entre les partis. Et j'aimerais savoir comment
pouvons-nous fermer la porte aujourd'hui à l'interdiction des modifications
tacites. Vous allez sûrement me référer à un article qui dit : modifications
tacites, ça ne se peut pas, où seules peuvent être modifiées par ce processus
les clauses de la déclaration de propriétaire. Alors, j'aimerais juste
l'entendre sur ces deux volets-là, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Paradis.
M. Paradis (Nicolas) : Comme
je mentionnais tout à l'heure, le travail qui a été effectué par le ministère
de la Justice a permis, dans le fond, de faire ressortir que les modifications
tacites qui avaient été reconnues par la jurisprudence étaient des modifications
concernant le règlement de l'immeuble, uniquement le règlement de l'immeuble.
Et de sorte que, pour éviter qu'il puisse y avoir continuité de ce courant
jurisprudentiel à l'égard de cette possibilité de modifier tacitement les règlements
de l'immeuble, les deux modifications qui sont apportées par le projet de loi
n° 16 dans les articles qui pourront être étudiés ultérieurement, les articles
25 et 46, donc avec... en modifiant 10.60, on vient consacrer que le règlement
de l'immeuble doit être modifié. Les modifications devraient être constatées
par écrit et déposées au registre tenu par le syndicat, premier élément.
Et le deuxième élément, quand on réfère...
c'est à l'article 46 du projet de loi qui réfère à l'article 10.96... qui modifie
10.96 du Code civil, qui vient prévoir que les décisions, elles, quant à la...
de telles modifications doivent être prises par les copropriétaires en
assemblée. Donc, de ce fait, en affirmant, en exprimant clairement, de manière
explicite ainsi dans le Code civil, on vient confirmer quelle était l'intention
d'origine, c'est-à-dire s'assurer que ce soit l'assemblée des copropriétaires
qui prenne la décision et que le tout soit par ailleurs consacré et consigné
par écrit, donc, décision de l'assemblée des copropriétaires, donc, connue
publiquement, suivant la procédure prévue dans la loi, et consacrée par écrit,
consignée par écrit, consignée par ailleurs au registre, donc, pour éviter que
ce soit de manière tacite, sans l'accord des copropriétaires de l'assemblée, en
ne suivant pas la procédure prévue par la loi.
M. Tanguay
: Juste un
petit bond...
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Puis je
vous remercie, Mme la Présidente. On a un bel échange constructif. Puis, comme
Présidente, c'est votre discrétion de dire : Bon, bien, c'est moi qui va
faire le temps. Mais je pense que vous laissez ça libre comme ça puis tant que
c'est bien.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Regarde, tant que les gens, tant que c'est dans le respect puis les gens ne
s'interrompent pas, il n'y a pas de problème.
M. Tanguay
: Bravo.
Vous allez voir que ça... il n'y a pas de problème avec nous. À quel endroit...
Une petite question technique. J'ai ciblé 10.97 pour deux des trois éléments.
Le troisième constitutif de la déclaration de copropriété, soit le règlement,
par quelle procédure — vous allez éclairer ma lanterne — par
quel article pouvons-nous... est-il indiqué qu'on peut le modifier et selon
quel processus, le règlement?
M. Paradis (Nicolas) : Pour le
règlement, comme je mentionnais, c'est 10.96.
M. Tanguay
: Ah! Ça...
Et 10.96, les décisions du syndicat sont prises à la majorité des voix des
copropriétaires présents ou représentés à l'assemblée, y compris celles visant
à corriger une erreur matérielle dans la déclaration de copropriété. Là, on ne
le dit pas, par contre, mais j'aurais cru qu'il était... C'était parce qu'on...
Je comprends que ça prend une majorité qualifiée. On va enlever le superlatif
de majorité aux trois quarts, une majorité aux trois quarts pour l'acte
constitutif et l'état descriptif des fractions. Mais le législateur, à
l'époque, aura jugé que le règlement requiert une majorité moindre, un premier
élément de constat. De deux, est-il prévu d'ajouter nommément que le
règlement... Parce que, là, il faut le déduire. Quand on rédige des lois, des
fois, on veut être précis, on déduit que, si ce n'est pas prévu dans la
majorité qualifiée de 10.97, c'est une décision comme toutes les autres
décisions à la majorité. Y aurait-u lieu de le préciser à ce moment-là?
M. Paradis (Nicolas) : À
l'égard de la modification tacite, il y a...
M. Tanguay
: Du
règlement. Non, à l'égard de «toute modification au règlement se prend à la
majorité».
M. Paradis (Nicolas) : Bien,
il n'y a pas de modifications qui sont apportées par le projet de loi à l'égard
des majorités, applicables...
M. Tanguay
: Au
règlement.
• (12 h 20) •
M. Paradis (Nicolas) : ...en
l'occurrence, à 1096 et 1097, là, à ma connaissance, n'est-ce pas?
Des voix
: ...
M. Tanguay
: ...de toute
modification au règlement, se prennent à la majorité.
M. Paradis (Nicolas) : Bien, il
n'y a pas de modifications qui sont apportées par le projet de loi à l'égard
des majorités, applicables...
M. Tanguay
: Au règlement.
M. Paradis (Nicolas) : ...en
l'occurrence, à 1096 et 1097, là.
(Consultation)
M. Paradis (Nicolas) : C'est
ça. La modification, qui est apportée à l'article 1096, l'est par l'article 46
du projet de loi, comme je vous mentionnais tout à l'heure, et vise, en somme,
à venir faire la précision pour s'assurer que la modification au règlement se
soit faite par la décision du syndicat, suivant la majorité prescrite par cet
article 1096.
M. Tanguay
: Vous avez tout
à fait raison. L'article 46 vient le préciser. Alors, voyez-vous, rencontre des
grands esprits, dirons-nous. Alors, une fois que l'on a dit ça, une fois qu'on
l'a défini dans notre chapitre, il y a trois éléments constitutifs de la
déclaration de copropriété, deux sont aux trois quarts, 1097, un sera, si
d'aventure le projet de loi est adopté, un sera à la majorité, et on l'ajoute
dans 1096. Est-ce que vous ne croyez pas... et je comprends, je comprends la modification
introduite par l'article 25 à l'article 1060, en disant : On fait ça par
écrit, donc on ferme la porte à modification tacite, on fera le débat là-dessus,
je ne veux pas préjuger des commentaires qu'on aura à faire là-dessus. Ne
trouvez-vous pas... puis là c'est peut-être une question, je ne veux pas mettre
Me Paradis dans la joute politique, là, c'est une question d'opportunité peut-être
plus, puis je ne serais pas fâché que ce soit la ministre qui réponde ou lui, peut-être,
si la ministre veut son éclairage pour nous, le bénéfice de tout le monde
autour de la table, mais qui serait encore moins tacite, encore plus explicite,
de dire, dans le premier article, «qui établit la base de la déclaration de
copropriété, elle ne peut être modifiée que conformément aux règles du présent
chapitre».
Autrement dit, vous me dites, on bloque la
porte au tacite en demandant un écrit, soit, mais je vais revirer ça de bord.
L'absence d'écrit est un élément du tacite, on ferme la porte en mettant un
écrit. Mais le tacite, le tacite va, je crois, au-delà de l'écrit ou pas. Et,
quand on s'exprime clairement en légiférant, le fait de dire : Bien, en
passant, là, le tacite qui va... dans certains cas, pourrait aller plus loin
que l'écrit, on ajoute l'amendement. Là, honnêtement, je pense qu'on
bonifierait le projet de loi, puis je ne veux pas prendre plus de temps
là-dessus, là, mais je pense qu'on le bonifierait en disant : En passant,
là, les génies, qui pourraient penser : Ah! j'ai un écrit, mais j'essaie
de passer ça de façon tacite pareil. Là, on fermerait la porte en disant :
Non, écrit pas écrit, il n'y aura pas d'amendement parce que tu ne respectes
pas les règles du présent chapitre, ce que viendrait introduire... moi, je le
vois honnêtement comme une avancée, on clarifie encore plus.
M. Paradis (Nicolas) : Ce que
je vous dirais à cet égard-là, c'est que par les modifications qui sont
apportées aux articles 1060 et 1096, permettent d'atteindre pleinement
l'objectif et s'inscrivent dans la protection du fin équilibre qui guide les
modifications et la rédaction du Code civil pour éviter, bien entendu, tout
potentiel... redondance dans le Code civil pour, en somme, exprimer que les
règles, qui sont présentes dans celui-ci, doivent être respectées. Tel serait
le résultat d'un ajout qui aurait pour effet de dire qu'il faut que, dans le
fond, on respecte les règles du présent chapitre dans la mesure où celles-ci
expriment déjà clairement la procédure à suivre.
M. Tanguay
: Est-ce
que... on fera le travail, mais pour avoir déjà lu le Code civil, détrompez-moi
si j'ai tort, puis ça se peut que je me trompe, là, mais, de mémoire, il y a,
dans certaines têtes de chapitre ou de section, souvent, l'allocution qui n'est
peut-être pas copier-coller, mais de dire que, exemple, je ne sais pas moi, le
lien de paternité ne peut être que... le lien parental ne peut être défini que
selon les règles ou en vertu des règles du présent chapitre, autrement dit...
ou, je ne sais pas, moi, les règles d'homologation d'un jugement étranger
doivent être... doivent respecter les impératifs du présent chapitre de la
présente section, il n'aurait pas le loisir... Autrement dit, sommes-nous
forclos? Parce que si... je ferai l'exercice, là, mais là je ne peux pas le faire,
mais, à moins que Me Paradis, puis je lui fais confiance, là, Me Paradis :
Non, non, M. Tanguay, là... M. le député de LaFontaine, on ne trouve ça nulle
part au Code civil, le fait qu'en tête de section ou qu'en tête de chapitre, on
dit : Bien, telle chose, qu'on va définir par ailleurs, doit respecter
dans son essence les règles de la présente section ou du présent chapitre,
auquel cas on serait peut-être en porte-à-faux avec les derniers
commentaires...
M. Tanguay
: ...au Code
civil, le fait qu'en tête de section, en tête de chapitre, on dit : Bien,
telle chose, qu'on va définir par ailleurs, doit respecter dans son essence les
règles de la présente section ou le présent chapitre, auquel cas on serait peut-être
en porte-à-faux, là, avec les derniers commentaires.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce que vous voulez...
M. Paradis (Nicolas) : Je ne
pourrais pas vous dire à l'égard de l'ensemble des chapitres, là, pour l'ensemble
des articles, quelle est la rédaction qui a été retenue par les légistes et le législateur
à cet égard-là, bien entendu, c'est toujours une question de contexte, et tout
doit être apprécié au cas par cas.
M. Tanguay
: Je peux
vous donner un exemple, là, 334, lorsque l'on parle des personnes morales,
«personnes morales qui empruntent une forme juridique règlent par un autre
titre»... Je vais reprendre : «Les personnes morales qui empruntent une
forme juridique régie par un autre titre de ce code sont soumises aux règles du
présent chapitre». Là, on y va encore plus loin, on va encore plus loin, parce
que là... et je vous dirais même que le bénéfique dans ce qu'on propose, ce
n'est pas uniquement pour... je vous dirais que le bénéfice est double, le
bénéfice est double, parce que, quand on dit ça : «Les personnes morales
qui empruntent une forme juridique régie par un autre titre de ce code sont
soumises aux règles du présent code», l'objectif est unique, il s'agit juste de
guider le lecteur sur : Oui, mais moi, ça ne s'applique pas, je suis d'une
autre forme. ...dire : Non, non, non, ça s'applique.
Nous, ce que l'on dit, il est double, on
reprend cet objectif-là de dire : Bien, n'allez pas chercher de midi à
14 heures pour modifier la déclaration de copropriété, ils sont... les
règles sont prévues entièrement dans ce chapitre, de un, et, de deux, là on met
un autre cadenas sur l'interdiction de modifier de façon tacite, qui n'est pas
dans mon exemple de 334, là.
Autrement dit... autrement dit, puis je
conclus là-dessus, je veux laisser les personnes s'exprimer, Mme la Présidente,
mais autrement dit, je pense qu'on atteindrait un objectif double, et ce ne
serait pas alourdir pour rien le texte de loi, le Code civil, puis je pense
qu'on serait en harmonie. Puis il a raison, Me Paradis, qu'il faut être en
harmonie avec la nomenclature, la rédaction d'une loi, sa logique interne. On
la respecterait, sa logique interne, je crois.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je vais donner la parole à Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. J'aimerais
donner la parole à Me Anctil, s'il vous plaît, pour continuer.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Madame, présentez-vous, nom et fonction.
Mme Anctil (Myriam) : Oui,
bonjour. Myriam Anctil, avocate au ministère de la Justice.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix
: ...
Mme Anctil (Myriam) : Alors,
en réponse à votre question, je comprends que vous dites qu'il existe par
ailleurs dans le Code civil des endroits où on réfère au code lui-même ou à des
règles qui sont prévues au présent chapitre. C'est effectivement le cas, et,
comme Me Paradis vous l'a dit, je crois qu'il faut faire attention en termes
d'interprétation, et chaque disposition doit être interprétée dans son
contexte.
Si je prends, par exemple, l'exemple de
l'article 391, où on dit : «Les époux ne peuvent déroger aux dispositions
du présent chapitre, quel que soit leur régime matrimonial», l'objectif, dans
ce cas-là, est d'en faire une règle d'ordre public. Alors, c'est la façon qu'on
exprime à ce moment-là le fait d'en faire une loi d'ordre public. Dans d'autres
cas qu'on peut repérer, quand on fait référence au présent chapitre, on va
trouver, par exemple, qu'il s'agit de la détermination d'un champ
d'application, donc on va déterminer, par exemple... vous me donniez quel
exemple de...
M. Tanguay
: 334.
Mme Anctil (Myriam) : 334,
bon, on pourrait dire : «Les personnes morales qui empruntent une forme
juridique régie par un autre titre que ce code sont soumises aux règles du
présent chapitre», bien, c'est pour établir un champ d'application, c'est pour
affirmer que ces personnes-là sont assujetties alors qu'il pourrait peut-être y
avoir une question d'interprétation.
Alors, je ne suis pas ici pour faire
l'analyse de chacune des dispositions du Code civil qui vont faire référence
aux règles du Code civil, mais je crois qu'on peut dire que dans chacun des cas
il y a une justification qui est distincte. Et on a jugé, au niveau de
l'interprétation aux règles de légistique, que la meilleure façon d'atteindre
l'objectif n'était pas d'apporter une modification à l'article 1052, parce que,
comme on l'a dit... comme l'a dit Me Paradis, il s'agirait de dire que la loi
doit être respectée, alors que le but de la série des articles qui suivent est
justement d'établir quelles sont les règles qui doivent être respectées.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je donnerais la parole au député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Je trouve
ça extrêmement intéressant et je reprends... vous avez tout à fait raison, puis
excusez-moi, j'ai oublié le... Maître...
Des voix
: Anctil.
M. Tanguay
: Anctil,
O.K., Me Anctil. Question. Vous avez tout à fait raison, le premier exemple,
391, vous dites : C'est parce que le législateur voulait que ce soit
d'ordre public. Est-ce que l'on veut... je lance la question, la question qui
tue : Est-ce que l'on veut que ce qu'on fasse soit d'ordre public?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre ou Me Anctil?
M. Tanguay
: Ce qu'on
fasse... je vais me corriger, je vais me permettre de me corriger : Est-ce
que l'on veut que ce que l'on fait soit d'ordre public?
• (12 h 30) •
Mme Anctil (Myriam) : Vous me
demandez si vous voulez que...
12 h 30 (version non révisée)
M. Tanguay
: ...d'ordre
public. Est-ce que l'on veut... Je lance la question, la question qui
tue : Est-ce que l'on veut que ce qu'on fasse soit d'ordre public?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre ou Me Anctil?
M. Tanguay
: «Ce qu'on
fasse»... Je vais me corriger. On est en train de me corriger. Est-ce que l'on
veut que ce que l'on fait soit d'ordre public?
Mme Anctil (Myriam) : Vous
nous demandez si vous voulez que...
M. Tanguay
: Est-ce que
c'est impératif, ce qu'on fait là, à la copropriété, ou c'est facultatif?
Mme Anctil (Myriam) : En fait,
c'est un peu comme dans tous les domaines. C'est-à-dire qu'il y a certaines
règles en copropriété qui sont d'ordre public, et il y en a d'autres qui ne le
sont pas. Il faut se référer à la disposition préliminaire du Code civil, qui
prévoit — je peux vous le lire — que... C'est une
disposition très importante du Code civil, d'ailleurs. Alors, on dit que
le Code civil constitue le fondement des autres lois, qui peuvent y ajouter ou
y déroger. Donc, il peut y avoir parfois, dans le Code civil, une rédaction
telle qui fait apparaître que les règles sont impératives, qu'elles sont alors
d'ordre public. Mais, sinon, on peut y déroger.
M. Tanguay
: Puis
j'avais en tête... quand vous avez dit ça, j'avais... j'ai dit : Ce n'est
pas l'article 9? Puis mes cours ne sont pas loin. L'article 9 du Code
civil : «Dans l'exercice des droits civils, il peut être dérogé aux règles
du présent code qui sont supplétives de volonté; il ne peut, cependant, être
dérogé à celles qui intéressent l'ordre public.» Donc, vous avez tout à fait
raison.
Puis je suis content qu'on ait cette
conversation-là, Mme la Présidente, parce que, savez-vous quoi? Il y a une
chose. Puis on n'est pas là pour faire du temps pour faire du temps. Le débat
que l'on a là, comme législateur, c'est de nous dire : On va... Il faut
honnêtement... Moi, être ministre, là, j'aimerais ça qu'on retourne toutes les
pierres parce que je serais tellement fier de dire : Ma loi, de un, j'ai
accepté certaines choses. Pas toutes, mais je les ai acceptées, puis ma loi,
elle est bonifiée. Puis j'ai pu... j'ai eu l'occasion, comme ministre puis
comme les professionnels, les femmes et les hommes qui vous entourent, qui sont
extrêmement compétents, de fermer toutes les portes. Comme ça, s'il y a des
contestations judiciaires, pour avoir joué dans ce film-là, Mme la Présidente,
si je veux contester l'application d'une loi, la première chose que je vais
aller faire, comme avocat, c'est de me précipiter sur le site, puis de sortir
les transcrits. Puis là, si je suis capable de prendre un bout pour plaider, je
vais plaider. Puis, des fois, je veux dire, les juges, les femmes et les
hommes, puis c'est normal, vont être influencés par ça.
Alors, je repose ma question. Puis ça,
c'est peut-être plus d'opportunité politique, mais votre... Vous avez mis la
table. Est-ce que l'on veut que... et je reviens de façon très précise... que
les règles visant d'éventuelles modifications à la déclaration de copropriété
soient d'ordre public, autrement dit, que les parties ne peuvent pas... elle
n'est pas supplétive de volonté... ne puissent pas y déroger au bon plaisir?
Mme Anctil (Myriam) : Votre
question est de savoir : Est-ce que la façon de modifier une déclaration
de copropriété, que ce soit tant la déclaration, l'acte constitutif ou le
règlement, devra se faire conformément au Code civil? Absolument. C'est
l'objectif de la disposition. On établit très clairement que, pour la portion
de l'acte constitutif... il s'agit de faire des modifications... c'est un acte
notarié. On ne peut modifier un acte notarié que par un acte notarié. Et pour
ce qui est de la portion des règlements, ils devront avoir été écrits. Ils vont
avoir dû être pris par l'assemblée des copropriétaires et ensuite, même, rendus
disponibles à la consultation des copropriétaires.
M. Tanguay
: O.K. Mais
ils n'auront pas la force d'un acte authentique?
Mme Anctil (Myriam) : Pas les
règlements, non.
M. Tanguay
: Alors, ils
ne sont pas d'ordre public. Ils ne seront pas... Ils n'auront pas la force...
Je compare deux choses qui ne se comparent pas, mais quand même, dans leurs
effets... Quand c'est d'ordre public, vous ne pouvez pas y déroger. Quand c'est
un acte notarié authentique, vous ne pouvez pas le contester. Ce qu'il dit, on
prend ça pour vrai. C'est le Nouveau Testament.
«391. Les époux ne peuvent déroger»...
évidemment, au sens figuré... «Les époux ne peuvent déroger aux dispositions du
présent chapitre, quel que soit leur régime matrimonial.» Moi, j'y vois une
belle analogie. Les parties... puis là ce n'est pas les époux, parce qu'on
n'est pas dans le même chapitre... elles ne peuvent modifier que conformément
aux règles du présent chapitre. Quand on dit ça, on parle de la déclaration de
copropriété. Moi... puis je me tourne vers la ministre... j'aimerais peut-être
ça, là, je ne sais pas... je veux dire, je ne sais pas... que ce soit un élément
à considérer, que ce soit d'ordre public. Autrement dit, qu'on ne puisse pas y
déroger.
(Consultation)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je céderais la parole à Mme la ministre ou à Mme Anctil.
Mme Laforest : Bien, en fait,
je peux très bien répondre. Parce que là, on est comme dans l'interprétation
des articles du Code civil. Si je ne me trompe pas, on est en train
d'interpréter les articles du Code civil. Alors, c'est sûr que, si on
fonctionne avec chaque interprétation, moi, je vais laisser la parole, quand
même, à Me Anctil. Mais selon le Code civil, c'est sûr que là, on va
interpréter tous les articles, à ce moment-ci. Moi, je vois ça comme une
interprétation, mais moi, c'est ma manière... Vous me posez la question, mais
je vais laisser Me Anctil vous répondre. Peut-être que... Vous comprenez ma...
M. Tanguay
: Oui, bien,
je...
Mme Laforest : O.K.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Anctil.
Mme Anctil (Myriam) :
Excusez-moi. Est-ce que vous allez pouvoir reposer la question?
M. Tanguay
: La
question... Puis, sur le point de la ministre, ce n'est pas de déborder de
façon trop large. Puis là qu'est-ce qu'on a devant nous? On a une tête de
chapitre, qui est l'article 1052, qui traite de la déclaration...
M. Tanguay
: Oui, je...
Mme Laforest : O.K.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Anctil.
Mme Anctil (Myriam) :
Excusez-moi. Est-ce que vous allez pouvoir reposer la question?
M. Tanguay
: La
question... Puis, sur le point de la ministre, ce n'est pas de déborder de
façon trop large. Là, qu'est-ce qu'on a devant nous? On a une tête de chapitre,
qui est l'article 1052, qui traite de la déclaration de la copropriété divise.
On aimerait introduire... Et le projet de loi, l'objectif, c'est de dire :
Nous, là, le fligne-flagne — j'exagère, mais c'est
imagé — on va arrêter ça, le tacite, on va arrêter ça, puis on va
encadrer, on va demander qu'il soit par écrit puis qu'il soit consigné. Il y a
des aspects qui participent d'un acte authentique, l'acte notarié, puis des
aspects qui ne participent pas de ça. L'objectif... Puis c'est une question...
Ce n'est pas une question de naviguer dans le Code civil puis de s'y perdre,
c'est une question d'opportunité politique, puis c'est pour ça que j'adressais
ma question à Mme la ministre plutôt qu'à Me Anctil, c'est de savoir :
Est-ce que, nous, comme législateurs, en adoptant cet amendement-là, on
voudrait qu'aucune — autrement dit, je revire ça de
bord — aucune modification à la déclaration de copropriété ne pourra
se faire autrement que de la manière prévue dans le chapitre? Et, quand on
dirait ça, à l'analogie de 391, on le mettrait d'ordre public. Ça veut dire...
D'ordre public, ça veut dire : Là, c'est fini, le... Et ça, je pense que
c'est important de se poser la question.
Mme Laforest : En fait, on
essaie de comprendre votre question encore, mais on va... Parce que, nous, on
voit ça comme...
M. Tanguay
: Ils vont
suspendre?
Mme Laforest : ...de
l'interprétation, là, au niveau du Code civil. Maintenant, peut-être reposer
votre question, on va être...
M. Tanguay
: Autrement
dit, le Code civil... J'ai cité l'article 9. Le Code civil — puis ce
n'est pas moi qui vais enseigner ça à Me Anctil, elle le sait mieux que
moi — il y a des dispositions qui sont supplétives de volonté.
Autrement dit, vous pouvez dire : Bien, ça, je choisis de faire autrement.
Le Code civil vous dit quoi? Le Code civil, c'est un peu comme la compétence générale
de la Cour supérieure : si ce n'est pas donné à n'importe quelle autre
cour, c'est la Cour supérieure. qui va être compétente. Le Code civil
dit : Si les parties ne l'ont pas prévu, pas de chicane. Vous avez un
contrat, les parties ne l'ont pas prévu? On va aller lire le Code civil, et
lui, le Code civil, va pallier au silence des parties. Parfait. L'article 9
dit : Il y en a donc qui sont supplétives de volonté. Si les parties ne
l'ont pas prévu, le Code civil va leur dire comment marcher. Parfait. L'article
9 dit par contre : Il y en a qui sont d'ordre public qui sont impératives.
Même si les parties ont signé un contrat puis qu'il est contraire à cet article
qui est d'ordre public, ce n'est pas valide. Alors, c'est... Puis ça, je pense
que c'est important, on veut réformer le code de propriété, c'est-à-dire les
règles relatives à la copropriété.
Ma question est la suivante : Est-ce
que l'on ne veut pas — puis je pense que c'est l'intention du
législateur ici — faire en sorte, en acceptant l'amendement... Puis,
je veux dire, je ne pense pas qu'on soit stricts, là, sur la façon, là, on peut
le modifier, là. Mais est-ce qu'on peut le rendre d'ordre public? Autrement
dit, les parties ne pourront pas faire autrement, si elles veulent modifier la
déclaration de copropriété, que de respecter le chapitre III, tout ce qui est
prévu à l'intérieur du chapitre III.
Mme Anctil (Myriam) : Bien, je
peux répondre à votre question.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, allez-y, madame.
Mme Anctil (Myriam) : Oui.
C'est l'article 1096 qui prévoit : La majorité est d'ordre public. On a un
article 1101 aussi qui fait référence aux stipulations qui ne sont pas
possibles. Si je prends votre exemple à 391, je vous disais tout à l'heure
qu'il s'agissait d'une question de contexte. Ici, on est sur les effets du
mariage. Sur les effets du mariage, on sait qu'il y a un contrat de mariage, et
il y a les effets qui découlent de la loi sur le mariage. Alors, ce que
contient la suite du chapitre sur les effets du mariage, ce sont les effets de
la loi sur le mariage, c'est-à-dire que tu te dois respect, tu dois faire vie
commune, il y a la création d'un patrimoine familial, etc., qui sont toutes des
constructions législatives.
Par ailleurs, on dit toujours : Bien,
la loi des... les gens peuvent habituellement, par contrat, prévoir des règles
particulières qui sont possibles. Ici, ce qu'on dit, c'est : Oui, vous
pouvez faire les ententes, prendre les contrats que vous voulez entre époux,
mais vous ne pouvez pas déroger à l'ensemble des sections sur l'effet du
mariage qui sont prévues législativement. Alors, le contexte n'est pas
exactement le même, parce qu'on dit : Voici ce que la loi vous oblige à...
ce que la loi fait de vous lorsque vous êtes des personnes mariées, et le régime
matrimonial ne pourra pas porter sur ces éléments-là. Alors, c'est un contexte
particulier ici où on établit effectivement que les effets du mariage sont
imposables à tous.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça va? Il y avait la députée de Repentigny qui m'avait demandé la parole.
• (12 h 40) •
Mme Lavallée : Oui, mais je
voulais... Parce que j'ai fait un peu de droit de la copropriété dans mon autre
vie. Je ne suis pas nécessairement une spécialiste, mais je trouve que le Code
civil est... Quand on lit l'article 1052, on parle du contenu de la
déclaration, on dit : L'article vient définir que contient la déclaration
puis les...
Mme Lavallée : ...parce
que j'ai fait un peu de droit de la copropriété dans mon autre vie, je ne suis pas
nécessairement une spécialiste, mais je trouve que le Code civil est... quand
on lit l'article 1052, on parle du contenu de la déclaration. On
dit : L'article vient définir que contient la déclaration, puis les articles
suivants vont détailler. Puis cette portion-là du droit de la copropriété qui
est quand même d'une certaine logique. Donc, les notaires qui vont rédiger les
déclarations de copropriété suivent ça. Donc, on sait ce qu'on peut, on sait ce
qu'on ne peut pas faire. Donc, effectivement, je ne vois pas la pertinence
d'avoir ça parce que, là, on est vraiment dans le chapitre du contenu de la
déclaration de copropriété.
Et plus loin on va voir les règles, et les
notaires les connaissent les règles. On les suit. Donc, il y a des choses qu'on
ne peut pas faire, des choses qu'on peut faire, et il y a des modifications
qu'on peut faire à tel pourcentage, d'autres, à tel autre pourcentage. Et il y
a tout l'aspect des règlements qui ne sont pas nécessairement notariés. Ça
aussi, c'est dans des registres.
Le problème qu'on a souvent en
copropriété, c'est la méconnaissance des administrateurs parce qu'on a des
syndicats de copropriété qui sont... où il y a des compagnies qui se
spécialisent dans la gestion puis qui connaissent les façons de faire. Mais
l'autre problématique qu'on a, dans la pratique privée, c'est d'avoir des
administrateurs qui n'ont pas cette connaissance-là. Ça fait que même si on
mettrait plein, plein de choses dans le Code civil, si les gens ne prennent pas
la peine d'aller s'informer auprès de leurs conseillers juridiques, mais ça se
peut qu'ils ne fassent pas les choses de la bonne façon puis qu'ils se fassent
taper sur les doigts par des copropriétaires qui ne sont pas contents. Mais ça,
on ne peut pas pallier à ça, là. C'est la problématique qu'on a en copropriété,
c'est d'avoir des gestionnaires qui souvent n'ont pas cette connaissance-là
puis ils ne vont pas consulter, et ça, on l'a vécue en pratique privée. Puis je
l'ai vécue à titre de membre d'un conseil d'administration, de faire affaire
avec des administrateurs, des conseils d'administration qui malheureusement
prétendent qu'ils connaissent la réglementation alors qu'ils ne la connaissent
pas.
Mais le code, honnêtement, il prévoit
vraiment tout, là. Il est complet en lui-même. Donc, je pense que ce
paragraphe-là que vous voulez avoir, mais il est automatiquement dans les
autres articles qui suivent, alors qu'on est dans le chapitre du contenu de la
déclaration, juste de la définition.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. La députée de Saint-Laurent m'avait
demandé la parole.
Mme Rizqy : Oui. Mais je
pense que mon collègue le député a une petite question rapidement.
La Présidente
(Mme Dansereau) : M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Une
petite question rapide. Je suis tout à fait d'accord avec vous, sauf que tout
ce que vous avez dit s'applique à constitutif et à l'état descriptif. Mais,
quant au règlement, puis, je veux dire, il y a des articles qu'on ne voit pas
ça, c'est écrit : «Quant aux modifications apportées au règlement de
l'immeuble — imaginez-vous ce qui est écrit — il suffit
qu'elles soient déposées auprès du syndicat — puis là on va
ajouter — constatées par écrit et déposées au registre tenu par le
syndicat.» Est-ce que, ça, c'est d'ordre public? Parce que, ça, on ne parle pas
d'acte authentique puis de faire affaire avec un notaire. On dit même :
«Il suffit». Est-ce que je peux dire que ce n'est pas d'ordre public et je
pourrais outrepasser ça? C'est ça, mon point.
La Présidente
(Mme Dansereau) : O.K. Je vais céder la parole à Me Anctil.
Mme Anctil (Myriam) :
Bonjour. Oui.
M. Tanguay
:
Rebonjour.
Mme Anctil (Myriam) : Et
comme je disais tout à l'heure, l'article 1096 qui va être modifié pour
ajouter que les décisions doivent être prises à la majorité lorsqu'il s'agit de
modifier le règlement d'immeuble en fait une règle d'ordre public. Ainsi, il ne
sera pas possible de modifier le règlement autrement que par la procédure
prévue par l'ensemble des dispositions qui seront applicables. Alors, c'est
l'article 1054, l'article 1060 et l'article 1096 qui, ensemble,
vont faire de cette obligation-là une... des dispositions d'ordre public.
M. Tanguay
:
Juste...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Allez-y.
M. Tanguay
:
Qu'est-ce qui nous dit qu'il est d'ordre public?
Mme Anctil (Myriam) : On
n'a pas besoin de dire que quelque chose est d'ordre public pour qu'il le soit.
Ça s'infère du contexte. La plupart des dispositions du Code civil qui sont
d'ordre public n'apparaissent pas comme étant immédiatement d'ordre public. Le
caractère d'ordre public ressort de la nature d'une analyse qui est faite. Mais
je peux vous dire que les dispositions qui vont, par exemple, dire que quelque
chose est impératif évidemment sont d'ordre public, c'est-à-dire qu'il n'est
pas possible d'y déroger, contrairement à ce que nous permet, par exemple, la
disposition préliminaire.
M. Tanguay
:
J'ai... Il ne me reste pas beaucoup de temps, mais c'est intéressant la
conversation qu'on a. L'article n° 9 nous
dit : «Il ne peut être dérogé à celles qui intéressent l'ordre public.»
Êtes vous d'accord avec moi que, si d'aventure nous acceptions l'amendement
dans l'effet qu'il cherche — la rédaction pourrait la bonifier, le
cas échéant — mais êtes-vous d'accord avec moi que, là, on ne
créerait pas de quiproquo, et qui plus est, là, on le dirait comme on le dit
clairement dans le code, que vous ne pouvez pas... là, ce serait plus
clairement d'ordre public, vous ne pourrez pas amender le règlement, pas les
autres choses avec les notaires, si ce n'est que vous que vous respectez ce qui
est là-dedans...
M. Tanguay
: ...que, là,
on ne créerait pas de quiproquo, et qui plus est, là, on le dirait comme on le
dit clairement dans le code, que vous ne pouvez pas... là, ce serait plus
clairement d'ordre public, vous ne pourrez pas amender le règlement, pas les
autres choses avec les notaires, si ce n'est que vous respectez ce qui est
là-dedans. Êtes-vous d'accord avec moi qu'on pourrait très bien le dire sans
brimer l'économie du Code civil?
Mme Anctil (Myriam) :
J'aimerais bien être d'accord avec vous mais je crois plutôt que le... quand on
parle de l'équilibre du Code civil, faire une telle spécification à cet
article-là, alors qu'on ne le fait pas à l'autre, déséquilibrer éventuellement
le Code civil, parce qu'on pourra se poser la question, pourquoi l'avoir dit
ici que c'est d'ordre public et ne pas l'avoir dit ailleurs, est-ce que par
interprétation ou par a contrario, ou quel était l'intention réelle du législateur,
je crois que ça risque d'augmenter les difficultés d'interprétation, en fait.
Je ne crois pas que ce soit la meilleure façon de le faire.
M. Tanguay
: Et quand
vous dites de ne pas le dire ailleurs, c'est juste de façon générale que vous
le dites, là? De façon... O.K. Par contre, on a trouvé des exemples où il le
disait à 334, 391, et ça n'a pas déséquilibré l'économie générale du Code
civil.
Mme Anctil (Myriam) : Écoutez,
je n'ai pas fait l'analyse de tout le Code civil avant de venir ici, on s'est
concentré sur la partie de la copropriété, mais comme je vous disais un petit
peu plus tôt, ce sont des dispositions qui doivent se prendre chacune dans leur
contexte, dans le contexte du domaine de droit dont il est question, de leur
attachement à un ensemble de règles qui se trouvent ailleurs dans le Code
civil.
Alors, moi, ce que je peux vous dire,
c'est que pour ce qui relève des règles de la copropriété dans laquelle plusieurs
des règles applicables sont d'ordre public, identifier uniquement les modifications
à la déclaration comme étant... identifier uniquement le fait que, pour
modifier la déclaration, il faut respecter la loi, parce que c'est essentiellement
ce qu'on dirait, pour modifier la déclaration, il faut respecter la loi, et
voici la loi, comment il faut... Je crois que ça crée des problèmes
interprétatifs et un problème conceptuel dans la rédaction du Code civil.
M. Tanguay
: Êtes-vous
d'accord avec moi que l'un des avantages de déclarer quelque chose d'ordre
public, c'est que tout geste, tout acte posé contraire à l'ordre public est nul
de nullité ab initio?
Mme Laforest : Moi, je pense
qu'on a fait le tour. Si je peux prendre la parole, excusez, Me Anctil...
Une voix
: Bien sûr...
Mme Laforest : ...je pense
qu'on a fait le tour de la... non, allez-y, c'est parce que je pense qu'on a
fait le tour de la notion de caractère public. On n'a pas fait...
M. Tanguay
: Fait le
tour...
Mme Laforest : Je vais laisser
la parole à Me Anctil, allez-y.
M. Tanguay
: O.K.
Merci. Est-ce que le fait d'avoir une déclaration, qu'un élément est d'ordre
public, n'est-il pas vrai que tout acte fait contraire à l'ordre public est nul
de nullité absolue, autrement dit, ab initio?
Mme Anctil (Myriam) : Nécessairement.
M. Tanguay
: Avez-vous
un exemple?
Mme Anctil (Myriam) : Écoutez,
je peux vous faire des recherches dans le Code civil, là, mais les questions de
la nullité sont prévues dans le Code civil, et puis dépendamment du type de
nullité...
M. Tanguay
: Je parle
de l'ordre public...
Mme Anctil (Myriam) : L'ordre
public, O.K., oui...
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on peut aller contre l'ordre public?
Mme Anctil (Myriam) : Non.
M. Tanguay
: Non.
C'était mon... c'est mon point. On ne peut pas aller contre l'ordre public.
Est-ce qu'on pourrait faire autrement pour modifier le règlement qu'en ne
respectant pas le Code civil, si ce n'est pas d'ordre public? Je veux dire, les
gens, ils pourraient peut-être plaider pour modification du règlement qui n'est
pas un acte authentique qui peut avoir les effets de l'ordre public. Parce que
si ce n'est pas un acte authentique, on ne peut pas le faire, ça prend un acte
authentique. Mais lorsque l'on dit : Ça se fait par assemblée, si
d'aventure les partis avaient modifié le règlement d'une autre façon, qui
pourrait par ailleurs être par écrit, est-ce que ne pourrait pas plaider :
Bien, ce n'est pas d'ordre public?
Mme Anctil (Myriam) : En fait,
ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a une façon qui contient trois modalités
principales pour changer un règlement. Dans le cas où ces modalités-là ne sont
pas respectées, on pourra considérer que le règlement n'a pas été adopté
adéquatement, on pourra le contester, et il appartiendra aussi aux gens qui
vivent dans la copropriété de décider de quelle manière ils voudront contester,
soit la décision de l'Assemblée ou l'application d'un règlement. Alors, aussi,
dépendamment du contexte du règlement et de la portion de la validité du
règlement, on peut... les outils à la portée des copropriétaires sont variés.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais céder la parole à la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup. Je
vais revenir avec Me Anctil, mais juste avant, c'est que je ne savais pas qu'à
titre de... vous avez fait... vous avez dit que vous étiez en... que vous avez
fait du droit de copropriété?
Mme Lavallée : ...
Mme Rizqy : À titre d'avocate
ou notaire?
Mme Lavallée : ...
• (12 h 50) •
Mme Rizqy : Notaire. O.K.
Alors, vous comprenez. Vous avez aussi mentionné qu'évidemment les notaires
font attention aux dispositions dans le Code civil, bien évidemment. Même chose
pour les...
Mme Rizqy : ...vous avez
fait... vous avez dit que vous étiez en... que vous avez fait du droit de
copropriété.
Mme Lavallée : ...
Mme Rizqy : À titre d'avocate
ou notaire?
Mme Lavallée : ...
Mme Rizqy : Notaire. O.K.
Alors, vous comprenez. Vous avez aussi mentionné qu'évidemment les notaires
font attention aux dispositions dans le Code civil, bien évidemment. Même chose
pour les avocats. Est-ce que vous êtes d'accord qu'il y a des dispositions qui
sont d'ordre public et d'autres qui ne sont pas d'ordre public?
Mme Lavallée : Oui, mais moi,
je vous ai dit tout à l'heure, je ne suis pas la... une spécialiste. J'en ai
fait un peu, mais, le Code civil, j'ai travaillé avec. Donc, j'ai... Il y a une
logique qui est déjà prévue, puis c'est déjà déterminé qu'est-ce qu'on peut
changer, qu'est-ce qu'on ne peut pas changer, puis de quelle façon ça peut être
changé, donc les pourcentages de votes qui changent selon l'importance de
chacune des décisions.
Mme Rizqy : Mais vous êtes
d'accord que le Code civil que les notaires ou les avocats respectent, c'est un
code civil qui a été écrit par le législateur.
Mme Lavallée : Oui.
Mme Rizqy : Donc, on peut y mettre
les modifications qu'on veut, à titre de législateur, pour ajouter des
dispositions qui sont d'ordre public, soit de direction ou, par exemple,
supplétives, là. Est-ce que ça, vous êtes d'accord?
Mme Lavallée : Là, je pense,
la juriste va répondre à votre question, là.
Mme Rizqy : Oui, mais vous
êtes la législatrice aujourd'hui. Quand on est rendu législateur,
habituellement, ce n'est pas uniquement les juristes de l'État. C'est nous
tous, là. Une fois qu'un projet de loi est déposé, le projet de loi ne devient
plus le projet de loi du... ça devient notre projet de loi à nous tous,
collectivement, et c'est à nous de nous assurer d'avoir le meilleur des projets
de loi. Alors, c'est pour ça que je vous pose la question.
Vous avez été notaire. Vous avez dit que
vous avez pratiqué dans ce champ. Vous nous avez aussi dit que vous avez fait
du droit de copropriété et que vous aviez respecté... et je n'en doute
aucunement, sinon le syndic vous aurait couru après si vous n'avez pas respecté
le Code civil, mais vous savez aussi bien que moi que le Code civil qu'on
respecte, c'est celui qui a été écrit par des législateurs, qu'ils ont été
dûment élus.
Et, quand on veut mettre des dispositions
d'ordre public, on l'inscrit clairement, et ça, ce n'est pas nouveau, là. Vous
vous rappelez qu'il y avait eu une réforme en 1991 du Code civil, n'est-ce pas?
Mme Lavallée : Oui, oui,
mais...
Mme Laforest : Moi, c'est...
Est-ce que tu veux que je réponde?
Mme Lavallée : Non. Vous
pouvez répondre.
Mme Rizqy : Bien, c'est que...
Mme Laforest : Moi... Est-ce
que je peux prendre la parole?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je m'excuse. Je vais donner la parole à Mme la ministre. Oui.
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, moi, c'est certain que j'entends tout ce qui est... Si... Moi, je vois ça
comme certaines discussions sur les interprétations, bien entendu. Là, on est
en train d'interpréter des articles du Code civil, si je comprends bien. On est
en train de juger la portée de...
Une voix
: ...
Mme Laforest : Exactement. On
est en train de juger comment le Code civil, en fait, est bien défini ou est
moins bien défini.
Moi, j'aimerais ça qu'on revienne au projet
de loi n° 16. Ce serait vraiment important parce que
je pense que là on est... Mais, si c'est possible pour vous, j'aimerais ça
qu'on se reconcentre sur le projet de loi n° 16 comme
tel, parce que c'est certain que, si on commence à discuter ici du Code civil,
de la portée du Code civil, de la manière que le Code civil est rédigé, là
c'est certain qu'on va asseoir ici l'équipe des légistes formels puis on...
Moi, ça va me faire plaisir, sauf que, si on commence à passer le Code civil
ici, vous comprendrez que le projet de loi n° 16, on
n'avancera pas.
Moi... Honnêtement, on a fait le tour vraiment
avec Me Anctil et Me Paradis, puis je pense que ce serait important de
continuer les articles. Alors...
Une voix
: Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais céder la parole à la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Il n'appartient
pas à la ministre de déterminer si oui ou non on a fait le tour, d'autant plus
qu'il est question maintenant de dispositions légales, et qu'évidemment nous
sommes prêts. On est tous les deux, le député de LaFontaine et moi-même, des
avocats, et on veut s'assurer qu'effectivement, qu'au Québec le Code civil soit
respecté, et qu'on protège évidemment les citoyens québécois... leurs droits.
Et, étant donné qu'on est ici, toutes nos
questions sont en rapport avec l'objet de notre amendement. Je vais le relire parce
que je pense que peut-être que la ministre était un petit peu trop frustrée
pour se rappeler pourquoi on est ici : «Elle ne peut être modifiée que
conformément aux règles du présent chapitre.»
Donc, il y a eu un débat sur le présent
chapitre. La légiste nous a mentionné qu'on ne peut pas mettre le présent
chapitre pour différentes raisons, puis je n'en ai noté que quelques-unes, parce
qu'évidemment j'ai été surprise de quelques réponses.
On a dit : Ah! toutes les
dispositions sont d'ordre public. À ma connaissance... Et heureusement la
députée de Repentigny, qui est elle aussi juriste, a dit : Non, ce n'est
pas toutes les dispositions qui sont d'ordre public. Effectivement, bonne
réponse. Et par la suite on dit : Ah! on n'a pas besoin de marquer que
c'est d'ordre public parce que c'est de facto ordre public.
Ce n'est pas vrai, Mme la Présidente, et
ce n'est pas pour rien que justement les dispositions préliminaires
l'indiquent. C'est pour ça qu'on peut suppléer et c'est pour ça aussi qu'on
peut sortir des dispositions, puis par contrat. Et justement, quand on parle de
contrats de copropriété, bien, ils peuvent se régir entre eux. Alors, c'est
pour ça que nous, on trouve ça important d'ajouter le libellé «elle ne peut
être modifiée que conformément aux règles du présent chapitre».
Alors, c'est pour ça qu'on fait en ce
moment toute la décision en matière de l'objet de la loi et l'intention du
législateur. C'est pour ça que le député de LaFontaine a posé la question
suivante, qu'il a dit, là... Il l'a qualifiée lui-même de pertinente, mais moi,
je renchéris : Non seulement de pertinente mais d'essentielle. Est-ce
qu'ici aujourd'hui cette disposition-là, est-ce qu'on la veut d'ordre public ou
pas? Ils n'ont pas été capables de nous répondre. Ils...
Mme Rizqy : ...en matière
l'objet de la loi et l'intention du législateur. C'est pour ça que le député de
LaFontaine a posé la question suivante, qu'il a dit, là... il l'a qualifiée lui-même
de pertinente, mais moi, je renchéris, non seulement de pertinente, mais d'essentielle :
Est-ce qu'ici, aujourd'hui, cette disposition-là, est-ce qu'on la veut d'ordre
public ou pas? Ils n'ont pas été capables de nous répondre, ils sont partis,
là, vraiment sur un grand discours. Ça se répondait oui ou non. Est-ce qu'ici,
c'est d'ordre public ou pas? Oui ou non.
Mme Laforest : Bien, moi
je pense qu'on...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Moi... Oui, évidemment, on vient modifier certaines dispositions dans le Code
civil au niveau de la copropriété. C'est certain qu'on vient toucher au Code
civil, mais ce qu'on vient ajouter, c'est la portée au niveau de la section
copropriété. Puis je pense que c'est pour ça que je dis, je comprends votre
position.
Mais, en même temps, je sais très bien, et
vous savez également — la... bien, je parle ici à la députée
d'Anjou—Louis-Riel — que c'est quand même important. Et c'est
tellement demandé de par toute l'industrie de l'habitation, toute l'industrie
de la construction. Mais là ici c'est certain que, si on vient modifier toute
la portée des... Comme je vous le dis, je pense qu'on avait fait le tour de la
question d'ordre public, selon moi, mais je comprends... je n'ai pas la
formation de Me Anctil et de Me Paradis. Mais, ceci étant dit, je pense que la
portée des articles de loi qu'on vient ajouter au niveau de la copropriété dans
le Code civil, on pourrait se concentrer sur la modification qu'on fait au
niveau des articles de loi qu'on fait sur la copropriété
Je suis d'accord avec vous, mais moi, je
pense que... J'aimerais ça peut-être qu'on reste centrés sur les articles qu'on
vient ajouter. Puis je pense qu'on était d'ailleurs d'accord toutes les deux
pour les ajouts au niveau de la copropriété. On était vraiment d'accord. Puis
les points qui ont été ajoutés, les articles, les modifications qui ont été
ajoutés dans le projet de loi n° 16 pour la copropriété, on est vraiment
ici pour ça, puis je pense que c'est important. Si j'entends tous les acteurs,
tous les groupes que j'ai rencontrés au niveau de la copropriété en habitation
au Québec, je pense qu'eux, s'ils nous entendent ici... Je comprends, puis
c'est vraiment essentiel, mais je pense qu'on doit se fier aux légistes et il
faut vraiment se fier à notre gouvernement, si je peux dire, avec nos légistes
qui ont la formation pour bien écrire les articles de loi, justement. Les
articles de loi sont bien écrits, sont bien modifiés.
Moi, ce que j'aimerais, c'est qu'on
discute des ajouts dans le projet de loi n° 16 au niveau de la copropriété.
Puis je ferais confiance aussi, je vais le redire... puis vos questions sont
vraiment, vraiment pertinentes puis sont vraiment importantes, je vous le dis.
Sauf que, là, c'est parce qu'on parle de l'ordre public puis on en parle
longtemps, longtemps. Moi, je pense que, si on est pour mesurer la portée des
articles et, par exemple, de l'ordre public du Code civil, c'est certain que le
projet de loi n° 16... Moi, j'aimerais ça qu'on discute du projet de loi
n° 16 au niveau de la copropriété tous ensemble. Mais je comprends vos
points de vue. Mais il faut faire confiance à l'équipe de légistes du
gouvernement et également... qui sont là et qui ont étudié chaque mot dans
chaque article. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Je
donnerais la parole à la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Je vais essayer d'être brève, Mme la Présidente. C'est sûr qu'on écoute ce que
les légistes disent de l'autre côté. Écoutez, on a passé toute la section
d'inspection de bâtiment de la Régie du logement... pardon, de la Régie du
bâtiment, et on a quand même trouvé des choses qu'on a ajoutées, on a trouvé
des erreurs. Puis des fois même dans la rédaction il y a des erreurs, je vous
l'ai prouvé hier soir. Honnêtement, notre rôle, c'est de bonifier.
Puis je veux juste vous rappeler, parce
que peut-être que vous ne le saviez pas, mais l'engagement que le député de
Blainville avait pris lorsqu'il était porte-parole de l'habitation, c'est une
réforme complète de la copropriété, de créer une loi indépendante sur la
copropriété, de mise sur pied d'un tribunal administratif indépendant pour
traiter les cas de copropriétés, puis, dans les 100 premiers jours,
discuter avec le milieu. On est toujours 250 pile depuis votre élection.
Honnêtement, moi... Vous avez choisi de le
garder dans le projet de loi n° 16 dans le Code civil. Bien, c'est bien
évident que le Code civil, ce qu'il nous permet de faire, c'est... dans la
notion d'introduction qu'on a du chapitre, c'est de s'assurer qu'on mette la
table très correctement, puis c'est exactement... c'est ça qu'on fait. Ça fait
que, moi, honnêtement, les légistes qui ont écrit le 16, c'est probablement en
très, très grande partie, très, très grande partie ceux qui ont écrit aussi le
401. Puis ce qu'on convient depuis le début ici, à cette table, c'est que vous
faites des choix politiques, et il y a des choix juridiques. Nous, à notre
avis, dans 401, quand ça a été écrit, il y a une raison précise pour avoir mis
ça.
Ça fait qu'on ne peut pas nous reprocher,
O.K., de faire de la redondance puis de se répéter. Mais on est là. Vous me
parlez de concordance, parfait. Quand on compare, il faut comparer des pommes
avec des pommes puis des bananes avec des bananes. On regarde dans le Code
civil parce que votre loi, elle est dans le Code civil.Vous avez choisi de la
laisser là. Vous pouviez l'enlever, vous ne l'avez pas fait. Parfait. C'est
votre choix. Vous avez décidé de faire du tant qu'à puis de mettre de la
matière municipale. Vous auriez pu prendre tous les articles puis faire une loi
à part, puis ce n'est pas ça que vous avez choisi.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Je vous remercie, Mme la députée
d'Anjou—Louis-Riel. Je vous remercie de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 heures)
13 h (version non révisée)
Mme Thériault
:
...votre choix. Vous avez décidé de faire du temps en CAP puis de mettre de la
matière municipale. Vous auriez pu prendre tous les articles, puis faire une
loi à part, puis ce n'est pas ça que vous avez choisi.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vous remercie, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Je vous remercie de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 heures)