Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
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Le
jeudi 7 novembre 2019
-
Vol. 45 N° 25
Étude détaillée d'un projet de loi n° 34, Loi visant à simplifier le processus d’établissement des tarifs de distribution d’électricité
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Lemay) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. Aujourd'hui,
nous sommes réunis afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 34, la Loi visant à simplifier le processus d'établissement des tarifs
de distribution d'électricité. M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Jacques (Mégantic) remplace M. Campeau (Bourget);
M. Bussière (Gatineau) remplace M. Girard (Lac-Saint-Jean);
M. Kelley (Jacques-Cartier) remplace M. Ciccone (Marquette);
M. Barrette (La Pinière) remplace Mme Montpetit (Maurice-Richard);
Mme Ghazal (Mercier) remplace Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) et M. Ouellet (René-Lévesque) remplace
M. Roy (Bonaventure).
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux hier, nous en étions à l'étude d'un
sous-amendement proposé par le député de Laval-des-Rapides. Je suis maintenant
prêt à reconnaître une intervention. M. le député de Laval-des-Rapides, la
parole est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. En effet, je pense que lorsque nous avons terminé nos échanges
hier en fin d'après-midi c'était mon collègue le député de La Pinière qui avait
la parole. Et, en fait, nous débutions nos échanges sur le sous-amendement à
l'article 2 et qui introduit, là, la notion... Je vais juste le relire si
vous permettez, là :
• (11 h 40) •
«Dans les 120 jours précédents le
1er avril 2021 — donc, la date est bien précisée ici...
M. Polo : ...à l'article 2
et qui introduit, là, la notion... et je veux juste le relire, si vous le
permettez, là : «Dans les 120 jours précédant le 1er avril 2021 — donc,
la date est bien précisée ici, 2021, contrairement à 2020 sur l'amendement du ministre — la
Régie de l'énergie émet un avis concernant le taux applicable en cas
d'inflation ou le taux applicable en cas de déflation, et, par la suite, chaque
année, après avoir obtenu l'avis de la régie, le gouvernement détermine le taux
applicable en cas d'inflation ou le taux applicable en cas de déflation.»
Donc, je vais commencer, M. le Président,
par statuer qu'en aucun cas... contrairement aux affirmations du ministre, en
aucun cas... et j'ai bien entendu, là, les échanges qu'il a eus hier avec la
députée de Mercier, en aucun cas nous ne proposons ici, sous la forme d'un avis
de la Régie de l'énergie, une cause tarifaire. O.K., malgré le fait, dans le sous-amendement
qui est proposé ici, qu'on introduit ou qu'on propose d'effectuer cet exercice
sur une base annuelle.
M. le Président, je pense que le ministre
et les collègues ici sont bien conscients qu'émettre un avis ou recevoir un
avis de la part de la Régie de l'énergie n'est en aucun cas identique à une
cause tarifaire tel que décrit, défini, expliqué par le ministre à de multiples
reprises, donc, quand il fait... il a référé ici à des centaines, sinon des
milliers d'heures attribuées ou, si on peut dire, associées à une cause
tarifaire, des dizaines de différents mémoires, des centaines de questions échangées
lors d'une cause tarifaire, etc.
Dans le cas présent, nous proposons, dans
la forme de cet amendement-là... ce sous-amendement-là, un avis de la Régie de
l'énergie. Et la régie a coutume d'émettre des avis, et plus qu'une fois durant
l'année, sur différents dossiers. Un avis n'est pas contraignant. Un avis n'est
pas une directive, n'est pas une décision qui doit être une décision
exécutoire, qui doit être effectuée par le ministre. Un avis, bien, c'est un
avis, tel que tout le monde comprend le terme «avis», ce qui veut dire que la
régie procède à analyser, peut-être même à entendre, à recevoir différentes
recommandations, différentes suggestions, différents commentaires, différents, peut-être
même, mémoires pour...
Parce qu'on va se rappeler, la Régie de
l'énergie est un tribunal administratif. Donc, lorsqu'elle rend un avis, bien,
en fait, c'est une décision qui est rendue par la Régie de l'énergie, mais, je
répète, n'est pas une décision qui est exécutoire ou obligatoire envers le
ministre. Le ministre se garder la possibilité, se garde un droit de réserve,
se garde... pardon, le droit de l'appliquer ou non, O.K.? Il maintient sa
prérogative. Il préserve sa prérogative de l'appliquer ou non. Et donc c'est
dans ce cas-là où l'exercice de la régie peut certainement aider à déterminer
sur une base annuelle quel est le taux applicable, quel est le taux
multiplicateur dans un scénario, dans un contexte d'inflation ou de déflation.
Donc, j'ai exposé ici, là, certaines
explications qui viennent mettre en contexte les motivations de ce
sous-amendement-là. J'aimerais savoir, pour commencer...
M. Polo : …j'ai exposé ici, là,
certaines explications qui viennent mettre en contexte les motivations de ce sous-amendement-là.
J'aimerais savoir pour commencer, un peu, comment reçoit le ministre ce sous-amendement-là.
Peut-être également il pourrait nous expliquer comment il reçoit, comme ministre,
ou… peut-être pas depuis un an, mais comment le cabinet reçoit ou le ministère
reçoit les différents avis émis par la régie par le passé.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Par rapport au sous-amendement
qui est soumis, j'aurais besoin d'une légère précision, M. le Président. Quand
c'est marqué : «Dans les 120 jours précédents le 1er avril 2021»... Dans
les 120 jours, ça serait… quand on dit dans les 120 jours, vous voulez dire,
c'est avant 120 jours?
M. Polo : Je vais préciser si
vous le permettez, M. le Président. Donc, bien sûr, on part du principe… En
fait, l'amendement est basé sur… le sous-amendement est basé sur l'amendement
du ministre. Puis ce qu'il faut surtout ici retenir, c'est que nous avons
modifié la date à partir de laquelle on commence à reculons le 120 jours, O.K.
Donc, nous proposons qu'il y ait une période de temps avant le 1er avril, là.
On s'entend, chaque année commence le 1er avril, se termine au 31 mars, O.K. Et
nous jugeons que 120 jours donnent un temps suffisamment nécessaire pour par la
suite que le ministère reçoive cet avis-là et puisse en disposer à sa
convenance, à la convenance du ministre tout d'abord, mais…
Une voix
: …
M. Polo : Oui, oui, bien sûr,
avant. O.K. Mais ce qu'il est surtout très important ici de retenir, c'est… de
ma question, c'est de savoir comment, par le passé, le ministère ou le cabinet
a réagi dans le cas d'avis. Est-ce que… je veux savoir comment le ministre
interprète justement le fait qu'on introduit la proposition d'un avis de la
Régie de l'énergie sur une base annuelle.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, je vais
répondre à la question, mais j'ai encore besoin d'une petite précision pour
bien comprendre le sous-amendement, si vous me permettez, M. le Président.
Quand on dit : «Dans les 120 jours», ça voudrait dire en réalité que dans
les 120… ça le dit, «Dans les 120 jours», ça veut dire que le dépôt de l'avis
serait 120 jours avant ou 110 jours avant ou 90 jours avant. Naturellement,
nous, quand on a discutait, parce que ce n'était pas inscrit à l'intérieur de
notre amendement, mais quand on a eu des discussions, c'était : Ça serait
bien, là, minimum 120 jours avant. Donc, ça peut être 130 jours avant, 140
jours avant.
Donc, de la façon là qu'il est inscrit
ici, là, on veut juste s'assurer que… est-ce qu'on a la même intention? On veut
avoir le temps justement de prendre en considération l'avis et ses conclusions,
le cas échéant où on acceptait ce sous-amendement-là. Et je pense qu'une
période de 120 jours serait minimalement nécessaire pour faire en sorte
d'appliquer éventuellement la recommandation. Alors, c'est ça qu'on souhaite…
c'est ça que mon collègue de Laval-des-Rapides souhaite faire, bien qu'il n'est
pas inscrit comme ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Oui. Je vais… Bien,
en fait, on a précisé ici : «Dans les 120 jours» — il faut être
très précis, là, dans le choix de mots, dans les 120 jours, mais on pourrait à
la rigueur effectivement, au lieu de mentionner 120 jours, dire : «Au minimum,
O.K., 120 précédents le 1er avril 2021». Et donc, à partir de ce moment-là,
bien, ça veut dire qu'on revient de… on recule de 120 jours, ça veut dire, si
je ne me trompe pas… 120 jours coïncideraient, quoi, avec le 1er janvier 2021?
Donc, bien avant le 1er janvier 2021, si je ne me trompe pas… Attendez,
janvier, février, mars… Non, c'est 1er décembres 2020, c'est à ce moment-là,
donc bien avant… Et donc ça serait à ce moment-là à la convenance du ministre
d'en disposer. Donc, oui, plutôt que de parler «Dans les 120 jours», on peut…
Mais peut-être que j'aurais une question pour le ministre.
Le Président (M. Lemay) : En
fait, M. le député, il y a deux options qui s'offrent à vous, si vous désirez…
• (11 h 50) •
M. Polo : Mais avant d'arriver
à ces options-là… parce que je veux juste préciser quelque chose…
M. Polo : ...donc, oui, plutôt
que de parler... «dans les 120 jours», on peut... Mais, peut-être que j'aurais
une question pour le ministre.
Le Président (M. Lemay) : ...M.le
député, il y a deux options qui s'offrent à vous si vous désirez avoir...
M. Polo : Mais avant
d'arriver... avant d'arriver à ces options-là, parce que... Je veux juste
préciser quelque chose. Pourquoi... parce que, c'est vrai, on a échangé, là,
sur la question du 120 jours, O.K.? Faites juste nous expliquer en quoi ça
représente une contrainte et pourquoi. Moi, je n'ai aucun problème, là, je vous
le dis, là, d'entrée de jeu, je n'ai aucun problème à considérer. J'ai coupé,
là, l'intervention du président, parce qu'il allait nous formuler quelques recommandations,
mais en quoi, peut-être juste sur l'élément de la logistique, l'élément un peu
plus technique, en quoi le 120 jours, «au minimum 120 jours», versus «dans les
120 jours», ça représente une contrainte qu'il faudrait, à ce moment-là, éviter
ou éliminer, pour vous, pour le ministère, pour votre équipe? Peut-être juste
nous expliquer, M. le ministre.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Naturellement, on a des discussions au préalable, en réalité, à la
fois l'amendement et le sous-amendement, avec certaines intentions qu'on a
partagées ou... ce n'est peut-être pas le bon terme, des «intentions», mais des
éléments qu'on souhaiterait voir apportés, et naturellement nous, on a...
C'était de manière... dans les discussions qu'on avait, c'est-à-dire, dans nos commentaires,
on disait : Bien, peut-être 120 jours avant. Bon. Alors, je conçois que
mon collègue introduit cette notion-là, qui était une idée qui nous apparaît
adaptée, 90 jours, 120 jours. Mais de la façon qu'il est formulé ici, c'est...
Alors, la préoccupation qu'on aurait, c'est... «dans les 120 jours précédant le
1er avril», ça veut dire que ça pourrait arriver le 30 mars. Et là le 30 mars,
on obtient l'avis, et il est un peu tard, en réalité, pour faire en sorte de
l'appliquer. Donc, c'est pour ça que c'est important pour nous que ce soit...
C'est-u... avant... au minimum 90 jours avant, 120 jours? On suggère 120 jours,
mais il faut donner un laps de temps adéquat. Et de la façon qu'il est formulé
ici, M. le Président, ça pourrait être la veille au soir, puis là on ne
pourrait pas faire l'analyse, juger de la recommandation, faire une
application, modifier, en réalité, également les systèmes qui feraient en sorte
qu'on appliquerait un taux. Donc, c'est pour se donner un délai pour analyser
la recommandation et pour opérationnaliser la décision.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, M. le député de Laval-des-Rapides, pour les deux options, soit que, par
consentement, vous demandez le retrait de votre sous-amendement ou que vous
mettez votre sous-amendement aux voix. C'est les deux options qui s'offrent à
vous pour apporter une modification, parce qu'on ne peut pas faire une modification
à un sous-amendement.
M. Julien : Donc, excusez-moi,
M. le Président, je ne suis pas très connaissant, donc on ne pourrait pas
marquer ici «au minimum», plutôt que «dans les», en conservant le sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) : ...
Une voix
: ...comprend
que c'est non.
Le Président (M. Lemay) : À
moins que... Je vais permettre une courte suspension.
(Suspension de la séance à 11 h 53)
(Reprise à 11 h 58)
Le Président (M. Lemay) :
Alors nous reprenons les travaux, et la parole est au député de Laval-des-Rapides
sur son sous-amendement.
M. Polo : Parfait. Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, je... nous reprenons où nous avions laissé. En
effet, je suis d'accord avec le ministre qu'une décision rendue par la régie à
minuit moins une, je concède, un 30 mars pour, en fait, un avis émis par la
régie, malgré que c'est une décision d'un tribunal administratif, mais un avis
émis par la régie à minuit moins une est difficilement applicable dans la
mesure où il faut que le ministre, son équipe, le ministère, en fasse l'analyse
et par la suite en disposent, soit favorablement ou pas. Et si c'est dans un
cas favorable, dans ce cas-là, il faut un délai minimum raisonnable, un délai raisonnable,
pour par la suite la mettre en application, l'opérationnaliser, comme il l'a
mentionné.
• (12 heures) •
J'aimerais peut-être élaborer avec le
ministre sur la... sur justement la question de délai minimum raisonnable.
Pourquoi... Ou en fait, 120 jours, en quoi 120 jours est raisonnable?
Est-ce qu'on peut parler de 60 jours? 75 jours? 90 jours? 100
jours? Ou peut-être 130 jours ou plus? Peut-être pouvons-nous revenir,
j'aimerais demander au ministre s'il a des cas d'exemples d'avis, peut-être à son
équipe, de cas d'exemples d'avis émis par la régie qui ont été exécutés par le
ministère...
12 h (version non révisée)
M. Polo : …130 jours ou plus. Peut-être
pouvrons-nous revenir. J'aimerais demander au ministre s'il a des cas
d'exemples, d'avis, peut-être, à son équipe, de cas d'exemples, d'avis émis par
la régie qui ont été exécutés par le ministère et qui ont été, par la suite,
là, mis en opération. Peut-être peut-il nous donner un exemple de… et pour
justifier pourquoi à l'intérieur d'un délai de 120 jours c'est trop
contraignant. Je peux comprendre que le 30 mars, c'est tout à fait comprenable,
tout à fait justifiable de parler d'un délai beaucoup trop court, mais, entre
minuit moins une et 120 jours, il y a quand même 119 jours. Donc, peut-être
nous élaborer sur ce point-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, écoutez, M.
le Président, dans les discussions qu'on a eues avec le collègue de
Laval-des-Rapides et avec l'ensemble des intervenants, ici, en commission, qui…
soit dit en passant, je trouve que c'est des discussions intéressantes, là,
depuis quelques jours, et de plus en plus, et je vous en remercie. On a
mentionné un délai de 120 jours, et je comprends que la proposition du
sous-amendement, qui appartient, naturellement, à mon collègue de
Laval-des-Rapides, bien, convenait que, suite à ces discussions-là, c'est un
délai qui apparaissait raisonnable. Bon, naturellement, quel serait le délai
minimum? Pour nous, on n'est pas sur un délai minimum, M. le Président. Il faut
comprendre que, quand on mentionne 120 jours ici, c'est pour les fins utiles,
en réalité, de ce dépôt-là. Parce qu'on demanderait, le cas échéant… ou le
sous-amendement… mais on ne peut l'accepter dans cette forme-là, là… Mais, si
le sous-amendement faisait en sorte que la régie donnait un avis… cet avis-là,
pour qu'il soit utile, doit permettre plusieurs choses différentes.
Premièrement, il doit permettre au ministère de voir, en réalité, quelles sont
les recommandations et de les apprécier pour prendre une décision. Ça, ce n'est
pas le délai le plus long, je vous dirais. Ça prend également un délai parce
qu'une fois que cette décision va être prise, il faut informer la clientèle du
tarif L, et l'objectif c'est donner aussi une prévisibilité, donc il faut être
en mesure d'informer la clientèle de quel sera, effectivement, le tarif,
c'est-à-dire la hausse de tarifs qu'elle aura à vivre. Donc, c'est… Encore,
c'est un délai d'utilité pour la clientèle. Et naturellement, il y a le délai,
également, de mettre à jour les systèmes de facturation pour Hydro-Québec afin
d'appliquer le taux.
Alors… Mais l'élément le plus important
dans ces trois délais-là, je vous dirais, l'analyse, va se faire assez
promptement. Je crois que les délais de mise à jour de système pour changer le
taux, ce n'est pas quelque... ce n'est pas trois, quatre mois, mais il y a
aussi le délai d'utilité pour la clientèle.
Et naturellement, bien, moi, j'ai entre
les mains, M. le Président, un sous-amendement qui est proposé, et, pour moi,
il ne fait pas sens. Dans les 120 jours précédents, le 1er avril 2021…
Puisque nouvel arrivant, si l'avis était déposé une heure avant la date butoir…
plus aucune utilité à cet avis-là. Et on souhaite, naturellement, que l'avis de
la Régie de l'énergie, le cas échéant où le sous-amendement était accepté, soit
utile à la fois pour la clientèle pour permettre une analyse éclairée, et, le
cas échéant, pour que la décision soit éclairée et que la décision soit mise en
application.
Donc, j'ai… On ne vient pas mettre en
place un délai minimum. Je crois qu'il n'y a pas d'enjeu à augmenter le délai.
À la limite, si quelqu'un disait : Pourquoi ce n'est pas 150 jours avant?
Bien, il faudrait quand même que l'analyse soit probante aussi. Donc, si
l'analyse porte sur des éléments de marché, sur des enjeux d'entreprise, si le
délai est trop long avant la date, peut-être qu'il est moins pertinent… déjà,
l'analyse est moins pertinente, surtout que la proposition de mon collègue de
Laval-des-Rapides… s'il pense que ces éléments sont pertinents de la ramener
sur base annuelle, c'est qu'à chaque anné ça pourrait être modifié. Alors,
c'est dans cette perspective-là, là. Alors, je vous dirais que le 120 jours
n'est pas une vérité. C'est une appréciation par rapport à l'utilité qu'on en
ferait, à la fois pour la clientèle, pour des fins d'analyse, pour des fins de
décision et pour des fins d'application.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Merci. Parfait. Mais
qu'est-ce qui est un délai d'utilité? Actuellement, lorsque Hydro-Québec
procède à des changements auprès de sa clientèle du tarif L, dans…
M. Polo : ...actuellement,
lorsqu'Hydro-Québec procède à des changements auprès sa clientèle du
tarif L, dans leurs politiques internes, quel est — je vais
reprendre l'expression du ministre — quel est le délai d'utilité
raisonnable? Quel est le délai d'utilité actuellement utilisé? On va partir de
là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Alors, M. le
Président, comme je vous disais, l'enjeu d'opérationnalisation, on sait qu'elle
est actuellement sur la base des causes tarifaires. Certaines décisions sont
émises au mois de février, par exemple, puis sont appliquées, là, à la date, là,
du 1er avril. C'est-à-dire qu'en termes d'opérationnalisation, ce
délai-là, en réalité, n'est pas le principal enjeu. Moi, je parle beaucoup plus
d'un délai d'utilité pour deux raisons principales. Naturellement, si on
souhaite que la régie fasse une recommandation éclairée, une recommandation par
rapport à un enjeu suffisamment important pour que mon collègue de
Laval-des-Rapides amène un amendement... et c'est souhaitable, certainement, de
leur part que cette recommandation-là soit considérée, bien, il faut donner un
délai, naturellement, pour faire l'analyse, pour la considérer, et surtout pour
permettre à la clientèle d'être avisée puisque les autres clientèles, dans le
mode de tarification proposé actuellement, comme on le mentionne, au
30 septembre, l'inflation sera connue, on donne la prévisibilité au
système et la clientèle du L saura, en réalité, quel taux sera appliqué le
plus rapidement possible.
Mais comme je vous dis, moi, je me ramène
à la suggestion du sous-amendement. De ce que je comprends, à moins que je
comprenne mal, la volonté qui avait été émise quand on a eu les premières
discussions, là, même au début de l'amendement, quand j'ai posé la question,
c'était : Bien, c'était 120 jours avant mais il a été mal formulé. Si
c'est ça, bien, il faudrait le reformuler, mais si, pour vous, c'était
n'importe quand dans les 120 jours précédents, je ne comprends pas
l'objectif. Pourquoi, même, il serait là? Il faut que — parce que
j'aurais dit, vous auriez dû le formuler — il faut que l'avis soit
déposé avant le 1er avril.
Alors, c'est juste ça, moi, j'essaie de
comprendre la cohérence du sous-amendement. Je pense qu'on voulait dire :
Au minimum 120 jours. Alors... mais peut-être que ce n'est pas ça qu'on
voulait dire, mais si on regarde cet amendement-là, il ne serait pas
acceptable, considérant qu'on ne peut pas recevoir un avis la veille de la
modification.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Je suis 100 %
d'accord avec le ministre puis je pense qu'on recherche la même chose, M. le
Président. À vrai dire, le ministre a apporté à mon attention un élément que
nous avons peut-être négligé, effectivement, et je l'en remercie.
Ceci dit, dans l'esprit où, justement,
nous cherchons la même chose, c'est-à-dire déterminer — je vais
utiliser son expression — un délai d'utilité raisonnable, il a donné
un exemple, il a dit : Actuellement, nous avons appliqué ou déjà... Il a
utilisé un exemple d'une décision, d'un changement, soit peut-être pas
tarifaire, mais d'un changement applicable à la clientèle du tarif L,
annoncé aux clients à partir du mois de février. Si vous suivez bien le
verbatim de nos échanges, M. le Président, je pense qu'il a donné l'exemple du
mois de février. Donc, est-ce qu'à l'intérieur d'une période de plus ou moins
60 jours, est-ce que c'est raisonnable?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Naturellement, M.
le Président, quand on mentionne la cause tarifaire... février, même des fois,
même plus tard que ça, même mars. Mais ce n'est pas... ce que l'historique nous
dit, c'est beaucoup plus février puis ce n'est pas prescrit, hein, mais c'est
une décision, ça. Moi, ce que je comprends, M. le Président, c'est que
l'amendement puis... le sous-amendement qu'on souhaite apporter, c'est de
dire : Il y aura une recommandation suite à une analyse, un avis, qui
constituera une recommandation.
Nous, en réalité, c'est... si vous
souhaitez, là, que cette recommandation soit bien considérée, qu'elle soit bien
prise en compte pour la décision du taux, il faut se donner un délai. Moi, je
trouve que le délai de 120 jours proposé par mon collègue de
Laval-des-Rapides, puisque c'est sa proposition, ça m'apparaît opportun.
Toutefois, s'il veut modifier sa proposition, il faudrait qu'il rajoute le mot «au
minimum», puis nous suggérer 90 jours, puis on en discutera, puis s'il
souhaite que ça soit 60 jours, on pourra en discuter.
• (12 h 10) •
Mais je trouve qu'il n'a pas avantage à le
restreindre trop puis il n'a pas avantage à trop l'étirer. Moi, je trouve que
120 jours, ça...
M. Julien : ...faudrait qu'il
rajoute le mot «au minimum» puis nous suggérer 90 jours puis on en
discutera. Puis, soit que ça soit 60 jours, on pourra en discuter, mais je
trouve qu'il n'y a pas avantage à le restreindre trop puis il n'y a pas
avantage à trop l'étirer. Moi, je trouve que 120 jours, ça m'apparaît
pertinent. Et sur cette base-là, si c'était «au minimum», tel qu'était
l'intention de mon collègue. Je ne veux pas lui prêter d'intention mais suite à
nos discussions si c'était l'intention ou bien l'objectif recherché d'être «au
minimum» plutôt que «dans les», je crois que c'était ça, bien, je trouve que
120 jours, je dirais plutôt à mon collègue : c'est une sage
proposition que vous faites et je trouve ça intéressant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci, merci. On
avance. On avance, M. le ministre, et je suis bien content de cela et je l'en
remercie. Et je reviens au fait qu'il m'a identifié effectivement un enjeu au
niveau de l'utilisation «dans les 120 premiers... dans les 120 jours
avant le 1er avril 2021». Mais là, il m'a aussi allumé sur...je vais
utiliser... il m'a aussi permis de bien identifier peut-être un autre enjeu, M.
le Président. Il m'a permis de comprendre qu'avant de revenir avec le terme «au
moins»... Parce que je pense que le «au moins», peu importe le nombre de jours
identifiés, le «au moins» donnerait de la flexibilité, tel que le ministre
souhaite et je reçois bien, là, sa proposition.
Ceci dit, j'aimerais qu'il me précise
d'autres exemples ou en fait... ou précise l'exemple qu'il a utilisé. Est-ce
que c'est 30 jours, 45 jours, 60 jours? Qu'est-ce qui est
raisonnable? Quel est le délai d'utilité raisonnable minimum — on va
utiliser ça — minimum pour opérationnaliser un avis avec lequel le
ministre se sentirait confortable, avec lequel le ministre se sentirait...
serait disons en symbiose pour par la suite demander que ça soit appliqué?
Donc, quel est ce délai d'utilité raisonnable?
Parce qu'effectivement, nous avons échangé
au préalable sur le principe de 120 jours. Ceci dit, comme je viens de le
mentionner, il a évoqué un exemple du mois de février, donc, disons, on parle
plus ou moins entre 30 à 60 jours, O.K. et il a utilisé l'expression délai
d'utilité. Et là, je voudrais peut-être sous la forme
d'exemple — peut-être pas de tableau, là, M. le ministre. Je sais que
vous en avez un toujours à portée de la main — mais sur la forme
d'exemple, quel serait un délai d'utilité raisonnable pour opérationnaliser un
avis émis, un avis favorable ou un avis avec lequel le ministre se sent
confortable pour l'opérationnaliser?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
je suis un peu surpris de cette question-là parce que... je vais m'expliquer
pourquoi. Il y a un sous-amendement qui est proposé par mon collègue de
Laval-des-Rapides qui a l'intention, en réalité... qui a été mal formulé mais
qui a l'intention de venir dire : Bien non, je voulais dire au minimum
120 jours. Alors, il nous fait une proposition et il nous demande de lui
expliquer en quoi sa proposition est adéquate. Bien, s'il nous en fait la
proposition, c'est parce que probablement il a estimé qu'elle était adéquate.
Et moi, quand je la regarde, je trouve que c'est opportun, je trouve ça bien
120 jours.
Mais si, pour lui, sa proposition ne tient
pas la route, qu'il la retire. Mais sinon, nous, on trouve que le délai proposé
par mon collègue de Laval-des-Rapides suite à son analyse, suite à son
évaluation, est intéressant. Alors, mais s'il me demande d'expliquer à quoi il
a pensé quand il a fait le sous-amendement, bien, je ne peux pas lui prêter
d'intention. Mais je trouve que c'est adéquat 120 jours dans la
proposition faite.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci, merci. En
effet, j'entends bien, là, les propos du ministre et je suis d'accord. Je suis
le signataire, en fait, l'auteur de ce sous-amendement-là. Je reconnais que
l'expression «dans les 120 jours précédents» peut porter à.... peut être
très contraignante dans le cas d'un scénario où une décision ou un avis serait
rendu un jour ou quelques jours avant le début si on peut dire de l'année
financière donc le 1er avril.
Par contre, il a utilisé un exemple. Je
reviens sur cet exemple-là. À quel exemple exactement... Peut-il nous détailler
l'exemple auquel il a fait référence quand il a parlé d'un 60 jours. Je
voudrais savoir... En même temps, je reviens avec ma question...
M. Polo : ...par contre, il a
utilisé un exemple. Je reviens sur cet exemple-là. À quel exemple exactement...
Peut-il nous détailler l'exemple auquel il a fait référence quand il a parlé
d'un 60 jours? Je voudrais savoir.
Et, en même temps, je reviens avec ma
question précédente : Pourquoi a-t-il parlé de 60 jours? Si
60 jours a été possible dans un contexte précédent, bien, à ce moment-là,
on pourrait non seulement amender ou corriger le début de la phrase, entre
guillemets, qui est écrit «dans les 120 jours précédents», on pourrait
mettre «au minimum» tel qu'il le suggère lui-même. Mais, plutôt que de
conserver le 120 jours, on pourrait, à ce moment-là, revoir également :
Est-ce que c'est 120 jours, 90 jours, 60 jours, 45 jours?
Moi, je veux bien comprendre, avec les effectifs, avec les équipes, avec
l'expérience au ministère et également par la suite, là, d'Hydro-Québec,
qu'est-ce qui est un délai d'utilité raisonnable.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, on a
mentionné tantôt que, quand la décision de la régie, actuellement, sur la base
de cause tarifaire est émise, elle est émise parfois au mois de février, et,
pour l'opérationnaliser dans le système, bien, c'est fait à la date prévue, au
mois d'avril.
Ce qu'on mentionne, en réalité, sur... Et
là, naturellement, là, moi, j'entends la volonté de mon collègue, c'est...
Bien, il faut que le délai soit aussi utile, c'est-à-dire que, naturellement...
et je trouve que le délai de 120 jours proposé par mon collègue est, somme
toute, là, je le réitère, là, assez éclairé. Franchement, j'aurais tendance à
dire qu'il ne m'apparaît pas mauvais du tout, pas mauvais du tout.
Félicitations!
Parce qu'on a un objectif commun, le cas
échéant qu'on acceptait l'amendement et le sous-amendement, ça serait de dire à
la régie : Émettez-nous un avis sur — parce qu'on est à
l'article 2 — sur le taux applicable pour le tarif L, et
cet avis-là, qui sera sous une forme de recommandation, va être pris en
considération, et éventuellement il va y avoir une décision.
Si on est sérieux dans notre démarche, et
je crois qu'on l'est, bien, il faut qu'il y ait un délai suffisant également
pour prendre acte de l'avis, de la recommandation, en plus qu'on a demandé, à
l'article, de considérer le principe d'interfinancement, le maintien de la
compétitivité. Donc, ce n'est pas juste... Alors, l'avis, ça ne sera pas
juste : Je vous suggère 0,72. Il va y avoir plein d'éléments, en fin de
compte, qui vont nous permettre de considérer la recommandation et de
l'apprécier. Ça prend un délai, en réalité, d'analyse suffisant.
Vous nous suggérez 120 jours, je ne
sais pas pourquoi, mais, moi, ça m'apparaît adéquat. Mais je ne sais pas sur
quelle base vous avez dit 120 jours. Naturellement, si vous disiez
30 jours, je dirais : Oui, 30 jours, ça m'apparaît un peu court.
Mais, honnêtement, je regarde le 120 jours puis je trouve qu'il est bon.
Je trouve qu'il est bon. On s'entend là-dessus. Alors, je ne sais pas sur quoi
on ne s'entend pas, et où mène cette discussion-là puisque vous et moi, on
s'entend. Ça serait bien qu'on poursuive.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci, merci. Bien,
en fait, je vais renvoyer les fleurs au ministre. Je vais renvoyer les fleurs
au ministre, M. le Président, parce qu'en toute transparence, en toute
honnêteté, O.K., vous étiez sûrement absent lors de nos échanges, et c'est bien
correct, on a échangé, le ministre et moi, à micro fermé, et ça fait partie du
travail ici qu'on effectue à l'Assemblée nationale. Et, comme vous le savez,
c'est aussi un exemple... Oh! je commence à manquer de temps, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : En
fait, je crois que vous êtes rendu à la fin de votre intervention, M. le député
de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Bon, bien, on aura
l'occasion de se reparler, M. le Président. Merci...
Le Président (M. Lemay) :
Aucun problème. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention... Mme la députée de
Mercier, sur le sous-amendement présenté par le député de Laval-des-Rapides,
sur le sous-amendement. Allez-y.
• (12 h 20) •
Mme Ghazal : Oui. Oui, M. le
Président. Je vais essayer, moi aussi, de me forcer pour avoir des
félicitations du ministre. Je suis un peu jalouse.
Donc, si je comprends bien, le
sous-amendement, ce que ça mentionne, c'est que ça vient préciser le temps où
le taux devra être fixé. Parce que je me rappelle, hier, quand je posais des
questions... Parce que je me rappelle, hier, quand je posais des questions au
ministre, il disait que, pour le 1er avril 2020... dans son amendement, ça
disait que... «déterminé par le gouvernement au 1er avril 2020». Et là je
disais : Mais quand est-ce que ça, cette demande d'avis à la régie, va
être demandée? Il m'avait dit : Le plus tôt possible, mais le plus tôt
possible, pas avant avril 2020 mais avant avril 2021...
Mme Ghazal : ...dans son amendement,
ça disait que «déterminé par le gouvernement au 1er avril 2020». Et là, je
disais : Mais quand est-ce que ça, cette demande d'avis à la régie va être
demandée, et vous m'avez dit :le plus tôt possible. Mais le plus tôt
possible, pas avant avril 2020, mais avant avril 2021. Est-ce que j'avais bien
compris?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, écoutez M.
le Président, la question que me pose ma collègue avec le sous-amendement qu'on
a sous les yeux, je vais juste réitérer puis après ça, je vais répondre.
L'enjeu qu'on voit puis qu'on discute,
qu'on a discuté mon col de Laval-des-Rapides et moi, c'est qu'il est inscrit actuellement
à l'intérieur du sous-amendement — puis on s'est arrêté là pour
l'instant parce qu'on n'a pas pu aller plus loin pour voir la pertinence après
ça des éléments subséquents, mais qu'on aura l'occasion de discuter ensemble,
chers collègues — c'est qu'on inscrit «Dans les 120 jours
précédents le 1er avril 2021», la notion de «dans les», sans
interprétation dirait que la régie pourrait déposer ça 120 jours avant.
Elle aurait l'obligation, mais ça ne crée même pas d'obligation, parce que ça
pourrait être 150 jours avant, puis là, ça dit 120 jours, ça veut
dire quoi? Elle pourrait le déposer à minuit à la fin mars.
Puis on dit : Oui, mais ce n'est pas
ça en réalité qui était la volonté du collègue qui a déposé le sous-amendement,
puis ça a été confirmé. Ça fait que là, on dit : bien ça devrait être au
minimum. Là, je comprends qu'il y a une procédure réglementaire ici qui fait
qu'on ne peut pas changer des mots dans un sous-amendement. Bon O.K. j'en suis.
Alors probablement qu'il aurait été mieux de retirer puisqu'il n'est pas applicable.
Maintenant par rapport à votre question,
dans la forme actuelle qu'on aura l'occasion de discuter si le sous-amendement
est changé éventuellement, donc un nouveau sous-amendement qui changerait le
«dans le» au minimum, ici ce qui est proposé, c'est chaque année. Donc à la
limite, si c'était accepté, et qui ne peut pas être accepté dans cette
forme-là, ça serait, bien, la régie, elle doit déposer à chaque année minimum,
par exemple si c'est minimum, minimum 120 jours avant le mois d'avril, le
1er avril 2021, 1er avril de chaque année, si c'était accepté, un
avis.
Alors, c'est difficile d'aller plus loin
dans nos discussions parce que le sous-amendement ne fonctionne pas dans sa
forme. Moi, je pense qu'on gagnerait tous à passer à un autre sous-amendement
qui précise cet élément-là. Puis je comprends que la procédure de commission,
on ne peut pas le faire autrement qu'en proposant un nouveau sous-amendement
qui lui de toute façon, ne fait pas le travail, on en convient par rapport au
«dans le». Alors, puis on pourrait passer à une discussion vraiment sur un
sous-amendement qui pourrait éventuellement être adopté le plus rapidement
possible, si on en convient tous. Mais, ça répond à votre question par rapport
à puisque c'est sur une base annuelle, ça sera à la régie de se gouverner si
c'est accepté, à déposer dans un délai prescrit.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Mais si je
comprends bien, si vous... si le ministre pouvait faire un sous-amendement, il
écrirait quoi? Il écrirait : «Avant les 120 jours» ou «Le 120e jour avant
le 1er avril», pour pas que ce soit justement la veille du 1er avril?
M. Julien : Alors, je ne
saurais en fin de compte suggérer à mes collègues de déposer un sous-amendement
éclairé. Mais je pense que la discussion qu'on a eue tout à l'heure, c'était de
dire… probablement que le souhait, c'était : «Au minimum 120 jours».
Une voix
: …
M. Julien : Oui, c'était ça? O.K.
Ça serait bien qu'on le corrige.
Mme Ghazal : O.K. Donc, ça
serait «Au moins dans les…», «Au moins dans les 120 jours». O.K. Bien, je pense
que… je comprends. Bien, l'idée… l'important aussi, c'est de comprendre
l'intention, l'intention du ministre. Eux peuvent… mes collègues du Parti
libéral pourraient voir comment le sous-amender, mais l'intention… Ça veut dire
que, si je comprends bien, le ministre est d'accord que ça soit fait chaque
année?
M. Julien : Alors, chère
collègue de Mercier, ce serait bien qu'on discute un sous-amendement qui soit à
notre avis acceptable. Et moi, je m'arrête aux deux premiers mots puis je
fais : Non, ce n'est pas possible, on ne peut pas recevoir un avis la
veille. Alors, la discussion qu'on aura, ça sera quand un sous-amendement
serait potentiellement faisable. Cette discussion-là… par exemple, si le sous-amendement
disait : «Au minimum», là on aura toute la discussion sur un amendement
qui est fonctionnel et sur la notion d'annuel, sur la notion de ces
éléments-là.
L'amendement ici qui est soumis, ce n'est
pas acceptable pour nous. Ce n'est pas opérable, ça ne fonctionne pas. Un avis
qui serait déposé à minuit la veille ne pourrait pas être analysé, ne pourrait
pas être considéré. Puis on souhaite naturellement, comme tout le monde
j'espère bien, qu'un avis émis par la régie, qu'on considère tous comme étant important,
soit utile. Il deviendrait inutile, avec la première phrase. N'allons pas plus
loin. Changeons le sous-amendement, il ne fonctionne pas.
Le Président (M. Lemay) :
Madame la…
M. Julien : …naturellement,
comme tout le monde, je l'espère bien, un avis émis par la régie, qu'on
considère tous comme étant important, soit utile. Il deviendrait inutile avec
la première phrase. N'allons pas plus loin. Changeons le sous-amendement. Il ne
fonctionne pas.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais je peux
quand même poser des questions par rapport à des éléments qui sont écrits ici,
parce qu'on parle quand même de la question de l'avis, dont on a discuté à
plusieurs reprises, bien, tout le long qu'on discutait de l'amendement du
ministre. Donc, je peux poser des questions. Ça reste qu'il y a un avis, ce
n'est pas une nouvelle proposition qui est faite par mes collègues, là, je ne
sais plus c'était par qui, je pense que c'est le député de Laval-des-Rapides,
que le sous-amendement a été soumis. Ce n'est pas nouveau. Ça reste que c'est
un avis, c'est juste la question de la date, c'est juste qu'ici on dit que ce
serait chaque année, alors que dans la proposition du ministre, c'était
uniquement avant 2021 et, après ça, à la cinquième année. Mais moi, je peux
poser des questions sur le «chaque année»… L'avis… parce que l'avis, ce n'est
pas un nouvel élément qui s'ajoute avec le sous-amendement, il était déjà dans
l'amendement du ministre. Donc, même si on était dans l'amendement du ministre
ou si c'est la… Moi, je pose des questions maintenant sur l'avis et la
fréquence à laquelle l'avis va être émis, que ce soit au minimum ou pas au
minimum, ça ne change rien, absolument rien à la discussion.
Donc, je vais répéter ma question :
Est-ce que le ministre est d'accord que, dans la loi, cet avis-là, qui sera
demandé par le gouvernement, le sera… sera soumis par la régie à chaque année?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
je prends le sous-amendement dans son entièreté, et pour nous, les deux
premiers mots, en fin de compte, rendent à l'effet qu'on ne peut pas analyser
ce sous-amendement-là, il ne fait pas de sens, et ce n'est même pas une
question de périodicité.
Et, naturellement, j'en appelle à
l'efficience des travaux en commission, M. le Président. Si tout le monde
convient ici qu'on doit corriger la situation, et qu'on veut aller rondement
pour adopter un sous-amendement, moi, je suggère, en réalité, puisque les deux
premiers mots ne fonctionnent pas, et je sais que ma collègue de Mercier
mentionnait en début des travaux qu'elle souhaitait faire avancer le débat et
modifier et collaborer, je dis juste : On convient tous que le
sous-amendement actuel est dysfonctionnel, on aura les discussions quand le
sous-amendement sera effectivement fonctionnel. Et on en convient tous. Alors,
je dirais, puisque les deux premiers mots rendent le sous-amendement
dysfonctionnel, je n'irai pas plus loin dans les discussions des autres
éléments puisque ce sous-amendement-là doit être regardé globalement.
Alors, sur une base annuelle, quelque chose
qui serait déposé la veille, bien non, ça ne marche pas. Ça ne marche pas.
C'est un sous-amendement qui ne marche pas. On en convient tous et on en est
tous là. Soyons efficients. Mais je ne peux pas parler d'un sous-amendement
qui, à sa face même, ne fonctionne pas. Alors, j'attendrai la suite des choses,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Donc, bien, je
vais comme continuer quand même à discuter des autres éléments, autres que la
temporalité qui est sur l'avis, parce que la régie émet un avis concernant le
taux applicable, parce que je ne veux pas commencer à sous-amender un
sous-amendement de… Je ne sais pas même pas si moi je peux sous-amender… Oui?
Mais je vais y réfléchir parce que j'ai quand même des questions à répondre
là-dessus.
Pour ce qui est de l'avis, hier, j'avais
parlé… j'avais commencé à poser des questions sur le fait qu'il soit public, et
le ministre m'avait dit que oui, il l'est, c'est dans les normes, et on va vous
revenir avec la réponse. Est-ce qu'on est revenus avec la réponse, et je ne
veux pas que ça soit seulement : Oui, c'est dans la pratique. Ça, je ne
serais pas satisfaite avec cette réponse-là, que ce soit dans la pratique.
Est-ce que c'est écrit légalement dans une loi?, la Loi sur la Régie ou
n'importe quelle loi, que c'est obligatoirement un avis public.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, alors, tous
les avis émis par la régie sont publics. Ici, on a le principe général qui dit — puis
j'accepte de répondre à cette question-là parce que c'est une question d'hier,
alors, je vais accepter — «Toute personne qui en fait la demande a
droit d'accès aux documents d'un organisme public. Ce droit ne
s'étend pas aux notes personnelles inscrites sur un document, ni aux esquisses,
ébauches, brouillons, notes préparatoires ou autres documents de même nature».
Donc, ces documents-là sont accessibles au public.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre peut me dire qu'est-ce qu'il vient de lire?
M. Julien : Ça, c'est le
point 9, en réalité, de la loi d'accès à l'information.
Mme Ghazal : O.K. C'est la loi
d'accès à l'information. O.K. Vous l'avez lue un peu vite, excusez-moi, puis
j'étais en train de réfléchir à votre commentaire sur le fait que, non, vous ne
reculez pas quand vous lisez. Ce que vous êtes en train de faire, c'est juste répondre
à une question d'hier. Vous ne reculez pas en répondant à ma question, j'ai
compris que vous ne reculez pas. Le ministre n'est pas le seul dans ce
gouvernement à ne pas reculer.
Donc, j'aimerais, s'il vous plaît, juste
que vous me répétiez ce que vous venez de lire.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Est-ce que ce commentaire était nécessaire aux fins des discussions?
Mme Ghazal : Je ne sais pas.
Il n'était peut-être pas parlementaire, je n'ai aucune idée, j'ai senti le
besoin de le faire. Donc, j'aimerais.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Lemay) :
Donc, je vous invite toujours à la prudence, Mme la députée…
12 h 30 (version non révisée)
M. Julien : …alors, mon micro
est ouvert ici, alors…
Mme Ghazal : …compris que vous
ne reculez pas. Vous n'êtes pas le seul à ne pas…
Le Modérateur
: …
Mme Ghazal : Le ministre
n'est pas le seul, dans ce gouvernement, à ne pas reculer. Donc, j'aimerais, s'il
vous plaît, juste que vous me répétiez ce que vous venez de lire.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Et est-ce que ce commentaire était nécessaire aux fins des discussions?
Mme Ghazal : Je ne sais pas.
Il n'était peut-être pas parlementaire, je n'ai aucune idée. J'ai senti le
besoin de le faire. Donc, j'aimerais…
Le Président (M. Lemay) : Je
vous invite toujours à la prudence, Mme la députée.
M. Birnbaum : Est-ce que…
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee, est-ce que c'est…
M. Birnbaum : Est-ce que je
peux inviter le Président d'évoquer un article qui appuie sont commentaire en
tant que Président?
Le Président (M. Lemay) : Bien
sûr. À l'article 35, j'invite la députée à la prudence dans ses commentaires. Mme
la députée, veuillez poursuivre.
Mme Ghazal : …comme mon
cerveau a été pris avec le commentaire du ministre, donc je n'ai pas très bien
entendu. J'aimerais ça juste qu'il le relise, l'article. Je suis vraiment
désolée, je n'ai pas le temps, maintenant, en direct, de commencer à faire la
recherche.
M. Julien : Alors, l'article
9 :
«Toute personne qui en fait la demande a
droit d'accès aux documents d'un organisme public.
Mme Ghazal : Ah! Je comprends.
M. Julien : «Ce droit ne
s'étend pas aux notes personnelles inscrites sur un document, ni aux esquisses,
ébauches, brouillons, notes préparatoires ou autres documents de même nature.»
On comprendra que l'avis de la régie ne
sera pas une esquisse ni un brouillon.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, l'avis ne
sera pas public de façon… par défaut. Il ne le sera pas, public, sauf si quelqu'un
demande…
Une voix
: …
Mme Ghazal : …fait la demande
d'accès à l'information pour, lui, avoir le message. Il ne sera pas publié
comme les décisions sont publiées sur le site de la régie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, la pratique
fait en sorte qu'actuellement tous les avis rendus par la régie sont publics.
Et, naturellement, cet article-là montre l'impossibilité qu'ils ne le soient
pas. Alors… Puis c'est comme ça.
Mme Ghazal : …puis ils sont
publics de quelle façon?
Une voix
: Sur le site
Internet, là.
Mme Ghazal : Est-ce qu'ils
sont… Parce que les décisions de la régie sont publiques, mais je n'ai pas
besoin de faire une demande d'accès à l'information et d'attendre… Je pense
qu'il y a un délai de… combien de jours pour recevoir une réponse? Et, souvent,
il y a tellement de demandes que ce délai-là, malheureusement, n'est pas
toujours respecté, puis il faut y penser. Les décisions de la régie sont toutes
publiques, et, même hier ou avant-hier, je ne sais plus, le ministre m'avait
dit : Ah, oui! Il y a telle décision, mais écoutez, allez sur le site de
la régie, elle est là. Il ne m'a pas dit : Allez faire une demande d'accès
à l'information. Donc, ma question c'est : Est-ce que c'est… L'avis de la
régie de l'énergie, est-ce qu'il va être sur son site Internet?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, légalement,
c'est la loi de l'accès à l'information, et la pratique fait en sorte que les
avis de la régie sont disponibles au public sur leur site Internet.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : O.K. Donc,
l'avis, ici, qui sera à l'article 2 avec l'amendement du ministre… puis là il y
a le sous-amendement aussi qui parle de l'avis… l'avis sera public sur le site
de la régie. Ça, c'est garanti? Parce que, pourquoi je pose la question, parce
que je me dis : Est-ce qu'on ne devrait pas écrire dans le
sous-amendement… faire un autre sous-amendement et mentionner : Cet avis
sera public?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
je crois qu'on n'est pas sur le sous-amendement. Si ma collègue souhaite
proposer d'autres sous-amendements avec des ajouts, on en discutera. La
pratique, c'est : C'est rendu public sur le site Internet de la régie, et
la loi précise que ces documents-là sont publics. Alors, naturellement, si on
retourne sur le sous-amendement… Ça me ferait plaisir, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Je ne comprends
pas qu'est-ce qui vient de changer aujourd'hui, parce, que tout le temps, on
étudie l'article et on pose des questions, toutes sortes de questions sur
l'article. Il n'y a pas uniquement les 120 jours. On parle d'un avis. C'est
écrit dans le sous-amendement : Dans les 120 jours précédents le 1er avril
2021, la Régie de l'énergie émet un avis... Mais ça dit «concernant», puis là
ça dit qu'est-ce que ça concerne. Mais je pose des questions sur cette
phrase-là. Je… Je ne comprends pas. Je ne suis pas en train de dire : Je
vais faire un sous-amendement. Je pose des questions et je veux avoir des
réponses du ministre.
Donc, là, je pose la question : Un
avis public, il sera public? Pas besoin que j'écrive… C'est une garantie que
cet avis-là, plus précisément, sera public? Les… J'ai… Tiens, je vais poser la
question différemment : Les décisions qui sont sur le site de la Régie de
l'énergie… la Régie de l'énergie, pourquoi elle met ces décisions et ces
avis-là sur sont site? Parce qu'elle elle a envie d'être transparente ou parce
que c'est obligatoire dans un article de la loi qui dit… ou dans un règlement…
que c'est obligatoire qu'ils soient sur le site? C'est ça que je veux aller
chercher, cette référence qu'il me l'a garantie. Parce que si elle existe,
cette référence, dans la loi ou dans un règlement qui le garantit, je n'ai pas
besoin de faire un sous-amendement. Donc, c'est pour ça que je pose des
questions.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
avant de répondre à la question, ce que je mentionnais d'entrée de jeu et qu'on
a discuté de ce sous-amendement-à, c'est qu'il est convenu, entre nous, ici,
d'efficience, de collaboration et d'ouverture. Et nous travaillons
essentiellement à faire en sorte que ça arrive. Il est convenu également que le
sous-amendement, de la façon qu'il est formulé là, n'est pas celui qui aurait
dû être préparé et qu'il y a une… l'erreur qui s'est glissée…
M. Julien : ...déficience
de collaboration et d'ouverture. Et nous travaillons essentiellement à faire en
sorte que ça arrive.
Il est convenu également que le sous-amendement,
de la façon qu'il est formulé là n'est pas celui qui aurait dû être préparé et qu'il
y a une... L'erreur qui s'est glissée, c'est «au minimum». Il est convenu également
que, si cette erreur-là était corrigée, on aurait une discussion sur l'ensemble
des éléments du sous-amendement. Je comprends que ma collègue de Mercier
souhaite faire cette discussion-là deux fois, parce qu'on aura à la refaire le
jour que sera inscrit «au minimum», alors on aura cette discussion-là deux
fois, pour toute l'efficience des travaux de la commission.
Mme Ghazal : ...pourquoi est-ce
que... Oui.
M. Julien : Maintenant,
pour la réponse à...
Mme Ghazal : Mais
attendez, je veux juste répondre à ça, vu que vous avez fait un commentaire. Je
ne peux pas...
Le Président (M. Lemay) :
Un instant, Mme la députée de Mercier. Est-ce que c'est une question de...
Mme Ghazal : J'ai besoin
de faire un commentaire. Non, non, parce qu'il a dit : Je fais un commentaire...
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que c'est une question de règlement?
Mme Ghazal : Non, j'ai...
Le Président (M. Lemay) :
Alors, il y a seulement une personne qui a la parole, c'est le ministre. M. le
ministre, poursuivez votre...
Mme Ghazal : Je m'excuse,
M. le ministre, il a dit : Je vais faire un commentaire...
M. Julien : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée, c'est le ministre qui a la parole.
Mme Ghazal : Je vais
répondre à ce commentaire.
M. Julien : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) :
Non, je n'ai pas... Il finit son commentaire. Après, ce sera votre tour.
M. Julien : Merci, M. le
Président. Donc, naturellement, on a bien mentionné que la loi prévoit que les documents
sont publics. Et on a mentionné également que la pratique de la régie, qui est
un tribunal administratif indépendant, est de publier ses décisions, publier
ses avis en toute transparence.
Donc, à la fois légalement, il y a un
élément qui oblige que ce soit rendu public et ... la pratique de la régie,
elle le fait. Alors, pour nous, les avis qui seront... éventuellement, si le
sous-amendement est accepté, qui seront émis seront publics.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : ...j'ai
voulu prendre la parole, ce que... je me suis trompée, j'aurais dû dire, je
fais un appel à un règlement, ce n'est pas un commentaire. Ce que je voulais
dire, c'est que le ministre me prêtait des intentions en disant que je voulais
faire la discussion deux fois. Non.
Moi, je veux poser des questions sur le
caractère public des avis. Et, après ça, s'il y a un autre sous-amendement
qu'un collègue ici souhaite soumettre, je ne vais pas refaire le même débat sur
les questions de l'avis... sur le caractère public des avis.
Donc, c'est là que je mentionne, c'est...
je ne sais plus c'est quel article, que le ministre me prêtait des intentions.
Le Président (M. Lemay) :
L'article 35... Alors, j'invite tous les membres de la commission à avoir
de la prudence, effectivement. À la lumière des informations, on ne peut pas
imputer des motifs ou prêter des intentions à d'autres personnes. Mme la
députée, veuillez poursuivre votre intervention.
Mme Ghazal : Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, je vais revenir à ma question. Est-ce...
Qu'est-ce... Donc... En fait, si je comprends bien, la Régie de l'énergie met
ses décisions et ses avis sur son site Internet, pas parce qu'elle est obligée,
elle pourrait ne pas le faire aussi, c'est juste parce que c'est une pratique.
Est-ce que c'est ça ou il y a un article qui l'oblige à le faire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, c'est
une pratique de la régie comme tribunal indépendant et transparent. Et, si...
l'article 9 permettrait à quelqu'un, si ce n'était pas le cas, de faire
l'accès par la voie de la demande d'accès à l'information. Mais la régie, comme
pratique, publie tous ses avis et jamais elle n'aurait été contrainte de le
faire. C'est sa pratique.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Très bien.
Donc, c'est une pratique, ce n'est pas légal. Et après ça c'est la loi d'accès
à l'information qui s'applique.
Puis pour ce qui est de «émettre cet
avis»... quand elle va émettre cet avis-là, pour le préparer et répondre aux
questions du ministre puis qu'il y ait tous les éléments qui soient dans cet
avis, notamment, je sais que ce n'est pas dans le sous-amendement, mais tout ce
qui est du principe d'interfinancement, le maintien de la compétitivité du
tarif L, et d'autres choses puisqu'il y a le «notamment», donc, tout ça, pour
le faire, elle doit parler avec toutes sortes d'organismes, des spécialistes,
des experts pour s'assurer qu'on... la réponse ou le taux applicable qu'elle va
remettre au ministre, eh bien, qu'il soit le plus juste possible et qu'il
permette tout de... à la régie de répondre à tous les impératifs, là, que la
loi lui... l'oblige, c'est-à-dire l'équilibre, là, que ce soit entre tous les
tarifs et aussi répondre à... Je ne m'en rappelle pas, comment c'est écrit,
mais c'est à l'article 25, que la... pas l'article 25, mais il y a un
autre article qui dit que la régie doit s'assurer que toutes les décisions
qu'elle prenne, ou les avis, et tout ce qu'elle fait soit dans le bénéfice de
tout le monde.
Pour faire ça, elle doit rencontrer des
gens. Ça, comment est-ce qu'elle va le faire? Est-ce qu'elle peut le faire par
des audiences publiques? Et je m'en rappelle que j'avais posé la question hier,
puis là je n'étais pas certaine si le ministre était en train de dire que, pour
émettre son avis, elle ne pourra pas faire d'audiences publiques, même si
l'article 25, le troisième paragraphe, le lui... ou le troisième alinéa,
paragraphe, le lui permet.
• (12 h 40) •
Donc, est-ce qu'il va y avoir, donc, un
amendement du ministre? Juste pour nous permettre d'éclairer notre réflexion,
est-ce qu'il va y avoir un amendement du ministre sur...
Mme Ghazal : ...elle ne
pourra pas faire d'audiences publiques même si l'article 25, le troisième
paragraphe, le lui... ou le troisième alinéa, paragraphe, le lui permet. Donc,
est-ce qu'il va avoir donc un amendement du ministre — juste pour
nous permettre d'éclairer notre réflexion — est-ce qu'il va y avoir
un amendement du ministre sur l'article 25 aussi qui va venir pour
empêcher la régie de faire ce travail-là, avant d'émettre son avis, de faire...
d'avoir des audiences publiques?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Naturellement, dans le délai imparti, par rapport au sous-amendement et par la
nature même de sur quoi porte l'avis, nous, on croit, et c'est notre
intention — je révèle notre intention — que des audiences
publiques ne sont pas appropriées et qu'il ne devrait pas yavoir d'audiences
publiques. Ici, en réalité, et dépendant du délai qui sera assorti, mais
naturellement c'est sur base annuelle, on vient fixer un taux. Donc, la régie
aura le loisir de faire des analyses, de discuter, d'aller chercher ses sources
d'information, mais pas d'audiences publiques. Mais, ici, le sous-amendement ne
précise pas ces éléments-là sur la nature de l'avis, qui seraient précisés dans
l'article 5 ou dans... dans l'article 5 éventuellement quand on y arrivera.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc, par
rapport à ce que le ministre mentionne, quand on va arriver à l'article... ça
veut dire qu'il va y avoir une modification de l'article 25.
M. Julien : Notre projet
de loi comporte 22 articles, donc il n'y aura pas d'amendement à
l'article 25.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, madame... M. le ministre, je crois que Mme la députée parle de
l'article 25 de la loi sur la régie.
(Consultation)
M. Julien : Alors, la
notion d'«audience» publique va être regardée à l'article 5 de notre loi.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc,
dans... je sais que, là, on n'est pas rendu là, mais dans cet article-là parce
qu' ici on parle des avis. Dans, ce sous-amendement-là, c'est ça, l'objectif,
avec un délai puis une fréquence à laquelle cet avis-là sera émis. Mais c'est
important aussi le processus par lequel cet avis va être émis. Là, on est en
train de regarder le «publique». Je n'ai pas eu une réponse tout à fait
satisfaisante si c'est obligatoire que c'est public, mais on est en train de
faire des recherches, et je pourrais y revenir éventuellement.
Et pour ce qui est d'avoir des audiences
publiques, ce ne sont pas des causes tarifaires. C'est une audience publique
sur un sujet très précis qui est celui... le taux applicable pour le
tarif L. Et donc je pose la question par rapport à l'article 25 de la
Loi sur la Régie de l'énergie qui lui mentionne que lorsque... c'est-à-dire :
«La régie doit tenir une audience publique lorsqu'elle détermine... lorsque le
ministre le requiert sur toute question en matière d'énergie» où il y a un
autre élément... Ah! elle peut également prévoir avoir la tenue d'une audience
publique...
Une voix
: Si elle le
juge nécessaire.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier...
Mme Ghazal : Oui, c'est
ça. O.K., j'y vais. Excusez-moi, c'est parce que je lis en même temps.
Le Président (M. Lemay) :
...attendez juste un instant, j'essaie de suivre votre interrogation sur l'article 25
qui sera étudié à l'article 5...
Mme Ghazal : O.K. Je vais
vous expliquer.
Le Président (M. Lemay) :
...de notre projet de loi en cours puis j'essaie de faire le lien avec le sous-amendement.
Si vous pouvez arriver avec le lien, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui, c'est
ça, des fois, c'est comme mes réflexions sont longues, ça prend du temps, mais
suivez-moi, écoutez.
Donc, moi, ce que mentionnais, c'est, dans
ce sous-amendement-là, il y a un avis. On parle d'un avis dans les
120 jours, etc., et que cet avis-là soit... va être émis et présenté au
gouvernement à chaque année. L'avis qui est mentionné, j'avais une question par
rapport à ce qu'il est public ou pas. Et là, le ministre avait répondu :
Oui, c'est dans la pratique de le rendre public et tout ça, mais ça, je vais y
revenir encore parce que je n'ai pas une réponse satisfaisant. Je vais revenir
là-dessus.
Et maintenant ce que je disais,
c'est : Est-ce qu'il va y avoir des audiences publiques de la régie?
Est-ce qu'elle va tenir des audiences publiques pour pouvoir émettre cet avis?
Puisque, de toute façon, elle, elle va rencontrer toutes sortes de personnes, toutes
sortes d'experts, des gens, elle va consulter pour pouvoir donner la bonne
réponse au ministre sur le taux qui doit être applicable. Comment elle va le
faire, derrière des portes closes? Non. La Loi de la Régie de l'énergie permet
à la régie de tenir des audiences publiques. Elle peut le faire, et c'est écrit
à l'article 25 qui va être modifié dans le projet de loi n° 34. À
l'article 5, c'est écrit : «La régie peut, si elle le juge
nécessaire, convoquer une audience publique lorsqu'elle procède à l'étude du plan
directeur en transition, innovation, efficacité énergétique. Elle peut aussi
convoquer une audience publique sur toute — c'était ça, la phrase que
je cherchais — elle peut aussi convoquer une audience publique sur
toute question qui relève de sa compétence.» Elle peut dire : Bien, moi,
j'ai un avis à faire, parce que le gouvernement me le demande, pour avoir...
mettre un taux applicable. Pour émettre cet avis-là, bien, j'ai besoin de
faire... je veux faire une audience publique. La loi, l'article 25 le lui
permet. Et ma question au ministre, c'était : Est-ce que vous allez le
modifier? Est-ce que vous allez modifier cette prérogative que la régie a de
tenir des audiences publiques, au lieu de faire ça derrière des portes closes,
comme j'avais compris...
Mme Ghazal : ...pour émettre
cet avis-là, bien, j'ai besoin de faire... je veux faire une audience publique,
la loi, l'article 25 le lui permet. Et ma question au ministre,
c'était : Est-ce que vous allez le modifier? Est-ce que vous allez
modifier cette prérogative que la régie a de tenir des audiences publiques, au
lieu de faire ça derrière des portes closes, comme j'avais compris que c'était
ça que le ministre aurait aimé que ce soit fait? Parce que, lui, ce qu'il
l'inquiète, c'est qu'il y ait une cause tarifaire. Mais il ne s'agit pas du
tout d'une cause tarifaire. Il s'agit, pour la régie, simplement d'émettre, de
faire un avis sur un point très précis et, au lieu de le... et de le faire
publiquement. Et donc, si je regarde les modifications, je n'ai pas
l'impression qu'à l'article 5 du projet de loi, qui modifie
l'article 25 de la loi sur la régie, qu'elle va supprimer « elle peut
aussi convoquer une audience publique sur toute question qui relève de sa
compétence ». Donc, la réponse : pour que cet avis-là soit présenté,
elle pourrait tenir une audience publique. C'est une question que je pose au
ministre. Est-ce que la régie pourrait...
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée, je comprends votre lien puis la question...
Mme Ghazal : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
...mais la question d'audience publique ou pas n'est pas en lien avec le
sous-amendement. Donc, on doit rester sur le sous-amendement.
Mme Ghazal : Puisqu'on parle
d'un avis et, moi… non, le sous-amendement ne parle pas juste des 120 jours qui
préoccupent le ministre dans ou avant minuit, il parle de plusieurs choses.
C'est quand même une longue phrase qui prend quatre lignes, il ne parle pas
uniquement, pas uniquement des 120 jours ni du 1er avril ni, par la suite, à
chaque année, il parle, la Régie de l'énergie émet un avis, et, moi, je pose
des questions sur l'avis. Donc, c'est extrêmement lié. Il y a plusieurs aspects
qui sont touchés par ce sous-amendement-là, notamment l'avis, et là je pose des
questions sur l'avis et le processus. Est-ce que…
Le Président (M. Lemay) : Sur
l'avis, ça va.
Mme Ghazal : C'est bon. O.K.
Donc, je suis là-dessus depuis le début. Il y a beaucoup de mots dans mes
phrases, mais je suis là-dessus depuis le début. Si vous me suivez, M. le
Président, vous allez voir, je ne parle que de l'avis. Donc, l'avis, ma
question au ministre… tiens, je vais poser la question simplement au
ministre : Est-ce que pour émettre cet avis qui est mentionné dans le
sous-amendement de mon collègue le député de Laval-des-Rapides, est-ce que,
pour soumettre cet avis, est-ce que la Régie de l'énergie peut tenir des
audiences publiques?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : La notion, en fin
de compte, d'avis sera traitée à l'article 5, avec grand plaisir, on aura toute
cette discussion-là, puisque c'est à l'article 5 du projet de loi qu'on traite
de ces demandes-là spécifiques.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Bien non, je suis
désolée, M. le Président, l'article 25 ne traite pas des avis, il traite des
audiences publiques et, moi, ma question, c'est : Est-ce que l'avis qui
est mentionné au sous-amendement, est-ce qu'il va être fait à la suite de la
tenue d'audiences publiques par la Régie de l'énergie? Je ne pose pas la
question juste pour… je sens que le ministre est dérangé par mes questions, je
ne veux pas prêter d'intention, mais ce que je veux dire, c'est que je pose des
questions tout à fait légitimes puisqu'une des caractéristiques de ce projet de
loi est de ne plus tenir de cause tarifaire et que tout soit fait… que ce ne
soit pas fait de façon publique, et les gens, c'est ça qui les inquiète, ils
demandent que ce soit public.
Là, le ministre arrive avec un amendement
qui amène… qui demande à la régie de le conseiller sur le taux applicable pour
le tarif L, et on est très heureux de ça et que ce soit fait la régie qui le
conseille. Maintenant, est-ce que ça va être fait de façon publique, cet
élément, puisque tous les autres éléments, depuis cinq ans, ne seront plus
publics, tout sera derrière des portes closes, et ça va être seulement aux cinq
ans qu'on va savoir quel est le résultat de tout ce travail-là pendant cinq
ans? Donc, sur cet élément-là précis, est-ce qu'il va avoir une audience
publique? Et cet élément-là n'est pas dans l'article 5, dans l'article 25, il
est devant le sous-amendement qui est devant moi : «La Régie de l'énergie
émet un avis.» Pour remettre un avis, est-ce qu'il va y avoir des audiences
publiques?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, il y a deux
éléments, là, que ma collègue de Mercier a mentionnés, que je voudrais
rectifier. Alors, l'information va être rendue disponible publiquement en réalité,
puisque les avis, le cas échéant, que le sous-amendement est accepté, mais il
ne sera pas accepté, parce qu'il n'est pas correct, mais on en discute quand
même avec grand plaisir. Alors, l'information va être rendue annuellement.
L'article 5 du projet de loi mentionne qu'est-ce qu'il couvre, il couvre
l'élément «lorsque le ministre le requiert sur toute question en matière
énergétique». Ça, c'est l'avis qui est inscrit ici, c'est l'article 5 qu'on
voit qu'il va être traité, cet élément-là.
Alors, cette demande-là, c'est à l'article
5 qu'on va le regarder avec grand plaisir et qu'on en discutera.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Bien, est-ce que
le ministre est capable juste de répondre à ma question, oui ou non, est-ce que
la régie va tenir des audiences publiques pour remettre cet avis qui est dans
le sous-amendement?
• (12 h 50) •
M. Julien : C'est à l'article
5 qu'on traite si, oui ou non, la régie…
M. Julien : ...on en discutera.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais est-ce que
le ministre est capable juste de répondre à ma question? Oui ou non, est-ce que
la régie va tenir des audiences publiques pour remettre cet avis qui est dans
le sous-amendement?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : C'est à l'article
5 qu'on traite si, oui ou non, la régie fait des audiences publiques, alors on
le traitera à l'article 5, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, comme dans
l'article 5, «elle peut également prévoir, avant la tenue d'une audience
publique, la tenue de séances...» Non, ce n'est pas celle-là. «Elle peut aussi
convoquer une audience publique sur toute question qui relève de sa
compétence.» Donc, la réponse, c'est oui.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : On traitera de
cette question-là à l'article 5.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Ce serait
tellement simple de me répondre, il me semble qu'on perdrait moins de temps,
puis ce serait plus efficace.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président, est-ce
qu'elle me prête des intentions de perdre du temps, ici?
Le Président (M. Lemay) : Effectivement,
Mme la députée, on invite à la prudence, toujours sur le même article.
Mme Ghazal : Franchement.
J'avais toujours l'impression de me faire prêter ces intentions.
Le Président (M. Lemay) : Vous
avez invoqué ce règlement-là, tout à l'heure, donc le ministre invoque le même règlement.
Je vous invite à la prudence.
Mme Ghazal : O.K. Donc, on ne
saura pas si c'est public. Parce que c'est une question qui ne me préoccupe pas
juste personnellement, c'est une question qui préoccupe tout le monde, à
l'effet que ça soit public. Pour une fois qu'il y a un élément... ici, là, en
plus, on parle de chaque année, mais il y a beaucoup d'éléments qui étaient
traités de façon publique par la Régie de l'énergie et qui sont totalement
enlevés dans ce projet de loi. Et là, ici, il y a un avis, et c'est une question
très importante qui préoccupe les gens, que ça soit tenu par des audiences
publiques.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, moi, je me
réfère au sous-amendement, M. le Président. Dans sa forme actuelle, je réitère
que le sous-amendement ne fonctionne pas. Je ne demande pas mieux que ce sous-amendement
là soit modifié de ce qu'on a convenu qui devait être modifié, avec «au
minimum» ou «au moins 120 jours avant». Ici, on parle d'un avis et, à l'article
5, on parle, en réalité, du fonctionnement quand une demande est faite du type
avis. Ça nous fera grand plaisir, quand on sera rendus à l'article 5, d'avoir
toutes les discussions relatives à ça, et je souhaite qu'on s'y rende le plus rapidement
possible.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, lui, le ministre,
sait si l'avis... s'il va y avoir une audience publique ou pas, mais on va
attendre plus tard pour me répondre. Mais s'il me répondait maintenant, je ne
poserais plus la question quand on va être rendus à l'article 5. Parce que, là,
on est sur l'avis, alors que l'article 5, c'est les audiences publiques de
façon générale.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
que vous aviez une question, c'était...
Mme Ghazal : Oui, c'est une question.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
Mme Ghazal : Ce serait plus
rapide, je ne poserais plus la question rendu à l'article 25... à l'article 5.
M. Allaire : M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Maskinongé, est-ce que c'est une question de règlement?
M. Allaire : Bien oui.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Allaire : J'évoque
l'article 82. Je comprends que la députée de Mercier veut... essaie d'avoir une
réponse du ministre.
Mme Ghazal : ...
M. Allaire : Mais, en vertu, effectivement,
de l'article 82, il n'est pas tenu de répondre, simplement.
Le Président (M. Lemay) : Bon.
Parfait. Ça fait que, en fait... Très bien. Merci, M. le député de Maskinongé.
Il appartient à la députée de reformuler sa question si les réponses... si elle
veut avoir une réponse, elle peut reformuler sa question.
Mme Ghazal : Écoutez, j'ai
reformulé ma question tellement de fois, puis je sentais que ça agaçait... Je
ne veux pas prêter des intentions, mais je veux dire, je... je sentais, on peut
parler au «je», je sentais, et je ne veux pas en rajouter... Mais ce que je
comprends du député ici, de mon collègue qui vient d'intervenir, c'est que,
oui, en effet, le ministre ne veut pas répondre pour dire s'il va y avoir des
audiences publiques, alors que c'est une question qui préoccupe énormément les
gens qu'il y ait des audiences publiques.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier, on ne peut pas mentionner que le ministre ne veut pas
répondre. Le ministre répond.
Mme Ghazal : Mais c'est ce que
le député a dit.
Le Président (M. Lemay) : Et
la question de règlement est claire là-dessus, les articles 79 à 82, on ne peut
pas... C'est à vous de reformuler votre question. Le ministre fournit des
réponses, si vous n'êtes pas satisfaite, vous pouvez reformuler votre question.
Mme Ghazal : Donc, je vais
reformuler ma question : Est-ce qu'il va y avoir une audience publique
pour que la Régie de l'énergie puisse émettre son avis?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 34, dans lequel on est pleinement investis depuis quelques semaines, régulièrement, on
fait référence qu'on regarde un article, qui est l'article 2, qui parle des
taux, et là on regarde un sous-amendement qui parle, en fin de compte,
de d'autres éléments. Je réitère, ce sous-amendement, dans sa formulation actuelle, ne peut pas être accepté, puisqu'il est
incongru, en termes, en fin de compte,
de délais...
M. Julien : ...qui parle des
taux, et là, on regarde un sous-amendement qui parle, en fin de compte, de
d'autres éléments. Je réitère, ce sous-amendement, dans sa formulation
actuelle, ne peut pas être accepté puisqu'il est incongru en termes, en fin de
compte, de délais.
Je comprends, en réalité, qu'on travaille
puis on en discute et qu'on passe du temps sur un amendement qu'on a tous
convenus que ce sous-amendement-là n'était pas dans sa bonne forme pour être
acceptable. C'est correct. Et je réitère à ma collègue qu'il me fera grand
plaisir de répondre à toutes ses questions par rapport à la notion d'audiences
publiques, par rapport aux travaux de la régie, et que ce traitement-là est à
l'article 5 du projet de loi n° 34, et que c'est là que les
discussions vont avoir lieu.
Alors, si vous souhaitez qu'on s'y rende,
continuons de bon train avec l'analyse de l'article 2.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Il ne me reste
plus beaucoup de temps, donc je ne vais pas aller sur les audiences publiques,
je ne veux pas reformuler ma question puis continuer, vu que le ministre dit
qu'il préfèrerait qu'on attende à plus tard, mais par rapport au fait que cet
avis-là va être rendu public... puis la réponse peut être juste «non», est-ce
qu'il y a un article qui oblige la Régie de l'énergie — un article de
loi quelconque — qui oblige la Régie de l'énergie à ce que l'avis
soit rendu public sur son site Internet, ou c'est juste une pratique? Ça peut
être «non», la réponse, puis ça finit là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, je réitère
que, légalement, c'est l'article 9 de l'accès à l'information qui fait en
sorte que des documents sont publics ou non, et que, non, il n'y a pas une loi
qui oblige la Régie de l'énergie à publier l'avis, bien que ce soit la pratique
qu'elle utilise et qu'elle l'a toujours fait sans législateur et sans
intervention.
Mme Ghazal : Ça répond à ma
question. Merci, M. le ministre.
M. Julien : Merci de l'avoir
précisé.
Mme Ghazal : J'ai terminé,
merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député de D'Arcy-McGee, pour votre intervention, toujours sur le
sous-amendement présenté par le député de Laval-des-Rapides.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. J'avais en tête tout un autre ordre de questionnement, que je vais
poursuivre avec la permission du président qu'on va... Mais je veux juste
comprendre, le sous-amendement qu'on continue, de façon constructive, à
discuter, pour voir si c'est pertinent, si ça peut être éventuellement
peaufiné, on va voir. Dans cet amendement, on voit le mot «avis», qui est
repris de l'amendement proposé par le ministre de l'article 2, où on
trouve le mot «avis». Lorsqu'on va conclure en bonne et due forme nos
discussions sur ce sous-amendement devant nous et d'autres sous-amendements,
peut-être, on va revenir à l'article 2, où le mot «avis» va apparaître à
nouveau.
Alors, est-ce que je peux, M. le
Président, demander au ministre de nous clarifier sa lecture, sa compréhension,
l'intention des législateurs en ce qui a trait au concept et au mot «avis», qui
est dans notre sous-amendement et ainsi répéter dans l'amendement qu'on va
éventuellement discuter à nouveau à l'article 2.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Il est vrai qu'on a inscrit dans l'amendement et qu'il est inscrit
dans le sous-amendement la notion d'avis, qui vient essentiellement d'une
discussion que j'ai eue avec mon collègue de Laval-des-Rapides, disant :
Ça serait bien d'obtenir l'avis de la Régie de l'énergie par rapport aux taux
prévus à l'article 2. Et dans ces discussions-là, on a dit : Oui,
mais ça ne sera pas, en réalité, là, des causes tarifaires, là, ça va être une
analyse puis... Oui, oui.
Alors, la notion d'avis qu'on a amenée à
l'intérieur de l'amendement et qui est répétée pour venir préciser certains
éléments, bien que je réitère que «dans les 120 jours», on convient tous
que ça ne fonctionne pas, mais on en discute encore, c'est la notion même, en
fin de compte, et l'intention apportée par votre collègue de Laval-des-Rapides.
Et on souhaite que cet avis-là permette, justement, par recommandation, de
venir fixer, prendre une décision sur le taux applicable au tarif L. Donc,
cet avis-là, en réalité, va émaner de la Régie de l'énergie.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, je vous remercie à tous de votre collaboration et je suspends les
travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
13 h (version non révisée)
Le Président (M. Lemay) : ...à
tous de votre collaboration et je suspends les travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la
séance à 13 h)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 1)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour à tous et à toutes. Nous reprenons nos travaux. Je vous rappelle
que nous sommes réunis afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi
n° 34, la Loi visant à simplifier le processus d'établissement des tarifs
de distribution d'électricité. Merci de bien vouloir éteindre la sonnerie de
vos appareils électroniques.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
en étions à l'étude du sous-amendement proposé par le député de
Laval-des-Rapides et je suis prêt maintenant à reconnaître un intervenant. M.
le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, si je comprends bien, on est encore sur le sous-amendement qui...
sur lequel on a terminé hier matin, c'est ça? Ou hier après-midi?
Le Président (M. Lemay) :
...hier après-midi. Effectivement, c'est le même.
M. Barrette : Alors, je me
souviens que j'étais à ce moment-là dans un échange avec le ministre. Est-ce
que vous pouvez m'indiquer combien de temps qu'il me reste, là? Seize minutes?
Parfait.
Le Président (M. Lemay) :
Environ.
M. Barrette : Je vous invite à
m'indiquer périodiquement combien de temps qu'il me reste, là.
Alors, M. le Président, j'étais dans un
échange avec le ministre sur la façon dont on calcule... dont la régie
fonctionne, hein, quand elle évalue, évaluait parce qu'à partir de maintenant,
ça va changer. Et j'avais exprimé mon étonnement sur le fait que le ministre
nous avait annoncé qu'à partir de maintenant, là, le gouvernement souhaitait,
voulait, allait faire en sorte que la consultation... c'est-à-dire que la régie
n'allait pas avoir de consultations publiques lorsqu'on lui demanderait son
avis. Et je lui faisais remarquer que sa loi le demande. Alors, est-ce que le
ministre nous dit aujourd'hui qu'il va y avoir des amendements spécifiques de
déposer qui vont statuer d'une façon définitive sur le fait que la régie ne
fera pas de consultations.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, comme on en a discuté ce matin par rapport aux éléments... Alors, un
avis, naturellement, c'est ce qu'on qualifie, là, à l'article 5, là, juste
pour le qualifier. En réalité, M. le Président, si vous permettez, c'est :
«Lorsque le ministre le requiert sur toute question en matière énergétique».
C'est là que la régie peut tenir, en réalité... peut donner son avis. Alors,
tous ces éléments-là vont être regardés à l'article 5 quand on y sera
effectivement rendu par rapport à ces éléments-là.
Donc, actuellement, on regarde le
sous-amendement qui a été déposé. Et toujours en réitérant que le fait
qu'actuellement le sous-amendement, comme il est libellé... On mentionnait ce
matin que c'est marqué : «...dans les 120 jours précédents le
1er avril...» et on convient tous que la bonne formulation aurait dû
être : au minimum 120 jours, au moins 120 jours. Donc, c'est dans sa
forme actuelle, le sous-amendement qu'on regarde, il ne pourrait pas être
acceptable. Mais, je m'attends, naturellement, qu'il y aura une proposition éventuellement
pour bien clarifier que c'est dans au moins, au minimum 120 jours qu'on pourra
faire, avant le 1er avril 2021, l'émission de la régie, le cas échéant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : Je n'ai pas
parlé au ministre de l'article 5. L'article 5 ne parle pas de la
question que je viens de poser. Je n'ai pas parlé de la formulation. Je n'ai
pas demandé s'il trouvait que la formulation de l'amendement était bon ou non.
Je lui ai demandé quelque chose de bien simple. Est-ce qu'il va avoir un
amendement qui va dire à la régie : Non, vous ne ferez pas de
consultations.
M. Julien : Alors, M. le
Président, si amendement il devrait y avoir à cette question-là, ce serait à
l'article 5 qu'il serait apporté. Alors, puisqu'on est à l'article 2,
je parle du sous-amendement et de sa formulation actuelle.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
le ministre lui-même a dit qu'il voulait qu'il n'y ait pas de consultations. Je
lui demande de m'expliquer pourquoi.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la notion
de consultations publiques se réfère à l'article 5 et nos intentions
seront d'en discuter à l'article 5, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
...député.
M. Barrette : M. le Président,
je vous vois hocher de la tête. Il en a parlé dans le sous-amendement, c'est
lui qui a amené le sujet. Je lui demande donc de répondre maintenant à une
question qui traite d'un sujet qu'il a amené lui-même.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : ...
M. Julien : ...sera d'en
discuter à l'article 5, M. le Président.
M. Barrette : M. le Président,
je vous vois hocher de la tête, il en a parlé dans le sous-amendement, c'est
lui a amené le sujet, je lui demande donc de répondre maintenant à une question
qui traite d'un sujet qu'il a amené lui-même.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Dans l'éventualité
où on voudrait faire en sorte de modifier la notion d'audience publique, ça
serait à l'intérieur de l'article 5 que ces discussions auront lieu. Et je
ne présumerai pas, avant d'être rendu à l'article 5, des discussions que
nous aurons.
M. Barrette : M. le Président,
il n'y a aucune référence à des consultations dans l'article 5. Tout ce
que je demande au ministre, c'est de s'expliquer sur l'expression, oui, très
affirmée selon laquelle il ne veut pas qu'il y en ait, des consultations. C'est
quoi le problème? Qu'est-ce qu'il y a de difficile à répondre à cette
question-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, je rappellerais à mon collègue de La Pinière qu'à
l'article 5 il est mention d'audience publique, donc les consultations
publiques, on appelle ça des audiences publiques à la Régie de l'énergie, et on
traitera de ces éléments-là au bon article, à l'article 5.
M. Barrette : M. le Président,
le ministre peut bien jouer au fin finaud, ça ne me dérange absolument pas, je
peux le faire aussi souvent que lui. Est-ce qu'il peut nous orienter sur la
chose?
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière, s'il vous plaît, on vous demande de rester
respectueux dans vos propos.
M. Barrette : Bien, je suis
respectueux. Est-ce que le mot «fin finaud» n'est pas parlementaire?
Le Président (M. Lemay) :
Donc, M. le député de La Pinière, peut-être qu'il n'est pas inscrit dans
le registre des propos non parlementaires, mais je vous invite à la prudence
quand même et à adresser vos propos de façon respectueuse.
M. Barrette : Vous avez donc
constaté que j'ai respecté notre protocole de propos parlementaires. Alors, je
pense que, là, on finasse. «Finasse», c'est un verbe en français. Alors, le
ministre finasse. C'est lui qui a amené le sujet, est-ce qu'il peut nous
expliquer pourquoi? Et il l'a dit comme ça : Nous ne voulons pas qu'il y
ait des consultations. Pourquoi?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
ici, ce n'est pas une question d'être fin finaud ou non. À partir du moment où
on travaille article par article depuis le début le début des travaux, qu'on a
parlé de l'annexe I au quatrième chapitre, qu'on a parlé, en fin de
compte, des tarifs justement, là on parle des audiences publiques qui seront
traitées à l'article 5. Il me fera grand plaisir d'avoir les discussions
sur les notions d'audience publique par rapport aux avis à l'article 5.
Actuellement, on a un sous-amendement proposé sur lequel je souhaite discuter,
et ce qui est inscrit ici, c'est sur ces éléments-là que je suis prêt à
discuter.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
le sous-amendement traite d'avis qu'on demande à la Régie de l'énergie. La
Régie de l'énergie a un protocole à suivre, et le ministre nous annonce à
l'avance qu'il ne veut plus que le protocole soit suivi. C'est en plein dans le
sous-amendement. C'est en plein dans le sous-amendement, pourquoi ne veut-il
plus que la régie tienne des audiences publiques?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
la notion d'audience publique et le traitement des audiences publiques figurent
à l'article 5 du projet de loi n° 34, et avec grand plaisir, j'en
discuterai en temps et lieu si on s'y rend.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, juste pour votre information. Après avoir vérification, c'est
inscrit, le terme «fin finaud» est un propos non parlementaire.
M. Barrette : M. le Président,
je ne le reprononcerai plus. Vous voulez que je ne prononce plus «fin finaud»?
Le Président (M. Lemay) : S'il
vous plaît.
M. Barrette : Très bien, je ne
le dirai plus au ministre qu'il est... qu'il fait le fin finaud.
Le Président (M. Lemay) : Vous
ne pouvez pas faire ce que vous venez de faire, M. le député.
M. Barrette : Je ne faisais
qu'acquiescer à vos souhaits, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Poursuivez.
M. Barrette : Merci, M. le
Président. Alors, M. le Président, j'ai posé des questions très claires
précédemment et je vais revenir... Bien, M. le Président, arrêtez ce sujet-là,
là, c'est fini, là. Bon. Vous me distrayez, M. le Président, c'est grave.
Alors, M. le Président, est-ce que ça veut
dire, dans les commentaires du ministre, qu'il ne considère pas que la régie
fait adéquatement son travail?
M. Julien : Est-ce que mon
collègue de La Pinière peut préciser sa question?
M. Barrette : Oui. C'est très
clair, M. le Président : est-ce qu'il considère que la Régie de l'énergie,
dans le passé, dans le mandat que la régie avait que manifestement le ministre
veut changer, la régie a bien fait son travail? Dans le cas contraire, elle a
mal fait son travail.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : La régie a rempli
ses responsabilités. Le projet de loi n° 34 vient modifier la Loi sur la
régie. Et ici on est sur un sous-amendement qui demande, en réalité, par mon
collègue de Laval-des-Rapides, d'être rapporté à l'article 2, et je
l'étudie avec mes confrères pour en discuter.
• (15 h 10) •
M. Barrette : M. le Président,
on demande juste au ministre de répondre aux questions, et je pense que vous
allez être d'accord avec moi qu'on n'est pas ici sur une réglementation qui
nous oblige à débattre de chaque mot et de chaque virgule. On parle ici d'une
consultation auprès de la régie. Précédemment, j'ai demandé au ministre s'il
considérait que, selon lui, les écarts de rendement étaient trop perçus. Dès
que je me suis approché du mot «trop perçu», le ministre a arrêté de répondre,
il nous a sorti...
M. Barrette : ...consultation
auprès de la régie. Précédemment, j'ai demandé au ministre s'il considérait
que, selon lui, les écarts de rendement étaient des trop-perçus. Dès que je me
suis approché du mot «trop-perçu», le ministre a arrêté de répondre. Il nous a
sorti sa réponse répétée habituelle du salon bleu, communément appelée sa
cassette.
Ce que je demande au ministre, M. le
Président, c'est simple. Selon lui, la régie de... pas l'assurance maladie,
évidemment, mais de l'énergie fait-elle, selon ces balises, ces critères, un
travail correct?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
je ne sais pas c'est quoi, le lien avec le sous-amendement, mais, moi, la Régie
de l'énergie a des responsabilités qu'elle remplit adéquatement.
M. Barrette : M. le Président,
c'est un sous-amendement qui traite de la Régie de l'énergie qui va se voir
demander un avis concernant le taux applicable en cas d'inflation ou le taux
applicable en cas de déflation. Si ça, ça ne traite pas, M. le Président, hein,
du travail de la régie, je ne sais pas ce qu'il lui faut, là. Ce n'est pas un
amendement, là, qui traite simplement de la date de la demande de l'avis, ça
traite aussi de la demande de l'avis. Est-ce que le ministre peut répondre à la
question?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Dans le
sous-amendement, on parle d'avis. C'est ce qu'on étudie actuellement. Le
sous-amendement apporté par mon collègue de Laval-des-Rapides demande que la
régie fasse des avis. Légalement, la régie peut faire des avis, et on étudie le
sous-amendement qui fait en sorte que, s'il était accepté, ce qui ne sera pas
le cas spécifiquement, celui-là, à cause des termes initiaux, bien, il y aurait
des avis qui seraient demandés à la régie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
vous considérez que ça, c'est une réponse à une question.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, il appartient à vous de reformuler votre question.
M. Barrette : Bien, je vais la
reformuler, M. le Président. Je n'ai pas de réponse à ma question. Je lui pose
une question simple. Est-ce qu'il considère que la Régie de l'énergie a,
jusqu'à ce jour, fait un travail adéquat selon les paramètres qui lui sont
imposés? C'est une réponse, M. le Président, qui devrait être oui ou non.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, je réitère
la réponse que j'ai donnée. La régie a des responsabilités qui sont inscrites à
l'intérieur de la Loi sur la Régie de l'énergie et elle répond adéquatement à
ces responsabilités.
M. Barrette : Ah! M. le
Président, on a une ébauche de réponse. Le ministre vient de nous dire que la
régie, essentiellement, a fait un travail adéquat. C'est son mot. Moi, je peux
dire qu'«adéquat», en français, ça veut dire qu'elle a fait un bon travail
selon les critères qui lui sont imposés. Est-ce que le ministre est d'accord
avec mon interprétation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Ma réponse, je la
reformule, c'est la même. La régie a des responsabilités qui sont inscrites à l'intérieur
de la Loi sur la Régie de l'énergie et la régie applique adéquatement, en fin
de compte, ces responsabilités.
M. Barrette : Parfait. Alors
donc, la régie a bien fait son travail. Le ministre vient de nous l'accorder.
Est-ce que le ministre peut nous indiquer quels sont les paramètres que la
régie doit prendre en considération pour déterminer, donner un conseil, une
recommandation sur l'augmentation des tarifs d'électricité ou leur diminution?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
il appartiendra à la régie, en réalité, de prendre les informations, effectuer
les analyses et effectuer les travaux, comme elle le fait quand elle émet un
avis, pour émettre son avis, le cas échéant.
M. Barrette : M. le Président,
est-ce que le ministre est en train de nous dire qu'il ne connaît pas les
paramètres sur lesquels la régie se base pour déterminer la recommandation sur
l'augmentation des tarifs d'électricité?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Les paramètres, en
fin de compte, lors d'une demande d'avis sont précisés à l'article 5 du
projet de loi actuel et ils seront analysés en temps et lieu.
M. Barrette : M. le Président,
les paramètres en question ne sont pas prévus à l'article 5 du projet de
loi actuel. Je lui parle du travail que la régie a fait à date. Est-ce que le
ministre connaît les paramètres selon lesquels... par lesquels elle doit se
gouverner pour déterminer une augmentation des... ou une modification des
tarifs d'électricité?
M. Julien : M. le Président,
ici, on parle du sous-amendement à l'article 2 qui mentionne spécifiquement...
et, d'ailleurs, ça a été décrit également lors du dépôt de l'amendement et du
sous-amendement, du taux auquel sera appliqué les tarifs L en lien avec
l'inflation à l'IPC des autres tarifs.
Alors, pour se gouverner, lorsqu'un avis
est demandé, il y a des éléments auxquels la régie doit se référer, qui sont à
l'article 5. Et, naturellement, c'est une demande spécifique à un avis
particulier qui est proposé, en réalité, dans l'amendement et dans le
sous-amendement, et on ne peut pas présumer des paramètres qui seront utilisés
sur cet avis-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le
Président...
M. Julien : …qui sont à l'article
5, et naturellement c'est une demande spécifique à un avis particulier qui est
proposé, en réalité, dans l'amendement et dans le sous-amendement, et on ne
peut pas présumer des paramètres qui seront utilisés sur ces avis-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
contrairement à ce que dit le ministre, et, évidemment, contrairement à son
attitude actuelle, je lui demande s'il sait ce sur quoi la régie se base pour
faire sa détermination aujourd'hui, le ce sur quoi qu'il veut modifier. Alors,
s'il sait ce qu'il veut dans le futur puis qu'il veut changer le passé, il
devrait savoir le passé. Alors, est-ce que le ministre peut m'indiquer ce sur
quoi actuellement la régie se base pour déterminer les tarifs… la modification
des d'électricité aujourd'hui?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, ici, le sous-amendement ne parle pas de fixation des tarifs, il
parle de fixation du taux qui sera utilisé pour multiplicateurs à l'indexation
des tarifs généraux pour obtenir le tarif L. Donc, on est complètement dehors
le sous-amendement par rapport à cette notion-là. Ici, on n'est pas à une question
de tarif, on est sur un taux bien circonscrit à l'intérieur de l'article 2.
M. Barrette : M. le Président,
tout étant dans tout, évidemment, dans le… surtout chez Hydro-Québec, là, pour
ce qui est des tarifs, tout est connecté… la question est parfaitement
légitime. Je réitère ma question. Le ministre, peut-être qu'il ne le sait pas.
Il pourrait nous répondre : Je ne le sais pas, ou encore : Je ne me
suis… Je n'ai jamais réfléchi à ça, ça ne m'intéresse pas. Je vais le changer,
mais il pourrait aussi se reprendre et nous dire : Oui, la régie, lorsqu'arrive
cet… l'exercice de… qui vient avec la demande d'avis, voici ce qu'elle prend en
considération.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, par cette
sous-question et, même, précision, mon collègue de La Pinière montre bien qu'il
y a une grande distinction entre ces deux demandes. Cette demande d'avis n'est
pas une cause tarifaire. D'ailleurs, son collègue de Laval-des-Rapides nous l'a
reprécisé à plusieurs reprises. On n'est pas dans une cause tarifaire, on est
dans un avis, et je conviens très bien avec mon collègue de Laval-des-Rapides
que ce n'est pas du tout, du tout la même chose. Maintenant, si mon collègue de
La Pinière souhaite que je lui décrive en quoi consiste une cause tarifaire, ce
n'est pas du tout en lien avec le sous-amendement, et son collègue de
Laval-des-Rapides l'a bien mentionné à plusieurs reprises : Non, non, ce
n'est pas une cause tarifaire, c'est un avis sur le taux. Alors, je ne
comprends pas le lien avec la sous-amendement de décrire à mon collègue de La
Pinière comment fonctionne une cause tarifaire pour un… pour la fixation des
tarifs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
est-ce que le ministre peut nous dire quel est le lien entre le tarif L et le
tarif général? Y a-t-il un lien, d'abord?
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que c'est en lien avec le sous-amendement, là?
M. Barrette : Absolument, M.
le Président. Le ministre plaide qu'il n'y a pas de lien entre ma question et
le L. M. le Président, le… ce dont on parle ici, là, c'est un taux. Le taux
vient faire le lien entre le L et le reste. Qu'on ne vienne pas me dire qu'il
n'y a pas de lien, là. Le taux, là, va être appliqué à un tarif qui va devenir
une proportion de l'autre. Allô, la terre! Je comprends que le ministre, là,
peut-être qu'il ne le sait pas puis ça le met mal à l'aise, puis qu'il essaie
d'éviter la question. S'il répondait, M. le ministre, on avancerait. Alors,
comme on parle ici d'un facteur… en mathématiques, ça s'appelle un coefficient
qui va être appliqué sur la chose à propos de laquelle je pose des questions,
comment plus lié que ça peut être, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, merci pour votre explication. Je dois vous rappeler, cependant,
selon nos articles que nous avons, article 81, article 82 aussi, que le
ministre émet des réponses. Hein, vous dites : Le ministre ne répond pas.
On ne peut pas dire qu'un ministre ne répond pas. Il appartient à vous de
reformuler vos questions.
Maintenant, je comprends votre lien avec
le sous-amendement, et, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, mon collègue député de La Pinière fait référence aux tarifs
généraux qui, sur ce qu'il en dit, puisque le tarif L est en lien avec les
tarifs généraux avec un taux… Le projet de loi n° 34, comme mentionné, on
est à l'article 2… le référent, par rapport aux tarifs généraux, c'est qu'ils
seront dorénavant indexés à l'inflation. Et ici, le taux, c'est de trouver le
bon taux multiplicateur, ou coefficient s'il préfère, pour faire en sorte que
la capacité de maintenir un tarif L compétitif et attractif soit maintenue.
• (15 h 20) •
Mon collègue de Laval-des-Rapides me
mentionne : Ce n'est pas une cause tarifaire, on veut que la régie donne
une bonne évaluation de ce taux par un avis. Maintenant, mon collègue de La
Pinière se réfère au processus de…
M. Julien : ...un tarif L
compétitif et attractif soit maintenue. Mon collègue de Laval-des-Rapides me
mentionne : Ce n'est pas une cause tarifaire, on veut que la régie donne
une bonne évaluation de ce taux par un avis. Maintenant, mon collègue de La Pinière
se réfère au processus de cause tarifaire, qui n'est pas du tout en lien avec
le sous-amendement, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
la question que j'ai posée était très simple. Je la repose : Est-ce que...
J'ai posé une question simple au début, là : Est-ce qu'il considère que la
régie faisait bien son travail? Il nous a dit que la régie, selon ses critères,
faisait son travail adéquatement. Ça veut dire... En français, «adéquatement», ça
veut dire : Il fait bien son travail, c'est comme un taux multiplicateur,
hein? Le français, c'est une langue précise, on n'est pas obligé d'utiliser
deux mots pour en signifier un seul. «Taux multiplicateur», c'est un
coefficient. Alors là, je lui demande encore une fois : Si, comme il le
considère, la régie fait bien son travail, est-ce qu'il peut m'expliquer les
paramètres qu'il connaît sur la base desquels la régie établissait une augmentation
ou diminution du taux... du tarif, pardon?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la régie
n'établissait pas une augmentation ou une réduction du taux. L'article 2
précise qu'il y a un taux multiplicateur, ou coefficient, qui est introduit à
l'intérieur du projet de loi n° 34 pour maintenir,
par rapport à l'inflation qui va être appliquée aux tarifs généraux, indexés
donc à l'IPC, pour maintenir le regard du tarif L compétitif, attractif. Alors,
mes collègues et moi avons convenu qu'il pourrait être opportun de demander un
avis à la régie, et c'est sur ce taux-là et non pas sur un tarif. C'est sur un
taux multiplicateur, puisque l'augmentation tarifaire des tarifs généraux se
fera à l'inflation.
M. Barrette : M. le Président,
tout revient à ça, tout revient à ça. M. le Président, je brandis, moi aussi,
encore le tableau du ministre. La... Je vais le brandir à la caméra. La régie,
sur la base de paramètres établis qui prennent en considération la situation
d'investissements d'Hydro-Québec, établissait une variation du taux qu'on va
qualifier de général sur lequel venait à la fin s'appliquer un coefficient pour
le tarif L, et le ministre considère que la régie faisait son travail
adéquatement sur la base de paramètres établis.
M. le Président, je peux... probablement
que le ministre a déjà regardé le rapport de la Vérificatrice générale sur ce
sujet-là en 2018, qui, elle, semble-t-il, est capable de comprendre et
d'exprimer la mécanique interne de la Régie de l'énergie que le ministre refuse
d'exprimer ici. C'est ça, la réalité. Et ce travail fait adéquatement, M. le
Président, faisait en sorte que, dépendamment de la situation d'investissements
d'Hydro-Québec, la régie pouvait recommander une augmentation au-delà de l'inflation
ou bien sous l'inflation. Est-ce que, ça, M. le Président... le ministre est
d'accord que la régie, qui selon lui faisait adéquatement son travail, pouvait
recommander une augmentation du tarif inférieure à l'inflation, oui ou non?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, pour le
travail adéquat de la régie, je réitère que la régie, dans sa loi, a des rôles
et responsabilités et qu'elle les assume adéquatement. Maintenant, je vais
reprendre des éléments mentionnés par mon collègue de La Pinière, qui
disait : Oui, mais avant, la régie, elle faisait bien ça, elle trouvait en
fin de compte à... le coefficient multiplicateur du tarif général pour arriver
au tarif L. Bien non, ce n'était pas comme ça du tout que ça fonctionnait, M.
le Président, pas du tout comme ça. On n'a jamais dit ça. Ici, sur l'intervalle
de cinq ans, on vient dire : On fixe à l'inflation le tarif général, et on
va appliquer un coefficient qui va être représentatif, représentatif des résultats
depuis 2014, parce qu'en 2014 il y a eu un décret qui a fait en sorte que le
tarif L ne progressait plus comme le tarif général. Quand on a regardé
l'historique sur six ans, on a constaté que la hausse du tarif L, sur cette
base-là, avait été de 6,6 % et que sur le tarif général elle était de
10,10 %. Alors, ici, dans l'intervalle entre deux causes tarifaires, la
prochaine cause tarifaire qui serait dans cinq ans, le cas échéant qu'on
acceptait le projet de loi n° 34, ça serait
0,65 % de l'inflation pour le tarif L ou 1,35 % en cas de déflation.
On est en train de discuter maintenant un
amendement de dire : Plutôt que de mettre ces taux-là, qui sont...
M. Julien : ...qui serait dans
cinq ans, le cas échéant, qu'on acceptait le projet de loi n° 34,
ça serait 0,65 % de l'inflation pour le tarif L ou 1,35 % en cas de
déflation. On est en train de discuter maintenant d'un amendement, de
dire : Plutôt que de mettre ces taux-là qui sont basés sur l'historique de
six ans, on pourrait demander à la régie de nous donner un avis. À la lumière, en
fin de compte, de cet avis-là, qui serait une recommandation, on pourrait
prendre une décision, et c'est toujours sur le taux multiplicateur, par rapport
à l'inflation, prévu au projet de loi. Alors, ce n'est pas ce qui se faisait
avant. L'avis qui se ferait ici n'a rien à voir avec ce qui se faisait avant,
mais la régie donnerait un avis éclairant pour recommander le bon taux.
M. Barrette : M. le Président,
je n'ai pas eu la réponse. Est-ce que la régie pouvait, oui ou non, en faisant
bien son travail, recommander une augmentation des tarifs généraux inférieure à
l'inflation? Oui ou non?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Au cours des
années, la régie pouvait effectivement autoriser des hausses tarifaires
supérieures à l'inflation, des hausses tarifaires inférieures à l'inflation.
Sur une période de 15 ans, ça a été supérieur à l'inflation. Sur certaines
années spécifiquement ça a été supérieur à l'inflation, d'autres années
spécifiques, ça a été inférieur à l'inflation. Globalement, 2,4 milliards
de plus de payés en ayant appliqué sur cette période-là la cause tarifaire par
rapport à l'inflation. Donc, chaque année, surprise, plus ou moins l'inflation.
Nous, on donne de la prévisibilité et de la stabilité.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Donc, on avance.
La régie fait bien son travail. Quand elle fait bien son travail, elle peut
générer des augmentations inférieures à l'inflation par la méthode actuelle,
dans une période où, si la régie avait fait son travail toujours, comme
d'habitude, adéquatement, le taux d'augmentation du tarif d'électricité aurait
pu être inférieur. Oui ou non? À l'inflation, évidemment.
M. Julien : C'est le principe
même du projet de loi n° 34, M. le Président. En
2014, ça a été trois fois et demie l'inflation. L'an dernier, ça a été moins
que l'inflation. Globalement, sur la longue période, ça a été plus que
l'inflation, et, effectivement, une année, ça peut être plus que l'inflation,
l'autre année, ça peut être moins que l'inflation. Donc, dans tous les cas de
figure, les deux situations se peuvent.
M. Barrette : Très bien. On
avance, M. le Président. Donc, le ministre nous dit très officiellement que si
la... pas «que si», que la régie fait son travail correctement. Et quand on
sait que la régie détermine l'augmentation sur la situation économique d'Hydro-Québec,
bien, s'il n'y a pas d'investissement, et ainsi de suite, ça va être, en
général, sous l'inflation, parce que la régie prend un parti pris pour le
consommateur. Donc, ce que le ministre nous dit, là, c'est qu'en période de
faible investissement qui devrait normalement générer des hausses sous
l'inflation, bien... le ministre, lui, il nous dit : C'est bien plate, là,
mais vous allez payer plus cher, parce que nous, on en a décidé ainsi. N'est-ce
pas? Point d'interrogation.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Écoutez, mon collègue
de La Pinière... Premièrement, je réitère que tout ce qui est discuté présentement,
et ça me fait plaisir d'en discuter, n'a rien à voir avec le sous-amendement qui
est apporté, qui est un avis pour fixer le taux, le taux qui sera... auquel
sera appliqué... par rapport aux tarifs généraux qui seront à l'inflation,
selon le projet de loi n° 34.
Maintenant, si mon collègue de La Pinière
sait à l'avance quels seront les investissements, nous, pour l'instant, on
constate que, sur base historique, la hausse a été supérieure à l'inflation.
Alors, pour nous, oui, il y a une relation, quand on fait une cause tarifaire.
Bien que ce n'est pas l'état du sous-amendement, il y a plusieurs paramètres
qui sont pris en considération pour faire en sorte que la cause tarifaire finit
par une augmentation tarifaire ou par une variation tarifaire.
Alors, le projet de loi n° 34,
je le redis, avec les responsabilités actuelles qu'a la Régie de l'énergie à
l'intérieur de sa loi, elle applique adéquatement ses responsabilités. Le
projet de loi n° 34 change la Loi de la Régie de
l'énergie, et je suis assuré que la régie applique là, encore une fois,
adéquatement ses responsabilités, selon la nouvelle mouture de sa loi.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Je n'ai pas
entendu de contestation de ce que je viens de dire. Est-ce que le ministre a
oublié de répondre à ma question?
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, pouvez-vous poser une autre question? Pouvez-vous reformuler...
M. Barrette : M. le Président,
vous me demandez régulièrement de reformuler ma question.
Le Président (M. Lemay) : Je
vous demande de reformuler votre question.
• (15 h 30) •
M. Barrette : Bien, voilà, je
la reformule. Je viens de le faire. M. le Président, je n'ai pas entendu de...
15 h 30 (version non révisée)
M. Barrette : ...de ce que
je viens de dire, est-ce que le ministre a oublié de répondre à la question?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, pouvez-vous poser une autre question? Pouvez-vous reformuler...
M. Barrette : Bien, M. le
Président, vous me demandez régulièrement de reformuler ma question?
Le Président (M. Lemay) :
Je vous demande de reformuler votre question.
M. Barrette : Bien,
voilà, je la reformule. Je viens de le faire. M. le Président, je n'ai pas
entendu de négation de mon affirmation. Est-ce que le ministre a oublié de
répondre à ma question?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Non.
M. Barrette : Non. Alors,
est-ce qu'il atteste au fait qu'il est possible qu'en temps normal, si on ne
modifie pas le fonctionnement de la régie, que, dépendamment d'une situation
favorable à Hydro-Québec, que la régie aurait recommandé une augmentation des
tarifs généraux inférieure à l'inflation? C'est oui ou c'est non.
Le Président (M. Lemay) :
En lien avec le sous-amendement.
M. Julien : M. le
Président, j'ai répondu à quatre reprises à cette situation-là. Une année, ça
peut être supérieur, une année, ça peut être inférieur. Dans tous les cas de
figure, les tarifs en réalité, par cause tarifaire, peuvent être soit
au-dessus, soit en deçà de l'inflation. Historiquement ils se sont situés majoritairement
au-dessus. Et sur une période... En réalité, sur la période qu'on observe, elle
s'est située nettement au-dessus de manière cumulative.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Ce qui
signifie donc, M. le Président, que le consommateur va perdre l'avantage qu'il
avait à date provenant d'une organisation qui est la régie qui travaillait avec
un parti pris favorable au consommateur en permettant des augmentations sous
l'inflation.
M. le Président, je vais aborder
maintenant cet article-là sous l'angle de l'interfinancement, un sujet qui
semble intéresser les autres parlementaires. Là, M. le Président,
l'interfinancement, on comprend ce que c'est, là. Il y a un ensemble et il y a
un parti pris favorable au consommateur. À partir du moment où, dans une
période donnée, M. le Président, où normalement la régie aurait recommandé des
augmentations inférieures à l'inflation. Là, avec ce que le ministre propose,
ça va être automatiquement à l'inflation, M. le Président. Alors,
l'interfinancement, est-ce que, là, le ministre nous annonce que
l'interfinancement va maintenant être en faveur de l'entreprise?
Le Président (M. Lemay) :
Bien que l'interfinancement est traité à l'intérieur de l'amendement...
M. Barrette : M. le
Président, c'est une question que je pose, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Mais,
écoutez, la régie, à l'intérieur de sa loi dit qu'elle ne peut modifier les
tarifs d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement
entre les tarifs applicables à des catégories de consommateurs. On vient
préciser, à l'intérieur de l'amendement, qu'elle doit tenir compte du principe
d'interfinancement, ce qui est déjà inscrit à l'intérieur de sa loi et auquel
elle doit tenir ses responsabilités, et je mentionne également qu'elle tient
adéquatement ses responsabilités. Pour ce qui est du reste de la question de
mon collègue de La Pinière, ça n'a rien à voir avec la notion d'interfinancement.
M. Barrette : M. le
Président, moi, j'aime ça quand le ministre répond à côté de la question parce
que ça montre à quel point ça crée un certain malaise intellectuel dans la
chose.
M. le Président, à partir du moment où on
fixe l'augmentation du tarif à un maximum alors qu'elle pourrait être
inférieure donc à l'inflation. Les autres augmentations vont aller où?
L'interfinancement, là, tout ce que ça dit, là, c'est que ça protège le
consommateur. Là, à partir du moment où le consommateur, on le fait… on lui
impose, dans une période donnée, un taux maximal, alors qu'il aurait pu être
inférieur, qui bénéficie, qui bénéficie, M. le Président? Et là, ça nous amène
exactement au sous-amendement. Le sous-amendement, c'est le coefficient. Alors,
si là… si c'est un coefficient d'un maximum, alors qu'il aurait dû être
inférieur, alors que lui, le ministre, voulait le mettre à 0,65… pour faire
quoi? Là, on fait de l'interfinancement négatif pour l'entreprise?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, permettez-moi encore une fois de préciser la notion
d'interfinancement, qui semble peut-être ne pas être… bon, ne pas être celle
que comprend mon collègue de La Pinière. Mon collègue de La Pinière,
j'aimerais qu'il précise pour moi, si vous permettez. M. mon collègue de
La Pinière, c'est quoi pour vous un consommateur?
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Oui, M. le
Président, mes questions ici vont dans ce sens-là et ne vont pas dans l'autre
sens.
M. Julien : Parfait. Bien, je
vous remercie, M. le Président. Donc, naturellement, la notion
d'interfinancement vient mentionner que la régie ne peut modifier les tarifs
d'une catégorie de consommateurs. Donc, les consommateurs, là, il y a plein de
catégories, il y a des consommateurs de toute nature. Peut-être en réalité que
mon collègue de La Pinière voulait parler des résidents, ou des citoyens,
ou du résidentiel, en comparaison avec l'industriel, le commercial, etc…
M. Julien : …d'interfinancement
vient mentionner que la régie ne peut modifier les tarifs d'une catégorie de
consommateurs. Donc, les consommateurs, là, il y a plein de catégories, et des
consommateurs de toute nature. Peut-être en réalité que mon collègue de La Pinière
voulait parler des résidents, ou des citoyens, ou du résidentiel en comparaison
avec l'industriel, le commercial, etc. Mais ici, la notion de consommateur,
c'est une notion plus large que le consommateur dans sa maison. C'est tous les
consommateurs.
Et ce que doit préserver la notion
d'interfinancement, c'est l'équité entre les consommateurs. Et naturellement,
si les tarifs montent pour tout le monde à l'inflation, on comprend que la
notion d'interfinancement n'est pas affectée. Et si c'était plus que
l'inflation, la notion d'interfinancement ne serait pas affectée. Et si c'était
moins que l'inflation, la notion d'interfinancement ne serait pas affectée,
parce que ça serait équitable pour tous.
L'élément sous-jacent toutefois, M. le
Président, c'est par rapport au tarif L. Et depuis 2014, le tarif L
effectivement progresse de manière distincte par rapport aux tarifs généraux,
avec un taux de progression plus faible. On veut, à l'intérieur du projet de
loi, maintenir cette attractivité, cette compétitivité-là. On avait suggéré des
taux. Les gens nous ont dit : Oui, mais qu'est-ce qui nous assure que
c'est le bon taux? On a dit : Bien, c'est la base historique. Oui, mais on
aimerait ça, avoir un avis de la régie. On travaille sur ce sous-amendement
pour que la régie puisse donner un avis éclairé qui sera, le cas échéant,
utilisé pour prendre la décision
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : Moi, je n'en
reviens pas, M. le Président… le talent que le ministre a pour être encore une
fois à côté de la question. M'avez-vous entendu prononcer le mot
«consommateur», vous? Pas du tout.
Une voix
: Certainement.
M. Barrette : Bien non. M. le
Président, je parle du groupe, là, général sur lequel s'applique le
coefficient. Ce groupe-là, là, le tarif général, sur lequel s'applique le
coefficient, on le fixe à un maximum pour toutes les périodes, incluant les
périodes où il pourrait être inférieur si la régie continuait à faire son
travail, ce qui par définition… s'il est trop haut et qu'ils veulent 0,65, ça
vient augmenter le tarif L anormalement, ce qui va exiger que le coefficient
soit fluctuant dans le temps.
Alors, ça veut dire que la régie, dans son
avis, là, à partir de maintenant, ne sera plus avec un parti pris en faveur du
consommateur. Là, oui, j'ai utilisé le mot consommateur, étant le commun des
mortels, évidemment un concept qui semble étranger au ministre, mais bien à
celui de l'entreprise.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, ceci complète cette période d'échanges.
Une voix
: …
Le Président (M. Lemay) : Oui,
vous pouvez y aller, M. le ministre.
M. Julien : Oui, ça va me
faire grand plaisir. Donc, on ne vient pas fixer quelque chose à un maximum qui
serait à tout égard négatif, bien au contraire. Je rappellerais à mon collègue
de La Pinière qu'en 2014 la fixation de l'augmentation tarifaire suite à
une cause tarifaire était de 4,3 %, tandis que le taux d'inflation tel que
prévu au projet de loi était de 0,97 %. En 2015, c'était 2,9 %, l'augmentation,
tandis que le taux d'inflation prévu au projet de loi était de 1,06 %.
Donc, essentiellement, l'inflation sur
base historique, je le réitère, aurait été une meilleure solution pour
l'ensemble des consommateurs, et les consommateurs ici représentent tous les
consommateurs de tous les tarifs, ceux, bref, qui consomment de l'énergie.
Alors, le projet de loi, avec le gel et la hausse à l'inflation justement,
prend en considération les consommateurs de tout… à tout égard, pour offrir des
tarifs les plus concurrentiels.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député Laval-des-Rapides.
M. Polo : Combien de temps il
me restait, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : 10
secondes.
M. Polo : Bon. M. le
Président, j'en profite, à ce moment-là. La suggestion… En fait, à travers les
discussions que nous avons eues avec le ministre, je vais retirer mon sous-amendement,
et je vais en proposer un nouveau, amendé, bien sûr corrigé, suite aux
discussions que nous avons eues, là, sur le sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a consentement pour retirer le sous-amendement?
M. Julien : Il reste seulement
10 secondes?
Le Président (M. Lemay) :
Bien, son temps est écoulé, mais la question, c'est : Est-ce qu'il y a… M.
le député de Laval-des-Rapides fait la demande de retirer son sous-amendement,
donc je dois demander : Est-ce qu'il y a le consentement de retirer le
sous-amendement?
M. Julien : On va consentir.
Le Président (M. Lemay) :
Consentement. Donc, le sous-amendement est retiré. Maintenant, nous revenons à
l'article 2, et j'ai compris que le député de Laval-des-Rapides avait un
nouveau sous-amendement.
M. Polo : Oui. Suspendez, là,
le temps qu'on…
Une voix
: …
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que le sous-amendement est disponible?
M. Polo : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, je vais suspendre quelques instants pour en permettre la distribution.
(Suspension de la séance à 15 h 39)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 33)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Lors de la suspension, M. le député de Laval-des-Rapides
a fait la distribution de son sous-amendement. À la lecture, s'il vous plaît.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Donc, le sous-amendement proposé, qui viendrait modifier l'amendement
proposé par le ministre, se lit comme suit : Modifier l'amendement proposé
à l'article 2 par le remplacement, dans le deuxième paragraphe, des mots
«déterminés par le gouvernement au 1er avril 2020 et par la suite tous les
cinq ans, après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie» par les mots
«déterminés par le gouvernement au 1er avril 2021 et tous les ans par la
suite. Le gouvernement doit au préalable obtenir un avis de la Régie de
l'énergie sur les taux applicables. La régie doit donner cet avis au moins
60 jours avant la date où les taux doivent être déterminés par le gouvernement».
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député, pour vos commentaires.
M. Polo : En fait, M. le
Président, je vais tout de suite céder la parole à mon collègue de La Pinière,
qui a certainement plusieurs éléments à échanger avec le ministre. Merci beaucoup.
M. Barrette : Ah, bien, merci,
M. le Président, et merci à mon collègue de me permettre de continuer sur la
lancée que j'avais. Et on va remettre, M. le Président, les choses en
perspective, en commençant par quelques questions.
Le ministre, n'est-ce pas, nous a admis
que la régie, par son bon fonctionnement, pouvait déterminer des augmentations
des tarifs d'électricité sur lesquels on allait appliquer le taux dont on
parle, là, dans le sous-amendement, inférieurs à l'inflation? N'est-ce pas?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Je n'ai pas admis
ce qui a été dit par mon collègue de La Pinière.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Bien oui, parce
qu'il a dit... il a pris lui-même son graphique, il a dit lui-même : Bien,
vous voyez bien que la régie peut déterminer des taux d'augmentation de
l'électricité, là, inférieurs à l'inflation. Il l'a dit lui-même. Là, je lui
demande simplement de répéter qu'il l'a déjà dit, tu sais.
M. Julien : Alors, par le
principe de cause tarifaire, la régie peut déterminer des hausses de tarifs qui
seront soit au-dessus ou en dessous de l'inflation.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Évidemment,
n'est-ce pas, parce que la régie fait bien son travail?
M. Barrette : …simplement de
répéter qu'il l'a déjà dit.
M. Julien : Alors, par le
principe de cause tarifaire, la régie peut déterminer des hausses de tarifs qui
seront soit au-dessus ou en dessous de l'inflation.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Évidemment,
n'est-ce pas?, parce que la régie fait bien son travail.
M. Julien : La régie a un
cadre législatif pour faire ses interventions, pour faire ses responsabilités,
et la régie répond adéquatement à ses responsabilités.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
je comprends que c'est difficile pour le ministre de dire que la régie fait
bien son travail, mais mettons que tous ceux qui nous écoutent comprennent
qu'adéquatement, ça veut dire : fait bien son travail. Est-ce que le
ministre est au courant… a déjà vu le plan stratégique 2016-2020 d'Hydro-Québec?
M. Julien : Oui.
M. Barrette : M. le Président,
dans le plan stratégique, j'en informe ici les gens, là, c'est le plan
stratégique. Je ne le déposerai pas, le ministre dit que, quand c'est public,
on n'a rien qu'à aller le voir nous-mêmes. Mais ça dit que, dans le plan
stratégique, Hydro-Québec, entre 2016 et 2020, s'engageait à limiter les
hausses tarifaires à un niveau inférieur ou égal à l'inflation.
J'insiste : inférieur. N'est-ce pas là une admission que, tant la régie
qu'Hydro-Québec, considère possible d'avoir, dans une période donnée, des
augmentations tarifaires pour les citoyens, vous, moi, inférieures à
l'inflation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, on a déjà eu cette discussion-là au préalable. Alors, il y avait
effectivement un décret de préoccupation qui avait été émis par le précédent
gouvernement. Naturellement, après s'être beurré à deux reprises avec un
4,3 % d'augmentation en 2014 et un 2,9 % d'augmentation en 2015, qui
était plus de trois fois l'inflation et plus de deux fois l'inflation. L'ancien
gouvernement a cru bon, en fin de compte, de faire un décret de préoccupation
qui a été inscrit à l'intérieur du plan stratégique d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Encore une fois,
le ministre est en dehors du sujet. Le décret, il le sait, c'est pour un an. Ça
ne sert à rien de répéter ça. Le décret 2014, pour un an, ça fait
2014-2015. S'il le souhaite de dire que c'est 2015, 2015-2016. Le plan
stratégique d'Hydro-Québec, c'est 2016-2020, après le décret et après la
terminaison de l'application du décret. Donc, si Hydro-Québec considère qu'il
était possible d'avoir des augmentations tarifaires inférieures à l'inflation,
n'est-il pas vrai, M. le Président, que lorsqu'on le fixe à l'inflation, on
abuse du citoyen?
M. Julien : Alors, je
rappellerai à mon collègue de La Pinière que, sur les cinq prochaines
années, cumulativement, la hausse cumulative sera de 70 % d'inflation sur
la période de cinq ans, et la cause tarifaire, après cinq ans, sera effectuée
par la régie. Donc, nous, on donne la garantie que sur cinq ans, ce sera
inférieur à l'inflation.
M. Barrette : M. le Président,
le ministre sait très bien que le 500 millions a été retourné dans tous
les cas, là. Alors, ça, c'est un argument qui ne tient pas la route. Les faits
sont incontestables. Dépendamment de la situation d'Hydro-Québec, la régie,
dans son fonctionnement normal, aurait pu, probablement, décréter des hausses
de tarifs d'électricité, inférieures à l'inflation, ce qui était en accord avec
le plan stratégique d'Hydro-Québec. Je ne connais pas de changements chez
Hydro-Québec qui ne justifieraient pas le contraire pour le futur. Donc, le
ministre nous annonce qu'il est bien confortable avec le fait que les citoyens
aient l'inflation, et probablement bien au-dessus de ce que la régie aurait
octroyé. N'est-ce pas?
M. Julien : Pas du tout, M. le
Président. Il faut bien comprendre, en réalité, que le décret de préoccupation
émis en 2015 concernant… c'était marqué même à sa hauteur, «concernant la
forme, la teneur et la périodicité du plan stratégique et d'Hydro-Québec».
Donc, il y avait un décret un préoccupation émis, Hydro-Québec a répondu à ce
décret de préoccupation. Je réitère, après, justement, deux années faramineuses
de hausses… 4,3 %, alors que l'inflation était inférieure à 1 % sur
une base comparative de ce qui est prévu au projet de loi, et 2,9 % en
2015, près de trois fois l'inflation.
Et c'est, vous savez, M. le Président, ces
hausses-là successives, là, comme je le mentionnais hier, ça demeure, là, ça ne
disparait pas, hein? Quand on indexe quelque chose d'une année, c'est à vie
plus cent ans que ça nous suit ça. Alors, il y a eu un décret gouvernemental de
préoccupation qui mentionnait ces éléments-là. Et nous, la garantie qu'on
donne, M. le Président, à contrario, c'est que sur cinq ans, la hausse
tarifaire sera inférieure à l'inflation. Elle sera à 70 % de l'inflation.
C'est une garantie qu'on donne.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Ça vient d'où,
70 %?
M. Julien : Comme expliqué
déjà à plusieurs reprises, la première année, c'est un gel, les années suivantes,
c'est à l'inflation, avec un taux composé, la première année, qui affecte les
quatre années subséquentes. C'est le résultat de 70 %.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
• (16 h 40) •
M. Barrette : Ce n'est pas par
année, là, c'est une moyenne. M. le Président…
M. Barrette : ...ça vient
d'où, 70 %?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Comme
expliqué déjà à plusieurs reprises, la première année, c'est un gel, les années
suivantes, c'est à l'inflation, avec un taux composé la première année qui
affecte les quatre années subséquentes, c'est le résultat de 70 %.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Donc, ce
n'est pas... bon, c'est une moyenne. M. le Président, le ministre ne conteste
pas la chose. Il ne conteste pas qu'il aurait été possible dans les prochaines
années à la régie, tel que le prévoyait... au moins entre 2016 et 2020, d'avoir
des augmentations tarifaires inférieures à l'inflation. Est-ce que le ministre
conteste ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, je ne
conteste pas que les hausses tarifaires auraient pu être supérieures à
l'inflation...
M. Barrette : J'ai dit
inférieures, M. le Président, là, je n'ai pas dit supérieures, là.
M. Julien : Alors, je ne
porte aucune contestation sur le fait que les tarifs sur une cause tarifaire
auraient pu être inférieurs ou supérieurs à l'inflation.
M. Barrette : Bon. Alors,
le ministre ne conteste pas que, dans son travail normal, la régie, dans les
conditions, je dirais même, actuelles aurait pu recommander des augmentations
inférieures à l'inflation.
Maintenant, M. le Président... on avance.
La régie fait bien son travail. La régie adapte sa décision en fonction de la situation
administrative, on va le qualifier comme ça, financière, d'Hydro-Québec. Ça
arrive que c'est au-dessus, ça arrive que c'est en dessous. Ça fait que c'est
possible que c'eût été en dessous. Si c'est en dessous puis qu'on le met à
l'inflation, ça coûte plus cher... pas nécessairement, mais nécessairement aux
citoyens.
M. le Président, le ministre a déposé deux
amendements lui-même à date à l'article... via l'article 2, un qui prévoyait un
coefficient à 0,65 et un qui n'en prévoit plus, le coefficient allant de...
allant être le résultat d'une consultation à la régie. Je comprends bien, M. le
Président, l'intention du ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors...
Bien, je crois que le sous-amendement et l'amendement qui est apporté parlent
d'un avis, et ce qui sera suivi d'une décision gouvernementale puisque l'avis
consistera à une recommandation. Et naturellement cette recommandation-là sera
éclairée par l'avis de la Régie de l'énergie.
Je rappellerais à mon collègue de
La Pinière, pour être certain qu'on est toujours... Puis je le sais, il va
dire que tout est dans tout, puis je le rejoins, tout est dans tout, mais des
fois, ça serait bien que ça soit tout est dans... tout est dans l'amendement
aussi, ce serait bien aussi.
Spécifiquement, on parle des taux
applicables par rapport aux tarifs généraux, qui, eux, sont à l'inflation selon
les indices des prix à la consommation. Alors, la régie va donner un avis sur
les taux applicables pour le tarif L, qui est le tarif des grands
consommateurs. Le 0,65 qui avait été émis, c'était sur la base de l'historique.
À partir de 2014, la régie, dans ses décisions de causes tarifaires, on fait
une distinction dans les hausses des tarifs généraux et les les tarifs L, et
cette distinction-là cumulative représente 65 % de hausses différentes.
Donc, c'est sur cette base-là qu'on l'a faite.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, j'ai le droit de souligner le fait que j'ai été cette semaine en
remplacement sur le projet de loi n° 34. Quand je suis arrivé ici, le
ministre avait déposé un amendement fixant ce qu'il appelle le taux
multiplicateur à 0,65. Dans les séances auxquelles j'ai assisté, le ministre a
déposé un autre amendement retirant le 0,65 à la faveur d'une consultation de
la régie.
Pourquoi, lorsqu'il est arrivé dans cet
article, il a déposé, très solennellement, un coefficient à 0,65, et pourquoi
maintenant il l'a fait disparaître à la faveur d'une consultation?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, je veux juste m'assurer, en réalité, que tout est adéquat dans ce
qui est dit ici. Et, quand il y a des inexactitudes qui sont dites, il faut
quand même les redresser.
Alors, l'amendement qui a été apporté,
c'était de préciser pour les cas de déflation. On a eu une... large discussion,
bien qu'il n'y ait pas eu de déflation au Canada depuis 1951. Naturellement, le
facteur de 0,65 fonctionnait pour les situations d'inflation sur le tarif L. On
est venus introduire, nous, dans notre amendement, le 1,35 pour les situations
de déflation.
Après ça, on a eu d'autres discussions
avec mes collègues, et, dans l'esprit d'ouverture et de collaboration, certains
ont proposé qu'un avis de la régie pourrait être adéquat. Et c'est sur quoi on
discute actuellement, cher collègue, pour faire en sorte que la pertinence de
l'avis de la régie pourrait être là pour donner un avis, justement, pour
éclairer la décision gouvernementale sur les taux applicables.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, avec tout le respect que je dois au ministre, là, dans son projet de
loi...
M. Julien : ...on discute actuellement,
cher collègue. Pour faire en sorte que la pertinence de l'avis de la régie
pourrait être là pour donner un avis, justement, pour éclairer la décision gouvernementale
sur les taux applicables.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
avec tout le respect que je dois au ministre, là, dans son projet de loi, le
0,65 % était là. Qu'on ne vienne pas me dire que, là, on a déposé un amendement
juste parce que la déflation. Dans l'article initial, il y avait le
0,65 %, hein? Si c'était juste pour la déflation, on aurait ajouté le
1,35 %, de mémoire, dans lequel amendement le 0,65 % reste. Et là il
disparaît. Pourquoi le ministre a fait disparaître ces coefficients à la faveur
d'un avis?
M. Julien : M. le Président, je
pense que mon collègue de La Pinière manque quand même... manque l'évolution
des situations qui se sont produites ici. Alors, on va essayer de reconstruire,
là, l'histoire, pour être certains qu'on se suit bien, mon collègue de La Pinière
et moi.
Alors, j'ai toujours dit que, dans
l'article initial, effectivement, et c'est ça que je voulais dire à mon collègue
de La Pinière, il y avait effectivement un 0,65 %. Quand on a regardé
ça, puis on l'a expliqué trois semaines avant le dépôt, on était au cabinet,
j'ai dit : Écoutez, les amis, qu'est-ce qui se passe en cas de déflation?
Ça ne marche pas. Oui, mais les déflations, depuis 1951 que ça n'a pas existé.
Oui. Oui, mais un projet de loi doit permettre d'assumer ces éventualités,
quoique très, très peu probables.
Alors, on est venus introduire le
premier amendement, le volet 1,35 % pour la déflation. On a eu une bonne discussion
par rapport à ça puis on convenait quand même, je pense que c'est mon collègue....
je ne me souviens plus de sa circonscription, au juste, à côté de mon collègue
de La Pinière... Jacques-Cartier, qui mentionnait effectivement, depuis
1951... puis il disait : Oui, 1951. Il n'y a pas eu de déflation. C'est
correct. Alors... Et là, soudainement, par les discussions qu'on avait, certains
ont émis l'idée... Oui, mais pourquoi vous ne demandez pas l'avis de la régie,
puis vous prendrez une décision? Nous autres, on disait : Oui, mais, dans
les six dernières années, le 0,65 %, c'est les décisions de la régie. Oui,
mais qu'est-ce qui nous dit qu'elle ne prendrait pas une autre décision, spécifiquement,
ou une autre recommandation? Ah! Alors là, on a amené un amendement, un sous-amendement
où, à notre avis, puisqu'on aura un avis de la régie et qu'on prendra une
décision, on n'a plus besoin d'inscrire les taux spécifiquement, on demande à
la régie de faire une recommandation sur ces taux-là, à la fois pour la
déflation et pour l'inflation. Donc, la régie, si l'amendement et le sous-amendement
étaient adoptés — ici, on parle de 60 jours avant la décision — va
émettre un avis qui vous nous dire : Voici, nous, qu'est-ce qu'on pense
que ces taux devraient être, et on prendra une décision à la lumière de ces
avis-là. Alors, naturellement, M. le Président, je pense que si c'était
accepté, comme amendement et sous-amendement, il n'y aurait plus de pertinence
d'en inscrire un, on va laisser la régie donner un avis. C'est pour ça qu'ils
ont été retirés au terme des discussions avec mon collègue de Laval-des-Rapides
et de mes autres collègues.
Le
Président (M. Lemay) : M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : Moi, je pense que je vais pouvoir raconter une autre
histoire, en commençant par dire que n'est-ce pas là une manifestation de la
totale improvisation de ce projet de loi là?
M.
Julien : Moi, je qualifierais plutôt la démonstration d'une grande
ouverture et de collaboration, parce qu'on pense bien que les tarifs qui
étaient fixés au préalable étaient bons, mais, si vous voulez le qualifier
autrement, écoutez, c'est votre proposition dans'amendement, on en débattra. Et
si, pour vous, en réalité, il n'y a pas de valeur ajoutée à cet amendement-là,
nous, on dit : Bien, on n'est pas contre l'idée. Alors, on me demande de
faire preuve d'ouverture et de collaboration, je trouve que l'idée est bonne.
Je trouve que l'idée est bonne. Félicitations, vous venez, en réalité,
améliorer potentiellement le projet de loi par un amendement. Pourquoi pas?
Mais si vous dites, en réalité, qu'un projet de loi devrait être immuable,
monsieur de La Pinière, vous comprendrez que je ne suis pas de votre avis.
Le
Président (M. Lemay) : M. le député.
M.
Barrette : M. le Président, manifestement, je n'ai pas dit ça. Je dis
simplement qu'après des mois et des mois de réflexion on avait conclu que le
chiffre était 0,65 % et que, ne serait-ce que par la voie d'un amendement,
il n'est plus bon. Puis, sur le coin d'une table, on s'est rendu compte qu'il
pourrait y avoir de la déflation. Franchement, là, si ça, ce n'est pas de
l'improvisation, c'est quoi?
M.
Julien : Alors, ici, on a une question. Alors, depuis 1951, il n'y a
pas eu de cas de figure de déflation. Moi, je n'étais pas né, et mon collègue
de La Pinière non plus, probablement, mais...
M.
Barrette : ...
• (16 h
50) •
M.
Julien : Je présume qu'il n'était pas né par son teint, qui a l'air
beaucoup plus jeune que ça. Alors, bien honnêtement, on ne pense pas que c'est
un cas de figure qui va se matérialiser, mais on pense que c'est important de
le prévoir. Maintenant, pour le reste...
M. Julien : …son teint qui a
l'air beaucoup plus jeune que ça. Alors, bien honnêtement, on ne pense pas que
c'est un cas de figure qui va se matérialiser, mais on pense que c'est important
de le prévoir. Maintenant, pour le reste, si on est ici, en commission, avec
tous les collègues, si on croit que ces commissions-là ont une valeur ajoutée,
et je le crois fortement, c'est justement pour prendre les avis, pour prendre
en considération ce que les gens souhaitent apporter, les améliorations, les
bonifications, et je ne rejoins pas mon collègue de La Pinière s'il pense
qu'un projet de loi, parce qu'on appelle ça, un projet de loi, doit demeurer
immuable et n'est pas, en réalité, possible de l'améliorer.
M. Barrette : Appel au règlement.
Article 35, on me prête des intentions.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, article 35, effectivement, on ne peut pas prêter des intentions. Maintenant,
j'invite tous les membres dans la grande prudence, je crois qu'il y a de la
prudence présentement. M. le ministre, veuillez poursuivre.
M. Julien : Alors, je ne
souhaite pas prêter aucune intention à mon collègue de La Pinière, donc je
vais prendre sur moi pas des intentions, mais ma perception que j'ai d'un
projet de loi. On est ici pour travailler sérieusement à sa bonification et à
son amélioration. Depuis le début, j'ai parlé de collaboration et d'ouverture.
Et soyez assuré, M. le Président, que si des suggestions amènent une valeur
ajoutée au projet de loi, on va les considérer fortement.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Pour ce qui est
de l'importance des consultations, je l'invite à avoir cette conservation-là
avec son collègue à l'immigration, dans le dossier du PEQ, ça aurait été utile.
Maintenant, M. le Président… M. le Président, j'aimerais que le ministre
m'explique sa logique qui a fait qu'il est arrivé à 0,65.
M. Julien : Mais certainement,
M. le Président, oen l'a déjà expliqué, réexpliqué, ça va me faire plaisir de
le répéter encore une fois puisque c'est vrai que c'est une démarche assez
complexe. Essentiellement, depuis 2014, le taux du tarif L et le taux des
tarifs généraux n'évoluent plus de la même façon en termes de hausse.
Essentiellement, comment ça fonctionnait, c'est, Hydro-Québec déposait une
hausse prévue pour les tarifs généraux, une hausse également pour les tarifs L,
la cause tarifaire s'effectuait et, à terme, en réalité, la régie déterminait
la hausse tarifaire du volet général et du volet L.
Quand on regarde l'historique entre 2014
et 2019, on observe que les tarifs L ont évolué de 6,6 %, alors que les
tarifs généraux, sur la même période, ont évolué de 10,10 %.Alors, les
tarifs généraux ont monté plus que l'inflation, là, mais 10,10 % pour un
total de six ans. Alors, ça représentait un ratio de 65 %. Alors, on est
venu dire : Il y aura une cause tarifaire dans cinq ans, les tarifs généraux
progressent à l'inflation, les tarifs L vont progresser au ratio historique des
six années. Et, après cinq ans, il y aura une cause tarifaire où, à la fois, la
régie viendra évaluer la hausse sur les tarifs généraux et sur les tarifs L.
C'est sur cette base-là qu'a été construit le 65 %.
D'ailleurs, j'ai bien mentionné d'entrée
de jeu, on avait regardé d'autres possibilités, et j'étais ouvert à entendre
d'autres possibilités, parce qu'on avait parlé, en fin de compte, est-ce qu'on
peut faire un écart de points de base? Est-ce qu'on peut faire un taux? Et là
la proposition vient de : Mais pourquoi, en réalité, on ne propose pas à
la régie de donner un avis sur le taux? C'est la discussion qu'on a
aujourd'hui.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière, en vous signifiant aussi qu'il y a d'autres
collègues qui ont demandé la parole. Donc, je vous laisse poursuivre…
M. Barrette : Oui, oui,
laissez-moi poursuivre…
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Allez-y.
M. Barrette : …que je finisse
mon idée quand même là-dessus, s'il vous plaît, et je le dis respectueusement
envers mes collègues. Dans l'esprit du ministre, qu'est-ce qui doit avoir
préséance pour lui, l'impact sur le taux général ou l'impact sur le L?
M. Julien : Alors, actuellement,
à l'article 2, on parle du tarif L, naturellement, le projet de loi n° 34
sur la simplification des tarifs de distribution parle de l'ensemble des
tarifs. Et naturellement, spécifiquement, l'article 2, c'est le tarif L, donc
on se penche sur le tarif L, qui est un tarif, en réalité, pour les 161 grands
consommateurs. Et il n'y a pas de préséance un sur l'autre ou de préférence,
c'est un des tarifs qui est…
M. Julien : ...des tarifs de
distribution, je parle de l'ensemble des tarifs. Mais, naturellement,
spécifiquement à l'article 2, c'est le tarif L, donc on se penche sur
le tarif L qui est un tarif, en réalité, pour les 161 grands
consommateurs, et il n'y a pas de préséance un sur l'autre ou de préférence. Il
y a un des tarifs qui est traité distinctement par la Régie de l'énergie, dans
sa cause tarifaire, depuis 2014, pour assurer l'attractivité et la
compétitivité. Nous, on dit : Bien, je pense qu'on devrait maintenir cet
élément-là. Et c'est ce qu'on reproduit dans l'article 2.
M. Barrette : La question est
simple : quand arrive le moment de la décision pour le ministre, à qui il
donne la préséance? L'impact sur le tarif général ou l'impact sur le L?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Est-ce que mon
collègue de La Pinière peut préciser sa question?
M. Barrette : Bien, c'est
assez simple, M. le Président, là. Lequel est le plus important pour lui,
l'impact sur le tarif général ou l'impact sur le L dans l'évolution des tarifs?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, j'aimerais
ça avoir une autre précision : de quelle décision parle mon collègue?
M. Barrette : M. le Président,
le ministre nous a dit un paquet d'affaires. Un, le 65, c'est une espèce de
moyenne basée sur le passé. Bon. Il met ça dans son projet de loi, il l'amende
pour prévoir la déflation sans changer le 0,65. Là il arrive avec un amendement
où tout ça disparaît, ça va être selon la recommandation de la régie qu'il nous
a dit lui-même qu'il ne suivra pas nécessairement. S'il ne suit pas la
recommandation nécessairement, c'est qu'il va donc prendre une décision. Alors,
s'il prend une décision, c'est un arbitrage. Sa balance va pencher de quel
bord? Du citoyen, le tarif général, ou L, L étant lui...
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, écoutez, M.
le Président. Si mon collègue de La Pinière préfère qu'on conserve, en fin
de compte, un taux, qu'il le dise immédiatement. Si mon collègue de La Pinière
préfère qu'on conserve un taux de 0,65 statué sur la base historique, qu'il
nous le dise immédiatement. Et on appliquera ce taux-là, qui est le taux
historique, pour ne pas qu'il y ait d'arbitrage. Ça veut dire que le taux sera
fixé sur base historique et corrigé après cinq ans.
Mais si mon collègue de La Pinière
pense que ça vaut la peine d'avoir un avis de la Régie de l'énergie pour faire
une recommandation, bien, c'est ce qu'on est en train de travailler. Alors, à
terme, ce n'est pas la préséance d'un ou l'autre si on veut maintenir la
compétitivité et l'attractivité, et c'est ce qu'on veut faire pour le
tarif L spécifiquement avec un taux applicable. Mais si mon collègue de La Pinière
préfère qu'on demeure à 0,65 pour éviter l'arbitrage potentiel comme quoi
soudainement on ferait un arbitrage qui ne serait pas celui qu'on a proposé
dans le projet de loi... Ça se peut que ça ne soit pas celui qu'on fasse, ça se
peut qu'on prenne l'avis de la régie puis qu'on dise : Écoutez, là, le
travail est fait, cet avis-là est public, cet avis-là considère l'ensemble des
éléments, l'interfinancement, la compétitivité, l'attractivité rendus publics à
sa face même. Je trouve que l'idée n'est pas mauvaise. Mais si mon collègue de La Pinière
préfère, en fin de compte, qu'on le fixe, bien retirons les amendements.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Bien, si M. le
ministre veut retirer le sien, ce n'est pas moi qui a enlevé le 65, là, c'est
lui. Il n'a rien qu'à le ramener, ça ne me dérange pas. On veut juste
comprendre sa logique, M. le Président. Alors, moi, je le soupçonne d'un
certain éveil qu'il n'avait pas vu. Il n'avait pas vu la déflation puis il
n'avait peut-être pas vu une autre possibilité. Alors, le ministre nous parle
régulièrement de l'importance de la compétitivité et de l'attractivité, donc,
pour lui, on a l'impression que le tarif du secteur L a préséance sur le
reste. Est-ce que je me trompe?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, mon collègue
de La Pinière souhaiterait qu'on donne une préséance à un autre...
M. Barrette : ...souhaitais
rien, je lui demande qu'est-ce qu'il... Hein? On me prête des intentions :
Le député de La Pinière souhaiterait que... Non, non, je ne souhaite rien.
Je souhaite des réponses par exemple.
Le Président (M. Lemay) : Bon,
monsieur, merci pour votre appel aux règlements. M. le ministre, veuillez
poursuivre avec votre...
M. Julien : Mais je n'ai pas
encore dit ce qu'il souhaitait.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, je vous laisse poursuivre, M. le ministre.
M. Julien : Parce que s'il ne
souhaite rien, ce n'est pas la même chose. Alors, je ne répondrai pas, il ne
souhaite pas avoir de réponse.
Alors, M. le Président, mon collègue de La Pinière
souhaite que je vienne prendre acte d'une préférence un tarif par rapport à
l'autre. Ça n'a aucune raison, ça, dans le traitement qu'on fait actuellement.
• (17 heures) •
La volonté, en réalité, de
l'article 2, c'est de maintenir la compétitivité et l'attractivité du
tarif L. Je comprends que le maintien de la compétitivité et de
l'attractivité du tarif L s'est fait à travers les... depuis...
17 h (version non révisée)
M. Julien : …aucune raison, ça
dans le traitement qu'on fait actuellement. La volonté, en réalité, de l'article
2, c'est de maintenir la compétitivié et l'attractivité du tarif L. Je
comprends que le maintien de la compétitivité et de l'attractivité du tarif L
s'est faite à travers les… depuis 2014, qu'il a été introduit, effectivement,
par le Parti québécois, à l'époque, et qui a été maintenu, là, par mes collègues
du Parti libéral à travers les dernières années. Nous, on pense que c'est bien,
de maintenir l'attractivité et la compétitivité du tarif L pour les grands
consommateurs. Alors, ici, on a évalué que c'était 0,65 %, et c'est
quelque chose qui était somme toute appuyé par une analyse. On a amené un
amendement. C'est vrai qu'on a amené le premier amendement. C'était sur l'avis,
M. le Président, mais cet amendement-là, on l'a amené avec des discussions avec
nos collègues. L'idée de l'avis, en fin de compte, de la Régie de l'énergie est
venue par des discussions avec nos collègues, puis on a dit : Bien,
écoute, on va proposer un amendement. Et il y a un sous-amendement qui vient
même le préciser sur la période, sur les délais, et sur lequel on veut
discuter. Alors, il n'y a pas de préséance d'un à l'autre. On poursuit, en
réalité, une décision de 2014 qui a été renouvelée par le fait même dans le
précédent gouvernement, d'avoir des hausses tarifaires pour le tarif L
distinctes des hausses tarifaires pour les tarifs généraux.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
je réitère. Le ministre a réfléchi, a mis 0,65 %, a reréfléchi, là, se
rend compte qu'il pourrait toujours y avoir de la déflation, a ajouté un autre
coefficient en gardant le 0,65 %. Et là ils nous arrivent… c'est toutes,
toutes, toutes des réflexions à eux autres, là… avec plus de tarifs. Est-ce que
le ministre souhaite que toujours le L soit compétitif, à la limite, qu'il
n'augmente pas, qu'il augmente, même très peu, idéalement, là? Est-ce qu'il
souhaite, lui, dans son raisonnement, que le L ait préséance sur le reste? Puis
il y aura une autre manière de poser la question, je vais y revenir plus tard.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre.
M. Julien : M. le Président,
il n'y a pas de souhait de préséance du tarif L, des tarifs généraux. Pendant
les quatre dernières années, même les six dernières années, effectivement, mais
les quatre dernières années où le Parti libéral était en place, ils ont
maintenu, en réalité, cette volonté de l'évolution des tarifs L distincte des
tarifs généraux… à la volonté de compétitivité, d'attractivité. Nous, on pense
que cette continuité-là est adéquate, et c'est ce qu'on propose. On propose
avec une hausse de 0,65 % de l'inflation. Alors, on n'est pas sur les
tarifs, on est sur un taux de hausse par rapport à l'inflation. Et suite aux
discussions, effectivement, c'est nous qui avons proposé l'amendement de l'avis
de la régie avec des discussions de mon collègue de Laval-des-Rapides parce
qu'il avait… été amenée cette notion-là que l'avis de la régie pourrait être
amené. Et il y a un sous-amendement qui est amené par mon collègue de
Laval-des-Rapides pour préciser certains paramètres. Maintenant, je réitère. Si
mon collègue de La Pinière ne pense pas que c'est une bonne idée d'avoir l'avis
de la régie sur lequel, après ça, une décision sera prise, on peut, en fin de
compte, retirer ces amendements-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
n'est-il pas possible que le ministre ait réalisé que, dans une certaine
période prévisible devant nous pendant laquelle la régie aurait très
probablement octroyé, autorisé, suggéré des augmentations inférieures à
l'inflation, hein, est-il possible que, maintenant, en les amenant
automatiquement à l'inflation, le facteur 0,65 % aurait généré un trop
haut tarif L? Est-ce que le ministre n'aurait pas réalisé son erreur? Parce que
le 0,65 %, pour un tarif qui est trop élevé, parce qu'il est prévisible, à
mon avis, que, dans les prochaines années, il aurait été inférieur à
l'inflation, ça l'aurait forcé à appliquer un tarif qui aurait résulté en un
tarif L trop élevé. Ce faisant, il veut avoir, maintenant, une recommandation,
ce qui confirme que… confirmerait, plutôt, qu'à l'inflation pour ces années-là,
c'est trop élevé par rapport à ce que ça devrait être pour la population et ça
devient un outil de taxation. Et ce qui pourrait expliquer, évidemment,
l'enthousiasme d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
bien honnêtement, mon collègue de La Pinière a une imagination débordante.
Alors s'il préfère qu'on applique le 0,65 grand bien lui fasse, et ça ne nous
dérange pas de retirer les amendements et d'appliquer ce tarif-là. Il n'y a
pas… Il n'y a rien de machiavélique dans la proposition qui est faite-là. C'est
une bonification qu'on trouve intéressante par les groupes d'opposition, mais,
toutefois, si mon collègue de La Pinière…
M. Julien : ...alors, s'il
préfère qu'on applique le 0,65, grand bien lui fasse. Et ça ne nous dérange pas
de retirer les amendements et d'appliquer ce tarif-là. Il n'y a pas... Il n'y a
rien de machiavélique dans la proposition qui faite là. C'est une bonification
qu'on trouve intéressante par les groupes d'opposition. Mais toutefois, si mon
collègue de La Pinière trouve que c'est un lien pour faire quelque chose
avec le tarif L qui... Non, non, non, ce n'est pas ça. Alors, s'ils le
souhaitent, ils peuvent retirer leur amendement. A posteriori, en réalité, on
éliminera la notion de l'avis de la régie.
Nous, on pensait que c'était une
bonification intéressante, suite aux discussions qu'on avait eues ensemble, sur
laquelle on souhaiterait discuter dans le sous-amendement. Mais grand bien lui
fasse s'il préfère qu'on retire ces éléments-là, qu'il en discute avec son
groupe, puis on le fera.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, je répète ce que je dis, là. Alors, le ministre nous a dit que la
régie faisait son travail correctement, qu'il était possible que, dans une
période de stabilité, on puisse avoir des augmentations tarifaires inférieures
à l'inflation, ce qui aurait été bénéfique avec un paramètre de 0,65 d'un plus
petit tarif. Ça fait un L très compétitif.
Et inversement, évidemment, si le tarif
est exagérément élevé pour une période donnée, ce qui est très probable, très
probable dans les années qui s'en viennent, le 0,65 devient délétère pour la
grande industrie parce que génère un chiffre trop élevé. Et là il se rend
compte de son erreur et il l'enlève, le 0,65. Que le ministre me dise que je me
trompe.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Je vais utiliser
des termes qui sont parlementaires. Ce n'était pas une question d'erreur. Est-ce
que «fabulation», c'est parlementaire? Je m'assure, je veux utiliser des termes
parlementaires. Alors...
Le Président (M. Lemay) : En
fait, ce n'est pas inscrit, mais, en même temps, je vous invite à la prudence parce
que, si vous pensez que vous êtes pour prêter des intentions...
M. Julien : Non. Prêtez-moi
pas des intentions avant que je les aie prêtées moi-même, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, je vous invite à rester à l'intérieur des propos parlementaires.
M. Julien : Je vais tenter de
le faire en tout respect, M. le Président. Alors, l'histoire... l'histoire,
oui. L'histoire racontée par mon collègue de La Pinière est intéressante
mais est un peu irréelle. En 2014, la hausse tarifaire de la clientèle générale
était de 4,3 %.
Une voix
: ...
M. Julien : Mais, à la même
question, je vais répondre la même chose, M. le Président. Et le tarif L,
lui, est monté de 3,5 %, donc un écart de 80 points de base. En 2015,
la hausse du tarif L a été de 2,5 %, alors que la hausse des tarifs
généraux a été de 2,9 %, un écart de 40 points de base, ainsi de
suite, je peux les prendre, les six années depuis l'application. Ça, c'est un
processus des tarifs qui découlait de causes tarifaires, et c'était indépendant
qu'une année ça soit au-dessus de l'inflation, une année soit en dessous de
l'inflation. C'était indépendant de ça, mais c'était un ratio de 0,65 %.
Alors, le lien qui est fait par rapport à
l'inflation puis le 0,65 %... Et je réitère, M. le Président, là, nous, on
considère que ça peut être une valeur ajoutée d'avoir un avis de la régie,
mais, si mon collègue de La Pinière craigne que ça soit dans une
perspective d'avoir d'autres intérêts que d'avoir un tarif L qui soit
compétitif, attractif et qui maintienne le principe d'interfinancement, on retournera
aux taux prévus initialement qui sont fixes, immuables, jusqu'à la prochaine
cause tarifaire de cinq ans. C'est ma réponse, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : Sans aucun
doute, personne n'a compris dans ceux qui nous écoutent, mais ça, ce n'est pas
grave, M. le Président, c'est ce à quoi on est habitués. M. le Président, en
fixant à l'inflation — parce qu'il n'y a pas de fluctuation, là,
c'est inflation — le tarif général et dans un environnement
d'interfinancement, qui va se retrouver interfinancé? Parce qu'interfinancer
amène une décision basée sur des constats. À partir du moment où il n'y a plus
de fluctuations dans la hausse de tarifs du côté du tarif général, ils s'en
vont dans quelle direction d'interfinancement? Qui interfinance quoi?
• (17 h 10) •
M. Julien : M. le Président,
la régie, à son article 52, ne peut modifier les tarifs afin de modifier
l'interfinancement entre les consommateurs...
M. Barrette : ...quelle
direction d'interfinancement? Qui interfinance quoi?
M. Julien : M. le Président,
la régie, à son article 52, ne peut modifier les tarifs afin de modifier
l'interfinancement entre les consommateurs.
Elle est régie par cet élément-là, alors son
article 52. Ceci étant, la régie, dans les six années qui viennent de
passer, a décidé d'appliquer des hausses tarifaires différentes au tarif L
aux tarifs généraux dans une proportion de 65 % d'écart dans les hausses.
Nous souhaitons, à l'article 2, reproduire
ce maintien de compétitivité et d'attractivité en appliquant un taux de 0,65.
Certains diront : Là, demandons donc l'avis de la régie. C'est l'amendement
qui est proposé et c'est ce que nous discutons aujourd'hui.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Aucun rapport à
la question que j'ai posée. Alors, je vais poser une question simple. Comment
le ministre, il pense que ça marche l'interfinancement? Il peut-u nous
expliquer ça, là? Pas à moi. Dans un langage clair que ceux qui nous écoutent
vont comprendre. Ne pas prononcer s'il vous plaît, M. le Président, les mots
«écart de rendement». Ceux qui nous écoutent ne comprennent pas ça. Est-ce que
le ministre peut nous expliquer le fonctionnement de l'interfinancement en
termes clairs pour que le commun des mortels comprenne?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors la notion d'interfinancement,
le concept d'interfinancement, M. le Président, se trouve sa source dans la
réallocation de coûts de service d'une catégorie de consommateurs à une autre
ou encore dans une même catégorie tarifaire. Ce qu'on a observé, par rapport à
ce principe-là, et ma collègue de Mercier a également mentionné l'évolution à
travers les années, c'est que la clientèle résidentielle actuellement paie un
pourcentage des coûts inférieur, toutes choses étant égales par ailleurs et
comparativement à d'autres tarifs, d'autres clients... C'est la notion d'interfinancement.
C'est important. C'est un principe qui est important et qui est inscrit à
l'intérieur de la loi sur la régie, qui mentionne clairement que la régie ne
peut modifier les tarifs afin justement d'affecter l'interfinancement.
Ceci étant dit, la régie modifie les
tarifs année après année sur des demandes tarifaires, sur des demandes
spécifiques, et on lui demande même dans l'amendement de s'assurer de tenir
compte du principe d'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Donc, dans sa
mission, la régie a un parti pris résolument favorable pour le résidentiel. Oui
ou non?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Non. La régie a un
principe de maintenir l'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Je comprends, M.
le Président, mais la résultante demeure que le client résidentiel se trouve,
pour son tarif d'électricité favorisé par rapport à un autre. Sinon le taux
serait le même pour tout le monde.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la régie
doit maintenir le principe d'interfinancement et elle ne peut modifier les
tarifs afin que ce principe-là soit modifié chez un groupe de consommateurs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Jamais, M. le
Président, je n'ai posé une question qui invite la régie ou qui propose ou qui
demande ou qui souhaite que la régie intervienne pour faire ça. Ça, c'est un
cas de figure différent. Dans son travail quotidien, il y a ce déséquilibre-là,
puis c'est positif, qui est là, et la régie le maintient, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : La régie ne peut
modifier ses tarifs afin d'influencer spécifiquement l'interfinancement entre
les consommateurs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Bon,
manifestement, le ministre ne souhaite pas répondre directement à ma question.
Je vais poser la question maintenant différemment. Si on maintient le tarif
résidentiel, on va le prendre comme ça, là, plus élevé que normalement il ne
devrait être, parce que moi je postule, puis je ne pense pas me tromper, que
dans les années qui viennent, il aurait été inférieur à l'inflation. On le met
à l'inflation. Que ferait la régie? Qui va être avantagé? C'est une décision
fermée. C'est une enveloppe. Ce sont des ensembles, des sous-ensembles. On en
aurait un là, l'autre conséquemment, il y a un effet ricochet. Est-il possible,
M. le Président, qu'en maintenant le résidentiel élevé il y ait un impact très
favorable pour la grande industrie ou d'autres?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Non, pas du tout,
M. le Président...
M. Barrette : ...conséquemment,
il y a un effet ricochet. Est-il possible, M. le Président, qu'en maintenant le
résidentiel élevé il y ait un impact très favorable pour la grande industrie ou
d'autres?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Non, pas du tout, M.
le Président. L'ensemble des tarifs généraux, selon le projet de loi n° 34, vont progresser à l'inflation. Tous les tarifs vont
progresser à l'inflation, sauf un, un qui progresse actuellement à 0,65 %
de l'inflation depuis le choix de 2014 de faire progresser le tarif L de
manière distincte des autres tarifs. La notion d'interfinancement, c'est une question
d'équité. Alors, naturellement, quand la régie a dit, en 2014 : la hausse
tarifaire, ce sera 4,3 % ce n'est pas la hauteur de la hausse qui vient
affecter l'interfinancement. L'interfinancement, c'est une équité entre les
différents groupes pour maintenir les enjeux d'interfinancement. Et ce
choix-là, il y avait un 3,5 % pour le L, et tout le monde était à 4,3%.
Quand la régie fait ce choix-là, elle respecte son article 52, elle maintient
l'interfinancement. Si, l'année suivante, elle dit : Ça va être la moitié
de l'inflation pour les tarifs généraux et moins pour le tarif L, elle
maintient l'interfinancement, et tout le monde, tous les autres tarifs sont
affectés à la hausse déterminée. Ce n'est pas une question de hauteur de
hausse. Nous, on dit que le gel et les hausses successives à l'inflation, ça
aurait été nettement mieux que ça soit appliqué dans les cinq dernières années,
les gens auraient payé moins cher. Mais ça ne vient pas en cause avec
l'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : C'est le
contraire, M. le Président, là. Le ministre nous l'a dit, il exigeait, lui, là,
dans la détermination des tarifs, un rendement de... oui, de 8,2 %, de
mémoire, qu'il nous a dit. Ça, c'est une chose qui doit arriver. Si on est au
dessus, on a des trop perçus, si on est en dessous, Hydro-Québec a un problème,
ainsi que le gouvernement. À partir du moment où on fixe un objectif, bien, les
sous-ensembles, s'il y en a un qui bouge à la hausse, il y en a un qui bouge à
la baisse. Puis, si l'autre bouge à la hausse, là, un bouge à la baisse, et là
ça se promène dans les sous-ensembles.
Alors, la question que je pose est assez
simple : À partir du moment où, dans le grand ensemble, on lui demande un
rendement, s'il y en a qui est fixé à un montant plus élevé qu'il ne devrait
l'être, obligatoirement, ça a un impact sur les autres. Est-ce que le
résidentiel ne vient pas, en quelque part, lorsque le ministre de l'Énergie
veut que son tarif L soit compétitif, subventionner potentiellement le tarif L?
Ce n'est pas compliqué, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Écoutez, M. le
Président, bien honnêtement, là, je ne comprends rien de ce que mentionne le
député de La Pinière avec les sous-ensembles et ses notions. Le tarif est
à la hausse... Quand il y a une cause tarifaire, actuellement, là, puis la
régie dit : Bien, ça va être 2,9 % d'augmentation, bien tous les
tarifs varient à 2,9 %, et le tarif L, cette année-là, a monté de
2,5 %. Et ce n'est pas les notions de grands sous-ensembles interreliés,
puis l'écart de rendement, là, honnêtement, là, wo! C'est une hausse tarifaire,
et nous autres, on vient la fixer à l'inflation.
Maintenant, mon collègue de
La Pinière, peut-être qu'il voit d'autres choses. Il faudrait qu'il
l'exprime clairement pour que je conçoive les risques qu'il amène.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Je pense que, si
le ministre ne comprend pas les effets sur l'interfinancement de la fixation à
un maximum potentiel ou à un chiffre, une grande catégorie des tarifs qui
génèrent les revenus d'Hydro-Québec, il y a un bout qu'il ne comprend pas
économiquement tout court, là. Il n'a pas été capable, le ministre, de nous
expliquer comment fonctionnait son interfinancement. Il n'a pas été capable de
nous expliquer les critères sur lesquels la régie se base pour déterminer les
tarifs, et, quand on l'écoute, là, ce n'est pas compliqué, c'est fait comme ça,
la régie regarde ça puis elle dit : Ah bien, on va mettre 2,9 % là, puis
on va mettre 3 % là, puis on va mettre un 0,65 %, puis là, là, là, il
n'y a aucune connexion entre tout ça, et tout va bien, Mme la marquise.
On va revenir à la case départ. Le
ministre peut-u nous expliquer en quelques mots le mode de fonctionnement de la
régie, les critères sur lesquels elle se base pour déterminer sa
recommandation? Il peut me lire la Vérificatrice générale s'il veut, ça va être
pas mal plus clair que ce qu'il dit, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, j'aimerais
que mon collègue de La Pinière me précise, quand elle émet une
recommandation à quel égard, cher collègue?
• (17 h 20) •
M. Barrette : M. le Président,
le ministre ne sait pas à quel égard la Régie de l'énergie fait des...
M. Barrette :...Il peut me lire
la Vérificatrice générale s'il veut, ça va être pas mal plus clair que ce qu'il
dit, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, j'aimerais
que mon collègue de La Pinière me précise quand elle émet une
recommandation. À quel égard cher collègue?
M. Barrette : M. le Président,
M. le ministre ne sait pas à quel égard la Régie de l'énergie fait des
recommandations? Allo, la terre?
Le Président (M. Lemay) : On
fait attention, M. le député.
M. Barrette : Est-ce qu'on
pourrait le brancher?
M. Julien : M. le Président,
écoutez, la régie émet des recommandations. On a déposé une liste des éléments
sur lesquels elle intervient très, très longue. Donc, si, bon, le député de
La Pinière conçoit uniquement la responsabilité de la régie sur les tarifs
d'énergie, bien, je vais répondre là-dessus. Mais, s'il ne me mentionne pas à
quel égard la recommandation de la régie qu'il veut que j'explique... Parce
qu'elle intervient sur plusieurs éléments, ça serait bien que mon collègue de
La Pinière en prenne connaissance.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
on tourne en rond puis volontairement en plus de ça. Le ministre choisit de ne
pas répondre aux questions puis de filibuster. Moi, je lui pose une question
bien simple, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière. Vous ne pouvez pas aller sur ce terrain-là, M. le
député. Je vous demande de retirer ces propos s'il vous plaît.
M. Barrette : ...je lui
demande simplement de nous expliquer, hein, d'une façon simple, pas simpliste,
les paramètres sur lesquels la Régie de l'énergie se base pour faire une
recommandation sur l'augmentation annuelle des tarifs d'électricité.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, bien que je
l'ai exprimé déjà à plusieurs reprises, que l'amendement... que
l'article 2, que l'amendement et le sous-amendement, M. le Président,
touche exclusivement un taux applicable aux tarifs L selon l'augmentation des
tarifs généraux qui sont à l'inflation, je vais répondre à mon collègue de
La Pinière par rapport à ce que je comprends. La cause tarifaire qui
actuellement est faite sur base annuelle et qui dorénavant, suite à la sanction
du projet de loi n° 34 si c'est le cas, serait faite sur... quinquennale.
Alors, le processus d'établissement des
tarifs d'électricité débute, M. le Président, par le dépôt de la demande
tarifaire d'Hydro-Québec, Distribution HQD, habituellement en juillet, en août
ou n'importe quand. Après ça, il y a une période qui permet l'examen de la
demande qui comprend notamment des demandes de renseignements de la régie à
différents intervenants auxquels les divisions règlementées sont tenues de
répondre, des audiences publiques ainsi que des témoignages, des rapports
d'experts au besoin selon le sujet traité. La régie analyse également les
prévisions d'Hydro-Québec. Les prévisions qu'Hydro-Québec a soumis pour la
demande tarifaire. Habituellement, la régie émet sa décision février, mars pour
une application au mois d'avril suivant.
Alors, je réponds à la question de mon
collègue de La Pinière en précisant que le projet de loi n° 34 change la
périodicité de la cause tarifaire et en précisant qu'à l'article 2, on est
sur un taux applicable aux tarifs généraux pour obtenir les tarifs L. Et le
sous-amendement parle d'un avis à la régie qui doit être déposé dans un certain
délai. Et d'ailleurs, mon collègue de La Pinière ne m'a pas encore parlé
du sous-amendement qu'on discute actuellement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière sur...
M. Barrette : M. le Président,
je n'ai pas demandé au ministre un agenda. J'ai demandé les paramètres et il ne
me les donne pas. Il peut-u me les donner les critères, les paramètres, ce que
la régie évalue pour prendre ses décisions? Je n'ai pas demandé un agenda. Peut-il
réponde à ma question?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, dans la
cause tarifaire, les éléments qui sont regardés : coûts de fourniture,
production incluant l'électricité patrimoniale, post-patrimoniale, les
ajustements liés aux contrats spéciaux, coûts de transport, les charges
d'exploitation de distribution incluant les taux de rendement raisonnables sur
les capitaux, les autres charges, par exemple, l'amortissement. Donc, c'est
l'ensemble des coûts pertinents auxquels on ajoute un rendement de 8,2 %
dans l'état actuel de la cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Bon. Donc, une
colonne de dépenses versus une colonne de revenus, oui, non?
M. Julien : Non, la cause
tarifaire, c'est une colonne d'investissements de dépenses auxquels on ajouter
8,2 et a postériori, on vient fixer les tarifs pour couvrir ces dépenses-là et
le rendement le 8,2 %.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Je ne vois pas
la différence de ce que j'ai dit, là, mais admettons qu'on vient de se comprendre.
Une colonne de dépenses, une colonne de revenus avec une obligation de
rendement de 8,2 %, parfait, ça doit s'équivaloir, oui ou non?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, sur base
prévisionnelle, ce processus-là vise à s'équivaloir. Et comme je mentionnais
pas plus tard qu'hier, effectivement...
M. Barrette : ...de revenus
avec une obligation de rendement de 8,2 %. Parfait. Ça doit s'équivaloir,
oui ou non?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, sur base
prévisionnelle, ce processus-là vise à s'équivaloir, et, comme je mentionnais
pas plus tard qu'hier, effectivement, sur base prévisionnelle, on peut fixer
une hausse à 4,30 % et observer un écart de rendement, au terme de
l'année, du simple au double. Donc, pas de prévisibilité, des hausses
tarifaires en dents de scie, ce qu'on a observé dans les 15 dernières années.
Ce qu'on offre, nous, c'est une prévisibilité, un gel tarifaire, une hausse à
l'inflation, et une cause tarifaire aux cinq ans, qui est le processus actuel
qui est aux 12 mois, va être fait aux cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Bon. M. le
Président, dans l'exercice de la régie, après avoir pris en considération les
dépenses, le 8,2 % et les revenus des différentes catégories, n'est-il pas
clair que la régie va affecter des augmentations à chacune des catégories, à
chacun des tarifs prévus par notre loi, là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
mon collègue de La Pinière me permet de revenir sur la notion de prix, qui
est une notion qui compose les tarifs, puisque c'est le prix, les conditions
d'application et les modalités de calcul. Alors, tous les tarifs généraux, à
terme de l'évaluation de la régie, vont être augmentés de la même façon, du
même pourcentage, et le tarif L sera augmenté de manière distincte, tel que
prévu depuis le décret de 2014, pour assurer l'attractivité et la compétitivité
des grands consommateurs. C'est ce qui est fait, c'est ce qu'on souhaite
poursuivre et ne pas modifier dans le projet de loi n° 34.
M. Barrette : Une question
comme ça, M. le Président : Pour le ministre, là, pour que tout le monde
nous comprenne, est-ce qu'il considère que les tarifs généraux sont tous les
tarifs sauf L?
M. Julien : Dans le cas des
éléments indexés, les tarifs généraux seraient tous les tarifs sauf L.
M. Barrette : J'y vais avec
les items ici.
M. Julien : Non, on s'en
assure.
M. Barrette : Je veux entendre
l'assurance.
M. Julien : Non, non, on a
donné la réponse, M. le Président.
M. Barrette : Bien non, il
vient de me dire : On s'en assure. J'attends qu'il s'en assure.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
c'est parce qu'il y a l'alphabet presque au complet, là, dans les tarifs
d'Hydro-Québec, là. Il y en a plein de lettres, là. Alors, est-ce que c'est
tout le monde sauf L?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, les tarifs
généraux, c'est tout le reste, et le L.
M. Barrette : ...tout le reste
et le L, M. le Président.
M. Julien : Non, il y a deux
choses : il y a le L et tout le reste, qui sont les tarifs généraux.
M. Barrette : Bon. Bien, c'est
L... Bon, O.K. C'est bon, on a compris, M. le Président. Alors, c'est tous les
tarifs de base, c'est ça qu'il nous dit. Est-ce que c'est ça?
M. Julien : C'est les...
M. Barrette : Toutes les
lettres, là?
M. Julien : C'est les prix, en
fin de compte, de l'ensemble des tarifs qui sont indexés dans les autres
clientèles, les tarifs généraux, les autres clientèles, et le tarif L, lui, est
distinct.
M. Barrette : Bon. Donc, c'est
tous les tarifs sauf le L, qui, lui, est modifié par après.
M. Julien : M. le Président,
écoutez, si on a un article spécifique pour le L, et uniquement pour le L,
c'est à cause que le reste est couvert par l'augmentation à l'inflation. Alors,
on amène une spécificité sur le L, qui a un traitement spécifique, et les
autres sont traités à l'inflation, et c'est ce qui est pertinent par rapport au
sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, colonne de dépenses, colonne de revenus, rendement imposé à
8,2 %, une attention particulière au tarif L, si on fixe au maximum de la
période l'inflation, dans une période où ça pourrait être inférieur, le tarif
général, obligatoirement, pour que le rendement de 8,2 % ne soit pas
dépassé, il va falloir que le L soit encore plus bas que 0,65 % %, ce
qui revient à dire que le tarif général, dont le résidentiel, vient
subventionner le L. N'est-ce pas le cas, mathématiquement?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Pas du tout, M. le
Président. Et je réitère que, si mon collègue de La Pinière souhaite
retourner avant les amendements pour appliquer un taux de 0,65 %, qu'il le
propose à ses collègues, et on ira de l'avant avec eux.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Sur ce, je cède maintenant la parole à la députée de Mercier.
• (17 h 30) •
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Donc, par rapport au sous-amendement de mon collègue le député de
Laval-des-Rapides, où on vient...
17 h 30 (version non révisée)
M. Julien : ...qu'il le
propose à ses collègues, et on ira de l'avant avec eux.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Sur ce, je cède maintenant la parole à la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Donc, par rapport au sous-amendement de mon collègue le député de Laval-des-Rapides,
où on vient préciser, là, le temps... les 60 jours, «au moins
60 jours», j'ai entendu dans l'échange entre le ministre et le député de La Pinière,
où il mentionnait que l'avis de la régie pourrait être adéquat pour ce taux, le
taux qui serait applicable pour le tarif L, je suis très contente de voir que
le ministre concède que le rôle de la régie est important. Et, aussi dans un
esprit de collaboration, il a lui aussi amené un amendement, qui est maintenant
sous-amendé.
Donc, ça... c'est une façon pour lui de
marquer que, oui, il veut travailler de façon... en collaboration, et j'espère
que ça va continuer puis qu'on va pouvoir évoluer à la fin et que le projet de
loi n° 34 pourra être grandement, grandement, grandement
amélioré, comme le souhaitent énormément de Québécois de... maintenant, vu
qu'on parle d'Hydro-Québec, de toutes les catégories, non pas sociales, mais de
tarifs d'Hydro-Québec. Donc, j'espère qu'on va y arriver tout le monde ensemble.
Par rapport à la question ici, parce qu'on
parle de l'avis qui sera émis sur demande... en fait, de façon automatique
chaque année, un avis pour le taux applicable, dans l'échange précédent,
j'avais posé la question sur... que l'avis sera public. Et le ministre avait
très clairement répondu à la fin que tout ce que la régie met de façon publique
sur son site Internet, que, non, ce n'est pas une obligation mais une pratique,
et que ce soit une décision ou un avis.
Est-ce que c'est bien ça, le fait que ce
soit sur le site Internet de la régie... Je ne parle pas uniquement des avis
mais aussi des décisions. Est-ce que c'est juste...
Une voix
: ...
Mme Ghazal : Je veux
juste être certaine que c'est juste une pratique et non pas un article de loi
qui l'oblige à le rendre public.
Et là je ne parle pas de la loi d'accès à l'information.
Quand je parle de public, c'est très important pour moi de... et que le ministre
me comprenne bien, je ne parle pas de la loi d'accès à l'information, ce n'est
pas de ça que je parle. Je parle de... que ce soit public de facto sur le site.
Est-ce que les décisions qui sont mises...
même pas les avis, les décisions qui sont mises sur le site Internet par la
régie, est-ce qu'ils sont... c'est une obligation ou c'est juste une pratique?
Je veux juste être... avoir une réponse là-dessus puis je... de la part du ministre.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
M. Julien : Écoutez, la
pratique actuelle, c'est que c'est public. C'est vrai qu'il y a l'article 9.
Ce que je comprends de ma collègue, c'est qu'éventuellement elle souhaiterait peut-être
proposer un amendement pour inscrire formellement que ça doit être rendu
public. Nous, en fin de compte, c'est la pratique observée, et tu as, en
réalité, l'article n° 9 de la loi d'accès à l'information.
Mais naturellement, si vous souhaitez nous soumettre une obligation de rendre
public l'avis, vous soumettrez un amendement à cet effet-là, on l'analysera ensemble.
Pour nous, en fin de compte, ça va de soi que c'est rendu public.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Et puis les
décisions, parce que je... parce qu'il y a des avis, il y a des décisions. Les
décisions, est-ce que ça aussi c'est une pratique et non pas une obligation
dans une loi?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Quand c'est
une audience publique, la décision doit être rendue publique, mais il y a
certaines décisions qui pourraient être prises par la régie qui ne seraient pas
rendues publiques, dépendant de... de certaine nature. Il faudrait voir, en fin
de compte, les cas particuliers.
Mais je réitère à ma collègue de Mercier
que, si elle craint que les avis ne soient pas rendus publics, nous, on
souhaite que ces avis-là soient rendus publics. Il sera louable à elle d'amener
un amendement pour le préciser, et on ne s'y opposera pas, bien au contraire,
si c'est une sécurité supplémentaire qu'elle cherche.
Mme Ghazal : Parce que...
Mais les décisions aussi, c'est une pratique. Il n'y a pas l'article de loi qui
l'oblige. Je la question pose parce que sur... ça, c'est la Loi sur la Régie de
l'énergie, il y a l'article 18, et je vais le lire : «Une décision de
la régie doit être rendue avec diligence et être motivée. Elle fait partie des
archives de la régie, qui en transmet sans délai une copie certifiée aux
participants et au ministre.» Donc, aux participants, j'imagine, de la cause
tarifaire. «De plus, la régie transmet au ministre, à sa demande, copie de tout
document s'y rapportant. En outre, toute décision rendue par la régie en vertu
de l'article 59 doit être publiée à la Gazette officielle du Québec.»
Là, c'est en vertu d'un article spécifique, qui n'est pas nécessairement toutes
les décisions. Mais ici ce qu'on lit au premier alinéa... au premier paragraphe,
je me mélange toujours...
Mme Ghazal : ...en outre, toute
décision rendue par la régie, en vertu de l'article 59, doit être publiée
à la Gazette officielle du Québec. Là, c'est en vertu d'un article
spécifique qui n'est pas nécessairement toutes les décisions. Mais ici, si on
lit au premier alinéa, au premier... je me mélange toujours entre alinéa et paragraphe,
mais au début de cet article-là, le fait que... Ici, est-ce que ça... il y a
une notion de rendre publiques les décisions de la régie dans cet article-là?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Dans l'article...
Est-ce que ma collègue peut préciser de quel article, là...
Mme Ghazal : L'article 18
de la Loi sur la Régie de l'énergie.
M. Julien : Bon.
L'article 18 dit : «Une décision de la régie doit être rendue avec
diligence et être motivée. Elle fait partie des archives de la régie qui en
transmet sans délai une copie certifiée aux participants et au ministre.
Depuis, la régie transmet au ministre, à sa demande, copie de tout document s'y
rapportant.» Alors, ici, il n'y a pas de notion de rendue publique. Les
pratiques de la régie sont rendues... pardon, sont rendues publiques. Et il y a
un article aussi, ça, c'est l'article 30, ici?
Une voix
: Oui.
M. Julien : La régie...
Article 30 : La régie...
Une voix
: La Loi sur
la régie.
M. Julien : ...la Loi sur la
régie : «La régie peut interdire ou restreindre la divulgation, la
publication ou la diffusion de renseignements ou de documents qu'elle indique
si le respect du caractère confidentiel ou l'intérêt public le requiert. Donc,
c'est souvent, en réalité, des documents très spécifiques. Je réitère le fait
que ma collègue, depuis déjà plusieurs interventions, porte une attention
particulière au fait que les documents doivent être rendus publics, de ce que
je conçois de ses interventions. Alors, si elle veut le formaliser à
l'intérieur d'un amendement, qu'elle le fasse, nous serions... parce que pour
nous, ça va de soi que la pratique prévoit ça. Si vous souhaitez le formaliser
dans un amendement, allez-y, chère collègue, on ne s'y opposera pas.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Très bien. J'ai
pris note de l'ouverture du ministre pour rendre la... En fait, ce que je
comprends, c'est l'ouverture du ministre à l'effet que... de rendre... de ce
que je souhaite un amendement ou l'ouverture du ministre pour que... rendre
obligatoire le fait que les avis soient publics?
M. Julien : Pour nous, la
pratique fait en sorte qu'actuellement, les avis sont rendus publics. Si vous
souhaitez, en fin de compte, que ça soit inscrit textuellement une obligation,
pour nous ça va de soi. Alors, proposez un amendement, le cas échéant, si vous
doutez qu'ils seront rendus publics et on disposera de cet amendement-là.
Mme Ghazal : Puis ce que je
remarque, par exemple, à l'article 18, là, le paragraphe 2, ils
parlent de... en outre : «Toute décision rendue par le régie en vertu de
l'article 59 doit être publié dans la Gazette officielle du Québec.»
Donc, j'imagine, le législateur, à ce moment-là, c'était peut-être en 1996, peut-être,
là, je n'ai pas... je ne sais pas quand est-ce que ça, ça a été ajouté, mais
j'imagine que le législateur avait décidé... il trouvait que cette décision-là
devrait être rendue publique. Donc, de la même façon, un avis, par exemple, si
je décidais de soumettre un amendement, un avis aussi pour cet élément-là
devrait être obligatoirement rendu public. Ça veut dire que même s'il y a une
pratique ici, le législateur avait trouvé que c'était intéressant qu'on oblige
dans la loi le fait de rendre ces décisions-là publiques en vertu d'une
décision précise. L'article 59, je pense qu'il parlait de... je n'ai pas
retenu exactement l'article 59, de quel élément il parlait, on pourrait le
retrouver, mais ils ont jugé utile de le faire. Donc, moi, maintenant, je pense
que, oui, il serait peut-être aussi utile de faire en sorte que les avis de la Régie
de l'énergie, sur cet élément précis, soient rendus publics. Donc, ce n'est
pas... c'est quelque chose que... sur lequel je pourrais... on pourrait revenir
un peu plus tard.
J'avais d'autres éléments, mais je vais
laisser mes autres collègues reprendre la parole. Je reviendrai plus tard.
Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, Mme la députée de Mercier. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
le sous-amendement? S'il n'y a pas d'autre... M. le député de Jacques-Cartier.
• (17 h 40) •
M. Kelley
: Oui. Merci,
M. le Président. Je suis très content que le député de Laval-des-Rapides ait
déposé le sous-amendement et je suis très content que le député de La Pinière
ait eu une discussion avec le ministre ou, au minimum, ont discuté l'importance
de la régie, que le ministre a accepté la réalité que la régie fait son travail
correctement. Pour nous, on a répété plusieurs fois que la régie est très importante,
c'est un chien de garde pour les consommateurs du Québec. Et, pour nous, je
crois que cet amendement va ajouter plus de... juste de transparence pour ce
monde, et j'espère que ma collègue de Mercier va...
M. Kelley
: …pour nous,
on a répété plusieurs fois que la régie est très importante, c'est un chien de
garde pour les consommateurs du Québec. Et, pour nous, je crois que cet amendement
va ajouter plus de juste transparence pour ce monde, et j'espère que ma collègue
de Mercier va préparer un amendement pour ajouter l'élément sur l'avis, là,
tout public dans l'avenir. Je pense que c'est un autre élément qui est
important pour nous sur ce… notre côté ici.
Mais, pour moi, M. le Président, encore,
je veux juste être rassuré par le ministre sur les questions des… du gel et
tout ça. Alors, on arrive en 2021, puis on va laisser cinq ans avant qu'on
change le tarif encore, on a regardé ça. Mais, ici, on laisser un petit peu de
flexibilité en termes d'avoir l'information avant que le tarif est établi pour
l'année prochaine. Mais, je veux savoir pourquoi on ne fait pas ça, comme,
ajouter, peut-être, ou discuter les réalités. Peut-être c'est mieux, comme j'ai
dit hier, s'il y a quelque chose qui arrive, si c'est déflation ou inflation
majeures, de revient chaque année, pas juste nous, mais laisser plus de
pouvoirs à la Régie de l'énergie de garder et de rester le chien de garde pour
les consommateurs.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Écoutez, bon, je reviens sur l'amendement proposé. Je ne veux rien
qu'être certain que mon collègue de Jacques-Cartier, là, est sur l'amendement.
À plusieurs égards, il l'était. Quand ce dernier mentionne qu'enfin que le
ministre… en parlant de moi, là… reconnaissait… J'ai toujours reconnu les
qualités de la régie, là. La régie maintient ses responsabilités, et je réitère
que la régie, par rapport à ses responsabilités, fait son travail adéquatement.
Naturellement, le projet de loi n° 34 va modifier certains éléments, et je
suis certain qu'après ces modifications-là la régie va faire adéquatemnt ses
responsabilités qui auront été bonifiées par le projet de loi n° 34.
Maintenant, sur l'élément, en réalité,
plus de pouvoir à la régie, bien, écoutez, là, ici, il y a un amendement qui
est proposé qu'on discute ensemble qui ferait en sorte que la régie, le cas
échéant, si l'amendement et le sous-amendement étaient adoptés, pourra regarder
le taux applicable au tarif L, en faire une recommandation, le déposer 60 jours
avant pour une décision du gouvernement. On trouve ça bien. Alors, je suis
heureux de voir qu'on discute de ce sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Jacques-Cartier, est-ce que ça va?
M. Kelley
: …
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Je vais explorer davantage parce que je trouve nos discussions très
intéressantes. On est tous fatigués. En même temps, je trouve qu'on fait un
progrès important, et, peut-être, on commence à arriver en quelque part à une
compréhension mutuelle sur la pertinence d'un rôle clair et transparent et
visible de la régie, M. le Président. Et, en quelque part, on a reconnaissance
du fait qu'il y a évidemment… et je crois que ça soit partout dans l'annexe et
partout… une relation intégrale entre le taux L et le tarif général de
consommateur dans un premier temps, et il me semble qu'il faut… ça serait de
mise d'en parler davantage. Il y a l'interfinancement qui relie en quelque part
les deux tarifs. En même temps, il y a la signification de tout ce qu'ils font
ces quelques 160 consommateurs industriels. Alors, voilà toute la pertinence de
discuter. Comme on ne cache pas… le ministre est sur la même voie… notre
discussion, dès le début, de l'article 2, est en bonne connaissance de cause
une discussion qui reflète au moins deux préoccupations : Dans un premier
temps, et le ministre l'a bien exprimé, que nous avons intérêt, tout le monde,
à sauvegarder la compétitivité du taux L. Dans un deuxième temps, la capacité
de maintenir l'interfinancement de la bonne façon. Et, comme j'ai dit, dans un
troisième temps, tout ça est lié, évidemment, au…
M. Birnbaum : ...tout le monde
à sauvegarder la compétitivité du taux L, dans un deuxième temps, la
capacité de maintenir l'interfinancement de la bonne façon, et, comme je dis,
dans un troisième temps, tout ça est lié évidemment au tarif général. Bon,
alors, je trouve ça important de noter qu'on a l'air d'avoir, en quelque part,
une compréhension mutuelle là-dessus.
Je me permets, de bonne foi, de poursuivre
un tout petit peu la discussion sur l'avis. Si j'ai bien compris, on a cité la
loi sur la régie, et tout ça. Je n'ai pas entendu qu'il y a une contrainte, un article
déclaratif qui limite, dans ce genre de cas dont on discute, la capacité de la
régie de faire deux choses. Avec respect, la députée de Mercier, je trouve qu'il
y a deux choses qui vont de pair : on parle d'une imputabilité, on parle
de la capacité à la fois des consommateurs industriels, le citoyen, citoyenne
de comprendre le processus. L'exercice de cet avis, de ce processus, si je
peux, d'émettre un avis, que cet exercice soit, dans son plus grand sens,
démocratique, c'est-à-dire que les 160 consommateurs, les maints experts
dont on a parlé antérieurement et la semaine passée, que tout ce monde ait
l'opportunité de participer publiquement dans la confection d'un tel avis.
Alors, M. le Président, dans un premier
temps, j'aimerais savoir si le ministre, de façon prima facie, voit une
contrainte qui empêcherait la régie en émettant les avis qui sont prévus dans
cet article. Est-ce qu'il voit une contrainte à la possibilité, dans un premier
temps, que cet avis soit de l'ordre public, et, dans un deuxième temps, que les
discussions sur cet avis soient assujetties à des audiences... bon, qu'il soit
public dans le sens que les gens pourraient faire des représentations devant la
régie? Est-ce que le ministre, M. le Président, voit une contrainte automatique
à cette possibilité?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Pour ce qui est
des informations rendues publiques par rapport aux conclusions de l'avis et au
contenu de l'avis, nous sommes tout à fait là. Pour ce qui est du volet
audiences publiques qui pourraient ressembler à une cause tarifaire, à
l'article 5, c'est là qu'on traite de ces éléments-là, et qu'ils seront
traités.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Et je ne veux
pas aller trop loin, mais est-ce que, M. le Président, je peux comprendre?
Parce que j'insiste qu'on a le mot «avis» ici, on a le mot «avis» dans
l'article originel, on a le mot «avis» dans l'amendement à l'article 2 qui
va faire sujet éventuellement des discussions. On parle de l'avis.
Est-ce que je peux au moins, M. le
Président, inviter le ministre de dire qu'il n'écarte pas à l'instant la
possibilité que les telles discussions soient publiques et à la vue des
groupes, et que ces groupes individuels, ces 160 intervenants, Rio
Tinto... Est-ce qu'il écarte actuellement la possibilité que ces groupes-là
soient en mesure d'intervenir devant la régie lors de ces réflexions, ces
délibérations en préparation d'un avis, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
la notion d'avis, ici, qui est inscrite dans le cadre de l'article 2, dans
les amendements et sous-amendements, constitue, en fin de compte, ce que le
ministre requiert, une question en matière énergétique à la régie, et cette
notion sera analysée dans l'article 5 du projet de loi actuel. Il me fera
grandement plaisir d'avancer jusqu'à l'article 5 avec mes collègues, et,
quand nous y serons, nous en discuterons.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
• (17 h 50) •
M. Birnbaum : ...je me
permets, M. le Président, de poursuivre un petit peu parce que je me trouve
obligé de reprendre un principe de base en droit, c'est que les mots comportent
un sens ou le législateur ne les aurait pas mis là. Le mot «avis» apparaît dans
l'article originel de proposé, dans l'amendement qu'on va prochainement... ou
la semaine prochaine, à un moment donné, discuter, c'est dans le sous...
M. Birnbaum : ...le
législateur ne les aurait pas mis là. Le mot «avis» apparaît dans l'article
original de proposés dans l'amendement qu'on va prochainement ou la semaine
prochaine, à un moment donné, discuter. C'est dans le sous-amendement dont
on... qui est jugé recevable et à laquelle je fais référence actuellement. En
plus de tout ça, je veux que ça soit clair que ma question elle est assez générale.
Je n'essaie pas de... Je respecte la réponse en quelque part du ministre. Je
crois qu'il va admettre que je ne suis pas en train d'insister sur une
déclaration statutaire aujourd'hui. Je suis en train tout simplement, et je ne
veux pas mettre des mots dans la bouche du ministre, je suis toujours
seulement, je m'excuse, seulement en train de demander est-ce que, M. le
Président, le ministre écarte d'office la possibilité que la régie, lors de ses
éventuelles délibérations sur un avis, tel que décrit dans l'amendement, invite
les groupes à offrir leur expertise et leurs commentaires devant la régie.
Est-ce qu'il écarte maintenant à cette... Est-ce qu'il écarte cette
possibilité?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Je sais que mon collègue ne veut pas insister, mais c'est la même
question les trois fois. Et je réitère, comme on l'a fait avec les tarifs qui
sont à l'article 4. Ici, on parle d'un avis. Ces éléments-là, en réalité,
en termes de caractéristiques et de cheminement sont à l'intérieur de
l'article 5. Et quand on sera à l'article 5, on aura les discussions
appropriées. Nous, actuellement, on travaille sur un amendement et un
sous-amendement qui ferait en sorte que la régie donnerait un avis sur les
taux. Et les taux, ce n'est pas des tarifs, c'est des taux liés à l'inflation
pour le tarif L.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Birnbaum : Bon. M. le
Président, je veux juste noter ma déception et c'est avec une confiance suprême
que je propose que ma déception serait partagée à la fois par les plusieurs
experts qui auraient alimenté nos réflexions. Je nous rappelle de cet article
ainsi que chaque sous-amendement qui serait partagé, j'en suis sûr, par
plusieurs des 160 intervenants possibles, consommateurs de l'énergie
industrielle qui sont de grands employeurs, qui sont très pertinents dans leur
travail dans chacune de nos régions. Je suis sûr que je reflète aussi la
frustration des particuliers, des citoyennes et citoyens qui nous écoutent, qui
veulent comprendre que, quand le ministre compte entendre toujours que la régie
et toute sa pertinence est protégée et primordial dans ces discussions que tout
le monde qui nous écoute comprenne que le ministre écarte la pertinence de mes
questions quand on pense de l'apport de ce sous-amendement devant nous. Alors,
je dépose ma frustration et je vais être très intéressé d'entendre et de
participer dans nos discussions sur cette question précise une fois qu'on
arrive à l'article que le ministre juge pertinent là-dessus.
Bon, je veux m'assurer que les paroles du
ministre, quand il parle du rôle de la régie, vont être validées par sa lecture
d'autres éléments qui sont devant nous dans le sous-amendement. Dans un premier
temps, le ministre, lors de nos discussions sur le taux L, notait que son
facteur de 0,65 % a été basé sur la moyenne historique dans les derniers
six ans. Et je respecte son ouverture et on l'accueille, de se prévaloir
potentiellement de l'expertise de la régie pour que ce facteur soit validé en
quelque part. Mais là, ce facteur-là, M. le Président, comme je dis, a été
basé, le ministre l'a dit, sur la moyenne historique des derniers six ans. Et
c'est la régie qui aurait validé de taux-là. Donc, je veux...
M. Birnbaum : …ce facteur-là, M.
le Président, comme je dis, a été basé, le ministre l'a dit, sur la moyenne historique
des derniers six ans, et c'est la régie qui aurait validé ce taux-là.
Donc, je veux m'assurer que, nous, de
notre côté, appuyés par les autres formations de l'opposition dans notre sous-amendement,
j'aimerais demander au ministre si on est sur la bonne foi… la bonne voie, tout
en respectant et en essayant de confirmer le rôle de la régie. Est-ce qu'on est
sur la bonne foi quand on parle, dans notre amendement, du fait que les modifications
déterminées par le gouvernement le 1er avril 2020 et, par la suite, tous les
cinq ans, avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie soit remplacé, déterminé
par le gouvernement au 1er avril 2021 et tous les ans, par la suite? Est-ce que
je peux comprendre que l'ouverture qu'exprime le ministre, avec notre
reconnaissance, est aussi présente quand il s'agit de cette conditions-là que
nous proposons dans notre sous-amendement, c'est-à-dire l'implication
potentielle de la régie annuellement?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Bien, je suis heureux que mon collègue mentionne, c'est la première
fois qu'on parle du sous-amendement, j'avais hâte d'y arriver. Donc,
naturellement, nous autres, sur base annuelle, on trouve ça intéressant d'avoir
des discussions à cet effet-là, parce que, sur base annuelle, c'est un avis qui
serait émis 60 jours avant. Alors, on trouve l'amendement intéressant.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président, je vais constater que ça, c'est une réponse qui m'encourage beaucoup
plus que la précédente. Là, je veux… nous n'avons pas eu trop de discussions
encore sur le nouveau seuil qui fait sujet de notre sous-amendement ici, e,t je
crois qu'en quelque part c'est basé sur nos discussions antérieures. Et
évidemment il y a une chose qui est très claire, là, ensemble, on est en train
d'éviter la possibilité, et je crois qu'on va en convenir que ça aurait été un
problème, que la régie arriverait avec un avis le 30 mars. Et de façon
constructive, j'espère et j'ose croire, nous sommes en train de proposer que
cet avis soit donné, au moins, 60 jours avant la date, où le taux doit être
déterminé par le gouvernement, ce qu'on reconnaît que le taux est déterminé par
le gouvernement finalement.
J'aimerais savoir, M. le Président, si le
ministre réagit positivement à ce nombre de jours que nous avons identifiés
dans le sous-amendement devant nous.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Naturellement, le
sous-amendement est composé de plusieurs éléments, on peut le décortiquer, le
couper en fines tranches. 60 jours, c'est la proposition qui a été faite, on va
voir si, nous, on est prêts à vivre avec 60 jours. Mais, en termes techniques,
c'est faisable, on pense que l'utilité, en fin de compte, du délai, ce n'est
pas seulement pour en faire l'analyse, on veut que l'analyse soit probante par
rapport à la recommandation puis, le cas échéant, de venir dire : Bien
oui, on est d'accord avec la recommandation où, ah! nous, on va aller ailleurs,
donc ça prend un délai. Il y a un délai également opérationnel au Québec, mais
ça, ce n'est pas un enjeu, parce que, déjà, la régie, dans ses causes
tarifaires actuellement, des fois, arrive à des délais beaucoup plus courts que
60 jours. Il y a l'utilité aussi pour l'information auprès de la clientèle
qu'on trouvait pertinente. Donc, vous proposez 60 jours, c'est votre
prérogative.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Là, je veux, M.
le Président, je veux voir s'il y a d'autres facteurs que le ministre
identifierait, qui risquent de faire partie de l'analyse sur un délai
acceptable. Il a dit qu'il y a des facteurs administratifs, je peux comprendre,
il y a l'analyse, mais il tenait à noter que ce n'est pas seulement ces deux.
Il a mentionné, fait allusion à un troisième… facteur qui, j'imagine, bon, des
facteurs logistiques, et tout ça. Est-ce qu'on peut comprendre, M. le
Président, dans l'analyse, bon, qui va se faire de notre sous-amendement, y
a-t-il d'autres éléments qui risquent de tomber en ligne de compte dans la
discussion de ce sous-amendement-là?
Le Président (M. Lemay) :
Donc, M. le député, vous avez peut-être une réponse plus tard parce que… puisque,
compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au vendredi 8
novembre, où elle entreprendra un autre mandat.
(Fin de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
M. Birnbaum : ...d'autres
éléments qui risquent de tomber en ligne de compte dans la discussion de ce sous-amendement?
Le Président (M. Lemay) :
Donc, M. le député, vous aurez peut-être une réponse plus tard, puisque, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au vendredi 8 novembre, où
elle entreprendra un autre mandat.
(Fin de la séance à 18 heures)