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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et M. André Fortin, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Le jeudi 9 juin 2022, 12 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-neuf minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour. Bonjour à tous ceux qui sont ici. Je suis accompagnée d'André Fortin. On sort de la période de questions. Et le message que j'aurais à tous les Québécois, c'est de dire qu'on a eu aujourd'hui droit à ce à quoi on va avoir droit pendant la campagne électorale. Un premier ministre qui refuse de débattre, un premier ministre qui refuse de répondre aux questions, un premier ministre qui reste dans sa tour d'ivoire alors qu'il y a des solutions concrètes qu'on peut amener pour les gérer, les crises actuelles, et qu'il refuse aussi de parler de son bilan.

Puis, s'il refuse de parler de son bilan, c'est que son bilan, c'est zéro. C'est zéro en matière de lutte aux changements climatiques. C'est zéro en matière de santé pour la population. C'est zéro également d'un point de vue de la gestion de la pénurie de main-d'œuvre. C'est ça, ce à quoi on a eu droit. Puis j'ai été extrêmement, extrêmement surprise de voir à quel point il pouvait faire diversion dans la période de questions aujourd'hui puis il ne répondait pas aux questions fondamentales qu'on lui a posé.

M. Robillard (Alexandre) : M. Legault, il a souligné que vous étiez de retour après une certaine absence. Est-ce que c'est une erreur de votre part de ne pas être au Parlement en cette fin de session?

Mme Anglade : Bien, je suis au Parlement aujourd'hui. Je vais faire du terrain également, on est en période électorale. Mais le message que je lance aujourd'hui, c'est de dire à quel point j'invite les Québécois à suivre comment François Legault tente de nous diviser, comment... Ce qu'il fait, présentement, c'est nous diviser pour mieux régner et ne pas répondre aux questions, et pire que ça, je vous dirais, changer les chiffres, changer les données, les interpréter, dire des choses qui sont littéralement fausses.

M. Lachance (Nicolas) : Avez-vous essayé de faire du rattrapage en posant toutes les questions aujourd'hui, alors que vous auriez pu les poser, ces questions-là, dans les dernières semaines, lorsque vous étiez absente?

Mme Anglade : Ce qu'on voulait faire aujourd'hui, c'est de vraiment démontrer l'alternative qu'il y a à François Legault. C'est de démontrer que, quand on commence à poser des questions puis qu'on va plus loin, il n'est pas capable de répondre. C'est de démontrer... Comme hier, quand j'ai posé la question en santé, il n'a pas été capable de se lever deux fois pour répondre parce qu'il ne connaissait pas la réponse. C'est ça qu'on a démontré.

M. Robillard (Alexandre) : M. Tanguay a souligné les divisions fédéralistes-souverainistes, là, au cours des derniers jours, à cause de l'arrivée de M. Drainville. Or, M. Tanguay a lui-même été souverainiste, là. Il a voté oui en 1995. Donc, est-ce que c'est possible pour vous de concevoir que M. Drainville, tout comme M. Tanguay, a pu évoluer dans sa pensée?

Mme Anglade : On va remettre les pendules à l'heure, O.K.? On va vraiment remettre les pendules à l'heure. Là, on parle de 1995, là. Ça fait combien d'années, 1995? Il y a des personnes, dans mon caucus, qui ont voté oui en 1995, qui sont dans mon caucus. M. Drainville, pas plus tard qu'il y a neuf mois, disait qu'il ne fallait surtout pas abdiquer cette notion de souveraineté puis la notion de la séparation du Québec, là. Ce n'était pas il y a 25 ans, là, ce n'était pas il y a 27 ans. On va remettre un peu les pendules à l'heure.

Mme Côté (Claudie) : Donc, ça prend combien de temps pour changer d'idée?

Journaliste : Oui, c'est une bonne question.

Mme Anglade : Ah! bien, ça, c'est une question que vous devriez poser à M. Drainville.

Mme Côté (Claudie) : Non, mais vous dites : Neuf mois, c'est trop court puis que 1995 c'est vraiment long.

Mme Anglade : Je pense que les gens, en fait... Et je pense qu'il y a tout un livre qui a été écrit par Christine St-Pierre, où elle parle de toute son évolution par rapport à cette question-là. Mais fondamentalement, là, on ne va pas nous faire croire qu'il y a des changements qui se font à l'intérieur de quelques mois.

Mme Prince (Véronique) : Mais, en même temps, Mme Anglade, c'est parce que des transfuges, il y en a dans tous les partis. Vous en êtes une vous-même, en tout respect, là.

Mme Anglade : Bien là, je vais vous expliquer... j'ai clairement expliqué tout le changement. En fait, c'est bon que vous me posiez cette question-là aujourd'hui, je suis très contente de l'avoir. Parce que les raisons qui m'ont poussée à quitter en 2012 sont exactement ce qu'on voit aujourd'hui. C'est exactement ce qu'on voit. Quand le premier ministre, là, il décide d'aller faire de la réunification familiale une menace à la nation québécoise, c'est exactement pour ces raisons-là que j'ai quitté. Quand je vois qu'il essaie de nous diviser sur des enjeux plutôt que de nous rassembler, c'est exactement pour cette raison-là que j'ai quitté. Quand je vois les propos qu'il tient par rapport aux gens qui parlent une certaine langue à la maison, puis comme si c'était une menace à la nation québécoise... La politique de repli qu'il fait, c'est tout sauf l'avenir du Québec, tout sauf ça.

Alors, je pense qu'on a... Les gens ont le droit d'exprimer cette décision-là puis de dire : Ça ne fait plus partie de mes... ça ne fait pas partie de mes valeurs, ça ne m'a jamais habitée et ce n'était pas la raison pour laquelle... Donc, je pense que c'était très clair.

Mme Prince (Véronique) : Donc, est-ce que vous comprenez qu'il y a des gens qui font des cheminements et changent d'idée, dans le fond?

Mme Anglade : Moi, je crois que, fondamentalement, quand tu as quelqu'un qui se lève puis qui dit qu'il ne fera plus jamais, jamais de campagne sans prononcer le mot «référendum», il y a quand même une marge. André, je sais que tu voulais faire un commentaire.

M. Fortin :La grande différence, c'est que M. Drainville n'avoue pas un cheminement. Il dit : J'ai toujours été nationaliste, et il est incapable de dire qu'il n'est pas souverainiste. Si M. Drainville s'était présenté devant vous en disant : Je ne suis plus souverainiste, j'aurais compris un cheminement. Il est incapable de dire ça. J'en conclus qu'il est encore souverainiste, mais qu'il met son opportunité au-delà de ses convictions.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Si ce débat-là sur la souveraineté ne colle pas cet été, est-ce que vous allez commencer à paniquer par rapport à vos résultats électoraux qui s'en viennent?

Mme Anglade : Moi, là, la chose qui me préoccupe le plus, là, aujourd'hui, là, au plus profond de moi-même, c'est la division qu'on est en train de créer au sein des Québécois. Et cette division-là, là, le seul épouvantail, là, qui est agité, c'est par François Legault sur cette question-là. C'est la division qu'on a voulu créer entre les anglophones et les francophones. C'est la division qu'on a voulu créer entre les immigrants et les non-immigrants. C'est la division qu'on a voulu créer quand on dit : Moi, ce qui me préoccupe, là, c'est les gens qui font plus que 56 000 $, alors que les autres, ça ne compte pas. C'est la division qu'on a voulu créer au sein même de notre tissu économique quand on nie le problème principal, qui est celui de la pénurie de main-d'oeuvre, comme si... on le balaie du revers de la main, puis on tient des propos qui sont complètement déconnectés de la réalité. Ça, ça me préoccupe.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais Mme Anglade, ce sont des clous sur lesquels vous avez frappé pendant des semaines, là, la pénurie de main-d'oeuvre, la crise du logement. Bon. Comment vous expliquez qu'il soit encore aussi populaire et vous, que vous ne l'êtes pas... selon les sondages?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'il va falloir... C'est pour ça qu'on a des campagnes électorales. C'est pour ça aussi qu'on a des campagnes pour aller débattre des idées qu'on présente. C'est pour ça qu'on a l'opportunité d'aller échanger avec la population. Mais je pense que, de plus en plus, la population se rend compte aussi de la division qu'il est en train de créer, parce que ça a été pas mal plus manifeste étant donné qu'on est sortis des deux dernières années de COVID.

M. Lachance (Nicolas) : Des fédéralistes comme M. Fitzgibbon… par exemple, affirmer haut et fort au caucus de la CAQ qu'il est fédéraliste, qu'est-ce que vous... tu sais, en réalité, c'est que les fédéralistes, ils ont quitté également le navire libéral, là. Il n'y a pas que les souverainistes qui quittent le navire du PQ, il y a les fédéralistes qui quittent le navire des libéraux ici, là, pour aller à la CAQ.

Mme Anglade : Moi, ce que je remarque, ce sont les gestes qui ont été posés. Ce que je remarque, c'est que François Legault a décidé d'aller partir une bataille avec le fédéral sur la question de l'immigration en diabolisant, en faisant en sorte qu'on allait... on devrait avoir peur de la question de la réunification de la famille, alors qu'il ne connaît rien dans les chiffres, hein, il ne connaît pas… il ne connaît rien dans les chiffres d'immigration, il se trompe tout le temps de toute façon.

Alors, moi, c'est ça que je constate. Je constate que la manière de se gouverner de François Legault, c'est de mettre les gens en opposition. Ça, c'est l'approche caquiste. Ce n'est pas l'approche libérale. Ça, c'est aussi une approche qui est séparatiste, une gouvernance qui est souverainiste, qui est séparatiste. Ça, c'est l'approche que François Legault a décidée de…

M. Robillard (Alexandre) : Mais, justement, vous n'êtes pas en train de créer une division souverainiste-fédéraliste, vous-mêmes, c'est ce que vos adversaires pourraient vous dire?

Mme Anglade : Bien, nous, on ne crée pas cette division-là. La seule personne qui a créé la division, la seule personne qui a créé de la division, c'est François Legault. Ça fait depuis des mois qu'on parle de la nécessité de rassembler.

M. Robillard (Alexandre) : Mais vous tapez sur la division souverainiste-fédéraliste quand même. Ça, c'est votre contribution aux divisions?

Mme Anglade : C'est lui qui a amené... c'est lui qui est allé chercher des personnes qui ne sont pas capables de dire si elles sont souverainistes ou pas. C'est lui qui est allé chercher ces personnes-là, ce n'est pas nous.

M. Lachance (Nicolas) : Oui, mais il y a des gens à l'intérieur de votre caucus qui plaide que c'est un agenda caché de la CAQ, là, la souveraineté. C'est…

Mme Anglade : Mais c'est lui qui est allé chercher des personnes qui disent si elles le sont, souverainistes ou pas, qui refusent de reconnaître ça, ce n'est pas nous.

Mme Lévesque (Fanny) : J'aimerais vous entendre sur l'aide médicale à mourir, est-ce que le projet de loi n° 38 fait consensus au sein de votre caucus?

Mme Anglade : Bien, sur l'aide médicale à mourir, il y a encore énormément de questions qui restent à être répondues. Puis, pas juste ça, c'est que ce n'est pas quelque chose qu'on peut faire sur un coin de table, ce n'est pas quelque chose qu'on peut faire à la va-vite, puis essayer de rentrer plein d'affaires là-dedans. Je veux dire, moi, je suis... tu sais, moi puis plusieurs personnes au sein de notre caucus, on est en faveur de l'aide médicale à mourir, là, d'un point de vue des principes, d'un point de vue de la morale. Il reste qu'il y a des questions sérieuses auxquelles on n'a pas de réponse présentement.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais avez-vous l'impression que, justement, là, on tourne les coins ronds? Parce que les autres parlementaires disent que ce n'est pas le cas. On prend quand même le temps d'étudier article par article. Est-ce que M. Birnbaum a l'impression de ne pas avoir le temps de travailler comme il faut?

M. Fortin :Bien, tout le monde est en train de faire le travail comme il se doit, mais c'est vrai qu'on est pressés dans le temps, là. Puis, quand j'entendais Mme Hivon, ce matin, dire, justement, que la fenêtre se referme, bien, il reste beaucoup de travail en un temps extrêmement court. Donc, c'est vrai, c'est vrai que ça va être difficile de faire ce travail-là dans les prochaines heures, sans que.... en s'assurant que ce travail-là soit fait de la meilleure façon possible puis qu'on ait le meilleur projet de loi possible à la fin de la journée.

Alors, ça devient de plus en plus difficile de s'assurer que ce projet de loi là répond à toutes les hautes exigences qu'on devrait avoir sur une question comme l'aide médicale à mourir.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur le consensus, vous n'avez pas répondu. Est-ce que le projet de loi fait consensus au sein de votre caucus?

M. Fortin :C'est une question pour laquelle il y a un vote libre, alors il n'y a pas de consensus à avoir ou pas là, au sein de la formation politique.

Mme Prince (Véronique) : J'avais une question sur l'immigration. En fait, j'ai un collègue qui a sorti un article aujourd'hui comme quoi le seuil de 50 000, il n'y a pas d'étude actuellement pour l'appuyer. En fait, on se demande comment on est parvenus à établir ce chiffre-là au gouvernement. Vous, vous avez établi le chiffre de 70 000. Premièrement, comment vous êtes parvenus à ce chiffre-là? Puis qu'est-ce qui explique que, finalement, le gouvernement n'a pas d'étude à l'appui pour le sien?

Mme Anglade : Bien, le gouvernement n'a jamais d'étude à l'appui de plein de ses projets, là. On va s'entendre là-dessus, là, c'est un gouvernement qui ne consulte pas les experts, qui ne veut pas entendre la voix de ceux qui ont une opinion différente de la leur, hein? C'est ou bien tu penses de la manière de François Legault ou bien il ne considère pas ce que tu as à dire. Ça, c'est la première des choses. Donc, le 50 000, il y répondra.

Le 70 000, en revanche, cette année, cette année, en 2022, au Québec, le chiffre, c'est 70 000. Ça veut donc dire qu'on est capables, collectivement, d'accueillir 70 000 personnes cette année. Or, ce qu'on s'est dit, c'est : Basons-nous sur ce qu'on est capables de faire cette année et, pour les années subséquentes, on va travailler avec chacune des régions du Québec pour déterminer non seulement le seuil, mais également la capacité d'accueil. Parce que la capacité d'accueil, elle dépend, bien, évidemment, du logement, elle dépend de plein de choses, les écoles, etc., mais c'est région par région que tu es capable de le savoir.

Donc, nous, ce qu'on dit, c'est : Allons travailler avec nos régions plutôt que de dire : On n'est pas capables puis on le fixe à 50 000. Ça n'a... c'est basé sur...

Mme Prince (Véronique) : C'est arbitraire?

Mme Anglade : C'est complètement arbitraire. Non seulement c'est arbitraire, mais ça fait fi de ce qui se passe présentement sur le terrain. Quand on est rendus à avoir, là, des camps de jour qui, justement, ne vont pas fonctionner, alors que tu as des enfants qui sont handicapés, qui ont besoin d'aller... c'est là qu'on est rendus, là, il y a des parents, là, cet été, là, vous avez... Il y en a, des parents ici là. Vous savez ça veut dire quoi, un camp de jour pour vos enfants pendant l'été puis essayer de se ressourcer. Imaginez avoir un enfant handicapé qui ne sera pas capable d'y aller. Moi, ça vient me chercher, cette affaire-là, là... On est rendus à ne pas pouvoir donner de camp, on est rendus à ne pas pouvoir donner de cours de natation à nos enfants. C'est ça qu'on est rendus à faire.

Puis on ne peut pas améliorer la productivité... Et je peux vous parler de la productivité, là, pendant les cinq prochaines heures si vous voulez. J'adore ça, hein? L'économie, j'ai étudié là-dedans, j'adore ça, je peux vous en parler pendant des heures, mais ce n'est pas de ça dont il s'agit, on n'a pas de monde, et chaque jour qui passe, et on ne le reconnaît pas, puis ça fait quatre ans. Bien, les conséquences, là, on les vit au quotidien, les parents les vivent au quotidien. C'est inacceptable.

M. Robillard (Alexandre) : Mme Anglade, est-ce que ça vous inquiète de voir que Mme LeBel a effacé des textos au sujet de ses relations, là, avec son homologue fédéral?

Mme Anglade : Surtout que c'était le coeur des échanges, c'est ce que je comprends. Bien oui, oui, c'est inquiétant, puis je pense que c'est des informations qui devraient être rendues disponibles, si c'est la manière dont ils ont choisi de communiquer alors qu'il n'y a pas de documents... autres documents sur lesquels se fier.

M. Robillard (Alexandre) : Et comment vous réagissez à la disparition de ces textos-là?

Mme Anglade : Bien, c'est une question qu'il faut poser et qui a été posée aujourd'hui à Mme LeBel. : Pourquoi ils n'existent pas, ces textos-là?

Mme Prince (Véronique) : Donc, vous les gardiez, vous, quand vous étiez ministre?

Mme Anglade : Bien, moi, je vais vous dire, comme ministre, je ne me souviens pas avoir énormément... En général, là, si tu veux avoir des documents crédibles et écrits, tu envoies des lettres. Nous, c'est ce qu'on faisait. Mais bien sûr qu'il y a des appels, il peut y avoir des textos. Mais, dans le fondamental, là, c'était écrit les discussions qu'il y avait.

M. Robillard (Alexandre) : ...juste, peut-être, compléter là-dessus, là. C'est quoi, le bilan que vous faites de la CAQ sur le plan de leurs demandes au fédéral, là?

Mme Anglade : Officielles?

M. Robillard (Alexandre) : Leurs 21 demandes, là, dont il était question ce matin, là. Quel bilan vous dressez, vous? Est-ce que vous auriez fait mieux? Est-ce que...

Mme Anglade : Est-ce qu'on aurait fait mieux? Ah! je suis certaine qu'on aurait fait avancer les choses de manière différente et avec un meilleur bilan. Pourquoi? Parce qu'on ne se serait pas mis nécessairement à dos le gouvernement fédéral. Quand le premier ministre du Québec décide, par exemple, de dire de manière très paternaliste aux Québécois pour qui voter puis ce qui est bon pour des intérêts qui sont purement partisans, ça ne dessert personne, ni vous, ni moi, ni les Québécois.

M. Robillard (Alexandre) : Vous, ça aurait été quoi, vos demandes, par exemple, au gouvernement fédéral pendant un mandat?

Mme Anglade : Bien, justement, ça va être bon, parce qu'on va pouvoir... on lance notre plateforme cette semaine. Mais, par exemple, une loi sur le respect des compétences des provinces, qui n'est pas... que ce soit enchâssé dans une loi au fédéral pour que les compétences des provinces soient respectées. Ça, c'est un exemple concret en termes de demandes qu'on a par rapport au fédéral.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Pourquoi est-ce que vous tenez à ce point à prêter serment à la reine d'Angleterre?

Mme Anglade : Ah non! moi, je n'y tiens pas. Je n'y tiens pas à ce point, à prêter serment à la reine d'Angleterre, pas du tout, même. Je pense que ce n'est même pas une question qui... D'ailleurs, je me demande pourquoi là, là, on est rendus à discuter de ça, quand je regarde les Mères au front qui sont venues, quand je regarde les gens de Ma place au travail qui sont venus, là, moi, je n'y tiens pas particulièrement. Par contre... Je ne comprends même pas qu'on soit en train de discuter de ça aujourd'hui, pour vous dire franchement. Je pense qu'André...

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais vous avez des collègues qui veulent visiblement en discuter. Pourquoi est-ce que vous bloquez le projet de loi?

M. Fortin :Bien, d'abord, sur les collègues qui veulent en discuter, moi, je suis surpris que Québec solidaire en fasse sa grande priorité de fin de session, là, quand il y a des enjeux qui sont, de toute évidence, importants dans le quotidien la vie des Québécois. Que Québec solidaire dise : C'est le sujet qu'on veut prioriser, c'est particulièrement surprenant. Sur le fond de la question, il y a un enjeu de constitutionnalité autour de ce projet de loi là. Ce n'est pas aussi simple que Québec solidaire le laisse entendre. Et ça, ce n'est pas moi qui le dis. Simon Jolin-Barrette le disait aussi, il y a quelques années, en votant contre une motion qui allait dans ce sens-là.

Alors, il y a des enjeux qui sont beaucoup plus grands que le projet de loi comme tel, qui est, somme toute, très sommaire, là, de la part de Québec solidaire.

M. Authier (Philip) : I have the impression that in question period that you two adversaries, Mr. Legault and yourself, were like kind of sizing each other up there, testing some lines. Is that kind of, like, what we're going to see in the election campaign, from what you're saying… And how do you assess his performance?

Mme Anglade : He doesn't answer any of the questions. He brings up numbers that don't make any sense. He lies about a number of issues, like, he comes up with numbers, this information is wrong, is false, and he doesn't address the critical questions that we have for the population of Québec.

So, the whole point of the exercise today was really to show the difference. You have a Premier that's dividing Quebeckers, that doesn't want to answer questions and doesn't want to talk about his own results. We, on the other side, we want to unite Quebeckers and we want to make sure that we focus on the issues that people are facing today.

M. Authier (Philip) : But, with so many opposition parties... this may be a question for Saturday, by the way, but...

Mme Anglade : ...the scoop.

M. Authier (Philip) : I'll be there anyway. But, with so many opposition parties, with the votes, with… opposition to the Government is so splintered. How do you get the attention of the voters? How does each party get the attention of the voters? Because it's like everybody seems to be carving up a little piece of the pie to try and win the election, but it seems quite difficult.

Mme Anglade : It's a very good question to raise, Phil, and that's why, over the weekend, we'll be launching our platform. Like one of the things that we want to tell people is the Liberal Party is a great tent and we want to unite all Quebeckers. But you know what? To do so, you also need to introduce what you're going to be presenting to the Quebeckers, and that's why we're going to be launching the whole platform, and we're going to be the first party doing this in June, because we want to make sure that people know about what we're going to be proposing. I think people know what we stand for, but I think they're going to see exactly what's going to be part of the platform, in September.

M. Authier (Philip) : …strategy, they always put out the platform before the others?

Mme Anglade : It's our strategy, it's the strategy of the Liberal Party of Québec, given the fact that there are five parties, given the fact that there's all kinds of wrong information that is being circulated, given the fact that the Premier refuses to answer questions. This is probably the best way to approach the next campaign.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 17)

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