L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Méganne Perry Mélançon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’habitation, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Méganne Perry Mélançon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’habitation, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Le mercredi 8 juin 2022, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trois minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Mme Méganne Perry Mélançon, notre porte-parole en matière d'habitation sera suivie du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon.

Mme Perry Mélançon : J'aurais envie de dire peut-être porte-parole en matière d'économie, ce matin, parce que je vais vous parler, en fait, de ce qu'on a appris encore sur le cas de Pierre Fitzgibbon, qui a toujours fait beaucoup jaser pour la question du respect du code d'éthique. Et on apprend encore une fois que M. Fitzgibbon a eu des contacts très étroits avec un représentant de Polycor… bon, ex-représentant, mais tout de même. La Commissaire à l'éthique lui avait dit… lui avait mis en garde de faire très attention à ses amis, justement, dans le monde des affaires parce qu'il est en politique maintenant puis qu'il y a un code d'éthique à respecter. Et Pierre Fitzgibbon s'est montré encore très irrité, ne prend pas vraiment la critique.

Mais c'est des questions légitimes qui sont posées à M. Fitzgibbon puis il va falloir qu'il apprenne à vivre avec puis, même, qu'il fasse un choix éventuellement. Parce que, là, là, il est devant ce choix-là : ou bien il continue de faire de la business… des affaires avec ses amis ou bien il fait de la vraie politique puis il respecte le cadre de ses fonctions. Alors, ce n'est pas à l'Assemblée nationale ou à la commissaire, là, à changer son code d'éthique en cours de route pour quelqu'un qui se montrerait défavorable. Il faut… puis je pense qu'il n'est pas le seul, il n'est pas le premier à faire des affaires, en politique, mais monsieur Fitzgibbon, clairement, encore… c'est un manque d'honnêteté, un manque d'intégrité.

Puis la commissaire l'a invité à la prudence, il a même été retiré de son Conseil des ministres. Puis là, une fois réintégré, il refait la même chose, alors qu'est-ce qu'il n'a pas compris? Je pense que, là, il y a des questions à se poser puis la Commissaire à l'éthique devrait faire toute la lumière là-dessus encore une fois. Alors, je cède la parole à mon chef Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci beaucoup, Méganne. Bonjour, tout le monde. On a encore un rappel, ce matin, de la difficulté de la gouvernance par décrets en termes de reddition de comptes et des risques réels, lorsqu'on parle de 6 milliards de dollars en contrats de gré à gré. On sait déjà que bon nombre de contrats avaient été donnés à des compagnies bidon et que le gouvernement a refusé notre invitation de poursuivre les compagnies coquille… bidon à l'étranger. Il n'y a pas eu de suivi, quand c'était le temps, sur ces questions-là, vous vous en souviendrez. Mais également, on sait que la Vérificatrice générale est venue dire, grosso modo, il y a 1 milliard, là, qui s'est gaspillé parce que les contrats n'ont pas été gérés correctement.

Donc, devant 6 milliards de contrats de gré à gré, la demande du Parti québécois, elle est simple, elle est très claire, il faut passer au peigne fin chacun de ces contrats-là, évaluer la valeur, le retour sur l'argent dépensé pour chacun des contrats. Et, s'il y a des compagnies bidon qui ont profité des largesses du gouvernement, on réitère que ça prend des poursuites. Ça fait presque deux ans qu'on dit ça, qu'il faut récupérer ces sommes-là lorsqu'elles ont été mal versées, et ce n'est pas normal que le gouvernement ne soit pas plus proactif sur une question aussi fondamentale, compte tenu du montant en jeu, 6 milliards de dollars donnés de gré à gré.

La Modératrice : On va prendre les questions.

M. Laforest (Alain) : On ne vous a pas entendu, M. Paul St-Pierre Plamondon… D'abord, là, juste pour éclaircir la chose, avez-vous été invité à parler au 100e anniversaire de René Lévesque?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, je n'ai pas été invité à parler.

M. Laforest (Alain) : Comment vous vous sentez par rapport à ça?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je constate qu'on a un 100e anniversaire de René Lévesque dans le cadre duquel, à date, il y a eu plusieurs déclarations qui, à mon avis, ne sont pas conformes à l'oeuvre, la pensée de René Lévesque et je m'interroge sur la place que le Parti québécois et l'indépendance du Québec occupera dans ces célébrations. Parce que je vois difficilement comment on peut célébrer René Lévesque tout en écartant le Parti québécois et en écartant le fait qu'il a consacré sa vie à l'indépendance du Québec et à dire aux gens : C'est normal de vous consulter puis vous êtes capables de monter un pays. Donc, c'est toutes des questions qui se posent, en effet, en ce moment.

M. Laforest (Alain) : L'organisateur de cet événement-là, c'est quand même un ancien chef du Parti québécois, là, ça vous dit quoi? C'est Lucien Bouchard qui est le porte-étendard du 100e anniversaire et qui ne vous invite pas ou qui ne dit pas à son organisation : Il faudrait peut-être inviter le chef du PQ. Est-ce qu'on est en train de vous écarter? Est-ce qu'on est en train d'écarter… ce qu'il disait, le véhicule, même s'il tente aujourd'hui de dire que ce n'est pas le cas?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est l'indépendance... c'est le Parti québécois qui semble être écarté de ces festivités-là, ce qui est complètement incompatible avec la vie, l'oeuvre de René Lévesque. Et moi, je ne peux que le constater, et on le voit, avec des candidatures comme celle de Bernard Drainville. C'est également dans l'air du temps, de vouloir enterrer le mot en «s». On n'est plus capable de dire «souveraineté», l'actualité, pourtant, nous rappelle constamment la nécessité, voire l'urgence de faire du Québec un pays. Mais même pour le 100e de René Lévesque, on semble avoir de la difficulté à dire le mot «indépendance», et ça, c'est un phénomène social… c'est un phénomène de société qui m'inquiète. Mais c'est là que le Parti québécois se tient debout de manière très différente, où est-ce que, nous, on assume notre idée puis on en est fiers, on ne cache pas qu'on est indépendantistes, on ne cache pas notre projet de société.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que vous demandez à pouvoir prendre la parole? Est-ce que c'est... qu'est-ce que c'est, votre demande à la Fondation René-Lévesque, là, sur cet événement-là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je leur laisse gérer l'événement. Mon constat, c'est que, pour un événement qui se voulait non partisan, il s'est dit beaucoup de choses extrêmement partisanes et décevantes sans que les organisateurs ne commentent, ne réagissent. Mais je vais quand même avoir une certaine réserve, parce que je me dis, au final, c'est René Lévesque qu'on doit célébrer. Moi, tout ce que je demande, c'est qu'on célèbre sa pensée et sa mémoire de manière cohérente et juste.

M. Robillard (Alexandre) : Mais le fait que vous ne puissiez pas prendre la parole, pour vous, est-ce que c'est, comment dire, donc… c'est taxant?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est surprenant.

M. Gagnon (Marc-André) : Toute cette chicane-là, est-ce que ce n'est pas un peu inopportun? Je parle du moment où cela survient, notamment, avec Bernard Drainville hier qui fait un retour en politique avec la CAQ. Je veux dire, ça ne fait pas bien paraître le Parti québécois non plus, là, cette chicane avec Lucien Bouchard, la soeur de... Mme Lévesque, non?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Au contraire, ce n'est pas une mauvaise chose pour le Parti québécois et l'indépendance du Québec. Parce que, d'un côté il y a les gens qui disent : Résignez-vous, ça n'aura jamais lieu, puis il y a les gens qui se présentent en politique en disant : Je ne suis même pas capable de vous dire que je suis indépendantiste, c'était ça, le prix pour le comté puis le ministère qu'on me réserve, je n'ai pas le droit de vous le dire, que je suis indépendantiste, je vais même jusqu'à répéter ce que le Parti libéral du Québec répète depuis des années, à savoir que c'est une vieille question, c'est dépassé, ce n'est plus dans l'actualité. Donc, pour le Parti québécois, l'indépendance, l'intérêt, l'opportunité… c'est que, nous, on ne se cache pas, on dit la vérité, on donne l'heure juste et on n'a pas honte d'être indépendantistes pendant que d'autres...

M. Laforest (Alain) : …Drainville, c'est un pleutre, c'est ça que vous êtes en train de dire, là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il y a des gens qui, en politique, peuvent choisir de ne pas être fiers de leurs convictions, de ne pas être fiers de leurs idées. Moi, je ne suis pas comme ça, puis les gens qui se présentent au Parti québécois, on n'est pas comme ça : on est très fiers de l'idée d'indépendance du Québec, on est fiers de l'héritage de René Lévesque puis c'est ça qu'on va porter en toute honnêteté, en toute franchise lors des prochaines élections.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Drainville ne nie pas son passé, ce qu'il dit, c'est que le débat entre souverainistes et fédéralistes, et je le cite, «est passé date». Vous avez réagi comment en entendant ça?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est le discours du Parti libéral du Québec. La vérité, c'est que, dans l'actualité, l'indépendance revient constamment. Pas plus tard que la semaine dernière, le premier ministre a dit que c'est une question de survie de la nation québécoise, d'obtenir des pouvoirs d'Ottawa, et ne les obtient pas, obtient un refus dans les 48 heures. Donc, l'actualité parle d'elle-même. Mais il y a des choix que chacun doit faire dans la vie puis certains ne sont pas fiers… ne sont pas honnêtes avec la population quant à leurs réelles convictions.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que, tout ça, ça rend service au Parti libéral?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pourquoi?

M. Gagnon (Marc-André) : Bien, eux, probablement qu'ils ne souhaitent que ça, là, que de relancer ce vieux débat là, justement, là, tu sais, comme certains disent, là, pour diviser. Puis ça leur a servi par le passé, vous le savez, de brandir l'épouvantail référendaire puis...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je ne sais pas à quel point ça aide le Parti libéral, mais je ne pense pas que ça aide la CAQ, de manquer à ce point de transparence et d'honnêteté vis-à-vis l'électorat. Puis c'est là que...

M. Gagnon (Marc-André) : Mais vous pensez que ça…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est là que le Parti québécois, oui, va se distinguer, parce que les candidatures que, nous, on met de l'avant sont honnêtes avec la population sur leurs convictions puis sont là pour que l'indépendance se réalise. Donc, notre message aux indépendantistes, il est simple : Si vous croyez à ce projet-là puis si vous êtes fiers de ce projet-là, bien, allez avec ceux qui le portent fièrement, pas ceux qui semblent mal à l'aise de même mentionner l'existence de cette possibilité-là.

M. Robillard (Alexandre) : Non, mais, Mme Perry Mélançon, est-ce qu'on peut savoir qu'est-ce que vous demandez à la Commissaire à l'éthique, là? Est-ce que vous souhaitez qu'elle enquête sur la transaction de Polycor? Vous avez dit : Elle doit s'en occuper, mais je veux dire, concrètement, là, allez-vous posez un geste ou...

Mme Perry Mélançon : Bien, le geste, je le pose justement. Je suis assez claire sur le fait que la Commissaire à l'éthique devrait encore une fois se pencher sur le cas du ministre de l'Économie et de ses liens étroits avec des représentants d'entreprises qui, ensuite, ont eu des sommes très, très importantes pour des projets du gouvernement du Québec. Et encore, justement, monsieur Fitzgibbon, oui, va encore souper avec ses amis alors qu'elle l'a mis en garde, clairement, de se tenir loin de lui, particulièrement dans ce cas-ci. Alors, pour moi, il faut...

M. Robillard (Alexandre) : …il ya une apparence de conflit d'intérêts?

Mme Perry Mélançon : Demeure. Pour moi, il faut aller au fond des choses et voir, ça a été quoi, l'implication de M. Fitzgibbon et de cet homme-là en particulier.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous allez lui écrire pour lui demander formellement d'enquêter ou c'est simplement une déclaration publique?

Mme Perry Mélançon : Une déclaration pour le moment, mais on se penchera là-dessus. Effectivement, je serais prête à...

M. Laforest (Alain) : Mais vous n'avez pas l'intention de porter une plainte écrite, là, vous faites une déclaration puis vous laissez ça là. La Commissaire à l'éthique, ça lui prend un papier…

Journaliste : Ça lui prend une lettre.

M. Laforest (Alain) : En fait, ça lui prend une lettre pour une demande d'enquête. Vous ne demandez pas une enquête, là?

Mme Perry Mélançon : Bien, peut-être que je pourrais laisser mon chef...

M. Robillard (Alexandre) : Vous pensez qu'elle devrait enquêter ou si c'est formel, votre demande?

Mme Perry Mélançon : La demande, elle est là aujourd'hui, donc on fera les démarches nécessaires pour qu'elle se saisisse du dossier.

M. Bossé (Olivier) : M. Fitzgibbon, d'après vous, devrait juste déchirer son bottin téléphonique puis le jeter? Parce qu'est-ce que... c'est la raison pour laquelle M. Legault l'a fait venir, il a beaucoup d'amis. Là, on dit : Vous ne pouvez plus parler à vos amis.

Mme Perry Mélançon : Mais ce n'est pas le seul à avoir eu des amis en affaires, donc pourquoi il est le seul pour qui il faudrait changer tout le code d'éthique? Elle est là, la question. Donc, ce n'est pas de mettre à la poubelle son bottin téléphonique, mais c'est de… durant le temps où est-ce qu'il exerce des fonctions en politique puis qu'il a un rôle aussi important au Conseil des ministres, bien, il faut que, oui, il se tienne à l'écart pour un certain temps puis qu'il arrête de faire des affaires avec tout le monde. Il n'est plus seulement cet homme d'affaires là, il a choisi de s'impliquer pour le Québec et pour les citoyens du Québec, donc je pense qu'il faut qu'il se montre plus blanc que blanc et ce n'est pas le cas actuellement.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous pensez quoi de son ton, là, quand il répond, par exemple, à un de mes collègues : Quand je soupe avec des amis, ce n'est pas de tes affaires, c'est-tu clair?

Mme Perry Mélançon : Bien, c'est inacceptable. C'est ça, c'est ça, faire de la politique : il faut que tu répondes aux journalistes, il faut que tu démontres que tu es intègre face à la population. Il n'a pas fait cette démonstration-là ni dans ce cas-ci ni dans les cas précédents. Donc, je pense que ce n'est pas une façon de gérer le dossier, que de se montrer très irritable face aux journalistes, puis c'est un manque encore une fois d'éthique et d'intégrité, selon moi. Donc, est-ce que tu veux rajouter quelque chose?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Si je peux juste ajouter quelque chose à ça. Si vous pensez que c'est arrogant puis que ça manque de respect, cette déclaration-là, dites-vous que la proposition de la CAQ, c'est qu'elle a besoin d'encore plus de députés, supposément, pour aller faire des gros gains à Ottawa. Donc, je profite de l'occasion pour que tout le monde visualise, ici, le degré d'arrogance et de nonchalance vis-à-vis les règles éthiques qui pourrait advenir, si vraiment on exauce le voeu de la CAQ de prendre à peu près tous les sièges possibles sous prétexte d'aller chercher des gains à Ottawa. Et tout le monde ici sait que ça n'arrivera jamais.

M. Robillard (Alexandre) : Le dossier Fitzgibbon, selon vous, est-ce que c'est une coche mal taillée, ça, pour la CAQ?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je crains ce qu'on va découvrir avec le temps, grâce au travail journalistique, sur les contrats de gré à gré. C'est ça, la mentalité, à la CAQ, à savoir que les règles d'éthique sont facultatives. Là, ça fait combien de fois qu'on parle de M. Fitzgibbon relativement à la Commissaire à l'éthique, aux règles d'éthique?

M. Laforest (Alain) : Quatre rapports.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pardon?

M. Laforest (Alain) : Quatre rapports.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Quatre rapports. Et, à un moment donné, ça parle, comme organisation, de comment la CAQ voit l'éthique. Et on vient de vivre deux ans de gouvernance par décrets, des milliards de dollars de contrats de gré à gré, il va falloir un contrepoids à ce gouvernement-là et il va falloir que le contrepoids soit plus fort qu'en ce moment. Et je pense que c'est une des questions qui se pose à l'élection parce que c'est un gouvernement qui semble faire très, très peu de cas de l'éthique, qui s'accommode d'un pouvoir illimité sans reddition de comptes.

M. Robillard (Alexandre) : Êtes-vous d'accord avec M. Drainville qui semblait constater qu'il y a des coches mal taillées à la CAQ?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : J'ai raté cette déclaration-là, de M. Drainville.

M. Gagnon (Marc-André) : ...propos d'avant sur le nombre d'élus. Je trouve ça intéressant parce que, notamment, Pascal Bérubé, là, en entrevue, au début de la semaine, il disait qu'il serait peut-être plus porteur de se porter sur la vision des partis que sur le nombre de députés que la CAQ pourrait avoir. Mais pourtant, c'est ce même Pascal Bérubé, là, qui devait être là ce matin puis qui n'y est pas, finalement, qui, récemment, a sonné l'alarme sur une possible crise politique au Québec parce que la CAQ pourrait possiblement rafler une centaine de sièges. Est-ce que c'était une erreur de votre part d'aller là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non, un n'empêche pas l'autre, au contraire. Si on prend du temps... on vient de sortir un site qui s'appelle Le vrai bilan. Si on prend le temps de regarder les problèmes dans la vie des gens qui n'ont pas été résolus en quatre ans de gouvernance de la CAQ, puis si on prend le temps d'écouter chaque parti d'opposition sur ce qu'ils ont de distinctif, d'unique à proposer aux Québécois, moi, je pense que l'appui pour les partis d'opposition sera plus grand, et la scène politique, mieux équilibrée qu'en ce moment. Mais c'est sûr que, si on ne parle que des sondages, bien là, ça met moins en lumière les solutions mises de l'avant par chaque parti. Puis le Parti québécois vient de sortir un bilan de la CAQ, mais dans le cadre duquel on met en valeur nos propositions, nos solutions, qui sont complètement différentes de celles de la CAQ.

M. Gagnon (Marc-André) : ...il y a trop de sondages?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je pense qu'on pourrait faire plus de place à ce que chaque parti politique propose dans l'espace d'analyse.

M. Bossé (Olivier) : Il faut remettre beaucoup d'argent public dans le chantier de Lévis?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je peux vous revenir sur celle-là. As-tu un...?

Mme Perry Mélançon :

M. Bossé (Olivier) : Bien, La Presse dit que ça va être annoncé demain, que ça va être le troisième chantier, mais que Québec va aussi mettre de l'argent.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Est-ce que vous... Moi, je n'ai pas d'infos sur combien puis sur les Chiffres.

M. Bossé (Olivier) : Je ne m'en rappelle pas.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pardon?

M. Bossé (Olivier) : Je ne me rappelle pas, c'est...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est ça. Moi, je vais venir spécifiquement sur celle-là.

M. Bossé (Olivier) : ...le gouvernement du Québec doit remettre encore de l'argent dans le chantier de Lévis?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je vais regarder c'est quoi, exactement, les chiffres qui sont envisagés avant de commenter parce que, là, je n'ai pas cette info-là.

M. Laforest (Alain) : Ottawa qui ne finance pas le troisième lien, est-ce que ça pourrait être une bonne échappatoire pour la CAQ pour enterrer le projet ou ne jamais faire la première pelletée de terre?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je leur offre toutes les échappatoires possibles pour enterrer ce projet-là. Mais ce serait ironique, parce que c'est une formation politique qui a pris le pouvoir en 2018 en disant qu'on ferait des gros gains dans le Canada et, malheureusement, ce qu'on constate, c'est que ce sont des échecs substantiels dans chacun des dossiers. Mais on ne serait pas capables de nommer l'indépendance du Québec. C'est là que, nous, on entre en jeu en disant : s'il y avait de l'honnêteté, s'il y avait du courage, on nommerait le fait que la seule solution durable, c'est l'indépendance du Québec. Nous serons les seuls à dire ça lors des prochaines élections.

La Modératrice : On passe en anglais. Good morning.

Mme Senay (Cathy) : Karine Gagnon published a column this morning reminding Mr. Drainville that he has not always been a pro third link, and he was critical about it when he was a host, and that changing his mind, and selling this idea yesterday about the third link, this is what makes people more cynical about politics. How would you agree with this?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, this is a small matter as compared to the fact that he's not allowed to say that he is in favour of the independence of Québec, that he's still a sovereigntist. It's the same principle that you shouldn't say what you think, if you join the CAQ, you shouldn't be completely honest with people, you should say something that you don't think.

But it's even a larger problem when it comes to the future of Québec within Canada. When I hear Bernard Drainville say things that the Liberal Party would say : It's not in the news, it's an old project, we should get rid of it, it's so far from what he has always said on that topic, it becomes a matter of honesty.

Mme Senay (Cathy) : But he's following what the CAQ probably wants from him, is that, if you're a federalist, you can sit within the CAQ, if you're a sovereigntist…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : You can't say a word. You can't say a word and you seem to be obliged to further lie about it by saying : This is behind us, it doesn't exist anymore. It's very… I understand the population to feel a degree of cynicism.

Mme Senay (Cathy) : Why?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Because there's no way he's being honest with the population when he says that sovereignty is irrelevant, it's behind us and it's not in the news. There's no way he's being honest with the people.

Mme Greig (Kelly) : What signs do you have that that's not the case? That sovereignty is still alive and well in Québec or independence is still alive?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Every week, every week, every demand from the CAQ that led to a refusal by Justin Trudeau on fundamental things such as 6 billion in the health system, such as the application of Bill 101 to federal enterprises, such as, recently, the powers on immigration that were said by the Premier to be fundamental for the survival of the nation, he got, within 48 hours, a refusal by Justin Trudeau. It's there every week. And it's really sad that certain politicians do not have the courage to tell the truth to the population.

Mme Greig (Kelly) : It reminds me a lot the last election, there were many questions about François Legault's links to independence and is there going to be a referendum. It seems to come up right around this time, just before the election. What do you think the play is, here, for the CAQ? To distance itself as far as it can from independence? Is that, do you think, the goal?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Obviously, obviously. They're not even capable of saying the word in «s», like we should now call it… sovereignty should be called the word in «s» because it's so difficult for them to even mention that possibility, it's... Obviously, their play, if you say so… their position is to act as if that idea and that project is irrelevant, non existing and it's very sad for Québec politics and it lacks honesty.

Mme Senay (Cathy) : What do you think about the timing of Benoit Charette tabling his bill to increase water royalties today? The session will end on Friday.

Mme Perry Mélançon : Well, it's all about intentions. It's the same thing as the «politique sur l'aménagement du territoire» : it's a work of four years, but nothing really concrete, there is no action. There has been no action since the beginning. So, in environment, I think he is trying to maybe save his image, his face, his reputation because there is nothing really that has been done to make people think that he is going to do what he is saying. Like, it's just… for me, it's intentions and it's electoral promises, as we all do. It's a plan for the future, but nothing really tells us that it's going to be applied, so...

Mme Greig (Kelly) : On that note, if I can get one last one in about a debate on the environment that was... yesterday. It didn't seem to go over well. Do you think that there should be a debate on the environment? And how do you think that should be handled?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes, given the... You can't have a debate specific on every topic during an election, it's impossible, but there are few exceptions. If a topic is determinant for the future of humanity, sure, I'm there, I mean, we should be debating that. There is a very few topics that I will allow, otherwise, it's unmanageable. But this topic, we would be fools not to debate it.

M. Authier (Philip) : …can I ask one?

La Modératrice : ...oui, rapidement.

M. Authier (Philip) : I do apologize for my tardiness.

La Modératrice :

M. Authier (Philip) : I don't know if this has already been asked, but what did you think about Mr. Drainville's comments to the fact that the independence debate is a dead-end?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It lacks honesty, knowing what he said for many years, and it's not true. It's not... it's part of a deal in which he gets a safe riding and probably a ministry, but in exchange, he's not even allowed to say he is in favour of independence. And that tells a lot about who the CAQ is. And it tells a lot about who we are because I'm not hiding and I'm proud to say I believe that independence of Québec will happen and I'm there for that reason. So, people in Québec who will have to make a choice at the next election will choose between people who are not proud of what they think, who hide what they actually think or people who are transparent, honest and courageous, based on what they believe is the best interest of Québec.

M. Authier (Philip) : Do you think he sold-out his principles?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I think it's sad that he is not even allowed to say that he is in favour of Québec independence and it's even more sad that he goes further… it's one thing to say : Listen, I know what I'm getting into, CAQ is federalist, so I'll say I'm nationalist, but he goes further and he says : It's behind us, it's over, it's irrelevant. Saying those things is really astonishing in terms of integrity. There are levels, you might be flexible to a certain extent on what you really believe, but to say the exact contrary and to take the Liberal Party's speech for the last 30 years as your own... as what you have to say to the population, I think it's really troubling.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 29 )

Participants


Document(s) associé(s)