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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie et de ressources naturelles

Version finale

Le mardi 7 juin 2022, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-six minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Content d'être parmi vous en cette dernière semaine de la législature, non seulement de la session parlementaire, mais de cette 42 ᵉ législature.

Hier, le premier ministre a refusé de participer à un débat sur la crise climatique. François Legault et moi, je veux être bien clair, là, je pense qu'on n'est pas obligés d'être d'accord sur l'environnement. On n'est pas obligés d'être d'accord sur le plan de match pour lutter contre les changements climatiques, mais je pense qu'on a tous les deux la responsabilité d'en débattre devant les Québécois et les Québécoises. La responsabilité de tous les leaders politiques, en 2022, là, c'est d'avoir des solutions pour la crise climatique et c'est d'en faire un enjeu de premier plan dans tous nos débats politiques. On n'a pas le droit d'ignorer la crise climatique, on le doit à nos enfants.

Moi, je pense que François Legault, il n'est pas capable de défendre son bilan en environnement. En fait, je pense que François Legault n'est pas capable de parler d'environnement pendant plus que cinq minutes. C'est facile, quand je lui pose des questions au salon bleu, de bomber le torse, c'est facile de lancer des slogans, de coller des étiquettes, mais la vérité, c'est que l'environnement, François Legault, il ne connaît pas ça, ça ne l'intéresse pas et c'est pour ça qu'il refuse d'en débattre avec Québec solidaire et les autres partis d'opposition.

La job des leaders politiques, en 2022, là, c'est d'affronter cet enjeu-là de front, c'est d'avoir une vision pour lutter contre les changements climatiques, c'est d'avoir des solutions pour lutter contre les changements climatiques, et François Legault n'a aucun des trois. François Legault a échoué en environnement, il a échoué sur toute la ligne et s'il refuse d'en débattre, c'est qu'il a peur de défendre son échec.

Mme Massé : Bonjour. Comme femme, je suis actuellement extrêmement inquiète concernant la recrudescence des drogues du viol partout au Québec. C'est dans les salles de spectacle, les bars, sur les terrasses, bref, c'est partout. Et, dans les dernières semaines, on a vu, bien sûr, on en a entendu parler à Trois-Rivières, hein, très dernièrement, à Sherbrooke, dans ma circonscription, à Montréal, et ça, c'est les cas qui ont percé les médias. Et parce qu'on le sait que les femmes, souvent, se font refuser les tests, rendues à l'hôpital, ne se rendent pas jusqu'à l'hôpital parce que des policiers leur disent : Bon, bien, écoute, vas-y pas, «anyway», ils ne te testeront pas. Bref, je suis inquiète parce que c'est ma fille, ma sœur, moi, vous, parce que l'été s'en vient. L'été, c'est festif, c'est les terrasses, c'est les sorties dans les festivals, etc., et actuellement, au Québec, ce n'est pas dans tous les hôpitaux où on peut se faire tester sur les drogues du viol, là, bien sûr, le GBH, mais aussi les autres substances.

Alors il faut, il faut, il me semble, c'est l'intégrité du corps des femmes qui est en jeu ici... C'est criminel, c'est criminel, on va se le rappeler, là, droguer quelqu'un contre sa volonté, c'est criminel. Et donc il faut donner aux femmes le moyen de pouvoir être testées partout sur le territoire du Québec.

Et d'ailleurs je vais déposer une motion ce matin, en espérant... qui demande que le gouvernement envoie des messages clairs et donne les moyens à ce que nos hôpitaux puissent tester les femmes qui arrivent, les femmes et les hommes qui arrivent à l'hôpital et demandent à recevoir ce... en fait, à être testées pour cette réalité-là. Et la motion demande que le gouvernement agisse promptement, puisque cette recrudescence-là est très inquiétante, pour nous, les femmes, mais pour tout le monde.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Quelle est la responsabilité des tenanciers de bars? Est-ce qu'il y a quelque chose qu'ils peuvent faire de plus pour augmenter la sécurité de leurs établissements?

Mme Massé : Définitivement, collectivement, je pense qu'il faut prendre les moyens. Mais un des enjeux, actuellement, c'est qu'un tenancier de bar ne le sait pas, puisqu'on n'a pas de données sur ces drogues du viol, très peu. Les policiers ne sont pas capables d'identifier est-ce que, par exemple, dans un tel établissement, il y a plus de cas, hein? Alors, donnons-nous les moyens, puis ça commence par l'hôpital, parce que c'est là que les femmes se dirigent en premier lieu, par la possibilité d'être testées, et, un coup testées, on va être capables de dire : Oh! nous avons six cas du même établissement, et là, peut-être, d'avoir des actions ciblées plus intéressantes.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, dans quels cas, exactement, les tests devraient être systématiques?

Mme Massé : Pardon?

Mme Lajoie (Geneviève) : Dans quels cas exactement les tests devraient être systématiques à l'hôpital?

Mme Massé : Écoutez, quand il est question d'intégrité du corps, moi, je pense qu'il faut qu'on se donne les moyens. En matière de viol, on a toute la trousse médicolégale, mais on le sait, ce n'est pas partout, et, «anyway», dans le cas des drogues du viol, il n'est pas toujours question que la personne a été violée, que la femme a été violée, mais elle a été droguée contre son gré. C'est un acte criminel. Moi, c'est ça. Alors, toute femme qui arrive à l'urgence et qui dit : J'arrive d'un bar et je pense que j'ai été droguée devrait pouvoir être testée sur place, parce que le temps court vite dans ces moments-là, hein, vous le savez, la drogue reste très peu de temps dans le sang, un petit peu plus dans l'urine. Mais, bref, il faut agir vite, et c'est dans ce sens-là où nous, on dit : Si on veut pouvoir agir à la base et être capables de mettre les policiers à contribution, les tenanciers à contribution, c'est d'être capables d'avoir des données. Et ça, au Québec, on n'en a pas, présentement.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Si on est témoin d'une scène ou qu'on pense qu'une personne a été droguée, qu'est-ce qu'on doit faire?

Mme Massé : Bien, actuellement, aller à l'hôpital pour aller chercher le test, vous risquez de vous faire fermer la porte. C'est pour ça qu'on dépose une motion ce matin, pour que le gouvernement du Québec prenne cette situation-là au sérieux. Tu sais, on parle de plus ou moins un millier de cas l'an dernier, mais c'est un millier de cas qu'on a été capables de comptabiliser, mais combien de personnes ne se sont pas rendues parce que c'est connu, chez les femmes, que, rendues à l'autre bout, les chances vont être que tu vas te faire retourner en disant : Tu vas voir, ça va se revenir. Mais, quand vous avez été droguée contre votre gré, de vivre avec le poids de est-ce que j'ai... de ne pas vous souvenir : Est-ce que j'ai été attouchée? Est-ce que j'ai été violée? Est-ce que j'ai été agressée? C'est un poids terrible. Et donc, si le sentiment de pouvoir... pas le sentiment, si la possibilité de pouvoir repousser ce sentiment-là par un test en disant : Vous n'avez pas ou vous avez été violée... droguée, pardon, je pense c'est d'enlever un poids important sur les épaules des femmes.

M. Carabin (François) : ...qu'est-ce que le gouvernement peut faire pour le contrôle de ces drogues-là, de ce type de drogues là?

Mme Massé : C'est-à-dire que c'est des drogues qui sont en marché... tu sais, qui sont accessibles. Moi, je pense que là où je souhaite que le gouvernement agisse présentement pour qu'on puisse documenter cette réalité-là, c'est notamment en disant : Dans les hôpitaux, sur tout le territoire du Québec, lorsqu'une femme arrive, une femme ou un homme, arrive et dit : Je pense que je... j'ai tous les symptômes qui me laissent croire que j'ai été droguée, qu'on puisse, effectivement, tester et commencer à se faire une tête sur ces réalités-là.

M. Duval (Alexandre) : C'est un outil, mais est-ce qu'un autre outil ce ne serait pas de durcir les peines pour ce genre de crime là, pour que le message soit clair?

Mme Massé : Bien, je pense que, dans un premier temps, il faut que nous, comme société, on prenne ça au sérieux. Actuellement, quand un policier dit à une femme : Ah! ne va pas à l'hôpital, ça ne sert à rien, ils ne te testeront pas, alors que c'est un geste, potentiellement, un geste criminel qui vient d'être posé, alors ça ne va pas bien.

Donc, d'enlever ce stigma où les femmes doivent se battre pour dire : Écoute, écoute, je pense que j'ai été droguée contre mon gré, en disant aux femmes : Vous avez cette conviction que vous avez été droguée contre votre gré, allez à l'hôpital, vous allez avoir les services nécessaires. Et, après ça, découlera les gestes, dont notamment la... que les policiers vont pouvoir accompagner adéquatement les victimes.

M. Duval (Alexandre) : Est-ce qu'il faudrait réfléchir aussi à cet aspect-là des peines pour que ce soit un effet dissuasif sur ceux qui perpètrent ces crimes?

Mme Massé : Bien, écoutez, je n'ai pas de connaissance spécifique sur c'est quoi, les peines ou pas les peines. Ce que je sais, c'est que c'est un acte criminel de droguer quelqu'un contre son gré. Et ça, pour moi, d'entrée de jeu, ça doit être réaffirmé haut et fort.

Mme Plante (Caroline) : M. Nadeau-Dubois, est-ce que le dossier de l'environnement...

M. Nadeau-Dubois : Bien, si vous me permettez, juste avant, là-dessus, là… puis d'ailleurs, les services policiers eux-mêmes demandent, d'abord et avant tout, des outils, notamment d'être capables de savoir si c'est arrivé, pour faire leur travail de policier puis appliquer les peines même déjà existantes. On part de là. Donc, la discussion sur les peines éventuelles, elle est intéressante, mais on peut-u commencer par donner les outils aux services policiers pour qu'ils fassent leur travail et qu'ils mettent ces gens-là devant des cours de justice? On n'est même pas capables, en ce moment, de faire ça. Donc, on pourrait toujours bien commencer par ça.

Puis je veux ajouter, parce qu'on parle de la responsabilité des tenanciers de bars, la responsabilité des centres de santé, mais la solution, c'est quoi, là? C'est que les hommes arrêtent de droguer les femmes. Et, nous, les hommes, on a une responsabilité d'être vigilants. On a une responsabilité de le dire à nos chums de gars, à nos cousins, à nos oncles, aux gens qu'on croise dans les bars, puis quand on voit ces situations-là, de les dénoncer. Ce n'est pas seulement un combat que les femmes doivent mener pour se protéger. Nous aussi, les hommes, on a une responsabilité, de un, de ne pas le faire, c'est un maudit bon début, puis, de deux, d'interpeller les autres hommes autour de nous pour dire que ces affaires-là, non seulement ça ne se fait pas, mais c'est illégal, c'est criminel, puis de dénoncer les situations quand on en est témoin. C'est vrai pour les violences sexuelles puis c'est aussi vrai pour la drogue du viol. Puis, nous, les hommes, on a une responsabilité de prendre la parole, puis d'être clairs, puis d'être fermes, et de pointer du doigt, autour de nous, les hommes qui font ça.

Mme Plante (Caroline) : J'aimerais revenir sur l'environnement. Donc, est-ce que vous pensez que le dossier de l'environnement, c'est le dossier qui va faire trébucher François Legault en campagne électorale?

M. Nadeau-Dubois : L'environnement, c'est le talon d'Achille de François Legault. François Legault est parti en campagne, en 2018, avec aucune vision, avec aucun plan de match en environnement. Pouvez-vous imaginer ça? Là, la réalité est en train de le rattraper, donc il essaie de se bricoler un bilan à la dernière minute pour se sauver la face. Mais la crise climatique, là, c'est la plus grande crise de notre époque. C'est irresponsable, comme leader politique, de ne pas mettre ça au cœur de son projet de société.

Mme Plante (Caroline) : Non, mais ça va le faire trébucher?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je vais travailler très fort pour que ça le fasse trébucher. Moi, je vais travailler très fort pour que l'environnement soit l'épine dans le pied de François Legault tout l'été et tout l'automne.

M. Laberge (Thomas) : Vous accueillez comment la décision du ministre de l'Environnement fédéral de faire une évaluation sur le troisième lien?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je n'ai pas besoin de l'opinion de Steven Guilbeault pour savoir que le projet de troisième lien, c'est un mauvais projet pour l'environnement. Ce projet-là ne verra jamais le jour. Ce projet-là ne verra jamais le jour parce que la mobilisation citoyenne va gagner et parce que c'est un projet électoral irréaliste et broche à foin, quels que soient les résultats de l'étude fédérale.

M. Pilon-Larose (Hugo) : En cette dernière semaine de travaux parlementaires, on a beaucoup parlé de comment ça va mal au PQ, mais quand on regarde vos sondages, vous n'êtes pas sur une croissance phénoménale qui vous mène aux portes du pouvoir. Qu'est-ce qui explique qu'en quatre ans vous n'êtes pas encore positionné comme un gouvernement en attente, aux yeux de l'électorat?

M. Nadeau-Dubois : À peu près au même moment, en 2018, les sondages et les projections faites à partir des sondages nous donnaient quatre députés. On en a fait élire 10. Donc, à Québec solidaire, ça fait 15 ans qu'on déjoue les pronostics, et à chacune des campagnes qu'on a faites, chacune des campagnes qu'on a faites, on a amélioré notre score par rapport au début de la campagne électorale. Donc, moi, je suis très confiant qu'on va non seulement, bien sûr, conserver nos 10 circonscriptions, mais qu'on va faire des gains lors de la prochaine campagne électorale.

Ça a été une législature pas comme les autres, avec un deux ans de pause pandémique qui, il faut le reconnaître, a bouleversé complètement la politique québécoise. Ça a déstabilisé pas mal tout le monde. Mais là, la campagne, elle commence à commencer. On a le meilleur projet pour les Québécois, Québécoises, on a une équipe exceptionnelle, et moi, je n'ai pas l'intention de rendre la tâche facile à François Legault.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...sur l'environnement, est-ce que vous allez faire campagne principalement sur l'environnement?

M. Nadeau-Dubois : L'environnement, ce sera un des piliers principaux de notre campagne électorale, parce que c'est notre responsabilité. Moi, ce qui m'intéresse, là, ce n'est pas les chiffres dans les sondages. Ce qui m'intéresse, puis c'est ma responsabilité, c'est de trouver des solutions à la crise climatique qui est en train de bousiller l'avenir de nos enfants puis la possibilité même de la prospérité économique pour les prochaines générations.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...parle de la crise climatique, la question... systématiquement, à chacune des élections, là, ça n'arrive pas.

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas facile de faire parler d'environnement. Ça fait des années, à Québec solidaire, 15 ans, depuis notre création qu'on essaie d'en faire parler. Mais ce n'est peut-être pas facile, là, mais c'est nécessaire. C'est notre responsabilité. On a une obligation morale envers les générations futures de faire de la question climatique un enjeu de premier plan. Moi, les sondages, là, ils m'intéressent très peu. Ce qui m'intéresse, c'est ma responsabilité de tout faire en mon pouvoir pour que le chiffre du réchauffement climatique soit le plus bas possible, pour ma fille, pour sa génération.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous en avez parlé tout à l'heure, vous disiez, justement : La CAQ, aux dernières élections, il n'y avait pas de plan en environnement. Ils ont été élus, là, avec un très gros score.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Ce n'est pas facile.

Mme Lajoie (Geneviève) : Ils continuent. On s'attend à ce qu'il y ait peut-être plus de députés. Comment vous expliquez ça, pour un parti qui n'avait, comme vous disiez, pas de plan en environnement?

M. Nadeau-Dubois : Les voix de la démocratie sont parfois impénétrables. Mais c'est les gens qui décident, c'est les gens qui décident, puis moi, je vais toujours respecter ce choix-là. Moi, ce qui m'intéresse, puis ce qui nous intéresse, à Québec solidaire, c'est d'être à la hauteur de notre responsabilité qu'on a, de faire de la crise climatique l'enjeu numéro un de notre époque. C'est une obligation qu'on a, puis on n'a pas juste cette obligation-là, on va avoir des solutions, on va avoir le meilleur plan en environnement, avec non seulement les cibles les plus ambitieuses, mais des mesures chiffrées et concrètes pour atteindre ces cibles-là. On va faire nos devoirs, on va avoir le meilleur plan puis on va se présenter devant les Québécois, Québécoises, puis c'est les Québécois, Québécoises qui vont trancher.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Ça va vite, quatre ans, dans le mandat d'un gouvernement.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Surtout quand il y en a deux qui passent à la trappe avec une pandémie, ou presque, oui.

M. Pilon-Larose (Hugo) : S'il y avait un gouvernement de Québec solidaire, votre priorité numéro un serait-elle de faire des actions concrètes et rapides sur l'urgence climatique ou de réaliser la souveraineté du Québec?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense que ça va de pair. Moi, je pense que l'indépendance du Québec, c'est une manière de se donner les moyens d'atteindre nos ambitions climatiques. C'est ça, notre vision, à Québec solidaire. C'est l'idée que notre projet de société, on ne peut pas le découper en petits morceaux. C'est un projet, oui, qui est ambitieux, oui, qui est différent, mais qui est porteur d'un vrai changement profond au Québec.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...c'est comme ça que vous pourriez le décrire?

M. Nadeau-Dubois : Moi, les étiquettes, ça n'a jamais été mon style. Ce que je sais, c'est qu'on veut changer le Québec pour vrai. On veut changer le Québec pour vrai. On veut changer notre système politique, on veut changer notre système économique. On veut construire un Québec de justice, d'égalité, d'équité, où l'économie fonctionne au service de la qualité de vie puis au service de l'environnement. Je ne dis pas que c'est facile, faire ça, mais je dis que c'est nécessaire puis que c'est notre mission dans les prochains mois, de parler de ce projet-là aux Québécois, Québécoises.

M. Duval (Alexandre) : Est-ce c'est une bonne chose pour Québec solidaire que M. Bouchard ait dit que le PQ était un véhicule usé et que, bien, peut-être que ce serait un autre véhicule qui serait à regarder pour la question de la souveraineté? Est-ce que c'est une bonne chose pour vous?

M. Nadeau-Dubois : Ouf! mon Dieu! Tu sais, M. Bouchard est un des artisans du virage à droite du Parti québécois, il a été lobbyiste pour les entreprises pétrolières et gazières, il a été un des artisans du déficit zéro, qui a fait tellement mal à notre système d'éducation et de santé. Donc, moi, j'ai rarement été d'accord avec lui. Donc, son opinion sur l'avenir de la politique québécoise, honnêtement, n'influence pas beaucoup ma lecture des choses.

M. Carabin (François) : Vous n'en voulez pas des anciens membres du Parti québécois qui seraient portés à voter pour Québec solidaire?

M. Nadeau-Dubois : Bien, une chose est claire, là, puis les événements des derniers jours le démontrent, c'est que les indépendantistes qui veulent un projet de société, qui veulent un projet d'inclusion, les indépendantistes qui veulent marcher main dans la main avec les Premières Nations, leur maison, c'est Québec solidaire.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que c'est complètement exclu, M. Gabriel Nadeau-Dubois, une alliance avec… que ce soit le Parti québécois, puisqu'ils sont aussi indépendantistes comme vous, en vue des élections, là, étant donné...

M. Nadeau-Dubois : Les prochaines élections?

Mme Lajoie (Geneviève) : Oui, étant donné la force de la CAQ? Il n'y a jamais…

M. Nadeau-Dubois : Il n'y a aucune discussion en ce sens-là. Puis, selon mes informations, il n'y a pas d'intérêt de part ou d'autre, là.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Qu'est-ce que ça dit de la CAQ, l'arrivée de Bernard Drainville?

M. Nadeau-Dubois : L'arrivée de Bernard Drainville à la CAQ, c'est la confirmation que la stratégie électorale de François Legault, c'est de faire campagne sur l'immigration et les signes religieux. Les gens parlent beaucoup des changements de convictions de M. Drainville. Je trouve qu'on devrait parler plus de ce qui n'a pas changé.

Drainville, c'est le rédacteur de la Charte des valeurs, un des événements les plus divisifs de l'histoire politique récente au Québec, divisif, d'ailleurs, notamment, au sein même du mouvement indépendantiste. Il n'y a rien qui a autant déchiré les indépendantistes, récemment, que le débat sur la Charte des valeurs. Donc, les gens disent beaucoup : Ah! M. Drainville a changé de convictions. Moi, je trouve qu'il y a une affaire sur laquelle il est très cohérent, M. Drainville. Il a rédigé la Charte des valeurs, et maintenant il s'en va en politique avec un premier ministre qui veut faire campagne sur les signes religieux et l'immigration. Ça, c'est les priorités du tandem Legault-Drainville. Nos priorités, c'est le coût de la vie, l'environnement puis la crise du logement.

Mme Lajoie (Geneviève) : Qu'est-ce que ça dit des gens qui veulent faire campagne sur l'immigration et la laïcité?

M. Nadeau-Dubois : Qu'ils ont les priorités aux mauvaises places. Moi, je pense que les crises du Québec, en ce moment, là, ce n'est pas ça. Moi, j'étais à Sherbrooke en fin de semaine. Je me suis promené, il n'y a personne qui m'a parlé de signes religieux et il n'y a personne qui m'a parlé d'immigration, mais les gens m'ont parlé systématiquement de la crise du logement, par exemple.

Mme Lajoie (Geneviève) : Pourquoi ils veulent faire ça, alors?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne suis pas dans la tête des stratèges de François Legault, je ne sais pas quels sont leurs objectifs, mais ils veulent faire une campagne électorale autour de l'immigration et des signes religieux. Ça, c'est leur priorité. Nos priorités, c'est l'environnement, le coût de la vie, le logement. Et je pense que nous, on est connectés sur les vraies préoccupations des Québécois et des Québécoises.

M. Laberge (Thomas) : ...connectés sur la population, pourquoi ça ne se transmet pas dans les sondages?

M. Nadeau-Dubois : Les voies de la démocratie sont impénétrables, comme je disais tantôt.

M. Laberge (Thomas) :

M. Nadeau-Dubois : Non, non, mais je veux dire, moi, là, je ne fais pas de la politique en regardant les chiffres de sondages. Je fais de la politique en regardant le nombre de degrés de réchauffement, le nombre de logements disponibles, puis combien ça coûte au monde faire leur épicerie. Moi, c'est ça, les chiffres qui m'intéressent. Je laisse François Legault s'intéresser aux chiffres qui l'intéressent.

M. Laberge (Thomas) : Mais, si vous ne gagnez pas plus de sièges, vous ne pourrez pas pas mettre vos politiques environnementales en place.

M. Nadeau-Dubois : Bien sûr, c'est pour ça qu'on travaille à chaque jour pour avoir le plus de sièges possible. Nous, on ne fait pas de la politique pour arriver deuxièmes ou troisièmes, on fait de la politique pour gagner, mais on fait aussi de la politique en fonction de nos valeurs puis de nos principes.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que Bernard. Drainville a regardé les chiffres?

Mme Massé : Excuse-moi. J'ai juste envie... puis ça, on tend à l'oublier. À la dernière élection, là, avec moi qui s'en allait au débat des chefs, là, personne n'avait prévu, un, qu'on ferait élire 10 députés, et deux, qu'on sortirait jusqu'en Abitibi-Témiscamingue, en Estrie. Ce n'était pas possible, Québec solidaire, c'est un parti montréalais. Alors, moi, je dis : Vous le savez comme moi, le vrai sondage, et le seul et l'unique sera le 3 octobre, et moi, j'ai confiance, parce que je le suis, sur le terrain, et je vois les équipes de solidaires qui, avec toute la fougue de l'urgence qui pousse, avec l'urgence climatique, avec le cri du cœur de nos concitoyens qui n'arrivent plus à se loger, avec nos aînés qui se retrouvent dans des situations inacceptables, bien, c'est avec cette énergie-là que nos militants, militantes entament cette campagne dès maintenant. Et moi, je vous dis : On verra le quatre.

M. Carabin (François) : Est-ce qu'on va vous voir beaucoup à Sherbrooke l'automne prochain?

M. Nadeau-Dubois : Vous allez nous voir beaucoup à Sherbrooke cet été. Vous allez nous voir beaucoup à Sherbrooke l'automne prochain. On y était, Manon et moi, dimanche, et on était 300. Il y avait 300 solidaires réunis pour lancer la campagne de notre équipe estrienne dans la région. Je veux dire, il n'y a pas d'autres partis politiques en ce moment qui font des rassemblements de cette ampleur-là.

En 2018, personne n'avait vu venir la victoire de Christine, pas un sondeur, pas un analyste, et elle a gagné par 3 500 voix. Donc, on est très confiants qu'on va bien sûr faire réélire Christine, mais qu'on va ajouter des députés autour d'elle, notamment Philippe Pagé, dans Richmond, et Mélissa Généreux, dans Saint-François.

Mme Plante (Caroline) : Vous parlez des sondages. Est-ce que vous pensez que Bernard Drainville a regardé les chiffres des sondages? Est-ce qu'il est opportuniste? Parce que c'est ce que Joël Arseneau vient de dire.

M. Nadeau-Dubois : Je pense que le pouvoir a son attrait. Je pense que le pouvoir a son attrait en politique, mais, encore une fois, tout le monde parle, ces jours-ci, de ce qui a changé chez Bernard Drainville. Moi, j'aimerais aussi pointer ce qui n'a pas changé. Cet homme a rédigé la Charte des valeurs du Québec, la Charte des valeurs québécoises, un des épisodes les plus divisifs de notre vie politique. Et, aujourd'hui, il joint un premier ministre qui veut faire des signes religieux et de l'immigration la priorité de sa campagne. Il y a là une continuité plutôt qu'une rupture. Et ça, je pense qu'on devrait s'y intéresser.

M. Pilon-Larose (Hugo) : …faire campagne sur l'immigration et les signes religieux, est-ce que, pour vous, c'est faire appel au côté sombre de la nation? Est-ce que c'est xénophobe?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne suis pas un gars d'étiquettes, puis je... Moi, ce qui m'intéresse, c'est de parler de nos priorités puis de notre vision pour le Québec. Moi, je vous le dis, quand je me promène sur la rue, personne ne me parle de la Louisiane. Les gens, ils me parlent de leur logement, de leur épicerie puis de la planète qu'ils vont laisser à leurs enfants.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais les gens votent pour la CAQ. Qu'est-ce qui ne marche pas?

M. Nadeau-Dubois : C'est une excellente question, c'est une excellente question, peut-être à poser à des scientifiques de la science politique, ce que je ne suis pas.

M. Duval (Alexandre) : Je veux revenir brièvement sur le troisième lien. Je comprends que vous avez dit que la population va bloquer le projet, mais il y a quand même beaucoup de monde qui aime ce projet-là et qui veut le voir se concrétiser. Est-ce c'est quand même une bonne chose, selon vous, que le ministre fédéral dise : Nous autres, ce projet-là, on va l'évaluer, puis c'est peut-être ça qui pourrait mettre de vrais bâtons dans les roues du projet, à court terme?

M. Nadeau-Dubois : Depuis qu'il a donné le feu vert à Baie du Nord, Steven Guilbeault n'a plus de crédibilité écologique.

M. Duval (Alexandre) : Mais ce n'est pas lui qui fait l'évaluation.

M. Nadeau-Dubois : C'est lui qui la commande. Je veux dire, moi, honnêtement, l'opinion du fédéral sur le troisième lien, il ne m'intéresse pas. Parce que l'opinion qui m'importe, c'est l'opinion des Québécois et des Québécoises, et, en majorité, les Québécois, Québécoises refusent ce projet-là.

M. Duval (Alexandre) : Même si ça vous apporte de l'eau au moulin, vous n'en voulez rien?

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, notre objectif, c'est que ce projet-là, il ne voie pas le jour. Et je suis convaincu qu'il ne verra pas le jour. Pourquoi? Parce que c'est un projet qui est à rebours de l'époque puis qui est à rebours du bon sens. Il n'y a aucun expert de la mobilité qui va vous dire qu'ajouter des voies d'autoroute ça diminue le trafic. Moi, je pense que le bon sens va triompher, que ce projet-là ne verra jamais le jour, peu importe ce qu'en dit Steven Guilbeault. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 1)

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