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Point de presse de M. Joël Arseneau, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le jeudi 26 mai 2022, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-huit minutes)

M. Arseneau : Bonjour, tout le monde. C'est un plaisir d'être avec vous ici, ce matin, même si le sujet qu'on aborde ne nous fait pas tellement plaisir, de voir à quel point le Québec s'est affaibli, sous le gouvernement de la CAQ, ces quatre dernières années, dans son rapport face à Ottawa, face au fédéral.

On commence de plus en plus à parler de bilan. Celui de la CAQ est absolument, extrêmement mince, tout simplement parce que le gouvernement de François Legault n'a jamais développé de rapport de force face à Ottawa. Il a embrassé le Canada, le fédéralisme, et il a même appuyé, évidemment, aux dernières élections, le Parti conservateur, qui est en déroute, avec pour résultat, aujourd'hui, que le fédéral décide de ce qu'il veut bien faire, y compris contester les lois qui ont été adoptées par l'Assemblée nationale du Québec.

On le voit avec l'annonce d'hier, de façon tout à fait nonchalante, le gouvernement décide qu'il... et ça lui semble tout à fait normal, de contester la Loi sur la laïcité de l'État, de s'inscrire au dossier, contrairement à ce que le gouvernement de la CAQ lui demandait. Et qu'il le fasse au lendemain de l'adoption de la loi n° 96 sur la protection du français n'est pas anodin. En fait, c'est très fort comme message à l'effet que le Québec doit rentrer dans le rang.

Et évidemment on pourrait parler aussi des autres éléments qui font que le Québec est extrêmement faible et n'arrive pas à obtenir les montants nécessaires, en fait, la partie de ce qu'on paie au fédéral pour soigner les gens. On attend toujours d'avoir des résultats pour, justement, investir dans le système de santé. Les 6 milliards ne sont jamais versés par le fédéral. On pourrait parler des pouvoirs en immigration, du point d'impôt, du rapport d'impôt unique.

Bref, le bilan de la CAQ est lamentable, tout simplement, parce que la stratégie de l'aplaventrisme ne donne absolument aucun résultat. Et on a bien hâte de voir comment le gouvernement de la CAQ va pouvoir rebondir. Et la réaction, hier, du premier ministre à l'effet d'y aller avec la simple formule du «s'il vous plaît» en dit long sur la capacité de la CAQ à faire respecter les lois québécoises par le fédéral.

M. Lacroix (Louis) : Sur P-38, l'aide médicale à mourir, bon, on a inclus, comme vous le savez, un article qui n'était pas dans le rapport. Si on retire cet article-là sur les handicaps neuromoteurs, est-ce que vous êtes disposés à faire progresser ce projet de loi là rapidement?

M. Arseneau : Bien, en fait, ma collègue, Véronique Hivon, l'a exprimé avant moi de façon très, très claire, nous souhaitons l'adoption de ce projet de loi. Et on a été extrêmement surpris que le gouvernement amène ce nouvel article qui avait, essentiellement... qui n'a pas fait l'objet de débat ou de discussion, donc qui ne fait pas l'objet d'un consensus. Et le Québec a toujours privilégié le consensus dans une matière comme celle-là. Alors, si le gouvernement réalise qu'il a rendu impossible l'adoption du projet de loi en ajoutant cet élément-là et qu'il le retire, bien, évidemment que nous allons collaborer de toutes nos forces pour faire adopter ce projet de loi.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...le gouvernement doit enlever cet article-là pour obtenir votre appui?

M. Arseneau : Bien, en fait, nous, on va travailler à l'adoption de ce projet de loi là. Mais il est clair que, si le gouvernement ne retire pas cet article-là, il va falloir en discuter, et en discuter longuement, et consulter. Alors, ça rend les choses, à toutes fins pratiques, impossibles dans le délai qui est imparti, c'est-à-dire qu'il nous reste deux semaines de travaux parlementaires.

M. Lacroix (Louis) : ...a comparé cet article-là... en fait, il a dit que... il a comparé ça à du suicide assisté. Est-ce que c'est votre sentiment aussi?

M. Arseneau : Bien non, moi, je vais laisser à M. Marissal d'expliquer les raisons pour lesquelles il appuiera ou non cette notion. Nous, ce qu'on dit simplement, c'est que le débat n'a pas été fait.

M. Lacroix (Louis) : ...personnellement.

M. Arseneau : D'accord. Alors...

M. Lacroix (Louis) : Comment... Parce que tout le monde a une opinion, tout le monde a une opinion personnelle là-dessus, ça fait partie des sujets pour lesquels on a des convictions personnelles. On est d'accord, on n'est pas d'accord, ça heurte nos sentiments ou pas. Pour vous, est-ce que c'est une ouverture qui est acceptable sur le plan moral, pour vous, personnellement?

M. Arseneau : Bien, écoutez, nous autres, on est... moi, je suis totalement ouvert au débat, mais je n'ai pas de point de vue personnel à partager aujourd'hui, je n'ai pas fait partie de la commission, et on sait que la commission n'a pas abordé le sujet. Alors, moi, je souhaite qu'on aborde ce genre de sujet là. On est ouverts au débat. Le problème, c'est qu'on n'en a pas encore débattu. Alors, moi, je pense qu'il faut que les Québécois soient partie prenante à une discussion à ce sujet. Et ce sujet-là, il est important, il est sérieux, mais il ne peut pas se régler en l'espace de quelques heures de commission.

M. Laforest (Alain) : Donc, on ne fait pas ça en 10 jours, là?

M. Arseneau : Non, on ne peut pas faire ça en 10 jours...

M. Laforest (Alain) : Si le gouvernement ne recule pas, il doit oublier le consensus, là?

M. Arseneau : Bien, parce que le consensus, il doit venir de la société québécoise, il ne doit pas venir, là, de quelques porte-parole en la matière qui vont se réunir en commission parlementaire. C'est beaucoup trop sérieux pour ça. Ça n'a jamais été l'approche privilégiée par le Québec et par Véronique Hivon. Donc, on ne va pas changer notre approche, là, pour plaire au ministre, qui, à notre point de vue, a erré en ajoutant cet élément de surprise dans le projet de loi.

M. Duval (Alexandre) : Je reste avec un doute sur cette réflexion-là, M. Arseneau, parce que, même si on ajoute le handicap neuromoteur, l'accès à l'aide médicale à mourir est balisé par d'autres critères comme les souffrances constantes, psychiques, psychologiques, intolérables. Quelle est la différence, pour vous, entre une personne qui souffre d'alzheimer et qui a ce niveau de souffrance là et une personne qui souffre de paralysie cérébrale et qui a ce niveau de souffrance là? Pourquoi c'est différent?

M. Arseneau : Bien, encore une fois, moi, je vais laisser ce débat-là à la porte-parole de notre formation politique en la matière pour vous dire, tout simplement, que la discussion n'a pas été... en fait, elle n'a pas été faite et le débat non plus. Alors, moi, je n'ai pas d'opinion à vous fournir, ce matin, sur le fond des choses, mais simplement sur la manière dont le gouvernement se prend pour, justement, consolider le consensus et adopter un projet de loi.

M. Lacroix (Louis) : Dans les votes qu'on passe à l'Assemblée nationale, il y a certains sujets, on impose des lignes de parti, où on dit : Le parti pense ça, tous les députés votent selon la ligne de parti. Dans des dossiers qui sont plus moraux comme celui-là, on laisse le soin aux députés de voter selon leur conscience. Est-ce que c'est ce que vous allez faire?

M. Arseneau : Bien, écoutez, on n'en a pas discuté en tant que tel. Vous parlez de l'élément, là, nouveau sur les handicaps?

M. Lacroix (Louis) : Je parle en général, là-dessus.

M. Arseneau : Ah! en général.

M. Lacroix (Louis) : Il y a un élément qui est controversé. Est-ce que... Quand on a adopté la Loi sur les soins de fin de vie, il y a, quoi, six ou sept ans, cinq ou six ans, là, je ne me souviens plus la date précise, il y a des députés qui avaient voté contre, à l'époque, parce que... même dans la partie ministérielle, là. C'étaient les libéraux, là, il y a des députés libéraux qui ont voté contre, puis c'est eux autres qui avaient présenté le projet de loi. Est-ce que vous allez laisser à vos députés le soin de voter selon leur conscience?

M. Arseneau : Bien, écoutez, il appartient au chef, Paul St-Pierre Plamondon, de décider s'il s'agit d'un vote libre. Mais ce que je vous dirais, c'est qu'à l'heure actuelle les recommandations de la commission, qui nous ont été transmises et expliquées et qui ont fait l'objet d'un débat au sein du caucus du Parti québécois, ne posent, à ma connaissance, aucun problème à quiconque membre du caucus. Donc, nous, on est prêts à aller de l'avant. On a fait une sortie transpartisane à cet égard. Véronique Hivon a présenté la position qu'elle porte au nom de notre formation politique, et il n'y a pas de dissension. Alors, tout le monde est d'accord.

M. Laforest (Alain) : Le député Arseneau, est-ce qu'il souhaite un vote libre, lui?

M. Arseneau : En fait, pour nous, ça ne change rien, le vote libre va aller dans le même sens.

M. Laforest (Alain) : Je ne parle pas du «nous», je parle du «je», le député Arseneau.

M. Arseneau : Moi, je crois qu'il est important de laisser le droit de parole et, évidemment, toute la liberté aux députés le plus souvent possible dans le plus grand nombre de questions. Et, quand il s'agit de questions morales comme celle-là, qui touchent, là, à quelque chose de très, très personnel, oui, un vote libre peut certainement être une excellente idée, mais, dans notre cas, ça ne changera rien.

M. Gagnon (Marc-André) : Pour revenir sur votre propos du début, là, sur le rapport de force entre Québec et Ottawa.

M. Arseneau : Ah! merci d'y revenir.

M. Gagnon (Marc-André) : En immigration, notamment, vous avez peut-être connaissance, là, de cet article sur deux experts embauchés par le gouvernement qui disent que, pour freiner le déclin du français, donc, il faut que le Québec rapatrie des pouvoirs en immigration. Est-ce que vous êtes prêts à appuyer M. Legault dans ce combat-là qu'il mène? Je sais que vous allez peut-être me parler d'indépendance, comme Québec solidaire l'a fait avant vous, là, mais...

M. Arseneau : Oui, bien, en fait, c'est ça, moi, j'inviterais plutôt M. Legault à se joindre à nous pour réclamer tous les pouvoirs, à tous égards, dans toutes les dimensions, là. Mais, comme vous abordez le sujet de l'immigration en particulier, on ne peut pas être contre l'idée de rapatrier tous les pouvoirs. Ce qu'on dit, c'est que le gouvernement n'y arrivera pas parce qu'en moins de 24 heures le gouvernement fédéral lui a fermé la porte au nez, tout simplement parce qu'il n'a absolument aucun rapport de force par rapport au gouvernement fédéral. Il a accepté, sans condition, d'adhérer au fédéralisme, au fédéralisme de tutelle et de soumission, et on en voit les résultats aujourd'hui, après quatre ans. Alors, qu'est-ce qu'il peut espérer de mieux que de demander poliment, avec un «s'il vous plaît», que le gouvernement l'écoute, le gouvernement fédéral, ce qui n'arrivera pas?

Mme Plante (Caroline) : Mais vous dites qu'il n'a aucun rapport de force, mais est-ce qu'on peut penser que, s'il obtient un mandat fort aux prochaines élections, il aura un rapport de force?

M. Arseneau : Le gouvernement est majoritaire, il a 76 députés. Qu'est-ce qu'un mandat fort? Si on a 125 députés d'arrière-ban de la CAQ avec un conseil des ministres qui adopte la même position que la position actuelle, c'est-à-dire qu'on est prêts à accepter le fédéralisme sans condition, qu'est-ce que ça change? Absolument rien.

Mme Plante (Caroline) : Donc, 100, 110 députés, ça ne changerait rien?

M. Arseneau : Bien, ça ne change absolument rien. En fait, on serait juste tout simplement plus faible puisqu'on a la pensée unique qui s'installerait ici, à l'Assemblée nationale, et qui dirait : Bien, le fédéralisme, il faut vivre avec. Les conditions imposées par le premier ministre Trudeau, bien, évidemment, on aimerait qu'elles ne soient pas là, mais on va quand même accepter les délais et les contorsions et, essentiellement, renier ou renoncer à véritablement mener un combat avec un rapport de force qui serait imposé au fédéral.

M. Gagnon (Marc-André) : ...hausser les seuils à 58 000, est-ce que c'est un chiffre qui vous apparaît acceptable?

M. Arseneau : Bien, écoutez, le débat des chiffres, on a toujours dit que ce n'était pas tout à fait notre tasse de thé, là. Les principes à faire valoir, évidemment, là, c'est le principe de l'immigration francophone, du contrôle, justement, que le Québec doit avoir sur le choix des immigrants et l'immigration économique en particulier. Et, à partir du moment où les nouveaux arrivants maîtrisent le français et ont passé à travers le processus de sélection du Québec, effectivement, on peut en avoir des dizaines de milliers. Mais je ne lancerai pas de chiffres aujourd'hui, mais on souhaite que le Québec soit plus nombreux.

M. Gagnon (Marc-André) : ...porte-parole en santé, donc, il y a une étude qui dit que les GMF, c'est un échec, essentiellement, là, 20 ans après leur création. Pourtant, de ce qu'on comprend du plan Dubé, il semble miser pas mal sur les GMF, là, pour que les Québécois aient accès à des soins de santé. Mauvaise stratégie?

M. Arseneau : Bien, mauvaise stratégie... Encore une fois, le gouvernement se projette dans l'avenir avec une solution qui est mal ficelée, qui nous fait rêver d'un système qui fonctionne, comme on nous a fait rêver ou, du moins, on a fait rêver un certain nombre de Québécois qu'ils auraient, à la fin du premier mandat, tous un médecin de famille. Mais ce qu'on voit, c'est que l'échec du gouvernement, c'est celui qui consiste au constat suivant : c'est qu'en quatre ans on n'a pas un meilleur accès aux services de première ligne, et puis on n'a pas un temps d'attente, dans les urgences, qui est amoindri, on n'a pas accès plus rapidement à des soins de santé, puis on n'a pas décloisonné les professions, puis on a une pénurie de main-d'oeuvre parce que le temps supplémentaire, parce que les conditions de travail ne sont pas attrayants, parce qu'on est complètement dépendants des agences puis qu'on paie un prix astronomique de 1 milliard par année pour avoir recours à ces agences-là. Donc, on n'a absolument rien réglé puis on promet qu'on va faire mieux la prochaine fois. Nous, on a d'autres solutions et on présentera un plan santé, une alternative à la proposition caquiste, d'ici quelques jours.

M. Laberge (Thomas) : C'est quoi, l'objectif de votre sortie, ce matin, là, sur le rapport de force, là? Vous espérez que la CAQ devienne souverainiste?

M. Arseneau : Bien, en fait, le gouvernement de la CAQ commence à faire de la publicité avec des grands moyens pour vanter son bilan, et je pense qu'il est temps qu'on se rende compte que les stratégies de communication de la CAQ, bien, c'est du vide. On tiendra, d'ailleurs, en fin de semaine, un grand congrès sur la fierté. De quoi peut-on véritablement être fiers, dans notre rapport au Canada, lorsque la loi dont le gouvernement a fait une loi-phare, sa plus grande réalisation, c'est la Loi sur la laïcité de l'État, bien, elle sera contestée et, vraisemblablement, charcutée avec l'appui du gouvernement fédéral? Alors, de quoi peut-on être fiers?

Aujourd'hui, là, c'est un contre-bilan que je veux offrir sur quelque chose de fondamental, sur ce que le gouvernement disait vouloir faire. Nous sommes un gouvernement nationaliste, disait-il. Que vaut le nationalisme du gouvernement de la CAQ, si tout ce qu'on demande est refusé, tout ce qu'on souhaite faire est bloqué par le fédéral et tout ce qu'on a fait risque d'être balayé par les jugements à venir de la Cour suprême, notamment avec l'appui direct et affirmé du gouvernement fédéral et de ses amis du Parti conservateur, MM. Charest et Poilievre? Alors, il faut faire ce bilan-là. On a tendance à dire et à voir les stratégies de communication et de marketing politique de la CAQ comme étant vaguement inspirées de la réalité. En fait, c'est du vent. Et c'est ce qu'on veut, aujourd'hui, passer comme contre-message aux Québécois, de... en fait, de voir véritablement ce qu'il y a derrière ce message qui est, essentiellement, une réalité alternative.

La Modératrice : Dernière en français, s'il vous plaît.

M. Laforest (Alain) : Avez-vous un message aux militants caquistes qui sont les anciens péquistes?

M. Arseneau : Bien, en fait, ce serait intéressant qu'ils prennent...

M. Laforest (Alain) : ...ballon de plage...

M. Arseneau : Bien oui. En fait, les gens qui ont été séduits par l'approche, les véritables souverainistes, les indépendantistes, les anciens péquistes qui ont été séduits par le message du gouvernement Legault doivent commencer, effectivement, à se poser des questions, comme l'ancienne cheffe de cabinet de la ministre des Affaires intergouvernementales, qui déclarait, hier, en période de grande écoute, sur un réseau que vous connaissez bien, que la solution, bien, c'était l'indépendance. On y revient. On y reviendra plus tôt que tard, et on y travaille.

M. Laforest (Alain) : Caroline St-Hilaire va se présenter, là, pour la CAQ. C'est une ancienne indépendantiste convaincue, là, mais elle n'y croit plus, là. Vous lui dites quoi, là? C'est elle qui va animer le congrès en fin de semaine.

M. Arseneau : Exactement. Alors, elle fait fausse route si elle pense pouvoir améliorer la capacité du Québec à se gouverner et à prendre les meilleures décisions pour les Québécoises et les Québécois. Ça me semble une évidence. Et peut-être qu'hier ce qui s'est passé dans le paysage politique, oui, va la faire réfléchir, qui sait?

Mme Plante (Caroline) : Allez-vous vous réjouir de l'adoption prochaine du projet de loi n° 28, là, sur l'urgence sanitaire?

M. Arseneau : Ah! c'est difficile de se réjouir après plus de deux ans de tergiversations là-dessus. Est-ce qu'on va se réjouir de tourner la page sur une période où le gouvernement s'est arrogé tous les pouvoirs à peu près sans condition? Mais, la façon de faire, on l'a contestée dès le départ. On va souhaiter, justement, de passer à autre chose. On a, évidemment, la conviction qu'on n'avait pas besoin de ce projet de loi là pour lever l'état d'urgence, on pouvait le faire tout simplement en ne renouvelant pas le décret. Mais, qu'on le fasse le plus rapidement possible, c'est dans l'ordre des choses. On aurait pu le faire bien avant. Maintenant, on est rendus à l'adoption de ce projet de loi là et on souhaite tourner la page.

La Modératrice : En anglais, s'il vous plaît.

Des voix : ...

Mme Morin-Martel (Florence) : Oui, sur un autre sujet. Bien, ce matin, on apprenait la démission du juge Serge Champoux de la Cour du Québec pour exprimer sa dissidence face à la décision de la juge en chef qui souhaite que les juges siègent un jour sur deux dans le contexte de pénurie de main-d'oeuvre. Est-ce que la juge en chef devrait reculer sur sa décision?

M. Arseneau : Écoutez, le problème avec ce que vous nous révélez ce matin, il vient du manque de leadership du gouvernement à collaborer avec l'appareil judiciaire ou de la justice pour trouver des solutions pour doter les palais de justice et les juges du personnel nécessaire pour procéder plus rapidement. Puis il faudrait absolument et à tout prix que le ministre de la Justice fasse de lui une Stéphanie Vallée. On ne peut pas aujourd'hui, là, avoir comme approche l'attentisme et l'inaction dans un dossier comme celui-là, là. On a vu ce qui s'était passé avec l'arrêt Jordan, il y a quelques années, et là on est en train de voir le même scénario se dérouler. Et le gouvernement, et particulièrement le ministre de la Justice, plutôt que de prendre ce problème-là à bras le corps, en collaboration, notamment, avec la juge en chef, bien, continue à vouloir faire une bataille de coqs avec elle sur mille et un sujets. Alors, c'est improductif.

M. Carabin (François) : Pour être clair, la juge Rondeau n'a aucun blâme à porter dans cette situation-là, selon vous?

M. Arseneau : Bien, vous voyez, elle cherche des solutions, on cherche des solutions aussi. Puis le ministre, bien, on le cherche dans ce dossier-là.

La Modératrice : En anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Arseneau, when you look at Mr. Dubé's performance on bills — Bill 61 on infrastructures, in 2020, that had to change, then you have Bill 28, Bill 11, you have Bill 19 that will be left aside, you have also, now, Bill 38 that you have a new element that was not discussed — how would you qualify his approach or performance with bills?

M. Arseneau : Oh! clearly, and we've seen it over the past four years, the Government is improvising...

Mme Senay (Cathy) : Especially Mr. Dubé.

M. Arseneau : Especially Mr. Dubé. Yes, I think there is this approach that is improvised, and that, you know, I guess is characterized by procrastination, by promises or by, you know, this idea that things are going to get better when we table a bill. For example, remember, I think it's about a year ago, they said : Well, we're going to solve all the problems in the health network through this mammoth bill that we're going to be tabling. And nothing really happened. They came up with Bill 19 on, you know, information and data, and now we're no longer talking about this bill at all. Just like, you know, after the first or second wave, we should have tried to get out of this state of emergency. We waited until the very last minute, until all of the populational measures were lifted, to say : Well, how could we go about, you know, lifting the state of emergency? And they tabled a bill that said : Well, here's how we're going to go. And we've been working on it for, what, for weeks.

Mme Senay (Cathy) : Why do you think people don't see this?

M. Arseneau : Well, I don't think the population is aware of how it really works in this Parliament and how, you know... what is the difference between holding a press conference saying : This is how we're going to solve the problem, and the steps or the process that we have to follow in order to get a result. So, you know, we're trying to fill the gap today in saying that you can't just say : Well, here's how it's going to go, we're going to have this bill, and it's going to solve everything. Well, it needs to be discussed, and we need time for that.

Mme Senay (Cathy) : But you can see the CAQ's communication machine works.

M. Arseneau : Yes, but we often have from the CAQ this magical thought that, you know, things are going to get solved if we really think hard about it and if we stress the idea that, you know, we've got this very simplistic solution for very complex problems. And then, you get through the process and you see that there are all sorts of failures in the thoughts that were put into elaborating a bill. And we're going to work seriously towards making these bills better for Quebeckers. And we've seen it in the past. I remember Bill 17 on the, you know, taxi industry, I don't think there was one article that wasn't changed or completely rewritten, because the Government is not putting enough time and thought into, you know, legislative measures that they want to put in place, yes.

M. Authier (Philip) : We're seeing...

La Modératrice : Dernière en anglais, s'il vous plaît.

M. Authier (Philip) : Well, she had three.

La Modératrice : Dernière personne en anglais.

M. Arseneau : Go ahead.

M. Authier (Philip) : This weekend, we're seeing the CAQ building a policy convention around the theme of pride, Québec pride. And it was mentioned a moment ago, you see Caroline St-Hilaire going over to the CAQ. Are you worried that the CAQ is taking that theme? It used to be a very powerful theme for the PQ, nationalism, and pride, and... Do you think they're stealing your agenda?

M. Arseneau : Not at all. It's never been, you know, our motto, at the Parti québécois, to say : Well, we're just proud. You know, you got to be proud of something, you got to have a project, you got to have some goals to reach. And I think it characterizes very well the CAQ saying : Let's be proud. Proud of what? What kind of pride can you develop if you failed in so many fields, particularly your relationship with Canada, particularly the health system, particularly the environment, and so on? So, it's failure after failure, let's be proud of it. Well, this is certainly not our view of being proud of Québec and having, you know, some kind of project to propose, what, four, five months before the elections, to say : Let's be proud. I don't' think there is any matter, any reason to be proud of the CAQ's «bilan»... what is it?

Une voix : ...

M. Arseneau : Record, track record. Thank you.

M. Grillo (Matthew) : You're talking about the election. I mean, this whole Québec-Ottawa issue and this tension, do you see it spilling over to more support for your party? Because, I mean, obviously, François Legault is going to try and use this as sort of a stepping-stone to get even a stronger majority. I mean, how do you see this whole thing playing out? Because, you know, we're hearing, on social media, all kinds of people talking about : Is this, you know, Meech Lake 2.0? I mean, how do you see this affecting your party going forward?

M. Arseneau : Well, I mentioned earlier that, you know, this government is characterized by magical thoughts that they put into a certain number of declarations, saying that, you know, we're proud of being Quebeckers, so let's all work together, and it's going to get better. And then, you say : Well, what means are you going to use to make sure that you can have control over the immigration? Well, we'll ask for full powers. Less than 24 hours after, the Trudeau Government says, and even Mr. Trudeau himself, in person, says : No way. And then, you know, the Government says : Well, you know, we'll get back to you, and we'll pray hard, and we'll ask politely with a «s'il vous plaît» at the end of it all.

So, how it's going to have... how it's going to affect the Quebeckers view on the Government? I don't know. But what it certainly gives us is the fuel, and the arguments, and certainly the facts to defend our position which is, you know, to gain power on the bases of our force, our project to become independent and to gain respect from Canada. And I think Quebeckers, if they want to be proud, they should be respected, which is not the case with the CAQ Government.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Arseneau : Merci.

(Fin à 8 h 55)

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