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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et M. Carlos J. Leitão, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances publiques

Version finale

Le jeudi 12 mai 2022, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-sept minutes)

Mme Anglade : Bonjour. Bonjour, tout le monde. Très contente d'être accompagnée aujourd'hui de mon collègue de Robert-Baldwin, Carlos Leitão, pour vous parler d'un sujet qui va vous surprendre. On va parler d'économie. On va parler d'économie. Dans les derniers jours, encore une fois, j'ai rencontré plusieurs personnes du domaine de la restauration, des entrepreneurs à qui j'ai eu l'opportunité de parler, des hôteliers, et tout le monde est extrêmement inquiet de ce qui se passe présentement d'un point de vue économique.

On l'a dit, on l'a répété, à quel point l'enjeu économique numéro un, le frein qu'on a, numéro un, c'est la pénurie de main-d'œuvre, et il faut tout faire pour faire en sorte qu'on ait des personnes qui puissent retourner sur le marché du travail. D'abord, en commençant par des hommes et des femmes qui n'ont pas de services de garde et qui sont à la maison avec leurs enfants, alors qu'ils aimeraient pouvoir retourner sur le marché du travail, dans un premier temps, surtout des femmes, je tiens à le mentionner, mais également toute la question de la pénurie de main-d'œuvre et d'avoir des travailleurs qui viennent de l'extérieur venir au Québec. On en a parlé cette semaine, la nécessité pour nous de dire qu'on aimerait accueillir 70 000 personnes de plus par année qui proviennent de l'extérieur du Québec. On est capables de le faire. Vous avez vu, encore, les articles aujourd'hui qui disaient que c'est ce qu'on faisait cette année, ce qui confirme donc la capacité d'accueil du Québec. Et donc on a des moyens d'aller de l'avant avec ces mesures-là.

Et l'autre élément qu'il est important de mentionner, c'est que, dans toutes les régions du Québec, le problème de main-d'œuvre a un impact réel sur la vitalité des régions, et on a besoin de faire en sorte d'impliquer les régions pour pouvoir atteindre nos objectifs. Impliquer les régions, ça veut dire la charte des régions qu'on a proposée pour être capables de déterminer les capacités d'accueil pour la suite des choses et comment les personnes vont être accueillies dans chacune de nos régions. Politique de François Legault, aujourd'hui, met un frein à notre croissance économique. Je suis sûr que mon collègue, Carlos Leitão, aurait quelques mots à dire également par rapport à ça. Carlos, est-ce que tu veux prendre la parole quelques instants?

M. Leitão : Oui. Bien, on ferme la porte, comme ça on va parler pendant trois heures de croissance économique. Mais sérieusement, et vous avez entendu le ministre des Finances dire, parce que je lui ai posé plusieurs questions cette semaine, que, lui, le plan du gouvernement, c'est qu'ils aspirent à mener le potentiel de croissance du PIB québécois à 2 % par année. Moi, je lui dis : C'est impossible. C'est impossible avec notre profil démographique, c'est impossible avec le manque de personnes que nous avons présentement. Et d'ailleurs non seulement on ne va pas atteindre les 2 % de potentiel de croissance, on va même aller, à mon avis, vers le 1 %. Ça n'a pas l'air d'être beaucoup, là, 1 % versus 2 %, mais c'est énorme. C'est énorme en termes de croissance économique, en termes de création de richesse, en termes de création de revenus de l'État pour pouvoir se payer les missions principales. Et, regardez, on ne fait que mentionner, avec raison, le vieillissement rapide de la population. Donc, les dépenses qui s'en viennent en santé sont énormes. Il faut avoir les revenus pour faire ça, et pour faire ça, il faut avoir une croissance économique raisonnable. Et avec les pénuries de main-d'œuvre qui vont s'accentuer dans les années à venir, on n'y arrivera tout simplement pas. Il faut déjà prévoir ça, chose que je vois que ce gouvernement ne fait pas. Ils nous disent : Écoutez, s'il faut agir, on agit, on agit. Bien là, pas «s'il faut agir», il faut agir et c'est maintenant qu'il faut agir. Voilà.

M. Laforest (Alain) : «Fallacieux et dangereux». Mme Anglade, est-ce que vous trouvez que le maire de Québec a raison de dire ça?

Mme Anglade : Oui. Vous parlez de toute la question de l'étalement urbain. Oui, parce que c'est un enjeu qui est réel. La question de la densification, elle est importante. La question de l'étalement urbain, elle est fondamentale. Ça fait partie de tout l'environnement par rapport à la lutte aux changements climatiques, mais qui n'est pas pris en considération par le gouvernement. Donc, oui, je soutiens les propos du maire Marchand.

M. Leitão : Et moi aussi.

Mme Anglade : Et vous avez entendu mon collègue Carlos les soutenir également.

M. Duval (Alexandre) : Pourquoi son message à lui semble mieux passer que celui des oppositions à Québec auprès de la population?

Mme Anglade : Le message de?

M. Duval (Alexandre) : Le message de M. Marchand. Il semble plus fort que les messages des oppositions à Québec.

Mme Anglade : Bien, écoutez, je pense qu'on va, en somme, dans la même direction que le maire Marchand. Et je pense qu'il amène une perspective, comme nouveau maire aussi, qui est intéressante. Mais ce message-là, il doit résonner. Je pense que c'est à force de porter ce message-là qu'il finit par résonner au sein de la population, et plus on est de personnes à le porter, mieux on se porte, mieux on se porte.

Mme Prince (Véronique) : Quel est le levier que les maires ont, en ce moment, face au gouvernement? Parce qu'on se retrouve d'un côté avec un gouvernement qui est quand même très populaire, si on se fie aux sondages actuels, là, puis on a aussi, d'un autre côté, des maires qui sont très populaires. Alors, quel est le levier pour se faire entendre de leur bord?

Mme Anglade : Bien, justement, je trouve qu'il devrait y avoir plus de leviers. On parle beaucoup de gouvernements de proximité, mais la réalité, c'est qu'ils ont besoin d'avoir plus de pouvoirs. La charte des régions qu'on a mise de l'avant, c'est exactement ça, c'est de donner plus de pouvoirs aux régions, de faire en sorte que non seulement ils aient une voix, mais, en plus, ils aient des pouvoirs réels, plus d'argent, plus de mécanismes pour faire en sorte d'augmenter les logements, une réforme de la fiscalité municipale. Donc, ils ont besoin d'avoir ces leviers-là, parce qu'on en demande énormément à nos villes.

Mme Prince (Véronique) : Mais est-ce qu'on est à la croisée des chemins en ce moment? Parce qu'on a une nouvelle génération de maires, on a des enjeux qui sont amenés sur la place publique plus que jamais, comme les enjeux climatiques, l'étalement urbain, et tout ça. Est-ce qu'on est à la croisée des chemins?

Mme Anglade : Oui, on est à la croisée des chemins dans bien des cas : crise des changements climatiques, on a une crise en matière de logement puis on a une crise de main-d'oeuvre. Ces trois éléments-là nous mènent définitivement à la croisée des chemins aujourd'hui. Il y a des décisions importantes qui doivent être prises et qui ne sont pas prises par le gouvernement, parce qu'on se met la tête dans le sable. Le gouvernement, François Legault se met la tête dans le sable dans la gestion de ces crises-là, les banalise, les sous-estime, ne les prend pas au sérieux, et on vit avec les conséquences de ça aujourd'hui, et ça va s'aggraver dans les prochains...

M. Bergeron (Patrice) : ...plusieurs tournées à travers le Québec. Vous avez rencontré beaucoup de maires. Est-ce que beaucoup de maires, discrètement ou sans le dire sur la place publique, aussi ont le même discours que M. Marchand, par exemple?

Mme Anglade : Oh oui! oui, je pense que le discours...

M. Bergeron (Patrice) : ...pas le dire sur la place publique, c'est ça?

Mme Anglade : Bien, écoutez, ça sera aux maires de prendre... Demain, ils vont avoir, encore une fois... Aujourd'hui, ils se rencontraient... demain, ils vont se rencontrer. Demain, j'aurai l'opportunité de discuter avec eux. Mais ça, je l'entends, moi, je l'entends sur le terrain, la nécessité... Vous savez, quand on a lancé la charte des régions, c'est 1 400 personnes qui ont été consultées pour ça. Et combien de maires, combien de mairesses nous ont dit : On n'a pas les pouvoirs nécessaires pour remplir nos responsabilités? Le monde change, le monde est en train de se transformer sous nos yeux. On a des crises importantes à régler au Québec, et, encore une fois, on a un gouvernement qui se met la tête dans le sable.

M. Duval (Alexandre) : ...est-ce que c'est dangereux de la part des maires qui parlent publiquement de perdre, justement, d'autres combats, que le gouvernement leur tourne le dos, parce que, justement, ils leur font quelques jambettes?

Mme Anglade : Est-ce que c'est dangereux? Je n'ai pas entendu le début de la question, j'entendais la voix de...

M. Duval (Alexandre) : Est-ce que c'est dangereux? Est-ce que c'est un jeu dangereux de la part des maires qui sortent publiquement comme ça pour venir... bien, pas insulter, mais, dire...

Une voix : Est-ce qu'ils pourraient être punis par le gouvernement?

Mme Anglade : Bien, c'est surtout ça qu'on ne veut pas voir. Je veux dire, il faut que les gens aient la capacité de s'exprimer publiquement puis de dire ce qu'ils pensent. On vit dans une démocratie. On vit dans une démocratie. Ça, ça veut dire qu'on a le droit de s'exprimer, qu'on a le droit de dire ce qu'on pense, qu'on a le droit de mettre nos idées de l'avant. On ne peut pas penser qu'il y a une espèce d'omerta puis que les gens ont peur de parler parce que, s'ils parlent, bien, ils n'auront pas les faveurs d'un gouvernement. Ça, c'est vraiment 1950 quand on parle de cette manière de gouverner là.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais est-ce qu'on se dirige, donc, vers une collision frontale? Parce que vous avez cité le logement, la pénurie de main-d'oeuvre, tout ça. Est-ce qu'on se dirige dans une collision frontale entre les maires et le... entre les villes et le gouvernement du Québec?

Mme Anglade : Bien, il faut clairement une reconnaissance de la part du gouvernement des crises auxquelles on fait face aujourd'hui. Puis il n'y a pas cette reconnaissance-là. Quand je parle de la crise du logement, la crise des changements climatiques, la crise de la main-d'oeuvre, il n'y a pas une prise de conscience. Encore une fois, la semaine passée, le premier ministre, il disait : La crise de la main-d'oeuvre, c'est une mosus de bonne nouvelle. Ça a des répercussions énormes sur le... Alors, c'est pour ça qu'ils ont besoin... c'est pour ça que, d'ici le 3 octobre, on a besoin d'un gouvernement qui prenne acte de la situation. Je ne sais pas si tu voulais commenter.

M. Leitão : Oui. Je voulais juste dire que, on l'avait bien mentionné aussi dans la charte des régions, c'est aussi une question de ressources financières. Donc, il faut qu'on revoie aussi la fiscalité municipale. Il ne faut pas avoir peur de revoir ça. Justement, dans la charte des régions, c'est ça aussi qu'on disait, qu'on allait revoir la façon dont les villes sont financées, se financent. M. Laforest, vous avez commencé à poser une question sur... je pense que je vous voyais venir sur le : Mais vous, au gouvernement précédent? Écoutez, nous ce qu'on avait fait, on avait déclaré que, justement, les villes, les municipalités sont des gouvernements de proximité.

M. Laforest (Alain) : ...

M. Leitão : On leur a donné plus de pouvoirs.

M. Laforest (Alain) : ...d'argent.

M. Leitão : On leur a donné plus d'argent. Il faut aller plus loin. Il faut aller plus loin. Donc, je pense qu'on allait dans la bonne direction. Le statut de métropole, ce n'était pas juste une petite décoration, c'est réel, concret. La même chose pour le statut de capitale nationale. Je pense qu'il faut aller plus loin dans cette direction-là.

M. Robillard (Alexandre) : M. Leitão, j'aimerais ça savoir, comme ancien ministre des Finances, là, qu'est-ce que vous pensez du fait que l'Assemblée nationale a augmenté son budget de 25 millions, alors qu'elle disposait d'un surplus accumulé de 20 millions de dollars. Est-ce que, sur le plan de l'administration publique, là, c'est quelque chose de souhaitable, ça, cette façon de gérer les fonds?

M. Leitão : Écoutez, l'Assemblée nationale est souveraine. Les décisions qui sont prises sont prises par le BAN. Et donc...

M. Robillard (Alexandre) : ...les surplus dans l'administration publique, c'est quelque chose...

M. Leitão : Oui, mais l'Assemblée nationale, cet immeuble que nous avons ici, c'est un immeuble patrimonial, c'est un immeuble qu'on doit maintenir, qu'on doit rénover, qu'on doit moderniser. Pour ça, il faut des sous. Et moi, je pense que l'Assemblée nationale a cet enjeu-là. C'est géré de façon transpartisane, parce que le BAN, le Bureau de l'Assemblée nationale approuve ces budgets-là. Les partis politiques sont...

M. Robillard (Alexandre) : ...surplus à même des budgets de rémunération non utilisés, ça, est-ce que c'est souhaitable sur le plan de l'administration publique?

M. Leitão : Écoutez, pour ce qui est des pratiques de gestion de l'Assemblée nationale, encore une fois, c'est géré par l'Assemblée elle-même. Il y a eu l'étude des crédits de l'Assemblée nationale.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que c'est de la créativité comptable un peu quand vous regardez ça?

M. Leitão : Non, je ne pense pas. C'est que le... c'est quand même unique, l'Assemblée nationale, c'est unique, et je pense que l'Assemblée, comme institution, doit avoir une grande indépendance. Écoutez, les questions que vous me posez ont aussi... (Interruption) Là, je m'étouffe déjà, vous voyez? Vous allez voir où je vais m'en aller. Ces questions-là... Dominique a toujours peur quand je dis : Oh boy! vous allez voir qu'est-ce que je vais dire. Bon. Mais ces questions-là se sont posées en 2015, parce qu'en 2015, il y avait tout un effort de consolidation budgétaire qui n'a pas touché l'Assemblée nationale, et le consensus transpartisan était : Non, on ne touche pas à l'Assemblée nationale.

M. Bossé (Olivier) : La ligne entre un développement régional puis de l'étalement urbain, elle se trace où, Mme Anglade?

Mme Anglade : Elle se trace avec les régions, elle se trace en collaboration avec les régions pour décider de comment on va faire les choses. Mais on ne peut pas penser que l'étalement urbain, c'est une... qu'on doit l'encourager. On ne peut pas penser ça aujourd'hui avec ce qui se passe. Mais ces discussions-là, elles doivent avoir lieu avec les gouvernements de proximité. C'est ça, la vraie réponse à la question.

Mme Lévesque (Fanny) : On voyait ce matin, là, on sortait certains extraits du livre de M. Legault, là, Cap sur un Québec gagnant. Il déplorait clairement, là, les inconvénients de l'étalement urbain. En fait, tout ce que les maires demandent en ce moment, il appuyait ça dans son livre, quand même, là. C'était donc pensé, sa vision. Qu'est-ce qui explique, à votre avis, là... ou qu'est-ce qui s'est passé entre ce moment-là et aujourd'hui?

Mme Anglade : Le populisme. C'est ça qui s'est passé entre 2013 puis 2022 : le populisme. Je veux dire, la question de l'étalement urbain, elle est présente depuis un certain nombre d'années. Maintenant, François Legault fait comme si ça n'existait pas. C'est comme si ce n'est pas un enjeu qui est aussi fondamental, qu'on doit trouver l'équilibre. Mais la réalité, c'est qu'il fait ça d'un point de vue populaire pour aller dans des... avoir des votes dans certaines régions, dans certains pôles.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que ce n'est pas accablant que ça fonctionne, justement? Qu'est-ce que ça dit, dans le fond? Soyez populistes?

Mme Anglade : Bien, c'est pour ça qu'on va avoir une campagne électorale puis qu'on pourra en débattre de manière soutenue aussi. Mais je pense que les gens en prennent beaucoup plus conscience, prennent beaucoup plus conscience de ça. Il n'y a personne qui pense que la CAQ considère réellement la lutte aux changements climatiques comme étant un enjeu de première priorité. Et, si c'était véritablement un gouvernement de l'économie, on parlerait aujourd'hui de main-d'œuvre, c'est de ça dont on parlerait aujourd'hui. Puis il arrêterait de nous casser les oreilles avec ce qu'il a fait en mélangeant 2020 et 2021 comme chiffres, puis il regarderait les chiffres de 2022 puis de 2023. Puis il verrait qu'on est en train de rentrer dans un mur d'un point de vue économique.

Mme Lévesque (Fanny) : Vous pensez donc que le fond de sa pensée, finalement, c'est ce qui est écrit dans son livre puis qu'il a... vous pensez que c'est...

Mme Anglade : Je ne sais pas s'il a intégré tout ce qu'il a écrit dans son livre. Il faudrait lui demander, il faudrait lui poser la question. Mais il y a une chose qui justifie aujourd'hui les propos qui sont tenus par le premier ministre, et c'est clairement du populisme.

M. Bossé (Olivier) : ...va être candidat à cette campagne électorale?

Mme Anglade : Est-ce que monsieur?

M. Bossé (Olivier) : ...Leitão va être candidat à cette campagne électorale?

M. Leitão : Une annonce sera faite.

Une voix : En fin de semaine? On est là, là. On est prêts.

M. Duval (Alexandre) : Le gouvernement du Québec a octroyé un autre contrat à une entreprise qui opère un dépotoir illégal qui est en lien avec quelqu'un qui est proche du crime organisé, la famille Scopa. Est-ce que le mécanisme que votre gouvernement passé, donc les libéraux, a mis en place, que ça soit l'UPAC après la commission Charbonneau, est-ce que ça fonctionne encore?

Mme Anglade : Bien là, on est rendus dans le b.a.-ba, là. Après les garderies, on est rendus maintenant avec le dépotoir illégal, là. Mais vous avez remarqué comme moi, là, qu'il s'agissait de faire quelques vérifications, là, pour trouver qu'il y avait des enjeux. Alors, je pense que le gouvernement, François Legault et son gouvernement ont un travail à faire qui est un travail de base, là, pour éviter de se retrouver dans cette situation-là.

M. Duval (Alexandre) : Mais c'est les fonctionnaires qui sont en charge de ça. Donc, est-ce que la structure mise en place, est-ce que ça fonctionne toujours, après les crises et les scandales qu'on a vécus par le passé?

Mme Anglade : Bien, je ne peux pas croire que... je veux dire, regardez les vérifications dont on parle, là, ce n'est pas des vérifications qui sont ultracomplexes non plus. On ne parle pas d'aller faire des recherches approfondies, là. Les premières vérifications pourraient vous donner... Alors je pense qu'il y a une histoire de jugement à faire de la part du gouvernement.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, we had, at day break, a family doctor at the CLSC Parc-Extension, Carlos Chirgwin, talking about his concerns on the effects of Bill 96 with newcomers in Québec. I mean, Mr. Legault, at the budget estimate, was talking about: We'll give them health services when there is an emergency. This is complicated. What's... How do you see this backlash coming with the adoption of Bill 96?

Mme Anglade : Well, there is definitely a risk of backlash regarding Bill 96 and regarding health care services. And we have to be... like, they have to explain how this is going to work and they have to answer. There was a coalition of doctors that came out and said: You know, like, they're many questions that need to be answered, and they were not answered. And those... this is raising questions. People should be treated if they're sick. Period. People should be treated. And again, let me just add one more thing, when we talk about promoting French, protect French, it has nothing to do with the relationship of a doctor with a patient. I mean, that's not what we're talking about.

Mme Senay (Cathy) : I mean, they'll have to pass a language test?

Mme Anglade : That's totally absurd. That's totally absurd. I mean, somebody is sick, that person needs to be treated. And that's why the doctor is very concerned. And that's why there is also a coalition of doctors that said: You know, like, we have many concerns regarding health services that we're going to be able to provide.

Mme Senay (Cathy) : And, Mr. Leitão, on Mr. Bruno Marchand, when you said that it's dangerous, populist to talk about densification and urban spread the way that the Legault Government is speaking about these issues...

M. Leitão : The Liberal Government, no?

Mme Senay (Cathy) : The CAQ Government, sorry, the Legault Government. I mean...

M. Leitão :Thank you for your....

Mme Senay (Cathy) : Well, how this reaction of Bruno Marchand can shake things up and make citizen realize that it's and old–fashioned mode Government?

M. Leitão : It's not just Mr. Marchand, it is a whole new generation of mayors. C'est Mme Fournier à Longueuil, la mairesse de Granby, la mairesse de Sherbrooke, Mme Plante à Montréal. So, this issue, there is a new generation of local leaders that is talking about this. The unfortunate development, in my opinion, is because populist tendencies. The CAQ had decided to frame this issue of densification as, you know, on a very binary position. It's either we all have, you know, bungalows in the suburbs or we all have to live on the 12th floor of an apartment complex near a highway. It's not... reality is not like that. There is all kind of shades in between. And what the mayors are saying, and what we're saying is that densification... we have to accelerate densification, but it has to be well thought-out and it's not a one–size–fits–all. It's not putting apartment towers everywhere, and we're not all going to live on the 12th floor. It's not that. But the CAQ, because of its populist tendencies, want... And we've seen that in politics, in Canada, lately, there is a leadership race of another... anyway, where we see that there is this tendency to frame things between two extremes, when we all know that the reality and the way to move forward is usually in the middle. And that's what the Liberal Party has stood for for centuries, actually, or over a century, it's a pragmatic, reformist way of viewing the world, not the two extremes.

Mme Greig (Kelly) : Mrs. Anglade, if I can, it was a very busy day yesterday, come back to something, the Auditor General's report. As the Health Minister came out of cabinet, he said: We're not... we weren't ready, looking at the $1 billion in taxpayer's money that was lost. First of all, you know, to see the numbers like that, put down to $1 billion lost, how do you think Quebeckers are feeling like today? Because it was, as I mentioned, a very busy news day yesterday, so there was a bit of distraction there as well.

Mme Anglade : So, first of all, beyond the $1 billion, it's the impact on the health of Quebeckers. That's the first thing we should keep in mind. The fact that we were late had an impact on the ability to really protect the population, number one. Number two, of course, is the $1 billion. And why were we the last ones to order? Why were we so late? And it speaks to the necessity of having a public inquiry, yet again. I cannot fathom that this happened and we're never going to find out why this happened and how we're going to prevent this in the future.

Mme Greig (Kelly) : TheAuditor General also said there hasn't been a long-term health projection in 15 years. So, that also includes the previous Liberal Government. Why is that?

Mme Anglade : Well, this is something that should be integrated. And again, in a public inquiry, this is something that would emerge and find solutions. It's not about a specific government but find solutions regarding that. But this doesn't cover the $1 billion in expenses and the fact that it was ordered late. These are two separate things.

Mme Greig (Kelly) : The CAQ has often said: No, we have handled the pandemic well, this is something that we're... And they're going to campaign on it, obviously. But to make those promises then not have the public inquiry, this is jive in your mind? These two things go together?

Mme Anglade : It doesn't jive. It doesn't jive, because there will be a lot of questions for which we won't have answers. And should I remind you that, as of today, again, we are under emergency measures for all intents and purposes so they can give contracts. They can still do this without having to present those results. So, this is extremely problematic. 

M. Authier (Philip) : Since, we'll not see you tomorrow, I just want to ask you, I asked you this earlier this week: Is the Liberal Party going to be participating in the demonstration, Saturday, against Bill 96?

Mme Anglade : We will be there.

M. Authier (Philip) : I'm just wondering who would be representing the party and how many people... And what do you think the mood of the demonstration will be?

Mme Anglade : I don't know. But the message... I don't know about the mood of the demonstration, but the message is clear for us, it's Bill 96, it's all the reasons why we're going to be voting, as a party, against Bill 96, and that's why we will be represented at the demonstration.

M. Authier (Philip) : Do you think the Government will be listening to this message?

Mme Anglade : I don't think the Government has been doing a very good job at listening, to tell you the truth, on this topic, as of many topics. But we have to make our voices heard as well. We have this responsibility.

M. Authier (Philip) : Merci.

Mme Anglade : Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 49)

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