L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Conférence de presse de M. François Bonnardel, ministre des Transports

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Conférence de presse de M. François Bonnardel, ministre des Transports

Dépôt du projet de loi modifiant la Loi sur l’assurance automobile et le Code de la sécurité routière

Version finale

Le mercredi 9 février 2022, 11 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures vingt-six minutes)

M. Bonnardel : Merci d'être présents pour ce point de presse. Je suis très heureux de déposer le projet de loi n° 22, aujourd'hui, qui est une demande des accidentés de la route depuis des années, qui est aussi, pour moi, de réparer une erreur du passé. Il faut comprendre que, depuis 1990, le gouvernement de l'époque, en 1990, qui était le Parti libéral...

Mais juste avant je vous amène, pour bien comprendre la stratégie de la SAAQ et du gouvernement... Vous vous souvenez, voilà à peine un an déjà, on a annoncé une baisse du coût du permis de conduire, parce que le fonds d'assurance était bien capitalisé. Donc, on a remis 1,1 milliard aux détenteurs de permis de conduire. On parle de 6,4 millions, 6,5 millions de détenteurs. Donc, ceux qui n'ont pas de point d'inaptitude, c'est un coût de 24 $. Et aujourd'hui on va remettre, comme vous le savez déjà, à peu près 1 milliard de dollars rétroactivement, de façon factuelle, aujourd'hui et dans le futur, dans les prochaines années.

Quand je dis «erreur du passé», c'est que le gouvernement de l'époque avait statué qu'une personne qui recevait une indemnité de remplacement de revenu, à partir de l'âge de 65 ans, quand elle arrivait, cette personne, à 65 ans, bien, elle était... elle commençait à être pénalisée. Elle perdait un pourcentage de 25 % par année pour en arriver, à son 68e anniversaire, à ne plus recevoir de sommes.

Donc, pour moi puis pour ceux qui se plaignaient de cette iniquité, je vais le dire ainsi, bien, aujourd'hui, je suis très, très fier de leur dire qu'on les a entendus. Ce que ça veut dire, c'est qu'il y a une nouvelle règle qui va être applicable pour ces gens, qui dit ceci : À partir de l'âge de 68 ans, bien, ces gens vont recevoir une somme, selon le nombre d'années qu'ils ont été indemnisés par la SAAQ, donc, jusqu'à un maximum de 40 %. Ils pourront donc recevoir la même indemnité qu'ils recevaient, jusqu'à un maximum, donc, de 40 %, s'ils ont été pendant 40 ans sur le régime d'indemnité de la SAAQ. Donc, c'est une formule de calcul qui va être... qui vous a, je pense, déjà été expliquée par la SAAQ, selon la somme qu'elle recevait à 68 ans dans l'ancien régime, je vais l'appeler ainsi, versus le nouveau. Donc, ça, c'est la mesure la plus importante.

Un point non négligeable, c'est qu'on va appliquer cette mesure de façon rétroactive au 1er janvier 1990. Ça veut dire que, de 1990 à aujourd'hui, il y a à peu près, je vous donne le chiffre exact, là, 23 700 personnes qui pourraient être assujetties, donc, à des indemnités additionnelles. Il y en a assurément 5 400 qui vont recevoir une somme d'ici le 1er juillet prochain, donc, parce qu'ils sont admissibles, donc, à cette rétroactivité. Et, par la suite, la SAAQ évalue le besoin, je vais le dire ainsi, là, à 700 clients, on va les appeler comme ça, là, 700 clients par année, là, donc, qui vont bénéficier du nouveau régime applicable à partir de l'adoption de la loi.

Rapidement, je vous énumère quelques points que vous savez déjà : on va ajuster le montant maximal remboursable d'aide à domicile pour les accidentés qui ont besoin d'une présence continuelle à la maison; on va éliminer le critère relié à l'âge de la personne décédée dans le calcul d'indemnité versée au conjoint survivant; une meilleure indemnité de remplacement de revenu aux accidentés dont les blessures et les séquelles sont de nature catastrophique; frais de garde; et tout, et tout.

Donc, c'est des mesures qui sont importantes pour ces gens, pour les accidentés de la route, et, aujourd'hui, je suis très, très fier de voir qu'avec le fonds qui est bien capitalisé, qu'on puisse remettre, aujourd'hui, une somme considérable à ces accidentés qui... Depuis des années, on a eu des cas particuliers, des cas durs, des cas difficiles de gens qui sont venus à nos bureaux. Je ne suis pas le seul, là, à l'avoir vécu, là, mais on le sait, on l'a vu, certains reportages dans les dernières années qui ont amené ces gens à se dire : Bien, c'est inéquitable de voir qu'à 68 ans, bien, je ne recevais plus ces sommes. Donc, c'était une perte de revenu importante pour ces personnes puis, aujourd'hui, bien, on répare cette iniquité. Alors, voilà, je suis prêt à répondre à vos questions.

Le Modérateur : Bien, alors, on va y aller avec Caroline Plante.

Mme Plante (Caroline) : Peut être une petite question : D'abord, pourquoi ça a pris autant de temps? Si vous dites que ça fait plusieurs années, là, que c'était une demande, qu'il y avait un besoin, pourquoi ça a pris autant de temps pour agir?

M. Bonnardel : Bien, honnêtement, je pense que c'était une question de volonté politique. Pourquoi les anciens gouvernements n'ont pas voulu agir? Il faudrait leur poser la question. On étudie le dossier depuis mon arrivée, ou presque, avec la SAAQ. Et je mesurais et je comprenais très, très bien, parce qu'il y a eu d'innombrables reportages de journalistes, d'émissions de télé où on... Certains démontraient ce qui était inéquitable pour eux, de voir un montant régressif de 25 % à partir de l'âge de 65 ans. Et vous arrivez à 68 ans, où on est encore très jeune, malgré les accidents, l'accident qu'on a eu, et l'incapacité d'utiliser membre ou autre, peu importe... Donc, pour moi, quand j'ai vu la volonté de la SAAQ et les possibilités où on pourrait aller, on s'est dit : Bien, on y va, on y va puis on essaie de bonifier le plus possible ce régime qui n'a pas été touché depuis des années. Alors, pour moi, c'était important de dire à ces accidentés de la route, qui ne sont pas nombreux, mais qui sont importants : À quelque part, ce milliard qu'on va remettre pour eux, là, rétroactivement puis dans les prochaines années, bien, je pense qu'on leur doit ça.

Mme Plante (Caroline) : Mais vous parlez de volonté politique, vous parlez des autres gouvernements, mais vous êtes en poste quand même depuis 2018, là.

M. Bonnardel : Bien, c'était une question de... premièrement, il y avait le calendrier législatif. Je ne veux pas vous énumérer toutes les conditions que vous connaissez très, très bien à l'Assemblée nationale. Donc, tout était une question, pour nous, là, de s'assurer que, premièrement, on avait... On souhaitait, donc, annoncer, voilà un an, la baisse du coût du permis de conduire, et, par la suite, en arriver à finaliser, je vais le dire ainsi, le projet de loi avec la SAAQ pour le déposer en début 2022.

Le Modérateur : Charles Lecavalier, La Presse.

M. Lecavalier (Charles) : Je voudrais aussi comprendre, parce qu'on a eu le débat en breffage technique, là, le 4,8 milliards qui s'est accumulé là, là, bon, vous allez en donner 1 milliard avec cette augmentation-là, de certaines indemnités. Il y en a déjà un autre, quoi, milliard et demi qui a été donné en baisse pour les deux prochaines années. Est-ce que vous avez des plans pour le restant de cette cagnotte-là?

M. Bonnardel : C'est une bonne question, M. Lecavalier. Il faut comprendre que le fonds est très bien capitalisé. Il est géré par la caisse, comme vous le savez. Avant de prendre la décision de remettre 1,1 milliard, voilà un an déjà, effectif cette année et l'an prochain, le fonds était capitalisé à plus ou moins 156 %. Dû à quoi? Bilan routier 2020 meilleur, dû au fait que les gens étaient moins sur la route, et aussi les conditions de marché, qui ont été bonnes pour l'ensemble des Québécois, mais bonnes aussi pour les organismes comme la SAAQ. Donc, avec le versement de cette somme, on a rabaissé la capitalisation à plus ou moins, là, 136 %, et ce milliard additionnel qu'on va verser, on va être à 125 %.

La question que vous pourriez me poser, c'est : Jusqu'où, là, par la suite? 125 %, est-ce que c'est beaucoup? Est-ce qu'on pourrait redonner de l'argent par le fonds d'assurance? Bien, le conseil d'administration de la SAAQ, c'est son mandat, une fois par année, d'évaluer, donc, les sommes qui ont été perçues, la rentabilité du fonds, et de se dire : Bien, par la suite, comment on jauge un potentiel remboursement? Donc, à partir de 120 %, je pourrais vous dire que c'est le «target», excusez de le dire ainsi, là, c'est le point, là... c'est le pourcentage où la SAAQ ou le C.A. commence à identifier des mesures ou des possibilités.

M. Lecavalier (Charles) : Bien, vous me permettez une question sur un autre sujet. Valérie Plante estime que les aménagements nécessaires par la ville, là, pour... disons, avec le REM, elle évalue ça à 1 milliard. Est-ce que vous êtes prêt à payer une partie de cette somme-là ou la totalité de cette somme-là?

M. Bonnardel : Bien, depuis des mois déjà, je me suis assis, ma collègue Chantal était avec moi, le premier ministre a rencontré la mairesse. Puis Montréal est un joueur incontournable, incontournable pour la réalisation de ce projet pour l'est de Montréal. Elle nous a évoqué les sommes qu'elle souhaitait elle-même débourser, qu'elle souhaitait que nous déboursions, et on s'est entendus sur le fait que, oui, Québec participerait, donc, à l'intégration urbaine... Il y a un comité qui a été mis en place, mais pour, aussi, l'amélioration, je vais le dire ainsi, là, du projet, il est certain que Québec va plus que lever la main, là, va être présent.

M. Lecavalier (Charles) : ...c'est quoi le pourcentage, la hauteur?

M. Bonnardel : Je ne peux pas donner les montants précis pour le moment. Maintenant, on a encore à s'asseoir, là, puis à...

M. Lecavalier (Charles) : Mais vous pouvez faire une approximation. On est-u dans le 50-50?

M. Bonnardel : Bien, ces des sommes importantes, des sommes importantes.

Le Modérateur : Valérie Gamache, Radio-Canada.

Mme Gamache (Valérie) : Moi, j'ai une question sur le... pour décliner le fameux milliard. Tout d'abord, le milliard, c'est vraiment pour faire du rattrapage? J'aimerais ça que vous décrivez un peu comment on peut le décliner, là, en termes d'indemnisations.

M. Bonnardel : On peut... Je vais vous donner des chiffres. On peut dire que le passé actuariel équivaut... pour la mesure phare, là, qui est celle que je vous expliquais tantôt, vaut à peu près 750 millions, le passé actuariel, et que cette nouvelle mesure va coûter, de façon annuelle, 12 millions. Mais l'ensemble du projet de loi, on évalue à plus ou moins 30 millions les coûts récurrents de ces mesures et qui sont assumés à 100 %, vous comprendrez bien, par la SAAQ. Donc, le gouvernement n'a pas de déboursés.

Mme Gamache (Valérie) : Donc, annuellement, 12 millions?

M. Bonnardel : Pour cette mesure phare. Mais, pour l'ensemble de la loi, on prévoit à peu près 30 millions.

Mme Gamache (Valérie) : O.K. J'aimerais vous entendre sur les dispositifs électroniques chez les camionneurs. En quoi c'est important pour Québec de passer, là, du papier à l'électronique? Puis est-ce que vous sentez qu'il y aura peut être un... je ne veux pas dire de la réticence à le faire, ou est-ce que c'est une demande du milieu?

M. Bonnardel : Bien, c'est une demande, dans une certaine mesure, aussi, de l'Association du camionnage. On se réfère aussi aux autres législations canadiennes et même américaines. Puis je pense qu'en 2022, il va de soi d'avoir des données colligées, là, sur une machine comme telle, et non de l'avoir en papier. Je pense que c'est plus que futuriste, là, il faut être là aujourd'hui. Puis l'ensemble de l'association, comme je le mentionnais, est d'accord. Mais on va donner le temps, là. On ne va pas appliquer le règlement, là, dans le prochain 30 jours, là, on va donner le temps à tout le monde de bien se préparer. Il y aura des coûts, quand même, là, légers, mais additionnels pour ces camionneurs et les sociétés. Donc, il faut leur donner le temps de se préparer. Mais je pense qu'il faut... L'ensemble canadien, l'ensemble nord-américain est là aujourd'hui. Donc, on fait juste suivre le marché.

Mme Gamache (Valérie) : «Donner le temps», c'est une perspective d'un an, deux ans?

M. Bonnardel : Non, je pense qu'en dedans d'un an, là, à l'intérieur d'un an, on va être capables d'amener tout le monde à se préparer, là.

Le Modérateur : Sébastien Dubois, TVA.

M. Dubois (Sébastien) : Oui. M. le ministre, bon, on calcule les versements d'indemnités, là, en fonction d'un certain pourcentage. Bon, c'est là pour rester, je présume, là, dans le temps. Et est-ce que ce pourcentage là, d'indemnités versées aux accidentés de la route, pourrait bouger dans le temps, là, en fonction des années puis en fonction de l'argent qu'on a dans les coffres de la SAAQ? C'est-à-dire, est-ce que les indemnités pourraient être supérieures ou moindres au fil des années?

M. Bonnardel : Bien, le calcul actuariel fait par la SAAQ est important. Comme je le mentionnais tantôt, vous le savez, il y a un pourcentage qui est régressif à partir de 65 ans. Puis le nouveau régime dit que, si vous avez été 40 ans sur le régime de remplacement de revenu, bien, vous allez avoir 40 % de ce montant, celui qui est le plus important, là, entre la première version que je vous ai mentionnée, puis le 40 %. Si vous avez été 20 ans sur le régime, c'est 20 %. Donc, on va laisser le régime se mettre en place, le fonds se mettre en place. Le fonds a été comme ça pendant... depuis le début des années 90. Comme je vous dis, aujourd'hui, c'est de réparer une iniquité, une erreur du passé. On va laisser le temps à tout le monde de se mettre en place.

Puis ça répond aux demandes, là, de ces gens qui... ça peut paraître pas beaucoup, là, mais c'est des gens qui sont dans le besoin, là, puis qui criaient puis qui disaient : Vous ne nous entendez pas, là, ça fait des années qu'on dit que c'est inéquitable de voir qu'à partir de soixante-huit ans, notre vie n'est pas finie, on continue, là, puis là, soudainement, les sommes ne sont plus là. Donc, on répond à ces dizaines... centaines de personnes qui sont dans le besoin puis qui, aujourd'hui, je pense, sont heureuses de voir qu'on les a entendues.

M. Dubois (Sébastien) : Question sur un autre sujet, aussi, d'un collègue : Le traversier Saint-Joseph-de-la-Rive et l'Île aux Coudres, il y a eu une nouvelle panne hier. Jusqu'à quel point vous êtes préoccupé de l'inquiétude que ça peut générer, là, pour les gens sur l'île, là?

M. Bonnardel : Bien, la STQ, c'est un service essentiel, là, c'est un service essentiel. Si nous n'étions pas capables de desservir, il y a l'hélicoptère, il y a tous les moyens possibles pour être capable de desservir les gens qui peuvent être isolés sur l'île. Donc, on veut s'assurer d'offrir le service en bonne et due forme. On n'est pas à l'abri, on n'est pas à l'abri, ça, vous le savez très, très bien, de bris comme tels, mais s'il y arrivait des conditions spécifiques, là, qui nous empêchent de faire traverser les gens, on ira les chercher.

M. Lacroix (Louis) : Je vais vous poser quelques questions, M. Bonnardel. Êtes-vous capable de déterminer... Parce qu'on comprend qu'un motocycliste est plus à risque qu'un automobiliste. Dans le cadre d'un accident, là, les blessures sont souvent plus graves, bien sûr. Dans les indemnités que vous allez donner, le 750 millions, là, de retour en arrière, là, êtes-vous capable de dire quel pourcentage va aux motocyclistes versus automobilistes?

M. Bonnardel : J'ai peut-être Mme Vézina ou Martin...

Une voix : ...

M. Bonnardel : ...pas ces chiffres-là. Bien, je le sais que, sur le bilan, les motocyclistes sont surreprésentés. La possibilité d'avoir un accident d'un motocycliste versus une automobile est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus importante. Ce qu'on souhaite dans le projet de loi, aussi, là, c'est qu'avec la classe additionnelle et le zéro alcool, c'est d'améliorer le bilan. Puis j'ai ce défi depuis que je suis arrivé. Je mesure jusqu'à quel point c'est un secteur qui est populaire, mais c'est un secteur qui, comment dire, qui amène le fonds d'assurance à... Puis je le vois, là. Quand les motocyclistes m'écrivent puis ils me disent : Ça coûte donc bien cher plaquer ma moto, ma moto sport, bien, je leur répète : Le bilan est presque catastrophique quand je vois le bilan des motos sport. Donc, on fait la différence entre une moto de 350 cc versus un 1 100 cc qui est déclaré sport, entre guillemets, ces particularités qu'on... que la SAAQ travaille, puis même moi. Puis c'est un défi depuis que je suis arrivé, d'améliorer ce bilan, mais c'est certain que, présentement, je ne suis pas capable de vous donner un chiffre spécifique. Sur les 23 700 que je vous parlais, de clients, il y en a assurément quelques-uns qui viennent de ce secteur.

M. Lacroix (Louis) : Et restons sur les motos. Il y a des juridictions dans le monde, comme la France, par exemple, où il y a beaucoup de motocyclistes, la Suisse, et différents pays d'Europe, qui imposent l'obligation du port des gants, entre autres, et d'un habillement sécuritaire pour faire de la moto. Ici, au Québec, ce que je comprends, c'est qu'il n'y a pas de règles précises, à part le casque, là. Est-ce que vous réfléchissez à des règles comme celles-là?

M. Bonnardel : C'est certain qu'on a une table avec les fédérations, et ce sont des discussions qu'on va avoir avec eux. Je le répète, pour moi, mon défi puis le défi de la SAAQ, c'est d'améliorer le bilan. Donc, toute mesure qu'on pourra mettre en place, que je ne peux même pas considérer contraignante... Je pense honnêtement que partir en moto, c'est mon opinion, j'ai fait de la moto, j'ai encore ma classe, j'en ai fait pendant des années, partir avec un casque, un bon manteau puis des gants, je pense que c'est le minimum que tu dois faire. Mais je comprends que pour certains... J'en vois, vous en voyez, l'été, qui partent en short, qui partent en t-shirt, puis qui sont sur un 1 100 cc. C'est leur décision. Mais, oui, je pense qu'avec la table, puis les fédérations, on devra avoir une bonne discussion là-dessus rapidement.

Le Modérateur : Simon Bourassa, Noovo.

M. Bourassa (Simon) : Bonjour, M. le ministre. Ça prendrait une amélioration du bilan de quel ordre, pour les motocyclistes, avant de voir une baisse des prix pour plaques et permis pour ces conducteurs-là?

M. Bonnardel : Bien, ce serait important de voir le bilan baisser, bien, je dis, rapidement, je le souhaite, mais quand vous voyez le coût d'assurance d'une immatriculation d'une moto sport... Quand vous allez chercher votre plaque puis vous payez 1 300 $, 1 400 $, 1 500 $, c'est énorme. C'est énorme. Je le comprends. Sauf que je le répète sur toutes les ondes, partout où je vais et on me questionne : Le bilan n'est pas bon. Le bilan n'est pas bon. Pourquoi? Parce qu'on a, plus souvent qu'autrement, peut-être, malheureusement, de l'inexpérience face à des motos qui sont hyper, hyper, hyperpuissantes. Puis il y a des règles, en Europe aussi, qui spécifient le fait que tu ne peux pas commencer sur une moto trop forte, puis il y a une gradation. Ce sont des discussions qu'on aura avec la fédération dans les prochaines années. C'est des discussions que j'ai déjà avec la SAAQ. Pas simple à mettre en place, mais on a déjà un portrait de comment on pourrait améliorer ce bilan dans les prochaines années, parce qu'il est, pour moi, je vais le dire, catastrophique.

M. Bourassa (Simon) : Concernant l'antidémarreur éthylométrique, on apprenait, via les représentants de la SAAQ, qu'il y a environ 23 000 personnes au Québec, là, qui ont ça sur leurs voitures. Ça m'apparaît, en tout cas, quand même un chiffre impressionnant. La lutte contre l'alcool au volant, tout ça, est-ce qu'on continue d'investir massivement dans la sensibilisation? Tu sais, dans le fameux surplus, qu'est-ce qu'on fait concrètement, là, de votre côté?

M. Bonnardel : Bien, je pense que la loi va amener un point important sur, je vais le dire, la première année ou une première offense d'une personne qui a été prise avec de l'alcool au volant avec un taux plus élevé. Ce que ça veut dire, c'est qu'on va colliger des données. Les personnes qui pourraient essayer d'outrepasser la machine, comme tel, bien, ce que la SAAQ va faire, c'est que... Cette personne doit de toute façon aller au garage aux deux, trois mois pour calibrer la machine, et là ce garage en question est capable de prendre les données et de voir si on a essayé de falsifier, là, d'outrepasser la machine, comme tel, et de démarrer le véhicule. Alors, si on voit qu'il y a une accumulation ou qu'il y a une infraction sur la machine, bien, c'est là que la SAAQ va prendre position pour peut-être même prolonger l'éthylomètre dans le véhicule. Parce qu'il faut comprendre qu'avec les récidivistes, c'est une obligation à vie.

Le Modérateur : Vincent Larin.

M. Larin (Vincent) : J'aimerais juste comprendre, parce que, déjà, vous dites, les données étaient colligées. Donc, on recevait les données, mais on ne pouvait pas agir?

M. Bonnardel : C'est un peu ça.

M. Larin (Vincent) : O.K., parce qu'il n'y avait rien dans la loi qui...

M. Bonnardel : On colligeait, mais il n'y avait rien dans la loi qui nous disait : Bien, on voit, là, que tu as essayé de le partir, là, tu as fait ceci, tu as essayé de trafiquer la machine, peu importe. On avait un peu les mains liées, je vais le dire ainsi, dans une certaine mesure. Donc, pour moi, ce qui était important, puis ce qui est important à la SAAQ, c'est de colliger les données qui sont prises par l'entreprise comme telle, autorisée à installer ça, puis, par la suite, prendre des décisions qui... puis qui vont, j'ose croire, amener ces gens à comprendre la gravité d'avoir ça, puis la décision d'avoir bu puis de, peut être, avoir créé un accident.

M. Larin (Vincent) : Puis encore sur le chiffre de 23 000, qui est assez important, est-ce qu'on voit une diminution dans le temps? C'est quoi, le bilan que vous faites de ça?

M. Bonnardel : Lyne ou Martin, avez-vous ces chiffres?

Mme Vézina (Lyne) : Bien, il faut voir que la conduite avec les capacités affaiblies s'est quand même améliorée, là, au fil des ans, au fil du temps, par l'accumulation de la sévérité des sanctions, d'une part, par la sensibilisation. Puis l'antidémarreur, c'est aussi un moyen qui s'est avéré efficace pour réduire la récidive. Donc, oui, ça peut paraître beaucoup, 23 000, mais il faut voir qu'il y a des gens que ça fait de nombreuses années, qu'ils sont sur le coup d'une obligation de conduire avec un antidémarreur. Donc, ce ne sont pas 23 000 nouvelles personnes à chaque année, là, qui viennent s'ajouter sur le lot. Mais il faut voir qu'il y a eu des gains quand même importants en matière de conduite avec les capacités affaiblies. Ce qu'on souhaite, c'est encore poursuivre cette amélioration-là auprès de cette clientèle-là également.

M. Larin (Vincent) : J'aurais peut-être une petite dernière question...

Le Modérateur : Rapidement, parce qu'il faut passer...

M. Larin (Vincent) : Rapidement, parce que... mais quand même, le sujet a fait débat au salon bleu, tout à l'heure. Pour M. le ministre, là, concernant le REM, est-ce que vous n'avez pas l'impression que le REM de l'Est est en train de devenir, à Montréal, ce qu'est un peu le troisième lien à Québec, c'est-à-dire un projet qui polarise, disons?

M. Bonnardel : Non. Je pense que tout le monde doit faire un petit pas en arrière. Comme je le mentionnais, Montréal est un acteur incontournable pour la réalisation de ce projet. Et qu'on doit penser à l'usager, hein, ce qu'on oublie un peu, là, dans le débat, là, des derniers jours. On a oublié un peu l'usager, là, celui qui a besoin d'avoir une offre de transport collectif amélioré. Puis de ne pas juste s'exposer, dans cinq ans, là, puis dire : La ligne verte, dans cinq ans, elle va être où? Berri-UQAM est déjà saturé prépandémie. Il faut s'exposer à 25, 50, 75 ans, puis de penser que, oui, il y a des secteurs de Montréal qui ont été moins bien développés pour donner de l'attractivité aux transports collectifs. Donc, pour moi, c'est important qu'on puisse réaliser... Tout comme pour ma collègue, tout comme la mairesse, qui l'a mentionné, dès le début, là : Je veux voir ce projet se réaliser. Maintenant, on doit tous avoir un but commun, un trait commun, c'est de réaliser ce projet pour l'usager et de s'assurer qu'on va bonifier l'offre de transport collectif pour les 75 prochaines années.

Le Modérateur : Question en anglais, s'il vous plaît. Excuse-moi, j'ai oublié ton nom.

M. Wood (Ian) : Pas de problème. Ian Wood, CTV News.

M. Bonnardel, just picking up on the REM here. If the city and the transportation agency say: This route is not favorable for Montreal, and would like to change it, are you going support that? Will the CAQ supports changing the alignment or are they committed to doing what's been planned out now? Because they are saying that's overlapping.

M. Bonnardel : But the Caisse de dépôt has already said that it will modify a part of the route. We're discussing with the Caisse de dépôt, with Montreal, with us. We had discussions, in the past months, and we will continue to have discussions with the mayor, Mme Plante. Like I said, we want this project to be good for all the Montrealers and to have a project that will be good for the next 50, 75 years.

M. Wood (Ian) : And just with regard to reforms with automobile insurance, why now? What's precipitated this decision to do these reforms?

M. Bonnardel : Well, it's important for us to repair or talking about a mistake of the past. We want to respond to those who have an accident in the past year. And this inequity that they have, when they start their 65 years old, like a said, it's a regressive amount that is take away from these people, 25% per year, and... at their 68 years old, they won't receive any amount, additional amount. But with this new bill that we table today, there's a new form of... we will calculate a new amount, indemnity that we deserve serve to these people. And it's about a billion dollar that will be served to them, a retroactive amount to January 1st 1990. It's about 5 400 persons that will receive an amount on July the 1st 2022. And for the rest of this part of the bill, it's going to be about 700 persons per year after that.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Bonnardel : Merci.

(Fin à 11 h 51)

Participants


Document(s) associé(s)