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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour la famille

Version finale

Le mercredi 2 février 2022, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-huit minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Mme Véronique Hivon, notre porte-parole en matière de famille et d'éducation. Elle sera suivie du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. Nous prendrons ensuite les questions jusqu'à 9 h 22. La parole est à vous.

Mme Hivon : Bonjour. Alors, j'ai une demande spéciale de ne pas vous donner tout mon plan de cours aujourd'hui, mais je vais quand même vous dire qu'on célèbre un anniversaire très important en déposant une motion. Aujourd'hui, c'est le 25e anniversaire de la politique familiale la plus progressiste en Amérique, déposée par le gouvernement du Parti québécois en 1997, qui a bien sûr créé le réseau des CPE. Et cet anniversaire-là arrive vraiment à un bon moment puisqu'on a amorcé, hier, l'étude du projet de loi n° 1, du ministre Lacombe, sur l'avenir de la loi sur les services éducatifs à l'enfance.

Et vraiment c'est le temps de donner un coup de barre. C'est le temps de revenir à l'idée même de ce réseau-là, qui est une idée d'avoir, donc, de l'accessibilité, de l'universalité et de la qualité. Et, en ce moment, avec le développement anarchique qui a eu cours sous les libéraux et l'absence complète de développement qui a eu cours sous la CAQ, bien, le temps est venu de vraiment prendre le virage que l'on propose du 100 % CPE. C'est la manière de revenir aux sources, c'est la manière d'assurer le maintien de ces trois principes-là, c'est la manière d'avoir de l'équité pour tous les enfants, pour avoir de la qualité et pour avoir aussi de l'accessibilité pour les parents.

Et pourquoi c'est si important de saisir le momentum en ce moment? C'est que les garderies privées elles-mêmes demandent la conversion, parce que le modèle est intenable, parce qu'il y a même, à Montréal, des milliers de places qui ne sont pas occupées, alors qu'on est dans une pénurie sans nom, parce que les parents ne peuvent pas payer. Et là qu'est ce qu'on voit? On voit un gouvernement qui augmente les crédits d'impôt, qui sont rendus à des centaines de millions, plutôt que d'investir cet argent-là où les parents le souhaitent, où la qualité est présente, c'est-à-dire dans les CPE.

Donc, c'est une bataille que l'on mène dans le cadre de ce projet de loi là. Et vraiment on ne serait que ravis que le gouvernement parte avec notre idée et réalise que c'est ça, l'avenir des CPE et de notre réseau des services de garde à la petite enfance.

Et un mot, avant de passer la parole à mon chef, sur ce qu'on apprend ce matin qui est absolument alarmant et inacceptable en matière, justement, de milieux familiaux non régis, c'est-à-dire que 70 % des gens chez qui on a détecté des antécédents judiciaires se sont vu quand même octroyer la permission de pouvoir opérer de manière non régie un service de garde en milieu familial. Vous vous imaginez le message que ça envoie quant à la confiance qu'on peut avoir. C'est déjà une anomalie d'avoir un réseau non régi. La petite balise qui existe, c'est de pouvoir s'assurer qu'il n'y a pas d'antécédent judiciaire. Comment on a pu en arriver à une telle situation où 70 % des personnes qui accueillent quotidiennement des enfants, qui ont des antécédents judiciaires, peuvent continuer à opérer?

Alors, aujourd'hui, on demande formellement au ministre Lacombe de faire toute la lumière, dès aujourd'hui, sur cet enjeu-là, de dire comment on a pu assister à une telle passoire pour pouvoir voir ces responsables-là toujours présents. Surtout, est-ce que c'est parce qu'on manque tellement de places, faute d'action dans les dernières années par ce gouvernement-là, qu'on n'ose pas mettre les règles où elles doivent être? Donc, le ministre, il est imputable. On s'attend à des réponses très claires aujourd'hui. Sur ce, je laisse la parole à mon chef, Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci beaucoup, Véronique. Bonjour, tout le monde. Alors, je prends quelques instants pour vous parler du projet de loi n° 11. Dans le cadre des travaux qu'on a entendus hier, on a entendu plusieurs groupes, dont les fédérations de médecins, mais également les infirmières spécialisées, on a entendu le Conseil pour la protection des malades, et je souligne que le message est quand même constant lors de ces consultations-là. Ce n'est pas parce que la CAQ a promis un médecin par Québécois qu'il faut s'entêter dans un modèle qui est complètement dépassé. Ce que les groupes sont venus dire, hier, c'est : Il faut se concentrer sur les soins qu'on offre en première ligne, et ça implique d'autres professionnels de la santé, pas que les médecins.

Et, en fait, lorsqu'on reprend ce qu'on a proposé, au Parti québécois, c'est-à-dire la liste des 12 travaux du Parti québécois, bien, on se rend compte qu'ont été mentionnées, hier, quatre solutions de nos 12 travaux, et ça a été dit, et redit, et redit, à savoir : ça prend une multidisciplinarité où est-ce que les 200 000 professionnels de la santé contribuent tous avec les médecins pour offrir des soins en première ligne; ça prend une première ligne forte à travers des CLSC; il faut permettre aux personnes aînées d'avoir des soins à domicile; il faut régionaliser, simplifier le système de santé en décentralisant les décisions. Ce sont toutes des propositions du Parti québécois, et ça fait partie de notre plan pour avoir les 12 travaux en branle le plus rapidement possible.

Donc, il faut entendre les experts, les groupes qui connaissent ça. Il faut que le gouvernement cesse de s'entêter dans le modèle Barrette et dans le modèle d'il y a 50 ans, à savoir que tout passe par le médecin et qu'il n'y a que le médecin. Les médecins nous le disent, les médecins nous le disent : Arrêtez ce modèle-là, donnons de la place à tous les professionnels de la santé. Je pense que ça vaut la peine de le souligner. Et, sur ce, je vais prendre vos questions.

La Modératrice : Une question, une sous-question, s'il vous plaît.

M. Laforest (Alain) : Restons dans la santé, si vous voulez bien. Est-ce que vous trouvez, actuellement, que ce qu'a annoncé la Santé publique pour les sports, pour le fait que les gens qui sont atteints de la COVID attendent ou non la troisième dose, le retour au travail si tu es infecté par la COVID, c'est clair?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Le mot pour les derniers mois, en gestion de la COVID, c'est le mot «confusion». Il y a beaucoup de confusion, il y en a toujours, et ça relève de la capacité du gouvernement à être prêt à arriver avec un plan rigoureux. Et c'est pour ça qu'au Parti québécois on demande un plan de déconfinement depuis des semaines, sans être entendus.

M. Laforest (Alain) : Mais ce n'est pas le gouvernement qui parle, là-dessus, là, c'est la Santé publique. Est-ce que vous trouvez que la Santé publique est confuse?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je pense que c'est au gouvernement d'organiser des points de presse distincts entre la Santé publique et le gouvernement et que, dans les deux cas, on nous explique le plus clairement possible qu'est-ce qui est attendu de la population québécoise.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que les autorités doivent laisser des manifestants venir bloquer, venir paralyser l'ensemble d'un quartier, d'une ville au nom de la liberté d'expression?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bon, la liberté d'expression, c'est celle de manifester dans la paix, dans le respect des autres. Jammer une ville, ce n'est pas de la liberté d'expression, c'est de l'obstruction puis un manque de respect pour les autres, et c'est illégal à la lumière du Code de la route, par exemple. Donc, ce qu'on demande aux manifestants, c'est de se faire entendre, de faire entendre ce qu'ils ont à dire, oui, mais de ne pas non plus assiéger la ville de Québec, prendre en otage la ville de Québec. Ça, c'est inacceptable.

M. Lacroix (Louis) : Donc, à partir du moment où ça arriverait, où il y aurait un blocage, par exemple, de différentes artères de Québec, des rues, des camions qui seraient stationnés un peu partout, comme ça s'est passé à Ottawa, il faudrait que la police intervienne?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En fait, la police va être là dès l'arrivée des manifestants. Et ce qu'on demande aux manifestants, c'est de collaborer pour que les règles soient suivies, dans le respect de leur liberté d'expression, là. Moi, je tiens à ce que les gens puissent se faire entendre devant l'Assemblée nationale. Mais c'est ça le but de... le but de l'exercice, c'est de se faire entendre, ça, c'est légitime. Jammer une ville, ça, ce n'est pas légitime.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que vous irez les rencontrer, ces gens-là? Est-ce que vous serez intéressé? Parce que, oui, il y a des camionneurs, mais des familles, aussi, qui se donnent rendez-vous. Est-ce que les membres du Parti québécois iront les rencontrer, les députés ou même vous?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On n'a pas pris de décision là-dessus. On va entendre ce qu'ils ont à dire comme argument, comme point de vue. Évidemment, nous, on suit avec beaucoup d'intérêt les points de vue des divers groupes de la population, parce qu'on s'inquiète du climat social. Donc, on va entendre les arguments, mais ce qu'on va observer, par rapport à ce qu'on vient de voir à Ottawa, vous comprendrez que, s'il y a des drapeaux de croix gammée, là, moi, je ne vais pas là, là. Vous comprendrez qu'il y a des normes de respect et de civisme qui doivent être respectées, de la même manière que nous, on réitère que le droit de manifester également doit être respecté. C'est donnant, donnant. Ça s'appelle vivre en société, puis on s'attend de ça de la part des manifestants.

M. Laforest (Alain) : …entre autres aux élus, ne croient plus au gouvernement, que l'objectif ultime, c'est de renverser les gouvernements.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je dis : Toute personne qui suit les travaux de l'Assemblée nationale, qui regarde le Parti québécois aller, comme il regarde d'autres partis d'opposition aller, voit qu'il y a de réels débats, il y a de réels désaccords, mais on n'en vient jamais aux coups, à la haine ou à des symboles haineux dans cette enceinte-ci. C'est ça, croire à la démocratie, c'est être capable d'être en désaccord, même des fois de lever le ton, mais en demeurant assez respectueux qu'on puisse vivre ensemble.

M. Lecavalier (Charles) : Qu'est-ce que ça dit sur les formations politiques qui appuient ce mouvement-là? Je pense, par exemple, au Parti conservateur, à Ottawa, il y a des députés qui sont allés, qui soutiennent un peu ce mouvement-là. Qu'est-ce que ça dit sur les formations politiques qui appuient le...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je les laisse s'expliquer. C'est à eux d'expliquer leur position. Moi, je vous explique la nôtre, puis comment on voit ça.

M. Laforest (Alain) : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Comme je vous dis, nous, on a notre ligne de conduite par rapport à ça : respecter le droit de manifester, mais demander une collaboration aussi pour que ce ne soit pas...

M. Laforest (Alain) : ...libéraux, vous critiquez la CAQ, mais, lorsqu'on vous demande si vous avez une prise de position, comme vous dites : Moi, je ne vais pas me présenter, s'il y a des symboles haineux, puis on vous dit, entre autres, qu'il y a des conservateurs et peut-être le futur chef du Parti conservateur du Canada qui les appuient, vous dites : Demandez-lui. Vous n'avez pas de prise de position?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est à lui de s'expliquer.

M. Laforest (Alain) : Vous trouvez ça correct?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est à lui de s'expliquer.

M. Lacroix (Louis) : ...que les camionneurs à Ottawa faisaient ce qu'on aurait dû faire depuis bien longtemps.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je n'ai de commentaire sur ce qu'Éric Duhaime a dit.

M. Lecavalier (Charles) : Sur les hydrocarbures, est ce que vous considérez qu'il faut donner des centaines de millions à l'industrie qui va être, finalement... Parce que le gouvernement Legault a déposé un projet de loi, là, pour mettre fin... Le gouvernement Legault a déposé un projet de loi pour merttre fin à l'exploration des hydrocarbures. Donc, quel type de compensation faut-il donner à l'industrie? Est-ce que des centaines de millions, pour vous, c'est acceptable?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, c'est inacceptable, 500 millions de dollars. Ils n'ont pas le droit à des compensations, sauf en ce qui a trait à l'exception des traités internationaux. Jamais le Québec va être en violation de ses engagements internationaux parce qu'on est un lieu où est-ce qu'on peut faire affaire en toute sécurité. Mais, à part le strict minimum qui nous est imposé, zéro compensation, là. Moi, toutes les histoires de : On veut une compensation pour la perte d'opportunité ou pour... Non, non, je regrette, là, un gouvernement puis une démocratie a droit de changer d'orientation. Surtout quand ces orientations-là nous mènent dans un mur sur le plan du changement climatique. On peut réorienter nos choses. Donc, on va s'en tenir au strict minimum.

M. Lecavalier (Charles) : C'est quoi, le strict minimum?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce qui est imposé par les engagements internationaux qu'on a.

M. Lecavalier (Charles) : C'est quoi, les engagements internationaux? Donc, pouvez-vous m'expliquer...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je n'ai pas de chiffres pour vous, ce matin, là. Mais ce que je veux dire, c'est que la dernière chose qu'on doit faire dans les circonstances, c'est de s'asseoir en disant : O.K., négocions. Vous voulez 500 millions, mais là, je vous en lance 200. Non, non. Le point de départ, c'est : aucune compensation, sauf si on nous démontre qu'on est tenus par la loi puis le droit international de donner certaines compensations. Mais, nous, notre approche, c'est : aucune compensation, sauf exception.

Mme Gamache (Valérie) : Donc, selon vous, c'est aux compagnies de faire la preuve au gouvernement...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Totalement. Ah oui! Et puis, la preuve, elle est mieux d'être précise et concordante. Parce que l'approche de départ du Parti québécois, c'est : Je regrette, là, mais on n'est pas censés vous dédommager, en plus de tout le trouble puis le saccage que ce genre de lobby là, là, a engendrés.

M. Laforest (Alain) : ...sur l'investissement pour l'avenir, parce qu'il y a des compagnies qui sont venues ici, qui ont investi de bonne foi en disant : Il y a un potentiel. Les règles changent, puis là on leur dit : Bien, votre investissement, oubliez-le, les règles ont changé. Ça peut arriver dans d'autres domaines, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça amène deux messages : un gouvernement démocratique peut changer d'orientation, mais le Québec respectera toujours ses engagements juridiques internationaux. Puis c'est ça, le message qu'il faut envoyer.

M. Lecavalier (Charles) : Je veux juste revenir à l'exemple d'Anticosti, là, parce qu'il y a eu des dédommagements quand même assez importants versés aux entreprises lorsque le gouvernement Couillard a mis fin aux hydrocarbures sur l'île d'Anticosti. Est-ce que c'est une comparaison qui est adéquate ou, à ce moment-là, le gouvernement a commis une erreur en donnant des dédommagements trop importants?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, de mémoire, ce n'était pas des gros montants. Je pense, Pétrolia, c'était autour de 20 millions. Tu sais, ce n'était pas des montants qui s'apparentent à 500 millions. Et c'est pour ça que la position de départ...

M. Lecavalier (Charles) : ...additionne toutes les entreprises, ça peut faire quand même un bon montant.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, oui, mais c'était moins de 100 millions, là, on n'était pas du tout dans les 500 millions qui sont évoqués. Donc, nous, notre posture, c'est : aucune compensation. Ça, c'est notre position de départ. Maintenant, si on a des obligations qu'on doit absolument rencontrer suivant les traités internationaux, on va quand même respecter, là, la loi.

La Modératrice : Dernière question en français, s'il vous plaît.

M. Lachance (Nicolas) : Payer des consultants 1 000 $ de l'heure encore pendant trois ans pour faire du réseau de communication d'urgence de la police et des ambulanciers un service efficace, est ce que c'est normal encore aujourd'hui au Québec?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Est ce que c'est normal pour un gouvernement de payer 1 000 $ de l'heure pour un consultant, point? La réponse, c'est non. Qui est responsable ultimement de décisions comme celle-là? La réponse est simple : le gouvernement. Il va falloir que le gouvernement prenne la responsabilité de ses décisions au lieu de créer des diversions ou de pointer du doigt d'autres gens. Ils sont au pouvoir. Ils sont au pouvoir depuis assez longtemps. Si on paie des gens 1 000 $ de l'heure comme consultants, c'est au gouvernement de prendre ses responsabilités et de nous expliquer dans quel univers parallèle est-ce que ça a du sens.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, regarding the deal to end the exploration and exploitation of hydrocarbons, I just would like to understand the PQ's position. Mr. Julien said a few months ago : It would be irresponsible to not compensate those companies. So, basically, he started the negotiations already, opening the door to compensations. He could not go back.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : That's a poor stance, because you're saying from the start : We're very open to negotiations. Whereas what we should be doing is to say : We don't think we owe you any money. If you demonstrate that we are bound by legal obligations, international obligations, we can see if your argument is good enough, but otherwise we don't intend to compensate. And that would be a much better stance than a stance where you basically say : OK, let's talk about figures. We shouldn't be doing that right now.

Mme Senay (Cathy) : ...a good stance, but a bad stance saying : We're open to business, which is what the Government wants businesses to understand.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's not about being open to business, it's really about respecting the fact that a democratic government can change it's orientations, especially when it's on a sensitive topic such as climate change, and that, of course, in Québec, we will respect our international obligations. But that's the question : Are there obligations or not? It's not about making presents, making gifts to industries just to show that we're willing to do business. Of course, we are willing to do business and, of course, we will respect our obligations. But we shouldn't start that conversation by saying : Hey! we have hundreds of millions, let's talk about how much. We shouldn't do that.

Mme Fletcher (Raquel) : I have a question for Mme Hivon about day cares. I was wondering if you can just… a brief summary of your statement in French.

Mme Hivon : Yes. Today, we're tabling a motion about the 25th anniversary of the family policy of the Québec PQ Government in 1997, which created the Québec day care system with the CPEs. And I think it's a very important moment, right now, to remind the present Government about the principles that were at the roots of this reform, because, since yesterday, we are working on Bill 1, about the law concerning day care in Québec, and unfortunately, we are really going away from those principles, which are to have universal access, easy access and quality. And, really, we are asking the Government to follow our proposal to have really a shift to a 100% CPE policy, so that all the new spots are developed in the CPE system and that we have a policy of converting the private spots into CPEs, because right now it's just not functioning at all.

Mme Fletcher (Raquel) : And what is the feedback that you've gotten? I know it's only been one day…

Mme Hivon : Yes. It not very good. The Minister, you know, is giving interviews these days trying to bring to himself this anniversary of the 25th anniversary of this policy. And he's saying : Oh! you know, we're aiming at having 100% subsidized day care system. Yesterday, I asked him over and over to write it in the bill. You know, we can give ourselves a transition period for three to five years, for example, to say : OK, this is the aim, and we're giving us the target, and this is what we recognize, that we will have a converting system. It's just unsustainable right now, you know? It's such a paradox because in Montréal, where there are many private profit day-care centers, they have spots that are available because people are not able to pay. And what does the Government do, they just increase the tax credit, and what the day care do is to increase the fees. So, it's just unsustainable. Yesterday, he was saying : Oh! it's the intention, I cannot write it black on white. We have to do that.

Mme Fletcher (Raquel) : I also wanted to ask you about violence against women. Mme Guilbault is going to table a bill… bracelets. I assume that you are happy with this bill, you feel like it's : OK, finally…

Mme Hivon : Yes. We are happy about that. It was one of the recommendations of the Rebâtir la confiance report, on which we worked really hard. We were hoping this to come very fast. It's something that should have been done earlier. So, we will look at it very closely, and we're happy about this intention.

M. Brennan (Andrew) : Mme Hivon, just… keeping on that, you know… There is very few jurisdictions that have something like this, just to start with. And there's only been, really, a pilot study that's been done in Canada. It's never been done to such a degree. Do you think this shows, well, leadership on the part of Québec, in order to be this far ahead? And this is a tool to ensure maybe a false sense of security, in some ways, but generally to ensure the safety of victims. Do you think it shows that Québec is forward-thinking when it comes to protecting the victims, mostly women, when it comes to...

Mme Hivon : Yes. I think that we reacted… the elected members of the National Assembly reacted in the best way possible, you know, following the #metoo movement and also all those feminicides, because we decided to work all together. And I think that, when you do that, you put a pressure on the Government, because all the parties worked together. And they tabled a very, very thorough report. So, the Government doesn't really have a choice. And I think it's a good thing, with the specialized tribunal and now this bracelet, we are really showing the way forward.

M. Brennan (Andrew) : Merci. And M. St-Pierre Plamondon, juste vitement. Yesterday… some of your comments mostly regarding questioning the lack of action plan, the continued measures that we have, and our hospitalization rate being our only indicator of when or when not to have certain measures or certain restrictions, in response to what you said, M. Legault said, in his press conference yesterday, he was surprised, and also this wasn't the Parti québécois that he recognized. Do you think he has maybe forgotten some of the principles of what the PQ stands for, or is he just politicking here?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes, he forgot that the PQ stands for protecting its people. And what I said yesterday is that hospitalization can't be the only criterion. We shall have other criteria, such as mental health of our people. And the mere fact that I said mental health should be one of the criteria to evaluate our decisions, he cannot say it's irresponsible. We care about our people and we're worried to see our people not in good shape, not doing well right now. And, yes, we should be considering many factors in making our decisions.

La Modératrice : Je vais devoir passer à la dernière question en anglais, s'il vous plaît...

M. Authier (Philip) : Good morning.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Good morning.

M. Authier (Philip) : I just want to get you to elaborate on your comments about this possible convoy demonstration this weekend. Are you willing to meet with protestors? And what are your remarks in terms of social order?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : So, there is a right to be heard, a freedom of expression that makes manifestations something normal, wanted in a democracy, but this is not the same thing than jamming a city, making a city under siege, dysfunctional. That is not acceptable. So, depending on the intentions of the people that will be here tomorrow, I think we should hear them, we ought to listen to what they have to say, but we have to see whether they will respect the city of Québec and respect norms that are essential to govern a manifestation. So, we'll see how they govern themselves.

M. Authier (Philip) : And yesterday, I asked you about Dawson, and you said you wanted to see whether that decision was final. Mme McCann...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It looks final now.

M. Authier (Philip) : Yes. And I noticed you tweeted that it's a significant gain for the PQ, an important victory for the PQ. Can you elaborate?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes. We've been asking for several months that the funding that was going to Dawson be going to the francophone cegep system. Because when we see the needs and when we see the number of places on the island of Montréal, there is a disproportion. So, that disproportion should be fixed by making decisions that are coherent from a financial standpoint.

And it seems that, all of a sudden, the CAQ Government, without a lot of explanations, changed its mind. Is it because of polls? Is it because of internal discussions? The only thing that we're certain of is that, if there was no PQ to push that issue, if there was no people in the civil society, like Frédéric Lacroix, who raised the issue, that issue would have never been a topic in the CAQ's agenda. So, we work hard so that there's fairness and sustainability of the French language on the Island of Montréal, and we will continue to do so. 

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 9 h 22)

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