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Point de presse de M. Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le mardi 1 février 2022, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures une minute)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Martin Ouellette, notre leader parlementaire. Il sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.

M. Ouellet : Merci beaucoup. Donc, bon matin à tous. Je sens la fébrilité de se retrouver ici, à l'Assemblée nationale, pour cette dernière session parlementaire, qui sera fort importante pour le Parti québécois.

Évidemment, les priorités du Parti québécois seront les suivantes : vous allez encore nous entendre sur le projet de loi n° 96 pour inclure la loi 101 au cégep, on va parler beaucoup de santé — vous nous avez entendus dans les médias, on a 12 propositions, 12 travaux importants que le gouvernement devrait déjà réaliser pour nous aider à sortir de cette pandémie et d'y arriver avec une évolution en matière de soins de santé, vous allez encore nous entendre là-dessus — et évidemment le 100 % CPE, qui est porté par ma collègue Véronique Hivon. Pour nous, c'est fondamental.

Le Parti québécois avait une demande, ce matin. Avec les entrevues que M. Dubé a données sur le «vaccimpôt», on voulait demander au gouvernement de ne pas perdre son temps et de déposer une pièce législative pour imposer le «vaccimpôt». Or, on a appris dans les médias que, pas plus tard qu'à 13 heures, le premier ministre va nous annoncer qu'il va faire volte-face. C'est un deuxième yoyo.

Alors, mon message est clair, présentement, pour les Québécois et Québécoises : le gouvernement du Québec joue au poker avec les Québécois. C'est assez, de bluffer avec la gestion de crise. On l'a vu, c'est un deuxième yoyo. Malheureusement, ce n'est pas de cette façon-là qu'on va sortir unis et forts, ensemble, de cette crise. Donc, on demande au gouvernement de cesser les yoyos, et surtout d'arrêter de jouer au poker avec les Québécois et Québécoises, et de jouer franc jeu. Sur ce, je passe la parole à mon chef, M. Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Martin. Bonjour à tous. C'est rare qu'on revienne deux fois sur la même thématique, mais je veux renchérir sur cette histoire de «vaccimpôt». On a un premier ministre qui prend sa population pour des valises. C'est ça que c'est. Dans ma préparation, j'allais dire : Un premier ministre qui traite sa population comme des enfants, mais moi, mes enfants, je les traite avec plus de respect pour leur intelligence, puis j'agis avec plus de transparence que ne le fait présentement le premier ministre avec la population québécoise. C'est irrespectueux de l'intelligence des gens que d'envoyer dans l'espace public des bébelles en lesquelles on n'a jamais cru, tout ça pour tenter de faire oublier la gestion chaotique, la confusion du temps des fêtes au niveau de la gestion de la pandémie. Le gouvernement, le premier ministre joue avec la confiance des gens. C'est inacceptable, c'est de la manipulation de l'opinion publique et il faut que ça cesse. Il faut que le poker avec la population cesse, parce que ça a des conséquences au niveau de l'adhésion, au niveau du climat social. Il faut que ça arrête. Et ce n'est pas la première fois que ça se produit.

 Et, en parlant de bébelles, le troisième lien, on atteint un autre niveau olympique d'incompétence dans ce dossier-là. Vous vous souviendrez qu'on a tenté de nous vendre que ce serait un projet vert parce qu'on planterait des arbres. Là, on nous explique qu'on déterminerait le coût du projet dans quelques années, après le début des travaux. Qui gère un projet en se demandant plus tard quel sera le coût lorsqu'il est question de milliards de dollars en fonds publics? C'est de l'incompétence, et ça vient d'un gouvernement incarné par François Legault, qui a passé sa carrière à se vanter que c'est un homme d'affaires qui gérerait les fonds publics avec plus de rigueur. C'est impossible d'imaginer un manque de rigueur plus olympien que l'affirmation qu'on va se poser plus tard la question : Combien ça va coûter?, après le commencement des travaux. Dans le cadre d'un projet qui coûte déjà beaucoup trop cher pour ce que c'est, plus que 10 milliards de dollars, c'est innommable comme niveau d'incompétence. Et c'est comme ça que la session commence, et là-dessus je vais prendre vos questions.

La Modératrice : Une question, une sous-question, s'il vous plaît. 

Journaliste : ...parce qu'il regarde ce qui se passe à Ottawa et il craint une grogne populaire similaire à Québec?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je pense que le gouvernement recule parce qu'il surveille ses sondages internes constamment, en fonction de sa réélection, de son image. Et là, il y a des données qui n'ont absolument rien à voir avec la Santé publique. On le sait parce que la Santé publique est venue dire : Nous, on n'a rien à voir là-dedans. Donc, ils ont d'autres données à l'interne qui leur fait dire l'inverse de ce qu'ils disaient il y a quelques semaines, comme ils ont fait dans tellement de dossiers, et ça affecte le moral de la population, ça affecte la confiance de la population. C'est indigne de la confiance qu'une grande partie de la population a pu donner à ce gouvernement-là dans la dernière année. Et moi, j'invite ceux qui soutiennent la CAQ depuis quelques années maintenant, là, à se poser la question : Est ce que c'est normal qu'un premier ministre soit prêt à jouer avec mes émotions, à manipuler mon opinion avec toutes sortes de bébelles, en fonction uniquement de son image, sa réélection, ses intérêts personnels?

Journaliste : Là, on va rouvrir un peu encore, si on veut, entre autres pour les gyms et les adultes dans les sports. On y va : à chaque semaine une petite annonce. Est-ce que c'est la bonne façon de faire, ou est-ce qu'on devrait y aller carrément d'une ouverture ou attendre pour faire l'ouverture complète? Quel est votre point de vue là-dessus?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est un gouvernement dont l'unique plan, c'était d'y aller mollo. Nous, on demande un plan de déconfinement précis depuis des semaines. La réponse du gouvernement, c'est : On va y aller mollo. Et clairement c'est un gouvernement qui y va mollo sur la transparence, un gouvernement qui y va mollo sur la cohérence, un gouvernement qui y va mollo sur la langue, sur la ventilation dans les écoles, sur un paquet de dossiers essentiels pour la qualité de vie des Québécois. C'est en effet un gouvernement qui y va mollo, et c'est ça, leur plan déconfinement : On va y aller mollo.

Nous, il y a deux semaines, on disait : Présentez-nous un plan dans le cadre duquel on a des balises objectives sur la base desquelles on va déconfiner, nombre d'hospitalisations, retour au travail des travailleurs de la santé, mais quelque chose qui offre de la prévisibilité puis qui crée de la confiance, de l'adhésion avec la population. Le simple fait de dire : On va y aller mollo, ce n'est pas un plan de confinement. Et on exige toujours ce plan de déconfinement au Parti québécois, quelque chose de structuré. Ce n'est pas normal qu'au Québec on soit parmi les juridictions au monde qui sont les plus confinées alors qu'on est les plus vaccinés. Puis, le minimum, c'est de cesser de jouer avec les émotions des gens avec des bébelles comme le «vaccimpôt» puis d'arriver avec un plan rigoureux qui dise : Voici ce qu'on va faire puis voici suivant quels paramètres on va déconfiner. Les gens méritent ça avec tous les efforts qu'on a faits au cours de la dernière année.

M. Lacroix (Louis) : La raison pour laquelle on est la population la plus confinée, à ce qu'on nous dit, c'est parce que notre système de santé est extrêmement fragile. De ce qu'on peut comprendre, notre système de santé est en plus mauvais état que dans d'autres juridictions, par exemple. Est-ce que ce n'est pas normal, dans un contexte comme celui-là, d'y aller...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce n'est pas normal du tout. Le gouvernement nous avait amenés... Parce qu'avec la CAQ tout est historique et tout est une révolution, là. Vous vous souviendrez de la minirévolution qui allait ramener des infirmières du privé au public. Le constat, c'est que ça n'a pas fonctionné. Le constat également, c'est : le taux d'infection chez les travailleurs a été trop élevé, parce que les mesures de protection n'ont pas été à la hauteur. Ça non plus, ce n'est pas normal. Et lorsqu'on regarde ce que la CAQ aura fait pour notre système de santé, au pouvoir pendant maintenant près de quatre ans, bien, nos douze travaux qu'on a présentés la semaine dernière ont tous été ignorés, sont demeurés sur la tablette. Et donc, oui, on a des enjeux avec notre système de santé, mais c'est faute d'intérêt de la part de la CAQ, qui est allée de demi-mesures bancales qui n'ont pas donné de résultat.

M. Lacroix (Louis) : ...pas tout à fait claire, mais est-ce que c'est normal qu'une population entière de 8,5 millions d'habitants soit confinée, parce qu'on a 200 quelques personnes, par exemple aux soins intensifs, puis 2 800 personnes dans les hôpitaux? Est-ce que ça, c'est normal?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, ce n'est pas normal. Premièrement, on ne peut pas prendre toutes nos décisions au Québec en fonction uniquement du nombre d'hospitalisations. On regarde les chiffres en matière de santé mentale, le nombre de visites dans les urgences pour des questions de santé mentale est en accélération. Ce n'est pas normal. Et là, soit le gouvernement agit de manière compétente pour donner au système de santé plus de capacité, quelque chose qui aurait dû être prévu il y a plusieurs mois, ou soit on accepte qu'il y ait d'autres critères sur la base desquels il faut gérer la suite des choses, si, pour reprendre les mots du gouvernement, on est pour apprendre à vivre avec le virus. Parce que là, les gens ne vont pas bien et on sent de plus en plus, dans la population, un décrochage, une fatigue, qui est légitime parce que les Québécois ont tout fait ce qu'il fallait faire puis on demeure parmi les plus confinés au monde, puis il n'y a même pas d'explication. Puis on nous lance des ballounes comme les «vaccimpôts» pour essayer de créer diversion. Là, les gens, là, moi, je le sens, puis on est comme ça aussi, dans le parti, on a collaboré, on est de bonne foi, mais il y a des limites, là.

M. Lacroix (Louis) : O.K. Donc, si je comprends bien, votre point de vue, c'est qu'il faudrait déconfiner davantage. En fait, il faudrait se comparer à ce qui se passe ailleurs, parce que visiblement, bon, l'Omicron, il voyage...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il est partout dans le monde.

M. Lacroix (Louis) : ...ici comme partout dans le monde, mais on n'est plus confinés que les autres. Donc, il faudrait peut-être davantage se fier à ce qui se passe ailleurs puis déconfiner plus.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Chaque juridiction a ses caractéristiques puis ses défis. On ne peut pas juste dire : Parce que ça se passe en France, on va faire pareil. Mais, au moins, arrivez avec un plan de confinement, on l'a demandé il y a plus de deux semaines, arrivez avec un plan qui dit : Voici, à un certain nombre d'hospitalisations, puis compte tenu du retour des travailleurs qui étaient malades aussi, là, bien, à tel moment on va poser tel geste, puis à tel moment on va poser tel geste, de manière à ce que la confiance, l'adhésion revienne. Parce que là, on sent que...

Journaliste : ...l'INESSS, la semaine dernière, disait que, pour les deux prochaines semaines, là, on est en haut du délestage numéro 4. Puis M. Boileau, dans sa conférence de presse en solo, lui-même, il a refusé de s'avancer sur un calendrier. Donc, quelle valeur donner à ces informations-là dans votre demande?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je ne demande pas à la Santé publique ou au PM de jouer au devin, comme il l'a fait maladroitement le 7 décembre dernier. Parlant de diversion puis de manipulation de l'opinion publique, cette journée-là, vous vous souviendrez que les oppositions ont demandé une enquête publique et indépendante, puis il y avait des révélations sur les CHSLD, et pouf!, comme par magie, on a lancé le ballon de 20 personnes à Noël. Puis le gouvernement allait faire marche arrière quelques jours plus tard. Parenthèse : ça ressemble exactement à ce qu'on vit aujourd'hui.

Mais, pour répondre à votre question, on ne demande justement pas à la Santé publique de prédire l'avenir. On dit juste : Donnez-nous des critères objectifs suivant le nombre d'hospitalisations, le nombre de travailleurs, suivant des balises qui donnent à la population une compréhension de quelle étape on va suivre pour déconfiner. Parce que, oui, on regarde ce qui se fait ailleurs dans le monde, puis, oui, on est nombreux à se poser des questions sur pourquoi on est pris avec des mesures qui n'ont aucune commune mesure avec ce qui se passe ailleurs, donc, au moins, amenez un plan de déconfinement. Ce n'est pas demander grand-chose que d'avoir une planification.

M. Laforest (Alain) : J'aurais une question pour M. Ouellet. M. Ouellet, qui était perdu dans ses pensées, qu'est-ce que vous avez à dire aux électeurs de la Côte-Nord, là, qui sont en train de s'organiser pour venir à Québec, jeudi?

M. Ouellet : Bien, que le droit de manifester est un droit qui appartient à tous, et que ce qui est en train de s'organiser sur la Côte-Nord s'organise ailleurs en Abitibi, s'organise aussi au Lac-Saint-Jean. Puis ce n'est pas la première manifestation qu'on voit ici à, l'Assemblée nationale, il y en a eu d'autres, et je suis convaincu que les gens de la Côte-Nord vont participer à cette manifestation-là dans l'ordre. Et que le droit de manifester appartient à tout le monde, et que c'est tout à fait adéquat, là.

M. Laforest (Alain) : Quand il y a un des leaders syndicaux qui appelle à son syndicat de venir organiser une manifestation contre les mesures sanitaires, vous en pensez quoi?

M. Ouellet : Pardonnez-moi...

M. Laforest (Alain) : Quand il y a un des leaders, quand même assez fort, des syndicats de la Côte-Nord qui demande à sa centrale syndicale de venir manifester contre les mesures sanitaires à Québec, d'organiser ça, vous en pensez quoi?

M. Ouellet : Bien, je vous dirais bien honnêtement que vous devriez poser la question aux centrales syndicales, s'il semble que M. Gauthier a des demandes auprès des différentes centrales syndicales. Moi, je ne suis pas en contact avec les dirigeants des centrales syndicales, donc c'est à eux de voir s'ils veulent s'immiscer.

M. Laforest (Alain) : ...en contact avec M. Gauthier...

M. Ouellet : Absolument pas, non. Moi, j'ai appris ça dans les médias sociaux, sur Facebook, en voyant les vidéos circuler. Mais non.

M. Laforest (Alain) : Est-ce qu'il a exprimé auprès du Parti québécois qu'il représente ses...

M. Ouellet : Aucune communication entre le Parti québécois et M. Gauthier, ça, je suis très clair là-dessus. Merci.

Journaliste : ...les médecins de famille, là, on voit une opposition très forte de leur part au projet de loi n° 11. Ils disent au gouvernement : On ne veut pas de contrainte, d'obligation, de pénalité. On ne veut pas non plus le partage des données. Est-ce que vous êtes d'accord avec eux?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je pense qu'il faut les entendre, parce que la posture du gouvernement, c'est la posture d'il y a 50 ans. C'est un peu la continuité de l'approche Barrette. D'ailleurs, on apprenait ce matin que le conseiller de Barrette est le même conseiller qui accompagne la CAQ dans un projet de loi qui a les mêmes caractéristiques : centralisateur puis très axé sur les médecins uniquement. Et moi, je pense qu'il faut entendre les médecins parce qu'ils sont ouverts à ce que d'autres professions viennent apporter des solutions de première ligne.

L'enjeu, en ce moment, en santé, ce n'est pas d'avoir un médecin pour tous les Québécois, c'est d'avoir un soin adéquat en première ligne pour tous les Québécois. Et ça, ça implique toutes les autres professions du domaine de la santé. C'est la proposition du Parti québécois, une approche multidisciplinaire. Et je pense qu'il ne faut pas présumer de la mauvaise foi des médecins, comme l'a fait la CAQ, le gouvernement, à la dernière session. Je pense qu'il y a de l'ouverture partout dans le réseau de la santé pour trouver une solution multidisciplinaire où tout le monde met l'épaule à la roue pour qu'on trouve une solution au bénéfice des Québécois. Ce n'est pas en démonisant puis en étant le plus acrimonieux possible qu'on va arriver à une solution globale. On réitère notre demande : des équipes multidisciplinaires, une première ligne forte qui n'est pas seulement fondée sur les médecins, sur l'acte médical du médecin, mais bien sur l'ensemble des professionnels de la santé.

Journaliste : M. Ouellet, j'aurais une question de sécurité publique pour vous. Je ne sais pas si vous avez vu ça, les peines de fin de semaine. Depuis que la COVID cause une pandémie, depuis deux ans, les peines de fin de semaine sont purgées à la maison avec quelques appels pour vérifier. Est-ce que c'est un problème, ça? Entre autres pour les victimes puis les familles des victimes, c'est...

M. Ouellet : Bien, évidemment, lorsqu'on doit adopter les façons de faire à cause de la pandémie, je pense que les gens ont une certaine tolérance dans les mesures qui sont mises en place parce qu'on vit une situation particulière. Mais je suis bien conscient que ce genre de situation là cause effectivement des questionnements et des inquiétudes pour ceux et celles qui ont été victimes de ces gens-là. Donc, effectivement, je ne pense pas que c'est la chose à faire. Il faut trouver d'autres solutions. Mais je comprends les victimes d'être inquiètes.

La Modératrice : Dernière question en français.

Journaliste : ...M. St-Pierre Plamondon, vous parlez beaucoup de la grogne des Québécois par rapport aux mesures sanitaires, par rapport au yoyo, mais il semble que cette grogne-là des Québécois profite davantage au Parti conservateur d'Éric Duhaime qu'à vous, au Parti québécois. Comment ça se fait que vous n'arrivez pas à canaliser la grogne des Québécois contre les mesures sanitaires et le gouvernement en place?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je ne ferai pas nécessairement ce lien-là. Je pense que de plus en plus d'électeurs sont ouverts à entendre autre chose que le discours «wishy-washy» de la CAQ sur un paquet d'enjeux. Maintenant, est-ce que les gens, les électeurs, sont dans un mode électoral en ce moment? Pas du tout, là. Les gens ont hâte qu'on sorte de la crise, ont des considérations très pratiques. Il y aura un autre moment pour qu'on se démarque avec une approche constructive, puis inspirante, crédible également.

Journaliste : Donc, vous n'êtes pas en mode électoral, si je comprends bien?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je pense que la population en ce moment et plusieurs autres...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, c'est ça, mais moi, je vous parle de la population, je n'ai pas parlé de... Évidemment, chaque parti...

Journaliste : ...est-ce que vous êtes en mode électoral? On est quand même proche des élections.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, les élections ne sont pas demain matin. C'est sûr qu'avec Marie-Victorin, on est en mode électoral, là, ça, c'est clair. Mais la population, elle, il faut comprendre qu'elle a d'autres considérations en ce moment que l'élection générale dans plusieurs mois. Mais je répète notre message : On ne peut pas ignorer le fait que les nombreux yoyos, éléments cachés, va-et-vient de la CAQ ont un impact sur le moral de notre population, et il y a une grogne qui se fait sentir. Ça va prendre plus de rigueur, c'est pour ça qu'on demande un plan de déconfinement.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Mr. St-Pierre Plamondon, when you heard earlier this morning that Premier Legault would backtrack on his health tax for the unvaccinated, were you surprised?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I was astonished. And quite frankly I was shocked because it just doesn't make any sense to go forward with that option, that proposal. And, in fact, what we realize right now is that they were never serious about it. They had no Public Health opinion to justify it, they had no intention to take this seriously. So, they used that to manipulate the public opinion at the moment where we were talking about the confusion generated by their mediocre management of the Christmas holidays.

Mme Senay (Cathy) : So Premier Legault is playing a dangerous game.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes. And there are already consequences to the fact that they are playing with the trust of the population. On the 20 persons at Christmas, on the same day that there were very serious announcement on CHSLD and a demand by all parties for a public inquiry, they played yoyo with the population on so many issues to the point where there was a general confusion during the holidays. So, by doing this, they think they're serving their image and their popularity, because that's what they're obsessed about, but I think we will see quite quickly that it actually hinders the trust and creates a social climate that is not healthy.

Mme Senay (Cathy) : Will you go as far as saying that, well, it's quite convenient to announce this today as truck drivers are getting set to protest here, in front of the National Assembly? So, the timing is well chosen.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : The fact that you're asking the question tells us something. Nobody thinks at this point that the sole consideration for the decisions of that Government is public interest. There were too many times where they were caught manipulating the public opinion by just throwing a «bébelle», that's what we say in «québécois», just a toy out there to see if they can change the subject, to see if they can create… They're playing with the trust of the population, and enough is enough.

Journaliste : I heard what you had to say in French about the family doctors and the fact that we need to, you know, change our perspective, and extend that to other health care workers. But I'm wondering if you could comment just on the tone that you've heard this morning with the President of the Federation of Family Doctors presenting this morning in the commission. He came out very strong. He took a difficult stand, hard stand on things. What did you make of his tone?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, obviously this Bill 11 has not been managed properly and we're at a point where… I mean, four, five months ago, there was only solutions and there was good faith. And once again, the Government decided to play a bit, manipulate a bit the public opinion by throwing a form of blame towards the doctors. And I think we're far from a solution because we're continuing the same approach than under Dr. Barrette and the Liberals. It's based on the idea that only doctors can provide services of first line, whereas we're saying : No, no, there are so many professionals in the health care system that could contribute to services, first-line care. And unfortunately, that has not changed under the CAQ. And I think the doctors are quite open-minded as to how we can reorganize the services, so we shouldn't be in that position today.

Mme Fletcher (Raquel) : He also mentioned that it's unfairly impacting women doctors. Do you also see that in the bill? Is that also a preoccupation for you?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I have no data regarding the split, female versus male doctors, but I think at this point we need solutions in our health care system. That topic with the doctors has been on the shelf for many months and now we're stuck in a situation where it's tensed. We're expecting solutions that respect everyone.

La Modératrice : Dernière question en anglais.

M. Brennan (Andrew) : Mr. Legault talks about how measures are the strictest in Canada and some of the strictest in the Western world. Yet, at the same time, you talk about the yoyo and how this is a constant effect of manipulating the population. Do you think that how he has run the Government and the restrictions that we've had during the pandemic, do you think that has galvanized the truckers or whoever may be potentially coming to Québec on Thursday?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : There is clearly a fatigue right now in Québec, and a form of desperation is growing in the population. And that is linked, partially at least, to the fact that measures in the past months have been very difficult to understand. Some measures were absolutely not founded, based on science, and on several occasions, the Government said something and then did the exact opposite. So, at some point, people cannot take it anymore. So that's why we say : Please, come up with a plan that tells us how you intend to deconfine our society, and be clear, be objective, be rigorous, and stop manipulating the trust of Quebeckers, it's really unfair.

M. Brennan (Andrew) :Can I ask you very quickly : about Dawson College, the Government or the Higher Education Ministry is saying that they should look for other options. As much as this has been seen as potentially playing into the CAQ's pace, is this more of a PQ victory? Because this is something that we've wanted for a long time.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : That's not really clear what's going on. So, I'll wait for the Minister to confirm that it's not going forward and why it's not going forward. Because we've made, on several occasions, interventions to say : This is unfair to the French-speaking CEGEP system, this is overfunding in a situation where we need to create more places in French on the island of Montréal. We said that on several occasions with no impact, no receptivity from the Government. So, why now? And what are the real reasons behind that? Let's ask the Minister, and then we'll be glad to comment. But our position, of course, our stance is the same : that funding is not justified.

Journaliste :

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Can you do me a favor and ask that question to…

M. Authier (Philip) : Mme Anglade just said she thinks it's a political decision. Do you think it's a political decision?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Dawson? I'll wait until we get the justification, because I've read the article and it's really not clear why it would not go forward. So, I want a confirmation of that and the reasons why, after years of not listening, all of a sudden, they would change their mind. Let's see what are the reasons. But they've been changing their mind on so many issues. I mean, what can I tell you, at some point, I don't know what to comment.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 10 h 26)

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