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Point de presse de Mme Claire Samson, députée d’Iberville

Version finale

Le mercredi 19 janvier 2022, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente et une minutes)

Mme Samson : Alors, bonjour. Bienvenue. Je pourrais commencer peut-être par vous souhaiter une bonne année, beaucoup de santé parce que, de toute évidence, ce n'est pas le temps d'être malade, et une bonne saison. Et ça sera, pour les journalistes, en tout cas, votre dernière session avant le grand voyage d'autobus de la campagne électorale de l'automne prochain.

Alors, je voulais vous dire ce matin que la semaine dernière j'ai eu des discussions avec le leader du gouvernement, parce qu'il fallait établir le modus operandi de cette semaine. On ne s'est pas entendus sur plusieurs points, entre autres le fait qu'ils aient voulu repousser l'étude du projet de loi n° 11 sur l'accessibilité à un médecin, qui m'apparaît quand même être assez important en cette période où notre système de santé craque de partout, que les citoyens sachent qu'il y a une préoccupation de leur trouver un médecin. De toute façon, on ne s'est pas entendus, donc ils ont repoussé à plus tard les auditions pour ce projet de loi là.

Ils doivent nous recontacter cette semaine pour établir le modus operandi de la nouvelle session qui commence en février. On verra. Moi, j'ai déjà bien clairement établi mes priorités, je souhaite qu'ils rappellent le projet de loi n° 898, qui vise à revoir la loi sur la santé et l'état d'urgence sanitaire dans le projet de loi, de façon à ce que... Et j'ai exprimé très clairement mon voeu que l'Assemblée nationale revienne à la normale, que les députés puissent siéger, et voter en personne, et que les débats puissent reprendre.

Mais sur la prochaine session, je vais laisser mon chef, M. Éric Duhaime, vous en parler.

M. Duhaime (Éric) : Merci beaucoup, Claire. Bonjour, tout le monde. Comme Claire vient de le dire, on a effectivement établi nos priorités en vue de la prochaine session parlementaire. On a appuyé les demandes des autres oppositions aussi qui souhaitaient que l'Assemblée nationale soit rappelée depuis quelques semaines déjà. Malheureusement, le premier ministre préfère continuer à gérer par décret sans démocratie normale.

Et aujourd'hui ce qu'on veut dire, c'est que, pour nous, s'ils veulent un consensus unanime, bien, notre exigence, elle est de deux ordres. Claire a mentionné son projet de loi n° 898. Pour nous, c'est important de discuter de ce projet de loi là qui vise à amender la Loi sur la santé publique en vue de s'assurer que plus jamais on ne va avoir une gestion par décret, comme on a actuellement, et que le retour à la normale s'effectue le plus rapidement possible.

L'autre demande, elle est plus précise par rapport aux travaux parlementaires. Pour nous, l'Assemblée nationale doit siéger dans son entièreté, c'est-à-dire que les 125 députés doivent être de retour à l'Assemblée nationale. Si on est capable d'envoyer les enfants dans des écoles mal ventilées, on est capable de rappeler 125 députés à l'Assemblée nationale pour faire leur travail. Donc, pour nous, c'est très important qu'on revienne à la normale.

Vous avez peut-être vu aujourd'hui qu'au Royaume-Uni ils viennent d'annoncer la fin de l'ensemble des mesures sanitaires. Le port du masque ne sera plus obligatoire. Le passeport sanitaire ne sera plus obligatoire. Ils sont en train de sortir de la crise. On voit un paquet de pays sortir de la crise. Ici, on agit encore comme si on en était à la première vague, et c'est ça qui est le problème. On a un variant qui a beaucoup changé la réalité, et malheureusement on a un gouvernement qui n'a rien appris et qui, deux ans plus tard, nous applique la même vieille recette qu'il appliquait lors de la première vague il y a un an et demi… plus qu'un an et demi, presque deux ans.

Donc, ça, c'est un peu notre demande, aujourd'hui, officielle. On veut dire… on veut rappeler puis réitérer notre solidarité envers les restaurateurs québécois qui subissent ce confinement qui n'en finit plus, qui ont dû fermer pour une quatrième fois consécutive. On est solidaire avec les camionneurs qui sont de plus en plus dans la difficulté, particulièrement ceux qui traversent nos frontières. On est solidaire aussi avec les gens qui… je lisais hier, là, je recevais des messages d'employés de la SAQ, de la SQDC, qui ont reçu un avis hier, de leur patron, parce que c'était la première journée où on exigeait le passeport vaccinal, qui leur dit : Vous avez le droit de travailler même si vous n'êtes pas vaccinés, mais vous n'avez pas le droit d'acheter une bouteille de vin. On en est rendu dans l'incohérence et le loufoque. Il est temps que ça cesse. La science de la CAQ, c'est incohérence par-dessus incohérence. Et pour nous, c'est le retour à la normale qui s'impose.

L'autre idée, je sais que la CAQ voudrait aussi commencer la session parlementaire en présentant un projet de loi sur un impôt vaccinal. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que nous sommes totalement opposés à cette mesure-là.

J'ai parlé de mon cas personnel, un peu plus tôt dans la crise, ça fait que je peux continuer à en parler, là. Vous savez que je suis double vacciné. Comme des centaines de milliers de Québécois, j'ai réalisé, j'ai… pendant le temps des fêtes, j'ai eu des symptômes qui s'apparentent à la COVID, toute ma famille, on est passé par là, et on réalise aujourd'hui que même si on a eu la COVID, même si on a un test sérologique positif, bien, on va être obligé de se faire triple doser, alors que les experts en santé publique ne nous recommandent pas de le faire. Nos propres médecins nous disent d'attendre au moins trois mois. Et le gouvernement continue, parce qu'il veut implanter un passeport vaccinal à trois doses, à exiger que ces gens-là, comme moi, on soit triple dosés, alors que nos médecins disent le contraire, alors que la Dre Quach est allée publiquement dire le contraire, alors que le Dr Weiss est allé dire le contraire, alors que l'INESSS ne le recommande pas.

On a un gouvernement qui n'est pas basé sur la science, c'est des décisions strictement politiques pour imposer un passeport à trois doses. C'est l'instinct, hein, on le sait maintenant, ce gouvernement-là gère avec des instincts d'un seul homme. Malheureusement, il n'a pas toujours les bons, puis plus la crise avance, moins ses instincts sont bons. Donc, on souhaite vraiment que toute cette dérive-là cesse. Et pour ça, ça prend un Parlement fonctionnel, puis ça commence par un retour avec les 125 députés ici même, à l'Assemblée nationale, le 1er février prochain. Maintenant, ça me ferait plaisir de prendre vos questions.

M. Larin (Vincent) : Vous avez dit...

M. Duhaime (Éric) : Allez-y.

M. Larin (Vincent) : ...M. Duhaime — j'allais vous appeler M. Caire — M. Duhaime, vous avez dit : Pour nous, c'est le retour à la normale. Donc, je comprends que vous demandez la levée de toutes les restrictions sanitaires.

M. Duhaime (Éric) : Oui. On veut…

M. Larin (Vincent) : En ce moment?

M. Duhaime (Éric) : Oui.

M. Larin (Vincent) : Vous ne pensez pas que ça risque de pousser le système de santé au bord de l'effondrement?

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, ça fait deux ans que les Québécois se sacrifient pour sauver le système de santé. Je pense qu'il est temps qu'on revienne à la normale. De toute façon, les chiffres… c'est ça qui est le problème, là, c'est qu'on est en train de perdre confiance. Vous voyez les sondages encore ce matin, vous l'avez vu la semaine passée aussi, là, les Québécois en ont soupé. Là, on nous a, pendant des années, pendant deux ans, dit qu'il fallait aplatir la courbe des cas. On ne les compte même plus, les cas, au moment où on se parle. Après ça, on nous a parlé que c'étaient les hospitalisations qui étaient le drame. Au moment où je vous parle, on nous dit maintenant qu'il y a 50 % des gens qui rentrent à l'hôpital, qu'on découvre qu'ils ont la COVID, qui sont comptabilisés comme la COVID mais qui ne sont pas là parce qu'ils ont la COVID. Puis là on est rendu que même le premier ministre tweete en fin de semaine que les morts COVID, il faut faire attention, parce qu'il y a des gens qui sont morts avec la COVID, mais ils ne sont pas morts par la COVID… de la COVID, et qu'il faut prendre ces chiffres-là à la légère.

Donc, si les chiffres sur les morts ne sont pas bons, si on n'a plus de chiffres sur les cas, puis si les hospitalisations sont gonflées à l'hélium, un moment donné, là, il va falloir que les Québécois comprennent que ce qui se passe au sud de nos frontières, ce qui se passe aujourd'hui en Angleterre, c'est peut-être la voie à suivre.

M. Larin (Vincent) : …aux soignants, là, en ce moment, qui tiennent le réseau de la santé à bout de bras, qui font des chiffres à n'en plus finir, vous dites quoi?

M. Duhaime (Éric) : O.K. Je vais vous poser une question : Combien de… Non, non, mais je…

M. Larin (Vincent) : Je vous pose la question.

M. Duhaime (Éric) : C'est parce que le gouvernement fait comme si ses mesures avaient un impact. Moi, j'aimerais savoir puis j'aimerais ça qu'on ait une étude scientifique, parce qu'on a toujours le pif puis les intuitions de M. Legault, mais on n'a jamais de chiffres. Combien de gens n'ont pas eu la COVID parce qu'il a imposé un couvre-feu pendant le temps des fêtes? Combien de gens n'ont pas la COVID aujourd'hui parce qu'il était en train de foutre les restaurants en faillite en les fermant pour une quatrième fois? Combien de gens n'ont pas la COVID au Québec parce qu'on a fermé les cinémas pendant les semaines les plus payantes de l'année, puis qu'on est en train de mettre aussi les propriétaires de salles de cinéma en faillite?

Un moment donné, il va falloir qu'on se pose des questions. L'intuition de M. Legault, de toute évidence, est à des années-lumière de celle de bien d'autres législations ailleurs dans le monde. Puis malheureusement les Québécois vont souffrir beaucoup plus que les autres parce que nos mesures sont plus abusives que partout sur le continent.

M. Larin (Vincent) : …ce que vous répondez aux soignants qui tiennent le réseau de la santé à bout de bras en ce moment?

M. Duhaime (Éric) : C'est-à-dire que les soignants doivent cesser de penser que, parce qu'on a eu un couvre-feu de deux semaines, que ça a facilité leur travail. Moi, je ne crois pas ça, puis il n'y a pas aucune science derrière cette affirmation-là du premier ministre.

M. Lecavalier (Charles) : ...qu'on ne porte plus le masque dans les lieux publics, qu'on puisse se réunir à la maison...

M. Duhaime (Éric) : Mais on peut le faire de façon graduelle, là. Qu'on s'assoie puis qu'on en discute, c'est ça, le but, là. C'est pour ça qu'on a besoin d'un Parlement fonctionnel puis qu'on a besoin d'arrêter d'être dirigés par un seul homme qui fait ça avec son pif. On a besoin d'avoir ces discussions-là. On a besoin de voir ce qui se passe ailleurs. Vous savez qu'il y a un paquet d'États... On va regarder les games de la NFL en fin de semaine pour les séries, on va voir des 70 000 personnes rassemblées pas de masques dans des États où les gens sont deux fois moins vaccinés que nous, puis ces gens-là, tout est correct. M. Legault, là, ça fait deux ans qu'on est en crise, qu'est-ce qu'il a fait pour augmenter la capacité hospitalière au Québec? Qu'est-ce qu'il a fait pour qu'on ait plus de lits?

M. Robillard (Alexandre) : Et vous pensez que la situation au Québec, elle permet de faire la même chose que dans...

M. Duhaime (Éric) : Mais, si elle ne le permet pas, qu'on nous dise pourquoi, puis, à ce moment-là, ayons un débat sur la réforme du système de santé québécois. Parce que, de toute évidence, là, le système de santé québécois...

M. Robillard (Alexandre) : ...qu'est-ce qu'on pourrait lever comme restrictions sanitaires aujourd'hui, selon vous, là?

M. Duhaime (Éric) : Bien, moi, je pense que la première chose, c'est le passeport vaccinal, là, parce que ça, il n'y a aucune, aucune, aucune science derrière ça, tellement que même le premier ministre considère qu'il n'y en a pas parce qu'il a fermé tous les établissements qui n'acceptaient pas les non-vaccinés. Donc, si tous les endroits où les vaccinés peuvent se réunir, il est obligé de les fermer, c'est parce que, de toute évidence, son passeport vaccinal ne servait à rien.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'il y a d'autres mesures qui pourraient sauter, selon vous, aujourd'hui, là?

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez, moi, je pense que... Bien, la démocratie, là, je vous ai dit qu'on pourrait commencer à travailler, là, en présentiel. On pourrait oublier ça, là, toute cette histoire, là, de votes délégués puis de toutes les... On est capables de réunir 125 personnes à l'Assemblée nationale en sécurité si on est capables de réunir des centaines de milliers d'enfants dans des écoles, là, mal ventilées. Je pense qu'à l'Assemblée on serait capables...

M. Robillard (Alexandre) : Là, c'est parce que vous parlez des élus, mais pour la population en général, ce serait quoi, les mesures qui seraient applicables aujourd'hui?

M. Duhaime (Éric) : Bien, moi... On pourrait rouvrir aussi les restaurants, là. On pourrait donner un break à nos restaurateurs. Vous savez que là il y a plusieurs restaurateurs qui menacent d'ailleurs d'ouvrir leurs portes contre la loi dans les prochains jours. Moi, ça m'inquiète, là. Il n'y a plus de cohésion sociale au Québec. Il faut, à un moment donné, là, que le premier ministre comprenne que ses mesures, là, abusives ne passent plus la rampe.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce que vous pensez de l'appui populaire qu'on semble constater, là, aujourd'hui, à la taxe aux non-vaccinés, là? Deux tiers de la population qui sont d'accord avec ça.

M. Duhaime (Éric) : Moi, là, là-dessus, je n'ai pas une position... Contrairement à François Legault, ce n'est pas les sondages qui dictent nos politiques puis nos idées, là. Moi, j'ai un principe dans la vie, c'est que les citoyens sont égaux puis on a une charte des droits et libertés. Et, pour moi, ça, c'est fondamental. Puis la démocratie, ce n'est pas la dictature de la majorité, c'est aussi le respect de nos minorités. Puis, pour moi, quand on ne... la façon dont on agit présentement, ce n'est pas ça. Et, pour moi, c'est un principe fondamental. Puis, si on ouvre la porte à un impôt vaccinal, il va falloir... il va y avoir un effet domino, là. Je m'excuse, là, mais il y a combien de fumeurs? Il y a combien de gens qui surconsomment de l'alcool? Il y a combien d'obèses...

M. Robillard (Alexandre) : Je vous demande juste... C'est juste, là, sur la donnée qu'on a qui semble démontrer qu'une majorité de Québécois sont en faveur de ça. Vous dites quoi?

M. Duhaime (Éric) : Bien, je dis que c'est... Oui, je comprends que les gens... C'est toujours facile pour nous de dire, tu sais, appliquer des choses à d'autres personnes parce que, moi, ça ne m'affecte pas. Quand ça nous affecte directement, on est toujours plus concernés, puis c'est normal, tous les êtres humains sont faits comme ça. Mais ce que je dis, ce n'est pas parce qu'il y a une majorité que ça ne les dérange pas qu'on impose des taxes à d'autres individus qu'on devrait nécessairement le faire.

M. Robillard (Alexandre) : ...ils manqueraient de sensibilité envers les non-vaccinés, c'est ça?

M. Duhaime (Éric) : Non, c'est juste que les gens disent : Ça ne m'affecte pas. Mais, moi... ce qu'on dit, nous, en tant que parti politique, il faut aussi écouter les gens que ça affecte. Et pour ça, nous, on prend en considération l'ensemble du problème. Puis ça ouvre la porte aussi, là, ce n'est pas juste sur cette politique-là, là, si on applique ça... D'ailleurs, moi, personnellement, là, si vous me demandez sérieusement ce que j'en pense, je pense que le gouvernement bluffe. Je ne crois pas qu'il va y avoir un impôt vaccinal au Québec. Je pense que ce gouvernement-là est en train de mettre de la pression qui ne fonctionne de toute évidence pas, mais il est toujours en mode de vouloir se venger, mais c'est... Je ne vois pas légalement comment il va pouvoir implanter ça au Québec et au Canada. On a des lois qui protègent les gens. On a des lois aussi qui empêchent de payer pour des traitements médicaux. Donc, je vois très difficilement la mise en application. Puis j'ai très hâte de lire le projet de loi que va déposer le gouvernement. D'ailleurs, il nous a donné très peu de détails, et c'est peut-être la raison pour quoi.

M. Lecavalier (Charles) : ...sur les mesures de santé publique, là, vous citez beaucoup en exemple les États-Unis. Vous avez cité la Grande-Bretagne qui a levé les mesures de santé sanitaire. Est-ce que vous pensez que demain matin au Québec on pourrait avoir 20 000 personnes au Centre Bell pas de masques? Et est-ce qu'on ouvre les restaurants pas de masques et les cinémas pas de masques?

M. Duhaime (Éric) : Présentement, là, le problème qu'on a, c'est que c'est toujours... le gouvernement fait toujours peur. On est ceux qui ont eu les mesures sanitaires les plus restrictives et on est, au Canada, de loin, ceux qui ont le plus de décès. Le problème, puis allez le voir dans le rapport de la Commissaire à la santé dans quelques minutes, le problème, il s'est passé dans nos CHSLD administrés par le gouvernement. L'incompétence puis l'incurie gouvernementale, depuis des années, dans nos CHSLD, a confiné le reste du Québec de façon abusive depuis deux ans. C'est ça qui est le problème au Québec. Au moment où je vous parle, là, il y a le même... même s'il y a une population plus élevée, allez voir aujourd'hui combien il y a de décès...

M. Lecavalier (Charles) : Je veux juste bien comprendre ce que, vous, vous demandez, je ne veux pas... Est-ce que vous demandez la levée de l'ensemble des mesures sanitaires?

M. Duhaime (Éric) : Oui, parce que si les mesures sanitaires fonctionnaient, on le saurait. Si les mesures sanitaires étaient si efficaces que ça, on aurait le meilleur bilan, pas le pire.

M. Robillard (Alexandre) : Puis, tu sais, vous donnez des exemples d'ailleurs, puis tout ça. Puis, tu sais, je vous pose la question comme ça, mais qu'est-ce qui vous permet d'être certain que des mesures qui sont inutiles dans une juridiction ne sont pas nécessaires ici?

M. Duhaime (Éric) : Bien, qu'est-ce qui nous permet d'être certain? Il n'y a pas de certitude dans la vie, mais il y a une certitude...

M. Robillard (Alexandre) : ...il y a des comparaisons qui sont difficiles à faire, là.

M. Duhaime (Éric) : Il y a une certitude, là, c'est qu'on est en train de pousser un paquet de Québécois à la détresse psychologique. On est en train de pousser des milliers d'entreprises à la faillite. On est en train de créer une crise sociale. On est en train de monter un groupe contre un autre dans la société. On est en train de diviser et de déchirer le Québec et d'appauvrir le Québec comme probablement jamais dans son histoire. On est en train de violer des libertés fondamentales pour tous les citoyens. On ne pensait jamais qu'au Québec on aurait un gouvernement qui ferait ça. On est en train de gérer par un seul homme alors qu'on est en démocratie, une des plus anciennes.

Moi, pour moi, là, ça, ça me préoccupe beaucoup, tout ça, au nom de peut-être que, sans jamais d'évidence scientifique. À un moment donné, ça va faire, là, ça fait deux ans qu'on est dans ce discours-là, je pense qu'il est temps qu'on sorte de là. Je comprends que M. Legault est un homme très orgueilleux, mais à un moment donné il va falloir qu'il fasse son mea culpa puis qu'il recule.

M. Robillard (Alexandre) : La situation dans les hôpitaux, là, qu'on nous décrivait, pas plus tard qu'hier, où on en est rendu, à quelle décision on est rendu…

M. Duhaime (Éric) : Bien, si M. Legault veut utiliser les patients pour justifier ses politiques…

M. Robillard (Alexandre) : Non, non, mais regardez, si vous me laissez juste finir ma question, s'il vous plaît, je comprends que votre réponse est importante, là, puis d'ailleurs je l'attends avec grand intérêt, mais je me demande juste... Est-ce que la situation, quand on la décrit, quand on la constate, là, ce qu'on nous en offre, est-ce que vous pensez vraiment que, tu sais, c'est le bon moment pour lever les restrictions sanitaires?

M. Duhaime (Éric) : Bien, je remarque qu'on a les restrictions les plus strictes puis on est ceux qui ont le plus gros problème à gérer leur système de santé. Il n'y a pas de… C'est parce que le lien, là, moi, j'attends qu'on me le prouve. S'ils veulent qu'on embarque encore dans leurs mesures sanitaires abusives, qu'ils nous prouvent, noir sur blanc, que le fait, par exemple, d'imposer un passeport vaccinal a un impact sur le nombre de patients. Parce que présentement, on n'en a aucune, évidence, c'est toujours l'intuition d'un seul homme. C'est assez, là, on s'est fié à cette intuition-là, puis ça nous a menés dans le mur.

M. Robillard (Alexandre) : …la situation n'empirerait pas dans les hôpitaux avec ce que vous réclamez?

M. Duhaime (Éric) : C'est parce qu'on ne peut pas… Le fardeau de la preuve repose sur celui qui brime les libertés des citoyens. Et malheureusement M. Legault ne nous a pas encore démontré…

M. Robillard (Alexandre) :

M. Duhaime (Éric) : Vous m'avez demandé de vous laisser le temps de poser vos questions, j'aimerais ça que vous me laissiez le temps de répondre. Je veux juste vous dire que, moi, là, on ne peut pas juste, pour un seul homme qui a une intuition, brimer l'ensemble des libertés éternellement. Ça fait deux ans que ça dure, à un moment donné, il faut qu'il y ait une sortie de crise. Ça prend une lumière au bout du tunnel. On a des Québécois qui sont désespérés. On a des problèmes de santé mentale comme on n'en a probablement jamais eu dans notre société. On a des Québécois qui sont angoissés. Il n'y a pas de fun au Québec, là, on a aboli le plaisir ici depuis trop longtemps. Il est temps de remettre le Québec sur la normalité des choses. Et c'est ça, le message du Parti conservateur du Québec, et c'est ce qu'on va continuer à véhiculer parce que, nous, pour nous, la situation actuelle, elle est intolérable.

M. Robillard (Alexandre) : Je vous demande juste, tu sais, dans votre raisonnement, où vous placez le principe de précaution.

M. Duhaime (Éric) : Bien, je pense qu'on l'a utilisé depuis deux ans, puis on se compare aujourd'hui, on n'est plus comme la première vague, là, on le sait ce qui se passe. On parle d'un variant, puis M. Legault l'a même avoué en conférence de presse, puis toutes ses autorités de santé publique le reconnaissent, on a un variant qui est beaucoup plus contagieux mais qui est beaucoup moins mortel, mais malheureusement nos politiques sont restées les mêmes, alors que, partout ailleurs, on donne un peu plus de lousse.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous avez consulté des scientifiques...

M. Duhaime (Éric) : Absolument.

M. Lecavalier (Charles) : ...avant de faire... de prendre position?

M. Duhaime (Éric) : Oui, absolument, on a un comité scientifique, là, qui nous conseille. J'ai cinq, six médecins sur le conseil.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce qu'on peut savoir qui sont ces...

M. Duhaime (Éric) : Bien, je peux vous mettre en contact avec. Je vais leur parler avant, là, parce que je ne veux pas faire du «name dropping», puis après qu'ils reçoivent un appel. Mais, si ça vous intéresse, je peux vous mettre en contact avec certains d'entre eux.

M. Lecavalier (Charles) : Vous parlez beaucoup de l'intuition de M. Legault, là, vous l'avez mentionné à plusieurs reprises, mais il y a quand même, bon, la Santé publique, l'INSPQ, l'INESSS, il y a quand même des experts indépendants qui peuvent critiquer les mesures du gouvernement mais qui généralement vont être en faveur quand même du maintien de...

Mme Samson : Mais on ne le sait pas, on ne voit pas les rapports.

M. Duhaime (Éric) : Bien, c'est ça, quand est-ce qu'ils vont nous déposer ça? Quand est-ce qu'on va déposer la preuve scientifique? Parce que là... Puis ça, c'est un autre problème, c'est depuis le début de la crise, puis ils ont beau avoir changé M. Arruda pour M. Boileau, très sympathique, sauf que le problème reste le même, hein? L'apparence d'indépendance entre l'INSPQ puis la Santé publique et le gouvernement, malheureusement, elle n'est pas plus évidente, là, et c'est, quant à moi, ça aussi, c'est un gros problème, au Québec, qu'on a, là. Il y a une espèce de mélange, il y a une espèce d'amalgame entre les deux, puis c'est très difficile.

Tu sais, on l'a vu, rappelez-vous, avant Noël, on l'a vu, quand M. Legault a demandé d'avoir des partys de Noël à 20 personnes, puis, quelques jours plus tard, M. Arruda, il a hoché du bonnet, puis finalement regardez ce qui est arrivé. Puis là on vient de le voir encore, il y a quelques jours, pour le retour en classe des élèves, M. Legault qui demande, qui veut le retour en classe des élèves le 17 janvier, puis, quelques heures ou quelques jours plus tard, le nouveau M. Arruda qui dit : Oui, oui, on va vous... scientifiquement, là, vous avez raison, M. le premier ministre. Il y a des raisons de se poser beaucoup de questions face à ce type de gestion là. Est-ce que c'est tout?

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous êtes content des sondages aujourd'hui?

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez, les sondages reflètent un peu cet état d'esprit là. Je pense que les Québécois sont à bout. Je pense que c'est une bonne nouvelle pour le Parti conservateur. Évidemment, moi, les sondages, il faut faire toujours très attention. Il reste beaucoup de travail à faire. Je comprends que, pour nous, vous comprenez qu'on partait de très, très loin, hein, un parti qui a eu 1 % des votes à la dernière élection, qui avait 500 membres. Moi, ce qui me réconforte, c'est de voir la croissance notamment de notre membership, on est à plus de 46 000 membres au moment où je vous parle. On est le parti qui compte le plus grand nombre de membres au Québec, et, pour moi, ça, c'est du solide, c'est du roc, là, c'est là-dessus qu'on bâtit pour une campagne électorale et c'est là-dessus qu'on travaille présentement justement à construire nos associations dans chacune des circonscriptions, à trouver des candidatures dans chacune des circonscriptions, et c'est le travail, là, de tous les militants conservateurs de partout au Québec.

Donc, je suis heureux du sondage, mais un sondage, là, ça n'annonce pas nécessairement, là, toutes... juste des bonnes nouvelles, il va falloir travailler encore très fort, se cracher dans les mains. Mais c'est sûr qu'aujourd'hui, comme parti d'opposition, c'est sûr que, quand on se regarde, on désole, quand on se compare, on console, parce que je ne voudrais pas être dans les souliers non plus des trois autres partis. Je pense que de plus en plus, on le voit, on le sent sur le terrain, il y a une polarisation qui est en train de s'effectuer au Québec. C'est M. Legault, évidemment, qui l'a beaucoup alimentée, entre ceux qui veulent prolonger ce type de mesures et cette approche-là et ceux qui sont contre, puis c'est que c'est clairement un débat entre la Coalition avenir Québec et le Parti conservateur du Québec.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'il y a des membres du Parti conservateur qui sont favorables à la contribution que le gouvernement veut exiger des non-vaccinés?

M. Duhaime (Éric) : Peut-être, là, il faudrait leur demander, mais je n'ai pas eu beaucoup de gens... Il n'y a personne qui m'a fait des représentations à cet effet-là.

M. Larin (Vincent) : Craignez-vous qu'une fois que les mesures sanitaires seront descendues, là... vous ne craignez pas un effritement de vos appuis?

M. Duhaime (Éric) : C'est une très bonne question, puis on se la pose, nous aussi, honnêtement. Cela étant dit, moi, je crois... puis c'est... moi, c'est pour ça que je pense que c'est très important d'en parler dès maintenant, notre principal cheval de bataille devra être la réforme du système de santé. Le monopole public n'a plus sa raison d'être. Nous, vous le savez, on veut instaurer de la concurrence en santé. On veut additionner la contribution du privé. On veut décentraliser.

Donc, je pense que les Québécois ont beaucoup souffert ces deux dernières années parce qu'on a un système de santé inefficace, et il va falloir qu'on ait le courage de poser les bonnes questions. Puis malheureusement il y a quatre partis ici, à l'Assemblée nationale, qui sont favorables au monopole public inefficace actuel. Nous, on va être l'alternative pour ceux et celles qui veulent un nouveau modèle.

M. Larin (Vincent) : ...décidé où vous comptez vous présenter?

M. Duhaime (Éric) : Ça s'en vient, là. J'ai annoncé ma première candidate, comme vous savez, lundi. Je vais... Puis moi-même je vais annoncer, là, au cours des prochaines semaines, la circonscription, mais vous le savez déjà que ça va être dans la région de Québec, là, ça ne sera un secret pour personne.

M. Lecavalier (Charles) : Mme Samson, j'aimerais vous poser une question. Bon, vous avez été la première élue, là, à joindre le Parti conservateur.

Mme Samson : La première depuis 80 quelques années, je pense... 86 ans.

M. Lecavalier (Charles) : J'aimerais ça vous entendre sur Mme Casabonne. Qu'est-ce que vous pensez que cette candidature-là apporte au Parti conservateur?

Mme Samson : Bien, moi, j'ai été enchantée. Un, j'ai rencontré Anne à quelques reprises et puis j'ai été enchantée de sa candidature. C'est une femme intelligente, très... qui veut vraiment s'impliquer, puis elle est là pour les bonnes raisons. Et puis je lui ai offert toute ma collaboration pendant la partielle. Si je peux l'aider, je vais le faire. J'étais très heureuse, très contente.

M. Lecavalier (Charles) : Et est-ce que vous allez l'aider à faire campagne...

Mme Samson : Si elle veut, oui.

M. Larin (Vincent) : ...votre travail dans votre circonscription locale est de nature à convaincre les gens de la Rive-Sud de voter pour le Parti conservateur?

Mme Samson : Bien, j'espère que ça... Bien, peut-être, mais je ne pense pas que mon travail dans mon comté ait un si grand rayonnement que ça, là. Ça rayonne dans mon comté. Et puis honnêtement, là, les députés, depuis deux ans, là, on ne peut pas dire qu'on a travaillé bien fort, hein? Il ne se passe rien. Alors, au lieu de mettre des photos sur leur Facebook, alors qu'ils marchent dans les sentiers enneigés, là, il y a une couple de députés de la CAQ qui devraient mettre des photos devant les commerces qui ont fermé dans leur...

M. Robillard (Alexandre) : ...des députés de la CAQ qui font ça?

Mme Samson : Bien oui, c'est sûr.

M. Larin (Vincent) : ...travaillent pas très fort.

Mme Samson : Bien, on n'a pas... Écoutez, là, moi, j'ai été malade une bonne partie de cette année... la dernière, là. Mais honnêtement, là, je ne me suis pas éreintée dans mon comté, là, depuis deux ans, là, il n'y a pas d'activités. La FADOQ ne fait plus d'activités. Les compagnies sont fermées. Il ne se passe pas grand-chose, là, on ne peut pas dire qu'on s'est éreinté depuis deux ans, là.

M. Larin (Vincent) : Ça ne serait pas à vous d'aller sur le terrain à la rencontre des citoyens, défendre des causes locales?

Mme Samson : Bien, écoutez, un, pour le temps que j'ai été à la CAQ, c'était le télétravail obligatoire. Moi, je n'ai jamais fermé mon bureau de comté. Il y a toujours eu un bureau de comté ouvert dans mon comté, parce que j'estimais qu'en temps de crise, ce n'est pas le temps de fermer la porte, c'est le temps d'être là. Alors, on a pris les appels, on a répondu, on a fait bien du téléphone, on a été présents sur le terrain, beaucoup travaillé avec les organismes communautaires. Il fallait s'assurer que les gens puissent manger, puis que les frigidaires étaient bien remplis, mais c'est tout, là. Écoutez, là, ce n'est pas… j'ai travaillé pas mal plus fort que ça dans ma vie, là.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce qui se passe dans le dossier du D.G. de la Sûreté du Québec?

Mme Samson : Moi, j'ai fait mes… j'ai envoyé mon rapport au premier ministre avant la date de l'échéance prévue dans la loi. Je pense que j'avais jusqu'au mercredi suivant ma rencontre avec la candidate pour envoyer mon rapport. Je l'ai envoyé dimanche.

M. Robillard (Alexandre) : C'était quelle date, ça? C'était après l'ajournement, là.

Mme Samson : C'était… oui, j'ai envoyé mon… on a ajourné le jeudi ou le vendredi, mon rapport est sorti… je l'ai envoyé le dimanche.

M. Larin (Vincent) : Vous êtes en train de dire que vous avez respecté l'échéance prescrite par la loi?

Mme Samson : J'ai respecté… j'ai envoyé mon rapport avant la date d'échéance, soit le dimanche, mais là l'Assemblée ne siégeait plus. J'imagine qu'il va faire sa motion à la rentrée.

M. Robillard (Alexandre) : Puis est-ce que vous êtes favorable à la candidature?

Mme Samson : Bien, vous le verrez, là, d'après moi, ça va être... il va faire ça le 1er février. Mais de toute façon, là, ce n'était pas nécessaire de le faire avant la fin de la session. La personne est là, est déjà là, ça fait que…

M. Robillard (Alexandre) : C'est Mme Beausoleil.

Mme Samson : Bien, vous le verrez, là, moi, là, je ne veux plus me faire ramasser par eux autres, là. Vous allez voir ça le 1er février, si l'Assemblée nationale revient, là.

M. Robillard (Alexandre) : C'est bon.

M. Duhaime (Éric) : Merci beaucoup.

Mme Samson : Merci.

(Fin à 9 h 56)

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