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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, Mme Monique Sauvé, porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés et les proches aidants, et M. Marc Tanguay, porte-parole de l’opposition officielle en matière de famille

Version finale

Le mercredi 1 décembre 2021, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour. Bienvenue au point de presse de la cheffe de l'opposition officielle, Mme Dominique Anglade, qui, aujourd'hui, est accompagnée par Marc Tanguay, porte-parole en matière de famille, et Monique Sauvé, porte-parole en matière d'aînés. Il y aura une courte déclaration, suivie de la période de questions. Il y a des micros maintenant, alors, s'il vous plaît, les utiliser pour les questions. Merci. Mme Anglade, à vous.

Mme Anglade : C'est une bonne initiative qu'il y ait des micros pour bien entendre les voix qui portent, alors surtout pour M. Lacroix.

Écoutez, bonjour, bonjour à tous. Alors, je suis accompagnée de Monique Sauvé et de Marc Tanguay ce matin. D'abord, je vais vous dire que je pense tout particulièrement, ce matin, aux parents qui ont des enfants en CPE et qui vont se buter le nez à des portes closes. Et ça, la situation actuelle, c'est le résultat d'un gouvernement qui n'écoute pas.

En ce qui a trait aux CHSLD, dans les dernières semaines, on a vu, depuis trois semaines, en fait, on a vu toutes sortes de déclarations de confusion, une déclaration et son contraire que l'on a vus, des tentatives de diversion de la part du gouvernement. On a même parlé de hockey pour arrêter de parler de CHSLD. Mais la réalité demeure. Il y a énormément de questions auxquelles on n'a pas de réponses. Et la question qui demeure, c'est : Qu'est-ce que le gouvernement Legault cache?

Je vais céder la parole à Monique Sauvé, et pour toutes les questions par rapport aux CPE, Marc Tanguay sera également là pour pouvoir y répondre.

Mme Sauvé : Bon matin. Alors, écoutez, la situation, le scandale par rapport à tout ce qui s'est passé dans les CHSLD, la première vague, l'information qu'on a qui est contradictoire, des témoignages sous serment et les propos qu'ils amènent, c'est contredit, alors c'est un véritable scandale. Et, quand on entend le gouvernement qui parle de transparence, ça fait plusieurs fois que des documents leur sont demandés, que tous les rapports leur sont demandés, et on les attendait le 29 novembre, hein? On n'est plus le 29 novembre, et il n'y a toujours rien qui a été vraiment sur la table.

Cette information-là, elle est importante pour qu'on sache qui est responsable de cette crise, de cette hécatombe. Cette information-là, elle est importante parce que, dans ces documents, dans ces rapports, on peut savoir quels soins n'ont pas été donnés à des aînés, quel est le personnel qui manque. Et tout ce que la coroner a eu entre les mains, à défaut d'avoir les rapports, c'est une espèce de tableau, une compilation incomplète des informations. Honnêtement, là, je l'ai regardé, le fameux document synthèse, c'est vraiment du n'importe quoi. Il y a des paragraphes copiés-collés, il y a des dates de visite qui manquent. Honnêtement, là, c'est vraiment du n'importe quoi.

Hier, le gouvernement est venu dire : Bien, on en a fait plus que ce qui était demandé, on a fait une compilation. Écoutez, les rapports ne sont toujours pas déposés, puis, à défaut de ça, on présente ce tableau-là qui est vraiment pitoyable.

Alors, écoutez, les familles ont besoin d'entendre les réponses, on a besoin de comprendre ce qui s'est passé, avoir une information tellement pertinente qu'on doit voir dans les rapports. Quand le gouvernement va déposer les fameux rapports? Il dit : Sous peu. On attend encore. Et pourquoi il ne l'a pas fait dès la première demande?

Le Modérateur : On passe aux questions.

M. Carabin (François) : Oui, bonjour. Là-dessus, si c'est possible. Là, hier, en période de questions, on parlait de rapport d'inspection, on parlait de rapport de vigie, de grille, de... bon. C'est quoi que vous voulez voir, vous? Puis qu'est-ce que vous avez compris que le gouvernement a en main? Parce qu'à ma compréhension, hier, à la période de questions, on semblait dire que des rapports d'inspection, on n'en faisait pas depuis le début de la pandémie. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez compris aussi?

Mme Anglade : D'abord, je vais répondre à la question : Qu'est-ce qu'on veut avoir? On veut avoir la vérité. On veut avoir l'ensemble des rapports. Je ne comprends pas qu'après trois semaines on ne soit pas encore capables d'avoir des informations qui devaient exister. On nous a dit tout et son contraire, qu'ils n'existaient pas, qu'ils étaient verbaux, qu'ils avaient été détruits, que finalement on les avait, pour finalement... aujourd'hui, à l'heure où on se trouve, trois semaines plus tard, aucune information. Alors, c'est ça qu'on demande au gouvernement, la vérité.

Monique, je ne sais pas si tu veux commenter la période de questions?

Mme Sauvé : Et on s'entend que la coroner fait une enquête sur quelques établissements, sur sept établissements, alors qu'on veut avoir la lumière sur l'ensemble de ce qui s'est passé.

Juste pour l'information, il y a 39 CHSLD au Québec qui ont eu plus de 30 % de leurs résidents qui sont décédés. Alors, il me semble que ça serait important qu'on ait les rapports là-dessus. Il me semble que ça serait important qu'on ait tous les rapports qui ont été faits sur toutes les inspections qui ont été faites pour avoir les vraies réponses de ce qui s'est passé durant cette hécatombe.

M. Carabin (François) : Et, depuis la semaine dernière, vous faites souvent des sorties, justement, en période de questions, pour questionner le gouvernement sur les CHSLD. Votre parti, hier, s'échangeait la balle, là, sur cette question-là. Est-ce que vous avez l'impression d'avoir peut-être percé un trou dans l'armure du gouvernement?

Mme Anglade : Bien, ce qui apparait évident, c'est qu'il y a un manque flagrant de transparence du gouvernement et que, visiblement, il cache quelque chose. Il y a quelque chose qui est caché. Et chaque jour amène son lot de questionnements puis chaque jour amène encore plus de nuages autour de cette histoire-là, donc il faut aller au fond des choses, puis on n'est pas là encore.

M. Lacroix (Louis) : Mais comment vous expliquez que, la semaine dernière, quand la Protectrice du citoyen est venue présenter son rapport, elle nous a dit qu'elle avait eu accès à tous les documents dont elle avait besoin, que pour elle, là, l'information a circulé de façon très, très ouverte? Elle a rencontré 1 533 personnes. Comment vous expliquez qu'elle dise qu'elle a eu accès à tous les documents et l'espèce de flou dans lequel on se retrouve? Est-ce que c'est parce que la protectrice n'a pas eu accès à suffisamment de documents? Est-ce que... C'est quoi, le... Comment vous analysez ça?

Mme Anglade : Honnêtement, le fait que la Vérificatrice... la Protectrice du citoyen ait dit qu'elle ait eu accès à tous les documents, c'est... c'est inexplicable, la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui parce que, dans le fond, et la protectrice et la coroner devraient avoir accès à toutes les informations, et, jusqu'à présent, ce n'est pas le cas. Donc, honnêtement, c'est inexplicable.

L'autre chose, par contre, que la Protectrice du citoyen nous a dit, c'est que, clairement, au sein de ce gouvernement, plusieurs personnes savaient que les CHSLD allaient être touchés et qu'encore une fois, la semaine dernière, le premier ministre disait que, lui, il n'avait rien vu avant le 9 mars, il n'avait rien entendu avant le 9 mars. Ça aussi, c'est particulièrement inexplicable.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce qu'elle ne devrait pas, la protectrice, dans ce cas-là, transférer ses documents? Si elle a des documents qui peuvent être d'un intérêt pour la coroner, est-ce qu'elle ne devrait pas dire : Bien, regardez, moi, j'ai tous les documents, voici les boîtes, fouillez dedans puis amusez-vous?

Mme Anglade : Bien, absolument. Ces documents-là devraient être rendus disponibles. Alors, c'est pour ça que je vous dis que c'est incompréhensible. On l'avait mentionné la semaine dernière, qu'on trouvait qu'il y avait... on ne comprenait pas pourquoi un avait l'information et l'autre ne l'avait pas. Donc, c'est évident que ces informations-là devraient être transmises à la coroner telles quelles. Peut-être que, Monique, tu veux ajouter quelque chose?

Mme Sauvé : Et on a déposé une motion, la semaine passée, pour demander l'entièreté des documents, les 11 000 documents, et ça a été refusé par le gouvernement. Alors donc...

M. Lacroix (Louis) : Mais la protectrice ne pourrait pas le faire de son propre chef?

Mme Sauvé : Écoutez, nous, ce qu'on veut, c'est que ce soit public pour l'ensemble de la population. Les rapports d'enquête qui se font, là, à toutes les années, à tous les trois ans, c'est public. Pourquoi ces rapports-là ne seraient pas carrément publics? C'est la demande qu'on a faite. Je pense que quand on intervient puis quand on pose les questions, on pense aux 6 000 familles, puis, pour eux, on a besoin d'aller le plus loin possible pour que puisse la lumière jaillir puis qu'on puisse avoir les réponses.

Alors, moi, pour moi, et pour nous, et pour Mme Anglade, notre cheffe, c'est clair que la demande qu'on a faite, c'est que tous les rapports soient vraiment publics à la population.

M. Lacroix (Louis) : O.K., mais je veux juste... C'est parce que je ne comprends pas, là, je ne comprends pas ce que vous demandez puis ce que vous ne demandez pas, là. Est-ce que vous demandez à la Protectrice du citoyen, qui dit détenir tous les documents, de les transférer ou si vous ne voulez pas le faire? Tu sais, je ne comprends pas, là.

Mme Anglade : Tous les documents qui ont été transmis à la Protectrice du citoyen par le gouvernement devraient être transmis à la coroner, tous les documents, premièrement.

Deuxièmement, ce que l'on a dit, c'est que le gouvernement... on veut que ces documents-là soient rendus publics. Alors, le message, il est clair, on demande à ce que tous les documents auxquels a accès la Protectrice du citoyen puissent être transmis à la coroner et que ces documents soient rendus publics, de la même manière que les rapports d'inspection, par le passé, qui ont été faits aux CHSLD ont été rendus publics. Il n'y a aucune raison pour laquelle, cette fois-ci, ce ne soit pas le cas.

M. Lachance (Nicolas) : Bonjour. J'aimerais qu'on parle de carboneutralité ce matin. Vous avez pu lire dans les pages du Journal de Québec, de Montréal que, dans 100 ans environ, l'échangeur Turcot sera carboneutre, mais que, pour l'instant, on a de touts petits arbres un peu cachés... cachés un peu partout au Québec. On peut faire le lien avec le troisième lien. Selon vous, est-ce que c'est une méthode qui est bonne afin de rendre carboneutres des projets aussi grandioses?

Mme Anglade : Votre question, c'est de savoir si, en plantant des arbres, on compense. C'est ça, votre question?

M. Lachance (Nicolas) : Oui.

Mme Anglade : Oui. Non, moi, je pense qu'il faut être allé bien au-delà de ça. Le matériel qui est utilisé, comment est-il fabriqué? Est-ce que la manière dont il est fabriqué peut être carboneutre?

Justement, quand on parle, par exemple, de l'hydrogène vert, qui est capable de compenser l'émission de CO2 d'entreprises qui font le matériel, ça, ça nous permettrait, à ce moment-là, d'avoir du matériel qui est carboneutre.

Donc, il y a beaucoup de choses qui doivent être considérées, pas seulement planter des arbres, évidemment, pour être carboneutre, parce que, si c'est ça, on n'y arrivera jamais.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que le troisième lien, de cette façon-là, là, comme le gouvernement compte le faire, il se doit d'être fait, selon les libéraux?

Mme Anglade : Non, mais le tunnel caquiste à 10 milliards, là, n'a aucun lien avec la carboneutralité, là. On parle de passer un tunnel sous le fleuve avec des conséquences réelles en matière d'étalement, avec des conséquences réelles pour notre eau, avec des conséquences réelles aussi en matière de congestion, donc ça n'a rien à voir avec un projet de carboneutralité. Puis tu peux planter autant d'arbres que tu veux, c'est... Je veux dire, c'était presque une blague. En fait, ce n'était pas une blague... Je pense que c'est une blague de la part du gouvernement que de tenir un tel discours.

M. Lachance (Nicolas) : Turcot, si je ne me trompe pas, c'est les libéraux qui ont commencé ce projet-là. Est-ce que, selon vous, c'est un bon projet et que la plante d'arbres va compenser la question environnementale qui est liée à Turcot?

Mme Anglade : Bien, je ne pense pas que… Encore une fois, je maintiens, je ne pense pas que planter des arbres, ça suffise, aujourd'hui, pour parler de carboneutralité, puis je pense qu'on peut revenir en arrière puis penser à tous les projets qui ont été faits. C'est évident que, si c'est seulement ça, la compensation, ça ne peut pas fonctionner.

C'est pour ça qu'on a besoin d'avoir une pensée, lorsque l'on parle du ministère des Transports. Si on dit que les changements climatiques, c'est l'objectif à atteindre, tous les ministères doivent être interpelés, le ministère des Transports au premier chef, et vraiment avoir bien d'autres mesures que celle de penser que tu plantes des arbres pour compenser, mais penser au matériel, penser à la méthode de construction, penser à tout le carburant qui est utilisé.

M. Lachance (Nicolas) : Une petite dernière sur les CPE. Ce matin, on voit qu'il y a un sondage qui semble démontrer que les parents sont du côté des CPE. Les libéraux, là, est-ce que vous, vous les monteriez au même niveau, les hausses de salaire pour les autres corps de métier que pour les éducatrices, là? Est-ce que vous iriez aussi haut dans l'augmentation des… Les augmentations de salaire pour les autres corps, comme les concierges, les cuisiniers, les cuisinières, est-ce que vous le feriez, vous? Parce que, ce matin, Mme LeBel a encore dit qu'elle ne le ferait pas.

M. Tanguay : Bien oui, et c'est ce qui explique pourquoi il y a 43 000 familles qui vont se cogner le nez sur la porte ce matin. Sonia LeBel ne le comprend pas, n'écoute pas. François Legault n'écoute pas.

Oui, parce qu'un CPE, c'est ses éducatrices et c'est ses intervenantes également. On parle des cuisiniers, on parle des gens de l'entretien, des gens de l'administration. Pour faire vivre un CPE, ça prend les éducatrices, mais ça prend également les intervenantes, donc, oui, ça prend un rattrapage. Et, en ce sens-là, ce matin, le fait... vous avez fait référence au sondage, les parents appuient le mouvement. Pourquoi? Parce que les parents veulent que le service continue d'être offert. On a vu, sous la CAQ, des fermetures de services de garde, qui fait en sorte que la liste est rendue à 51 000 parents qui n'ont pas accès même aux services. Alors, c'est important.

Puis c'est un gouvernement qui n'écoute pas. C'est un gouvernement, quand il a déposé des offres... Rappelez-vous, en octobre, le 14 octobre, il dépose des offres. Les éducatrices, intervenantes votent, rejettent les offres. Le gouvernement dit : Ce n'est pas grave. Il passe par-dessus puis il les met en applications. Il y a eu des drapeaux depuis un an et demi, des drapeaux rouges, par les éducatrices et intervenantes disant : Écoutez, il faut régler ça, c'est important. Elles en sont réduites à la grève, et les parents, on le voit dans le sondage, les appuient. C'est important que François Legault s'en occupe, très important, pour les parents du Québec.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour. Bonjour, M. Tanguay, ou bonjour, Mme Anglade, peu importe à qui répondra. Mais, concernant les CHSLD, quelle lecture vous faites du fil des événements pour ce qui est de ces rapports de vigie ou rapports d'inspection? Ont-ils été produits par écrit, détruits? Ont-ils été produits de façon verbale? Parce que, là, ce n'est vraiment pas clair. Puis là on nous sert une compilation qui est difficile à comprendre, là. Mais quelle est la lecture que votre formation politique fait de comment ces documents-là ont été produits? Dans quel contexte? Et qu'est-ce qui est arrivé par la suite?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'on assiste clairement à une opération de camouflage, une opération de camouflage où il y a eu des versions qui nous ont été présentées et qui ont été contradictoires. Vous l'avez dit vous-même, on a eu la version qu'il n'y avait pas de rapport d'inspection, suivi de : Les rapports étaient verbaux, suivi : En fait, il y en avait, des écrits, mais ils ont été détruits. Ensuite, on nous a dit : Non, ils n'ont pas été détruits, on les a, alors, on va d'ailleurs les remettre à la coroner. Et, quand on remet à la coroner les informations, il manque énormément d'informations, pour se faire dire après : Finalement, c'était une compilation, ce n'était pas toutes les informations.

Depuis trois semaines, la question, elle est claire : On veut la liste, l'ensemble des rapports d'inspection qui ont eu lieu dans les CHSLD. Ce n'est pas compliqué, l'ensemble des rapports. Pas des versions contradictoires, pas de la diversion comme les Nordiques, on veut avoir l'ensemble des rapports qui ont été faits dans les CHSLD. Point.

M. Bergeron (Patrice) : Et, quand vous parlez de camouflage, donc, vous estimez qu'il s'agit d'une opération délibérée qui viendrait donc d'un ministre ou du cabinet du gouvernement lui-même. C'est donc que vous… Dans ce qui s'est passé, en fait, concernant ces rapports-là, c'est que ça engage directement la responsabilité du gouvernement, selon vous, sur ce qui s'est passé ou d'avoir fermé les yeux sur ce qui s'est passé là.

Mme Anglade : Absolument, absolument. Ce qu'on constate, c'est que… Je le pensais déjà au début, lorsque les informations n'étaient pas claires, et chaque jour qui passe nous confirme qu'il y a eu une opération de camouflage. Si le gouvernement était réellement transparent, ça fait trois semaines qu'il aurait déposé l'entièreté des rapports. Chaque jour qui sort, que ce soit par un article d'un journaliste ou que ce soit l'information de la coroner, on apprend quelque chose de nouveau. C'est inacceptable. Ce n'est pas normal qu'on se retrouve, aujourd'hui, à devoir quémander des rapports qui devraient exister et qui devraient être rendus publics, comme ça a toujours été le cas.

Puis j'aimerais juste ajouter : Ces rapports-là, rendus publics, d'inspection dans les CHSLD ont toujours été disponibles. Puis, tout à coup, dans une crise aussi importante, au moment aussi critique, c'est à ce moment-là que le gouvernement décide de ne pas fournir l'information. Qu'est-ce que le gouvernement a à cacher?

Une voix : Juste... le temps presse un peu...

M. Lavallée (Hugo) : Oui, peut-être une question rapide pour vous, Mme Anglade, là, juste pour être bien certain de comprendre votre position sur les garderies. Est-ce que, si vous étiez première ministre, donc, vous consentiriez à donner aux syndicats tout ce qu'ils ont réclamé? C'est ce qu'on comprend? Parce que le gouvernement, disons, donne déjà 23 %, là. C'est énorme.

Mme Anglade : Deux choses. Ce que l'on dit, c'est que, premièrement, on ne fonctionnerait pas de la manière dont fonctionne le gouvernement parce que, depuis le départ, on dit qu'il faut qu'il s'asseye avec les groupes et qu'il puisse avoir un réel dialogue et une collaboration, ce qui n'a pas été le cas, ils ont décidé de passer par-dessus les groupes avec lesquels ils étaient supposés négocier. Donc, évidemment, la tension est palpable et haute aujourd'hui.

Deuxièmement, oui, on pense qu'il faut qu'il y ait un rattrapage, un rattrapage salarial.

Et troisièmement, lorsqu'on parle des CPE, nous, on a été très clairs, l'ensemble de l'argent transféré par le gouvernement fédéral irait à régler la question des garderies, ce qui n'est pas le cas avec le gouvernement Legault.

M. Lavallée (Hugo) : Mais c'est parce que le gouvernement nous dit : On va créer une iniquité, là. Si on donne, pour les concierges, les cuisiniers et autres personnes, les augmentations voulues, il va y avoir une iniquité face à ces mêmes personnes qui travaillent dans d'autres volets des réseaux de la santé ou de l'éducation, par exemple.

Mme Anglade : Il reste qu'il y a un rattrapage qui est à effectuer, et nous, on pense qu'il devrait être effectué et donner toute la priorité qu'on a besoin d'accorder à nos CPE parce que c'est un enjeu crucial pour notre avenir.

M. Lacroix (Louis) : Mais pour tout le monde, employés de soutien et...

Mme Anglade : Un rattrapage, oui, un rattrapage pour l'ensemble.

M. Lacroix (Louis) : ...tout le monde, employés de soutien aussi?

Mme Anglade : À tous les intervenants, oui, à tous les intervenants.

Journaliste : Au même niveau?

M. Bossé (Olivier) : C'est ça. Quand vous dites «rattrapage», c'est à quel niveau? Est-ce que c'est le même niveau que les éducatrices? C'est ça, la question.

M. Tanguay : Bien, c'est justement ce qui fait... Excusez-moi. C'est justement ce qui fait la différence entre dire : On fait copier-coller 2 % pour les intervenants pendant trois ans, ou on dit : On va faire un rattrapage puis on va en discuter.

Le gouvernement est «boqué», il n'en discute pas. Puis il y a une solidarité, que voulez-vous, entre les éducatrices et les intervenantes parce qu'ils travaillent comme ça pour nos parents, pour nos familles du Québec. Ça, le gouvernement, j'espère qu'il commence à le réaliser parce que les parents appuient le mouvement, appuie les éducatrices et intervenantes. Les éducatrices ont eu un certain rattrapage... pas complètement, en passant. Les éducatrices, là, dans les premières années, là...

M. Lacroix (Louis) : ...est-ce qu'on donne la même chose aux employés de soutien qu'on donne aux éducatrices?

M. Tanguay : On doit négocier.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que c'est la même augmentation?

M. Tanguay : On doit négocier un rattrapage. Le gouvernement ne négocie pas un rattrapage et fait du copier-coller. Elle est là, la distinction.

Journaliste : ...

M. Tanguay : Bien, il faut s'asseoir et négocier. Et ce qu'on entend des syndicats, le gouvernement ne négocie même pas ce rattrapage-là, fait du copier-coller avec les mêmes niveaux. Alors, c'est important.

Et là, bien, il brandit la menace d'une loi spéciale. Ça va bien encore.

Mme Côté (Claudie) : Mais est-ce que l'État a la capacité de payer? Parce que ça, c'est un autre argument du gouvernement.

M. Tanguay : 6 milliards sur cinq ans, je pense qu'il a la capacité.

Mme Côté (Claudie) : Mais on ne l'a pas encore, le 6 milliards. Il faut créer des places…

M. Tanguay : Oui, on a eu, cette année, déjà 660 millions et, à la cinquième année, on va avoir 1,7 milliard. Sur cinq ans, ça va faire 6 milliards. L'argent, ils l'ont, mais…

Mme Côté (Claudie) : Vous, ça serait : Oui, chèque en blanc, allez-y.

M. Tanguay : Non, pas chèque en blanc. Vous m'entendez bien? Négocier le principe d'un rattrapage.

M. Lacroix (Louis) : Bien, si votre réponse était claire, M. Tanguay, on la comprendrait.

M. Tanguay : Pardon?

M. Lacroix (Louis) : Si votre réponse était claire, on la comprendrait. Là, on ne comprend rien.

M. Tanguay : Avez-vous une autre question que je puisse préciser?

M. Lacroix (Louis) : Oui. Je vous ai posé une question tout à l'heure, ça fait quatre fois que je le demande.

M. Tanguay : Oui.

M. Lacroix (Louis) : Vous dites : Il faut négocier. Bien, je pense que c'est ça qu'ils font en ce moment, là, ils négocient. Alors, mais jusqu'à quelle hauteur est-ce qu'on accorde des augmentations aux employés de soutien? Est-ce que c'est la même chose qu'aux éducatrices ou ce n'est pas la même affaire?

M. Tanguay : M. Lacroix, ce que je vous précise, c'est que les informations que l'on a, c'est que l'on ne négocie pas, le gouvernement et les représentants syndicaux, de rattrapage pour les intervenantes. C'est ça, mon point. Mon point, c'est que le gouvernement n'est pas du tout pour faire un rattrapage distinct pour les intervenantes, et c'est là où il y a conflit, c'est ce qui explique la grève. C'est ça mon point. Mon point veut dire que nous, nous ferions un rattrapage et qu'on négocierait.

M. Lacroix (Louis) : Hier, M. Legault a dit qu'ils étaient sur le point de s'entendre avec les éducatrices, et le point d'achoppement était avec les employés de soutien. C'est ça qu'il nous a dit hier.

M. Tanguay : Bien, il y a d'autres points d'achoppement, puis ça, je peux vous le dire de sources plus que sûres, là. Il y a le salaire d'entrée des éducatrices, de un. Il y a également les enfants à besoins particuliers, de deux. Ça, c'est tous des points d'achoppement. Alors, je ne sais pas si M. Legault ne le sait pas, là, mais je l'en informe à l'instant. Et trois, il y a le rattrapage des intervenantes.

M. Lacroix (Louis) : Alors, est-ce que, dans le cas, par exemple, des employés de soutien, il faut donner la même augmentation qu'on donne aux éducatrices?

M. Tanguay : Moi, je vous dis que, ce matin, je ne veux pas établir, moi, un pourcentage. Je ne veux pas vous lancer un chiffre. Par contre, il faut faire un rattrapage, ce que se refuse de faire le gouvernement.

Mme Côté (Claudie) : J'ai aussi une question sur les CHSLD, si vous le permettez.

M. Tanguay : Oui.

Mme Côté (Claudie) : Vous dites que le gouvernement cache des choses. Qu'est-ce qu'il a à cacher? Qu'est-ce qu'il y a de pire qu'on pourrait apprendre qu'on n'a pas déjà appris, là, dans la première vague?

Mme Anglade : J'aimerais bien pouvoir répondre à votre question parce que je ne le sais pas, je ne le sais pas. La réalité, c'est qu'il y a des informations qui faisaient partie de ces inspections-là, dont on a… On n'a pas ces informations-là, en fait. On ne les a pas. Donc, c'est pour ça qu'on se demande qu'est-ce que le gouvernement a à cacher, d'où ma question. Et les rapports complets déposés vont certainement pouvoir nous fournir une réponse.

Mme Côté (Claudie) : Parce qu'il semble quand même que, tu sais, on la connaît la tragédie, là : il n'y avait pas de gestionnaires, il n'y avait pas de personnel, il n'y avait pas de mesures de protection, il n'y avait pas de plan, puis il y a eu beaucoup de morts. Donc, qu'est-ce qu'on pourrait apprendre de plus?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'on pourrait peut-être apprendre de plus qu'il y a des gens qui étaient plus informés dans la prise de décisions. Quand François Legault dit qu'il n'était pas au courant avant le 9 mars, alors que trois personnes de sa cellule de crise, voire quatre personnes de sa cellule de crise, eux, disent qu'ils savaient très bien que ça allait toucher les CHSLD dès le mois de janvier, quand la Protectrice du citoyen nous dit que les signaux étaient là et que le gouvernement n'a pas agi, c'est un message…

Mme Côté (Claudie) : On cache la responsabilité de François Legault?

Mme Anglade : On cache clairement quelque chose et on aimerait bien savoir c'est quoi.

Le Modérateur : Merci. En anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Good morning.

Mme Anglade : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : Regarding… Mr. Dubé will hold a press conference at 9 :00 o'clock to basically talk about labour shortage in health. You remember, on September 23rd, he presented this emergency plan, the Dubé's plan to attract and retain nurses. As of now, there are 1,229 nurses that have been hired, some of them were retirees and most of them were coming from private agencies. We're really… We're far from the main objective, really, really far, because the main objective was to hire 4,300 nurses, and then you add auxiliary nurses. So, I mean, how do you explain? Do you have the impression it's a failure?

Mme Anglade : Well, it's not moving in the right direction. And again, I'm going to say that they are not listening to what's happening on the ground. If you look at the emergency rooms, whether it is in Gatineau, Senneterre, Port-Cartier, Lachine, there are things that they can put in place in order to operate. But it means that you really have to listen to what's happening on the ground and it means that you have to not do something that is going to be the same everywhere. And the Government still refuses to do this, and says : You know, we're going to fix it by hiring 4,000 people. Obviously, it's not… the result is not there, and I think there's a lot more work to be done with the people on the ground.

Mme Senay (Cathy) : And CPEs strikes, what should have happened around the negotiation table, so we would not be in this situation?

Mme Anglade : This is a government that doesn't listen. And what we're seeing with the CPEs is that they were supposed to have conversation and discussion, instead the Government decided to bypass all the people they were supposed to negotiate with, and fix… they decided to bypass them and fix objectives, and obviously the tension has increased.

What I seriously invite Mr. Legault to do is to sit down with the groups and find a solution.

The other element, there are $6 billion that were committed by the federal Government. We believe that the whole amount should be directed towards CPEs and to avoid the situation. It's really a nightmare for parents.

Mme Greig (Kelly) : Good morning. Are we going to get to a point where special laws are required for daycares? I mean, how does… the talks break down that far where it's going to be legislated, potentially?

Mme Anglade : After everything that we've collectively been through in the last two years, I certainly hope that we are not going to go into a special law in order to fix a problem. People want to collaborate. People are tired. They need support, they need increases, and there are means to do that. The Government has $6 billion at his disposal in order to support the situation. It should be a priority. It is a priority for us. We talked about the fact that we wanted this to be a right for parents to be able to send their kids to day-care. And this is a philosophical question for them right now : How big of a priority it is?

Mme Greig (Kelly) : …so much talk about how so many day-care workers are predominantly here… they're females, most of the workers are females in day-care. Through that lens, how do you think the Government has handled this? Because so many people are saying, you know, they are neglecting them, and they happen to also be this predominantly female workforce.

Mme Anglade : They have been quite pathetic negotiating with this sector. And it's not only a sector where female are engaged, but it has repercussion on women that are not able to go back to work, and not understanding the impact it has on our economy and that it has on our social net. Thank you. Merci.

Le Modérateur :Il y avait une dernière question, il y avait une dernière question, Mme Anglade.

Mme Fletcher (Raquel) : Don't run away. I just want to push back on you a little bit on your first answer. When you say there are things now that can be put in place on the ground, when you're referring to health and the labor shortage, if it were really that simple, why would the Government not do that?

Mme Anglade : I'm not saying that it is that simple. It's not that simple because you have to sit down with different groups. But when I hear people telling me that the doctors, the nurses came up with ideas that they can put in place, and fix, and make sure that the emergency rooms are open, why can't you have this dialogue with the Government? The answer is : They don't want do discuss it. There is no open conversation with the Government. I think they are currently overloaded with what's going on and they are not focussing on trying to find solutions locally. It's a lot easier to come up with a solution top-down from Québec and impose everything everywhere, as opposed to sitting down with every region where we have a problem and try to find those solutions.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Laforest (Alain) :

Mme Anglade : Il vient juste d'arriver.

Le Modérateur : Allez-y, là. Une dernière question.

M. Laforest (Alain) : Très rapidement. Est-ce qu'on doit imposer le test rapide aux Américains? On l'impose à tous les voyageurs, sauf les Américains. Est-ce qu'il y a une logique là-dedans?

Mme Anglade : Bien, moi, je pense que les tests rapides, là, si on devait les… plus on les déploie à tout le monde, mieux on va se porter. Moi, j'ai toujours été en faveur de tests rapides. Ça inclut tout le monde. Merci.

(Fin à 8 h 30)