(Huit heures deux minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour. Bienvenue au point de presse de la cheffe de l'opposition officielle, Mme
Dominique Anglade, qui, aujourd'hui, est accompagnée par Marc Tanguay, porte-parole
en matière de famille, et Monique Sauvé, porte-parole en matière d'aînés. Il y
aura une courte déclaration, suivie de la période de questions. Il y a des
micros maintenant, alors, s'il vous plaît, les utiliser pour les questions.
Merci. Mme Anglade, à vous.
Mme Anglade : C'est une bonne
initiative qu'il y ait des micros pour bien entendre les voix qui portent,
alors surtout pour M. Lacroix.
Écoutez, bonjour, bonjour à tous. Alors,
je suis accompagnée de Monique Sauvé et de Marc Tanguay ce matin. D'abord, je
vais vous dire que je pense tout particulièrement, ce matin, aux parents qui
ont des enfants en CPE et qui vont se buter le nez à des portes closes. Et ça,
la situation actuelle, c'est le résultat d'un gouvernement qui n'écoute pas.
En ce qui a trait aux CHSLD, dans les
dernières semaines, on a vu, depuis trois semaines, en fait, on a vu toutes
sortes de déclarations de confusion, une déclaration et son contraire que l'on
a vus, des tentatives de diversion de la part du gouvernement. On a même parlé
de hockey pour arrêter de parler de CHSLD. Mais la réalité demeure. Il y a énormément
de questions auxquelles on n'a pas de réponses. Et la question qui demeure,
c'est : Qu'est-ce que le gouvernement Legault cache?
Je vais céder la parole à Monique Sauvé, et
pour toutes les questions par rapport aux CPE, Marc Tanguay sera également là
pour pouvoir y répondre.
Mme Sauvé : Bon matin. Alors,
écoutez, la situation, le scandale par rapport à tout ce qui s'est passé dans
les CHSLD, la première vague, l'information qu'on a qui est contradictoire, des
témoignages sous serment et les propos qu'ils amènent, c'est contredit, alors
c'est un véritable scandale. Et, quand on entend le gouvernement qui parle de transparence,
ça fait plusieurs fois que des documents leur sont demandés, que tous les
rapports leur sont demandés, et on les attendait le 29 novembre, hein? On n'est
plus le 29 novembre, et il n'y a toujours rien qui a été vraiment sur la table.
Cette information-là, elle est importante
pour qu'on sache qui est responsable de cette crise, de cette hécatombe. Cette
information-là, elle est importante parce que, dans ces documents, dans ces
rapports, on peut savoir quels soins n'ont pas été donnés à des aînés, quel est
le personnel qui manque. Et tout ce que la coroner a eu entre les mains, à
défaut d'avoir les rapports, c'est une espèce de tableau, une compilation
incomplète des informations. Honnêtement, là, je l'ai regardé, le fameux
document synthèse, c'est vraiment du n'importe quoi. Il y a des paragraphes
copiés-collés, il y a des dates de visite qui manquent. Honnêtement, là, c'est
vraiment du n'importe quoi.
Hier, le gouvernement est venu dire :
Bien, on en a fait plus que ce qui était demandé, on a fait une compilation.
Écoutez, les rapports ne sont toujours pas déposés, puis, à défaut de ça, on
présente ce tableau-là qui est vraiment pitoyable.
Alors, écoutez, les familles ont besoin
d'entendre les réponses, on a besoin de comprendre ce qui s'est passé, avoir
une information tellement pertinente qu'on doit voir dans les rapports. Quand
le gouvernement va déposer les fameux rapports? Il dit : Sous peu. On
attend encore. Et pourquoi il ne l'a pas fait dès la première demande?
Le Modérateur
: On
passe aux questions.
M. Carabin (François) : Oui,
bonjour. Là-dessus, si c'est possible. Là, hier, en période de questions, on
parlait de rapport d'inspection, on parlait de rapport de vigie, de grille, de...
bon. C'est quoi que vous voulez voir, vous? Puis qu'est-ce que vous avez
compris que le gouvernement a en main? Parce qu'à ma compréhension, hier, à la
période de questions, on semblait dire que des rapports d'inspection, on n'en
faisait pas depuis le début de la pandémie. Est-ce que c'est quelque chose que
vous avez compris aussi?
Mme Anglade : D'abord, je vais
répondre à la question : Qu'est-ce qu'on veut avoir? On veut avoir la
vérité. On veut avoir l'ensemble des rapports. Je ne comprends pas qu'après
trois semaines on ne soit pas encore capables d'avoir des informations qui
devaient exister. On nous a dit tout et son contraire, qu'ils n'existaient pas,
qu'ils étaient verbaux, qu'ils avaient été détruits, que finalement on les
avait, pour finalement... aujourd'hui, à l'heure où on se trouve, trois
semaines plus tard, aucune information. Alors, c'est ça qu'on demande au gouvernement,
la vérité.
Monique, je ne sais pas si tu veux
commenter la période de questions?
Mme Sauvé : Et on s'entend
que la coroner fait une enquête sur quelques établissements, sur sept
établissements, alors qu'on veut avoir la lumière sur l'ensemble de ce qui s'est
passé.
Juste pour l'information, il y a
39 CHSLD au Québec qui ont eu plus de 30 % de leurs résidents qui
sont décédés. Alors, il me semble que ça serait important qu'on ait les
rapports là-dessus. Il me semble que ça serait important qu'on ait tous les
rapports qui ont été faits sur toutes les inspections qui ont été faites pour
avoir les vraies réponses de ce qui s'est passé durant cette hécatombe.
M. Carabin (François) :
Et, depuis la semaine dernière, vous faites souvent des sorties, justement, en
période de questions, pour questionner le gouvernement sur les CHSLD. Votre
parti, hier, s'échangeait la balle, là, sur cette question-là. Est-ce que vous
avez l'impression d'avoir peut-être percé un trou dans l'armure du
gouvernement?
Mme Anglade : Bien, ce
qui apparait évident, c'est qu'il y a un manque flagrant de transparence du
gouvernement et que, visiblement, il cache quelque chose. Il y a quelque chose
qui est caché. Et chaque jour amène son lot de questionnements puis chaque jour
amène encore plus de nuages autour de cette histoire-là, donc il faut aller au
fond des choses, puis on n'est pas là encore.
M. Lacroix (Louis) :
Mais comment vous expliquez que, la semaine dernière, quand la Protectrice du
citoyen est venue présenter son rapport, elle nous a dit qu'elle avait eu accès
à tous les documents dont elle avait besoin, que pour elle, là, l'information a
circulé de façon très, très ouverte? Elle a rencontré
1 533 personnes. Comment vous expliquez qu'elle dise qu'elle a eu
accès à tous les documents et l'espèce de flou dans lequel on se retrouve?
Est-ce que c'est parce que la protectrice n'a pas eu accès à suffisamment de
documents? Est-ce que... C'est quoi, le... Comment vous analysez ça?
Mme Anglade :
Honnêtement, le fait que la Vérificatrice... la Protectrice du citoyen ait dit
qu'elle ait eu accès à tous les documents, c'est... c'est inexplicable, la
situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui parce que, dans le fond, et la
protectrice et la coroner devraient avoir accès à toutes les informations, et,
jusqu'à présent, ce n'est pas le cas. Donc, honnêtement, c'est inexplicable.
L'autre chose, par contre, que la Protectrice
du citoyen nous a dit, c'est que, clairement, au sein de ce gouvernement,
plusieurs personnes savaient que les CHSLD allaient être touchés et qu'encore
une fois, la semaine dernière, le premier ministre disait que, lui, il n'avait
rien vu avant le 9 mars, il n'avait rien entendu avant le 9 mars. Ça
aussi, c'est particulièrement inexplicable.
M. Lacroix (Louis) :
Mais est-ce qu'elle ne devrait pas, la protectrice, dans ce cas-là, transférer
ses documents? Si elle a des documents qui peuvent être d'un intérêt pour la
coroner, est-ce qu'elle ne devrait pas dire : Bien, regardez, moi, j'ai
tous les documents, voici les boîtes, fouillez dedans puis amusez-vous?
Mme Anglade : Bien,
absolument. Ces documents-là devraient être rendus disponibles. Alors, c'est
pour ça que je vous dis que c'est incompréhensible. On l'avait mentionné la
semaine dernière, qu'on trouvait qu'il y avait... on ne comprenait pas pourquoi
un avait l'information et l'autre ne l'avait pas. Donc, c'est évident que ces
informations-là devraient être transmises à la coroner telles quelles. Peut-être
que, Monique, tu veux ajouter quelque chose?
Mme Sauvé : Et on a déposé
une motion, la semaine passée, pour demander l'entièreté des documents, les 11 000 documents,
et ça a été refusé par le gouvernement. Alors donc...
M. Lacroix (Louis) : Mais la
protectrice ne pourrait pas le faire de son propre chef?
Mme Sauvé : Écoutez, nous, ce
qu'on veut, c'est que ce soit public pour l'ensemble de la population. Les
rapports d'enquête qui se font, là, à toutes les années, à tous les trois ans,
c'est public. Pourquoi ces rapports-là ne seraient pas carrément publics? C'est
la demande qu'on a faite. Je pense que quand on intervient puis quand on pose
les questions, on pense aux 6 000 familles, puis, pour eux, on a
besoin d'aller le plus loin possible pour que puisse la lumière jaillir puis
qu'on puisse avoir les réponses.
Alors, moi, pour moi, et pour nous, et
pour Mme Anglade, notre cheffe, c'est clair que la demande qu'on a faite,
c'est que tous les rapports soient vraiment publics à la population.
M. Lacroix (Louis) : O.K.,
mais je veux juste... C'est parce que je ne comprends pas, là, je ne comprends
pas ce que vous demandez puis ce que vous ne demandez pas, là. Est-ce que vous
demandez à la Protectrice du citoyen, qui dit détenir tous les documents, de
les transférer ou si vous ne voulez pas le faire? Tu sais, je ne comprends pas,
là.
Mme Anglade : Tous les
documents qui ont été transmis à la Protectrice du citoyen par le gouvernement
devraient être transmis à la coroner, tous les documents, premièrement.
Deuxièmement, ce que l'on a dit, c'est que
le gouvernement... on veut que ces documents-là soient rendus publics. Alors,
le message, il est clair, on demande à ce que tous les documents auxquels a
accès la Protectrice du citoyen puissent être transmis à la coroner et que ces
documents soient rendus publics, de la même manière que les rapports
d'inspection, par le passé, qui ont été faits aux CHSLD ont été rendus publics.
Il n'y a aucune raison pour laquelle, cette fois-ci, ce ne soit pas le cas.
M. Lachance (Nicolas) :
Bonjour. J'aimerais qu'on parle de carboneutralité ce matin. Vous avez pu lire
dans les pages du Journal de Québec, de Montréal que, dans
100 ans environ, l'échangeur Turcot sera carboneutre, mais que, pour
l'instant, on a de touts petits arbres un peu cachés... cachés un peu partout
au Québec. On peut faire le lien avec le troisième lien. Selon vous, est-ce que
c'est une méthode qui est bonne afin de rendre carboneutres des projets aussi
grandioses?
Mme Anglade : Votre question,
c'est de savoir si, en plantant des arbres, on compense. C'est ça, votre question?
M. Lachance (Nicolas) : Oui.
Mme Anglade : Oui. Non, moi,
je pense qu'il faut être allé bien au-delà de ça. Le matériel qui est utilisé,
comment est-il fabriqué? Est-ce que la manière dont il est fabriqué peut être
carboneutre?
Justement, quand on parle, par exemple, de
l'hydrogène vert, qui est capable de compenser l'émission de CO2
d'entreprises qui font le matériel, ça, ça nous permettrait, à ce moment-là,
d'avoir du matériel qui est carboneutre.
Donc, il y a beaucoup de choses qui
doivent être considérées, pas seulement planter des arbres, évidemment, pour
être carboneutre, parce que, si c'est ça, on n'y arrivera jamais.
M. Lachance (Nicolas) :
Est-ce que le troisième lien, de cette façon-là, là, comme le gouvernement
compte le faire, il se doit d'être fait, selon les libéraux?
Mme Anglade : Non, mais le
tunnel caquiste à 10 milliards, là, n'a aucun lien avec la carboneutralité,
là. On parle de passer un tunnel sous le fleuve avec des conséquences réelles
en matière d'étalement, avec des conséquences réelles pour notre eau, avec des
conséquences réelles aussi en matière de congestion, donc ça n'a rien à voir
avec un projet de carboneutralité. Puis tu peux planter autant d'arbres que tu
veux, c'est... Je veux dire, c'était presque une blague. En fait, ce n'était
pas une blague... Je pense que c'est une blague de la part du gouvernement que
de tenir un tel discours.
M. Lachance (Nicolas) :
Turcot, si je ne me trompe pas, c'est les libéraux qui ont commencé ce
projet-là. Est-ce que, selon vous, c'est un bon projet et que la plante
d'arbres va compenser la question environnementale qui est liée à Turcot?
Mme Anglade : Bien, je ne
pense pas que… Encore une fois, je maintiens, je ne pense pas que planter des
arbres, ça suffise, aujourd'hui, pour parler de carboneutralité, puis je pense
qu'on peut revenir en arrière puis penser à tous les projets qui ont été faits.
C'est évident que, si c'est seulement ça, la compensation, ça ne peut pas
fonctionner.
C'est pour ça qu'on a besoin d'avoir une
pensée, lorsque l'on parle du ministère des Transports. Si on dit que les changements
climatiques, c'est l'objectif à atteindre, tous les ministères doivent être
interpelés, le ministère des Transports au premier chef, et vraiment avoir bien
d'autres mesures que celle de penser que tu plantes des arbres pour compenser,
mais penser au matériel, penser à la méthode de construction, penser à tout le
carburant qui est utilisé.
M. Lachance (Nicolas) : Une petite
dernière sur les CPE. Ce matin, on voit qu'il y a un sondage qui semble
démontrer que les parents sont du côté des CPE. Les libéraux, là, est-ce que
vous, vous les monteriez au même niveau, les hausses de salaire pour les autres
corps de métier que pour les éducatrices, là? Est-ce que vous iriez aussi haut
dans l'augmentation des… Les augmentations de salaire pour les autres corps,
comme les concierges, les cuisiniers, les cuisinières, est-ce que vous le
feriez, vous? Parce que, ce matin, Mme LeBel a encore dit qu'elle ne le ferait
pas.
M. Tanguay
: Bien oui,
et c'est ce qui explique pourquoi il y a 43 000 familles qui vont se
cogner le nez sur la porte ce matin. Sonia LeBel ne le comprend pas, n'écoute
pas. François Legault n'écoute pas.
Oui, parce qu'un CPE, c'est ses
éducatrices et c'est ses intervenantes également. On parle des cuisiniers, on
parle des gens de l'entretien, des gens de l'administration. Pour faire vivre
un CPE, ça prend les éducatrices, mais ça prend également les intervenantes, donc,
oui, ça prend un rattrapage. Et, en ce sens-là, ce matin, le fait... vous avez
fait référence au sondage, les parents appuient le mouvement. Pourquoi? Parce
que les parents veulent que le service continue d'être offert. On a vu, sous la
CAQ, des fermetures de services de garde, qui fait en sorte que la liste est
rendue à 51 000 parents qui n'ont pas accès même aux services. Alors,
c'est important.
Puis c'est un gouvernement qui n'écoute
pas. C'est un gouvernement, quand il a déposé des offres... Rappelez-vous, en
octobre, le 14 octobre, il dépose des offres. Les éducatrices, intervenantes
votent, rejettent les offres. Le gouvernement dit : Ce n'est pas grave. Il
passe par-dessus puis il les met en applications. Il y a eu des drapeaux depuis
un an et demi, des drapeaux rouges, par les éducatrices et intervenantes disant :
Écoutez, il faut régler ça, c'est important. Elles en sont réduites à la grève,
et les parents, on le voit dans le sondage, les appuient. C'est important que
François Legault s'en occupe, très important, pour les parents du Québec.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour. Bonjour, M. Tanguay, ou bonjour, Mme Anglade, peu importe à qui répondra.
Mais, concernant les CHSLD, quelle lecture vous faites du fil des événements
pour ce qui est de ces rapports de vigie ou rapports d'inspection? Ont-ils été
produits par écrit, détruits? Ont-ils été produits de façon verbale? Parce que,
là, ce n'est vraiment pas clair. Puis là on nous sert une compilation qui est
difficile à comprendre, là. Mais quelle est la lecture que votre formation politique
fait de comment ces documents-là ont été produits? Dans quel contexte? Et qu'est-ce
qui est arrivé par la suite?
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'on assiste clairement à une opération de camouflage, une opération de
camouflage où il y a eu des versions qui nous ont été présentées et qui ont été
contradictoires. Vous l'avez dit vous-même, on a eu la version qu'il n'y avait
pas de rapport d'inspection, suivi de : Les rapports étaient verbaux,
suivi : En fait, il y en avait, des écrits, mais ils ont été détruits.
Ensuite, on nous a dit : Non, ils n'ont pas été détruits, on les a, alors,
on va d'ailleurs les remettre à la coroner. Et, quand on remet à la coroner les
informations, il manque énormément d'informations, pour se faire dire après :
Finalement, c'était une compilation, ce n'était pas toutes les informations.
Depuis trois semaines, la question,
elle est claire : On veut la liste, l'ensemble des rapports d'inspection
qui ont eu lieu dans les CHSLD. Ce n'est pas compliqué, l'ensemble des rapports.
Pas des versions contradictoires, pas de la diversion comme les Nordiques, on
veut avoir l'ensemble des rapports qui ont été faits dans les CHSLD. Point.
M. Bergeron (Patrice) : Et,
quand vous parlez de camouflage, donc, vous estimez qu'il s'agit d'une
opération délibérée qui viendrait donc d'un ministre ou du cabinet du
gouvernement lui-même. C'est donc que vous… Dans ce qui s'est passé, en fait,
concernant ces rapports-là, c'est que ça engage directement la responsabilité
du gouvernement, selon vous, sur ce qui s'est passé ou d'avoir fermé les yeux
sur ce qui s'est passé là.
Mme Anglade : Absolument,
absolument. Ce qu'on constate, c'est que… Je le pensais déjà au début, lorsque
les informations n'étaient pas claires, et chaque jour qui passe nous confirme
qu'il y a eu une opération de camouflage. Si le gouvernement était réellement
transparent, ça fait trois semaines qu'il aurait déposé l'entièreté des
rapports. Chaque jour qui sort, que ce soit par un article d'un journaliste ou
que ce soit l'information de la coroner, on apprend quelque chose de nouveau.
C'est inacceptable. Ce n'est pas normal qu'on se retrouve, aujourd'hui, à
devoir quémander des rapports qui devraient exister et qui devraient être rendus
publics, comme ça a toujours été le cas.
Puis j'aimerais juste ajouter : Ces
rapports-là, rendus publics, d'inspection dans les CHSLD ont toujours été
disponibles. Puis, tout à coup, dans une crise aussi importante, au moment
aussi critique, c'est à ce moment-là que le gouvernement décide de ne pas
fournir l'information. Qu'est-ce que le gouvernement a à cacher?
Une voix
: Juste... le
temps presse un peu...
M. Lavallée (Hugo) :
Oui, peut-être une question rapide pour vous, Mme Anglade, là, juste pour
être bien certain de comprendre votre position sur les garderies. Est-ce que,
si vous étiez première ministre, donc, vous consentiriez à donner aux syndicats
tout ce qu'ils ont réclamé? C'est ce qu'on comprend? Parce que le gouvernement,
disons, donne déjà 23 %, là. C'est énorme.
Mme Anglade : Deux
choses. Ce que l'on dit, c'est que, premièrement, on ne fonctionnerait pas de
la manière dont fonctionne le gouvernement parce que, depuis le départ, on dit
qu'il faut qu'il s'asseye avec les groupes et qu'il puisse avoir un réel
dialogue et une collaboration, ce qui n'a pas été le cas, ils ont décidé de
passer par-dessus les groupes avec lesquels ils étaient supposés négocier.
Donc, évidemment, la tension est palpable et haute aujourd'hui.
Deuxièmement, oui, on pense qu'il faut
qu'il y ait un rattrapage, un rattrapage salarial.
Et troisièmement, lorsqu'on parle des CPE,
nous, on a été très clairs, l'ensemble de l'argent transféré par le
gouvernement fédéral irait à régler la question des garderies, ce qui n'est pas
le cas avec le gouvernement Legault.
M. Lavallée (Hugo) : Mais
c'est parce que le gouvernement nous dit : On va créer une iniquité, là.
Si on donne, pour les concierges, les cuisiniers et autres personnes, les
augmentations voulues, il va y avoir une iniquité face à ces mêmes personnes
qui travaillent dans d'autres volets des réseaux de la santé ou de l'éducation,
par exemple.
Mme Anglade : Il reste
qu'il y a un rattrapage qui est à effectuer, et nous, on pense qu'il devrait
être effectué et donner toute la priorité qu'on a besoin d'accorder à nos CPE
parce que c'est un enjeu crucial pour notre avenir.
M. Lacroix (Louis) : Mais
pour tout le monde, employés de soutien et...
Mme Anglade : Un
rattrapage, oui, un rattrapage pour l'ensemble.
M. Lacroix (Louis) : ...tout
le monde, employés de soutien aussi?
Mme Anglade : À tous les intervenants,
oui, à tous les intervenants.
Journaliste
: Au même
niveau?
M. Bossé (Olivier) : C'est
ça. Quand vous dites «rattrapage», c'est à quel niveau? Est-ce que c'est le
même niveau que les éducatrices? C'est ça, la question.
M. Tanguay
: Bien,
c'est justement ce qui fait... Excusez-moi. C'est justement ce qui fait la
différence entre dire : On fait copier-coller 2 % pour les
intervenants pendant trois ans, ou on dit : On va faire un rattrapage puis
on va en discuter.
Le gouvernement est «boqué», il n'en discute
pas. Puis il y a une solidarité, que voulez-vous, entre les éducatrices et les
intervenantes parce qu'ils travaillent comme ça pour nos parents, pour nos
familles du Québec. Ça, le gouvernement, j'espère qu'il commence à le réaliser
parce que les parents appuient le mouvement, appuie les éducatrices et
intervenantes. Les éducatrices ont eu un certain rattrapage... pas
complètement, en passant. Les éducatrices, là, dans les premières années, là...
M. Lacroix (Louis) : ...est-ce
qu'on donne la même chose aux employés de soutien qu'on donne aux éducatrices?
M. Tanguay
: On
doit négocier.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que c'est la même augmentation?
M. Tanguay
: On
doit négocier un rattrapage. Le gouvernement ne négocie pas un rattrapage et
fait du copier-coller. Elle est là, la distinction.
Journaliste
: ...
M. Tanguay
: Bien,
il faut s'asseoir et négocier. Et ce qu'on entend des syndicats, le
gouvernement ne négocie même pas ce rattrapage-là, fait du copier-coller avec
les mêmes niveaux. Alors, c'est important.
Et là, bien, il brandit la menace d'une
loi spéciale. Ça va bien encore.
Mme Côté (Claudie) : Mais
est-ce que l'État a la capacité de payer? Parce que ça, c'est un autre argument
du gouvernement.
M. Tanguay
: 6 milliards
sur cinq ans, je pense qu'il a la capacité.
Mme Côté (Claudie) : Mais on
ne l'a pas encore, le 6 milliards. Il faut créer des places…
M. Tanguay
: Oui, on a
eu, cette année, déjà 660 millions et, à la cinquième année, on va avoir
1,7 milliard. Sur cinq ans, ça va faire 6 milliards. L'argent,
ils l'ont, mais…
Mme Côté (Claudie) : Vous, ça
serait : Oui, chèque en blanc, allez-y.
M. Tanguay
: Non, pas
chèque en blanc. Vous m'entendez bien? Négocier le principe d'un rattrapage.
M. Lacroix (Louis) : Bien, si
votre réponse était claire, M. Tanguay, on la comprendrait.
M. Tanguay
: Pardon?
M. Lacroix (Louis) : Si votre
réponse était claire, on la comprendrait. Là, on ne comprend rien.
M. Tanguay
: Avez-vous
une autre question que je puisse préciser?
M. Lacroix (Louis) : Oui. Je
vous ai posé une question tout à l'heure, ça fait quatre fois que je le
demande.
M. Tanguay
: Oui.
M. Lacroix (Louis) : Vous
dites : Il faut négocier. Bien, je pense que c'est ça qu'ils font en ce
moment, là, ils négocient. Alors, mais jusqu'à quelle hauteur est-ce qu'on
accorde des augmentations aux employés de soutien? Est-ce que c'est la même
chose qu'aux éducatrices ou ce n'est pas la même affaire?
M. Tanguay
:
M. Lacroix, ce que je vous précise, c'est que les informations que l'on a,
c'est que l'on ne négocie pas, le gouvernement et les représentants syndicaux,
de rattrapage pour les intervenantes. C'est ça, mon point. Mon point, c'est que
le gouvernement n'est pas du tout pour faire un rattrapage distinct pour les
intervenantes, et c'est là où il y a conflit, c'est ce qui explique la grève. C'est
ça mon point. Mon point veut dire que nous, nous ferions un rattrapage et qu'on
négocierait.
M. Lacroix (Louis) : Hier,
M. Legault a dit qu'ils étaient sur le point de s'entendre avec les
éducatrices, et le point d'achoppement était avec les employés de soutien. C'est
ça qu'il nous a dit hier.
M. Tanguay
: Bien, il y
a d'autres points d'achoppement, puis ça, je peux vous le dire de sources plus
que sûres, là. Il y a le salaire d'entrée des éducatrices, de un. Il y a
également les enfants à besoins particuliers, de deux. Ça, c'est tous des
points d'achoppement. Alors, je ne sais pas si M. Legault ne le sait pas,
là, mais je l'en informe à l'instant. Et trois, il y a le rattrapage des
intervenantes.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
est-ce que, dans le cas, par exemple, des employés de soutien, il faut donner
la même augmentation qu'on donne aux éducatrices?
M. Tanguay
: Moi, je
vous dis que, ce matin, je ne veux pas établir, moi, un pourcentage. Je ne veux
pas vous lancer un chiffre. Par contre, il faut faire un rattrapage, ce que se
refuse de faire le gouvernement.
Mme Côté (Claudie) : J'ai
aussi une question sur les CHSLD, si vous le permettez.
M. Tanguay
: Oui.
Mme Côté (Claudie) : Vous
dites que le gouvernement cache des choses. Qu'est-ce qu'il a à cacher?
Qu'est-ce qu'il y a de pire qu'on pourrait apprendre qu'on n'a pas déjà appris,
là, dans la première vague?
Mme Anglade : J'aimerais bien
pouvoir répondre à votre question parce que je ne le sais pas, je ne le sais
pas. La réalité, c'est qu'il y a des informations qui faisaient partie de ces
inspections-là, dont on a… On n'a pas ces informations-là, en fait. On ne les a
pas. Donc, c'est pour ça qu'on se demande qu'est-ce que le gouvernement a à
cacher, d'où ma question. Et les rapports complets déposés vont certainement
pouvoir nous fournir une réponse.
Mme Côté (Claudie) : Parce
qu'il semble quand même que, tu sais, on la connaît la tragédie, là : il
n'y avait pas de gestionnaires, il n'y avait pas de personnel, il n'y avait pas
de mesures de protection, il n'y avait pas de plan, puis il y a eu beaucoup de
morts. Donc, qu'est-ce qu'on pourrait apprendre de plus?
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'on pourrait peut-être apprendre de plus qu'il y a des gens qui étaient plus
informés dans la prise de décisions. Quand François Legault dit qu'il n'était
pas au courant avant le 9 mars, alors que trois personnes de sa
cellule de crise, voire quatre personnes de sa cellule de crise, eux,
disent qu'ils savaient très bien que ça allait toucher les CHSLD dès le mois de
janvier, quand la Protectrice du citoyen nous dit que les signaux étaient là et
que le gouvernement n'a pas agi, c'est un message…
Mme Côté (Claudie) : On cache
la responsabilité de François Legault?
Mme Anglade : On cache
clairement quelque chose et on aimerait bien savoir c'est quoi.
Le Modérateur
: Merci. En anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay (Cathy) : Good morning.
Mme Anglade : Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Regarding… Mr. Dubé will hold a press conference at 9 :00
o'clock to basically talk about labour shortage in health. You remember, on
September 23rd, he presented this emergency plan, the Dubé's plan to attract
and retain nurses. As of now, there are 1,229 nurses that have been hired, some
of them were retirees and most of them were coming from private agencies. We're
really… We're far from the main objective, really, really far, because the main
objective was to hire 4,300 nurses, and then you add auxiliary nurses. So, I
mean, how do you explain? Do you have the impression it's a failure?
Mme Anglade : Well, it's not moving in the right direction. And again, I'm going
to say that they are not listening to what's happening on the ground. If you
look at the emergency rooms, whether it is in Gatineau, Senneterre,
Port-Cartier, Lachine, there are things that they can put in place in order to
operate. But it means that you really have to listen to what's happening on the
ground and it means that you have to not do something that is going to be the
same everywhere. And the Government still refuses to do this, and says : You
know, we're going to fix it by hiring 4,000 people. Obviously, it's not… the
result is not there, and I think there's a lot more work to be done with the
people on the ground.
Mme Senay (Cathy) : And CPEs strikes, what should have happened around the negotiation
table, so we would not be in this situation?
Mme Anglade : This is a government that doesn't listen. And what we're seeing
with the CPEs is that they were supposed to have conversation and discussion,
instead the Government decided to bypass all the people they were supposed to
negotiate with, and fix… they decided to bypass them and fix objectives, and
obviously the tension has increased.
What I seriously invite
Mr. Legault to do is to sit down with the groups and find a solution.
The other element, there
are $6 billion that were committed by the federal Government. We believe that
the whole amount should be directed towards CPEs and to avoid the situation.
It's really a nightmare for parents.
Mme Greig (Kelly) : Good morning. Are we going to get to a point where special laws are
required for daycares? I mean, how does… the talks break down that far where
it's going to be legislated, potentially?
Mme Anglade :
After everything that we've collectively been through in the last two years, I
certainly hope that we are not going to go into a special law in order to fix a
problem. People want to collaborate. People are tired. They need support, they
need increases, and there are means to do that. The Government has $6 billion
at his disposal in order to support the situation. It should be a priority. It is a
priority for us. We talked about the fact that we wanted this to be a right for
parents to be able to send their kids to day-care. And this is a philosophical question
for them right now : How big of a priority it is?
Mme Greig (Kelly) : …so much talk about how so many day-care workers are predominantly
here… they're females, most of the workers are females in day-care. Through
that lens, how do you think the Government has handled this? Because so many people are saying, you know, they
are neglecting them, and they happen to also be this predominantly female
workforce.
Mme Anglade : They have been quite pathetic negotiating with this sector. And
it's not only a sector where female are engaged, but it has repercussion on
women that are not able to go back to work, and not understanding the impact it
has on our economy and that it has on our social net. Thank you. Merci.
Le Modérateur
:Il y avait une dernière
question, il y avait une
dernière question, Mme Anglade.
Mme Fletcher (Raquel) : Don't run away. I just want to push back on you a little bit on
your first answer. When you say there are things now that can be put in place
on the ground, when you're referring to health and the labor shortage, if it
were really that simple, why would the Government not do that?
Mme Anglade : I'm not saying that it is that simple. It's not that simple because
you have to sit down with different groups. But when I hear people telling me
that the doctors, the nurses came up with ideas that they can put in place, and
fix, and make sure that the emergency rooms are open, why can't you have this
dialogue with the Government?
The answer is : They don't want do discuss it. There is no open
conversation with the Government. I think they are currently overloaded with what's going on and
they are not focussing on trying to find solutions locally. It's a lot easier
to come up with a solution top-down from Québec and impose everything everywhere, as opposed to sitting down with
every region where we have a problem and try to find those solutions.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
M. Laforest (Alain) : …
Mme Anglade : Il vient juste
d'arriver.
Le Modérateur
:
Allez-y, là. Une dernière question.
M. Laforest (Alain) : Très rapidement.
Est-ce qu'on doit imposer le test rapide aux Américains? On l'impose à tous les
voyageurs, sauf les Américains. Est-ce qu'il y a une logique là-dedans?
Mme Anglade : Bien, moi, je
pense que les tests rapides, là, si on devait les… plus on les déploie à tout
le monde, mieux on va se porter. Moi, j'ai toujours été en faveur de tests
rapides. Ça inclut tout le monde. Merci.
(Fin à 8 h 30)