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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour la famille

Version finale

Le mercredi 1 décembre 2021, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante et une minutes)

Mme Hivon : Bonjour, tout le monde. Alors, ce matin, on demande au gouvernement, de manière urgente, d'investir tous les efforts et tous les moyens requis pour en arriver rapidement à une entente avec les travailleuses de la petite enfance. On le voit, les parents sont derrière les travailleuses de la petite enfance, et ce n'est pas rien dans le contexte actuel où les parents vivent des inconvénients importants que tout le monde aimerait éviter.

Mais la cause des travailleuses de la petite enfance, c'est une cause juste avec laquelle nous sommes 100 % solidaires. C'est la cause de l'égalité pour les femmes, pour du travail majoritairement féminin. C'est la cause d'un rattrapage salarial qui aurait dû avoir lieu de longue date. C'est une cause de respect, d'équité, de justice, c'est une cause aussi de simple logique pour freiner l'exode et les départs dans le réseau des CPE.

Mais cette cause pour laquelle se battent les travailleuses de la petite enfance, c'est une cause qui est aussi beaucoup plus grande que la seule cause de leurs conditions de travail, c'est la cause de l'avenir, carrément, de la qualité et du réseau des CPE. C'est la cause aussi, vous le savez, de la place des femmes sur le marché du travail, de la conciliation famille-travail et du développement du Québec dans son ensemble. Donc, il serait urgent, grandement temps que le gouvernement comprenne enfin l'urgence de la situation et la justesse de cette cause-là, et qu'il soit solidaire de cette cause, et qu'enfin il débloque les négociations pour que tout le monde en soit gagnant.

La situation est très sérieuse, et je dois vous dire qu'au-delà de l'entêtement du gouvernement dans le conflit avec les travailleuses de la petite enfance, ce qui nous inquiète profondément, c'est le fait que le gouvernement envoie des signaux comme quoi il est en train de laisser tomber les CPE et de valoriser le privé. On a des signes très clairs de ça. Non seulement il y avait une règle traditionnelle où 85 % des nouvelles places en CPE… des nouvelles places créées devaient être en CPE, et il est en train de s'en éloigner, dans les dernières annonces qui ont été faites, c'est 50 % à peine de places qui sont créées en CPE. Vous l'avez vu jeudi dernier dans le minibudget, le gouvernement a augmenté de manière significative le crédit d'impôt pour la fréquentation des garderies privées, 1 milliard de dollars d'investissement. Il va complètement à contre-courant de ce que les parents veulent, de ce que les experts demandent, ce que le milieu demande et ce que nous demandons. Nous l'avons demandé formellement, il faut prendre le virage 100 % CPE, ça veut dire 100 % de création des nouvelles places dans les CPE, et ça veut dire 100 % de conversion des places de garderies privées en CPE. Et avec le milliard qu'il investit pour rehausser le crédit d'impôt, il pourrait convertir et créer des dizaines de milliers de places.

Donc, c'est extrêmement inquiétant, cette attitude. On demande au gouvernement de changer de cap, de changer de cap dans les négociations, de changer de cap parce qu'on a le sentiment qu'il revient vers le passé, vers le passé libéral des garderies privées.

Sur ce, je vais laisser la parole à mon chef, Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Véronique. Un petit mot sur l'échangeur Turcot qui sera carboneutre dans 100 ans. Ce n'est pas sans faire penser à l'annonce absurde du gouvernement caquiste à l'effet que le troisième lien serait lui aussi carboneutre parce qu'on planterait des arbres.

Première chose, dans 100 ans, on va tous être morts. Quand on parle de carboneutralité, c'est rapidement pour des raisons d'urgence climatique. Deuxièmement, j'aimerais apprendre à la CAQ qu'on peut planter des arbres sans faire de troisième lien. Il n'y a pas de lien entre les deux. Donc, c'est vraiment une insulte à notre intelligence que d'affirmer qu'on va faire un troisième lien carboneutre, et l'exemple de l'échangeur Turcot est éloquent, c'est n'importe quoi.

Parlant de nouvelles plus réjouissantes, il y a les Barbades que je veux féliciter parce qu'ils se sont libérés de la monarchie britannique, et c'est la preuve que peu importe la taille des pays, peu importe le profil d'un pays, la liberté, c'est quelque chose d'essentiel, la démocratie, c'est une valeur essentielle. Donc, aujourd'hui, on va déposer une motion pour les féliciter, pour rappeler que l'abolition de la monarchie, c'était dans le programme de la CAQ, mais que, malheureusement, à chaque fois que le Parti québécois a essayé, par motion ou par toutes sortes de démarches, de vraiment agir par rapport à la présence de la monarchie britannique au Québec, jamais, jamais, jamais la CAQ n'a daigné lever le petit doigt. Nous, on est clair sur nos orientations et on est cohérent dans nos gestes. Sur ce, vos questions.

La Modératrice : On va prendre vos questions. Une question, une sous-question.

Mme Côté (Claudie) : Bonjour, M. St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bonjour.

Mme Côté (Claudie) : Je veux revenir sur, bon, l'histoire de planter des arbres, là, pour atteindre la carboneutralité. C'est quand même une façon de l'atteindre, là. Planter des arbres, c'est quand même une méthode qui est reconnue. Visiblement, c'est une méthode qui est longue, mais qu'est-ce qu'on peut faire sinon pour atteindre cette carboneutralité? Est-ce qu'il y a façon de le faire?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Poser des gestes intelligents dans nos décisions de transport. C'est que l'idée de l'écoblanchiment, là, c'est de prendre une mauvaise décision mais ensuite dire : On va planter des arbres qui potentiellement... Prenons l'exemple du troisième lien. Supposons que le troisième lien est ouvert en 2032, bon, on aurait des résultats de carboneutralité en 2132. Mais on se comprend, là, en 2132, il est trop tard. Le problème, c'est que la décision du troisième lien est indéfendable et vraiment irresponsable sur le plan environnemental, et ensuite on fait de l'écoblanchiment pour un résultat potentiel dans 100 ans. C'est une insulte à notre intelligence. C'est des mauvaises politiques publiques. Et on ne peut pas ensuite se réclamer d'une carboneutralité suivant des mesures comme celles-là.

Mme Côté (Claudie) : C'est un argument qui ne passe plus, dans l'opinion publique, de dire : On va planter des arbres?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Les gens sont plus intelligents que ça. Ils s'attendent à des décisions gouvernementales intelligentes sur le plan de l'environnement mais aussi sur le plan des finances publiques et sur le plan des transports. Malheureusement, les trois critères, là, ne sont aucunement remplis par le projet du troisième lien.

Mme Côté (Claudie) : Un petit mot peut-être sur les garderies, peut-être Mme Hivon, sur les CPE plutôt. Bon, un des points d'achoppement, c'est la reconnaissance de… l'augmentation salariale des autres corps de métier. Bon, vous nous avez entendus, là, vous, est-ce que vous accepteriez d'augmenter ce…

Mme Hivon : Ça va de soi. Il faut qu'il y ait un rattrapage salarial. C'est assez incroyable d'entendre le premier ministre dire : Il faut qu'ils aient les mêmes salaires. Justement, dans les CPE, ils n'ont pas les mêmes salaires. Un préposé, 16 $ en CPE, 20 $ dans le réseau de l'éducation, même chose pour les responsables de l'alimentation, des différences de 4 $, 5 $, 6 $ de l'heure avec le réseau de la santé. Donc, justement, l'équité, la justice commande un rattrapage salarial pour tous ces employés de soutien aussi.

M. Carabin (François) : M. St-Pierre Plamondon, j'aimerais vous parler de CHSLD. Mme Rosebush revient devant la coroner ce matin. Qu'est-ce que vous voulez entendre de sa part?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : La vérité. Premièrement, là, on doit comprendre ce qui s'est passé hier. Mme Rosebush est venue dire, dans son premier témoignage : Il n'y a pas de rapport écrit. Hier, la coroner a dit carrément au gouvernement : Les rapports écrits, je les ai parce que des sources confidentielles me les fournissent. En d'autres mots, ce que vous ne voulez pas me donner, pour nuire à mon enquête, là, je l'ai obtenu. Puis là, tout d'un coup, le gouvernement sort puis dit : Ah! nous, on va donner tous les rapports. Donc, il y a eu vraiment un manque d'intégrité de la part du gouvernement. Donc, on va demander à Mme Rosebush : Pourquoi avoir dit qu'il n'y avait pas de rapport écrit, alors que, là, le gouvernement est prêt à les fournir?

Mais moi, je suis curieux de savoir, j'aimerais qu'on demande à Mme Rosebush également : Est-ce qu'on vous a demandé de mentir? Parce qu'il ne faut pas présumer de l'intention de l'individu en question, est-ce qu'on a, dans la préparation des témoignages, est-ce qu'on a demandé à Mme Rosebush d'omettre que les documents présentés ont été créés le 16 novembre, d'omettre que les rapports écrits existent puis que tout le monde le sait dans le ministère que les rapports écrits existent, pour s'en tenir à une version dans le cadre duquel il y a juste des documents… il y a juste des rapports de manière verbale? Moi, je pense qu'on peut lui poser la question : Est-ce qu'on vous a demandé de faire ça? Est-ce qu'il y a eu une coordination dans les témoignages? Parce que c'est une mesure de l'intégrité du gouvernement, une mesure de la confiance qu'on doit ou non leur accorder dans cette enquête-là.

M. Carabin (François) : Puis vous me parlez de rapports écrits. Vous, hier, qu'est-ce que vous avez compris de la période des questions, les rapports d'inspection, les rapports de vigie?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Rien. On ne comprend plus rien, mais c'est que, des fois, à force de s'empêtrer puis s'enfarger dans ses menteries, ça crée une confusion, et on est à ce point-là. Et heureusement la coroner a mis fin à ça en disant : Écoutez, les rapports que vous voulez me cacher, je les ai, parce que des gens, confidentiellement, me les ont remis. Donc, arrêtez de jouer, là, je le sais que vous ne me dites pas la vérité, donnez-moi les rapports. Mais dans les communications du gouvernement, la réponse, c'est : il n'y a rien à comprendre.

M. Carabin (François) : Juste pour finir. Ça fait à peu près une semaine et demie que les partis d'opposition martèlent, tapent sur le clou des CHSLD ensemble. Est-ce que vous avez l'impression d'avoir peut-être déstabilisé le gouvernement ou d'avoir fait une craque dans son armure?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On ne demande pas grand-chose, on demande à ce qu'il n'y ait pas d'obstruction ou d'entrave à l'enquête de la coroner, ce qui veut dire de collaborer puis dire la vérité. Donc, les oppositions, d'une seule voix, sont intervenues pour obtenir la vérité, puis c'est à coup de travail confidentiel de gens qu'on ne connaît pas qui donnent l'information à la coroner qu'on découvre que le gouvernement est en train de mentir sur ces questions-là. Donc, c'est très inconfortable. Nous, on fait notre travail dans l'espoir que le travail se fasse de manière complète puis que la vérité soit dite, ce qui est normal quand on est sous serment. Rappelons-le, ce sont des témoignages sous serment.

La Modératrice : Dernière question en français.

M. Lavallée (Hugo) : Oui. Bonjour. Une question pour Mme Hivon concernant les CPE. Donc, vous avez évoqué, tout à l'heure, une stratégie 100 % CPE, là, si j'ai bien compris. Donc, vous voulez, si je comprends bien, éliminer complètement le modèle du milieu familial, de la garderie privée. Pourquoi?

Mme Hivon : On ne veut pas éliminer le modèle de la garderie en milieu familial, c'est une cohabitation. Le 100 % CPE, c'est pour les places en installation. Pourquoi? Parce qu'étude après étude, c'est là que la qualité se trouve, parce que, sondage après sondage, c'est les places que les parents souhaitent, et on va voir de plus en plus des écarts. Et là c'est ça qui est très inquiétant, c'est cette espèce de parti pris pour le privé qui est en train de revenir nous hanter. On se croirait vraiment au retour des années libérales.

Pour nous, le choix, il est clair, là, le 1 milliard qu'ils investissent dans l'augmentation du crédit d'impôt, nous, c'est le 1 milliard qu'on dit qu'on va investir en cinq ans et qui permettrait de convertir l'ensemble des places de garderies privées pour les mettre en CPE, c'est le coût de fonctionnement que ça représente. Donc, c'est un vrai choix de société, là, qui est devant nous.

Puis le gouvernement n'a même pas dit : On hausse ça de manière temporaire, non, non, non, c'est minimum pour cinq ans, là. Ça fait que, je veux dire, c'est une mesure pérenne d'augmenter le crédit d'impôt plutôt que de dire : On va se retrousser les manches, on est à la croisée des chemins, il faut développer des dizaines de milliers de places, on va les développer en CPE, ce qui est la demande, ce qui est l'expertise, ce qui est ce que tout le monde a comme consensus.

Ce n'est pas des farces, même les garderies privées, la semaine dernière, en commission parlementaire sur le projet de loi n° 1 sur l'avenir des services de garde, demandent un programme de conversion, parce que les garderies privées non subventionnées, ça ne fonctionne plus. Les tarifs sont beaucoup trop élevés. Les pénuries sont trop grandes. Les parents, plusieurs parents préfèrent rester à la maison que de payer 60 $, 70 $ de la journée.

Donc, ça a été développé de manière anarchique, ça ne marche plus. Donc, les propriétaires, les représentants des garderies privées ont dit la semaine dernière : On souhaite un programme de conversion massif. Évidemment, c'était avant la hausse substantielle du crédit d'impôt, mais ça ne tient pas la route. Donc, oui, c'est ce qu'on demande, une cohabitation milieu familial, parce que ça va toujours répondre à certains besoins, notamment dans les petits milieux, et 100 % des places en installation en CPE sur une période de transition de cinq ans.

M. Lavallée (Hugo) : Mais est-ce qu'on ne risque pas d'arriver à ce résultat-là de toute façon? Parce que le gouvernement dit : On va parachever le réseau des garderies publiques d'ici quatre ans, on va créer 37 000 places. Vous dites vous-même : Les parents recherchent ces places-là. Donc, s'ils ont le choix d'aller là ou dans une garderie privée, naturellement, ils vont se diriger vers le réseau public. Le crédit d'impôt aura beau être là, pas beaucoup de gens vont l'utiliser, là, s'il y a assez de places dans les CPE, si on suit votre logique.

Mme Hivon : Non. Bien, en fait, justement, malheureusement, le gouvernement, depuis des années, il y avait une norme minimale traditionnelle de 85 % des nouvelles places qui devaient être créées en CPE. Ce qu'on a vu dans les dernières annonces qui ont été faites dans les derniers mois, la comptabilisation, c'est qu'environ seulement 50 % des nouvelles places annoncées, créées, le sont en CPE versus des garderies privées.

Et le premier ministre, vous vous rappellerez que dans son annonce de fin septembre, il a dit : «Moi, je veux des places — je reprends son expression — au plus sacrant». Et ce qu'on voit sur le terrain, c'est que ce n'est pas juste les places en CPE qui sont retenues, au contraire, il est en train vraiment de prendre n'importe quel projet de garderie privée, alors que tout le monde le dit : Vaut mieux tout de suite donner le coup de barre, investir l'argent qui est requis, mettre l'argent dans les CPE pour avoir de la qualité, pour avoir des ratios d'éducatrices qualifiées.

Écoutez, on a de la misère en ce moment, il y a une pénurie d'éducatrices dans les CPE. Imaginez la pénurie dans les garderies privées. C'est l'hécatombe. Ils sont venus en témoigner la semaine dernière, les propriétaires de garderies privées, on est à la croisée des chemins.

Nous, on a un programme clair, sur cinq ans, on est capables de faire la transition, il suffit d'investir les montants. Le gouvernement va complètement à contre-courant. Puis lui, il investit pour bonifier un crédit d'impôt qui va juste consacrer la place du privé, voire lui redonner un coup de pouce pour qu'il se développe, alors que la qualité n'est pas là, tout le monde en convient.

La Modératrice : On prend les questions en anglais.

Mme Fletcher (Raquel) : Sure. Yes, I have a question following that as well. I just want to go back to the strike. You said the support staff earn less than in the education system, and therefore it's legitimate that they would want a raise. Can you explain that point?

Mme Hivon : Yes, for sure. It's totally equitable and it's a question of justice that the support employees just have an increase in their salaries to be competitive with what we see in the health and education sector. It's a question of justice. And the closeness... the closed mind of the Government is totally astonishing about this issue, because it is a question of justice. And we won't be able to go forward with the future of the day care system if they don't understand that.

Mme Fletcher (Raquel) : Yesterday, we heard again the Premier say : You know, we're close to an agreement, we're close to an agreement. But we're also still hearing that there could be a special law. So, what do we believe? Are we close to an agreement or will there be a special law? How do we get closer to an agreement?

Mme Hivon : Well, we get closer to an agreement with the good will of the Government and a government that will step away from a false premise, which was to say : We need to give a 2% increase to have equality and equity with the rest of the support employees of the public sector. It's the total opposite, because they are lacking... they've been lacking an increase for years and years, so that the difference is often $4, $5, $6 an hour between the systems.

So, if he wants to talk about justice and equality, he needs to give a substantial increase. And so we need to see the good will of the Government. And the last thing he should be doing now is to wave this threat of a special law. The employees have said : It's the negotiation of the last chance. I hope that the Government understands that, because we don't want to be facing the same thing as in CHSLDs and hospitals when everybody is leaving the system. It is time now to get things straight.

Une voix : Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 9 h 8)

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