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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Le mercredi 1 décembre 2021, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trente minutes)

M. Marissal : Alors, bonjour. Ce matin, c'est le jour de la marmotte avec la question des enquêtes et des rapports d'enquête dans les CHSLD au Québec. La saga des documents s'embrouille un peu plus chaque jour. Il y a des jours où il n'y a pas de rapport, des jours où il y en a, des jours où ils ont été écrasés par le système informatique, d'autres fois, ils réapparaissent. Quand ils réapparaissent, ils réapparaissent à moitié remplis ou à moitié vides, c'est comme vous voulez. Il y a plusieurs contradictions de la part du ministre là-dedans, de la part du gouvernement là-dedans. Si ça continue, aujourd'hui ou demain, le gouvernement va nous dire que le chien a mangé les rapports, j'imagine, parce que ces rapports-là semblent être insaisissables.

Pourtant, de quoi s'agit-il ici? Il s'agit de faire la lumière sur le sort innommable qui a été réservé aux personnes âgées du Québec, plus de 4 000, dans la première vague, qui sont morts dans des CHSLD, dans des conditions immondes. Je pense que le gouvernement doit se remettre les yeux en face des trous, prendre ses responsabilités, rendre public… et rendre surtout à la coroner les rapports qu'elle demande, sans cachotteries, sans faux-fuyants, sans réécrire l'histoire. Il a la responsabilité, de un, de rétablir la confiance des citoyens envers le système de santé et des CHSLD, et de faire la lumière.

Or, en ce moment, la preuve est faite que le gouvernement fait exactement le contraire. Ça commence à être honteux, le comportement du gouvernement là-dedans. Alors, on y revient, on n'y échappe pas. Le premier ministre nous demande depuis des semaines : Ça donnerait quoi, une enquête publique indépendante? Bien, voilà, on a une superbelle illustration ici de ce que ça donnerait. Ça donnerait, par exemple, tous les moyens… Et là il n'y aurait pas de faux-fuyant. Il n'y aurait pas de rapport écrasé par le système informatique qui réapparaisse le lendemain à moitié rempli. On aurait tous les outils pour faire la lumière là-dessus. On l'a dit, on le redit, on doit ça à la population du Québec, en particulier aux gens qui sont morts, je l'ai dit tout à l'heure, dans des CHSLD.

Alors, suffit les excuses, suffit les manigances, suffit les cachotteries. On veut les rapports. On les veut maintenant. Et on veut aussi le déclenchement d'une enquête publique pour la suite des choses. Merci.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup, Vincent. Bonjour, tout le monde.

D'abord, je veux vous dire que, Vincent et moi, ce matin, nous sommes les deux seuls députés de Québec solidaire présents à l'Assemblée nationale. Tous les autres députés de notre caucus sont en ce moment sur des lignes de piquetage avec des travailleuses des CPE qui sont en grève aujourd'hui. Tout le monde sera de retour pour la période de questions, ne vous inquiétez pas. Mais on trouvait ça important ce matin d'envoyer un message et d'envoyer les députés solidaires témoigner directement de notre solidarité envers ces femmes-là qui sont en train de mener une lutte pas juste pour leurs conditions de travail. Elles sont en train de mener une lutte pour le modèle des CPE puis pour toutes les familles du Québec.

La grève qui commence aujourd'hui, ce n'est pas seulement une grève pour des meilleures conditions de travail. C'est une grève pour un certain modèle de société au Québec. C'est une grève pour les familles du Québec. On le savait, que les parents appuyaient les éducatrices. On le savait parce qu'on est sur le terrain et on sentait cet appui-là.

Ce matin, il y a un sondage qui vient le reconfirmer une nouvelle fois, les familles québécoises ne sont pas derrière François Legault dans ce conflit. Elles sont derrière les femmes en grève. François Legault doit écouter les familles du Québec, puis ce que les familles du Québec lui disent, là, c'est qu'il faut enfin prendre soin des CPE puis des gens qui travaillent dedans, que ça suffit de faire des économies sur le dos des CPE puis sur le dos des gens qui y travaillent.

Ce matin, je demande à François Legault d'exclure, là, une bonne fois pour toutes, le recours à une loi spéciale pour mettre fin à la grève qui commence ce matin. Soyons clairs, là, une loi spéciale contre la grève dans les CPE, ce serait une loi antifamille. Et, si François Legault veut faire la démonstration qu'il est le premier ministre des familles, il doit améliorer ses offres à la table de négociation et exclure pour de bon, dès ce matin, le recours à une loi spéciale.

La Modératrice : Merci. On va prendre vos questions, une question et une sous-question, pour laisser du temps au Parti québécois ensuite.

Mme Côté (Claudie) : Bonjour, M. Nadeau-Dubois. Sur les garderies, bon, un des points d'achoppement, c'est augmenter au même niveau, là, les autres corps de métier qui travaillent dans un CPE. Vous, est-ce que vous accepteriez cette demande?

M. Nadeau-Dubois : Bien, dans le fond, juste être sûr de bien comprendre votre question, c'est inexact, ce que prétend le premier ministre, quand il dit que les syndicats demandent le même salaire pour tout le monde, hein? C'est faux.

Mme Côté (Claudie) : ...d'augmentation.

M. Nadeau-Dubois : Ce que les travailleuses en CPE demandent, c'est d'être traitées équitablement avec les travailleurs, travailleuses dans d'autres réseaux, par exemple le réseau de l'éducation. Est-ce que c'est normal qu'une personne qui fait de l'entretien dans une école soit beaucoup mieux payée qu'une personne qui fait de l'entretien, donc le même travail, dans un CPE? La réponse, c'est non. C'est ça que demandent les femmes qui sont en grève aujourd'hui. On les appuie dans ces demandes-là. Il faut que le même travail ait la même valeur ou à peu près la même valeur qu'on le fasse dans un CPE ou dans une école. Ce n'est pas le cas actuellement.

Mme Côté (Claudie) : Donc, vous, vous accepteriez cette demande-là, vous augmenteriez substantiellement...

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, là, moi, je ne négocierai pas sur la place publique ce matin, mais ce que demandent les syndicats, contrairement à ce que prétend le premier ministre, ce n'est pas les mêmes salaires pour tout le monde. Savez-vous quoi? Les femmes qui sont en grève aujourd'hui ne demandent même pas d'être payées le même salaire que dans le réseau de l'éducation. Elles demandent juste de réduire un petit peu l'écart entre, par exemple, le réseau de l'éducation et leurs salaires. Donc, le premier ministre, de toute évidence, connaît aussi bien les CPE qu'il connaît le logement, c'est-à-dire pas pantoute, parce que, quand il commente le conflit de travail en cours, il dit des faussetés.

Mme Côté (Claudie) : Peut-être une question sur les CHSLD, bon, la saga des rapports, M. Nadeau-Dubois ou M. Marissal. Quel serait l'intérêt du gouvernement à ne pas tout divulguer les rapports? Qu'est-ce que le gouvernement essaie de cacher?

M. Marissal : C'est une bonne question, qu'est-ce que le gouvernement essaie de cacher, parce que c'est ça qu'on essaie de découvrir. Mais, de toute évidence, le gouvernement a quelque chose à cacher, puis ça, juste ça, c'est troublant. Le gouvernement a un devoir de transparence, là. Il me semble que ça, c'est compris, là, dans notre démocratie.

Alors, à quoi bon toutes ces manigances, les cachotteries, les rapports incomplets, on en remet, on n'en remet pas? Si le gouvernement n'avait strictement rien à cacher, bien, peut-être qu'on apprendrait exactement ce qui s'est passé, et je pense qu'on apprendrait exactement ce qui s'est passé dans la chaîne des événements, la chaîne de commandement. Qu'est-ce qui s'est passé dans les CHSLD pour que ça dégénère à ce point? Il y a des contradictions qui sont ressorties des premières enquêtes, des premiers témoignages là-dessus.

Regardez, c'est une question un peu piège que vous me posez. Vous me demandez qu'est-ce qu'on va savoir qu'on ne sait pas en ce moment. On ne le saura pas tant qu'on ne le saura pas, là. Je fais de la tautologie ce matin, là, mais ce qu'on demande, c'est d'avoir tous les rapports. Une fois qu'on aura tous les rapports, on fera le bilan des courses, mais tant qu'on n'a pas tous les rapports...

Et, en plus, on a l'impression qu'on se fait mener en bateau par un gouvernement qui essaie de camoufler des choses. Ça, c'est le contraire de la transparence, puis de la transparence naît la vérité. En ce moment, on est plus dans une opération de camouflage, une opération politique d'un gouvernement qui n'est pas prêt à jouer la transparence. Si on n'est pas prêts à jouer la transparence, c'est parce qu'on a des choses à cacher.

La Modératrice : M. Carabin.

M. Carabin (François) : M. Marissal, vous pouvez rester au micro, là. Natalie Rosebush témoigne ce matin devant la coroner. Elle revient devant la coroner. Qu'est-ce que vous vous attendez à entendre de sa part?

M. Marissal : Bien, d'abord, un récit clair, avec une séquence claire, puis surtout des réponses franches, claires, complètes, parce que, là, en plus, si le gouvernement se sert de ses sous-ministres pour embrouiller encore un petit peu plus la situation, on n'y arrivera pas. Alors, la coroner pose des questions très, très claires. Elle a des demandes précises. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement refuse de s'y soumettre. La sous-ministre, elle travaille pour les Québécois et les Québécoises, là. Elle a évidemment un devoir de répondre aux questions. Mais, cela dit, je répète, hein, on ne fera pas l'épargne… et le gouvernement fait juste gagner du temps, mais on ne fera pas l'épargne d'une enquête publique indépendante sur le sujet. C'est trop important.

M. Carabin (François) : Hier, en période des questions, on a parlé de rapports de vigie, de rapports d'inspection, de grilles d'évaluation. Qu'est-ce que vous avez compris hier de la version du gouvernement? Parce que j'avoue que moi personnellement, je suis un peu mélangé.

M. Marissal : On est pas mal à la même place, vous, moi et la population du Québec, et c'est ça qui est grave, c'est qu'on est en train d'embrouiller une situation au mépris de la transparence, mais au mépris du respect aussi des nôtres, des personnes âgées qui sont mortes dans des conditions épouvantables. Le moins qu'on puisse faire, là, le moins qu'on leur doit, là, c'est de mettre cartes sur table et qu'on réponde aux questions. Les rapports, s'ils existent, qu'on les sorte, et on arrête de jouer de finasserie en finasserie, à essayer de cacher quelque chose. Alors, pour répondre très simplement à votre question, je suis probablement aussi mêlé en ce moment que la plupart des Québécois et des Québécoises, qui n'y comprennent plus rien.

La Modératrice : M. Lachance.

M. Lachance (Nicolas) : Oui, bonjour. J'aimerais qu'on parle de carboneutralité des…

M. Nadeau-Dubois : Peut-être, juste avant, ajouter sur la question de M. Carabin. Si les Québécois ne comprennent plus rien, c'est normal. La stratégie du gouvernement, c'est la stratégie de l'embrouille. Mêler les cartes, c'est la meilleure manière que les gens aient de la difficulté à suivre. Pour démêler les cartes, qu'est-ce qu'il faut? Une enquête publique.

M. Lachance (Nicolas) : La carboneutralité des projets d'infrastructure au Québec, on le voit avec Turcot, donc on plante des arbres pour compenser, et, bon, ça prendra sans doute 100 ans, on comprend, pour avoir compensé un projet comme Turcot. Maintenant, si on parle du troisième lien, est-ce que c'est réaliste à l'ère des changements climatiques?

M. Nadeau-Dubois : Le troisième lien de François Legault, là, il est trop gros pour qu'il tente de nous le cacher derrière un arbuste. Ça ne marchera pas. Les Québécois et les Québécoises sont assez intelligents pour comprendre qu'une autoroute à six voies sous le fleuve Saint-Laurent, ce n'est pas et ce ne sera jamais un projet vert. Moi, ça me fait penser à Justin Trudeau qui promettait de planter 1 milliard d'arbres pour lutter contre les changements climatiques. C'est typique des gouvernements qui veulent se peinturer en vert sans avoir le courage politique de poser les gestes nécessaires pour réduire rapidement nos émissions de gaz à effet de serre.

M. Lachance (Nicolas) : J'essaie de comprendre, là. Vous, dans le fond, le troisième lien, c'est «niet». Donc, est-ce que planter des arbres pour compenser certains travaux d'infrastructure, ça vaut quand même la peine de le faire?

M. Nadeau-Dubois : Bien, la plantation d'arbres, c'est un mode de compensation des émissions de gaz à effet de serre qui peut être valide dans certaines situations. Mais construire des infrastructures inutiles et climatiquement irresponsables et prétendre compenser ça par de la plantation d'arbres, ça ne tient pas la route. Mais je ne vous dirai pas, ce matin, parce que ce n'est pas ce que la science dit, que la plantation d'arbres, ce n'est jamais une solution de compensation pour rien. Mais, quand les projets sont inutiles, ils sont inutiles, qu'on les compense ou non avec de la plantation d'arbres.

M. Lachance (Nicolas) : J'aimerais revenir sur les CPE, juste une petite question. Il y a des députés de Québec solidaire qui sont sur les lignes de piquetage, parce que, tout à l'heure, vous avez dit : On ne négociera pas sur la place publique, mais, si vous les accompagnez puis vous êtes avec eux sur le bord des CPE, est-ce que vous êtes pour toutes leurs demandes actuellement?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on n'est pas à la table des négociations, hein? Les négociations, par définition, c'est un exercice qui est confidentiel, qui est privé. Moi, je ne suis pas assis à la table de négociation, ma collègue Christine non plus. Donc, c'est difficile pour moi de… Je n'ai pas le don d'omniscience.

Par contre, le fond de leur bataille, c'est quoi? Le fond de leur bataille, là, c'est de dire : Pour élever un enfant dans un CPE, ça prend plus qu'une éducatrice, ça prend un village. Moi, hier soir, j'ai discuté avec Mylène, qui est une éducatrice en CPE dans ma circonscription, et c'est ça qu'elle m'a dit. Elle m'a dit : Moi, là, les gens qui font la cuisine, les gens qui nous aident dans la gestion des locaux, les gens qui nous conseillent sur le plan pédagogique, ces gens-là, ils sont essentiels à notre travail.

Ce que ces femmes-là font, c'est un exercice de solidarité qui démolit, qui démolit l'argument de François Legault, qui, depuis le début de son mandat, choisit des professions comme ça, il les pige dans un chapeau et il dit : Ce monde-là mérite de l'argent puis pas ce monde-là. Ce que ces femmes-là sont en train de faire, c'est faire la démonstration que, nos services publics, ils tiennent parce qu'il y a des gens qui font plein de métiers, qui travaillent ensemble. Ces femmes-là sont en train de servir une leçon de solidarité à François Legault et ces femmes-là ont les familles du Québec de leur bord.

La Modératrice : En terminant en français.

M. Lavallée (Hugo) : Bien, justement, sur ce… Vous dites que le gouvernement choisit, là, des professions à qui il donne un peu plus d'argent, mais est-ce que ce n'est pas normal, d'une certaine façon? Dans un contexte où il y a une pénurie de main-d'oeuvre, il faut évidemment mettre les priorités, et on n'a pas le choix. Est-ce à dire que vous êtes contre toute bonification pour certains emplois qui étaient, par exemple, en rattrapage ou en besoins plus grands?

M. Nadeau-Dubois : À Québec solidaire, notre réponse sur cette question-là a toujours été la même. Elle a toujours été extrêmement claire, quoi qu'en dise François Legault. À Québec solidaire, on ne s'oppose pas au principe de hausses différenciées selon les quarts d'emploi.

M. Lavallée (Hugo) : …montrez du doigt.

M. Nadeau-Dubois : Québec solidaire ne s'oppose pas à des hausses différenciées selon les quarts d'emploi par principe. Il faut que ce soit négocié. D'ailleurs, dans plein d'autres services publics, le gouvernement du Québec a réussi à arriver à une entente avec des syndicats sur des hausses différenciées. Donc, ce n'est pas impossible de s'entendre.

Ce que les femmes en grève aujourd'hui demandent, ce n'est pas d'avoir toutes le même salaire. Ce que les femmes en grève demandent, c'est que l'écart entre ce qui se passe dans les CPE et dans d'autres réseaux, comme celui de l'éducation, se rétrécisse. C'est ça, la demande. Et nous, l'esprit de ces demandes-là, on l'appuie. Je pense que je ne peux pas être plus clair sur le fond de l'enjeu.

M. Lavallée (Hugo) : Sur le même thème, hier, M. Legault annonçait des bourses d'études importantes pour des gens qui vont choisir six secteurs d'activité. Qu'est-ce que vous pensez de cette idée-là? Est-ce que c'est une bonne idée de… sur le principe de rémunérer, entre guillemets, des gens qui étudient et, d'autre part, de limiter ça à certains secteurs précis?

M. Nadeau-Dubois : Oui, utiliser des bourses d'études pour amener des gens dans certains secteurs où il y a plus de pénuries, c'est une bonne idée. On ne s'y oppose pas du tout.

Par contre, le problème, en ce moment, dans nos services publics, c'est moins d'amener des gens que de les retenir. Donc, ces bourses-là, c'est très bien. Ça va sans doute aider à attirer des gens dans les CPE, dans les écoles, dans tous nos services publics. Mais, si les conditions de travail ne s'améliorent pas, les gens vont continuer à faire ce qu'ils font en ce moment, c'est-à-dire quitter les services publics.

Donc, oui, amenons plus de monde, mais il faut aussi investir massivement dans les conditions de travail pour retenir ces gens-là. S'il y a une grève dans les CPE aujourd'hui même, c'est pour quoi? C'est notamment parce qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre. Et pourquoi il y a une pénurie de main-d'oeuvre? Parce que les salaires et les conditions de travail ne sont pas assez attractifs. Donc, si, d'un côté, on utilise des bourses pour amener du monde, mais, de l'autre, on les chasse parce qu'on ne donne pas des bonnes conditions de travail, on défait d'une main ce qu'on essaie de faire de l'autre.

La Modératrice : On va passer en anglais avec Mme Senay.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. The strike in CPEs, you said that you support the fact that the Government has divided its offers, basically, for educators and then for support staff, but this is what the problem is also, it's the fact that support staff…

M. Nadeau-Dubois : This is not the… It's very unfortunate that the Premier of Québec confuses the population about the real issue in this strike. No one is asking for the same salaries everywhere. It is not true. What the women striking today are asking for is that the difference between them and other workers doing the same job in other sectors, for example education, that that gap reduces. That's why those women are striking today and that's why we are on their side.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Marissal, can I ask you about… Mr. Dubé is going to hold a press conference with Mr. Roberge about labour shortages in health. Do you remember Dubé's emergency plan to attract and retain nurses, 4,300 nurses and 1,200 auxiliary nurses, and now we are 1,221 nurses that have been hired?

M. Marissal : The $1 billion plan, right?

Mme Senay (Cathy) : Yes, $1 billion, one year, the gold bridge. It's been more than two months. Is it a failure?

M. Marissal : Well, I think Gabriel just answered partly to this question. You can put some money on the table, and I don't deny that, they put some money on the table, but it's not enough. If the working conditions are that bad, people are going to look at the check and say : Thanks, but no thanks. That's basically the problem. We've been saying that for years: to try to attract people with money will not be enough. So, yes, I do remember the plan. I would like to know now what's next for Mr. Dubé, because, obviously, this plan is not working as well as expected.

La Modératrice : Mme Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) : I want to go back to the day cares. They're still talking about a special law. How do we avoid that at this point?

M. Nadeau-Dubois : François Legault has to listen to what the families of Québec are saying. Families of Québec are behind the women striking today. Mr. Legault has to hear them out and he has to put money on the table to make sure that the women working in our day care centers are treated with respect and are paid up to the contribution they make to Québec society. Merci.

La Modératrice :Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 50)

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