(Seize heures quinze minutes)
M. Leitão : Alors, bonsoir, tout
le monde. Donc, nous sommes ici pour réagir au point sur l'économie et les
finances publiques que le ministre des Finances vient de rendre public cet
après-midi. Notre première réaction, c'est que... je veux quand même complimenter
le ministre, il a présenté un cadre financier pluriannuel. On lui avait demandé
de faire ça, de mettre à jour le cadre financier pour les cinq prochaines
années, et donc cela a été fait. Très bien.
Maintenant, évidemment, dans cette mise à
jour de cadre financier pluriannuel, il y a beaucoup de choses, plusieurs
choses qui ne se trouvent pas là. Et, à notre avis, la principale, la grande
absente de cette mise à jour économique et financière du gouvernement, c'est
qu'il n'y a absolument rien en ce qui concerne les changements climatiques.
Écoutez, nous venons de revenir de la
grande conférence de Glasgow. M. le premier ministre y était, moi aussi, mais,
de toute évidence, on n'a pas assisté aux mêmes conférences. Parce que
l'urgence climatique est telle qu'il nous faut, il nous faut commencer d'ores
et déjà à nous préparer à l'échéance de 2030, donc, de réduction de gaz à effet
de serre. Ça demande un très grand ajustement dans notre économie. Il n'y a
rien, absolument rien dans la mise à jour à cet égard-là. Donc, ça, à notre
avis, c'est vraiment une très grande faiblesse de cela.
Le gouvernement a quand même bougé dans le
sens de donner une certaine compensation pour ce qui est de la hausse du coût
de la vie, pour l'inflation. Donc, il y a des paiements, il y a des chèques qui
seront envoyés aux citoyens en janvier. Bon, très bien, il ne faut pas, quand
même, minimiser ça. Certaines personnes, certaines familles, c'est 400 $,
275 $, c'est quand même significatif. Mais ce sont des mesures exceptionnelles,
c'est une fois, ce n'est pas récurent. Par exemple, nous, on avait proposé, la
semaine dernière, une nouvelle allocation pour aînés de 2 000 $, pour
les personnes de 70 ans et plus, récurrente. Donc, je trouve que cela
aurait été beaucoup plus structurant que juste un paiement comme ça,
exceptionnel, qui ne sera pas répété dans les années à venir.
L'autre élément, évidemment, c'est la grande
obsession du premier ministre, la réduction de l'écart économique avec
l'Ontario. Le gouvernement maintient toujours que la façon de mesurer cet écart
de richesse, c'est en mesurant le PIB per capita. Je ne trouve pas que ce soit
une mesure appropriée. C'était très bien, peut-être, au XXe siècle, de parler
de PIB per capita, mais, je pense, de nos jours, on doit aller au-delà de ce
type de mesure là.
Et ce qui est particulièrement important,
dans ce contexte de fermer l'écart avec l'Ontario, c'est qu'il n'y a pas
grand-chose pour ce qui est de la main-d'oeuvre, pour ce qui est de notre
réalité démographique. Moi, je me serais attendu à voir, dans cette mise à
jour, une planification ou une prévision de notre réalité démographique pour
les prochaines années, là. Où est-ce qu'on va être en 2030, en termes de
population active, vis-à-vis l'Ontario, justement, si on veut se comparer à
l'Ontario?
La croissance économique traditionnelle est
souvent le fruit du capital, donc l'investissement, et de la main-d'oeuvre,
mais il nous manque la main-d'oeuvre. Et, dans la mise à jour, oui, il y avait
des mesures pour contrer un peu les pénuries de main-d'oeuvre, parce que ce
sont de véritables pénuries de main-d'oeuvre, mais on ne sait pas trop comment
cela va s'arrimer, comment cela va se dérouler, comment les entreprises vont
pouvoir bénéficier de ces mesures-là. Il y a des choses pour le secteur public,
pour les travailleurs du secteur public, mais pour que les entreprises puissent
aller chercher des travailleurs… Et où est-ce qu'on va trouver ces
travailleurs? Donc, c'est beaucoup de questions de ce côté-là.
Alors, voilà, écoutez, c'est un peu ça, ce
qu'on avait à vous dire. Il nous manque beaucoup, il nous manque beaucoup en
termes de changements climatiques, en termes de faire face à l'urgence
climatique. C'est vraiment la grande, grande absente de cette mise à jour. Merci
beaucoup.
Le Modérateur
: M. Leitão,
merci. Merci, tout le monde.
(Fin à 16 h 20)