(Huit heures vingt-six minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin,
Mme Lorraine Richard, notre porte-parole pour les aînés. Elle sera suivie
du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. M. Joël Arseneau est
aussi disponible pour les questions. La parole est à vous.
Mme Richard : Bonjour.
Merci d'être là. Bon matin, tout le monde.
Vous savez, ce matin, suite au rapport de
la Protectrice du citoyen, bien, il y a plus de questions qu'il y en avait. La
fameuse question des rapports : Où les rapports d'inspection sont-ils
passés?
Je veux juste porter à votre attention que
la Protectrice du citoyen nous dit qu'elle a eu accès auxdits rapports. Elle a
produit, elle, son rapport, qui vous a été remis hier, qui a été rendu public.
Mais récemment on a eu l'ancienne ministre de la Santé qui est allée témoigner
à l'enquête de la coroner. On a eu l'ancien sous-ministre, M. Gendron,
puis on a eu la sous-ministre actuelle, Mme Rosebush, qui sont allés dire
que les rapports, ils n'existaient plus. Hier, le premier ministre, en Chambre,
a dit que les rapports existaient. Donc, c'est sûr qu'on va lui demander de
rendre les rapports publics.
Suite au dépôt du rapport de la Protectrice
du citoyen, qu'est-ce que ça a fait, en réalité, hier, avec le dépôt du
rapport? C'est juste venu, en fait, confirmer ce qu'on savait déjà. L'angle
mort de la Coalition avenir Québec puis du gouvernement, ça a été les aînés. Ça
a été les aînés dans les RPA, dans les CHSLD. Vous savez, toutes proportions
gardées, que c'est le Québec où il y a eu le plus de décès au niveau des
personnes âgées.
On a parlé d'une cellule de crise qui
existait à l'époque. Qui était la personne dans la cellule de crise qui s'occupait
de nos aînés? Il y avait un scientifique, il y avait beaucoup de gens des
communications au niveau de la cellule de crise qui entouraient le premier
ministre. Comment se fait-il qu'une société telle que la nôtre a laissé faire
ce qui est arrivé à des aînés, décédés dans des conditions horribles,
horribles, sans que personne, personne au gouvernement ne se soucie de leur
sort? Il y avait quand même, je vous le rappelle, une ministre des Aînés. Elle
a dit à quelques reprises qu'elle n'avait aucun pouvoir. Elle avait le pouvoir
qu'on voulait bien lui donner.
Le premier ministre a dit hier qu'il y
avait, bon, l'enquête de la coroner, rapport de la Protectrice du citoyen, puis
il y aurait un rapport aussi de la Commissaire à la santé et au bien-être. Et
vous avez vu qu'hier même le ministre de la Santé hésitait à répondre aux
questions des oppositions. Moi, je vais leur rappeler qu'on va continuer à
poser des questions. On va continuer à le faire pour ces milliers de morts,
pour les familles des victimes, puis on va continuer à demander une enquête
publique, transparente, indépendante pour savoir comment le gouvernement de la
Coalition avenir Québec a géré cette pandémie qui a été catastrophique pour nos
aînés, qu'on a laissés pour compte. Merci.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Lorraine. Bonjour à tous. Comme vient de le dire Lorraine, au niveau de
la gestion de la pandémie, on a appris des choses, mais dont on se doutait, à
savoir qu'il y a des raisons pour lesquelles le Québec comptait le plus de
décès au Canada. Et tout ça s'est passé dans un contexte où le gouvernement de
la CAQ n'a pas hésité à dire des choses comme : On a... On se donne une
note parfaite dans la gestion. On produit des documents d'autopromotion de leur
travail en disant : Personne n'aurait fait mieux. Là, grâce à la
Protectrice du citoyen, on peut avoir un éclairage complètement différent de ce
qui s'est passé.
Maintenant, pour moi, ce n'est pas ça qui
est le plus grave. Le plus grave, ce matin, est bien résumé dans la chronique
de Patrick Lagacé. Par deux fois, le gouvernement a menti sous serment à la
coroner. Pas une seule personne qui a menti, un mensonge vraisemblablement
coordonné parce que M. Arruda, M. Gendron, Mme Rosebush et Mme McCann sont
venus dire une version des faits qui est fausse. Il y a des rapports écrits, c'est
faux d'affirmer que tout se faisait verbalement et c'est faux d'affirmer qu'il
y avait un plan en place dans les CHSLD à partir de janvier. Dans ce
contexte-là, il y a une crise de confiance, il y a une remise en question de la
fiabilité et de la crédibilité de ce gouvernement-là parce que ce n'est pas
l'oubli d'une seule personne, c'est concerté.
Dans quel cas, nous demandons ce matin à
la coroner de contraindre ces quatre personnes-là à témoigner à nouveau pour
s'expliquer sur leurs mensonges, pour s'expliquer sur les affirmations qu'ils
ont faites qui, vraisemblablement, ne collent pas à la réalité. Pourquoi? Parce
que le travail de la coroner, en ce moment, il est très important. On n'a toujours
pas obtenu notre commission d'enquête publique et indépendante. S'il faut, en
plus, que le gouvernement fasse de l'obstruction, de l'entrave à la justice, de
l'entrave au travail de la coroner, là, on est dans une crise de confiance vis-à-vis
de nos institutions. Donc, je vais laisser évidemment la coroner mener son enquête
comme elle le souhaite, c'est sa décision, mais on lui suggère fortement, on
lui demande de réassigner, de contraindre à nouveau ces quatre personnes-là
qui, vraisemblablement, n'ont pas dit la vérité dans un processus fondamental
parce qu'on a perdu des milliers de Québécois aux mains de la COVID dans des circonstances
inhumaines et on a droit à la vérité, à de l'intégrité et à de la transparence.
Parlant de fiabilité, il y a la lettre de
M. Bonnardel sur le troisième lien ce matin. Donc, il n'y a pas si longtemps,
le gouvernement de la CAQ se vantait que ce serait le plus gros tunnel au
monde. Le record Guinness du tunnel. Vous imaginez la quantité de béton qu'il
faut mettre là-dedans? Et là, en désespoir de cause, ce matin, on publie une
lettre comme quoi ça va être carboneutre. Il y a vraiment, en ce moment, des
enjeux de crédibilité et de fiabilité autour de ce gouvernement-là. Et je le
mentionne pour le troisième lien parce que, jamais, au Parti québécois, on ne
va consentir à des sottises de ce niveau olympique là au niveau
environnemental. Le troisième lien est indéfendable sur le plan environnemental,
indéfendable sur le plan financier. Et clairement le gouvernement est rendu à
ses derniers retranchements d'arguments à la hauteur de Justin Trudeau, là, c'est
le genre d'engagement que Justin Trudeau pourrait faire, dire : On va
poser un geste irresponsable, sur le plan environnemental, puis ensuite on va
vous promettre de planter 3 milliards d'arbres, des arbres qui ne
viendront jamais bien évidemment. Nous ne sommes pas dupes et on est tannés que
le gouvernement fasse des opérations de communication marketing, qu'il prenne
les gens pour, vraisemblablement, des valises. Sur ce...
La Modératrice
: On va
prendre les questions, une question, sous-question.
M. Larin (Vincent) : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Mme McCann n'a pas dit la vérité, elle va devoir venir s'expliquer à nouveau,
devant la coroner, sur pourquoi elle n'a pas dit la vérité.
M. Larin (Vincent) : Quand
vous dites qu'elle a menti…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Elle a menti.
M. Larin (Vincent) : …c'est
grave, là, c'est passible d'une condamnation au criminel, là...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est une enquête du coroner, on n'est pas dans une enquête civile ou
criminelle, mais ça demeure un accroc très important parce que la coroner a des
pouvoirs quasi judiciaires qui lui sont conférés par la loi, et c'est sous
serment, et j'insiste, ce sont des témoignages sous serment.
M. Lacroix (Louis) : Oui,
mais quand quelqu'un ment sous serment, bien, c'est un parjure.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est ça, mais là je veux laisser la décision de la qualification puis
des mesures prises par la coroner, c'est son enquête.
M. Lacroix (Louis) : Oui,
mais, M. St-Pierre Plamondon, vous êtes avocat, là…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, mais justement, je ne donnerai pas une opinion juridique en disant à Mme
la coroner quoi faire.
M. Lacroix (Louis) : …vous
êtes même officier de justice, vous pouvez assermenter des gens, vous avez le
pouvoir de faire ça. Alors, quand on témoigne sous serment et qu'on ment,
est-ce que c'est un parjure, est-ce que ce n'est pas la définition même d'un
parjure?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Le parjure, au Code criminel, qui a ses propres critères, je ne donnerai pas
d'opinion juridique sur l'application du parjure dans le Code criminel ce
matin. Je demande à ce que la coroner se saisisse de ses pouvoirs et demande à
ces témoins-là de revenir sur la chaise du témoignage puis de s'expliquer, elle
a tous les pouvoirs pour corriger cette situation. Mais, en effet, on est
devant, vraisemblablement, des mensonges sous serment.
M. Larin (Vincent) : …qu'elle
doit démissionner, Mme McCann, elle nous parle à 9 h 40 tout à
l'heure, là, est-ce qu'elle doit annoncer sa démission?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, Mme McCann est venue témoigner à la place de Mme Blais, qui est
indisponible pour l'instant. D'ailleurs, dans les personnes que la coroner
devrait demander, là, d'entendre dans les circonstances, on va ajouter Mme
Blais lorsqu'elle sera remise, là. S'il y a des raisons médicales, évidemment,
il faut respecter ça, mais je pense que Mme Blais a l'obligation, dans les
circonstances, de venir témoigner.
Journaliste
: Mais la ministre
ultime, c'est la ministre McCann, la ministre Blais, c'est la ministre déléguée,
donc elle relève de Danielle McCann, mais c'est Danielle McCann qui a été
questionnée. Vous, ce que vous remettez en question, c'est…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est l'intégrité du témoignage.
Journaliste
: …c'est
l'intégrité du témoignage, vous dites : Elle n'a pas dit la vérité.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ils sont quatre à avoir dit des choses qui ne tiennent pas debout. Et je me
mets dans la peau de la coroner, la conclusion, c'est que le gouvernement ne collabore
pas à l'enquête. Dans quel cas, il va falloir qu'ils reviennent devant la
coroner puis qu'ils expliquent pourquoi ils ont prétendu qu'il y avait un plan
janvier, puis ce n'est pas vrai, et qu'ils expliquent pourquoi ils ont prétendu
qu'il n'y avait pas de rapport écrit que des rapports verbaux. Puis, en fait,
on se rend compte que c'est faux. On a besoin, là, d'un suivi, mais en même
temps, c'est délicat.
M. Lacroix (Louis) : …par
oubli ou si vous croyez qu'elle a volontairement induit ou induite la coroner
en erreur?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est que là, il y a plusieurs personnes qui ont eu le même oubli au même
moment, donc ça soulève de vraies questions, là, sur la confiance qu'on peut
avoir en le gouvernement, là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Pourquoi, passez-moi l'expression, mais pourquoi
vous passez des commandes à la coroner? Me Kamel est libre de mener son enquête
comme elle le souhaite, de convoquer les gens qu'elle souhaite convoquer.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Exact, exact.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : D'ailleurs, elle a fait preuve d'une
personnalité assez forte, là, jusqu'ici, là. Pourquoi, vous, vous passez des
commandes comme ça? Vous n'avez pas confiance qu'elle va elle-même aller
chercher les réponses nécessaires.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, c'est ça, c'est son pouvoir, mais moi, j'ai le droit, comme n'importe
quel citoyen, de publiquement demander à la coroner de faire la lumière sur ce
qui vraisemblablement est un manque d'honnêteté devant elle. Ça, je pense que c'est
parfaitement légitime que des politiciens fassent cette suggestion-là en disant :
Dans les circonstances, là, c'est exceptionnel, on veut les entendre à nouveau.
Évidemment, à la fin, c'est sa décision.
Et ça revient à la commission d'enquête
publique et indépendante. Vous comprenez qu'hier le rapport de la Protectrice
du citoyen était très axé sur les institutions. Puis c'était très intéressant,
là, des institutions hospitalocentriques, des institutions pas assez formées au
niveau de la prévention des infections, mais on a tassé complètement de
l'analyse le fait qu'il y a une responsabilité ministérielle, le fait qu'il y avait
une cellule de crise composée, à la grande majorité, de spécialistes des communications,
le fait que, dans la séquence des événements, on ne comprend pas comment a pu avoir
autant de leadership politique par rapport aux hôpitaux puis aussi peu de
leadership politique par rapport à nos aînés.
Ces questions-là il n'y a qu'une
commission d'enquête publique et indépendante qui va pouvoir nous donner le
portrait global, même chose pour les contrats sans appel d'offres, même chose
pour toutes sortes d'événements dans la gestion de la pandémie, qui nous
aiderait, à l'avenir, à éviter certaines erreurs si on fait bien le travail.
Mme Lévesque (Fanny) :
…précisions à ce sujet-là, juste sur l'enquête. Le mandat, parce que Québec
solidaire demande, lui, une enquête, là, qui étudierait justement
l'approvisionnement, les écoles, le…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Exact.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous,
vous parlez des trois premières vagues, mais le mandat que vous demandez
spécifiquement, ça serait quoi, pour une enquête publique?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Un mandat plus large sur la gestion de la pandémie dans chacune de ces vagues,
incluant la manière dont le pouvoir politique réagit à une crise. Donc, comment
constituer la cellule de crise, avec qui? Qui a la responsabilité? Est-ce le
ministre, le ministre délégué, le sous-ministre? Il y a des questions à se
poser sur comment tout l'appareil réagit en cas de crise. Et ce mandat-là, il
doit également s'étendre dans l'octroi de contrats parce que les contrats sans
appel d'offres à coups de milliards soulèvent de vraies questions, dans toutes
sortes de décisions du gouvernement, dans le but d'éviter certaines erreurs la
prochaine fois. Donc, on peut prendre le temps qu'on veut, on n'est pas pressé,
ce n'est pas à des fins politiques, il faut vraiment, s'il faut, prendre le
temps. Mais il va falloir faire l'exercice au complet, surtout si on sait qu'il
y a une réticence, du côté du gouvernement, à être transparent puis à
collaborer avec des enquêtes fondamentales comme celle de la coroner.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : …je m'excuse, juste pour être sûre, là, pour
vous, ça irait sur l'octroi de contrats, sur la gestion en santé, on serait
là-dessus?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, mais aussi sur la partie de l'appareil gouvernemental, et non seulement…
pas juste les institutions, comme on l'a vu pour la Protectrice du citoyen.
Journaliste
: …pas d'accord…
Mme Richard : Oui, oui, je
suis d'accord.
Journaliste
: O.K., O.K.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Veux-tu le prendre? Vas-y.
Mme Richard : Merci. Je suis tout
à fait d'accord avec ce que mon chef du Parti québécois vient de dire, mais également
une partie de l'enquête devra faire toute la lumière sur comment… les milliers
de morts dans les CHSLD. Vous savez que, toute proportion gardée, c'est au Québec
qu'on a eu le plus de décès de nos aînés qui étaient hébergés en RPA ou en
CHSLD, donc… Puis la Protectrice du citoyen vient démontrer clairement, elle
vient donner un blâme au gouvernement en disant : Ça n'a pas été dans
votre priorité de vous occuper des aînés. Et moi, je dis : Il faut que l'enquête
indépendante, publique, fasse la lumière aussi sur la gestion du gouvernement
dans la chaîne de commandement puis qu'on puisse poser des questions directement
aux personnes qui étaient dans la cellule de crise. Vous savez, dans la cellule
de crise, il y avait un scientifique. On suppose tous que c'est le Dr Arruda,
là, donc il n'y avait personne, dans la cellule de crise, il n'y avait personne
au gouvernement qui a dit… Puis on n'a pas besoin, je vous le dis, là, je vais…
de bien connaître les aînés pour savoir que…
Journaliste
: …
Mme Richard : Je vais juste
terminer là-dessus. Pour savoir que les personnes les plus vulnérables, surtout
en temps de pandémie, c'étaient nos aînés. Et le premier ministre semble dire :
Je ne le savais pas.
M. Lacroix (Louis) : Non, mais
c'est exactement ce qu'il dit. Il dit : Tout le monde a fait la même
erreur. Il dit que quand il regardait CNN, tout le monde parlait des hôpitaux,
et pas des personnes âgées. Alors, est-ce que c'est une excuse valable, à votre
avis, de dire : Bien là, tout le monde… Il dit : C'est facile de
jouer au gérant d'estrade.
Mme Richard : Non. Non, ce
n'est pas… écoutez…
M. Lacroix (Louis) : Il dit :
On n'était pas au courant de ça, c'est plus gros qu'on pensait. Il dit : Tout
le monde a fait la même erreur. Puis là il dit : Quand on regardait les
nouvelles, CNN, puis tout ça, partout dans le monde, tout le monde parlait des hôpitaux
et pas des CHSLD.
Mme Richard : Bien, écoutez,
le premier ministre a failli à sa tâche, le premier ministre, là, il devait
s'occuper autant des enfants, autant des aînés que de la population en général
en temps de pandémie.
Journaliste
:
Mme Richard...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je veux juste répondre à la question, puis après on prend la prochaine. Premièrement,
il y a les faits. La Colombie-Britannique, la Norvège, plusieurs endroits ont
identifié que les réseaux de centres de personnes âgées étaient vulnérables.
Mais ce n'est pas mon travail et ce n'est pas notre travail comme politiciens
de faire justement l'éclairage à savoir est-ce que cet argument-là du premier
ministre est valable. Nous, on ne veut pas être gérants d'estrade. On veut que
des gens qui connaissent ça tirent des conclusions pour l'avenir, et une commission
d'enquête complète, indépendante répondra à cette question-là. On sortira donc
de la politique pour s'en tenir uniquement aux faits pour l'avenir. Puis c'est
ça, le but d'une commission d'enquête publique et indépendante.
La Modératrice
:
Dernière question en français, s'il vous plaît.
Mme Gamache (Valérie) :
Mme Richard, j'aimerais vous entendre, parce que votre chef demande à ce
que, bon, Mme McCann, entre autres, retourne s'expliquer devant la
coroner. Est-ce que vous demandez à tout le moins qu'elle s'excuse ce matin?
Mme Richard : Bien, moi, je
demande qu'il y ait quelqu'un au gouvernement, là — on le sait que ça
n'a pas fonctionné durant la pandémie, là, j'espère qu'ils ont appris de leur
erreur — quelqu'un au gouvernement, au premier ministre, qui nous dise
toute la vérité sur ces dits rapports. Puis, écoutez, on va laisser la coroner
faire son travail.
Mais, comme l'a dit précédemment mon chef,
c'est sûr que c'est extrêmement troublant d'apprendre que la Protectrice du
citoyen, elle a dit : J'ai eu accès à des rapports. Elle a produit son
rapport ce qu'elle... d'après les documents qu'elle avait eu accès. Puis récemment,
bien, écoutez, on a une ancienne ministre de la Santé, un ancien sous-ministre,
une sous-ministre qui est encore en poste qui dit que ces rapports-là
n'existent plus, puis on a le premier ministre qui dit : Bien oui, ils
existent. C'est assez troublant. Puis ça mine la confiance du gouvernement, une
fois de plus, là, dans toute la gestion de la pandémie.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais, s'il vous plaît. On va passer...
M. Lachance (Nicolas) :
...donc, elle dit qu'elle est face à un mur, là, dans ce dossier-là, dans les
négociations.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
...je viens de l'apprendre, donc je vous reviens avec une réaction...
La Modératrice
: La... Vraiment,
dernière question en français...
M. Laforest (Alain) :
...la loi n° 21, là, qui est enseignée en Ontario
comme étant islamophobe, ça vous surprend?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
L'Ontario est inquiétante. Brûler des livres ou retirer des livres de
bibliothèques parce que c'est offensant, enseigner que la loi n° 21 est une loi raciste, des situations inexplicables comme un prix
Nobel qui est empêché de donner une conférence parce que ça pourrait verser dans l'islamophobie, alors que clairement c'est quelqu'un qui a été victime d'un régime totalitaire et qui est récipiendaire d'un
prix Nobel, l'Ontario devrait nous
inquiéter. Et on devrait se poser la questiontout de suite au Québec :
Est-ce qu'on va laisser ces dérives
idéologiques devenir une réalité au Québec? Parce que ça s'en vient. Et, au Parti québécois, on est très critiques de tout ce qui menace la liberté d'expression
et la critique de choix démocratiques
légitimes comme la loi n° 21.
La Modératrice
: On passe aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, with the confusion regarding documents,
which ones are destroyed, which ones are ready to be shared, and the confusion…
the contradictions with when the first guidelines were sent to CHSLDs was in
January 2020 or it was mid-March? I mean, what are you trying to get today?
Because you've been asking a public independent inquiry for months…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : For a very long time.
Mme Senay (Cathy) : …you didn't get it, but you tried. Do you want Mrs. McCann to leave the cabinet?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, we want that inquiry, I'm not
going to give up, and we want the truth. So, there might be many categories of
written documents, and some of them might be destroyed and some of them might
be still in the hands of the Government, we don't know. So, the first thing we want is transparency, we
want the truth, second thing we want is a genuine, complete independent inquiry
into what really happened there. Because obviously that Government is not going to collaborate
as we have seen with genuine lies before the coronary…
Mme Senay (Cathy) : Before the Coroner's inquiry.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : …before the Coroner's inquiry.
Mme Senay (Cathy) : So, what are you asking the Coroner to do, now that we know that
the documents, the information was not exact, and then, the
guidelines that were sent to CHSLDs, the Ombudsperson is saying something and
Mrs. McCann was saying like
another thing?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) :Obviously, many persons did not say the truth before the Coroner and, in that
context, what we think, what we hope the Coroner will do is to demand that
these witnesses come before for another testimony to explain why they didn't say
the truth and to give a full account of what really happened. Because this is
an issue right now of trust, this is an issue of how much we can trust that Government, because obviously that Government is
willing to lie to protect its own image, and that's very serious.
La Modératrice
:Merci beaucoup.
M. St-P
ierre
Plamondon (Paul) : Merci.
(Fin à 8 h 48)