(Huit heures cinquante minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour à tous. En janvier dernier, au début de l'année, on a demandé au gouvernement
de la CAQ de mettre en place une vaccination obligatoire pour les employés de
la santé. La CAQ a attendu, attendu, attendu jusqu'au mois de septembre pour
prendre une décision que la vaccination serait obligatoire dans le milieu de la
santé.
En annonçant cette décision, la CAQ nous a
également dit qu'il n'y aurait pas de bris de service. Une promesse, d'ailleurs,
qui n'a pas été réitérée, et on voit qu'aujourd'hui, partout, on a des enjeux.
Que ce soit à Gatineau, que ce soit à Senneterre, que ce soit à Valleyfield,
que ce soit à Coaticook, on a eu des enjeux de bris de service.
Ce qu'on demande aujourd'hui au gouvernement,
c'est de nous dire, au 15 octobre, quel est son plan par rapport à la vaccination
et de nous dire, s'il y a des coupures de services pour la population, où
seront-elles exactement. Je suis prête à répondre à vos questions.
M. Gagnon (Marc-André) : Dans
l'éventualité où il y a des bris de service majeurs qui sont confirmés, est-ce
qu'il faut repousser la date du 15 octobre, comme les syndicats l'ont
demandé hier?
Mme Anglade : C'est au gouvernement
de répondre à cette question. Ce que je dis... C'est au gouvernement à répondre
à cette question. Ce que l'on constate, encore une fois, c'est que, depuis le
mois de janvier, depuis le mois de janvier qu'on demande la vaccination
obligatoire de la santé... pour le réseau de la santé. Ils décident de prendre
la décision au mois de septembre, en garantissant qu'il n'y aura pas de bris de
service. Ils ont pris cette décision-là. C'est à eux maintenant de nous dire
comment est-ce qu'ils vont livrer le plan. Et c'est pour ça qu'on demande un
plan du gouvernement, qu'ils présentent le plan qu'ils ont....
M. Gagnon (Marc-André) : ...est-ce
qu'ils vous avaient approchés avant de faire leur point de presse?
Mme Anglade : Pardon?
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que les syndicats vous avaient approchés, le Parti libéral, avant de faire leur
point de presse hier à l'extérieur? Parce qu'il n'y a que le Parti québécois
qui s'est rangé à leurs côtés.
Mme Anglade : Bien, je n'ai
pas été informée de ça, qu'ils nous avaient approchés, non.
Mme Gamache (Valérie) : Quand
vous regardez l'espèce d'outil, le tableau de bord que le gouvernement a mis en
place pour dire aux gens : Bien, pointez-vous pas à telle urgence, vous
allez... de telle heure à telle heure, de telle date à telle date, le gouvernement
dit... Bien, en fait, qu'est-ce que vous pensez, d'abord, de cet outil-là?
Mme Anglade : Bien, premièrement,
je vous dirais que le gouvernement nous a parlé de réorganisation. Ce que l'on
constate, c'est... Qu'ils nous expliquent où ils vont couper des services de
proximité, où ils vont dire à la population que les services qu'ils avaient
avant, ils n'auront plus droit à ces services. Ce n'est pas une réorganisation,
c'est un choix de coupure dans les services dans les régions du Québec.
Mme Gamache (Valérie) : Mais est-ce
que vous avez l'impression qu'il est transparent dans cette opération-là, ou il
y a peut-être des endroits qui sont oubliés, ou...
Mme Anglade : Bien, je vais
vous donner un simple exemple. Quand vous regardez la liste, est-ce que vous
avez retrouvé Senneterre? Pourtant, Senneterre est en mobilisation depuis des
semaines pour dénoncer ce qui est en train de se faire dans le réseau. Alors,
ça, c'est un exemple bien spécifique. Mais, encore une fois, ce n'est pas une réorganisation
à laquelle on a droit, présentement, c'est un choix de couper les services
auprès de la population.
M. Lacroix (Louis) : Hier, la ministre
Blais a admis qu'il y aurait 2 985 travailleurs, des PAB, des
infirmières en CHSLD, ressources intermédiaires, etc., qui ne seront pas
vaccinés adéquatement. Avec ce qui s'est passé dans le réseau en première
vague, etc., est-ce que vous craignez que ce soit le retour du chaos dans les
CHSLD?
Mme Anglade : Je crains
que ce soit une improvisation. Encore une fois, je reviens sur le fait qu'on a
demandé cette vaccination pour les employés du réseau de la santé depuis
janvier. Ils ont attendu, comme à l'habitude, la CAQ a attendu jusqu'à la
dernière minute pour prendre cette décision-là. Ils nous avaient dit qu'il n'y
aurait pas de bris de services et ils nous disent maintenant qu'il y a des
employés qui ne sont pas vaccinés. Quel est le plan? Quelle est la solution
qu'ils vont proposer? Aujourd'hui, ce qu'on aimerait voir, c'est le plan et, s'il
y a des services qui vont être coupés, que la population le sache.
M. Bergeron (Patrice) :
...de la réorganisation qui est actuellement, là, faite par le gouvernement,
donc, il manque des... ce n'est pas complet, là, ça.
Mme Anglade : Pardon?
M. Bergeron (Patrice) :
On cache les choses, ce n'est pas complet, ce n'est pas... c'est un portrait
qui est partiel de ce qui va arriver, dans le fond.
Mme Anglade : On a
l'impression que c'est un portrait qui est partiel. Parce qu'il y a quelques
exemples que l'on connaît, puis c'est pour ça que je vous donnais l'exemple de
Senneterre. On sait qu'il y a des enjeux qui vont arriver. Ils ne sont pas
encore identifiés sur la liste. Donc, on parle de transparence, mais quelle
transparence? Il va falloir que ce soit... qu'on sache tout ce qui se passe
dans le réseau. Et c'est la raison pour laquelle on demande : Le
15 octobre, quel est le plan? Et, s'il y a des services qui vont être
coupés, malgré la promesse de la CAQ de ne pas avoir de bris de services, mais
où vont être ces services? Et la population a le droit de savoir.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Mme Anglade, comment vous expliquez la décision
du ministre Dubé de prendre le tiers des places réservées à des médecins à
Montréal et de les envoyer dans le 450?
Mme Anglade :
Premièrement, je vous dirais que c'est une décision qui est arbitraire et qui
est sans critère, en fait, premièrement. Et on peut se poser la question parce
que la couverture présentement, à Montréal, est de 69 % et elle est de
77 % à Montérégie. Alors, pourquoi prendre cette décision-là, alors que
même tu as des régions, sur la Côte-Nord, qui sont à 77 %, mais ils
décident quand même, sur la Côte-Nord, de faire une... de transférer les gens
de la Côte-Nord dans d'autres régions? Alors, on a de la difficulté à suivre
quels sont les critères qui sont utilisés pour prendre ces décisions-là. La responsabilité
du gouvernement, c'est de desservir la population de manière équitable.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que vous vous attendez à ce qu'il y ait une prorogation, soit
aujourd'hui ou demain, par M. Legault?
Mme Anglade : C'est ce
que je lis dans les médias, comme vous, alors je présume que c'est ce qui est
dans l'air du temps puis je présume que c'est ce qui va arriver. Au lieu de
faire une prorogation, je pense que le gouvernement devrait répondre aux
questions de la population en matière de santé et en matière de services de
garde. Sur le terrain, là, les gens ne cessent de nous parler des enjeux de
santé dans toutes nos régions, ne cessent de nous parler de l'absence de
soutien dans les services de garde. C'est de ça dont on nous parle sur le terrain,
et je crois que le gouvernement a la responsabilité d'y répondre.
M. Bergeron (Patrice) :
Bien, sur la question des médecins, que posait ma collègue, juste pour revenir
avant de fermer la parenthèse. M. Dubé est député de la Montérégie, il y a
aussi une forte députation de la Montérégie dans le caucus caquiste. Est-ce que
ça, ça a pu jouer sur la décision qui a été prise sur la répartition des
médecins?
Mme Anglade : Oui, oui, ça a
pu jouer. Parce que c'est une décision qui est arbitraire, c'est une décision
qui est arbitraire, qui est sans critère, et c'est à la CAQ d'expliquer
pourquoi ils ont pris cette décision-là. Quand vous choisissez une région, même
si une région a une couverture de 69 %, puis que vous décidez de déplacer
du monde pour couvrir une région qui a 77 % de couverture, vous êtes en
train de dire à des gens qui ont moins de services qu'ils vont en avoir encore
moins puis à des gens qui en ont plus qu'ils vont en avoir davantage. Est-ce
que c'est équitable? La question se pose. Alors, oui, c'est une question qui se
pose à la CAQ.
M. Larin (Vincent) : Est-ce ça
s'est déjà fait sous le Parti libéral?
Mme Anglade : Moi, je n'étais
pas... Je ne pense pas qu'on n'ait pas répondu à ces questions-là sous le Parti
libéral. Mais ça, c'est une question qui se pose. Aujourd'hui, ce que je sais, aujourd'hui,
ce que je sais, c'est qu'on regarde les chiffres et on ne comprend pas la
logique, de la même manière qu'on ne comprend pas la logique par rapport à la Côte-Nord
non plus.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : À propos du tribunal spécialisé, la Cour du Québec
a créé sa propre division, lance ses propres projets pilotes, elle ne parle pas...
le projet de loi du ministre. Est-ce que les deux projets de loi peuvent
cohabiter? Est-ce c'est un choc de visions? Comment vous l'interprétez, ce qui
se passe?
Mme Anglade : Bien, je vais le
dire, la première chose, c'est qu'on était en faveur de la création du tribunal
parce que ça fait partie des très importantes recommandations de la commission
et du rapport. Cela dit, dans la manière de faire les choses, comment se
fait-il que le ministre n'ait même pas consulté, n'ait même pas pris la peine
d'avoir les conversations nécessaires? Ça, c'est un enjeu. Et l'impact de ça,
c'est que ça pourrait retarder encore davantage le système de justice. Alors,
c'est vraiment problématique. Ils devraient vraiment se parler. C'est dans la
manière de faire, on est d'accord pour la finalité, mais c'est dans la manière
de faire, et le ministre a des devoirs à faire.
M. Bossé (Olivier) :
Êtes-vous déjà en campagne ou en précampagne à Québec, Mme Anglade?
Mme Anglade : Je suis sur le terrain,
vous allez me voir tout le temps sur le terrain dans la prochaine année. Il est
évident qu'il y a une échéance électorale, en 2022, mais les gens, à ce
moment-là, auront un choix entre un gouvernement qui n'est pas sur le terrain à
s'occuper des enjeux des citoyens et un gouvernement libéral de proximité où on
s'occupe de ce qui se passe, on entend les préoccupations puis on les ramène
ici à l'Assemblée nationale.
M. Gagnon (Marc-André) :
…hier, c'est que vous étiez absente au salon bleu. Alors, si je me souviens
bien, il y a quelques mois, vous aviez reproché à François Legault de ne pas
être présent à chaque période de questions...
Mme Anglade : J'avais toute
mon équipe présente hier, au salon bleu, pour poser des questions, et il est
évident…
M. Gagnon (Marc-André) : M.
Legault disait la même chose, à l'époque. Vous lui reprochiez d'être absent.
Mme Anglade : On était, à
l'époque, en pandémie, d'ailleurs, je le rappelle, en grande pandémie, avec des
questions très spécifiques par rapport à ça. Mais j'aimerais dire : Le
gouvernement choisit de proroger et de parler de l'avenir; il est clair que,
pour nous, moi, comme cheffe de l'opposition, je vais passer énormément de
temps sur le terrain, énormément de temps sur le terrain.
Une voix : …
M. Gagnon (Marc-André) :
Juste une petite précision. Excuse. Donc, ça, votre présence hier, dans Jean-Talon,
de faire précampagne, c'est un peu une réponse à la prorogation?
Mme Anglade : Ce que je dis,
c'est que je vais faire du terrain, je le… non, je vais faire du terrain
pendant toute l'année, toute l'année. Parce que les vrais problèmes, là, c'est
là qu'on les entend, et on se rend compte à quel point ils n'arrivent pas à l'Assemblée
nationale.
M. Bergeron (Patrice) : Jean-Talon,
Louis-Hébert, ça, c'est prenable, ça? C'étaient vos
anciens bastions, notamment.
Mme Anglade : Je vais faire du
terrain pendant toute l'année.
M. Larin (Vincent) : Québec
solidaire nous ont avoué hier qu'eux aussi c'était probable pour eux, là.
Mme Anglade : Je vais faire du
terrain dans toutes les régions du Québec.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que ça va être comme tous les mercredis? Avez-vous un horaire précisé à votre
agenda, que vous allez décider de ne pas siéger...
Mme Anglade : Non, non, la
semaine prochaine, ce que je peux vous dire, c'est que je serai sur la
Côte-Nord, je serai en Gaspésie…
Une voix
: …
Mme Anglade : Je serai en
Gaspésie. Et, quant à la semaine suivante, comme vous conviendrez avec moi, ça
va dépendre de ce que le gouvernement décide de faire.
Mme Senay
(Cathy) : Ms. Anglade, I would like to go
back to Patrice's question regarding family doctors, and the fact that you have
a higher percentage of needs in Montréal, and then they are transferred… family
doctors have been transferred to the Montérégie, and you have many MNAs of the
CAQ in Montégérie, and Health Minister Dubé's seat is there. We're going far,
if we go in that direction.
Mme Anglade : It's really hard to understand, as a decision, when you see that
Montréal is not served the same way Montérégie is, doesn't have the same level
of services, and they decide to take people from Montréal to support
Montérégie. They have to give an explanation. There is no logical explanation
to me. And Mr. Dubé has the responsibility to provide services in an
equitable maner to the population. So it's problematic.
Mme Senay (Cathy) : The mandatory vaccination, the October 15th deadline, the
fact that the Minister responsible for Seniors, Ms. Blais, said yesterday,
like, there are a few thousands that are not probably vaccinated, they are…
CHSLDs intermediates resources. Like, what's the problem for you with the
October 15th deadline? That was a plan to fail from the start?
Mme Anglade : Well, first of all, we asked the Government to have mandatory
vaccination for the health sector in January. They made the decision in
September. So they waited, they waited, they waited until they had no choice
and they made that decision. After that they said : We're going to do this
and we're going to pick the date of October 15th. They said that it wouldn't
have no impact on services. They never repeated that promise. Now, we are a few
days away from October 15th and we still haven't seen a plan. So, if they
can not meet their engagement, they need to give us the plan and what services
are going to be impacted. It's their responsibility. They waited way too long
to make those decisions.
Mme Senay (Cathy) : But they provided... Alex Boissonneault, yesterday, like, a tool, a
table where there will be a plan, service breakdowns. So, don't you think
they're doing it?
Mme Anglade : This is not the plan because… They're telling me that these are the
only services that are going to be impacted? Does that include everything you
mentioned about Mme Blais, and the CHSLDs, and the RPAs? I don't know,
it's for them to answer. But I find this questionable because there are things
that we're earing on the ground that are not on their presentation.
M. Grillo (Matthew) : What would be your plan?
Mme Anglade : January 6th, last year, I would have said : Mandatory
vaccination for the health sector. First of all. Then, you give yourself the
time in order for them to get vaccinated and to execute on that plan. You don't
wait the last minute, in September, to make that decision. And then, when you
make that decision, you pick a date, you identify all those issues and you say :
OK, we might have an issue, this is what's going to happen. Right now, we feel that it's completely
improvised. They said September, they said there was not going to be any impact
on services. We're seeing impacts, as we speak, and we still haven't seen a
plan for October 15th.
Mme Senay (Cathy) : The prorogation, the fact that Mr. Legault is expected to go
and meet with the Lieutenant Governor, like, how do you see this prorogation?
Mme Anglade : Mr. Legault has to answer questions around health care, what's happening in the health care sector,
what's happening for services to the population, what's happening in terms of wait for daycare services. And he
doesn't want to talk about this, he doesn't want to answer those questions, he's not interested in answering
those questions. He wants to
plan his next electoral campaign. So, we'll see what happens, but I think he
needs to answer things that are happening right now on the ground.
M. Grillo (Matthew) : …wrong time to do this, you think?
Mme Anglade : I think it's the wrong time to do this. I think, right now, people should know what services
are being impacted. When you have people mobilising and coming to the National Assembly to get heard, you know
that they have an issue on the ground. Thank you.
(Fin à 9 h 5)