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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle

Version finale

Le mardi 5 octobre 2021, 10 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures quarante-six minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour et bienvenue au point de presse de la cheffe de l'opposition officielle, Mme Dominique Anglade, qui aujourd'hui est accompagnée du maire de Senneterre, M. Jean-Maurice Matte. Alors, Mme Anglade, à vous la parole.

Mme Anglade : Merci, et bonjour à tous. Aujourd'hui, je suis ici pour vous parler de la région de l'Abitibi-Témiscamingue, une autre région qui a été abandonnée par François Legault. Depuis des mois, on constate qu'il y a des bris de services, des gens qui ne peuvent pas accoucher dans le Témiscamingue, des gens qui ne peuvent pas avoir accès à des services d'urgence, à Senneterre spécifiquement, puis c'est la raison pour laquelle je suis très contente que Jean-Maurice soit ici avec nous pour en parler.

La réalité, présentement, c'est qu'il y a des gens qui se mobilisent parce qu'ils ont besoin d'avoir accès à des services. Il y a des enfants, s'ils ont une crise d'asthme, la nuit, vous imaginez qu'ils ne peuvent pas aller directement à leur service d'urgence, ils sont obligés de parcourir 100 kilomètres de plus pour essayer d'avoir un soutien. Il y a des gens que, s'ils font un AVC, ils ne peuvent pas avoir le service à proximité, ils sont encore obligés d'aller parcourir 100 kilomètres. Ce sont des gens… ce sont des décisions comptables qui touchent directement la vie des gens, qui touchent directement les citoyens.

Quand on pense à Senneterre… Bien sûr qu'il y a Senneterre qui est touchée, mais ça a des ramifications partout : Barraute, Lebel-sur-Quévillon, qui dépendent justement de cette urgence, et aussi Val-d'Or, Val-d'Or où il y a des gens qui sont obligés de récupérer les services qui ne sont pas faits présentement à Senneterre. Ça, dans le quotidien de la population, ça les touche.

Et ce qui s'est passé, c'est que ces gens-là se sont mobilisés, ils ont décidé : Bon, il y a des décisions comptables qui nous ont été imposées, mais on ne va pas se laisser faire, on ne va pas se laisser faire, on va trouver des solutions, on va essayer d'être constructifs. Et ils ont amené des solutions, ils ont discuté, les différentes municipalités se sont impliquées, ils se sont mobilisés, puis, quand ils ont trouvé des solutions, ils se sont butés à un mur. Aucune réception de la part de François Legault, aucune réception, aucune écoute par rapport aux propositions qu'ils mettaient de l'avant.

Et l'enjeu, c'est que cette région-là, elle est abandonnée présentement. Il n'y a personne qui répond présent pour trouver des solutions concrètes. Et il y en a. Et c'est pour ça qu'on a besoin d'avoir un gouvernement qui écoute ce qui se passe sur le terrain, qui ne... pas ce qui se passe de Québec. Les décisions, ça ne peut pas être du mur-à-mur. Dans ce cas particulier, ça doit être du sur-mesure pour la région de l'Abitibi-Témiscamingue.

Je vais maintenant céder la parole au maire de Senneterre pour quelques minutes.

M. Matte (Jean-Maurice) : Merci beaucoup, Mme Anglade. Merci beaucoup de supporter notre cause. Je remercie également Mme Montpetit, qui a fait des interventions pour, en fait, sauver les soins de santé à Senneterre.

Moi, aujourd'hui, je suis ici non seulement pour m'exprimer au nom des gens de Senneterre, mais m'exprimer pour la ruralité québécoise. Ce qui se passe actuellement chez nous, ça a des impacts chez nous et ça a des impacts… les plans de contingence ont des impacts dans toute la ruralité.

On est conscients des problèmes, au niveau du système de santé, mais on ne peut pas transposer des problèmes panquébécois, et dire que c'est partout pareil, et on va imposer ça dans un milieu comme Senneterre. Ce n'est pas du tout la même chose chez nous. On a un centre de santé, une urgence qui fonctionne bien et on a proposé des mesures efficaces. Aujourd'hui, on sent vraiment qu'il y a une omerta, au niveau du centre intégré de santé et de services sociaux, mais on a proposé des mesures efficaces et on veut en parler au ministre.

Le ministre cherche des «quick win», il cherche des solutions rapides pour régler certains problèmes dans les urgences. On a fait notre travail, on a des solutions rapides pour régler le problème dans les urgences, autant à Senneterre qu'à Val-d'Or, mais il faut que le ministre les entende parce que, chez nous, il y a une omerta, et on n'a pas d'écoute.

On a fait nos devoirs, on a fait nos devoirs au niveau la gestion des horaires, on a fait nos devoirs au niveau de la collaboration des médecins. Mais aujourd'hui on sent vraiment que le remède est pire que la maladie, c'est-à-dire la fermeture du Centre de santé de Senneterre, 16 heures par jour, qui fait qu'on va fermer les lits d'hospitalisation, qui fait qu'on va engorger encore plus Val-d'Or.

Les impacts sur les usagers n'ont pas été correctement mesurés. Il y a des impacts qui sont énormes, les gens vont négliger leur santé. Une otite qui n'est pas traitée à 8 heures le soir parce qu'il faut faire une heure de route avec son bébé, quand on en a deux autres dans le lit, puis que le papa est au moulin en train de travailler, c'est une otite qui va s'empirer pour un enfant. Et évidemment il y a toute la question des services d'urgence lorsque c'est le temps de faire une heure de route.

Je le répète, cette bataille-là, on la fait pour Senneterre, mais on la fait pour tout le maintien des soins de santé dans la ruralité.

Moi, je demande trois choses au ministre. Aujourd'hui, Mme Anglade a été gentille, elle m'accueille à l'Assemblée nationale. Je suis à l'Assemblée nationale, M. le ministre. Je vais vous donner mon numéro de cellulaire : 819 856-5863. Appelez-moi, faites appeler quelqu'un, j'ai du temps, je vais vous rencontrer.

On en a, des «quick win». C'est ça que vous voulez, des solutions rapides, applicables sur le terrain aujourd'hui? Vous pouvez faire de Senneterre un exemple exportable dans tous les hôpitaux du Québec. On les a, ces solutions-là, il faut les entendre. Renvoyez-moi pas au CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, ils ne veulent pas nous entendre. Vous, votre équipe, pouvez m'écouter, pouvez m'entendre.

Puis la troisième chose que je veux vous dire, M. le ministre. Moi, j'ai entendu que vous aviez... que vous projetiez un voyage en Abitibi. Venez voir sur le terrain, venez voir à Senneterre, comment que ça fonctionne, comment les infirmières sont heureuses, dédiées à travailler chez nous. Venez rencontrer les médecins et venez voir comment ce corridor de santé, corridor de services là est efficace, avec les autres hôpitaux en région. Maintenez notre urgence, maintenez notre centre de santé 24/7.

Venez nous rencontrer et vous allez voir que, des solutions, on en a. Puis vous allez être fier de nous puis vous allez être fier de ce que vous allez proposer aux Québécois après nous avoir rencontrés à Senneterre. Merci. Merci, Mme Anglade.

Le Modérateur : On va passer à la période de questions.

M. Lavallée (Hugo) : ...par exemple, quoi, là? Des infirmières, il n'y en a pas. Vous faites quoi?

M. Matte (Jean-Maurice) : Bien, en fait, nous, on en a, des infirmières, et on a une gestion des… on a proposé une gestion des horaires moderne, un peu comme on voit en Ontario. Et on a mis des… Quand on a vu, le 14 septembre, que le ministre annonçait la fermeture de notre urgence — premièrement, il n'y a personne qui était au courant, même pas les médecins, évidemment, pas le maire non plus — on a mis des gens au travail pour proposer des systèmes d'horaire qui sont modernes, sur des «shifts» de 12 heures et des «shifts» de 8 heures. On coupe 8 % de temps supplémentaire, 34 % d'utilisation de la main-d'oeuvre indépendante par une gestion des horaires efficace comme on a proposé. Puis ça, c'est dans notre petit centre de santé. Cette gestion-là peut être faite à Val-d'Or, à Amos, à Roberval, à Gaspé. Et c'est vers ça qu'il faut aller, vers une gestion des horaires efficace.

Deuxième solution : une utilisation plus efficace des médecins de Senneterre au triage, à Val-d'Or, pour soulager l'urgence. Donc, tous les cas non urgents de Val-d'Or pourraient très bien dire : Bien, écoutez, vous pouvez attendre 12 heures à l'urgence de Val-d'Or ou on vous donne un rendez-vous à 9 h 30 demain matin à Senneterre, où il y a un médecin qui va vous recevoir, qui a déjà votre dossier puis qui va pouvoir vous donner votre prescription, ou vous traitez votre brûlure, ou peu importe. Alors là, on désengorge l'urgence de Val-d'Or, on met les infirmières de Val-d'Or dans des endroits… parce que l'urgence est désengorgée, dans des endroits plus efficaces.

Et là, ça, les médecins de Senneterre et les médecins de Val-d'Or trouvent que c'est une excellente idée. Le CISSS, il y a une omerta, ils ne veulent rien savoir parce qu'ils sont sur des mandats qui sont contradictoires, des mandats de contingence et en même temps des mandats d'augmenter l'efficacité. Nous on dit : Si vous augmentez l'efficacité, vous n'avez pas besoin de faire la contingence.

M. Bergeron (Patrice) : ...personnel infirmier ne voulait pas se faire vacciner chez vous?

M. Matte (Jean-Maurice) : Bien, à Senneterre, tout le monde est vacciné. Je n'ai pas le portrait de l'Abitibi-Témiscamingue. Ce qu'on entend, c'est à peu près une trentaine de personnes, tous départements confondus. À travers le Québec, je pense que le ministre de la Santé parlait de 6 000, dont 2 500 à Montréal. Mais là je ne veux pas m'exprimer pour l'ensemble du Québec, là. Mais, en Abitibi-Témiscamingue, à Senneterre, tout le monde est vacciné. Les gens sont vraiment dédiés à donner le service à la population chez nous.

Mme Côté (Claudie) : Juste pour bien comprendre, quand vous avez demandé des rencontres avec le P.D.G. du CISSS, vous n'en avez pas eu, vous n'avez pas pu lui parler à aucune occasion?

M. Matte (Jean-Maurice) : On a beaucoup parlé à la P.D.G. du CISSS, qui maintient sa ligne avec des chiffres contradictoires, avec des chiffres qui ne reflètent pas la réalité sur le terrain sur l'utilisation des lits d'hospitalisation, sur l'utilisation de la fréquence à l'urgence au niveau des rendez-vous. Nous, on a les vrais chiffres.

Mme Côté (Claudie) : ...en tout respect, d'où viennent ses chiffres à elle?

M. Matte (Jean-Maurice) : Le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue est géré dans une boîte, à Rouyn-Noranda, puis les chiffres apparaissent sur les ordis. C'est des décisions qui ont été prises en regardant des «slips» de paie et qui ne reflètent pas la réalité terrain. Alors, nous, on a des informations qui sont dans la réalité.

Et, oui, on a parlé à la présidente du CISSS. Non, on ne veut plus lui parler parce que maintenant, administrativement, il n'y a pas de gain à faire pour nous. Puis ça nous prend une décision politique. La décision politique, c'est le ministre Dubé, ultimement, François Legault qui doit la prendre. Parce que ce qui se passe actuellement chez nous, la santé populationnelle va se détériorer, et on s'en va vers une catastrophe annoncée.

M. Lacroix (Louis) : Mme Anglade, aujourd'hui, c'est le dépôt officiel du rapport de la coroner Kamel sur la mort de Joyce Echaquan. Bon, on en a parlé la semaine dernière, on a lu le rapport, dans lequel elle recommande la reconnaissance du racisme systémique. Est-ce qu'elle outrepasse son mandat en faisant cette recommandation? C'est sa première recommandation, de dire : Il faut d'abord et avant tout que le gouvernement reconnaisse l'existence du racisme systémique. Est-ce que ça va au-delà de son mandat?

Mme Anglade : Le rôle de la coroner, c'est de donner les explications qui ont mené au décès de Joyce Echaquan, et elle nomme le racisme systémique comme une de ces causes-là. Je pense que c'est tout à fait légitime pour elle de le faire. Puis je vous dirais la chose suivante, c'est que ce n'est pas banal, ce mot de «racisme systémique». Quand on en est victime, quand on a des enfants qui sont arrêtés dans la rue alors qu'ils jouent à cache-cache, quand on a une mère qui décède, ça a toute une signification, le mot «racisme systémique».

M. Lacroix (Louis) : Mais c'est quand même un regard social qu'elle pose sur une société en général. Est-ce que c'est son rôle de faire ça?

Mme Anglade : Quand on a le Collège des médecins, quand on a des syndicats, quand on a la Commission des droits de la personne, plusieurs entités qui reconnaissent un phénomène, c'est l'éléphant dans la pièce, puis il s'appelle le racisme systémique. Je ne pense pas que c'est poser un regard social, je pense que c'est nommer le problème, et c'est le rôle de la coroner que de nommer le problème qu'elle voit.

M. Carabin (François) : M. Legault a nommé les organisations qui reconnaissent le racisme systémique. Il y en a plusieurs au Québec. Est-ce que vous avez le sentiment que M. Legault est de plus en plus isolé dans sa position?

Mme Anglade : Bien, chaque jour qui passe, on constate qu'il y a de plus en plus de personnes qui reconnaissent le racisme systémique, que ce soient les syndicats, que ce soient les corps policiers. Il y a des corps policiers qui reconnaissent le racisme systémique. Et, encore une fois, c'est nommer l'éléphant dans la pièce, c'est nommer les choses qui nous permettent de passer à autre chose. Parce qu'ultimement ce qu'on veut, c'est quoi, c'est de pouvoir régler les problèmes. Nommons le problème pour pouvoir avancer.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous avez pensé des... j'allais dire des excuses, mais il n'y a pas vraiment d'excuse dite, à proprement parler, là, il y a des... de M. Legault hier sur Facebook? Qu'est-ce que vous avez pensé de ça, de son admission qu'il n'avait peut-être pas été à la hauteur?

Mme Anglade : Écoutez, je pense qu'il a pris conscience de la réaction de la population, la semaine dernière, où on n'a pas senti beaucoup d'empathie puis de sensibilité par rapport aux enjeux. On n'a qu'à prendre le 30 septembre, qui devrait être un congé férié. Même des entreprises, des chefs d'entreprise, maintenant, ont déclaré que ça va être un congé férié. Quand c'est des entreprises qui le mentionnent, je pense qu'il y a une compassion qu'on doit avoir pour la situation puis une perspective par rapport à l'histoire. Puis il a constaté qu'il ne l'avait pas eue. Il l'a reconnu.

Mme Lévesque (Fanny) : Il a dit qu'il prenait sa part de la responsabilité qui lui revient. Vous savez qu'au lendemain, là, de... en fait, mercredi dernier, il avait accusé, finalement, les libéraux, Québec solidaire de, vous-mêmes, instrumentaliser la mort de Joyce Echaquan. Est-ce que vous prenez une certaine responsabilité pour les débats qui ont eu lieu la semaine dernière?

Mme Anglade : Je pense qu'il n'y a personne qui voulait exploiter de quelque manière que ce soit le débat sur la mort de Joyce Echaquan. Et je pense que la seule chose à faire, qu'il fallait faire la semaine dernière, c'est poser des questions à la bonne hauteur, avoir le bon niveau de débat, et c'est ce qu'on a tenté de maintenir tout le long dans les échanges avec le premier ministre. Je pense que le fait que le premier ministre reconnaisse qu'il n'a pas été à la hauteur par rapport à ça, bien, c'est un pas dans la bonne direction. Maintenant, la prochaine étape, c'est de reconnaître les recommandations du coroner.

M. Bergeron (Patrice) : ...récupération politique autour de cette mort tragique là et de toute la controverse autour?

Mme Anglade : Je pense surtout qu'il ne faut faire aucune récupération politique par rapport à ça. Je pense que… Justement, vous me posez la question par rapport au terme : Est-ce que le coroner a… est-ce que, quelque part, elle ne vient pas politiser le débat en utilisant le terme «racisme systémique»? Je pense que c'est un fait, je pense que c'est quelque chose qui est reconnu par différentes organisations qui ne sont pas des partis politiques, qui sont des syndicats, qui sont des conseils des… des collèges des médecins, des corps policiers, et ça, ça fait en sorte que ce n'est pas une histoire politique, c'est un problème qu'il nous faut nommer, tout simplement.

M. Lavallée (Hugo) : Mais, à partir du moment où M. Legault et son gouvernement n'adhèrent pas au concept du racisme systémique, est-ce qu'il y a comme une espèce d'impasse ou est-ce qu'il y a le moyen quand même de s'entendre, tous les partis, sur certain nombre de choses pour faire avancer la cause autochtone? Ou est-ce que c'est foutu parce qu'il refuse de reconnaître le racisme systémique?

Mme Anglade : Moi, je souhaite qu'on soit capables de faire avancer des choses. Mais c'est sûr qu'on n'est pas capable de régler... d'aller dans le fond des choses quand on n'est pas capable de nommer le problème. Si vous prenez les premières recommandations, on devrait faire de la formation sur ce qui s'est passé auprès des communautés autochtones. Bien, comment est-ce qu'on a la formation? Qu'est-ce qu'on discute, quand, même le rapport du coroner, tu ne reconnais pas les mots là-dedans? Qu'est-ce que tu vas mettre dans la formation pour aller rencontrer des gens pour avoir ces discussions-là?      Donc, vous allez voir qu'à partir du moment où on ne reconnaît pas cette première étape là c'est difficile de mettre en application le reste des étapes. Est-ce qu'il y a un bout de chemin qui peut être fait? Il faut le souhaiter, mais il faut souhaiter aussi qu'on reconnaisse le problème.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, peu importe les gestes qui seront posés par le gouvernement, s'il ne reconnaît pas le racisme systémique, c'est voué à l'échec?

Mme Anglade : Ultimement, c'est voué à l'échec, si tu ne reconnais pas un problème pour trouver une solution, ultimement. Est-ce que ça veut dire qu'il y a du progrès qui peut être fait? J'imagine que oui, quand même. Mais, ultimement, tu ne nommes pas un problème, tu ne vas jamais trouver une solution finale à ça, c'est certain.

M. Larin (Vincent) : Mme Anglade, sur la question du passeport vaccinal pour les députés, dans un contexte de méfiance sociale à l'égard des autorités, de complotisme, etc., ça n'aurait pas été bien qu'on demande également aux députés de présenter leur passeport vaccinal plutôt que de leur faire un petit passe-droit dans le règlement?

Mme Anglade : Écoutez, nous, on va faire la même chose que les employés puis présenter le passeport vaccinal. Tous nos députés sont vaccinés, puis il n'y aura pas d'enjeu pour nous de donner l'exemplarité.

M. Larin (Vincent) : Je comprends. Mais est-ce que, dans le règlement, ça n'aurait pas été bien, même si on sait que les 125 députés sont vaccinés, de quand même les inclure?

Mme Anglade : Je pense que… Comme je vous dis, je crois, encore une fois, que, du côté de notre formation politique, on n'aura aucun problème à présenter notre passeport vaccinal.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, vous assurez que le prochain candidat dans Marie-Victorin va assurément être vacciné?

Mme Anglade : Ce que je dis… Bien, je le souhaite, d'abord. Non, mais ce que je dis surtout, c'est que, notre formation politique, il n'y a aucun enjeu, on est tous vaccinés puis on va se conformer aux règles comme tout le monde.

M. Larin (Vincent) : Quel message ça envoie à la population, ça, qu'il y ait une petite exception pour les députés? Vous ne pensez pas que ça aurait pu être fait autrement?

Mme Anglade : Bien, c'est pour ça que je dis que nous, on va se gouverner de cette manière-là puis de le faire comme tout le monde le fait. On va présenter le passeport vaccinal, encore une fois. On va se gouverner de cette manière-là.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

M. Larin (Vincent) : Oui. Juste peut-être une affaire, un dernier sujet assez important sur l'utilisation du… de l'appel du privé, là, qui est fait par M. Roberge dans le domaine scolaire, là, M. Roberge qui ouvre la porte à ce qu'on fasse appel au privé à chaque fois qu'il va manquer, là, d'orthophonistes et autres…

Mme Anglade : Bien, ça fait deux ans et demi, probablement, que l'on parle des enjeux en matière de problèmes dans les écoles pour les orthophonistes, pour le soutien. On attend, on attend, on attend, puis, quand on voit qu'on a un problème, bien, on essaie de trouver une solution à la dernière minute. C'est encore une fois l'approche de M. Roberge. Je pense qu'il y aurait d'autres manières d'essayer d'avoir des solutions par rapport à ça.

Le Modérateur : Mme Senay.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, there are two sides here : the PQ and the CAQ not recognizing systemic racism and then Québec solidaire and the Liberals. What are the consequences for you? And the name of actions that should be taking place to make sure that Joyce Echaquan's death won't happen again. If you don't recognize systemic racism, what's the difference with the actions for you?

Mme Anglade : So, first of all, I think it's more than a word. If you are a victim of systemic racism and you die from it, your mother dies from it, your child is arrested because of it, I think it means something much deeper than simply a word. It's a problem, and we have to name the problem. If you don't recognize it, you can think about first, and second, and third recommendations around fixing the health care system.

Education, for example. You're going to start having training, three hours trainings. What are you going to be talking about? There's no systemic racism, but there was one case, one day, and there was another case the other day? Or, you're going to say : There is something systemic, and that's why we're having this conversation, and it's not a person in particular? So, just in the curriculum, you can have the right debate, you can have the conversation.

So, obviously, if you don't name the problem, it's very hard to apply any other of the elements. And that's why, two things : the Principle of Joyce, the first recommendation was to recognize systemic racism, and the coroner. The coroner says : The first recommendation is to recognize it. Because they know that, if we can't go past that, it's going to be extremely hard. Will we be able to move forward a little bit? Maybe, hopefully. But it's never going to fix the problem.

Mme Senay (Cathy) : And there is a problem, here, when you have different orders, professional orders such as the Collège des médecins, «la fédération interprofessionnelle», unions recognizing systemic racism. So, there is, like, a cleavage. But what are the definitions? What is the definition of «systemic racism»? If you have, like, professional orders, unions recognizing systemic racism, but then you have the Government who doesn't want to go ahead in this expression, then what is the definition you should use?

Mme Anglade : I think you should use a definition that is not recognized by the Government and that they should recognize, which is systemic racism. That's the name of the situation. That's the name of the problem. The only people right now that seem to believe that there is an issue, it's the Government. It's not the unions, it's not le Collège des médecins, it's not even the police, the police, SPVM, has recognized it, I mean, it's not even that. It's the Government that's not recognizing it. And the Government should be a leader in that area.

Mme Senay (Cathy) : What if, in recognizing systemic racism, the Government opens a Pandora's box that can go beyond indigenous communities and health services? It can go with, maybe, Bill 21...

Mme Anglade : I think they are very separate issues and I think that you can't compare the two at all. I think systemic racism has been well documented. And we're not talking about any bill that's passed or that is being tabled today at the National Assembly. Two separate issues.

Mme Senay (Cathy) : One last clarification. When Paul St-Pierre Plamondon says that the coroner Géhane Kamel overrides her mandate, putting the first recommendation to the Government recognizing systemic racism, he says that she takes part of this ideology debate, it's not her mandate at all. Like, what do you say to him?

Mme Anglade : It's her mandate to recognize what caused the death of Joyce Echaquan. And, if she believes that it's partly related to the fact that there was systemic racism, she has to say it, that's her responsibility. And I don't think she's... and I think it's part of her mandate.

M. Verville (Jean-Vincent) : Your reaction on M. Legault's Facebook message, yesterday, how would you qualify his reaction, his comments?

Mme Anglade : Well, I believe Mr. Legault realized that last week he was... there was a lack of empathy, a lack of compassion, a lack of consideration for people that were impacted, and he apologized for that. So, I think he's conscious of the fact that last week he was not where he should have been, in terms of his words, and not only for Joyce Echaquan, but for the indigenous communities and also for the day of September 30th as well. That's an issue.

M. Verville (Jean-Vincent) :OK. The Parliament will be prorogued with a new session, October 19th. Your reaction on that?

Mme Anglade : Well, I believe that right now we should talk about issues that are facing people. I'm here with the mayor of Senneterre, and what we've seen over the last weeks and months is people that are really distressed with the decisions that are happening in Québec and that are not in link with what's going on on the ground. And you see families impacted, you see people being mobilized and you hear more and more. What's happening in Senneterre is happening in other regions as well in Québec. That's what I think the Government needs to focus on, not to start the next election... electoral campaign. It's to fix those issues that are affecting people.

M. Verville (Jean-Vincent) : …other reasons behind that? Just political reasons, so that election…

Mme Anglade : Election, clearly. After three weeks at the National Assembly, the Premier is already fed up answering questions. But there are questions that need to be answered. And the questions that Mayor Jean-Maurice Matte is asking today, we've been asking them in the salon bleu for three weeks now. And we still haven't got answers. So, I think he's fed up answering those questions and he wants to change the topic. But the reality on the ground is, more and more, you see people being impacted by decisions that are made by Québec without good comprehension of what's going on on the ground.

M. Verville (Jean-Vincent) : Merci.

Mme Anglade : Thank you.

(Fin à 11 h 10)

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