L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transition verte, et Mme Émilise Lessard-Therrien, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transition verte, et Mme Émilise Lessard-Therrien, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le jeudi 23 septembre 2021, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-trois minutes)

Mme Massé : Merci beaucoup, merci. Bonjour, tout le monde.

Alors, on le voit, au Québec, notre système de santé, là, il est en train de péter de partout. Le Delta, en fait, c'est une nouvelle réalité. Nos enfants sont directement atteints. Ils tombent malades. Ils ont des impacts qui, on espère, n'auront pas des impacts pour tout le reste de leur vie. Mais on ne le connaît pas, ce virus-là, pleinement. Alors donc, en plus, ce qu'on voit, c'est que des personnes qui sont vaccinées, comme vous et moi, peuvent tomber malades, et, aussi, c'est dur.

Alors donc, au moment où, actuellement, il y a une hausse d'hospitalisations, les personnes hospitalisées rajeunissent de plus en plus, les personnes hospitalisées sont de plus en plus représentées par les gens non vaccinés, bien, ça cause un problème. Ça nous pose un problème. M. Dubé nous dit que, cet après-midi, il va déposer un plan. Bien, vous comprendrez que nos attentes sont élevées. Ça fait des mois, voire des années que Québec solidaire met de l'avant des propositions, et j'espère que M. Dubé va nous arriver avec un plan qui tient la route, parce que c'est inquiétant. Puis, s'il a besoin d'idées, bien, il a juste à fouiller dans la besace de Québec solidaire. On en a proposées une couple depuis quelques mois.

Mais, sur un autre ordre d'idées, je suis, comme plusieurs d'entre nous, très préoccupée par ce qui se passe autour de nos écoles, autour de nos institutions de santé. Je suis préoccupée par la sécurité de nos enfants, de nos soignantes puis aussi des citoyens et citoyennes qui veulent aller se protéger. Il y a des personnes qui invectivent directement nos enfants, et ça, c'est inacceptable. En les incitant à ne pas respecter les mesures sanitaires, en les incitant à ne pas se faire vacciner, pour moi, ils posent des gestes qui sont non acceptables.

C'est d'ailleurs pourquoi, vous le savez comme moi, le gouvernement du Québec nous a fait part de ses intentions. Et aujourd'hui on devrait apprendre plus clairement par quelles mesures il entend encadrer les manifestations antivaccins. Mon co-porte-parole, Gabriel, vous le disait hier, à Québec solidaire, on va collaborer, bien sûr, et on va, par contre, nous assurer, parce que c'est important, que la loi apporte des mesures qui seront exceptionnelles, temporaires et spécifiques. Il n'est pas question d'altérer le droit de manifester au Québec.

Alors, le meilleur exemple, c'est, bien sûr, ce projet de loi, en 2016, sur les périmètres des manifs antiavortement. J'y étais. Nous étions, l'ensemble de l'Assemblée nationale, main dans la main, à dire : Ça n'a pas de bon sens que des femmes n'aient pas accès à des soins parce qu'elles sont... des soins de santé, j'entends, parce qu'elles sont intimidées.

Alors, c'est l'esprit dans lequel nous, on aborde aujourd'hui l'étude, à tout le moins, on va voir ça dans les prochaines heures, de ce que le gouvernement nous mettra sur la table. Ce qui était l'équilibre qui avait été trouvé en 2016, on veut le retrouver dans ce qui sera présenté aujourd'hui — et adopté, on l'espère — c'est-à-dire, comme je disais, que les mesures soient exceptionnelles, des mesures d'exception. On parle des manifestations antivaccins. On parle d'invectiver, on parle d'influencer, on parle... On veut que ce soit ça qui soit encadré, donc, un périmètre qui permettra, bien sûr, de pouvoir atteindre cet objectif-là. Mais il faut garder l'équilibre, parce que le droit de manifester, c'est un droit qui est garanti par notre charte.

Alors donc, on pense que c'est possible de trouver cet équilibre-là. On l'a vu en 2016. Et Québec solidaire va veiller au grain. D'ailleurs, ce matin, mon collègue Andrés Fontecilla va déposer une motion pour justement donner l'enlignement vers lequel on pense qu'on peut trouver l'équilibre entre protéger nos enfants et nos soignantes et protéger le droit de manifester.

Je terminerais en vous disant qu'hier on a vécu un moment historique. Ça fait bientôt huit ans que je suis à l'Assemblée nationale et je n'ai jamais vu ça. J'ai questionné des députés qui sont là depuis plus longtemps que moi. Ils ne se souvenaient pas d'avoir vu ça non plus, et c'est d'avoir fait adopter à l'unanimité hier une motion du mercredi. Et je vais laisser ma collègue Émilise vous en parler.

Mme Lessard-Therrien : Merci, Manon. Bonjour, tout le monde. Alors, hier, Québec solidaire a réussi un véritable tour de force. On a réussi à rassembler l'ensemble des partis à l'Assemblée nationale pour se tenir debout face au pétrole sale du Canada. Nous avons fait adopter à l'unanimité une motion pour que l'Assemblée nationale du Québec dise au gouvernement canadien nouvellement élu que l'argent du Québec ne soutienne plus l'exploitation du pétrole et du gaz.

On est en 2021. Les hydrocarbures sont responsables de l'augmentation des gaz à effet de serre, et le GIEC continue d'envoyer son code rouge pour l'humanité. Il y a urgence d'agir. Aujourd'hui, mon message est pour le gouvernement de François Legault. Je veux savoir comment il va faire atterrir cette demande à Ottawa pour que notre argent ne soutienne plus le pétrole et le gaz du Canada. Merci.

La Modératrice : On va prendre vos questions, une question, une sous-question, s'il vous plaît.

M. Larin (Vincent) : Mme Massé, concernant le projet de loi qui va être discuté aujourd'hui, si on commence à encadrer le droit de manifester contre les mesures sanitaires, contre le masque, par exemple, où est-ce que ça s'arrête, ça? Est-ce qu'après ça vous n'avez pas peur qu'on s'enligne vers une autre idéologie qui est peut-être moins considérée comme extrémiste et que ça déboule?

Mme Massé : Bien, c'est pour ça que nous, on dit : C'est possible, mais il faut trouver un équilibre. Il faut trouver un équilibre. Et je pense que ce que j'entends qu'il y a de consensus ici, à l'Assemblée nationale, c'est que des gens qui ont totalement le droit de manifester, qui ont totalement le droit de penser ce qu'ils croient, c'est que les manifestations antimasques qui incitent nos enfants à ne pas respecter les mesures sanitaires, bien, ça, on pense qu'il faut que ça s'éloigne dans un périmètre… que ça s'éloigne du lieu d'éducation de nos enfants. Alors, moi, je pense que c'est possible, tout en réaffirmant que le droit de manifester au Québec, c'est un droit préservé par la charte. On est capables de mettre ces limites-là. Et Québec solidaire va être là pour s'assurer que l'équilibre soit trouvé et maintenu.

M. Bergeron (Patrice) : Quand vous dites temporaire, vous dites jusqu'à quand, au juste, là? Vous voulez fixer une date, mais… parce qu'il y aura peut-être d'autres pandémies aussi, là.

Mme Massé : Bien, écoutez, je pense que cette idée de temporaire, c'est en lien direct avec les manifestations antimasques qui sont près de nos écoles. Et donc, tant qu'il y aura des mesures sanitaires… J'imagine que, s'il y a des gens qui veulent inciter nos enfants, inciter les gens à ne pas se faire vacciner, alors qu'actuellement au Québec on a besoin d'augmenter le taux de vaccination, bien, moi, je pense que le temporaire a un lien direct avec les mesures sanitaires.

M. Robitaille (Antoine) : Qu'est-ce que vous répondez à, mettons, quelqu'un qui a des idées conservatrices et qui vous dirait : Bien là, Québec solidaire dit exactement le contraire de ce qu'il disait à l'époque des carrés rouges, c'est-à-dire où il y avait des gens qui bloquaient l'accès à des institutions publiques? Qu'est-ce que vous répondriez à quelqu'un qui vous dirait ça?

Mme Massé : Je vous dirais qu'avoir accès à des soins de santé, c'est fondamental. C'est fondamental pour nous. Et d'ailleurs nous étions au côté de Mme Carole Poirier, en 2016, concernant l'accès aux soins de santé pour les femmes dans les cliniques d'avortement. Alors, moi, je pense qu'on est capables de faire les deux. On est capables d'utiliser notre intelligence collective pour dire qu'est-ce qui ne permet pas à des personnes d'avoir accès ou qu'est-ce qui incite nos enfants, des soignantes ou des gens qui arrivent proche des cliniques, par exemple, de dépistage, de ne pas… de se faire dire : Ne faites pas ça, ça n'a pas de bon sens, alors que nos hôpitaux sont en train de craquer.

M. Robitaille (Antoine) : Dans une loi ou un décret, si on disait : Il est interdit de monter dans le pont Jacques-Cartier pour manifester pour quelque cause que ce soit parce que ça finit par bloquer l'accès au pont, est-ce que ce serait acceptable?

Mme Massé : Écoutez, je pense qu'ici, là, ce à quoi nous sommes confrontés, c'est à une pandémie qui est en train de jeter à terre notre système de santé.

M. Robitaille (Antoine) : …vous dites que c'est très, très grave, c'est la prochaine pandémie, la prochaine crise. Quelqu'un qui voudrait manifester en bloquant les accès, en bloquant les ponts, est-ce que ce serait acceptable, dans une loi, qu'on lui interdise?

Mme Massé : Écoutez, moi, je vous le dis, là, le droit de manifester, c'est un droit reconnu par la charte, et vous ne pouvez pas compter sur Québec solidaire pour l'interdire, mais restreindre, donner un périmètre. On n'interdit pas. On ne dit pas qu'il ne devrait plus y avoir de manifestations concernant les gens qui croient que les mesures sanitaires, ce n'est pas une bonne idée. On ne dit pas ça. Ce qu'on dit, c'est que les manifestations antimesures sanitaires proches de nos écoles, proches de notre système de santé, ça, c'est non acceptable.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que le gouvernement, en fait, a négocié avec vous les modalités de ce projet de loi qui va être présenté à 10 heures ce matin? Est-ce qu'il y a eu des discussions à savoir est-ce que vous seriez prêts à accepter jusqu'où ils pouvaient aller, etc.  Y a-t-il eu ce genre de discussion là?

Mme Massé : Écoutez, le gouvernement nous a fait part de ses intentions, mais, je vous dirais, on n'a pas attendu qu'il nous fasse part de ses intentions. Nous, on est clairs depuis hier, c'est que ce projet de loi là… que Québec solidaire est prêt à collaborer dans la mesure où les mesures qui seront mises de l'avant, comme vous le savez, seront exceptionnelles, temporaires et spécifiques. Ça, c'est bien important. Par exemple, on ne voudrait pas que ce qu'on va travailler aujourd'hui ne permette plus aux infirmières de revendiquer et de se mettre ensemble pour s'assurer d'avoir accès à un N95, par exemple, là. On parle vraiment de la question des manifestations antimesures sanitaires.

M. Lacroix (Louis) : Donc, ça a fait l'objet d'une négociation, de ce que je comprends. Qu'est-ce qu'ils ont concédé de leur côté?

Mme Massé : Bien, écoutez, nous, on va attendre de voir le projet de loi, là. Je ne vous dis pas qu'il y a eu des négociations. Je vous dis que nous, hier matin, nous avons, par la bouche de mon co-porte-parole, fait part de nos attentes. Les libéraux ont fait part de leurs… Tout le monde a fait part de leurs attentes. Hier soir, le gouvernement nous a dit : On a l'intention de légiférer. On va lire la pièce législative. Mais, d'entrée de jeu, on est capables de vous dire, nous, où est-ce qu'on trouve qu'il est, le point d'équilibre.

La Modératrice : Une dernière question en français avant l'anglais.

M. Robitaille (Antoine) : …par un décret? Après tout…

Mme Massé : Excusez-moi?

M. Robitaille (Antoine) : Pourquoi on ne passe pas par un décret? Après tout, on est encore en état d'urgence sanitaire. Le gouvernement pourrait simplement décréter…

Mme Massé : Écoutez, je ne vous cacherai pas qu'entre un décret où les oppositions, on n'a pas un mot à dire, et le fait de discuter et de pouvoir s'assurer que le point d'équilibre est trouvé, moi, mon choix est un peu fait, mais...

M. Robitaille (Antoine) : ...mal à l'aise face au fait qu'on étire continuellement, qu'on renouvelle continuellement l'état d'urgence sanitaire, selon vous?

Mme Massé : Ça, ça fait plusieurs mois qu'on le dit. C'est d'ailleurs pourquoi on souhaitait, puis je le mets au passé parce que je sens que notre chat est un peu mort, là, notre chien est un peu mort, pardon… qu'on souhaitait avoir des mesures... que les mesures sanitaires soient renouvelées ici, par débat, à l'Assemblée nationale. Le gouvernement n'a pas choisi ce chemin-là. Ceci étant dit, pour cette loi-là, d'exception, là, qu'on parle aujourd'hui, qui sera discutée, j'imagine, ce qui est fondamental, pour nous, c'est de s'assurer que l'équilibre soit trouvé. Et Québec solidaire, par motion, ce matin, mais par tout le débat de la journée, on va contribuer à ça.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : And this balance, for you, it's… Those protests can't happen close to schools or hospitals, that's no?

Mme Massé : Close to the… Yes, for Québec solidaire, the balance that we are looking for, it's to protect our children, our people who's working in the public health system. And we want that these kind of… these antimasks… not antimasks, antivaccine demonstrations, they can continue what they do, but we don't want… we want them to do it further…

Mme Senay (Cathy) : ...

Mme Massé : …yes, far from these places.

Mme Senay (Cathy) : ...to be a temporary law until the pandemic lasts?

Mme Massé : I mean, it has to be «temporaire».

Mme Senay (Cathy) : You want a temporary law?

Mme Massé : It has to be a temporary law, yes.

Mme Senay (Cathy) : Just during the pandemic?

Mme Massé : I mean, we're going to see what the Minister will table, but, for us, it has to be temporary. Of course, if we say that it's linked with the fact that these groups are…

Mme Senay (Cathy) : Protesting.

Mme Massé : …protesting very close from the school or more than that, they… «ils invectivent, ils incitent» our children to not respect the… So this is not acceptable.

Mme Senay (Cathy) : My last question is about the plan to… Your expectations are high.

Mme Massé : Yes, of course. As we know, the public health system, at the moment, is totally disorganized. I mean, we miss some people inside the system. We need to have a strong plan from Mr. Dubé. And let's say that, if he's…  lack of ideas, my colleague Vincent Marissal tabled a lot of ideas in the last month.

Mme Senay (Cathy) : …cannot fail.

Mme Massé : I mean, you know, we need… all the Quebeckers need the public health system. So we are a little bit surprised that, today, I mean, we're at the middle of September, this Minister tables a plan, because this plan, we wait for it since a while now. So, of course, our expectations are very high.

M. Verville (Jean-Vincent) :

Mme Massé : I mean, I'm pretty clear… we are pretty clear, Québec solidaire, what we have to do with this law that we will discuss today, it's to find the balance between protecting our children from these people who go too close to them and say to them : Don't do this, don't get a vaccine, don't wear your mask and… you know, to protect our children from that, but, at the same time, to be sure that we protect «le droit fondamental»…

Une voix :

Mme Massé :Merci beaucoup. So, at the same time, to protect the fundamental right to protest. And what we say, it's not these people cannot protest. This is not what we say. We say these people cannot protest so close to our public system, I mean, school and public health systems.

La Modératrice :Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 42)

Participants


Document(s) associé(s)