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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et Mme Marwah Rizqy, membre de la Commission de la culture et de l’éducation

Version finale

Le mercredi 22 septembre 2021, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour à tous. Contente d'être accompagnée de ma collègue Marwah Rizqy.

Aujourd'hui, je vais m'adresser à vous comme mère de famille, comme maman qui a des enfants dans nos écoles primaires, dans nos écoles secondaires. J'en ai deux au secondaire, j'en ai un au primaire. Depuis trois semaines, ce qu'on a vu, c'étaient des manifestants antivaccins qui vont près de nos écoles, qui intimident nos enfants, qui leur crient des bêtises, et ça, c'est franchement inacceptable. Ça fait trois semaines que ça dure. On a eu droit à cinq manifestations différentes, et, jusqu'à présent, François Legault n'est pas intervenu sur cette question.

C'est pour ça qu'aujourd'hui on va envoyer un message très clair. On veut que cette situation-là cesse. Pour ce faire, on va présenter aujourd'hui une motion à l'Assemblée nationale où on va demander deux choses : d'abord, qu'il y ait des injonctions jusqu'à tant qu'on puisse adopter un projet de loi spécial; et ce projet de loi spécial permettrait de tenir à l'écart les antivaccins. Aujourd'hui, là, j'ai un seul message pour les antivaccins : Foutez la paix à nos enfants, laissez-les tranquilles.

Je suis prête maintenant à prendre vos questions.

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, vous êtes prête à collaborer rapidement pour qu'il y ait une loi spéciale, par exemple, qui soit adoptée d'ici vendredi, là?

Mme Anglade : Ça fait trois semaines que ça dure. Ma collègue a travaillé sur un projet de loi qui a été présenté hier. On est capables de faire ça à l'intérieur de 24 heures. On veut agir tout de suite, pas dans une semaine, pas dans deux semaines, tout de suite.

M. Laforest (Alain) : …le message à la députée indépendante du Parti conservateur du Québec?

Mme Anglade : Le même que j'enverrais à toutes les personnes antivaccins, c'est de laisser nos enfants tranquilles. On ne peut pas tolérer une situation où des enfants sont pris en otages, où il y a de l'intimidation qui se fait près de nos écoles. Moi, je suis en train de... Moi, je pense aux parents, là, honnêtement, les parents qui sont là, puis qui voient ça, puis qui se disent : Ça n'a aucun bon sens. Il ne faudrait pas que je me retrouve devant un antivaccin devant l'école de mes enfants, là, parce que les propos que je tiendrais, là, je ne suis pas sûre de pouvoir les tenir à la caméra.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que ça doit viser aussi les hôpitaux?

Mme Anglade : Ça doit viser les hôpitaux, ça doit viser les centres de vaccination. Ça doit viser les endroits où on ne veut pas retrouver d'antivaccins qui font de l'intimidation auprès de la population.

M. Larin (Vincent) : Les CPE?

Mme Anglade : Les CPE également. On doit s'assurer qu'il n'y ait pas de manifestations. Alors, ce qui est important pour nous, là, aujourd'hui, là… Les manifestations qui ont lieu depuis les trois dernières semaines, là, c'est devant nos écoles. La priorité, c'est vraiment les enfants. Qu'on soit clairs, la priorité, c'est nos enfants. Maintenant, est-ce qu'on peut l'élargir pour inclure les endroits… les centres de vaccination, etc.? Certainement. Mais la priorité, pour nous, là, ce sont nos enfants, et c'est ce que l'on voit depuis trois semaines.

M. Lacroix (Louis) : Mme Anglade, le droit de manifester, là, c'est un droit qui est inscrit dans la Constitution. Alors, comment on fait pour choisir qui a le droit de manifester puis qui n'a pas le droit de manifester? J'ai donné un exemple tantôt. Les parents qui se tiennent la main autour d'une école parce qu'ils veulent plus d'intervenants, de professionnels pour aider les enfants en difficulté, etc., eux autres, ça serait correct, mais, parce qu'ils sont antivax, eux autres, ils ne sont pas corrects. Alors, comment on fait pour déterminer qui a le droit puis qui n'a pas le droit?

Mme Anglade : Deux choses. La première, c'est que l'on parle d'intimidation auprès d'enfants. Ce sont des adultes qui vont aborder des enfants. Je pense qu'il y a une grande nuance à apporter. Deuxièmement, il y a déjà eu un précédent en 2016, lorsqu'il y avait des manifestants qui étaient devant les cliniques d'avortement, et, très rapidement, le gouvernement a mis en place des mesures pour faire en sorte qu'il n'y ait pas ces manifestations-là. Alors, on peut se baser sur ce précédent-là.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : C'est écrit, dans le projet de loi que vous avez présenté hier, Mme Rizqy, là… les notions de tenter de dissuader quelqu'un de se faire vacciner… Mais est-ce que vous n'avez pas peur d'antagoniser encore plus une tranche de la population ou d'empirer la polarisation qu'on a en ce moment?

Mme Anglade : Vous savez, moi, quand je regarde les manifestations, là, quand je regarde la réaction des parents qui sont restés calmes, somme toute, hier… Je pense qu'on a des risques de débordements. Les parents sont inquiets. Les parents, ils sont inquiets. Il y en a qui craignent la suite des choses, et je les comprends. Moi-même, comme mère, je suis inquiète quand je vois ça.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : …d'aucuns ont dit que le grand gagnant de l'élection fédérale, c'était Maxime Bernier. Il y a désormais une députée qui représente le Parti conservateur ici. Est-ce que vous n'êtes pas en train de donner de l'oxygène à un mouvement qui prend de l'ampleur?

Mme Anglade : Je pense que la responsabilité première qu'on devrait avoir, la responsabilité toute première qu'on devrait avoir, c'est la sécurité de nos enfants, d'abord et avant tout. Ça devrait être la responsabilité première. Et, si on ne prend pas… Si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités en allant de l'avant avec le projet de loi, il risque d'y avoir des débordements. Je pense que notre priorité devrait être très clairement assumée par rapport à ça.

M. Gagnon (Marc-André) : Mme Anglade, une question que je posais au premier ministre : Est-ce qu'il n'y a pas un risque d'étendre ça, par exemple, aux parents qui font des chaînes humaines autour des écoles pour défendre le droit à l'école publique?

Mme Anglade : Non. Le droit de manifester, il existe, mais là on parle de gens qui se font intimider. On parle de personnes qui vont dans des écoles, auprès de nos enfants, pour essayer de leur dire de ne pas suivre les règles sanitaires. Je veux dire, pour moi, c'est invraisemblable que l'on prenne nos enfants en otages de cette manière-là. C'est une question de sécurité publique.

M. Gagnon (Marc-André) : ...d'étendre ça aux ponts qui se font bloquer, aux voies ferrées qui se font bloquer?

Mme Anglade : Ce n'est pas l'endroit de la manifestation de manière générale, c'est spécifiquement avec les... Dans les 20 derniers jours, ce sont nos enfants aux abords des écoles qui sont visés par ça. On n'a pas d'affaire à prendre nos enfants en otages, point. Ça… la sécurité de nos enfants...

M. Lacroix (Louis) : Un manifestant, là, antivax, qui est là avec sa pancarte puis qui fait... qui a juste une pancarte puis qui dit : Je suis contre le vaccin, je suis contre le vaccin, il ne menace pas les enfants, il aurait-u le droit d'être là?

Mme Anglade : On veut éliminer les manifestations antivaccins aux abords des écoles.

M. Lacroix (Louis) : Même celles qui ne sont pas violentes, où il n'y a pas d'intimidation…

Mme Anglade : Bien, je ne sais pas si vous avez vu les dernières… dans les 20 derniers jours, là, mais c'était assez intimidant, merci, assez intimidant et assez inacceptable.

M. Lavallée (Hugo) : …ce n'est pas risqué de voir l'État, dans le fond, réglementer le type de manifestation selon le sujet... précisément les manifestations antivaccins. On peut imaginer toutes sortes d'autres causes où ça pourrait dégénérer aussi.

Mme Anglade : Bien, on est des millions de parents, au Québec, à regarder cette situation-là puis à être inquiets. On est des millions de parents. Imaginez-vous à l'abord d'une école primaire, là… avec votre enfant, puis votre enfant, on est en train de lui dire : Bien là, tu ne devrais pas faire ça, tu ne devrais pas… tu devrais enlever ton masque, etc., quand on a passé des mois à essayer de renforcer les règles sanitaires. Ce n'est à nos enfants à faire les frais de ce qui se passe présentement, aucunement. Ce sont des adultes qui s'en prennent à des enfants. C'est inacceptable. On ne peut pas tolérer ça.

M. Bergeron (Patrice) : ...par exemple, que, bien, les manifestants antivaccins se promènent et disent plutôt que c'est pour le libre accès des enfants à l'école, et là ça peut arriver, ça, puis c'est des zones grises. On choisit un sujet sur lequel on va interdire de manifester. Il n'y a pas comme…

M. Lacroix (Louis) : …un danger, une dérive de dire qui a le droit d'exercer sa liberté d'expression?

Mme Anglade : Aux abords des écoles, près des enfants, je pense que c'est totalement inacceptable. Puis je vous dirais qu'on a eu des cas, par le passé, puis je réfère au cas de l'avortement en 2016, où les gens ont dit : Effectivement, c'est de l'intimidation de gens puis de femmes qui vont se faire avorter. C'est de l'intimidation. On ne devrait pas le tolérer. Alors, je pense que, comme société, on a un choix à faire. On a un choix à faire. Nos enfants, là, ils retournent à l'école. Ils ont vécu des moments assez difficiles, merci, dans la dernière année et demie. Le minimum que l'on pourrait faire, c'est de s'assurer qu'ils ont un environnement qui soit sain, et on n'ait pas ce genre d'intimidation qui a lieu. Ce n'est pas acceptable. Ce n'est pas le Québec qu'on veut avoir.

M. Lacroix (Louis) : Juste pour être sûr, est-ce que votre projet de loi, Mme Rizqy, a été envoyé au bureau du leader ou au ministre de la Justice? C'est fait?

Mme Rizqy : Oui, oui, il a été envoyé, ainsi qu'aux autres partis d'opposition, pour qu'ils puissent en prendre connaissance. Puis je tiens à souligner, là, que le droit de manifester, avec ce projet de loi, existe encore, mais, seulement, ils ne peuvent pas le faire à 50 mètres d'une école primaire ou secondaire.

Et, au niveau du droit, là, si vous me permettez, c'est qu'en ce moment nos policiers... Parce qu'hier le ministre de la Justice nous répondait : Mais les policiers, c'est à eux d'intervenir, mais en vertu de quoi les policiers vont intervenir, en vertu d'un règlement municipal pour donner une amende pour le bruit? Ça va au-delà du bruit. La pollution des antivaccins, c'est aussi le fait qu'ils leur donnent des pamphlets remplis de mensonges. Je vous rappelle qu'au Québec il est interdit de donner de la publicité à des enfants mineurs. C'est interdit. Je vous rappelle qu'au Québec il est aussi interdit de filmer des enfants à leur insu parce que c'est une violation de leurs droits privés.

Alors, ce projet de loi, je vous le soumets respectueusement, je le sais, qu'il passe le test des tribunaux.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce qu'il y a un jeu de chat et de souris qui pourrait s'installer, dans la mesure où les manifestants pourraient se déplacer, aller aux arrêts d'autobus, aux bouches de métro...

Mme Rizqy : Oui, je comprends parfaitement ce que vous voulez dire. Mais, à ce stade-ci, on va le nommer, c'est toujours la même personne, M. Amelaga, là, en ce moment, qu'est-ce qu'il fait? Il cumule les amendes. Pensez-vous sincèrement qu'il va les payer? Non, mais, avec ça, au moins, les policiers peuvent lui en donner. Mais on peut aussi aller chercher davantage… une injonction. S'il ne respecte pas l'injonction d'arrêter de manifester, ça devient un outrage au tribunal. Un outrage au tribunal, c'est passible de quoi, bien, d'emprisonnement.

M. Gagnon (Marc-André) : Dans l'application de votre proposition, donc, ce périmètre de 50 mètres et tout ça, est-ce que ça pourrait, par exemple, empêcher des étudiants de manifester sur les lieux mêmes de leur école?

Mme Rizqy : Non. Ça aussi, ça a été réfléchi. Alors, ça vise vraiment les personnes qui veulent manifester contre les mesures sanitaires, contre les vaccins.

M. Larin (Vincent) : …de Québec solidaire? Est-ce qu'ils ont tort?

Mme Rizqy : Oui, ils ont tort. On ne peut pas subordonner la protection des enfants, des mineurs… à ceux des antivaccins.

Mme Lévesque (Fanny) : En terminant, sur la pénurie de main-d'oeuvre, là, ce matin, il y avait un article, là, qui expliquait que c'était pire que jamais. L'entrevue, entre autres, avec M. Barrette, où on parle d'une pénurie peut-être artificielle, finalement, que les infirmières sont là, mais ne sont pas dans le réseau public, partagez-vous cette opinion-là, de pénurie artificielle, en ce moment?

Mme Anglade : Bien, il n'y a pas de pénurie artificielle de manière générale. On parle à peu près de 200 000 postes qui ne sont pas comblés au Québec, là, je veux dire, de manière générale. Et, en santé, on parle de dizaines de milliers de postes qui ne sont pas comblés, qui n'incluent pas seulement les infirmières, en passant. Il est vrai que les infirmières ont déserté le réseau public pour aller dans le secteur privé, qu'il faut les ramener, qu'on a un nombre d'infirmières important… mais qu'il faut les ramener avec des conditions de travail… puis celles qui ont déserté la profession au complet, qu'il faut également ramener… Je pense que le message était de dire : Il y a des moyens de le faire si on a les conditions de travail, si on met en place la fin du TSO. Tous ces éléments-là peuvent faire en sorte qu'on ramène les gens. C'est ce qu'on a demandé avec la question de la cellule de crise qu'on veut mettre en place.

Mme Senay (Cathy) : Ms. Anglade, I have one question for you, it's regarding… You have three children. Were they involved in any of those protests around schools…

Mme Anglade : No. Around the school of my kids, no. My comment was regarding if, as a mother, I was to be in front of the school of my child and I would see an antivax intimidating my child, I don't know what I would be… like, what would I say, but I don't think I can repeat this on TV.

Mme Senay (Cathy) : I watched your Instagram video, yesterday, explaining your bill. Can you go back to the main points of your bill, because you had interesting points? So, basically, you've done the job for the LegaultGovernment.

Mme Rizqy : Yes, I did the job for the CAQ. I can't believe this is the third week in a row that we have protests in front of our schools. This is totally unacceptable. And I don't… Believe it or not, I was married on Saturday. On Monday, Monday morning, I didn't go to any honeymoon, I was writing this bill for them by myself. I don't have their task force. I don't have all the legal team that they have, but they do.

So how come, after three weeks, they didn't get any court order to say : No, no protest in front of any of our schools in Québec, it's a big no? How come they cannot have a bill ready? I am ready, the Liberal Party is ready. My leader, Dominique Anglade, said it, as a mother : No, we don't want to have any protests, antivax, in front of our schools. And before… Yesterday, I saw the father, Mr. Filion, he went in front of the school, a high school in Montréal-North, Henri-Bourassa, he was very calm. We were lucky that all the parents there were very calm, but we should not wait until something bad happens.

Mme Senay (Cathy) : …you don't distribute pamphlets to children.

Mme Rizqy : No pamphlets. You cannot, in Québec, give pamphlets to kids because they are minors. It is forbidden under the Consumer Act of Québec.

Mme Senay (Cathy) : …like, you cannot…

Mme Rizqy : You cannot… the kids, they are minors. This is a violation of the privacy law.

Mme Senay (Cathy) : 50 meters…

Mme Rizqy : 50 meters. I think that they can still protest… not in front of the school, just go away 50 meters apart from the school. And this is based on a former… on a law that we already had enforced in Québec.

Mme Senay (Cathy) : Antiabortion clinics?

Mme Rizqy : Yes.

Mme Senay (Cathy) :But, Ms. Guilbault said last week many times that police officers can intervene.

Mme Rizqy : No, they can't. They only thing that police officers have is… There's, like, the regulation of the city against the noise. Seriously, we should have a real law to protect our kids, and this should be a no-brainer for everyone here, for every party here.

Mme Greig (Kelly) :  Under your law, if people go outside high schools, what happens? They get arrested immediately?

Mme Rizqy :Immediately, no way. Just to let you know, the fourth protest, the police waited 45 minutes before to intervene to give a little fine of… I don't remember the amount, but it wasn't a big fine. 45 minutes. So the kids were facing those adults for 45 minutes? No way. Under this bill, there will be no time to waste to protect our kids.

Mme Greig (Kelly) : Kids who might be in this situation right now, high schoolers, so they follow the news and know what's going on, if you were to put yourself in their shoes, what would you say? How should they handle this? What do they do?

Mme Rizqy :They should ignore them. They know better. The kids, I know you know better, listen to your parents, listen to your teachers, do not believe in those antivax.

La Modératrice : Thank you.

(Fin à 8 h 40)

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