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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle

Version finale

Le mardi 21 septembre 2021, 10 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures quarante-huit minutes)

Mme Anglade : Alors, merci et bonjour à tout le monde.

D'entrée de jeu, vous allez me permettre de saluer tous les candidats qui ont porté différentes couleurs de formations politiques dans cette élection fédérale, parce que c'est au coeur de ce que c'est que notre démocratie. Alors, je souligne leur engagement lors de cette campagne. Je tiens à féliciter tout particulièrement Justin Trudeau pour sa victoire et lui dire qu'on va collaborer, certainement, en autant que les champs de compétence des provinces soient respectés.

Je pense que le grand perdant de cette élection, c'est François Legault. François Legault a parié gros et il a perdu, et, dans cette défaite, il a entraîné tous les Québécois. La réalité, par contre, c'est que notre formation politique, nous allons travailler avec le gouvernement fédéral à faire en sorte qu'on avance pour les intérêts du Québec, à défendre les intérêts du Québec, encore une fois dans l'intérêt des Québécois, et surtout en respectant les champs de compétence des Québécois. En termes de priorités, la question, évidemment, des familles, la question de l'environnement, et, bien sûr, comment nous allons continuer à soutenir nos entreprises…

Je suis maintenant prête à répondre à vos questions.

M. Lacroix (Louis) : Le Québec sort perdant de ce… Outre François Legault, là, qui a joué une game politique, là, mais le Québec sort comment de cette élection-là, à votre avis, dans quelle position?

Mme Anglade : Bien, si ça avait été tout simplement… Lorsqu'on regarde les résultats au Québec, il y a eu quelques changements, mais il y a eu peu de changements au niveau de la carte électorale. Donc, ça aurait changé peu de choses si ça n'avait pas été de l'implication de François Legault, qui nous a tous amenés dans sa défaite, dans la situation actuelle, et je crois qu'il va falloir rebâtir les ponts avec le fédéral.

Mme Prince (Véronique) : Mais qu'est-ce que ça dit au niveau de notre rapport de force qu'on va avoir au Québec pour, au minimum, les 18 prochains mois, là?

Mme Anglade : Encore une fois, encore une fois, François Legault, dans le pari qu'il a fait, a entraîné tous les Québécois là-dedans. Et c'est malheureux, parce que c'est sûr que le rapport de force en a pris un coup par rapport au gouvernement fédéral. Mais encore une fois notre formation politique, on va faire en sorte de collaborer et de faire en sorte que les intérêts des Québécois soient défendus, et ça, c'est peu importe la formation politique qui est au gouvernement. Là, c'est le gouvernement libéral.

M. Laforest (Alain) : Vous l'avez abordé, là… Compte tenu qu'on a une copie conforme, à 612 millions, est-ce que ça donne de la légitimité à Justin Trudeau — vous l'avez abordé, mais j'aimerais vous entendre plus là-dessus — de venir envahir les champs de compétence puis imposer des conditions dans les transferts en santé?

Mme Anglade : En aucun cas l'élection actuelle ou n'importe quelle élection ne devrait donner de la légitimité à un gouvernement fédéral d'intervenir dans nos champs de compétence. Les champs de compétence, là, il faut les défendre bec et ongles sur toutes les tribunes. Donc, je pense que c'est un message très fort que l'on doit envoyer au gouvernement fédéral. Cela dit, notre relation avec le fédéral, encore une fois, à cause du pari que François Legault a pris, qui nous a entraînés dans sa défaite, ça fait en sorte que les relations vont certainement être plus complexes. Mais en aucun cas un gouvernement fédéral ne devrait intervenir dans les champs de compétence du Québec.

Mme Prince (Véronique) : …qu'un gouvernement minoritaire va prévenir justement le gouvernement de venir jouer dans les champs de compétence parce qu'il aura moins le pouvoir de le faire?

Mme Anglade : Qu'il soit minoritaire ou majoritaire, le gouvernement fédéral ne doit pas intervenir dans les champs de compétence du Québec, point. Il n'y a même pas de discussion à avoir là-dessus. Je pense que notre position doit être extrêmement ferme par rapport aux champs de compétence du Québec.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que le Bloc n'est pas l'espèce de police d'assurance, justement? Parce que le Bloc, quand même, a fait élire beaucoup de députés, peut présenter une certaine partie du pouvoir, là. Alors, est-ce que ça ne nous protège pas justement contre un gouvernement libéral qui pourrait être centralisateur?

Mme Anglade : Je pense que la plus grande force pour le Québec, honnêtement, là, c'est la force de ce que l'on envoie, nous, comme formation politique, à l'Assemblée nationale, c'est de défendre les champs de compétence du Québec ici, à l'Assemblée nationale, puis d'être très clairs avec le gouvernement fédéral, parce que, si je m'en vais dans la direction dans laquelle vous vous en allez, ça voudrait dire que, s'il y avait un gouvernement majoritaire, ce serait différent. Que ce soit majoritaire ou minoritaire, peu importe, on doit défendre les champs de compétence du Québec.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais là le fait, c'est que c'est un gouvernement minoritaire avec une délégation de peut-être 34 députés du Bloc. C'est quand même une délégation assez importante, qui peut représenter une certaine partie… en fait, la balance du pouvoir jusqu'à un certain point. Est-ce que ça n'empêche pas, cette forte députation là du Bloc, Justin Trudeau d'envahir les champs de compétence?

Mme Anglade : Bien, j'ose espérer que tous les Québécois qui ont été élus hier, tous les Québécois sous toutes les couleurs politiques, vont défendre les champs de compétence, que ce soit le Bloc québécois, que ce soient les libéraux, que ce soient les conservateurs, que ce soit le NPD, que tous vont défendre les champs de compétence du Québec au Parlement canadien.

M. Laforest (Alain) : Au Québec, vous vous fiez plus aux conservateurs ou aux 34 bloquistes?

Mme Anglade : Au Québec, on se fie à toutes les formations politiques pour défendre les intérêts du Québec. Ce sont des Québécois qui ont été élus au Parlement canadien. Alors, pour le bien de la fédération canadienne, dans laquelle on croit, pour le bien de la fédération canadienne, on veut que ça fonctionne et que la notion de respect des compétences soit clairement promue par l'ensemble des élus, peu importe sa formation politique, au Québec.

Journaliste : …Justin Trudeau est aujourd'hui affaibli et le Québec peut en profiter?

Mme Anglade : C'est sûr que je pense que Justin Trudeau aurait souhaité un gouvernement majoritaire, mais la réalité, c'est que les Canadiens ont choisi de rester un peu dans la même situation. Maintenant, il a quand même le mandat de gouverner pour les prochaines années, hein?

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que le Québec peut tirer profit de ce résultat-là, de la faiblesse…

Mme Anglade : J'aimerais toujours que le Québec puisse tirer profit et avoir une relation de collaboration avec le fédéral. Cela dit, la relation dans laquelle on se trouve aujourd'hui est différente parce que François Legault a décidé d'intervenir et de dire aux gens comment voter puis il a perdu son pari. Alors, cette relation-là va être à rebâtir avec le gouvernement fédéral.

M. Bossé (Olivier) : …avec le Parti libéral du Canada est bonne. On l'a compris un peu plus encore la semaine passée avec l'implication de M. Fortin. Donc, est-ce que ça vous place dans une meilleure position?

Mme Anglade : J'aurais travaillé avec peu importe le parti qui aurait été élu au gouvernement fédéral. Ce qui est important, je pense, c'est de vraiment saisir ce qui est fondamental puis ce qui anime les Québécois. Les questions au niveau de la famille, les questions en matière environnementale, les enjeux de nos entreprises, c'est ça qui anime les Québécois et c'est ça que nous allons vouloir défendre avec le gouvernement fédéral.

M. Lacroix (Louis) : La semaine dernière, vous ne vouliez pas dire aux Québécois comment voter, Mme Anglade. Hier, vous avez voté pour qui? Pourquoi vous ne répondez pas?

Le Modérateur : Mme Senay.

Mme Prince (Véronique) : J'aimerais juste poser une question sur la loi n° 96, par exemple, s'il vous plaît, parce que les consultations commencent aujourd'hui. Alors, cette loi-là, on comprend qu'elle ne va pas assez loin si même le Parti libéral est d'accord avec le projet de loi, au fond.

Mme Anglade : Écoutez, je pense que, premièrement, sur le projet de loi, vous avez vu la lettre ouverte de Mme David sur un certain nombre d'enjeux. Je pense qu'il reste beaucoup de choses à discuter lors du projet de loi, puis c'est pour ça qu'il y a des consultations. On va attendre les consultations, mais il reste quand même un certain nombre d'enjeux à discuter. Alors, on est quand même loin de la coupe aux lèvres.

Mme Prince (Véronique) : Vous pouvez nous dire sur lesquels vous allez vouloir…

Mme Anglade : Comme ça a été mentionné, il y a des sujets qui vont revenir à l'ordre du jour par rapport au projet de loi n° 96, que ce soit la question de la clause dérogatoire… Alors, toutes ces questions-là vont revenir, et ça va être débattu lors des prochains mois, alors qu'on aura amplement l'opportunité d'en discuter.

Mme Senay (Cathy) : Ms. Anglade, Mr. Legault said that he wanted a minority government, so he won yesterday.

Mme Anglade : I believe that the biggest loser of this election is François Legault. François Legault gambled a lot and he lost his gamble. And I believe that the situation in which he lost brought all Quebeckers with him, and it's really unfortunate. I'd like to take a few moments to congratulate Mr. Trudeau for his election, but again I think the biggest loser is François Legault.

Mme Senay (Cathy) : But you know exactly how politics will work. People will forget about… that Mr. Legault gave a tacit endorsement to Mr. O'Toole, and then he'll work again with Mr. Trudeau. Mr. Trudeau is a minority government, so he doesn't have a choice but to listen to Mr. Legault, that is still quite popular.

Mme Anglade : I still believe that it's going to be a bit more complicated than that, in the sense that there's something that happened during this election. And, clearly, I don't believe that Quebeckers are going to forget that easily that François Legault decided to go in favor of a particular party, I don't think they will, and I think it will be an issue. I certainly hope, though, that the interests of Quebeckers are going to be well represented.

Mme Senay (Cathy) : How do you imagine the phone call between the two?

Mme Anglade : I think there were a lot of simulations on Twitter last night, so you could… You'll ask him how the conversation went. That's probably the best thing to do.

Mme Senay (Cathy) : Last question. We're just barely a year before the next provincial election. Mr. Legault will have an easy job because he already said that Quebeckers should stay away from Prime Minister Justin Trudeau, nationalist Quebeckers. So he's got his message, he has his target all ready to make gains. So his life, Mr. Legault's life, is much easier this morning than if it was Mr. O'Toole, probably, in order to win his next provincial election.

Mme Anglade : Well, I think, when you talk about the next election, there will be a lot of things on the plate. I can think of the health care system, right now, and people that are in emergencies that are closing. I can think of people not being able to access day care. I can think of companies that are going bankrupt today. So a lot of questions are going to be in the debate in a year from now. A year is a long time.

Mme Senay (Cathy) : And my last question, about Bill 96, because we saw Ms. David at the entrance, and she is worried about the notwithstanding clause, but this is not the only worry for Liberals.

Mme Anglade : There are many questions about the bill. The bill has 200 articles. There are many questions that still need to be answered. And today, like, we're starting the hearings, and that's going to be helpful, but again there's a lot of work ahead of us.

Mme Senay (Cathy) : Merci beaucoup.

Mme Anglade : Merci. Thank you.

(Fin à 10 h 59)

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