(Quatorze heures une minute)
Mme Samson : Bonjour, tout le
monde. Merci d'être là. Alors, on est venus, M. Duhaime et moi,
aujourd'hui, à Québec…
M. Duhaime (Éric) : Enlève
ton masque.
Mme Samson : Ah! enlève ton
masque. Excusez. Tellement habituée. Alors, premièrement, pour vous dire que
nous avons avec nous une pétition signée par 13 000…
M. Duhaime (Éric) :
133 000.
Mme Samson : ...pardon,
133 000 quelques centaines citoyens québécois, qui ont signé cette
pétition contre le passeport. On a pris connaissance de la pétition, elle
n'était pas conforme aux critères de l'Assemblée nationale. Nous avons donc
revu le libellé parce qu'il ne fallait pas mentionner «gouvernement Legault» ni
«Christian Dubé». Alors, on a refait ça. Et elle devrait être en ligne sur le
site de l'Assemblée nationale aujourd'hui, alors, pour plusieurs semaines.
Alors, on va demander à ces centaines de
milliers de personnes là de resigner leur pétition, sur le site de l'Assemblée
nationale, et on va inviter les Québécois qui ne sont pas d'accord avec le
passeport pour les vaccins de se manifester également. Il est faux de prétendre
qu'il y a consensus au Québec sur la mise sur pied d'un tel passeport. Alors,
c'est ça. Je vais laisser M. Duhaime vous dire aussi quelques mots. Merci.
M. Duhaime (Éric) : Merci
beaucoup, Claire. Effectivement, au cours des dernières semaines, le Parti
conservateur du Québec et moi-même, on a ramassé plusieurs milliers… dizaines
de milliers de signatures contre le passeport vaccinal obligatoire. Vous en
avez 133 000 signataires ici devant vous. Et grâce à Claire,
maintenant, avec son privilège de parlementaire, on peut amener cette
pétition-là sur le site de l'Assemblée nationale, ce qui est fait aujourd'hui.
Donc, les Québécois, à partir de maintenant, peuvent signifier leur opposition
au passeport vaccinal à l'Assemblée nationale directement.
C'est important que ces gens-là soient
entendus, d'autant plus qu'hier vous avez entendu le premier ministre, ce qu'il
avait à dire par rapport aux gens qui s'opposent à son passeport vaccinal. Je
vais le reciter, parce que ces mots-là ne s'inventent pas, il a dit : «Il
ne faut pas faire exprès pour donner à des opposants des tribunes qui
pourraient influencer la population en utilisant des arguments non fondés.» Donc,
on s'apprête à adopter la mesure possiblement la plus liberticide de notre
vivant, depuis les mesures de guerre, et ça va se faire sans débat, sans vote,
sans échange, sans dialogue entre Québécois, sans modification, sans
amendement. C'est quand même assez particulier
Et M. Legault prétend que, donc, ceux qui
s'opposent à ses idées seraient des gens qui ont des arguments non fondés. Mais,
si M. Legault a des arguments fondés, on aimerait ça les entendre, on aimerait
ça les voir. Moi, j'aimerais ça que le premier ministre, par exemple, nous
dépose les études qui démontrent qu'un passeport vaccinal va avoir une
incidence sur la diminution des cas de la COVID-19. Sur quelles études
scientifiques... Je ne demande pas des arguments non fondés à M. Legault, ni
politiques. Je lui demande quelles sont les études scientifiques qui démontrent,
noir sur blanc, que le passeport vaccinal va avoir un impact positif contre la
COVID. Parce qu'on va être les premiers au Canada, on va être les deuxièmes en
Amérique du Nord, sur 60 États et provinces, donc le Québec est très...
est à l'extrême, là. J'utilise le mot à bon escient.
Hier, comme argument, M. Legault nous a
servi que la population appuie son passeport vaccinal. Il a donné comme exemple
le fait que 84 % des gens s'étaient fait vacciner. C'est un argument qui
est faux, parce que ce n'est pas parce qu'on est vacciné qu'automatiquement il
y a un lien avec le rapport vaccinal. On peut, comme moi et Claire,
parfaitement être doublement vaccinés et s'opposer à cette mesure liberticide.
C'est un amalgame, là. On ne peut pas dire qu'automatiquement quelqu'un qui est
contre le passeport vaccinal... pour le passeport vaccinal parce qu'il est
vacciné.
Ensuite de ça, hier, M. Legault a aussi
dit qu'il y avait unanimité à l'Assemblée nationale, hein? Vous l'avez entendu
dire que tous les partis étaient d'accord. Évidemment, j'imagine qu'il avait
oublié la dernière semaine, la fin des travaux parlementaires, lorsque la
députée d'Iberville s'est jointe à nous au Parti conservateur. On a été... moi,
j'ai été une des voix les plus opposées à cette idée depuis le début. Je pense
qu'on est de plus en plus nombreux. Et on veut avoir un débat. Puis ce n'est
pas juste des conservateurs, en passant, qui s'opposent à cette mesure-là. Vous
avez vu la ligue des droits, il y a un paquet de gens qui commencent à se
soucier de l'impact que ça va avoir.
Ils utilisent souvent aussi, évidemment,
l'exemple français. Je veux vous rappeler qu'en France il y a 40 % de la
population qui est opposée au passeport vaccinal. Puis je veux vous rappeler
que presque à tous les jours ou, à tout le moins, à toutes les semaines, il y a
des manifestations monstres, partout en France depuis le début de cette
annonce. C'est loin de faire l'unanimité. Mais la France a le mérite que le
Québec n'a pas. En France, il y a eu des débats. En France, les parlementaires
ont discuté. En France, la population a pu se faire une idée. Au Québec, le
premier ministre voudrait qu'on soit empêchés de débattre de cet enjeu-là, puis
c'est quelque chose qui, pour moi... Je ne pensais jamais vivre ça, là.
On n'est même pas ici pour débattre, aujourd'hui,
pour savoir si on est pour ou contre le passeport vaccinal. On est ici pour
demander un débat. On est ici pour demander un échange d'idées. On est ici pour
entendre des experts. On est ici pour voir s'il y a des études scientifiques
fondées, s'il y a une raison, là, pourquoi la Santé publique, dans d'autres
provinces et d'autres États sur notre continent, arrivent à des conclusions
inverses. Ils ne sont pas moins scientifiques. Ce n'est pas des gens qui ont des
arguments non fondés puis ce n'est pas des gens qui pensent que le vaccin, c'est
une puce de 5G qu'on est en train de se faire injecter dans le corps.
Donc, c'est important, pour nous, que la
démocratie retrouve ses droits. Ça fait 18 mois que notre premier ministre
a mis la démocratie sur pause au Québec. Et il promet, contrairement à ce qu'il
nous avait dit, de continuer encore pendant longtemps. Puis il y a beaucoup de
gens, aussi, qui se posent la question : Si M. Legault veut faire un
passeport vaccinal — il y a des multiples questions qui se posent,
présentement — combien de temps va-t-il laisser le passeport là? Ça
va être quoi, les critères objectifs, les chiffres qui vont faire qu'un jour il
va lever ce passeport-là?
Puis là vous allez me dire qu'on est
sceptiques, puis il faut faire confiance au premier ministre. Mais c'est parce
que, depuis un an et demi, on lui a fait beaucoup confiance. Ça a commencé
il y a un an, le 18 juillet, l'année passée. Il nous a dit que le
masque, c'est la liberté, qu'on retrouverait notre normalité puis la liberté si
on se mettait un masque dans le visage. On n'a jamais passé une année aussi peu
libre et avec aussi peu de liberté et aussi peu de normalité que depuis le
18 juillet de l'année dernière.
Ensuite de ça, il est arrivé au mois de
septembre avec son idée de défi 28 jours, en disant que nous confiner
28 jours... après 28 jours, on serait libérés puis on retournerait à
la normalité. Ça a duré 200 quelques jours, peut-être même plus dans
certaines communautés, et on n'a toujours pas ni la liberté ni la normalité.
Est arrivé Noël, où il nous a dit que, là,
on pourrait célébrer avec nos familles. On sait qu'est-ce que ça a donné :
quatre jours, deux jours, puis ça a fini avec un gros zéro.
Est arrivé le couvre-feu, et là il nous a
dit : Deux semaines de couvre-feu, et là on va être retour à la
normalité et à la liberté. Vous connaissez la suite : 40 à 60 jours,
dépendamment des régions, de couvre-feu, toujours pas de liberté, toujours pas
de normalité.
Et là est arrivé, au printemps, le vaccin.
Là, on nous a dit : 70 %, 75 % de vaccination, et il y aura
l'immunité collective, donc on aura retrouvé notre liberté, notre normalité.
Aujourd'hui, on parle de 85 %, parce qu'il y a déjà 84 % des
Québécois, au moment où on se parle, qui sont vaccinés au moins une dose,
70 % deux doses, et là on est en train de changer encore une fois les
paramètres.
On a l'impression qu'on a affaire avec un
homme qui... c'est comme s'il était un peu l'arbitre au hockey, puis, à chaque
fois où on arrive de scorer puis qu'on est à deux pouces de la ligne, il
prend le but puis il le change place. Et il fait ça depuis 18 mois, puis
il s'amuse avec la population, puis à un moment donné la population est de plus
en plus sceptique puis elle croit de moins en moins, malheureusement, son premier
ministre.
Le passeport vaccinal, c'est quelque chose
qui divise la population. C'est une forme de ségrégation, c'est une forme de
discrimination, c'est une atteinte claire à nos libertés. On n'a jamais fait
ça, être obligé de montrer de l'information médicale pour entrer dans un
commerce au Québec. Et là, à partir du 1er septembre, malheureusement, on
va subir ça, sans même qu'on puisse en débattre, sans même qu'on puisse
comprendre pourquoi. Ça nous apparaît absolument incroyable que le premier
ministre aille dans cette voie-là, qu'il ne comprenne pas qu'on a besoin d'un
débat sur cet enjeu-là, minimal.
Je sais que Claire a écrit au président de
l'Assemblée nationale, il y a 48 heures, à ce sujet-là. On est toujours en
attente de quelque chose qui va se passer. On espère et on tend la main à notre
premier ministre pour qu'il soit rappelé à la raison, qu'il se rappelle qu'il y
a une démocratie au Québec, hein? On est dans une des enceintes qui est un
bastion de la démocratie en Amérique. Ça serait important de ne pas l'entacher,
sa réputation. Et donc on en appelle à l'esprit démocratique du premier
ministre pour qu'il fasse la chose qui est normale, dans une circonstance comme
celle-ci, c'est-à-dire de permettre un débat ici au salon bleu.
Mme Richer (Jocelyne) : ...
M. Duhaime (Éric) : La
différence entre François Legault puis les conservateurs, c'est celle-ci.
François Legault pense qu'il faut avoir une approche stratégique du bâton et de
la carotte en matière de vaccination. D'un côté, il nous dit : On va vous
donner un hot dog ou on va vous donner un billet de loterie, si vous vous
faites vacciner, puis, de l'autre : On va vous imposer un passeport
vaccinal puis on va vous empêcher de rentrer dans certains endroits si vous ne
vous faites pas vacciner. Nous, on croit que la meilleure façon de parler à la
population, ce n'est pas de les infantiliser, ce n'est pas de les menacer, ce n'est
pas de les diviser, c'est au contraire de les rassembler, c'est de leur parler
comme à des adultes intelligents, leur expliquer ce qu'il en est, laisser les
scientifiques expliquer pourquoi ils doivent se faire vacciner.
Moi, avant de me faire vacciner, là, j'en
ai jasé longuement avec mon médecin. Puis moi, je pense encore qu'on est mieux
d'aller voir un médecin qu'un politicien pour savoir si on doit ou non se faire
vacciner. Et ça, pour moi, c'est fondamental. Moi, je pense qu'il faut parler,
il faut faire appel à l'intelligence des gens. Il y a des gens, présentement,
qui ne sont pas vaccinés, et ils voient ça, et ça les braque encore plus, là.
Il y a des gens qui sont rebelles parce qu'on est en train… ils ont
l'impression qu'on veut leur rentrer de force dans le corps quelque chose
contre leur volonté. Et ça braque beaucoup de gens, présentement, puis ça
divise énormément.
Le rôle d'un premier ministre, c'est
d'être un rassembleur. Puis ce n'est pas la première fois, M. Legault,
malheureusement, qu'il divise la population au Québec. Depuis le début de la
crise, il l'a fait à répétition, à de multiples reprises. Il a commencé,
rappelez-vous, avec les touristes, hein, c'était la faute des touristes tatas,
à une certaine époque, ça a été la faute d'un karaoké, ça a été la faute d'une
coiffeuse, à Thetford Mines, c'était la faute de Radio X ici, à Québec, c'était
la faute des complotistes ou des covidiots, et là, aujourd'hui, c'est la faute
des non-vaccinés. Mais la réalité, c'est qu'il y a 6 700 personnes au
Québec qui sont mortes dans des établissements qui étaient sous la
responsabilité de François Legault et du gouvernement du Québec. Et ça, il ne
veut pas faire la lumière là-dessus.
Mme Richer (Jocelyne) : …
M. Duhaime (Éric) : Il faut
qu'on ait une démonstration, noir sur blanc, que ça va avoir un impact positif
et que c'est absolument nécessaire. Il ne nous a pas fait aucune démonstration,
il ne veut même pas en parler, il ne veut même pas en débattre. Comment
voulez-vous qu'on embarque dans ce qu'il nous propose?
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous lui répondez? Ce matin, il a été très clair, il a dit : On ne
veut pas — il vous visait presque, là — avoir des gens qui
viennent à l'Assemblée nationale pour dire qu'on se fait injecter une puce dans
le bras.
M. Duhaime (Éric) : On est
loin, loin… Je pense que la ligue des droits, ce n'est pas ça. Je ne pense pas
que les raisons pour lesquelles l'écrasante majorité des provinces canadiennes
et des États nord-américains vont contre le passeport vaccinal, c'est pour
cette raison-là non plus. C'est un peu, encore une fois… C'est toujours la même
stratégie du premier ministre : tenter d'insulter, tenter de stigmatiser,
tenter d'accoler des qualificatifs, toujours les plus péjoratifs, sur ses
adversaires idéologiques et politiques. Bien, moi, je n'embarquerai pas dans
cette game-là.
M. Robitaille (Antoine) :
Quels sont vos liens, vous, avec ces gens-là que vous considérez que
M. Legault caricature? Est-ce que vous avez des liens avec eux? Je pense
aux gens qui sont de la mouvance américaine QAnon.
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
là, je sais qu'il y a des gens qui m'ont parlé de ça. Je ne le sais même pas
s'il y en a au Québec. Honnêtement, là, je n'ai jamais parlé, je n'ai jamais
rencontré, je n'ai jamais eu connaissance qu'il y avait une mouvance QAnon. Je
pensais que c'était relié aux élections américaines.
M. Robitaille (Antoine) :
…disent que vous demandez 17 $, ce serait un message crypté à ces…
M. Duhaime (Éric) : Il y a un
journaliste qui m'a parlé de ça, de votre média, il y a quelques jours. Je veux
dire des choses. Quand j'ai été élu chef, d'abord, j'ai demandé une
contribution de 20,22 $ parce que je me disais : Il faut gagner
l'élection en 2022, donc donnez 20,22 $. J'ai été élu le 17 avril,
cette année, à 17 mois de l'élection, et, la journée de mon élection, j'ai
dit à mes partisans... parce qu'on cherche toujours un petit montant, là, tu
sais, 15 $, 20 $, j'ai dit à mes partisans : Le 17 avril,
il reste 17 mois avant l'élection, donnez-moi 17 $. Là, il y a des
gens qui ont essayé de faire des liens, là. Je ne veux pas les traiter de
complotistes, je ne commencerai pas à jouer à ce jeu-là moi non plus, là, mais
vous comprenez qu'on est loin de la réalité.
M. Robitaille (Antoine) : Dénoncez-vous
ceux qui propagent les croyances du mouvement QAnon?
M. Duhaime (Éric) :
Absolument. Je ne sais pas de qui vous parlez puis quelles croyances qu'ils
propagent au Québec, là. Moi, personnellement, je n'ai pas été témoin de ça.
M. Robitaille (Antoine) :
Vous savez bien…
M. Duhaime (Éric) : Les quoi?
M. Robitaille (Antoine) : …
M. Duhaime (Éric) : La lettre
q? Bien oui, avec des drapeaux de Donald Trump aussi, là. Je le sais qu'il y a
des gens qui sont… Mais ça, il y a des gens de… partisans de toutes sortes de
choses.
M. Robitaille (Antoine) : …la
lettre q, souhaitez-vous avoir leur vote?
M. Duhaime (Éric) : Moi, je
ne veux pas avoir… Moi, là, mon objectif, là, c'est de parler aux Québécois
raisonnables, là. Moi, je m'adresse à des gens qui, comme nous, ont des
questions par rapport au passeport vaccinal. C'est une mesure d'urgence qui est
extrême, sans précédent, liberticide, discriminatoire. Et je comprends qu'ils
veulent, encore une fois, nous associer à toutes sortes de choses, là. Mais je
pense qu'on a joué dans ce film-là, depuis un an et demi, assez, là, il faut
arrêter, un moment donné, d'essayer de vouloir diaboliser nos adversaires
idéologiques. Ce qu'on demande... Nous autres, on ne veut pas diaboliser
M. Legault, là. Moi, je ne l'accuse pas, là, d'être un mondialiste à la
solde de je ne sais pas qui, là...
M. Robitaille (Antoine) :
…que vous dénoncez ceux qui propagent les croyances de QAnon, ça, je vous…
M. Duhaime (Éric) : Oui, oui.
Mais ce que je vous dis, c'est qu'on ne commencera pas à… On ne veut pas
stigmatiser les gens, on veut rassembler les gens. On veut que les Québécois,
là, puissent discuter, qu'on puisse s'entendre puis qu'on puisse savoir où
est-ce qu'on s'en va.
Par exemple... Je vous donne un exemple
très concret, là. J'arrive de l'Abitibi, j'étais là hier, à Rouyn, à l'heure où
il est, puis j'étais, la semaine passée, en Outaouais, je rencontrais des gens,
hier, dans des… des gens qui travaillent dans l'industrie de la pêche, cet été,
dans l'industrie touristique, en Abitibi, je rencontrais des restaurateurs à Campbell's Bay, hein, dans le Pontiac. C'est des gens où ils ont
un fort pourcentage de leur clientèle qui vient de l'étranger, particulièrement
de l'Ontario. Et là ces gens-là se demandent : Qu'est-ce qu'on va faire,
là? Moi, j'ai des employés qui ne parlent pas puis qui ne lisent pas l'anglais,
là; ils vont arriver avec quoi, les gens de l'Ontario? Est-ce qu'ils vont
pouvoir continuer à venir? Il y a des commerces, ça représente 30 %,
40 % de leur chiffre d'affaires. Déjà qu'ils risquent de perdre les gens,
en plus… les Québécois qui ne sont pas vaccinés. Tout ça, ils n'ont aucune
réponse, au moment où on se parle, là. Puis on parle... dans deux semaines, là,
ils vont être obligés de contrôler, puis c'est à eux, le fardeau, là, de
prouver que la personne a le droit de rentrer dans leur commerce.
Il y a des gens qui sont
extraordinairement inquiets. Puis on veut avoir des débats. Il y a des députés,
dans ces régions-là, qui sont sensibilisés à ces questions-là, puis, si on
avait, par exemple, une commission parlementaire ou un débat à l'Assemblée
nationale, bien, ces gens-là pourraient s'exprimer. Puis il y a peut-être des
députés, même dans la Coalition avenir Québec de François Legault, qui
pourraient émettre des opinions puis dire : Attendez, là, on est en train
de faire quelque chose qui pourrait être dommageable pour les régions
frontalières au Québec. Et ça je pense que c'est le genre de débat qu'on a
besoin d'avoir. Ça arrive que des fonctionnaires dans une tour, des fois, ils
ne voient pas la réalité de ce qui se passe dans les régions du Québec.
Mme Porter (Isabelle) : Juste...
l'argument principal du gouvernement pour imposer cette mesure-là, c'est de
dire que, grâce à ça, on n'aura pas besoin de se reconfiner. Si je suis votre raisonnement,
là, est-ce que vous préféreriez un reconfinement à un passeport vaccinal?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
l'idée, là, qu'on va… ça va nous empêcher nous reconfiner, d'abord, on a
plusieurs questions par rapport à ça. La première chose, c'est qu'on l'a déjà
entendu, ce discours-là, on l'a entendu quand il a été question du masque, on
l'a entendu quand il a été question du premier confinement puis du défi
28 jours, on l'a entendu quand il a été question du couvre-feu, on l'a
entendu quand il a été question du 75 % de vaccination. Donc, je pense
que, malheureusement, le gouvernement Legault n'a pas beaucoup de crédibilité
quand il arrive avec un argument comme celui-là.
L'autre question qu'on a, puis c'est de
plus en plus… même LaPresse en parlait la semaine dernière,
là, les gens qui sont déjà double vaccinés peuvent, effectivement, quand même
attraper et propager le virus. Donc, on se protège de quoi, au juste? Il y a
des questions à se poser. Là, moi, j'aimerais ça entendre les scientifiques, au
Québec, répondre à ça. Puis c'est pour ça qu'on veut savoir, scientifiquement,
qui ça protège vraiment d'empêcher les gens non vaccinés de rentrer dans un
restaurant, puis en quoi le fait que le serveur ou la personne qui va contrôler
nos codes QR à l'entrée n'ont pas besoin d'être vaccinés, en quoi eux sont
mieux dangereux que les clients qui vont entrer.
C'est toutes des questions
extraordinairement légitimes qui se posent et auxquelles, malheureusement, on ne
veut même pas nous répondre et avec lesquelles on ne veut pas débattre. Et c'est
ça, le problème actuellement au…
Mme Porter (Isabelle) :
…dérange le plus entre le reconfinement puis un passeport vaccinal?
M. Duhaime (Éric) : …c'est
que, nous autres, on conteste le lien. On veut savoir s'il y a un lien. Parce
que c'est loin d'être évident qu'il y a un lien à l'heure actuelle.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
voulez en débattre, M. Duhaime. Est-ce que vous êtes ouvert à revoir votre
position s'il y a une démonstration qui est faite? Pour vous, vous voulez en
débattre...
M. Duhaime (Éric) : S'il y a
un consensus. Mais c'est parce que, présentement, il n'y en a pas, de
consensus, puis on n'a pas de raison de croire ça. Donc, tant et aussi
longtemps qu'on n'aura pas l'évidence puis qu'on n'aura pas convaincu les Québécois,
on ne peut pas leur entrer dans la gorge de force.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que vous êtes en faveur du passeport vaccinal pour voyager à l'étranger? Ça,
est-ce que c'est...
M. Duhaime (Éric) : Moi, ce
que j'ai dit, je le dis depuis toujours, d'abord, c'est une compétence
fédérale, là, les passeports, on s'entend, là. Mais écoutez, là, moi, un
passeport, pour moi, c'est pour les étrangers qui viennent dans notre pays, pas
faire de nous des étrangers dans notre pays. Et ça, pour moi, c'est
fondamental.
Moi, la dernière fois que je me suis fait
contrôler avec mes papiers puis avec des informations comme ça, parce que je
voulais rentrer dans des commerces, là, c'était à Bagdad, en période de guerre.
Vous comprenez que ça ne rappelle pas des bons souvenirs. Puis il y a beaucoup
de gens qui ont vu ça, dans d'autres pays, puis ça ne rappelle pas des bons
souvenirs.
Vous verrez, l'appui des communautés
culturelles est particulièrement faible pour le passeport vaccinal. Et je pense
qu'on ne réalise pas tous, là, que c'est une dérive qui pourrait être
extraordinairement dommageable et à quoi ça... Puis on n'a pas, non plus,
d'échéancier. Si, au moins, on avait un échéancier, si on avait... C'est pour
ça. On veut savoir. Là, on nous demande un chèque en blanc, et c'est ça...
Mme Lévesque (Fanny) :
...échéance, est-ce qu'il y a certaines conditions qui vous convaincraient...
M. Duhaime (Éric) : Bien, ça
serait déjà... je pense que ça convaincrait plus de gens. Mais on n'a rien,
présentement, sur la table. C'est ça, le problème.
Mme Lévesque (Fanny) : Bon.
Donc, vous dites que vous êtes en faveur, donc, d'un passeport vaccinal pour
voyager?
M. Duhaime (Éric) : Pour
voyager, oui, mais ça... Attendez, là, le passeport vaccinal pour voyager, je
veux revenir là-dessus aussi parce que ça, évidemment, il faudrait avoir une
discussion avec le fédéral, là, parce que ce serait le contrôle aux frontières.
Puis le Québec, évidemment, on est souverains dans notre compétence qui est la
santé. Donc, c'est sûr que ça prendrait un dialogue puis une entente, d'abord et
avant tout...
M. Laforest (Alain) : ...c'est
ce que vous dites, parce que c'est demandé ailleurs?
M. Duhaime (Éric) : Oui,
c'est ça. Mais c'est...
M. Laforest (Alain) : ...
M. Duhaime (Éric) : Non, mais
attendez, là. Non, moi, je parle des gens, des étrangers qui entrent au...
M. Laforest (Alain) : Comme vous,
là, vous, allez-vous l'avoir, le passeport si vous décidez d'aller à l'étranger
dans des pays qui le demandent?
M. Duhaime (Éric) : Bien, je
suis déjà double vacciné, M. Laforest.
M. Laforest (Alain) : Oui,
mais je parle du passeport, je ne parle pas de... Je parle du passeport
vaccinal réclamé dans des pays : double dose, même dose. Est-ce que vous,
vous êtes prêt à le présenter dans un autre pays...
M. Duhaime (Éric) : Je pense
que, quand on va dans un autre pays, on est un étranger qui entre dans un pays
puis on présente, de toute façon, déjà, un passeport. Moi, je trouve que, ça,
on a l'habitude faire ça, puis c'est déjà quelque chose qu'on fait, et...
M. Laforest (Alain) : ...là,
vous jouez sur les mots.
M. Duhaime (Éric) : Non, non,
je ne joue pas sur les mots. Parce que le passeport vaccinal... J'en ai un,
passeport vaccinal. J'en ai toujours eu un, quand je voyage à l'étranger, puis
il a toujours été, justement, dans mon passeport du Canada, là. Et je pense que
les gens qui sont allés dans des pays un peu plus exotiques, là, c'est arrivé
souvent qu'on a ça, là, qu'on va dans des cliniques de vaccination puis on a un
passeport qui accompagne notre passeport canadien.
Mme Gamache (Valérie) : M.
Duhaime, il y a des élections fédérales qui se pointent à l'horizon. Allez-vous
appuyer Erin O'Toole ou Maxime Bernier?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
c'est une bonne question. Il y a des élections fédérales, effectivement. J'ai
entendu dire que peut-être que dimanche le premier ministre irait visiter la
nouvelle gouverneure générale. Moi, personnellement, j'ai choisi la politique
québécoise. Je veux m'investir ici à l'Assemblée nationale. Je vais laisser les
Québécois choisir sur la scène fédérale. Personnellement, vous savez que,
depuis 15, 20 ans, j'ai voté conservateur sur la scène fédérale. Je n'ai
pas nécessairement l'intention de changer mon opinion. Je vais laisser la
campagne aller, mais je ne vais pas personnellement m'ingérer dans la campagne.
Mais tous les membres du parti…
M. Laforest (Alain) : Mais
idéologiquement est-ce que vous êtes plus près d'Erin O'Toole ou de Maxime
Bernier?
M. Duhaime (Éric) : Tous les
partis… tous les militants, tous les membres du Parti conservateur du Québec
sont libres de voter pour qui ils veulent. Moi personnellement j'ai toujours
appuyé, comme je vous dis, le Parti conservateur du Québec… du Canada — du
Québec, j'en suis chef — et j'ai l'intention de continuer à être
fidèle à mes traditions.
M. Robitaille (Antoine) :
Même le Bloc? Est-ce qu'il peut y avoir des gens, au sein du parti, qui
appuient et qui travaillent pour le Bloc?
M. Duhaime (Éric) : Là, je
vais vous surprendre, là, je vous dis : Même le NPD, à la limite, là. Moi,
je pense qu'on vit un nouveau clivage politique au Québec. L'atteinte des
libertés civiques, ça dépasse la souveraineté fédéraliste ou gauche-droite. C'est
un nouvel axe. Et je pense qu'on est en train de redéfinir un peu l'axe
politique, le clivage qui existe en politique québécoise et canadienne.
Il y a des gens pour qui c'est la sécurité
sanitaire et il y a un autre camp pour qui c'est les libertés civiques, les
libertés démocratiques. Et je pense qu'il y a beaucoup de gens, puis vous
l'avez vu, là, je vous en ai parlé déjà, même une candidate de Québec solidaire,
deux fois, qui est notre présidente, maintenant, dans une région, il y a des
gens de tous les partis, beaucoup de gens qui n'ont aussi jamais fait de
politique. Je pense qu'on assiste à des nouveaux rassemblements politiques.
Puis vous avez vu aussi, cette semaine,
j'ai mis en ligne une vidéo que j'ai faite avec Stéphane Hamel, qui était le
président de la circonscription de Laval-des-Rapides pour la Coalition avenir
Québec de François Legault. Puis, parlant de son côté antidémocratique, ça,
c'en est un autre, bel exemple. Stéphane Hamel a écrit sur sa page Facebook
personnelle qu'il était opposé à l'idée d'un passeport vaccinal. M. Hamel
a reçu une lettre de l'avocate de la Coalition avenir Québec pour lui signifier
qu'il avait été destitué de ses fonctions, lui qui est un membre fondateur de
la Coalition avenir Québec, parce qu'il s'oppose au passeport vaccinal.
Je veux juste vous rappeler, encore une
fois, que, dans le parti de M. Legault, il n'y a jamais eu de débat, il
n'y a jamais eu de vote sur le passeport vaccinal, ça a été une décision
unilatérale prise par un seul homme, et que, s'il y en a un, dans ses rangs,
qui a le malheur d'aller contre lui, bien, il est destitué de ses fonctions
puis il est complètement discrédité.
M. Robitaille (Antoine) :
Mme Samson, au sein du caucus, est-ce que vous avez vu, donc, des
atteintes aux libertés lorsque vous étiez au caucus?
Mme Samson : Bien, j'ai fait
valoir… Oui, j'avais l'habitude de dire ce que je pense, et ça ne faisait pas
l'affaire très souvent. Et moi, ce qui me choque le plus des récentes
décisions, là, c'est que de ne pas accepter de débattre du passeport, c'est de l'entêtement,
et moi, je dis que c'est du mépris à l'endroit des députés et des gens que les
députés représentent. C'est notre travail d'écouter l'ensemble des opinions qui
sont propagées dans nos comtés et de les ramener à l'Assemblée nationale. Mais
là on assiste tout simplement à un gouvernement… un homme entouré de quelques
personnes qui se servent des sondages pour valider leur stratégie de marketing.
M. Robitaille (Antoine) :
Contre quelles mesures vous êtes-vous élevée plus particulièrement?
Mme Samson : Bien, quand on a
fermé les restaurants, vous vous rappellerez de la crise que ça a créée dans
les érablières de mon comté. Et on m'a fait savoir que je ne devais plus
aborder la question des érablières au caucus parce que ça n'intéressait pas le
monde. Bien, c'est bien de valeur, si ça les intéresse ou que ça ne les
intéresse pas, moi, c'est mon travail de représenter mes concitoyens, et je
vais continuer à le faire, advienne que pourra.
M. Carabin (François) :
J'aimerais revenir sur le passeport vaccinal. Vous venez de dire que vous
voulez entendre les scientifiques sur le sujet du passeport vaccinal. Mais,
depuis le début de la pandémie... encore tout récemment, le premier ministre et
le ministre de la Santé sont entourés de représentants de la Santé publique. Est-ce
que ce n'est pas une figure scientifique, ça?
M. Duhaime (Éric) : Vous
savez comme moi que M. Legault est entouré d'une cellule de crise et que c'est
là que les décisions se prennent. Vous savez peut-être comme moi que l'écrasante
majorité des personnes, 85 % des gens autour de la table, sont des
politiciens, des attachés politiques, des anciens chefs de cabinet, des experts
en marketing et en sondages, et il y a un seul scientifique autour de la table,
c'est le Dr Arruda. Donc, je veux juste vous rappeler qu'en matière de
décisions scientifiques versus politiques c'est arrivé à plus d'une reprise où
on a vu que le politique a pris le dessus.
Et moi, je me pose toujours la question :
Les attachés politiques, les politiciens, les députés de la CAQ et les
ministres de la CAQ, ou les anciens chefs de cabinet de la CAQ, ou les
spécialistes des sondages de la CAQ, qui sont autour de la table, quelle est
leur préoccupation première? Est-ce que c'est la santé des Québécois ou c'est
la réélection de François Legault? Je n'ai pas la réponse, mais on se pose la
question.
M. Carabin (François) : Je
veux revenir rapidement sur les images qui ont circulé, vous l'avez abordé sur
votre Twitter, notamment... mais les images qui ont circulé, qui associaient le
gouvernement de François Legault, le passeport sanitaire au mouvement nazi.
Est-ce que c'est possible de peut-être vous dissocier? Puis c'est quoi…
M. Duhaime (Éric) : C'est
clair, je me suis dissocié. Mais je l'ai fait avant même que… Parce qu'il y
avait 50 personnes qui l'avaient vu, quand j'ai eu la chance de le voir
passer sur mon fil Facebook, et je suis intervenu immédiatement. J'ai condamné
publiquement l'acte, avant même que qui que ce soit m'interpelle, et j'ai
répété, et je le dis encore, que c'est une banalisation d'une des pires
horreurs de l'histoire de l'humanité, et c'est une attaque complètement injuste
à l'endroit de nos adversaires, et je le répète ici aujourd'hui.
Mme Richer (Jocelyne) : Est-ces
que ces gens-là sont toujours membres de votre parti aujourd'hui?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, là, on ne peut pas destituer quelqu'un... de membres. Je ne peux pas,
je n'ai pas l'autorité pour faire ça comme chef. Mais ces gens-là n'ont plus
de… n'ont pas de fonctions officielles dans le parti. Je vous dirais ça, par
exemple.
Mme Richer (Jocelyne) : C'est
plusieurs personnes ou une seule?
M. Duhaime (Éric) : C'est une
personne. C'était une section locale, mais c'était une page Facebook locale
d'une circonscription dans l'Outaouais.
M. Carabin (François) : …M.
Duhaime, est-ce que vous voulez leur vote à ces personnes-là?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, moi, je ne suis pas là pour exclure le monde, là, puis je ne suis pas
là pour… Il y a des gens, là, ce n'est pas leur job à tous les jours, là, puis
ils peuvent faire des conneries, là, ce n'est pas… Moi, je ne suis pas en train
de dire que ces gens-là n'ont pas le droit d'exister, là. Mais je vous dis
juste que moi, je ne tolère pas ça, comme chef d'un parti politique, à
l'intérieur de mes rangs.
Et nous, on veut rassembler les Québécois
puis on veut justement que cette polarisation-là cesse. On est dans une période
qui est excessivement sensible, on joue avec quelque chose qui est très, très
cher au coeur de plusieurs, quand il est question de notre démocratie, de nos
libertés individuelles, puis il faut y aller avec beaucoup, beaucoup de doigté.
Puis je n'aime pas quand on voit qu'il y a de la polarisation ni de ces gens-là
qui publicisent des photos inacceptables ni même quand notre premier ministre
commence à stigmatiser contre un groupe dans la société. Je pense qu'on est sur
une pente glissante, et ça prend un rappel à l'ordre.
Puis, pour ça, la seule façon de faire
pour passer au travers des périodes de division comme celle qu'on traverse,
présentement, c'est de discuter et de débattre. C'est comme ça qu'on fonctionne
en démocratie, dans le respect des règles, dans le respect de notre Parlement
puis de nos institutions.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que vous allez utiliser, vous, le passeport vaccinal dans deux semaines? Est-ce
que vous allez continuer à aller au restaurant, dans les bars?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
honnêtement, je n'ai pas encore téléchargé… Je pense qu'il faut aller
télécharger son code QR. Je sais que mon chum l'a fait. Moi, je ne l'ai pas
encore fait. Mais j'imagine que je n'aurai pas le choix parce que je rencontre
des militants. Je ne sais pas comment je vais faire pour pouvoir aller voir
notre monde dans différents endroits publics.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que vous pensez que ça va nuire, justement, à vos activités militantes?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, il faut se dire quelque chose, là. Quand on dit que la démocratie est
sur pause au Québec, là, ça nous nuit déjà. Vous savez qu'il y a toutes sortes
de règles en place qui font que des rassemblements, on ne peut pas en faire
très gros.
Ce soir, par exemple, on se réunit au
Blaxton, à Lebourgneuf. Là, on est en train de tout mettre des mesures pour la
distanciation, pour le nombre… Il a fallu qu'on invite beaucoup moins de monde
que ce qu'on était supposés faire. Politiquement, là, c'est un gros, gros
problème. Moi, pendant toute ma course au leadership, je n'ai pas pu rencontrer
mes militants. Il a fallu que je fasse ça par Zoom. C'est des gros handicaps.
C'est un gros avantage pour le
gouvernement, alors que François Legault, lui, il est live à la télé à tous les
jours, comme il veut, quand il veut, puis les partis d'opposition ne peuvent
même pas se réunir avec leurs militants dans une salle. Quand on vous dit que
la démocratie... il y a un problème démocratique, ce n'en est qu'un exemple. Mais
moi, je le vis à tous les jours, ce problème-là.
M. Robitaille (Antoine) :
Donc, tenir des élections dans de telles circonstances, est-ce que c'est une
bonne idée?
M. Duhaime (Éric) : Ça, il
faudrait demander à M. Trudeau, là, je ne vais pas m'ingérer dans
l'élection fédérale.
M. Robitaille (Antoine) : …en
réalité, ce n'est pas une bonne idée.
M. Duhaime (Éric) : Mais,
moi, je vous dis juste que c'est un gros problème puis je ne sais pas comment
on va faire. Moi, je pense qu'il faudrait que les activités politiques…
Écoutez, c'est quand même assez fondamental, comme droit, dans une société, la
démocratie. Il faudrait permettre, justement, qu'on ait des rassemblements
partisans, puis qu'on n'ait pas de limite, puis qu'on n'ait pas distance. Parce
qu'on ne peut pas pratiquer la démocratie à armes égales, présentement, au
Québec.
Mme Lévesque (Fanny) : …le
masque à l'école primaire, là, dans les classes, est-ce que vous êtes en faveur
de ça?
M. Duhaime (Éric) : Le retour
du masque à l'école? Comme vous savez, moi, le 23 août dernier, j'ai
commencé mon implication contre les mesures sanitaires abusives du gouvernement
Legault, devant l'Assemblée nationale. J'avais coorganisé une manifestation, on
a rassemblé 3 000 personnes, et c'était justement contre le masque
obligatoire pour les enfants dans les écoles.
Moi, je pense que les enfants sont ceux
qui ont payé le plus chèrement, depuis le début de la crise, à peu près à tous
les niveaux. C'est eux, d'abord, sur qui on a pelleté une montagne de dettes
publiques. C'est eux qui sont privés de socialisation à un âge où c'est peut-être
beaucoup plus important qu'au nôtre. C'est eux qu'on prive de sport, pour qui
c'est important dans leur développement, dans leur épanouissement. C'est eux
qu'on a condamnés dans leur chambre, avec un ordinateur, souvent pendant des
semaines. Moi, je m'inquiète beaucoup pour les enfants du Québec. Je peux vous
dire que, dans mes tournées des régions, je rencontre beaucoup de mères de
famille puis de pères de famille qui me racontent comment leurs enfants ont
souffert.
Puis c'est sûr qu'on n'a pas le compteur,
le chiffrier à tous les soirs, aux nouvelles, comme le nombre de cas. Mais quel
va être l'impact, à moyen et à long terme, sur les enfants du Québec? Combien
vont décrocher de l'école? Puis là j'entendais le ministre de l'Éducation nous
dire que ça n'avait pas eu d'impact. Je comprends, il y a un paquet de matières
qui n'ont même pas eu d'examen, c'est bien sûr qu'on ne voit pas encore les
impacts. Puis ces impacts-là, ça n'arrive pas nécessairement juste en une
semaine ou deux semaines, là, ça peut prendre un an, deux ans. Quel
va être… Est-ce qu'on est en train de sacrifier une génération à plusieurs
égards? Moi, je m'inquiète de ça.
Mme Porter (Isabelle) : Est-ce
à dire que vous n'êtes pas préoccupé par la progression du Delta puis
l'arrivée…
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, les enfants… D'abord, il faut rappeler quelque chose, là, les enfants
ont quatre à sept fois moins de chance de mourir de la COVID que de la
grippe. On n'a jamais obligé les enfants à se faire vacciner pendant l'hiver.
Je vous rappelle qu'il n'y a aucun enfant, au Québec, qui est mort depuis le
début de la crise. Je vous rappelle que leurs charges virales sont beaucoup
plus faibles que celles des adultes, particulièrement sur des gens de
60 ans et plus. Donc, les enfants sont les moins à risque, et c'est
possiblement eux qui ont payé le plus gros de la facture, à peu près à tous les
niveaux, depuis le début de cette crise-là. Et je trouve qu'il y a une iniquité
des sacrifices qu'on demande aux enfants du Québec.
Une voix
: …
M. Duhaime (Éric) : Yes.
M. Authier (Philip)
: I have a technical question.
M. Duhaime (Éric) : Go ahead.
M. Authier (Philip)
: These names on these pieces of paper... How did you gather the
names for this petition? Because I understand it's not the same… it's not on
the National Assembly…
M. Duhaime (Éric) : No, you're right.
M. Authier (Philip)
: So where did… how did you gather these names?
M. Duhaime (Éric) : On my Web site.
M. Authier (Philip)
: Have you verified them?
M. Duhaime (Éric) : Yes. There has been a screening, there have been 12,000 names,
on top of that, that were subtracted. Of course, there might be some… few
mistakes, here and there, that's for sure. But generally speaking, there has
already been a first screening. Secondly, it was posted on my Web page,
ericduhaime.quebec, that's where… and I was promoting it on my social media. So
that's how we got those signatures.
M. Authier (Philip)
: So, if I understand what Mme Samson said, for the names to
appear on the National Assembly petition... Have you put it up on the National
Assembly now?
M. Duhaime (Éric) : Yes, we did put it up. Mme Samson did…
M. Authier (Philip)
: So now the people have to resign? Is that what you're suggesting to
do?
M. Duhaime (Éric) : That's correct, because... O.K., it's very technical. There was two
things, in the petition, that were not parliamentarian. Because we called the
Government «the Government Legault», so we had to put «Government of Quebec»,
because you can't name the… give the name of the politician in the House… in
the National Assembly. The second thing is there was the name also of Christian
Dubé, it was written «Christian Dubé». So we wrote «Minister of Health»,
instead, so that you can say… So now the petition that you'll see on the
National Assembly is the same petition, but those two things have been modified
to respect the criteria of the National Assembly of Québec.
M. Authier (Philip)
: …so do you think people will now… all those people are going to resign?
M. Duhaime (Éric) : We're going to invite them to resign, but we're also inviting all
Quebeckers who didn't want to be associated directly to the Conservative Party
to also come, and join, and sign the petition as well. It's open to everyone.
M. Authier (Philip)
: So your 133,000 number, you feel, on top of this, is going to grow
bigger?
M. Duhaime (Éric) : Hopefully. That's what we're hoping. And the 133,000, for a party
that got 1 %, it's much more votes than what we got in the last election,
just to give you an idea. And so, it's not… you know, it's the biggest petition,
in the last few years or months here, in the National Assembly. So it's a
significant amount of people, and we think it's going to keep growing.
M. Authier (Philip)
: You spoke… you used the words… some pretty strong language, you
spoke of segregation and discrimination. Is that what you feel is going on with
the passport?
M. Duhaime (Éric) : Yes. Well, you know, it's not something that we're used to, in
Québec, to say : You can go in, and you can't. It's not something that
we've been… it's not the division that we've done. You know that if it was
based on other criteria, it would go against our charter big time. If they were
telling me that I can't go in a restaurant because I'm gay, you know what could
happen. If it was because of the color of my skin, or because of my sex, or
because… my gender, sorry. There's all sorts of criteria, in Québec, that are
forbidden to discriminate against. And for me it's… When you cannot prove
scientifically that even people who are vaccinated, then, cannot transmit, so
why do you do… why do you discriminate against those people?
And I also heard the
Premier Legault say, a few days ago, that, you know… he didn't say it in that
word, but he was saying that it was a lesson, a message that he wanted to send
to those who do not want to get vaccinated. You know, it sounded like a
revenge. You cannot use something like that, a tool like that, you know, to
upset the people who do not obey.
Mme Senay (Cathy) : …the vaccine passport, Mr. Duhaime, is not about criteria… You're
going really far, naming those criteria about your sexuality, your gender or if
you're from this or this cultural community, like... You're really going far. Like,
what will you bring to the debate, exactly, at the National Assembly, if there
is…
M. Duhaime (Éric) : Well, we're creating a precedent, and it scares me, because I don't
think we need to create that kind of precedent. And if there is a need, then
prove us that there's such an extreme need to do that. It's not proven yet. And
why do they don't do it elsewhere, in Canada or in the strong majority of the
States and the US? Why the strong majority of countries, even around the world,
are not choosing that way?
Mme Senay (Cathy) : ...France is doing it, Manitoba has immunization cards. So, they
are...
M. Duhaime (Éric) : You're talking about four or five. I'm talking about, you know,
like, seven provinces where you don't even need to wear a mask, today, I'm
talking about 59 out of 60 States in the U.S., I mean, a strong, strong
majority. I agree with you, there's a few exceptions, but the strong majority
of countries and their legislations
are going the other way around. We're going at the opposite, we're at the
extreme on that issue.
Mme Senay (Cathy) : …many, many times, in the last few months, that the Public Health
restrictions were abusive, which are supported by Public Health here in Québec. The Oppositions parties are for the vaccine passport, they want to have a debate
and discuss about it. The Ligue des droits et libertés is in favor of not
having...
M. Duhaime (Éric) : They want a debate.
Mme Senay (Cathy) : ...employees having the vaccination being mandatory. So, there are lots of nuances. You are basically
negative for all the Public Health restrictions…
M. Duhaime (Éric) : Well, let's have a debate. That's why we're here.
Mme Senay (Cathy) : …the debate, what will you bring to the debate? How come... that
you're promising a healthy and moderate debate?
M. Duhaime (Éric) : Well, we want to have those discussions. You cannot... You know,
violating the charter of rights is something that is not happening very often
in our democracy...
Mme Senay (Cathy) : Are we doing it now?
M. Duhaime (Éric) : Well, that's exactly what I want to know. Because there's many
lawyers, currently, who say it does. And we don't have the proof, yet, if it
does or it doesn't. There's things we need to figure out before you adopt that.
You cannot just : François Legault decided, and
all Quebeckers need to obey, you know? He's not a perfect man, he doesn't have the absolute truth. And we need to have
discussions. This is why democracy exists. Otherwise, why do we need a
Parliament, if one of the most important measures is adopted without a debate? Why do we have this institution, you think? It's exactly for
that, it's to make sure there is a balance. And currently, there is no balance,
there is no democracy in this debate. And that's why we're concerned, and that's
why we're asking Premier Legault to permit a debate here in the National Assembly.
Mme Senay (Cathy) : And when you organized those protests against Public Health
measures, for example, masks, you have conspiracy theorists or the ones that do
like those theories, they were in your protests. And now, you're saying today
that you have distance from them, like, you have nothing to do with that?
M. Duhaime (Éric) : You know what? Mr. Legault promotes his bill on the identity, or
language, or all sorts of things, he attracts all sorts of extremists, and it
doesn't deprive him from the right and the legitimacy to do it. I think that,
you know, you need to listen at what people who are proposing things are saying.
And you don't choose who's supporting it and who's not supporting it. I'm not
going to start, like Mr. Legault, to discriminate and then put people out of
some protests because of their background, I think it's... You know, we have
to... That's part of democracy, I mean, there's all sorts of opinions. And we
measure the sense of democracy of people when they defend people's right to
defend ideas that are the opposite of theirs. And currently that's not what
we're seeing from Mr. Legault.
Mme Senay (Cathy) :And one question, Ms. Samson. I remember, like, you telling media… explaining
to the media that you followed the Public Health restrictions. You had your two
doses, you were fully vaccinated. How come the vaccine passport it's something
that you don't want? You refuse. Why?
Mme Samson : Well, first, I disagree that we should discriminate against… we
should aloud certain citizens to go wherever they want and others not to. It's
not logical to me. I got my vaccination and I did it for, certainly, a very
selfish reason. I had brain surgery, last march, I fought very hard not to die
from it, I was not going to die because of COVID. So, I
played it safe, I went to have my vaccine. The doctors thought it was a good
idea, but… So, I have my vaccines, but I don't agree that my neighbor, who, for
some health reasons, different health reasons than mine, cannot get the
vaccine, that she cannot enter the same restaurant I can. I don't' agree with
that.
I think that it divides
people. We meet and we hear about families who are fighting among members of
the same family because the mother wants the kid to have his vaccine, the
father doesn't, or vice versa, and it's not healthy. And I don't think that the
Government has a right to impose our way of life. We have already plenty of
laws that say we cannot drink and drive, which I don't do either. Soon, they're
going to tell me I cannot drive and smoke, but I'll do… I'm sorry?
Mme Senay (Cathy) : …smoke?
Mme Samson :
Yes, I do smoke.
M.
Robitaille (Antoine) : Juste une petite dernière. Les milieux
d'affaires sont pas mal d'accord avec le passeport vaccinal. La Chambre de
Commerce du Canada, par exemple, a dit que ça éviterait de prendre les gens en
otage. Qu'est-ce que vous dites à la Chambre de Commerce du Canada?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, je comprends la souffrance des commerçants puis des entrepreneurs au
Canada. Ça fait 18 mois que ces gens-là souffrent. Plusieurs ont été
fermés à trois reprises pendant de très nombreux mois. Ces gens-là sont prêts à
accepter puis à faire beaucoup de pirouettes pour pouvoir rouvrir leurs
commerces. Moi, je n'attaquerai surtout pas les commerçants. Au contraire, je
les comprends de vouloir rouvrir leurs commerces puis d'être prêts à faire
plein d'assouplissements avec le gouvernement.
Cela étant dit, puis je veux lancer un
appel aussi à tout le monde, y compris les gens qui, comme moi, sont contre le passeport
vaccinal, c'est important, ne vous en prenez pas aux commerçants. Parce que,
ça, c'est une chose que j'ai peur qui va se produire dans deux semaines,
là. Il y a beaucoup de gens qui vont être frustrés, qui vont vouloir aller au
restaurant, qui ont oublié leur passeport vaccinal, qui ne pourront pas rentrer
ou que leur passeport... que ça va faire comme le ministre Dubé, hier, quand il
est arrivé à la Cage aux sports, puis ils vont le scanner, puis ça va dire
qu'il n'est pas bon, son passeport. Il va y avoir toutes sortes de difficultés,
et ça va créer beaucoup de tensions.
Et je dis aux gens d'être calmes, que ce
n'est pas la faute de celles et ceux qui nous reçoivent dans un gym, dans un
restaurant ou dans une salle de spectacle... qui sont responsables de ça. Le
responsable ultime, c'est François Legault, et il faut que ça soit lui contre
qui vous vous plaignez. N'attaquez pas les petits commerçants. Les petits
commerçants, ils font leur possible pour survivre, et Dieu sait que le
gouvernement fait tout pour que ça soit difficile pour eux depuis un an et
demi.
Des voix
: Ils font-u
exprès?
M. Duhaime (Éric) : ...leur
demander. Merci beaucoup, tout le monde... Oh! In English, or
français?
Mme Senay (Cathy) : I was wondering, did you pick up the ridding where you would like
to run?
M. Duhaime (Éric) : Not yet. It's going to be in Québec City, in the Québec City
region, but I will decide in a few months. We're not going to announce any
candidates before January. So we're building up the party now. We have a
convention that is planned in November and so we're going to have our program
that is going to be determined at that point. And, staring in January, we're
going to start to talk about constituency by constituency, who is going to run
where.
Journaliste
:
Vous l'avez lancée quand, votre pétition en ligne, à peu près?
M. Duhaime (Éric) : Oh boy!
Journaliste
:
7 juillet?
Journaliste
: C'était-u
en juillet ou plus tôt que ça?
M. Duhaime (Éric) : C'était
plus tôt que ça, c'était peut-être, là, au… fin du printemps, genre, quand
l'Institut national de la santé publique est sortie pour dire que… puis que le
ministre Dubé avait sorti pour dire qu'il y aurait peut-être un passeport
vaccinal au Québec. Mai, juin, quelque chose comme ça, je pense, ou peut-être…
Honnêtement... Je peux vérifier puis je vais vous rappeler. Je ne veux pas vous
donner de la fausse information.
Journaliste
: …
M. Duhaime (Éric) : Non, non,
non, ce n'est pas maintenant, là, ça fait déjà un petit bout. Mais elle a
connu, évidemment, une forte expansion, ces derniers jours, vous comprenez
pourquoi. Merci.
Mme Samson : Merci à vous.
(Fin à 14 h 44)