(Neuf heures quarante-deux minutes)
M. Lacombe : Merci beaucoup.
Bonjour, tout le monde. Je prends vraiment une minute pour réagir ce matin,
avant la période de questions, vous le savez, au sujet de… bien, réagir au
dépôt de la pétition qui a été faite ce matin par Ma place au travail. Et j'ai
réagi de façon très motivée. Je vais dire ça, je réagis à ce dépôt avec
beaucoup de motivation, parce que je dirais que le plaidoyer que fait Ma place
au travail ce matin, c'est le plaidoyer que je fais, comme ministre de la
Famille, depuis que je suis arrivé en poste, et ça a des résultats. Ça se
transmet par des gestes concrets. On va finir le réseau. Comme on l'a annoncé,
on va tenir parole.
Donc, j'ai envie de dire à ces parents-là :
On vous a, bien sûr, entendus, bien avant ce matin, on vous a entendus déjà, depuis
qu'on est arrivés en poste. Ça s'est traduit par des actions concrètes, que je
n'énumérerai pas ce matin, mais dans lesquelles je pourrais entrer, si vous le
souhaitez. Mais, en plus de ces actions concrètes là, ça va aussi se traduire
par compléter le réseau complètement, et ça, ce n'est pas anodin. Ce n'est pas
anodin, parce que vous êtes là depuis plus longtemps que moi à l'Assemblée
nationale, et moi, je ne me rappelle pas la dernière fois qu'un parti au
gouvernement a dit : On va faire ça avec un nombre précis de places.
Donc, on a une volonté très, très ferme
d'aller de l'avant, puis on va le faire.
M. Laforest (Alain) : Vous
étiez trop loin pour venir lui dire en personne?
M. Lacombe : Bien non,
Mme Lapointe-Gagnon, moi, je lui ai déjà parlé, on s'est déjà…
M. Laforest (Alain) : …que
personne ne lui répond. Elle a envoyé des lettres…
M. Lacombe : Bien là, je vous
corrige. Elle a eu des nombreux échanges, elle ou son équipe, avec mon équipe.
Ça, je peux vous le garantir.
M. Laforest (Alain) :
Peut-être qu'elle a menti ce matin?
M. Lacombe : Bien, je ne vous
dis pas ça. Je n'ai pas tout écouté, mais je pense qu'elle faisait allusion
peut-être à d'autres personnes que des gens de mon cabinet.
M. Laforest (Alain) : Mais
vous êtes prêt à répondre à ses demandes?
M. Lacombe : Bien, tout à
fait. C'est-à-dire, Ma place au travail, là, les demandes qu'ils font, ce sont
des demandes qui viennent de nos partenaires, l'AQCPE, de syndicats, par
exemple. Donc, ils ont fait le tour. Et moi, je salue d'abord cette
motivation-là. C'est des gens de ma génération qui se mobilisent. Moi, j'ai
beaucoup de respect pour ça puis je les encourage à continuer.
Ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils sont
allés rapatrier plusieurs propositions qui ont été faites par des partenaires.
Ces propositions-là, on travaillait dessus depuis déjà bien longtemps, puis il
y en a beaucoup qui ont été mises de l'avant, là. Tu sais, on parle de
solutions à court terme. Mme Lapointe-Gagnon, ce matin, ce qu'elle vous
dit, c'est : On a besoin d'actions à court terme. Bien, on en a posé une
pas plus tard que la semaine dernière avec un plan de relance du milieu
familial de 200 millions.
Les syndicats, notamment, qui ne sont pas,
vous le savez, réputés pour être très, très, tendres à notre endroit, n'avaient
que de bons mots, en parlant d'avancées majeures pour la garde en milieu
familial. Puis ça, c'est des places qui peuvent être offertes très rapidement. On
a annoncé qu'on allait pouvoir mettre sous permis temporairement des places
dans des locaux temporaires. Ça, c'était demandé par le milieu. C'est une
avancée, aussi, qui est majeure, parce que ça ne s'était jamais fait.
Là, je pourrais continuer, mais les gestes,
là, on les pose, et, ultimement, on va compléter le réseau. Donc, ça, c'est le
geste le plus gros à poser.
Mme Gamache (Valérie) : Le
message de madame ce matin, c'est de dire : Il y a des enfants actuellement
qui sont en danger, parce que ces places-là ne sont pas disponibles maintenant.
Est-ce que vous êtes capable de dire qu'il n'y a pas d'enfants en danger au
Québec?
M. Lacombe : Bien, écoutez, je
pense qu'il faut être prudent. Je pense qu'il faut être prudent.
M. Laforest (Alain) : …
M. Lacombe : Bien, j'écoutais
ce matin les allusions qui étaient faites. Vous comprenez que moi, je n'irai
pas aussi loin que ça. Je pense que, quand on avance des choses, il faut, bien
sûr, là, s'assurer que ce soit fondé. Moi, je ne veux pas…
M. Laforest (Alain) : Donc,
vous l'avez écouté, sa conférence?
M. Lacombe : Oui. Je n'ai pas
tout écouté, là, parce que vous comprenez qu'on a une période de questions ce
matin, mais j'ai compris l'essentiel. Puis je comprends, là, qu'il y a des
préoccupations. Mais, vous savez, ma responsabilité, moi, c'est de m'assurer
qu'on fasse tout ce qu'on peut pour qu'ultimement chaque enfant puisse avoir
une place. Moi, je demande aux gens qui trouvent qu'on ne va pas assez vite
qu'est-ce qu'on pourrait faire de plus, parce que, là, pour l'instant, on écoute
nos partenaires. On travaille avec eux et on fait des avancées majeures. On va
de l'avant avec leurs propositions parce qu'on veut que ça marche. Donc, moi,
je pense qu'on fait actuellement, là, tout ce qui est en notre possible, puis
ça, c'est beaucoup plus que ce qui était fait dans le passé. Donc, on avance.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Je
comprends qu'il y a des allusions qui ont été faites ce matin qui étaient un
peu délicates, là, mais donc… savoir si vous, vous avez été informé qu'il y a
des…
M. Lacombe : Non, non, non, je
n'ai pas été informé de ça. Puis honnêtement je n'ai pas envie d'entrer
là-dedans, parce que c'est un terrain qui est très, très, glissant. S'il y a
des situations, là, qui sont problématiques, où on pense qu'il y a des enfants
qui sont en danger, bien, il faut appeler la police, là, puis il faut… Je veux
dire, il faut avoir recours aux moyens qui sont en place. Écoutez, on ne
laissera pas des enfants dans des situations épouvantables. Moi, je ne suis pas
au courant, là, mais, si ça arrive, j'invite les parents qui voient ça, évidemment,
à contacter la police ou la DPJ, par exemple. Mais là je pense qu'on n'est pas
là. Je pense que ce n'est pas ça, l'enjeu, bien honnêtement.
M. Lecavalier (Charles) : Vous
sentez un certain désespoir chez certains parents?
M. Lacombe : Bien, tout à
fait, et cette pression-là, je la comprends. Je la comprends, cette pression-là.
Je l'ai vécue il y a, quoi… Il y a quatre ans, j'étais étudiant à l'Université
d'Ottawa, j'avais six cours par session, on avait un bébé, on n'avait pas de
place en garderie. À cette époque-là, je commençais à travailler dans les
médias sans horaire fixe. Donc, ce casse-tête-là, là, je l'ai connu et je sais
très bien ce que c'est. Donc, je comprends, là, d'abord, leur pression.
Puis là, après ça, comprendre, c'est une
chose, mais là il faut passer à l'action. On passe aussi à l'action. Les gestes
qu'on pose sont salués par nos partenaires, qui, eux, là, sont les spécialistes
de notre réseau, qui nous disent : On est sur le bon chemin. Et, comme
gouvernement, on a dit : On va s'assurer que chaque enfant puisse avoir
une place. On va annoncer 22 000 places supplémentaires aux
15 000 qui sont déjà en réalisation. Ça va faire
37 000 places. Donc, ça, c'est majeur. Il n'y a pas un gouvernement
qui a fait ça dernièrement.
Puis, en plus, on dit : Bien,
évidemment que ça va prendre de la main-d'oeuvre pour offrir ces places-là… premier
gouvernement à déposer un plan d'action pour la main-d'oeuvre, 64 millions
de dollars. Puis là il y a une négociation qui commence, au terme de laquelle,
je l'ai dit, il y aura une augmentation qui va refléter le travail qu'elles
font.
Donc, moi, bien honnêtement, je comprends,
je comprends le désespoir et l'impatience de ces parents-là. Mais je veux les
rassurer en leur disant : Maintenant qu'on est au gouvernement, vous avez
les bonnes personnes pour régler ce problème-là, et on est déjà sur l'autoroute
pour le régler.
M. Bossé (Olivier) : Son bébé
a sept mois. Est-ce qu'on peut penser qu'ils vont trouver une place avant
qu'il ait deux, trois ans? Vous le savez, vous en avez, là, ça grandit vite,
puis le temps passe.
M. Lacombe : C'est clair. Puis
là j'ai deux couples d'amis qui viennent d'avoir des bébés dans les dernières
semaines et qui m'en parlent souvent. Donc, je comprends tout à fait cette
pression-là, mais j'ai envie de dire : Je ne travaille pas pour qu'une
personne en particulier au Québec ait une place demain matin. Je travaille pour
que tous les enfants du Québec, à terme, puissent avoir une place, et qu'on
complète ce réseau-là qui n'a jamais été complété par personne depuis
25 ans. On est un gouvernement efficace. On est un gouvernement des
familles. Et nous, on a dit qu'on allait le terminer. Regardez ce qu'on fait
depuis le début, on tient nos engagements.
M. Lecavalier (Charles) : Quel
conseil vous donnez à un couple, là, dont le congé parental est terminé, qui
n'ont pas de place en garderie puis qui ne savent pas quoi faire, là? Donc, ils
n'ont pas de place en garderie. Ils retournent travailler. Qu'est-ce qu'ils
doivent faire, selon vous?
M. Lacombe : Bien, c'est clair
qu'il n'y a pas de solution magique. Mais je pense que, notamment, avec
l'annonce qu'on a… Je pense que l'annonce qu'on a faite pour le milieu familial
la semaine dernière, 200 millions de dollars pour relancer la garde en
milieu familial, ça va avoir un impact majeur. Bien honnêtement, c'est passé un
peu sous le radar, bon, parce que les dossiers famille, ce n'est pas toujours
les dossiers qui défraient le plus la manchette, même quand on fait des
annonces de cette envergure-là. Mais je vous invite, pour vrai, à aller relire
les communiqués qui ont été émis par les partenaires à ce moment-là. Il y a
unanimité sur le fait que ça va avoir un impact sur le terrain. Donc, ce n'est
pas juste moi qui vous le dis, là.
M. Laforest (Alain) : Quand?
M. Lacombe : Bien, évidemment,
ça va dépendre des gens qui veulent offrir ces places-là sur le terrain.
M. Laforest (Alain) : …à
l'automne?
M. Lacombe : Mais, M.
Laforest, je ne peux pas vous dire : Ça aura un impact la semaine
prochaine ou dans un mois. Mais ce que je peux vous dire, c'est que tout le
monde, tout le monde qui travaille dans le réseau, et même ceux qui sont très
critiques envers moi habituellement, s'entendent pour dire que c'est une
avancée majeure puis que ça aura un impact très rapide. Donc, si quelqu'un, là,
ce matin, voit ces incitatifs-là, il se dit : Bien, moi, ça m'intéresse,
cette place-là, là, ces places-là qui pourraient être créées, six ou neuf
places dans chaque milieu familial, ça pourrait être offert dans quelques
semaines.
Donc, d'ici quelques semaines, là, d'abord,
on pourrait freiner l'hémorragie. Moi, c'est mon souhait le plus cher, parce
que je vous rappelle qu'on perd en moyenne plus de 4 000 places,
4 000 places de pertes en moyenne, depuis 2014. Et là nous, on est le
premier gouvernement, là, qui se réveille en disant : Bien oui, il
faudrait peut-être arrêter de perdre des places, parce que le bilan à la fin de
l'année est négatif. Donc, on a posé un geste, puis moi, je pense qu'à très
court terme ça aura un impact.
Donc, mettez tout ça ensemble, là. On
freine l'hémorragie avec notre plan de relance dans le milieu familial, qui est
salué par tout le monde. Ça, c'est du court terme. Premier gouvernement à
déposer un plan d'action pour la main-d'oeuvre, pour être capable de miser sur
l'avenir du réseau. Puis là je vous épargne toutes les autres annonces, comme
les places qui peuvent être offertes de façon temporaire, les places de 2011‑2013,
qu'on a relancées. On a dit qu'on allait compléter le réseau avec
22 000 nouvelles places. Mettez tout ça ensemble, je peux vous le mettre
sur une feuille 8 ½ X 11, puis ça fait un pas pire plan de match,
comme nous le réclame l'opposition. À un moment donné, je pense qu'ils sont
capables de mettre les morceaux du casse-tête ensemble.
Le Modérateur
:
Questions en anglais? Merci.
M. Lacombe : Merci beaucoup,
tout le monde.
(Fin à 9 h 52)