(Quinze heures trente et une minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
à toutes et à tous. Bienvenue à cette conférence du ministre de la Santé et des
Services sociaux, M. Christian Dubé, ainsi que la sous-ministre adjointe à la
Direction générale des affaires universitaires, médicales, infirmières et
pharmaceutiques, Dre Lucie Opatrny, concernant la reprise des chirurgies au
Québec.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Dubé : Alors, merci beaucoup,
Marco. Alors, bonjour à tous. Bonjour à tous, et, encore une fois, très heureux
d'être ici avec vous aujourd'hui en cette fin de session.
Vous savez, je le dis souvent, on gère beaucoup
l'urgence, ces temps-ci, avec la pandémie, mais il faut aussi s'occuper de
l'important, puis, dans l'important, aujourd'hui, ce qu'on aimerait vous présenter,
c'est comment on va attaquer la reprise des chirurgies, qui est, pour nous, un
élément excessivement important de notre stratégie.
J'ai la chance d'être accompagné
aujourd'hui par Dre Lucie Opatrny, que vous connaissez bien, que vous avez vue
dans quelques points de presse. Je vais en profiter pour lire son titre parce
qu'il y a plusieurs éléments dans son titre. Dre Opatrny, elle est
sous-ministre adjointe à la Direction générale des affaires universitaires,
médicales, infirmières et pharmaceutiques. Elle a donc beaucoup de
responsabilités. Mais, dans le cadre d'aujourd'hui, et pour les prochains mois,
elle sera aussi, d'office, ce que j'appelle notre cheffe des reprises des
chirurgies pour vous en donner l'importance que nous attachons à ce mandat que
nous lui avons confié, qui est très important pour notre gouvernement.
Dre Opatrny a fait en sorte, au cours de
la pandémie, que ça soit la première, la deuxième, la troisième vague, que le
système de santé, malgré des moments très difficiles, a été suffisamment
robuste pour répondre à la pandémie. C'est grâce à elle et à son équipe. Et
force est d'admettre que, malgré toutes les difficultés, le réseau a réussi à
passer à travers cette tempête grâce à son leadership, à ses équipes, mais
aussi au personnel du réseau. Alors, nous avons énormément confiance dans le
travail qu'elle peut faire, encore une fois, sur ce projet de rattrapage de nos
chirurgies.
Depuis plusieurs semaines, Dre Opatrny
travaille en collaboration avec le réseau et toutes les parties prenantes, puis
je le dis sincèrement, avec les syndicats, les grandes centrales syndicales,
pour déposer à l'automne un plan d'action de reprise des chirurgies. Je vais
laisser Dre Opatrny vous donner du détail sur cette stratégie-là dans
quelques instants, mais j'aimerais vous présenter peut-être rapidement nos
grands objectifs.
Dans nos objectifs, je pense que nous
avons... les gens connaissent bien, mais je vais le répéter, nous avons en ce
moment environ 145 000 chirurgies qui sont en attente, soit à peu
près plus de 30 000 de ce qu'on avait au début de la pandémie. Il ne faut
pas perdre de vue, puis ça, c'est peut-être moins connu, qu'il y a aussi des
gens qui sont en attente d'une consultation, mais qui ne sont pas sur cette
liste officielle là.
Donc, oui, on a une liste officielle de
145 000, mais il y a beaucoup de personnes, puis vous en connaissez
sûrement peut-être vous-même, dans vos proches ou dans vos familles, des gens
qui pendant la pandémie ont dit : Bien, je n'irai pas pour... je n'irai
pas voir mon spécialiste ou je ne m'inscrirai pas. Et on sait qu'il y a un peu
cette liste invisible là qui peut générer des milliers de chirurgies
supplémentaires. Puis je pense qu'il faut être réaliste aujourd'hui, lorsqu'on
va préparer notre stratégie puis notre plan, d'être bien conscient de cette
liste invisible là pour être capables d'avoir une opération de rattrapage. Je
le dis, le mot, aujourd'hui, c'est d'être réaliste.
Donc, dès cet automne, dès cet automne,
nous aurons stabilisé la liste d'attente, donc, la liste officielle, et tous
ceux... Et j'en profite aujourd'hui, dans cette introduction-là qu'on voulait
faire avant la période d'été, de dire aux gens, en ce moment, qui ne sont pas
sur la liste d'attente, de contacter leur médecin, leur médecin généraliste ou
leur médecin spécialiste, pour s'assurer qu'ils sont sur la liste d'attente,
pour qu'on puisse avoir un plan d'action qui va être réel.
Deuxièmement, je pense qu'il est
important... puis je l'ai dit souvent en Chambre depuis un an, quand on me
posait des questions sur la stratégie de rattrapage, c'était de dire :
Écoutez, avant de faire un plan d'action détaillé, il faut stabiliser la
situation. Vous m'avez entendu souvent dire ça. Quelle est la réalité que l'on
a puis est-ce qu'on est à... où on est dans l'opération du nombre de chirurgies
qu'on peut faire par mois, par année, etc.?
Je pense qu'on est rendus maintenant, en
2021, au moment où on est dans la pandémie, où on peut dire qu'on stabilise...
on a stabilisé les opérations parce que vous voyez de moins en moins de
délestage. On a eu le bénéfice de travailler avec des cliniques privées. Donc,
on peut dire que 2021, si je caractérise, c'est la stabilisation. C'est à
partir de 2022 qu'on va commencer à voir vraiment une diminution importante.
Ça, c'est encourageant. Et, en 2023, bien, ce sera le retour au niveau d'avant
la pandémie. Puis, comme le dirait, souvent, la Dre Opatrny, on espère
encore mieux, mais je la laisserai répondre à ces questions-là.
En fait, ce que j'aimerais rassurer les
gens qui nous regardent aujourd'hui, c'est peut-être que l'échéancier peut
paraître, des fois, dans certains cas, lointain, et ça, on en est conscients,
mais je pense que c'est quand même notre travail puis notre rôle d'être
réalistes. Puis je pense que les gens doivent aussi se rendre compte de tous
les défis que notre réseau de santé a fait face depuis le début de la pandémie.
Puis, je le dis, le travail du Dre Opatrny, il a déjà commencé.
On sort d'une pandémie. Le réseau est
fatigué et le personnel a fait un effort incroyable. Je le répète, et je ne
suis pas le seul à le dire, plusieurs membres de l'équipe que… du groupe de
travail que Dre Opatrny a mis ensemble, tout le monde est d'accord que
notre personnel de santé doit se reposer cet été. Il y a un consensus
là-dessus, puis de travailler autrement ne serait respectueux de ceux qui ont
travaillé depuis la dernière année.
Il faut être conscient aussi que, durant
l'été, il nous reste une campagne de vaccination à faire. Oui, c'est vrai que
ça a bien été pour la première phase, mais il nous reste encore 6 millions
de personnes à vacciner d'une deuxième dose. Alors donc, ça aussi, ça fait
partie de notre réalité, il faut terminer la vaccination.
Maintenant, j'aimerais qu'on puisse
revenir cet automne avec un plan très clair, qui respecte les grands principes
de bonne gestion, et j'ai, encore une fois, après avoir parlé avec la
sous-ministre, Mme Savoie, avec le premier ministre… je pense que de
confier ce mandat-là au Dre Opatrny, c'était la meilleure chose à faire,
même si elle a beaucoup d'autres responsabilités. Et, sans plus tarder,
j'aimerais ça qu'elle vous adresse la parole. Merci.
Mme Opatrny (Lucie) : Merci, M.
le ministre. C'est dans un contexte hors du commun, dans lequel nous avons été
plongés depuis le printemps 2020, avec plusieurs conséquences à long terme
pour les patients et le système de santé… Aujourd'hui, nous sommes ici pour
parler de la stratégie de rehaussement des activités chirurgicales afin de
réduire la liste d'attente en chirurgie à un niveau prépandémie.
Au fil des trois vagues de la pandémie,
nous avons cherché à atteindre un équilibre entre la hausse des hospitalisations
liées à la COVID-19... De plus, l'ajout des nouvelles activités cliniques,
telles que le dépistage et la vaccination, et la continuation des services
habituels comme la chirurgie… Les ressources, surtout humaines, n'étant pas
illimitées, des décisions difficiles ont été prises.
Au printemps 2020, lors de la
première vague, les activités chirurgicales, dans leur ensemble, ont dû être
réduites de façon importante, et nous avons passé d'un nombre moyen de
34 000 à 6 000 chirurgies par mois, pour une période d'à peu près
six, sept semaines. Nous étions, à ce moment, avant la pandémie, à 115 000
chirurgies en attente.
Les chirurgies urgentes et semi-urgentes
ont toutefois été maintenues par la mise en place d'un comité de priorisation
chirurgicale. Ce comité de priorisation a mené à une baisse de chirurgies de
22 %, par exemple, en orthopédie et de 32 % en ophtalmologie, pour
vous donner quelques exemples. Par contre, ce comité a aussi permis de
préserver, entre autres, les chirurgies oncologiques et cardiaques.
Nous avons beaucoup appris de la première
vague et, avec ces apprentissages-là, lors des deuxième et troisième vagues,
nous avons maintenu les niveaux d'activités chirurgicales nettement supérieurs.
C'est vraiment cette première vague qui a eu un impact majeur sur la liste
d'attente, qu'on voit encore aujourd'hui. Alors, aujourd'hui, ce sont donc
actuellement 146 000 personnes qui se trouvent sur la liste d'attente en
chirurgie. Ce chiffre s'est stabilisé et commence déjà à diminuer depuis
environ trois mois.
Il faut aussi savoir que même aujourd'hui
deux tiers des personnes sur la liste d'attente sont là depuis moins que six
mois. Ça veut dire que l'autre tiers est là depuis plus que six mois. Dans les
dernières semaines, les niveaux d'activité chirurgicale se trouvent à près de
90 % des niveaux prépandémie. Ceci est, entre autres, possible grâce à
l'utilisation des centres médicaux spécialisés, avec lesquels 25 ententes
ont été conclues.
La situation pandémique s'améliore. Donc,
nous devons passer à une nouvelle étape, soit la mise en place d'une stratégie
pour le rehaussement des activités chirurgicales visant la diminution de la
liste d'attente. Cette stratégie est axée sur le patient et vise à mettre en
oeuvre des solutions afin d'atteindre quatre objectifs principaux :
premièrement, rétablir un taux d'activité chirurgicale à 100 % d'ici octobre 2021,
soit environ 35 000 chirurgies par mois; deuxièmement, augmenter
progressivement ce taux jusqu'à 115 % entre l'automne 2021 et
l'automne 2022, ce qui mènera à une moyenne de 40 000 chirurgies
par mois. Ces 5 000 chirurgies de plus par mois nous permettront de
réduire la liste d'attente sous le niveau prépandémique d'ici mars 2023.
Ces volumes supplémentaires nous permettront aussi de minimiser la liste
d'attente des patients qui attendent plus qu'un an, encore une fois d'ici
mars 2023.
Il faut du temps et du courage pour faire
autrement. Le réseau se concentre actuellement à rehausser progressivement la
disponibilité des ressources humaines sur toute la trajectoire chirurgicale.
Nous mettons en place une structure de collaboration entre les réseaux et les
parties prenantes pour unir nos efforts et trouver les solutions nécessaires
pour répondre aux besoins de la population.
Notre stratégie s'articule autour de cinq
grands leviers qui seront mis en place dans les prochains mois : la
révision de la liste d'attente; deuxièmement, l'optimisation et l'augmentation
de l'utilisation des salles d'opération; troisièmement, l'augmentation de la
disponibilité des travailleurs de la santé et aussi repenser la structure des
équipes chirurgicales; quatrième, l'ajout des ressources financières et
matérielles, si nécessaire; et le suivi étroit de la progression des chirurgies
et la diminution des délais d'attente.
La période estivale devant nous sera
l'occasion de consulter et de travailler avec l'ensemble des partenaires
concernés par le rehaussement des activités, tels que les établissements de
santé, les experts cliniques, les syndicats, les fédérations médicales, autres
professionnels de santé et les patients partenaires. Et, suite à cette
période-là, dès l'automne, nous passerons en vitesse accélérée afin d'atteindre
l'objectif que nous nous sommes fixé pour réduire la liste d'attente au niveau
prépandémique d'ici mars 2023.
On parle beaucoup de chiffres et
d'objectifs, mais ce qu'il ne faut pas oublier, ce qu'il ne faut jamais
oublier, c'est que ce sont des personnes qui sont en attente d'une chirurgie.
Ce sont des personnes dont les chirurgies ne se sont pas considérées comme
urgentes mais qui, souvent, souffrent quand même. Nous en sommes conscients et
nous y sommes très sensibles.
Vous avez tous démontré beaucoup de
patience alors que le réseau de la santé faisait face à des circonstances
exceptionnelles. Ce sont vous, les patients, qui sont au centre de nos
décisions et de nos actions, et c'est pour vous que l'ensemble des équipes du
réseau continueront de travailler très fort au cours des prochains mois. Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, maintenant la période des questions des membres de la Tribune de la
presse. Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour,
madame, monsieur. La liste invisible dont vous parlez, M. Dubé, peut-être
Mme Opatrny pourrait plus le dire, vous l'évaluez à combien?
M. Dubé : Lucie?
Mme Opatrny (Lucie) : Ce qu'on
parle, c'est que, depuis un an, nous avons vu une diminution d'à peu près 24 %
de consultations et de réquisitions pour les opérations, comparé à prépandémie.
Alors, en plus, cette liste-là, on se dit qu'il y a probablement une demande
qui va recommencer à être vue avec la reprise des activités. C'est cette
liste-là qu'on parle. Les patients n'ont peut-être pas consulté ou pas vu le
médecin encore pour être mis sur une liste d'attente.
M. Bossé (Olivier) : Donc,
c'est 24 % de quoi?
Mme Opatrny (Lucie) : Comparé
à une année de non-pandémie, il y a eu une baisse de 24 % de demandes de
consultation, de mettre les patients sur les listes d'attente.
M. Dubé : Peut-être pour
donner juste un... Parce que c'est un estimé qu'on fait parce qu'encore une
fois on l'a appelée notre liste invisible. Je pense que, dans les documents qui
vous sont remis, ou en tout cas, s'ils n'ont pas été remis, on pourra préciser,
mais ce que Dre Opatrny me faisait remarquer dans les dernières semaines, quand
on a regardé le mandat, c'était particulièrement vrai lorsqu'on comparait une
année normale dans les six premiers mois de... dans les, je dirais, trois ou
quatre... La baisse de 24 %, là, c'est vraiment dans les trois, quatre
premiers mois où on est en pandémie, on va dire, mars 2020 puis jusqu'à l'été
2020.
Alors, je ne sais pas, si je vous disais
que dans cette période-là il y a peut-être... Puis là je mets des chiffres
approximatifs, là, mais on parle d'à peu près 35 000 opérations par mois,
en moyenne. Si vous dites que, pendant trois, quatre mois, vous avez baissé
votre volume de 24 %, bien, vous avez... c'est comme si vous enleviez à
peu près 8 000 chirurgies par mois, mais c'est pendant ces trois, quatre
mois là. Mais c'est vraiment un estimé.
Alors, c'est pour ça qu'on dit
aujourd'hui... On va le voir, mais est-ce que c'est des gens qui se sont
inscrits par la suite puis qui font partie maintenant de la liste? Mais on le
sait qu'il y a un potentiel un peu plus grand que le 145 000 actuel
aujourd'hui. Et c'est pour ça qu'il faut être prudent, pour que les gens ne
soient pas déçus, à la maison, de dire : Écoutez, on vous demande
aujourd'hui de ne pas avoir peur de vous réinscrire auprès de votre
professionnel. Puis après ça on va être capables, quand on aura fini la
stratégie, cet été, avec tout le monde, de s'assurer qu'on comprend bien la
liste sur laquelle on doit travailler.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous êtes prête à dire aujourd'hui qu'il n'a eu aucun décès dû à ce
délestage-là, docteure?
Mme Opatrny (Lucie) : Même en
temps normal, ça arrive d'avoir des patients qui décèdent pendant qu'ils
attendent une chirurgie. Ça peut être un décès non relié.
La question, donc, c'est : Est-ce
qu'il y a eu des décès supplémentaires qu'on ne voit pas en temps normal? Ce
n'est pas une information que je peux donner précisément. Ceci dit, avec le
réseau, ce qu'on a toujours travaillé, c'était l'importance qu'il y ait un
discours continuel entre le chirurgien puis le patient : Si jamais vos
symptômes s'empirent, si jamais votre condition change, s'il vous plaît,
revoyez votre médecin pour voir si votre priorisation devrait changer. Et, dans
cette optique-là… Il n'y a pas eu un délestage non plus égal, comme je l'ai
mentionné, pour toutes les spécialités. Il y en a eu beaucoup moins, par
exemple, en chirurgie cardiaque, chirurgie vasculaire, qu'il y en a eu pour la
chirurgie plastique, ophtalmo, etc.
Alors, je ne peux pas répondre et dire
qu'il n'y en a eu aucun, mais, à notre compréhension, il n'y a pas eu des décès
directement reliés au délestage.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous deux. Ici, on parle, donc, d'investir davantage d'efforts dans
cette catégorie, donc le rattrapage. Ça signifie des coûts, des coûts en
ressources humaines et matérielles, ouverture de salles d'opération, et tout.
On estime ça à combien, là, cet effort vers le rattrapage, en argent?
M. Dubé : Bien, il y a
plusieurs solutions. Il y a déjà des solutions qui sont prévues dans nos
budgets annuels, parce que vous savez, entre autres, qu'on a à peu près… un
budget de bloc opératoire, là, de façon générale, d'à peu près
1,1 milliard par année. Ça fait que ça, déjà, en partant… Puis, encore une
fois, ce budget-là, il est disponible, parce qu'on est en situation, en ce
moment, de sous-utilisation de ce budget-là. Ça, c'est la première chose.
J'en ai parlé pas plus tard que la semaine
dernière avec le ministre des Finances, M. Girard, puis il m'a dit qu'au
besoin il y aurait tout l'argent nécessaire pour accélérer quand on aura
finalisé notre plan. Ça fait que ça, c'est l'ouverture que le ministre a dit,
parce qu'il sait que c'est une priorité de notre gouvernement.
Troisièmement, je ne voudrais pas
présupposer non plus tout ce qu'on va faire comme travail cet été. Il y a
vraiment une volonté, puis je l'ai entendu, entre autres, du Dr Oliva qui
est le nouveau président de la fédération des médecins, de son collègue, le
Dr Legault, là, qui était anciennement… l'association des chirurgiens, ces
deux-là disent une chose : Écoutez, on va tout faire pour être là. Et ces
gens-là ont quand même aussi du rattrapage… Ils ont eu une baisse de
rémunération importante dans les derniers 13, 14 mois, parce qu'ils n'ont pas
opéré ou ils ont moins opéré.
Alors, je ne pense pas que l'enjeu
économique, honnêtement, est un enjeu. Puis il y a toutes sortes de solutions
que je ne voudrais pas non plus présupposer. Ça va être ça le travail qu'on va
faire cet été. Mais je vous dirais, rapidement, que ce n'est pas un enjeu
économique, de manquer de ressources financières pour faire le rattrapage que
le groupe du Dr Opatrny va mettre en place.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, on a un total d'une liste et on sait très bien que cette liste-là
se répartit selon des régions, se répartit selon des activités cliniques. Qui
sera priorisé dans ce rattrapage-là? Et est-ce qu'il y a des régions qui seront
davantage priorisées que d'autres parce que les listes, en pourcentages, sont
peut-être plus longues que dans d'autres régions, par exemple?
M. Dubé : Voulez-vous y aller,
Dre Opatrny, oui?
Mme Opatrny (Lucie) : Nous
avons mis en place des tableaux de bord pour nous laisser l'occasion, mais
aussi pour laisser les régions avoir une idée de leurs listes d'attente, et
effectivement, exactement comme vous dites, c'est différent... ça peut être
différent par région, ça peut être différent par spécialité. Et, avec les
données qu'on voit, on peut remarquer ces différences-là et voir comment on
peut épauler ces endroits-là pour aller chercher des solutions locales. C'est
sûr qu'on a une vision et on veut atteindre des objectifs mur à mur, mais les
solutions seront différentes dépendamment de la réalité locale. Et des fois, si
jamais il y a besoin d'expertise ou d'échanges de solutions, nous serons prêts
à faire ça. Par exemple, nous avons en ce moment cette dynamique-là avec
Chaudière-Appalaches qui... d'un hôpital à l'autre, les listes d'attente sont
très variées, et nous sommes en train de travailler avec eux, de voir comment
lisser ces différences-là.
Le Modérateur
: Claudie
Côté, TVA.
Mme Côté (Claudie) : Bonjour.
Bon, le plan, de ce que je comprends, c'est d'augmenter de 5 000
chirurgies de plus par mois pour arriver à rattraper le retard. Au-delà des
ressources financières, il y a des ressources humaines, derrière ça, puis
également des locaux, des endroits pour procéder aux chirurgies. Est-ce qu'on
va être ouvert, par exemple, à opérer de soir, de fin de semaine, voire même de
nuit? Puis est-ce qu'on a commencé à négocier… est-ce que c'est le retour des
primes, là, notamment, là pour certains corps de métier?
M. Dubé : Bien, c'est pour ça
que je veux être réaliste et aussi très transparent avec vous aujourd'hui. Je
pense qu'on peut imaginer toutes sortes de scénarios, incluant les heures
d'ouverture, tout ça. Mais ce qu'on ne voulait pas faire, surtout à ce moment-ci
de la pandémie, c'est d'arriver avec des solutions à l'avance qu'on impose à
nos partenaires. Ça, pour moi, on n'a pas voulu embarquer là-dedans, parce que,
je le dis, là, puis pas pour faire plaisir au réseau de la santé, mais on a eu
des discussions assez importantes avec... je pense à Mme Bédard, avec la
FIQ, mais aussi avec la FMSQ, avec la plupart des partenaires, puis on leur a
dit : Écoutez, cette solution-là, on va la trouver ensemble. Je pense que
c'est facile de dire aujourd'hui qu'on pourrait ouvrir le bloc opératoire de
deux heures de plus par jour puis ça va donner tant, mais, s'il n'y a pas
d'infirmières qui sont intéressées à venir le faire, ça ne donne pas
grand-chose.
Alors, vous avez raison, la liste des
éléments qu'on va mettre ensemble, on... excusez-moi, on ne réinventera pas le
bouton à quatre trous, mais on sait, la solution... Quand j'entends... Puis je
reviens sur une citation que M. Legault nous a dite, là, qui est le chef
de chirurgie, qui est rendu le vice-président de la FMSQ, il a dit : Tous
les médecins vont collaborer. Puis j'ai entendu un autre médecin, dont je ne me
souviens pas le nom, je m'excuse, qui a dit ce matin : On est d'accord que
les infirmières puissent se reposer. Alors, ce n'est pas des médecins en ce
moment qui veulent rouvrir à tout prix puis dire : Il faut recommencer.
Alors, ce que vous demandez, je vais être
très transparent avec vous, oui, ça va faire partie des solutions, mais ça va
être une solution que la Dre Opatrny va mettre ensemble avec cette
équipe-là pour arriver à une solution que tout le monde va embarquer dedans.
Mme Côté (Claudie) : Donc, il
faut que ce soit négocié encore, là, il n'y a rien de négocié.
M. Dubé : On n'a rien négocié
encore parce qu'on... mais on a eu... ce que la Dre Opatrny a réussi, c'est à
mettre tout ce monde-là à la même table, puis tout le monde est d'accord de le
faire durant l'été.
Mme Côté (Claudie) : Ma seconde
question pour vous toujours, M. Dubé, concerne une situation au CHU de
Fleurimont, à Sherbrooke, où il y a des patients qui sont décédés non pas...
des patients en oncologie qui sont décédés non pas du cancer, mais de la COVID-19
après une éclosion. Et il semble que dans l'arrêté ministériel, là, pour le
personnel hospitalier qui n'est pas vacciné et que ceux qui travaillent en
oncologie ne sont pas obligés, là, de subir les trois tests de dépistage, et là
il y a eu une éclosion, là, il y a des décès. J'aimerais avoir votre réaction
là-dessus. Puis pourquoi est-ce que ces personnes-là ne sont pas incluses dans
l'arrêté ministériel?
M. Dubé : Bien, premièrement,
je vous dirais que cette situation-là est déplorable, là, parce que je pense
que... en tout cas, on va s'assurer que le lien de cause à effet dont vous
parlez est vraiment là, mais je pense que... en tout cas, ce que j'ai entendu,
là, nous permet de... nous force un petit peu à creuser. Mais je vais vous
donner la réponse simple, c'est lorsqu'on a fait le programme pour obliger les
employés de la santé de vacciner, le principe était de vacciner les employés
dans tous ceux qui étaient vus comme dans des régions plus à risque, puis
c'était lié justement à ceux où il y avait des primes COVID. C'était ça qui
était le principe, lorsqu'on a fait cette directive-là en avril, il y a quand
même quelques mois.
Le principe de l'oncologie n'avait pas été
considéré pour des raisons très simples, c'est que, déjà, le PCI, donc, le système
de protection et de contrôle des infections, est très développé en oncologie.
Vous le savez, on a même refusé, à un moment donné, des proches aidants d'aller
accompagner dans les salles de traitement, parce qu'on disait… c'était trop
dangereux. Avec du recul, j'ai parlé à Mme Savoie ce matin puis j'ai dit :
Cette exigence-là, même en oncologie, on va la mettre. Alors, à compter de, je
vous dirais… c'est soit ce matin ou demain matin, il y a une directive qui va
obliger les gens, travailleurs de la santé en oncologie, de soit être vaccinés
ou d'être dépistés.
Mme Côté (Claudie) : …il y a
des travailleurs qui ne veulent pas se faire vacciner, là, au-delà… c'est quand
même un problème.
M. Dubé : Bien, c'est la même
règle qui s'applique, Mme Côté, à tout le monde : premier choix, vous vous
faites vacciner, deuxième choix, vous vous faites tester trois fois par semaine
si vous n'êtes pas vacciné. Puis, si ça ne fonctionne pas, on vous replace ailleurs.
Puis, s'il n'y a pas de place, bien, vous n'êtes plus à l'emploi.
Le Modérateur
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour à vous deux. Avant de poser la première question, juste savoir si c'est
possible d'avoir la liste détaillée, par spécialités, de réductions. Vous
donniez l'exemple d'ophtalmologie, orthopédie. Est-ce qu'on pourrait obtenir la
liste des réductions par spécialités si…
Mme Opatrny (Lucie) : Oui,
c'est possible de l'avoir, parce qu'on suit vraiment ça, les listes, par
spécialités, par région. Alors, globalement, ça peut être que l'orthopédie est
diminuée de… Je pense que, là, j'ai dit 22 %, 32 %, mais ça peut être
que, dans une région, c'est un petit peu plus, puis, dans une autre région,
c'est un petit peu moins. Mais, absolument, vous pouvez avoir ces chiffres-là.
M. Lavallée (Hugo) : O.K.,
merci. Qu'est-ce que vous pensez de l'idée, c'est proposé par certaines
associations médicales, là, de former des instrumentistes, là, pour aider en
salle d'opération? Ça existe déjà, je pense, ailleurs en Amérique du Nord. Ça
permettrait peut-être de faire en sorte qu'on ait besoin de moins
d'infirmières. D'autres suggèrent peut-être de permettre à des infirmières
auxiliaires d'aller en salle d'opération. Est-ce qu'on peut envisager de
temporairement réduire les exigences en termes de qualifications pour pouvoir,
là, permettre de donner un coup de main?
M. Dubé : Oui, cette
solution-là a été proposée, si je me souviens bien, dans les derniers mois,
entre autres au HMR… qui a été proposé. Je pense qu'encore une fois, bon, il y
a toutes sortes de parties en cause là-dedans, différents ordres
professionnels, là. Je ne rentrerai pas là-dedans. Mais je pense que ça peut
faire partie des solutions. Il y a, dans certaines provinces, je pense, en
Colombie-Britannique, entre autres, où les instrumentistes ont beaucoup plus de
place que chez nous. C'est ce qui a amené certains médecins, Dre Opatrny, à
nous proposer ça. Mais je vais laisser Dre Opatrny le… parce que c'est du pour
et du contre, hein? Il faut dire : Oui, on est prêts à faire ça, mais
telle association de professionnels, est-ce qu'elle est prête à l'accepter? Ça
fait que je pense que Dre Opatrny va regarder ces scénarios-là cet été.
Mme Opatrny (Lucie) : Ce
qu'on regarde vraiment, c'est de donner ce rôle-là à un nombre plus important
d'infirmières auxiliaires. On voit par exemple, au CHUM, qu'il y a dans leurs
équipes... 30 % des infirmières sont des infirmières auxiliaires au bloc.
Et c'est aussi également vers ça qu'ils ont dit... ça fait partie de leur
solution d'avoir retourné aux activités quasi 100 %. Globalement, au
Québec, c'est à peu près 12 % des infirmières auxiliaires dans les blocs
opératoires. Nous allons regarder, par exemple, comment rehausser ça dans la
structure d'équipe.
Pour ce qui concerne un instrumentaliste,
ce n'est pas une description de tâche qui existe, puis d'avoir une nouvelle
profession, ça prend 10 ans. Je pense que ce qu'on va regarder, c'est plus
des solutions pas mal plus rapides que ça. Mais je pense que de regarder est-ce
que peut faire autrement, et c'est la question à poser... et à regarder, et à
trouver des solutions dans tous les différents comités qu'on a mis en place.
M. Lavallée (Hugo) :
Deuxième question, revenir sur la question budgétaire qui vous a été posée tout
à l'heure. Là, je comprends qu'il y a une certaine marge de manoeuvre. En même
temps, pas plus tard que la semaine dernière, la Vérificatrice générale vous
mettait en garde, là. Dans son rapport sur le ministère, elle disait : «Le
ministère aura d'autant plus intérêt à réaliser un suivi rigoureux des
enveloppes budgétaires dans le contexte de l'après-pandémie de COVID. Dans les
années à venir, le rattrapage des soins à prévoir en raison du délestage risque
d'entraîner une augmentation des dépenses de rémunération — on parle
des médecins, mais on comprend que c'est à d'autres secteurs
aussi — générer des dépassements de coût des enveloppes.» Est-ce
qu'il va avoir quand même un... Quel mécanisme va être mis en place pour
assurer, là, qu'il n'y ait pas de dépassements de coûts trop importants dans ce
contexte-là?
M. Dubé : C'est ça. Comme
je vous disais, on en a parlé non seulement avec le ministre des Finances, mais
avec Mme LeBel, au Trésor, pour s'assurer que le plan qu'on va déposer va
être acceptable aussi pour... Mais, étant donné l'importance que ça a, d'avoir
en ce moment ce nombre de personnes là qui sont en attente, je pense qu'on l'a
démontré avec la pandémie qu'il faut être capable de mettre les ressources
financières pour être capable de régler le problème. C'est malheureux, mais
c'est ces gens-là qui sont sur la liste d'attente qui ont payé le prix
d'attendre pour faire soigner les gens de la COVID-19. C'est ça, le résultat,
là.
Alors, oui, on a mis beaucoup de
ressources financières pour la COVID-19, mais je pense qu'on se doit, le plus
rapidement possible, de régler les personnes qui sont en attente parce qu'ils
ont laissé leur place aux patients de la COVID. Alors, je pense qu'il y a une
très belle collaboration, avec mes collègues aux Finances puis au Trésor, de
trouver des solutions. Puis, comme je vous dis, il y en a d'autres, solutions
qu'on va trouver durant l'été, et je pense qu'on va être créatifs pour trouver
des solutions.
Le Modérateur
: Patrick
Bellerose, Le Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
M. Dubé, pour commencer, le privé a aidé beaucoup durant la pandémie pour
s'assurer qu'on n'ait pas un trop grand retard. Quelle serait la place du privé
dans le rattrapage, là, qu'on souhaite faire?
M. Dubé : Dre Opatrny?
Mme Opatrny (Lucie) : Mais ça
va continuer à être une partie importante de la solution. Puis la majorité des
ententes ont été signées pour une durée de deux ans. Il va falloir
regarder quel rôle ils vont jouer plus loin que ça, s'il y a un rôle. Mais
entre-temps, pour eux, tout comme pour le réseau public, nous sommes en train
de regarder est-ce qu'il y a des façons d'optimiser l'utilisation des salles
opératoires.
Concrètement, ça nous est arrivé du
terrain, qu'on nous dit qu'une salle d'op peut terminer à 2 heures
l'après-midi, puis j'inclus non seulement les CMS, mais aussi les hôpitaux, par
crainte de dépasser de 15 minutes le temps de fin de salle. Mais ça, ce
n'est pas une utilisation optimale de nos ressources ni des salles d'opération.
C'est le type d'élément d'optimisation que nous allons regarder dans le privé
comme dans le public.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
donc, de votre réponse, je n'ai pas l'impression qu'on va faire appel au privé
dans une plus grande mesure. Vous avez l'air à dire : On va maintenir la
part du privé actuelle, mais vous ne comptez pas nécessairement faire appel au
privé dans une plus grande mesure.
Mme Opatrny (Lucie) : En ce
moment, et pour le plan de rattrapage, les CMS font absolument partie des
solutions. Ceci dit, les types de chirurgies qui peuvent être faites là sont
très limités, et même pour une condition, si jamais le patient prend des
médicaments compliqués ou a des comorbidités, des fois, même pour ces
conditions-là, ça ne peut pas être fait dans les CMS. Étant donné qu'il y a des
limitations de types d'opérations et de type de patients qui peuvent être faits
là, ça va toujours être assez limité, en termes du rôle que les CMS peuvent
jouer. Ceci dit, c'était assez important, dans la stratégie, d'avoir minimisé
le délestage lors des deuxième et troisième vagues, et ils vont faire aussi une
partie importante dans le rattrapage qu'on décrit aujourd'hui.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque, La Presse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Bonjour à vous deux. J'essaie de voir, pour quelqu'un qui se trouve
présentement sur la liste d'attente et qui vous entend aujourd'hui, à quel
moment il peut s'attendre être rappelé. Je comprends que c'est difficile à
répondre, mais vous comprenez l'esprit de ma question? À quel moment, donc, il
peut voir une amélioration, lui, dans son attente? Et, à un moment donné, le
délai, là, que vous voulez atteindre pour une chirurgie au Québec, ça va être
quoi? C'est quoi, le délai, votre délai parfait, là?
M. Dubé : C'est une très bonne
question. On a eu de longues conversations là-dessus. Je vais laisser Dre
Opatrny. Je pense qu'elle avait une vision avant la pandémie. Cette vision-là,
elle n'a pas changé. Puis je vais la laisser répondre puis, au besoin, je commenterai,
mais je pense que sa vision est très claire là-dessus.
Mme Opatrny (Lucie) : Je vais
commencer avec la deuxième partie de votre question, qui est : Quelle est
la vision long terme? Nous sommes en train de vous démontrer un plan pour
comment on va arriver à la prépandémie. Mais, même en prépandémie, les listes
n'étaient pas optimales. La vision dans ma direction, au ministère, c'était de
réduire les listes d'attente pour avoir toutes les chirurgies six mois ou
moins. Ça veut dire qu'après qu'on fait le rattrapage il faut continuer à
s'améliorer et à diminuer les listes d'attente pour avoir un contexte où toutes
les chirurgies sont faites à l'intérieur de six mois. C'est ça, la stratégie à
moyen terme.
En termes de quelqu'un qui attend en ce
moment sur la liste d'attente, ça doit être extrêmement frustrant puis surtout
pour ceux qui attendent plus que six mois. On encourage le discours et les
communications régulièrement entre le patient puis son chirurgien, comme
j'avais dit dans une question antérieure. Mais, quand on dit qu'on va réduire
les patients en attente de six mois à un an, d'ici deux ans, ce n'est pas les
mêmes patients qui sont sur la liste aujourd'hui, d'un an, qui vont être encore
là pour un an et demi de plus. Ça évolue. Mon espoir, c'est que ceux qui
attendent, en ce moment, plus que six mois sont ceux qui vont être priorisés
pour être faits dans les prochains mois.
M. Dubé : Peut-être juste si
je peux lui reposer une question, parce que, comme je vous dis, on a eu de
longs débats. De son objectif que maintenant... lorsqu'on aura fini le
rattrapage, que tout le monde devrait se faire à l'intérieur de six mois, en ce
moment, c'est seulement les deux tiers des patients qui sont faits à
l'intérieur de...
Mme Opatrny (Lucie) : Exactement.
M. Dubé : Ça fait que c'est
quand même un gros changement, là, de... C'est là qu'on veut aller, mais en ce
moment il y a deux tiers des patients qui sont faits à l'intérieur de six mois.
Ça veut dire qu'il y en a le tiers qui sont plus que six mois. Et c'est ça
qu'il faut changer rapidement, là.
Mme Lévesque (Fanny) : Puis
quand vous dites : Dans les prochains mois pour ceux qui sont déjà sur la
liste, est-ce que, donc, dès cet été, même si le plan n'est pas en fonction,
ils peuvent s'attendre à être appelés, parce qu'on reprend un peu le dessus?
Est-ce que vous avez un message pour eux, qui attendent aujourd'hui? Peut-être,
M. Dubé, aussi, là-dessus…
Mme Opatrny (Lucie) : Bien,
une des stratégies était vraiment axée sur le patient, de regarder comment
est-ce qu'on peut rejoindre les patients pour communiquer avec eux, de voir…
Et, déjà, c'est pour ça que, depuis trois mois, nous avons vu une diminution de
2 000 sur les hors délai d'un an, en termes d'épuration de la liste, de
communiquer avec les patients.
Alors, de un, c'est important qu'on mette
en place des façons de communiquer avec les patients qui sont en attente depuis
longtemps. Et, de deux, c'est que les comités de priorisation ont légèrement…
sont en train de changer les algorithmes pour, en même temps, réduire les
listes d'attente, aussi d'être sûrs que, toujours, les patients urgents,
semi-urgents sont faits, mais de voir comment aussi intégrer et diminuer ceux
qui sont en attente plus qu'un an. C'est plusieurs secteurs en même temps qu'il
faut regarder… comment améliorer tout en même temps.
M. Dubé : Sans aller dans le
détail, mais je pense que votre question… Puis ça me permet de parler aux Québécois,
en même temps, de leur dire : C'est tellement important, pour nous, de
donner le meilleur service possible. Je reviens souvent à la notion de service
à la clientèle, là. Ça, c'est probablement un des… On l'a vu avec la
vaccination, les gens ont été bien traités rapidement. C'est pour ça qu'en ce
moment, je vous l'ai dit, dans mes gros cailloux, là, dans mes priorités
importantes, le rattrapage des chirurgies, c'est le plus bel exemple qu'on peut
donner.
J'ai l'impression que, dans les prochains
mois… Puis, quand on va avoir finalisé ça, j'aimerais ça que, vers la fin de
l'été, ces gens-là soient contactés puis qu'on leur dise : Là, maintenant,
on est capables de vous dire comment on va le faire. Puis vous savez comment…
La Dre Opatrny, dans son équipe, elle a même… je vous parle souvent de nos
fameux tableaux de bord, elle en a parlé. On a maintenant des équipes… des gens
dans son équipe qui sont sur ces tableaux de bord là déjà, qu'on a commencé à
discuter le matin, parce qu'on va voir… on va s'assurer que le plan qui est
finalisé nous permet de suivre ces gens-là puis de dire : Comment ça se
fait que telles personnes en Abitibi… il y a encore 12 personnes sur une
liste d'attente depuis six mois? On a cette granularité-là qu'on est capables
de voir maintenant. Alors donc, raison de plus pour être capable que les gens
aient l'espoir qu'ils vont être traités correctement dans les prochains mois.
Mme Lévesque (Fanny) : Quand
vous dites de les appeler durant la fin de l'été, qu'est-ce que vous voulez
dire?
M. Dubé : Bien, ce que je veux
dire, c'est qu'on va…
Mme Lévesque (Fanny) : On les
appelle personnellement?
M. Dubé : La Dre Opatrny
l'a dit : On veut les contacter. Moi, ce que je dis, c'est qu'il faut
qu'on finalise le plan pour qu'il soit réaliste, parce qu'il n'y a rien de pire
que de dire à quelqu'un : Ça va être telle date, puis ça ne le sera pas.
Il faut prendre le temps de s'organiser. Mais ce que j'aimerais, c'est qu'à la
fin de l'été, quand on va avoir, avec les partenaires du Dre Opatrny, fait
ce plan-là… Parce que, là, c'est une stratégie, c'est des principes. On
dit : C'est ça qu'on veut faire, arriver en dedans de six mois, à un
moment donné. Bien, il faut être capable de contacter ces gens-là, mais
j'aimerais ça qu'on puisse le faire à la fin de l'été.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Marco Bélair-Cirino du Devoir. Juste à votre gauche. Juste dans un souci
de clarté, Dre Opatrny… Donc, présentement, le temps moyen d'attente… vous
avez mentionné qu'il y en a un peu plus du tiers des personnes qui figurent sur
les listes qui attendent plus de six mois, mais c'est quoi, le temps moyen
général?
Mme Opatrny
(Lucie) : Le temps moyen général… il faudrait que je vous revienne. Ça
serait facile de revenir, mais le temps…
M. Bélair-Cirino (Marco) :
…comparer ça avec l'objectif du six mois ou moins. Donc là, présentement, on…
M. Dubé : Mais,
Dre Opatrny, pouvez-vous peut-être commencer par répondre pour
l'oncologie? Parce que je pense qu'il faut vraiment faire une différence entre
les patients sur l'oncologie versus le reste de la clientèle.
Mme Opatrny (Lucie) : Parce
que… mais prenons l'oncologie. Le temps d'attente moyen, pour une chirurgie
oncologique, c'est de 17 jours… puis ça, ça n'a pas changé, ce temps
d'attente là. On le suit vraiment, le temps d'attente moyen par spécialité.
Mais le temps d'attente moyen, c'est moins que six mois. J'ai en tête
170 jours, mais, honnêtement, il va falloir que je vous revienne avec le
chiffre.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
O.K. Puis donc, là, vous dites qu'une de vos obsessions, c'est de…
M. Dubé : Hors oncologie.
Mme Opatrny (Lucie) : Hors
oncologie.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, c'est ce que j'avais compris. O.K. Puis votre obsession, c'est que toutes
les chirurgies soient effectuées dans six mois ou moins. Donc, cette cible-là,
vous la poussez de, quoi, d'un an et demi?
Mme Opatrny (Lucie) : Avec les
projections qu'on a faites, d'ici 2023, nous n'allons pas éliminer complètement
les plus qu'un an. Ils vont être à peu… on pense environ 2 000 patients
sur une liste d'à peu près 110 000, ça veut dire 1 %. Même avant la
pandémie, 92 % des patients ont été opérés à l'intérieur de six mois. Ce
n'est pas si… c'est assez réaliste de penser qu'on peut voir et faire une
stratégie d'éventuellement faire toutes les chirurgies à l'intérieur de six
mois.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
O.K. Puis là c'est quand que vous allez crier victoire, selon vous? Je repose
tout le temps la même question, là, c'est… est-ce qu'on a une… est-ce que vous
avez une date, là, quand vous allez crier victoire?
Mme Opatrny (Lucie) : Vous
parlez à quelqu'un qui aime l'amélioration continuelle. Je ne vais jamais, dans
ma vie, crier victoire. Dès qu'on a atteint quelque chose, il faut toujours
aller au prochain objectif.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
…le six mois?
Mme Opatrny (Lucie) : Le six
mois? Je penserais que ça serait faisable un an après, mars 2024.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Très bien. Est-ce que vous vous préparez à une quatrième vague? Est-ce que
toute cette stratégie-là tient compte de la possibilité qu'une quatrième vague
frappe le Québec?
Mme Opatrny (Lucie) : Ce qu'on
fait, c'est qu'on est en train de regarder le chemin à prendre. Mais, comme sur
tout chemin, on peut avoir la construction, on peut avoir des accidents. Alors,
ce n'est jamais une ligne droite… sans des choses qui s'en viennent. On a fait
différents modèles mathématiques, et c'est assez conservateur, ce qui veut dire
que, oui, la possibilité d'avoir… On n'est pas à l'abri d'une quatrième vague.
Nous sommes dans un contexte où on a… Oui, on va atteindre nos objectifs, je
crois, pour la vaccination, pour la première, c'est déjà arrivé, pour la
deuxième… Mais, de façon mondiale, il y a moins que 20 % des personnes
vaccinées. On n'est pas à l'abri de ça. Et le plan fait en sorte que, oui, il y
a probablement des pépins qui vont arriver, mais je crois que, malgré ça, on va
être capables d'arriver.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Puis dernière question…
M. Dubé : Vous avez le droit à
combien de questions?
M. Bélair-Cirino (Marco) : Il
y a beaucoup de précisions.
M. Dubé : Moi, je compte ses
questions. C'est l'arbitre qui décide des règlements.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que votre stratégie est conditionnelle au maintien des possibilités
offertes par l'état d'urgence sanitaire?
Mme Opatrny (Lucie) : Non. Il
faut vraiment… Oh! excusez-moi.
M. Dubé : Allez-y.
Mme Opatrny (Lucie) :
Pardonnez-moi.
M. Dubé : Non, non, allez-y.
Mme Opatrny
(Lucie) : Dans ma tête, il va falloir revenir… Non, vraiment, on a
regardé… puis on veut travailler avec toutes les parties prenantes que j'ai
nommées pour regarder des stratégies qui sont… qui pourraient être innovantes,
des fois, mais durables, et, durables, ça veut dire à l'extérieur des arrêtés
ministériels et de l'état d'urgence.
Le Modérateur
: Y
a-t-il d'autres précisions en français?
M. Bellerose (Patrick) :
…vous n'avez pas besoin de maintenir certaines mesures…
M. Bérubé : Pourquoi changer
la…
M. Bellerose (Patrick) :
Pourquoi changer la loi sur la santé si vous n'avez pas besoin des mesures prévues
dans l'état d'urgence, comme le dit Mme Opatrny?
M. Bérubé : O.K., bien, ça,
c'est intéressant, parce que, si vous faites référence à l'annonce qu'on a
faite cette semaine, qu'on lançait une consultation publique, la consultation…
Puis je suis content d'avoir la question, parce que peut-être qu'on n'a pas été
clairs, mais je vais être très clair, la partie qui porte sur la loi de la
santé, c'est au niveau des ressources informationnelles. Le plus grand défi
qu'on a, en ce moment, avec la loi de la santé, là, il y en a plusieurs, mais
le plus grand défi, c'est d'avoir accès à l'information.
Et ce qu'on s'est rendu compte, puis la
vaccination a été un très bel exemple de ça, puis le dépistage, le traçage,
c'est toujours la même chose, il y a beaucoup d'information par installation,
par établissement, mais de coordonner cette information-là puis de l'avoir pour
que la sous-ministre, les sous-ministres associés puissent travailler... C'est
excessivement vieillot parce que c'était limité par des documents papier
lorsque la loi a été mise en place. Aujourd'hui, ce qu'on a vu avec la pandémie
puis les mesures d'urgence, on a eu accès à cette information-là, cette
consolidation de l'information. Alors, c'est sûr que les mesures d'urgence nous
ont donné des moyens.
Alors, ce qu'on veut, pendant l'été... Parce
que le premier ministre a été très clair, puis c'est exactement ce qu'on vient
de vous dire, on est capables de faire ce plan de relance là sans les mesures
d'urgence, mais il va falloir avoir une transition, puis une de ces
transitions-là porte sur les données informationnelles, parce que demandez à
tous les gestionnaires du réseau, les P.D.G., maintenant, quand on fait nos
réunions du matin, ils veulent avoir accès, ils veulent être capables de voir
comment leurs collègues performent, etc.
Alors donc, les changements qu'on demande,
particulièrement dans la consultation qu'on va faire cet été, portent sur la
façon dont on a accès à l'information pour être capables d'être des meilleurs
gestionnaires puis de donner des meilleurs outils à nos gestionnaires dans le
réseau.
Le Modérateur
: Très
bien. Question en anglais. Matt Grillo, CTV.
M. Grillo (Matthew) : Good
afternoon. I'm just wondering, specifically, just a little precision,
here : These are elective surgeries, specifically, or all surgeries?
Mme Opatrny (Lucie) : The lists that we're talking about today are all surgeries, so
cancer surgery, cardiac surgeries, elective surgeries. The lists that we give
and the numbers we give are total number of all surgeries.
M. Grillo
(Matthew) : Is this the next priority, I guess,
after vaccination? Is it fair to say that?
M. Dubé : That's on top of the list, I would say. We have five that we are
working, that are in complement to the urgency : surgeries; «soins
à domicile»,
we've talked about it last week; emergencies,
because the waiting list that we have in emergencies, so that's another
priority. We have also a very competent doctor, in the team of Dr. Opatrny,
that has a special mandate to improve our emergency in the coming months.
So those are the priorities
that we run in parallel. But, I would say, the biggest one, and it relates to
HR, is to have the right personnel. We have a lack of personnel, this personnel
is tired. We need to hire nurses. So I would say that summarizes, really, the
priorities that we have in the coming year.
M. Grillo
(Matthew) : Just another quick one. You were
mentioning, in French : This list could actually be larger. That's why you are asking people to go see their doctor.
Could you just explain that?
M. Dubé : Yes, because what happened... And I think, in one of the graphs
that Dr. Opatrny has prepared… But why don't you explain it, because you
are a lot better than I in English, to this gentleman? This... try to estimate
the number… Well, you've heard the question, I don't need to translate it to you.
Mme Opatrny
(Lucie) : So, the list that we have are patients that have been seen,
referred by a surgeon and put on a wait list by a surgeon. But, when we look at
the volumes of patients that are put on lists, in the past year, compared to a
non-pandemic year, there were 24% less people put on the surgical wait list.
So, when we do the modeling, one of the items that we need to put into the
modeling is… well, we have to presume that some of these patients that were not
seen, that would not put on the list will come back. Some might not, but there
is a certain percentage that would be back. So it's the delta of consultations
that were not seen, mainly during the first wave of the pandemic year, that we
have to anticipate might return and go on our wait list.
Le Modérateur
:
René Bruemmer, The Gazette.
M. Bruemmer
(René) : For those that are waiting or want to
have an idea of when they might be next, can you give us a bit of an idea of
how you prioritize who gets surgery next?
Mme Opatrny
(Lucie) : The prioritization was made… it's been in place already
since the first wave and was put into place by surgeons that were experts, that
weighted risks of morbidity and mortality by specialty and by condition within
that specialty, to see how we can minimize long-term effects. And so this is
why there are some specialties that saw almost no reduction in their volumes,
not none, but very little reductions in their volumes, such as cancer care or
such as cardiac surgeries, whereas other specialities saw a much greater drop
in terms of the number of surgeries that were done.
So it's a pretty complex
algorithm that was done. And it was also looked at recurrently to see were
there are… how we could refine that. So currently it is being refined to see
that there are some conditions, even within cardiac and cancer, that be a little bit delayed, you know, in terms of doing another
condition that might have… For example, in vascular surgery, that might have an
effect. So the group constantly looks to see are there adjustments that need to
be made to make sure that there is equity in terms of approach to the surgery.
Obviously, we're trying to get away from that and really increase and ramp-up
the volume of surgeries that we do to really eliminate the need for that and to
move towards eliminating our wait lists.
M. Bruemmer
(René) : OK. And I imagine, too, where you are on the
wait list, if you've been waiting a year or something that pushes you further
up in line, as in it's not just how… well, obviously, it's how serious it is,
but it's also an aspect of : you've been on this list for quite a while,
so you get... you know, you get moved up sooner.
Mme Opatrny
(Lucie) : Precisely. So it's a combination of how
long you've been waiting and your underlined condition.
M. Bruemmer
(René) : And the other is, given summer
holidays and, as you mentioned, some problems with the resources, do we have
sufficient resources in Québec,
at this point, to ensure that anybody who needs serious surgery will get it
quickly?
Mme Opatrny
(Lucie) : So, the quick answer to that is yes,
but the answer to that was yes, even in the middle of the first wave. But now,
for the past couple of weeks, we are at approximately 90% of our prepandemic volumes, we're at 33,000 surgeries a week, so…
a month, pardon me. So those are very important volumes that allow us to do
even non-urgent surgeries.
Le Modérateur
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. I actually have a
question about the vaccination campaign. We're still hearing from people who
say that they're trying to move up their appointments for their elderly
parents, for instance, and they're unable to. Meanwhile, we're still seeing
long lines at the walking clinics and younger people getting their vaccines
before some people in their 70s and 80s. What is going on? Why isn't this being
fixed?
M. Dubé :
Well, I think we've fixed a lot of those problems, in the last three days, but
they're not fixed… The thing that you need to know, and I think it's important
for the people to know that, the biggest issue that we're solving right now is
that, unfortunately, when people register, either themselves or through the
vaccination site, at the first… not all the information that was necessary was
either complete or wrongly entered, OK?
So, when we need to
contact those people, the system, when they register themselves for the second
dose, the system makes a decision. If they cannot be sure it's them, it will
prefer not to register them for the second dose. You understand? Because we
don't want to send the confirmation to the wrong person. And this is the reason
that we're saying : OK, If
we cannot recognize you because we don't have the right phone number or the
right email address, or whatever information, we prefer that you come in person to the site to make those
corrections because we want to see you. Because we don't want to send that information to somebody that could take that
information, right? So, that's
the issue that we have.
Now, how many of those
criteria do the system, the algorithm verify? We had, I think, maybe seven or
eight of them. And we have reduced the number of algorithms in the last two
days. And now we think that... And those changes need to be done at night. So,
we cannot do them during the day. Just today, another hundred thousand persons,
today, have changed their appointment, which is good. So, it means that...
Remember, the first day, we had about 40 000 on
Monday. We went to close to a hundred. And today, I'm being told we're moving
it over a hundred thousand.
So, it's being solved,
but unfortunately, and I'm very disappointed that people have to wait, but the
best solution, until we correct that, will mean that people... I would rather
somebody goes for a non appointment... without appointment, wait a bit, but
make sure that he has his second dose. That's the problem that we meet. And
we're learning from that that we will find a way over the next few days,
because we still have three weeks of appointments for younger people, to make
sure that we find another way to correct than coming on site. But we will talk
about that next week.
Mme Fletcher
(Raquel) : So, the frustration and the
confusion that this led to, and the fact that, you know, some people in their
sixties, they got their second dose while some people in their eighties are
still waiting, what is your answer to that? Are you just saying : We'll
wait a couple of days until we figure out these technical issues?
M. Dubé : No. I would... What we've said, the best way... The best way...
Because sometimes the problem is so small, it can be just a wrong phone number,
and if you're patient enough, because we've added phone operators, we've added
a lot of them in the last few days, the best thing is to phone and to
say : I'm not able to answer. Can you check if there is... what is the
problem? Is it my phone number? Is it my email address? But I would say, even
if you were being helped by a younger person, because that's sometimes a
question of how to work on a computer, I would say the best way is to go
directly at the vaccination site where you were vaccinated. Go there, and, when
we will correct the information
to make sure it's you, then, I mean, 99% of the chance
that you'll be able to have that second dose at that time, because we will
replace your appointment.
So that's the reason
we're saying the best way for those… instead of waiting, that we… because, even
if we correct the computer, we correct the problem in the software, at one
point, if this is not the right phone number, we will not send to unknown
people the information. Do you understand what I'm saying?
Mme
Fletcher (Raquel) : Thank you.
Le Modérateur
: Cathy
Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : As you're trying to tackle the
surgery backlog, what is the plan to deal with your other priorities in the
system? Well, you talked about ERs, biopsies, family medicine. So what's the
plan for the other priorities?
M. Dubé :
It's interesting that a lot of them are related. You know, when we deal with
emergencies and we deal with the issues that we have, for example,
with… And that's another thing that Dr Opatrny deals, is how we will move
the… «les médecins, les omnis»… How do we say… the general practitioners?
Sorry, I'm learning a lot with Dr. Opatrny. But they're all related, because
what we're asking the doctors in the GMF is to take more patients. If they take
more patients, they will be able to take what we call the P4, the P5, those
priorities that are less important. I'm not saying they're not important, the
less important. So, if those doctors take more patients, we'll have less
patients at the emergencies, you see, and that's the reason all those five
priorities that I've listed before, to me, they're all linked. And that's the
reason that, for example, on emergencies, Dr Opatrny took Dr Berger, who's an
«urgentologue»…
Mme Opatrny
(Lucie) : Emergency physician.
M. Dubé :
…thank you, in Lévis, and she's the one conducting a very similar group that
has this focus on looking at the emergencies. I don't know if I have the time
to present that to you before the end of June, because we have a lot, but we're
working on that as well. But, I would say, most of our five elements are all
linked together, and this is what… We're using the summer, because we have
nothing to do in the summer, and the vaccination is going
well. So, we'll be working on the other things in the summer.
Mme Senay
(Cathy) : I remember, like, your press
conference in the winter, when you sent... both of you, you sent a very clear
warning to Quebeckers about the backlash of the pandemic and what it can cause
on waiting list for surgeries. I remember, like, the warning you sent, you were
clear. But, today, how it is for you that you don't have a plan to present us?
You had a framework, because you're missing too much information. How it is for
you to wait? What, basically, you're saying to Quebeckers : Wait and see,
we don't have the answers yet, but we'll be coming with those answers.
M. Dubé : But, I'll start, one thing is clear, and every province, every
country has an issue, we had an HR issue even before the pandemic. We need to
realize that. And remember that we can do a plan, but, if we don't have the
personnel to implement it, we cannot do it. That's reality.
I want to be realistic in
the plan that we prepare. And unfortunately, not only the situation on the HR
side was difficult before the pandemic, we lost a lot of personnel and we need
to get this personnel… for the ones that are still there, we need to get them
rested because they deserve to be rested. And, when they are rested, at the end
of the summer, the plan that we'll have designed with them, with the unions,
with the specialists, will be a realistic plan.
So I agree with you that
it's taking time. But we need to have a plan that is accepted and conceived by
the personnel. The HR is a big issue for us, and we'll solve it.
Le Modérateur
:
C'est ce qui met fin à cette conférence de presse...
Mme Senay
(Cathy) : Do you have something to say,
doctor?
Mme Opatrny
(Lucie) : …we're taking the summer also to
look at all the sectors of activities because, as ministre Dubé is saying,
they're all intertwined. So, for example, we have thousands of nurses working
in «centres de dépistage» right now. We have to see, that's probably not
required as much, we can wrap those down. We can take those individuals,
reorient them to other areas.
There are, as
ministre Dubé mentioned, patients going to emergency rooms with issues
that could be seen in family physician offices. Well, we had structured family
physician offices to be hot and cold. Well, now, with that... And so there was
not that much room in the cold clinics to see non covid-related things. We are
going to be closing down those clinics to convert them all into regular
clinics, over the course of the summer, and so, all of a sudden, that's also
going to increase capacity.
So, everything that was
deployed is now... It can't be eliminated because we can't think that COVID is... Well, first of all, it's still
here, and we are not... and we have to face the fact that perhaps we'll have,
you know, the possibility of another wave, so we can't just shut everything
down. But we can certainly ramp things down and reorient towards these other
types of conditions that, for a year and more, we haven't been able to address
as we'd like to.
M. Dubé : That's the reason she's the «chef». Voilà.
Le Modérateur
: Mme la sous-ministre
adjointe, M. le ministre, merci. Bonne fin de journée.
M. Dubé : Merci à tout le
monde. Merci beaucoup.
(Fin à 16 h 37)