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Conférence de presse de M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Annonce concernant la reprise des chirurgies au Québec

Version finale

Le jeudi 10 juin 2021, 15 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures trente et une minutes)

Le Modérateur : Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à cette conférence du ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, ainsi que la sous-ministre adjointe à la Direction générale des affaires universitaires, médicales, infirmières et pharmaceutiques, Dre Lucie Opatrny, concernant la reprise des chirurgies au Québec.

M. le ministre, la parole est à vous.

M. Dubé : Alors, merci beaucoup, Marco. Alors, bonjour à tous. Bonjour à tous, et, encore une fois, très heureux d'être ici avec vous aujourd'hui en cette fin de session.

Vous savez, je le dis souvent, on gère beaucoup l'urgence, ces temps-ci, avec la pandémie, mais il faut aussi s'occuper de l'important, puis, dans l'important, aujourd'hui, ce qu'on aimerait vous présenter, c'est comment on va attaquer la reprise des chirurgies, qui est, pour nous, un élément excessivement important de notre stratégie.

J'ai la chance d'être accompagné aujourd'hui par Dre Lucie Opatrny, que vous connaissez bien, que vous avez vue dans quelques points de presse. Je vais en profiter pour lire son titre parce qu'il y a plusieurs éléments dans son titre. Dre Opatrny, elle est sous-ministre adjointe à la Direction générale des affaires universitaires, médicales, infirmières et pharmaceutiques. Elle a donc beaucoup de responsabilités. Mais, dans le cadre d'aujourd'hui, et pour les prochains mois, elle sera aussi, d'office, ce que j'appelle notre cheffe des reprises des chirurgies pour vous en donner l'importance que nous attachons à ce mandat que nous lui avons confié, qui est très important pour notre gouvernement.

Dre Opatrny a fait en sorte, au cours de la pandémie, que ça soit la première, la deuxième, la troisième vague, que le système de santé, malgré des moments très difficiles, a été suffisamment robuste pour répondre à la pandémie. C'est grâce à elle et à son équipe. Et force est d'admettre que, malgré toutes les difficultés, le réseau a réussi à passer à travers cette tempête grâce à son leadership, à ses équipes, mais aussi au personnel du réseau. Alors, nous avons énormément confiance dans le travail qu'elle peut faire, encore une fois, sur ce projet de rattrapage de nos chirurgies.

Depuis plusieurs semaines, Dre Opatrny travaille en collaboration avec le réseau et toutes les parties prenantes, puis je le dis sincèrement, avec les syndicats, les grandes centrales syndicales, pour déposer à l'automne un plan d'action de reprise des chirurgies. Je vais laisser Dre Opatrny vous donner du détail sur cette stratégie-là dans quelques instants, mais j'aimerais vous présenter peut-être rapidement nos grands objectifs.

Dans nos objectifs, je pense que nous avons... les gens connaissent bien, mais je vais le répéter, nous avons en ce moment environ 145 000 chirurgies qui sont en attente, soit à peu près plus de 30 000 de ce qu'on avait au début de la pandémie. Il ne faut pas perdre de vue, puis ça, c'est peut-être moins connu, qu'il y a aussi des gens qui sont en attente d'une consultation, mais qui ne sont pas sur cette liste officielle là.

Donc, oui, on a une liste officielle de 145 000, mais il y a beaucoup de personnes, puis vous en connaissez sûrement peut-être vous-même, dans vos proches ou dans vos familles, des gens qui pendant la pandémie ont dit : Bien, je n'irai pas pour... je n'irai pas voir mon spécialiste ou je ne m'inscrirai pas. Et on sait qu'il y a un peu cette liste invisible là qui peut générer des milliers de chirurgies supplémentaires. Puis je pense qu'il faut être réaliste aujourd'hui, lorsqu'on va préparer notre stratégie puis notre plan, d'être bien conscient de cette liste invisible là pour être capables d'avoir une opération de rattrapage. Je le dis, le mot, aujourd'hui, c'est d'être réaliste.

Donc, dès cet automne, dès cet automne, nous aurons stabilisé la liste d'attente, donc, la liste officielle, et tous ceux... Et j'en profite aujourd'hui, dans cette introduction-là qu'on voulait faire avant la période d'été, de dire aux gens, en ce moment, qui ne sont pas sur la liste d'attente, de contacter leur médecin, leur médecin généraliste ou leur médecin spécialiste, pour s'assurer qu'ils sont sur la liste d'attente, pour qu'on puisse avoir un plan d'action qui va être réel.

Deuxièmement, je pense qu'il est important... puis je l'ai dit souvent en Chambre depuis un an, quand on me posait des questions sur la stratégie de rattrapage, c'était de dire : Écoutez, avant de faire un plan d'action détaillé, il faut stabiliser la situation. Vous m'avez entendu souvent dire ça. Quelle est la réalité que l'on a puis est-ce qu'on est à... où on est dans l'opération du nombre de chirurgies qu'on peut faire par mois, par année, etc.?

Je pense qu'on est rendus maintenant, en 2021, au moment où on est dans la pandémie, où on peut dire qu'on stabilise... on a stabilisé les opérations parce que vous voyez de moins en moins de délestage. On a eu le bénéfice de travailler avec des cliniques privées. Donc, on peut dire que 2021, si je caractérise, c'est la stabilisation. C'est à partir de 2022 qu'on va commencer à voir vraiment une diminution importante. Ça, c'est encourageant. Et, en 2023, bien, ce sera le retour au niveau d'avant la pandémie. Puis, comme le dirait, souvent, la Dre Opatrny, on espère encore mieux, mais je la laisserai répondre à ces questions-là.

En fait, ce que j'aimerais rassurer les gens qui nous regardent aujourd'hui, c'est peut-être que l'échéancier peut paraître, des fois, dans certains cas, lointain, et ça, on en est conscients, mais je pense que c'est quand même notre travail puis notre rôle d'être réalistes. Puis je pense que les gens doivent aussi se rendre compte de tous les défis que notre réseau de santé a fait face depuis le début de la pandémie. Puis, je le dis, le travail du Dre Opatrny, il a déjà commencé.

On sort d'une pandémie. Le réseau est fatigué et le personnel a fait un effort incroyable. Je le répète, et je ne suis pas le seul à le dire, plusieurs membres de l'équipe que… du groupe de travail que Dre Opatrny a mis ensemble, tout le monde est d'accord que notre personnel de santé doit se reposer cet été. Il y a un consensus là-dessus, puis de travailler autrement ne serait respectueux de ceux qui ont travaillé depuis la dernière année.

Il faut être conscient aussi que, durant l'été, il nous reste une campagne de vaccination à faire. Oui, c'est vrai que ça a bien été pour la première phase, mais il nous reste encore 6 millions de personnes à vacciner d'une deuxième dose. Alors donc, ça aussi, ça fait partie de notre réalité, il faut terminer la vaccination.

Maintenant, j'aimerais qu'on puisse revenir cet automne avec un plan très clair, qui respecte les grands principes de bonne gestion, et j'ai, encore une fois, après avoir parlé avec la sous-ministre, Mme Savoie, avec le premier ministre… je pense que de confier ce mandat-là au Dre Opatrny, c'était la meilleure chose à faire, même si elle a beaucoup d'autres responsabilités. Et, sans plus tarder, j'aimerais ça qu'elle vous adresse la parole. Merci.

Mme Opatrny (Lucie) : Merci, M. le ministre. C'est dans un contexte hors du commun, dans lequel nous avons été plongés depuis le printemps 2020, avec plusieurs conséquences à long terme pour les patients et le système de santé… Aujourd'hui, nous sommes ici pour parler de la stratégie de rehaussement des activités chirurgicales afin de réduire la liste d'attente en chirurgie à un niveau prépandémie.

Au fil des trois vagues de la pandémie, nous avons cherché à atteindre un équilibre entre la hausse des hospitalisations liées à la COVID-19... De plus, l'ajout des nouvelles activités cliniques, telles que le dépistage et la vaccination, et la continuation des services habituels comme la chirurgie… Les ressources, surtout humaines, n'étant pas illimitées, des décisions difficiles ont été prises.

Au printemps 2020, lors de la première vague, les activités chirurgicales, dans leur ensemble, ont dû être réduites de façon importante, et nous avons passé d'un nombre moyen de 34 000 à 6 000 chirurgies par mois, pour une période d'à peu près six, sept semaines. Nous étions, à ce moment, avant la pandémie, à 115 000 chirurgies en attente.

Les chirurgies urgentes et semi-urgentes ont toutefois été maintenues par la mise en place d'un comité de priorisation chirurgicale. Ce comité de priorisation a mené à une baisse de chirurgies de 22 %, par exemple, en orthopédie et de 32 % en ophtalmologie, pour vous donner quelques exemples. Par contre, ce comité a aussi permis de préserver, entre autres, les chirurgies oncologiques et cardiaques.

Nous avons beaucoup appris de la première vague et, avec ces apprentissages-là, lors des deuxième et troisième vagues, nous avons maintenu les niveaux d'activités chirurgicales nettement supérieurs. C'est vraiment cette première vague qui a eu un impact majeur sur la liste d'attente, qu'on voit encore aujourd'hui. Alors, aujourd'hui, ce sont donc actuellement 146 000 personnes qui se trouvent sur la liste d'attente en chirurgie. Ce chiffre s'est stabilisé et commence déjà à diminuer depuis environ trois mois.

Il faut aussi savoir que même aujourd'hui deux tiers des personnes sur la liste d'attente sont là depuis moins que six mois. Ça veut dire que l'autre tiers est là depuis plus que six mois. Dans les dernières semaines, les niveaux d'activité chirurgicale se trouvent à près de 90 % des niveaux prépandémie. Ceci est, entre autres, possible grâce à l'utilisation des centres médicaux spécialisés, avec lesquels 25 ententes ont été conclues.

La situation pandémique s'améliore. Donc, nous devons passer à une nouvelle étape, soit la mise en place d'une stratégie pour le rehaussement des activités chirurgicales visant la diminution de la liste d'attente. Cette stratégie est axée sur le patient et vise à mettre en oeuvre des solutions afin d'atteindre quatre objectifs principaux : premièrement, rétablir un taux d'activité chirurgicale à 100 % d'ici octobre 2021, soit environ 35 000 chirurgies par mois; deuxièmement, augmenter progressivement ce taux jusqu'à 115 % entre l'automne 2021 et l'automne 2022, ce qui mènera à une moyenne de 40 000 chirurgies par mois. Ces 5 000 chirurgies de plus par mois nous permettront de réduire la liste d'attente sous le niveau prépandémique d'ici mars 2023. Ces volumes supplémentaires nous permettront aussi de minimiser la liste d'attente des patients qui attendent plus qu'un an, encore une fois d'ici mars 2023.

Il faut du temps et du courage pour faire autrement. Le réseau se concentre actuellement à rehausser progressivement la disponibilité des ressources humaines sur toute la trajectoire chirurgicale. Nous mettons en place une structure de collaboration entre les réseaux et les parties prenantes pour unir nos efforts et trouver les solutions nécessaires pour répondre aux besoins de la population.

Notre stratégie s'articule autour de cinq grands leviers qui seront mis en place dans les prochains mois : la révision de la liste d'attente; deuxièmement, l'optimisation et l'augmentation de l'utilisation des salles d'opération; troisièmement, l'augmentation de la disponibilité des travailleurs de la santé et aussi repenser la structure des équipes chirurgicales; quatrième, l'ajout des ressources financières et matérielles, si nécessaire; et le suivi étroit de la progression des chirurgies et la diminution des délais d'attente.

La période estivale devant nous sera l'occasion de consulter et de travailler avec l'ensemble des partenaires concernés par le rehaussement des activités, tels que les établissements de santé, les experts cliniques, les syndicats, les fédérations médicales, autres professionnels de santé et les patients partenaires. Et, suite à cette période-là, dès l'automne, nous passerons en vitesse accélérée afin d'atteindre l'objectif que nous nous sommes fixé pour réduire la liste d'attente au niveau prépandémique d'ici mars 2023.

On parle beaucoup de chiffres et d'objectifs, mais ce qu'il ne faut pas oublier, ce qu'il ne faut jamais oublier, c'est que ce sont des personnes qui sont en attente d'une chirurgie. Ce sont des personnes dont les chirurgies ne se sont pas considérées comme urgentes mais qui, souvent, souffrent quand même. Nous en sommes conscients et nous y sommes très sensibles.

Vous avez tous démontré beaucoup de patience alors que le réseau de la santé faisait face à des circonstances exceptionnelles. Ce sont vous, les patients, qui sont au centre de nos décisions et de nos actions, et c'est pour vous que l'ensemble des équipes du réseau continueront de travailler très fort au cours des prochains mois. Merci.

Le Modérateur : Merci. Alors, maintenant la période des questions des membres de la Tribune de la presse. Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour, madame, monsieur. La liste invisible dont vous parlez, M. Dubé, peut-être Mme Opatrny pourrait plus le dire, vous l'évaluez à combien?

M. Dubé : Lucie?

Mme Opatrny (Lucie) : Ce qu'on parle, c'est que, depuis un an, nous avons vu une diminution d'à peu près 24 % de consultations et de réquisitions pour les opérations, comparé à prépandémie. Alors, en plus, cette liste-là, on se dit qu'il y a probablement une demande qui va recommencer à être vue avec la reprise des activités. C'est cette liste-là qu'on parle. Les patients n'ont peut-être pas consulté ou pas vu le médecin encore pour être mis sur une liste d'attente.

M. Bossé (Olivier) : Donc, c'est 24 % de quoi?

Mme Opatrny (Lucie) : Comparé à une année de non-pandémie, il y a eu une baisse de 24 % de demandes de consultation, de mettre les patients sur les listes d'attente.

M. Dubé : Peut-être pour donner juste un... Parce que c'est un estimé qu'on fait parce qu'encore une fois on l'a appelée notre liste invisible. Je pense que, dans les documents qui vous sont remis, ou en tout cas, s'ils n'ont pas été remis, on pourra préciser, mais ce que Dre Opatrny me faisait remarquer dans les dernières semaines, quand on a regardé le mandat, c'était particulièrement vrai lorsqu'on comparait une année normale dans les six premiers mois de... dans les, je dirais, trois ou quatre... La baisse de 24 %, là, c'est vraiment dans les trois, quatre premiers mois où on est en pandémie, on va dire, mars 2020 puis jusqu'à l'été 2020.

Alors, je ne sais pas, si je vous disais que dans cette période-là il y a peut-être... Puis là je mets des chiffres approximatifs, là, mais on parle d'à peu près 35 000 opérations par mois, en moyenne. Si vous dites que, pendant trois, quatre mois, vous avez baissé votre volume de 24 %, bien, vous avez... c'est comme si vous enleviez à peu près 8 000 chirurgies par mois, mais c'est pendant ces trois, quatre mois là. Mais c'est vraiment un estimé.

Alors, c'est pour ça qu'on dit aujourd'hui... On va le voir, mais est-ce que c'est des gens qui se sont inscrits par la suite puis qui font partie maintenant de la liste? Mais on le sait qu'il y a un potentiel un peu plus grand que le 145 000 actuel aujourd'hui. Et c'est pour ça qu'il faut être prudent, pour que les gens ne soient pas déçus, à la maison, de dire : Écoutez, on vous demande aujourd'hui de ne pas avoir peur de vous réinscrire auprès de votre professionnel. Puis après ça on va être capables, quand on aura fini la stratégie, cet été, avec tout le monde, de s'assurer qu'on comprend bien la liste sur laquelle on doit travailler.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous êtes prête à dire aujourd'hui qu'il n'a eu aucun décès dû à ce délestage-là, docteure?

Mme Opatrny (Lucie) : Même en temps normal, ça arrive d'avoir des patients qui décèdent pendant qu'ils attendent une chirurgie. Ça peut être un décès non relié.

La question, donc, c'est : Est-ce qu'il y a eu des décès supplémentaires qu'on ne voit pas en temps normal? Ce n'est pas une information que je peux donner précisément. Ceci dit, avec le réseau, ce qu'on a toujours travaillé, c'était l'importance qu'il y ait un discours continuel entre le chirurgien puis le patient : Si jamais vos symptômes s'empirent, si jamais votre condition change, s'il vous plaît, revoyez votre médecin pour voir si votre priorisation devrait changer. Et, dans cette optique-là… Il n'y a pas eu un délestage non plus égal, comme je l'ai mentionné, pour toutes les spécialités. Il y en a eu beaucoup moins, par exemple, en chirurgie cardiaque, chirurgie vasculaire, qu'il y en a eu pour la chirurgie plastique, ophtalmo, etc.

Alors, je ne peux pas répondre et dire qu'il n'y en a eu aucun, mais, à notre compréhension, il n'y a pas eu des décès directement reliés au délestage.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, La Presse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous deux. Ici, on parle, donc, d'investir davantage d'efforts dans cette catégorie, donc le rattrapage. Ça signifie des coûts, des coûts en ressources humaines et matérielles, ouverture de salles d'opération, et tout. On estime ça à combien, là, cet effort vers le rattrapage, en argent?

M. Dubé : Bien, il y a plusieurs solutions. Il y a déjà des solutions qui sont prévues dans nos budgets annuels, parce que vous savez, entre autres, qu'on a à peu près… un budget de bloc opératoire, là, de façon générale, d'à peu près 1,1 milliard par année. Ça fait que ça, déjà, en partant… Puis, encore une fois, ce budget-là, il est disponible, parce qu'on est en situation, en ce moment, de sous-utilisation de ce budget-là. Ça, c'est la première chose.

J'en ai parlé pas plus tard que la semaine dernière avec le ministre des Finances, M. Girard, puis il m'a dit qu'au besoin il y aurait tout l'argent nécessaire pour accélérer quand on aura finalisé notre plan. Ça fait que ça, c'est l'ouverture que le ministre a dit, parce qu'il sait que c'est une priorité de notre gouvernement.

Troisièmement, je ne voudrais pas présupposer non plus tout ce qu'on va faire comme travail cet été. Il y a vraiment une volonté, puis je l'ai entendu, entre autres, du Dr Oliva qui est le nouveau président de la fédération des médecins, de son collègue, le Dr Legault, là, qui était anciennement… l'association des chirurgiens, ces deux-là disent une chose : Écoutez, on va tout faire pour être là. Et ces gens-là ont quand même aussi du rattrapage… Ils ont eu une baisse de rémunération importante dans les derniers 13, 14 mois, parce qu'ils n'ont pas opéré ou ils ont moins opéré.

Alors, je ne pense pas que l'enjeu économique, honnêtement, est un enjeu. Puis il y a toutes sortes de solutions que je ne voudrais pas non plus présupposer. Ça va être ça le travail qu'on va faire cet été. Mais je vous dirais, rapidement, que ce n'est pas un enjeu économique, de manquer de ressources financières pour faire le rattrapage que le groupe du Dr Opatrny va mettre en place.

M. Bergeron (Patrice) : Maintenant, on a un total d'une liste et on sait très bien que cette liste-là se répartit selon des régions, se répartit selon des activités cliniques. Qui sera priorisé dans ce rattrapage-là? Et est-ce qu'il y a des régions qui seront davantage priorisées que d'autres parce que les listes, en pourcentages, sont peut-être plus longues que dans d'autres régions, par exemple?

M. Dubé : Voulez-vous y aller, Dre Opatrny, oui?

Mme Opatrny (Lucie) : Nous avons mis en place des tableaux de bord pour nous laisser l'occasion, mais aussi pour laisser les régions avoir une idée de leurs listes d'attente, et effectivement, exactement comme vous dites, c'est différent... ça peut être différent par région, ça peut être différent par spécialité. Et, avec les données qu'on voit, on peut remarquer ces différences-là et voir comment on peut épauler ces endroits-là pour aller chercher des solutions locales. C'est sûr qu'on a une vision et on veut atteindre des objectifs mur à mur, mais les solutions seront différentes dépendamment de la réalité locale. Et des fois, si jamais il y a besoin d'expertise ou d'échanges de solutions, nous serons prêts à faire ça. Par exemple, nous avons en ce moment cette dynamique-là avec Chaudière-Appalaches qui... d'un hôpital à l'autre, les listes d'attente sont très variées, et nous sommes en train de travailler avec eux, de voir comment lisser ces différences-là.

Le Modérateur : Claudie Côté, TVA.

Mme Côté (Claudie) : Bonjour. Bon, le plan, de ce que je comprends, c'est d'augmenter de 5 000 chirurgies de plus par mois pour arriver à rattraper le retard. Au-delà des ressources financières, il y a des ressources humaines, derrière ça, puis également des locaux, des endroits pour procéder aux chirurgies. Est-ce qu'on va être ouvert, par exemple, à opérer de soir, de fin de semaine, voire même de nuit? Puis est-ce qu'on a commencé à négocier… est-ce que c'est le retour des primes, là, notamment, là pour certains corps de métier?

M. Dubé : Bien, c'est pour ça que je veux être réaliste et aussi très transparent avec vous aujourd'hui. Je pense qu'on peut imaginer toutes sortes de scénarios, incluant les heures d'ouverture, tout ça. Mais ce qu'on ne voulait pas faire, surtout à ce moment-ci de la pandémie, c'est d'arriver avec des solutions à l'avance qu'on impose à nos partenaires. Ça, pour moi, on n'a pas voulu embarquer là-dedans, parce que, je le dis, là, puis pas pour faire plaisir au réseau de la santé, mais on a eu des discussions assez importantes avec... je pense à Mme Bédard, avec la FIQ, mais aussi avec la FMSQ, avec la plupart des partenaires, puis on leur a dit : Écoutez, cette solution-là, on va la trouver ensemble. Je pense que c'est facile de dire aujourd'hui qu'on pourrait ouvrir le bloc opératoire de deux heures de plus par jour puis ça va donner tant, mais, s'il n'y a pas d'infirmières qui sont intéressées à venir le faire, ça ne donne pas grand-chose.

Alors, vous avez raison, la liste des éléments qu'on va mettre ensemble, on... excusez-moi, on ne réinventera pas le bouton à quatre trous, mais on sait, la solution... Quand j'entends... Puis je reviens sur une citation que M. Legault nous a dite, là, qui est le chef de chirurgie, qui est rendu le vice-président de la FMSQ, il a dit : Tous les médecins vont collaborer. Puis j'ai entendu un autre médecin, dont je ne me souviens pas le nom, je m'excuse, qui a dit ce matin : On est d'accord que les infirmières puissent se reposer. Alors, ce n'est pas des médecins en ce moment qui veulent rouvrir à tout prix puis dire : Il faut recommencer.

Alors, ce que vous demandez, je vais être très transparent avec vous, oui, ça va faire partie des solutions, mais ça va être une solution que la Dre Opatrny va mettre ensemble avec cette équipe-là pour arriver à une solution que tout le monde va embarquer dedans.

Mme Côté (Claudie) : Donc, il faut que ce soit négocié encore, là, il n'y a rien de négocié.

M. Dubé : On n'a rien négocié encore parce qu'on... mais on a eu... ce que la Dre Opatrny a réussi, c'est à mettre tout ce monde-là à la même table, puis tout le monde est d'accord de le faire durant l'été.

Mme Côté (Claudie) : Ma seconde question pour vous toujours, M. Dubé, concerne une situation au CHU de Fleurimont, à Sherbrooke, où il y a des patients qui sont décédés non pas... des patients en oncologie qui sont décédés non pas du cancer, mais de la COVID-19 après une éclosion. Et il semble que dans l'arrêté ministériel, là, pour le personnel hospitalier qui n'est pas vacciné et que ceux qui travaillent en oncologie ne sont pas obligés, là, de subir les trois tests de dépistage, et là il y a eu une éclosion, là, il y a des décès. J'aimerais avoir votre réaction là-dessus. Puis pourquoi est-ce que ces personnes-là ne sont pas incluses dans l'arrêté ministériel?

M. Dubé : Bien, premièrement, je vous dirais que cette situation-là est déplorable, là, parce que je pense que... en tout cas, on va s'assurer que le lien de cause à effet dont vous parlez est vraiment là, mais je pense que... en tout cas, ce que j'ai entendu, là, nous permet de... nous force un petit peu à creuser. Mais je vais vous donner la réponse simple, c'est lorsqu'on a fait le programme pour obliger les employés de la santé de vacciner, le principe était de vacciner les employés dans tous ceux qui étaient vus comme dans des régions plus à risque, puis c'était lié justement à ceux où il y avait des primes COVID. C'était ça qui était le principe, lorsqu'on a fait cette directive-là en avril, il y a quand même quelques mois.

Le principe de l'oncologie n'avait pas été considéré pour des raisons très simples, c'est que, déjà, le PCI, donc, le système de protection et de contrôle des infections, est très développé en oncologie. Vous le savez, on a même refusé, à un moment donné, des proches aidants d'aller accompagner dans les salles de traitement, parce qu'on disait… c'était trop dangereux. Avec du recul, j'ai parlé à Mme Savoie ce matin puis j'ai dit : Cette exigence-là, même en oncologie, on va la mettre. Alors, à compter de, je vous dirais… c'est soit ce matin ou demain matin, il y a une directive qui va obliger les gens, travailleurs de la santé en oncologie, de soit être vaccinés ou d'être dépistés.

Mme Côté (Claudie) : …il y a des travailleurs qui ne veulent pas se faire vacciner, là, au-delà… c'est quand même un problème.

M. Dubé : Bien, c'est la même règle qui s'applique, Mme Côté, à tout le monde : premier choix, vous vous faites vacciner, deuxième choix, vous vous faites tester trois fois par semaine si vous n'êtes pas vacciné. Puis, si ça ne fonctionne pas, on vous replace ailleurs. Puis, s'il n'y a pas de place, bien, vous n'êtes plus à l'emploi.

Le Modérateur : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour à vous deux. Avant de poser la première question, juste savoir si c'est possible d'avoir la liste détaillée, par spécialités, de réductions. Vous donniez l'exemple d'ophtalmologie, orthopédie. Est-ce qu'on pourrait obtenir la liste des réductions par spécialités si…

Mme Opatrny (Lucie) : Oui, c'est possible de l'avoir, parce qu'on suit vraiment ça, les listes, par spécialités, par région. Alors, globalement, ça peut être que l'orthopédie est diminuée de… Je pense que, là, j'ai dit 22 %, 32 %, mais ça peut être que, dans une région, c'est un petit peu plus, puis, dans une autre région, c'est un petit peu moins. Mais, absolument, vous pouvez avoir ces chiffres-là.

M. Lavallée (Hugo) : O.K., merci. Qu'est-ce que vous pensez de l'idée, c'est proposé par certaines associations médicales, là, de former des instrumentistes, là, pour aider en salle d'opération? Ça existe déjà, je pense, ailleurs en Amérique du Nord. Ça permettrait peut-être de faire en sorte qu'on ait besoin de moins d'infirmières. D'autres suggèrent peut-être de permettre à des infirmières auxiliaires d'aller en salle d'opération. Est-ce qu'on peut envisager de temporairement réduire les exigences en termes de qualifications pour pouvoir, là, permettre de donner un coup de main?

M. Dubé : Oui, cette solution-là a été proposée, si je me souviens bien, dans les derniers mois, entre autres au HMR…  qui a été proposé. Je pense qu'encore une fois, bon, il y a toutes sortes de parties en cause là-dedans, différents ordres professionnels, là. Je ne rentrerai pas là-dedans. Mais je pense que ça peut faire partie des solutions. Il y a, dans certaines provinces, je pense, en Colombie-Britannique, entre autres, où les instrumentistes ont beaucoup plus de place que chez nous. C'est ce qui a amené certains médecins, Dre Opatrny, à nous proposer ça. Mais je vais laisser Dre Opatrny le… parce que c'est du pour et du contre, hein? Il faut dire : Oui, on est prêts à faire ça, mais telle association de professionnels, est-ce qu'elle est prête à l'accepter? Ça fait que je pense que Dre Opatrny va regarder ces scénarios-là cet été.

Mme Opatrny (Lucie) : Ce qu'on regarde vraiment, c'est de donner ce rôle-là à un nombre plus important d'infirmières auxiliaires. On voit par exemple, au CHUM, qu'il y a dans leurs équipes... 30 % des infirmières sont des infirmières auxiliaires au bloc. Et c'est aussi également vers ça qu'ils ont dit... ça fait partie de leur solution d'avoir retourné aux activités quasi 100 %. Globalement, au Québec, c'est à peu près 12 % des infirmières auxiliaires dans les blocs opératoires. Nous allons regarder, par exemple, comment rehausser ça dans la structure d'équipe.

Pour ce qui concerne un instrumentaliste, ce n'est pas une description de tâche qui existe, puis d'avoir une nouvelle profession, ça prend 10 ans. Je pense que ce qu'on va regarder, c'est plus des solutions pas mal plus rapides que ça. Mais je pense que de regarder est-ce que peut faire autrement, et c'est la question à poser... et à regarder, et à trouver des solutions dans tous les différents comités qu'on a mis en place.

M. Lavallée (Hugo) : Deuxième question, revenir sur la question budgétaire qui vous a été posée tout à l'heure. Là, je comprends qu'il y a une certaine marge de manoeuvre. En même temps, pas plus tard que la semaine dernière, la Vérificatrice générale vous mettait en garde, là. Dans son rapport sur le ministère, elle disait : «Le ministère aura d'autant plus intérêt à réaliser un suivi rigoureux des enveloppes budgétaires dans le contexte de l'après-pandémie de COVID. Dans les années à venir, le rattrapage des soins à prévoir en raison du délestage risque d'entraîner une augmentation des dépenses de rémunération — on parle des médecins, mais on comprend que c'est à d'autres secteurs aussi — générer des dépassements de coût des enveloppes.» Est-ce qu'il va avoir quand même un... Quel mécanisme va être mis en place pour assurer, là, qu'il n'y ait pas de dépassements de coûts trop importants dans ce contexte-là?

M. Dubé : C'est ça. Comme je vous disais, on en a parlé non seulement avec le ministre des Finances, mais avec Mme LeBel, au Trésor, pour s'assurer que le plan qu'on va déposer va être acceptable aussi pour... Mais, étant donné l'importance que ça a, d'avoir en ce moment ce nombre de personnes là qui sont en attente, je pense qu'on l'a démontré avec la pandémie qu'il faut être capable de mettre les ressources financières pour être capable de régler le problème. C'est malheureux, mais c'est ces gens-là qui sont sur la liste d'attente qui ont payé le prix d'attendre pour faire soigner les gens de la COVID-19. C'est ça, le résultat, là.

Alors, oui, on a mis beaucoup de ressources financières pour la COVID-19, mais je pense qu'on se doit, le plus rapidement possible, de régler les personnes qui sont en attente parce qu'ils ont laissé leur place aux patients de la COVID. Alors, je pense qu'il y a une très belle collaboration, avec mes collègues aux Finances puis au Trésor, de trouver des solutions. Puis, comme je vous dis, il y en a d'autres, solutions qu'on va trouver durant l'été, et je pense qu'on va être créatifs pour trouver des solutions.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : M. Dubé, pour commencer, le privé a aidé beaucoup durant la pandémie pour s'assurer qu'on n'ait pas un trop grand retard. Quelle serait la place du privé dans le rattrapage, là, qu'on souhaite faire?

M. Dubé : Dre Opatrny?

Mme Opatrny (Lucie) : Mais ça va continuer à être une partie importante de la solution. Puis la majorité des ententes ont été signées pour une durée de deux ans. Il va falloir regarder quel rôle ils vont jouer plus loin que ça, s'il y a un rôle. Mais entre-temps, pour eux, tout comme pour le réseau public, nous sommes en train de regarder est-ce qu'il y a des façons d'optimiser l'utilisation des salles opératoires.

Concrètement, ça nous est arrivé du terrain, qu'on nous dit qu'une salle d'op peut terminer à 2 heures l'après-midi, puis j'inclus non seulement les CMS, mais aussi les hôpitaux, par crainte de dépasser de 15 minutes le temps de fin de salle. Mais ça, ce n'est pas une utilisation optimale de nos ressources ni des salles d'opération. C'est le type d'élément d'optimisation que nous allons regarder dans le privé comme dans le public.

M. Bellerose (Patrick) : Mais donc, de votre réponse, je n'ai pas l'impression qu'on va faire appel au privé dans une plus grande mesure. Vous avez l'air à dire : On va maintenir la part du privé actuelle, mais vous ne comptez pas nécessairement faire appel au privé dans une plus grande mesure.

Mme Opatrny (Lucie) : En ce moment, et pour le plan de rattrapage, les CMS font absolument partie des solutions. Ceci dit, les types de chirurgies qui peuvent être faites là sont très limités, et même pour une condition, si jamais le patient prend des médicaments compliqués ou a des comorbidités, des fois, même pour ces conditions-là, ça ne peut pas être fait dans les CMS. Étant donné qu'il y a des limitations de types d'opérations et de type de patients qui peuvent être faits là, ça va toujours être assez limité, en termes du rôle que les CMS peuvent jouer. Ceci dit, c'était assez important, dans la stratégie, d'avoir minimisé le délestage lors des deuxième et troisième vagues, et ils vont faire aussi une partie importante dans le rattrapage qu'on décrit aujourd'hui.

Le Modérateur : Fanny Lévesque, La Presse.

Mme Lévesque (Fanny) : Bonjour à vous deux. J'essaie de voir, pour quelqu'un qui se trouve présentement sur la liste d'attente et qui vous entend aujourd'hui, à quel moment il peut s'attendre être rappelé. Je comprends que c'est difficile à répondre, mais vous comprenez l'esprit de ma question? À quel moment, donc, il peut voir une amélioration, lui, dans son attente? Et, à un moment donné, le délai, là, que vous voulez atteindre pour une chirurgie au Québec, ça va être quoi? C'est quoi, le délai, votre délai parfait, là?

M. Dubé : C'est une très bonne question. On a eu de longues conversations là-dessus. Je vais laisser Dre Opatrny. Je pense qu'elle avait une vision avant la pandémie. Cette vision-là, elle n'a pas changé. Puis je vais la laisser répondre puis, au besoin, je commenterai, mais je pense que sa vision est très claire là-dessus.

Mme Opatrny (Lucie) : Je vais commencer avec la deuxième partie de votre question, qui est : Quelle est la vision long terme? Nous sommes en train de vous démontrer un plan pour comment on va arriver à la prépandémie. Mais, même en prépandémie, les listes n'étaient pas optimales. La vision dans ma direction, au ministère, c'était de réduire les listes d'attente pour avoir toutes les chirurgies six mois ou moins. Ça veut dire qu'après qu'on fait le rattrapage il faut continuer à s'améliorer et à diminuer les listes d'attente pour avoir un contexte où toutes les chirurgies sont faites à l'intérieur de six mois. C'est ça, la stratégie à moyen terme.

En termes de quelqu'un qui attend en ce moment sur la liste d'attente, ça doit être extrêmement frustrant puis surtout pour ceux qui attendent plus que six mois. On encourage le discours et les communications régulièrement entre le patient puis son chirurgien, comme j'avais dit dans une question antérieure. Mais, quand on dit qu'on va réduire les patients en attente de six mois à un an, d'ici deux ans, ce n'est pas les mêmes patients qui sont sur la liste aujourd'hui, d'un an, qui vont être encore là pour un an et demi de plus. Ça évolue. Mon espoir, c'est que ceux qui attendent, en ce moment, plus que six mois sont ceux qui vont être priorisés pour être faits dans les prochains mois.

M. Dubé : Peut-être juste si je peux lui reposer une question, parce que, comme je vous dis, on a eu de longs débats. De son objectif que maintenant... lorsqu'on aura fini le rattrapage, que tout le monde devrait se faire à l'intérieur de six mois, en ce moment, c'est seulement les deux tiers des patients qui sont faits à l'intérieur de...

Mme Opatrny (Lucie) : Exactement.

M. Dubé : Ça fait que c'est quand même un gros changement, là, de... C'est là qu'on veut aller, mais en ce moment il y a deux tiers des patients qui sont faits à l'intérieur de six mois. Ça veut dire qu'il y en a le tiers qui sont plus que six mois. Et c'est ça qu'il faut changer rapidement, là.

Mme Lévesque (Fanny) : Puis quand vous dites : Dans les prochains mois pour ceux qui sont déjà sur la liste, est-ce que, donc, dès cet été, même si le plan n'est pas en fonction, ils peuvent s'attendre à être appelés, parce qu'on reprend un peu le dessus? Est-ce que vous avez un message pour eux, qui attendent aujourd'hui? Peut-être, M. Dubé, aussi, là-dessus…

Mme Opatrny (Lucie) : Bien, une des stratégies était vraiment axée sur le patient, de regarder comment est-ce qu'on peut rejoindre les patients pour communiquer avec eux, de voir… Et, déjà, c'est pour ça que, depuis trois mois, nous avons vu une diminution de 2 000 sur les hors délai d'un an, en termes d'épuration de la liste, de communiquer avec les patients.

Alors, de un, c'est important qu'on mette en place des façons de communiquer avec les patients qui sont en attente depuis longtemps. Et, de deux, c'est que les comités de priorisation ont légèrement… sont en train de changer les algorithmes pour, en même temps, réduire les listes d'attente, aussi d'être sûrs que, toujours, les patients urgents, semi-urgents sont faits, mais de voir comment aussi intégrer et diminuer ceux qui sont en attente plus qu'un an. C'est plusieurs secteurs en même temps qu'il faut regarder… comment améliorer tout en même temps.

M. Dubé : Sans aller dans le détail, mais je pense que votre question… Puis ça me permet de parler aux Québécois, en même temps, de leur dire : C'est tellement important, pour nous, de donner le meilleur service possible. Je reviens souvent à la notion de service à la clientèle, là. Ça, c'est probablement un des… On l'a vu avec la vaccination, les gens ont été bien traités rapidement. C'est pour ça qu'en ce moment, je vous l'ai dit, dans mes gros cailloux, là, dans mes priorités importantes, le rattrapage des chirurgies, c'est le plus bel exemple qu'on peut donner.

J'ai l'impression que, dans les prochains mois… Puis, quand on va avoir finalisé ça, j'aimerais ça que, vers la fin de l'été, ces gens-là soient contactés puis qu'on leur dise : Là, maintenant, on est capables de vous dire comment on va le faire. Puis vous savez comment… La Dre Opatrny, dans son équipe, elle a même… je vous parle souvent de nos fameux tableaux de bord, elle en a parlé. On a maintenant des équipes… des gens dans son équipe qui sont sur ces tableaux de bord là déjà, qu'on a commencé à discuter le matin, parce qu'on va voir… on va s'assurer que le plan qui est finalisé nous permet de suivre ces gens-là puis de dire : Comment ça se fait que telles personnes en Abitibi… il y a encore 12 personnes sur une liste d'attente depuis six mois? On a cette granularité-là qu'on est capables de voir maintenant. Alors donc, raison de plus pour être capable que les gens aient l'espoir qu'ils vont être traités correctement dans les prochains mois.

Mme Lévesque (Fanny) : Quand vous dites de les appeler durant la fin de l'été, qu'est-ce que vous voulez dire?

M. Dubé : Bien, ce que je veux dire, c'est qu'on va…

Mme Lévesque (Fanny) : On les appelle personnellement?

M. Dubé : La Dre Opatrny l'a dit : On veut les contacter. Moi, ce que je dis, c'est qu'il faut qu'on finalise le plan pour qu'il soit réaliste, parce qu'il n'y a rien de pire que de dire à quelqu'un : Ça va être telle date, puis ça ne le sera pas. Il faut prendre le temps de s'organiser. Mais ce que j'aimerais, c'est qu'à la fin de l'été, quand on va avoir, avec les partenaires du Dre Opatrny, fait ce plan-là… Parce que, là, c'est une stratégie, c'est des principes. On dit : C'est ça qu'on veut faire, arriver en dedans de six mois, à un moment donné. Bien, il faut être capable de contacter ces gens-là, mais j'aimerais ça qu'on puisse le faire à la fin de l'été.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Marco Bélair-Cirino du Devoir. Juste à votre gauche. Juste dans un souci de clarté, Dre Opatrny… Donc, présentement, le temps moyen d'attente… vous avez mentionné qu'il y en a un peu plus du tiers des personnes qui figurent sur les listes qui attendent plus de six mois, mais c'est quoi, le temps moyen général?

Mme Opatrny (Lucie) : Le temps moyen général… il faudrait que je vous revienne. Ça serait facile de revenir, mais le temps…

M. Bélair-Cirino (Marco) : …comparer ça avec l'objectif du six mois ou moins. Donc là, présentement, on…

M. Dubé : Mais, Dre Opatrny, pouvez-vous peut-être commencer par répondre pour l'oncologie? Parce que je pense qu'il faut vraiment faire une différence entre les patients sur l'oncologie versus le reste de la clientèle.

Mme Opatrny (Lucie) : Parce que… mais prenons l'oncologie. Le temps d'attente moyen, pour une chirurgie oncologique, c'est de 17 jours… puis ça, ça n'a pas changé, ce temps d'attente là. On le suit vraiment, le temps d'attente moyen par spécialité. Mais le temps d'attente moyen, c'est moins que six mois. J'ai en tête 170 jours, mais, honnêtement, il va falloir que je vous revienne avec le chiffre.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Puis donc, là, vous dites qu'une de vos obsessions, c'est de…

M. Dubé : Hors oncologie.

Mme Opatrny (Lucie) : Hors oncologie.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, c'est ce que j'avais compris. O.K. Puis votre obsession, c'est que toutes les chirurgies soient effectuées dans six mois ou moins. Donc, cette cible-là, vous la poussez de, quoi, d'un an et demi?

Mme Opatrny (Lucie) : Avec les projections qu'on a faites, d'ici 2023, nous n'allons pas éliminer complètement les plus qu'un an. Ils vont être à peu… on pense environ 2 000 patients sur une liste d'à peu près 110 000, ça veut dire 1 %. Même avant la pandémie, 92 % des patients ont été opérés à l'intérieur de six mois. Ce n'est pas si… c'est assez réaliste de penser qu'on peut voir et faire une stratégie d'éventuellement faire toutes les chirurgies à l'intérieur de six mois.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Puis là c'est quand que vous allez crier victoire, selon vous? Je repose tout le temps la même question, là, c'est… est-ce qu'on a une… est-ce que vous avez une date, là, quand vous allez crier victoire?

Mme Opatrny (Lucie) : Vous parlez à quelqu'un qui aime l'amélioration continuelle. Je ne vais jamais, dans ma vie, crier victoire. Dès qu'on a atteint quelque chose, il faut toujours aller au prochain objectif.

M. Bélair-Cirino (Marco) : …le six mois?

Mme Opatrny (Lucie) : Le six mois? Je penserais que ça serait faisable un an après, mars 2024.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Très bien. Est-ce que vous vous préparez à une quatrième vague? Est-ce que toute cette stratégie-là tient compte de la possibilité qu'une quatrième vague frappe le Québec?

Mme Opatrny (Lucie) : Ce qu'on fait, c'est qu'on est en train de regarder le chemin à prendre. Mais, comme sur tout chemin, on peut avoir la construction, on peut avoir des accidents. Alors, ce n'est jamais une ligne droite… sans des choses qui s'en viennent. On a fait différents modèles mathématiques, et c'est assez conservateur, ce qui veut dire que, oui, la possibilité d'avoir… On n'est pas à l'abri d'une quatrième vague. Nous sommes dans un contexte où on a… Oui, on va atteindre nos objectifs, je crois, pour la vaccination, pour la première, c'est déjà arrivé, pour la deuxième… Mais, de façon mondiale, il y a moins que 20 % des personnes vaccinées. On n'est pas à l'abri de ça. Et le plan fait en sorte que, oui, il y a probablement des pépins qui vont arriver, mais je crois que, malgré ça, on va être capables d'arriver.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis dernière question…

M. Dubé : Vous avez le droit à combien de questions?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Il y a beaucoup de précisions.

M. Dubé : Moi, je compte ses questions. C'est l'arbitre qui décide des règlements.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que votre stratégie est conditionnelle au maintien des possibilités offertes par l'état d'urgence sanitaire?

Mme Opatrny (Lucie) : Non. Il faut vraiment… Oh! excusez-moi.

M. Dubé : Allez-y.

Mme Opatrny (Lucie) : Pardonnez-moi.

M. Dubé : Non, non, allez-y.

Mme Opatrny (Lucie) : Dans ma tête, il va falloir revenir… Non, vraiment, on a regardé… puis on veut travailler avec toutes les parties prenantes que j'ai nommées pour regarder des stratégies qui sont… qui pourraient être innovantes, des fois, mais durables, et, durables, ça veut dire à l'extérieur des arrêtés ministériels et de l'état d'urgence.

Le Modérateur : Y a-t-il d'autres précisions en français?

M. Bellerose (Patrick) : …vous n'avez pas besoin de maintenir certaines mesures…

M. Bérubé : Pourquoi changer la…

M. Bellerose (Patrick) : Pourquoi changer la loi sur la santé si vous n'avez pas besoin des mesures prévues dans l'état d'urgence, comme le dit Mme Opatrny?

M. Bérubé : O.K., bien, ça, c'est intéressant, parce que, si vous faites référence à l'annonce qu'on a faite cette semaine, qu'on lançait une consultation publique, la consultation… Puis je suis content d'avoir la question, parce que peut-être qu'on n'a pas été clairs, mais je vais être très clair, la partie qui porte sur la loi de la santé, c'est au niveau des ressources informationnelles. Le plus grand défi qu'on a, en ce moment, avec la loi de la santé, là, il y en a plusieurs, mais le plus grand défi, c'est d'avoir accès à l'information.

Et ce qu'on s'est rendu compte, puis la vaccination a été un très bel exemple de ça, puis le dépistage, le traçage, c'est toujours la même chose, il y a beaucoup d'information par installation, par établissement, mais de coordonner cette information-là puis de l'avoir pour que la sous-ministre, les sous-ministres associés puissent travailler... C'est excessivement vieillot parce que c'était limité par des documents papier lorsque la loi a été mise en place. Aujourd'hui, ce qu'on a vu avec la pandémie puis les mesures d'urgence, on a eu accès à cette information-là, cette consolidation de l'information. Alors, c'est sûr que les mesures d'urgence nous ont donné des moyens.

Alors, ce qu'on veut, pendant l'été... Parce que le premier ministre a été très clair, puis c'est exactement ce qu'on vient de vous dire, on est capables de faire ce plan de relance là sans les mesures d'urgence, mais il va falloir avoir une transition, puis une de ces transitions-là porte sur les données informationnelles, parce que demandez à tous les gestionnaires du réseau, les P.D.G., maintenant, quand on fait nos réunions du matin, ils veulent avoir accès, ils veulent être capables de voir comment leurs collègues performent, etc.

Alors donc, les changements qu'on demande, particulièrement dans la consultation qu'on va faire cet été, portent sur la façon dont on a accès à l'information pour être capables d'être des meilleurs gestionnaires puis de donner des meilleurs outils à nos gestionnaires dans le réseau.

Le Modérateur : Très bien. Question en anglais. Matt Grillo, CTV.

M. Grillo (Matthew) : Good afternoon. I'm just wondering, specifically, just a little precision, here : These are elective surgeries, specifically, or all surgeries?

Mme Opatrny (Lucie) : The lists that we're talking about today are all surgeries, so cancer surgery, cardiac surgeries, elective surgeries. The lists that we give and the numbers we give are total number of all surgeries.

M. Grillo (Matthew) : Is this the next priority, I guess, after vaccination? Is it fair to say that?

M. Dubé : That's on top of the list, I would say. We have five that we are working, that are in complement to the urgency : surgeries; «soins à domicile», we've talked about it last week; emergencies, because the waiting list that we have in emergencies, so that's another priority. We have also a very competent doctor, in the team of Dr. Opatrny, that has a special mandate to improve our emergency in the coming months.

So those are the priorities that we run in parallel. But, I would say, the biggest one, and it relates to HR, is to have the right personnel. We have a lack of personnel, this personnel is tired. We need to hire nurses. So I would say that summarizes, really, the priorities that we have in the coming year.

M. Grillo (Matthew) : Just another quick one. You were mentioning, in French : This list could actually be larger. That's why you are asking people to go see their doctor. Could you just explain that?

M. Dubé : Yes, because what happened... And I think, in one of the graphs that Dr. Opatrny has prepared… But why don't you explain it, because you are a lot better than I in English, to this gentleman? This... try to estimate the number… Well, you've heard the question, I don't need to translate it to you.

Mme Opatrny (Lucie) : So, the list that we have are patients that have been seen, referred by a surgeon and put on a wait list by a surgeon. But, when we look at the volumes of patients that are put on lists, in the past year, compared to a non-pandemic year, there were 24% less people put on the surgical wait list. So, when we do the modeling, one of the items that we need to put into the modeling is… well, we have to presume that some of these patients that were not seen, that would not put on the list will come back. Some might not, but there is a certain percentage that would be back. So it's the delta of consultations that were not seen, mainly during the first wave of the pandemic year, that we have to anticipate might return and go on our wait list.

Le Modérateur : René Bruemmer, The Gazette.

M. Bruemmer (René) : For those that are waiting or want to have an idea of when they might be next, can you give us a bit of an idea of how you prioritize who gets surgery next?

Mme Opatrny (Lucie) : The prioritization was made… it's been in place already since the first wave and was put into place by surgeons that were experts, that weighted risks of morbidity and mortality by specialty and by condition within that specialty, to see how we can minimize long-term effects. And so this is why there are some specialties that saw almost no reduction in their volumes, not none, but very little reductions in their volumes, such as cancer care or such as cardiac surgeries, whereas other specialities saw a much greater drop in terms of the number of surgeries that were done.

So it's a pretty complex algorithm that was done. And it was also looked at recurrently to see were there are… how we could refine that. So currently it is being refined to see that there are some conditions, even within cardiac and cancer, that be a little bit delayed, you know, in terms of doing another condition that might have… For example, in vascular surgery, that might have an effect. So the group constantly looks to see are there adjustments that need to be made to make sure that there is equity in terms of approach to the surgery. Obviously, we're trying to get away from that and really increase and ramp-up the volume of surgeries that we do to really eliminate the need for that and to move towards eliminating our wait lists.

M. Bruemmer (René) : OK. And I imagine, too, where you are on the wait list, if you've been waiting a year or something that pushes you further up in line, as in it's not just how… well, obviously, it's how serious it is, but it's also an aspect of : you've been on this list for quite a while, so you get... you know, you get moved up sooner.

Mme Opatrny (Lucie) : Precisely. So it's a combination of how long you've been waiting and your underlined condition.

M. Bruemmer (René) : And the other is, given summer holidays and, as you mentioned, some problems with the resources, do we have sufficient resources in Québec, at this point, to ensure that anybody who needs serious surgery will get it quickly?

Mme Opatrny (Lucie) : So, the quick answer to that is yes, but the answer to that was yes, even in the middle of the first wave. But now, for the past couple of weeks, we are at approximately 90% of our prepandemic volumes, we're at 33,000 surgeries a week, so… a month, pardon me. So those are very important volumes that allow us to do even non-urgent surgeries.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. I actually have a question about the vaccination campaign. We're still hearing from people who say that they're trying to move up their appointments for their elderly parents, for instance, and they're unable to. Meanwhile, we're still seeing long lines at the walking clinics and younger people getting their vaccines before some people in their 70s and 80s. What is going on? Why isn't this being fixed?

M. Dubé : Well, I think we've fixed a lot of those problems, in the last three days, but they're not fixed… The thing that you need to know, and I think it's important for the people to know that, the biggest issue that we're solving right now is that, unfortunately, when people register, either themselves or through the vaccination site, at the first… not all the information that was necessary was either complete or wrongly entered, OK?

So, when we need to contact those people, the system, when they register themselves for the second dose, the system makes a decision. If they cannot be sure it's them, it will prefer not to register them for the second dose. You understand? Because we don't want to send the confirmation to the wrong person. And this is the reason that we're saying : OK, If we cannot recognize you because we don't have the right phone number or the right email address, or whatever information, we prefer that you come in person to the site to make those corrections because we want to see you. Because we don't want to send that information to somebody that could take that information, right? So, that's the issue that we have.

Now, how many of those criteria do the system, the algorithm verify? We had, I think, maybe seven or eight of them. And we have reduced the number of algorithms in the last two days. And now we think that... And those changes need to be done at night. So, we cannot do them during the day. Just today, another hundred thousand persons, today, have changed their appointment, which is good. So, it means that... Remember, the first day, we had about 40 000 on Monday. We went to close to a hundred. And today, I'm being told we're moving it over a hundred thousand.

So, it's being solved, but unfortunately, and I'm very disappointed that people have to wait, but the best solution, until we correct that, will mean that people... I would rather somebody goes for a non appointment... without appointment, wait a bit, but make sure that he has his second dose. That's the problem that we meet. And we're learning from that that we will find a way over the next few days, because we still have three weeks of appointments for younger people, to make sure that we find another way to correct than coming on site. But we will talk about that next week.

Mme Fletcher (Raquel) : So, the frustration and the confusion that this led to, and the fact that, you know, some people in their sixties, they got their second dose while some people in their eighties are still waiting, what is your answer to that? Are you just saying : We'll wait a couple of days until we figure out these technical issues?

M. Dubé : No. I would... What we've said, the best way... The best way... Because sometimes the problem is so small, it can be just a wrong phone number, and if you're patient enough, because we've added phone operators, we've added a lot of them in the last few days, the best thing is to phone and to say : I'm not able to answer. Can you check if there is... what is the problem? Is it my phone number? Is it my email address? But I would say, even if you were being helped by a younger person, because that's sometimes a question of how to work on a computer, I would say the best way is to go directly at the vaccination site where you were vaccinated. Go there, and, when we will correct the information to make sure it's you, then, I mean, 99% of the chance that you'll be able to have that second dose at that time, because we will replace your appointment.

So that's the reason we're saying the best way for those… instead of waiting, that we… because, even if we correct the computer, we correct the problem in the software, at one point, if this is not the right phone number, we will not send to unknown people the information. Do you understand what I'm saying?

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : As you're trying to tackle the surgery backlog, what is the plan to deal with your other priorities in the system? Well, you talked about ERs, biopsies, family medicine. So what's the plan for the other priorities?

M. Dubé : It's interesting that a lot of them are related. You know, when we deal with emergencies and we deal with the issues that we have, for example, with… And that's another thing that Dr Opatrny deals, is how we will move the… «les médecins, les omnis»… How do we say… the general practitioners? Sorry, I'm learning a lot with Dr. Opatrny. But they're all related, because what we're asking the doctors in the GMF is to take more patients. If they take more patients, they will be able to take what we call the P4, the P5, those priorities that are less important. I'm not saying they're not important, the less important. So, if those doctors take more patients, we'll have less patients at the emergencies, you see, and that's the reason all those five priorities that I've listed before, to me, they're all linked. And that's the reason that, for example, on emergencies, Dr Opatrny took Dr Berger, who's an «urgentologue»…

Mme Opatrny (Lucie) : Emergency physician.

M. Dubé : …thank you, in Lévis, and she's the one conducting a very similar group that has this focus on looking at the emergencies. I don't know if I have the time to present that to you before the end of June, because we have a lot, but we're working on that as well. But, I would say, most of our five elements are all linked together, and this is what… We're using the summer, because we have nothing to do in the summer, and the vaccination is going well. So, we'll be working on the other things in the summer.

Mme Senay (Cathy) : I remember, like, your press conference in the winter, when you sent... both of you, you sent a very clear warning to Quebeckers about the backlash of the pandemic and what it can cause on waiting list for surgeries. I remember, like, the warning you sent, you were clear. But, today, how it is for you that you don't have a plan to present us? You had a framework, because you're missing too much information. How it is for you to wait? What, basically, you're saying to Quebeckers : Wait and see, we don't have the answers yet, but we'll be coming with those answers.

M. Dubé : But, I'll start, one thing is clear, and every province, every country has an issue, we had an HR issue even before the pandemic. We need to realize that. And remember that we can do a plan, but, if we don't have the personnel to implement it, we cannot do it. That's reality.

I want to be realistic in the plan that we prepare. And unfortunately, not only the situation on the HR side was difficult before the pandemic, we lost a lot of personnel and we need to get this personnel… for the ones that are still there, we need to get them rested because they deserve to be rested. And, when they are rested, at the end of the summer, the plan that we'll have designed with them, with the unions, with the specialists, will be a realistic plan.

So I agree with you that it's taking time. But we need to have a plan that is accepted and conceived by the personnel. The HR is a big issue for us, and we'll solve it.

Le Modérateur : C'est ce qui met fin à cette conférence de presse...

Mme Senay (Cathy) : Do you have something to say, doctor?

Mme Opatrny (Lucie) : …we're taking the summer also to look at all the sectors of activities because, as ministre Dubé is saying, they're all intertwined. So, for example, we have thousands of nurses working in «centres de dépistage» right now. We have to see, that's probably not required as much, we can wrap those down. We can take those individuals, reorient them to other areas.

There are, as ministre Dubé mentioned, patients going to emergency rooms with issues that could be seen in family physician offices. Well, we had structured family physician offices to be hot and cold. Well, now, with that... And so there was not that much room in the cold clinics to see non covid-related things. We are going to be closing down those clinics to convert them all into regular clinics, over the course of the summer, and so, all of a sudden, that's also going to increase capacity.

So, everything that was deployed is now... It can't be eliminated because we can't think that COVID is... Well, first of all, it's still here, and we are not... and we have to face the fact that perhaps we'll have, you know, the possibility of another wave, so we can't just shut everything down. But we can certainly ramp things down and reorient towards these other types of conditions that, for a year and more, we haven't been able to address as we'd like to.

M. Dubé : That's the reason she's the «chef». Voilà.

Le Modérateur : Mme la sous-ministre adjointe, M. le ministre, merci. Bonne fin de journée.

M. Dubé : Merci à tout le monde. Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 37)

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