(Douze heures trente-trois minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Monsieur Sylvain
Gaudreault, monsieur Martin Ouellet, leader parlementaire, et ils sont suivis
de monsieur Paul St-Pierre-Plamondon, chef du Parti québécois. Nous prendrons
une question, une sous-question par la suite.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
rebonjour. Certains d'entre vous, nous nous sommes vus ce matin. Alors, sans
plus attendre, je laisse la place à Paul St-Pierre-Plamondon pour une déclaration.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. Donc, j'ai pris acte, dans la dernière heure, de la décision de Sylvain
Roy de quitter le Parti québécois pour siéger à titre de député indépendant. Le
lien de confiance s'était effrité, depuis quelques mois, mais nous avons tenté,
de toutes sortes de manières, de bâtir une relation de confiance qui ne venait
pas. Il y avait des dissensions, aussi, dans le caucus, par rapport, tant les
orientations qu'à la participation à nos activités.
Donc, mon message, c'est : Je
respecte Sylvain Roy. Je ne veux pas dire de choses négatives. On avait des
orientations différentes. Le parti est dans un processus de renouvellement. Ce processus
de renouvellement amène des gens à adhérer et d'autres à quitter. Et moi, je
veux que ça se fasse dans le respect de la contribution de M. Roy à la
démocratie et dans le respect de tout le monde. Parce qu'ultimement, quand qu'un
nouveau chef arrive avec des nouvelles orientations, bien, ça se peut que
certaines personnes soient en désaccord ou ne soient pas confortables, et moi,
je pense qu'il faut demeurer humain et respectueux dans ce contexte-là.
Puis le Parti québécois demeure la maison
de tous les indépendantistes puis veut travailler à cet objectif-là qu'est
l'indépendance du Québec. Et ça va amener des gens à se joindre, à devenir
candidats, puis ça va nous amener à avoir une offre politique très intéressante
en 2022.
Mme Richer (Jocelyne) : M.
St-Pierre Plamondon, ça fait quand même une dizaine d'années, presque, que
M. Roy était député du PQ, il a connu plusieurs chefs avant vous. Comment
se fait-il qu'il n'a pas pu fonctionner avec vous?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, essentiellement, M. Roy a fait part de désaccords à plusieurs
reprises, dans plusieurs dossiers, ne participait pas beaucoup, non plus, aux
activités du caucus. Il peut y avoir toutes sortes de raisons qui lui
appartiennent. Mais aujourd'hui je vais me contenter de dire que s'il n'était
pas confortable…
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
les autres ont réussi à fonctionner avec lui. Pas vous.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, mais, comme je vous dis, le Parti québécois est dans un processus de renouvellement,
avec des nouvelles orientations qui sont très claires. Puis une personne peut
ne pas se sentir confortable là-dedans, d'autres peuvent, justement, adhérer
pour ces raisons-là. Puis le processus de renouvellement d'une organisation,
c'est ça. Puis moi, je tiens tout simplement à ce que ça se fasse avec humanité
puis en soulignant que M. Roy demeure quelqu'un qui a contribué beaucoup à
sa circonscription. Donc, sans tomber dans des déchirements puis des analyses
hypothétiques de…
La Modératrice
: …
Mme Richer (Jocelyne) :
Qu'est-ce que ça dit du côté rassembleur de la part d'un chef…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On va pouvoir juger mon côté rassembleur à la qualité des candidatures qu'on
aura lors du prochain scrutin. Et moi, je suis très, très convaincu qu'on va
avoir une équipe solide, un beau renouvellement. Et certaines personnes vont
adhérer aux orientations qu'on prend, puis d'autres vont se sentir moins
confortables. C'est normal. Et voilà, tout simplement.
La Modératrice
:
Prochaine question.
Mme Crête (Mylène) :
M. Roy avait souvent la réputation de faire cavalier seul. Est-ce que ça
vient de vous enlever une épine dans le pied?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne veux pas tomber dans des… Je ne veux pas faire de déclaration qui
déconsidérerait M. Roy, je trouve que ça manquerait de hauteur puis de
professionnalisme. Constatons qu'il avait des désaccords avec les orientations
de l'équipe dans plusieurs dossiers. Sa motivation était assez faible. On a
tenté de part et d'autre, quand même, de voir s'il n'y avait pas un terrain
d'entente commun. Mais, s'il n'y en a pas, ultimement, nous, on continue à se
préparer pour les prochaines élections puis on se concentre sur le fait d'avoir
une bonne équipe avec des propositions qui sont inspirantes. Et c'est normal,
dans le processus d'un renouvellement, là, que ça arrive.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Est-ce que Sylvain Roy vous a dit, dans les discussions que vous avez eues avec
lui, qu'il réfléchissait à se porter candidat pour un autre parti politique?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, il n'a jamais mentionné ça. Il a mentionné souvent qu'il n'était pas confortable,
qu'il ne se sentait pas bien. Puis on a essayé de voir s'il y avait des
terrains d'entente possibles, mais sur plusieurs dossiers il y avait des
désaccords assez profonds puis, dans la participation avec le caucus également,
il y avait des enjeux. Puis voilà.
M. Pilon-Larose (Hugo) : On
sait que l'un des désaccords c'était, entre autres, la loi 101 au cégep. Il
vous l'avait dit en caucus. Quels sont les autres dossiers avec lesquels
Sylvain Roy avait des désaccords?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
De multiples dossiers. Mais, tu sais, je ne commencerai pas à faire l'examen de
chaque dossier parce qu'à ce moment-là ça devient une discussion de :
Vous, vous vouliez… lui, il voulait ça, moi, je voulais ça. Je pense que ce
n'est pas ça qu'il faut retenir. Il y avait, dans plusieurs dossiers, des
désaccords, des difficultés de fonctionner au quotidien, également, pour
l'équipe. Puis, dans le processus de renouvellement du Parti québécois, c'est
normal que des gens quittent puis que ça amène d'autres personnes également. Donc,
c'est un processus normal.
Mme Côté (Claudie) : Mais M.
Roy parle d'un événement en particulier, un événement où, selon certaines
informations, là, vous l'auriez désavoué devant les représentants syndicaux.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je vous répondrais qu'il y a eu plusieurs événements qui ont miné le lien
de confiance, puis, à un moment donné, ce lien de confiance là n'allait pas
revenir puis pour l'équipe également. Donc, je n'attribuerais pas ça…
Mme Côté (Claudie) : …vous
avez désavoué votre député devant…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'attribuerais pas ça à un seul événement, mais à de multiples événements.
Puis, à un moment donné, tu sais, on peut essayer de raccorder les choses, mais,
si on ne peut pas se raccorder puis que ça fait plusieurs mois que c'est le
cas, bien, mieux vaut, dans le respect puis avec le plus de professionnalisme,
de hauteur possible, dire : Bien, ça ne marche pas, on ne s'en va pas au
même endroit, on ne pense pas les mêmes choses puis mieux vaut, à ce moment-là,
prendre des décisions en conséquence. Puis c'est normal, à mon avis, pour le
renouvellement que je veux voir dans le Parti québécois, que des choses comme
celles-là arrivent. Puis je pense que l'important, c'est de respecter les êtres
humains puis d'être le plus professionnel, le plus respectueux possible.
La Modératrice
: On va
passer en anglais…
Mme Crête (Mylène) :
Ça serait quoi, l'impact de son départ sur les ressources financières octroyées
au Parti québécois par l'Assemblée nationale?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
La Modératrice
:
Dernière sous-question, puis on passe en anglais.
Mme Crête (Mylène) :
Les ressources financières octroyées au Parti québécois par l'Assemblée
nationale?
M. Ouellet : Aucune. Je viens
d'avoir une discussion…
Mme Crête (Mylène) :
Même si vous êtes à sept députés?
M. Ouellet : Aucune. Je viens
d'avoir une discussion avec le secrétariat général. C'était la même chose
lorsque Harold a quitté, lorsque Mme Fournier a quitté. Bref, l'entente existe
toujours, les ressources financières sont les mêmes. Donc, ça n'a aucun impact
sur les ressources financières.
Mme Côté (Claudie) :
…soulagée. Est-ce que vous êtes soulagés? J'aimerais entendre M. Gaudreault, M.
Ouellet là-dessus? Est-ce que vous partagez le soulagement de Mme Hivon?
M. Gaudreault : Bien, je pense
que Véronique a bien exprimé certains sentiments. Moi, j'ai un soulagement. Parce
que notre chef vient d'exprimer qu'il y avait plusieurs mésententes ou des difficultés
d'arrimage sur un certain nombre de dossiers. Bien, ça devient difficile.
Alors, oui, moi, j'ai un sentiment de soulagement. Mais, ceci étant dit, en
tout respect pour M. Roy et en tout respect pour l'ensemble des collègues, mais
c'est le genre de chose qui arrive.
La Modératrice
: On va
passer en anglais. S'il n'y a pas de question…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : English. English.
M. Authier (Philip)
: Well, I have… You did say, Mr. St-Pierre Plamondon, in your scrum
with Radio-Canada, that your
position on French and the CEGEPs was a problem. And we do know, with Mr. Roy...
and we do know Mr. Roy was not in favor of extending Bill 101 to CEGEP. So, is that
a factor in his departure?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It is, and there were many files,
many topics in which there were disagreements. His stance on Bill 101, he was
allowed… I said that everyone would vote freely. However, colleagues were not informed
of his position before he took it. So, it's the kind of situations that we saw in many other files,
many other topics where the collaboration was not there, the chemistry was not
there at all. That being said, once we know that, it's OK that we move on.
La Modératrice
:
On va terminer s'il n'y a pas de dernière question ou sous-question en anglais.
M. Authier (Philip)
: Does this weaken your
leadership? You are down to seven MNAs now. The PQ was elected with 10, in
2018, now you are seven?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Non, it's not related to me. In the
case of Sylvain Roy, it's not
going to affect the budget, it's not going to affect the quality of the
questions, it's not going to affect… and that's the main point, it's not going
to affect the quality of the candidates we will put forward, the 125 candidates
we will have. So, the strength of the organization is about being relevant and
about being strong in terms of who we put forward in the next election. And I
have full confidence in what we are going to offer during the next election.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bon après-midi.
(Fin à 12 h 42)