(Huit heures vingt-quatre minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Alors, l'affaire Fitzgibbon ne s'est pas terminée hier. Le gouvernement
a annoncé qu'il allait voter contre le rapport de la Commissaire
à l'éthique, ce qui est très grave. C'est la deuxième fois que ça va se
produire, et ça contribue à affaiblir une institution importante, fondamentale
de notre démocratie. Alors, j'ai peine à croire que le gouvernement, pour une
deuxième fois, va poser un tel geste. Il l'a déjà annoncé, et c'est
inacceptable.
Vous savez, les élus de
l'Assemblée nationale font toutes sortes de renoncements pour venir en
politique, de toutes natures. Mais ils ont en commun de connaître les règles
avant d'entrer en politique. Alors, il faut réaliser que M. Fitzgibbon a
contrevenu aux règles pendant deux ans et demi. On peut le voir de l'autre
façon aussi : pendant deux ans et demi, il a été un ministre et un député
qui contrevenait aux règles en toute connaissance de cause. Et, n'eût été de ce
rapport-là, il aurait peut-être fait un mandat complet en totale contravention
de nos règles.
Je me permets de rappeler
les critiques dures que la CAQ a faites à l'égard de Pierre Karl Péladeau,
chef du Parti québécois à l'époque, lui demandant instamment de vendre, de se
départir de ses actions. C'était fréquent, je m'en souviens très bien.
Je veux, également, vous indiquer que M. Fitzgibbon aurait pu s'inspirer du premier ministre qui,
lorsqu'il a quitté Air Transat et est entré en politique, à
l'automne 1998, avait été exemplaire à cet égard, avait fait en sorte de
se départir de ses actions. Il a probablement perdu de l'argent, d'ailleurs, je
suis bien placé pour vous le dire, je l'ai côtoyé abondamment dans cette
période.
Donc, ce qui me préoccupe,
aujourd'hui, c'est le vote que la CAQ, le gouvernement de la CAQ, va prendre à
l'égard du rapport de la Commissaire Mignolet. C'est très grave. C'est
la deuxième fois que ça arrive.
Deuxième élément dont je veux vous parler,
c'est les bals des finissants. Paul St-Pierre Plamondon, notre chef, en a
parlé hier, et ça nous anime tous depuis des jours. On n'est pas insensibles
aux messages que les adolescents et leurs parents nous envoient. Alors, on a
demandé plus de latitude, plus de liberté pour cette belle jeunesse. Et je
crois qu'on a contribué à ce que soit remise en cause l'annonce qui a été faite
par le Dr Arruda. Donc, on a bien hâte d'en savoir davantage.
Évidemment, certains nous diront :
Bien, il semble que la Santé publique et le gouvernement ne sont pas insensibles
à l'opinion publique, c'est la démonstration qu'il est sensible à la pression.
Mais, dans ce cas-ci, compte tenu du système immunitaire de ces jeunes, compte
tenu du faible taux de contagion, compte tenu d'un encadrement qu'on souhaite
réel avec les parents dans des lieux encadrés, c'est la meilleure solution
lorsqu'on regarde la balance des inconvénients. Et on sait très bien que, s'il
n'y a pas d'activités, les jeunes sont assez créatifs — et je me
souviens de moi au même âge mais je ne vous raconterai pas
tout — pour s'organiser des fêtes dignes de leur… de l'année
difficile qu'ils ont eue et de ce nécessaire rite de passage. Vous savez, on
n'en a pas beaucoup, des rites de passage dans notre société. Bien, c'en est un
qui est important.
Donc, je voulais vous parler de ces deux
sujets. Je demeure disponible et j'aimerais inviter ma collègue Véronique Hivon
à venir vous parler aussi.
Mme
Hivon
:
Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, je veux revenir sur le drame et les
conséquences très, très sérieuses du manque de places en services de garde
éducatifs à la petite enfance.
Aujourd'hui, pour une troisième fois en
moins de trois mois, le mouvement spontané des parents sans places en services
de garde, Ma place au travail, va être ici, devant l'Assemblée nationale, toute
la matinée pour témoigner de toute leur détresse, du manque de solutions qui
s'offrent à eux et à elles, en très grande majorité, et de toutes les
conséquences financières et humaines que ces personnes-là, que ces familles-là
vivent, faute de prévisibilité, faute d'actions concrètes, faute d'avoir eu un
ministre de la Famille, un gouvernement qui s'est préoccupé en temps utile de
cet enjeu-là qui touche les femmes, très majoritairement — on le sait
parce que ce sont elles, en très grande majorité, qui restent à la maison et
qui ne retournent pas travailler, faute de places — la conciliation
famille-travail, l'économie du Québec, parce qu'on parle de l'importance des
femmes pour la relance économique du Québec, et évidemment on va s'en priver
faute de places conséquentes en services de garde, et aussi, bien sûr, du
développement des régions parce que, faute de places en région, bien, les
jeunes familles boudent les régions.
Et aujourd'hui on voit aussi d'autres
exemples, à la faveur d'un article de Radio-Canada ce matin, de la crise énorme
de la pénurie d'éducatrices. Et ça fait des semaines que j'en parle, vous
m'avez vue mardi, ici, avec le mouvement Valorisons ma profession. Le ministre
aura beau annoncer des places, mais toujours sans échéancier, comme vous le
savez... Il nous a dit, là, pour essayer de passer à travers son étude de
crédits, qu'il annoncerait 22 000 places. J'ai rarement vu une annonce
pour nous dire qu'il va faire une annonce, mais c'est ce à quoi on a eu droit
lors de l'étude des crédits : Je vais vous annoncer qu'il y aura
22 000 places. On ne sait pas quand, on ne sait pas comment, on ne sait
pas avec quel argent, on ne sait pas avec quel échéancier, et donc on n'a
toujours pas, un mois plus tard, les détails de ça. Et par ailleurs on voit
qu'on a beau annoncer des places, bien, s'il n'y a pas d'éducatrices, tout ça
va être un château de sable qui va complètement s'écrouler.
Alors, l'urgence, c'est de s'occuper aussi
de ce qu'on lui dit depuis des ans, de la pénurie d'éducatrices, avec des
moyens forts, et ça commande un rattrapage salarial massif parce que ce
travail-là le vaut, et parce que la pénurie actuelle le commande. Merci.
La Modératrice
: On
prend les questions. Une question, une sous-question.
M. Laforest (Alain) : …avant
qu'on parle de M. Fitzgibbon. On a parlé beaucoup, là, du plan de rentrée
scolaire au primaire, secondaire, collégial, universitaire. Avez-vous vu le
début d'un plan pour la petite enfance?
Mme
Hivon
: Pas
du tout, c'est un angle mort complet. Et on le voit, là, vous m'avez vu en
parler en Chambre abondamment, on est rendu à passer des annonces, dans
certains CPE, pour recruter des jeunes de 15, 16, 17 ans pour venir remplacer
des éducatrices dans les temps de pause, en fin de journée, donc évidemment qu'ils
n'ont aucune qualification. Mais c'est rendu que les parents ont fait des
sondages auprès des parents pour savoir qui peut garder son enfant à la maison
cette semaine, parce qu'on ne pourra pas accueillir tous les enfants, faute
d'éducatrice. Et c'est amplifié, évidemment, avec le contexte sanitaire, les
bulles, la flexibilité qui est moins présente, donc c'est comme une crise sur
une crise. Et on n'a pas le début du commencement des réponses pour savoir :
O.K. Comment on peut… comment on va déconfiner le milieu de la petite enfance?
Alors, on sait que le ministre va être en point de presse tantôt, et je pense
que c'est une question qui doit lui être posée à travers toutes les questions
qu'on soumet aujourd'hui.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que ça fait partie des solutions... Ce matin, le ministre va annoncer, entre
autres, qu'il y aura de l'argent, là, sur cinq ans pour, justement, embaucher
des assistantes aux éducatrices, pour leur donner un coup de main. Est-ce que
ça fait partie de la solution ou, devant la pénurie, de toute façon, tu as beau
mettre de l'argent…
Mme
Hivon
: Oui,
bien, c'est un élément parmi d'autres. Nous, dans la liste, la longue liste de
solutions qu'on a mises de l'avant depuis des mois, il y avait encore plus
d'insistance avant le budget, c'est une des pistes qu'on avait mises de
l'avant. Évidemment, il aurait dû s'occuper de ça bien avant. L'idée, c'est de
dire : Il y a des éducatrices en milieu familial qui n'ont que six
enfants, mais ils peuvent aller jusqu'à neuf, on va leur permettre d'embaucher
une éducatrice pour pouvoir accueillir neuf enfants, donc ça va aider, là. Je
vous rappelle qu'en ce moment il y a 24 000 places en milieu familial qui
ne peuvent pas être offertes, faute d'éducatrice, de responsable qui lève la
main.
Ça fait que c'est bien de dire : On
va leur payer une assistante, oui, c'est un moyen. Mais, si tu ne t'occupes pas
du coeur du problème, qui est d'abord d'avoir les éducatrices puis les
responsables en milieu familial, bien, tu n'iras nulle part. Donc, il faut
valoriser, il faut payer. Écoutez, ils n'ont pas eu de prime, imaginez. Dans
les épiceries, dans les pharmacies, les commis ont eu des primes, les
éducatrices n'ont pas eu de prime ni pendant la première vague quand elles
étaient les seules au front. Donc, les écoles étaient fermées, tout était
fermé, les CPE étaient ouverts, puis ils n'avaient pas de prime.
Donc, bref, vous voyez qu'il faut
s'occuper à la base du problème, et il ne faut pas juste donner de l'argent aux
nouvelles qui arrivent, il faut donner de l'argent à celles qui sont là pour
les garder en emploi, pour freiner l'hémorragie qui a des conséquences
dramatiques.
M. Laforest (Alain) : Sur M.
Fitzgibbon, M. Bérubé, au fond, ce que vous dites, c'est que le premier
ministre enfonce le clou dans l'institution qu'est le commissaire en votant
contre.
M. Bérubé : L'enjeu, c'est les
institutions, c'est ce qui va rester. À moins que le premier ministre considère
que ça fait partie de ses legs d'avoir contesté à deux reprises l'autorité de
la Commissaire à l'éthique, c'est franchement
irresponsable. Et les conséquences, elles sont pour l'ensemble des
parlementaires, elles sont pour l'institution et pour ceux qui nous suivront. Parce
qu'on va toujours s'imaginer, et le système est mal fait pour cette raison-là,
si ça touche un parlementaire issu de la majorité gouvernementale, ce dernier a
le loisir de voter contre. Il l'a exprimé déjà, et il va le faire, à nouveau.
Donc, ça, c'est grave pour les institutions.
Alors, au nom de cette nécessaire
élévation, pour protéger nos institutions, et la Commissaire à
l'éthique en est une... Je n'arrive pas à croire que, pour une deuxième
fois, ils vont voter contre le rapport, les avis et les sanctions. Et ça, c'est
un moment…
M. Laforest (Alain) : C'est
des poids, deux mesures, là.
M. Bérubé : Absolument.
M. Laforest (Alain) : Parce
qu'à une certaine époque, vous l'avez évoqué, les chemises se déchiraient tous
les jours, là.
M. Bérubé :
Pierre Karl Péladeau, je veux dire, j'ai sorti la revue de presse, ce
matin, là, c'était fréquent. Puis toujours ce souvenir que la CAQ a déjà été
dans l'opposition, ce qu'on tend à oublier, de 2012 à 2018. Vous
savez, vous connaissez ma mémoire légendaire, ils auraient demandé ce qu'on a
demandé.
Alors, hier, que le ministre décide de
rester député, soit, mais il est tenu aux mêmes obligations. Alors, est-ce que,
s'il ne vend pas ses actions, il peut aussi siéger comme député? Il y a une
interprétation possible de ça. Je veux dire, les règles s'appliquent à tout le
monde.
Moi, j'ai rempli, récemment, une mise à
jour de mon dossier en éthique. Ils nous reposent des questions très précises
sur les… puis là je ne suis pas ministre, là, sur les actifs de notre
conjointe, sur la valeur résidentielle de notre résidence, à Québec, résidence
dans le comté, les voitures, tout est là, là, c'est très précis, les actions
qu'on a en bourse.
Donc, moi, j'ai deux problèmes avec ça. Ma
question : Est-ce que le ministre va pouvoir siéger s'il ne vend pas ses
actifs? Ça, ce n'est pas clair. Et, à court terme, le vote contre l'institution
qu'est la Commissaire à l'éthique, ça, c'est très grave
pour l'institution.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que ça mine la crédibilité de la Commissaire à l'éthique,
cette histoire-là? Est-ce que c'est ce que le gouvernement Legault est en train
de faire, à quelque part?
M. Bérubé : Bien, ça sera la
conséquence. La Commissaire à l'éthique, Me Mignolet,
on conviendra, a du mordant. Ça contraste avec le commissaire précédent, en
tout respect pour Me Saint-Laurent. Il y a eu l'affaire Pierre Paradis,
donc tout le monde y passe, hein? Et là il y a l'affaire Fitzgibbon. J'ajouterais
qu'effectivement, les libéraux ont voté contre le rapport, eux aussi, dans
l'époque… Pierre Paradis, je crois que c'était en 2018, si je ne me trompe
pas, avant son départ. Donc, on nuit aux institutions. Est-ce qu'on pourrait
faire la...
Puis d'ailleurs, c'est une tendance, là.
Le Directeur général des élections nous a dit, il y a quelques jours :
Écoutez, on a des processus pour la dénomination des comtés, vous ne pouvez pas
décider, pour faire une instrumentalisation politique, de prendre un comté puis
de le nommer à votre profit. Je veux dire, il y a un processus. Pourquoi les
autres comtés ne pourraient pas le faire?
Alors, ce non-respect des institutions, ce
discours qui dit : Bien là, si nous, on veut, c'est nous autres qui
décident, c'est une inclinaison qui est inquiétante et qui s'ajoute à une
attitude assez arrogante de ce gouvernement à l'égard des oppositions, mais à
l'égard des institutions aussi.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce qu'on ne peut pas présumer de la… Est-ce qu'on peut encore présumer de
la bonne foi de M. Fitzgibbon, qui a tenté de vendre... Il en a vendu neuf
sur 11, des actifs, là, il en restait deux. Est-ce qu'on ne peut pas présumer
de sa bonne foi qu'il avait du mal à les vendre?
M. Bérubé : Bien, je veux
dire, il fallait que ça soit réglé avant qu'il ne soit candidat, je veux dire.
Il n'y a personne qui lui a dit ça? Puis, même si personne ne lui avait dit,
lorsqu'on devient élu, tout de suite on a l'information. Donc, retenez la chose
la chose suivante, il aura été pendant deux ans et demi, deux ans et
six mois, en contravention avec le code et, n'eût été de ce rapport,
peut-être quatre ans. C'est comme ça qu'il faut le voir. Chaque mois qui
passait, il était en contravention. Chaque mois pendant deux ans et demi.
M. Carabin (François) : ...selon
vous, que ça ait un impact sur la participation politique des hommes et des
femmes d'affaires? Vous avez peut-être vu Michel Leblanc, hier sur Twitter,
dire qu'il y avait des raisons uniquement politiques, là, que ça ne valait pas
un départ du Conseil des ministres.
M. Bérubé : Bien, j'ai vu peu
de considération de Michel Leblanc pour l'éthique. Ça ne sera pas la première
fois. Ce n'est pas un acteur pour moi là-dedans. Moi, je m'adresse aux
parlementaires, ici, là. C'est les parlementaires qui se gouvernent selon des
règles qui sont claires pour tout le monde.
Des gens d'affaires puis des gens qui… Puis
moi, cet argument de personne qui aurait pu faire plus d'argent à l'extérieur,
là... Je pourrais vous en nommez plein, là, qui ont choisi la politique. Je
pourrais vous parler de Jacques Parizeau, je pourrais vous parler de plein
d'autres parlementaires. Ce n'est pas un argument, pour moi. Et de dire, là :
On doit beaucoup à ce parlementaire, ça, ça me prendrait d'abord un tiers pour
évaluer ça, pas le personnel politique ni les membres du gouvernement.
On peut apprécier un ministre, mais il
doit se comporter de façon digne face aux règles, je veux dire. Puis vous
oubliez un élément, puis peut-être pas non plus, ce qu'il a dit à la
Commissaire à l'éthique, cette désinvolture, ce manque de respect, ce côté
cavalier qu'il a eu avec la Commissaire à l'éthique, ce n'est pas plus
acceptable.
La Modératrice
:
…dernière question en français.
M. Bergeron (Patrice) :
…améliorer le Code d'éthique. Parce que, là, il semble qu'il y a une porte
ouverte…
M. Bérubé : Pas pour baisser,
non, non. Le limbo ne descendra pas, là, plus… en fait, la barre du limbo ne va
monter plus haut pour laisser passer M. Fitzgibbon, je veux dire. Et je ne
veux pas le personnaliser, c'est les mêmes règles pour tout le monde. Et c'est
le seul cas, depuis l'adoption du code en 2012, de cette nature-là. Est-ce que
c'est des saines pratiques? Bien sûr, bien sûr. Pourquoi lui aurait le droit
d'avoir des entreprises qui transigent avec l'État et sous prétexte que, lui,
c'est un gars qui connaît ça? Ça ne marche pas de même.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que vous ne seriez pas prêt à le rouvrir pour, justement, le renforcer
par exemple?
M. Bérubé : ...
M. Bergeron (Patrice) : …les
conditions concernant les compagnies qui ne sont pas des compagnies à actions.
M. Bérubé : Le premier
ministre a annoncé qu'il voulait réouvrir le code. Il n'est pas sans savoir que
ça doit se faire à l'unanimité. Et on nous avait dit ça en décembre, et là Sonia
LeBeldevait s'en occuper. Je n'ai jamais reçu de communication de Sonia Lebel
là-dessus, jamais.
M. Laforest (Alain) : …selon
vous? Parce qu'on est en relance économique, là. Est-ce qu'Eric Girard est
capable de tout faire?
M. Bérubé : Je ne sais pas,
mais le premier ministre a dit qu'il allait faire appel régulièrement à M. Fitzgibbon
pour le conseiller. Alors, quelle forme ça va prendre? Je ne le sais pas. On ne
peut pas empêcher des échanges, c'est un député de son caucus. Mais il ne
pourra présenter de projet de loi, il ne pourra pas siéger à titre de ministre,
il ne pourra pas faire de représentations à cet égard. Et, comme on sait que le
ministre est très volontariste, il aime beaucoup s'impliquer dans les moindres
étapes, impacts, j'ai l'impression que ça va être dur pour lui.
La Modératrice
:
Dernière question en français.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : …M. Bérubé? Les deux ministres qui ont
combiné les deux fonctions, là, Finances et Économie, aux Finances et Économie,
c'était des ministres péquistes, MM. Landry et Parizeau...
M. Bérubé : Trois, même.
Trois, même. Alors…
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Donc, ça... Bien, en fait, nommez-moi-les
donc.
M. Bérubé : Ça dépend du
calibre de tout le monde. Mais, je veux rendre hommage au grand Jacques
Parizeau : ministre des Finances, ministre… président du Conseil du
trésor, ministre du Revenu. À l'époque, il y avait un ministère du Revenu. Il a
fait les trois puis il aurait voulu avoir l'Économie aussi. Alors, Jacques
Parizeau était capable de faire ça. Si Jacques Parizeau était capable de faire
ces trois éléments là, dans le gouvernement Lévesque, je pense que
M Girard peut en faire deux évidemment. Puis Bernard Landry est un autre
exemple incroyable, tu sais? Il peut y avoir des superministères, mais ils ont
des adjoints parlementaires qui peuvent les aider.
Ça pose la question de la profondeur
économique du gouvernement de la CAQ, qu'on nous a vendue. Je veux dire, on n'a
trouvé personne d'autre qu'un ministre existant, il n'y a personne d'autre dans
le caucus? Je m'adresse aux gens du caucus, là : Personne n'était qualifié
pour prendre le poste à l'intérim? N'y a-t-il pas un économiste de l'Institut
économique de Montréal qui est dans le caucus? N'y a-t-il pas une équipe
économique qu'on nous a vendue? Donc, ça donne l'impression qu'on veut ravoir
M. Fitzgibbon. C'est légitime, mais il devra vendre ses actions. Et la
précision que j'ai besoin d'obtenir, c'est : Est-ce qu'il peut siéger
comme député s'il n'a pas rempli les obligations que sont celles de la Commissaire à l'éthique ?
La Modératrice
:
On va passer en anglais
M. Bossé (Olivier) : …les
bals.
M. Bérubé : Les bals?
M. Bossé (Olivier) : Les bals.
Vous dites : Depuis 15 mois, il faut que ça soit la raison qui
prévaut. Puis là, tout d'un coup, c'est l'émotion qui compte parce que c'est
tellement important pour ces jeunes-là. Pourquoi, là, tout d'un coup que ça… Il
y a une logique…
M. Bérubé : C'est une raison
de cohérence. On ouvre les parcs, on ouvre les bars, on permet des
rassemblements dans les cours. Je peux-tu vous dire que les adolescents, ils
regardent ça puis ils se disent : Oui, mais c'est-tu plus dangereux dans
un parc, comme on l'a vu au parc Victoria ou dans les parcs à Montréal? Les…
M. Bossé (Olivier) : Si la
Santé publique dit que ce n'est pas permis, pourquoi… on dit qu'ils n'ont pas
raison?
M. Bérubé : Bien là, la Santé publique,
manifestement, va dire autre chose, aujourd'hui, parce qu'il y a eu de la
pression, parce qu'ils ont entendu Paul Arcand, hier matin, en parler
abondamment, parce que nous en avons parlé hier et avant-hier.
M. Bossé (Olivier) : La Santé
publique est sensible aux pressions…
M. Bérubé : Bien sûr, je le
dis depuis le début. Sauf qu'à la différence, c'est que leurs délibérations
sont privées. Nos propositions sont publiques puis on les assume. C'est ça, la
différence.
La Modératrice
: On va
passer en anglais…
M. Carabin (François) : …à
deux tronçons au sol, au centre-ville, pour le REM pour, évidemment, favoriser
la structure en hauteur. Vous pensez quoi de l'attitude, simplement, de
CDPQ Infra dans…
M. Bérubé : J'ai une solution.
On a déposé un projet de loi, cette semaine, sur la dépolitisation du ministère
des Transports. On avait cette proposition au gouvernement de Mme Marois.
Ça permet d'assurer le bien commun et que les infrastructures soient là pour
leur utilité, leur utilité pour les passagers, pour les voitures, pour les camions
et non pour les électeurs. Alors, on fait ça pour les usagers, on ne fait pas
pour les promoteurs radiophoniques.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Just following up on
these questions on prom nights. So you're not following the same steps than
Denis Coderre and saying…
M. Bérubé :
Oh no! Hell no!
Mme Senay (Cathy) : No, we should not protect people, and no alcohol after 8 p.m.?
M. Bérubé : Of themselves? Of themselves… Ah! that Denis guy. Well we do think
that prom is very important for those kids. They had a rough year and they're
willing to do whatever they have to do to make it secure and being in good
environment. So they have wisdom, those kids. They write to us, in the riding
of Ms. Hivon and mine as well, and I feel that we better give them more
liberty instead of letting them go in park, in farm, on the beach, in my region
or elsewhere. So I think, when you compare the good and the downs, it's a good
way to see it. So it's important for us. And maybe you remember your prom
night?
Mme Senay (Cathy) : I do. But…
M. Bérubé : Not that much for me.
Mme Senay (Cathy) : …
M. Bérubé : Not that much for me. But it's important.
Mme Senay (Cathy) : I just would like to go back to the Ethics Commissioner's report,
yesterday. She talks about the criteria for the suspension of
Mr. Fitzgibbon, and, if he is an MNA, he has to put his shares in a blind
trust.
M. Bérubé : A blind trust, yes.
Mme Senay (Cathy) : So you're stuck with the vote. Because the CAQ said : We will not
vote in favour of the report. So it's a bittersweet victory that you had as the
Opposition parties yesterday.
M. Bérubé : I feel better than victory. It's not a victory for us. It's the
importance of the institution.
We are not, like, aiming the Minister, say, like : We win something. We
didn't win anything. M. Fitzgibbon was not in a good disposition with the code since October 2018. Two
years and a half. That's a shame. And, since he decided to leave, that's not
our business. Our business is to make sure that the Commissioner of Ethics
should be respected.
And what I know is that
the Government is going to vote
no again, for a second time, against the report. And that is something who
could make this institution weaker. And it's not a good thing for democracy.
And I don't think it's the kind of legacy that Premier Legault wants to
let to the Quebeckers. So I ask
him to think twice before doing this. And I'm asking, too, if
deputy MNA Fitzgibbon could have his seat on the National Assembly
even if he didn't sell his actions. So this is still a mystery for me. So sell.
And I want to say a last
thing. For all Member of Parliament, we know that we're going to lose
something, we're going to lose time with our relatives, with our kids, with our
husband, wife, girlfriend, boyfriend, we're going to do road. There is a lot of
things that you lose. But what we know is we have something to do here, and
that's important, and that's why we're here every singe day. And there's a
code, and the least thing that we can do is respect the code for the
institution, not for us.
Mme Fletcher (Raquel) : Does it make sense for Mr. Girard to take over the portfolio?
M. Bérubé : Sure. Ask anyone who saw Jacques Parizeau, the triple crown :
Minister of Finance, Treasury of Board, and Income, «ministère du Revenu». And
he wanted, too, Commerce and International Affairs. He could do anything. Same
thing with Bernard Landry. So those were great politicians, great Ministers of
Finance.
Mme Fletcher (Raquel) : …Mr. Girard of the same calibre?
M. Bérubé : I don't know him. I saw him once in a festival, in Laval. We were
talking. But I don't know more about him. I know he likes hockey, but not that
much.
Mme
Fletcher (Raquel) : OK. I have a question for
Mme Hivon.
M. Bérubé : Sure.
Mme Fletcher (Raquel) : In French, you were talking about how much the pandemic has
affected parents in terms of childcare. And I'm just wondering, because we
heard this announcement from Mr. Roberge, this week,
that, if we get 75%, if we reach the target, in September, things will go back
to normal. In your mind, does that mean that the Government can no longer put
off these issues, we're… By September, should there be a plan in place, or what
is your objective?
Mme
Hivon
: I want to hear, I want to hear the Minister of Family telling us
what's going on with this for day-care centres. We have no idea. And, what we
see, the crisis was there before, it's been accentuated because no action
whatsoever was taken by the Government, by the Minister, to face this crisis,
and furthermore the pandemic even increased the stress. So, we need to know
what's going to happen, you
know?
Ask the day-care workers
how they feel right now. It's a pressure they've never been facing, because
they don't have support, their colleagues are leaving because they have
burnouts, the replacements are people who have no background whatsoever, plus
they have all this stress coming from the pandemic, with no money that was
given to them to take care of that. So, it's unbearable, and I hope that today
the Minister is not just announcing about the family day care, about this
measure, but that he's really going to give a vision of where he's heading,
because we don't have any clue.
Mme Greig (Kelly) : …one question for you, Mme Hivon, on the same topic. In the last
federal budget, the Government of Canada said : We want to emulate
Québec's day-care system. And now, we're hearing : That's might not be the
best idea, said the speaker, there are some cracks that maybe people don't see.
When you look at the national scale, like, that this is going to be all across Canada that looks at Québec,
does that make you worried a little bit, because of what…
Mme
Hivon
: No, because it's a great system. And this is why I am so frustrated
about this, because Pauline Marois had a vision, and when she put that in
place, she took care of all the aspects about it, you know? It was about women
going to work, it was about family matters, it was about the development of Québec economy, and everything
was making sense. But the Liberal Government stopped all that because they put
all their eggs in the private day-care system, they didn't value the profession
of educator, and now this Government hasn't been doing anything for two years
and a half to face the crisis. So, this is why it's so urgent, because we're going to go back 30, 40 years ago. And women
are staying at home because they don't have any day-care places. This is exactly the reverse of what the objective was.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 8 h 51)