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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour la famille, et M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le jeudi 3 juin 2021, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-quatre minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Alors, l'affaire Fitzgibbon ne s'est pas terminée hier. Le gouvernement a annoncé qu'il allait voter contre le rapport de la Commissaire à l'éthique, ce qui est très grave. C'est la deuxième fois que ça va se produire, et ça contribue à affaiblir une institution importante, fondamentale de notre démocratie. Alors, j'ai peine à croire que le gouvernement, pour une deuxième fois, va poser un tel geste. Il l'a déjà annoncé, et c'est inacceptable.

Vous savez, les élus de l'Assemblée nationale font toutes sortes de renoncements pour venir en politique, de toutes natures. Mais ils ont en commun de connaître les règles avant d'entrer en politique. Alors, il faut réaliser que M. Fitzgibbon a contrevenu aux règles pendant deux ans et demi. On peut le voir de l'autre façon aussi : pendant deux ans et demi, il a été un ministre et un député qui contrevenait aux règles en toute connaissance de cause. Et, n'eût été de ce rapport-là, il aurait peut-être fait un mandat complet en totale contravention de nos règles.

Je me permets de rappeler les critiques dures que la CAQ a faites à l'égard de Pierre Karl Péladeau, chef du Parti québécois à l'époque, lui demandant instamment de vendre, de se départir de ses actions. C'était fréquent, je m'en souviens très bien.

Je veux, également, vous indiquer que M. Fitzgibbon aurait pu s'inspirer du premier ministre qui, lorsqu'il a quitté Air Transat et est entré en politique, à l'automne 1998, avait été exemplaire à cet égard, avait fait en sorte de se départir de ses actions. Il a probablement perdu de l'argent, d'ailleurs, je suis bien placé pour vous le dire, je l'ai côtoyé abondamment dans cette période.

Donc, ce qui me préoccupe, aujourd'hui, c'est le vote que la CAQ, le gouvernement de la CAQ, va prendre à l'égard du rapport de la Commissaire Mignolet. C'est très grave. C'est la deuxième fois que ça arrive.

Deuxième élément dont je veux vous parler, c'est les bals des finissants. Paul St-Pierre Plamondon, notre chef, en a parlé hier, et ça nous anime tous depuis des jours. On n'est pas insensibles aux messages que les adolescents et leurs parents nous envoient. Alors, on a demandé plus de latitude, plus de liberté pour cette belle jeunesse. Et je crois qu'on a contribué à ce que soit remise en cause l'annonce qui a été faite par le Dr Arruda. Donc, on a bien hâte d'en savoir davantage.

Évidemment, certains nous diront : Bien, il semble que la Santé publique et le gouvernement ne sont pas insensibles à l'opinion publique, c'est la démonstration qu'il est sensible à la pression. Mais, dans ce cas-ci, compte tenu du système immunitaire de ces jeunes, compte tenu du faible taux de contagion, compte tenu d'un encadrement qu'on souhaite réel avec les parents dans des lieux encadrés, c'est la meilleure solution lorsqu'on regarde la balance des inconvénients. Et on sait très bien que, s'il n'y a pas d'activités, les jeunes sont assez créatifs — et je me souviens de moi au même âge mais je ne vous raconterai pas tout — pour s'organiser des fêtes dignes de leur… de l'année difficile qu'ils ont eue et de ce nécessaire rite de passage. Vous savez, on n'en a pas beaucoup, des rites de passage dans notre société. Bien, c'en est un qui est important.

Donc, je voulais vous parler de ces deux sujets. Je demeure disponible et j'aimerais inviter ma collègue Véronique Hivon à venir vous parler aussi.

Mme Hivon : Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, je veux revenir sur le drame et les conséquences très, très sérieuses du manque de places en services de garde éducatifs à la petite enfance.

Aujourd'hui, pour une troisième fois en moins de trois mois, le mouvement spontané des parents sans places en services de garde, Ma place au travail, va être ici, devant l'Assemblée nationale, toute la matinée pour témoigner de toute leur détresse, du manque de solutions qui s'offrent à eux et à elles, en très grande majorité, et de toutes les conséquences financières et humaines que ces personnes-là, que ces familles-là vivent, faute de prévisibilité, faute d'actions concrètes, faute d'avoir eu un ministre de la Famille, un gouvernement qui s'est préoccupé en temps utile de cet enjeu-là qui touche les femmes, très majoritairement — on le sait parce que ce sont elles, en très grande majorité, qui restent à la maison et qui ne retournent pas travailler, faute de places — la conciliation famille-travail, l'économie du Québec, parce qu'on parle de l'importance des femmes pour la relance économique du Québec, et évidemment on va s'en priver faute de places conséquentes en services de garde, et aussi, bien sûr, du développement des régions parce que, faute de places en région, bien, les jeunes familles boudent les régions.

Et aujourd'hui on voit aussi d'autres exemples, à la faveur d'un article de Radio-Canada ce matin, de la crise énorme de la pénurie d'éducatrices. Et ça fait des semaines que j'en parle, vous m'avez vue mardi, ici, avec le mouvement Valorisons ma profession. Le ministre aura beau annoncer des places, mais toujours sans échéancier, comme vous le savez... Il nous a dit, là, pour essayer de passer à travers son étude de crédits, qu'il annoncerait 22 000 places. J'ai rarement vu une annonce pour nous dire qu'il va faire une annonce, mais c'est ce à quoi on a eu droit lors de l'étude des crédits : Je vais vous annoncer qu'il y aura 22 000 places. On ne sait pas quand, on ne sait pas comment, on ne sait pas avec quel argent, on ne sait pas avec quel échéancier, et donc on n'a toujours pas, un mois plus tard, les détails de ça. Et par ailleurs on voit qu'on a beau annoncer des places, bien, s'il n'y a pas d'éducatrices, tout ça va être un château de sable qui va complètement s'écrouler.

Alors, l'urgence, c'est de s'occuper aussi de ce qu'on lui dit depuis des ans, de la pénurie d'éducatrices, avec des moyens forts, et ça commande un rattrapage salarial massif parce que ce travail-là le vaut, et parce que la pénurie actuelle le commande. Merci.

La Modératrice : On prend les questions. Une question, une sous-question.

M. Laforest (Alain) : …avant qu'on parle de M. Fitzgibbon. On a parlé beaucoup, là, du plan de rentrée scolaire au primaire, secondaire, collégial, universitaire. Avez-vous vu le début d'un plan pour la petite enfance?

Mme Hivon : Pas du tout, c'est un angle mort complet. Et on le voit, là, vous m'avez vu en parler en Chambre abondamment, on est rendu à passer des annonces, dans certains CPE, pour recruter des jeunes de 15, 16, 17 ans pour venir remplacer des éducatrices dans les temps de pause, en fin de journée, donc évidemment qu'ils n'ont aucune qualification. Mais c'est rendu que les parents ont fait des sondages auprès des parents pour savoir qui peut garder son enfant à la maison cette semaine, parce qu'on ne pourra pas accueillir tous les enfants, faute d'éducatrice. Et c'est amplifié, évidemment, avec le contexte sanitaire, les bulles, la flexibilité qui est moins présente, donc c'est comme une crise sur une crise. Et on n'a pas le début du commencement des réponses pour savoir : O.K. Comment on peut… comment on va déconfiner le milieu de la petite enfance? Alors, on sait que le ministre va être en point de presse tantôt, et je pense que c'est une question qui doit lui être posée à travers toutes les questions qu'on soumet aujourd'hui.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que ça fait partie des solutions... Ce matin, le ministre va annoncer, entre autres, qu'il y aura de l'argent, là, sur cinq ans pour, justement, embaucher des assistantes aux éducatrices, pour leur donner un coup de main. Est-ce que ça fait partie de la solution ou, devant la pénurie, de toute façon, tu as beau mettre de l'argent…

Mme Hivon : Oui, bien, c'est un élément parmi d'autres. Nous, dans la liste, la longue liste de solutions qu'on a mises de l'avant depuis des mois, il y avait encore plus d'insistance avant le budget, c'est une des pistes qu'on avait mises de l'avant. Évidemment, il aurait dû s'occuper de ça bien avant. L'idée, c'est de dire : Il y a des éducatrices en milieu familial qui n'ont que six enfants, mais ils peuvent aller jusqu'à neuf, on va leur permettre d'embaucher une éducatrice pour pouvoir accueillir neuf enfants, donc ça va aider, là. Je vous rappelle qu'en ce moment il y a 24 000 places en milieu familial qui ne peuvent pas être offertes, faute d'éducatrice, de responsable qui lève la main.

Ça fait que c'est bien de dire : On va leur payer une assistante, oui, c'est un moyen. Mais, si tu ne t'occupes pas du coeur du problème, qui est d'abord d'avoir les éducatrices puis les responsables en milieu familial, bien, tu n'iras nulle part. Donc, il faut valoriser, il faut payer. Écoutez, ils n'ont pas eu de prime, imaginez. Dans les épiceries, dans les pharmacies, les commis ont eu des primes, les éducatrices n'ont pas eu de prime ni pendant la première vague quand elles étaient les seules au front. Donc, les écoles étaient fermées, tout était fermé, les CPE étaient ouverts, puis ils n'avaient pas de prime.

Donc, bref, vous voyez qu'il faut s'occuper à la base du problème, et il ne faut pas juste donner de l'argent aux nouvelles qui arrivent, il faut donner de l'argent à celles qui sont là pour les garder en emploi, pour freiner l'hémorragie qui a des conséquences dramatiques.

M. Laforest (Alain) : Sur M. Fitzgibbon, M. Bérubé, au fond, ce que vous dites, c'est que le premier ministre enfonce le clou dans l'institution qu'est le commissaire en votant contre.

M. Bérubé : L'enjeu, c'est les institutions, c'est ce qui va rester. À moins que le premier ministre considère que ça fait partie de ses legs d'avoir contesté à deux reprises l'autorité de la Commissaire à l'éthique, c'est franchement irresponsable. Et les conséquences, elles sont pour l'ensemble des parlementaires, elles sont pour l'institution et pour ceux qui nous suivront. Parce qu'on va toujours s'imaginer, et le système est mal fait pour cette raison-là, si ça touche un parlementaire issu de la majorité gouvernementale, ce dernier a le loisir de voter contre. Il l'a exprimé déjà, et il va le faire, à nouveau. Donc, ça, c'est grave pour les institutions.

Alors, au nom de cette nécessaire élévation, pour protéger nos institutions, et la Commissaire à l'éthique en est une... Je n'arrive pas à croire que, pour une deuxième fois, ils vont voter contre le rapport, les avis et les sanctions. Et ça, c'est un moment…

M. Laforest (Alain) : C'est des poids, deux mesures, là.

M. Bérubé : Absolument.

M. Laforest (Alain) : Parce qu'à une certaine époque, vous l'avez évoqué, les chemises se déchiraient tous les jours, là.

M. Bérubé : Pierre Karl Péladeau, je veux dire, j'ai sorti la revue de presse, ce matin, là, c'était fréquent. Puis toujours ce souvenir que la CAQ a déjà été dans l'opposition, ce qu'on tend à oublier, de 2012 à 2018. Vous savez, vous connaissez ma mémoire légendaire, ils auraient demandé ce qu'on a demandé.

Alors, hier, que le ministre décide de rester député, soit, mais il est tenu aux mêmes obligations. Alors, est-ce que, s'il ne vend pas ses actions, il peut aussi siéger comme député? Il y a une interprétation possible de ça. Je veux dire, les règles s'appliquent à tout le monde.

Moi, j'ai rempli, récemment, une mise à jour de mon dossier en éthique. Ils nous reposent des questions très précises sur les… puis là je ne suis pas ministre, là, sur les actifs de notre conjointe, sur la valeur résidentielle de notre résidence, à Québec, résidence dans le comté, les voitures, tout est là, là, c'est très précis, les actions qu'on a en bourse.

Donc, moi, j'ai deux problèmes avec ça. Ma question : Est-ce que le ministre va pouvoir siéger s'il ne vend pas ses actifs? Ça, ce n'est pas clair. Et, à court terme, le vote contre l'institution qu'est la Commissaire à l'éthique, ça, c'est très grave pour l'institution.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que ça mine la crédibilité de la Commissaire à l'éthique, cette histoire-là? Est-ce que c'est ce que le gouvernement Legault est en train de faire, à quelque part?

M. Bérubé : Bien, ça sera la conséquence. La Commissaire à l'éthique, Me Mignolet, on conviendra, a du mordant. Ça contraste avec le commissaire précédent, en tout respect pour Me Saint-Laurent. Il y a eu l'affaire Pierre Paradis, donc tout le monde y passe, hein? Et là il y a l'affaire Fitzgibbon. J'ajouterais qu'effectivement, les libéraux ont voté contre le rapport, eux aussi, dans l'époque… Pierre Paradis, je crois que c'était en 2018, si je ne me trompe pas, avant son départ. Donc, on nuit aux institutions. Est-ce qu'on pourrait faire la...

Puis d'ailleurs, c'est une tendance, là. Le Directeur général des élections nous a dit, il y a quelques jours : Écoutez, on a des processus pour la dénomination des comtés, vous ne pouvez pas décider, pour faire une instrumentalisation politique, de prendre un comté puis de le nommer à votre profit. Je veux dire, il y a un processus. Pourquoi les autres comtés ne pourraient pas le faire?

Alors, ce non-respect des institutions, ce discours qui dit : Bien là, si nous, on veut, c'est nous autres qui décident, c'est une inclinaison qui est inquiétante et qui s'ajoute à une attitude assez arrogante de ce gouvernement à l'égard des oppositions, mais à l'égard des institutions aussi.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce qu'on ne peut pas présumer de la… Est-ce qu'on peut encore présumer de la bonne foi de M. Fitzgibbon, qui a tenté de vendre... Il en a vendu neuf sur 11, des actifs, là, il en restait deux. Est-ce qu'on ne peut pas présumer de sa bonne foi qu'il avait du mal à les vendre?

M. Bérubé : Bien, je veux dire, il fallait que ça soit réglé avant qu'il ne soit candidat, je veux dire. Il n'y a personne qui lui a dit ça? Puis, même si personne ne lui avait dit, lorsqu'on devient élu, tout de suite on a l'information. Donc, retenez la chose la chose suivante, il aura été pendant deux ans et demi, deux ans et six mois, en contravention avec le code et, n'eût été de ce rapport, peut-être quatre ans. C'est comme ça qu'il faut le voir. Chaque mois qui passait, il était en contravention. Chaque mois pendant deux ans et demi.

M. Carabin (François) : ...selon vous, que ça ait un impact sur la participation politique des hommes et des femmes d'affaires? Vous avez peut-être vu Michel Leblanc, hier sur Twitter, dire qu'il y avait des raisons uniquement politiques, là, que ça ne valait pas un départ du Conseil des ministres.

M. Bérubé : Bien, j'ai vu peu de considération de Michel Leblanc pour l'éthique. Ça ne sera pas la première fois. Ce n'est pas un acteur pour moi là-dedans. Moi, je m'adresse aux parlementaires, ici, là. C'est les parlementaires qui se gouvernent selon des règles qui sont claires pour tout le monde.

Des gens d'affaires puis des gens qui… Puis moi, cet argument de personne qui aurait pu faire plus d'argent à l'extérieur, là... Je pourrais vous en nommez plein, là, qui ont choisi la politique. Je pourrais vous parler de Jacques Parizeau, je pourrais vous parler de plein d'autres parlementaires. Ce n'est pas un argument, pour moi. Et de dire, là : On doit beaucoup à ce parlementaire, ça, ça me prendrait d'abord un tiers pour évaluer ça, pas le personnel politique ni les membres du gouvernement.

On peut apprécier un ministre, mais il doit se comporter de façon digne face aux règles, je veux dire. Puis vous oubliez un élément, puis peut-être pas non plus, ce qu'il a dit à la Commissaire à l'éthique, cette désinvolture, ce manque de respect, ce côté cavalier qu'il a eu avec la Commissaire à l'éthique, ce n'est pas plus acceptable.

La Modératrice : …dernière question en français.

M. Bergeron (Patrice) : …améliorer le Code d'éthique. Parce que, là, il semble qu'il y a une porte ouverte…

M. Bérubé : Pas pour baisser, non, non. Le limbo ne descendra pas, là, plus… en fait, la barre du limbo ne va monter plus haut pour laisser passer M. Fitzgibbon, je veux dire. Et je ne veux pas le personnaliser, c'est les mêmes règles pour tout le monde. Et c'est le seul cas, depuis l'adoption du code en 2012, de cette nature-là. Est-ce que c'est des saines pratiques? Bien sûr, bien sûr. Pourquoi lui aurait le droit d'avoir des entreprises qui transigent avec l'État et sous prétexte que, lui, c'est un gars qui connaît ça? Ça ne marche pas de même.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous ne seriez pas prêt à le rouvrir pour, justement, le renforcer par exemple?

M. Bérubé : ...

M. Bergeron (Patrice) : …les conditions concernant les compagnies qui ne sont pas des compagnies à actions.

M. Bérubé : Le premier ministre a annoncé qu'il voulait réouvrir le code. Il n'est pas sans savoir que ça doit se faire à l'unanimité. Et on nous avait dit ça en décembre, et là Sonia LeBeldevait s'en occuper. Je n'ai jamais reçu de communication de Sonia Lebel là-dessus, jamais.

M. Laforest (Alain) : …selon vous? Parce qu'on est en relance économique, là. Est-ce qu'Eric Girard est capable de tout faire?

M. Bérubé : Je ne sais pas, mais le premier ministre a dit qu'il allait faire appel régulièrement à M. Fitzgibbon pour le conseiller. Alors, quelle forme ça va prendre? Je ne le sais pas. On ne peut pas empêcher des échanges, c'est un député de son caucus. Mais il ne pourra présenter de projet de loi, il ne pourra pas siéger à titre de ministre, il ne pourra pas faire de représentations à cet égard. Et, comme on sait que le ministre est très volontariste, il aime beaucoup s'impliquer dans les moindres étapes, impacts, j'ai l'impression que ça va être dur pour lui.

La Modératrice : Dernière question en français.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : …M. Bérubé? Les deux ministres qui ont combiné les deux fonctions, là, Finances et Économie, aux Finances et Économie, c'était des ministres péquistes, MM. Landry et Parizeau...

M. Bérubé : Trois, même. Trois, même. Alors…

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Donc, ça... Bien, en fait, nommez-moi-les donc.

M. Bérubé : Ça dépend du calibre de tout le monde. Mais, je veux rendre hommage au grand Jacques Parizeau : ministre des Finances, ministre… président du Conseil du trésor, ministre du Revenu. À l'époque, il y avait un ministère du Revenu. Il a fait les trois puis il aurait voulu avoir l'Économie aussi. Alors, Jacques Parizeau était capable de faire ça. Si Jacques Parizeau était capable de faire ces trois éléments là, dans le gouvernement Lévesque, je pense que M Girard peut en faire deux évidemment. Puis Bernard Landry est un autre exemple incroyable, tu sais? Il peut y avoir des superministères, mais ils ont des adjoints parlementaires qui peuvent les aider.

Ça pose la question de la profondeur économique du gouvernement de la CAQ, qu'on nous a vendue. Je veux dire, on n'a trouvé personne d'autre qu'un ministre existant, il n'y a personne d'autre dans le caucus? Je m'adresse aux gens du caucus, là : Personne n'était qualifié pour prendre le poste à l'intérim? N'y a-t-il pas un économiste de l'Institut économique de Montréal qui est dans le caucus? N'y a-t-il pas une équipe économique qu'on nous a vendue? Donc, ça donne l'impression qu'on veut ravoir M. Fitzgibbon. C'est légitime, mais il devra vendre ses actions. Et la précision que j'ai besoin d'obtenir, c'est : Est-ce qu'il peut siéger comme député s'il n'a pas rempli les obligations que sont celles de la Commissaire à l'éthique ?

La Modératrice : On va passer en anglais

M. Bossé (Olivier) : …les bals.

M. Bérubé : Les bals?

M. Bossé (Olivier) : Les bals. Vous dites : Depuis 15 mois, il faut que ça soit la raison qui prévaut. Puis là, tout d'un coup, c'est l'émotion qui compte parce que c'est tellement important pour ces jeunes-là. Pourquoi, là, tout d'un coup que ça… Il y a une logique…

M. Bérubé : C'est une raison de cohérence. On ouvre les parcs, on ouvre les bars, on permet des rassemblements dans les cours. Je peux-tu vous dire que les adolescents, ils regardent ça puis ils se disent : Oui, mais c'est-tu plus dangereux dans un parc, comme on l'a vu au parc Victoria ou dans les parcs à Montréal? Les…

M. Bossé (Olivier) : Si la Santé publique dit que ce n'est pas permis, pourquoi… on dit qu'ils n'ont pas raison?

M. Bérubé : Bien là, la Santé publique, manifestement, va dire autre chose, aujourd'hui, parce qu'il y a eu de la pression, parce qu'ils ont entendu Paul Arcand, hier matin, en parler abondamment, parce que nous en avons parlé hier et avant-hier.

M. Bossé (Olivier) : La Santé publique est sensible aux pressions…

M. Bérubé : Bien sûr, je le dis depuis le début. Sauf qu'à la différence, c'est que leurs délibérations sont privées. Nos propositions sont publiques puis on les assume. C'est ça, la différence.

La Modératrice : On va passer en anglais…

M. Carabin (François) : …à deux tronçons au sol, au centre-ville, pour le REM pour, évidemment, favoriser la structure en hauteur. Vous pensez quoi de l'attitude, simplement, de CDPQ Infra dans…

M. Bérubé : J'ai une solution. On a déposé un projet de loi, cette semaine, sur la dépolitisation du ministère des Transports. On avait cette proposition au gouvernement de Mme Marois. Ça permet d'assurer le bien commun et que les infrastructures soient là pour leur utilité, leur utilité pour les passagers, pour les voitures, pour les camions et non pour les électeurs. Alors, on fait ça pour les usagers, on ne fait pas pour les promoteurs radiophoniques.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Just following up on these questions on prom nights. So you're not following the same steps than Denis Coderre and saying…

M. Bérubé : Oh no! Hell no!

Mme Senay (Cathy) : No, we should not protect people, and no alcohol after 8 p.m.?

M. Bérubé : Of themselves? Of themselves… Ah! that Denis guy. Well we do think that prom is very important for those kids. They had a rough year and they're willing to do whatever they have to do to make it secure and being in good environment. So they have wisdom, those kids. They write to us, in the riding of Ms. Hivon and mine as well, and I feel that we better give them more liberty instead of letting them go in park, in farm, on the beach, in my region or elsewhere. So I think, when you compare the good and the downs, it's a good way to see it. So it's important for us. And maybe you remember your prom night?

Mme Senay (Cathy) : I do. But…

M. Bérubé : Not that much for me.

Mme Senay (Cathy) :

M. Bérubé : Not that much for me. But it's important.

Mme Senay (Cathy) : I just would like to go back to the Ethics Commissioner's report, yesterday. She talks about the criteria for the suspension of Mr. Fitzgibbon, and, if he is an MNA, he has to put his shares in a blind trust.

M. Bérubé : A blind trust, yes.

Mme Senay (Cathy) : So you're stuck with the vote. Because the CAQ said : We will not vote in favour of the report. So it's a bittersweet victory that you had as the Opposition parties yesterday.

M. Bérubé : I feel better than victory. It's not a victory for us. It's the importance of the institution. We are not, like, aiming the Minister, say, like : We win something. We didn't win anything. M. Fitzgibbon was not in a good disposition with the code since October 2018. Two years and a half. That's a shame. And, since he decided to leave, that's not our business. Our business is to make sure that the Commissioner of Ethics should be respected.

And what I know is that the Government is going to vote no again, for a second time, against the report. And that is something who could make this institution weaker. And it's not a good thing for democracy. And I don't think it's the kind of legacy that Premier Legault wants to let to the Quebeckers. So I ask him to think twice before doing this. And I'm asking, too, if deputy MNA Fitzgibbon could have his seat on the National Assembly even if he didn't sell his actions. So this is still a mystery for me. So sell.

And I want to say a last thing. For all Member of Parliament, we know that we're going to lose something, we're going to lose time with our relatives, with our kids, with our husband, wife, girlfriend, boyfriend, we're going to do road. There is a lot of things that you lose. But what we know is we have something to do here, and that's important, and that's why we're here every singe day. And there's a code, and the least thing that we can do is respect the code for the institution, not for us.

Mme Fletcher (Raquel) : Does it make sense for Mr. Girard to take over the portfolio?

M. Bérubé : Sure. Ask anyone who saw Jacques Parizeau, the triple crown : Minister of Finance, Treasury of Board, and Income, «ministère du Revenu». And he wanted, too, Commerce and International Affairs. He could do anything. Same thing with Bernard Landry. So those were great politicians, great Ministers of Finance.

Mme Fletcher (Raquel) : …Mr. Girard of the same calibre?

M. Bérubé : I don't know him. I saw him once in a festival, in Laval. We were talking. But I don't know more about him. I know he likes hockey, but not that much.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. I have a question for Mme Hivon.

M. Bérubé : Sure.

Mme Fletcher (Raquel) : In French, you were talking about how much the pandemic has affected parents in terms of childcare. And I'm just wondering, because we heard this announcement from Mr. Roberge, this week, that, if we get 75%, if we reach the target, in September, things will go back to normal. In your mind, does that mean that the Government can no longer put off these issues, we're… By September, should there be a plan in place, or what is your objective?

Mme Hivon : I want to hear, I want to hear the Minister of Family telling us what's going on with this for day-care centres. We have no idea. And, what we see, the crisis was there before, it's been accentuated because no action whatsoever was taken by the Government, by the Minister, to face this crisis, and furthermore the pandemic even increased the stress. So, we need to know what's going to happen, you know?

Ask the day-care workers how they feel right now. It's a pressure they've never been facing, because they don't have support, their colleagues are leaving because they have burnouts, the replacements are people who have no background whatsoever, plus they have all this stress coming from the pandemic, with no money that was given to them to take care of that. So, it's unbearable, and I hope that today the Minister is not just announcing about the family day care, about this measure, but that he's really going to give a vision of where he's heading, because we don't have any clue.

Mme Greig (Kelly) : …one question for you, Mme Hivon, on the same topic. In the last federal budget, the Government of Canada said : We want to emulate Québec's day-care system. And now, we're hearing : That's might not be the best idea, said the speaker, there are some cracks that maybe people don't see. When you look at the national scale, like, that this is going to be all across Canada that looks at Québec, does that make you worried a little bit, because of what…

Mme Hivon : No, because it's a great system. And this is why I am so frustrated about this, because Pauline Marois had a vision, and when she put that in place, she took care of all the aspects about it, you know? It was about women going to work, it was about family matters, it was about the development of Québec economy, and everything was making sense. But the Liberal Government stopped all that because they put all their eggs in the private day-care system, they didn't value the profession of educator, and now this Government hasn't been doing anything for two years and a half to face the crisis. So, this is why it's so urgent, because we're going to go back 30, 40 years ago. And women are staying at home because they don't have any day-care places. This is exactly the reverse of what the objective was.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 8 h 51)

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