(Dix heures quarante-sept minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour à
tous. Bien contente d'être accompagnée de Marc Tanguay et de Greg Kelley ce
matin. Quelques sujets que je vais vouloir aborder avec vous. D'abord, on va
commencer avec ce qui a trait à la pénurie de main-d'oeuvre. Vous savez qu'on
avait 117 000 emplois pour lesquels il n'y avait pas de main-d'oeuvre en
2018, on est rendu à 150 000 emplois pour lesquels on a des postes
vacants. Et, lorsque l'on parle de ces postes vacants là, il y a un secteur
tout particulier dont on veut parler aujourd'hui, c'est évidemment le secteur
de la petite enfance, nos garderies de nos plus petits. 51 000 enfants qui
attendent toujours une place en service de garde.
Et on apprend, dans LaPresse,
que le nombre d'inscriptions aux techniques d'éducation à la petite enfance a
diminué de 36 % dans les quatre dernières années, donc c'est énorme, et ça
veut dire qu'il y a environ 1 000 éducatrices potentielles de moins
qui vont être formées chaque année. Encore une fois, un impact considérable,
d'autant plus que le gouvernement reconnaissait qu'il y avait
10 000 éducatrices qui manqueraient à l'appel d'ici 2024. Et, avec le
plan qui avait été soumis par le gouvernement, on parle de 2 400 seulement
qui vont être formées d'ici les prochaines années.
En somme, ce que l'on dit, c'est qu'il y en
a déjà 10 000 qui vont manquer. Le gouvernement planifie
2 400 personnes qui vont être formées, mais il reste quand même un
manque à gagner important.
Et finalement, aujourd'hui, ce que l'on
apprend dans Le Journal de Québec, c'est que 28,2 % des personnes
songent à quitter la profession dans la prochaine année, ce qui va mettre une
pression encore plus lourde sur le système de... sur nos services de garde, sur
nos services à la petite enfance et donc avec le résultat que l'on connaît.
Ça fait maintenant plusieurs semaines,
plusieurs mois que l'on parle de l'enjeu des services de garde. Deux
propositions de notre formation pour essayer de régler, de vraiment régler la
crise. La première, c'est d'augmenter le nombre de stages sur le terrain et
d'ajouter des bourses. Il faut qu'on soit capables d'attirer des personnes, de
les maintenir dans ces emplois-là et d'y attribuer une véritable priorité. Ça
permettrait, donc, de revoir le programme de technique actuel et de le
moderniser en augmentant, justement, le nombre de stages.
La deuxième des choses, c'est de valoriser
la profession avec de meilleurs salaires et une reconnaissance financière de
celles qui ont une technique. Parce que vous savez que celles qui ont une
technique ne sont pas valorisées de la même manière, et on aimerait justement
que le gouvernement prenne ça en considération. Parce qu'aujourd'hui, avec les
enjeux que l'on connaît aujourd'hui et ce qu'on prévoit dans les prochaines
semaines, dans les prochains mois, dans les prochaines années, il n'y a rien
comme amélioration dans ce système pour nos enfants. Et on sait à quel point c'est
fondamental, et on sait à quel point ça fait une énorme différence lorsqu'il
s'agit de combler les écarts, les inégalités, les iniquités dans notre système
lorsque les enfants se retrouvent à l'école par la suite. Donc, on pense que c'est
une priorité vraiment fondamentale et on ne sent pas que le gouvernement agit
suffisamment rapidement sur cet enjeu.
Deuxième sujet que j'aimerais aborder avec
vous, le fameux tunnel caquiste de 10 milliards. Encore une fois, la CAQ
nous a démontré qu'aucune étude scientifique n'appuyait son choix, ni
quelconque donnée qui pouvait démontrer que la construction du tunnel allait
régler les problèmes de mobilité dans la région. Et, encore une fois, on parle
de 10 milliards de dollars, un projet qui est irréaliste, qui est
irresponsable.
Mais au-delà de ça, je vous dirais, on se
rappellera qu'en 2016 le ministère des Transports avait confié le mandat à
Bruno Massicotte, qui est un ingénieur spécialisé dans le domaine de la
construction, de préparer une étude qui visait à démontrer la faisabilité
technique d'un tunnel qui serait construit entre Québec et Lévis et d'en
évaluer le coût. Et à ce moment-là il recommandait au gouvernement de mener des
études géotechniques plus poussées sur la nature des sols avant de procéder.
Or, où sont ces études plus poussées? Où sont les résultats de cette étude? Où
sont… la faisabilité qui découlerait de ces études-là? On ne le sait pas.
Dans une entrevue de LaPresse
canadienne, le même expert disait avoir communiqué avec un expert dans le
même domaine, et la conclusion, c'était que quelqu'un qui avait déjà fait des
tunnels comme ça ne voyait pas comment on arriverait même à faire ça ici, au
Québec. En gros, on ne sait pas dans quoi on va creuser. Je cite ici
M. Massicotte : «Normalement, dans un projet, avant qu'il soit
annoncé, on attend d'avoir les détails.» Ce n'est pas ce à quoi nous faisons
face aujourd'hui.
Demain, les députés caquistes vont devoir
se prononcer à savoir si, oui ou non, ils acceptent que, un, on rencontre le
directeur du bureau de projet et qu'on puisse poser des questions. Donc, on
veut rencontrer le directeur du bureau de projet mais aussi voir les études parce
que, jusqu'à présent, nous n'avons absolument rien vu en ce sens.
Alors, le projet, je vous dirais, incarne
à lui seul les défauts du gouvernement, lorsque l'on parle de transparence,
lorsque l'on parle de déni des enjeux. Et je sais que le premier ministre vante
son passé comptable qui... Personnellement, je vous dirais que moi, en tant
qu'ingénieure, je n'ai pas la même vision des choses, et c'est peut-être une
des raisons justement pour lesquelles on ne voit pas ce tunnel caquiste de la
même manière.
J'aimerais aborder évidemment un troisième
point avec vous, qui est quand même plus difficile, les 215 restes qui ont
été trouvés des enfants autochtones, 215 corps d'enfants qui sont issus de
la communauté Tk'emlúps te Secwépemc. Je pense évidemment à ces enfants-là, je
pense aux parents de ces enfants-là, je pense également à toutes les
communautés autochtones qui voient ça, puis nous tous, Québécois et Canadiens,
qui regardons ça.
L'histoire des pensionnats autochtones,
c'est vraiment un moment qui est extrêmement sombre dans notre histoire. C'est
une énorme parcelle de noirceur dans notre histoire collective. Et aujourd'hui
on va présenter une motion à l'Assemblée nationale pour qu'on puisse tous se
recueillir, pour qu'on puisse tous avoir le devoir de mémoire, mais surtout
aussi que l'on puisse agir, rappeler l'importance de l'action dans tout ce qui
se passe par rapport à cet enjeu-là. Donc, un moment qui a été pénible pour
ceux qui ont à suivre ça, et toutes nos pensées accompagnent les familles qui
sont directement touchées par ça.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
parlez d'actions, qu'est-ce qu'on devrait faire?
Mme Anglade : Bien, vous
savez, il y a… on a beaucoup parlé du rapport Viens, on a beaucoup parlé de
choses qui devraient être faites, spécifiquement, par rapport à ça, c'est
l'enquête, peut-être, à laquelle vous faites référence, évidemment, une enquête
publique indépendante, puis à un projet de loi. Peut-être que Greg pourrait
parler du projet de loi quelques minutes, parce qu'il a travaillé là-dessus.
Mme Lévesque (Fanny) :
…avez-vous demandé des fouilles, aussi, partout dans le Québec?
Mme Anglade : Tout ce qui nous
permet de faire la lumière sur cette situation-là, absolument. Greg, je ne sais
pas si tu veux dire quelques mots.
M. Kelley
: Oui. Juste
rapidement, c'est sûr, on a une petite fenêtre qui reste avant que le projet de
loi n° 79 est adopté ici, à l'Assemblée nationale. Alors, on va faire les
amendements pour essayer de répondre à qu'est-ce que monsieur le grand chef, M.
Picard, a dit aujourd'hui, pour ajouter, si nécessaire, des pouvoirs pour
protéger les terres autour des écoles pensionnats, un petit peu qu'est-ce que
l'Ontario regarde de faire en ce moment. Peut-être ce n'est pas possible, mais
quand même, je pense, c'est important, au minimum, d'avoir les débats dans le
salon bleu, pour voir qu'est-ce qui est possible.
Mais je pense qu'encore, je reviens sur le
fait... la recommandation qui a été faite, 20 et 21 dans le rapport ENFFADA,
était claire, adopter un projet de loi ici, au Québec, pour donner à des
familles des pouvoirs de faire des enquêtes, mais aussi faire une enquête
publique indépendante pour vraiment examiner le pourquoi et les causes.
Des fois, c'était tellement difficile
d'étudier ce projet de loi, parce que je dis : Comment c'est possible ici,
au Canada et Québec, je dois travailler sur un projet de loi qui va donner à des
familles des pouvoirs pour faire une enquête pour trouver des renseignements
sur une soeur, ou un frère, ou un cousin qui est disparu dans nos institutions.
Et ce n'est pas quelque chose qui date jusqu'à des années 1880, on parle des
personnes qui est présentées devant nous en commission. Pendant les audiences
publiques, personne qui a dit : J'ai vu mon frère disparu avec un agent de
l'État, il était malade, il est rendu en hôpital, puis on n'a jamais eu des
nouvelles.
Et je ne sais pas, vous autres, qu'est-ce
que vous avez pensé, quand vous avez entendu la nouvelle que 215 enfants
étaient trouvés dans une fosse commune, mais la première chose que moi, j'ai
dit : Ça, c'est une nouvelle qu'on a entendue quand il y a un crime de
guerre. Et ça, c'est qu'est-ce qui est arrivé ici, au Canada. Je n'étais pas
juste triste, mais j'étais fâché.
Alors, c'est sûr... Et, juste rapidement,
on a eu une bonne ouverture du ministre pendant l'étude détaillée du projet de
loi, on travaille ensemble, on a ajouté le mot «vérité» dans le préambule, qui
était hyperimportant pour les familles autochtones qui réclament plus de
pouvoirs pour faire ces enquêtes-là, mais encore, la question de pourquoi
demeure toujours très importante. Et quand, moi, je parle, puis nous, on
demande pour une enquête publique, ce n'est pas le député de Jacques-Cartier
qui dit ça, c'est des familles qui ont plaidé pour ça dans les audiences
publiques, ils ont dit : Québec doit faire plus. Alors, c'est pourquoi
aujourd'hui on demande ça. C'est vraiment au nom des familles qui ont perdu un
proche, un enfant qui a disparu dans nos institutions, quand même, dans
peut-être une institution d'une école religieuse. Alors, merci beaucoup.
Mme Lévesque (Fanny) : Dans
cette forme-là actuelle, est-ce que le projet de loi… parce que vous avez fait
l'étude détaillée, visiblement, il devrait être adopté bientôt, là. Est-ce que,
donc, ça compromet son adoption rapide? Ou est-ce que vous allez l'appuyer
quand même si on ne bouge par sur l'enquête publique?
M. Kelley
: C'est une
bonne question. Moi, je ne sais pas, comme dans l'échéancier qui reste, comment
on peut pousser le projet de loi. Parce que c'est aussi très important, les
familles veulent aussi que ce projet de loi est adopté. Alors, il y a un petit
peu un équilibre à faire de dire que les familles qui veulent commencer le
processus très douloureux de trouver cette information, voir s'il y a des
renseignements qui existent partout dans les institutions du Québec. Alors, il
faut, oui, avancer dans le respect des demandes des familles, mais quand même essayer
de faire un dernier pouce pour ajouter des choses pour peut-être juste encore
améliorer ce projet de loi que… comme j'ai dit, on a travaillé très fort
là-dessus depuis plusieurs semaines, les oppositions et le gouvernement, pour,
comme j'ai dit, produire un projet de loi qui fait l'affaire des familles qui
demandent ces pouvoirs-là.
Mme Prince (Véronique) : Moi,
j'aimerais vous entendre aussi peut-être sur… Mme Anglade, peut-être sur,
bien, le déménagement… Nemaska qui ne sera pas finalement à Shawinigan… à
Bécancour.
Mme Anglade : Alors, moi, si
j'étais en Mauricie aujourd'hui, je ne serais vraiment pas… je ne serais
vraiment pas de bonne humeur pour les Mauriciens. Premièrement, on se
rappellera que cette entente-là a fait en sorte qu'il y a 20 000… il y a
des milliers de petits actionnaires, plusieurs, plusieurs Québécois, des
milliers de Québécois qui ont été floués dans cette histoire-là, qui ont été floués.
On a fait venir des investisseurs étrangers pour récupérer la chose sans penser
aux petits investisseurs québécois. Quand je dis «petits», ce n'est pas parce
que les nombres… le nombre de montants d'argent était faible. Il y en a qui ont
mis toutes leurs économies là-dedans. Il y en a qui ont tout perdu là-dedans.
Donc, ça a vraiment des conséquences réelles sur la vie des gens, dans un
premier temps.
Mme Prince (Véronique) : Même
si ça reste dans la région?
Mme Anglade : Ça, c'est
indépendant parce que c'est la transaction qui a précédé la décision
d'investissement. Donc, avant même qu'il y ait cette décision-là, il y a eu les
changements de structure qui ont fait en sorte que les actionnaires ont été
touchés. Je vous rappellerais que, quand même, Shawinigan a beaucoup investi
dans ça. Je veux dire… le maire a beaucoup investi, la population s'est
investie là-dedans, dans des infrastructures, et je pense qu'il doit y avoir
une énorme déception de la part de la région là-dedans pour avoir fait tout le
travail. Et d'ailleurs ça a été soulevé par mon collègue Monsef Derraji il y a
quelques semaines, en période de crédits, puis on n'avait pas de réponse, etc.,
puis là on s'est rendu compte que, finalement, tout était bien décidé d'avance
puis qu'il savait très bien qu'il ne s'en allait pas en Mauricie, il savait
très bien qu'il ne s'en allait pas en Mauricie.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que vous pensez que le gouvernement... Concernant le troisième lien, je ne sais
pas si vous avez vu le fait qu'il y avait un scénario d'un pont qui
débarquerait à D'Estimauville, est-ce que vous pensez que le gouvernement doit
dévoiler tous les scénarios qui ont été étudiés avant de retenir le tunnel?
Mme Anglade : Le gouvernement
se doit de dévoiler toutes les études et les scénarios qui ont été envisagés,
toutes les études et de quelle manière le scénario qu'il retient répond à
quelque étude que ce soit, parce que, présentement, nous n'avons strictement
rien. Je parlais des études géophysiques tantôt, qui devaient être faites par…
qui devaient être produites, on n'a toujours pas, sur la faisabilité même des
sols, on n'a même pas ces données-là. Il paraît qu'il y a eu des forages, on
n'en connaît pas les résultats. Donc, encore une fois, il n'y a aucune
transparence sur tout ce qui a pu être fait comme travail en amont. Alors, à
votre réponse, oui, absolument.
M. Robitaille (Antoine) :
…Patrick Huot, votre conseiller, qui était farouchement pour, là, en 2018, le
troisième lien?
Mme Anglade : Oui, absolument,
nous nous en sommes parlé, et ce qui revient de manière très claire, c'est
qu'il n'y a aucun moyen d'être en faveur de ce tunnel caquiste de 10 milliards,
premièrement, puis deuxièmement, que ça prend les études rendues publiques pour
démontrer comment est-ce que les propositions répondent aux besoins, parce
qu'il n'y aucun lien que l'on peut faire aujourd'hui.
M. Robitaille (Antoine) : M.
Caire, M. Bonnardel, en Chambre, aussi, ils parlent d'études, là, qui ont été
faites et qui démontrent une certaine nécessité de ce lien-là…
Mme Anglade : Vous les avez
vues, ces études?
M. Robitaille (Antoine) :
…des études qui remontent à 1952, parfois, non, mais j'exagère…
Mme Anglade : Non, mais pas
très loin, 1979, 1979, ce n'est pas si loin, 1952, 1979.
M. Robitaille (Antoine) : …en
2001 aussi, mais sérieusement, est-ce que vous êtes ébranlée par toutes ces
études-là quand même…
Mme Anglade : Ébranlée?
M. Robitaille (Antoine) :
…qui semblent démontrer, selon eux, selon eux, qu'il y a…
Mme Anglade : Quand on est
rendu à démontrer des études, à sortir des études de 1979 pour justifier un
projet en 2020, en 2030, on est vraiment à côté de la track, là, vraiment à côté
de la track. Ça ne peut avoir aucun rapport, aucun rapport.
M. Larin (Vincent) : Avez-vous
pris connaissance de ces études-là? Elles ont été déposées en Chambre la
semaine passée?
Mme Anglade : Oui, oui.
M. Larin (Vincent) : Puis
qu'est-ce que vous en avez pensé?
Mme Anglade : Bien, je veux
dire, elles sont… il n'y a pas d'étude à jour, on est en 2021 aujourd'hui, je
veux dire, on ne peut pas baser des choix que l'on va faire, pour les 100
prochaines années, basés sur des études qui ont été faites il y a 40 ans.
M. Robitaille (Antoine) :
Mais eux vous diraient que le parc automobile ayant augmenté, il y a encore
plus de besoins aujourd'hui que jadis.
Mme Anglade : Moi, je leur
dirais qu'en 2021, lorsqu'on décide de lancer un tel projet, le minimum que
l'on doit faire, c'est fournir des études sur la manière dont les problèmes
vont être résolus. Sur les études d'achalandage, on n'a rien comme information
et on est en train de dire qu'on va mettre 10 milliards dans quelque chose
sur lequel on n'a aucune information. 10 milliards de dollars, c'est
inconcevable.
M. Robitaille (Antoine) :
Vous avez parlé de faisabilité tantôt. Vous doutez de la faisabilité même.
Est-ce qu'il y aurait une pente trop abrupte à l'entrée…
Mme Anglade : Vous parlez à
l'ingénieure, là, à ce moment-là.
M. Robitaille (Antoine) :
Oui, je parle à l'ingénieure. Oui.
Mme Anglade : En fait, je ne
suis pas une ingénieure en construction, donc on va se référer à M. Massicotte,
mais c'est ce que M. Massicotte disait, qui, lui, est un expert en
construction, et qui disait qu'il y avait des études qui devaient être faites
sur les sols. Et je vous réfère à ce qui avait été amené à son attention, de
dire que le sol était trop… pouvait être trop mouvant, qu'avant d'annoncer quoi
que ce soit il fallait faire des tests. Est-ce que les tests ont été faits?
Première des questions. Si les tests ont été faits, est-ce que les études de
ces tests peuvent être rendues publiques? C'est ces deux questions là qu'on doit
poser au gouvernement.
Mme Côté (Claudie) :
J'aimerais vous entendre sur les bals de finissants, là. La Santé publique a
décidé de ne pas autoriser la tenue des bals de finissants. Est-ce que, selon
vous, il aurait été possible de trouver une façon de célébrer quand même les
bals de finissants? Dr Arruda a dit : C'est une question d'équité, parce
que… Qu'est-ce que vous pensez de sa réponse?
Mme Anglade : C'est sûr qu'on
va se référer à la Santé publique. Il va falloir qu'on joue de prudence. Je
veux dire, on est… on veut être dans les derniers milles de la COVID, donc il
faut vraiment jouer de prudence puis respecter ce que propose la Santé publique.
Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres choses qu'ils peuvent envisager? Tant
mieux, s'ils sont capables d'envisager d'autres éléments de tests rapides pour
considérer certaines options, mais on va se fier à la Santé publique.
Mme Côté (Claudie) : Et avec
des tests rapides, alors que, normalement, à la fin juin, tout le monde est en
zone verte et que les élèves auront reçu une première dose de vaccin, ça
n'aurait pas été possible de tenir ces événements?
Mme Anglade : C'est pour ça qu'on
se réfère encore à la Santé publique. Je pense que tout le monde est anxieux,
tout le monde a envie de célébrer, tout le monde a envie de sortir, on l'a vu,
hein, on l'a vu cette fin de semaine, comment les gens ont envie de se
regrouper, mais, encore une fois, on est, on l'espère, dans les derniers milles,
donc il faut jouer de prudence.
M. Larin (Vincent) : Avez-vous…
Est-ce que les questions sérieuses étaient terminées?
M. Denis (Maxime) : Bien,
j'allais sur le hockey.
M. Larin (Vincent) : Ah! bon,
bien, avez-vous regardé…
Mme Anglade : Mes prédictions...
allez-vous me demander mes prédictions?
M. Larin (Vincent) : Avez-vous
regardé la partie hier, Mme Anglade?
Mme Anglade : Une partie de la
partie, oui.
M. Larin (Vincent) : …
Mme Anglade : Pardon?
M. Larin (Vincent) : Le match
7.
Mme Anglade : Écoutez, le… Alors,
est-ce que vous me demandez maintenant les prédictions pour la…
Des voix
: ...
Mme Anglade : Alors, ne
sachant pas quoi vous dire en termes de prédiction, parce que je ne suis pas la
meilleure pour les prédictions, j'ai appelé Enrico Ciccone. On l'a appelé
tantôt, là, j'ai dit : Enrico, j'ai dit, là, là, c'est quoi, ta
prédiction, là, parce que, si je me fais poser la question, là, je ne veux pas
dire… je vais au moins dire que je me suis fiée à toi? Alors, il dit : Les
Canadiens en six. C'est ça, sa prédiction pour ce qui s'en vient.
Mme Côté (Claudie) : Il avait
raison…
Mme Anglade : Hein?
Mme Côté (Claudie) : Il avait
raison, quand même, la dernière fois.
Mme Anglade : On a bien fini,
la dernière fois, c'est pour ça je me fie à Cicco.
M. Denis (Maxime) : Est-ce
que, comme Paul St-Pierre Plamondon, vous trouvez ça si inspirant?
Mme Anglade : Bien, oui, c'est
inspirant. Bien, oui, c'est inspirant.
M. Denis (Maxime) : Est-ce
que votre formation peut retenir quelque chose de ça?
Mme Anglade : On peut
tous s'inspirer de ça, notre formation politique incluse. Toutes les formations
politiques peuvent s'inspirer de ça. C'est très inspirant.
M. Denis (Maxime) :
...du Parti libéral?
Mme Anglade : Ah! ça, c'est
intéressant. Ça, c'est intéressant. Est-ce que je peux prendre... Je vais
prendre ça en délibéré.
Mme Prince (Véronique) :
...là, si vous voulez, parce que j'aurais une question sur les serres de tomates
Demers.
Des voix : …
Mme Prince (Véronique) :
Qu'est-ce que vous pensez de ça? C'est quand même une entreprise, là, qui est
énorme, là, au Québec. Là, on apprend la façon dont les travailleurs étrangers
sont traités. Est-ce que c'est acceptable? Est-ce que les consommateurs
devraient envoyer un message à cette entreprise-là?
Mme Anglade : Bien, c'est
sûr qu'on veut des... Alors, dans la vision économique que nous avons déployée
il y a quelques semaines, ce qu'on disait, c'est que l'importance pour nos
entreprises de faire quoi, évidemment de générer des profits, mais également de
s'occuper de notre monde puis de s'occuper de notre planète. C'est ça qu'on
dit. Et s'occuper de notre monde, c'est s'occuper de tout le monde, puis de bien
le faire, puis d'encourager les entreprises qui le font bien. Alors, je pense
que ça revient à des valeurs qui... des valeurs québécoises qui nous tiennent à
coeur pour toutes les entreprises, puis c'est ce message-là que l'on devrait
absolument envoyer.
Des voix : …
M. Robitaille (Antoine) :
La solution, est-ce que c'est... c'est ça que les Libéraux vous demandent, là,
tout le temps. Le premier ministre, il vous dit...
Mme Anglade : Bien, le
premier ministre, il pose la question parce qu'il n'est pas capable de répondre
à ses propres tergiversations.
M. Robitaille (Antoine) :
Mais la question est bonne, quand même, c'est...
Mme Anglade : L'objectif
du bureau de projet, c'était d'évaluer les différentes options, de montrer
comment ça allait régler les problèmes de mobilité à la tête des ponts, des
problèmes de mobilité sur la Rive-Sud, des problèmes de mobilité avec les cinq
axes routiers qui rentrent dans Québec. C'était ça, l'objectif du bureau de
projet, puis d'amener des solutions puis des options sur la table. Ça a été
complètement balayé par la CAQ, puis une imposition de projet.
M. Robitaille (Antoine) :
Mais, dans les cinq qui étaient proposés, avez-vous une préférence?
Avez-vous...
Mme Anglade : Je n'ai... Les
études, c'est ça qui doit guider le choix. On fait des choix pour le bien
commun. On fait des choix pour le bien commun, basés sur des données qui vont
régler des problèmes, pas des choix politiques qui vont engloutir
10 milliards de dollars de deniers publics.
M. Robitaille (Antoine) :
Aviez-vous autant d'études pour le REM?
Mme Anglade : Pardon?
M. Robitaille (Antoine) :
Le REM, quand vous avez choisi d'investir dans le REM, avec la caisse,
évidemment, là, mais...
Mme Anglade : Bien oui,
il y avait des...
M. Robitaille (Antoine) :
...aviez-vous autant d'études?
Mme Anglade : Il y avait...
bien, ce n'est pas difficile de dire autant, c'est sûr qu'il y en avait plus, parce
que, là, il n'y en a pas, alors...
La Modératrice
: On va
prendre des questions...
Mme Anglade : On peut
s'en reparler.
Mme Senay
(Cathy) : Regarding the COVID-19, and then I'll go to Mr. Kelley's question, the fact that... this confusion,
four weeks, eight weeks, 12 weeks, 16 weeks… like in the last few
days with AstraZeneca. What... Montréal Public Health is so sure about four
weeks and Québec is like : No, it's eight. So how can you explain this
confusion?
Mme Anglade :
I can't explain the confusion from the Government side and the Public Health. I can't explain it. We've been saying, you know, Cathy, we've been saying all along
that we wanted to have clear indication and clear communication from the Government.
This is an example where we need clear communication from the Government.
So, again, we thought it was OK,
a lot of people went. Then, we found out it's eight weeks. At this stage, we
should be able to have a pretty good idea of how many weeks it is and not
having to go back. That would have been my expectation from the Government.
Mme Senay (Cathy) : And, Mr. Kelley, regarding Bill 79 and the tragedy in Kamloops, it
puts pressure on the Government
to improve its bill. But I can understand that you're asking for several things
here. First of all, you're asking the CAQ Government to go further and just take the lead and make some search to see if
there are any remains here in Québec.
M. Kelley
: Yes, exactly. So, again, I'll just kind of repeat what I said in
French. I mean, today we're going to table a motion. Mme Anglade is going to be
the one who presents it, where of course we're going to ask for a moment of
silence and a few other elements in there to remember, you know, that we should
have a site to commemorate, you know, the children and missing indigenous women here, at the National Assembly. We should start to study
that. So, there's a lot of things to unpack in there, but it's important to do
that, it's important to do it for the 215 indigenous children who were found in
a mass grave.
And like I said, I don't know
what you thought when you heard the news that there's 215 children's bodies
found in a common grave, the first thing that came to mind was a war crime. That's
what you hear when you hear stories of war crimes. And I was saddened, and I
was angry. So, I think it's time for us here, yes, a motion to ask the Government to act quickly on some things
is important, of course,
raising awareness is extremely important too.
Now, for Bill 79, there's
some pressure to act. We heard from the Grand Chief Ghislain Picard, who said :
Maybe there's a way that we can, you know, protect or preserve the land around some of the residential schools
here in Québec. It's an
amendment that we will put forward, because there is still time left before
this bill is adopted to make or at least propose changes. We'll see what the Government says. Maybe it's not possible,
maybe it's not, you know, within their jurisdiction. We'll have the debate. I
think that's important.
Mme Senay (Cathy) : ...
M. Kelley
: No, and what we have to make the distinction here is that when one
person goes to ask for an inquiry on a family member, maybe they will go to a
site that is next to a residential school, because they'll have an idea :
We think our child is buried there, maybe... We'll lead them into that case.
But what we saw in Kamloops, the 215 children, we know, some of them, who they
might be, but there is a large majority of them we have no idea where they came
from. So, this bill can't investigate cases that don't exist, right? This is an
example where there are hundreds of bodies, we have no idea who they are.
So, a larger public
independent inquiry is necessary, I think, to cover the causes and the why this
happened. And at the same time, we give the families the powers they need to
start to do their independent inquiries themselves to try figure out what
happened to a brother, a sister, a cousin, a loved one who was taken away from
them, someone that they knew. And I think that's the thing I really want to get
across here and make that point, this is not something that happened three
generations ago exclusively. We heard people here, at the National Assembly, who said : I saw a
loved one taken away from my family, I was there, and we never heard what
happened to them, they disappeared without a trace.
So, I think it's
important to do full justice, to follow up on the missing indigenous women…
report, sorry, follow up on the recommendations 20 and 21. Bill 79 covers recommendation 20. Recommendation
21 is for a public independent inquiry.
Mme Senay (Cathy) : Searches, first of all, for any remains in Québec, then improvements of Bill 79, and also a public inquiry.
M. Kelley
: Absolutely. And I think the thing that's really important just to
highlight too is that other provinces are moving quickly to start to do those
radar scans. They're doing it right ahead, they're not waiting. I think we can
start to look at that quickly. And I have to include it's not just residential
schools, it's possible that it exists outside of hospitals across Québec.
Mme Fletcher (Raquel) : The Minister yesterday said that that's federal jurisdiction, that
the province is behind any families who want to make a request to the federal Government to use radar. In your
mind, is that the way that you interpret it as well or can the province itself
move ahead with…
M. Kelley
: This Government
often decides to act on federal jurisdiction when they want to. So, in this
case, let's do it as well, let's not wait. I don't need to wait for Marc Miller
and the federal Government to
tell us what to do.
Mme Fletcher (Raquel) : I don't want to be on a… but I feel like the question of language,
the term «systemic racism», it seems like the Government has denied using that term for so long now that it's impossible to
imagine that they'll change their mind. But now we're talking about using the
word «genocide». This use of this language, like labelling it as such, is that
important?
M. Kelley
: Yes, it is important. And don't forget, in 2015, the National Assembly passed a motion where we
recognized there was a cultural genocide committed against indigenous people through
residential schools. The Premier himself said that that language maybe didn't
go far enough. He said that back then when he was in the Opposition.
So, yes, we have to use
those words. Those words are used in reports that people worked extremely hard
on, so you have to throw them out there. It's uncomfortable, I get it, it's
very uncomfortable, but we can't also, as a country or even as a province, go
around adopting motions, lecturing the world how to act when sometimes here we
don't really face our own history and say : We got to work better with our
indigenous people, we have to recognize our history, we have to move on
together. And they are always opening their hands saying : Let's do this,
let's together move on. And sometimes it seems like the Government is the one
that drags its feet from, you know, all across Canada and all different
jurisdictions.
Mme Greig (Kelly) : I want to ask Mme Anglade about AstraZeneca, just from… we heard, people are hearing word of mouth : Oh,
you can get your second dose. And they're going, kind of seeing : Can I,
can I, can I, or can't I? What do you make of this kind of roll-up where
there's people now saying, you know : We are going to see if I can get it,
but I'm not sure, and that type of thing?
Mme Anglade : Confusion. Confusion in communication. I got AstraZeneca myself as a first dose and I was
asking myself the same question actually. So, first of all, you have to ask
yourself the question about what type of second dose you want. Then you have to
ask yourself : The second dose of AstraZeneca is available, I'm going to take it. Then you find out maybe it's
too early. So, a lot of confusion in terms of communication, and we would have
expected the Government to be a lot clearer regarding that.
That being said, we want
people to take their second dose. So, that's what is going to matter in the
end, right?
Mme Greig (Kelly) : You have your appointment?
Mme Anglade : I have an appointment in August, and I was thinking of moving it up
and I'm still unclear as to what I'm going to do at this stage. And again, when
you got AstraZeneca the first
time, then you have to decide like what is the second dose you're going to get.
So, still debating, but I will get a second one.
Mme Greig (Kelly) : And this is not my question, it's for the desk, but if you can do… Do
you have predictions, in English, and how you came to it? It happens to be the
same as the PQ by the way.
Mme Anglade : I don't know if it's a good sign or not. My prediction is not very…
I wouldn't trust my prediction, therefore I called Enrico Ciccone, and we asked
him, you know : Cicco, what do you think it's going to be? And he said :
Canadians in six. So, this is our collective prediction.
Mme Greig (Kelly) : It's the Liberal Party's prediction.
Mme Anglade : It's the Liberal Party's prediction with a topnotch leading the
bid. Alright, thank you.
Une voix
:Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 17)