(Onze heures dix-neuf minutes)
Mme Massé : Bonjour, tout le
monde. Pendant des décennies, des histoires de fosses communes circulaient dans
les communautés autochtones. La semaine dernière, la technologie a révélé le
secret ignoble caché sous les écoles résidentielles, sous l'école résidentielle
de Kamloops. Les archives officielles parlaient, vous le savez, de
50 enfants décédés; le radar en a trouvé 215. Combien de milliers
d'enfants sont décédés dans l'enfer des pensionnats? Où sont-ils enterrés?
Qu'est-ce qu'on a raconté à leurs parents?
Je joins ma voix à celle des autochtones
pour demander une fouille au radar des sites de tous les pensionnats au Canada.
Et je demande au premier ministre Legault, dès aujourd'hui, de protéger les
sites des pensionnats qui étaient présents sur le territoire du Québec et de ne
pas attendre après Ottawa, cette fois-là, pour entamer les fouilles.
J'espère qu'on ne fera aucune découverte
ici, au Québec, comme tout le monde, je l'espère. Mais, maintenant qu'on a la
technologie, là, il me semble que c'est le temps d'en avoir le coeur net.
Le drapeau de l'Assemblée nationale a été
mis en berne hier. C'est vraiment un beau geste, en fait, ça exprime vraiment
le désarroi des Québécois et Québécoises face à l'horreur de ce qu'on a entendu
entourant Kamloops. Mais ça demeure un geste symbolique, important, mais
symbolique. Les autochtones nous demandent de poser des gestes concrets.
Dans le passé, des dizaines d'enfants autochtones
ont disparu après un séjour à l'hôpital dans nos hôpitaux. Cette semaine, dans
les prochaines heures, nous allons adopter le projet de loi n° 79 qui
devrait permettre enfin aux familles de connaître les circonstances de
l'enlèvement ou du décès de leurs enfants dans le système de santé et/ou
d'adoption. Ce que le projet de loi n'éclaire pas, c'est le pourquoi, c'est les
causes, c'est le degré de complicité des institutions québécoises et des
congrégations religieuses. La réponse à ça ne se trouve pas sous terre. Ce
n'est pas avec un radar... ce n'est pas d'un radar dont nous avons besoin, mais
bien d'une enquête publique, que le gouvernement Legault refuse de tenir.
J'espère de tout coeur qu'ils vont changer
d'idée cette semaine. Certaines personnes parlent de ces histoires comme d'une
histoire lointaine, comme appartenant au passé. Pourtant, les blessures, elles,
elles sont vivantes aujourd'hui. Parlez-en aux familles qui vivent avec
l'absence d'un enfant disparu ou le silence d'un survivant de pensionnat.
Parlez-en avec les enfants de Joyce Echaquan.
Les enfants autochtones n'ont pas disparu
par hasard ni au Canada, ni au Québec d'ailleurs, ni dans les pensionnats, ni
dans les hôpitaux. Ils ont été pris en charge par notre système de l'époque, qui
prenait en charge, et ils ont été pris dans l'engrenage du système raciste qui
marque encore nos institutions aujourd'hui. N'oubliez pas l'objectif :
l'assimilation. Il y a une déshumanisation dont nous devons prendre acte.
Alors, qu'est-ce que ça va prendre à M.
Legault pour envoyer un signal clair aux Premières Nations qui demandent depuis
des lustres que, concernant la disparition des enfants, que ce soit dans un
système de santé ou le système de pensionnat, bien, que la lumière soit faite? Et,
pour ça, ça s'appelle une enquête publique. Alors, qu'est-ce qu'attend M.
Legault pour répondre à cette demande et enclencher réellement et non pas
symboliquement le processus de réconciliation?
M. Fontecilla : Bonjour,
mesdames, messieurs. Ce matin, je voudrais parler plus particulièrement de ce
que nous avons appris hier par un reportage de Radio-Canada, donc, les
conditions déplorables d'hébergement des travailleurs étrangers agricoles
temporaires, là, qui viennent au Québec à chaque année, certains qui restent
une bonne partie de l'année au Québec, là, c'est des travailleurs, pour la
plupart, mais il y a aussi des travailleuses, qui font travailler, fonctionner
l'industrie agricole au Québec, là.
C'est extrêmement important, comme apport,
en termes de main-d'oeuvre. Et nous, nous constatons aujourd'hui qu'il y a des
endroits où ces travailleurs, ces travailleuses, là, vivent dans des conditions
misérables. Et cela fait appel à une intervention rapide du gouvernement du
Québec, là, qui jusqu'à maintenant a déclaré son impuissance à agir sur les
conditions, entre autres, de logement, d'hébergement de ces personnes-là.
Nous avons appris que la CNESST est
impuissante à faire enquête sur ces cas-là, parce que, figurez-vous, l'hébergement
fourni par l'employeur ne se trouve pas exactement dans les lieux de
l'entreprise. Mais quel aveu d'impuissance, quel aveu d'inconscience d'une
institution aussi importante que celle-ci, là, sur les conditions de vie et de
travail de ces personnes-là. Il suffirait de changer la règle pour que la…
cette institution-là puisse faire enquête. Et en ce moment, c'est la Santé
publique, là, qui fait, semble-t-il, enquête. On ne sait pas où ce que ça va
aboutir, là.
Cela aussi met en lumière l'impuissance du
gouvernement du Québec, là, pour régler certains problèmes fondamentaux des
travailleurs étrangers agricoles. Par exemple, le fait que ces personnes-là ont
un permis de travail fermé, concrètement, ça veut dire que leur visa dépend du
lien d'emploi avec un seul et unique employeur. Cela place des milliers de
personnes — en 2019 on parlait d'un peu plus de
10 000 travailleurs et travailleuses, là — dans des
situations d'extrême précarité et de vulnérabilité face à une éventuelle
exploitation de certains employeurs. On est loin de dire que la situation est
généralisée, mais, s'il y a un seul cas qui existe, c'est déjà beaucoup trop et
c'est indigne de la société québécoise.
Donc, le gouvernement du Québec devrait
exiger, devrait même reprendre le processus d'admission de ces travailleurs-là
pour faire en sorte qu'ils n'aient plus de permis de travail fermé mais un
permis de travail ouvert, qu'on appelle, là, donc que ces gens-là puissent
changer d'employeur sans avoir peur de se faire mettre à la porte du Canada et
perdre leur gagne-pain.
Voilà. Donc, il faut que le gouvernement
du Québec agisse, qu'il prenne ses responsabilités dans ce domaine-là, parce
que l'industrie agricole est extrêmement importante, et on ne peut pas accepter
d'exploiter de cette façon-là ces travailleurs et ces travailleuses-là. Merci
beaucoup.
M. Denis (Maxime) : …Pierre
Fitzgibbon annonçait des millions de dollars ce printemps, pour Demers, pour
développer des serres. Est-ce que Québec devrait retenir ces sommes-là pour
dire à Demers : Bien, améliorez les conditions de vie de vos travailleurs,
d'abord?
M. Fontecilla : Je pense que
le ministre doit s'assurer que les contributions du gouvernement du Québec vont
à des entreprises qui respectent les conditions de vie, des conditions de vie
dignes des travailleurs et travailleuses à leur emploi. Si ce n'est pas le cas,
donc, cette aide-là est remise en question, effectivement, là. Mais on ne peut
pas accepter que de l'argent des contribuables aille à des entreprises qui
offrent d'aussi mauvaises conditions de travail à leurs employés.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce que vous pensez que… en fait, est-ce que vous lancez un appel au boycott
des consommateurs aussi? Est-ce qu'il y a une façon de faire… Si la CNESST ne
peut pas agir, là, qu'est-ce qu'on…
M. Fontecilla : Je pense, là,
que c'est un problème qui ne concerne… qui concerne, oui, l'ensemble de la
société québécoise, là, mais la solution ne dépend pas des consommateurs. Ça
dépend du pouvoir politique à Québec. C'est le pouvoir politique québécois qui
doit agir.
M. Robitaille (Antoine) :
Croyez-vous qu'il y ait d'autres cas? Avez-vous l'impression qu'il y a d'autres
cas ou que c'est un cas isolé, Les Serres Demers?
M. Fontecilla :
Malheureusement, je dois vous dire que j'ai des informations qui me parviennent
comme quoi ce n'est pas un cas isolé. Ce n'est pas généralisé, ça, c'est
certain. La plupart des entreprises agricoles qui reçoivent des travailleurs et
travailleuses agricoles étrangers traitent bien leurs employés, avec des bonnes
conditions de travail, des bonnes conditions d'hébergement. Mais j'entends
parler de beaucoup de situations d'exploitation où est-ce qu'on fait travailler
les gens sept jours par semaine, 12, 15 heures par jour, là, sans aucune
journée de congé, sauf pour aller prendre un autobus, une camionnette vite,
vite pour aller au village faire les emplettes une fois par semaine ou par deux
semaines. Et j'ai entendu des histoires qui ne sont pas drôles, des gens qui se
sont carrément enfuis des fermes à cause de leurs conditions de travail. Encore
là, ce n'est pas généralisé, mais il y a des histoires de cet ordre-là au
Québec.
M. Robitaille (Antoine) :
…des travailleurs qui avaient été dans cette situation?
M. Fontecilla : Je ne peux pas
dire si ça arrive souvent ou pas, je peux dire que j'en entends parler.
M. Robitaille (Antoine) :
Mais, vous-même, avez-vous eu… avez-vous parlé…
M. Fontecilla : Moi-même, je n'ai
pas travaillé dans les champs, malheureusement.
M. Robitaille (Antoine) :
Non, mais avez-vous parlé à des gens qui ont vécu ces situations-là?
M. Fontecilla : Oui.
M. Robitaille (Antoine) :
Excusez avec le masque, là, ce n'était pas clair.
M. Fontecilla : Donc, oui.
Oui, moi-même, j'ai rencontré des personnes qui ont vécu ces situations-là.
M. Robitaille (Antoine) :
Dans d'autres entreprises que Demers?
M. Fontecilla : Oui.
M. Bossé (Olivier) : C'est
quoi leurs recours…
M. Fontecilla : Très peu de
recours, très, très peu de recours. Ces personnes-là, dès qu'elles sortent de
la ferme où elles travaillent… et par conséquent, leur permis de travail est
lié avec cette ferme-là, une fois qu'elles sortent de cette ferme-là, elles se
retrouvent dans une situation d'illégalité au Québec, au Canada, et risquent la
déportation par les services transfrontaliers. Donc, dès la sortie de la ferme,
en quelque sorte, elles deviennent sans-papiers.
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce que c'est uniquement la responsabilité du gouvernement du Québec ou il n'y
a pas le fédéral aussi là-dedans?
M. Fontecilla : La première
responsabilité revient au gouvernement fédéral, mais, de toute évidence, le
gouvernement fédéral ne remplit pas ses obligations, donc c'est au gouvernement
du Québec de reprendre ces compétences-là et d'appliquer des conditions de
travail dignes pour ces personnes-là.
Mme Lévesque (Fanny) : Mme
Massé, est-ce que vous voulez nous parler des enfants autochtones? Bon, vous
dites que vous demandez une enquête publique. Vous savez déjà que vous l'avez
tenté, là, pendant l'étude détaillée, ça n'a pas porté fruit. Avec la
proposition du chef Picard, au moins inclure le volet pensionnat dans le p.l.
n° 79, est-ce que vous pensez que c'est une bonne idée? Est-ce que vous allez
tenter d'aller vers ce point-là dans les prochains amendements?
Mme Massé : Bien, écoutez,
vous savez qu'on est à une étape particulière, c'est-à-dire le rapport va être
déposé aujourd'hui. Il est possible de faire des amendements. On est à en
rédiger, des amendements, effectivement. Inclure les pensionnats serait
définitivement la chose à faire. Mais, je vous rappelle, le projet de loi
n° 79 ne nous permet pas de discuter des causes, il ne s'arrête qu'aux
circonstances. Tous les pourquoi dont je vous ai nommés, le projet de loi
n° 79 ne va pas répondre à ça. Ça fait que c'est pour ça que, oui, tout à
fait, j'ai discuté avec chef Picard hier, et… ce matin, pardon... non, hier, et
la conclusion, c'est : s'il y a une porte d'ouverte, qu'on va essayer d'ouvrir,
c'est clair que ça serait un autre pas. Mais c'est un pas, encore là,
incomplet.
Mme Lévesque (Fanny) : C'est
un peu hypothétique, là, mais si, par exemple, on ne bouge pas... Parce que,
bon, jeudi, on était quand même… on s'entendait bien, là, tout le monde
ensemble, puis là il est arrivé Kamloops. Est-ce que ces événements-là
compromettent un peu l'adoption du projet de loi n° 79, si on ne va pas
assez loin, là, par rapport… à la lumière de ce qui vient de se passer?
Mme Massé : Écoutez, entre
vous et moi, je pense que le projet de loi qu'on va adopter dans les prochaines
heures, si on réussit à faire entrer la dimension des pensionnats autochtones,
ça va l'améliorer encore plus, mais il va encore manquer des choses. Mais cette
étape-là, les familles nous disent qu'elles veulent qu'il soit adopté. Il n'y a
personne qui fait de la pression pour retarder le projet, au contraire. Mais ça
serait donc le temps que le premier ministre envoie à son ministre responsable
un signal, en disant : Écoute, c'est vrai que, là, tu sais... Ça commence,
là, tu sais?
Et tout ça, je le répète là, pendant qu'on
est en train d'apprendre, avec les auditions de la coroner concernant le décès
de Joyce... qu'on est en train d'apprendre que ce n'est peut-être pas juste
l'histoire du passé, que c'est peut-être encore l'histoire du présent. Bon, pas
les pensionnats, il n'y a plus de pensionnats. Mais ce qu'on entend, ce n'est
pas drôle, là. Puis ce n'est pas rien qu'à l'hôpital de Joliette. On entend des
témoignages qui nous laissent comprendre que c'est plus large que ça.
Alors, voilà une opportunité, pour moi,
pour que le chef d'État du Québec dise : Oui, là, il est temps, et, oui,
je demande à mon ministre d'enclencher le processus d'une enquête qui va
répondre au pourquoi.
M. Larin (Vincent) : Mme
Massé, sur les primes aux dirigeants d'Air Canada, M. Duhaime vous invite
à aller manifester...
Mme Massé : Je n'ai pas
entendu les premières phrases.
M. Larin (Vincent) : Sur les
primes aux dirigeants d'Air Canada...
Mme Massé : Oui.
M. Larin (Vincent) :
...M.Duhaime vous invite à aller manifester avec lui, comme vous l'aviez fait
pour Bombardier dans le temps. Est-ce que vous seriez prête à faire ça?
Mme Massé : C'est tellement
drôle d'entendre M. Duhaime inviter Québec solidaire à venir à quelque
chose où, dans le fond... Parce que lui il prend toujours juste un petit bout
de l'affaire. Lui, là, s'il est prêt à dire que... on peut parler des primes,
mais que les dirigeants d'Air Canada, qu'on subventionne largement avec des
fonds publics, ne doivent pas dépasser 10 fois... non, 30 fois le
privé, le plus bas salaire, s'il est capable de dire ça, on pourra s'asseoir
puis se jaser.
M. Larin (Vincent) : Sur les
bonis, en général, pensez-vous que... qu'est-ce que vous pensez de ça?
Mme Massé : De limiter les
primes? Écoutez, nous, là, nos positions, c'est que, quand il y a de l'argent
public, là, qui est investi dans une entreprise privée, c'est de ça qu'on parle
présentement, ça, là, ça doit venir avec des conditions. Puis nous, la
condition qu'on met, c'est que le plus haut salarié ne doit pas gagner, dans le
système privé... je pense, c'est ça, c'est 30 fois, hein — tout
d'un coup, j'ai un doute terrible — plus que le plus bas salarié.
Alors, est-ce que cette condition-là est là? Je ne pense pas. Puis bien
d'autres conditions qu'il faut mettre aussi. Oui.
Mme Côté (Claudie) :
Rapidement, j'aimerais vous entendre sur la décision de la Santé publique de ne
pas autoriser les bals de finissants pour les jeunes du secondaire. C'est une
décision qui fait beaucoup réagir. Est-ce que, selon vous, il aurait été
possible de trouver une voie de passage puis de tenir des événements comme ça
malgré la situation?
Mme Massé : Écoutez, je
comprends tellement les jeunes. Quel déchirement, quelle tristesse, quel... Ce
que la Santé publique nous dit... Vous le savez que, depuis le début, on
reconnaît le savoir de la science et on invite tout le monde à suivre la Santé
publique. Pouvons-nous… Est-ce que les écoles peuvent imaginer de toutes sortes
de formules qui pourraient faire en sorte que les jeunes, par bulles peut-être,
je ne sais pas, là, tu sais, trouver des pistes où les jeunes pourraient
souligner ce moment majeur dans leur vie, c'est-à-dire qu'ils ont réussi à
passer au travers malgré la pandémie? Je pense qu'il faut tous qu'on se mette
autour de ça, mais la Santé publique est celle, pour nous, qui nous guide sur
ce qui est faisable ou non.
La Modératrice
: Une
dernière question en français.
M. Larin (Vincent) : Je
m'attendais à ce que M. Nadeau-Dubois soit là ce matin.
La Modératrice
: Il se
remet de ses émotions. Je suis désolée.
M. Larin (Vincent) : Dans ce
cas-là, Mme Massé…
Mme Massé : Je peux vous en
parler, de hockey, moi.
M. Larin (Vincent) : O.K. Qu'est-ce
vous en pensez de la partie d'hier? Puis, peut-être, votre prédiction, là, pour
la prochaine qui s'en vient.
Mme Massé : Écoutez, je n'ai
pas le sens du devin que mon collègue, co-porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois,
a. Ceci étant dit, je pense qu'on était une gang de fans, hier, bien contents.
Et, bien, ça nous donne l'espoir pour la suite des choses. Et comme Québec
solidaire a créé la surprise, en 2018, en faisant élire 10 députés,
bien là, je n'ai pas demandé à mon co-porte-parole ses prévisions pour 2022,
mais on est capables, nous autres, au Québec de créer des surprises.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mrs. Massé, good morning. The
Minister for Indigenous Affairs, Mr. Lafrenière, will be at… at 12:15 p.m.
What are your expectations? You want him to change his mind and launch a public
inquiry?
Mme Massé : I have two expectations. The first one, it's what we saw, a couple
of days ago, about the residential schools, I think Mr. Lafrenière have to
reassure Quebeckers that, that not happen in Québec.
And the only way that he can do that, it's to bring the technology here around
the 10 residential schools that we had in Québec, and inspect the ground.
This is…
Mme Senay (Cathy) : …for Ottawa.
Mme Massé :
Sorry?
Mme Senay (Cathy) : He should not wait for Ottawa?
Mme Massé : No, no, of course not, of course not. I mean, First Nations are
our… «c'est nos concitoyens» and…
Mme Senay (Cathy) : …Québec
citizens.
Mme Massé :
…are Québec citizens, and, anyway, we have the same trauma here, in Québec, of
all Canada, and I think that the Québec Government can do something on that one. This is the first thing : give
the Quebeckers the answer that… is that happened in
Québec, and the only way is to start the… not inquiry,
but the inspection.
The second thing is we
know, with the «p.l. n° 79», that we will be able to know where the
child is in our health system. Why we don't take this opportunity to bring the
residential school in the law? And that's one part. And after that to bring a
public inquiry to understand why that happened. Because, you know, it's
something to know that 215 children has been buried in this place, in
Kamloops, but it's another thing to answer the question : How that could
happen? Why that happened? And it's not a past reflection. Just listen to Joyce
Echaquan… not inquiry, but the coroner audition, and we can make the link.
Mme Senay (Cathy) : And, personally, you are in charge of Indigenous Affairs for Québec solidaire, but when you heard about
what happened in Kamloops, how did you react personally? And what changed in
your mind to put more pressure to make changes for Bill 79?
Mme Massé : We know this
situation since «Vérité et réconciliation» inquiry. We know
that. We don't know the numbers, but we know that exists. My reaction was :
We know that, why we wait so long to start the
reconciliation process? And «p.l.
n° 79», it's a little…
Mme Senay (Cathy) : …some actions there.
Mme Massé : It's a little action, yes. Now, we have to do more than that. And
the inquiry, it's a way to do that.
Mme Senay (Cathy) : So, Bill 79 represents some steps in that direction, but it's
not enough.
Mme Massé : You're right. That's what I want to say, «p.l. n° 79», it's a step
in that direction, but it's too small. And First Nations ask for a long time
now, since ENFFADA, so the inquiry about women… since ENFFADA, to have a public
inquiry about the loss and the «disparition» of the youth. So we have the «
p.l. n° 79», we have what happened in Kamloops, we have Joyce Echaquan
audition with the «coroner». What we lost… what we miss, sorry, it's the
inquiry, the public inquiry to make the link between all this.
Mme Senay (Cathy) : And did you get AstraZeneca as a first shot?
Mme Massé : Me? Yes.
Mme Senay (Cathy) : Are you planning of getting AstraZeneca for your second shot, even
though the National Immunization Committee is saying that you can mix vaccines?
Mme Massé : Let's say that, first of all, I think Mr. Legault has to
clarify. You know, it's so confusing. I think he has to say clearly what's the
way we have to act.
And the other point, I
totally believe… I understand that scientists, you know, they find new
information, they… So in Québec solidaire, we are focused in our Public Health Director here, in Québec, and
so we will wait that they… It's clear, for me, that they have to have
discussion. But when Mr. Arruda tells us the way to follow, be sure I will
follow it.
La Modératrice
:
Merci.
Mme Massé : Thank you. Merci.
(Fin de la séance à 11 h 44)