(Huit heures cinquante-cinq minutes)
La Modératrice
:
Bonjour à tous. Bienvenue au point de presse de l'opposition officielle ce
matin. Mme Anglade est accompagnée de Carlos Leitão.
Mme Anglade, la parole est à vous.
Mme Anglade : Oui. Alors,
bonjour, bonjour, tout le monde. Ce matin, je suis accompagnée de
Carlos Leitão. Ce matin, je vais vouloir vous parler quelques minutes
d'économie et du virage nécessaire qu'on a besoin d'entreprendre par rapport à
la relance et… la relance économique qui s'en vient.
La semaine dernière, on a pu présenter une
vision économique, et aujourd'hui nous allons déposer un projet de loi, mon
collègue Carlos va déposer un projet de loi, qui va aller dans le sens de cette
vision économique.
Comme vous le savez, ça fait longtemps, on
parle des enjeux des changements climatiques, l'importance de prendre les
considérations environnementales dans toutes les positions politiques que l'on
met de l'avant, une véritable volonté d'intégrer ça à nos politiques publiques.
Il y a eu, on se rappelle, la grande marche, il y a presque deux ans
maintenant, au mois de septembre. Il y a eu des scientifiques, des milliers de
scientifiques qui se sont prononcés sur les enjeux climatiques. Donc, cet
élément-là doit être intégré dans toute relance que l'on veut faire.
Parallèlement à ça, avec la COVID, on le
voit encore aujourd'hui, que ce soit en matière de santé mentale, que ce soit
en matière d'enjeux sociaux, de délestage, toute la question des enjeux sociaux
remonte à la surface et fait en sorte qu'on ne peut plus considérer ça comme
des éléments qui sont à part, d'un point de vue économique, ça doit être
considéré comme faisant partie de la donne lorsque l'on parle de relance.
Et ce que je vous dirais, c'est que,
traditionnellement, on a toujours pensé l'économie du Québec en se disant :
On va créer de la richesse puis on va être capables de la redistribuer. Mais,
aujourd'hui, on doit opérer un virage par rapport à ça. Aujourd'hui, on doit se
dire qu'il ne s'agit plus juste de créer de la richesse pour que le
gouvernement, au bout du compte, taxe et redistribue, il faut qu'à partir du processus
de création on soit capables de vraiment s'assurer qu'il y ait une
redistribution qui se fasse. Ça, ça veut dire qu'on a besoin d'avoir des
entreprises qui non seulement s'occupent de générer des profits, mais qu'il y
ait également des entreprises qui s'occupent de notre monde et s'occupent de
notre planète.
Ça veut dire quoi? Une économie, donc,
humaine, dans laquelle les entreprises font des profits mais ont des impacts
sociaux et ont des impacts environnementaux. Puis, quand on parle d'impacts sociaux,
ça peut vouloir dire d'embaucher des gens qui sont avec un handicap. Ça peut
vouloir dire s'assurer qu'il y ait une implication sociale de la part des
employés. Ça peut vouloir dire qu'on travaille avec des fournisseurs qui sont
locaux, que l'on encourage. Quand on parle d'impacts environnementaux, ça veut
dire également qu'on veut encourager des gens qui ont une moins grande
empreinte carbone parmi nos fournisseurs. Ça veut vouloir dire également qu'on
encourage les innovations technologiques dans le domaine de l'économie verte.
Donc, encore une fois, ces trois
éléments-là, que ce soit l'économique, le social et l'environnemental, doivent
être absolument intégrés. Et ce virage-là, il est essentiel à opérer, si on
veut vraiment rentrer de plain-pied dans l'ère moderne du XXIe siècle et
penser la relance de manière totalement différente de ce qu'on en a fait par le
passé.
Aujourd'hui, on va déposer un projet de
loi. Puis vous le savez, quand on dépose un projet de loi qui n'est pas encore
devant les parlementaires, on espère que les parlementaires vont s'en saisir.
Mais l'objectif du projet de loi, c'est véritablement de créer un nouveau
statut juridique pour les entreprises, un statut juridique qui va permettre à
des entreprises d'être considérées comme étant ce qu'on appelle communément des
«benefit corporations». Qu'est-ce que c'est, une «benefit corporation»? Ce sont
des entreprises qui sont à mission. Dans 40 États américains aujourd'hui,
ce type de structure juridique existe, et il y en a présentement en
Colombie-Britannique, de ce type d'entreprises juridiques qui existent, mais on
ne l'a pas au Québec. Or, c'est exactement ce type d'entreprise qui incarne le
mieux la vision que l'on veut mettre de l'avant par rapport à la relance
économique. Pourquoi? Parce que ce sont des entreprises qui non seulement
génèrent des profits, mais qui sont obligées d'être transparentes par rapport à
leur impact environnemental et leur impact social.
Alors, c'est le projet de loi qui va être
déposé par mon collègue Carlos Leitão aujourd'hui, et, encore une fois, qui
rentre en droite ligne avec notre vision économique, je le répète, une vision
qui soit humaine et qui fasse en sorte qu'on ait des entreprises qui
considèrent que générer des profits, c'est important, mais des entreprises qui
s'occupent également de notre monde puis de notre planète.
Deux autres points que j'aimerais aborder
avec vous. En matière de santé, puisque l'on parle d'enjeux sociaux, on a vu
qu'il y a une coupe de 150 millions de dollars qui a été demandée aux
hôpitaux. On estime que c'est totalement injustifié, aujourd'hui, de demander
des coupes à des hôpitaux alors qu'on n'est pas encore sorti de la crise, alors
qu'on est encore en train d'accélérer la vaccination, alors qu'il y a du
délestage qui s'effectue. On se demande vraiment comment est-ce qu'on peut
justifier, aujourd'hui, des coupes dans les hôpitaux, à l'heure où on se parle,
alors qu'il y a beaucoup de personnes qui ont des besoins importants.
Autre élément que j'aimerais mentionner.
Vous avez vu la question des sondages qui ont été payés par le gouvernement :
ce n'est pas compliqué, une augmentation de 5 000 % dans les dépenses
gouvernementales pour les sondages. Pas de 100 %, pas de 200 %, de
5 000 %. Ce qu'on demande au gouvernement, c'est de rendre les
questionnaires publics, au moins, qu'on sache comment cet argent-là a été
utilisé. Et je rappelle que plusieurs de ces dépenses-là n'ont même pas eu lieu
pendant la pandémie, il y en a qui ont lieu avant la pandémie. Voilà.
M. Laforest (Alain) :
Concernant le gym, Mme Anglade, qu'est-ce que vous pensez du fait que ça va
ouvrir la semaine prochaine puis qu'on n'a pas, en autres, eu deux doses et
qu'on se rend compte que cet événement-là, à Québec, a créé plus de
700 cas, qui a eu des conséquences possiblement funestes pour certaines
personnes?
Mme Anglade : Bien,
premièrement, là, on va se référer à la Santé publique pour nous assurer que
toutes les règles soient suivies. Puis là vous me parlez particulièrement du gym
de M. Marino. Là, j'imagine, j'ose espérer que la Santé publique suit ça
d'extrêmement près pour qu'on n'ait pas à revivre quoi que ce soit qui
ressemble à ce qu'on a vécu dans cette histoire-là, qui est effectivement une
histoire assez funeste.
M. Laforest (Alain) : Donc,
il doit être sous haute surveillance?
Mme Anglade : Ah, ça doit être
surveillé, absolument. Je veux dire, avec ce qui s'est passé, je pense que la
Santé publique doit s'assurer de surveiller de très près ce qui se passe pour qu'on
ne revive pas la situation dans laquelle on s'est retrouvée.
M. Larin (Vincent) : Sur l'utilisation
des sondages par le gouvernement, qu'est-ce que vous pensez des… Je ne sais pas
si vous avez eu le temps de lire les questions qui étaient posées, en autres,
concernant les négociations pour le renouvellement des conventions collectives.
Est-ce que vous pensez que le gouvernement prépare une loi spéciale?
Mme Anglade : Bien, c'est
justement. Que le gouvernement sonde, c'est une chose qui… Ce n'est pas une
chose anormale qu'un gouvernement décide de sonder par rapport à des politiques
publiques, mais on aimerait avoir avec… Je veux dire, c'est 5 000 %
d'augmentation, 5 000 %. Donc, avec un chiffre aussi élevé, on
aimerait savoir sur quoi… qu'est-ce qu'il sonde. Puis puisque c'est un
gouvernement qui se veut transparent, bien, il n'y a rien à cacher, qu'il
explique pourquoi, ce qu'il est en train de sonder, parce que ce sont des
montants qui sont extrêmement importants.
M. Larin (Vincent) : Puis le
collègue… votre collègue de Québec solidaire, Vincent Marissal, pense qu'il
serait peut-être temps d'alerter la Vérificatrice générale. Est-ce que c'est
votre avis aussi?
Mme Anglade : Bien,
certainement, la Vérificatrice générale, mais, de toute façon, elle a le droit
de se prononcer sur ce genre de choses là. Bien, oui, certainement pour la
Vérificatrice générale.
Mais, encore une fois, par souci de
transparence, qu'est-ce que le gouvernement a à cacher par rapport aux sondages
qui ont été effectués? Les chiffres sont astronomiques. Quand on parle, encore
une fois, de 5 000 %, les chiffres sont astronomiques par rapport aux
dépenses de sondage, surtout quand on considère que, oui, il y a eu la
pandémie, mais, même avant ça, les chiffres étaient assez importants.
Donc, que l'on sache, de manière… en toute
transparence, qu'est-ce qui a été sondé, je pense que c'est une demande
légitime à faire.
Mme Gamache (Valérie) : Sur la
réforme de la police, il y a cette proposition du comité d'experts de faire
disparaître, en quelque sorte, l'UPAC puis de l'adjoindre à une autre escouade
de cybercriminalité. Est-ce que c'est une bonne chose, selon vous, que l'UPAC
disparaisse et de l'intégrer à d'autre chose?
Mme Anglade : Bien, on est en
train de regarder les différentes propositions. Il est évident que pour l'UPAC,
sans me prononcer, je veux dire, il va falloir qu'on le lise en détail, mais
des enjeux de gouvernance qui existent, qui sont importants. Et nous, ce qui va
être important pour nous dans la réforme puis dans la réponse de la
ministre Guilbault, c'est de nous dire : Quel va être l'échéancier?
Comment est-ce que la gouvernance va être revue pour assurer la confiance avec
le public? C'est ça qu'on va vouloir regarder. Ça va être très important, dans
la réponse que la ministre va donner, qu'on ait un clair échéancier par rapport
à toutes les propositions qui sont faites par rapport à…
Mme Gamache (Valérie) : Mais
que l'UPAC disparaissent, ça…
Mme Anglade : Bien, il
faudrait… Que l'UPAC disparaisse ou que… peu importe les mesures qui vont être
mises de l'avant, je pense que ce que l'on souhaite, c'est qu'il y ait un
regain de confiance avec la population. C'est ça, l'élément qui va être
important dans les recommandations. Puis, dans les propositions qui ont été
faites, peut-être l'autre élément que j'ajouterais, il va falloir aussi qu'on
garde un oeil sur les réalités régionales, hein? On veut fusionner beaucoup de
choses. Je pense que ça va être important qu'on prenne en compte certaines
réalités régionales par rapport au corps policier.
M. Bergeron (Patrice) : Si on
dissout l'UPAC, ça veut dire qu'on a plus besoin de l'UPAC? Ça veut dire qu'il
n'y a plus de corruption au Québec?
Mme Anglade : C'est pour ça
que je dis que ce que l'on veut, c'est d'avoir un organisme ou un mécanisme qui
permet de faire le travail, mais qui… Il faut qu'on ait un organisme qui permette
de faire ce travail-là de toute façon, mais il faut qu'on ait une… il faut que la
population soit confiante qu'on a le bon mécanisme puis qu'on soit capables
d'avoir une revue de gouvernance au sein de nos institutions. Donc, tout ce
qu'on est capables de faire pour redonner la confiance à la population, je
pense que c'est des choses qui devraient être considérées.
M. Bergeron (Patrice) :
Question sur votre nouveau plan de… votre nouvelle vision économique, là, que
vous avez présenté vendredi, là. J'ai assisté à ça. M. Leitão, on fait
quoi avec l'équilibre budgétaire? À partir du moment qu'on dit : Bien là,
il faut dépenser beaucoup plus dans le social, est-ce que, l'équilibre
budgétaire, on garde les mêmes genres de plans, on se donne toujours des
horizons de cinq ans ou est-ce qu'on est beaucoup moins stricts avec ça?
Mme Anglade : Je vais céder la
parole à Carlos dans deux minutes, mais je vais juste clarifier quelque chose
par rapport aux enjeux sociaux. Ce que l'on dit, c'est qu'on change les règles
du jeu, que ce n'est pas seulement…
Traditionnellement, ce qu'il se passe,
c'est que des entreprises, elles maximisent le profit, puis c'est l'État qui
redistribue, c'est l'État qui paie, c'est l'État qui va payer pour l'ensemble
des enjeux sociaux, de manière générale. Ce que l'on dit, c'est qu'à partir de
maintenant ce n'est pas que l'État qui doit être investi là-dedans, mais les
entreprises elles-mêmes. Donc, à partir du moment où l'entreprise créée de la
richesse, il faut également qu'elle commence à redistribuer, et qu'elle ait un
impact social, et qu'elle ait un impact environnemental. Ce n'est pas normal
que ce soit uniquement l'État qui réfléchisse à cette redistribution-là. Et
c'est ça, le changement de paradigme important. Et, pour l'État, c'est la
possibilité d'intervenir dans les règles du jeu puis de dire : Ce type
d'entreprise là, là, les amis, là, on veut les encourager. C'est ce type
d'entreprise là qui représente l'avenir, c'est ce type d'entreprise là qu'on
veut voir se multiplier au Québec, et c'est ça qui va faire la différence à
long terme. Puis vous savez quoi? Les marchés financiers se réorganisent pour,
justement, encourager ce type d'entreprise. Alors, c'est d'ailleurs la raison
pour laquelle on a le projet de loi qui est déposé maintenant. Carlos, j'ai un
peu répondu.
M. Leitão : Tu as tout dit.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
là on parle de l'équilibre budgétaire du gouvernement, alors qu'il y a des lois
là-dessus. Si on décide de repenser complètement, puis on investit massivement
aussi pour soutenir certains domaines, donc…
M. Leitão : Beaucoup de choses
dans votre question. Excellente question. On pourrait rester ici des heures. Je
ne sais pas… je ne pense pas qu'on pourrait le faire.
Une voix
: …deux
minutes.
M. Leitão : Deux? Ouf! Deux
choses. D'abord, à mon avis, j'ai toujours pensé comme ça et, sur ça, je n'ai
pas changé, l'équilibre budgétaire, ce n'est pas une affaire idéologique.
L'équilibre budgétaire, c'est tout simplement le «common sense», c'est le bon
sens. C'est-à-dire un État, quel que soit l'État, doit être capable de financer
ses dépenses récurrentes avec les revenus récurrents, un principe de base
essentiel.
Maintenant, ça ne veut pas dire qu'on doit
absolument, à chaque année, toujours équilibrer les budgets. Il y a les cycles
économiques. Des fois il y a des déficits, des fois il y a des surplus. Mais, à
long terme, on doit être capables d'aller dans cette tendance d'équilibrer les
deux colonnes.
Maintenant, il y a plusieurs façons de le
faire. Comme Dominique vient de mentionner, avec notre nouvelle vision des
choses, les entreprises vont, elles aussi, participer à cet effort dès le
départ. Donc, l'entreprise va non seulement générer des profits, ce qui est
très bien, mais elle va aussi avoir une pensée sociale beaucoup plus avancée
que c'est le cas maintenant en termes de relations avec ses fournisseurs, ses
travailleurs, sa communauté locale. Donc, l'État aura besoin… n'aura pas besoin
de dépenser autant une fois que, dans cette nouvelle économie… la plupart des
entreprises sont déjà dans cette nouvelle tendance. On n'est pas arrivés là
aujourd'hui ni demain. Ça prendra du temps, mais, éventuellement, ça devrait
être comme ça. Voilà.
M. Carabin (François) : Mme
Anglade, sur le passage en zone orange de Montréal et Laval qui est de nouveau
reporté, qu'est-ce que vous faites des justifications du directeur national de
santé publique?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
on va se fier à la Santé publique comme on s'est fiés à la Santé publique
depuis le début. On sait que les gens sont impatients de passer à une autre
zone, à une zone orange, de quitter la zone rouge, mais on va se fier à la
Santé publique pour ça. On est dans les derniers milles, là. On est dans les
derniers milles. On souhaite être dans les derniers milles puis qu'on n'ait pas
de recrudescence de cas, etc. Donc, patience, patience.
M. Carabin (François) : Mais,
à vos yeux, qu'est-ce qui différencie Montréal et Laval de certaines régions,
par exemple le Bas-Saint-Laurent?
Mme Anglade : Bien, ce n'était
pas clair. Je ne peux pas te dire, je ne peux pas vous dire que c'était clair,
puis c'est pour ça que les gens… ça soulève un certain nombre de questions. Ce
n'est pas la première fois que ce n'est pas clair et que ça soulève ces
questions-là, mais, encore une fois, là je pense qu'il faut qu'on se serre
encore les coudes un petit peu.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre une question en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mrs. Anglade, yesterday, the National Assembly in Paris voted for the
lifting of the health emergency, so there was a debate. Do you have the
impression that, when Mr. Legault said yesterday that the health emergency
is essential because it includes sanitary rules, so we have to go until the end
of August, it's for the own good of citizens? Don't you think it's enough?
Don't you think that it's enough to convince people that he is in the right
direction and people should... How people should hear that it should be lifted?
That's my point.
Mme Anglade : How people should...
Mme Senay (Cathy) : I mean, like...
Mme Anglade : How should it be considered?
Mme Senay (Cathy) : ...they had a debate in France. There is no debate here.
Mme Anglade : We should have a debate, like they...
Mme Senay (Cathy) : But Mr. Legault said it's for the own good of the citizens.
Mme Anglade : You can't say that it's for the own good of the citizens. He makes
a lot of comments about the own good of the citizens, and, boy, do we ever have
questions on a number of
things! But, regarding the lifting of the emergency situation, I really believe that he needs to be extremely clear as to what
are the criteria because, right now, it is totally unclear. And Mr. Dubé
really did not explain this. He clearly said that it was for his negotiations.
And we don't believe that it's... we don't believe it's right. We don't believe
it's right. So, they should be explaining as part of the plan for the summer
exactly when it's going to be lifted and why, like why would we continue to be
under certain... those circumstances.
Mme Senay (Cathy) : But why people should care about this? Why people should feel
concerned that there was a debate in France, but there is no debate here? And
how come emergency will stay on until the end of August? Why people should ask questions as citizens?
Mme Anglade : Citizens should be asking questions because they care about their democracy.
Citizens should be asking questions because… the number of decisions. They have
extreme power. The Government has extreme power to make all kinds of decisions
and not having to report those decisions in front of the Parliament.
So, because we are under
those extraordinary measures, the problem is they make decisions constantly
about what they give... who they give contracts to, how they operate. And they
don't have to answer any of those questions. That's why people should care.
That's what the democracy is all about.
Mme MacKenzie
(Angela) : The committee's report on policing yesterday, do you feel
it does enough to address systemic racism?
Mme Anglade :
Sorry?
Mme MacKenzie
(Angela) : The committee's report on policing yesterday, do you think
it does enough to address systemic racism?
Mme Anglade :
Well, I think there is a lot of work that needs to be done in terms of systemic
racism and… One step in the right direction, but this... As long as we don't
recognize it as a state, I think we're going to continue having issues. The
fundamental question is : How the Government is willing to move ahead with
that issue? And we don't… certainly, we don't feel that there is an appetite
for that.
Mme MacKenzie (Angela) : There is one recommendation to basically integrate UPAC or merge it
into a more specialized unit. Do you think that's a good idea?
Mme Anglade :In terms of
governance, what is really critical for UPAC is really to regain the trust of
the people, regain the trust of the population. So, anything we do in order to
get into that direction, I think, is a good thing. But I don't think that the
report in itself is going to fix the issues that we have around systemic racism.
I think there's a lot more that needs to happen with the Government.
M. Authier (Philip)
: …with the emergency as well, the PQ and you, you've been calling
for a specific plan to drop the emergency measures, but it doesn't seem to
bother the people. The satisfaction about the Government is very high. They seem to want somebody in charge and they're
happy about that. So, does he… the people actually care about what you're
complaining about?
Mme Anglade : I think people have to care about democracy, because when you see
that democracy is not… is at risk, I think it's an issue. So, there are a
number of decisions that have been questioned. The Government is talking about transparency, but they give contracts to a lot of
different companies. If you look at the polls, for example, it's a good example :
5,000% in terms of increase for polls that were part of
the pandemic, but also even before the pandemic. Those questions need to be
asked. We need to get answers, because this money is being spent, and we hope
that it's been spent well, but there's no reason for the Government to answer
this question because they have extraordinary power. And I think it's a problem.
I think people should be concerned about that, absolutely.
M. Authier (Philip)
:
Do you think that governing… just using polls… I mean, on everything they do,
they're polling constantly. Do you think it's a government that's just running
on polls?
Mme Anglade :
I think they do way too much polling and not enough science in this government,
absolutely.
Une voix : …
Mme Anglade :
There's way too much polling and not enough science in the way decisions are
being taken, are being made. Thank you.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 14)