(Neuf heures trente minutes)
M. Lacombe : Bonjour, tout le
monde. Merci d'être là. Je vais être très bref ce matin. Je prendrai aussi évidemment
le temps de répondre à vos questions.
Je tenais évidemment à prendre le temps de
revenir sur les incidents qui se sont produits à la Coopérative Enfance Famille,
qui gère La Place 0-5, le guichet unique pour l'inscription des enfants
dans un service de garde éducatif à l'enfance au Québec. Donc, on sait tous
qu'il y a eu une brèche, qu'il y a eu un piratage qui fait en sorte que les
données personnelles de plusieurs milliers de parents ont été compromises.
D'abord, je veux dire que c'est
inacceptable. Je pense que c'est une évidence de dire que c'est inacceptable.
On ne peut pas tolérer ça. On s'attend à ce que les gens qui ont entre les
mains des données personnelles qui appartiennent aux Québécois les protègent
bien. Donc, c'est une situation qui est intolérable.
D'abord, rapidement, vous dire que le
Centre gouvernemental de cyberdéfense est déjà dans le dossier. Donc, à très
court terme, pour colmater la brèche, le travail, il est en train d'être
effectué, et aussi pour comprendre comment une situation comme celle-là a pu se
produire. Donc, ça, c'est la première action, qui est complémentaire aux
enquêtes policières qui sont actuellement en cours pour comprendre aussi… et
mettre la main sur la personne qui a commis ce délit-là.
Je vais vous dire que les premiers
constats qui ressortent de ce travail-là, déjà, sont préoccupants. Je peux vous
dire ça ce matin. Je suis préoccupé notamment par la question de savoir qui a
accès aux données qui sont gérées par la Coopérative Enfance Famille. Je suis
préoccupé de savoir quelles entreprises ont accès à ces données, parfois par le
biais d'ententes de services qui sont passés avec les services de garde
éducatifs à l'enfance pour le recrutement des enfants. Je suis préoccupé par le
type de données auxquelles ces gens, ces entreprises ont accès. Est-ce que ce
sont seulement les données de base, les données qui sont absolument nécessaires
d'être consultées, ou ce sont des données plus larges? Et je vais vous dire que
je suis extrêmement préoccupé par l'ensemble des protocoles de sécurité qui
sont actuellement en place à la Coopérative Enfance Famille pour assurer, donc,
la sécurité des données qui leur sont confiées.
Donc, aujourd'hui, j'annonce que
j'ai demandé un audit externe, qui sera mené auprès de la Coopérative Enfance
Famille, par une firme indépendante, une firme externe qui aura le mandat dès aujourd'hui
de se pencher sur cette question-là, qui sera en mesure de faire un diagnostic,
d'évaluer tout ce dont je viens de vous parler, qui, à mon sens, est
préoccupant. Et, à la suite de son travail, évidemment, on sera en mesure
d'indiquer à la coopérative, et on le fera en coopération avec elle, quelles
pratiques elle devra changer, comment on pourra atteindre des pratiques qui
sont exemplaires et auxquelles les Québécois s'attendent.
Donc, au terme de l'exercice, je pense que
ça nous permettra de répondre aux préoccupations que je vous ai exprimées ce
matin et aussi aux préoccupations, évidemment, des parents qui, encore
aujourd'hui, se demandent toujours si leurs données sont compromises, s'ils
font eux-mêmes partie des 5 000 dossiers qui ont fait l'objet de
cette fuite de données.
M. Lacroix (Louis) :
M. Legault a laissé entendre hier qu'il faudrait rapatrier cette base de
données là au sein du contrôle gouvernemental. Est-ce que ça, ça va être fait à
court terme? Parce que, là, c'est bien beau dire : On a colmaté, là… mais
ça démontre que, comment dire, le mur de feu, le «firewall» n'est pas
suffisant, là, entre… le mur de protection. Est-ce que vous allez ramener cette
base de données là sous votre contrôle?
M. Lacombe : Je dirais que la
vraie question derrière ça, c'est comment répondre aux attentes des parents qui
veulent avoir une liste d'attente qui est respectée et qui veulent que leurs
données personnelles soient protégées, puis, si ça veut dire prendre le
contrôle du guichet unique, on le fera.
Mme Côté (Claudie) : …pour
répondre aux attentes des parents, c'est quoi, le portrait qu'on a de la liste
d'attente? Est-ce que c'est 51 000 enfants qui sont en attente, ou
c'est 74 000, ou c'est 31 000? On dirait que personne n'a le même
chiffre, là. C'est quoi, le portrait exact?
M. Lacombe : Bien, je pense
que ce vol de données, qui a été lancé dans l'espace public comme ça, est venu
semer de la confusion. Et je pense, bien honnêtement, que c'était peut-être l'intention
derrière ça. Mais, à mon sens, il n'y a pas de surprise. J'ai souvent dit
publiquement, d'ailleurs, que la liste comportait plus de
51 000 noms, mais qu'il y avait un élagage qui était fait par le ministère
de la Famille pour arriver à la fin avec le nombre d'enfants qui ont
véritablement besoin d'une place dans une échéance, là… disons, les
six prochains mois, pour que nous, on soit capables, quand on lance des
appels de projets, de bien planifier le développement du réseau. Donc,
actuellement, le chiffre avec lequel on travaille…
Mme Gamache (Valérie) : …il y
a quand même une marge importante.
M. Lacombe : Qui s'explique
très bien.
Mme Gamache (Valérie) : Comment?
M. Lacombe : Bien, elle
s'explique par le fait que, là-dedans, il y a des enfants… Notamment, par
exemple, il y en a 24 000 qui ont déjà un autre type de service de garde.
Donc, ces enfants-là ont une place. Par contre, le parent peut, par exemple,
souhaiter, dans certains cas, avoir une place dans un CPE qui est l'autre côté
de la rue ou qui est à côté du travail. Donc, est-ce qu'on compte ces
enfants-là dans le total des enfants qui attendent une place? La réponse, c'est
non.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
la liste d'attente, il y en a combien en tout? C'est ça, la question de ma
collègue.
M. Lacombe : Oui, bien, j'ai
répondu, je pense. 51 000, ça, c'est le chiffre avec lequel on travaille.
Et, ultimement, les données brutes, on a un peu plus de 88 000 noms,
ce que j'ai donné à mon collègue hier à l'Assemblée nationale, notamment en
débat de fin de séance. Donc, il n'y a pas de cachette, et c'est la façon de
calculer qui est en vigueur depuis 2017, et ça n'a pas changé.
M. Bergeron (Patrice) : Avant
cette fuite de données là, est-ce que le gouvernement avait déjà l'intention de
rapatrier ce guichet unique là et cette liste-là dans son périmètre à lui?
M. Lacombe : Bien, on se
posait des questions, et on s'en pose toujours, et ce n'est pas non plus une cachette.
On a une consultation qui commence ces jours-ci, à l'intérieur de laquelle c'est
écrit noir sur blanc, dans le guide de consultation, comment est-ce qu'on peut
arriver avec un outil qui est plus performant puis qui répond aux besoins des
parents. Je ne suis pas le seul à me poser des questions. La Vérificatrice
générale du Québec s'en est posées aussi. Je vous dirais que c'étaient de
sérieuses questions. Donc, je pense qu'on a aussi ouvert la porte bien grande
hier à dire : Si c'est ce que ça prend pour répondre aux besoins des
parents qui veulent que la liste d'attente soit respectée et que leurs données
soient protégées, on le fera.
M. Bergeron (Patrice) : …
M. Lacombe : Bien, ce n'est
pas une question de prétexte. Vous savez, moi, l'important, c'est que ça
fonctionne. Donc, si, pour que ça fonctionne, il faut prendre le contrôle du
guichet unique, on le fera.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
vous personnellement, vos données ont été touchées, de ce je comprends, là, sur
le plan personnel. Est-ce que vous avez eu des répercussions jusqu'à maintenant
de ce vol-là? Et est-ce que vous croyez qu'il y avait un… Est-ce que vous étiez
la personne visée, étant le ministre responsable? Alors, est-ce que vous étiez
visé personnellement? Est-ce que c'est un projet politique qui est derrière
cette attaque-là?
M. Lacombe : Bien, pour
l'instant, je n'ai pas de conséquences, là, qui sont visibles de ça. C'est sûr
que ce n'est jamais reposant de savoir, par exemple, que quelqu'un qui nous a
visés personnellement connaît maintenant le nom du CPE que fréquente mon fils,
par exemple. Donc, ce n'est clairement pas une situation qui est plaisante, ni
pour moi ni pour la mère de mes enfants. Maintenant, est-ce que… La deuxième
partie de votre question… J'ai perdu le fil avec ça.
M. Lacroix (Louis) : La
deuxième partie de ma question, c'était très simple, c'était… Mes collègues
vont m'aider, c'était… ah oui! Est-ce qu'il y avait un motif politique derrière
ça?
M. Lacombe : Je ne suis pas le
seul. Le sujet prêtait à être dérouté un peu.
Mon premier réflexe, c'est effectivement
de voir que j'étais visiblement… que j'étais précisément ciblé, parce que les
deux seuls dossiers qui ont été manipulés par la personne qui s'est introduite
dans la base de données sont le mien et celui d'un homonyme. Donc, je pense
que, lorsque je suis personnellement visé comme ça, nécessairement, il y a un
objectif politique derrière ça. Maintenant, je ne suis pas en train de dire que
c'est l'opposition. Je ne suis pas en train de dire que c'est un opposant
politique. Mais je suis en train de dire que, lorsqu'on vise personnellement un
ministre, en l'occurrence moi dans ce cas-ci, bien, visiblement, il y a quand
même une idée politique derrière ça.
Mme Côté (Claudie) : C'était quoi,
donc, l'intention du pirate? Parce qu'en même temps il y avait un pare-feu ou
un mur de feu, comme dit mon collègue, qui fait en sorte qu'après
5 000 noms le système n'était plus accessible, là. Donc, c'était quoi,
l'intention du pirate? Est-ce que c'était d'avoir un portrait de la liste, puis,
malheureusement, vous avez été dans les 5 000 noms qu'il a extraits, les
5 000 dossiers?
M. Lacombe : Bien, c'est plus
précis que ça, c'est que la personne qui est entrée pour télécharger des
données a fait une recherche, selon ce qu'on m'a expliqué, seulement pour un
dossier, le dossier au nom de Mathieu Lacombe, donc à mon nom. Donc là, c'est
difficile de penser autrement que j'étais personnellement visé. Maintenant,
moi, je passe par-dessus ça et je continue de faire mon travail en me disant
que l'important, là, maintenant, c'est vraiment de protéger les données
personnelles de ces familles-là qui sont, j'allais dire, travaillées, mais qui
sont actuellement sous la responsabilité d'une coopérative.
M. Lacroix (Louis) : Mais le
fait que ça soit sorti rapidement… Parce que ce qu'on comprend, c'est que le
vol de données a eu lieu… l'intrusion, en fait, à 19 h 32, je pense,
samedi soir.
M. Lacombe : Samedi soir, oui.
M. Lacroix (Louis) : Et, très
rapidement, cette information-là a été relayée…
M. Lacombe : À un journaliste.
M. Lacroix (Louis) : …à un
journaliste, et donc c'est sorti dans les médias. Est-ce que ça vous indique
qu'il y avait une volonté de vous mettre dans l'embarras publiquement avec ça?
M. Lacombe : Bien, je pense qu'effectivement
ça ajoute à ce que je vous dis, il y avait clairement, selon moi, une idée
politique derrière ça. Mais je suis très prudent et je ne dis pas que ça
viendrait de l'opposition ou d'un opposant politique. Mais je pense que ce
geste-là, nécessairement, qui m'a visé personnellement, que la personne qui l'a
posé avait quand même une idée politique derrière la tête. Et le résultat, je
dirais, est peut-être atteint, en ce sens où ça a créé une confusion, alors que
ce sont les chiffres qu'on utilise et la méthode de calcul qu'on utilise depuis
2017, qui n'a jamais été remise en question.
Et je vous signale que la Vérificatrice
générale du Québec, elle vient d'examiner notre dossier. Elle s'est penchée
notamment sur la liste d'attente, nous a fait des recommandations… et qu'elle
n'a soulevé aucune irrégularité ou n'a soumis aucune suggestion de comment on
pourrait mieux calculer ça. Donc, à mon sens, c'est la bonne façon de faire,
jusqu'à preuve du contraire.
Mme Gamache (Valérie) : Je
manque peut-être d'imagination, là, mais quelle idée politique on pourrait
avoir à fouiller, à faire une recherche avec «Mathieu Lacombe» dans cette
banque de données là?
M. Lacombe : Bien, c'est une
bonne question que les enquêteurs pourront poser à la personne lorsqu'ils
l'attraperont. Je n'ai pas la réponse à ça.
M. Lacroix (Louis) : À votre
connaissance, est-ce que les policiers savent… en fait, avancent dans l'enquête?
À votre connaissance, est-ce qu'on a une idée de qui peut avoir commis ça?
M. Lacombe : Ce n'est pas une
information que j'ai pour l'instant. Aujourd'hui, je rencontre la Sûreté du
Québec. On a une séance de travail… J'ai une séance de travail avec eux pour
aller un peu plus au fond des choses. Donc, à leur demande, je vais répondre à
leurs questions, mais je n'ai pas plus de détails que ça sur l'enquête
policière. Pardon?
M. Lacroix (Louis) : À titre
de victime ou de ministre?
M. Lacombe : C'est une bonne
question. Je n'ai pas demandé la précision. Ils ont demandé à me rencontrer.
Évidemment, j'ai accepté. Mais, vous savez, moi, je vais me tenir quand même
très loin de l'enquête, là. Ce n'est pas à moi de m'interférer là. Ils
voulaient me rencontrer, je vais les rencontrer.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que vous vous êtes senti menacé? Est-ce que vous avez demandé à ce qu'il y ait
des éléments de sécurité autour de vous ou de votre famille qui soient
rehaussés?
M. Lacombe : Je ne me suis pas
senti menacé. Mais je me sens certainement inconfortable de savoir que la
personne qui m'a visé personnellement a maintenant le nom, par exemple, du CPE
que fréquente mon fils. Les adresses qui étaient là, les numéros de téléphone
qui y étaient n'étaient heureusement plus à jour. Donc, ça, ça me rassure.
Donc, pour répondre clairement, je ne suis pas inquiet. Je n'ai pas de la
difficulté à dormir la nuit, là, si je peux vous donner une image, mais ce
n'est clairement pas intéressant.
M. Gagnon (Marc-André) : …que
la sécurité soit rehaussée autour de vous puis de vos proches?
M. Lacombe : Ce n'est pas une
demande que j'ai faite, mais je pense qu'on a de très bons gardes du corps, à
qui on n'a pas toujours besoin de demander ça.
M. Lacroix (Louis) : Vos
enfants, là, que... Je pense, c'est un enfant que vous avez à la garderie, je
pense. Est-ce que vous avez demandé à ce que la sécurité ou la surveillance
soit accrue à cette garderie-là pour éviter qu'il arrive quelque chose à votre
enfant?
M. Lacombe : Bien, je ne veux
pas entrer dans les détails de ça, mais les personnes concernées ont été
contactées. Et moi, je vais vous dire, là, avec le type d'information que la
personne a pu avoir, je vous dirais, je ne suis pas confortable, mais je ne
suis pas trop inquiet.
M. Gagnon (Marc-André) : Je
comprends votre inconfort, mais c'est parce que c'est une chose d'avoir un
garde du corps… Vous, vous en avez un. Quand on arrive au point où on doit demander
à ce qu'il y ait de la sécurité autour de ses proches...
M. Lacombe : Oui, mais j'aimerais
que vous respectiez le fait, là, que je n'entrerai pas là-dedans. Je pense
que... Je ne sais pas si vous avez des enfants, là, mais c'est le type de sujet
sur lequel je ne voudrais pas trop…
M. Gagnon (Marc-André) : ...puis
quelles sont les solutions que vous pouvez mettre de l'avant pour accélérer...
M. Lacombe : Bien, ça, il y en
a plein, là. On en parle à tous les jours à l'Assemblée nationale. Si vous
voulez une entrevue là-dessus, je peux vous en donner une, là, mais on en a beaucoup.
On a relancé...
M. Gagnon (Marc-André) : …qui
est le manque de places?
M. Lacombe : Bien, tout à fait,
pendant qu'on est en train de gérer ça, là, pensez-vous que ça me fait plaisir
de mettre autant d'heures cette semaine à gérer une fuite de données qui
provient d'une coopérative qui, visiblement, n'a pas pris ses responsabilités
de gérer correctement cette base de données là? Moi, je ne suis pas de bonne
humeur, là, parce que, pendant ce temps-là, effectivement, on n'est pas en
train de travailler à créer des places pour les tout-petits puis leurs parents
qui en attendent une désespérément depuis bien trop longtemps.
Le Modérateur
: En
anglais, s'il vous plaît.
M. Grillo
(Matthew) : Good morning.
M. Lacombe :
Good morning.
M. Grillo
(Matthew) : So the Premier mentioned yesterday…
perhaps Québec should be taking control of these databases in the future. What
are your thoughts on that?
M. Lacombe :
I think the main goal is to insure that we respond to the wish of parents. This
wish is to have an efficient waiting list, and a waiting list that will protect
their private information. So, if the solution to achieve this goal is to take
over the waiting list, the structure with the waiting list, we will do it. The
important thing is to fix the problem, and we will take action, whatever it is.
M. Grillo (Matthew) : With regards to the wait list, there's a big difference in the
numbers that we've received from your Ministry and what this organization is
saying. They're saying it's about 86,000. We've heard it's 51,000.
M. Lacombe :
88,000, yes.
M. Grillo (Matthew) : Sorry, 88,000. Why is there such a big difference in the numbers?
M. Lacombe :
I'll try in English. If I'm not able, maybe I'll switch
in French and you could translate. But I would say that 88,000 persons
waiting on the list are not… Essentially, it's not every time someone on… I'll
do it again. When we receive all the data from the Coopérative Enfance Famille,
we have to clean it. In other words, we have to make sure that every kid on the
list does not already have a place, for instance, in another kind of day care
centre. Sometimes, the kid is on the list because he already has a place, but
his parent would like to have a place maybe close from home or close from their
workplace. So this is not really someone waiting for a place after all. So we have
to clean that kind of data to make sure that we have the right number at the
end to make sure that we have the right amount of projects in construction. So
the right number right now is 51,000 persons waiting on the list.
M. Grillo (Matthew) : Why do you think this was politically motivated? What has led you
to say that?
M. Lacombe : I say this because I was personally… What's the correct word in
English? J'ai été personnellement visé.
Une voix
: …
M. Lacombe : Targeted, yes. I'm saying this because I was personally targeted. So the only
folder that has been manipulated is mine, and the other one is the folder of
someone named Mathieu Lacombe. So you understand that, essentially, there was a
political motivation or, at least, a political interest, I would say, behind
all of this.
M. Grillo
(Matthew) : Why do you think someone would do
that? I mean…
M. Lacombe : I don't know. That's a good question for the police officers, the
investigators. I don't have the answer. Merci.
M. Verville
(Jean-Vincent) : No, just one last question,
please?
M. Lacombe : Oui?
M. Verville
(Jean-Vincent) : So we know that data were
stolen, but were they used so far? I mean, I'm sure you have to know that by
now.
M. Lacombe : This is not an information we have. Now, the priority is to fix the
breach. So the government cyberdefence centre is working on this. That's why
the website is not in service, that's why it's off-line. And I announced today
that we will have «un audit externe», I don't know the name in English, to make
sure that we go further than this to make sure that
they have the best practices.
M. Verville
(Jean-Vincent) : So we don't know if these
data were used, we don't know at all?
M. Lacombe :
We don't know for the moment.
Le Modérateur
Merci.
M. Lacombe : Merci. Thank you.
(Fin à 9 h 48)