(Dix heures quarante-sept minutes)
La Modératrice
:
Bonjour à tous. Bienvenue au point de presse de l'opposition officielle.
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour, tout le monde. L'effet de la pandémie semble vouloir s'estomper
légèrement, mais, après trois vagues successives, je nous invite à rester extrêmement
vigilants. Et j'encourage tout le monde, tous ceux qui le peuvent, à aller se
faire vacciner. Moi, je l'ai fait vendredi dernier.
Alors que débutera peut-être un
déconfinement partiel et que le nombre de cas semble baisser, le temps semble venu
pour réellement entamer un véritable examen essentiel par rapport à la gestion
de la pandémie et que cette étape, qui correspond finalement à une enquête
indépendante, se fasse autour de l'évaluation de l'ensemble des politiques
publiques face aux grandes pandémies à la lumière de la crise de la COVID-19 et
de sa gestion.
Comme vous le savez, le gouvernement prend
des décisions qui ont des impacts majeurs sur la santé, les droits et libertés,
l'économie, le fonctionnement du Québec dans son ensemble. En conséquence, il
serait inconcevable de soustraire le gouvernement à l'examen de la gestion de
la plus grande crise sanitaire de notre histoire. En réponse à cela, le premier
ministre nous a dit qu'il ne veut pas d'enquête publique indépendante sur la
gestion et qu'elle est inutile parce que, présentement, il y a trois enquêtes
qui seraient en cours.
J'aimerais rappeler que, lorsque l'on
parle des trois enquêtes, il s'agit d'abord de celle de la Commissaire à la
santé, qui se concentre sur la gestion de la première vague concentrée dans les
CHSLD, les enquêtes du coroner, qui elles aussi concernent des décès survenus
uniquement dans les CHSLD, et la Protectrice du citoyen enquête actuellement
sur la gestion de la crise de la COVID-19 dans les CHSLD du Québec. Ces
différentes enquêtes font oeuvre utile, c'est certain, mais leur mandat est extrêmement
circonscrit à la question des CHSLD.
Pourtant, la crise de la COVID touche tout
le monde, a eu des effets sur plusieurs sphères, notamment les mesures de
confinement, les restrictions commerciales, l'utilisation des pouvoirs du
décret d'urgence sanitaire, les déplacement interrégionaux, l'utilisation des
forces armées, les communications gouvernementales, la cellule de crise, et j'en
passe. Ce que le premier ministre dit quand il dit qu'il ne veut pas d'enquête
publique indépendante, c'est qu'on n'a pas besoin de savoir. La crise n'est pas
terminée, et nous ne savons pas encore si la relative accalmie va durer. On le
souhaite, néanmoins, mais on ne pourra pas faire comme si rien ne s'était passé.
Il va falloir qu'on apprenne de cette crise.
Le premier ministre aime gouverner sans
contrainte, c'est pourquoi il abolit, il ignore, il contourne, il amoindrit les
contraintes. On l'a vu notamment par rapport aux élus
scolaires, on l'a vu par rapport à la Commissaire à l'éthique, la Régie de
l'énergie, la mainmise sur le Fonds vert, le renouvellement de sept jours du
décret d'urgence pour contourner l'assentiment de l'Assemblée nationale, le
refus de tenir une véritable enquête publique indépendante. Cette semaine,
Michel C. Auger écrivait : «Le gouvernement caquiste, François Legault en
tête, n'aime pas que l'on discute quand il a fait ses choix. On veut des
décisions qui se prennent vite et qui ne soient pas contestées. Alors on
abolit, contourne, on ignore les contrepouvoirs qui pourraient se manifester.»
M. Legault devrait prendre conscience du
fait qu'il a été élu pour gouverner, pas pour régner. Et ça, c'est valable en
temps de crise. Merci.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions.
Mme Prince (Véronique) :
Donc, si je comprends bien, en fait, au-delà de l'enquête publique, et tout ça,
je vais revenir sur ce que vous avez dit au début, là, vous invitez le gouvernement
à la prudence alors qu'on a probablement, là... on attend les résultats d'une
minute à l'autre, là, mais on a probablement une deuxième journée sous les
1 000 cas par jour. Donc, il peut y avoir une tentation de déconfiner,
ici, ou de donner davantage de… de jeter du leste, là, finalement.
Mme Anglade : Bien, écoutez,
on vient de vivre une troisième vague. On est encore dans le coeur de la
troisième vague. On observe, effectivement, une accalmie, ce qui est une bonne
chose, puis on espère que c'est un présage de bonnes nouvelles pour la suite
des choses. Mais on a quand même fait face à trois vagues, donc, bien oui, il
faut demeurer extrêmement vigilant.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
O.K. Mais, en ce sens-là, est-ce que vous croyez qu'on doit maintenir la
situation comme elle est en ce moment? Par exemple, dans les zones rouge foncé,
là, comme Québec, Chaudière-Appalaches, Outaouais, etc., est-ce qu'on devrait,
comme le dit Véronique, lâcher un peu de lest ou si on doit maintenir, à votre
avis, la ligne dure tant et aussi longtemps qu'on n'a pas des résultats qui
soient plus prolongés dans le temps, là, que quelques jours d'embellie?
Mme Anglade : Je ne peux pas
faire le travail, ici, de la Santé publique. La Santé publique doit regarder
ses chiffres, ses prévisions, ce qu'elle observe et nous dire ce qu'elle
recommande par rapport à la situation actuelle. Je dis qu'il faut rester
vigilant. J'encourage tout le monde à aller se faire vacciner.
Maintenant, la Santé publique doit émettre
ses avis. Et j'aimerais rappeler, puisqu'on en est sur les avis de la Santé
publique, que nous n'en avons eu que 14 de rendus publics, alors que… c'est ce
qu'on demandait, c'est ce que… ces avis publics, qu'ils soient rendus publics,
on n'a toujours pas.
Mme Côté (Claudie) : Mais
est-ce que, par exemple, on devrait renvoyer les enfants du primaire,
notamment, à l'école la semaine prochaine?
Mme Anglade : Encore une fois,
est-ce que… Ça, c'est une question qui doit être répondue, à laquelle doit
répondre la Santé publique.
Mme Côté (Claudie) : Oui, mais,
comme cheffe de l'opposition officielle, le gouvernement disait toujours que sa
priorité, c'était de renvoyer les enfants à l'école.
Mme Anglade : Absolument.
Mme Côté (Claudie) : Est-ce
qu'il doit le faire la semaine prochaine?
Mme Anglade : Je veux dire, je
comprends très bien la nécessité de renvoyer les enfants à l'école le plus
rapidement possible. Je la comprends, cette priorité-là. Ce qu'on a besoin de
savoir de la part de nos experts, de ceux qui ont l'information, c'est dire :
Est-ce que nous sommes présentement dans une situation qui nous permet de
retourner les enfants à l'école le plus rapidement possible? Est-ce que la
situation est sous contrôle? Qu'est-ce qui leur permet de dire que la situation
est sous contrôle? Comment est-ce qu'ils voient les trois prochaines semaines,
les quatre prochaines semaines, les deux prochains mois qu'il reste? Qu'ils
soient capables de nous donner une perspective et de nous présenter différents
scénarios. Par exemple, s'ils nous disent que les enfants peuvent retourner à
l'école la semaine prochaine, est-ce qu'il y a des chiffres qui sont associés à
ça? Le nombre de cas, à ce moment-là, à partir duquel c'est acceptable? Quels
sont les critères qui vont faire en sorte qu'on va permettre un retour à
l'école? On veut savoir comment est-ce que les décisions sont prises. Ça
revient toujours aux conversations que nous avons eues par le passé avec le
gouvernement.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
Mme Anglade : Parfait.
La Modératrice
: Est-ce
qu'on a d'autres questions en français? Sinon, on va prendre les questions en
anglais.
Mme Senay
(Cathy) : …
Mme Anglade : Good morning, Cathy.
Mme Senay (Cathy) : The CIUSSS of the Greater Capital region is saying that the
situation is still fragile with the number…
Mme Anglade : I didn't hear the beginning of your question, sorry.
Mme Senay (Cathy) : The CIUSSS of the Greater…
Mme Anglade : Ah! CIUSSS, O.K.
Mme Senay (Cathy) : …of the Greater Québec City region is saying that the situation is
still fragile. And with the number of hospitalizations and the number of… People
are younger at the…
Mme Anglade : Impacted by that.
Mme Senay (Cathy) : People, they are staying longer in hospitals… So, considering this, and considering what's happening in Alberta
and Ontario, what do you think the Government should do with those temporary
emergency measures today?
Mme Anglade :
So, again, I think that, if they decide to go with flexing the constraints, I
think they need to really tell us what are the criteria that they're using for
this week, for next week, for the two months to come, specifically regarding
schools. And Public Health needs to be very specific as to, again, the
different scenarios that are coming. Because we have to be cautious. We have… We
know… It's the third wave. We have to be cautious. The last thing we want to
see is a yoyo effect again. In order to avoid the yoyo effect, what is it that
they're going to be doing? What's going to be different this time compared to
the previous times?
Mme
Senay (Cathy) : OK. And what do you think about the
fact that it's very critical what we see in Ontario? The army is going back for
the second time. There is this teenager who died yesterday, and Alberta is
having a lot of hospitalisations for younger people. They are going through
critical moments. Is there… a moment of glory for Québec, because the situation
is way more positive right now in Québec compared to other provinces?
Mme Anglade :
I will never call it, I will never call it a moment of glory. I mean, looking
at what's going on in Ontario, you can only be sad, saddened by the situation
and saddened by the death of the teenaged girl. When you read the story, it's
really… it's really a very depressing story. So, it's really time to show
support for people, colleagues in… friends in other provinces. But we also had
a critical time here, and we need to make sure that we protect our population.
And that's why I think it's a good idea for Ontario to start thinking about
getting the army involved like we did when we were in a very bad situation
here, in Québec, as well. That's what we did.
Mme Senay (Cathy) : Is there a certain success in Québec? There is something working in
Québec…if we compare ourselves to Ontario and Alberta.
Mme Anglade :
Yes. Well, when you say we're doing better than Ontario today, I think it's the
case when you look at what's going on in Ontario. I think it's the case,
absolutely. So…
Mme Senay (Cathy) : Are there lessons that Québec can teach regarding the situation from
this point?
Mme Anglade :
Probably. There might be a lot of lessons that Québec can teach, there might be
a lot of lessons that Québec can learn. I think it goes both ways. And I think,
when you look at independent inquiry, it will tell us, for example, these are
all the good things that have happened, that we've been able to manage well and
these are the things that we haven't been able to manage well. And that's exactly why you want to do an inquiry, what has worked,
what hasn't worked and how do we collectively learn from that.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Bonjour, madame.
Mme Anglade : Bonjour.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Should the Government lower the age for the 30
years old for AstraZeneca?
Mme Anglade : Lower the?
M. Verville
(Jean-Vincent) : The age to 30 years old?
Mme Anglade : Well, it has to respect the vaccination group, the recommendation
from our experts on this, that's what we have to do. We can't… Again, we have
to follow science as much as we can.
M. Verville
(Jean-Vincent) :OK. This afternoon, there is already a leak about what will be
announced… There seems to be a problem with… The hospital or the major of the
hospitals are saying that… full capacity, that we shouldn't return kids to
school, primary school, but M. Legault seems to
«priorize» that?
Mme Anglade :
Yes.
M. Verville
(Jean-Vincent) : …kids to school. And if he's
not following what the Health is saying…
Mme Anglade :
So, we have to. That's why I think we need to really hear what Public Health
has to say regarding this, regarding the decision to return kids to school,
what are the criteria that they're using. The last thing we want to see is a
yo-yo effect, is a decision that's made, and we have to go back to a previous
decision afterward.
So, going back and forth
is not a good alternative. Again, we're looking for Public Health
recommendations in order to really see what the plan is.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...
Mme Anglade :
Exact.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
Mme Anglade :
Thank you.
(Fin à 10 h 59)