(Neuf heures trente-sept minutes)
Mme
Rotiroti
:
Merci. Merci beaucoup. Merci d'être là ce matin. Alors, aujourd'hui, on est ici
pour interpeller la ministre Chantal Rouleau sur le transport en commun dans
l'est de Montréal.
Alors, ça m'étonne un petit peu d'avoir à
regarder les oppositions parler de transport en commun de l'est de Montréal et
ne pas mentionner la ligne bleue. Alors, je vais vous dire, la ligne bleue,
c'est un projet qui a eu un consensus, qui répond aux besoins de l'est de
Montréal. Il y a eu une annonce avec le financement qui l'accompagne et les
travaux ont débuté.
Alors, les réponses que je voudrais avoir
de la ministre, les questions qu'on va poser à la ministre, c'est de savoir si
les délais de la ligne bleue vont être respectés, si on garde le projet dans
son ensemble, c'est-à-dire les cinq stations. Et évidemment, comme je l'ai dit,
c'est un dossier qui répond très bien aux besoins de l'est de Montréal, et les
gens de l'est de Montréal attendent l'arrivée du métro depuis longtemps, et je
pense qu'on doit s'assurer que ce projet-là voit le jour.
Alors, évidemment, on a certaines
inquiétudes, entre autres, le comité qui a été mis en place par Mme Rouleau qui
regroupe certains experts. On est désolés de voir qu'elle n'a pas pensé à
inviter les députés qui sont concernés de ce projet, les députés de l'est de
Montréal qui sont les intervenants les plus touchés, c'est-à-dire que c'est
nous qui recevons les interpellations de nos citoyens par rapport à tout le
volet transport en commun. Je peux vous dire, le manque de transparence et de
gouvernance dans ce dossier-là nous inquiète énormément.
Et l'annonce du REM de l'Est<VT> puis
je vais laisser mon collègue député de Marquette vous parler un petit peu du
REM. Je tiens à dire que c'est le REM qui doit s'arrimer avec les projets déjà
en cours, qu'on parle de la ligne bleue, le SRB Pie-IX, et pas
l'inverse, et que la ministre nous rassure que la mise en place de ce comité-là
ne vient aucunement retarder les travaux de la ligne bleue. Alors, je vais
présenter mon député… je vais laisser mon député de Marquette vous parler du
REM de l'Est.
M. Ciccone :Merci beaucoup. Merci beaucoup, Filomena. Bien entendu, il y a
un autre projet, un autre projet de transport collectif dans l'est de Montréal,
qui est le REM. Beaucoup de choses ont été dites avec les autres partis
d'opposition, je ne referai pas tout ce qui a été dit, cependant, on est en
faveur du projet. Il y a beaucoup de questions qui restent en suspens, dont le
tracé, la forme, les échéanciers. Il faut que le gouvernement prenne le temps
de faire le travail correctement et consulte l'ensemble des parties prenantes
avant de prendre des décisions. Ce n'est pas rien, là, on passe directement
dans le centre-ville, il faut consulter les résidents, il faut consulter les
partenaires également. Il faut donner un peu plus de place aussi à des organisations
comme l'ARTM notamment. On parle… ma collègue parlait de la ligne bleue aussi,
il faut que le REM s'ajuste, justement, à la ligne bleue.
Puis un élément qui me dérange un peu,
c'est au niveau de la consultation du partenariat. On est capable de
travailler. Quand on est ici, à l'Assemblée nationale, on travaille pour le citoyen,
nonobstant la couleur de notre parti. Et, moi, j'inviterai justement la
collègue, la ministre Chantal Rouleau, à faire appel à ma collègue, Filomena
Rotiroti, qui a été là dès le premier jour sur l'annonce de la ligne bleue. Elle
a été initiatrice. C'est rare qu'une députée ou un député est nommé dans un
budget avec un gros projet. Je sais que Mme Filomena n'aime pas ça quand j'en
parle, mais souvent, Mme Rouleau, je m'adresse à vous, là, vos meilleurs
alliés, ce n'est pas celui qui est à gauche et à droite, parfois, il est de
l'autre côté du salon bleu. Alors, je vous invite à faire appel à ma collègue
si vous avez besoin de savoir les détails, comment le tout a débloqué. Ma
collègue a été de tous les enjeux de toutes les minutes.
Alors, voilà, c'est un peu la situation,
les questions qu'on va aborder notamment avec Mme Rouleau. Là, il y a un 2,2 milliards — les
autres oppositions en ont parlé aussi — qui a été annoncé, qui est
dans le PQI, on ne sait pas d'où il vient, comment il va être utilisé. Alors,
la transparence, il y a un problème de transparence depuis un certain temps au gouvernement,
et on va tenter de démêler le tout et de poser les bonnes questions. Merci.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour. Mme Rotiroti a dit que le REM doit s'aligner avec les projets déjà en
cours, actuellement…
Mme
Rotiroti
:
Je ne sais pas à qui vous vous adressez, mais…
M. Bergeron (Patrice) :
N'importe qui, là, n'importe qui des deux, là…
Mme
Rotiroti
:
…comme vous voulez, oui, oui.
M. Bergeron (Patrice) :
…mais vous avez dit donc que le REM doit s'aligner avec les projets déjà en
cours. Évidemment, on pense à la ligne bleue, là, mais actuellement, quand on
regarde ça, qui mène, qui mène dans la planification? Est-ce que c'est vraiment
l'ARTM ou ce n'est pas plutôt CDPQ Infra?
Mme
Rotiroti
:
Bien, écoutez, c'est une excellente question, puis c'est une question qu'on va
poser à madame... à la ministre parce que qu'est-ce qui concerne le volet de la
ligne bleue, ça a toujours été la STM qui avait pris le lead sur la
planification et sur les consultations. Là, on apprend que pour le REM de
l'Est<VT>, ça va être le CDPQ Infra, qui, justement, va regrouper le
comité que... Le groupe action qui a été mis en place par Mme Rouleau, là,
c'est tous ces intervenants, là, la STM, l'ARTM sont autour de la table. Mais
ne serait-ce de... On ne sait pas. C'est ça, on ne sait pas qui va mener le
projet. On a vu qu'il y a un manque de transparence avec le dépôt du tracé du
REM, qui a été fait, justement, par la caisse. Alors, ce sera toutes des
questions qu'on va poser à l'interpellation ce matin.
M. Bergeron
(Patrice) : On sait qu'il y a un modèle d'affaires qui a été
conçu pour la première phase du REM, là, 0,72 $ du kilomètre, les
redevances qui sont versées à chaque année par le gouvernement pour que ça
balance, hein, à la caisse.
On ne sait pas, par contre, si, pour les
autres phases qui sont en exploration, c'est le même modèle. Est-ce que ça ne
serait pas à un moment donné une bonne idée d'avoir des réponses? Je sais que
vous avez mis en place le premier REM, mais est-ce que ça serait une bonne idée
que ça continue à ce tarif-là ou est-ce qu'on ne pourrait pas renégocier un peu
à la baisse, comme ce qui existe à Vancouver, par exemple? On n'a pas de
réponse là-dessus.
Une voix
: Vas-y.
M. Ciccone :
Bien oui. Bien oui... Merci. Effectivement, vous posez une très bonne question,
puis c'est une des questions qui va être posée ce matin et lors des crédits
également. Le modèle d'affaires... on a un modèle d'affaires avec le projet du
REM de l'Ouest. Cependant, là, il faut s'assurer d'avoir un rendement de 8 %,
ce qui est correct quand on investit. C'est le bas de laine des Québécois.
Maintenant, est-ce qu'on va choisir le bon modèle d'affaires? Si on n'arrive
pas au rendement de 8 % qui est garanti pour la Caisse de dépôt, est-ce
que c'est encore le citoyen... Qui qui va payer? C'est le gouvernement qui va
devoir mettre le manque à gagner dans tout ça. Alors, c'est... On dirait que
c'est arbitraire présentement. On ne sait pas... On choisit un chiffre de cette
façon-là. C'est pour ça qu'on dit souvent le mot «transparence» parce que c'est
important de savoir comment ça va être bâti. Parce qu'en bout de ligne, c'est
vous, puis c'est moi, puis c'est tout le monde qui va payer si on n'arrive pas
au rendement du 8 %, là.
M. Bergeron
(Patrice) : Est-ce que les parlementaires ne devraient pas
arriver à cette étape où on convoquerait le patron de CDPQ Infra en commission
parlementaire? Est-ce qu'on n'est pas rendu à ces étapes-là, là?
M. Ciccone :
C'est une bonne idée. C'est une bonne idée. Cependant, comme je vous dis, on va
l'avoir, on va avoir la CDPQ Infra, là, CDPQ durant les crédits budgétaires la
semaine prochaine et l'autre, l'autre semaine également. On va être capables de
leur poser des questions. Notre plan de match est déjà établi, au Parti
libéral, pour, justement, certaines questions qui restent en suspens.
Puis c'est important d'avoir cette ouverture-là. La Caisse de dépôt, c'est le
bas laine, oui, ils sont là pour nous protéger, investir notre argent, mais en
même temps, je pense qu'on doit être capables de mieux dialoguer, de mieux
partager aussi les décisions avec les citoyens, là.
M. Bergeron (Patrice) :
Dans le processus, on sait que, donc, le gouvernement propose une lettre de
mandat à la Caisse de dépôt pour examiner la possibilité de faire un tracé,
comme ça été le cas pour Chambly, là.
M. Ciccone :
Oui.
M. Bergeron (Patrice) :
Là, après ça, on apprend que la CDPQ écarte le projet de Chambly, mais on ne
sait toujours pas sur quel critère, sur... Est-ce que ce ne serait pas des
questions à poser ça aussi, à savoir, O.K., comment la caisse fait son analyse,
avec quels critères, en vertu de quel stade de rentabilité, par exemple?
M. Ciccone :
J'ai comme l'impression que vous avez eu accès à mes questions pour la semaine
prochaine. Effectivement, ce sont des questions pertinentes qu'on doit
absolument poser, pourquoi que, justement, le projet vers Chambly a tombé
rapidement, alors que c'était une promesse de la CAQ. C'était une promesse
également du ministre de l'Éducation, le député de Chambly, et ça a tout
simplement tombé.
Maintenant, là, on demande à la Caisse de
dépôt... le gouvernement demande à la Caisse de dépôt de desservir l'est qui
passe dans Bourget, qui passe... va jusqu'à Pointe-aux-Trembles. Ça fonctionne
à n'importe quel prix, double du prix, moins de kilomètres desservis. Il ne
faut pas juste penser à l'est, il faut penser également au nord-est. Il faut
penser aussi à Rivière-des-Prairies qui est enclavé, ça, c'est
important de le dire. On finit à l'extrémité ouest, au collège Marie-Victorin.
Maintenant, il faut comprendre que, quand
c'est enclavé, le transport est difficile pour les gens qui y sont. La mairesse
a déjà été mairesse justement de Rivière-des-Prairies. Elle connaît
les réalités, les enjeux. Elle connaît la précarité aussi des familles qui sont
là, qui ont besoin du service pour sortir. Puis moi, ça m'interpelle
énormément, les endroits qui sont enclavés, parce que moi aussi, dans ma circonscription,
j'ai Saint-Pierre qui est enclavé puis ça crée énormément, énormément de
contraintes pour les gens qui y sont.
Alors, il faut comprendre, il faut
réaliser que l'est de Montréal, c'est n'est pas juste Pointe-aux-Trembles,
c'est également Rivière-des-Prairies, là.
M. Bergeron (Patrice) :
Merci.
M. Ciccone :
Merci beaucoup.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...maybe...
M. Ciccone :
Yes, yes.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...maybe... Good
morning.
M. Ciccone :
Good morning.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Content de vous
revoir.
Maybe the same thing,
your interrogation about the REM... what your concern or…
M. Ciccone :
Well, the concern is we're for transportation, you know, that goes East, but we
have to know the answers, we have to know how it's going to built… it's going
to be built moneywise, you know. We just can't throw a
project like that without knowing… there will be a great effect on existing
public transportation, there will be an effect on the population.
You know, there's the REM,
the first phase up west, but now, we're talking about going straight through
the… downtown. So, there's bigger issues and we need transparency. We cannot
just say: We're doing it, the Government asked us, that's what it's going to cost. But, OK, it's going to cost a lot of money, but how are we going
to, first of all, pay for that? Why do we come to that
number? How are we going to get
that 8% efficiency that la Caisse de dépôt has required to have?
So, those are different
questions that we'll be asking today, but we will... asking also in the weeks
to come.
M. Verville
(Jean-Vincent) : …comment on the blue
line…
Mme
Rotiroti
: Yes, well, the blue line is a project that we initially… There's a
consensus with the blue line. There was various consultations that were made.
The people in the east end are waiting… it's years, I would say, it's 30 years
that we're waiting for the blue line. We were able to finally not only announce
it, but make sure that the funds were there. I would say that the blue line is
progressing nicely and it would be a shame to see, with all this uncertainty
with the question of the REM de l'Est<VT>, with this group that was put
into place, that it would mean that we… again, we would suspend the blue line.
It causes a lot of
anxiety in the East End because you have to understand there is a ripple effect
on all the development that's around the metro line coming in. So, I want to make
sure that the Minister answers the question, that even though we put into place
the group in order to be able to interconnect all the transport in East End,
that in no way it will affect the blue line.
M. Verville (Jean-Vincent) : There will be an announcement this afternoon on violence against
women. What would you like to see or hear?
Mme
Rotiroti
: Well, we're very happy that there's announcement this afternoon for
the women. I think that it's something that my colleague, Isabelle Melançon,
and our colleagues have been talking for a while. We saw that they were
completely neglected in the budget. They finally understood that there is a
problem. What we are looking for in the announcement this afternoon is, yes,
the sum, the money is there, but we're hoping that it's going to come into the organizations quickly
to be able to help these women, but not only the women, also the men in these
situations. So, we'll see how the announcement will be declined. But we're very
happy that they finally heard our proposals.
La Modératrice
:
Merci.
Mme
Rotiroti
:
Thank you. Merci.
(Fin à 9 h 51)