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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et Mme Émilise Lessard-Therrien, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’agriculture, de pêcheries et d’alimentation

Version finale

Le mercredi 21 avril 2021, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante et une minutes)

Mme Lessard-Therrien : Bon matin, tout le monde. Aujourd'hui, Québec solidaire va demander un moratoire sur les coupes forestières dans les 83 projets d'aires projetées rejetés. Pourquoi? Parce que la pandémie, ça a été une occasion pour des milliers de Québécois et de Québécoises de renouer avec la nature et les espaces sauvages. On s'est vite rendu compte de l'importance d'avoir accès à notre territoire pour notre bien-être, pour notre santé mentale.

Mais nos milieux ont été rapidement saturés. Parlez-en aux Gaspésiens, ils s'en souviennent encore. Il faut vraiment multiplier les endroits pour pratiquer les activités respectueuses des écosystèmes. Parlez-en aussi aux mordus de plein air. Aller dans un parc national, être pris dans une autoroute de monde dans un sentier, ça n'a rien de plaisant. Les aires protégées, c'est une solution à ça. Le gouvernement, oui, il a atteint la cible de 17 %, mais elles sont toutes dans le Nord. Nous, ce qu'on veut, c'est que notre territoire protégé soit représentatif de la biodiversité et à proximité des communautés pour qu'elles puissent en profiter.

Là, il y a des joyaux de notre territoire qui vont être détruits par des coupes forestières, et ce, dès cet été, notamment au Lac-Saint-Jean, proche de la rivière Péribonka. Et, quand... une fois que la «skiddeuse» est passée, c'est un drame. Le territoire, il devient un champ de bouette, un tas de branches. Puis une forêt, ça prend des décennies avant de devenir ce qu'elle est. C'est pour ça qu'on demande un moratoire aujourd'hui.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Qu'est-ce que vous répondez à... Oh! pardon, excusez-moi, monsieur...

M. Nadeau-Dubois : Ma collègue va prendre vos questions avec un grand plaisir, mais, juste avant, je veux aborder deux sujets avec vous ce matin. D'abord, la vaccination. La campagne de vaccination s'élargit. C'est une excellente nouvelle. C'est vraiment une superbonne nouvelle. Dorénavant, les gens de 45 ans et plus vont pouvoir avoir accès au vaccin.

C'est qui, les gens de 45 ans et plus, au Québec? Bien, c'est, notamment, des mères monoparentales qui doivent jongler avec 2 000 obligations, le travail et la famille toutes les semaines, c'est du monde, des fois, qui ont deux jobs avec des horaires de fou, c'est des gens, parfois, qui n'ont pas eu le luxe d'être en télétravail puis qui s'exposent au virus depuis un an, puis c'est des profs, c'est des profs aussi qui sont éligibles à la vaccination, et, on l'apprenait hier, bien, il y a de ces profs-là à qui on demande de reporter leurs rendez-vous de vaccination en pleine pandémie.

Ce n'est pas vrai que tout le monde, au Québec, a un accès égal au vaccin. Il y a des gens pour qui c'est plus difficile en ce moment. Pourtant, en pleine pandémie, en pleine crise sanitaire, tout le monde devrait avoir le même accès à la vaccination. Hier, on a à nouveau questionné le ministre de la Santé puis le ministre de l'Éducation, leur parler de notre proposition d'une pause vaccin sans perte de salaire pour les travailleurs, travailleuses, et le ministre Roberge et le ministre Dubé ont pelleté leurs responsabilités dans la cour des autres, et ça, ce n'est pas acceptable.

Vous savez, en conférence de presse, la CAQ ne perd jamais une occasion de dire que c'est eux, le patron, que c'est eux, les boss, que c'est eux qui décident. Bien, on ne peut pas être patron à temps partiel. Si c'est eux, les patrons, bien, qu'ils se comportent comme des patrons et qu'ils donnent l'exemple à tous les employeurs du Québec en permettant aux gens de l'éducation et de la santé de se faire vacciner sur leur temps de travail sans perte de salaire. Si Starbucks le fait, si la Banque de Montréal le fait, si Bureau en Gros le fait, bien, le premier employeur au Québec, là, l'État québécois, est capable de le faire puis doit le faire. C'est ce qu'on redemande encore ce matin au premier ministre du Québec, garantir une pause vaccin sans perte de salaire à tout le monde au Québec.

Deuxième sujet que je souhaitais aborder avec vous ce matin, c'est la question du couvre-feu. Ce matin, j'aimerais ça lancer un appel, un appel à un débat sain, intelligent puis rationnel sur la présence d'un couvre-feu au Québec. Le couvre-feu, ce n'est pas une mesure banale, c'est une mesure d'exception et elle doit le rester. Cette mesure-là nous a été annoncée il y a trois mois comme un électrochoc, mais, trois mois plus tard, l'électrochoc est toujours là. Et surtout ce n'est pas une mesure qui a le même impact sur tous les Québécois puis toutes les Québécoises. C'est une mesure qui est plus dure à vivre pour certains citoyens et certaines citoyennes les plus précaires, les plus marginalisés de notre société.

Il y a des groupes communautaires, sur le terrain, qui travaillent en itinérance, qui travaillent en toxicomanie, qui travaillent dans des quartiers pas faciles, comme Montréal-Nord, comme Parc-Extension, à Montréal, qui nous sensibilisent à l'impact de cette mesure-là sur les Québécois et les Québécoises les plus précaires, les plus marginalisés. Je pense qu'il faut entendre ces voix-là. Je pense qu'il faut les entendre dans ce débat. Certains vont me traiter de naïf. C'est peut-être le cas, mais moi, je revendique la possibilité d'avoir un débat sain, calme et basé sur la science au sujet du couvre-feu.

C'est pour ça, ce matin, que je vais déposer une motion, une motion qui va demander au ministre de la Santé de solliciter l'expertise de l'INSPQ, qui va demander à l'INSPQ de produire une analyse rigoureuse, objective et indépendante sur les bénéfices du couvre-feu, d'un point de vue épidémiologique, mais aussi sur ses inconvénients sur le plan de la santé mentale, sur le plan de la santé populationnelle générale des Québécois puis des Québécoises. Je pense qu'il faut être capable d'avoir ce débat et surtout j'invite tout le monde, dans la classe politique, dans le monde médiatique, dans la société civile, à ce qu'on ait ce débat calmement, en se basant sur la science, sans se lancer des insultes ni se coller des étiquettes infréquentables. Merci.

M. Bélair-Cirino (Marco) : À la lumière des informations que vous détenez, est-ce que le couvre-feu est utile, selon vous?

M. Nadeau-Dubois : En ce moment, il y a des données qui montrent que le couvre-feu a eu un impact sur la réduction du nombre de déplacements. Je pense, notamment, aux données qui proviennent de Google puis qui ont été rendues publiques en fin de semaine. Il y a aussi d'autres données, des données de l'INSPQ, de l'étude Connect, là, qui tendent à démontrer que le nombre de contacts à l'intérieur des domiciles n'a pas vraiment changé entre la deuxième et la troisième vague. Il y a des études internationales qui vont dans le sens de démontrer que les couvre-feux peuvent avoir, oui, un certain impact.

Il y a aussi des voix qui s'élèvent et qui disent : Attention, les gens en situation d'itinérance, de marginalité, les gens qui ont des problèmes de toxicomanie puis les gens qui habitent dans des quartiers où les conditions de vie sont difficiles, bien, ces gens-là sont impactés plus fortement par le couvre-feu. Tu sais, si tu vis à sept ou huit, là, dans un quatre et demie, là, tu n'as pas de cour, tu n'as pas de balcon, là, des fois, que le plus jeune puisse aller jouer au basket après le souper, c'est l'occasion de calmer un peu la maison pour faire les devoirs avec la plus petite.

Il faut parler de ces choses-là. Il faut entendre ces voix-là. Puis c'est des gens très respectables qui n'ont rien à voir avec les coucous qui contestent l'existence de la pandémie, là, qui nous soulignent ces faits-là. Puis nous, on souhaite que ce débat-là se fasse en étant basé sur la science, puis c'est pour ça qu'on demande à l'INSPQ de nous outiller pour avoir un débat intelligent. Je pense que c'est possible. Je suis peut-être naïf, mais je pense qu'en politique on est encore capables, même en crise sanitaire, d'avoir ces débats-là, et c'est pour ça qu'on lance cet appel-là ce matin. Puis, tu sais...

Journaliste : Bien, en fait, ce que vous dites...

M. Nadeau-Dubois : Juste ajouter une affaire. Moi, là, je ne fais pas ça parce que le couvre-feu me gosse personnellement. Moi, j'ai une belle petite maison à Montréal, j'ai une cour. Si, après 8 heures, j'ai envie de me calmer les esprits, je peux aller dans ma cour. Ce n'est pas tout le monde qui vit dans des conditions comme ça. Il y a des gens qui n'ont pas de cour, pas de balcon à Montréal, ils sont nombreux dans un petit appart. Ces gens-là, le couvre-feu, là, il est plus dur à vivre que pour d'autres.

Puis moi, je pense qu'en politique il faut qu'on soit capables de parler de ces choses-là sans se mettre à se pointer du doigt puis à dire : Bien, c'est quoi, vous êtes contre, là, toutes les mesures sanitaires? Non, non, non, il ne s'agit pas de ça. Il s'agit d'intégrer à notre analyse du couvre-feu, comme mesure sanitaire, des considérations de justice sociale puis de santé populationnelle pour les hommes et les femmes, au Québec, qui vivent dans des conditions de vie plus difficiles.

M. Lacroix (Louis) : Mais, le gouvernement, M. Legault a déjà dit que l'avantage, selon eux, du couvre-feu, c'est que ça réduit le nombre de contacts, que ça fait en sorte qu'il y a moins de gens qui vont aller se visiter, par exemple, passer du temps ensemble, etc. Alors, ce que vous semblez dénoncer, c'est le fait qu'il y a... que ce n'est pas... dénoncer ou, en fait, pointer du doigt, c'est qu'il n'y a pas de base scientifique à cette décision-là. Donc, c'est un peu aléatoire?

M. Nadeau-Dubois : Non, je ne dirais pas ça. Il y a des études scientifiques qui montrent que ça a un impact, notamment les études qui ont été faites sur l'impact du couvre-feu en France. Il y a d'autres données, je répète, des données québécoises, l'étude Connect, là, qui tendent à montrer que le niveau de contacts dans les domiciles n'a pas vraiment changé entre la deuxième et la troisième vague. Il y a des données qui nous montrent que les éclosions sont surtout dans les milieux de travail, les écoles et les garderies.

Est-ce que le couvre-feu, c'est la bonne mesure pour lutter contre la transmission si elle se fait, cette transmission, en priorité dans des impacts... dans des lieux, pardon, où le couvre-feu ne s'applique pas, hein? C'est pendant la journée que les gens sont à l'école, à la garderie ou au travail.

Donc, moi, je revendique la possibilité qu'on puisse poser ces questions-là et je me tourne vers l'INSPQ, qui est la référence scientifique en la matière, pour qu'elle nous produise une analyse, pour qu'on se fasse une tête collectivement sur l'utilité du couvre-feu, parce qu'il y a un débat scientifique sur cette mesure-là.

M. Lacroix (Louis) : ...pas peur que... parce que, là, l'INSPQ, pour faire une expertise scientifique, ça prend du temps, puis moi, j'ai l'impression que, le temps de produire cette expertise-là, le couvre-feu va être levé, à quelque part, là. Si on se fie à ce qu'a dit M. Legault, avec les 73 jours de la semaine passée, il en resterait 65 à peu près, là.

M. Nadeau-Dubois : Oui. La triste vérité, c'est que la pandémie n'est pas terminée, c'est que, même quand la campagne de vaccination sera très avancée au Québec, beaucoup d'experts nous le disent, le virus va continuer à circuler à l'extérieur du Québec, et donc il va y avoir encore des mesures sanitaires, à un niveau ou un autre, qui vont être en vigueur pendant de nombreux mois, voire peut-être même quelques années au Québec. Quel va être le rôle du couvre-feu là-dedans? C'est une bonne question. Et il n'est pas exclu qu'il y ait d'autres vagues après la troisième.

Donc, je suis bien conscient que l'INSPQ ne nous rendra pas un avis scientifique demain matin, ça va prendre au moins plusieurs semaines, mais malheureusement on est encore dans cette pandémie-là pour sans doute plusieurs années, là, au niveau de la planète. Donc, je pense que ce ne sera pas perdu jamais d'avoir une analyse rigoureuse de l'INSPQ sur cette question-là.

M. Bergeron (Patrice) : Mais le directeur national de la santé publique prend toujours la peine de dire qu'il tient en compte un ensemble de considérations sociales et qu'il prend ses décisions avec ses autres collègues des autres DSP, des autres régions, et que, si, un jour, le premier ministre prend une décision avec laquelle il n'est pas d'accord, il va le dire. Ça, en tout cas, c'est ce qu'il dit. Alors, qu'est-ce qui vous incite à croire que le directeur national de la santé publique est contre le couvre-feu, est contre l'efficacité du couvre-feu actuellement?

M. Nadeau-Dubois : En fait, selon les informations dont moi, je dispose, le couvre-feu est une recommandation de la Santé publique à ce stade-ci. C'est la raison pour laquelle, à Québec solidaire, on invite tout le monde à le respecter puis...

M. Bergeron (Patrice) : Bien, pourquoi faire un débat, d'abord, là-dessus si...

M. Nadeau-Dubois : Bien, parce que je pense qu'en démocratie, quand on adopte des mesures musclées, des mesures qui ont un impact concret sur la vie des gens, ce n'est pas inutile, premièrement, d'en débattre...

M. Bergeron (Patrice) : ...ont eu des impacts depuis le début de l'année.

M. Nadeau-Dubois : ...puis, deuxièmement, d'avoir des données scientifiques objectives et fiables pour nous outiller dans ce débat-là.

Ce n'est pas une mesure banale. Vous savez, porter le masque, là, à part si on a des conditions médicales particulières, porter le masque, qu'on soit riche ou pauvre, qu'on habite dans un palace ou dans un petit appartement, c'est la même chose. La distanciation sociale, qu'on soit riche ou pauvre, deux mètres, c'est deux mètres pour tout le monde. Mais le couvre-feu, ça a un impact dans la vie des gens, puis cet impact-là, il est différencié selon des conditions de vie des gens.

Et, cet aspect-là d'analyse, moi, je fais confiance à l'INSPQ pour l'intégrer dans l'avis qu'on demande. Pourquoi? Bien, parce que c'est dans l'ADN de la Santé publique de considérer ces choses-là, la santé mentale, la justice sociale, les impacts différenciés selon les groupes. Donc, l'INSPQ, ce sont les mieux placés pour nous produire un avis rigoureux sur la question. Parce que moi, je ne suis pas un expert, aux dernières nouvelles, François Legault non plus, mais on en a des bons, experts, au Québec, puis on se tourne vers eux pour avoir une analyse objective de cette mesure-là.

M. Bergeron (Patrice) : ...parce que ça rouspète plus à Montréal actuellement que, là, vous embarquez dans ce train-là, alors que partout, des gens qui sont dans des petits appartements et qui n'ont pas de cour, là... Il y en a à Québec, il y en a en Abitibi puis il y en a au Saguenay—Lac-Saint-Jean, là. Il n'y en a pas juste à Montréal, là, puis tout à coup, là, ça devient, là, la pire affaire du monde, là.

M. Nadeau-Dubois : Je ne pense pas avoir dit ça, en tout respect.

M. Bergeron (Patrice) : ...juste que, Montréal, c'est là que ça chiale en ce moment, là.

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, ce que j'entends, c'est des groupes, comme la Ligue des droits et libertés, qui sont des organisations nationales, qui expriment certaines inquiétudes quant à l'impact du couvre-feu sur les Québécois, Québécoises les plus précaires, les plus marginalisés. Je ne pense pas que ce soit une préoccupation non seulement montréalaise. Je pense que tous les Québécois, toutes les Québécoises sont intéressés par cette question-là. Puis, je le répète, hein, c'était censé être un électrochoc. Là, disons que l'électrochoc se perdure, puis ça nécessite un avis scientifique sur la question.

M. Lacroix (Louis) : ...question technique, monsieur. Est-ce que c'est une motion du mercredi, ça?

M. Nadeau-Dubois : Non. C'est notre motion sans préavis d'aujourd'hui. Notre motion du mercredi, ma collègue Émilise vous en a parlé, elle porte sur les aires protégées.

Journaliste : Oui. D'ailleurs, j'ai une question là-dessus...

Mme Gamache (Valérie) : ...une petite question, pour rester en pandémie, sur les tests rapides. On voit ce que l'Institut de cardiologie a fait. Est-ce qu'on ne devrait pas, là, au Québec, finalement, les étendre, ces fameux tests rapides là? Ça semble fonctionner, là.

M. Nadeau-Dubois : C'est inexplicable que, fin avril 2021, on n'ait pas déployé les tests rapides dans les endroits où ils seraient utiles. Il y a des éclosions en milieu de travail, il y a des éclosions dans les écoles, il y a des éclosions en garderie. Il y a des directives de Santé Canada qui nous disent que c'est justement dans ces situations-là que les tests rapides pourraient être utiles. Par ailleurs, les directives québécoises disent la même chose. Pourquoi est-ce qu'on ne les utilise pas? C'est un outil. Pourquoi on se prive d'un outil? Moi, je ne comprends pas.

La Modératrice : Dernière question.

M. Laforest (Alain) : Dans les relations fédérales-provinciales, vos amis les libéraux ont dit...

M. Nadeau-Dubois : Nos amis libéraux... C'est tous nos amis, les péquistes, les caquistes et les libéraux. Je vous écoute, oui.

M. Laforest (Alain) : ...ont dit que c'était l'échec du nationalisme de François Legault de ne pas avoir été chercher le règlement sur les transferts en santé. Vous en pensez quoi?

M. Nadeau-Dubois : C'est surprenant que les libéraux disent ça. Ils sont eux aussi des gens qui pensent que le Québec est capable d'avoir sa part du gâteau à l'intérieur du Canada. Là-dessus, les libéraux et les caquistes s'entendent comme larrons en foire.

Nous, à Québec solidaire, on pense que les revendications en conférence de presse face au Canada, ça n'a jamais marché puis ça ne marchera jamais. Ce qu'il faut, c'est prendre nous-mêmes nos décisions puis arrêter de quêter de l'argent qui, par ailleurs, nous appartient.

M. Laforest (Alain) : ...quel impact ça risque d'avoir...

M. Nadeau-Dubois : Chauvin?

M. Laforest (Alain) : Oui. Quel impact ça risque d'avoir ici, de ce côté de la frontière?

M. Nadeau-Dubois : Bien, le meurtre de George Floyd, ce n'est pas juste un événement de politique américaine. Ça a déclenché un mouvement social partout à travers le monde. Ça a ouvert les yeux de plein de gens sur l'insécurité que vivent tellement d'hommes et de femmes noirs à travers le monde.

Moi, j'espère que ce jugement-là va... Tu sais, ce n'est pas de la justice, parce que la justice, ça aurait été que George Floyd soit en vie, que Fredy Villanueva soit en vie, là. C'est de la reddition de comptes, puis, en attendant de vivre dans un monde vraiment juste, bien, la reddition de comptes, c'est quand même un pas dans la bonne direction.

La Modératrice : M. Bélair-Cirino, en finissant.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Mme Lessard-Therrien, je voulais connaître les impacts de votre moratoire sur le prix du bois d'oeuvre, des matériaux de construction. J'imagine que vous avez... Parce qu'il y a plusieurs Québécois qui veulent construire soit un chalet, là, pour vivre leur couvre-feu avec un peu plus de quiétude, ou encore agrandir leur maison, faire des projets de construction. Donc, c'est quoi, l'impact, sur eux, de votre moratoire?

Mme Lessard-Therrien : Bien, les aires protégées projetées, là, c'est moins de 2 % du territoire québécois. C'est 5 % de la forêt commerciale. Ça fait que ce n'est pas des mannes.

Le problème avec le bois en ce moment, c'est que 47 % de notre bois est exporté aux États-Unis. Si on en gardait peut-être plus de ce bord-ci de la frontière, bien, peut-être qu'on serait capables de répondre aux demandes, en fait, pour les matériaux de construction au Québec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, ça serait sans impact sur le prix du bois d'oeuvre...

Mme Lessard-Therrien : Ça serait sans impact.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Following up on Alain's question with the Derek Chauvin… yesterday, I just went back and I went through your motion at the National Assembly, on June 2nd, 2020, when you asked : «Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec de présenter, dans les meilleurs délais, un plan de lutte au racisme et à la discrimination.»

So, like, on April 21st, we have now a minister in charge of racism. There are 24 recommendations. So, are you questioning yourself how come we haven't gone further? You were asking for a concrete plan last year.

M. Nadeau-Dubois : Yes. You know, racism, for those who are concerned, is not a semantic's issue. And George Floyd's death exemplifies that heavily. It's a life and death issue for a lot of people around the world and for a lot of Quebeckers. So, instead of doing tweets and public declarations, Mr. Charette should put forward a concrete plan to help ordinary Quebeckers that face racism every day. Things can be done and should be done quick.

Mme Senay (Cathy) : The curfew, the fact that you're asking for a debate...

M. Nadeau-Dubois : A healthy... Yes.

Mme Senay (Cathy) : Yes, a healthy debate. Like, there is something very concrete here in what you said. A family, small kids, having the curfew at 8:00 o'clock, no balcony, I mean, it's tough. How come the Legault Government doesn't realize this?

M. Nadeau-Dubois :You know, wearing a mask or respecting social distancing is the same thing for everyone, whether you're rich our poor, whether you live in a palace or in a small apartment in Montréal-Nord. Curfew is different. Curfew has a different impact on people, depending on their socioeconomic status and on their conditions of living. I think... We think, Québec solidaire thinks that it should be included in our analysis of that measure. And we don't think we should be the judge of that, we think independent scientific experts, such as INSPQ, should give us an objective analysis of that measure, because it was supposed to be temporary. It's been now in application for three months.

You know, personally, I live in a great little home in my riding, in Montréal. I have a little backyard, you know? If the tension gets too high, I can go outside and have a bowl of fresh air. But there are families all across Québec, not only in Montréal, that live in small and crowded apartments, and maybe, for them, the only way to be able to do the homework with the little one is for the big one to go and play basketball during the evening. Those people don't have a backyard, they don't have a balcony. They don't live the curfew like I live the curfew.

We have to take that in consideration. We have to hear those voices in the debate, and we think that the Institut national de santé publique du Québec can give us tools to have that healthy, intelligent and science-based debate in Québec.

Mme MacKenzie (Angela) : Yesterday, the whole issue of us versus them, Anglos versus Francophones came up again over the ruling on Bill 21. And the judgment basically says, you know, minority rights cannot be suppressed with the use of the notwithstanding clause, and everything that goes along with minority language rights, so, for example, school boards and who they hire, who they promote, can't be subject to the whims of the State. What are your thoughts on that?

M. Nadeau-Dubois : I agree with the fact that there should not be two laws in Québec. Every Quebecker should have the same rights, and fundamental rights of all Quebeckers, whether they speak English or French, whether they practice a religion or not, they should all be respected. And it's sad that the result of the CAQ legislative action is that, today, if you want to teach to a small… a kid in Québec and you practice a religion that implies the wearing of a religious symbol, well, you will have to teach in English. I think it is sad.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci.

(Fin à 9 h 13)