(Neuf heures)
M. Girard (Groulx) : Alors,
bonjour à tous et merci d'être présents.
Alors, d'abord, j'aimerais souligner plusieurs
éléments positifs du budget fédéral, notamment la prolongation des mesures de
soutien jusqu'à la fin septembre, la subvention salariale d'urgence, l'aide
d'urgence pour les loyers commerciaux, la Prestation canadienne de relance économique.
Tout ça totalise 12 milliards, et nous sommes toujours en pandémie, et
c'est pertinent.
Au niveau des mesures de relance, il y a
30 milliards pour, notamment, la formation de la main-d'oeuvre, accroître
la croissance, le potentiel de l'économie et des entreprises. Et ces
initiatives sont cohérentes avec ce qu'on fait au Québec, et c'est donc
positif, ces mesures-là, pour les entreprises, formation de main-d'oeuvre.
Ensuite, je suis très heureux qu'on
souligne le leadership du Québec au niveau des services de garde. Et il y a 30 milliards
sur cinq ans, et le Québec aura pleine compensation financière avec droit de
retrait. Et tout ça devra être négocié. Mais nous sommes très heureux qu'on reconnaisse
le leadership du Québec. Et c'est démontré économiquement que le taux de
participation des femmes au marché du travail a bénéficié de cette initiative
du Québec et de son développement, et c'est donc positif.
Et finalement, il faut le dire, avec tous
les engagements financiers que le gouvernement fédéral a pris, nous aurions
apprécié une augmentation du transfert canadien en santé. C'est une demande qui
ne vient pas seulement du Québec, c'est une demande unanime des provinces et des
territoires pour une augmentation du financement en santé à 35 %. Et il
n'y a aucune somme pour cela. Et nous avons fait les calculs plusieurs fois,
qu'on le regarde rétrospectivement ou prospectivement, c'est indéniable que le
gouvernement fédéral doit en faire plus pour le financement de la santé au
Canada et c'est donc une opportunité manquée.
Alors, je m'arrête ici, puis ça me fait
plaisir de prendre vos questions.
Le Modérateur
: Alors,
Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous vous inquiétez… Bien, bonjour,
d'abord, pardon. Est-ce que vous vous inquiétez de l'empiétement d'Ottawa dans
certaines compétences du Québec?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense qu'au Québec on est habitués de réagir à ça, et, dans tous les cas, il y
aura des négociations pour des ententes asymétriques et le plein respect des
compétences du Québec. Et la reddition de comptes se fait aux Québécois dans
les champs de compétence du Québec. Et donc les sommes additionnelles sont
bienvenues, et nous allons nous assurer, comme tous les gouvernements qui nous
ont précédés, là, du respect des compétences du Québec.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Vous n'avez pas parlé de l'environnement qui
est une nouvelle priorité de votre gouvernement. Pourtant, qu'est-ce que vous
pensez des investissements dans ce champ-là?
M. Girard (Groulx) :
Bien, écoutez, c'est une très bonne question. Au niveau des entreprises, là,
j'ai compté près de 7 milliards et 43 initiatives. Il y a un autre
9 milliards pour l'environnement, qui n'est pas relié aux entreprises.
Alors, si on compare avec l'effort du Québec, là, qui est de 6,7 milliards
sur cinq ans, c'est moindre, mais ça va aider. Mais il faut aller dans les
détails, là, et j'avoue qu'avec un document de plus de 800 pages, c'était
le premier budget en deux ans, je ne pourrais pas juger de la pertinence de
l'ensemble des mesures qui est proposé. Mais les sommes sont les bienvenues.
Le Modérateur
:
Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Bonjour. Vous le dites, les garderies, ça va se négocier. Donc, est-ce que vous
vous attendez à ce que ce soit quand même sans condition?
M. Girard (Groulx) : Ah!
c'est sûr que ça sera sans condition. J'ai parlé à la ministre Freeland, avant
son budget, nous sommes l'inspiration de leur programme. Mais il y a des
étapes : le budget doit être approuvé, les montants, ce n'est pas des
montants égaux, là, c'est des montants qui augmentent dans le temps, et il doit
y avoir une négociation avec le fédéral pour qu'il y ait le retrait avec la
pleine compensation financière. Mais c'est certain que c'est non négociable.
C'est déjà entendu que nous sommes l'inspiration de ce qu'ils veulent faire et
que ce sera un transfert sans condition.
M. Bossé (Olivier) : Et
évidemment vous dites que ça va se négocier. Mais combien vous comptez
récupérer pour ce programme?
M. Girard (Groulx) :
6 milliards sur cinq ans.
M. Bossé (Olivier) :
Pour les garderies?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Le Modérateur
:
Claudie Côté, TVA.
M. Girard (Groulx) :
C'est des montants... ce ne sont pas des montants égaux. Là, il y a une
progression : c'est moins d'un milliard la première année, et c'est plus
d'un milliard la cinquième année donc.
Mme Côté (Claudie) :
Bonjour.
M. Girard (Groulx) :
Bonjour.
Mme Côté (Claudie) :
Concernant justement le 6 milliards que vous comptez récupérer, auquel le Québec
aura droit, est-ce que vous garantissez que ça va être investi dans le réseau
des garderies actuel et, sinon, où vous comptez l'investir?
M. Girard (Groulx) :
Bien, le Québec, nous sommes déjà en action. Nous sommes l'inspiration de ce
programme. Dans notre dernier budget, là, le budget du Québec, nous avons
attaqué directement le principal problème présentement dans les services de
garde, c'est la pénurie de main-d'oeuvre. Et il y a des mesures avec le
ministre Boulet, et la ministre McCann, et le ministre Lacombe qui travaillent
pour... Si nous annonçons des places, puis qu'il n'y a pas de personnel
supplémentaire, il y aura un enjeu. Ensuite, la pandémie a directement touché
les garderies en milieu familial. C'est là que nous avons perdu des places. Et
il y a plus de 100 millions dans le budget, et le ministre Lacombe fera
une annonce bientôt sur les garderies en milieu familial, visant à stimuler le
nombre de places et, au moins, le retour des places qu'on a perdues.
Et finalement il y a les places qui sont
annoncées, financées, mais non livrées, sur lesquelles le ministre Lacombe
s'est déjà engagé.
Alors, nous, on est déjà en mouvement. Là,
pour les sommes du fédéral, il faut d'abord que le budget soit approuvé. Il
faut que l'entente soit négociée. Alors, pour le bien des services de garde au
Québec, là, nous sommes déjà en action puis on n'attend pas l'argent du
fédéral.
Mme Côté (Claudie) : Donc, je
repose ma question. Je comprends que ces sommes‑là, une fois qu'elles seront
négociées, vous espérez qu'elles le soient sans condition, il y a peu de chance
qu'elles se retrouvent dans le réseau des services de garde, là. Vous comptez
l'utiliser ailleurs, donc où?
M. Girard (Groulx) : Ce n'est
pas ce que j'ai dit. D'abord, je ne compte pas négocier que ce soit sans
condition. Ce sera un transfert sans condition. Il n'y a pas de négociation à
faire là‑dessus, là. On est dans un champ de compétence du Québec, et nous
sommes l'inspiration du programme national. Ce que je vous suggère, c'est que,
dans notre dernier budget, on reconnaissait qu'il fallait faire des
investissements supplémentaires. Nous les faisons. Et c'est certain qu'on va
vouloir utiliser des sommes supplémentaires pour aider à générer des places
supplémentaires. Mais tout ça… Il va falloir d'abord que le budget soit adopté,
que l'entente soit négociée et que le ministre Lacombe étudie. C'est toujours
une question, où pouvons-nous avoir le plus d'impact rapidement?
Le Modérateur
: Louis
Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends qu'il n'y a pas de sommes, après avoir consulté le budget, également,
comme vous, hier, pour les transferts en santé. Est-ce que ça complique votre
vie à vous dans, par exemple, l'atteinte de l'équilibre budgétaire que vous
avez déjà annoncé dans votre budget à vous, là? Le fait qu'il n'y ait pas de
sommes supplémentaires, je comprends que vous ne les aviez pas budgétisées dans
votre budget, mais est-ce que ça complique votre vie à vous?
M. Girard (Groulx) : Bien,
dans les faits, le budget d'hier est positif pour le cadre financier du
gouvernement, là. Si on regarde l'argent qui sera attaché aux garderies, nous
dépensons déjà près de 3 milliards par année dans les services de garde.
Alors, l'argent supplémentaire va aider le cadre financier. Les mesures pour la
déductibilité des taux d'intérêt, là, des prix de transfert au niveau des
grandes entreprises, nous allons étudier ça. Normalement, la fiscalité des entreprises
québécoises est harmonisée avec le fédéral. Alors, le budget d'hier améliore le
cadre financier du gouvernement québécois, et leurs hypothèses de croissance
sont beaucoup plus élevées que les nôtres, pour 2021, alors c'est intéressant.
Pour ce qui est de la santé, là, je tiens
à vous dire que, nous, les calculs, on les a faits. Et, lorsqu'on regarde ça
rétrospectivement, c'est indéniable que l'apport du gouvernement fédéral a
diminué significativement. Et, lorsqu'on regarde prospectivement, c'est
indéniable que la capacité fiscale du fédéral est supérieure à celle des
provinces et des territoires, et c'est la demande unanime numéro un des
provinces et des territoires. Donc, le temps va nous donner raison, nous allons
continuer à exiger une augmentation du transfert canadien en santé.
Et les discussions qui ont lieu au niveau
des comités des arrangements fiscaux — ça, c'est au niveau sous-ministre
des Finances du Canada — vont montrer… les chiffres vont nous donner
raison.
M. Lacroix (Louis) : Mais je
vais vous poser ma question autrement. Parce que, bon, je comprends, là, qu'il
y a des nouvelles sommes qui arrivent pour le Québec, je comprends ce que vous
dites lorsque vous affirmez que le budget fédéral améliore la situation du Québec.
Il reste que de faire passer les transferts en santé de 23 % à 35 %,
ça amenait 6 milliards de dollars dans l'économie du Québec, si je ne me
trompe pas.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
qu'est-ce que vous pourriez faire avec ce 6 milliards là? Ce serait quand
même une entrée d'argent extrêmement intéressante pour le Québec et qui ne
remet pas en question ce qui est déjà dans le budget, là. Or, cet argent-là
n'arrive pas.
M. Girard (Groulx) : Oui. Bon,
alors, je vais vous donner le contexte, parce que, moi, c'est peut-être le
sujet que je discute le plus souvent avec la ministre Freeland, là. Eux, ils
ont dit : Nous ne voulons pas discuter de ça pendant la pandémie, mais on
est prêts à faire des travaux pour s'entendre sur les chiffres et comprendre
l'historique et la capacité fiscale.
Alors, ce que je vous confirme, c'est que
nous allons continuer, c'est une demande unanime des provinces et territoires,
nous allons continuer à demander une augmentation des transferts en santé. Et
les chiffres, les travaux qui se font au niveau sous-ministre des ministères
des Finances de l'ensemble des provinces et territoires, sont indéniables, ils
vont démontrer que l'apport du gouvernement fédéral a diminué extrêmement...
très significativement depuis les années 80, et donc le gouvernement
fédéral n'aura pas le choix. Ils avaient dit que, tant que nous étions en
pandémie, il n'y aurait pas d'augmentation du transfert en santé. Pour nous,
c'est une opportunité manquée. Mais est-ce que je suis surpris qu'il n'y avait
pas de sommes hier? Non.
Le Modérateur
: Valérie
Gamache, Radio-Canada.
Mme Gamache (Valérie) : Donc, je
comprends que, de votre côté, je veux dire, d'un point de vue théorique, là,
vous dénoncez qu'il n'y ait pas de transferts, mais il y a des négociations qui
se font. Vous dites : Je parle à Mme Freeland régulièrement, et vous
pensez que le gouvernement va finir par céder sur cette demande-là.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
veux faire une distinction. Je n'ai pas dit qu'il y avait des négociations.
Mme Gamache (Valérie) : Non,
moi non plus, j'ai dit «discussions».
M. Girard (Groulx) : J'ai dit
qu'il y avait des comités qui travaillent pour établir les faits. Or, le Québec,
au niveau des arrangements fiscaux des transferts fédéraux, on a déjà tout fait
ces calculs-là. On a... Le Conseil de la fédération a déjà mandaté le
Conference Board pour faire des études. Les chiffres, on les connaît. Mais le
fédéral a demandé un processus, via le Comité des arrangements fiscaux, qui va
confirmer ce que nous savons tous, que la part du fédéral a diminué dans le
temps et que leur capacité fiscale... Alors, rétrospectivement,
prospectivement, les chiffres vont nous donner raison.
Mme Gamache (Valérie) : Je
reviens sur les garderies. Est-ce que ce 6 milliards sur cinq ans, éventuellement,
pourrait vous permettre de remplir cette fameuse promesse que vous aviez faite
aux Québécois, du nombre de places en garderie?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense qu'on va utiliser de ces sommes pour améliorer le réseau. C'est certain,
là, qu'il y a une part de ces sommes qui va être utilisée, mais on ne sait pas
quand ces sommes vont arriver. Nous sommes l'inspiration du programme fédéral.
Alors, nous sommes déjà en mouvement. Dans le dernier budget, pénurie de main-d'oeuvre,
livraison des places existantes déjà annoncée. Et la pandémie nous a coûté près
de 3 000 places de garderie en milieu familial. Et donc il faut d'abord récupérer
ce que nous avons perdu. Il y aura des améliorations dans le réseau. L'argent
supplémentaire est bienvenu.
Le Modérateur
: Maxime
Denis, Noovo.
M. Denis (Maxime) :
Concernant le train à grande fréquence, il y avait une somme de
500 millions sur six ans. La chambre de commerce de Québec dit que ce
n'est pas assez, ce n'est pas assez rapide, surtout quand on parle d'un
contexte de relance économique. Vous en pensez quoi?
M. Girard (Groulx) : Bien,
d'abord, je dois vous avouer, là, que cet élément-là, je ne me suis pas
concentré, là… On est... Je ne sais pas à quelle page vous êtes du... mais,
vous, vous êtes dans la section qui s'appelle probablement «Entreprises» ou
«Croître et réussir». Il faudrait que je vérifie, mais c'est certain que, le montant
que vous me donnez, ça va prendre plus que ça.
M. Denis (Maxime) : Et, dans
les prévisions de croissance, justement, dans la reprise, est-ce que,
Mme Freeland, son budget est trop optimiste? On entendait ça chez certains
économistes hier.
M. Girard (Groulx) : Bon, je
vous dirais que c'est quand même particulier, les prévisions économiques, cette
année, là, parce qu'on parle de prévisions annuelles, là. Québec a prédit 4,2 %,
en 2021, et le fédéral est à 5,8 % pour l'ensemble du Canada. Nous, nous
avions 4,4 % pour le Canada. Alors, si le fédéral... la prévision du
fédéral est juste, on va avoir plus de croissance au Québec, puis ça va être
bénéfique pour les revenus.
Mais ce qui est particulier, c'est qu'une
part importante de cette croissance est dans le dernier six mois de l'année,
là. C'est lorsque nous serons vaccinés et qu'il y aura ouverture de l'entièreté
de l'économie, qu'il y aura un rebond naturel. Et donc il faut d'abord vaincre
la pandémie, vacciner les citoyens. Et, oui, avec les sommes du budget
québécois, les sommes... les initiatives du gouvernement américain, les
initiatives du gouvernement canadien, il y a tout lieu d'être positif pour la
deuxième moitié de l'année.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, LaPresse Plus.
M. Chouinard (Tommy) : Oui.
Bonjour, M. Girard. Considérez-vous avoir la parole de la ministre Freeland
à l'effet que le transfert pour les services de garde sera sans condition?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que je considère avoir la parole? Bien, vraiment, mes relations avec la ministre
Freeland sont excellentes. J'ai confiance en elle. Mme Freeland s'est
inspirée des services de garde québécois, a vu les données... Tu sais, c'est
plus qu'une inspiration, là, il y a des données économiques, des études
économétriques qui montrent que les services de garde ont augmenté le taux de
participation des femmes depuis leur introduction au Québec. Et donc, oui, j'ai
confiance que le... j'ai plus que confiance, là, c'est une exigence, le
transfert pour les services de garde sera sans condition.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
là vous parlez de... Tantôt, vous avez dit : Mme Freeland, elle me
l'a dit, là, en gros, là, que ça va être sans condition. Est-ce qu'elle vous a
vraiment dit ça ou est-ce que c'est une exigence de votre part que ça soit sans
condition, là?
M. Girard (Groulx) : Écoutez,
mes discussions avec Mme Freeland, là, sont fréquentes et sont privées. Je
vous confirme que l'esprit de ce qui est fait, c'est de s'inspirer du Québec,
de respecter le Québec. Nous avons déjà des services de garde subventionnés, au
Québec, à un tarif inférieur à ce qu'ils visent au fédéral. Alors, oui, ce sera
un transfert sans condition, là.
M. Chouinard (Tommy) :
...faudrait créer quand même des places supplémentaires, là, avec cet
argent-là, là.
M. Girard (Groulx) : Bien, le
préférerais ne pas avoir une discussion avec vous, là, sur ce qu'elle m'a dit à
quel moment, dans quelles circonstances, là. Je vous donne l'esprit de nos discussions.
Elle s'est inspirée du programme du Québec, et nous aurons un transfert sans
condition.
M. Chouinard (Tommy) : Vous
avez dit...
Le Modérateur
: Non,
Tommy, là, c'est parce que j'ai pas mal de monde à passer, là, puis il nous
reste la partie anglaise, là.
M. Chouinard (Tommy) : ...
Le Modérateur
: Tommy,
non. O.K. J'ai une question de Charles Lecavalier. Est-ce que le Québec peut
empêcher la mise en service de casinos qui ont des liens avec le crime
organisé, et craignez-vous que ces casinos nuisent à la rentabilité des établissements
de Loto-Québec?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense que ce n'est pas une question qui est vraiment liée au gouvernement
fédéral... au budget fédéral. Écoutez, je m'en remets à la Sécurité publique et
au Secrétariat aux affaires autochtones pour ces discussions. Les casinos autochtones
existent à plusieurs endroits au Canada, ils sont différents des casinos de
notre société d'État. Nous avons des règles extrêmement strictes sur le
blanchiment d'argent, la sécurité dans les lieux, la consommation d'alcool,
l'autoexclusion, et nous allons continuer d'offrir du jeu dans des conditions
optimales aux Québécois.
Le Modérateur
:
Deuxième question. Le fédéral augmente à 15 $ de l'heure le salaire
minimum pour les entreprises sous juridiction fédérale. Comptez-vous emboîter
le pas?
M. Girard (Groulx) : Nous, ce
que nous faisons, c'est que nous avons dit que nous voulons être à 50 % du
salaire horaire moyen, et, pour le Québec, ça donne 13,50 $. Alors, pour
atteindre le 15 $, il faudra atteindre le 30 $, et ça viendra dans le
temps, mais pour l'instant nous ne sommes pas là, au Québec.
Le Modérateur
: Question
de ma collègue, Jocelyne Richer, de LaPresse canadienne :
Quelles conditions le Québec est prêt à accepter pour ce qui est, donc, du
versement, là, des sommes concernant les garderies?
M. Girard (Groulx) : Bien,
aucune. J'ai été assez clair là-dessus. Nous avons déjà un service de garde qui
développé et nous investissons dans notre réseau, nous connaissons ses forces,
ses faiblesses. On sait qu'on a un enjeu de pénurie de main-d'oeuvre, on sait
qu'on doit retrouver les places en services de garde, on sait qu'on doit
accélérer la livraison des places déjà annoncées et financées. Alors, on est
déjà au travail.
Le Modérateur
: Est-ce
que vous voyez quand même que c'est une intrusion dans les compétences provinciales?
M. Girard (Groulx) :
C'est-à-dire qu'au Québec ce n'est pas la première fois, là, qu'on voit le gouvernement
fédéral intervenir dans les champs de compétence des provinces et territoires.
Alors, on a des mécanismes pour se protéger, faire respecter nos compétences,
ça s'appelle des ententes asymétriques, avec une reddition de comptes à la
population québécoise. Et on a des équipes de fonctionnaires de grande qualité
qui vont nous aider à négocier des ententes qui respectent les compétences du Québec.
Le Modérateur
: Passons
maintenant à l'anglais.
Une voix : …
Le Modérateur
: Ah!
François, c'est vrai. François Carabin — excusez — le Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour, M. Girard. François Carabin, Métro. Le fait qu'il y ait
encore dans ce budget… que les normes nationales en CHSLD ou en soins de longue
durée soient inscrites et qu'en parallèle, justement, il n'y ait pas
d'augmentation des frais… des transferts en santé, qu'est-ce que ça vous génère
comme réaction?
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, moi, ma première réaction, quand j'ai vu les sommes pour les soins de
longue durée, c'est tellement petit que ça ne vaut pas la peine d'en parler.
C'est 3 milliards $ sur cinq ans pour l'ensemble du Canada.
Alors, ce qui va se passer, c'est comme l'entente de 2017 sur la santé mentale
et les soins à domicile, le Québec va avoir une entente asymétrique, se
retirer, avec une reddition de comptes aux Québécois. Mais je tiens à vous
dire, là, que c'est vraiment petit lorsqu'on compare ça à l'ampleur... Juste
dans le dernier budget québécois, il y avait 2 milliards $
supplémentaires pour les soins aux aînés sur cinq ans.
M. Carabin (François) : Vous
avez à nouveau parlé de vos discussions régulières avec Mme Freeland.
Évidemment, M. Legault avait fait plusieurs annonces, dans les dernières
semaines, avec le premier ministre Trudeau. En quoi est-ce que le budget d'hier
puis le refus du fédéral d'augmenter encore les transferts en santé affectent
vos relations avec Ottawa?
M. Girard (Groulx) : Bien, nos
relations… C'est-à-dire que c'était un budget fédéral hier. C'est eux qui
prennent leurs décisions, c'est leur premier budget en deux ans. Ils ont
certainement des considérations électorales. C'est leur budget. Moi, là où je
suis confiant, c'est que, peu importe la façon que nous regardons les chiffres,
rétrospectivement ou prospectivement, les chiffres vont nous donner raison.
L'apport de la contribution du fédéral dans les soins de santé au Canada est
insuffisant. Et donc on va continuer à leur faire valoir ce point, et, au
moment qu'ils décideront, ils vont reconnaître la justesse de cette demande qui
est unanime des provinces et territoires.
Le Modérateur
: Passons
maintenant à l'anglais. Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Good morning, Mr. Girard. This federal
budget gives money to everybody for everything. It's a massive budget. And,
even seniors, the FADOQ was saying that it would create two kinds, two
categories of seniors, and the FADOQ was saying : Well, why the federal
Government didn't give, like, money into health transfers? You're saying the
same thing this morning. What will it take?
M. Girard
(Groulx) : I think, the way I look at it is
their net debt-to-GDP is stable over five years. And I would have liked to see
it decline in order for them to have more capacity to face the next economic
downturn. Usually, during good times, you decline your debt level, and that
gives you firepower for tough times in the future. So it is true that there are
lot of initiatives in this budget, and some of these initiatives are good.
Extending the emergency wage subsidy, commercial rent program, SUB, these are
good measures. The day care money is going to be welcome, but we are disappointed that there's no more money for
a Health Canada transfer.
Mme Senay
(Cathy) : The $30 billion program for
child care, to create a national child care system, there are parents, this
morning, that maybe are listening to you and would say : We're so
disappointed that Québec is not
promising to be up to its reputation and improve the system itself, we are on a
waiting list for years, we're not going to get a place, like a spot in a CPE, at all. So what do you say to
parents that are frustrated, like, listening to you right now?
M. Girard
(Groulx) : OK, so, first of all, we've already
addressed the number one issue in our budget, which is labor shortage, but it's
going to take time. I mean,
people need to register in these programs and graduate. And a labor shortage in
day care is not going to be
resolved with an announcement of money. So we've already identified the number
one source of the problem, which is labor shortage.
The second source of the
problem is that the pandemic has impacted home care, at-home day care, and the
Minister has the funds and will make an announcement. And I've noticed that the
Opposition were proposing something this weekend. Well, we've already committed
funds for those improvements in our budget, so... And then there is the issue
of delivering the spots, the places that were announced, but that haven't been
delivered, and Minister Lacombe is also addressing this.
So we're already in
movement with respect to the money from the federal Government. I mean, there
is a process for that. First, their budget needs to be debated, adopted.
Second, we need to sign the agreement that respects Québec jurisdiction, and
then we will get the money. The money sounds like a lot of money. It starts
small, and then it increases over time. So we will make the necessary
improvement in our day care network. And we understand the urgency. That's why
there were measures in the budget prior to the announcement of the federal
Government.
Le Modérateur
:
Angela MacKenzie, CTV.
Mme MacKenzie
(Angela) : Considering the situation we're in
with the pandemic and what we've seen with long-term care homes, what are your
thoughts in the amount of money being invested into long-term care?
M. Girard
(Groulx) : Well, it's negligible. We're
talking $3 billion over five years for the whole of Canada. Just in our
last budget, the Québec Government budget, we've increased… we have an
initiative of $2 billion over five years, for Québec, in terms of
homecare, more orderlies, homecare, «crédits d'impôt», «maintien à domicile».
So these amounts are a signal or a gesture, but they're small.
Mme MacKenzie
(Angela) : What danger does that pose, do you
think, in Québec, due to the situation we're in with the long-term care?
M. Girard
(Groulx) : Well, in long-term care, we know
what we have to do. We're already at it. We need more personnel. That's why the
Premier announced the program for the 10,000 orderlies. We know that labor
movement was an issue, and that's why we want part-time employees to become
full-time. We know we need managers in every institution, and that's why it's
in motion. It was in the budget. We need more resources to prevent infection,
disease control. That was also in our budget. So we already know what we need
to do. And with «les maisons des aînés», so we need better infrastructure, more
personnel, more financial resources, and we're doing that. What the federal
Government announced yesterday is really small.
Le Modérateur
: Maintenant, une dernière question en anglais de Raquel Fletcher, de Global. What is your reaction to the fact that
the Trudeau Government did not commit to the health transfers the provinces
were asking for? You say there are positive things in yesterday's budget, but
you must be frustrated.
M. Girard
(Groulx) : Frustrated is a strong word. I try
not to get too emotional with numbers because I spend my days with numbers.
We're disappointed. It was the number one ask of all provincial… and
territories, unanimous, number one, top of the list, and they did not address
it. So I'm saying that it's a missed opportunity, and it's quite clear, and we
will keep working at it. Our demand was legitimate, it is… The pandemic has
proven that we need to invest more in health care. Health care is the most important
budget item of all provinces and territories, and it's also the one that is
growing the fastest, and, therefore, the need for a larger federal contribution.
Le Modérateur
:
Merci. C'est ce qui met fin à cette conférence de presse.
M. Girard (Groulx) : Merci
beaucoup.
(Fin à 9 h 31)