(Dix heures trois minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Alors, ce matin, le
chef parlementaire, M. Pascal Bérubé, qui sera suivi du chef du Parti
québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Ça faisait un petit bout de temps qu'on ne s'était pas rencontrés ici. D'abord,
je veux saluer le fait que le gouvernement de la CAQ a répondu favorablement à
une proposition qu'on a faite d'honorer la mémoire de Léo Major, un militaire québécois
d'exception qui maintenant verra une route importante qui mène à Valcartier
porter son nom. Donc, on avait fait une motion, lors du jour du Souvenir, que
la toponymie s'intéresse à l'oeuvre de Léo Major. On est très heureux du
résultat.
Je veux revenir sur les conférences de presse
du premier ministre. Il y en aurait une à 13 heures aujourd'hui. On a
réalisé, la semaine dernière, que pendant 20 minutes avec le premier
ministre, si on ajoute le Dr Dubé, des éléments importants n'ont pas été
abordés. Est-ce une omission volontaire? Est-ce qu'on a manqué de temps? Dans
tous les cas, je propose au gouvernement du Québec qu'il parle d'abord des
enjeux qui touchent les Québécois, concrètement, puis qu'il s'arrête là après
pour répondre à vos questions.
Je donne l'exemple du port du masque, à
l'intérieur comme à l'extérieur, je pense au passage des gens d'une région
rouge ou orange en zone jaune, je pense au retour au cégep, je pense aux arts
de la scène, quatre éléments très importants. Et on a appris ces mesures-là
après la conférence de presse. Lorsqu'on dispose d'une tribune aussi importante
sur deux canaux télévisés d'information continue, à la radio, sur le Web, dans
la couverture, la moindre des choses, c'est d'informer correctement et de
donner toute l'information. Je suis d'avis qu'il faut revoir cette formule pour
cibler l'essentiel. Sinon, ça devient une tribune politique, et je suis
convaincu que certains d'entre vous font la même remarque que moi.
J'ajoute l'élément suivant : au moins
une heure avant, pour l'ensemble des secteurs que je vous ai donnés, prenons l'exemple
de mardi dernier, bien, par communiqué, toute l'information s'y trouve, vous
pouvez en prendre connaissance, le public aussi. Et là, lors des points de
presse, une véritable reddition de comptes, vous pouvez poser des questions sur
ce qui a été annoncé. Ça ne va pas bouleverser l'organisation de la cellule de
crise. C'est une mesure qui est souhaitable pour vraiment informer la population.
J'ajoute qu'une autre formule qui doit
changer, c'est celle de tenir les points de presse simultanément avec le premier
ministre et avec le directeur de la santé publique. Alors, aujourd'hui, on va
présenter la motion «libérez Horacio». Et cette motion essentiellement vise,
comme on l'avait indiqué au printemps 2020, à ce que les points de presse se
tiennent de façon distincte, que la Santé publique puisse expliquer, au plan
scientifique, qu'est-ce qui en est, sans avoir constamment le regard de côté du
premier ministre qui observe les réponses du directeur de la santé publique,
qui lui expose publiquement ses attentes sur quelles mesures ou qui lui en fait
le blâme. On a vu qu'il y a de la tension, mais ce n'est pas d'hier. Donc, «libérez
Horacio», vous allez voir ça dans notre motion, tout à l'heure, des points de
presse distincts, comme il se fait ailleurs.
Et enfin, brièvement, juste avant que le
chef du Parti québécois s'adresse à vous, au plan de l'éthique, la CAQ est prise
dans un coin et ça continue, là. Alors, avec l'affaire Thouin, avec l'affaire
Fitzgibbon, j'aimerais bien, moi, que la CAQ indique c'est quoi, sa
considération des règles qui nous gouvernent à l'Assemblée nationale. Et, on le
sait que le rapport de M. Fitzgibbon va venir, tôt ou tard, le quatrième
rapport.
Donc, sur les enjeux éthiques et les
enjeux de transparence, aujourd'hui, je pense qu'on a à y gagner, que ça soit
pour l'adhésion aux mesures de santé publique, que ça soit pour l'adhésion au
gouvernement, qui nous demande des efforts considérables, la moindre des
choses, c'est qu'il donne l'exemple, notamment au plan éthique. Maintenant, le
chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. Je ne serai pas
loin.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Pascal. Retour à l'Assemblée nationale aujourd'hui, donc je ne peux
passer sous silence ce qui s'est passé à Montréal, avant-hier et hier. Je veux
formellement condamner des gestes de violence et de débordement comme on a vu.
Je pense que c'est important de le faire, parce que ce sont des commerçants qui
sont victimes de ces comportements-là qui ne sont pas représentatifs de
l'ensemble des Québécois, et surtout c'est parce qu'il y a d'autres moyens,
beaucoup plus efficaces, de canaliser des insatisfactions dans la population,
qui sont compréhensibles, qui sont peut-être légitimes. Mais ce n'est pas en
cassant des vitrines qu'on va avancer. Ce n'est pas non plus en larguant les
consignes de santé publique qu'on va avancer.
Nous, on pense, au Parti québécois, qu'une
façon d'avancer, c'est d'amener le gouvernement à promettre une commission
d'enquête publique et indépendante, en temps voulu. Parce que, oui, la gestion
de crise, elle soulève des questions légitimes. Mais, si on désobéit puis on
fait reculer les mesures sanitaires, bien, tout ce qu'on fait, c'est on allonge
la crise. Donc, je pense que, oui, il y aura un moment pour un examen complet.
Et je pense que, de toute évidence, le travail fait par la Commissaire à la
santé manque d'indépendance, manque de rigueur. Je suis très inquiet d'une
enquête dans le cadre de laquelle, avant même d'avoir terminé d'entendre les
témoins, on a déjà conclu à l'exonération du gouvernement ou la responsabilité
de gouvernements précédents. Je trouve que ça manque de rigueur. Ça manque
d'indépendance, parce qu'il s'agit d'une employée du gouvernement. Donc, ce
n'est rien contre Mme Castonguay elle-même, mais il y a clairement un
enjeu avec l'institution qu'elle représente, le manque d'autonomie et le manque
de rigueur, là, dans la manière de conduire un examen qui, on le rappelle,
porte sur plus de 10 000 morts.
Je vous rappelle que pour le viaduc de la
Concorde, il y avait eu trois décès, et on s'était doté d'une commission
d'enquête publique et indépendante complète. Donc, quand on est passé le
10 000 morts, je pense que les Québécois ont droit à des réponses. On
n'est pas obligé de le faire tout de suite, là, on va le faire en temps
opportun, mais faisons comme en Ontario et n'ayons pas peur d'un vrai examen en
temps et lieu de manière à tirer des conclusions et se permettre à l'avenir,
là, de ne pas répéter certaines erreurs ou améliorer les processus.
Sur une note plus positive, je remercie et
je me réjouis du nombre de Québécois qui se font vacciner. Merci aux Québécois
d'y aller. Regardons ce qui se passe dans certaines régions du monde où les
taux de vaccination sont déjà à 50 %, 60 %. Ils reprennent
graduellement leur vie normale. En ce moment, au Québec, nous sommes à
23 %, mais, chaque fois qu'on se fait vacciner, on augmente ce
pourcentage-là et on se rapproche d'une vie normale. Donc, merci à tous les
Québécois qui posent ce geste-là. J'encourage les Québécois à faire partie de
la solution et, eux aussi, à aller se faire vacciner lorsqu'ils sont éligibles.
Et on remercie évidemment tout le monde qui donne du temps, là, dans les
milieux professionnels, dans les milieux de la santé, pour rendre cette
opération-là possible.
Dernier commentaire, je ne peux pas passer
sous silence ce qui se passe à l'Université Laurentienne. Je trouve ça
complètement inacceptable, mais tellement symptomatique de comment la minorité
francophone est traitée dans le reste du Canada. Le gouvernement du Parti
québécois ne demeurerait pas insensible devant une situation comme celle-là, et
on tendrait la main aux minorités francophones, qui voient leurs services comme
une université, des programmes, être abolis, notamment par exemple en les
invitant à venir faire leurs études au Québec dans des paramètres financiers
qui sont abordables, accessibles pour eux. Mais un gouvernement du Parti
québécois ne demeurerait pas insensible devant un comportement qui,
malheureusement, là… Ce n'est pas la première fois que Doug Ford démontre peu
de sensibilité envers les francophones. François Legault, qui est un bon ami de
Doug Ford, pourrait peut-être intervenir. Mais moi, je vous pose la question :
Est-ce que c'est vraiment différent au Québec? Est-ce qu'au Québec, lorsqu'on
finance Dawson en priorité puis quand on surfinance les universités anglophones
par rapport aux universités francophones, est-ce qu'on ne suit pas, au sein du
gouvernement de la CAQ, la même logique que, l'éducation en français, c'est une
éducation de deuxième ordre qu'on peut sous-financer, abolir? Bref, ça soulève
plusieurs questions. Mais, si on obtient un jour une chance d'intervenir en
soutien aux francophones hors Québec, un gouvernement du Parti québécois va le
faire sans aucun doute. Là-dessus, je vais prendre vos questions.
La Modératrice
: Une
question et une sous-question. Merci.
M. Laforest (Alain) : Deux
petites questions rapides. Vous venez d'envoyer Mme Castonguay sous l'autobus, M.
Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est-à-dire que, comme plusieurs observateurs, je constate que c'est un
processus qui manque de rigueur, qui n'a aucune indépendance ni objectivité. Et,
lorsque je vois le ministre de la Santé, à Tout le monde en parle, dire :
Mme Castonguay fait un excellent travail, attendez, là. On veut une enquête
complète, rigoureuse, objective, et il y a un mécanisme pour ça, ça s'appelle
une commission d'enquête publique et indépendante. Je ne compte plus le nombre
d'analystes, d'observateurs d'allégeances politiques différentes qui sont en
faveur de cette commission-là. Et je ne pense pas que le gouvernement va
pouvoir nier l'évidence encore longtemps. Il va devoir s'engager à le faire en
temps et lieu.
M. Laforest (Alain) : Il va y
avoir une grève demain qui va toucher 73 000 enfants. Les centres de
services ne veulent pas donner les services de garde, transport scolaire, alors
qu'il va y avoir une grève. Est-ce que les parents sont encore pris en otage? Parce
qu'on a changé les commissions scolaires, ça ne devait plus arriver.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça
arrive régulièrement depuis le début de la crise parce qu'on est avec un
gouvernement qui est 100 % communication, zéro planification. Et qui en
fait les frais? Qui fait les frais des 50 000 places en garderie
manquantes? Qui fait les frais de programmes d'aide aux entreprises qui ne se
rendent pas? C'est des jeunes familles, c'est des familles dont la situation
est devenue précaire à cause de la crise. Mais le gouvernement met ses efforts
sur les communications et non pas sur la planification et les résultats. Puis
c'est toujours la même histoire qui se répète.
M. Lacroix (Louis) : M.
Bérubé, vous avez dit tout à l'heure… Vous pouvez aller au micro, s'il vous
plaît?
M. Bérubé : Ça dépend de la
question.
M. Lacroix (Louis) : Non,
non, mais c'est parce que… Vous avez dit tout à l'heure, vous avez fait
référence aux informations qui ne sont pas divulguées pendant les conférences
de presse, là. On a eu quelques exemples au cours des dernières semaines.
Est-ce que vous pensez que c'est un oubli ou c'est une omission? Est-ce que
vous pensez que c'est volontaire de la part du premier ministre?
M. Bérubé : C'est une stratégie.
Où réside l'intérêt? Bien, de ne pas associer ni le premier ministre ni le
ministre de la Santé à des mesures impopulaires devant un ou 2 millions de
personnes. Je veux dire, qu'est ce qu'il avait de plus important à dire que le
port du masque obligatoire à l'intérieur et à l'extérieur, la question des
régions jaunes, la question… Et ensuite, deux autres secteurs très importants :
le monde collégial et les arts de la scène. D'ailleurs, je veux rendre hommage
notamment à l'émission Tout un matin, de Radio-Canada Montréal, qui a
fait une démonstration exceptionnelle de ce qui aurait dû être annoncé la
veille. C'est à ça que ça sert, les points de presse. Quand LCN et RDI
accordent du temps d'antenne en direct, c'est un grand privilège, puis on
comprend pourquoi.
Moi, je dis : Changez la formule,
dites ce qui est essentiel en priorité, parce que, là, vous avez l'attention
des gens, vous avez une force. Sinon, on est obligé d'interpréter, tant vous
que nous, les députés, que les citoyens, c'est quoi, les mesures. Ça ne peut
plus continuer comme ça.
Des voix
: …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Juste ajouter quelque chose sur ça. Que ce soit une omission ou que ce soit par
inadvertance, c'est un manque de transparence, d'honnêteté et de compétence de
la part du gouvernement dans tous les cas. Et ça a un impact sur la confiance
que peut avoir la population envers le gouvernement. Donc, le gouvernement ne
peut pas abuser de ce format-là. Un autre comportement, manifestement
involontaire, c'est cette manie de couler toute l'information avant le point de
presse. Dites-moi pas que c'est par inadvertance que c'est un hasard. C'est que
si on donne au gouvernement autant de pouvoir et de visibilité dans le cadre
d'un point de presse sur la santé publique, on est en droit de s'attendre que
ce soit honnête et transparent et que ce soit également sur la santé publique
et non pas sur des promesses électorales ou des slogans pour faire bien
paraître le gouvernement. Il y a un problème de rigueur dans ce qui se passe en
ce moment, et ce n'est pas un petit problème, parce que ça touche le
fonctionnement de notre démocratie. Puis la possibilité pour les journalistes
de poser des questions sur des sujets qu'on ne leur a pas donnés, c'est
complètement inacceptable.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que le fait que le directeur national de la santé publique soit là, est-ce que
ça ne devrait pas justement être une occasion pour lui de, quand il constate
qu'effectivement les décisions qui sont prises par le gouvernement, sous la
suggestion, en fait, la... j'allais dire directive, là, de la Santé publique,
est-ce qu'il ne devrait pas, lui, lever sa main puis dire : Bien, je pense
que M. le premier ministre a oublié de dire telle ou telle chose?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Quand on lance «libérez Horacio», là, c'est parce qu'en fait, ce qu'on dit,
c'est qu'Horacio Arruda n'a pas cette liberté-là, puis on le voit dans la
dynamique, là. Puis c'est pour ça que depuis le début... Ça fait combien de
mois qu'on dit... Six mois qu'on dit qu'Horacio Arruda devrait pouvoir
s'exprimer librement, dans un premier temps, puis ensuite le gouvernement nous
dit quelles politiques publiques vont être mises en place. Mais, de toute
évidence, Horacio Arruda a cette information-là et ne se sent pas confortable
de dire : En passant, là, vous venez de mettre trois informations majeures
que la population doit savoir si elle veut respecter les règles de santé
publique, on a oublié de les expliquer. Pourquoi ça n'a pas été fait de la part
d'Horacio Arruda? Moi, je pense que poser la question, c'est y répondre. A-t-il
véritablement la liberté de s'exprimer comme il le voudrait? Ça me semble assez
évident comme réponse.
Mme Prince (Véronique) : Sur
ces mesures-là, là, en tant que telles, là, par exemple les déplacements entre
les régions puis le masque à l'extérieur, est-ce que vous trouvez que c'est
logique? Est-ce que vous comprenez les raisons derrière ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, mais j'insiste sur l'adhésion aux mesures de santé publique. C'est là, la
difficulté pour les partis d'opposition. Jamais, comme parti, on va faire des
commentaires qui ont pour intention d'affaiblir l'adhésion aux mesures.
Une voix
: ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Mais, attends, je veux juste finir cette réponse-là parce qu'elle est
superimportante. Ce que je dis, c'est qu'il y a beaucoup de questions à se
poser sur les plus récentes mesures, sur l'incohérence, quand on regarde sur
deux, trois mois. Mais le forum pour ça, c'est une commission d'enquête
publique et indépendante après coup. Pendant qu'on est dans la tornade...
Mme Prince (Véronique) : Oui,
mais ça s'applique là, les mesures, là. Est-ce que vous trouvez que c'est
logique qu'on demande aux gens, quand ils sont assis, ils sont obligés de
porter le masque à deux mètres, quand ils sont debout, il faut qu'ils le portent...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est difficile à suivre.
Mme Prince (Véronique) : ...dans
une région, pas dans l'autre...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est difficile à suivre, mais ça vient de la Santé publique. En principe,
ça...
Mme Prince (Véronique) : On
ne peut pas questionner la Santé publique?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On ne peut pas questionner la Santé publique, mais je maintiens qu'on devrait
tout faire pour maintenir l'adhésion, pour favoriser l'adhésion de la
population, même si c'est difficile à suivre, parce que notre but, en ce
moment, c'est de se sortir de la troisième vague. Puis après, il y aura
plusieurs questions, en effet, à se poser.
M. Lacroix (Louis) : Comme
c'est difficile à suivre, là... Puis Véronique l'illustre très bien, là, puis
il y a d'autres exemples, on pourrait en citer jusqu'à demain matin, là. Est-ce
qu'on n'aurait pas dû dire, finalement, pour que ce soit facile à comprendre :
Bien, aussitôt que vous êtes dehors, portez le masque, le masque est
obligatoire aussitôt que vous êtes à l'extérieur, là, on respecte les
directives de la Santé publique, puis il n'y a plus d'ambiguïté, je suis-tu
assis, je suis-tu debout, je suis-tu en vélo, je suis-tu à plus d'un mètre?
Est-ce qu'on n'aurait pas dû dire ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'irais pas jusque-là. Je me contenterais simplement de le mentionner au
point de presse de Santé publique qui portait sur ce sujet-là. Ils ne l'ont pas
mentionné. lls ont oublié — là, je mets «oublié» entre guillemets, là — ils
ont oublié de dire qu'il fallait porter des masques à l'extérieur. Comment
voulez-vous ensuite que la population comprenne bien ce qui est attendu d'eux?
Une fois que c'est dit, moi, je vous dis,
je demande à la population québécoise : Reportons cet examen-là en temps
et lieu dans une vraie enquête publique indépendante. À court terme, on va
travailler dans ces paramètres-là puis on va essayer le mieux possible de
respecter les mesures sanitaires, parce que notre but, c'est de sortir de la
troisième vague. Mais un coup sorti de la troisième vague, regardez-moi bien
dans les yeux, là, ces questions-là vont obtenir des réponses dans un processus
qui va être crédible, public et indépendant, pas dans un simulacre d'enquête
pour faire des relations publiques. Mais pour l'instant...
Mme Prince (Véronique) :
...vous ne trouvez pas que ça risque de miner l'adhésion, puis après ça on a
une manif, là, dans le Vieux-Port, là. Est-ce que...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça ne donne rien de faire de la casse, des débordements. Les frustrations que
peuvent avoir certains citoyens, on les entendra dans un processus qui
s'appelle une commission d'enquête, lorsque ce sera le temps. Mais ce n'est pas
en plein variants qu'on va dire aux gens : C'est correct d'aller casser
des vitres dans le Vieux-Montréal. Ça n'a aucun sens. Mais il faut donner
justice, il faut donner raison aux questions que vous posez puis à la
population qui a des insatisfactions en leur promettant qu'en temps et lieu il
y aura un véritable examen de ce qui se passe. Là, on ne leur donne même pas, ce
n'est que des relations publiques. Moi, je pense qu'il faut canaliser ce qu'on
constate en ce moment, là, vers une enquête publique et indépendante, comme
l'Ontario l'a fait.
M. Laforest (Alain) : Le
cassage de vitres, vous faites un lien direct avec la pandémie, là, alors qu'on
en a vu avec le défilé de la coupe Stanley, on en a vu en 2011, on en voit à
chaque année avec la brutalité policière.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce n'est pas que le cassage de vitres. On sent un véritable problème d'adhésion.
Puis on ne peut pas se permettre une adhésion en chute libre. Dans les facteurs
qui expliquent la troisième vague, moi, j'en vois trois, là, importants. Il y a
le variant. Puis malheureusement, quand c'était le temps de contrôler les
aéroports, à Noël dernier, vous vous souviendrez qu'on a laissé rentrer le
variant. Il y a la vaccination. Ça avance, mais on n'est pas au taux des
États-Unis. À 23 %, on est en retard sur les États-Unis qui sont à 50
quelques pour cent. Puis, le troisième, c'est l'adhésion. Donc, ce n'est pas
que le cassage de vitres, c'est : Est-ce qu'on maintient en ce moment
l'adhésion? J'aurais plusieurs critiques à formuler, mais ce n'est pas le temps
parce que je veux absolument que les Québécois, d'ici à l'été, maintiennent l'adhésion,
le temps qu'on vaccine tout le monde. Mais, en temps et lieu, je vous promets
qu'un vrai examen de ce qui vient de se produire aura lieu. Mais chaque chose
en son temps. On ne peut pas mettre des vies à risque parce qu'on fait l'examen
maintenant de questions légitimes qui se posent.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que cette manif-là n'est pas représentative d'un ras-le-bol qui est
beaucoup plus important qu'on le pense dans la population?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne sais pas. Je ne pense pas que le comportement qu'on a vu hier et
avant-hier à Montréal est représentatif de comment les Québécois agissent. Mais
moi, ce qui m'inquiète surtout, c'est l'adhésion. Et je demande aux Québécois
de maintenir le plus haut taux d'adhésion possible, dans l'intervalle, et
viendra une autre étape avec des examens… un examen sérieux de comment ces
décisions-là ont été prises.
Mme Crête (Mylène) :
Qu'est-ce que vous pensez de la marge de 15 % que les cliniques privées
ont réussi à se négocier avec le gouvernement pour délester... en tout cas,
faire les chirurgies qui étaient délestées?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est complètement inacceptable. Parce qu'en fait, ce qu'on a fait à travers le
virage vers la santé privée, initié par les libéraux et amplifié maintenant par
la CAQ, qui gonfle les marges de profit, c'est qu'au lieu d'être dans un
système public où ces ressources-là sont octroyées à des ressources
supplémentaires, donc des médecins, ou des infirmières, ou du personnel pour
répondre à la demande, bien, ce qu'on fait, c'est on augmente les marges de
profit d'entreprises privées. Et même Gaétan Barrette, qui est l'auteur de ce
marasme-là, dit : À 15 %, c'est indécent. Donc, dans quel univers
est-ce qu'on doit accepter comme société non seulement une privatisation de la
santé qui ne sert pas nos intérêts, mais en plus que nos fonds publics soient
octroyés à des profits d'entreprises privées alors que nos ressources dans le
système public, là, sont trop limitées, on doit réinvestir, embaucher? Il y a
un choix de société là-dedans que, moi, je n'accepte pas.
M. Pilon-Larose (Hugo) : On
apprenait aussi ce matin que des dizaines de milliers d'images de pornographie
juvénile sont détectées chaque année sur des serveurs informatiques d'entreprises
basées au Québec. Est-ce que le gouvernement doit modifier les lois pour que
ces entreprises-là aient la responsabilité de vérifier de façon proactive ce
qui se trouve sur leurs serveurs?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Définitivement. Et ça a été décrié dans le cas de Pornhub. Il faut qu'il y ait
une responsabilité civile, voire criminelle, lorsque ces entreprises-là ne font
pas le ménage et ne font pas de surveillance, parce qu'ultimement c'est eux qui
projettent ces produits-là dans… qui envoient ces produits-là dans l'espace
public. Donc, ils ont l'entière responsabilité de ce qu'ils émettent comme
émetteurs. L'excuse qu'on ne sait pas ce qu'il y a sur nos serveurs, bien,
c'est non seulement inacceptable, mais c'est comme ça qu'on se retrouve avec un
problème qui perdure au niveau de la pornographie juvénile. Et je ne pense pas,
comme société, qu'on peut avoir une quelconque forme de tolérance envers ça.
Notre ligne, au Québec, ça doit être tolérance zéro. Ce qui veut dire que les
entreprises qui ne se conforment pas à une responsabilité que ce soit tolérance
zéro sur leurs serveurs, bien, devront avoir des sanctions tellement sévères
qu'ils comprennent qu'il n'y a pas de survie s'ils ne se conforment pas à ces
principes de base là.
Des voix
: ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On va répondre à tout le monde.
M. Larin (Vincent) : Parce que
vous en avez parlé en introduction, sur Louis-Charles Thouin, est-ce que le
ministre Fitzgibbon, ministre Proulx, est-ce qu'ils ont fait une erreur, les
ministres, en prêtant des sommes? Est-ce qu'elles doivent être rendues, ces
sommes-là?
M. Bérubé : Écoutez, j'ai lu
11 000 $ pour discrétionnaire. C'est du jamais vu, là. Les députés
qui font des demandes discrétionnaires au ministre ont rarement des montants de
cette envergure-là. Et pour une entreprise, c'est à peu près impossible, ça
prend un OSBL habituellement. Donc, je ne sais pas comment ils ont réussi ça,
j'ai pris des notes, mais c'est clairement un transfert d'argent à un proche du
député, donc ça s'ajoute. Puis là il y a des fonds publics.
Alors, qu'est-ce que les deux ministres
qui sont visés, Mme Proulx, M. Fitzgibbon, savaient? Est-ce qu'on
leur a dit : C'est pour servir un de mes proches? Il y a une façon de le
savoir, c'est... la demande écrite, elle existe dans les ministères. Moi, je
vous demande d'en faire peut-être une, demande d'accès, parce que c'est
toujours sur une page 8½ X 11 qu'on fait des demandes, puis ça
s'appelle Support à l'action bénévole, c'est un programme qui existe, mais il y
a les discrétionnaires ministériels aussi. Donc, ça, là-dessus, il faudrait
obtenir les documents. Mais je suis surpris qu'une entreprise ait pu obtenir du
financement, ce n'est pas possible habituellement, sous réserve, de voir ça.
Louis-Charles Thouin, ça s'accumule.
Quelqu'un qui était au Parti libéral du Canada, qui, tout de suite après, est
devenu candidat de la CAQ, déjà on trouvait ça étrange, mais là on le trouve
encore plus étrange. Alors, nos militants de Lanaudière observent ça en se
disant : O.K., le premier ministre choisit lui-même ses candidats, dans
son ancien comté, puis il ne savait pas qu'il était comme ça? Spécial.
Quant à la F1, il se trouve que j'ai été
négociateur du gouvernement du Québec sur le dossier de la F1 de 2012 à 2014
avec la ville de Montréal, avec le gouvernement fédéral, avec Bernie
Ecclestone. À l'époque, ce qu'on avait obtenu comme entente, c'était sur le
hangar, c'était sur l'aéroport de piste. Il y avait des enjeux très précis puis
il y avait une entente qui assurait le Grand Prix pour des années.
Là, l'enjeu, au même titre que le
gouvernement du Québec reçoit les investisseurs pour un nouveau stade,
j'imagine qu'il a des représentations de François Dumontier, de l'entreprise
qui est promoteur. Le choix qu'ils auront à faire, c'est de financer, avec la
balance des inconvénients, ce qu'il est possible de faire. L'image de Montréal,
c'est important. Le nombre de nuitées, ça va circuler partout dans le monde, mais
ils ne feront pas leurs frais.
Alors, je ne prends pas position
là-dessus, je vous dis que c'est très complexe. Moi, je sais de source pas mal
sûre que, si ça n'a pas lieu cette année, c'est en danger, c'est sûr. Il y a
des gens qui peuvent se réjouir de ça, il y a beaucoup de fans de la F1 aussi,
mais des événements de cette envergure-là à Montréal, ça vaut la peine de se
pencher sur l'offre qui a été faite. Alors, ce n'est pas une position, mais je
vous dis qu'il y a beaucoup d'argent, pas juste pour la F1. Tous les hôteliers
de Montréal, c'est un enjeu. Tu sais, on parle de relancer Montréal, on veut
être présent à Montréal, ça fait partie de ce qu'il faut considérer.
Mme
Prince (Véronique) : …entre les lignes.
M.
Bérubé
: Non,
non, on n'a pas les chiffres, on n'a pas les chiffres, on n'a pas... C'est
comme, des fois, vous nous posez des questions sur la pandémie, on devrait vous
dire : Comme on n'a pas accès aux données, c'est embêtant. Je vous dis
juste qu'il y a quatre paliers là-dedans, il y a... En fait, il y a trois
paliers, la ville de Montréal, le gouvernement fédéral et Québec. Et je ne sais
pas qu'est-ce qui va arriver s'ils ne le font pas. Alors, je présume qu'au même
titre que pour le nouveau stade, il y aura une rencontre, et le gouvernement va
statuer là-dessus, sur le coût d'opportunité de faire ça.
M. Bergeron (Patrice) :
...Denis Tardif est réintégré dans le caucus. Il a admis qu'il a eu une erreur
de jugement, mais il est réintégré pareil, on passe l'éponge.
M.
Bérubé
: Pas
d'amende.
M. Bergeron (Patrice) : On ne
sait pas sous quelles conditions, on ne sait pas pourquoi. Est-ce que, selon
vous, ça envoie un bon message à la population?
M.
Bérubé
:
Bien, écoutez, ce qui s'est passé avant Noël a choqué bien des gens, d'autant
plus qu'il n'y a pas eu de pénalité, hein, il n'y a pas d'amendes, à ma
connaissance, qui ont été payées. Suspendu par son caucus pour des raisons qui
appartiennent au caucus et réintégré pour des raisons qui apparaissent au
caucus, je veux dire, ça va être entre les citoyens et lui, la question de
confiance.
Tout comme on a eu, vendredi dernier, la
ministre responsable de la région qui devait passer devant le Tribunal
administratif et qui finalement... ça n'aura pas lieu, parce qu'il y a une
entente hors cour. C'est ça? Alors, je présume que, s'il y a une entente, il y
a de l'argent en jeu. Moi, ma question, c'est : Qui paie ça, cet
argent-là? Est-ce que c'est la ministre? Est-ce que c'est l'Assemblée nationale?
Est-ce que c'est un fonds d'indemnisation? C'est une vraie question. Parce que
s'il y a une entente, ce n'est manifestement pas pour des excuses publiques, on
ne les a pas eues. Donc, il y a probablement de l'argent impliqué, puis je veux
savoir qui paie pour ce cas de harcèlement psychologique présumé avec la
ministre Proulx.
M. Laforest (Alain) : Mais
dans le cas de Denis Tardif, là, son dossier a été transféré au Directeur des
poursuites criminelles et pénales.
M.
Bérubé
: Ah
oui?
M. Laforest (Alain) : Ça, je
vous le confirme.
M.
Bérubé
: Ah!
bien, je n'avais pas cette information-là.
M. Laforest (Alain) : Moi, ça
m'a été confirmé, le dossier a été transféré au Directeur des poursuites
criminelles et pénales.
M.
Bérubé
: Il n'y
a pas eu de suite.
M. Laforest (Alain) : Bien,
lui, il n'est pas... Il est sur le processus... l'ancien processus, pas le
constat d'infraction, il faut que ça passe par le système judiciaire. Ça vous
surprend de le ramener...
M.
Bérubé
:
Bien, ce n'est pas la première fois que ça arrive dans Rivière-du-Loup. Jean
D'Amour avait été suspendu, il y a quelques années, pendant un certain temps.
Ça, on hésite toujours à intervenir, puis c'est de la régie interne des partis,
donc on ne veut pas porter de jugement là-dessus.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
...
M.
Bérubé
: Oui,
vas-y, Paul.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vais quand même me permettre, même si c'est de la régie interne puis il y a
certaines... Vous me corrigerez si je me trompe, là, on était bel et bien
devant un député qui, en pleine pandémie, était en train de prendre une bière
pas de masque à moins de…
M. Bérubé : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
…un certain nombre de bières pas de masque à moins de 15 centimètres de
ses acolytes, là. Ce n'est pas rien, là. On est en pleine crise de troisième
vague. Je viens de vous parler pendant cinq minutes d'adhésion, et la CAQ,
comme symbole, qu'est-ce qu'elle trouve? La réintégration de quelqu'un qui, en
plein coeur de la première vague, ignorait complètement les règles de santé
publique et prenait une bière à ça de distance d'autres personnes dans un bar.
La question est bonne : Quel signal est-ce que ça envoie à la population
alors qu'on a besoin de maintenir l'adhésion de la population? Moi, je trouve
que ça manque de jugement de la part du gouvernement.
La Modératrice
:
Dernière question en français, s'il vous plaît.
M. Bossé (Olivier) : ...M.
St-Pierre Plamondon, ceux qui veulent manifester ce soir, qu'est-ce que vous
leur dites?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je leur dis qu'on est dans une démocratie…
Une voix
: …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, oui. On est dans une démocratie. La liberté d'expression fait en sorte
qu'ils ont le droit de s'exprimer, dans les règles qui sont applicables, parce
qu'on est dans une société de droit. La règle de droit dans une démocratie leur
permet amplement de s'exprimer, et ils le font, ils ont le droit de continuer à
le faire, il n'y a pas de problème à ce niveau-là. Mais, dans une société de
règle de droit, la règle s'applique à tous en tout temps. Et il y a des
élections, si on n'est pas satisfait de ce qu'on a vécu pendant quatre ans, mais,
dans l'intervalle, on ne reculera pas sur le principe de la règle de droit :
lorsqu'une loi s'applique, elle s'applique à tous et en tout temps.
La Modératrice
: Les
questions en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay (Cathy) :Good morning.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Last night, at around 8:00 p.m., for 20 minutes, you had
people in Hochelaga-Maisonneuve that took the same «casseroles» and were… for
20 minutes to condemn the curfew at 8:00 p.m.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes.
Mme Senay (Cathy) : So, this is happening in Montréal.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes.
Mme Senay (Cathy) : How do you see the situation? Is the Legault Government losing it
right now?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think the real issue is whether the
Government is able to maintain adhesion… Can you say «adhesion»?
Mme Senay (Cathy) :
…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Exactly. The real issue right now is
whether the Government is able to convince the population to continue to follow
their rules after a sequence where, obviously, it's hard to follow. It's hard
to understand where it's going. It's hard to see how it's constant. But we
think that we ought to continue to respect those rules. Even though it's
sometimes difficult to follow, we need to respect those rules to get out of the
crisis as soon as possible. What we will do is have a complete inquiry that is
public and independent on how that crisis was managed by our Government,
exactly like Ontario decided to
do, not right now, but to promise that such an inquiry will be put in place.
That is what, I think, we need to focus on, because on the short term, the
priority is to respect the rules as much as we can, because we want to get out
of that crisis and avoid deaths that we can avoid if we are disciplined.
Mme Senay (Cathy) : You had two protests in a row in Montréal. You have protests planned for this evening. In these protests, you
have peaceful demonstrators, young people. Do you have the impression that
Premier Legault should speak directly to young people aged between 20 and 45
years old, the ones that will be vaccinated at the last minute in June?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Your question is whether the Government Legault should talk to youth in Québec?
Mme Senay (Cathy) : Yes. The ones that had to protect everybody from the start.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : My answer is : The Legault Government should start by explaining the
measures in a transparent and understandable manner. They didn't even mention
that, from now on, masks were required outside and during sports, they didn't
even mention it. So we can't be surprised that certain groups in our society are not satisfied with how it's
being managed.
Now, of course, if the Government Legault can enhance the respect
of the measures in a younger group, that is a good thing. But we should start
from the start. The beginning of all this is that those measures were not even
mentioned in the press conference of last Tuesday. So we should start by
transparency and by explaining in a way that we can understand the measures,
and then we'll see. I think we'll see that there is less dissatisfaction if
that is done.
Mme Senay (Cathy) : But one last clarification. Protests have started. Now, people are
also using «casseroles» to condemn the curfew. Do you have some fears of where
this is going?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No. I think the vaccination will
accelerate. And as the vaccination...
Mme Senay (Cathy) : ...people do have anger, they are on the streets. Do you have some
fears that we may lose the control?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No. I'm calling on those people to
remain respectful of the rules and the laws. We hear that there is
dissatisfaction, and there will be a time where we will go through those
decisions, and we will make a real examination of what just happened. But I'm confident
that Quebeckers will stay focused on getting out of that crisis, and the best
way to do that is to respect the rules and get vaccinated as soon as possible.
And once this is done, we see it in the United States, we see it in the UK,
when your percentage… your population is at 60% or more in terms of vaccination, a normal life comes
back. We need to focus on that.
M. Verville
(Jean-Vincent) : What do you have to say to
protestors who destroy windows and stores?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's totally unacceptable, and it's,
more importantly, very counterproductive. We need to… There might be
dissatisfactions, genuine questions to be asked to the Government, now is not the time, especially if it's through breaking windows.
There will be a time for a proper public and independent inquiry, and we will
be asking questions regarding
those dissatisfactions, but right now we need to get out of the sanitary
crisis.
M. Verville
(Jean-Vincent) : What is your message to them?
I mean, they don't see the end of this, it seems it's their only way to protest
against that. What is your message?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : My message to them is : Keep on
expressing your disagreement, we are in a democracy, and you are totally in a
right to do so, but please respect the rules and the laws, and if you're not
happy with those rules and those laws, there will be an election soon.
La Modératrice
: Dernière question.
M. Grillo (Matthew) : Could we just hear you on the press conferences, maybe M. Bérubé as
well? Clearly, you don't like the style of it. What would you like to see
different than what the Government is doing right now?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : We need transparency and we need to
separate science from politics. We've been asking that for six months. And it's
very easy to do. Send the press release, or many press releases, that sums up
all the measures, send it in advance, so that journalists like you are prepared
and can ask questions when it's
time.
What we saw Tuesday is
very troubling. Important measures, such as a ban on travelling from regions to
another or such as the mask outside, outdoor or when doing sports, those
measures were not even mentioned in the press conference. We learned it the
next day. So, there's a lack of transparency that is very harmful for our
society. It's very easy to fix, send a press release with all your measures in
advance, an hour or two, so that the journalists prepare, and come up to the
press conference and answer the questions of journalists. That's how it's supposed to be done, and it needs
to change now.
M. Grillo (Matthew) : The Legault Government took a different style in their press conference. Measures like the
mask outdoors, I mean, if you went to any park in Montréal over the weekend, you saw there were a lot of people that were not
respecting that. Perhaps they didn't even know about it. That's pretty important.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think they didn't know. And, I
mean, the Government needs to take responsibility of this. They didn't mention
it. But they had time last week to mention how extraordinary their work is with
regards to vaccination and how they are so good that other provinces are asking
them what is the magic recipe in Québec. It doesn't make any sense. Announce your measures, explain it the
best as possible, and stop making self-promotion and self-marketing. It's very
easy to do. They need to change their approach, it's urgent. Thank you.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 10 h 40)