(Neuf heures trente-neuf minutes)
Le Modérateur
: Bon
matin. Donc, il n'y a pas de mot d'introduction. Nous allons tout de suite
pouvoir prendre vos questions.
M. Fitzgibbon : Bonjour, tout
le monde.
M. Laforest (Alain) : M.
Fitzgibbon, est-ce que vous considérez actuellement, compte tenu de tout ce qui
se passe, que vous devez suivre le conseil des oppositions et vous retirer du
Conseil des ministres?
M. Fitzgibbon : Non, pas du
tout. En fait, le premier ministre décidera ce qu'il veut, mais, non, je ne
pense pas que c'est justifié.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que vous l'avez rencontré, M. Legault, depuis ce matin? Est-ce
qu'il vous a appelé? Avez-vous eu des discussions avec lui?
M. Fitzgibbon : Non.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que vous aviez informé M. Legault de ce que vous déteniez dans
l'entreprise en question?
M. Fitzgibbon : Absolument.
C'est connu, même du Commissaire à l'éthique. Puis
d'ailleurs, tu sais, je peux peut-être profiter de l'occasion pour... Si je
prends l'article, ce matin, il était clair... C'est surprenant que Le
Journal de Montréal, qui est un journal très sérieux, hein, je pense, ait
omis de dire qu'en 2014 Mme Marois avait annoncé qu'Investissement Québec,
c'est actionnaire de White Star. Ça a été suivi, en 2015, par M. Daoust et, en
2017, par le chef de l'opposition officielle. Donc, White Star a des relations
gouvernementales qui datent du Parti québécois de 2014.
M. Bergeron (Patrice) :
Pourquoi l'attaché de presse du premier ministre dit que M. le premier ministre
n'était pas au courant, que vous ne l'aviez pas informé des liens avec White
Star?
M. Fitzgibbon : C'est divulgué
dans le rapport du Commissaire à l'éthique, là. White Star
a une relation avec le gouvernement qui date depuis Pauline Marois.
M. Laforest (Alain) : ...la
question, M. le ministre. Lorsque vous êtes allé à Paris, est-ce que le premier
ministre était au courant de vos liens avec cette entreprise-là?
M. Fitzgibbon : Je ne me
rappelle pas. Mais, à Paris, il faut comprendre que... La photo, qui est une
très belle photo, d'ailleurs, montrait Mme Patricia Barbizet, vous vous
rappelez? Patricia Barbizet est une femme d'affaires française très connue, et
la rencontre était pour que je rencontre Mme Barbizet. C'était mon premier
voyage à l'Élysée, à Davos, relation que j'ai encore aujourd'hui avec ces
collaborateurs. Donc, tout l'événement qui est cité par la photo était une
rencontre que j'ai eue avec Mme Barbizet puis...
M. Laforest (Alain) : ...ma
question est : Est-ce que vous ou l'entourage du premier ministre était au
courant que vous étiez coactionnaire de White Star lorsque vous avez eu cette
rencontre-là?
M. Fitzgibbon : Oui, parce que,
depuis que je suis en poste, mes investissements ont été connus. D'ailleurs,
depuis le début, les rapports qui sont déposés à la commissaire sont publics,
et le gouvernement était au courant.
Mme Lajoie (Geneviève) : ...approché
par M. Legault pour entrer en politique, là — M. Barrette nous a dit
tout à l'heure, lui aussi, qu'il avait été approché par la CAQ — à ce
moment-là, l'entourage de M. Legault vous spécifie qu'il y a un code d'éthique
qu'il faut respecter. Vous, est-ce qu'on vous a dit ça quand vous avez été
recruté...
M. Fitzgibbon : Oui, bien, il
faut... On va revenir au point, si vous me permettez. Qu'est-ce que White Star?
BDC, Caisse de dépôt, tout le monde est investisseur dans White Star. J'ai
investi en 2014. C'est un fonds mutuel, là, qui a des investissements, dans
lequel je n'ai aucun droit de regard. Ce fonds-là est maintenant en liquidation.
Alors, quand j'ai joint le gouvernement,
c'est un fonds qui était expiré. Il y a eu trois fonds depuis, et moi, je suis
dans le premier fonds, puis ce fonds-là est en train de se liquider. L'argent
qui a été mis là-dedans, c'est de l'argent que j'ai gagné au Québec, payé mes
impôts, et, l'argent que je reçois du fonds qui est en liquidation, je paie mes
impôts au Québec. Alors, pour moi, il n'y a aucun enjeu de code d'éthique dans
ce cas-là.
Mme Gamache (Valérie) :
...vous aviez dit : Si jamais je deviens... pas une distraction mais un
caillou dans le soulier du gouvernement, bon, je vais considérer peut-être
quitter. Est-ce que, là, vous considérez qu'il y a des accumulations quand
même, là, et que vous nuisez peut-être à la CAQ actuellement?
M. Fitzgibbon : Je pense
l'inverse de vous, malheureusement, là. Je pense que j'aide la CAQ. Mais
savez-vous quoi? Ça, ce n'est pas à moi ni à vous à décider. Si le gouvernement
pense que je nuis, je vais quitter.
Mme Lajoie (Geneviève) : Qui
est-ce qui a invité M. Martineau-Fortin à rencontrer M. Legault dans le
cadre de sa visite à Paris? Est-ce que c'est vous?
M. Fitzgibbon : Non. Bien,
comme j'ai dit tantôt, c'est moi qui... rencontrer Mme Patricia Barbizet, qui
est une personne très influente de l'écosystème français. Et, cette soirée-là,
je m'en allais souper avec Mme Barbizet, plusieurs de ses collaborateurs, et,
par hasard, M. Legault était là. Il s'en allait souper avec son épouse. On a
pris une photo. M. Legault n'avait rien à faire dans cette rencontre-là.
M. Robitaille (Antoine) :
Donc, vous n'êtes pas un boulet pour le gouvernement.
M. Fitzgibbon : Bien, ni vous
ni moi ne pouvons juger de ça, là. Moi, je pense que non, au contraire.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Allez-vous vous représenter aux prochaines élections?
M. Fitzgibbon : On va y aller
étape par étape. J'ai un travail énorme à faire. Tu sais, vous avez vu les
annonces que nous faisons présentement, c'est en rafale, il va y en avoir plusieurs
autres. Moi, je focalise pour... La mission sur laquelle je suis venu
travailler ici, au gouvernement, c'est pour aider le Québec à se développer, et
j'ai beaucoup de projets pour l'instant pour lesquels je travaille. Alors, je
vais livrer ces projets-là.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que, ça, ça nuit à votre mission?
M. Fitzgibbon : Au contraire.
M. Laforest (Alain) : Non,
mais ça ne devient pas du bruit...
M. Lacroix (Louis) : Comment
ça, au contraire, là?
M. Fitzgibbon : Moi, je focalise
sur ce que je fais, là, puis je pense que ça va bien, là. Alors, moi, je
suis...
M. Lacroix (Louis) : Bien,
donc, si vous dites : Au contraire, ça veut dire que ça vous aide dans
votre mission.
M. Fitzgibbon : Non, non, ce
n'est pas ça que je dis mais... Mais, au contraire... Tu sais, vous avez
raison, tu sais, j'ai dit... Pour moi, c'est du bruit sur la ligne, là. Moi, je
focalise sur ce que j'ai à faire, et je peux vous confirmer que je pense que le
Québec... extraordinaire en termes de ce qu'on va avoir comme investissements,
et je pense que je continue à faire ce travail-là puis...
M. Bergeron (Patrice) : ...la
nature des échanges entre le premier ministre et M. Martineau, donc, ce
soir-là?
M. Fitzgibbon : Ça a duré
quatre minutes : Bonjour, M. Martineau-Fortin, heureux de vous rencontrer
et heureux que Mme Barbizet soit là. En fait, la rencontre préliminaire,
dans la photo, était pour que Mme Barbizet... Moi, je voulais que Mme Barbizet
rencontre M. Legault. On se rappelle, on sort de l'Élysée avec M. Macron,
M. Bruno Le Maire. Je m'en vais à mon premier Davos. Alors, Mme
Barbizet, qui est une personne très influente de cet écosystème-là, moi, je
trouvais intéressant que M. Legault la rencontre. Puis ça a duré trois minutes.
Mme Lajoie (Geneviève) :
...White Star a dit que M. Martineau-Fortin a facilité... qu'à la demande
de M. Fitzgibbon M. Martineau-Fortin a facilité la tenue de quelques
rencontres entre le premier ministre Legault et certaines personnalités du
monde des affaires de France à Paris en 2019.
M. Fitzgibbon : Non. En
fait, ce qui s'est passé, c'est ça que je viens de dire, c'est moi qui voulais
rencontrer Mme Barbizet. M. Fortin l'a rencontrée. M. Fortin vit
à Guernesey depuis 10, 15 ans, je pense. Il connaissait cet écosystème-là.
Alors, on a profité du fait que je sois là pour rencontrer Mme Barbizet.
Et M. Legault a rencontré pendant trois, quatre minutes... Il ne l'a pas
revue depuis. Alors, la rencontre était finalement pour moi, pour que je puisse
élargir mon réseau de contacts dans ce milieu-là que je ne connaissais pas.
M. Lacroix (Louis) : ...au
moment de cette rencontre-là, est-ce que vous avez dit à M. Legault que
vous aviez des investissements dans White Star?
M. Fitzgibbon : Je ne me
rappelle pas, mais il le savait, dans le sens... Je ne me rappelle pas de l'événement.
On parle de 2019, là. Puis, pour moi, ce n'était pas pertinent, parce que la
rencontre était pour Mme Barbizet. Je suis investisseur dans White Star
depuis 2014. C'est en liquidation. On... l'investissement. Je lui ai dit le
soir même... Je ne m'en rappelle pas. Mais le bureau du premier ministre est au
courant de mes investissements, là.
M. Bergeron (Patrice) : ...vous
dites que ce n'est pas pertinent, donc, il n'y a pas apparence de conflit
d'intérêts puis il n'y a pas de conflit d'intérêts là-dedans?
M. Fitzgibbon : Il y a
zéro conflit d'intérêts. Il n'y a personne ici qui va pouvoir... Quand je
quitterai la politique et je serai à ma retraite, il n'y a personne qui ne va jamais
dire qu'il y a eu des conflits d'intérêts.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Mais pourquoi vous ne vous êtes pas départi de ces actions-là?
M. Fitzgibbon : Parce que...
Je viens de l'expliquer, madame. Le fonds d'investissement White Star est en
liquidation. Quand on dit «liquidation», ça veut dire quoi? Dans un fonds, on...
C'est un fonds mutuel. On a un fonds mutuel. Ils ont investi de 2014 à 2017 probablement.
Et, quand on a fini d'investir dans un fonds, on les liquide puis on crée des
nouveaux fonds.
Alors, il y a un fonds, en 2014, qui a été
fait, supporté par Mme Marois, par le Parti québécois, parce qu'il a un
bureau à Montréal. Alors, j'ai investi dans ce fonds-là et aujourd'hui je pense
qu'il reste 25 %, 30 % du fonds. Alors, ça va être liquidé dans les
prochains temps. Alors, pour moi, c'est une liquidation ordonnée. Un fonds
d'investissement, on ne vend pas ça comme on vend des actions à la bourse, là.
M. Bossé (Olivier) : Vous
dites que ça ne nuit pas à votre travail. Est-ce que quand même vous trouvez ça
achalant, ces histoires-là qui arrivent?
M. Fitzgibbon : Excusez?
M. Bossé (Olivier) :
Est-ce que vous trouvez ça achalant...
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez...
M. Bossé (Olivier) : ...
M. Fitzgibbon : Oui, bien,
tu sais, ça, c'est de l'acharnement, pour moi, là, Le Journal de Montréal,
là, ce qu'il a fait à matin, mais ça ne me dérange pas.
M. Bossé (Olivier) : De
la part du média, de Québecor?
M. Fitzgibbon : Bien,
l'article de ce matin, là. Moi, je pense, c'est de l'acharnement complet, là.
Mais ce n'est pas grave, là. Mon travail... En fait, c'est important, c'est que...
Où je me valorise... où je prends mon stimulus, mon énergie, c'est ce qui se
passe pour le Québec présentement. Pour moi, ça me motive...
M. Lacroix (Louis) : ...de
combien d'argent on parle, là, quand on dit que...
M. Fitzgibbon : Ce n'est pas
beaucoup.
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends que vous ne voulez pas dire... que c'est personnel, puis tout ça,
mais est-ce qu'on parle de dizaines de milliers de dollars, de centaines de
milliers, de millions de dollars, dans White Star, que vous avez? C'est quoi, l'ordre
de grandeur?
M. Fitzgibbon : C'est
petit. Bien, je ne suis pas à l'aise de parler de mon bilan personnel, mais c'est
petit.
M. Lacroix (Louis) : ...plus
de l'ordre de dizaines de milliers?
M. Fitzgibbon : Un peu
plus que 10 000 $. Mais je n'irai pas là, ça ne vous regarde pas. Je
m'excuse, là. Mais ce n'est pas matériel.
M. Lacroix (Louis) :
Non, je comprends, mais c'est parce que je veux essayer de me faire une tête. Parce
que ce n'est pas la même affaire si vous avez 3 millions dans White Star,
si vous avez 10 000 $, on s'entend.
M. Fitzgibbon : Ce n'est ni un
ni l'autre, là. C'est entre les deux, disons. Mais pour moi...
M. Laforest (Alain) : ...une
maison, une voiture?
M. Fitzgibbon : ...voiture
électrique. Bon, le point, M. Lacroix, c'est le suivant : il n'y a
aucun enjeu de conflit d'intérêts. Puis ça, tout le monde a sa vue. Le
Journal de Montréal a des vues différentes des miennes, là, puis je les
respecte, là, ils ont le droit d'écrire ce qu'ils veulent, mais, moi, il n'y en
a pas, de conflit d'intérêts. Alors, la question fondamentale, c'est : Est-ce
que ça dérange mon travail? La réponse, c'est non.
Mme Lévesque (Fanny) : ...est-ce
qu'il y a apparence de conflit d'intérêts?
M. Fitzgibbon : Apparence? Peut-être,
oui. Bien, c'est ça, l'apparence, on a joué dans ce film-là, effectivement,
puis il faut justifier. Alors, je l'ai dit à maintes reprises. Je ne sais pas
combien de fois je peux le dire. White Star est un fonds mutuel, j'ai investi
en 2014, ont des investissements partout dans le monde. Et là j'arrive en politique,
le fonds est en liquidation. Bien, je pense, je peux arrêter là. Il n'y a eu
aucun conflit d'intérêts, mais aucun doute.
Mme Lajoie (Geneviève) : Si
vous parlez d'acharnement, est-ce que vous trouvez que la Commissaire à
l'éthique aussi s'acharne?
M. Fitzgibbon : La Commissaire
à l'éthique, ça, c'est un autre dossier. Mais, bon, elle a fait sa cinquième enquête,
là, mais, écoutez, c'est les mêmes choses qui reviennent, là, c'est White Star,
c'est... Tu sais, White Star, il y a quelques années, elle comprenait puis elle
avait accepté que White Star... Je n'ai pas d'influence sur White Star. Il y a plusieurs
investissements. Alors, aujourd'hui, c'est parce que c'est une compagnie qui
est privée, qui n'est pas publique. Mais, bon, elle essaie de jauger avec ça.
Elle va parler aux gens de White Star puis elle va conclure qu'il n'y a pas de conflit
d'intérêts.
M. Bergeron (Patrice) : Quand
vous parlez d'acharnement chez Québecor, qui vous en veut? Je ne suis pas sûr
de...
M. Fitzgibbon : Vous répondrez
à la question vous-même. Je ne sais pas. Je réfère à l'article de ce matin, je
ne réfère pas à...
M. Lacroix (Louis) : ...qu'il
n'y a pas de conflit d'intérêts, puis tout ça, là, le fait que White Star ait
délégué un lobbyiste pour faire des approches auprès d'Investissement Québec,
dont vous êtes le patron, est-ce qu'il n'y a pas là quelque chose qui devrait
allumer une lumière, à un moment donné, puis dire : Bien là, ça ne marche
pas, là?
M. Fitzgibbon : Bien, premièrement,
comme j'ai toujours dit, je n'ai jamais eu de discussion avec White Star depuis
que je suis en poste de ministre. Première chose.
Deuxièmement, qui sont les institutions financières
qui supportent White Star? ...elles sont toutes là : BDC, Caisse de dépôt,
Investissement Québec... en fait, donc, le...
M. Lacroix (Louis) : ...M.
Fitzgibbon, mais vous avez quand même des intérêts de plusieurs dizaines de
milliers de dollars, de ce qu'on comprend, dans un fonds qui délègue, qui
embauche un lobbyiste pour venir faire des approches auprès d'Investissement
Québec pour qu'Investissement Québec investisse dans White Star, alors que vous
être le patron d'Investissement Québec, ultimement, le ministre responsable.
Vous ne voyez pas, là, la quadrature du cercle, là?
M. Fitzgibbon : Bien, premièrement...
Bien, la réponse, c'est non, parce que le fonds dans lequel j'ai investi, c'est
un fonds de 2014 qui est fermé depuis que je suis arrivé en politique. Ça, c'est
important, là. Depuis que je suis arrivé en politique, ce fonds-là est fermé,
là.
Alors, les autres fonds dans lesquels
White Star veut solliciter l'appui des institutions financières, dont Investissement
Québec, dont BDC, et tout ça, ça n'a pas rapport à moi, là. Je ne suis pas dans
ce fonds-là, moi, j'ai un premier fonds qui est fermé. Alors, il n'y en a pas,
d'enjeu.
Mme Lajoie (Geneviève) : Et
le fait que White Star est dans les paradis fiscaux aussi, ça, ça ne vous pose
pas problème?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
on est en 2014. Mme Marois, tu sais, était excitée de voir que ce fonds-là
venait à Montréal. Mon argent qui a été investi dans White Star, c'est de l'argent
qui a été gagné au Québec, de l'impôt payé au Québec. J'ai investi dans White
Star. Les retours que je vais avoir de White Star vont être payés au Québec.
Alors, moi, je ne suis pas dans un paradis fiscal.
M. Laforest (Alain) : ...vous
êtes ministre de l'Économie. White Star est dans les paradis fiscaux en 2021. Vous
n'êtes pas dans le fonds. Ça, ça vous dérange?
M. Fitzgibbon : Comme ministre
de l'Économie ou comme investisseur?
M. Laforest (Alain) : Comme ministre
de l'Économie.
M. Fitzgibbon : Bien, c'est
sûr qu'aujourd'hui le débat a pris une autre envergure. Tous les fonds... «By
the way», la plupart des fonds étaient dans ces... Luxembourg, ces paradis
fiscaux là. On retourne à 2014, là. Aujourd'hui, il y a une tendance, clairement,
vers une équité fiscale mondiale. L'OCDE est là-dedans. C'est sûr que le
discours a changé, mais, tu sais, il faut se remettre en 2014, là.
M. Laforest (Alain) : ...avez-vous
un problème avec le fait que White Star aujourd'hui soit dans les paradis
fiscaux?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
c'est un peu historique, hein? Ce n'est pas les seuls, là. Est-ce que ça se justifie
parce que tout le monde le fait? Là, probablement que la réponse, c'est non. Aujourd'hui,
on est ailleurs. Ça fait que les débats de l'OCDE... Tout le monde
requestionne, à juste titre, comment les fonds ont été investis. Mais
remettons-nous à l'époque, en 2014, je pense que la majorité des fonds étaient
dans ces paradis-là. Mais l'important, c'est que les investisseurs québécois,
dont la Caisse de dépôt, dont la BDC, payaient leurs... bien, ils ne paient pas
d'impôt, là, mais c'était québécois, de l'argent québécois, là. Il faut faire
attention. En anglais, oui.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning. The Liberal Party… Mr. Gaétan Barrette says that you should step down from your cabinet position. What's your
reaction to that?
M. Fitzgibbon : Well, I will not step down on my own. If the Premier thinks I'm a
nuisance for the Government, I
should, but at this point in time that's not the case.
Mme Fletcher (Raquel) : You say that there's no conflict of interest. Can you explain for
English viewers why there's no conflict of interest…
M. Fitzgibbon : The investment I made in the White Star fund, in 2014, was… Well, I
was obviously not in politics. That fund got to maturity point… that now it's
been liquidated, as all funds are. I think there's a…
Mme Fletcher (Raquel) : What does that mean, to be liquidated?
M. Fitzgibbon : Well, the way these funds work is that they assemble a capital from
institutions, they build a
capital and they invest in companies. When they finish to invest, then they
liquidate to return the capital to the investees. This fund is now…
Mme Fletcher (Raquel) : …what you're saying.
M. Fitzgibbon : Hein?
Mme Fletcher (Raquel) : You got your investment back. You're no longer...
M. Fitzgibbon : Well, not totally, but almost all of it. So, that fund is under
liquidation. So, within a year probably, I'll have nothing left in that fund,
while… Other funds have been created, in which I am not a participant.
Mme Fletcher (Raquel) : So, your decision is that you may, as a minister… That first fund,
could you…
M. Fitzgibbon : Well, that's the point, the…
Mme Fletcher (Raquel) : …a return of investment or is it… you're saying it's already too
late to have…
M. Fitzgibbon : When I joined my Office, that fund was invested. That fund never…
is not in contact with me. I have not had any contact with «monsieur»
Martineau-Fortin as a relate to the lobbyist with the Government. So, I have not been involved with White Star since I joined Office.
And that fund that I invested in is now being liquidated, so therefore there's
no conflict…
Mme Fletcher (Raquel) : …have any benefit.
M. Fitzgibbon : No. Zero conflict. That's what I am saying. Could it be
appearances… Perhaps, but there's no conflict. As for the other companies… two
companies that are being reviewed, Immervisionand White Star. In both cases, zero conflict.
Le Modérateur
: …take the last question.
Mme Fletcher (Raquel) : So, what do you think of the article that was published this
morning?
M. Fitzgibbon : I'll let the Journal de Montréal cover what they want. I mean, obviously, media should be allowed to
say what they… I think it's exaggerated, I think it's irrelevant.
Actually, the picture is
a good picture. And I'm happy about that event, because that event was about «madame»
Patricia Barbizet, who… She's a very influent businesswoman in the French
community. That was my first trip to Davos. Prior to Davos, we went to the Élysée with the Premier. So, I was very
happy to be able to contact «madame» Barbizet, for which I've got a larger
network which allows me to do my job. So, I think… Actually, it's a very nice
picture. It was a nice event, that evening.
Le Modérateur
: Ça va? Thank you.
M. Fitzgibbon :Thank you.
(Fin à 9 h 56)