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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour la famille

Version finale

Le mardi 30 mars 2021, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trois minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. S'adresseront à vous aujourd'hui Mme Véronique Hivon, porte-parole en matière de famille, et M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois. Mme Hivon, c'est à vous.

Mme Hivon : Oui. Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, vous allez remarquer que Paul et moi portons à la boutonnière un nouveau symbole qui fait son entrée à l'Assemblée nationale. C'est le symbole des parents réunis sous le vocable «Ma place au travail». Ce sont des milliers de parents qui sont sans place en service de garde et qui ont décidé de se mobiliser et de mettre des histoires et des visages sur ces 51 000 places qui sont manquantes et ces 51 000 familles qui attendent désespérément une place en service de garde.

Alors, bien sûr, nous les appuyons complètement, et on est ravis de voir qu'il y a maintenant tous ces gens mobilisés sur cette cause que nous défendons, sur laquelle nous-mêmes, nous nous mobilisons depuis des mois, des années, à savoir que c'est un pilier fondamental, au Québec, que les parents puissent avoir accès à une place en service de garde.

Et, bien sûr, vous savez que ce sont majoritairement, malheureusement, les femmes qui font les frais de ce manque de vision, d'action, de proactivité du ministre de la Famille et de tout son gouvernement sur cette question-là, parce qu'il y en a des centaines et des centaines qui ne peuvent pas retourner travailler faute de place en service de garde. Et donc c'est l'égalité hommes-femmes qui recule, c'est la conciliation famille-travail qui recule, c'est l'économie du Québec et c'est le développement des régions qui reculent quand on ne s'occupe pas de ce dossier-là qui est urgent.

Et malheureusement on a fouillé intensément dans le budget, et les mesures qui sont annoncées sont vraiment une goutte d'eau dans l'océan des besoins dans le domaine. Et pourtant, toute la semaine dernière, toutes les questions qu'on a posées au ministre, la réponse était toujours : Vous allez voir dans le budget, les choses s'en viennent. Or, dans le budget, vraiment, il y a à peine un 3 600 places qu'on espère pouvoir avoir en milieu familial avec un incitatif pour que certaines éducatrices puissent prendre jusqu'à neuf enfants. C'est la seule mesure. Pas de mesure nouvelle pour les CPE.

Et pire — je vous ai préparé un tableau — ça, c'est l'évolution des investissements au PQI pour les places en CPE. Donc, ici, c'est quand le Parti québécois était au pouvoir, ça, c'est sous les libéraux, et vous voyez où on en est rendus avec la CAQ, on est rendus à moins de 400 millions. Et pire, ça a même baissé entre l'année dernière et cette année, les montants retenus pour la création de places en CPE dans le PQI. Alors, on est passé de plus de 1 milliard, en 2014, à cette année moins de 400 millions, 355 millions, pour être plus précis. Donc, quand le ministre nous disait qu'on allait avoir des données encourageantes dans le budget, bien, au contraire, c'est extrêmement décevant et inquiétant.

Et c'est la même chose pour le volet de la main-d'oeuvre, pour les éducatrices. Vous savez, la pénurie, elle est énorme. Cette année, 3 000 éducatrices sont manquantes. La prévision pour 2024, dans trois ans, 10 000 éducatrices. Encore une fois, on s'attendait à des mesures fortes. Bien non, la seule chose qu'on a, c'est 15 millions cette année pour espérer pouvoir former 2 300 éducatrices d'ici trois ans. Et je vous rappelle que, pour le milieu de la construction, on nous a annoncé, il y a 10 jours, 120 millions. Alors, comment le gouvernement peut expliquer ce deux poids, deux mesures entre le secteur de la construction et le secteur des éducatrices?

Et pire, on a découvert cette fin de semaine un projet de règlement où le ministre Lacombe abaisse, à cause évidemment de la pénurie d'éducatrices, je présume, les critères de qualité et de formation dans les CPE, et donc dans les installations. Vous savez probablement que deux éducatrices sur trois, dans le règlement, doivent être formées, qualifiées. Or, dans ce règlement, il vient nous passer en douce un changement : une seule éducatrice sur trois. Comment peut-il arriver à un tel nivellement par le bas quand cette crise-là, elle était annoncée et qu'on lui agite des drapeaux depuis son arrivée en fonction, qu'il n'a posé aucun geste et que, dans le budget, tout ce qu'on a d'argent neuf pour cet enjeu-là, c'est 15 millions pour former tout au plus, on l'espère, 2 300 éducatrices et que là, il est tellement mal pris qu'il baisse les standards de qualité? Est-ce que c'est ça, l'avenir des services de garde au Québec? Extrêmement préoccupant.

Autre élément sur lequel je veux vous dire un mot, bien sûr, autre énorme déception dont on entend parler abondamment depuis le dépôt du budget, c'est l'absence de moyens financiers pour la lutte aux violences faites aux femmes. C'est absolument aberrant de voir qu'à la lumière de tout ce qu'on vit, des féminicides qui sont vécus, mais de tout ce qu'on connaît depuis des années, de tous les rapports qui ont été déposés juste avant Noël, en décembre, qu'on n'ait pas prévu des moyens financiers pour structurer l'action contre les violences faites aux femmes.

Et aujourd'hui, nous allons déposer une motion pour demander clairement un échéancier pour l'implantation des recommandations et un plan de suivi périodique sur ce qui est fait par le gouvernement, parce que les paroles, les belles paroles, les stratégies de communication, c'est assez. On veut de la planification, on veut de l'action puis on veut surtout que ça change pour vrai contre les violences faites aux femmes.

Je cède, sur ce, la parole à Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Véronique. Rapidement, avant de prendre vos questions, je veux juste revenir sur la question de la langue française au Québec, un rapport qui nous confirme à nouveau les données qu'on connaissait déjà de Statistique Canada. Et je suis toujours étonné d'entendre Simon Jolin-Barrette faire des déclarations comme : Les Québécois doivent se mobiliser pour protéger le français. Les Québécois sont mobilisés, c'est juste que leur gouvernement ne fait rien. Ça ne peut pas être plus clair que ça. Dans les médias, il y a eu des pétitions, des manifestations, on parle de ce sujet-là fréquemment, c'est un sujet de préoccupation. Le gouvernement n'agit pas. Et nous, on a déjà proposé un plan qui se décline sur trois aspects pour inverser la courbe du déclin du français. On veut travailler sur l'enseignement supérieur, sur la langue du travail et sur l'immigration, la maîtrise du français notamment en immigration. Donc, ça prend une série de mesures pour renverser le déclin de la langue française.

Ce n'est pas de la mobilisation de la part des Québécois dont on a besoin, on a besoin d'un gouvernement qui s'occupe de ses dossiers, qui, au lieu de parler puis faire des communications, agisse. Ça fait des mois qu'on demande ça. On est toujours au même point malheureusement. Et là-dessus je vais prendre vos questions.

Mme Gamache (Valérie) : Concernant justement le dossier de la langue française, comment vous expliquez-vous, là, ça fait quand même plus d'un an qu'on nous annonce ça, un grand chantier, comment vous expliquez-vous qu'il n'y a rien sur la table encore?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est comme dans plusieurs autres dossiers avec le gouvernement de la CAQ, c'est 100 % communication, 0 % résultat. Et on attend toujours le résultat. Je n'ai pas d'autre explication à part qu'on est devant un gouvernement qui n'agit pas, qui communique.

M. Lacroix (Louis) : Vous avez vu, la semaine dernière, les conclusions de l'INSPQ sur la troisième vague. Il semble que la troisième vague, elle est commencée. M. Dubé l'a reconnu également hier. Puis les pronostics sont assez inquiétants, là, si on se fie à ce que nous disait l'INSPQ. Est-ce qu'on devrait revenir en arrière? Est-ce qu'on devrait reconfiner? Est-ce qu'on devrait refermer une partie, par exemple, de l'économie, comme on a fait pour la deuxième vague, compte tenu du fait que les nouveaux variants sont plus virulents, que ce sont les jeunes particulièrement qui sont les plus transmetteurs, si on veut? Est-ce qu'on devrait revenir en arrière?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On ne le souhaite pas. C'est une question de projection de la part de la Santé publique. Moi, ce qui me frappe énormément, c'est comment, il y a à peine cinq, six jours, on disait aux Québécois que le Québec résiste à troisième vague puis qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter, et là, tout d'un coup, tout le monde est d'accord qu'il y a une troisième vague et elle frapperait très fort.

Ça me fait un peu penser à ce qu'on a vécu autour de Noël. Les données statistiques sont très claires, là, au niveau de la contagion. C'est lorsque le gouvernement est sorti pour parler d'un contrat social pour Noël que le respect des mesures sanitaires est tombé en chute libre et que le nombre d'infections a augmenté rapidement. Là, on est sorti pour dire aux Québécois : D'ici le 24 juin, tout est réglé, vous allez tous être vaccinés, voici beaucoup de mesures, là, d'allègement. Et je pense que, malheureusement, ça a donné un sentiment de sécurité dans la population qui, là, nous amène sur moins de respect des consignes et donc une augmentation rapide. Mais moi, ça me frappe comment le gouvernement nous disait, pas plus tard que la semaine dernière, que le Québec échappait à la troisième vague.

Donc, malheureusement, on n'a pas leurs données, on n'a pas leurs projections entre les mains. C'est toujours le même problème de transparence des projections de la Santé publique. Donc, on ne peut qu'essayer de deviner qu'est-ce qui se passe, mais c'est très incohérent.

M. Larin (Vincent) : C'était une erreur de M. Legault, une erreur de publication?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : De?

M. Larin (Vincent) : De s'être avancé comme ça sur le 24 juin.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, moi, je pense que ce n'est pas prudent de donner un sentiment de sécurité dans la population par rapport au fait qu'on s'en sort puis que le Québec est une exception, alors qu'on a laissé rentrer le variant au Québec. Et c'est là que ça s'est joué. Rappelez-vous, quand je disais : J'espère que l'incompétence de notre gouvernement fédéral et l'inaction du gouvernement du Québec dans le contrôle des arrivants aux aéroports, j'espère que ça ne nous coûtera pas une troisième vague. Puis ça a duré des mois, cette inaction-là, et aujourd'hui on en paie le prix. Ça, je pense que c'est une erreur, définitivement.

Ensuite, dans les communications, je pense qu'il faut arrêter de fixer des caps où on donne l'impression que tout est réglé. On ne le sait pas. De toute évidence, le gouvernement ne le sait pas, lui non plus, parce que la semaine dernière il nous disait qu'il n'y avait pas de troisième vague, là, il nous avertit qu'il y a une vague qui pourrait frapper fort. Donc, demeurons prudents dans la manière de...

M. Lacroix (Louis) : M. St-Pierre Plamondon, les chiffres, là, qu'on nous a présentés vendredi à l'INSPQ, là, le gouvernement, ça faisait deux semaines qu'il les connaissait, ces projections-là, eux autres. Ils ne sont pas tombés des nues quand ils ont vu ça, vendredi, là. Et, malgré le fait qu'on leur avait fait ces projections-là le week-end précédent, selon même ce qu'a reconnu M. Legault, on a ouvert une partie quand même... levé une partie des mesures sanitaires. Est-ce que ça a été une erreur de faire ça, à votre avis, compte tenu que, là, là, c'est en train de remonter? Puis tout le monde, même les médecins, hier, disaient : Écoutez, il faut reculer.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il faut écouter ce que des intervenants comme le Collège des médecins nous disent. Je n'ai pas les projections, mais moi, ce qui m'inquiète, ce n'est pas tant qu'on ait considéré certains allégements, mais bien que l'adhésion aux mesures sanitaires soit en chute libre depuis qu'on a dit aux Québécois qu'au 24 juin tout le monde serait vacciné. Moi, je m'inquiète de l'adhésion, la cohésion autour des mesures. Je pense que c'est de ce côté-là qu'il faut regarder quand on essaie d'expliquer ce qui nous arrive en ce moment.

Mme Côté (Claudie) : Justement, vous dites souvent que le gouvernement, c'est un gouvernement de communications, concernant les mesures sanitaires, oui, mais aussi en ce qui a trait à AstraZeneca. Est-ce que le gouvernement a perdu la bataille de la communication dans le dossier?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, dans AstraZeneca, il faut vraiment nuancer, là. On suspend de manière prudente le vaccin dans un groupe d'âge parce que peut-être qu'une personne sur 100 000 aurait une réaction sur le plan sanguin, mais c'est à déterminer. Donc là, je pense qu'il faut donner aux scientifiques le temps d'investiguer. C'est une mesure préventive. Moi, je ne pense pas que le gouvernement est à blâmer dans la gestion de ce vaccin AstraZeneca. On y va par prudence.

M. Lacroix (Louis) : ...M. St-Pierre Plamondon, le Danemark a commencé à interdire le vaccin, la Norvège, après ça l'Islande, puis ça a fait... Puis on le savait, ça, je vous ai même posé la question, il y a... bien là, je dis trois semaines, c'est peut-être deux semaines, là. Alors, est-ce que, par mesure de prudence, on n'aurait pas pu dire : Bien là, écoutez... Parce qu'hier c'est ce que disait M. Dubé, là, sur Twitter, il disait : Bien, par mesure de prudence, on arrête. Est-ce qu'on a trop attendu encore?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Dans une société...

M. Lacroix (Louis) : Vous vous souvenez des masques, les N95 dans les hôpitaux, quand tout le monde les réclamait, puis eux autres, ils disaient : Non, non, non. Puis après ça, ils ont dit...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ah! sur les masques, c'était frappant, en effet.

M. Lacroix (Louis) : Là, à un moment donné, est-ce que...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Dans une société où on aurait géré la crise de manière transparente comme l'ont fait d'autres pays dans le monde, on aurait des réponses à ça, parce qu'on aurait eu l'avis de santé publique, on aurait compris pourquoi, dans le cas d'AstraZeneca, le gouvernement décide de ne pas réagir, mais il y a une telle confusion dans le processus décisionnel. C'est pour ça que, moi, j'insiste sur l'enquête indépendante et publique une fois que la crise sera terminée, parce que le processus décisionnel... Le cas des masques est frappant, c'est incompréhensible. Il y a beaucoup de questions.

Comme sur les tests rapides, on nous dit que, là, les tests rapides, on ne les a peut-être pas utilisés comme on voulait. Je regrette, pendant des mois, on nous a dit qu'il ne fallait pas les utiliser. Et nous, les oppositions... le Parti québécois disait : Partout dans le monde, on dit qu'il faut les utiliser, pourquoi ce ne serait pas le cas au Québec sur le plan scientifique? Tant qu'on n'aura pas une enquête publique et indépendante sur comment ce processus décisionnel là nous mène à des confusions, nous mène à des points d'interrogation pour lesquels je n'ai pas de réponse... Parce qu'on n'aura jamais su ce que la Santé publique disait au premier chef, en premier lieu, ça crée de la confusion.

Mme Gamache (Valérie) : ...il y a des juridictions actuellement qui ciblent vraiment les plus jeunes, là, dans leurs mesures, qui disent : Bon, bien là, il est temps que les 20-40 ans se rendent compte qu'ils ont une part dans cette pandémie-là. Est-ce que des nouvelles mesures au Québec devraient être prises pour peut-être donner une espèce de «wake-up call» à cette génération?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je pense que les tests rapides sont une mesure qu'on a en banque depuis des mois puis qu'on n'utilise pas, qui serait, pour reprendre votre expression, un «wake-up call» pour que tout le monde prenne au sérieux le dépistage, qu'on se rende compte que c'est un virus qui, dans son nouveau variant, voyage très, très rapidement.

Maintenant, ensuite, c'est à la Santé publique de prendre des mesures proportionnelles à l'ampleur du défi. Et, la semaine dernière, on nous disait qu'il n'y avait pas de problème, qu'il n'y aurait pas de troisième vague. Là, on nous dit qu'il y en a une. Donc, c'est très difficile de comprendre ce qui se passe.

Mme Côté (Claudie) : ...perdu la bataille de la communication à ce moment-là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Tant qu'on ne sera pas sorti de la crise, je vais m'en tenir à des communications constructives dans l'intérêt public, parce qu'on ne veut pas aggraver la situation. Je me contenterai de dire que plus le gouvernement sera transparent et surtout cohérent dans ce qu'il communique, mieux on s'en sortira comme société.

M. Larin (Vincent) : Est-ce qu'il doit revoir sa cible du 24 juin? Est-ce qu'il doit... Comme à Noël, là, vous avez cité Noël tantôt, finalement on est revenu là-dessus, on nous dit qu'il n'y aurait pas de rassemblement. Est-ce qu'il devrait corriger le tir pour le 24 juin, dire que ça va être plus tard ou que...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Eux seuls savent si l'objectif de vacciner tout le monde au 24 juin est vraiment réaliste. Surtout que là, si on suspend AstraZeneca, ça soulève d'autres questions. Mais je pense qu'il ne faut pas donner... Moi, mon point, ce n'est pas tant à quelle date on sera tous vaccinés, c'est que dans l'intervalle il ne faut pas créer un environnement dans le cadre duquel les gens ont l'impression que la crise est terminée. Et ça, c'est quelque chose qu'on peut corriger dans les prochains jours et qu'on aurait peut-être dû corriger plus tôt en ne disant pas que la troisième vague ne nous atteignait pas. Les données sur les variants, de ce que je comprends, là, les variants sont là depuis un petit bout puis c'est une question de temps. Donc, demeurons disciplinés comme société, si on veut s'en sortir correctement.

Mme Gamache (Valérie) : Mais qu'est-ce que ça veut dire, quand vous dites : Corriger dans les prochains jours? Est-ce que c'est des mesures plus restrictives? Est-ce que les ados doivent retourner moitié temps à la maison? Qu'est-ce qu'il faut faire? Est-ce qu'il faut jouer au yoyo, justement, revenir en arrière?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On a vu des pays le faire par la force des choses, mais, si on ne veut pas se rendre là, il faut s'assurer qu'il y a de la cohésion derrière les consignes de santé publique. Et moi, je constate que, depuis qu'on a fait l'annonce que tout le monde serait vacciné au 24 juin, la cohésion a chuté.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Mais là, c'est ça... mais je veux que peut-être Véronique aussi aborde le sujet des écoles dans ce contexte-là, là. Mais je pense que c'est à la Santé publique de nous donner un plan de match pour contenir la possibilité d'une troisième vague qui, de toute évidence, là, s'est matérialisée. Je ne veux pas jouer à la Santé publique, mais je pense qu'à chaque fois qu'on dit aux gens qu'on n'a pas de troisième vague, ou à chaque fois qu'on dit que tout ça va être fini telle date, je constate qu'il y a un effet dans la population. Donc, ce n'est pas tant les mesures en place actuellement que le respect de ces mesures-là qui me semble être un défi présentement.

Mme Lévesque (Fanny) : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je n'ai pas compris, pardon.

Mme Lévesque (Fanny) : La Santé publique ne resserrera pas les mesures. Le Dr Arruda l'a dit. Donc, est-ce que vous lui faites confiance là-dessus ou vous, en prévision de la troisième vague, vous aimeriez voir un resserrement des mesures?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Malgré toute l'absence de transparence du processus décisionnel, là, entourant la Santé publique et le gouvernement du Québec, je n'ai pas le choix que de continuer à suivre la Santé publique, même si, sur la question des tests rapides, sur la question des masques, sur la question de la vaccination, c'est très difficile à suivre. Mais j'encourage la population à continuer à suivre ce que la Santé publique nous dit. C'est notre meilleure chance de s'en sortir rapidement. On fera les bilans plus tard dans le cadre d'une enquête publique et indépendante.

M. Bergeron (Patrice) : Mme Hivon, concernant les garderies et le projet de règlement sur la formation des éducatrices, vous l'avez dit, donc le ratio passerait de un sur deux à un à trois.

Mme Hivon : De deux sur trois à un sur trois.

M. Bergeron (Patrice) : Oui, O.K., de deux sur trois à un sur trois, excusez-moi. Est-ce qu'il n'y a pas un risque sur le plan soit de l'apprentissage soit de la sécurité des enfants? Qu'est-ce que ça peut...

Mme Hivon : Bien, en fait, il y a un grand risque de niveler par le bas. C'est là qu'on en est. En fait, pendant la pandémie, le ministre avait dit : On fait un assouplissement très, très temporaire parce qu'il y a tellement d'éducatrices qui sont malades, qui doivent rester parce qu'elles ont une condition immunosupprimée, donc temporairement on va aller vers un sur trois parce que ça va permettre à des étudiantes de venir prêter main-forte, O.K.? Mesure temporaire.

Là, on formalise ça dans un règlement. Avez-vous entendu le ministre faire une annonce publique de ça? Nous, là, c'est parce qu'on a fouillé dans la Gazette qu'on est tombé là-dessus. Ça a été publié mercredi dernier. Le ministre n'a pas communiqué ça nulle part. Il pensait quoi, là, que ça passerait en douce? C'est majeur, comme changement.

Ça fait que, là, on se retrouve avec un gouvernement qui n'a rien fait pour lutter contre la pénurie des éducatrices et qui, face à sa propre incurie, est en train de nous faire un règlement pour baisser les standards de qualité et de formation. Et donc il prévoit que, là, jusqu'à la fin de l'état sanitaire et neuf mois après, un sur trois. Ça va être quand, ça, la fin de l'état sanitaire? Donc, on est dans ces mesures-là pour combien de temps? Et ensuite ça va être un sur deux pour toute une autre année.

Ça fait que ça, ça veut dire que plutôt que d'avoir agi fortement pour lutter contre la pénurie d'éducatrices, contre la chute dramatique des inscriptions, 40 % de moins d'inscriptions à la technique depuis sept ans, il a laissé les choses aller, puis là on se retrouve avec un règlement qui abaisse la qualité.

Donc, c'est extrêmement préoccupant, parce qu'au Québec c'est un joyau, le réseau de la petite enfance. On s'est battus pour ça. C'est un programme éducatif pour les tout-petits. Puis là, ce qui est très inquiétant aussi, c'est qu'on va opposer maternelles quatre ans avec réseau de garde où on est en train de baisser la qualité. Donc, c'est vraiment inquiétant pour la suite des choses et pour la qualité dans le réseau, et je demande au ministre Lacombe de s'expliquer publiquement sur ce changement-là qu'il n'a pas expliqué du tout et qui a des répercussions majeures.

Et si c'est si grave, la pénurie, comment ça se fait que, dans le budget, on n'a pas des mesures plus fortes? Comment ça se fait qu'on a 120 millions pour l'industrie de la construction puis qu'on a 15 millions cette année pour la pénurie des éducatrices? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut nous expliquer ça quand il y a 51 000 familles, de surcroît, qui attendent une place, puis des femmes qui ne retournent pas au travail faute de places?

Mme Lévesque (Fanny) : Mme Hivon, parlant de pénurie, on apprend que la DPJ a de plus en plus recours à des agences privées. Est-ce que vous étiez au courant de cette pratique-là qui est à la hausse? Qu'est-ce que vous en pensez et qu'est-ce qu'on devrait faire pour colmater...

Mme Hivon : Je n'étais pas au courant. C'est très grave. Et encore une fois, comment se fait-il qu'on ait un gouvernement, depuis la crise, qui nous dit qu'il déploie des moyens, qu'il n'y a plus de pénurie, que les actions sont là et que, de mois en mois, on voit que ce n'est pas du tout la réalité sur le terrain? Et donc ce n'est pas compliqué, à un moment donné, là, il faut arrêter la communication puis passer à l'action, puis ça veut dire, ça, de valoriser ces professions. Puis c'est comme le fil conducteur. Elle est où, la valorisation des éducatrices, quand on a une pénurie aussi grave, qui gagnent à peine plus que le salaire minimum? Elle est où, la valorisation des travailleuses, des travailleurs dans la DPJ, qui font un travail d'une complexité et d'une sensibilité inouïe? Donc, c'est ça qu'on veut sentir, qu'on les valorise.

Et là ce qui se passe, c'est qu'on engage des gens, mais, dès qu'il y a des postes annoncés... Puis là on l'a vu, il y a eu des postes d'annoncés en santé mentale, il y a des postes d'annoncés, il y a des pénuries tellement que les gens quittent la DPJ, alors que c'est pour s'occuper des plus vulnérables des vulnérables. Donc, à un moment donné, il y a des négociations là, en ce moment, bien, il faut que la valorisation soit au rendez-vous.

Mme Lévesque (Fanny) : On valorise comment, mettons, rapidement...

Mme Hivon : Bien, avec un salaire, avec des bonis, avec des primes de rétention. C'est ça qu'on fait. Nous, pour les éducatrices, là, on a déposé tout un plan pour s'occuper de créer des places en milieu familial, de retenir les éducatrices qui s'en vont par centaines, pour favoriser de l'alternance travail-étude, pour favoriser des inscriptions. Ce n'est pas là, dans le budget.

Mme Gamache (Valérie) : Mme Hivon, il y a des offres qui seront... une troisième offre va être déposée ce soir, vos attentes face à ça.

Mme Hivon : Bien, nos attentes, c'est qu'on ne soit pas dans le statu quo, là, puis que le gouvernement peut-être réalise, à la faveur de cette difficile pandémie qu'on traverse, l'importance des employés du secteur public, l'importance des enseignants, des employés de soutien dans le milieu scolaire, des éducatrices justement, des infirmières, des préposés, des employés de soutien, de tous les employés du milieu, donc, public, je veux dire, ça ne bouge pas. Vous vous rappelez, il y a un an, M. Dubé nous dit en conférence de presse : On part dans un blitz de négociation, là, c'est vraiment important de régler ça, on est en pandémie, on a besoin de nos acteurs du secteur public. Mais là on est un an plus tard, puis tout ce qu'il a contribué à faire, c'est que ces gens-là sont épuisés, la négociation s'étire, ça ne bouge pas aux tables. Donc, il faut qu'il y ait un signal clair qui soit envoyé, puis ça va prendre des nouvelles offres.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Mrs. Hivon, the third wave and the fact that high school students are back full time secondary III to V in red zones since this week, three out of nine schoolboards basically are saying : Well, we'll follow our own calendar. What do you think about this, the fact that you have schoolboards in the English system that say that, in red zones : We're not following this at all?

Mme Hivon : What we're asking the Government first about schools, because people are really worried, I can tell you, just yesterday, I think I received at my office more than 30 letters, so we're asking two things. First, to be transparent and to explain why they think that the risk is low to bring back all the students, secondary students to high schools. So, they have to explain, because people, teachers, schoolboards, they don't understand.

Second of all, what we're asking is in line with what we've been asking for a while, is to decentralize those decisions. So, we believe that it would be a good idea to have the school service centers, with the local, regional Public Health direction, decide together if it's a good idea or not to bring back all students together. Because, you know, there are inconsistencies right now. You are in an orange zone in Bas-Saint-Laurent, all schools are closed because the variant is so present and… So, you see those inconsistencies, you know? So, this is why we're asking for decentralization and the possibility for regions to decide what is good for them and if it is better not to go back full time, to be able to have this latitude to do so.

Mme Fletcher (Raquel) : ...about the third wave in general because…

Mme Hivon : Sorry. We have a very strict sharing of jurisdictions.

Des voix : ...

Mme Fletcher (Raquel) : You expressed some surprise in how the Health Minister announced yesterday, kind of nonchalantly, that : OK, we're in the third wave.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes, and it is a very serious wave.

Mme Fletcher (Raquel) : What is your concern with…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, last week, the communication was that Québec is an exception to that third wave, that we don't have that issue. So, it triggers the question : If we have a Public Health that gives you 14 days of previsibility, how did we achieve to say one thing and the exact opposite within one week?

So, it is a question because I think the issue right now is : Are we still following the rules? What was the effect of telling people that we'll all get vaccination before the 24th of June and that we will not have a third wave? What was the effect on our discipline towards the security measures? I think that's the issue right now.

Mme Senay (Cathy) : That was a mistake? Like last week, saying... last few days, saying : June 24th, first shot. And also, we have the opportunity to prevent … a third wave. That was a mistake to you?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I think the proper forum to assess how the decision-making is happening at the Government of Québec during that crisis will be a public and independent commission. That's why we need it. So, I will not comment, because my responsibility is also to ensure that we have the most people, the more people possible following the rules. But obviously we need to tell… We cannot have communications that give people a false feeling of security, a false impression that we are out of this already. We are not and thus we need to stay very disciplined with the sanitary rules.

M. Authier (Philip) : Dr. Arruda, this morning, says : «Il ne faut pas paniquer», we don't need to panic about the variants. Is that the same kind of message, confused message that goes on? They're telling people : Don't worry about the variants, but be on guard, right?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I don't want people to panic either, but I don't want people to understand or think that we're out of this already. We're not. We're not. And look at the vaccination rate compared to the U.S. or the U.K., they are around 46, 48 doses per 100 people, we're not even at 15. So, we're definitely not out of this, because the vaccination has been slow, because we were not careful with the airports. When we knew there were variants in the U.K., elsewhere in Europe, we didn't do anything about the airports. Now, we are stuck in that situation. We need to stay focused.

Mme Senay (Cathy) :Québec was planning on 300 000 doses of AstraZeneca, and now, because of what's happening, the planning is kind of derailed. And Mr. Arruda said that the June 24th date might be compromised. So, how come, like, we haven't seen this coming? AstraZeneca was already, like, in trouble last week.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It was, but I am less severe on AstraZeneca because we are dealing with scientific data that says : It may be a problem, because we're prudent, we're not going to take the chance that one person out of a 100 000 has blood problems with that vaccine, so we're going to check it out, we're going to look in depth into that potential problem. That's an unforeseeable and still hypothetical event, so I think we need to wait an see until we have very reliable data on that vaccine. So, I think it's prudent to have measures at this stage, but it doesn't mean necessarily that the vaccine is problematic. We need to let the scientific work do the investigation.

Mme Fletcher (Raquel) : Can we go back to the provincial jurisdictions, because...

Des voix : ...

M. Authier (Philip) : ...is that there are jurisdictions. That's what I mean. You each have your roles.

Mme Hivon : That's it, that's what I said. Because I said : I have to respect the sharing of jurisdictions. Yes. Let's go back to mine.

Mme Fletcher (Raquel) : Your motion, this afternoon, why is it... First of all, just for English... And then why it's important to have...

Mme Hivon : Yes, it's important to really know what is the deadline of the Government so that we can follow what is going on. Because there has been a lot of questions raised in the last weeks as to the willingness of the Government to really act and not just communicate. And, you know, the last weekend we saw that now it's the Deputy Prime Minister, it's Mrs. Guilbault, and in a precedent interview, Mr. Legault said : It's going to be me who's going to be in charge. So it's really confusing. And it's not reassuring for the implementation of the recommendations.

So what my colleague Méganne Perry Mélançon will ask is to know what is the deadline, what is the foreseeable planning of implementation. We need planning, we need action, a little bit less communication.

La Modératrice : Ça va être tout. Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 34)

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