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Conférence de presse de M. Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition

Attentes quant au budget 2021-2022 du Québec.

Version finale

Le mardi 23 mars 2021, 10 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Dix heures deux minutes)

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci. Je suis très fier ce matin d'être aux côtés de Martin Ouellet, notre leader parlementaire et porte-parole en matière de finances et de lutte à la pauvreté, pour présenter nos attentes budgétaires, mais également notre vision de l'économie du Québec de demain, notre vision d'une transition qui se veut verte, juste et qui permette l'indépendance, une indépendance méritée pour le Québec. On a travaillé très fort afin de présenter un document qui est non seulement en phase avec ce que le Parti québécois veut mettre de l'avant, veut bâtir pour le Québec, mais qui est également très chiffré, très détaillé, très rigoureux et crédible dans la manière de détailler chaque proposition.

Pour ce faire, on a consulté les groupes et les différents acteurs de la société civile. Notre exercice, on pense, reflète ce que le Québec a réellement besoin pour la relance économique qui nous attend dans peu de temps. Et ça nous permet également de regarder avec un pas de recul et se dire quel sens donner à cette crise-là, en quoi les difficultés que nous avons vécues nous permettent de rebâtir différemment et de régler certains problèmes qui demeuraient en suspens au Québec depuis plusieurs années.

Et c'est pourquoi, notamment, on propose une économie complètement transformée, une transition vers un Québec plus vert. C'est le premier élément. Parce qu'en ce moment, aux États-Unis, on est devant une situation très importante sur le plan historique, où Joe Biden a annoncé ni plus ni moins que 2 000 milliards de dollars pour assurer une transition vers une économie plus verte. Dans ce contexte-là, et sachant que le Québec a déjà souffert d'une récession économique sans précédent en raison de la crise, tant qu'à rebâtir l'économie du Québec, profitons-en pour la bâtir correctement, en fonction d'assises solides, durables qui permettront au Québec de connaître une croissance économique solide et bien planifiée, intelligente, au cours des prochaines années. Donc, je laisserai Martin vous proposer, là, les grandes lignes de cette transition que nous proposons pour une nouvelle économie qui soit propre et qui soit durable.

Un Québec plus juste également parce que, si on passe sous silence le fait qu'un des impacts importants de la crise, c'est l'accroissement des inégalités sociales. On parle notamment de détresse sur le plan alimentaire, on parle de problèmes de santé mentale, de problèmes de violence conjugale, il y a plusieurs symptômes, en ce moment, qu'on voit, de l'impact de la crise sur les inégalités sociales. C'est un problème important, et on ne peut pas fermer les yeux. On doit, dans notre plan, pallier aux impacts de la crise sur les inégalités sociales. Donc, c'est notre deuxième point.

Et, troisième point, pourquoi un plan vers un Québec plus indépendant? Bien, parce que ce qui ressort clairement de la crise qu'on vient de vivre, c'est que le Québec du XXIe siècle se doit absolument d'être plus autonome, plus en maîtrise de ses leviers décisionnels. On voit qu'en cas de crise les enjeux d'insécurité alimentaire, les enjeux de décision sur des choses aussi fondamentales que nos aéroports, le fait d'acheter québécois quand c'est le temps, ces aspects importants là pour notre avenir doivent être mieux planifiés advenant une prochaine crise. Et on pense qu'il y a une seule solution pour s'assurer que, sur le plan budgétaire, on n'ait pas des trous de 6 milliards de dollars inexplicables, on n'ait pas des difficultés à faire notre propre budget parce que la moitié de nos impôts se rendent dans un gouvernement qui n'est non seulement pas le nôtre, mais qui a d'autres priorités, ce qui rend incohérente notre planification. On pense que c'est un incontournable également de nos attentes budgétaires et de la relance économique qui nous attend.

Et pour vous expliquer chacun de ces trois points-là dans le détail, je passe la parole à mon collègue et porte-parole du Parti québécois en matière de finances, M. Martin Ouellet.

M. Ouellet : Merci, Paul. Donc, c'est avec beaucoup de fierté ce matin que le Parti québécois présente ses attentes budgétaires… qui se veut, oui, une orientation qu'on veut donner pour le prochain budget, mais une orientation aussi qu'on veut donner pour le Québec de demain.

Paul en a fait mention tout à l'heure, on veut un Québec plus vert et la seule façon d'y arriver, c'est d'y mettre les sommes nécessaires pour s'assurer qu'on réussisse cette transition juste. Vous l'avez vu dans les médias, en début de la semaine dernière, notre chef, ainsi que Sylvain Gaudreault, notre porte-parole en matière d'environnement, ont présenté notre plan de transition juste avec, à la clé, un fonds de 1 milliard, puisé à même le Fonds des générations, pour financer des changements dans les entreprises, mais accompagner aussi les travailleurs et travailleuses qui vivront des changements technologiques pour leur permettre d'avoir devant eux un nouveau travail pour les 15, 20, 30, 40, 50 prochaines années.

On veut aussi, à travers l'exemplarité de l'État, changer les appels d'offres pour prendre en compte aussi, oui, la dynamique d'achat local, mais l'impact environnemental aussi de tous nos donneurs d'ordres, et surtout de tous ceux et celles qui fournissent des biens et des services à l'État.

L'autre partie de notre plan, 1 milliard pour que le Québec soit plus juste et le Québec soit plus humain. La meilleure façon d'y arriver, c'est d'abord de financer les organismes communautaires, l'action communautaire autonome, à la hauteur de 460 millions, pour leur donner les moyens de donner des services à la population. Ce n'est pas le «cheap labor» de l'État, les groupes communautaires, ce sont des organismes du milieu, parrainés par les gens du milieu et administrés par les gens du milieu, dont leur clientèle, c'est notre population. Et la seule reddition de comptes qu'ils ont à avoir, c'est envers la population du Québec. Donc, on veut leur donner les moyens financiers d'aller au bout de leur mission.

Évidemment, on en a parlé, le retour aussi au crédit d'impôt, mais plus élevé, à 40 %, pour les gens qui veulent être à domicile, pour le maintien à domicile, pour nous, c'est fondamental.

Et l'autre partie de notre plan qui été présentée aussi par notre collègue Véronique Hivon, bien, compléter le réseau de CPE. Les 31 nouvelles places, on doit les compléter. Mais surtout on doit mettre en place des initiatives pour faire face à la pénurie de main-d'oeuvre. On l'a vu, vendredi dernier, le gouvernement a annoncé 120 millions dans le domaine de la construction. Il est où, le plan pour accompagner la crise des éducatrices qu'on a présentement à l'intérieur du réseau des CPE?

Alors, le Parti québécois a fait connaître son plan, pas plus tard qu'hier, pour contrer la pénurie en proposant d'injecter 224 millions sur cinq ans, notamment pour soutenir la formation d'éducatrices par des bourses aux étudiants en techniques d'éducation à l'enfance, et par la création d'un programme d'alternance travail-études, et surtout de permettre, d'ailleurs, de renverser la tendance observée en milieux familiaux pour donner une subvention au démarrage, mais aussi une subvention ou une majoration de la subvention actuelle pour les RG qui sont présentement en opération sur tout le territoire.

Donc, pour nous, c'est clair, on présente, dans le plan de nos attentes budgétaires, 1,5 milliard d'investissements supplémentaires. Et la question : Comment le Parti québécois veut financer ça?

Bien, ce n'est pas compliqué. Dans notre plan, on va rétablir l'équité fiscale en luttant conte les paradis fiscaux en allant chercher 350 millions. On veut taxer aussi les GAFAM pour la hauteur de 146 millions. On veut aller chercher aussi la TVQ sur les biens exportés, les biens tangibles. Pour l'instant, on ne le fait pas. On va instaurer une taxe sur les profits détournés. On va cesser de recourir aux agences de placement privées dans les institutions publiques. On va aussi limiter les salaires faramineux des hauts dirigeants. On va hausser la redevance sur l'eau. Et, à la toute fin, pour un Québec plus indépendant, évidemment, pour nous, la déclaration de revenus unique, c'est fondamental.

Vous avez, dans ce plan pour un Québec plus vert, plus juste et plus indépendant, la vision du Parti québécois pour réussir le Québec de demain. Ce qu'on veut, c'est ne laisser personne derrière et s'assurer que toute la population puisse participer, oui, à la relance économique, mais surtout au frein des inégalités sociales et s'assurer que personne ne sera laissé derrière.

Alors, pour nous, on a fait un budget sur cinq ans, 1,5 milliard annuellement de revenus supplémentaires pour 1,5 milliard de dépenses supplémentaires, ce qui nous amène sur cinq ans à 8,3 milliards d'investissements financés par 8,3 milliards de revenus. Merci.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période des questions. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour. Je vais aller sur un autre sujet, là. Concernant le député Thouin, quelle est la position du Parti québécois, là, compte tenu qu'il est adjoint de Sonia LeBel au Conseil du trésor?

M. Ouellet : Ce n'est pas compliqué. L'ancienne procureure de la commission Charbonneau doit virer Charles Thouin comme adjoint parlementaire. C'est aussi clair que ça. Avec les allégations qui sont dans les médias ce matin, il est sous enquête ou sous investigation de l'UPAC, il y a déjà plusieurs causes qui ont été entendues notamment par rapport à son rôle comme maire. Donc, évidemment, pour nous, la présidente du Conseil du trésor, Mme Sonia LeBel, doit tout simplement le virer, il ne doit plus être son adjoint parlementaire le temps que l'UPAC fasse son enquête et surtout le temps que la Commissaire à l'éthique statue sur sa situation.

M. Laforest (Alain) : M. Plamondon, à 11 heures ce matin, l'ancien député de Lac-Saint-Jean et vice-recteur de l'Université du Québec à Chicoutimi va venir avec Mme McCann pour parler de liberté académique. Avec tout ce qui se passe avec votre alma mater à Ottawa, là, qu'est-ce que vous vous attendez de ce comité-là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je suis un finissant de McGill. Mais ce que je m'attends du comité, c'est un travail qui soit à l'image de ce que l'Assemblée nationale nous permet de faire, c'est-à-dire du travail qui est transparent, public et qui est en phase avec les outils déjà prévus dans l'Assemblée nationale.

Donc, on demande depuis le début, et ça fait depuis novembre qu'on demande une commission parlementaire transpartisane sur la question, on veut entendre les experts, les intervenants. Donc, en d'autres mots, il faut s'assurer que tout le monde aura participé à cet exercice-là, car il est fondamental. La question revient constamment, et, pour nous, c'est essentiel, à ce moment-là, qu'on se serve des outils déjà disponibles à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire une commission.

M. Laforest (Alain) : Et votre réaction par rapport aux événements des dernières 24 heures, 48 heures.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je constate que l'Université d'Ottawa demeure très timide dans sa condamnation des propos de M. Attaran. Ça crée bel et bien en environnement de deux poids, deux mesures. J'ai pris acte de la réaction de Mme Lieutenant-Duval, et elle a raison. Comment expliquer son traitement par rapport à celui de M. Attaran? Ça soulève de nombreuses questions sur la tolérance, au Canada, pour ce qu'on appelle le «Québec bashing», et, pour moi, ce n'est pas acceptable. Donc, espérons que l'Université d'Ottawa prendra le temps de réfléchir à nouveau, maintenant que plusieurs intervenants à tous les paliers de gouvernement réagissent en témoignant de leur indignation.

M. Lacroix (Louis) : Vous avez un nouvel allié, là, hier, M. Trudeau...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, c'est rare que...

M. Lacroix (Louis) : ...s'est placé en chevalier, là.

M. Ouellet : On recrute. On recrute.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

M. Lacroix (Louis) : Non, non, mais sur la réaction de M. Trudeau hier.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Quand même M. Trudeau trouve que ça suffit, c'est probablement parce qu'on est allé vraiment trop loin en matière de «Québec bashing».

Le Modérateur : Mylène Crête.

Mme Crête (Mylène) : Sur la COVID-19, est-ce que vous pensez que l'Outaouais et le Saguenay devraient retourner en zone rouge?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : À nouveau, on va laisser la Santé publique évaluer d'où provient cette flambée de nouveaux cas, est-ce que c'est une tendance lourde. Donc, on va s'en remettre à la Santé publique.

Mme Crête (Mylène) : Est-ce que vous craignez l'arrivée d'une troisième vague?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, ça a toujours été une possibilité, mais ça relève des projections faites par la Santé publique, à savoir quelles sont les probabilités qu'on se retrouve là. Donc, espérons que ce ne soit pas le cas, mais c'est à la Santé publique de répondre pour ces projections-là.

M. Lacroix (Louis) : Il y a encore des interrogations sur le vaccin d'AstraZeneca, là, ce matin, là, mais là, cette fois-ci, c'est sur l'efficacité, là, on... Il y a certaines données qui auraient été interprétées de façon jovialiste, là, si on peut comprendre, là. Qu'est-ce que vous pensez, encore une fois, de cette controverse entourant ce vaccin-là? Est-ce qu'on l'utilise trop? Est-ce qu'on est trop dépendants du vaccin d'AstraZeneca en ce moment?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je pense qu'il faut se garder de tirer des conclusions hâtives parce que les publications scientifiques... la science n'est jamais figée, là. Donc, si on réagit de manière rapide vis-à-vis une seule publication, là, ce qu'on est en train de se rendre compte, c'est que souvent l'état du savoir sur chaque vaccin évolue. Et ça, c'est le travail de la Santé publique de nous donner l'heure juste. Et c'est tout ce qu'on demande. Moi, je suis prêt à me faire vacciner par toutes les sortes de vaccins autorisées par la Santé publique. On demande simplement à la Santé publique de nous donner l'heure juste. Et à date ils sont très clairs sur le fait qu'il s'agit d'un vaccin efficace et sécuritaire. Donc, tant que c'est ça, l'évaluation scientifique, on va s'en tenir, je pense, à ça.

M. Lacroix (Louis) : Mais ce serait quand même peu contre-productif, pour ne pas utiliser d'autres termes, que d'avoir vacciné des centaines de milliers de personnes avec un vaccin pour se rendre compte ensuite qu'il n'est pas efficace?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce serait vraiment une très, très, très mauvaise nouvelle. Mais la réalité est que, basé sur les données scientifiques dont dispose la Santé publique, la conclusion, en ce moment, c'est qu'il est efficace. Donc, à ce niveau-là, moi, je n'ai pas entendu quoi que ce soit de la part de la Santé publique, là, qui change cette évaluation-là.

Le Modérateur : Vincent Larin...

M. Larin (Vincent) : Sur la demande de M. Bronfman d'un financement public pour un stade de baseball à Montréal, êtes-vous en faveur d'un financement public pour un stade de baseball?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je vais vous dire la vérité, moi, j'ai un pool de baseball depuis 15 ans maintenant. Je suis un fan fini de baseball, j'adore ça. Mais, bien sincèrement, je ne vois pas comment on peut financer avec des fonds publics un stade alors que nos infirmières, nos enseignants et plusieurs travailleurs du secteur public n'ont toujours pas de convention collective. Je ne vois pas comment on peut faire ça alors qu'il manque des dizaines de milliers de places en garderie. Il y a des problèmes criants qui font en sorte que je ne me verrais pas défendre un projet à même les fonds publics dans les circonstances que je viens de vous mentionner. Est-ce que j'aime le baseball? Est-ce que j'aimerais voir le retour des Expos? Définitivement. Mais il y a un ordre de priorité à respecter si on veut garder le respect de la population qui souffre de la crise.

M. Lacroix (Louis) : Je veux rappeler qu'en 2012 le Parti québécois avait fait en sorte... même s'il était dans l'opposition à l'époque, avait fait en sorte de militer pour qu'on finance le Centre Vidéotron à Québec à hauteur de 400 millions, qu'il avait coûté à l'époque, 200 millions d'argent public si je ne me trompe. Et les infirmières demandaient à ce moment-là aussi beaucoup d'argent, les professeurs aussi, etc., il y avait... Alors, vous ne referiez pas cet investissement-là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Vous avez en effet ma réponse. Sous mon égide, il y a un ordre de priorité. Et, lorsque des familles souffrent en raison de la crise ou en raison du sous-financement de nos services publics, la priorité sera d'abord d'assurer que nos familles puis nos aînés soient protégés, puis ensuite on verra si on a le loisir de financer avec des fonds publics, là. C'est ça, là. Moi, je ne suis pas contre une équipe de baseball. C'est que, là, on veut que les taxes des gens soient utilisées pour ce projet-là. Il y a un ordre de priorité, et, sous ma gouverne, ça va fonctionner avec cet ordre-là, cet ordre de priorité là.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce n'est pas ça que je dis, c'est d'autre circonstance. Mais sous ma gouverne...

Une voix : ...

M. Lacroix (Louis) : ...c'est un scrum on a droit de poser des questions.

Le Modérateur : Mais moi, on m'avait dit que c'est une conférence de presse, Louis. Ça fait que, là, j'essaie de donner la chance à tout le monde... à 10 h 30. Ça fait que vas-y, là, je te laisse la place.

M. Lacroix (Louis) : Bien non, là, j'ai posé mes questions, mais là, écoute, à un moment donné...

Le Modérateur : O.K. Vas-y, M. Larin.

M. Larin (Vincent) : Mais, sur le fond du financement public pour une installation... Je comprends que vous dites : Dans les circonstances, là, la pandémie et tout… Mais projetons-nous éventuellement, une fois que tous ces enjeux-là seront réglés, sur le fond, le financement public pour un stade de baseball.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est toujours dangereux de se prononcer sur des arrangements financiers qui ne sont pas couchés par écrit, là. Je ne me prononcerai pas sur un ou l'autre des scénarios, là. On n'a rien de concret. Ce que je vous dis, c'est que c'est inconcevable, à mes yeux, qu'avec les besoins criants et la souffrance d'une bonne partie de notre population... On vient de présenter un plan budgétaire qui est axé sur la réduction des inégalités sociales en raison de la crise puis sur un virage vert qui va demander, là, quand même, un investissement de l'État. Il faut avoir un ordre des priorités.

Puis, pourtant, là, je le dis, j'adore le baseball. Il n'y a rien que je souhaiterais plus, comme petit gars qui allait avec son père au baseball quand j'étais jeune, que le retour des Expos. Mais je ne me vois pas regarder dans les yeux des familles qui cherchent une garderie depuis deux ans en leur disant : Bien, moi, j'ai décidé de prendre cet argent-là, là, puis, plutôt que de le donner pour vous faire une place en garderie, je vais le mettre dans un stade de baseball. Je ne suis pas capable. Je suis désolé.

Mme Crête (Mylène) :Est-ce que c'est urgent, selon vous, de nommer un nouveau Directeur des poursuites criminelles et pénales?

M. Ouellet : Je pense que oui. La Sécurité publique a été effectivement sous la lumière, pour les mauvaises raisons, depuis plusieurs années. Donc, si on veut redonner confiance en nos institutions, je pense que le temps des intérims doit cesser et on doit effectivement nommer des personnes à temps plein, avec compétences, d'autant plus que le gouvernement de la CAQ a fait voter un projet de loi pour des nominations aux deux tiers. Donc, on s'attend effectivement à avoir des propositions incessamment.

Le Modérateur : Véronique Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Je viens juste d'arriver. Excuse-moi, je vais laisser la place à un autre collègue.

Le Modérateur : Bien, j'ai une collègue ici, Jocelyne Richer, qui a une question pour vous, M. Paul St-Pierre Plamondon.

On apprenait récemment qu'il y avait des ratés dans le mégaprojet des maisons des aînés. Le coût va plus que doubler, pour atteindre au moins 2,3 milliards, alors que pas une encore n'est construite, et qu'on ignore encore quand les aînés pourront s'y installer et si on aura le personnel requis. Était-ce, au départ, une fausse bonne idée? Que réclamer du gouvernement, à ce moment-ci, dans le dossier? Faudrait-il un moratoire, une révision, une réévaluation du projet?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je me suis prononcé… Puis je vais laisser Martin… sur le détail de ce qu'on propose à ce niveau-là, là. Mais moi, je me suis prononcé à plusieurs reprises sur le fait que le projet de maisons des aînés, c'était du tape-à-l'oeil lorsqu'on regardait le nombre de personnes qui allaient bénéficier de ces nouveaux services là, de ce nouvel environnement là, par rapport à nos besoins en CHSLD. Ça a toujours été notre position que c'était un projet qui ne servait pas les intérêts de la population.

Puis je laisse Martin, là, détailler notre contre-proposition avec les mêmes sommes, ce qu'on pourrait faire.

M. Ouellet : Oui. Puis, avant de se rendre dans les ressources intermédiaires ou dans les maisons des aînés, ce qu'il faut chercher à faire au Québec, c'est de maintenir le plus possible les gens à la maison. C'est ce que le Parti québécois avait proposé en 2012. Les partis avaient fait front commun contre notre proposition. On avait été obligés de reculer. Mais aujourd'hui on se rend compte que les soins à domicile sont essentiels. Ils doivent être rehaussés.

Donc, avant de parler de béton supplémentaire et de maisons des aînés qui seront réduites en termes de nombre et en termes de capacité, ce qu'on doit offrir aux Québécois, c'est l'opportunité de rester à la maison, d'être bien chez soi, et la meilleure façon de le faire, c'est en bonifiant le crédit pour soins à domicile.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : J'ajouterais un point plus philosophique, là, à ce que Martin vient de dire. On a de réels questionnements, en ce moment, dans notre société, sur notre manière d'envoyer nos parents, nos personnes âgées dans des résidences, confinées. La crise nous a fait réaliser ça, là. Donc, avant de tout mettre dans le béton, dans d'autres endroits où nos personnes âgées sont un peu confinées entre elles par groupes d'âge, il y a une réflexion à faire, quand on parle de soins à domicile, quand on parle d'intergénérationnel, pour tisser des liens, pour vaincre la solitude. Je ne suis pas sûr que ce que la CAQ nous propose en ce moment tient compte de ces réflexions-là qui ont cours en ce moment dans notre société et qui sont complètement justifiées.

Le Modérateur : Mme Prince.

Mme Prince (Véronique) : Ça va pour moi. Merci.

Le Modérateur : O.K. On passe à l'anglais. Stéphane Giroux, CTV.

M. Giroux (Stéphane) : M. St-Pierre Plamondon, I just want to go over what was already said in French regarding your expectations for the budget.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, today, we're presenting our expectations for the budget, that is also our vision of how the economy should be put forward in the upcoming years. So, we want a Québec that is greener, and that means that we need to take… in our planification, we need to take into account the fact that, right now, in the United States, under Joe Biden, there are $2,000 billion… a plan of $2,000 billion for that transition to a new economy. Québec needs to hear, and to see that, and to jump into that transition right now. And that commands a budget that invests into greener energies and companies that will be here, in Québec, for a long period of time, that are durable.

We want it to be a more fair Québec as well. Because if we blind ourselves in front of the fact that that crisis, that health crisis that we're going through, had severe impacts on inequalities, on mental health, on families, on domestic violence… All those symptoms tell us that this crisis commands a reaction from the State to diminish the social inequalities. So, that's also important to us.

And, of course, we want our Québec to be more independent. We should buy our material in Québec, we should have companies that make that Québec is self sufficient, and we shouldn't have to beg for $6 billion that will never come. So far, it's not... we haven't got any results. So, all those aspects cannot be put aside, and we need to budget for a Québec that is more independent.

M. Giroux (Stéphane) : And, Mr. Baseball, what was your position when you played baseball?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I played softball, for the most part as a pitcher.

M. Giroux (Stéphane) : OK. Now would you feel that public money should go into the construction of a baseball stadium in Montréal?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I cannot see how we can invest public moneys in a baseball stadium right now, while our parents, our families don't have any places in the CPE and the kindergarten, while we have so many social inequalities to fix because of the crisis, while we have a plan for a new economy that will demand public moneys. So there needs to be priorities.

I would like it so much to see the Expos again, as I did when I was a kid, going with father to see baseball, and bring my own son. But can I look into the eyes families who are really suffering from the crisis and say : Instead of using that money to help you and to make sure you have some places in kindergartens and you have a decent health and education system, I will place that money into a baseball stadium? I can't do that. We need to set priorities.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Mr. St-Pierre Plamondon, regarding Prof. Amir Attaran, it is his personal account, so it's not the same thing than a professor teaching a class, don't you think, than using his personal account to basically insult Quebeckers? It's two different things. Should you not send your request to Twitter?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's not. No, it's not the same... it's not two different things. It is the same thing. From a legal standpoint, first of all, when he insulted me and the Parti québécois, it was done from the university's account, first of all.

Second, the employer has the right to intervene when... whether it's outside or inside the worktime, the employer is allowed to intervene when the reputation of the employer is affected by the behavior of the employee. And one example we had recently at cégep du Vieux Montréal was a teacher who had homophobic comments on his personal Facebook page, and the CEGEP did not hesitate at all to take sanctions.

So when the rector says that he can't do anything because it's the personal account, that is not true. They are making a political decision not to do anything about it. And when Mme Lieutenant-Duval says : I can't believe how unfair it is, given how I was treated, she is completely correct.

So we need to separate hate speech and defamation on one hand and freedom of speech on the other. And we need to understand as well that that teacher represents the University of Ottawa and has an impact on the reputation of University of Ottawa, and has an impact on the reputation of University of Ottawa, and that gives the university the power to intervene if they wish so. The problem is they don't wish so. They don't want to do anything about it, that's the real issue here.

And we shouldn't be talking about Pr Attaran. We should be talking about the reaction of an institution that tolerates Québec bashing and intolerant speech against Quebeckers. That is the topic, how the institution reacts in that situation with respect to other situations, where the same institution was very proactive.

Mme Senay (Cathy) : And, in the same line, what are your expectations with the committee that will be announced, in a half an hour from here, for the free academic speech in universities? What are your expectations?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : They should use the National Assembly. We have mecanisms to make sure that the hearings are public and involve everyone, and it's called a commission. And we propose that we go through a transpartisan commission in the month of November. So my worry is that we form a committee, and that the works are not public, as we've seen with other committees at the CAQ, that the works and what is published, the testimonies of experts, that all this would not be public. So we have already mecanisms within the National Assembly to make sure that those complicated questions are being treated fairly, publicly, and that is the path we should follow.

Mme Senay (Cathy) : One last clarification. How important, crucial it is for you that, in this committee, there are members from BIPOC, Black, Indigenous and people of colour?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, of course, everybody should be heard. The topic should involve everyone, as many points of views as we can have, so that we have an enlightened understanding of the situation, and hence solutions that are relevant, that are effective.

Le Modérateur : C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci beaucoup.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci.

(Fin à 10 H 29)

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